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boulevard (9)

administrateur théâtres

Ramsès II, une pièce de Sébastien Thiery

SPECTACLES

Un boulevard original, d’une étrange cruauté

Dès la première, public ravi dans une salle comble. Mais quelle drôle de pièce … pourtant, tout aussi drôle que le film de Tatie Danielle avec son humour corrosif et débridé. Sauf que plane au fur et à mesure, une incroyable menace comme dans les films d’Hitchcock. Rien ne laisse présager  la fin, le suspense durera en effet jusqu’à la dernière réplique.


On peut dire aussi, qu’à certains égards, cette pièce renoue carrément avec le malaise existentiel du théâtre de l’absurde. Ionesco es-tu là? Au début de chaque acte, on assiste à  un étrange retour de situations et de répliques identiques qui apparaissent comme autant de sourds avertissements du Destin.

Dans ce cycle infernal, où est le réel? Où commence le cauchemar? Le déjà vu, de plus en plus aigu et oppressant vous prend à la gorge! Le personnage  central, père de famille en chaise roulante admirablement joué par Daniel Hanssens,  se retrouve coincé dans un effroyable huis clos remarquablement étouffant. Effet thriller garanti: le spectateur est pris lui aussi dans ce glaçant cauchemar de plus en plus … réel?

Le Goliath du rire à la voix stentorienne va-t-il se laisser terrasser par un  jeune Daniel (Clément Manuel) impassible et … pervers? Il s’appelle Matthieu, cet incompréhensible beau-fils qui a débarqué chez ses beaux-parents après un voyage en Egypte, mais sans sa femme Bénédicte. Est-il finalement fou à lier ou passible de poursuites judiciaires? Qui sont ses complices?

L’auteur semble en outre procéder à une froide analyse de la haine gratuite, puisque sous des dehors de comédie bourgeoise lestée de codes actuels, se déploie le plan maléfique de ce Mathieu, personnage hautement manipulateur et forcément haïssable. Celui-ci pratique-t-il le mal pour le mal? Pour quelle offense se livre-t-il à une incompréhensible vengeance ? Quelle force guide sa main? En effet, on ne cesse de s’interroger sur ses mobiles d’acharnement. Et il n’y a pas de réponse.

Critique acerbe de la manipulation de la réalité – toujours une source d’angoisse profonde – cette pièce est une condamnation implicite d’une société basée sur le mensonge et totalement dénuée d’humanité. Et pourtant les rires fusent dans la salle. C’est tout l’art de l’auteur. Est-ce par pur cynisme que les aînés sont poussés en dehors des derniers joyeux sentiers de la vie pour finir reclus et abandonnés loin de leurs repères et de leur famille? Inès Dubuisson, au jeu très sûr incarne parfaitement l’attitude passive et égarée de la femme de ce chef de famille, certes un peu caractériel, mais qui aurait eu droit à plus d’égards, non? Enfin, ce spectacle étrange illustre bien l’égoïsme foncier de notre société où tout est bon à jeter.

 Pire que tout, la mystérieuse Bénédicte (la fille adorée du couple interprétée par une brillante Marie-Hélène Remacle), porte vraiment mal son nom puisque l’on découvre dans un rythme haletant qu’elle fait partie du plan iconoclaste de l’insatiable Mathieu.

L’ensemble est mené de main de maître, les situations absurdes et comiques s’égrènent avec brio sur un canevas d’enfer. Et c’est le Goliath vaincu qui recueille toute notre sympathie devant l’horreur de la machine infernale en branle. Edgar Poe n’est pas loin. La dernière phrase de cette comédie est un sommet de désespoir.

Jack Nicholson, où es-tu?


Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

https://comediedebruxelles.be/

Distribution : Marie-Hélène Remacle, Inès Dubuisson, Clément Manuel et Daniel Hanssens 

Mise en scène : Daniel Hanssens
Assistanat : Victor Scheffer

Scénographie : Francesco Deleo

Lumières : Laurent Kaye

Billetterie : ici

La tournée s’est arrêtée Au Centre Culturel d’Auderghem :

Du mardi 4 au samedi 8 avril à 20h00 et le dimanche 9 avril à 15h00

Autres dates:

Dinant : le mardi 11 avril

Ottignies : le mercredi 12 avril

Huy : le vendredi 14 avril

Au Centre Culturel d’Uccle :

Du mardi 18 au samedi 22 avril à 20h15 et le dimanche 23 avril à 15h00

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SPECTACLES

Au Centre Culturel d’Auderghem: « J’ai envie de toi »

Mettez un masque… celui du rire !

Avec ses 2 nominations aux Molières 2020, dont celui de la Meilleure comédienne et de la Meilleure comédie pour un spectacle de théâtre privé, « J’ai envie de toi »  écrit et interprété de façon touchante par  Sébastien Castro est unauthentique diffuseur de rires ininterrompus qui fusent parmi  les parfums si  baroques de notre société 2021.

 Le pot-pourri se compose d’une  vielle mère à garder – on parlait des « croulants » à notre époque non ?  …D’une querelle immobilière bourgeoise, vieille de 50 ans, à propos de  la mainmise d’un voisin  sur  quelques   mètres carrés de placard entre deux apparts,  et surtout de jeunes trentenaires immatures, plutôt déboussolés, en mal d’amour et de bons coups, coiffés d’incontournables  quiproquos enracinés dans leurs téléphones portables.

Ça claque de partout, ça virevolte, ça délire ferme, d’un bout à l’autre  du burlesque. Ainsi l’ habitué des belles comédies de boulevard d’antan retrouve dans cette pièce saugrenue et  bouillonnante de vie,  tous les codes du genre . Ils sont balayés, il faut dire,  par les vents incertains  de notre époque surréaliste : les rencontres amoureuses sur Internet, l’omniprésence des téléphones portables, le «papy-mamy sitting», la sexualité décontractée, les différences sociales et culturelles…

Peut être une image de une personne ou plus, livre et texte

De fait, Youssouf, sans emploi, garde ponctuellement des personnes âgées chez lui dans un  apparemment totalement ringard. Ah la table et les chaises de formica ! 1958 ?   Ce soir, le temps d’un dîner d’anniversaire avec sa meilleure amie,  la pulpeuse Sabine lui dépose sa mère  (on ne dit plus Madame votre mère)  Madame Brachet donc,  80 ans, décatie en chaise roulante qui ne peut  plus communiquer que par sonnette interposée. Guillaume (Guillaume Clérice) qui  vient d’emménager dans l’appartement contigu, voit soudain Youssouf  débarquer  chez lui….par le placard qu’il a cisaillée comme une porte dans  l’œuvre de  Magritte. Ciel mon voisin !  Agacé par les insistances  de sa  copine Christelle, il s’est inscrit sur un site de rencontre et  s’apprête à recevoir une nommée Julie dont il n’a pas même la photo.  Sauf que … le message embarrassant « J’ai envie de toi » – c’est dit sans fard – est parti du téléphone mobile vers son ex. Paniqué par sa possible intrusion, il veut faite genre Ah ! l’incruste, je suis pas là ! Courageux, le mec !

Les thèmes sexuels passent par toutes les couleurs, le style vestimentaire …et textuel est résolument jeune et elliptique, sauf pour Sabine (Maud Le Génédal)  qui se la joue 100% années 60. Va-t-elle se décoincer ce soir pour son anniversaire ? Anne-Sophie Germanaz interprète l’ex Christelle qui saute sur tout ce qui bouge et joue les indécollables. Astrid Roos incarne cette Julie  qui se veut femme fatale et  a  horreur de qui  lui résiste. Alexandre Jérôme joue alors  un pachyderme colérique et jaloux qui  fait soudain irruption dans un magasin de porcelaine. Les mots lui manquent, il est  incapable de finir ses phrases, la risée de tous.    Probablement aussi sans avenir, il  sera  le futur ex de l’ex de Guillaume. Vous suivez toujours ?  C’est lui qui  illustre  le mieux le comique de situation du vaudeville classique. Du théâtre d’agrément, à la louche certes, mais franchement irrésistible. La mise en scène au cordeau est signée José Paul, nommé huit fois aux Molières, soit comme metteur en scène, soit comme comédien.  Elle est servie par six fougueux comédiens.

Spectacle dans le cadre de la série Paris-Théâtre*, une production du Centre culturel d’Auderghem.

Voir toute la saison : https://www.ccauderghem.be/la-saison/

De Sébastien Castro
Mise en scène : José Paul
Avec Sébastien Castro, Maud Le Guénédal, Guillaume Clérice, Anne-Sophie Germanaz, Astrid Roos, Alexandre Jérôme
Décors : Jean-Michel Adam
Costumes : Juliette Chanaud
Lumières : Laurent Béal
Musiques : Virgile Filaire

*Paris-Théâtre est une formule d’abonnement au théâtre français.
6 représentations, du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 15h, 7 rendez-vous mensuels fixés pour une saison, d’octobre à avril !

Dominique-Hélène Lemaire, pour Arts et Lettres

Et si vous l’avez raté, rendez-vous à Huy! Le 09 novembre 20h30

Bientôt au Centre culturel de Huy : https://centrecultureldehuy.be/agenda/jai-envie-de-toi-sebastien-castro/ 

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 UN AMOUR QUI NE FINIT PAS. Comédie d'André Roussin (1911-1987)  Du 3 au 22 mars 2018

 L’image contient peut-être : 4 personnes, personnes souriantes, intérieur

Par la Comédie de Bruxelles

Avec Laure Godisiabois, Christel Pedrinelli, Pierre Pigeolet, Daniel Hanssens. Mise en scène : Daniel Hanssens

 

C’était les années 60-70 !  « Au théâtre ce soir », qui se souvient ? La dynamique, ravissante et élégante Juliette reçoit des lettres d’amour  flamboyantes et savoureuses d’un quidam rencontré lors d’une cure à Divonne-les-Bains.  Bien sûr, Roger,  son mari grille de jalousie devant le charme désuet et romantique des propos fleuris qu’il a découverts !  Pour protéger l’honneur de sa femme, il  s’en  ira porter lui-même le paquet litigieux à son expéditeur dès qu’on aura élucidé l’adresse. Pierre Pigeolet pousse le rôle sanguin  jusqu’au burlesque.  

 Jean est le mari coupable qui est allé innocemment en cure et a rencontré …une jeune-fille ? Sa mère ?  Une femme ? Un rêve, qui lui a fait passer 12 jours délicieux, loin de sa femme Germaine une dame de fer  plutôt castratrice qui est passée maître des  interrogatoires serrés et infantilisants. Jouée à merveille par  Laure Godisiabois,  A chacun de leurs échanges, on déterre la hache des dialogues de sourds : du comique verbal  de très  haut vol,  qui n’est pas sans rappeler l’humour de Raymond Devos  dans  sa logique implacable!  De véritables  morceaux d’anthologie ! S’il ne veut pas particulièrement mentir à sa femme, il ment mal! Avec une intuition toute féminine et un raisonnement implacable, elle a tôt fait de  reconstituer les pièces manquantes au scénario et peut se faire une idée assez précise de la traîtrise en cours, qui n’a rien à voir avec les incartades habituelles du mari et lui paraît d’autant plus dangereuse!  Tout se corse, bien sûr,  quand les deux jaloux, Germaine et Roger font alliance!

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Du côté Juliette-Roger, c’est Juliette :  Christel Pedrinelli, éblouissante de charme  et  d’effervescence qui,  sertie dans des robes de rêve,  crie au scandale, puisque son mari semble ne plus avoir confiance en elle ! Or, elle n’a strictement rien fait de mal ! « On verra plus tard pour la paix ! », lance-t-elle, piquée au sang !  La voilà qui entend avoir voix au chapitre, et  qui sait,  changer le cours des choses! On vous laisse évidemment déguster la suite de l’histoire…

L’ironie et les sarcasmes déferlent dans le salon Jean-Germaine, mais aussi la confession émouvante et lumineuse de Jean /  Daniel Hanssens qui  hisse celui-ci,  au-delà de la comédie, lorsqu’il évoque l’Amour hors gabarit. Humainement,  il réclame cette part secrète indispensable, ce jardin virtuel extraordinaire  où se cultiverait l’amour qui ne finit pas. Un amour  qui ne nécessite pas de  composantes sexuelles, qui vit de son contenu poétique et exalté. Celui qui échappe à la routine, aux contingences, aux frictions, aux désaccords,  où l’explosion verbale devient bouquet de caresses, où il  appelle « son infante et sa principessa »  une belle inconnue qui ne lui doit rien! Dans une adresse à Juliette, un nom  dont la connotation n’échappe à personne, il ose clamer que l’amour est « la fantaisie de Dieu».  Il prétend avec humour  « ne pas permettre à son mari de lutter avec Dieu, sur ce chapitre ! » … tandis que Germaine, prénom bien choisi  lui aussi, croira élaborer un plan infaillible avec Roger pour « tuer le bonheur  dans l’œuf !» et assouvir leurs  secrets rêves de pouvoir.

Dans la mise en scène, on passe d’un salon à l’autre. Aux murs, de tendres couleurs pastel lilas, champagne et tilleul mettent en valeur de hautes fenêtres lumineuses.  Chez Germaine, des meubles genre Roche Bobois et un bouddha qui ne la décoince pas, chez Juliette, des meubles de style, plus collet monté  et un téléphone qui sonne régulièrement pour les amoureux des belles lettres. Au fond,  chacun sa radio 'TSF' vintage, question d'époque! 

Image associée

Ni Jean, ni Juliette n’ont besoin de « protection » lointaine ou rapprochée. Ils ont besoin de respirer…  Ils ne supportent pas l’amour prédateur qui finit par étouffer. Il y a  ces deux monologues parallèles  bouleversants où chacun réclame seulement le droit de rêver. Jean  rêve d’un «  Un bonheur qui ne blesse personne, qui donne au  lieu de recevoir, qui vénère au lieu de séduire… » Ce sont ces moments précieux qui font dire à André Roussin que la bonne comédie est très proche du drame.

Paul Léautaud  ne donnait-il pas comme définition du bon théâtre : « C’est le rire, la fantaisie, l’imagination, la répartie vive, le trait prompt et pénétrant, tout à la fois l’irréel et la vérité, l’observation qui se répand en traits comiques, le mouvement, la farce, au besoin même la bouffonnerie…» Tout y est !  Amateurs de bon théâtre et de langue grisante, réjouissez-vous ! Ce spectacle pétillant qui tourne autour de l’Amour tout court,  est franchement bien joué de façon virtuose et  récréative, et dévoile  des profondeurs  inattendues, même si la fin laisse un goût de nostalgie!

We loved it!  

Crédits photos © Gregory Navarra

         

 Après le Centre Culturel d'Auderghem, plus que quelques jours au Centre Culturel d'Uccle  

 

 

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12273198096?profile=originalSouvenirs, souvenirs d’un rituel télévisuel ! Ces soirs-là, on oubliait tout, passé la sonnerie insistante pour les retardataires, si caractéristique, et les trois coups traditionnels, tombés  aujourd'hui dans l’oubli. On se souvient encore de la  bande son, si caractéristique, avec la caméra qui caressaitles lustres  les dorures du théâtre Marigny en attendant que s’installe un public parisien privilégié.  Les belles pièces de Françoise Dorin, de Marcel Achard, de  Sacha Guitry, d’André Roussin,  on les regardait à Bruxelles sur "Au théâtre ce soir", une émission culte de télévision sous l'égide de Pierre Sabbagh, diffusée  sur les chaînes de l'ORTF… 

Nina,  une pièce oubliée d’André Roussin,  est une très belle composition écrite par amour, pour une reine du boulevard dans les années 60/70 : Elvire Popesco.

Enrhumé à perpétuité, le mari  travaille  fidèlement au ministère pour gagner la vie du couple,  pendant que  Madame s’envoie en l’air avec Gérard, un  séducteur élégant et agile,  plus parisien que cela, tu meurs : Laurent Renard.   La malicieuse Nina  a un alibi parfait : les visites culturelles au Louvre, dont elle  devrait, à la longue finir par connaître toutes les œuvres! Le mari trompé  (Michel de Warzee), d’abord en costume de Maigret quand il déboule dans la bonbonnière,  endosse  contraint-forcé une livrée de malade imaginaire: un  pyjama écossais coup de cœur,  ce qui ajoute encore au ridicule de sa situation de cocu. Mais un cocu, est-il encore, de nos jours, ridicule?  En lieu et place de câlins attitrés, il est comblé  par sa maîtresse-femme et non par sa femme-maîtresse, d’une multitude de  remèdes homéopathiques, tout au long de la séance, ce qui a l'avantage de  nous poser en plein 21e siècle, bon teint !

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Nina, c’est un rôle de prestige féminin par excellence,  où Stéphanie Moriau – en avait-elle besoin ? – s’affirme, s’affranchit, dévoile sa puissance de femme. Telle une pasionaria, elle est vindicative, exaltée, sûre d’elle et tout cela, rappelons-le,  à l’aube des années 50 !  L'idée est renversante!

Dans Nina, tout est à l’envers.

C’est le mari qui se cache derrière un paravent après une intrusion chez l'amant. C’est l’amant qui est las de de ses  5 à 7 torrides et de sa vie de bohème, dans sa somptueuse et ravissante garçonnière bleu turquoise.  Le beau Gérard n’a même pas peur lorsqu’il se retrouve visé par le canon d’un revolver! Il est désabusé et sa vie manque de sens. Il veut bien mourir!  Qu'on l'achève!  « Ma vie est idiote, Cécile, Gisèle, Armande… ! »  Drôle de constatation pour un collectionneur-butineur! C'est le mari qui se sent soudain pris de compassion!  Et surtout,  c’est la femme objet, qui devient femme sujet à plein temps, torrentielle, avec le caractère intrépide d’une reine des neiges! Ce sont les deux hommes qui deviennent  étrangement complices, per amore o per forza! Mais qui des trois sera finalement supprimé ? Par balle ? Par empoisonnement ? Par inadvertance ?  Par voyage au Mexique ? Par amour ? Parabole moderne?  

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Distribution

Avec : Michel de WARZEE, Stéphanie MORIAU, Laurent RENARD, Bernard d’OULTREMONT & Julien BESURE 

Mise en scène : Danielle FIRE

Décors : Francesco DELEO

Création lumière & Régie : Sébastien COUCHARD

Le 31 décembre prix unique à 42€/pers

Dates: Du 4 au 31 décembre 2016

Comédie Claude Volter 
98 avenue des frères Legrain
1150 Woluwé St Pierre
02/762 09 63

http://www.comedievolter.be/nina/

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Première scène, Elle : Tu me prends pour une bille? Quelques scènes plus tard, Lui : Tu me prends pour une bille?

Pierre Arditi a triomphé dans « La Vérité »  en 2011, le voici écumant  dans les eaux marécageuses du nouveau spectacle de Florian Zeller : « Le  Mensonge ».  Paul, le mari d’Alice ment par habitude, par bonté d’âme, par bienveillance, comme preuve d’amitié et même d’amour. Peut-on l’accuser d’être hâbleur, roublard, hypocrite et dissimulateur ? Démonstration.

 In vino veritas. La vérité est dans le vin n’est-ce pas ? Pas étonnant que sa jeune femme ait  toutes les  peines du monde à avaler  le Château Mabille millésimé tant  l’humeur est tendue ce soir-là. Le Mensonge plane. L’heure est à la Vérité. La scène de ménage est prête à éclater.  Nous  en sommes  à quelques instants de recevoir à dîner  leurs meilleurs amis, Laurence et Michel. Trinqueront-ils dans la complicité à la fin de l’exercice ? On le leur souhaite! Qui, de fait,  souhaite pour soi ou les autres, déchirures,  humiliations,  et perte de confiance  mutuelle à cause des mensonges?

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Cette comédie sur  les 50 nuances de la vérité se reflète dans les magnifiques jeux de lumière sur un  décor  fait de panneaux translucides blancs qui composent l’intérieur très design de l’appartement. On est au salon, plus que dépouillé, quelques fauteuils identiques, deux dressoirs vides surplombés de peintures baroques luminescentes.  A droite une femme observe derrière son masque, à gauche une escalade de chairs nous renvoie le reflet d’une société aux mœurs légères et décadentes. Au fond, dans le dégagement qui mène à la cuisine est-ce un hologramme ou une toile à la Zubaran  qui représente des coquillages symboliques. C’est tout. Plus aucun changement de décor tout au long de la pièce mais une multitude de virages  lumineux entre les vérités de chacun. Du Pirandello de boulevard 2000. On n’est pas sorti de la caverne !  

La mise en scène de Bernard Murat  à la façon d’un étourdissant slalom, exploite les mouvements de scène et les mimiques  corporelles changeantes ad libitum. Body language never lies ?  Le public ne s’y fie pas ! Au contraire, c’est une occasion  pour lui d’observer à la loupe toutes les postures des menteurs et des menteuses ! Pleines lumières sur les ficelles utilisées et l’empreinte du faux. Mais les manipulateurs se trahissent par des lapsus, des actes manqués, des contradictions, des poses théâtrales, des intonations de bonne foi effarouchée. Et le dossier à charge se constitue… laissant la porte ouverte, pour celui qui l’écoute,  à la permission de mentir à son tour!  Le jeu s’emballe et se multiplie par 4 personnages, avec  la  répétition systématique  des  questions du partenaire, les généralisations de cas particuliers, la temporisation, la reprise des arguments de l’autre retournés contre lui, les doubles discours. Mais les bribes de vérité s’échappent comme d’un panier trop rempli et se fraient un passage dans les fractures - c’est le propre de la lumière -  malgré tous les efforts de dissimulation. Et c’est  fort  plaisant, car chacun peut s’entr’apercevoir dans ce miroir  éclaté.   Paul n’a pas l'intention de tromper, il veut protéger ses relations avec ses amis, avec sa femme. Il appelle cela la délicatesse !  C’est vrai. Le mensonge est inexcusable, c’est vrai aussi. Les vérités factuelles peuvent avoir des causes différentes, et le réel apparaît alors  différent pour tout le monde : quoi de plus vrai ?

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Avec les 30 ans d’amour de Pierre Arditi et Evelyne Bouix, Josiane Stoléru, Jean-Michel Dupuis, applaudis avec fracas par le public du Centre Culturel d’Auderghem, où l’on ne trouvait, le jour de la première, plus le moindre strapontin de libre. Pendez-moi, si  mon billet ment!

http://www.ccauderghem.be/index.php?mact=Agenda,cntnt01,DetailEvent,0&cntnt01id_event=59&cntnt01returnid=83

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 12998379_1332253040137357_8503468296642361_o.jpgLe sujet ne vieillit pas. Créée le 17 septembre 1980 au théâtre Antoine, Potiche, une  comédie sociale hilarante en deux actes  de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy mettait en scène Jacqueline Maillan puis  Danielle Darrieux dans le rôle de Suzanne et Anne-Marie Carrière pour la tournée de 1982. La pièce fut diffusée dans la célèbre émission Au théâtre ce soir en 1983, avec sa distribution originale. Ensuite vint le film en 2010, entièrement tourné en Belgique, réalisé par François Ozon (réalisateur entres autres de Sous le sable, Swimming Pool, 8 femmes) avec Catherine Deneuve dans le rôle principal, Gérard Depardieu, Maurice Babin, le député-maire communiste, et Fabrice Luchini, Robert Pujol, le mari de Suzanne et directeur despotique de l'usine de parapluies, reçue dans la corbeille de mariage.

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L'histoire commence  à la mi-août 1977 dans une ville du « Norrr ». La maison cossue et lumineuse où habite la famille est décorée de  notes orange appuyées. Les costumes et les coiffures - de Bardot à Fabiola - sont … paléolythiques. Le texte qui ne lésine pas sur les anachronismes politiques (Casse-toi, pauv' con !), est délirant. Robert Pujol est un mari autoritaire et impossible, un patron cynique et tyrannique, un père absent, un être hurleur, méprisant et désagréable. Admirable interprétation de Bruno Georis qui perd son sang-froid et  dont on avait savouré le jeu particulièrement  tonique et pince-sans-rire dans L’invité, Crime et châtiment, Vampires…à la Comédie Claude Volter et au théâtre du Parc.

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 C’est une Marie-Paule Kumps rayonnante et splendide d'ironie qui joue  Suzanne, la fille Michonneau devenue Madame Pujol. Une femme d’intérieur exemplaire, très décorative, mère aimante et jeune grand-mère qui survit grâce à la culture de ses quelques jardins secrets. Elle est nantie d’un fils adorable (William Clobus) - look John Lennon - qui fait tout pour ne pas ressembler à son père, il a choisi des études de langues orientales à Paris, question de s’éloigner du climat volcanique de la famille! Craquant au possible!  Joëlle, la fille (Marie Braam) est une superbe Poupée Barbie Blonde au rire totalement agaçant et ridicule et le portrait de son père! Le monde va basculer le jour de l’anniversaire de la belle dame (Marie-Paule Kumps) que le de mari a bien sûr oublié, tout à ses frasques avec sa sulfureuse secrétaire Nadège (Cécile Florin) et ses interminables réunions de travail qui durent jusque 4 h du mat’. 13062418_1167943473225458_747597708573084816_n.jpg?oh=34ab5804a8e75149278138576d9b4ffc&oe=57AF4EFB

La rogne ressentie par les ouvriers exploités de l’usine va mettre le feu aux poudres et mettre sens dessus dessous l’équilibre domestique. Ils séquestrent le détestable patron qui fait la sourde oreille à leurs revendications, et c’est Suzanne qui reprend la main, aidée par  le député-maire, ennemi juré de Robert Pujol.  Renversement : le monde d’avant explose dans une drôlerie irrésistible. On assiste à la transformation  magistrale de  presque tous les protagonistes, mais c’est Suzanne qui mène désormais le jeu : « Potiche, oui, mais pas cruche! » La pimpante Marie-Paul Kumps campe un personnage éblouissant qui fait flèche de tout bois. Et on assiste à la naissance d’une vraie amazone au deuxième acte. Son changement de personnalité se retrouve à tous les coins du décor : joli jeu de piste pour le spectateur, s’il arrive à se détacher des dialogues explosifs. Ayant pratiqué la révolution domestique, en femme accomplie des années 2020,  la belle Suzanne est prête au défi: après avoir relevé l’usine paternelle, si elle s’attaquait à l’économie française et pourquoi pas, à celle de l’Europe  actuelle ? The sky is the limit !

La mise en scène soignée, pétillante d’inventivité de Nathalie Uffner ne faiblit pas, elle souligne l'intelligence des dialogues et le jeu parfait des acteurs  qui s’en donnent à cœur joie! Le vase de cristal a remplacé la potiche et l’image de la fille dépasse celle du père.  La galerie de portraits est cousue d’ironie, le rythme est frénétique. La pièce n’exclut pas quelques notes romantiques, ni quelques savoureux quiproquos d’identité. On vous promet une soirée de délires!  

POTICHE jusqu'au 15 mai, infos et réservations:

Théâtre des Galeries www.trg.be 02 / 512 04 07   

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 L’INVITE, une pièce de DAVID 12273062672?profile=originalPHARAO, créée le 26 septembre 2003 au Théâtre Édouard VII-Sacha Guitry à Paris débarque du 3 au 31 décembre 2014 à la Comédie Claude Volter, en version belgo-belge ! Surréaliste, quoi!

Le boulevard est toujours le bienvenu en période de fêtes…D’aucuns choisiront de passer le grand tournant du glissement dans 2015 dans ce ravissant théâtre accueillant, paré des fastes du passé et dirigé par une équipe animée d’un esprit très contemporain. On leur souhaite un très chaleureux réveillon.12273061884?profile=original

« Cinquante ans, trois ans de chômage, des indemnités en chute libre… Gérard est au bout du rouleau quand s’offre à lui un poste inespéré en Indonésie! Pour se concilier les faveurs de son futur employeur, Gérard l’invite à venir dîner à la maison. Affolée à l’idée de ne pas être à la hauteur, sa femme Colette supplie Alexandre, leur voisin, de leur venir en aide. Gourou de la communication, Alexandre relève le défi et relooke le couple en vingt-quatre heures. Appartement, déco, style de vie, menu, tenues vestimentaires, culture générale… Tout y passe jusqu’à ce que - les nerfs à vif, au comble de l’angoisse - notre couple ouvre, enfin, sa porte à… l'Invité. »

 Les quatre personnages sont fort bien campés et l’action bien maîtrisée malgré les innombrables fuites d'eau des plafonds qui coulent. Bruno Georis en particulier,  dans le rôle de Gérard, l’anti-héros, personnage bourru, inculte et sans envergure, est vraiment pathétique. Macho, de surcroit !  On lui prêterait presque des allures du regretté Bourvil car il déploie un sens inné  du comique. Le point fort de la pièce est dans le jeu tragico-burlesque des personnages, chacun misant également sur la critique sociale et la cocasserie des situations qui s’enchaînent dans un rythme crescendo. On se régale.

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Stéphanie Moriau en Colette est imbattable et d’une grand justesse de ton. Entre bêtise et colère grandissante, elle s’affirme tout au long de la pièce et claque les portes. Michel de Warzée s’est glissé dans la peau d’Alexandre, l'inénarrable voisin ambigu avec sa boîte à outils. Un ange venu du ciel ou un paumé, lui aussi? Il a sa part de mystère et un noble souci de solidarité qui contraste avec la solitude des villes modernes. Il manie l’humour cinglant, mais peut-on vraiment faire le bonheur des autres sans leur consentement! Ce personnage cache un grand désir d’être aimé…Alexandre se joue  presqu’un trip de Pygmalion et il n’en est que plus touchant.12273062457?profile=original

Au fur et à mesure de la pièce, chacun joue son rôle de plus en plus à fond, comme si la vie en dépendait ! Parole de poisson rouge, observateur muet de  la situation.  Le jeu du début prend des allures de plus en plus critiques vis-à-vis des professionnels de l’embauche, du cynisme des patrons qui ne voient que rendement et se moquent pas mal des gens, et le public… adore bien sûr! Le quatrième larron, l’invité, joué avec brio par Freddy Sicx, joue parfaitement l’intrigant et le manipulateur. Chapeau donc pour cette cruelle comédie, qui fait naître un rire salvateur. Public et comédiens sont  à l’unisson : plutôt rire que pleurer, non? Et une excellente façon de débuter l’année nouvelle!

http://www.comedievolter.be/

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administrateur théâtres

Georges Feydeau

Tailleur pour dames

Librairie Théâtrale, 1887.

 

Cette saison, Bruxelles fait la fête aux boulevards. On a mis en scène un bouquet  de vaudevilles étincelants, pas moins d’une douzaine.  Un antidote contre la dureté des temps? La similitude des époques, si bien raillées par James Ensor ? « Tailleur pour dames » de Georges Feydeau n’échappe pas à la règle des bons mots, de la vivacité du verbe, du langage perlé ou diamanté,  à vous de choisir! La caricature sociale  correspond  bien à notre 21e siècle débutant… L’emprise de l’argent, la souveraineté des vanités, les appétits du pouvoir couplés au sexe bien plus qu’à l’amour. La volatilité des couples, sans nul doute, une nouvelle moralité! Le cynisme, le sarcasme et le rire libérateur sont restés les mêmes dans notre monde survolté.  La langue chatoyante, par contre, est moins  courante à notre époque. Chez Feydeau elle prend des airs féeriques et fait  grand  bien à  entendre!

C’est ainsi que malgré le nombre d’œuvres proposées on se presse au guichet pour aller voir « Tailleur pour dames » de Georges Feydeau, au théâtre des Martyrs.  C’est une toute jeune compagnie qui a monté ce chef d’œuvre : « La Compagnie des abîmés » °2005. Ils sont  réjouissants, d’une tonicité et d’un enthousiasme contagieux. Nous les avons vus  dans leurs débuts au Théâtre Mercelis avec "Venise sous la neige". Un spectacle délirant à propos de Chouchous et de Chouvénie  qui  met en scène un dîner de  couples où l’une des convives s'invente une langue et un pays imaginaire. La soirée prend alors une tournure très houleuse et  tout vole en éclats comme dans tout vaudeville qui se respecte.

530496_10151812020912087_38321042_n.jpg?width=357Leurs talents explosent dans cette interprétation magistrale  et savoureuse  de « Tailleur pour dames ». Le décor ? Couleur « 50 shades of grey », cela vous dit quelque chose ? Il cache dans ses jupes des portes qui claquent tout à fait invisibles. Le plateau est une case d’un  damier noir et blanc où vont s’entredéchirer  messieurs et dames broyés dans le laminoir burlesque de l’infidélité. Jeu de dames oblige!  Les costumes aussi sont dans les teintes de gris noir ou blanc, à la façon des films muets. Esthétique très graphique et dictions parfaites virevoltent autour d’un divan rouge et rond comme une pomme perfide.  Au deuxième acte, quelques notes de bleu, le septième ciel ? …Dans un entresol improvisé, atelier de couturière désaffecté. Ah les voilà dans de beaux draps, ces personnages déchaînés,  splendidement costumés,  ayant tous  troqué leurs identités pour camoufler leurs méfaits conjugaux ! Unchain my heart !   Il faut suivre! Monsieur Machin, vous connaissez ? Médecin ou tailleur ?   Enlevez le bœuf, c'est de la vache ! Qui connait encore l’expression?  Allez vous ressourcer dans ce bonheur de scène de haute voltige ! Au troisième acte, retour à la case départ : vivent les postures et les impostures! Trois incomparables couples de scène: l’irrésistible Justine Plume et Gauthier de FauconvalCédric Lombard et Sylvie Perederejew, Nicolas Mispelare et  Elisabeth Wautier  et deux personnages totalement désopilants, la tyrannique Claudie Rion et Etienne, l’inénarrable valet, Mychael Parys.   A nouveau une splendide mise en jeu par Victor Scheffer, maintenant dans la très belle grande salle du théâtre des Martyrs!

http://fr.wikisource.org/wiki/Tailleur_pour_dames

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administrateur théâtres

la_dame_def_sans_vignette.jpg?width=280Le quotidien bourgeois du début du XX° siècle s’expose sur toutes ses coutures en cette saison au théâtre du Parc et jusqu’au 31 décembre !  « LA DAME DE CHEZ MAXIM » est l’un des joyaux de l’écriture de Georges Feydeau, une comédie burlesque au souffle épique  qui dénonce  le caractère grotesque, sinon absurde du conformisme social.

 En piste : Une Môme de Paris couleur crevette (une impayable Julie Duroisin) qui jongle avec la langue du ruisseau comme avec  celle de l’art poétique de Boileau ! « Non mais ! » Et qui enfile les cœurs des messieurs comme des perles en faisant révérences irrévérencieuses « et vas-y donc c’est pas mon père ! »  Elle va ébranler l’édifice tranquille d’un couple de la  bourgeoisie parisienne  bien-pensante.  La femme docteur Lucien  Petypon (prononcer « petit ») est certes une vielle toupie dévote qui adore le surnaturel  et croit aux apparitions religieuses ( Anne-Pascale Clairembourg, craquante étude de caractère). 5..JPG Ce médecin (un Stéphane Fenocchi d’une formidable humanité), flanqué de son ami Mongicourt (Nicolas Ossowski) se veut moderne et est prêt à utiliser le fameux  « fauteuil extatique » lors de ses séances de bistouri, une application moderne des recherches qui se font à l’époque, à Vienne. Allusion non déguisée aux méthodes du fondateur de la psychanalyse et utilisation récurrente de l’objet à des fins du plus haut comique de situation.  Mais là n’est pas la question. Le comique qui tourne au cauchemar est celui du  pauvre toubib - noceur d’un soir – qui va payer très  cher son unique écart nocturne avec la Môme Crevette. Entraîné dans l’aventure par son ami  et va entamer une chute aux enfers fulgurante dès le saut du lit, ou plutôt de la carpette. Pris en otage par  la jeune danseuse, il va devoir  faire bonne figure face à un oncle, le général Petypon  du Grêlé (John Dobrynine) venu lui demander d'assister au mariage de sa jeune pupille Clémentine avec l’un de ses officiers nommé Corignon (Sébastien Schmit), ex-amant de ladite Crevette. Décidée à se venger de l’abandon de celui-ci, la Môme Crevette va se faire passer pour la femme du docteur. La voilà  invitée  à la  noce, bien contre le gré du médecin qui n’arrive pas à arrêter la machine infernale dans laquelle il a été embarqué. C’est une occasion rêvée pour la Môminette  de se moquer de  la bêtise des dames  de province. 6..JPGElle ne se gêne nullement  pour  leur chanter à tue-tête une des  pépites de la chanson grivoise : Le Bonheur d'être demoiselle.  9..JPG Un  moment inoubliable, sans rien de vulgaire, qui fait  se  plier de rire le public du théâtre du Parc en entier. Un autre thème dans cette joyeuse partition est l’imminence perpétuelle de duels pour dettes d’honneur qui assaillent le pauvre mari, lui qui ne ferait pas de mal à une mouche!

 10..JPG Une cascade d’imbroglios et de coups de théâtre se succèdent à un rythme  de plus en plus effréné. Gabrielle, la très dévote  mère tourière  épouse du docteur est partout et le  pauvre  homme s’évertue à empêcher qu’elles se rencontrent. L’homme est ballotté comme un  jouet  dans l’océan de quiproquos par un destin comico-cynique. La mécanique de Feydeau est implacable. A la fin il n’y a pas assez de portes pour faire surgir les personnages en folie, ils tombent des murs, du ciel presque et viennent atterrir sur le dur plancher de la réalité. La mise en scène est  non seulement un  va et vient fulgurant entre portes tronquées, trappes, escaliers et cabinets dérobés mais elle  bouleverse les codes habituels du boulevard par les  mille et un détails inventifs qui cernent le cauchemar et frisent la folie. Avec  la metteuse en scène géniale qu’est Miriam YOUSSEF, on pénètre de l’autre côté du miroir. Et vous emporterez avec vous l’image inoubliable du  dernier tableau qui  est d’une qualité onirique à couper le souffle! Joli début d’année 2014, si vous y allez le 31 !

http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2013_2014_002

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