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administrateur partenariats

« Fureur de vivre »

Liliane Magotte

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Fureur de vivre

Enfuie dans le souvenir...

Elle était pourtant là,

Se devait de sortir

Avec un brin d'éclat!

Cette fureur en soi

N'a certes, rien d'anormal

Un jour sortir l'émoi,

Mais oui, devient vital !

C'est alors que le pinceau

Va chercher la couleur

Et trouve le rouge beau

pour dévider son cœur

Suivant tempérament

les formes sont diverses

Mais de mêmes tourments

Sur les toiles se déversent!

Un jour coïncidence

effleure l'amitié

Et voilà qu'on se lance

Pour vous les divulguer...

Nos "Fureur de vivre"

Jacqueline Gilbert

Poète et peintre sur Arts et Lettres

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« Fureur de vivre »

Jacqueline Gilbert

Merci à Jacqueline Gilbert pour sa gentillesse,

son dévouement et sa complicité.

Un partenariat d'

Arts

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Lettres

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administrateur théâtres

12272971263?profile=originalJOYEUSES PÂQUES (CENTRE CULTUREL D'AUDERGHEM)

 

 « JOYEUSES PÂQUES » La pièce de Jean Poiret créée  en 1980 au Théâtre du Palais Royal de Paris  a été reprise par une troupe étincelante (Roland Giraud et Maaike Jansen dans une mise en scène de Jean-Luc Moreau) et a été  présentée en avant-première parisienne au centre Culturel d’Auderghem devant un public aussi joyeux que le titre.

  On rit beaucoup. Car il s’agit du  mécanisme du rire originel. Gros plan sur le mensonge inénarrable du personnage principal affecté du démon de midi et splendidement lâche.  Pendant le week-end de Pâques, suite à une grève d’avion sauvage, Sophie (Maaike Jansen) surprend son mari Stéphane en compagnie d’une toute jeune femme, belle à croquer dans leur appartement, à une heure totalement  indue et qui ne sait pas où dormir car elle vient de rompre !  Stéphane finit par présenter Julie comme sa fille cachée, née d’un précédent mariage dont il n’avait jamais parlé. Pas si mal trouvé que cela! Vu que la réalité rejoint vite la fiction! Sophie qui,  dès le début, n’est  nullement  dupe va  se délecter et pousser dans ses ultimes retranchements l’homme qui ment et qui  s’empêtre dans ses inventions. A s’en étrangler de rire pour le spectateur ! Roland Giraud incarne le piteux mari de façon remarquable. Costumes très soignés  et décor  Art déco fort élégant.

 Le rythme du spectacle s’enfle dans un crescendo déchaîné qui mène aux frontières de l’absurde et le spectateur jubile ! L’homme est désarmant de naturel… doué d’autodérision, certes, mais  pathétique dans son ardeur et son incapacité  à cacher son aventure. Julie (Marilyne Fontaine) est  craquante d’authenticité et de vraisemblance dans  ce rôle d’étudiante années 2010 qui lui va comme un gant ! Elle a un de ces toupets extraordinaires. Une  façon de s’installer chez le quinquagénaire,  de créer une atmosphère ambiguë tout en n’ayant pas l’air d’y toucher, de croquer une pomme…avec le charme et la provocation qu’il faut. On pense tout de suite  à la pièce anglaise «  Educating Rita » ! Et de  se jeter sur le divan et  d’étudier ses postures et ses répliques  irrésistibles!

Elle est finalement tellement délicieuse que Sophie fait tout pour la garder d’abord  à dîner,  puis à dormir, et la prendrait bien sous son aile comme fille putative. Sophie est une femme de prestance  à la féminité solaire, qui pourfend les faux semblants et met à jour toutes les hypocrisies avec une palette d’émotions virevoltantes. Aparté avec le public : « J’aimerais voir comment mon mari va s’en sortir tout seul ! »    Elle fait rires aux larmes. Le verbe est spirituel et le jeu scénique est juste et bien étudié!  Elle possède à fond, tout comme son partenaire l’art de la comédie! Et la fin?  C’est un  miroir, où les hommes aimeront se voir et s’admirer!   

 

Mais on rit moins lorsque l’on sait que ce couple d’acteurs éblouissants, mariés dans la vie, ont dû faire face à l’impensable. Frappés par la mort brutale et inexpliquée de leur fille Géraldine, en 2004, Roland Giraud et son épouse Maaike Jansen, tous deux âgés de 71 ans,  trouvent  dans le théâtre un moyen de survivre à  leur douleur. L'acteur était monté sur scène le soir-même de la découverte du corps de son enfant : "J'étais aidé. Par ma fille, qui n'aurait pas aimé que je sois effondré", explique-t-il dans son livre « En toute liberté ». Les planches sont salutaires et il y a retrouvé sa femme pour cette nouvelle pièce, « Joyeuses Pâques » qui va se jouer, après Bruxelles,  en 2014 au Théâtre du Palais Royal de Paris.  Nos rires se doublent évidemment  d’émotion  et de tendresse  pour ce couple de comédiens qui affronte les planches tous les soirs avec un indéniable talent et célèbrent avec tant de conviction leur crédo dans  l’humanité du  théâtre. Une manière  pour eux d’affronter l’impensable. 

http://www.cc-auderghem.be/index.php/nos-spectacles/paris-theatre-1314/details/211-joyeuses-paques.html

 

 

Genre : Comédie
Auteur : Jean POIRET
Mise en Scène : Jean-Luc MOREAU
Assistant Mise en Scène : Anne POIRIER-BUSSON
Musiques : Sylvain MEYNIAC
Costumes : Emmanuel PEDUZZI
Décor Charlie MANGEL
Avec : Roland GIRAUD, Maaike JANSEN, Sophie ARTUR, Olivier PAJOT, Isabelle TANAKIL, Claire CONTY, Xavier DELAMBRE et Marilyne FONTAINE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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administrateur théâtres

la_dame_def_sans_vignette.jpg?width=280Le quotidien bourgeois du début du XX° siècle s’expose sur toutes ses coutures en cette saison au théâtre du Parc et jusqu’au 31 décembre !  « LA DAME DE CHEZ MAXIM » est l’un des joyaux de l’écriture de Georges Feydeau, une comédie burlesque au souffle épique  qui dénonce  le caractère grotesque, sinon absurde du conformisme social.

 En piste : Une Môme de Paris couleur crevette (une impayable Julie Duroisin) qui jongle avec la langue du ruisseau comme avec  celle de l’art poétique de Boileau ! « Non mais ! » Et qui enfile les cœurs des messieurs comme des perles en faisant révérences irrévérencieuses « et vas-y donc c’est pas mon père ! »  Elle va ébranler l’édifice tranquille d’un couple de la  bourgeoisie parisienne  bien-pensante.  La femme docteur Lucien  Petypon (prononcer « petit ») est certes une vielle toupie dévote qui adore le surnaturel  et croit aux apparitions religieuses ( Anne-Pascale Clairembourg, craquante étude de caractère). 5..JPG Ce médecin (un Stéphane Fenocchi d’une formidable humanité), flanqué de son ami Mongicourt (Nicolas Ossowski) se veut moderne et est prêt à utiliser le fameux  « fauteuil extatique » lors de ses séances de bistouri, une application moderne des recherches qui se font à l’époque, à Vienne. Allusion non déguisée aux méthodes du fondateur de la psychanalyse et utilisation récurrente de l’objet à des fins du plus haut comique de situation.  Mais là n’est pas la question. Le comique qui tourne au cauchemar est celui du  pauvre toubib - noceur d’un soir – qui va payer très  cher son unique écart nocturne avec la Môme Crevette. Entraîné dans l’aventure par son ami  et va entamer une chute aux enfers fulgurante dès le saut du lit, ou plutôt de la carpette. Pris en otage par  la jeune danseuse, il va devoir  faire bonne figure face à un oncle, le général Petypon  du Grêlé (John Dobrynine) venu lui demander d'assister au mariage de sa jeune pupille Clémentine avec l’un de ses officiers nommé Corignon (Sébastien Schmit), ex-amant de ladite Crevette. Décidée à se venger de l’abandon de celui-ci, la Môme Crevette va se faire passer pour la femme du docteur. La voilà  invitée  à la  noce, bien contre le gré du médecin qui n’arrive pas à arrêter la machine infernale dans laquelle il a été embarqué. C’est une occasion rêvée pour la Môminette  de se moquer de  la bêtise des dames  de province. 6..JPGElle ne se gêne nullement  pour  leur chanter à tue-tête une des  pépites de la chanson grivoise : Le Bonheur d'être demoiselle.  9..JPG Un  moment inoubliable, sans rien de vulgaire, qui fait  se  plier de rire le public du théâtre du Parc en entier. Un autre thème dans cette joyeuse partition est l’imminence perpétuelle de duels pour dettes d’honneur qui assaillent le pauvre mari, lui qui ne ferait pas de mal à une mouche!

 10..JPG Une cascade d’imbroglios et de coups de théâtre se succèdent à un rythme  de plus en plus effréné. Gabrielle, la très dévote  mère tourière  épouse du docteur est partout et le  pauvre  homme s’évertue à empêcher qu’elles se rencontrent. L’homme est ballotté comme un  jouet  dans l’océan de quiproquos par un destin comico-cynique. La mécanique de Feydeau est implacable. A la fin il n’y a pas assez de portes pour faire surgir les personnages en folie, ils tombent des murs, du ciel presque et viennent atterrir sur le dur plancher de la réalité. La mise en scène est  non seulement un  va et vient fulgurant entre portes tronquées, trappes, escaliers et cabinets dérobés mais elle  bouleverse les codes habituels du boulevard par les  mille et un détails inventifs qui cernent le cauchemar et frisent la folie. Avec  la metteuse en scène géniale qu’est Miriam YOUSSEF, on pénètre de l’autre côté du miroir. Et vous emporterez avec vous l’image inoubliable du  dernier tableau qui  est d’une qualité onirique à couper le souffle! Joli début d’année 2014, si vous y allez le 31 !

http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2013_2014_002

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administrateur théâtres

12272969867?profile=originalJournée internationale des droits de l'enfant

La journée internationale des droits de l'enfant est la date anniversaire de la signature de la Convention internationale des droits de l'enfant le 20 novembre 1989 par 191 pays.

En 1954, l’Assemblée générale des Nations unies recommande que tous les pays instituent une Journée mondiale de l’enfance, sans pour autant en fixer le jour. Le choix du 20 novembre fait référence à la Convention internationale de droits de l'enfant du 20 novembre 1989, dont la date fait référence à la Déclaration des droits de l'enfant du 20 novembre 1959.

À cette occasion, un certain nombre d'événements sont organisés par les acteurs du monde de l'enfance.

Et nous, que faisons-nous? Allons-nous rester alertes au-delà de cette date symbolique?

Une convention et des droits

La Convention Internationale des Droits de l'Enfant est un texte de 54 articles, adoptée par les Nations Unies le 20 novembre 1989. Elle affirme qu'un enfant n'est pas seulement un être fragile qu'il faut protéger mais que c'est une personne qui a le droit d'être éduqué, soigné, protégé, quel que soit l'endroit du monde où il est né. Et aussi qu'il a le droit de s'amuser, d'apprendre et de s'exprimer. Elle a été ratifiée par 191 pays sur 193. Seuls la Somalie et les États Unis ont refusé de s'engager.

Ce texte est très important, mais pas suffisant : il reste beaucoup à faire pour faire des droits des enfants une réalité. Les droits ne sont réels que dans la mesure où ils sont mis en pratique, pour les enfants comme pour tous. Promouvoir les droits des enfants, c'est tout d'abord créer les conditions sociales, économiques et culturelles afin que tous puissent y accéder. C'est à ce prix que les droits de l'enfant seront véritablement respectés.

L'UNESCO a toujours accordé une place significative à l'enfant au sein de ses programmes et de ses activités, qui visent notamment au développement optimal de la personnalité dès la petite enfance, au progrès social, moral, culturel et économique de la communauté, à l'appréciation des identités et valeurs culturelles, et à la sensibilisation au respect des droits et des libertés fondamentales.

La situation en France et dans le monde

La promotion et le respect des Droits de l'Enfant ne doit pas rester un simple idéal, mais doit devenir une réalité au quotidien, que soient enfin reconnus les droits essentiels de l'enfant : droit à la protection, droit à la santé, droit au développement harmonieux, droit à la culture, droit à l'éducation.
Enfant en France :

  • Un million d'enfants pauvres
  • 19.000 enfants maltraités
  • 76.000 sont en danger dans un contexte familial dégradé et qui menace leur développement éducatif et/ou matériel
  • quelque 240.000 enfants placés ou pris en charge
  • 85 000 sont touchés par le saturnisme
  • record des suicides des 15-24 ans.
  • 150 000 filles et garçons quittent chaque année le système scolaire sans aucune perspective
  • 15 000 ne suivent pas leurs cours alors qu'ils sont inscrits au collège ou au lycée et qu'ils n'ont pas encore 16 ans.
  • 15 % des enfants qui arrivent au collège ne comprennent pas ce qu'ils lisent

Même si la France traite globalement bien ses 15 millions de moins de 18 ans, elle "peut mieux faire", résumait récemment le Conseil français des associations pour les droits de l'enfant (Cofrade).

Le 14 décembre, l'Unicef sortira son rapport annuel intitulé "Enfants exclus, enfants invisibles", sur les enfants qui ne sont pas enregistrés à l'Etat civil ou les enfants de la rue. Fin 2004, le même rapport indiquait que plus d'un milliard d'enfants sur Terre, soit plus de la moitié au monde, "souffrent de privations extrêmes liées à la pauvreté, à la guerre et au sida.

En 2005, un enfant meurt encore toutes les 3 secondes. Sans parler des millions d’enfants privés d’éducation, de soins, de nourriture, d’eau potable… Parmi les nombreuses oeuvres qui agissent pour que soit reconnue la dignité des pauvres et des enfants du monde entier, l'UNICEF est surement l'une des plus connues, c'est pourquoi nous vous conseillons de découvrir, ou de redécouvrir, l'oeuvre de l'UNICEF.

 

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Une réalisation Actu TV à l'initiative d'Arts et Lettres

Et Voyez donc aussi le billet de François Speranza sur l'exposition de ce beau peintre:

BERNADETTE REGINSTER : DE L’EMOTION A LA VITESSE

Du 26-09 au 14-10-12 se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles) une exposition intitulée BERNADETTE REGINSTER, ARTISTE PLURIELLEqui ne manquera nullement de vous séduire.

Plurielle, elle l’est assurément et lorsqu’on lui demande dans quel style elle se sent le plus à l’aise, l’artiste met en avant la caractéristique majeure qui anime, selon ses dires, le signe des Gémeaux : l’empressement, carrément vital, à tout faire vite et bien ! En effet, tout ressort à fleur de peau chez Madame BERNADETTE REGINSTER. Cela est perceptible tant dans ses tableaux basés sur la technique du collage que sur ses œuvres en technique mixte.

Cela se ressent aussi et surtout dans l’émergence qui s’exprime dans la résurgence de cette « image-fantôme » représentée dans la plupart de ses tableaux centrés sur des vues de New-York, à savoir l’ombre des Twin Towers. L’artiste les fait, en quelque sorte, rejaillir de Ground Zero, pour les faire revivre sur la toile.

Le 11 septembre 2001 demeure une date phare dans la vie de l’artiste. Depuis longtemps, elle désirait se rendre à New-York pour voir le World Trade Center, à Manhattan. Malheureusement, Ben Laden s’est interposé entre elle et son rêve…Et depuis lors, BERNADETTE REGINSTER ne cesse de le ressusciter, non pas comme une réalité tangible mais à l’état de silhouettes vaporeuses, existant par leur présence tout en s’effaçant dans un improbable lointain que restitue la toile, terrain fertile de notre mémoire.

L’artiste ne systématise jamais. Tout est dans l’émotion. Ses collages en témoignent le mieux.BOWERY(2010 – 100 x 100 cm – technique mixte)

 

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associe passé et présent dans le même cadre. Le passé est symbolisé par des vieilles torpédos des années ’30 qui rappellent l’atmosphère, à la fois glauque et envoûtante, des films noirs. Le présent, lui, se concrétise par des stries faisant office de déchirures. Pour l’artiste, New-York est une ville déchirée qui garde une plaie béante.

BERNADETTE REGINSTER entretient une dialectique particulière avec les sujets de ses toiles.

Elle ne peut s’empêcher de les déplacer en les permutant de toile en toile. Il arrive aussi qu’elle les reprenne à l’intérieur d’une même œuvre, à l’instar de TIMES SQUARE(2010 – 1OO x 100 cm – technique mixte) dans laquelle l’axe vivant de la ville est repris plusieurs fois dans des angles différents.

 

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Cette volonté de « faire revivre » New-York témoigne également d’un travail d’archéologie sur la mémoire collective. En effet, au cours d’une précédente exposition tenue dans cette ville, l’artiste a soulevé la curiosité de certains newyorkais qui ignoraient jusqu’à l’existence de certaines photographies, tellement celles-ci étaient anciennes – quelques unes remontent à la fin du 19èmesiècle ! L’artiste utilise des documents qui vont de 1890 à 1930. De quoi donner à la mémoire collective matière à réflexion!

Artiste plurielle, BERNADETTE REGISTER l’est également dans la délicatesse du trait. Cela se perçoit dans ses petites encres intitulées OPUS(1998 – 24 x 30 cm), lesquelles mettent en exergue son grand talent de graphiste dans l’extrême finesse du rendu résultant du noir et blanc, ainsi que dans le savant mélange du rouge et du noir, obtenant ainsi un juste balancement chromatique.

 

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L’artiste est aussi sculptrice. A partir de tuyaux d’arrosage elle a conçu des silhouettes filiformes campées en couples enlacés. Et lorsqu’on lui demande si, de près ou de loin, elle a été influencée par ALBERTO GIACOMETTI, l’artiste que la question semble surprendre, confesse qu’elle n’y avait jamais pensé, même si elle adore l’œuvre du sculpteur suisse. Elève à l’Académie de Woluwé St. Pierre, elle poursuit sa formation en sculpture. Le groupe d’œuvres exposées présentent une étude de variations sur le mouvement. Chaque sculpture est « figée » dans une torsion, présentée comme un « moment » définissant l’attitude des personnages. Les titres qui les accompagnent sont extrêmement évocateurs : REGARDSENLACEMENT,INTIMITE….ils sont, en quelque sorte, des réminiscences remontant à l’adolescence de l’artiste, lorsque celle-ci étudiait la danse classique.

 

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A partir d’une clé usb, BERNADETTE REGISTER sélectionne des photos (notamment celles qui ont servi pour les TWIN TOWERS, à New-York), et travaille sur grand format. Toujours poussée par son empressement à aboutir à la vitesse de la lumière, elle privilégie l’acrylique car elle sèche très vite au détriment de l’huile, trop lente à se fixer.

Le visiteur le constate aisément dans BRUME(2012 – 80 x 80 cm - acrylique).

 

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Cette œuvre présente essentiellement deux zones (une rouge et une blanche) s’entrechoquant, créant un embrasement chromatique, à l’origine d’une brume incandescente. Technique et rendu coïncident car l’émotion que cette œuvre dégage ne peut se créer que par fusion instantanée.

BERNADETTE REGINSTER, qui a fréquenté les Ateliers Malou, en plus d’avoir entrepris des études artistiques d’Architecture d’intérieur au C.A.D Brussels (Private College for Advertising and Design in Brussels) , lesquelles ont grandement contribué à maîtriser le dessin ainsi que les mises en couleurs, est assurément une grande artiste. Une créatrice qui, au travers de ses œuvres, se cherche constamment au détour d’une émotion, véhiculée par la nécessité de la vitesse.

 

François L. Speranza.

 

Une publication

Arts 
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Lettres

N.-B.:
Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

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ADMINISTRATEUR GENERAL

L’Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter du 27/11 au 22/12/2013 l’exposition  événement des artistes suivant : Paul Henrard (Be) aquarelles, Elodie Haslé (Fr) techniques mixtes, Tine Swerts (Be) peintures, Lionel Aubert & Julie Robrolle (Fr) créations en joaillerie ainsi Fabrice Lettron (Fr) sculptures.  

 

Le VERNISSAGE a lieu le 27/11 de 18h 30 à 21h 30 et l’exposition du mardi au samedi inclus de 11h 30 à 18h 30. Et sur rendez-vous le dimanche.

Vernissage qui sera agrémenté d’extraits de Musique Celtique interprétés par la harpiste Françoise MARQUET.

 

Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles. Ouvert du mardi au samedi de 11h 30 à 18h 30. Et le dimanche sur rendez-vous. GSM : 00 32 497 577 120

 

Paul HENRARD (Be) aquarelles

« Le droit se montre »

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Elodie HASLE (Fr) technique mixte

« Eau en couleurs »

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Tine SWERTS (Be) peintures

« Au fil de … l’Ô »

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Lionel AUBERT et Julie ROBROLLE (Fr) créations en joaillerie

« Alchimie »

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Fabrice LETTRON (Fr) sculptures

 

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Collectif de la GALERIE :

        

         Fabrice LETTRON (Fr) sculptures

         Pierre CONTENT (Fr) sculptures

 

A voir également « La grande table en bois » réalisée par l’artiste

         Louis de VERDAL (Fr) sculpture

 

Exposition du 27 novembre au 22 décembre 2013.

 

INVITATION AU VERNISSAGE

 

Mercredi 27 novembre de 18h 30 à 21h 30.

Drink de bienvenue et petits sandwichs fourrés.

 

Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles.

Ouvert du mardi au samedi : 11h 30 à 18h 30.

Et le dimanche sur rendez-vous.

GSM : 00 32 497 577 120

Et à titre d’information voici les deux prochaines expositions:

 

-Titre : « Différents regards sur l’art »

Artistes : Collectif d’artistes : Igor Stepanov (Ru), Leslie Berthet-Laval (Fr) peintures, Nathalie Afonso Dell’Omo (It) peintures et Pierre Content (Fr) sculptures. Exposition  événement comprenant quatre artistes dans le cadre du 26ème anniversaire d’Alzheimer Belgique A.S.B.L.

Vernissage le 15/01 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 15/01 au 02/02/2014.

 

-Titre : « Au-delà de la transparence »

Artiste: Alfonso Di Mascio (It) sculptures et installations.

Vernissage le 05/02 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 05/02 au 23/02/2014.

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                        Jerry Delfosse

                                                        Espace Art Gallery

                                                        GSM: 00.32.497. 577.120

                                                        Voir:      http://espaceartgallery.be

 

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

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Le domaine royal de Chaalis.

12272972290?profile=originalVous avez aimé le Primatice et la chapelle royale de Chaalis, ce joyau est serti dans un éclatant écrin qui lui aussi mérite visite. Une visite guidée par le fantôme de Nélie Jacquemart-André...

12272972864?profile=originalNélie Jacquemart-André : autoportrait (1880).

L'abbaye royale de Chaalis c'est aussi une remarquable collection (Boucher, Van Loo, Houdon, Pajou... et même deux Giotto - actuellement en restauration dans les ateliers du Louvre - dont un St Jean l'Evangéliste que les membres d'Arts et Lettres devraient bien connaître), dont voici pour ce qui concerne la peinture un bref aperçu :

12272973681?profile=originalSandro Boticelli (1445-1510) : Vierge à l'enfant (tondo).

12272974081?profile=originalJoos Van Cleeve (ca 1485-1540 ; atelier de) : Vierge aux cerises.

12272973890?profile=originalGiovanni Mansueti (ca 1470-1527) : Picta (le Christ soutenu par la Vierge et Saint Jean l'Evangeliste)

mais encore du mobilier renaissance ou les souvenirs des voyages de Nélie...

12272974483?profile=original.... dans un bâtiment conventuel du XVIIIe siècle :

12272975063?profile=original... à suivre...

Michel Lansardière (texte et photos).

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administrateur théâtres

Igor Stravinsky - Concerto "Dumbarton Oaks" et Septuor - et Beethoven - Concertos pour piano n ° 2 et n ° 4 - avec Leif Ove Andsnes  au piano et à la direction d’orchestre

images?q=tbn:ANd9GcQUN8BkzUxBWHgDlcQ7aQIWQUButaGnKe9NWEqDQTuVtAKz-RThNw&width=264« Pour le New York Times, Leif Ove Andsnes est « un pianiste d’une élégance, d’une puissance et d’une intelligence exceptionnelles ». Avec sa technique magistrale et ses interprétations pénétrantes, le célèbre pianiste norvégien triomphe dans le monde entier, considéré comme « l’un des musiciens les plus doués de sa génération » par le Wall Street Journal. Il donne des récitals et joue des concertos dans les plus grandes salles de concert au monde, avec les plus prestigieux orchestres. »  Hier soir,  la collaboration du norvégien Leif Ove Andsnes avec le Mahler Chamber Orchestra lors du concert  donné au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles  était  du véritable or musical. Jeune et enthousiaste,  Leif Ove Andsnes est en train d’éditer l’intégrale des Concertos pour piano de Beethoven dans  un cycle intitulé « Le Voyage Beethoven ». L’œuvre  de sa vie?  Joués au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en novembre dernier les Concertos n° 1 et 3 sont déjà  édités chez Sony, loués par la critique et récompensés par le prix Caecilia de l’Union de la presse musicale belge 2012. « La musique de Beethoven est pour moi la musique la plus humaine et la plus spirituelle qui soit. Beethoven pensait que changer le monde est possible et que la musique est vérité. Cela me touche profondément. »

 Le silence qui précède les premières notes du concerto pour piano N°2 est éloquent. Le Mahler Chamber Orchestra est tout de suite  envoûtant par sa présence musicale   et   Andsnes fascine par la façon souple et onctueuse qu’il a de diriger depuis son clavier dont il a orienté la face avant vers  le public. Le couvercle s’est évidemment envolé.  Il s’agit d’une vraie cérémonie musicale élégante et fluide qui fait jaillir l’harmonie du cœur de l’homme et de son instrument et vient envahir les auditeurs de  bonheur. L’alternance  du jeu pianistique et de la   gestuelle de direction d’une délicate précision est une source ininterrompue de découvertes. On est pris dans une sorte de spirale musicale fascinante. Gestes  ou clavier? On s’empresse de ne jamais quitter l’artiste des yeux bien qu’il tourne le dos. On est suspendus dans les aller-retours passionnés entre les deux instruments : l’orchestre et le clavier. Il manie les deux, les  mariant sans relâche à la manière d’un magicien.  De plus,  l’accord entre le pianiste et les différents pupitres a quelque chose de  sacré: on ressent un réel flux musical.  Leur  fascination mutuelle est  surprenante  et engendre l’élan musical inédit qui fait vivre la musique de Beethoven.

 Comment l’orchestre fait-il pour rebondir avec tant de moelleux, en ce qui semble  une seule note, lorsqu’il qui semble cueillir au vol les phrases émouvantes du pianiste dans le concerto pour piano N° 4 ? Dans  le premier mouvement, le pianiste  a plongé  tout de suite dans la romance la plus  tendre puis le  thème a été repris joyeusement par  l’orchestre. On respire la pureté de vents, le souffle et la puissance de l’orchestre, la largeur des champs musicaux et on se fait effleurer par des chutes de pétales de fleurs légères dont on ne sait d’où elles viennent. Émotions en cascades : les cadences de l’interprète  sont  autant de  concerts en soi. L’orchestre  cloué par l’émotion ne semble pas décidé à reprendre l’archet, tant c’est intense et beau. Puis c’est la reprise de parfums voluptueux. Le pianiste joue sur les sommets de la virtuosité sans perdre la moindre plume… de cygne, tant c’est à la fois léger et palpable en même temps. On découvre des scintillements aquatiques, des miroitements et la propagation de l’onde en larges cercles autour du piano. On vit ce concert de manière presque physique. Les mains du pianiste n’arrêtent pas de jouer même lorsque le piano se tait. Leif Ove Andsnes entretient toutes les fulgurances, les violoncelles passionnés, les vents plein de caractère dans les duos de hautbois et de bassons,  l’ambre des altos et les percussions triomphales.  Dans le finale, c’est le triomphe de la beauté de l’émotion humaine.

Ainsi, Beethoven semble avoir pris le dessus dans le cœur des spectateurs lors de ce concert inoubliable. Mais les œuvres de Stravinsky,  le Concerto "Dumbarton Oaks" pour orchestre de chambre en mi bémol majeur et le   Septuor ont produit un paysage musical très évocateur. La taille de l’orchestre réduite, comme elle devait l’être dans la splendide propriété de Dumbarton Oaks (Washington DC)  aux Etats-Unis  en 1938 a permis de singulariser la beauté de chaque instrument, comme si tout à coup un dieu se penchait sur les musiciens qui jouent debout et les observait à la loupe! On pense … à Jean-Sébastien Bach pour la partie fuguée. Ce concerto fut commandé par un couple de mécènes, Mildred and Robert Wood Bliss pour leur trentième anniversaire de mariage. De l’aveu même du compositeur : « c’est un petit concerto dans le style Brandebourgeois! » qui, ruisselant de sonorités farceuses, se termine par une sorte de marche nuptiale pleine de sève musicale célébrant les bonheurs infiniment petits.  Le  plaisir musical et la curiosité étaient aussi bien au rendez-vous dans le Septuor aux sonorités de flammes dansantes (créé en 1954, chez les mêmes mécènes). Mais c'est Beethoven qui  a ravi les auditeurs, eux  qui croyaient connaitre  tous ses concertos par cœur!

http://www.bozar.be/activity.php?id=13121 

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administrateur théâtres

12272975471?profile=originalEuropalia India oblige, les miniatures indiennes du Ramayana au musée du Cinquantenaire

La troisième exposition de l’automne au Musée du Cinquantenaire de Bruxelles vient de s'ouvrir. Elle rassemble 101 miniatures indiennes appartenant au Musée national de New Delhi.  Le choix fut fastidieux  parmi les 500 oeuvres de la collection. Europalia India oblige, le musée participe au voyage dans l'imaginaire indien. Le Ramayana, à l’instar du Mahabharata, est une grande épopée hindouiste classique de l’Inde. Compilé jadis par le légendaire poète Valmiki, il constitue l’un des monuments de la littérature mondiale.

12272975878?profile=originalLe Ramayana fut écrit à l’origine en sanscrit. Il décrit, en sept livres (kanda) de 24.000 couplets (shloka), l’histoire du prince Rama et de son épouse Sita. Le héros de l’épopée est Rama, prince héritier d’Ayodhya, qui, à la suite d’une intrigue à la cour, doit s’exiler pendant 14 années dans la forêt en compagnie de sa femme Sita et de son demi-frère Lakshmana. La belle et vertueuse Sita est enlevée par ruse par Ravana, le roi des démons, à dix têtes, qui habite sur l’île de Lanka (Sri Lanka). En compagnie de Lakshmana, Rama débute alors une quête longue et ardue à la recherche de son épouse. Après bien des aventures et des épreuves difficiles, Rama finit par triompher de Ravana et libère sa femme Sita, avec l’aide de l’armée des singes, dirigée par le général des singes, Hanuman. Le Ramayana est une histoire de courage, de fidélité, d’amitié, d’amour et de justice. Il possède une profonde signification religieuse. Les Indiens considèrent Rama comme une divinité et le vénèrent encore aujourd’hui comme une des dix incarnations du dieu hindou Vishnu, qui prit plusieurs avatars pour descendre sur terre.

12272975889?profile=originalLe Ramayana a été une source d’inspiration pour de nombreux artistes au cours des siècles, tant en Inde que dans les pays voisins, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, le Vietnam et l’Indonésie. Les miniatures sont exposées dans une seule salle pen accrochage vertical par trois. la raison est à la fois  la restriction des moyens du musée et des raisons de sécurité. il est conseillé d'acheter le  magnifique catalogue peu encombrant qui  reprend l'histoire passionnante de chaque oeuvre photographiée. Sur 50 écoles artistiques existantes, 21 sont représentées dans l'exposition par des miniatures inspirées du Ramayana et qui ont été réalisée par des artistes indiens entre le XVIe et le XIXe siècle.

Chez les artistes peintres rajasthani et pahari, l’épopée fait partie des thèmes de prédilection. Elle ne laissa pas non plus indifférents les empereurs moghols musulmans. Ainsi, en 1588, le célèbre empereur Akbar fit traduire le Ramayana en langue persane, et de nombreux artistes des ateliers de la cour s’en inspirèrent pour leurs oeuvres. L’empereur lui-même donna l’ordre de représenter le Ramayana dans des séries de miniatures. L’exposition fait découvrir un art de la miniature dans lequel l’artiste peintre indien révèle sa maîtrise dans la façon de représenter l’homme et la nature d’une manière unique.

(Photo: ©National-Museum.New Delhi)

« Ramayana – Miniatures indiennes du Musée national de New Delhi »

Du 21/11/2013 au 18/05/2014 au Musée du Cinquantenaire, Parc du Cinquantenaire 10 à

1000 Bruxelles. Renseignements : www.mrah.be

Visites guidées, informations et réservations : tél. 02.741.73.11 –

sec@mrah.be

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Lorsqu'il est question d'acquisition de langage et de facilité d'expression,

d'une élocution synonyme d'Art oratoire, et de liberté...

par le biais de la "Mise en bouche" goûteuse de textes

ou

Comment chercher à épanouir les personnalités en germination

en respectant leur singularité

J'ai le plaisir de vous présenter, amis du réseau Arts et Lettres, le tout premier atelier-laboratoire aux teintes automnales que j'ai eu l'honneur d'animer, durant la matinée, conçu sur mesure en faveur d'une École pratiquant la pédagogie de Maria Montessori, principalement axé sur le mode de l'oralité, associé à quelques références historiques et artistiques enrichissant cet apprentissage littéraire, dans le dessein, de familiariser ces quelques  membres composant les futures générations, au patrimoine littéraire avec le riche vocabulaire que celui-ci génère,  et surtout dans le dessein de susciter en eux le plaisir que procure de donner à voix haute les œuvres choisies...

Rien de fastidieux, de purement "intellectuel", dans cette nouvelle expérience tentée par mes jeunes élèves, mais au contraire, la sensation de découvrir tout un monde inconnu, gage d'échanges et peut-être de révélations sur des dispositions dont ils étaient loin, de se douter...

Bref, j'escompte bien les aider à développer des aptitudes enfouies, comme un trésor !

Heures Automnales :

Ou

« Le Temps des Vendanges »

 

Atelier « Jeunes graines » et «Jeunes Pousses»

 

Duo de Fables :

 

I)                           Le Renard et les Raisins

 

Certain renard gascon, d'autres disent normand [1],

Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille [2]

Des raisins mûrs apparemment[3],

Et couverts d'une peau vermeille[4].

Le galand [5]en eut fait volontiers un repas;

Mais comme il n'y pouvait point atteindre:

«Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.[6]»

 

Fit-il pas mieux que de se plaindre?

 

Jean de La Fontaine

(1621-1695)

(Fable Xl du Livre III inspirée d’Ésope et de Phèdre)

12272973471?profile=originalLe renard et les raisins de Calvet-Roignat.

Quelques clefs de compréhension du texte dépeignant la scène :

 

Tandis que notre renard à la fierté exacerbée de Gascon doué en même temps d’une indécision légendaire de Normand et que la faim tenaille, au point d’en quasiment défaillir, jette son dévolu sur les fruits d’une haute treille (pied de vigne grimpante comestible cultivée pour le plaisir au sein du jardin d’agrément) treille d’où pendent des grappes de raisins parvenues à maturité, il s’aperçoit que son appétit est démesuré puisqu’il ne peut atteindre les grains convoités dont il se réjouissait de faire son régal.

Que trouve-t-il alors comme parade censée masquer son erreur d’appréciation de ses capacités ? Il joue tout simplement au précieux dégouté, avisant en pure mauvaise foi que l’objet de sa tentation n’est pas suffisamment de qualité pour son fin palais pourvu de papilles gustatives et afin de sauver la face, en lieu et place de reconnaitre son erreur, fait apparaitre un mépris de mauvais aloi, justifiant son renoncement forcé (impossibilité d’atteindre ce repas frugal de gourmet…°), par un dédain illégitime, se plaisant à se tirer de ce mauvais pas en exécutant une pirouette qui lui fait invoquer le faux prétexte de la non maturité du produit devenu soudainement à ses yeux médiocre, d’où la citation « bons pour les goujats », personnes de condition modeste, inférieure à la sienne qui elles, sauront se satisfaire de ce piètre mets si l’on en croit son argument et qu’il considère de haut depuis que messire Renard a compris qu’il lui fallait renoncer à sa récolte inaccessible !

Ainsi son honneur est quitte et son amour-propre préservé, bien qu’il sache pertinemment qu’il ne fait que se mentir à lui-même !!!

Enfants, l’espoir du devenir de notre race humaine, écoutez le poète, je vous en prie !

Écoutez ce fabuleux fabuliste de l’époque baroque lié au règne de Louis XIV dit le Roi Soleil, légendaire par son amour des arts, certes, mais aussi par son pouvoir absolu, qui par le biais des conventions, du masque, c'est-à-dire du « déguisement » que revêtent les personnages en prenant le contour de nos « amies les Bêtes », brosse les travers du genre « bipèdes » auquel nous appartenons !

Car, ne nous y trompons pas, les défauts sur lesquels s’attarde notre plume bienveillante, jamais gratuitement odieuse, s’attache bien à dessiner notre portrait, quelque soit notre tempérament…

Faisant confiance à votre intelligence sensible, je ne doute pas que vous avez su deviner à quelle faille, Jean de La Fontaine fait appel au cœur de ce récit, ainsi que la morale qu’il nous faut en tirer !!!

 

II)              Le Renard et les Raisins

 

Un Renard ne pouvant atteindre aux Raisins d’une treille,

dit qu’ils n’étaient pas mûrs, et qu’il n’en voulait point.

Quand d’une charmante beauté,

Un galant fait le dégoûté,

Il a beau dire, il a beau feindre,

C’est qu’il n’y peut atteindre.

 

Charles Perrault

(1628 – 1703)

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Raisins verts à la noix de Jacob Foppens Van Es

© Tout droit de reproduction réservés



[1] : Il ne s’agit pas, chez La Fontaine, de vouloir à tout prix préciser l’origine du renard mais bien plutôt de faire allusion à certaines caractéristiques régionales le Normand ne peut s’engager clairement (« P’ être bin qu’oui, p’têt bin qu’non), tandis que le Gascon ne veut pas perdre la face.

 

[2] : L’ensemble des ceps qui grimpent le long d’un treillis, d’un mur,... Cf. « L’Ivrogne et sa Femme » « Un jour que celui-ci, plein du jus de la treille / ... » (Livre III, fable 7, vers 9).

 

[3] : Selon toute apparence.

[4] : Vermeille exprime la couleur or en langage littéraire…

[5] : Mot  s’orthographiant au XVIIème de deux façons, Galand ou Galant,  ici  employé dans le sens de malin, mais peut aussi vouloir dire amant dans la signification de l’amour courtois…

[6] : Valets employés dans l’armée (voir le Littré…) de mœurs peu raffinées, d’où l’extension de son appellation dans la vie courante désignant un  homme vulgaire et grossier dans ses manières.

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administrateur théâtres

 L’Inde célèbre Diwali !

La fête de la lumière, de la prospérité et de l’espoir.

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Diwali est l’une des fêtes principales de l’hindouisme et elle est célébrée par tous les Indiens. Souvent appelée fête de la lumière, Diwali est dédiée à Maha Lakshmi, déesse de la lumière, de la fortune, de la chance, de la sagesse et de la prospérité. Dans et autour des maisons, les dyias, petites coupoles en terre cuite remplies de ghī (beurre clarifié) illuminent la profonde nuit de la nouvelle lune et éclairent jusqu’à l’âme de tous ceux qui participent à la fête. C’est un moment de renouveau, proche en signification de la nouvelle année, avec les bonnes résolutions qui l’accompagnent.

12272963460?profile=originalLa fête de Diwali célèbre la victoire du bien sur le mal: de la lumière sur l’obscurité, du chaud sur le froid, de la vérité sur le mensonge et de la pureté sur la souillure. Diwali est l’occasion d’un grand nettoyage au sens propre comme au figuré : les maisons sont nettoyées de fond en comble et les hindous ne consomment ni viande ni alcool pendant une semaine afin de se purifier de l’intérieur.

Divālī fait appel à de nombreux mythes et légendes de l'hindouisme, se rapportant principalement à Vishnu et à son épouse Lakshmi:

...comme Brahmā, dieu de la création, et Shiva, dieu de la destruction, Vishnu, dieu de la préservation, fait partie de la Trimūrti la trinité de l'hindouisme qui a peu à peu remplacé dans la ferveur populaire la trinité védique que constituent Agni (le feu), Vāyu (le vent) et Sūrya (le soleil). Chacune de ces trois divinités est accompagnée de sa parèdre (sa shakti), c'est à dire  la déesse puisssante  qui lui est associée. Ainsi, l'épouse de Brahmā est Sarasvatī, déesse du savoir, celle de Shiva est Pārvatī (qui peut revêtir les formes terribles que sont Durga et Kālī), et enfin, celle de Vishnu est Lakshmi, qui personnifie la richesse intérieure, naturellement associée à la préservation.

Vishnu est d'autre part très populaire au travers de ses dix avatars, ses incarnations sous différentes formes, dont les plus connues sont Rāma, le roi mythique héros du Rāmāyana, la grande épopée hindoue, Krishna, le séduisant et divin berger, qui symbolise l'amour divin inhérent chez l'humain, voire quelques autres comme Narasimha, l'homme-lion.

Outre Lakshmi, et les deux avatars de Vishnu que sont Krishna et Rāma, Divālī met également Ganesh à l'honneur. Ganesh, le dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de Parvati, est une divinité majeure, bénéfique car il est « celui qui écarte les obstacles de l'égo ».

Avant tout, Divālī célèbre le retour dans sa capitale, Ayodhya, de Rāma avec son épouse Sītā, qu'il a reconquise de haute lutte sur le démon Rāvana, comme le conte le Rāmāyana. Le nom Divālī (ou Dīpāvali), dont le sens est « rangée de lumières », rappelle en effet le chemin de lampes fait à Rāma par les habitants d'Ayodhya pour éclairer son retour.

Les rangoli (photo ci-dessous) sont les décorations qui, lors de la fête, ornent les maisons, les cours, les sanctuaires et même les salles à manger.

Destinées à témoigner d'une chaleureuse hospitalité - car lors du troisième jour, Lakshmi, selon la croyance populaire, vient elle-même visiter les maisons - les rangoli sont dessinées sur le sol avec de la farine de riz en signe d'accueil et pour repousser les mauvais esprits. Des poudres de couleur sont aussi utilisées, afin de former des dessins de formes géométriques. Cette décoration se complète avec des feuilles de manguier et des guirlandes de soucis.

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Ce dimanche 3 novembre, les 100 premiers visiteurs ayant acheté un ticket combi (Body et Indomania) pour les deux expos du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles recevront une statuette à l’effigie de Ganesh pour célébrer la fête indienne de la lumière.

Corps de l'Inde & Indomania

Yoga, ayurveda ou kamasutra - la manière dont la civilisation indienne aborde le corps est l’une des plus fascinantes qui soit. Cette exposition propose un voyage inoubliable de la mort à la renaissance, des forces maîtrisant le destin au pouvoir de l’action humaine, du désir et de la séduction à la conquête du corps par le biais de l’ascétisme. Venez découvrir d’envoûtants chefs d’oeuvre de l’art indien -jamais encore exposés pour certains-, issus de temples anciens, de musées provinciaux oubliés, de collections royales et du Musée National de l’Inde.

Indomania: De Rembrandt aux Beatles

Splendeur des moghols et maharadjas, spiritualité, lumière et couleurs mais aussi pauvreté ou système des castes …  Autant d’aspect de l’Inde qui ont frappé de tout temps les voyageurs partis à sa découverte. Mais comment les artistes occidentaux  envisagent-ils l’Inde ? Et comment évolue leur regard au fil du temps ? Indomania nous contera la passion commune de nombreux artistes pour l’Inde. Peintres, sculpteurs, photographes, auteurs, cinéastes et musiciens avec une admiration esthétique et une curiosité intellectuelle pour ce pays. Pour la première fois, les œuvres de ces artistes seront réunies : de Rembrandt à Rauschenberg, en passant par Rodin, Cartier-Bresson et Pasolini. Quelques artistes contemporains se rendront également en Inde à la demande d’Europalia, afin de s’imprégner du pays et de créer une œuvre qui sera exposée dans le parcours.
Environ 250 objets: peintures, sculptures, textiles, bijoux, objets d’art, films, photographies ; d’Alexandre le Grand à nos jours.
Quelques grands maîtres: Rembrandt,  Gustave Moreau, Auguste Rodin, Pier Paolo Pasolini, Roberto Rossellini, Henri Cartier-Bresson,… Artistes commissionnés par Europalia pour une résidence en Inde : Hans Op de Beeck, Max Pinckers,…
Collections majeures: British Museum, British Library, Victoria & Albert Museum, Musée du Louvre, Musée Guimet, Musée Rodin, Centre Pompidou, Fondation Custodia…

NB Les statuettes seront remises sur présentation du ticket combi au point info d’europalia.india, Rue Ravenstein 79 à 1000 Bruxelles (en face de l’entrée du Palais des Beaux-Arts).

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Du 4 octobre 2013 au 26 janvier 2014, europalia.india dévoile la richesse culturelle de l’Inde à travers 26 expositions et plus de 400 concerts, spectacles, films, conférences et ateliers dans toute la Belgique.

RETROUVEZ TOUT LE PROGRAMME SUR WWW.EUROPALIA.EU

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/24th-international-art-festival-europalia-india-du-04-10-2013-au

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administrateur théâtres

IN VINO VERITAS ! "La mémoire de la cave a toujours été sous-estimée par rapport à celle, tant exploitée, dans les romans, du grenier. La grande supériorité de la cave sur le grenier, c'est qu'en plus du passé, qu'ils détiennent l'une et l'autre, …la cave a de l'avenir." Cette citation de Bernard Pivot donne le ton. On va mélanger ce soir sagesse, philosophie, art de vivre et dégustations en tous genres. Les portes du paradis sont largement ouvertes sur la compagne séculaire de l’homme : l’ivresse. Celle des sens, celle  des mots, celle du vin et du champagne, n'en déplaise aux vins jaloux des bulles!

12272969698?profile=originalCe duo de plaisir inédit est une invitation à partager en un peu plus d’une heure l’univers complexe du vin, son vocabulaire, sa poésie et sa sensualité. Des textes choisis  d’écrivains amoureux du vin émaillent l’écriture inventive de Pascale Vander Zypen et Christian Dalimier. La bouche gourmande, ils se mirent dans la robe du  vin où se reflètent toutes  les émotions humaines : de l’amour, à l’extase, à la dispute.  Car l’air de rien,  la dispute est souvent dans l’air.  La dispute qu’elle soit pensante ou effervescente, c’est  comme le cumin dans la cuisine marocaine, une sorte de piment pour les mariages heureux et pour  le plaisir des papilles. La saveur des mots rejoint l’humour libérateur et on hume les effluves  à s’en étourdir.  Les deux comédiens se saoulent de mots, d’appellations, de millésimes. Rien de pédant, tout pour le plaisir et dans tous les registres!12272970086?profile=original «  Entre deux verres »  est l’un de leurs sketches  particulièrement désopilant : une conversation entre un bordeau et un bourgogne ( et pas n’importe lequel, un Vosnes Romanée Conti)  avant d’être bus d’un trait et sans honte par des bouches indélicates.  A travers la robe des vins on entrevoit les petits travers de la vie de couple, ou de famille avec baptêmes, mariages, funérailles. Ils font  le tour de la question  dans une bonne humeur grandissante. Et le public trinque mentalement avc eux, savourant mises en bouche et mises en scènes spirituelles.  Notre préféré est ce conte de fées joué dans un vrai château (domaine de Vaqueyras) où un certain Lucas di Montepulciano des Abruzzo ... s'est entiché  de la  belle demoielle de Vaqueyras couvée par un  père intraitable.   A Baudelaire de conclure déjà, et  bien trop tôt ! On en redemande ?  : Il faut être toujours ivre. /Tout est là : c'est l'unique question. /Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. /  Mais de quoi ?/ De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. /Mais enivrez-vous./ Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. » Bouquet capiteux pour les comédiens: c'était  ce soir-là la centième représentation, fleurie d'applaudissements généreux.

 De la salle, on passe au bar pour une dégustation conviviale de trois crus, la parole se délie entre spectateurs… Et ce soir-là on se retrouve aussi  à la table très bavarde de Mmmmh (spécialiste épicerie fine, ustensiles et cours de cuisine depuis 2003)!  Une façon de conclure dans la ligne du nouveau théâtre Saint-Michel  qui a décidé d’offrir à son public des saveurs humaines bien vraies pour  damner le pion à l’univers frelaté des bonheurs technologiques qui ne cessent de nous grignoter esssence et existence.   

 

http://www.theatresaintmichel.be/Entre-deux-verres

Du 15 au 18 et du 22 au 24 octobre Du 14 au 16 et du 21 au 23 novembre
Théâtre Saint-Michel
Durée : 01h30 - Tarifs : 12 à 22€ - ABO TSM

 

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administrateur partenariats

Pour les membres concernés,

La reprise des partenariats est suspendue jusqu'à nouvel ordre,

quelle que soit la nature de ces duos ou autres billets de groupe.

Aucun billet de partenariat ne sera approuvé avant une reprise

officielle entérinée par Robert Paul.

Merci de votre compréhension,

Liliane Magotte

Administratrice des partenariats.

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administrateur théâtres

148335.jpg?width=140OPERA BUFFA (spectacle/dîner) Coup de cœur aux Halles de Schaerbeek

                                                                           D'après "Don Giovanni" de W.A. Mozart, une création de la Cie Laika & Muziektheater Transparant (Belgique)

Don Giovanni charme et manipule pour son plaisir. Et vous êtes invités à ses ébats lors d’un délirant banquet. Voilà Les Halles de Schaerbeek transformées en salle à manger. On se croirait au Repas de noces de Breughel : tables de bois brut  et tabourets, il ne manque que le bambin qui a chapardé une galette! Et pourtant, voici Mozart!  Les premiers couplets sont envoyés en flamand, le français s’y mêle, rugueux et approximatif mais combien chaleureux ! Un train d’enfer emplit les cuisines cachées par des double-portes battantes. La troupe de comédiens chanteurs s’abat sur vos tables, de coursives en coursives, vous distribue la vaisselle de fortune et les mets dernier cri que l’on se partage avec des convives inconnus. Ils vous content monts et merveilles culinaires, vous font saliver tant la musique et l’imagination se sont données le « la ». Une jouissance pour l’esprit le cœur  et les papilles, ce spectacle croquignolet est  fait pour les routards de la musique.  
À moins que ce soit pour une autre raison?  Un spectacle qui rallie, qui allie…bonne franquette et jubilation flamande et qui ne déraille jamais. Un mélange savoureux  qui  gonfle de bonheur et qui emballe l’oreille, les yeux et sûrement …le bouche à oreille! Dans des effluves de chocolat.12272975898?profile=originalLaika et Muziektheater Transparant font revivre, à leur manière, cette œuvre étincelante de Mozart et Peter Debie est le maître de la réjouissance... L’italien du compositeur autrichien donne la main aux parlers de Belgique et le résultat est un feu d’artifice verbal totalement festif sur une partition musicale de rêve. Mozart qualifiait son "Don Giovanni" d'opera buffa (titre de l’adaptation) : une pièce lyrique au ton léger, faite pour divertir, présentée ici dans une transcription contemporaine, pour orgue Hammond, contrebasse et violon. Mais les grands airs, eux,  restent ... immortels, chantés avec passion par  des voix  fraîches et pétillantes de jeunesse que l’on n’est pas prêts d’oublier.

                       

Un spectacle qui fait fondre de plaisir et qui a déjà pas mal touné, de la haute Normandie au Portugal avec une version portugaise. CONCEPT ET MISE EN SCÈNE Peter De Bie et Jo Roets / COMPOSITION MUSICALE Jan Van Outryve (d’après W.A. Mozart) / ADAPTATION DU LIVRET Jo Roets et Greet Vissers / INTERPRÉTATION ET CHANT Benny Ceuppens, Koen Janssen, Laurie Janssens / Dorien Mortelmans, Jokke Martens, Astrid Stockman, Marnie Zschöckner / MUSIQUE Wietse Beels, Pieter Van Buyten, Niels Verheest / SCÉNOGRAPHIE Peter De Bie / COSTUMES Manuela Lauwers / LUMIÈRES ET SON Anton Van Haver / CONSEIL Wouter Van Looy / CUISINE Peter De Bie et Bram Smeyers

photos©Phile Deprez

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http://www.transparant.be/en/productions/cat/productions-2013-2014

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administrateur théâtres

Monsieur chasse? …Madame aussi ! 

Un bouquet de fraîcheur, un festival de railleries et d’esprit français,  c’est la  langue succulente de Feydeau qui agit. Jeux de mots, double-sens, sous-entendus, métaphores et musicalité aérienne. Un spectacle volatile débarrassé de ses lourdeurs de décors bourgeois 19e, remonté à neuf par Jean- Paul Tribout,  exquis metteur en scène francais et  fin comédien. 12272974256?profile=originalC’est lui Monsieur Duchotel, le mari-chasseur qui risque fort d’être chassé …de son logis. Et son spectacle  fonctionne  comme une précieuse horlogerie fine… hors du temps : quelle gageure! Cinq  portes éclatantes de blancheur, comme autant de pages neuves, sans autre décor, font face au public et s’ouvrent sur des personnages d’abord légèrement figés dans leur encadrement agrémenté d’un décor intérieur en trompe l’œil. Ils s'en échappent dans un mouvement diabolique et virevoltant de sortie de boîte. Ils sont  plus vivants que jamais, portés par l’énergie pure du texte et la vérité des sentiments. La diction : savoureusement belle.

 12272973891?profile=originalIls sont ma foi fort modernes, quoi qu’en disent les somptueux costumes d’époque et la  splendide robe émeraude de Léontine Duchotel, une émouvante et merveilleuse Marie-Christine Letort dont le visage et le corps épousent les moindres changements d’humeur. Pour peu on se croirait à l’Opéra.  Au travers de cette comédienne phare, c’est l’institution du mariage qui est en jeu. Au début de la pièce Léontine parle  avec naïveté et candeur de son amie fraîchement divorcée et  pourtant bonne catholique mais à la fin n’est-elle pas prête à réclamer haut et fort un  droit au divorce  bien du 20e siècle? Ah mais il y a un personnage pas mal non plus: ce lit capitonné qui sort lui aussi d’une boîte à surprises très inventives, entourée de nymphes pulpeuses et suggestives…

Léontine Duchotel annonce qu’elle ne sera pas la première à donner le premier coup de canif dans le contrat. Mais, que le mari se méfie, s’il se risque à l’infidélité, elle s’arrogera le droit de faire de même, allant passer deux jours « chez sa marraine »! Un procédé qui enclenche une mécanique d’œil pour œil, dent pour dent extrêmement mouvementée et drôle, et certes, aucunement vieillie ! Léontine porte le spectacle avec vérité humaine profonde - sa palette de sentiments est fascinante -  et ce, sans la moindre préciosité.

 L’intemporalité de ce vaudeville, est  incontestable. L’homme, quel que soit son âge résiste à tout sauf à la tentation, toujours à l’affût d’aventures et de chimères  il ne peut se contenter du confort tranquille du mariage et recherche les dangers de la chasse.  Léontine règne sur le plateau, lieu de joutes en tout genre, craquante de franchise et d’ingénuité dans ses hésitations extra-maritales avec le docteur Moricet. 12272974883?profile=originalLe rythme se fait vertigineux entre Jacques Fontanel  qui interprète ce rôle de vieux séducteur de médecin avec totale sincérité … immensément factice et Emmanuel Dechartre qui ne rêve que de se venger de l’infidélité de son épouse, Madame Cassagne. Xavier Simonin fait un valet et un inspecteur de police très caustiques, tous deux   joliment doués de  sublime hypocrisie. Coiffé en pétard, Thomas Sagols  se prête très justement au  jeu du jeune  neveu, Gontran,  voluptueux bachelier glandeur et  roublard. Claire Mirande, ex-comtesse de la Tour est devenue une  concierge-cocotte intrusive et bavarde qui rajoute, si besoin était,  de  nouvelles coupes de bulles au breuvage capiteux qu’est … le texte !  

http://www.atjv.be/Monsieur-chasse

"Monsieur Chasse" de  Georges Feydeau

Mise en scène de  Jean-Paul Tribout,

Avec  Emmanuel Dechartre,  Jacques Fontanel, Marie-Christine Letort, Claire Mirande, Thomas Sagols, Xavier Simonin, Jean-Paul Tribout

 

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BETTINA MASSA : ENTRE TEMPS ET CONTRE-TEMPS

                          BETTINA MASSA : ENTRE TEMPS ET CONTRE-TEMPS                   

 

Du 07-11 au 25-11-12, l’ESPACE ART GALLERY (Rue lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) vous invite à découvrir une exposition entièrement consacrée à l’œuvre de Madame BETTINA MASSA, intitulée ŒUVRES SUR PAPIER – PLUS INSTALLATION VIDEO.

BETTINA MASSA dont l’E.A.G. avait eu le plaisir de présenter les œuvres  en avril dernier nous revient avec des variations nouvelles sur un thème qui lui est essentiel : le rapport entre réalité et fugacité du temps fuyant.

Cette fois-ci, d’entrée de jeu, elle aborde son parcours par la couleur comme un retour vers le passé. Comme le précise l’artiste, elle a débuté son œuvre  par la couleur pour avancer ensuite vers le noir. Signalons, d’emblée, qu’aucun de ses tableaux ne porte de titre. Cette manière d’agir, elle la revendique au nom de la liberté du visiteur à laisser flâner son imaginaire au gré de ses toiles. Cette même démarche se retrouve dans les variations chromatiques qu’elle apporte à la couleur rouge dans deux tableaux montrant deux enfants jouant (1, 54 x 1, 39 cm - 2012)

 

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Nous retrouvons ici la thématique du mouvement scandé en plusieurs segments que l’artiste avait préalablement abordé dans son tableau intitulé LE MARTYR DE SAINT MATTHIEU, présenté en avril dernier, lequel était une variation contemporaine sur le discours pictural du Caravage (1, 52 x 1, 38 cm).

 

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Les quatre panneaux formant la composition représentant des enfants dans l’activité ludique nous livrent l’expression d’un mouvement léger, aérien (1, 54 x 1, 39 cm). Un mouvement « enveloppant » en quelque sorte le corps de l’enfant, à l’avant-plan, grâce au flottement du drapé presque translucide mettant en exergue la posture inclinée de son corps. Tout est en variations dans cette œuvre : postures et couleurs obligeant le visiteur à « ajuster » son regard au fur et à mesure qu’il s’approche de la toile et en découvrir les réalités.

Placé juste à côté de cette œuvre, un second tableau représentant une jeune fille dans une posture évoquant la danse, nous propose le même discours féerique (1, 54 x 1, 39 cm).

 

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(1, 39 x 0, 76 cm - 2012).

BETTINA MASSA voulait, à l’origine, réaliser un triptyque mais chemin faisant, elle a préféré s’en tenir à deux compositions distinctes.

Si dans l’œuvre similaire composée de quatre panneaux le mouvement, subtil et discret, est apparent, dans ce second tableau il sollicite l’effort visuel du visiteur qui le découvre au stade infiniment embryonnaire, prenant l’apparence du dessin sous-jacent apparaissant à la radiographie. Comme pour l’exposition précédente l’artiste nous présente des œuvres réalisées avec la même technique, à savoir l’utilisation de papier noir en provenance du Bouthan à l’adhérence rapide, lequel ne permet plus d’effacer quoi que ce soit une fois que les pigments s’y sont fixés.

A ces deux œuvres s’ajoutent quatre tableaux de dimension moyenne déjà présentés en avril dernier montrant quatre facettes d’un visage masculin, campées en une succession de phases sur lesquelles le temps a laissé sa trace. (0, 69 x 0, 77 cm) L’empreinte du temps fuyant s’est déposée sur le sujet à l’intérieur du cadre quatre fois répété, à la manière de quatre « segments » d’une même séquence, ainsi que par une polychromie à dominante sombre, aboutissant au noir absolu montrant la façon dont le temps lui a labouré les traits.

 

Mais le clou de l’exposition est constitué par une série d’œuvres à dominante bleue.

Elle s’ouvre sur un univers onirique à l’intérieur duquel la figure humaine apparaît telle une incrustation « calquée » comme une sorte d’ombre chinoise au cœur d’un monde à la matérialité presque minérale. A l’arrière-plan se profile un ensemble de colonnades antiques, ce qui confère à l’ensemble de la composition une dimension métaphysique. Les figures humaines partent du centre du tableau pour s’étaler sur les côtés de la composition jusqu’à être, pour ainsi dire, « coupées » par les bords du cadre. Cela s’explique par la volonté de l’artiste d’ « ouvrir » une porte vers l’inconnu. Une porte à la fois de sortie afin de libérer les personnages pour qu’ils s’évadent du tableau, et une porte d’entrée à l’attention du regard pour l’inviter à se transporter derrière le miroir (1,4O x 1,53 cm – 2012). Cette œuvre témoigne de l’expérience de l’artiste en tant que scénographe pour le théâtre.

 

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Elle a, en effet, conçu dans les années ’80 des scénographies pour des textes d’Aragon, d’Armand Gatti, de Garcia Lorca, mis en scène par NAJIB GHALLALE.

Et il y a certainement un effet théâtralisant dans la gestion spatiale de l’œuvre de BETTINA MASSA : le centre de la scène est vide. Ce qui permet au regard de se diluer pour se perdre enfin dans l’espace scénique.

Dans l’ensemble des œuvres à dominante bleue, le mouvement surgit comme un sursaut de l’âme, en ce sens qu’il survient comme un remous violent.

En cela, la notion de mouvement exprimée de telle façon renvoie à l’identité même de l’image : un abîme incertain enfouis au tréfonds de notre psyché qui se manifeste au contact d’un choc engageant tous nos sens et que nous interprétons dans des tons célestes ou marins. (1,53 x 2,04 cm – 2012)

 

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Tout ce que la nature nous offre et que notre for intérieur ne cesse d’interpréter comme les épiphanies d’un divin ancestral.

Comme le titre de l’exposition l’indique, celle-ci se termine avec une vidéo conçue et tournée par l’artiste. Elle s’intitule  A CONTRE –TEMPS.

Il s’agit d’une œuvre réalisée partiellement en pellicule 16 mm, transposée et terminée en bande vidéo. Deux projecteurs diffusent sur deux écrans opposés,  le même film projeté en décalage d’une minute, l’un par rapport à l’autre. Entre les écrans, le portrait d’une jeune fille exécuté au pinceau avec poudre de graffite tenue à l’aide d’un médium, trône en guise de référent. Car le personnage du film c’est elle. On la voit petite courir le long d’une  voie ferrée vers la caméra, une fois en vitesse normale, ensuite au ralenti. A la suite de quoi, on la voit adolescente pour la retrouver, assise près d’un projecteur en marche, en tant que spectatrice de sa propre évolution. En guise de fin, un fondu enchaîné avec double exposition réunit dans un même plan le personnage filmé dans les trois époques et pour conjurer une fin éventuelle, le film est remonté en marche arrière comme pour affirmer l’existence d’un éternel retour.

L’audace de ce film consiste à le diffuser en différant l’action d’une minute entre les deux projections. Cela peut sembler insignifiant pour le profane, néanmoins, soixante secondes de distance entre les plans, et arriver à harmoniser tout ça, c’est considérable !

De plus, un voile opaque couvre l’un des écrans. Ce qui contribue à donner une image volontairement floue d’un passé révolu. Cette pièce ajoutée confère à l’écran le rôle d’une fenêtre de laquelle surgit une sorte d’image onirique. Une plus-value sur le rêve. 

L’aspect technique du travail, à savoir le montage, l’artiste l’a confié à Madame LUISA GHERDAOUI, une monteuse professionnelle qui a assuré une parfaite continuité filmique à l’ensemble.

Ce film d’une durée de cinq minutes peut être qualifié d’ « expérimental », en ce sens qu’il interroge, à l’instar de l’œuvre picturale de l’artiste, la dialectique réalité-temps.

Il s’inscrit en plein dans la philosophie comme dans la poétique du cinéma muet d’avant-garde où l’écran pouvait, en quelque sorte, se « démultiplier » pour atteindre la « polyvision », dont parlait Abel Gance à propos de son NAPOLEON (1927), lequel n’hésitait pas à présenter trois segments d’une même action sur trois écrans alignés.

BETTINA MASSA nous est donc revenue avec un prolongement de son œuvre qui mène, le plus naturellement du monde, vers le 7èmeArt.

Cela était déjà présent dans les quatre tableaux exposés précédemment, présentant  quatre aspects différents d’un même visage, mentionnés plus haut. Ces œuvres dont l’aspect varie d’ailleurs en fonction de leur emplacement par rapport à la lumière via l’importance du chromatisme, rappellent le rendu filmique dans l’aboutissement du mouvement.

Quand débute le mouvement ? Quand s’arrête-t-il ? A l’instar de la droite, produit de l’imaginaire, le mouvement ne peut se concevoir que par la présence matérielle du segment qui sanctionne son existence.

BETTINA MASSAne cesse de le traquer dans sa fuite existentielle en plaçant devant sa face le miroir de la réalité.

 

François L. Speranza.

 

 Une publication

Arts 
12272797098?profile=originalLettres

 

Note de l'éditeur responsable (Robert Paul):

Pour mémoire,  le billet consacré à BETTINA MASSA  pour son exposition d'avril 2012:

 

Voir en plein écran

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Message à l'attention d'une pléiade de grincheux, fâcheux, et autres "Précieux dégoûtés",

dont les commentaires perçus ici et là au sujet de la fête séculaire de la Saint Valentin,

ont contribué à me dicter cette pensée :

 

               

                          Oh, bien sûr, accordons-le aisément, la Saint Valentin est devenue au fil des ans une tradition des plus commerciales, tout comme les célébrations profanes dérivant de notre calendrier grégorien ! Devons-nous pour autant rejeter ces fêtes émaillant la sente de notre quotidien, telle celle de la Noël, sous prétexte que nous sommes assaillis de propositions un rien mercantiles ? Ne sommes nous pas suffisamment responsables pour effectuer délibérément, sans faire l'objet de manipulations qu'elles qu'elles soient, notre choix ?

                        N'oublions pas, de grâce, que sous l'enveloppe artificielle, se cache un sens véritable, un langage symbolique prééminent, que nous risquons de voir s'éteindre, à force de nous ingénier à en ignorer les vertus, la source, en similitude, assurément, de ce fameux rite de Saint Valentin tant décrié ... rendez-vous marquant, de surcroit, le temps de la "Pariade des oyseaulx" comme nous le content moult chansons et fabliaux d'un "Temps jadis" villonien...

                       Savez-vous seulement, chers détracteurs nous navrant le cœur, que ce dernier n'est pas une création récente de nombre "boutiquiers" désireux de réaliser un chiffre d'affaire "juteux", mais peut s'enorgueillir d'être le fruit, notamment, de l'ère médiévale ( pour évoquer un pan historique, le plus proche de notre époque), Bas Moyen-âge détenteur d'annales florissantes dues en particulier à des figures éminentes de la littérature, à l'instar du "Prince des poètes", Charles d'Orléans, alors captif des Anglais, de noble Dame Christine de Pisan au service de la gent de "femenie", précédés par le fondateur présumé, le vaudois dépendant de la Cour de Savoie, Othon de Grandson, qui au cours de la deuxième moitié du XIVe siècle, vers 1370, officiant  en tant que chantre et chevalier pour le royaume d'Angleterre,  eut à cœur, de faire connaître cette "guise" caractéristique de pratiques raffinées baptisées de "fin'Amor" ou d'Amour courtois, la répandant sitôt dans le monde latin, notamment en faveur des "gentilz seigneurs", au sens étymologique de la locution (Moyen français) de son berceau natal Savoyard.

                      Est-il, en l'occurrence, utile de souligner, qu'un tiers de son œuvre poétique est d'ailleurs, dédié à ce culte émergent célébrant le petit Dieu malin ailé, muni de "cruelles sagettes", digne enfançon de la divine Cythérée aux cheveux ceints de violettes, l'incarnation de la Beauté et de l'Amour, nous invitant à révérer le "Temple de Cupido", repris entre-autre, sous la Renaissance, par Clément Marot ?

                      À titre indicatif, retenons, si vous le voulez bien, concernant le premier, soit le créateur de cette fameuse guise, La Complainte de Saint Valentin (I et II), La Complaincte amoureuse de Sainct Valentin Gransson, Le Souhait de Saint Valentin et Le Songe Saint Valentin)...

                     Fleurons, donc, faisant vibrer les cordes de la lyre orphique, ayant grandement participé à instituer semblable coutume, puisqu'ils se sont incontinent empressés d'en témoigner au sein de leurs écrits, dès qu'ils eurent l'opportunité de répandre leurs "Bonnes Chansons " léguant ainsi, pour la postérité, tout un pan d'usages devenus historiques, faisant indéniablement partie de notre patrimoine !!! 

                     En conséquence, ne serait-il point regrettable, de les voir péricliter à jamais, ces mœurs pénétrées de significations profondes appartenant à nos civilisations occidentales, sous le simple motif, que nous n'en pouvons plus de tant de conditionnement publicitaire, que nous croulons sous le poids de tentations " indécentes" frôlant fréquemment, avouons-le honnêtement, le mauvais goût !

                    Néanmoins, permettons-nous, au terme de ce billet, un simple questionnement à l'adresse des grincheux, "Fâcheux" molièresques et autres "Précieux dégoûtés " désignés, sinon incriminés, qui s'évertuent à faire la fine bouche, à faire résonner leurs voix discordantes  ne reflétant que sombre mépris et souverain rejet à l'endroit de cette date symbolique du 14 février, s'élevant contre  la "mièvrerie"  guimauve, s'en dégageant : quelle position adoptent-ils, ces fiers rebelles exécrant ces rituels et festivités héritées du calendrier chrétien grégorien, face à la nuit de Noël ?

                    Fidèles à leur convictions libertaires, en tout point respectables, font ils semblant d'ignorer le soir du réveillon, jugeant indigne de s'associer  à la débauche d'écœurantes ripailles et autres opulentes réjouissances gages de valeurs en déliquescence ? Sans doute, en cette veillée étoilée, animés d'un généreux élan irrépressible, vont-ils jusqu'à faire maigre chère, ou jusqu'à jeûner même, objectif spirituel s'entend, afin de s'associer aux malheureux peuplant la planète !  Désertent-ils le monde, tels des Alcestes du Misanthrope afin de s'adonner à leur ascèse, la méditation, se ressourçant dans la "cellule de leur recueillement" ?  

                   Non ? Vraiment ? Quel grand dommage, et quelle magnifique acte manqué de pouvoir mettre en application, leur idéal d'iconoclastes !!!

                  Mais foin de dérision, bien que nous partageons un aphorisme de Sacha Guitry qui professe que, "Craindre l'ironie, c'est redouter la raison," et séparons-nous, Amis, sur une note constructive, effleurant à nouveau, la personnalité de Othon de Grandson, familier des mœurs aristocratiques d'Outre Manche, côtoyant dans l'ancien fief des Plantagenêts, ce que ces terres comptent d'influent en matière d'écrivains, à l'instar de Chaucer auteur des Contes de Canterbury.

                 Or, pour nos pires ennemis, guerre dite de "Cent ans" venant de s'achever oblige, la Saint Valentin  exprimait un charmant vœu, celui pour un gentil homme, au sens noble du terme, de pouvoir choisir l'heureuse élue, sa Valentine, "gente dame" ou "gentille damoiselle", couverte pour la circonstance d'honneurs, de présents, avec laquelle le "damoiseau" s'engage... le temps du cycle des quatre saisons, à quelques "esbattements" amoureux placés sous le sceau de Platon, tout en adoptant, ou non, la règle de l'anonymat !

                   Il était de bon ton, une fois la tendre "mie" ou tendre "ami" déclaré, de lui prouver son attachement, que la foi prêtée soit légère ou à l'inverse, profonde, le mettant  parfois  à l'épreuve ; les "Amants" échangeaient alors leur serment mutuel renouvelable, ou périssable, lors de l'apparition immuable de ces heures verdoyantes du premier jour du printemps, revêtant la forme d'un présent dont nous avons, hélas, de nos jours, perdu l'usage, nommé "Chapelet ou chapieau de flors", couronnes arborées  en parure de "couvre-chef" ou coiffes florales éphémères, confectionnées de la main d'habiles "bouquetiers-tresseurs de fleurs" patentés, fleuronnant parmi les "vieux métiers", quand ce n'était pas la gent  féminine elle-même, qui affectionnait de réaliser son propre ouvrage ...

                    Et ce n'est certes point, la poétesse Christine de Pisan, qui viendra nous contredire, n'est-ce pas ? :



"Très doux ami, or t'en souvienne,

Dès aujourd'hui je te retiens

Pour mon ami, et aussi mien

Je veux que tout ton cœur devienne ;



Car c'est la guise et je l'entends,

Entre les amants ordonnée,

Que le premier jour du printemps

On retienne ami pour l'année.



À cette fin que l'amour tienne

Un chapelet vert fait très bien,

On doit donner chacun le sien

Tant que l'autre année revienne,

Très doux ami, or t'en souvienne.



Je t'ai choisi et je t'attends,

Car m'amour te sera donnée ;

Peine a souffert mais en son temps

Te sera bien récompensée.

Afin que la guise maintienne

Le jour Saint-Valentin : est tien

Mon chapelet et le tien, mien.

Je t'aimerai quoi qu'il advienne

Très doux ami, or t'en souvienne."



Christine de Pisan (1364-1430)

 

(Pièce de forme non identifiée, partiellement modernisée, par Jeanine Moulin,

"Choix de Poèmes", Édition Pierre Seghers, 1962)



Légende de la miniature :


Ci dessous, voici un témoignage probant, non pas de cette "guise" de la Saint Valentin par elle-même,  mais de celle illustrant l'art de "tressier un chapelet joli de doulces flours"

pour son "Très doux ami"...


Au cœur de l'Hortus conclusus, jardin clos castral accueillant maintes essences botaniques printanières, noble dame Emilia repose sur une banquette d'herbe fine afin de s'adonner à son violon d'Ingres favori : confectionner une couronne de roses blanches et vermeilles 

dites de Provins (Rosa alba L. et Rosa gallica officinalis L. ),

sous les regards des prisonniers Arcitas et Palemon


Enluminure appartenant à l'ouvrage de Boccace, "la Thésaïde"

par le Maître du Roi René d'Anjou, Barthélemy d'Eyck

(vers 1460-1465)

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Puis, pour nous quitter d'une manière poétique en beauté,

voici un trio d'œuvres médiévales authentifiées et anonyme :



Fragment du « Dit de la Rose » de la poétesse Christine de Pisan

dont elle donnera lecture le 14 février,

en ce jour de célébration amoureuse de la Saint Valentin concomitante

à la fête de la duchesse d’Orléans,Valentine Visconti.

Oeuvre chargée de défendre les femmes malmenées par le misogyne Jean de Meung,

auteur de la deuxième partie du fabuleux et légendaire Roman de la Rose.


"À bon Amour, je fais vœu et promesse
...Et à la fleur qui est rose clamée…
Qu’a toujours mais la bonne renommée
Je garderai de Dame en toute chose.
Ni par moi femme ne sera diffamée :
Et pour cela prend l’ordre de la Rose…
Écrit le jour Saint Valentin
Où maints amants dès le matin
Choisissent amours pour l’année :
C’est le droit de cette journée."



II


Ballade de Charles d'Orléans en l'honneur de la coutume de la Saint Valentin :



Le beau souleil, le jour saint Valentin,
Qui apportoit sa chandelle alumee,
N'a pas longtemps entra un bien matin
Priveement en ma chambre fermee.
Celle clarté qu'il avoit apportee,
Si m'esveilla du somme de soussy
Ou j'avoye toute la nuit dormy
Sur le dur lit d'ennuieuse pensee.

Ce jour aussi, pour partir leur butin
Les biens d'Amours, faisoient assemblee
Tous les oyseaulx qui, parlans leur latin,
Crioyent fort, demandans la livree
Que Nature leur avoit ordonnee
C'estoit d'un per* comme chascun choisy.
Si ne me peu rendormir, pour leur cry,
Sur le dur lit d'ennuieuse pensee.

Lors en moillant de larmes mon coessin
Je regrettay ma dure destinee,
Disant : " Oyseaulx, je vous voy en chemin
De tout plaisir et joye desiree.
Chascun de vous a per qui lui agree,
Et point n'en ay, car Mort, qui m'a trahy,
A prins mon per dont en dueil je languy
Sur le dur lit d'ennuieuse pensee. "

ENVOI

Saint Valentin choisissent ceste annee
Ceulx et celles de l'amoureux party.
Seul me tendray, de confort desgarny,
Sur le dur lit d'ennuieuse pensee.

(*) compagnon



III

 Enfin, pour nous faire prendre notre mal en patience,

dans l'attente de jours plus cléments et plus fastes, sur un plan naturaliste,

ci-joint une Chanson du XIIIème siècle  mêlant faune et flore, extraite des "Carmina burana"

annonçant le renouveau printanier, à l'heure fleurissante où la feuillée verdoie,

se parant se ses plus étincelants atours émeraudes,

où le lis de la Madone et du mois de Marie embaume...

nous offrant les délices  de son pur calice :

 

…” C’est maintenant le printemps,

la terre sous les jeunes plants reverdit,

le soleil brille avec un nouvel éclat,

le bois se couvrent de feuillage,

les lys resplendissent de blancheur,

tout est en fleurs.

.

Le ciel est serein,

l’air est doux,

les vents sont tombés,

il fait agréablement chaud,

le jour est clair,

les oiseaux chantent.

.

Le merle siffle,

le rossignol gazouille,

la grive babille,

l’étourneau piaille,

la tourterelle gémit,

le ramier roucoule,

la perdrix cacabe,

l’oie cacarde,

le cygne crie,

le paon criaille,

la poule glousse,

la cigogne claquette,

la pie jacasse,

l’hirondelle trisse,

l’abeille bourdonne,

le guêpier chuchette.

.

Le hibou ulule,

le coucou coucoule,

le moineau pépie,

le corbeau croasse,

le vautour jabote,

l’épervier lamente,

l’effraie hue,

la corneille craille,

l’aigle glatit,

le milan huit,

le canard caquette,

le geai jase,

la chauve-souris grince,

le butor beugle,

la grue craquette,

la cigale stridule.

.

L’onagre braille,

le tigre feule,

le cerf brame,

le verrat grogne,

le lion rugit,

le léopard râle,

la panthère rauque,

l’éléphant barrit,

le lynx miaule,

le sanglier grommelle,

le bélier blatère,

le mouton bêle,

le taureau mugit,

le cheval hennit.

.

Le lièvre vagit,

le renard glapit,

l’ours gronde,

le loup hurle,

le chien aboie,

le chiot jappe,

la grenouille coasse,

le serpent siffle,

le grillon grésille,

la musaraigne souffle,

la souris chicote,

la belette piaule,

la truie couine,

l’âne brait.

.

Voilà les cris des oiseaux

et des quadrupèdes,

surpassés en harmonie

par l’unique phénix,

dont le séjour touche

au paradis.

.

Le soleil s’est installé

dans sa résidence d’été,

les roseaux frémissent

doucement,

les ceps de vigne déploient

leurs pampres fleuris,

des herbes parfumées

pointent.

Le paysan est en joie.

.

Désormais les serpents pullulent

dans les rivières qui débordent,

une pluie fécondante

imbibe la terre en profondeur,

le ciel ouvre ses cataractes.

La cannelle et le baume

exhalent leurs effluves,

la violette, la rose

et l’armoise s’épanouissent.

Les animaux s’accouplent.”…

 

 


Et pour les "savants" éclairés latinophiles, maintenant la version originale :

 


… “132

1a.

Iam vernali tempore

terra viret germine,

sol novo cum iubare.

frondent nemora,

candent lilia,

florent omnia.

1b.

Est celi serenitas,

aeris suavitas,

ventorum tranquillitas;

est temperies

clara et dies,

cantant volucres:

2a.

Merulus cincitat,

acredula rupillulat,

turdus truculat

et sturnus pusitat,

turtur gemitat,

palumbes plausitat,

perdix cicabat,

anser craccitat,

cignus drensat,

pavo paululat,

gallina gacillat,

ciconia clocturat,

pica concinnat,

hirundo et trisphat,

apes bombilat,

merops sincidulat.

2b.

Bubo bubilat

et guculus guculat,

passer sonstitiat

et corvus croccitat,

vultur pulpat,

accipiter pipat,

carrus titubat,

cornix garrulat,

aquila clangit,

milvus lipit,

anas tetrinnit,

graculus fringit,

vespertilio et stridit,

butio et butit,

grus et grurit,

cicada fretendit.

3a.

Onager mugilat,

et tigris raceat,

cervus docitat,

et verres quirritat,

leo rugit,

pardus ferit,

panther caurit,

elephans barrit,

linx et frennit,

aper frendit,

aries braterat,

ovis atque balat,

taurus mugit,

equus et hinnit.

3b.

Lepus vagit,

et vulpis gannit,

ursus uncat,

et lupus ululat,

canis latrat,

catulus glutinat,

rana coaxat,

anguis sibilat,

grillus grillat,

sorex desticat,

mus et minnit,

mustela drindrit,

sus et grunnit,

asinus et rudit.

4.

He sunt voces volucrum

necnon quadrupedum,

quarum modulamina

vincit phenix unica.

5a.

Iam horrifer Aquilo

suavi cedit Zephiro,

sole in estifero

degente domicilio.

dulcisona resonat harundo.

floride cum floridis

florent vites pampinis.

odorifera

surgunt gramina,

gaudet agricola.

5b.

Nunc dracones fluminum

scatent emanantium;

imber saluberrimus

irrigat terram funditus;

cataractas reserat Olimpus.

redolent aromata,

cum cinnamomo balsama.

virent viola,

rosa et ambrosia.

coeunt animalia.”…



Ce manuscrit des "Carmina burana" fut découvert en 1803 par le commissaire royal Christophe von Aretin à

la bibliothèque de l’Abbaye bénédictine de Benediktbeuern, en Bavière. Il contenait une collection de

poèmes médiévaux en latin qui furent publiés pour la première fois en 1847 à Stuttgart.

Il comporte 112 folios, certains poèmes demeurant incomplets,

tandis que d'autres folios ont été intervertis…

Ce corpus a sans doute été écrit entre 1220 et 1250 par un groupe de lettrés anonymes maitrisant la

stylistique de la langue littéraire, la théologie, la Bible et les œuvres de l’Antiquité.

Il est composé de poèmes lyriques et non lyriques, de veine popularisante.

Le recueil actuel est formé de 238 pièces de longueurs  inégales, réparties en quatre catégories :

- les poèmes satiriques et moraux (1-55)

- les poèmes d’amour (56-186)

- les poèmes du jeu et du vin (187-226)

- les drames religieux (227-238).



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LA FEMME EST-ELLE UNE NOTE DE JAZZ ?

 

Du 23-05 au 10-06-12 se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles) une exposition intitulée LE MOUVEMENT DANS L’ART. Elle met en exergue les œuvres vibrantes d’un amoureux de la Femme et du jazz.

Monsieur CHRISTIAN VEY nous offre une très belle suite de tableaux vivants dont les thèmes principaux sont le jazz et la Femme, conçus comme des feux d’artifices, éclatés en une myriade d’étincelles dont chacune consolide le rythme dans sa couleur musicale.

L’artiste nous pose ici un fascinant problème, à savoir comment évoquer le mouvement en dehors de toute abstraction possible ? A cette question, Christian Vey nous propose deux mythes de l’imaginaire humain : le jazz, ce retour vers l’Homme Elémentaire, dans toute son acception, fait d’un univers tout en syncopes, rythmes et contre-rythmes. Et la Femme, cette terre nourricière qui porte en son sein l’humanité. Si Femme et jazz se fondent dans la même image, c’est précisément dans la note originelle au mouvement, considérée comme Principe de vie. Dans le rite sacrificiel qui faisait de la Femme la nourriture des dieux et qui a conduit Igor Stravinski à célébrer la première nuit du premier printemps par le sang terrible du Sacre.

C’est par la puissance d’un fauvisme rugissant, par les postures cabrées des musiciens dans le naissant de l’effort créatif, campés dans l’empreinte de la douleur extatique que la musique endiablée surgit du silence de notre inconscient.

D’un point de vue technique, les battements du jazz palpitent par la fusion incandescente de l’huile et du couteau que l’artiste utilise constamment dans les œuvres exposées. La mise en scène des couleurs, enchevêtrées dans le trait, confère à l’œuvre l’ivresse à son stade brut, inachevé. Le travail au couteau labourant la pâte souligne la forme en mettant en exergue chacune de ses nervures.

ORNETTE (100 x 80 cm), MILES DAVIS (80 x 110 cm), sont les témoins sonores de ce feu d’artifice tout en variations chromatiques.


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Christian Vey: Ornette



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Christian Vey: Miles Davis


Le mouvement est donc la résultante d’une série de conditions physiques se traduisant à la vue par une dimension festive qui interpelle le regard.


EN ATTENDANT (100 x 100 cm)

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Christian Vey: En attendant


Cette exploration du visage féminin, porte en elle la célébration de la Femme, non pas en tant qu’ « objet » comme il est (hélas !) fréquent de le constater aujourd’hui mais comme « sujet », par lequel l’artiste s’interroge sur la magie de son mystère. L’intensité de son regard, les variations chromatiques qui soulignent son visage, l’esquisse d’un balbutiement sur ses lèvres et surtout l’arc-en-ciel chatoyant de sa chevelure en bataille, lui confèrent une sonorité hautement jazzistique dans la force du « staccato » ponctuant chacun des traits essentiels à la vie.                                              

Son visage est compris entre le blanc immaculé de sa chemise, le feu vivifiant de ses cheveux et le fond rouge vif, formant un véritable « contre-point », indispensable à l’idée du mouvement.

Que ce soit dans l’évocation du jazz ou de celle de la Femme, l’artiste a voulu exprimer l’idée du son syncopé – jazzistique – par l’approche picturale. En cela, il rejoint, par un chemin et un style personnels, Henri Matisse qui vers la fin de sa vie a voué son interrogation finale à la manière de représenter le son spécifique au jazz dans chacun de ses segments – de ses mouvements – sur la toile.

Bien que Christian Vey n’ait jamais fréquenté les Beaux Arts, il s’était orienté dans sa jeunesse vers le dessin industriel. Ayant remarqué ses fortes dispositions, son professeur lui conseilla de se diriger vers le dessin artistique. Son « coup de foudre », comme il le dit lui-même avec la peinture lui vint lorsque, poussant la porte d’une galerie d’art, il fut, au contact des œuvres, submergé par une intense émotion. Ayant ressenti cela comme un appel, il affronta, en autodidacte le chevalet, et face à la toile vierge, il jeta pour la première fois ses taches de couleurs. Il y eut des ratages. Il y eu des réussites. Néanmoins, les formes créées sur la toile lui prouvèrent sa valeur en tant qu’artiste.
Né à Saint-Etienne, dans le Nord de la France, sa première approche avec la couleur s’est dans un premier temps, limitée au noir et au blanc, issus de la grisaille de la région industrielle. Le restant de sa palette, il l’a conquis une fois installé dans l’ambiance chaleureuse d’Uzès, dans le Sud, comme en témoignent les hautes notes rouges, jaunes et vertes qui parsèment ses compositions. Il pense la création dans un rapport agonistique. Cela n’est point étrange, étant donné qu’il a pendant des années pratiqué le Judo en professionnel. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Christian Vey n’est pas un samouraï de la peinture. C’est un artiste pleinement accompli qui au travers du mouvement, conçu comme moyen, cherche sa voie qu’il trace au jour le jour.

Christian Vey est depuis 2006 exposé à la Angela King Gallery, à la Nouvelle Orléans, le berceau du Jazz qui eut parmi ses enfants King Oliver et Louis « Satchmo » Armstrong.

La symbiose demeure solide entre Femme, Jazz et mouvement : l’un se fond dans l’autre pour éclater sur la toile dans des accords de joie.

 

François L. Speranza.


Note de Robert Paul

La page de Christian Vey sur Arts et Lettres

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NUL N'A DEMANDE A NAÎTRE...

Nul n’a demandé à naître  du mauvais côté de la planète… Qui souhaiterait vivre de l’autre côté de la bonne fortune ?

Le monde s’éveille ce matin avec un village philippin rayé de la carte et le nombre de morts égal aux habitants de mon bourg. Quelques-uns verseront peut-être une larme et ensuite vaqueront à leurs occupations dominicales.

La planète crève de l’avidité, de l’individualisme et de l’inculture des uns et des autres. On s’inquiète du réchauffement, de la paupérisation, de la mainmise de la finance, des parachutes dorés, de la montée du racisme, de la xénophobie, de l’insécurité grandissante, de la mauvaise gestion des dirigeants, du manque de liberté, d’otages de pirates modernes… De-ci de-là des voix s’élèvent, des groupes réagissent, certains agissent… petites gouttes d’eau dans un océan d’égocentrisme.

Ce matin, une famille prendra son petit déjeuner sans songer aux dégâts causés sur la faune et la flore à cause de l’huile de palme qu’elle ingurgite sans modération, ni au sdf qui, pendant une nuit glaciale de l’hiver, crèvera  devant la porte fermée de la gare. Ensuite, les parents se partageront les tâches : conduite du grand au foot et de la ballerine à son spectacle de danse… Avant d’aller faire les courses en râlant que le magasin ferme ses portes bien trop tôt, sans songer que la caissière rêve d’enfin profiter de sa petite famille à qui elle ne pourra rien offrir d’autre que les pré-périmés qu’elle aura acheté à trente pourcents de leur prix.

Pendant ce temps, derrière le magasin, quelqu’un fait l’inventaire de la poubelle espérant trouver de quoi faire un repas ‘convenable’… Hélas, le directeur général a donné ses ordres : plus question de permettre à qui que ce soit de consommer sans payer. Alors, il s’en ira, tête basse, échafaudant des plans pour braquer le magasin. Beaucoup en rêvent, peu le font.

Les vrais braqueurs ne sont pas souvent ceux qu’on croit. Ils le font ouvertement en imposant des lois absurdes, abjectes parfois, qui profiteront toujours à ceux qui sont nés du bon côté de la fortune.

 

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