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Spectacles

Un beau spectacle déambulatoire et …baroque : Le Bossu de Notre-Dame

  Quatrième année. Après les succès de La Guerre des boutons – Made in BelgiumLa Belle et la Bête et Alice au pays des merveilles au Château de Rixensart, le nouveau spectacle de Damien De Dobbeleer, librement inspiré de l’œuvre de Victor Hugo, devient un conte moderne, plein de fosses et bosses, à la fois édifiant et moqueur. Une distribution pleine d’allant y croise quelques sillages inattendus d’humour belgo-belge plutôt rafraîchissant. Et bien sûr, quelques flambées d’anachronismes. Certains tableaux s’inscrivent même dans l’esprit des œuvres satiriques de James Ensor.

 

Le Bossu de Notre-Dame du 8 juillet au 9 août 2025

Trois hommes tombent donc en extase devant Esmeralda, la libre bohémienne, et c’est bien là, l’origine de leur tourment : Phoebus, prêt à renier, malgré une déclaration passionnée en langue d’Elvis, Fleur-de-Lys et ses bruyantes copines d’enterrement de vie de jeune fille. Frollo, cette figure fort trouble, juge, censeur, prêtre, assassin ? Et cet être difforme, ce Quasimodo, créature solitaire abandonnée à la naissance, qui appelle tout de suite à la compassion.

Les thèmes sont clairs : haine, vengeance, jalousie, orgueil, cruauté, mépris… mais aussi la solidarité, la compassion, l’écoute. Un véritable kaléidoscope de sentiments humains.

L’échafaudage narratif est parfois un peu branlant, mais il y a de l’audace dans la démarche, du courage dans les intentions. Les traits d’humour critiquent sans détour les dérives de notre société et frappent juste. Il y a aussi quelques lenteurs, certes, mais les messages circulent dans une atmosphère tout-à-fait bon enfant. Après tout, c’est l’été — et le public vient pour s’amuser.

 Les enfants, c’est la surprise. Ils participent au spectacle avec une énergie magistrale. Si jeunes, et déjà si déterminés : ils déclament, jouent, bondissent, s’approprient le texte avec brio et naturel. Trois jeunes rois mages ? Peut-être. Mais surtout une source de lumière, d’espoir, et de joie de vivre.

Pause. Et si…

Si ce spectacle était une nourriture ?

Ce serait une planche apéro.

Un animal ? Une fourmi.

Une musique ? Le chant des misérables.

Un pays ? Celui où l’on n’arrive jamais.

Une plante ? Les simples du cloître.

Une boisson ? Le verre d’eau rafraîchissant.

Un véhicule ? Les ailes du désir.

Une addiction ? Les champignons.

Une fleur ?  La fleur-de-lys rouge.

Une cloche ? Celle du bonheur.

Et fi donc !  des m'atuvus, des tribunaux ecclésiastiques, des policiers en mal de puissance, des surtouristes en visite guidée dans la Cathédrale, de l’anglais de bâtons de chaises du latin de cuisine ! La critique est omniprésente, et c’est tant mieux.

Continuons. Le Bossu de Notre-Dame résonne comme un hymne sincère à la différence. Merci les tambourins !

C’est aussi une fresque cruelle et sombre où la bonté est rare. Quasimodo, reclus difforme, mais au cœur immense, émeut plus qu’il ne suscite le rejet. Hélas ce n’est pas son âme que l’on juge, mais son apparence. On l’a méchamment hissé en roi grotesque, on l’a célébré comme une figure de foire en folie… avant de le rejeter comme un monstre qui dérange. Car, dès le début, ce carnaval cruel – cette inversion institutionnelle des normes – révèle avec brutalité le cœur insensible d’une société qui préfère le spectacle à la vérité, la norme à la nuance.

Et pourtant… tout au long du spectacle une main païenne ne cesse de se tendre. Celle d’Esméralda, libre et lumineuse, elle qui reconnaît en Quasimodo un frère d’exclusion et ne rêve que de Justice, condamnant avec force trucages et autres mascarades ! Marginalisée elle aussi, traquée pour ses origines, elle incarne la résistance. L’insoumise. Celle qui défie les hypocrisies.

Au diable les champignons ! Face à Frollo, incarnation glacée de l’ordre implacable, Esméralda danse et devient flamme et lumière. Elle sauve Phoebus avec ses herbes, elle ne sauve pas Quasimodo mais dans une scène inoubliable, par sa voix, son chant et sa danse, elle l’humanise, pour lui-même et aux yeux du monde. Le vrai miracle qui passe peut-être inaperçu.

En fin de compte même ce vrai roi titubant, ce maigre roi Louis XI, ce fondateur du royaume de France, haï par son propre peuple, appelle, lui aussi à notre compassion. La mise en scène souligne son air perdu et désespéré ! Quel triste sire, si fragile, sous le poids de sa gigantesque couronne ? Écrasé par sa fonction ? Qu’il est pathétique, le pouvoir en quête d’absolutisme ! Et si tristes, ses guerres ravageuses…

Mais si drôles les apparitions du piaffant cheval gris perle ! Les enfants …adorent !

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour le réseau Arts et lettres

vu le 25 juillet 2025

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INFOS PRATIQUES

Distribution

PRODUCTION, ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE : DAMIEN DE DOBBELEER
PRODUCTION ET COLLABORATION ARTISTIQUE : MELISSA LEON MARTIN
COLLABORATION DRAMATURGIE : SELMA ALAOUI
COLLABORATION ÉCRITURE : GERNOT LAMBERT
ASSISTANTE ARTISTIQUE / PRODUCTION : ROMANE GAUDRIAUX

ACTEUR.ICE.S : SARAH BER (ESMERALDA), BENJAMIN BOUTBOUL (QUASIMODO), DIDIER COLFS (FROLLO), NICOLAS KAPLYN (PHOEBUS), ERICO SALAMONE (LE ROI), AURELIE FRENNET (EDMONDE), PHILIPPE Brion, EDOUARD DIONNET, SEBASTIEN FILIPOZZI, EMILIE GRECO, RAPHAËL MEDARD, MARGAUX MONARD, MATTEO SALAMONE (JEHAN), MARIE TECK, Elise Villance

DANSEUSES : ARMELLE EYENGA, MAYLIS VITRAC
ACTEUR.ICE.S ENFANTS : ZAIA BOUTBOUL, THEA DE BOECK, OSCAR FRANEAUX-LEROY, MARGOT LARUEL-WEBER, JOANNE MARTENS, Tibère de Wilde d’Estmael

SCÉNOGRAPHIE CONCEPT : BENJAMIN MUZART, JULIA RENAUDOT
SCÉNOGRAPHIE RÉALISATION : CAROLINE LUMIA, Anatole Edelsztein, melissa Gaurat, louise Dupont

COSTUMES, MASQUES ET ACCESSOIRES : MARIA SPADA & AURÉLIE WEBER
ASSISTANT COSTUMES, MASQUES, ET TISSU SCÉNOGRAPHIE : BAPTISTE ALEXANDRE
STAGIAIRES COSTUMES : CLOVIS BRENEZ, NATHALIE VIALARION

CONSTRUCTION TECHNIQUE : PIERRE DURDUR, PHILIPPE BREMS
MAQUILLAGE : INÈS INFANTI, Florence Jasselette.
CRÉATION LUMIÈRES : JEROME DEJEAN
CRÉATION SONORE : LAURENT BEUMIER

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Orfèvrerie française...

Paris à Bruxelles au Centre Culturel d’Auderghem chez André Baccichet. Il a choisi « La leçon de danse », une œuvre de Marc Saint Germain (« Dancing Lessons ») .  A l’affiche, Andréa Bescond, réalisatrice du film « Les chatouilles »  doté de plusieurs  nominations bien méritées aux César  2019.  Et le comédien chevronné Eric Métayer. Leur mise en scène d’une belle force à la fois dramatique et comique, creuse finement   le terrain de la sensibilité commune pour mettre comédiens et public sur une même longueur d’ondes.  

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 Dans le même immeuble,  deux fusibles de même voltage se rencontrent, cela fait des étincelles, avant de … filer doux ! Ils s’appellent Senga et Adémar. Voilà vous savez tout.  Dans cette agréable comédie néoromantique, les larmes deviennent des éclats de rire et on touche  à la fibre de l’humanité. Ce fil que tiennent les moines bouddhistes en guise de prière…

Le (vieux) garçon est autiste Asperger, la (jeune) danseuse est menteuse à en mourir. L’alternance de comique et de tragique, ne fait pas perdre l’objectif : le bonheur sans paroles. La danseuse est estropiée et peut sans nul doute faire une croix sur sa carrière, mais refuse la réalité. L’ Asper ne respire que les statistiques, prend tout au premier degré. Il est prof de sciences et ne supporte pas qu’on le touche. Or, il va être confronté à une soirée donnée en son honneur où il sera obligé de danser! Les travaux d’approche sont hilarants, la fille, au début récalcitrante, bloquée dans le désespoir d’une vie ratée, finit par s’intéresser aux charmes de la pédagogie, et l’affaire est lancée, elle lui apprendra à danser!


Chacun par petites « touches » finit par changer la vie de l’autre. Elle calibre si bien son élève qu’elle gagne son tic : l’agitation frénétique des doigts de la main gauche. Ou bien c’est juste l’Emotion.  On assiste de part et d’autre, aux manœuvres subtiles pour apprivoiser et réparer l’Autre. Le moteur, c’est la Compassion. Comme chez les bouddhistes ; la Force (la Volonté), le Courage la Persévérance.

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Humour à volonté pour cette pièce au ton poétique et drôle. Les contrastes entre la grâce féminine malgré une jambe dans une attelle et la disgrâce du physique de l’intellectuel  enfermé dans une tour d’ivoire,  font rire une salle conquise qui repart avec le sourire… Le bouddhisme encore ? Quelques touches de yoga aussi, pourquoi pas ?  Puisque la fille se met sur la tête pour dégeler l’hibernatus… Des surprises, par paquets, comme des claques de la Vie qui gagne son pari !  Un rituel d’Espoir et de Bienveillance. A voir. A faire?  De toute urgence.


Dominique-Hélène Lemaire

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Mise en scène : Andréa Bescond et Eric Metayer
Avec : Andréa Bescond et Eric Metayer
Adaptation : Gérald Sibleyras
Décors : Olivier Hébert
Costume(s) : Carole Beaupoil
Lumières : Jean-Yves Desaint-Fuscien
Musique : Vincent Lustaud


Du mardi 22 janvier 2019 au samedi 26 janvier à 20h30 et le dimanche 27 janvier 2019 à 15h au Centre Culturel D’Auderghem

Boulevard du Souverain 183, 1160 Bruxelles 02 660 03 03

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