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vie (41)

administrateur théâtres

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes deboutChute libre vers la liberté?

Elles jouent sur un plan incliné entre les étoiles.

Dominique : Pourquoi êtes-vous entrée chez moi ?

Anna : La porte était ouverte.

Dominique : Pourquoi êtes-vous entrée dans l’immeuble ?

Anna : La porte était ouverte.

Dominique : Et vous cherchez quoi ?

Anna : Je cherche rien.

Dominique : Vous avez froid ?

Anna : Non.

Dominique : Vous avez faim ?

Anna : Non.

Dominique : Vous avez peur ?

Anna : On a tous peur.

 Que se passerait-il si un beau jour,  disons, un très beau soir,  vous retrouviez dans votre appartement ou dans votre maison, une personne inconnue  qui vient de s’éveiller sur votre moquette ? L’exercice de style que Fabrice Gardin prend par les  antennes, germe  en un dialogue extraordinaire entre absurdité et réalités. Il démontre la puissance et l’urgence  de la curiosité qui tous nous anime, malgré les barrières érigées par la société. Curiosité de soi et des autres. Voyage en huis clos. Présence à l’Autre.

Dominique : Tu viens de quelle planète ?

Anna : Celle du cœur.

Dominique : Tu vas me faire souffrir longtemps ?

Anna : Ça dépend de toi.

Dominique : Tu ne serais pas un démon quelquefois ?

Anna : C’est quoi, ta définition du démon ?

Dominique : Un machin qui dit des vérités et force les gens à se regarder dans un miroir.

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Marie-Noëlle Hébrant incarne Celle du dedans: une jolie femme mûre – surtout pas vieille – bien sapée dans une ample robe moirée à godets rehaussée d’une veste moulante dans le même tissu. Elle est blonde, coiffure au carré, et porte des souliers corail à talons confortables.  Plus que tout, elle est  restée fixée en admiration pour son défunt père qui lui a filé son  immense fond de culture. « Je crois qu’on décide pour vous, dans la vie… » Elle a fait vaillamment tout le parcours de combattante jusqu’au doctorat en histoire de l’art et a gagné la reconnaissance des pairs. Elle voyage, prisonnière de l'engrenage,  elle est plusieurs fois commissaire d’expositions, vit dans les musées, mais regarde rarement au fond d’elle-même. S’aime-telle même ? Qui aime-t-elle? Quelqu’un l’aime-t-elle ? Et où se cache son cœur?   


Camille Dawlat… incarne Celle du  dehors: une intruse, très curieuse elle aussi… Une Shéhérazade à l’écoute. Mais où est le sac ? Elle n’en n’a pas. Elle porte des bas en résille noirs, des bottines ouvertes, une robe courte en dentelle indigo et une veste polaire noire mangée par une  immense chevelure de sirène Sicilienne piquée d’une rose pourpre. Elle est du genre grand tournesol, au sourire de braise coiffé  d’yeux  flamboyants.  En robe blanche, et le cœur sur les lèvres,  elle a des  intentions d’ange.

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Mais bien sûr les travaux d’approche diffèrent  autant que  les dehors et les dedans… Les « tu » et les « vous » se mélangent entre les quelques blancs. Les verres trinquent.   Le texte s’allume, brille, frémit, rougeoie, poudroie, reprend, s’enflamme, resplendit et s’évanouit dans l’énigme la plus profondément obscure. La vie ne sera plus jamais la même après cette nuit d’étranges soleils et de rencontre brûlante. Il suffit d’une fois, sur toute une vie… de boire de ce vin-là, pour sourire à vie!  

Dans ce spectacle beau comme un impromptu, ouvert comme un livre, fertile comme une poignée de graines,  le public s’est passionné pour tout ce dévoilement d’humour, d’ironie et de vérités en filigranes exposées avec tant d’ardeur et de pudeur, à travers un jeu très subtils d'interrogations, de regards, de silences et de postures magnifiquement étudiées. 

DESTIN  de FABRICE GARDIN

Du  20/04 au 06/05 - Du  mercredi au samedi 

THEATRE DES RICHES-CLAIRES

Rue des Riches-Claires   24 - 1000  Bruxelles

Infos Réservations : 02 / 548 25 80

Avec: Camille Dawlat & Marie-Noëlle Hébrant

Scénographie et costumes : Lionel Lesire

Lumières : Félicien  van Kriekinge

Décor sonore : Laurent  Beumier

 Ecriture et mise en scène : Fabrice Gardin

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administrateur théâtres

 War and Judgment on Earth facing …Eternity

 

Première mondiale à la Cathédrale des Saints Michel et Gudule : voici l’accrochage d’une impressionnante tapisserie sur le livre de l’Apocalypse (exposée du 28.04 au 15.06 2017)

20 ans de préparation

36 m de long, 3 m de haut 

22 chapitres de l’Apocalypse 

14 tapisseries

240 couleurs différentes de fils

3 éclairages différents

Jusqu’au 15 juin, la cathédrale de Bruxelles accueille en première mondiale la « Tapestry of Light » de l’artiste australienne Irene Barberis. Elle fera ensuite le tour des musées et cathédrales de UK et d’Europe. L’accès est gratuit.

Sur 36 mètres, c’est tout le livre de l’Apocalypse qui est évoqué en 14 pièces tissées en Belgique. Cette tenture est le résultat de plus de 10 ans de recherche technologique et artistique.

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Irene Barberis est une artiste australienne munie d’un doctorat,  enseignante, chercheur et conférencière 
à la University RMIT School of Art. Elle est la directrice fondatrice du «satellite» de recherche internationale
d'art Metasenta ®, le Centre mondial pour le dessin. Elle est co-directrice de la Galerie contemporaine
Langford120 à Melbourne. Elle donne des conférences sur la peinture dans le programme School of Art
de Hong Kong à Hong Kong Art School et a été critique internationale pour le « Rome Art Program »
basé à New York pendant 3 ans.

 

 Elle a lancé de nombreux projets artistiques internationaux en collaboration avec des artistes et des institutions au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Moyen-Orient et en Extrême-Orient, organisant d'importantes expositions à travers le monde. Madame Barberis dirige les publications de Metasenta Publications, une initiative d'édition internationale pour artistes, architectes, poètes et designers.

 

 En tant qu’artiste d'installation et de nouveaux médias, elle a organisé plus de quarante expositions individuelles en Australie et à l'étranger et a participé à quatre-vingt expositions groupées.  Elle est impliquée  dans de nombreuses collections publiques et privées, y compris la Collection Sol Lewitt, à New York. Irene  se consacre également à l’art  dans les espaces publics et remporté de  prestigieux projets  en Australie et au Royaume-Uni.

 

Née à Chiswick, en Angleterre, en 1953  elle déménage en Australie en 1956. Elle  grandit  dans la campagne rurale de Victoria, suit des cours de  ballet à l'âge de trois ans,  forcée d’abandonner après une blessure à l'âge de neuf ans. Après un diplôme d'études supérieures au Collège victorien des arts de Melbourne, elle reçoit la bourse 1979 de Keith et Elizabeth Murdoch de la VCA. Irene Barberis  vit et travaille  à Paris pendant trois ans,  et  revient en Australie en 1982 où elle épouse le sculpteur australien Adrian Page en 1984.  Elle  termine  un MFA au Collège victorien des Arts, à l’Université de Melbourne en 1994 et un doctorat sur «Éléments abstraits et figuratifs de l'apocalypse et ses représentations» en 2000.

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En effet, quand en 1998,  l’artiste découvrit et tomba en extase devant   …la Tapisserie de l’Apocalypse à Angers, elle eut un choc et décida de relever un défi vieux de 500 ans.  Dans la « Tapestry of Light », son œuvre spectaculaire qui  représente un travail de près de 10 ans, l’art de la tapisserie d’antan selon les techniques des Gobelins se voit  réinterprété grâce aux progrès récents de l'activité photonique à l'échelle nanotechnologique. On sait que les manuscrits et les tapisseries utilisant des techniques anciennes offrent différents degrés dans l'éclat de leurs pigments: qualités qui ont changé, à  notre époque contemporaine, en concepts scientifiques de teinte, de saturation et d'intensité. Dans La « Tapestry of Light », il y a une rencontre  troublante. L'art et la science de la lumière sont explorés du point de vue de la collaboration entre un artiste pratiquant  qui interprète l'histoire de l'illumination de l'art dans un contexte contemporain et  le scientifique qui s'intéresse aux matériaux et aux systèmes photoniques. Irene Barberis joue sur les  croisements de lumières de sources différentes pour mettre en évidence la dramatisation de l’expérience spirituelle ou poétique. Il  y a un  recours conscient aux jeux de  lumière naturelle,  de lumière phosphorescente, fluorescente, luminescente, celle induite par rayons ultra-violets et d’autres techniques hautement sophistiquées fait partie de la ré-imagination de l’œuvre d’art. Celle-ci, selon les mises en éclairage, dévoile des aspects particuliers « mis en lumière »   au sens propre, et des profondeurs mystérieuses. Il y a peut-être aussi, qui sait,  l’effet de la lumière spirituelle qui induit l'action ou l'état de grâce…

   Photo de Dominique-hélène Lemaire. 

Disons en passant, que cette nouvelle alliance de l’art et de la science  constitue  un symbole  de taille : elle présente une innovante proposition de paix entre  spiritualité et recherche scientifique qui s’unissent dès lors  dans  une recherche commune du mystère de la perfection.  La « Tapestry of Light »  relie  l'Art et la Science de la  Lux, Lumen, Illumination et le Photon. Il faut savoir que cette tapisserie (36 m de long sur 3m de haut)  a été  tissée en Belgique en 2014,   aux ateliers de  tapisserie de Flandres, ceux qui  ont notamment fabriqué  des pièces majeures de grands artistes   tels que Chuck Close (Etats-Unis),  Grayson Perry et Craigie Horsfield (Royaume-Uni).

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En effet, deux principes  sous-tendent la démarche novatrice de l’artiste : Einstein établissait clairement «le mystère comme l'origine commune de l'art véritable et de la vraie science», tandis que le philosophe allemand Karl Kraus note que «la science est une analyse spectrale. L'art est une synthèse légère ».  Conçue et orchestrée par une femme, cette incomparable  « Tapestry of Light » rejoint donc  la lignée d'œuvres d'art qui mettent en scène les textes de l’Apocalypse.

 

"Cette tapisserie sur l'Apocalypse parle de la fin du monde, mais aussi de la vie après, d'une ville future, parce qu'il y a beaucoup de choses qui se passent après la fin du monde que l'on connaît", commente Irene Barberis. "L'idée d'une fin à ce monde est avec nous à chaque fois qu'on lit un journal: l'environnement, les guerres, les réfugiés... Mon travail porte sur la guerre, mais aussi sur l'espoir, la vie et l'éternité. Il y a une transition de la réalité que l'on connaît aujourd'hui à une autre réalité. Mon message au public est un appel à la prudence, car ce que nous expérimentons aujourd'hui est l'Apocalypse, mais il y a aussi de l'espoir.

 L’image contient peut-être : plein air

 

On pourrait passer des heures à analyser les  mille et un détails de l’œuvre qui illustre les 22 chapitres de l’Apocalypse selon Saint-Jean, tant le foisonnement des  symboles bibliques  et  les connotations artistiques,  faisant allusion à  500 ans  d’histoire de l’art occidental abondent.  Les références fourmillent : elles sont issues de vieux manuscrits (Beatus de Silos 1109), elles  se greffent sur des œuvres anciennes de Giotto, Dürer, Le Greco,  les 21 images de L’Apocalypse d’Angers, et l’art médiéval.  Le choc des images créées par cette  humaniste des temps modernes  avec celui des paroles bibliques  entrelacées est fait pour projeter de nouvelles illuminations.  Des détails humoristiques ou parodiques de la  vie domestique moderne courent en filigrane tout le long de l’œuvre : nous sommes des êtres réels de chair et de sang se nourrissant le matin de céréales et de lait… ou du moins dans les pays anglo-saxons.  On déambule en commençant à gauche du chœur pour faire le tour de celui-ci et  revenir  vers le point  de départ. L’Alpha et l’Omega.

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Dès la première  tenture, on est pris dans une sorte de tornade artistique envoûtante, une tempête de mots, de couleurs et de fibres  pour se  glisser, pas à pas, mot à mot, point par point  vers le règne de l’abstraction et du mystère.  Si beaucoup de scènes évoquent la folie humaine sauvage, et prévoient même la mort des océans qui se mettent à brûler, la création de cette œuvre monumentale  fait partie d’une progression,  à la façon du roman anglais allégorique The Pilgrim's Progress from This World to That Which Is to Come de John Bunyan, publié en 1678. 

C’est une  recherche très humaine  de partage et d’illumination, soutenue par  le pari de la  confiance et la foi en l’Espérance transmise par les différents textes bibliques. C’est à la fois le tissu de nos rêves, celui de nos liens, celui de nos espérances.  La dernière image de l’œuvre présente une synthèse imaginaire de la perfection : la Jérusalem transparente sous forme de diamant imaginaire, synthèse de toutes les perfections artistiques, scientifiques, mathématiques et spirituelles. Un nouveau rêve d’alchimiste?  La pierre philosophale d’une alchimiste en l’occurrence! Sa visite commentée  à 10 heures,  ce 29 avril 2017, a été un  extraordinaire moment de grâce, un lumineux accompagnement vivant,  joignant l’alchimie du verbe  à celle  du geste. L’aboutissement  de l’épopée picturale est un message de paix et d’espérance saisissant,  célébrant la  lumière sans laquelle il n’y a pas de vie. Une demi-heure plus tard  Irene, cet ange artistique d’une  incroyable envergure, et d’un talent éblouissant rejoignait l’aéroport…

L’image contient peut-être : 1 personne, debout et plein air

 

https://www.rmit.edu.au/news/newsroom/media-releases-and-expert-comments/2017/apr/art-meets-nanotechnology-meets-the-apocalypse

 

https://www.tapestryoflightproject.com/

https://www.facebook.com/media/set/?set=oa.1338680426212399&type=1

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administrateur théâtres

Image may contain: 1 person, sitting, child, table, shoes and indoorTempête dans un café. Cela se joue dans l’arrière-salle d’un café parisien, dans un décor et des costumes de Lionel Lesire. Imaginez un jukebox et des sofas et table basses faits avec des palettes de récupération. Un grand mur de briques blanches et une fenêtre pour le temps qu’il fait. Elles sont belles, les comédiennes d’ "Un temps de chien", une comédie contemporaine de Brigitte Buc ! Naissance de vies de jeunes femmes ? Joyeux et délirant comme un enterrement de vies de jeunes filles.

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 Avec Sophie DelacolletteCécile Florin and Christel Pedrinelli et Fred NyssenImage may contain: 3 people, people sitting

La mise en scène de ce texte bien rythmé est signée Fabrice Gardin. Dehors : la pluie, la neige, les giboulées. Dedans : le chaos de vies sous pression qui explose sous le regard narquois du garçon de café misogyne mais compatissant (Frédéric Nyssen) qui a eu de nombreux déboires avec les femmes et n’est pas de bonne humeur, aujourd’hui. Big Bang bénéfique, car au fur et à mesure des partages gourmands de ces commensales fortuites et bavardes, le monde se redessine autrement, grâce à l’humour !

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Hélène (Christel Pedrinelli) est la wonderwoman débordée par son boulot haut de gamme et sa famille égocentrique. Un optimisme forcené l’aide à gérer, ou presque. Loulou (Sophie Delacollette) est la jolie bringue, mère célibataire, craquante de charme, travaillant dans un magasin de lingerie. Elle n’aime que son fils, et lui donne tout ce qu’elle-même n’a jamais reçu, étant une enfant de la Ddass, brinqueballée de famille d’accueil en famille d’accueil. Après des tas d’aventures ratées, Gabrielle (Cécile Florin) est seule, méfiante et paumée. Au cours du huis-clos les regards se mesurent, se comprennent ; les cœurs fondent, les rancœurs crépitent et les langues se délient. De chiens de faïence, elles se changent en saint-Bernard et vont se solidariser à vue d’œil, à coups de bonne chère et d’Armagnac. Crises de nerfs, burnout, tout y passe avec des uppercuts bien assénés sur les maux du siècle. Quelle meute ! On fête un non anniversaire délirant, décidément, le meilleur de leur vie. Elles sont hors du temps : elles dansent, elles fument, elles s’éclatent sans la moindre honte ! Elles prennent le bon temps à bras le corps. Le peps et le champagne coulent à flots, le garçon de café est atterré et finit par fuir les lieux, non sans les avoir enfermées par erreur ! Et la fin… justifie les moyens, à vous de juger ! 

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http://www.trg.be/saison-2016-2017/un-temps-de-chien/en-quelques-lignes__7004

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administrateur théâtres

« Comment je fais, avec ta mort, sans toi ? » Adèle pleure sa grand-mère Maria. Une femme immense, « au large de l’amour, posée sur l’autel de la mer… » comme le dirait Brel !12273200888?profile=original

Comment ne pas tomber immédiatement amoureux de la comédienne, de la jeune enfant bâtarde, de la jeune femme en quête de réponses, de sa grand-mère disparue, de son ténébreux amoureux voyageur, de ce village naufragé aux confins des terres, de ces embruns de vastes mers, de ce cœur féminin et vaillant qui bat à travers tout cela et ne rêve que d’indépendance ?

Nous voulons parler d’une histoire d’amour, de ce qui s’imprime dans le corps. Parler des choix de vie, des tournants, des rêves, des passions, de l’imprévu. Nous sommes faites de nos héritages et de ce que nous voulons devenir.

Le personnage d’Adèle apparaît à la croisée de ces chemins, entre deuil, projets et naissance.

Le texte de Veronika Mabardi a du souffle et la langue est primesautière. En marche sur le fil de la vie, sur l’écume des jours, il fait œuvre de transmission et de filiation. Le rythme d’interprétation d’Agathe Detrieux est une sorte de perfusion rafraîchissante continue, d’une fluidité parfaite, aux sonorités marines. Et au cœur des failles, entre les rocs du souvenir on voit briller les feux de cette histoire emblématique, l’histoire de cette pirate rebelle des années 1720, Anne Bonny. Une énergie fondatrice, qui autant que le personnage de la grand-mère, devenu, lui aussi légendaire, a fabriqué l’étoffe dont la jeune Adèle est faite. Cette toile de marin, à toute épreuve ! Rien à voir avec l’écharpe de Pénélope !

On pourrait écrire: « Ce à quoi elle croit, est lié à un attachement, et à une personne : Maria. Son point d’ancrage. Dans cette croyance, elle va pouvoir soutenir quelque chose qui, à son tour, la soutiendra et qui continuera à vibrer, bien après la disparition des êtres… » si on jouait avec les mots de Christian Bobin à propos d’Adèle. Sur la route noire du spleen, se profilent ses souvenirs, qu’elle rallume, patiemment, comme une fée ou une sorcière. Les grand-mères ne sont-elles pas toujours un peu les deux ? La jeune femme trimbale dans une carriole improvisée, tout ce qui a fait son enfance dans le village de bord de mer en Armorique : du moulin à café, au châle, à la mouette rieuse, aux paniers, au tabouret de cheminée ou de prairie, aux boîtes à malice, aux livres rescapés rouge et or, aux lampes de nuit, en fleurs ou en guirlandes, le tout arrimé en un énorme baluchon.

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Est-ce un cerveau gigantesque et mystérieux qui est juché sur le tricycle bleu ciel…ou un paquet de tripes soigneusement ficelé sur un trois roues, mère, fille et petite-fille… ? Et cela roule, sur les pointillés de la vie avec des arrêts sur image époustouflants de vérité, poudrés du plus pur bonheur. N’oubliez pas d’enrouler le cordage : ce lien qui lie la petite fille à sa grand-mère est indéfectible ! A l’encodage ! « Voici venu le temps de vivre. Voici venu le temps d’aimer » Encore Brel !

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Le message de la grand-mère tutélaire, elle l’assimile par petites goulées comme des gorgées de rhum, en fier matelot qu’elle est. Et quand cela descend dans le ventre… comme cela fait du bien ! C’est dans ce ventre que s’arriment et l’amour et la vie. Elle a tout compris. Elle est prête. « Laisse faire ton corps, Adèle ! » « Descends dans ton ventre, pirate ! » entend-elle les vagues lui dire ! Elle réplique, complice... Sois libre, mon enfant, comme le vent…

Ce spectacle ? Tu rigoles ou quoi ? Il vous envole et il vous envoie des paquets de mer, il vous sale du sel universel qui se mêle intimement à la vie et à ses embruns. Une bouteille à la mer qui arrive à bon port !

Un texte de Veronika Mabardi
Mis en scène par Patricia Houyoux
Avec Agathe Détrieux
Scénographie : Chloé De Wolf (Collectif Marvayus) 
Création lumière : Renaud Ceulemans
Assistanat à la mise en scène : Laure Tourneur...Le texte de la pièce est édité aux Éditions Émile Lansman.

Crédit Photos: Maxime Pistorio

Une coproduction du Festival Royal de Théâtre de Spa et du Théâtre des Riches-Claires - Remerciements à l’Infini Théâtre et au Centre Culturel d’Auderghem.

Du 10 au 26 novembre
Le mercredi à 19h
Du jeudi au samedi à 20h30
Lundi-Théâtre : le 14/11 à 20h30
Petite Salle

Infos et réservations : 02 548 25 80 - www.lesrichesclaires.be.

https://lesrichesclaires.be/une-rencontre-de-femmes-une-rencontre-de-pirates/

https://journaladele.wordpress.com/

http://www.comedien.be/agathedetrieux

 

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administrateur théâtres

Les « Petits lieux », créateurs de création, vous les connaissez à Bruxelles ? Sûrement que les noms suivants vous évoquent quelque chose : L’Arrière-scène , L’Atelier de la Dolce Vita, Le Cabaret aux Chansons, La Ferme de la Dîme, Le Théâtre de la Flûte Enchantée, Le Jardin de ma soeur, Le Petit Chapeau Rond Rouge, La Soupape, Le théâtre de Toone, qui n’est pas immense, et ? Le Théâtre littéraire de la Clarencière ...

http://www.laclarenciere.be/laclarenciereORIGINE.htm

Extrait d’une critique : « L’idée de départ était de mettre en scène une rencontre improbable entre intellectuels du XVIIIe siècle... Si le sujet peut faire peur à ceux qui ont gardé un mauvais souvenir des cours de philo, qu’ils se rassurent. Ce patchwork de textes et d’anecdotes savamment compilés touche le spectateur droit au coeur (et à la Raison). L’humour grinçant et la fausse légèreté qui règnent sur scène permettent à tous, adolescents comme adultes, d’aborder cet univers d’esprit et de réflexion des Lumières. Les talentueux… habilement mis en scène par …  sautent d’un personnage à l’autre avec une spontanéité assez déconcertante et procurent au spectateur une subite envie de (re)plonger dans les oeuvres des grands penseurs… »

Mais tout ceci pourrait subitement s’arrêter en juin 2017. Ne laissez surtout pas faire….

 

Les « Petits lieux » de programmation culturelle, ce sont des initiatives privées d’intérêt général. Elles sont nées de l’enthousiasme d’un ou plusieurs passionnés qui ont mis leur énergie au service d’autres citoyens - spectateurs et artistes -, ces structures atypiques font partie intégrante du tissu culturel de la Communauté française. Celle-ci les reconnaît sous le vocable assez flou de « petits lieux de programmation ou de diffusion ». Ils sont pour les artistes des tremplins vers une reconnaissance à grande échelle et des occasions de tourner un peu partout, avec un cachet assuré. L’accueil y est particulièrement chaleureux, l’ambiance conviviale et la proximité favorise la rencontre. Le public - qui ne se rendrait peut-être pas ailleurs et qui dépasse de loin le public local -, se presse à leurs portes pour découvrir avec bonheur les « coups de cœur » de ces « passeurs de culture » et partager leurs émotions. Ces petits lieux proposent une autre manière de vivre la culture et participent au renforcement du lien social. Les médias nationaux ne répercutent jamais leurs activités. Ces petits lieux ne disposent d’ailleurs pas de moyens promotionnels. Par contre, les médias spécialisés ou locaux leur consacrent souvent de larges espaces. Malgré les difficultés, ils réussissent à se maintenir parce qu’ils partagent une envie, un besoin : celui d’une culture à visage humain, loin de tout décor d’apparat, effet de mode ou manifestation de prestige.

 Hélas aujourd’hui, au théâtre de la Clarencière, l’humeur est sombre pour ne pas dire désespérante car il apparaît que  son infatigable directrice,  Fabienne Goovaerts,  ne pourra sans doute pas organiser sa saison  complète. Elle s’explique : «  Depuis 17 ans le petit théâtre de la Clarencière accueille les jeunes artistes issus des écoles d'art dramatique mais également les compagnies qui souhaitent créer un nouveau spectacle.
Depuis toutes ces années nous œuvrons avec passion pour maintenir la qualité et l'accueil dans des circonstances toujours difficiles avec un maigre budget.
Mais depuis 4 ans toute subvention de la Fédération Wallonie Bruxelles a été totalement supprimée. Et nos difficultés n'ont fait que s'accentuer. »
C’est pourquoi elle ose courageusement aujourd’hui faire appel à vous tous, politiques, institutions, privés, toute personne pour qui la transmission et la création font sens. Ecoutez son appel et engagez-vous à l’aider financièrement comme elle vous en conjure ! Voici la suite de son message, et je joins notre voix à la sienne :
« C'est pourquoi aujourd'hui, forts de notre expérience et toujours avec le même désir de création, nous avons décidé d'entamer un processus de crowdfunding auprès de Kisskissbankbank.

KissKissBankBank : Pour que vive en harmonie le théâtre de la Clarencière en 2016-2017


Nous nous permettons donc de venir vers vous pour vous proposer ce projet participatif afin de maintenir notre salle et l'accueil avec les résidences et les créations bruxelloises.
Nous n'avons jamais demandé aucun soutien et nous espérons vivement que vous répondrez " présent " à cette demande de partenariat.

Pour que vive la Clarencière et, que Fabienne Govaerts  puisse continuer les projets qui ont  donné du sens à sa si  généreuse  vie d’artiste!

Pour que continue la même dynamique d'accueil et de création avec le même enthousiasme, la même qualité et la même Joyeuseté !

Nous comptons sur vous et déjà vous en remercions chaleureusement car toute participation aussi infime soit elle apportera une énergie complémentaire à notre élan.

Au plaisir de vous accueillir pour cette nouvelle saison 2016-2017 dont nous formons le vœu et osons espérer qu’elle ne sera pas la dernière. »

 

                                                            Si la plupart des opérateurs culturels sont salariés, les artistes et les responsables de petits lieux ne le sont pas et partagent les mêmes problèmes de statut et de précarité. Pensez-y et agissez !  L’étape suivante pour nous tous, ses partenaires de cœur et d’esprit, c’est A G I R !  

C'est un havre de paix aux passions tourmentées
Du coeur, de la sueur donné par des âmes étoilées
Ca fait d'une cave voûtée un vaisseau déchaîné
Sur l'océan des mots, cinglant vers la beauté

Il n'y a ni fausses stars, ni vaines prétentions
Rien que des artisans, des faiseurs d'émotions
Qui allument au couchant des milliers de lampions
Et font cogner une heure nos âmes à l'unisson

C'est un petit théâtre en plein coeur de Bruxelles
Auprès de l'église, comme protégé par Saint-Michel
On s'y retrouve ensemble, le soir, entre fidèles
Nos spectacles chevauchent au-delà du réel
Les rêves jamais ne verseront dans l'ornière
Puisque Fabienne est là, on aime la Clarencière

Entrez public, entrez badauds, entrez chalands,
Vous trouverez ici bien plus que du talent
Au bout de la soirée, quand nous boirons une bière
Vous comprendrez pourquoi on aime notre galère

Allons, c'est l'heure, il faut descendre l'escalier
Hugo, Musset sont soigneusement couchés
Les retardataires, Geoffrey, sont enfin arrivés,
Monte la lumière, les comédiens viennent jouer

C'est un petit théâtre en plein coeur de Bruxelles
Auprès de l'église, comme protégé par Saint-Michel
On s'y retrouve ensemble, le soir, entre fidèles
Nos spectacles chevauchent au-delà du réel
Les rêves jamais ne verseront dans l'ornière
Puisque Fabienne est là, on aime la Clarencière

KissKissBankBank : Pour que vive en harmonie le théâtre de la Clarencière en 2016-2017

 

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Voyage en eau troublée

 

J’ai pris place, pour quelques années, dans cette chose de peau et de poils, d’os et de sang et de muscles noués.
Je l’ai camouflée pudiquement avec des sous-vêtements faits de sentiments, de pleurs et de tourments, mais  aussi de joie et de bonheur pour en protéger le cœur de la rigueur desséchante des gens.
Je l’ai habillée de connivences et de vivre ensemble pour m’intégrer dans ce monde déjanté et l’ai déguisée de compromis pour me permettre d’avancer à mon rythme, sans me faire complètement absorber par les foules réclamant ma rentrée dans le rang, le lissage par le bas de mes différences, l’annihilation de mes pensées révoltées quand elles ne sont pas révoltantes ou révolutionnaires.

Embrumé, drogué, dopé par les certitudes de ma jeunesse, je l’ai prise comme une barque pour traverser les océans de la vie.
Des océans où je me suis baigné dans l’insouciance des eaux calmes de l’enfance, où j’ai ramé à contre-courant dans mes révoltes d’adolescent, où je me suis laissé porter par mes assurances de jeune adulte, où j’ai lutté contre les éléments déchaînés pour imposer mes points de vue d’adulte « averti ». Croyant détenir des certitudes, je me suis noyé dans les propos lénifiant des escrocs de la pensée alors que c’est eux qui m’avaient implanté mes certitudes qui n’étaient autres que des leurres, que les leurs.

Je me suis ainsi retrouvé parfois sous la tempête, parfois porté par la brise, rarement sous un calme plat. Il est pourtant des jours où, je me suis senti perdu, sans port en point de mire, sans voile à l’horizon, abandonné, seul bien qu’entouré. Comme disait Lény Escudero dans la chanson « Mon voisin est mort » -  « être seul, c’est vivre seul au milieu de la foule … au milieu du désert, on n’est pas seul … on est perdu c’est pas pareil …»

Mais à chaque fois, des soleils apparaissent et mon ciel s’éclaircit de bourgeons d’idées qui me font renaître à la vie au milieu des incertitudes de mon vécu.

J’erre dans un monde fait de contradictions, soufflant le chaud et le froid, le bon et le mauvais, se cherchant mais ne se trouvant point. 

Je suis un être pensant, bien ou mal, mais pensant, parfois penseur souvent pensif.

Quand, de mes semblables, je reçois plus de questions que je n’ai de réponses, je me prends à parler … aux poissons ou aux étoiles, aux algues ou aux cailloux, aux oiseaux ou aux nuages mais ils me laissent tous avec une sorte de soif, toujours plus lancinante, toujours plus brûlante, toujours plus cuisante et toujours inassouvie, celle de toutes mes méconnaissances.

Alors je touche du bout du doigt l’absurdité de tous les combats au nom d’un idéal, d’une religion, d’une politique, d’un concept ...
Ah ! Ils sont nombreux ces prophètes de l’art de vivre ! C’est à peine l’art de survivre qu’ils proposent, quand ce n’est pas moins que l’art de mourir.
Mais vivre ou mourir pour une cause, n’est-ce pas ce que les gens demandent pour avoir une impression de se donner l’illusion d’un sens à leur vie ?
Pourquoi dès lors devraient-ils se priver de toute cette main d’œuvre consentante ?
Face à toutes les questions que se posent la plupart d’entre nous, ils viennent comme des sauveurs, nous apporter leurs bonnes paroles qui se veulent des bonnes solutions. Mais ce n’est qu’un emballage. Un emballage qui se comporte comme un caméléon, prenant la couleur des gens ou du temps mais gardant leur propre manière de penser et d’agir et contrairement à ce qu’ils disent, pour leur bien et leur avantage qui est souvent complètement contraire au nôtre.

J’ai beau les analyser, les retourner, les disséquer, ils m’apparaissent tous aussi futiles les uns que les autres. Pourtant, ils prônent tous le même message de base fondé sur l’amour, l’aide aux autres, la con-fffiaance et le fait qu’ils agissent pour notre bien.

Croyant détenir à eux seuls LA vérité, la seule, la vraie, ils se perdent rapidement dans de faux prétextes. Edictant des lois, des commandements, imaginés par la vanité des hommes qui les prônent et qui s’en servent à leurs fins personnelles.
Vanité, pouvoir, vanité du pouvoir et pouvoir de la vanité.

Les rapides m’entraînent dans les méandres de cette vie, dans ses grottes souterraines noires de l’oubli, si vides qu’un sentiment à peine pensé provoque un vacarme assourdissant, culpabilisant tel un coup foudroyant de solitude. La résonnance de mes pensées se propage et retenti sur la peau des tambours creux de leurs propos. Et cet écho va de plus en plus grandissant m’interdisant de me taire plus longtemps.

Alors je me rappelle que je suis moi, que je n’ai pas besoin de cette pensée imposée, de tous ces « modèles » de vie.
J’ai ma propre pensée et il est important que je me convainque moi-même qu’elle est ma meilleure chance de progresser dans ma vie.
Les réponses, nous les possédons tous aux tréfonds de nous-mêmes mais nous manquons d’un minimum d’introspection pour y accéder. Notre  vie se passe à chercher le chemin qui nous y conduira.

Il me faut donc quitter cette barque ou plutôt cette galère dans laquelle je m’étais enrôlé et qui me salit, qui m’écorche, qui m’éventre, qui m’écœure, qui m’ouvre le cœur et me laboure au plus profond de moi.

Me désincarner, me désincarcérer de ce joug de douleur, sortir de cette enveloppe charnelle, tel un esprit, pour m’évader de cette prison de chair et pouvoir enfin vivre de renouveau.

Je suis un ressuscité, dégagé des faux semblants, j’ai enfin accosté et je regarde les flots des passants se débattant à nager à contre-courant comme pour remonter à la genèse du monde. En fait ils se battent contre eux-mêmes et ne le savent pas ; du moins pas encore.

Je suis un résistant, né humain, conscient de mon appartenance au monde animal, j’essaye au cours de mes pérégrinations de conserver l’essence même de l’homme tout en m’enrichissant de ses nouvelles découvertes. Le fait d’être conscient de faire partie d’un tout donne une valeur à chaque détail, même si certain pense que les détails sont insignifiants et non pas d’importance. En fait chaque chose n’a d’importance que celle qu’on lui donne.

Le monde va à sa perte comme nous allons à la mort ? Et si chaque fin est un nouveau départ, devra t’il se perdre pour mieux se retrouver, devra t’il se détruire pour permettre de régénérer une vie plus fortes ? Et est-ce que seuls les plus forts survivront ?

Alors je me suis posé la question de savoir qui sont les plus forts ! Les plus riches ? Les plus forts physiquement ? Les plus roublards ? Les plus méfiants ? Les plus intellectuels ?… A moins que ce ne soit l’enfant avec ses certitudes qui serait le plus fort ? N’est-ce pas lui qui reconstruit chaque jour le monde dans lequel il vit, qui lui attribue des pouvoirs, des espérances, des devenirs ?

Pour ma part, je pense que les plus forts sont ceux qui peuvent faire preuve de la plus grande indépendance pour penser.

Arriver à penser en toute autonomie dans notre monde où nous sommes confrontés à chaque instant à des messages publicitaires ou autres de tous les genres est une force énorme. C’est la force de la liberté.

L’autonomie n’implique pas de vivre en autarcie bien au contraire. L’autonomie permet justement de vivre avec tout le monde mais sans en dépendre spécialement.

L’autonomie appliquée à la pensée permet de prendre dans chaque situation ce qui nous convient et cette liberté de penser entraîne une liberté d’agir.
Mais la liberté de penser et la liberté d’agir font peur. Ces libertés nous renvoient à nous même. Elles nous responsabilisent face à nos actions et à nos choix de vie. Plus question de dire que c’est la faute de notre éducation, des politiques, des religieux, des autres.

En utilisant à bon escient les nouvelles technologies, tout en restant chez moi, je suis devenu un nomade salutaire, un poète cartésien, un solitaire qui lubrifie les aiguillages de la vie jusqu’à en accepter la mort.
Je suis un libre acteur de ma vie qui transforme sa pensée en acte de vie.

Enfin, JE SUIS ! Je suis MOI tout simplement.

  

                                                                                                                   ©Jean-Jacques RICHARD 2016

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« Je ne suis ni folle ni possédée ! »Suzanne Simonin

Il y a 50 ans déjà ! « La Religieuse » de Denis Diderot (1760-1781)  était adaptée au cinéma par  Jacques Rivette  et soulevait une puissante  vague d'indignation et d’appels à la censure de la part de la société bien-pensante.  La présidente de l'Union des Supérieures Majeures écrit le 12 octobre 1965 au ministre de l’information, Alain Peyrefitte et accuse la production d’être « un film blasphématoire qui déshonore les religieuses ». Le ministre, qui partage ce point de vue, lui promet qu'il fera tout en son pouvoir pour empêcher le film de nuire à l'image des religieuses. En effet, DIDEROT ne mâche pas ses mots : « Faire vœu de pauvreté, c’est s’engager par serment à être paresseux et voleur. Faire vœu de chasteté, c’est promettre à Dieu l’infraction constante de la plus sage et de la plus importante de ses lois. Faire vœu d’obéissance, c’est renoncer à la prérogative inaliénable de l’homme, la liberté. Si l’on observe ces vœux, on est criminel ; si on ne les observe pas, on est parjure. La vie claustrale est d’un fanatique ou d’un hypocrite. » Son réquisitoire contre le fanatisme est sans appel. Tout comme d’ailleurs celui de Jean-Jacques ROUSSEAU avec cette phrase célèbre extraite  "Du contrat social" en 1762 : "La terre entière regorgerait de sang et le genre humain périrait bientôt si la Philosophie et les lois ne retenaient les fureurs du fanatisme, et si la voix des hommes n'était plus forte que celle des dieux."

Une longue bataille juridique s’enflamme, la distribution et l’exportation du film interdit aux moins de 18 ans est empêchée. Il faut attendre 1975 pour la levée de censure par le Conseil d’état. Sujet toujours sensible, un nouveau film sort en 2013, avec Pauline Etienne et Isabelle Huppert.

826862457.jpg?width=450Les temps ont  certes changé depuis les années 60, mais il faut croire que la contrainte de la prise de voile imposée à une jeune ville de 16 ans menant à son enfermement à vie est un sujet qui n’a pas fini de passionner et de nous révolter. Daniel Scahaise à son tour exploite ce texte sulfureux avec  grande  empathie et justesse de ton.

Rappelons l’histoire en bref. Suzanne Simonin, enfant rejetée, née en dehors des liens du mariage, est contrainte par sa famille à rentrer dans les ordres, alors qu’elle n’aspire qu’à vivre dans « le monde ». Au couvent, elle est confrontée à l’arbitraire de mères supérieures tour à tour bienveillantes, cruelles ou vraiment trop caressantes…dans leurs transports interdits.  Véritable héroïne de la dignité,  loin de tout péché d’orgueil ou d’outrecuidance, la jeune fille résiste courageusement à la barbarie de l’enfermement, aux sévices corporels, aux brimades, aux privations par la PAROLE. Elle a décidé de lutter par tous les moyens pour recouvrer son identité et sa liberté d’action. Sa  seule arme est la plume…pour rédiger un mémoire à charge contre la Famille, l’Eglise et l’Etat. 

3840311950.jpg?width=450Chaque geste, chaque mouvement, chaque tressaillement  de Suzanne la mal aimée est un tableau de maître. Dolorès Delahaut qui l’incarne avec passion et raison à la fois, a des airs de Jeanne d’Arc.   Le plateau  central est  un  carré de marbre noir, traversé par les sombres forces de l’Injustice qui cerne de tous côtés  la vie palpitante qui bouillonne dans la jeune religieuse. Biche aux abois, elle  se bat avec l’énergie et la détermination de la chèvre de Monsieur Seguin, préférant au besoin, s’immoler plutôt que de renoncer à sa liberté.  Les jeux d’ombres, de lumières et de citations musicales ou sonores sont fascinants. Et la plume et l’écritoire, les seuls alliés de la jeune fille, de mener presque  une vie propre!  On croit voir le texte s’écrire en encre sympathique sur les pages de la confession de la religieuse.

 3936137295.3.jpg?width=450Le premier contact du public avec la scène est synonyme dès le départ, d'aveuglement et  de violence monastique « qui jettent l’économie animale dans un désordre dont elle ne peut sortir  ». Les chaises des spectateurs-juges sont disposées sur les quatre côtés de cet abîme qui pourrait tout aussi bien être un puits sans fond  où flotte,  retournée face contre terre, le corps sans vie de la jeune  religieuse. Morte ou vivante? Murée et enterrée vivante? Autour des spectateurs,  des parois faites  rideaux noirs tels les plis de la robe religieuse.   Deux mères supérieures impassibles  sont  assises avec vous au premier rang de part et d’autre du plateau.  Julie Lenain,  impressionnante dans son rôle de castratrice, de juge et de tortionnaire,  Hélène Theunissen  incarnant au fil de l’histoire, la souffrance physique d'un réalisme soufflant d’une infâme lubricité.  Distribution remarquable et vibrante de colère, de révolte et de violence pour interpréter un texte qui n'a pas vieilli... hélas!  La voix, la stature de Stéphane Ledune rendent le plaidoyer de Diderot pour Dieu et contre les institutions liberticides  d’une intensité stupéfiante! La fin de l’histoire, est un dernier coup de poignard d'une muflerie inouïe.

La Religieuse

Denis Diderot - Théâtre en Liberté

Du 13.01 au 14.02.2015

Réservez en ligne

 

Crédit Photos : Isabelle De Beir
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administrateur théâtres

   Dense ou Danse ?

Une « Oeuvre au Noir » lumineuse présentée comme un chant choral par un sextuor d’artistes-comédiens exaltés et totalement engagés vient d’être portée  sur la scène par  Christine Delmotte, la metteuse en scène passionnée qui a pris à bras le corps ce texte foisonnant de Marguerite Yourcenar.

Zénon chemine libre, insaisissable et plein d’esprit. Il incarne le corps et l’esprit de l’homme intègre libéré de tous les  intégrismes.   Son  mouvement perpétuel de recherche ne cesse de le métamorphoser. Il renaît devant chaque découverte qui fait avancer l’homme, fuyant l’idole de la vérité, lui préférant « les exactitudes », abhorrant par-dessus tout l’hypocrisie et la compromission. Il  nous est d’une modernité saisissante. «  Un autre m’attend ailleurs. Je vais à lui. Hic Zeno. Moi-même.» Socrate moderne, homme de bien il répand le réconfort, soigne les malades, éclaire de sa sagesse,  là où il passe -  auprès de nous, spectateurs étonnés du XXIe siècle -    faisant feu sacré de toute idée généreuse et novatrice.  Aventurier du savoir, il s’invente un art de vivre basé sur le questionnement, il ne prend jamais la grand-route, il prend les chemins de traverse. Tour à tour,  il « est », un par un, tous les aveugles de Breughel  cheminant dans la neige de la blanche certitude sous le pâle soleil nordique, il est aussi  Breughel, Paracelse, et Léonard de Vinci.  A lui tout seul  il bouillonne, tel un formidable  creuset d’alchimie humaine sublimée. Il sera aussi la victime de l’Inquisition, mais au fond de son cachot il s’autorisera à disposer de lui-même et accèdera à la sérénité dans son pèlerinage vers la mort. S’il n’a pas réussi à changer les matières vulgaires en or, il aura transformé la peur et meurt dans la lumière, n'ayant eu de cesse que de faire reculer les frontières de l'esprit. Quelle victoire sur l’obscurantisme !

  Seuls les non-dupes errent ! Le voyage est autant  intérieur que spatial et temporel. « Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison ? » Partagée entre le « je » et le « il »  la parole de l’humaniste du XVIe siècle nous revient dans les  éclats  de voix d’un miroir  de l’histoire patiemment reconstituée  qui nous emmène sur les pas de l’errance et du voyage. Les généreux acteurs jouent le jeu avec adresse et empathie. Ils sont pieds nus, campés dans le XXIe siècle et tour à tour ils donnent corps au personnage mythique. Le texte est dense, on voudrait s’arrêter, mais le miroir de l’histoire n’en finit pas de scintiller… comme la neige ?

Une longue table de taverne ou de cantine d’artistes, des grilles de prison qui barrent les visages, quelques œuvres de grand maîtres projetées sur un débris de mur de briques, un plan de l’ancienne ville de Bruges,  une tringle où pendent des costumes d’époque, mais l’époque a-t-elle une quelconque importance ? Seuls comptent les talents !  Et les artistes en regorgent. Dans le jeux d'ombre et de lumière, la voix est maître. Une bonne dizaine d’œuvres chantées par Soumaya Hallak fait le lien entre les scènes et les époques. Les extraits éclectiques de l’histoire de la musique permettent un temps de pause  dans la  réflexion pour se fondre dans l’émotion musicale. Cela va  de la découverte du  « Pirate's gospel » d'Alela Diane en passant par un air Gascon d'Etienne Moulinié, un « Salve Regina » de Monteverdi puis « Godi turba mortal »tiré de la Pellegrina d'Emilio de Cavalieri, un « je t'ai aimé » extrait d'une chanson en arabe de Fairouz, le « Sancta Maria » de John Rutter, « le Lamento de Didon » d’ Henry Purcell et un renversant  « Lascia ch'io Pianga » de Georg Friedrich Händel pour terminer par « Crucifixion » de Samuel Barber. Le tout en solo, sans autre instrument que la voix humaine et l’une ou l’autre percussion, devant le parterre ébahi des spectateurs conscients qu’elle recommencera 26 soirs d’affilée! La dame est chanteuse lyrique, diplômée de la chapelle Musicale Reine Elizabeth sous la houlette de José Van Dam. 

 Les cinq autres comédiens sont d’une trempe tout aussi extraordinaire. La parole danse, libre et partagée. Il y a la délicieuse Stéphanie Van Vyve que l’on court voir à chacune de ses apparitions sur scène, il y a la découverte de Stéphanie Blanchoud qui incarne avec tant de dignité et d’humanité les derniers instants de Zénon. Il y a ce duo extraordinaire des voix masculines et chaudes de Serge Demoulin et Dominique Rongvaux qui avec Nathan Michel évoquent avec profondeur cet homme beau comme une cathédrale de la condition humaine. Oui, ce spectacle est inoubliable!

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/grande-salle/piece4.html

Marguerite Yourcenar - Cie Biloxi 48

Du 14.01 au 14.02.2015

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LA VIE EN ARCHIVES D'UN PETIT GARS

Il n’y a de vérités que celles que l’on veut bien dire, entendre ou voir.

Celles d’un auteur ne sont pas forcément celles d’un lecteur,

c’est leur liberté individuelle.

Que chacun garde ses moutons chez lui !

 

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FICHE DE LECTURE

Titre du livre : LA VIE EN ARCHIVES D’UN PETIT GARS

Auteur : Jean-Louis RIGUET

Date de première publication : 2014

Éditeur : Éditions Dédicaces

Nombre de Pages : 250

Numéro ISBN : 978-1-77076-439-2

Libre disponible chez l’éditeur : Éditions DÉDICACES

            Site : www.dedicaces.ca

Les libraires ont la possibilité de se le procurer directement sur ce site ; un onglet spécifique est prévu à cet effet avec les conditions habituelles.

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L’auteur :

De nationalité française, Jean-Louis Riguet est né en 1947, dans la Vienne. Veuf, il a deux enfants

Il est membre de la Société des Gens de Lettres, du Bottin International des Professionnels du Livre et la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature. Il a exercé la fonction de Notaire à Orléans.

Autodidacte, l’auteur a commencé à travailler à l’âge de 15 ans ½, juste avec son Bepc. Il n’a pas le bac mais a suivi le cursus notarial, par correspondance, pendant son activité et a obtenu l’examen aux fonctions de notaire à 27 ans.

Il a fait sa carrière dans le Notariat, à Mirebeau-en-Poitou, à Châteaudun, à Paris avant de s’installer à Orléans en 1989. Pendant un interstice de cinq ans, auparavant, il a été Conseil Juridique à Paris, dans un cabinet qu’il a créé avant d’être nommé notaire. Quelques années après et pendant quatre ans, il a enseigné au Centre de Formation Professionnelle des Notaires à Paris pour la préparation du Diplôme Supérieur de Notaire.

Il a exercé des fonctions pour la profession de notaire : Membre de la Chambre des Notaires du Loiret, Président de la Chambre des Notaires du Loiret siégeant en Comité Mixte, Vice-Président du Conseil Régional des Notaires de la Cour d’Appel d’Orléans.

Aujourd’hui, il est notaire démissionnaire.

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Il écrit depuis plusieurs années mais n'est publié que depuis 2012.

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Bibliographie :

 

La Vie en Archives d’un Petit Gars, roman à base autobiographique, aux Editions Dédicaces, 2014.

Ce roman a été publié dans les 1000 premières liseuses et tablettes numériques des Editions Dédicaces au printemps 2012. Ce livre participe aussi à une œuvre humanitaire International Solidarity Initiative à Bethléem et en version numérique pour l’Association Américaine Worldreader pour l’alphabétisation en Afrique.

 

Les deux premiers opus d’une trilogie :

1.- AUGUSTIN ma bataille de Loigny, roman historique, aux Editions Dédicaces, 2012, narrant une romance dans un épisode sanglant de la Guerre de 1870 passé à Loigny la Bataille.

2.- ARISTIDE la butte meurtrie (Vauquois 1914-1918), roman historique, aux Editions Dédicaces, 2014, narrant une romance (la vie d’un homme et d’une famille) dans un épisode sanglant de la Guerre de 1914-1918 passé à sur la butte de Vauquois où de nombreux Orléanais ont trouvé la mort.

 

Le Tambour héroïque, le Passant, Le Grand Canyon, les Plumes et L’Ondine et la Sylphide, Cinq nouvelles, publiées sur le site de nouvelles-masquedor de la maison d'édition Scribo Masque d'Or, 2013. Site fermé depuis.

 

L’Association des bouts de lignes, roman d’investigation fantaisiste, 2013, une enquête humoristique, un voyage dans l’Orléanais, éditions Masque d'Or, collection Adrénaline.

Ce livre a reçu le prix Scriborom 2013 et a été nommé pour le Prix Œuvre Originale au Salon du Livre de Mazamet en mai 2014.

 

Délire Très Mince, essai, 2014, aux éditions du Masque d’Or, constitué de deux parties :

Une première partie intitulé 3 X 7 est un échange entre trois personnages imaginaires :

Le Créateur, l’architecte du monde, qui crée le monde en sept jours. La Genèse nous renseigne sur cette création, jour après jour.

L’évolutionchronohumaine, qui tente de constater que l’homme se construit, année après année, ou plutôt plage d’années après plage d’années, selon une évolution constante sans que l’homme n’en ait conscience.

Le Petit Homme, qui est le réalisateur de sa vie, et qui se débat comme un beau diable, au gré des années qui passent.

Une deuxième partie titrée Notaire est un abécédaire à partir uniquement des lettres du mot Notaire mais qui ne parle pas uniquement de cette fonction.

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Le genre :

Le livre est un roman, à base autobiographique.

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Le cadre :

Anonyme, un petit gars naît dans  une campagne poitevine, d’une famille modeste, artisane jamais dans le même métier. Mis au travail dès l’âge de 15 ans ½, il entre en notariat comme on entre en religion. Il travaille à plein temps, dans sa ville natale, tout en suivant parallèlement des cours par correspondance. Ses parents ayant adopté une nouvelle région, plus au nord, il les suit deux ans plus tard, dans une ville voisine, où il continue son activité, travaille en sus de son travail officiel pour un conseil juridique et fiscal, passe l’examen de premier clerc, se marie trop jeune et divorce à la suite. Pendant cette période, il connait un patron d’une stature hors du commun.

Transmuté à Paris, il côtoie un autre grand personnage du notariat parisien. Il gravit les échelons pour terminer numéro 4 d’une étude de 35 personnes, réussit avec succès l’examen de notaire, le plus jeune de sa promotion. Un nouveau mariage, avec une femme d’une générosité inouïe, avec une culture intéressante et un métier formidable, l’enrichit par la naissance de deux beaux enfants.

Il a la chance de rencontrer ses personnages hors du commun (Franck Alamo, Brigitte Bardot, Guy Bedos, Sœur Emmanuelle, Jean et Brigitte Massin) ou des situations particulières (succession des descendants de la grande famille de Noailles, renouveau du Paradis Latin).

Puis, il quitte cette belle profession pour endosser l’habit de conseil juridique à titre libéral. Parti plus tard dans une province (l’Orléanais), un peu plus au sud de Paris, il s’associe avec un notaire qui prend sa retraite quelques années plus tard. Resté seul aux commandes, il exerce des fonctions au sein même des instances professionnelles. Il s’associe de nouveau avec une associée. Il forme plusieurs stagiaires, certains devenus notaires par la suite. Enfin, il quittera ses fonctions par un simple arrêté de démission du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, redevenant ainsi anonyme.

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Les personnages principaux :

Le personnage principal est FXG, François-Xavier Guéry, anonyme, natif d’une modeste famille d’artisans tailleurs d’habits devenu notaire par hasard. FXG découvre le monde et s’en émerveille encore aujourd’hui.

Un monde qui n’est pas celui dont il est issu. Un monde qui l’a nourri sans vraiment l’intégrer. Un monde dont il se sent acteur, partenaire et étranger à la fois. Un monde qui l’a vu jouer un rôle social et qui le voit aujourd’hui s’occuper un peu plus de lui-même. Un monde où, néanmoins, il est resté un petit gars.

Y a-t-il identité de personne entre FXG et l’auteur ? Au lecteur d’en juger.

En tous cas, il s’agit de la vision de la vie de FXG qui n’engage que lui.

 C'est un ROMAN.

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© Jean-Louis Riguet décembre 2014

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres, Membre du Bottin International des Professionnels du Livre et de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature

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Liens :

http://librebonimenteur.wordpress.com/

https://sites.google.com/site/sitejeanlouisriguetauteur/home

http://www.riguetauteurlivres.com/

http://riguet-jean-louis.e-monsite.com/

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Bonjour, Je ne vous demande pas d'y croire mais de lire tout simplement les écrits qui vont suivre avec bienveillance et discernement. Eventuellement, exprimer votre  opinion si tel est votre désir. Merci.

Toute enfant déjà, il m'est arrivé d'avoir ainsi d'étranges manifestations . En bref, j'en citerai deux parmi d'autres qui m'ont spécialement marquée.

J'étais en septième primaire après avoir sauté d'une classe. L'inspecteur était venu nous rendre visite.

Lorsqu'il est entré, je me trouvais face au tableau noir. Je venais d'y être envoyée pour résoudre un problème de fraction assez complexe.

Les mathématiques me passionnaient. J'adorais tout simplement.

Comme toujours lors de ces visites impromptues, l'institutrice s'est mise à rougir et je sentais bien qu'elle n'était pas vraiment à l'aise. Plutôt "dans ses petits souliers" . C'était une enseignante très exigeante, honnête, juste, le tout allié à une très forte autorité. Dans sa classe, personne n'osait lui tenir tête.

Il n'empêche, je sentais sa peur. A l'époque, c'était ainsi : tout fonctionnait dans la crainte de l'autorité.

Je suis entrée dans ce problème avec une facilité désarmante, tout en suivant les réactions de mon institutrice. Il me semblait qu'un lien invisible nous unissait : j'avais l'impression bizarre qu'elle me dictait la marche à suivre, tout en me laissant libre de mes recherches et interprétations de celles-ci. Nous nous parlions de regard à regard. Très détendues toutes les deux après les premières tensions.

Mon cerveau était léger et transparent : une bulle dans l'espace.

L'affaire a été menée avec dextérité et sans aucune faille ni hésitation jusqu'à la solution finale : un magnifique sans faute.

L'inspecteur, très satisfait, s'est tourné vers l'institutrice :"Bravo, Mademoiselle, c'est parfait. C'est la meilleure classe jamais visitée de toute ma carrière".

Et Mademoiselle de rougir, rougir rougir .... Il est vrai qu'elle rougissait facilement et, parfois de colère aussi.

Dans ces instants houleux, la classe apeurée, se tenait coite et nous n'avions nullement envie de nous montrer de vilaines petites pestes. Et puis, nous l'aimions. Pourquoi ? parce qu'elle était  tout bonnement "juste". Un belle réputation, pas vrai ?

Le second épisode, parmi quelques autres, se situe lors de la dernière visite de mon père lorsqu'il rentrait du Fort de Breendonk à l'époque de son rappel sous les drapeaux en 1940.

Je vivais chez mes Grands-Parents paternels car ma mère travaillait pour nouer les deux bouts .... de ficelle des paies d'ouvrières à  cette époque. La cohabitation ne comportait que des avantages et ma grand-mère était adorable et, surtout aimante.

C'était pendant les vacances de Pâques 1940, peu avant la déclaration de guerre. Comme d'habitude, je jouais passionnément avec les petites copines de notre rue.

Lors des précédentes visites de mon père, je l'embrassais gentiment et puis ....vite vite je continuais de jouer, un peu indifférente envers lui qui devait certainement en souffrir. Nous avions l'habitude des séparations puisque j'habitais chez mes grands-parents et  rejoignais mes parents une fois par semaine, le samedi,  lorsqu'ils n'étaient pas encore séparés par les bruits de bottes.

Et cette unique fois, je ne sais pourquoi j'ai abandonné mes jeux sous le regard ahuris des copines, pour le suivre.

La gare se trouvait assez loin et il fallait traverser le lieu dénommé "Le Pont Blanc" qui enjambait le chemin de fer. 

Je l'ai suivi jusqu'à l'entrée du pont, main  dans la main et je sentais la puissance d 'Amour qui nous unissait : comme une onde de bien-être, elle nous traversait.

En le quittant, je l'ai suivi du regard jusqu'à ce qu'il s'estompe sur la route au loin. Avec, dans le coeur, l'absolue certitude que je ne verrai plus.

Vous penserez sans doute :"Normal ... puisqu'il y avait des bruits de guerre".

Pas si normal que çà pourtant. A  l'entrée du pont, il y avait un talus et, de ce petit promontoire, l'on voyait la France dans le lointain horizon. Je me suis tournée vers elle, avec une impression fugitive : celle d'un salut qui nous viendrait de là.

Nous avons été séparés durant cinq longues années. Mon Père s'est retrouvé pratiquement le seul Belge au milieu d'un camp de prisonniers français qui l'ont beaucoup aidé, moralement et matériellement. Lors de son retour, et par une étrange coïncidence, nous nous sommes retrouvés sur ce même pont.

Je ne l'avais pas reconnu dans cet homme chauve,vieux et fatigué, engoncé dans un uniforme sale, déguenillé.

C'est le papa de l'une de mes amies avec qui nous comptions nous rendre au cinéma qui a crié : "Mais c'est ...( les nom et prénom de mon Père)".

C'était lui en effet. Hélas pour moi, il était devenu un étranger malgré quelques photos envoyées  et l'échange de lettres que je possède toujours.

Après .... la situation a été un rien embrouillée : grands-parents, famille en effervescence, retour au village où l'accueil a été des plus chaleureux avec banderoles de bienvenue et décoration de la maison.

A demain, la suite .... mais vous pouvez, déjà, vous exprimer. Merci par avance.

 Rolande Quivron dont les textes sont déposés et enregistrés.

 

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Un Dur moment de vie

Voila, le jour tant redouté, est arrivé….

 

Nos yeux rivés les uns aux uns

Se sont parlé d’amour sans fin, sans mots.

Ils ont reparlé de nos souvenirs,

Fait de  câlins, joies, ou petits bonheurs

Se sont redit, comme on s’aimait bien

Puis, les tiens se sont tus, … doucement

Ne laissant que ton sourire, …ténu

Me murmurer encore, ton amour infini.

J’ai posé ma bouche sur ton front

Je t’ai embrassé, infiniment, tendrement

Pour que tu entendes, je t’aime, maman

Que tu sentes, mon cœur battre pour toi

Toi, qui lui a donné la vie et l’amour.

Je suis resté ainsi, respirant ton parfum

M’en remplissant les souvenirs, de demain

Je suis resté ainsi, collé, au plus près de toi

Jusqu’à ce que ton âme s’envole, … Soudain,

Ta main, c’est faite morte, dans la mienne,

Chaude encore, mais étrangement, si légère.

Tes doigts ne serrent plus les miens.

Ils me lâchent, me rendent à ma vie

Je me redresse, ton visage sourit encore

Ton regard bleu, étrange, libère ses lucioles

Chacune tient un petit coté de ton âme, pour

Sur la vague de ton ultime souffle, s’envoler.

Je les vois emmener ton âme vers là bas, où,

Pour l’éternité, je le sais, tu m’attendras !

Sur ma joue, les larmes longtemps contenues

Se sont misent à couler, lourdes, et pleines

De douleurs vives, atroces, comme une brûlure

Tes yeux se vident, doucement, de leurs éclats

Comme une bougie, qui manque de cire

Ils me regardent encore … Tes yeux

Ils sont resté ainsi, figés, par ta dernière volonté

Comme quand ils parlaient encore.

Qu’ils disaient, je t’aime mon fils,

Pardonne-moi de partir maintenant !

Mais tes paupières ne battent plus,

Tu viens de finir le livre de ta vie.

Après un dernier baiser d’amour

Déposé sur chacun, autrefois si bleu.

Doucement, j’ai fermé tes yeux, par une caresse

La dernière tendresse d’un petit, pour sa maman

Qui ………

Te laisse aller, vers le Bon Dieu, là, qui te tends la main.

 

 

Tadeusz, Robert, Pirschel                                                Neupré le 19/04/2013

 

 

 

 

 

 

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POURVU QUE TU RESTES!

Pourvu que tu restes !

(Quand un bonheur infime, nous parle et nous

Intime de tenir à la vie, d’y croquer à pleines dents)

 

Etrangère ! Tu le fus ;

Etrangère tu seras !

Et le peu de lumière

Que capturent tes paupières

Tu l’offres au temps qui fuit ;

Et le peu de ton souffle

Qui te hante et t’étouffe,

Vole en rêves luisants, 

Vole en vers fuyants!

 

Ainsi tu ne tiens plus !

 

Alors écoute et reste !

Prend tout ce qui me reste

De sève et de sang,

De souffle et de dons,

De rêves et d’aura,

De temps, de ton, de bras,

De bon, de bien, de draps,

Mais reste, reste là !

Mais reste avec moi !

 

Ainsi tu ne mourras plus !

 

 

J’ai besoin de tes yeux

Pour refaire le monde

Au goût de l’innocence.

J’ai besoin de tes cris

Pour tenter de construire

Un pays de cocagne.

Mes couleurs se déteignent,

Mes globules se déteignent,

La fin vient sans bruire !

 

Mais pire si tu n’y es plus !

 

Je te donnerai mon sang !

Que mes yeux se débrident,

Que mes jours se dérident,

Que mes heures se dévident !

Je ferai une étoffe,

Et la soie de tes mots,

Douceur incandescente,

Recouvrira nos os

Et que vienne la descente !

 

Trépas, je ne le crains plus !

 

Khadija, Agadir, Samedi  26/01/2013 à 19h37

© Khadija ELHAMRANI

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Le prix de l'amour (Extrait)

Ce qui dérange l’opinion publique dans l’homosexualité, c’est uniquement la pensée et les images qui y sont associées défilant dans notre tête quand on en parle.
Si je vous dis lesbienne que voyez-vous, que pensez-vous ?
Pouvez-vous imaginer deux femmes se regardant tendrement, riant et vivant de façon normale leur sentiment d’amour sans vulgarité ?

Non ! Et si vous me dites oui, soit vous mentez, soit votre matière grise domine votre cerveau reptilien dans tous les domaines, autrement dit vous faites partie des exceptionnelles et rarissimes personnes qui réfléchissent avant de réagir.

De même messieurs, pouvez-vous imaginer deux hommes vivant et régissant les difficultés de la vie de la même façon que vous et votre épouse ? Disputes et pardons, tendresse et dialogue devant la télévision, etc.…
J’en doute fort, pour la simple raison que lorsque l’on dit les mots lesbienne, pédéraste, homosexuel, gay, ce qui fait l’objet de la répulsion est l’image de deux corps au sexe identique ayant un rapport sexuel. Nous employons alors des mots dont la vulgarité et l’obscénité n’ont d’égal que le dégoût que nous éprouvons juste à l’idée d’imaginer ou de nous imaginer dans cette situation.
Pour beaucoup le sentiment d’Amour ne peut pas exister dans la vie des homosexuels.
Seule l’idée du désir de luxure, de perversion et de dérive sexuelle, doit ou peut motiver ces gens. L’existence d’un sentiment d’Amour pour cette catégorie de personnes n’est pas légitime puisque certaines souhaitent éradiquer cette possibilité qu’ils nomment tare, dégradant l’être humain.
Nous entrons là dans l’homo phobie, (sait-on jamais, c’est peut-être contagieux…)
Un homme ne peut pas aimer un autre homme, de même une femme ne peut éprouver un sentiment d’Amour pour une congénère, ce n’est pas « normal », ni « légal », là nous assimilons l’Amour sentiment tel que la société le perçoit, à la légalité les lois écrites ou promulguées par l’homme.
Les homosexuels sont de ce fait relégués au rang des pervers et des satyres (malades victimes de déviance d’instinct et sexuelles), presque des hors- la- loi.

« Ils ont un défaut de conception, ils sont l’erreur, le grain de sable dans la mécanique bien huilée du conformisme, dans la mécanique humaine ! » disent les plus outrés.
Cela doit donc être corrigé, si la correction est impossible, ils doivent être éliminés car assimilés à des animaux forniquant à la moindre occasion.
Pensées homos phobiques bien entendues, qui n’ont aucun crédit à mes yeux.
C’est ici que je me pose une question : Va-t-on aller aussi loin que le kukuxklan dans la ségrégation la violence et la haine ?
L’homme a peur de l’inconnu. L‘incompréhension amène la terreur, c’est alors qu’il peut décimer un peuple entier.

Extrait de l'essai : "Le prix de l'amour" auteur Marie-Ange Gonzales

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Fidélité

Fidélité consentie et conventionnelle
loin des jeux troubles de la
perversion,
aux seins des élégantes promises...
Tu fais ton nid.
Te souviens-tu jadis ?
De ceintures l’homme assurait ton respect !
Ignorant par ce fait, ce qu’appartenir veut dire…


Chaînes éternelles des épousailles,
ne sais-tu pas, que l’Amour lie plus fort encore
que tes règles, et les lois
crées par l’homme aux craintes de mauvais aloi ?

Offensant avec désinvolture, leur moitié idiote et alanguie,
rendant des hommages aux jupons qui passaient,
confortant ainsi avec fierté leur virilité,
pour eux, de toi, ils ne se souciaient !...

Aujourd’hui, fidélité tu me tiens et tu m’ennuies.
Tu m’enchaînes et tu me plies,
miséricorde des bonnes femmes et des bonnes âmes,
tu es un jour sans pain, et tu crèves la faim !
De loin tu m’épies,
sur le chemin des malandrins toujours tu cris au loup !

Je ne suis ni promise ni papillon, te subir n’est pas ma loi,
mais l’amour qui me transporte à tous les droits…



19/01/2006

Lunessences



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Comment devenir...

 

Je suis à l’inverse de toi, dans un avenir sans émoi, la caresse d’un sourire
ne saura que m’endolorir.


Ere glaciale de mon cœur,
éternité pour une erreur
dans l’innocence commise,
pour lui, une méprise.


Doucement de l’autorité
sûrement il a abusé.
Paroles de miel chuchotées
toujours à l’hymen destinées.


Loin de vous je voudrais grandir
pour ne plus avoir à souffrir,
croire que je pourrai guérir,
et ne plus désirer périr.

Mais il est là, il vit et jouit,
deux mains par leur amour uni.
Union sale et obsolète
dont je suis le seul fruit maudit.



27/09/2006

Lunessences


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Savoir

Savoir...

La vérité est une voie une porte,
chemin royal du cœur,
accès direct à la confiance, aux sentiments.

Elle est libération, d'une conscience
souvent prisonnière d'un si ou d'un mais,
introduisant le mensonge, l'illusion...

Vérité aux dures apparences,
froide et cinglante jetée au visage,
tu égratignes l'égo, parfois le cœur...

Tu es douceur, parfum de roses
quand tes mots au goût de miel,
caresses d'amour, chérissent l'être
à qui tu es donnée.

Tu es lumière,
tu es l'écho du gouffre de nos millénaires…
Et innées connaissances,
tu es compréhension,
suggestion aussi, par intraveineuse...

Toujours tu seras source de paix,
pour l'âme qui se baigne jour après jour dans tes eaux.

Pourtant Vérité souvent on te cache,
on te pare de bonnes intentions,
par choix ou intérêts.

Vérité tu le sais, tôt ou tard
même si tu es quatre,
Vérité je te connaîtrai.



11/02/2007
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Tous les "hiers"…

Chercher des mots derrière les mots pour faire vibrer toute la dérive. Une chance de voir tous les sens… ceux qui chantent encore le chant d’une vie… d’une simple victoire… d’un grand retard celui qui accable tous les espoirs…

 

Oh ! Les mots ces êtres si fragiles, mais qui ont la force de tous les lions, de toutes les tornades, et de toutes les mers…le "de-vaguement" est toujours une guerre…tandis que le repli faits penser aux dégâts… de tous les airs et de tous les "hiers"…

 

Les matins sombres changent de visage pour rendre l’amour à son vrai âge…celui des petites fleurs…celui des grandes douleurs…une fois de plus pour garder figée toute une vie et tout un rêve…

 

Que faut-il dire encore pour que les choses entrent dans l’ordre..?! Un ordre qui jaillit de ces profondeurs, là où l’instant perd son équilibre, là où les mots quittent leurs nids, et là où l’oubli fait naître  tout un espoir…

 

Ah ! L’espoir ce grand mystère..! Seul avec ses pas change les couleurs… du sombre au vrai clair, et du froid à la vraie chaleur… !

 

L’être cherche refuge dans tous les mots… et dans tous les lieux… pour donner l’envie à toute une vie… à toutes les choses… celles qui gardent encore la vraie couleur… la vraie valeur..!

 

Ah ! Les mots… qui cherchent refuge, derrière les flaires… et derrière les reflets… des miroirs des yeux…et même ceux de toutes les âmes..!

 

A. Sbibi  

Le 05-02-2011

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L’amour et le sacrifice…

À un pays que j’aime vraiment : La Grande Belgique

 

Hermétique vraiment

cette grande douleur..!

Oh ! Cette soif qui étouffe

tous ces espoirs…

Et tout ce bavardage

dans ces passages oubliés..!

Comment faire revivre

toutes les consciences des âmes ?!

Comment rendre le vrai éclair

à sa vraie flamme ?!

Comment faire renaître le sourire

pour faire revivre

toutes les roses..?!

Et comment pousser le cœur

à respirer vraiment

tous les battements de la vie..?!

De la joie..?! Et de bonheur..?!

Une vie si noble..! Et si sincère..!

L’amour et le sacrifice…n’ont

aucune langue..!

L’amour et le sacrifice…n’ont

aucune couleur..!

 

A. Sbibi

Le 31 Janvier 2011

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Comme un "repas"?

Alors qu'approche l'ultime souffle du cycle d'un temps,
Qui coule et souffle à petits vents,
Temps que j'ai vécu, à profondes saveurs,
Cherchant, un peu d'amour sous ardeurs.

J'aurais bu, à gouleyantes gorgées
Vins, vinasses et élixirs de la vie.
J'aurais goûté à grosses gobées,
Moult plaisirs, volés aux filles.
Consommant le temps,
Goûtant les instants.

J'ai avalé la vie, comme liqueur bachique.
Un jus de treille, aristocratique
Qui a prit peine, le temps vécut,
De celer jouissances au fut,
Pour donner les dives bouteilles
Contenants, aux contenus vermeilles
Que l'on ouvre...
Que l'on ouvre,
Pour faire les amants,
Pour en mieux rire et puis chanter
Oublier, que fuit le temps,
Ne pas voir, la rose se faner.

Réaliser, enfin, l'âme calme et repue
Que la fin de son temps, est venue
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