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12273308670?profile=original (photo captée sur le net)

 

« Un tableau est un poème et rien d’autre. »

 

12273308498?profile=original Prométhée, 1944

 

      José Clemente Orozco (Zapotlán el Grande, 1883-Mexico, 1949), le plus enraciné peut-être, le plus fidèle à la Révolution mexicaine, le plus indépendant sûrement. Il se tiendra ainsi éloigné des mouvements picturaux européens, seul comptera pour lui José Guadalupe Posada (1852-1913).

 

12273308688?profile=originalLes femmes de soldats, 1926

 

      L’homme n’est pourtant pas à un paradoxe près, rejetant la peinture de chevalet (que je présente ici ; commandes officielles aidant il se convertit à la fresque), la culture européenne (il voyagea en France, en Italie, en Espagne, et résida aux Etats-Unis), ou désaccords politiques (engagé auprès des troupes du sud, il se rallia à celles du nord après leur victoire lors de la Révolution. Plus tard, il s’interrogera sur les dérives de la Révolution). Mais quoi de plus normal, nous sommes tous pétris de contradictions, nous évoluons ou nous adaptons aux circonstances. Et Viva la Revoluciόn !

« Toute œuvre d’art est une possibilité permanente de métamorphose,

offerte à tous les hommes. »,

Octavio Paz (1914-1998)

Il doute, c’est le propre d’un artiste, mais difficile de dire qu’il aille dans le sens de l’Histoire quand celle-ci emprunte de tels zigzags. Et Viva Zapata !

 

12273309482?profile=original Défilé zapatiste, ca 1930

 

      Hanté par la mort, très attaché à la culture de son pays, à son peuple, il montrera toujours une volonté farouche de bâtir une nouvelle approche artistique visant à exalter le caractère latino-américain. Et Viva la muerte !

Mais trêve de discours, le contexte ayant été évoqué dans la première partie de cette série, place donc à sa peinture… de chevalet, qu’un temps il jugea trop élitiste, qu’il me pardonne. Et Viva la diáspora francόfona !

 

12273309692?profile=original Indiennes, de la série « Les Teules », 1947 

(pyroxyline sur masonite)

 

… et à la poésie, avec ce beau et long sanglot du Mexique précolombien :

 

« Pleure : je suis poète

Entre mes mains, je vois les fleurs

Qui embellissent mon cœur : je suis poète

Où tu voudras mon cœur, mon esprit

A quelle poignée de turquoises,

comme une émeraude brillante

J’avais estimé mon poème

et mes belles fleurs

Réjouissez-vous mes amis :

personne ne restera sur terre

Pour cette raison, je pleure

et je répands mes fleurs... »

 

12273310286?profile=originalTête fléchée, de la série « Les Teules »

(pyroxyline sur masonite, 1947)

 

«... Par hasard viendras-tu avec moi

dans la région du mystère ?

Je n’y emporterai pas mes fleurs,

bien qu’étant poète

Réjouissez-vous,

nous sommes toujours vivants :

tu es en train d’entendre mon chant

Pour cette raison je pleure,

moi le poète :

Le poème n’a pas atteint la maison du Soleil,

Les jolies fleurs ne peuvent descendre

au royaume des morts.  »

Poème aztèque*

 

 12273310464?profile=originalSacrifice humain, de la série « Les Teules »

(pyroxyline sur masonite, 1947)

Lors de la Conquista, Hernán Cortès (1485-1547) et sa bande de rufians croisés sont horrifiés par les sacrifices humains réalisés en l’honneur du dieu de la Guerre et du Soleil, Huitzilopchtli. De leur côté les Aztèques, Moctezuma II (ca 1466-1520) en tête, pensent que les Espagnols sont des Teules, des envoyés des dieux annoncés par un mauvais présage. Le choc est inévitable. Mais que faire face à ces émissaires, invincibles et vengeurs ? Après la Noche Triste du 1er juillet 1520 les conquérants firent main basse sur la ville de Tenochtitlán, future Mexico. Le sort des Aztèques est scellé.

Parcourant sa toile

la clarté lunaire

tient l’araignée en éveil

José Juan Tablada (1871-1945)

12273310491?profile=originalHernán Cortès,

que Moctezuma accueillit en son sein comme le « Serpent à plumes »,

le descendant du dieu Quetzalcóatl. Funeste méprise.

Peinture murale de José Clemente Orozco

(photo captée sur le net)

 

      Il ne faut cependant pas le confondre avec son homologue et quasi homonyme Carlos Orozco Romero, peintre du « réalisme magique ». Un pont entre deux rives, deux rêves, peinture métaphysique et surréalisme.

 

12273311281?profile=originalCarlos Orozco Romero

Guadalajara, 1896-Mexico, 1984

Portrait de Maria Marin

(huile sur toile, 1937)

 

A suivre… avec David Alfaro Siqueiros.

Vous trouverez aux liens suivants :

İ Que viva Mexico ! Pour une présentation générale de la peinture mexicaine contemporaine:

 https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/los-tres-grandes-rive...

Diego Rivera :

 https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/diego-rivera-los-tres-grandes-2e-partie

 

Michel Lansardière (texte et photos, sauf mention contraire)

 

Extrait d’un poème en langue nahuatl, transcrit et traduit du Latin ou de l’Espagnol. Les plus beaux textes sont les Chants d’orphelin (icnocuica) de Nezahualcόyotl (1402-1472), le prince-poète de Texcoco, fils du roi Huehue Ixtlilxόchitl. Ces chants assemblent deux recueils, les Cantares Mexicanos et les Romances de los Seňores de la Nueva Espaňa. Ils reflètent une culture aztèque bien plus sensible qu’il n’y paraît.

« Je ne viens chercher, à la hâte,

que mon chant vertueux,

et avec lui, je cherche aussi

l’endroit où ils s’assemblent, eux, nos amis,

là où l’on exalte l’amitié. »

Chants de Nezahualcόyotl,

traduits du nahuatl par Georges Baudot.

Dans sa série « les Teules », comme auparavant pour Les horreurs de la Révolution, Orozco, sans prendre parti, s’est souvenu de tout cela, puisant son inspiration à la fois chez Francisco de Goya (1746-1828) et ses Désastres de la guerre et dans les poèmes synthétiques (haïkus) de José Juan Tablada. A sa manière, il a fait œuvre de syncrétisme, de modernisme, d’œcuménisme.

J’espère, avec ces quelques notes, avoir levé un voile.

12273312281?profile=originalJosé Clemente Orozco : Juventud (jeunesse)

(photo captée sur la toile)

 

« Le baume qui cicatrise la blessure du temps se nomme religion ;

le savoir qui nous amène à vivre avec notre blessure se nomme philosophie. »,

Octavio Paz


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PRENDRE LA PLUME...

Rien d'autre qu'une brèche

Un petit moment de trêve

Où aller à la pêche

Récupérer ses rêves...

Et les couleurs fleurissent

Egayant le décor

Et les blessures guérissent

L'envie de dire encore...

Joli bouquet d'espoir

Dans la grisaille des jours

Arriver à y croire

Vaut bien ce p'tit détour...

J.G.

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administrateur littératures

La thématique de cette nouvelle soirée de Rencontres Littéraires? Elle pourrait soit nous intriguer, soit nous faire sourire. "Ces Flamand(e)s qui écrivent en français", ou d'une certaine manière quand le nord ne perd pas le sud. Les auteurs invités autour de la table? Anne Grauwels, économiste, chargée de cours (Hogeschool Gent) et ancienne membre des comités de rédaction de plusieurs organes de presse, avec "Une année douce"; Erik Sven, également photographe autodidacte résidant en Belgique Latine, avec "Mon frère et moi"; Nicole Verschoore, Docteur ès Lettres, journaliste, rédactrice et chroniqueuse, avec "Stéphane 1956".

"Une année douce": Bruxelles, début 2012: une femme renoue avec son amant mais rencontre aussi un écrivain venu lui proposer la co-écriture d'un livre sur la Belgique. Subitement on annonce la fin du monde pour le 21 décembre. Il s'agit ici d'une chronique douce-amère, sorte de journal intime. Fiction ou réalité?

"Mon frère et moi": Pour Colline, Aubin et Béatrice, le chemin vers la magie mène au coeur de la forêt mais il se révèle semé de ronces et de crevasses. Le lecteur est ici entraîné dans les profondeurs de l'âme et de la terre. Enfance, innocence, bonheur. Une quête vaine?

"Stéphane 1956": Entre le silence du dialogue intérieur et les mystères de l'amitié, le hasard d'une rencontre verra Stéphane, jeune homme brillant mais solitaire, se rendre à Paris, peut-être vers l'indépendance rêvée. Avec sa soeur, il forme une sorte d'équipe en révolte contre les desseins du père. Ici également une quête?

La rencontre avec nos trois auteurs est animée par Gérard Adam, écrivain et directeur des éditions MEO, et enregistrée pour Radio Air Libre, radio associative d'expression et d'éducation permanente subsidiée par la fédération Wallonie-Bruxelles. La surprise du jour? L'absence inopinée de Nicole Verschoore mais Anne Grauwels, discrète et posée mais bien présente, et Erik Sven, souriant et convivial, ont fort bien comblé ce tiers vide par leur spontanéité et la sincérité indubitable de leurs propos, Daniel Simon, investi, assurant des lectures animées, quelques interventions opportunes, dont celles de Patrick Devaux et de Guy Stuckens, témoignant de l'intérêt d'un public très loin d'être indifférent à l'égard de "ces Flamand(e)s qui écrivent en français."

Les Ardennes et la Semois pour cadre, une jeunesse imprégnée de la langue de Molière, il n'en fallait pas davantage pour qu'Erik Sven se mette à rédiger son premier roman en français, s'inspirant notamment du style de ses auteurs favoris tandis que Anne Grauwels, dont les parents sont nés en Pologne et ont émigré à la côte (la nôtre), a résumé de cette manière ses raisons: "J'ai l'inconscient structuré en français!". Les mystères de l'âme et de l'esprit...

Des personnages marginaux, une fille plutôt possessive, un père entrepreneur, une bien étrange femme au lourd secret habitant un chalet, auprès de laquelle les enfants trouvent chaleur et intimité, voici les ingrédients de "Mon frère et moi" qui a été écrit à la première personne du (féminin) singulier, Sven s'étant glissé dans la peau de son héroïne Colline, inquiétudes, ambiguïté et ragots jalonnant le roman. Auto-fiction avec malgré tout une certaine part d'imaginaire, une co-écriture (quelque peu hasardeuse?) au coeur du roman, un amant qui va et vient à sa guise, plaisir et discrétion avant tout,...les pistes se brouillent dans "Une année douce" de Anne Grauwels.

Des âmes un peu perdues, esseulées, la découverte de la sensualité et des mystères humains mais malgré tout des joies et touches de bonheur d'un côté; une année en fait émaillée de remous et de soubresauts de l'autre, des sourires et rires, de la bonne humeur, un auditoire fort loin d'être clairsemé, en clôture un drink enveloppé d'une atmosphère chaleureuse, une nouvelle fois des Rencontres Littéraires réussies à l'Espace Art  Gallery, les maîtres d'oeuvre: Robert Paul et Jerry Delfosse!

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administrateur théâtres

« Faust » de Gounod à la cité ardente (ORWL) jusqu’au 2 février 2019

Pertinent et spectaculaire: « Lasciate ogne speranza, voi ch’intrate » Comme dans l’Enfer de Dante, le vieux docteur Faust a tout perdu : amour, espoir et foi.  Sa vie consacrée à l’étude et à la recherche n’a pas réussi à révéler le sens profond de l’existence humaine et il est sur le point de boire une  coupe de poison, appelant la mort à l’aide. « Maudit soit tout ce qui nous leurre ! » Là-dessus, Méphistophélès apparaît « Me voici ! »


On découvre les gémissements de l’alchimiste au pied d’un tas de décombres, une montagne de livres et de documents sertis comme dans un bijou brisé, un immense anneau domine la scène et  nous rappelle l’histoire terrifiante du pendule d’Edgar Poe. Le cercle de fer est gigantesque et se  meut sur lui-même comme une malédiction, il s’ouvre comme une gueule béante,  se relève et redescend changeant de perspective tout au long du spectacle. Est-ce l’un des cercles de l’enfer de Dante ? Le décor est tout sauf de la bouffonnerie. Ceux qui considèrent le Faust de Gounod comme une histoire d’amour bourgeoise inintéressante ou un divertissement comique auront tort. L’ensemble de la production est conçu comme une puissante peinture des vanités.

Accueillir Stefano Poda dans la maison liégeoise  avec sa mise en scène totalement polysémique a été un pari réussi. C’est un alchimiste ! Tout est synonyme de recherche esthétique. Poda recherche la perfection et la pureté comme dans une  fabrication d’Ikebana.

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Surtout quand l’anneau est rempli de deux structures arborescentes blanches qui ne se touchent jamais.  Son art de la mise en scène est  abstrait, philosophique et transcendantal.  Poda déborde d’un symbolisme visuel saisissant. L’image du cercle peut nous rappeler le cercle de la vie,  la notion circulaire du temps, les saisons, le mouvement des étoiles et des planètes, mais aussi l’esclavage humain ou les prisonniers enchaînés avec les fers au col et aux jambes, ou un anneau qui scelle entre deux êtres un pacte comme  les  liens du mariage, préfiguration de celui avec Dieu. A tout prendre, on choisit plutôt le Créateur pour l'alliance,  que  le Diable.

L’image contient peut-être : une personne ou plus

 La mise en scène, l’interprétation et l’implication du public sont fortes. Le Faust de Gounod désire par dessous tout la jeunesse car  elle englobe tout : la richesse, la gloire, le pouvoir.  « Je veux un trésor qui les contient tous ! » Méphistophélès convainc Faust de signer son contrat en ne lui montrant qu’un mirage de beauté, de grâce et de jeunesse : Marguerite. La fleur même qui symbolise les « Je t’aime »  que l’on effeuille légèrement.

L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes sur scène, personnes debout et plein air

D’abord séduite par les fleurs de  Siébel, l’attention de Marguerite sera vite  détournée par le coffret à bijoux.  L’humble et naïve jeune femme sera séduite, abandonnée et tuera ensuite  l’enfant à qui elle a donné naissance faisant d’elle une infanticide condamnable à l’échafaud. La société bourgeoise de l’époque de Gounod méprisait les enfants nés  hors  du mariage, et un terrible opprobre pesait sur toutes les filles-mères, qui ne pouvaient  continuer à vivre avec leur famille, ce qui signifie qu’elles  finissaient par se prostituer.  « Ne donne un baiser, ma mie, Que la bague au doigt !…. » Aujourd’hui, nous ne sommes plus d’accord avec des approches aussi sombres et malveillantes, mais  nous connaissons  des endroits dans le monde  où l’on condamne  les filles  apparaissant en public non voilées…

L’image contient peut-être : 1 personne, debout

Stefano Poda dirige tout : la mise en scène, les décors, les costumes, la chorégraphie et l’éclairage, ce qui donne un sentiment d’unité captivante.  Les mouvements de masse  sont construits en lignes d’une fluidité extraordinaire, même si chaque individu dansant est pris de mouvements saccadés, presque  névrotiques, articulés  en  gestes déconnectés qui  rendent palpable  l’image  d’une  société robotisée. On croit voir à travers tout cela, les anneaux d’un immense serpent, ce lui qui présidait à la tentation originelle.


  L’orchestration fougueuse et romantique de Patrick Davin  s’avère  très pittoresque et efficace, menée avec beaucoup d’assurance et d’attention aux détails, avec une vivacité frénétique pour correspondre aux mouvements de masse et aux scènes chorales comme la Kermesse ou la Valse du second acte. Il dépeint avec flamboyance les démons déchaînés  qui assaillent Marguerite alors qu’elle va prier dans l’acte IV, et cisèle comme un orfèvre le magnifique ballet de la Nuit Walpurgis.


Le chant guerrier « Gloire immortelle de nos aïeux »  est franchement  cynique, avec des soldats lourds de souvenirs sanglants,  revenant de la guerre mais disparaissant les uns après les autres! Et puis la musique devient une déferlante  sarcastique qui accompagne un cercle de femmes enceintes tenant des ballons noirs flottants pendant que Méphistophélès leur rend  une diabolique visite ! Mais il met aussi très  habilement en valeur les magnifiques voix  qui soutiennent le chef-d’œuvre.


Le  Faust de Marc Laho, est une voix forte et déterminée avec un timbre clair  et sonore surtout lorsque le diable l’a « rajeuni !». Il chante avec une aisance et un style parfaits et une diction impeccable. A ses côtés,  Anne-Catherine Gillet chante d’abord  comme une sylphide évanescente. Elle rayonne de jeunesse, de joie, d’amour, de passion  mais  devient redoutable de puissance quand elle est cernée par le  désespoir. Ce n’est plus Faust, mais Marguerite qui est devenue le personnage bouleversant de cet opéra. Son dernier souffle la conduit par  escalades vocales vertigineuses  vers le ciel où elle est accueillie en héroïne tragique par les anges et les séraphins dans des sonorités d’orgues de cathédrale La diction de Méphistophélès n’est certainement pas parfaite, mais le très apprécié et brillant  Ildebrando D’Arcangelo   puise sa  force  au  cœur des ténèbres, et de sa superbe voix de basse, il projette de façon stupéfiante  l’aridité d’un esprit manipulateur passionné.  Il joue de l’ironie: «  Si le bouquet l’emporte sur l’écrin, je consens à perdre mon pouvoir ! » Et Marguerite revêtira donc le manteau de diamants et de miroirs!   Valentin s’avère être un autre rôle intense. Il est chanté par Lionel Lhote, qui,  parti à la guerre, laisse sa sœur sous  la garde de l’adorable Siébel, chanté avec ferveur amoureuse, presque angélique  par Na’ama Goldman. A son retour,  pris d’une rage aveugle inspirée par le Démon, il défiera Faust en duel, pour avoir mis sa sœur enceinte et mourra au premier coup de pistolet.


La  truculente femme fatale,  Dame Marthe est endossée par Angélique Noldus, qui joue désespérément les coquettes avec le diable qui la rejette, mais nous ramène par petites touches à la vie nocturne illicite  des bourgeois du  temps de Gounod. Kamil Ben Hsaïn Lachiri dans le rôle de Wagner. Pierre Iodice: chef des Choeurs de l'Opéra royal de Liège. 


Dominique-Hélène Lemaire 

Du 23 janvier au 02 février 2019 à l’ Opéra Royal de Wallonie-Liège, et  le 8 février à Charleroi

Durée 210 minutes (entractes compris)

Opéra en cinq actes
Musique de Charles Gounod (1818-1893)
Livret de Jules Barbier & Michel Carré
D’après le poème de Goethe
Créé à Paris, Théâtre Lyrique, le 19 mars 1859

Direction musicale: Patrick Davin
Chef des choeurs: Pierre Iodice
Mise en scène, Décors, Costumes, Chorégraphie et Lumières: Stefano Poda
Assistant Mise en scène, Décors, Costumes, Chorégraphie et Lumières Paolo GianiCei

Avec
Anne-Catherine Gillet/ Marguerite
Na’ama Goldman / Siébel
 Angélique Noldus/ Marthe
Marc Laho/ Faust
Ildebrando D’Arcangelo/ Méphistophélès
Lionel Lhote / Valentin
Kamil Ben Hsain Lachiri / Wagner

Production :
Fondazione Teatro Regio de Turin
Opéra de Lausanne
New Israeli Opera de Tel Aviv 

Photos offocielles

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ON NE SORT PAS AVEC UN PROF !

ON NE SORT PAS AVEC UN PROF ! (roman)

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Monsieur Dumont est assis à la même place, le front dressé vers le plafond et le regard vide. Un peu de buée sur les vitres empêche de me concentrer sur une image nette. Il ne faut pas non plus que mon idée tourne à la déraison. Je veux bien être un peu dingue. Avec certaines réserves. En aucun cas, je ne souhaite devenir une pauvre fille capable de penser n’importe quoi pour donner un sens à sa vie, puis de passer à l’acte presque sans m’en rendre compte. Simplement pour suivre une obsession qui n’a forcément pas grand-chose de rationnel. Assez curieusement et à cause du froid, je sens ma motivation fléchir. Pour me rassurer, je ne peux pas m’empêcher de formuler : « Je ne suis pas folle ! L’amour n’a rien de fou ! J’ai dix-huit ans ou presque et je veux vivre ! » D’ailleurs, je ne fais aucun mal. Ni à moi ni à personne. Je serais presque fière d’avouer tous les efforts que je mets en œuvre. J’entends déjà les copines : « On ne sort pas avec un prof ! Cela ne se fait pas. Pense aux conséquences. » Puis, qu’irais-je raconter à un homme qui sait à peine que j’existe, qui a consulté mon dossier scolaire et qui se contente de lire mon nom et mon prénom sur les copies qu’il corrige dans le confort douillet de son fauteuil et à l’instant où il retranscrit les points dans le bulletin trimestriel. Pour lui, je reste une élève parmi toutes celles qu’il croise dans les couloirs, qui l’observe en classe et qui lève le doigt pour poser une question sur la matière du jour. Comment pourrait-il imaginer ? Simplement se douter ?

Daniel Bastié a longtemps travaillé dans la presse écrite avant de se lancer dans la rédaction de fictions (Med comme Mehdi, Le viol, Rue Vogler, Prof story, Un bonheur fragile, etc.) et d’essais sur le cinéma (Les mondes cannibales du cinéma italien, Jess Franco : l’homme aux deux cents films, Jean Rollin et ses vampires cinématographiques, Philippe Sarde : des notes pour l’écran, etc.), tout en se consacrant à l’enseignement. De son expérience, il tire des souvenirs qui émaillent ses récits, alliant fiction et anecdotes authentiques. Avec « On ne sort pas avec un prof ! », il signe la chronique féroce d’une certaine jeunesse en proie à de valses hésitations, tout en remaniant le sujet éternel qu’est la passion amoureuse. S’éprendre d’un enseignant, soit ! Mais sans franchir le pas décisif, qui fait partie des tabous connus de tous. Fatalement, la transgression engendre la sanction. Alors, comment s’y prendre ? De quelle manière manœuvrer ?

Ed. Ménadès - 169 pages

(En vente notamment via Amazon)

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La mélodie empruntée aux lumières.

Celle qui s’arrête, silencieuse,

Pendant le tournage.

La terre, le ciel et les météores.

L’équilibre entre les éléments,

Puis le tumulte des voix.

Est-ce ainsi que les présages,

Est-ce ainsi que trop tard,

Est-ce ainsi que tes yeux ?

Et la pluie sur les rochers.

 

poème déposé Sacem

de Julien Boulier,

A Brest,

Le 28 janvier 2019

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Le petit Baluchon

Le petit baluchon
Est mon compagnon
Quand le monde n'est pas12273304072?profile=original folichon
Quand je ne trouve pas toujours de solutions
Quand je ne maîtrise plus mes émotions
Mon petit baluchon
Est empli de rêves
On n'y fait jamais de l'espoir la grève
C'est ma trêve
Mon petit baluchon
Est plein de ma vie
Mais laisse s'échapper les ennuis
Pour garder mes trésors
Cette énergie encore
D'aimer d'abord
Et puis tant de matins de tendresses
Tant de baisers et de caresses
Y sommeillent encore
Pour encore et toujours
Quand rien ne va plus
Changer de décor...

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DURAS PAR ISABELLE GYSELINX

Coup de cœur authentique pour la reconstitution du personnage de Marguerite Duras par Isabelle Gyselinx à l’Océan Nord. La pièce, simplement intitulée « Marguerite Duras » s’est pratiquement jouée à guichets fermés. Personnage public souvent controversé, Duras continue à fasciner le public vingt-deux ans après sa mort.

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Sur scène, 5 comédiens pour reformer le cercle intime de la femme de lettres. Isabelle Gyselinx fait le choix de ne pas intervenir dans la voix de Duras mais de monter des fragments de ses écrits pour cerner au plus près les facettes de la personnalité de celle qui est née Marguerite Donnadieu. Et c’est une jeune fille de quinze ans qui ouvre le jeu, chapeau rose et ballerines dorées telle qu’elle est évoquée dans l’ « Amant », première rencontre entre la féminité et le regard du désir.

Deux comédiennes relèvent le défi de rendre la vie à Duras, Sophia Leboutte dans la version adulte et mature du phénomène Duras, lunettes sombres, cigarettes et alcool à portée de main et Alice Tahon, version juvénile, plus spontanée.

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Impossible d’évoquer Duras sans rencontrer la femme engagée, la résistante, la « mitterandienne ». Pour illustrer les épisodes marquants de cette vie aux mille facettes, Fabrice Schillaci et Thierry Devillers écrèment les textes majeurs de l’écrivaine (« La douleur », « La vie matérielle », « Un barrage contre la Pacifique, « C’est tout »…) et recréent ses interventions les plus médiatisées. Ferdinand Despy se glisse dans la peau de Yann, un fan inconditionnel qu’elle rebaptise Andréa Steiner, son dernier compagnon de trente-huit ans son cadet, homosexuel, confident et secrétaire particulier. Le spectacle excelle par les dons d’imitateurs des acteurs qui évoquent Bernard Pivot, Jean-Luc Godard, Madeleine Renaud et d’autres, nous replongeant dans une époque et une société inoubliable en questionnement de valeurs.

L’amour, grande préoccupation de celle qui a dit : « Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup les aimer pour les aimer », constitue le fil rouge du spectacle monté sur le mode d’écriture de Duras, en déconstruction de la narration, des personnages, de l’action et du temps. La pièce progresse par des flashs extraits de l’œuvre et de la vie de Duras, encourageant un mystère quant au caractère fictionnel ou réel des scènes.

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« Écrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. ». Celle pour qui les silences avaient une signification primordiale, la femme publique au débit si particulier nous est restituée par l’interprétation de Sophia Laboutte qui incarne toute la puissance séductrice de Duras.

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Isabelle Gyselinx réussit ici son projet de communiquer l’amour de la vie qui transcende cette œuvre personnelle, inépuisable, aujourd’hui encore source d’inspiration de nombre d’artistes, construite sur des décalages. Elle n’hésite pas à emprunter à l’œuvre cinématographique de Duras les plans fixes, les discordances entre images et textes, le récit musical grâce aux compositions et aux interprétations en live de Michel Kozuck. Et cela, avec un point fort, celui de divertir par des clins d’œil et un final sur un numéro en forme de music-hall.

Palmina Di Meo

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administrateur théâtres

50604663_10218736352497724_8275465066636115968_n.jpg?_nc_cat=100&_nc_ht=scontent.fbru1-1.fna&oh=774a345e48e276ec1a5e9134914e16d7&oe=5CC8ABD0&profile=RESIZE_710x« Avant la fin… » ou avant le début? De Catherine Graindorge (Bruxelles)

Pour dénouer, il faut du doigté. Peindre, écrire, jouer de l’instrument ou monter sur scène. Honorer ses promesses…


Sa pugnacité légendaire et ses choix audacieux comme avocat l’avait fait surnommer le « Jacques Vergès belge » . Cette pugnacité, il l’avait acquise très jeune, en triomphant de la tuberculose, qu’il contracta à 19 ans. Il dut quitter subitement le cloître familial pour celui tout aussi sévère de l’ hôpital. Une maladie qui exalte ceux qui luttent contre elle. La montagne magique. A peine guéri, il adhère au parti communiste, et, en mai 68, fait partie de ceux qui lanceront l’occupation de notre université: Alma Mater.

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Avocat haut en couleur… Rouge. Ténor et enfant terrible du barreau bruxellois, virtuose de la formule, fervent défenseur des droits de l’homme, il tenait des propos incendiaires sur les prisons et leur inutilité. A son arrestation en 1979, accusé d’avoir aidé son client François Besse, un ancien lieutenant de Jacques Mesrine, à s’évader du Palais de Justice, sa fille Catherine, future violoniste et comédienne a 9 ans. Déjà jeune femme turbulente.

Comme dans « L’atelier rouge » de Matisse, trente ans plus tard, Catherine égrène le sable de souvenirs empressés, mi-nostalgiques, mi ironiques, elle dispose les reliques de son père sous le rétro-projecteur et fait chavirer les cœurs. Du bout des doigts. Avec délicatesse, les yeux rivés dans ceux des spectateurs, comme si elle-même était à la barre. En pinçant les cordes du passé, pour respirer à l’air libre… En se jouant de tous les enfermements.

Comment se reconstruire quand la mort d’un père détruit? L’écriture sauve. Comment échapper aux griffes du passé? Au sentiment d’étouffement. Ah la figure paternelle immense et l’admiration, inconditionnelle…. Ah! L’histoire familiale truffée de murs d’en face, de police, de gardiens de prison! Un labyrinthe truffé d’ impasses mais de résilience tenace, malgré une nouvelle maladie de fin de vie qui s’acharne sur le corps, alors que l’esprit danse encore le sirtaki! Sur Scène, c’est la Grèce des vacances heureuses qui prend le pas et fait vibrer le cœur. La lutte engagée contre les colonels… La danse, comme viatique, comme étendard, comme signe de ralliement. La Danse, comme chez Matisse. Déjà les larmes perlent au bord des paupières! C’est toute notre jeunesse qui palpite. Notre père qui aime Zorba et se joint à son rythme. C’est une prison que l’on démolit, la musique du violon qui déchire les mots évanouis et arrache la dernière grille avant de la jeter dans un container. Une musique qui ensevelit comme une dernière caresse.

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La vie peut recommencer. comme le printemps après l’hiver. L’œuvre du grain qui ne meurt jamais. La foi dans l’immortalité du lien et, enfin, sa légèreté. La paix qui en résulte. L’œuvre sur scène, un cadeau que l’on porte de place en place. Un prix du meilleur seul en scène qui ne cesse d’émouvoir et de guérir. Mais est-elle vraiment seule? Merci Catherine Graindorge.

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Dominique-Hélène Lemaire 

Du 16 au 27 janvier 2019

Comédie Claude Volter

TEASER ICI Avenue des Frères Legrain, 98 1150 Woluwe-Saint-Pierre

http://www.comedievolter.be
secretariat@comedievolter.be


Création au théâtre des Tanneurs

Une coproduction du Théâtre Les Tanneurs et du Théâtre de Namur

De et avec Catherine Graindorge 
Collaborateur artistique Bernard van Eeghem

 Dramaturgie Jorge León
Composition musicale Catherine Graindorge 
Création son Catherine Graindorge et Joël Grignard
Création lumière Gaëtan Van den Berg
Création vidéo Elie Rabinovitch
Costumes Marie Szersnovicz
Direction Technique Gaëtan Van den Berg

Avec le soutien du Théâtre des Doms

NDLR.

L'une des grandes figures du barreau dans les années 90, l'avocat Michel Graindorge est décédé en 2015 à l'âge de 75 ans des suites d'une longue maladie. Souvent qualifié "d'avocat engagé", il a notamment défendu Roberto D'Orazio, le père Samuel, et les familles des paracommandos tués au Rwanda. Il avait été aussi un acteur important dans l'affaire des tueries du Brabant.

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La meilleure mère du monde

Suzanne Walther-Siksou

Avocat, poète, ma mère

1925-2019

Ne reste pas là à pleurer devant ma tombe Je n'y suis pas, je n'y dors pas... Je suis le vent qui souffle dans les arbres Je suis le scintillement du diamant sur la neige Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr Je suis la douce pluie d'automne... Quand tu t'éveilles dans le calme du matin Je suis l'envol de ces oiseaux silencieux Qui tournoient dans le ciel... Alors ne reste pas là à te lamenter devant ma tombe Je n'y suis pas, je ne suis pas morte ! Pourquoi serais-je hors de ta vie simplement parce que je suis hors de ta vue ? La mort tu sais, ce n'est rien du tout. Je suis juste passé de l'autre côté.

Mary Elizabeth Frye

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administrateur théâtres

Orfèvrerie française...

Paris à Bruxelles au Centre Culturel d’Auderghem chez André Baccichet. Il a choisi « La leçon de danse », une œuvre de Marc Saint Germain (« Dancing Lessons ») .  A l’affiche, Andréa Bescond, réalisatrice du film « Les chatouilles »  doté de plusieurs  nominations bien méritées aux César  2019.  Et le comédien chevronné Eric Métayer. Leur mise en scène d’une belle force à la fois dramatique et comique, creuse finement   le terrain de la sensibilité commune pour mettre comédiens et public sur une même longueur d’ondes.  

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 Dans le même immeuble,  deux fusibles de même voltage se rencontrent, cela fait des étincelles, avant de … filer doux ! Ils s’appellent Senga et Adémar. Voilà vous savez tout.  Dans cette agréable comédie néoromantique, les larmes deviennent des éclats de rire et on touche  à la fibre de l’humanité. Ce fil que tiennent les moines bouddhistes en guise de prière…

Le (vieux) garçon est autiste Asperger, la (jeune) danseuse est menteuse à en mourir. L’alternance de comique et de tragique, ne fait pas perdre l’objectif : le bonheur sans paroles. La danseuse est estropiée et peut sans nul doute faire une croix sur sa carrière, mais refuse la réalité. L’ Asper ne respire que les statistiques, prend tout au premier degré. Il est prof de sciences et ne supporte pas qu’on le touche. Or, il va être confronté à une soirée donnée en son honneur où il sera obligé de danser! Les travaux d’approche sont hilarants, la fille, au début récalcitrante, bloquée dans le désespoir d’une vie ratée, finit par s’intéresser aux charmes de la pédagogie, et l’affaire est lancée, elle lui apprendra à danser!


Chacun par petites « touches » finit par changer la vie de l’autre. Elle calibre si bien son élève qu’elle gagne son tic : l’agitation frénétique des doigts de la main gauche. Ou bien c’est juste l’Emotion.  On assiste de part et d’autre, aux manœuvres subtiles pour apprivoiser et réparer l’Autre. Le moteur, c’est la Compassion. Comme chez les bouddhistes ; la Force (la Volonté), le Courage la Persévérance.

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Humour à volonté pour cette pièce au ton poétique et drôle. Les contrastes entre la grâce féminine malgré une jambe dans une attelle et la disgrâce du physique de l’intellectuel  enfermé dans une tour d’ivoire,  font rire une salle conquise qui repart avec le sourire… Le bouddhisme encore ? Quelques touches de yoga aussi, pourquoi pas ?  Puisque la fille se met sur la tête pour dégeler l’hibernatus… Des surprises, par paquets, comme des claques de la Vie qui gagne son pari !  Un rituel d’Espoir et de Bienveillance. A voir. A faire?  De toute urgence.


Dominique-Hélène Lemaire

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Mise en scène : Andréa Bescond et Eric Metayer
Avec : Andréa Bescond et Eric Metayer
Adaptation : Gérald Sibleyras
Décors : Olivier Hébert
Costume(s) : Carole Beaupoil
Lumières : Jean-Yves Desaint-Fuscien
Musique : Vincent Lustaud


Du mardi 22 janvier 2019 au samedi 26 janvier à 20h30 et le dimanche 27 janvier 2019 à 15h au Centre Culturel D’Auderghem

Boulevard du Souverain 183, 1160 Bruxelles 02 660 03 03

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JANVIER...

Ciel rose et pelouse givrée

Le froid s'invite au petit matin

Des nuages hors les cheminées

Et toi qui recherche une main...

La solitude a goût d'hiver

Vient le désir d'une flambée...

Et pourquoi pas relire Prévert

Pour bien commencer cette année?

Quelques branches déchirent le rose

Squelettes en attente de printemps

C'est la vie qui prend une pause

Faut regarder glisser le temps...

La patience à redécouvrir

C'est un joyau trop délaissé!

Le printemps nous fera sourire

Comme le bruit d'un pas retrouvé...

J.G.

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administrateur théâtres

Image may contain: one or more people and people standingLes femmes savantes au théâtre des Martyrs (Bruxelles)

Un délire organisé qui fait du bien!

De tous les Trissotins que nous ayons pu voir il est de loin le meilleur. Le plus manipulateur. Grand mince et ténébreux, sans la moindre trace de perruque ou de ruban, les tics de richesse tant appréciés du temps de Molière, il se présente avec l’habit de …Baudelaire? Sans en posséder le moindre tissu poétique. Mais ces dames sont sous le charme et frémissent de tout leur être devant le trompe l’œil et le trompe les coeurs, qui n’en veut qu’à la fortune familiale! Ah le triste suborneur! Il faut nommer Stéphane Ledune pour une interprétation réellement glaçante.

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Le dieu des dames femmes sachant « manier les symboles et les signes » s’appelle Vaugelas. L’illustre grammairien. Ces femmes avides de pureté janséniste, frétillent à la moindre rime, conspuent les syllabes ordurières, picorent les insanités, se repaissent de verbosité. Elles s’apprêtent au coup de foudre pour le Grec ancien (Maxime Anselin) , non contentes du galimatias latin. Gavées de formules scientifiques, elles font fi des valeurs pourvu que, dames intensément frivoles, elles soient sujettes aux honneurs des savants esprits.

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Peste soit l’animal, le mari qui n’a rien à dire, perd sa seule alliée des bonheurs terrestres, la très avantageuse Sylvie Perederejew jouant Martine que l’on met honteusement à la porte pour simple crime linguistique. A Dieu le parler vrai, la bonne chère, les petits plats dans le four et la grande joie de vivre. Heureusement que le pater familias dont il ne porte guère que le nom, a un compère à ses côtés, le plus exquis des frères, Ariste ( un très aimable et aristocratique Laurent Tisseyre) qui l’écoute et qui, par son habileté et sa belle intelligence, le tirera de son infaillible trépas!

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Mais le colloque féminin serait bien fade sans la présence fulgurante d’une véritable sexbomb nommée Bélise (l’explosive France Bastoen) dont les émois à répétition feraient réveiller les morts. Et puis il y a la guerre entre les deux sœurs, jalouses de toute évidence! La grande, c’est Armande (Lara Ceulemans ), en col Claudine et robe religieuse bleu Marine, fort courte ma foi, autant que les idées, mais baignée dans une chevelure à faire baver les vieillards en quête de Suzanne. Et la sœurette, Henriette (Salomé Crickx), des airs de révolutionnaire qui refuse l’ascendant maternel, une mystérieuse fille de l’air, qui, blême de confusion, préférerait être muette que de braver les confrontations. Notons que le discours acéré lui vient, comme l’esprit vient au filles, au fur et à mesure que l’intrigue avance et que l’amour grandissant qu’elle éprouve pour Clitandre fait le jour … et sans doute la nuit. Ce dernier se voit bien sûr honni par la très féministe académie domestique doublée d’un impitoyable tribunal .

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On en vient donc à nos deux préférés : Clitandre (Dominique Rongvaux) , le futur beau-fils qui, très loin de se laisser faire, vient bravement se mêler au public dans la salle. Et son nouveau père, le très épicurien Benoît Van Dorslaer qui tout au long de la pièce, doit opérer la difficile conversion du mari terrorisé par sa femme, vers une condition d’homme libre, heureux de vivre. Mais qu’il est donc difficile de franchir cette porte qui l’anéantit! L’ état à atteindre, c’est l’idéal d’honnête homme, bien-sûr! Toutes le pièces de Molière en témoignent. Avouez que cet homme aurait dû être canonisé au lieu d’être jeté à la fosse commune. Comme le public se régale!

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Le metteur en scène qui œuvre au mandala de personnages a un sens de l’équilibre parfait. Chaque pierre ajoutée à l’ouvrage a du sens et du poids. Toutes les forces se rencontrent et se tiennent comme pour encourager un écho durable chez le spectateur. L’absence de décor conventionnel d’une vraie maisonnée souligne combien le décor est futile dans nos vies. Le metteur en scène s’inspire du principe de frugalité shakespearien au profit d’un travail magistral sur l’analyse psychologique, fouillée au maximum. Comme pour un hui-clos moderne, voilà un mur. En panneaux de contreplaqué, de couleur brute, le bruit de la craie blanche pour écrire, une porte de vielle salle de bain percée de trois carreaux absents, ouverts sur le néant et deux chaises de bois peintes en blanc. Une perspective plate en deux dimensions, sol et mur. C’est Tout. Il faut nommer le roi de la fête du rire délectable: Frédéric Dussenne.

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Au fur et à mesure que les actes se déroulent, le décor se ressert, un plafond de même texture vient même s’emboîter, la troisième dimension? La part manquante? Enlevé c’est pesé, a-t-on jamais vu une interprétation de Molière plus éternelle que celle-là? L’éphémère est devenu visionnaire. Le féminisme pourtant balbutiant chez les femmes de Molière y trouve son compte et le pauvre mari que l’on prend en pitié est bien ridicule quand-même dans sa tirade de la place de la femme à la maison! C’est tout l’art de dire, de suggérer, de sub-liminer.

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Quel dépouillement, ce lit de fer blanc, seul nouveau meuble habillant le plateau après l’entracte. Il évoque tout à la fois la lointaine ruelle dans laquelle les femmes de lettres accueillaient les courtisans dans leurs salons, mais aussi le harcèlement pathétique dont fait preuve un Trissotin digne d’ enfermement. Il n’a finalement rien pour lui, comme le souligne très bien Hélène Theunissen (Philinthe). Il peut à peine à se maîtriser devant une Henriette plus qu’inquiète devant ses assauts répétés. Trissotin, la pierre qui blesse ? On la jette dans la rivière et on garde tout le mandala dont chaque élément a une saveur policée par les vents de l’esprit et du cœur. Et vive Madeleine de Scudéry! Et la langue de Molière, dis ? La langue? Comme la fleur, il nous l’a donnée! (d’après …France Gall!)

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Dominique-Hélène Lemaire

GÉNÉRIQUE DU SPECTACLE
TEXTE Molière
JEU Maxime Anselin, France Bastoen, Lara Ceulemans, Salomé Crickx, Stéphane Ledune, Sylvie Perederejew, Dominique Rongvaux, Hélène Theunissen, Laurent Tisseyre, Benoît Van Dorslaer
DÉCOR Vincent Bresmal
COSTUMES Romain Delhoux
LUMIÈRES Renaud Ceulemans
RÉGIE Christophe Deprez
MISE EN SCÈNE Frédéric Dussenne

Ridicules, ces femmes savantes ? « Je prends au contraire au sérieux le débat philosophique qui les agite » « L’enjeu, pour Philaminte, Armande et Bélise, est d’importance, car il ne s’agit pas moins que du statut des femmes dans une société patriarcale, et leurs propos ne sont pas dépourvus de sens.»  F.D.

COPRODUCTION Théâtre en Liberté, L’acteur et l’ecrit – Compagnie Frédéric Dussenne, LA SERVANTE, Théâtre des Martyrs 
Photos : Isabelle De Beir

DATES
Les représentations auront lieu du 15 au 26 janvier 2019.
Les mardis et samedis à 19h00, les mercredis, jeudis et vendredis à 20h15, le dimanche 20.01 à 15h00.
Bord de scène mardi 15.01.

INFOS & RÉSERVATIONS
02 223 32 08 – http://theatre-martyrs.be/

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administrateur théâtres

« Tous les cimetières d’Ecosse pour un seul regard dans le temps! » Macbeth au théâtre Royal du Parc     Janvier 19, 2019

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Trop de morts sur la scène…et parfois à la sortie des théâtres !  On l’appelle la « pièce écossaise » pour ne pas évoquer son vrai  nom, frappé dit-on,  de maléfice. La légende raconte que Shakespeare voulait utiliser des incantations de magie noire réelles,  pour plaire au roi James qui avait écrit un livre «Daemonolgy » en 1597,  traitant  de sorcellerie et mettant en garde contre son utilisation. Notre époque n’en est plus à avoir peur des sorcières, mais la peinture qu’en fait Georges Lini est effarante. Tout commence par leur rire féroce et  inextinguible, celui d’Ingrid Heiderscheidt, de Louise Jacob et de Muriel Bersy, d’inoubliables créatures qui arrachent leur masque à la fin du jeu.

Drame épique sauvage, trop sauvage pour des écoliers,  ce « Macbeth » saisissant, intense, magnifiquement  mis en scène,  offre des performances verbales inoubliables, d’un style presque cinématographique. Mais le spectateur repart avec  en main la sagesse shakespearienne percutante qui  défie le temps et plonge ses racines dans une bouleversante humanité. De là peut être cet humus qui recouvre tout le plateau du théâtre du Parc et qui sert d’arène au déchaînement,  aux folies des hommes et des femmes. Cet humus d’où naît chaque génération humaine pour y retourner et y faire le lit des suivantes. Puisse l’humus proposé par Georges Lini, faire germer en nous plus de paix et plus de raison. La raison de  la présence cette chanson, qui germe  tout au bout du cataclysme, à peine murmurée par une  Anouchka Vingtier, sidérée par l’ampleur du désastre, juste avant que le rideau ne retombe sur les protagonistes comme un sombre couperet final … 

♪ Oh My Love ♪

 Oh my love

 Look and see

The Sun rising from the river

 Nature’s miracle once more

Will light the world…

La violence,  hélas,  comme l’humus, ne cesse de  se recycler à l’infini. Le ciel a beau envoyer le déluge pour laver le sang, ou souligner l’ignominie,  l’hubris  des hommes est  incommensurable et la soif de pouvoir est telle qu’elle emprunte  sans trop  de scrupules, les voies du meurtre, de la trahison, de la  barbarie viscérale érigée en art de vivre ou celui de mourir …à la guerre. Les parallèles avec notre actualité ne manquent pas.  « Pourquoi nous taisons-nous, quand cette affaire est la nôtre ? »

 De plain-pied au cœur de la folie.

 Si Georges Lini  a choisi la continuité de costumes  simples et médiévaux, il installe l’action dans un cadre aux contours contemporains, tel les coulisses d’un théâtre ou d’un studio de cinéma, dont le centre est occupé par une capsule hermétique dans laquelle trônent trois sœurs infirmières, qui ne sont pas sans rappeler Nurse Ratched, le cauchemar de Nicholson dans « Vol au-dessus d’un nid de coucous ». Nous sommes de plain-pied au cœur de la folie. Une boîte de Pandore dont elles peuvent sortir à leur guise pour répandre la mort et le poison. Les trois sœurs qui font le Destin dans leur habitacle trompeur, tissent inéluctablement le fil  sanglant de la malédiction qui pèse sur Macbeth. Et prononcent des phrases sibyllines, comme à la radio anglaise, en temps de guerre.

   

 Est-ce l’effet de la liberté créatrice? Du génie dramatique de l’auteur ? Du talent confirmé des artistes ?  Les artistes développent tous et sans frein, la richesse de leurs passions. Ils capturent la moindre émotion de la phrase ciselée, débarrassée de ses aspects vieillots. Ils sont filmés parfois, par un cinéaste, discrètement à l’affût. Se repaît-il de la violence ou est-il simple témoin? Des close-ups se projettent sur un écran géant. Plusieurs  scènes symboliques et  sans paroles donnent l’illusion d’un répit ou plongent dans l’horreur. Mais tous,  tirent tellement bien profit de leur texte, que  le spectateur se sent  pleinement engagé. Non seulement par le bouillonnement affolant du  texte adapté par Georges Lini,  mais par toutes les expressions des visages et le langage corporel constamment  aiguisé.

Tous en scène, tous témoins, en silence ou en paroles. Le casting rutilant navigue sur des déferlantes de mouvement et d’énergie créatrice.  Dans l’allégresse de victoires guerrières, Ross (Nicolas Ossowski) annonce à Macbeth que le roi l’a nommé  baron de Cawdor.  C’est Luc Van Grunderbeeck qui campe l’élégant roi Duncan. Banquo, c’est Stéphane Fenocchi que Macbeth voit comme une menace et fait assassiner. Mais les morts ne cessent de réapparaitre. C’est Lennox (Jean-Françoisn Rossion) qui annonce que dans la tourmente, Macduff a fui  en Angleterre. Il est joué avec brio par le pétillant  Didier Colfs. Macbeth a ordonné de saisir ses biens et fait assassiner sa femme et son fils. Une de ces scènes graphiques dont Georges Lini a le secret et qui reste inoubliable. Macduff jure de se venger,  rallie l’armée levée par Malcolm (Felix Vannoorenberghe) pour marcher contre Macbeth. Il est celui qui n’est pas « né d’une femme » d’après la prophétie. Thierry Janssen, toujours aussi brillant dans sa présence théâtrale,colle au  rôle de Seyton, dernier lieutenant fidèle de Macbeth. Daphné d’Heur, (qui d’autre qu’elle ?) est à la direction musicale, Jérôme Dejean à la création des lumières. Les dictions sont impeccables.   Frêle et sous des dehors d’innocence, Anouchka Vingtier aux côtés d’Itsik Elbazincarne l’hypocrisie brutale et le désir brûlant  de Lady Macbeth de se voir reine. Ses intentions sont transparentes. Sa force de persuasion et sa tactique  sont spontanées et  imparables. Elle s’emploie à  convertir au «Mal» Macbeth, un  guerrier loyal et courageux, ne lui laissant aucune échappatoire, pour assouvir sa dévorante ambition. Lady Macbeth appelle même sur elle la Violence personnifiée pour qu’elle neutralise « son état de femme! »

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Lady Macbeth connaît sa proie, mieux que lui-même ne se connaît et manie le sarcasme avec un art consommé, s’offrant charnellement en récompense. Il est cuit. Il est bon pour ouvrir les vannes de la sauvagerie et celles de l’acte prémédité. Itsik Elbaz et Anouchka Vingtier, qui nous  avaient  bouleversés dans « Hamlet », redoublent ici d’intensité dramatique. Lors du festin dantesque, Macbeth divague à la vue de Banco «  Que me fixes-tu, camarade ?» Itsik Elbaz possède à fond l’art du monologue. Il  excelle dans les rôles d’illuminés ou d’halluciné. Il est tiraillé entre les sentiments de devoir et de culpabilité, il oscille entre raison et déraison, il est lucide et  « ensauvagé » comme les chevaux  du  roi Duncan lâchement assassiné. Et profondément humain. « Ma mort ne rendra pas votre monde meilleur ! »

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Dominique-Hélène Lemaire 

Macbeth – Théâtrez-Moi ! from Théâtrez-moi! on Vimeo.

Photos: Jérôme DEJEAN

Au Théâtre du Parc Du jeudi 17 janvier 2019 au samedi 16 février 2019 02/505.30.40

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administrateur théâtres

Spectacle porteur et enchanteur, voici une authentique tour des vents!  La parole est au souffle épique, le récit est souffle, le souffle est la vie… On se laisse inévitablement entraîner, à part sans doute quelques récalcitrants, pourfendeurs de sophismes.  « Le porteur d’histoire » est une invitation chorale à réfléchir dans nos vies, à la part de rêve dont s’emparent tous nos récits. Et comme le texte le souligne, le récit, c’est la vie. Si vous choisissez la vie, vous choisissez le récit. Tout est fiction. Sur un ton plus grave,  « Et en ce monde, celui qui détient l’information, celui qui détient les clés du récit, celui qui sait mieux que les autres raconter une histoire devient le maître.» Cela, on l’avait déjà lu dans 1984 de George Orwell. Et George Orwell, on y est.


Alexis Michalik, le jeune auteur français primé en 2014 pour les  Molières du meilleur auteur francophone vivant et du meilleur metteur en scène de théâtre privé, s’explique : « J’ai choisi cinq acteurs : trois hommes et deux femmes; cinq tabourets, un plateau nu et deux portants chargés de costumes. Les cinq acteurs incarnent un nombre illimité de personnages fictionnels ou historiques. Au fil du récit, ils deviennent moteurs et instruments narratifs.» Quarante-cinq changements de costumes, de personnages, de cadre historique, de pays, de point-de-vue, contribuent à bâtir une tour légendaire d’histoires bondissantes,  où tout est relié. Elle se construit avec adresse sous les yeux émerveillés du spectateur. La pure fiction prend des airs de vérité car l’information est sans cesse croisée, vérifiée, historiée. Tout se tient comme dans une immense tapisserie, ou un vitrail, si vous n’aimez pas  l’image de la  tour.  La damnation de Babel en moins, car même langues et accents s’entrecroisent sans le moindre heurt ! Comme dans le Candide de Voltaire on est cerné par le rythme haletant des récits .

Deux femmes, Alia Ben Mahmoud, et sa fille Jeanne vivent dans un village perdu dans le désert algérien et reçoivent la visite d’un homme qui recherche l’hospitalité. Charmé par la découverte  de leur   incroyable bibliothèque, comme l’aède de l’Iliade et l’Odyssée, le visiteur  commence une histoire qui aiguise  d’heure en heure, leur curiosité. Elles aussi rapportent comment elles se sont  libérées de l’enfermement marital.  Une quinzaine d’années auparavant,  à l’occasion du décès de son père,  le narrateur a découvert dans une tombe abandonnée parmi des livres ensevelis, des carnets écrits entre 1820 et 1830 par une certaine Adélaïde de Saxe de Bourville…. Le jeu de piste est enclenché pour découvrir à travers l’écriture vertigineuse … des trésors d’imagination. S’offre alors  aux spectateurs, médusés à leur tour, une cascade de  perles de chorégraphie littéraire tant  mimée que  parlée.


La mise en scène impeccable par l’auteur lui-même,  transporte l’esprit entre ce village algérien de 2001, un coin perdu des Ardennes françaises,  le rêve canadien,  chez le pape à Avignon en 1348, à Paris, aux côtés d’Alexandre Dumas ou d’Eugène Delacroix, voire de Marie-Antoinette, et auprès de ceux de ceux qui firent de l’Algérie une colonie française récitant «  nos ancêtres les Gaulois » pendant plus de 130 ans… C’est tout un symbole de vie, cette quête du Graal, ce mystérieux calice  d’un arbre qui plonge ses racines dans un  monde matriarcal  aujourd’hui disparu, celui des mystérieuses  Lysistrates.   Le récit, serait-il l’antidote de la guerre ? Choisit-on la coupe ou le sabre ? The word or the sword ?  On rêve. Autre question, l’histoire, n’est-elle pas toujours  contée par les vainqueurs ? Le récit fait mouche, le coche est emballé, l’équipage, dont nous sommes, est en cavale imaginaire, quel que soit le bout par lequel on prenne l’histoire.


Ce tour de force narratif repose sur les épaules de 5 comédiens belges hors pair qui font jaillir l’étincelle du récit avec une adresse de souffleurs de verre.  Le tourbillon romanesque qui raconte les filles d’Adélaïde, est incarné par une sublime Shérine Seyad , un rêve de femme, et la très délicate Julia Le Faou. Il est  exhaussé  par la verve de  Nicolas Buysse le brillant lecteur des sources et professeur d’Histoire canadien, secondé par deux compères tout aussi créatifs et crédibles dans leurs rôles, l’un  en anti héros contemporain, interprété avec réalisme incisif  par Baptiste Blampain et l’autre, indispensable  cinquième larron de la feria, Allan Bertin, dans une valse de rôles jubilatoires dont   la flamboyance d’un Alexandre Dumas grandiose. La cohésion  des comédiens, la finesse de jeu font plaisir à voir, et mettent en évidence le lien qui unit tous les humains. Ces artistes, tour à tour, se prêtent au jeu, ravissent l’imaginaire, exaltent le pouvoir addictif de l’histoire et construisent cette tour des vents chorale dont la beauté apparaît à chaque détour,  gavée de verbe et d’éblouissantes pantomimes.


Dominique-Hélène Lemaire

  • Création
  • 15 au 25 janvier 2019
  • Théâtre Jean Vilar
  • Durée : 1h35

Mise en scène Alexis Michalik
Avec Allan Bertin, Baptiste Blampain, Nicolas Buysse, Julia Le Faou, Shérine Seyad 
Photo © Gregory Navarra Photographe 

Rencontre avec les artistes jeudi 24/01 

Introduction au spectacle vendredi 25/01 à 19h45

    

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SOUHAIT!

Je n'en peux plus de la pluie

Et idem des emmerdes...

Je n'en peux plus de cette vie

Où tant de joies se perdent!

Je rêve de ciel tout bleu

Pas d'illusions perdues...

Et désire que le mieux

Ne se perde pas de vue!

Je n'en peux plus des ans

Qui polluent le bien vivre

On ne perd pas son temps

Quand l'amour nous enivre...

Je ne suis pas insensible

Au malheur des oiseaux

Qui servent souvent de cible

Aux destructeurs du beau!

Alors, je veux rêver

Et y croire très très fort!

Et puis... tout oublier

Et vivre sans remord.

J.G.

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