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12273090470?profile=originalA l’approche du printemps 2015, le Klara festival, une émanation du festival van Vlaanderen se mobilise. Il est plus que jamais temps de cultiver son jardin  musical, surtout qu’il est sous le thème le plus heureux qu’il soit : l’amour passion et l’amour compassion.

Orchestres, ensembles et chefs prestigieux vont se produire à BozarFlagey, au Singel et au Concertgebouw Brugge mais aussi dans d’autres lieux.

Cette 11e édition du festival dure 16 jours, du 06/03 au 21/03/2015, accueille 32 concerts, est présente sur les ondes  pendant  2 semaines et demi de direct à la radio, concerne 14 millions d'auditeurs dans le monde entier, attend pas moins de  635 artistes et 20 000 visiteurs dans 11 lieux différents.

La chance nous sera donnée de voir et d'écouter René Jacobs, Stef Kamil Carlens, Teodor Currentzis, Serge Verstockt, Guido Belcanto, Hilary Hahn, Piotr Beczala, l'Orchestre royal du Concertgebouw Amsterdam, George Petrou, Julia Lezhneva, Shanti! Shanti!, Alexander Melnikov, Isabelle Faust, le RIAS Kammerchor berlinois, le Brussels Philharmonic, l'ensemble Kaleidoskop, ainsi qu'I Solisti del Vento. Mais bien d’autres encore !

La manière dont le Klarafestival aborde le thème « If love could be » est caractéristique : exploration des limites, regard neuf sur le répertoire, mise en œuvre d'associations inédites avec, en figures de proue, les couples mythiques Tristan et Iseult, et Roméo et Juliette.

Let it be!

Rien de plus  envoûtant  pour commencer que l’illustre René Jacobs et le Freiburger Barockorchester présentant « Il Barbiere di Siviglia », une œuvre de de Paisiello, musicien italien invité à la cour impériale de Catherine II de Russie. A la suite de la première à Saint-Pétersbourg le 26 septembre 1782, cette œuvre fourmillant d’éclats de rire et de légèreté - c’est un bijou d’opéra comique - a été jouée ensuite à Vienne, Naples, Prague, Versailles puis a parcouru l’Europe entière, y compris Bruxelles pour franchir l’Atlantique au début du XIXe siècle et se retrouver à Mexico et enfin en version française à La Nouvelle Orléans! Si populaire qu’elle fût, l’œuvre fut néanmoins longtemps éclipsée par celle de Rossini créée en 1816. Mais la revoici à Bruxelles, en  2015, la route est longue et le plaisir, inaltérable. Voici du théâtre chanté sur la scène de Bozar  dans un écrin de  musique festive.  

L’œuvre est courte, la Grande Catherine exigeant que tout soit rendu en une heure trente, les récitatifs sont très brefs… Il n’y a pas de sous-titres à l’époque. « Ce que je devrai ensuite vous recommander, c’est la concision. Veuillez ne composer que peu, très peu de récitatifs,  car ici ils ne comprennent pas  cette langue. » lui écrit-on ! C’est donc à la musique de traduire l’histoire bien connue de la pièce de Beaumarchais et mise en livret par Giuseppe Petrosellini en 1782. Les différents personnages sont attachés à des orchestrations très pittoresques jusqu’à des bruits d’orage et des sons de cloche et les jeux mélodiques sont extrêmement vivants, colorés et passionnés.

Après une ouverture délicate et savoureuse avec René Jacobs à la direction,  le style comique et la finesse dans la mise en place des situations  sont mis à l’honneur. Avec son sens infaillible du rythme,  René Jacobs donne un tempo virevoltant aux péripéties amoureuses. Il gère les tensions avec délicatesse et précision. Les gradations dynamiques sur instruments anciens font merveille.Toute cette comédie joyeuse et chantante se déroule presque comme une farandole tout autour du noyau des musiciens groupés autour d’un pianoforte. Le continuo de mandoline et violoncelle soutient malicieusement les mélodies.  

Certaines scènes restent gravées dans la mémoire par la fraîcheur de leur interprétation. Ainsi  les confidences du Figaro bon vivant (Andrè Schuen) au Comte Almaviva (Topi Lehtipuu)  lui narrant avec verve son pittoresque périple en Espagne. De même, le chant d’amour du comte juché sur une chaise sous un balcon et l’apparition au fond du plateau de la belle soparano Mari Eriksmoen, norvégienne à la pulpeuse tresse blonde. Elle est  vêtue d’une courte jupe noire  à godets et doublure rouge sur chemisier virginal. Elle a une allure folle et une voix d’or  qui interprète autant la naïveté de la jeune Rosina que les subtils mouvements de son  âme amoureuse éprise de liberté.

Le baryton italien Pietro Spagnoli  interprète Bartolo de façon magistrale. C’est le père jaloux, avare et autoritaire, entouré d’une domesticité  dont  l’une baille et l’autre éternue.  Pietro Spagnoli  propose un personnage très équilibré, entre  une belle musicalité qui souligne  l’amour d’un père pour sa fille et le personnage de théâtre ridicule qui n’est pas sans rappeler les malheureux pères de chez  Molière dont se jouent inévitablement les amants victorieux. Mais le plus drôle est sans doute l’inénarrable Don  Basilio (Fulvio Bettini), sorte de curé à lunettes et à béret basque qui est le maître de chant de la belle Rosina et qui n’est pas à une  trahison près, du moment qu’il peut monnayer ses services contre espèces sonnantes et trébuchantes.

 Timbales et violons tremblent lors de son apologie de la calomnie, Don Basilio, apôtre de l’hypocrisie, chante comme un diable personnifié sous ses habits compassés. La colère de la belle qui risque d’être réduite en esclavage dans un mariage forcé, est commentée par un orchestre écumant de rage, de grondements, de chuintements, de sifflements et de bouillonnements intenses. Et le duo des retrouvailles entre le Comte et Rosine est un morceau de volupté et de plénitude  lumineuse. La soirée est acclamée par un public complice de l’action et amoureux de cette musique retrouvée.  

Le Klara festival promet d'être un sommet d'excellences.

http://www.klarafestival.be/fr

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administrateur théâtres

La légende amérindienne raconte qu’il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux étaient terrifiés et observaient le désastre. Seul le petit colibri s’activait sans relâche, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri de répondre: « Je le sais, mais je fais ma part et de mon mieux. »

Patrick Chamoiseau est un écri­vain fran­çais ori­gi­naire de la Martinique, auteur engagé et poète de l’écologie. Clin d’œil à Pierre Rabhi et à son « mou­ve­ment colibri » basé sur  cette légende amérindienne, l’auteur met en scène « Les neuf consciences du malfini » un grand rapace antillais plein de superbe et de toute puissance démoniaque.

Ce rapace dévore toute chair vivante avec une violence arrogante et ses vaniteux appétits guerriers n’ont pas de limite. « J’aime frapper les chairs chaudes ! » Face à lui, Foufou le colibri qui se nourrit des vibrations du monde, de tout ce qu’il écoute, goûte, touche, regarde, respire et réfléchit. « La poussière des fleurs est-elle la vie ? » …Parole d’abeille qui conditionne la survie de ce monde?  Soudain le rapace aperçoit « le petit maître » joyeux, dénué de toute crainte, qui vaque à ses occupations. Soudain il observe la nature autour de lui. Un arbre cachait la forêt ! La colère fait place au doute puis à la curiosité et à l'intérêt. Il renie son genre de vie, rendu sensible aux vibrations de couleurs, de parfums et d’émotions qui se correspondent. Très Baudelairien! Foufou, le petit colibri, vit «au-delà» de son alaya, son inconscient collectif, son code génétique, ses pulsions, ses instincts, son ego,  son déterminisme.  Lorsque le malfini se met en quête de l’autre, il s’élève et éveille peu à peu toutes ses consciences, et permet ainsi à la Vie de continuer à vibrer, toute arrogance bue. « Je compris encore mieux à quel point les vies se tiennent, combien nulle n'est centrale, plus digne, plis importante. Elles portent les même couleurs. Elles se lient, se relient, se rallient, se relaient et se relatent avec les même couleurs.» L’harmonie ne peut se réaliser que par l’empathie avec les autres, dans la diversité. Le rêve est vaste !

Transposé sur le plateau de la Clarencière cela se traduit par un décor au départ brumeux,  on ne sait si c’est du ciel ou de l’océan, une lumière diffuse bleue. Une femme statufiée à gauche parle, en cachant son visage, pantalon et tunique couleur terre. Elle est pieds nus et  porte des lunettes de myope. « C’était au temps de ma splendeur barbare ! » On s’aperçoit que le lieu est recouvert de papier bulle et cela fait penser à une salle de rebirth. Quelques accessoires, une marionnette improvisée, une très bonne sonographie et des jeux de lumière l’ont métamorphosée tour à tour en oiseau prédateur et en colibri, nouveau maître  à penser. Le spectacle imprévisible fascine, interroge, touche. Il est à la fois bruissant et silencieux. Il est pari de fraternité et d'ouverture à l'autre.

La lecture de Marie Carmen de Zaldo est très intelligente et intelligible, malgré une projection dans un monde poétique pas forcément facile d’accès! Du côté spectateur, on se sent aussi regardé, interrogé, touché par la magie théâtrale faite oiseau, image du vivant? de l’esprit? de l'utopie? «  Comme nous ne cherchions rien, nous découvrions tout. Comme nous n'allions nulle part, nous arrivions partout...»

Marie Carmen de Zaldo dans   "Les neuf consciences du Malfini"

adapté du roman de Patrick Chamoiseau aux éditions Gallimard.
  
 
Mise en scène, adaptation, interprétation : Marie Carmen de Zaldo
Collaboration artistique : Aline Steiner
Scénographie : Peter Maschke
Musique : Nicolas Arnoud
Oeil extérieur : Ariane Loze, Inge Van Gestel

Production : Compagnie La porteuse d'eau soutenue par la Fabrique de Théâtre, le Centre des Arts de la Rue, la Roseraie.

 Lieu : Au théâtre de La Clarencière, lieu rare, fertile et accueillant pour l’éclosion des jeunes créations.

http://www.laclarenciere.be/

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12273090276?profile=original

Boris Giltburg piano

Au Programme:

Ferruccio Busoni, Chaconne en ré mineur (d'après Partita pour violon n° 2, BWV 1004 de J.S. Bach), Carnaval, op. 9
Bela Bartok, 6 Danses sur des rythmes bulgares (Mikrokosmos VI)
Franz Liszt, Sonate pour piano, S. 178

http://www.bozar.be/activity.php?id=15617&selectiondate=2015-03-02

 AUCUN retour en Belgique de BORIS GILTBURG ne laisse indifférent ! Né en 1984, Boris Giltburg, Israélien d’origine russe, premier prix au Concours Reine Elisabeth 2013, est un artiste …hors compétitions, tant son travail touche à la perfection. C’est une personnalité d’une humilité exemplaire qui vise la communication et le partage, une sensibilité à fleur de peau. Le programme qu’il a composé ce soir est une palette de couleurs versatiles où il explore avec délicatesse toutes les émotions de la personnalité humaine. Son concert est structuré comme une sorte de poème musical.  Derrière son sourire légendaire  se cache une profonde richesse  humaine qu’il métamorphose en musique. Il possède l’art d’emmener le public là où il n’a jamais été. Il suffit de se laisser guider et on entre dans le royaume de la musique.

 

Après avoir franchi  solennellement la porte  de la  Chaconne en ré mineur  de Ferruccio Busoni on est emporté dans la nostalgie d’un sablier qui s’écoule. Un regard doux est au bout de chacun de ses  doigts.  Le voilà au cœur de tableaux impressionnistes ponctués de feux follets. Le jeu de mains est spectaculaire, il enfile avec souplesse des accords de notes graves et donne de la résonnance tragique. Ici, il cisèle le thème purifié, mis à nu, mais nimbé d’un voile de tendresse,  enveloppé de grâce juvénile.  Là, Boris Giltburg fait sonner son instrument comme carillon de beffroi puis pétrit la matière musicale comme un boulanger céleste et met à jour tout le mystère de J.S. Bach.   

Dans sa lecture  éblouissante et farceuse du Carnaval de Robert Schumann,  Boris Giltburg danse ses notes et module les nuances. Les mains bondissantes sont ensorcelantes et tout à coup, au cœur du mystère,  les voilà qui produisent une matière à la limite de l’audible, un sommet de finesse.  Le pianiste glisse d’une pièce à l’autre enchaînant avec brillance et élégance des motifs incontestablement maîtrisés.

 Ses danses de  Bela Bartok  sont  pleines de virtuosité, d’audace et de séduction et enfin sa Sonate pour piano 178  de  Franz Liszt qu’il ouvre,  avant le déferlement passionnel, par  un  long silence de concentration abyssale,  est magnifique de sonorité, de progression, de cohérence. Le public est émerveillé et recueilli devant ces mains devenues des éclairs de lumière. Les pulsions vitales alternent avec la méditation de l’ange. La netteté de la frappe dans les fulgurances est rattrapée par l’infini de la douceur. Le musicien est entièrement habité par la musique. Ses rallentandos  poignants et ses moments de confession intime laissent entrevoir la vulnérabilité de l’abandon profond.    

 

 Et à peine la première palette finie, le généreux pianiste nous ravit d’une seconde palette musicale car voici le choix du poète!

Tout d’abord, ──── 'La Leggierezza',  extrait de Trois Etudes de Concert, Liszt S.144. On retient son souffle du début à la fin.   La technique semble facile et vous convie dans le  rêve,   le pianiste flotte sur le clavier comme un génie insaisissable, son toucher est prodigieusement aérien. Des arpèges pilotés avec une  légèreté incroyable  dans la main droite comme de la gauche, des  gammes chromatiques avec des notes doubles, des sauts d’octaves, notes graves rutilantes,  accords plaqués à distance, une technique éblouissante qui charme autant les yeux que les oreilles! 

Et encore , ──── le  Moment musical no. 4  de Rachmaninov,  épique et émouvant, débordant comme un fleuve russe au printemps et extrêmement puissant, joué avec élan passionné sans crainte de burnout, une performance qui vous coupe le souffle !

Et encore , ────l’intermezzo Op. 118 no. 2 de Brahms un bain de douceur aux longues phrases de douceur, une prière intime pour la paix du monde ? Boris cueille est perles de pluie et en fait un élixir capiteux…

Et encore , ──── la  Suggestion Diabolique composée par Sergueï Prokofiev en 1908 d’une précision et d’une clarté parfaites. Le voici devenu Méphisto en personne.

Et encore , ──── un extrait Davidsbündlertänze de Schumann no. 14 , le point d’orgue du rêve!

Boris, Etincelant et Généreux comme toujours!

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Fleurs et poèmes

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Dessin d'enfant

En bouton ou corolle ouverte,

Est un poème chaque fleur,

Une grâce soudain offerte,

 Causant tendresse ou coup de coeur.

 

Un poème, est une immortelle,

Non pas de soie ou de velours,

 Mais fait d'une substance telle

Qu'il ne perd rien de ses atours.

 

Dans l’allée où on l’a placé,

Parfois oublié, un poème,

En dépit des hivers passés,

A un attrait resté le même.

 

À l’ère de la turbulence,

De l'incertitude, des peurs,

Les émois en  vers et les fleurs

Peuvent ranimer l'espérance.

 

24 septembre 2007

 

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En s'éloignant de l'île de Sein

Une aquarelle

d'Adyne Gohy

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d'après une photo de Raymond Martin

a inspiré

Les Haïkus Sénans

de Raymond Martin

 

Adieu belle-île

Arche de Noé fruitée

A la lande d’été  

 

Adieu aux phares

Lumières  d’espoirs  priées

Naufrages  parés

 

Au revoir lapins

Repus de lichens  bleutés

Goulénez  sacré 

 

Au revoir galets

Joyaux de la rive bleue

Mousses  verdâtres

 

Adieu  Corentin

Outragé un jour  malsain

Offense au Saint

 

Eau bleue  câline

Reflets  ondoyants du port

Barques élégantes

 

Deux vigies veillent

Dauphins  intrépides

Cris de mouettes  en vol

 

Ar  Men Brial  droit 

L’œil vers Raz domine

La vieille granitée

 

Majesté  Océan

Turquoise parfois

Douce cruelle

 

Adieu belle-île

Non  mais au revoir alors

Atlantis serein

 

  

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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administrateur théâtres

12273075857?profile=originalAvec Leonardo García Alarcón direction - Jodie Devos soprano - Millenium Orchestra

Programme: Wolfgang Amadeus Mozart

Ouverture (Le Nozze di Figaro, K. 492), Aria "Deh vieni non tardar" (Le Nozze di Figaro, KV 492), Ouverture (Cosi fan tutte, KV 588), Aria "Una donna a quindici anni" (Cosi fan tutte, KV 588, Ouverture (Don Giovanni, KV 527), Aria "Batti, batti o bel Masetto" (Don Giovanni, KV 527), Aria "Alcandro, lo confesso... Non sò d'onde viene", KV 512, Symphonie n° 25, KV 183, "Popoli di Tessaglia - Io non chiedo, eterni dei", KV 316/300b

 

Le Millenium Orchestra est un nouvel orchestre baroque belge dirigé par le talentueux Leonardo García Alarcón, un homme rayonnant d’énergie et d’intelligence musicale, célèbre notamment pour la qualité et la quantité de ses recherches musicologiques. Il s’est illustré récemment  à la tête du Chœur de Chambre de Namur  et de  sa Cappella Mediterranea dans la première représentation mondiale  d’« il Diluvio unniversale »  de Michelangelo Falvetti (1642–1692). Soulignons qu’à cette occasion,  Leonardo García Alarcón  a reçu la médaille de citoyen d'honneur de la ville d’Ambronay  lors de son célèbre festival et que le CD enregistré à cette occasion a  remporté le Diapason d'or du mois d'octobre 2011.

Le « Millenium Orchestra » est une création de CAV&MA (Centre d’Art Vocal et de Musique Ancienne) qui regroupe  les meilleurs ensembles baroques de la région namuroise. Ces artistes dans la fleur de l’âge, formés à la musique ancienne jouent sur instruments d’époque, sous la direction flamboyante du chef et claveciniste argentin.

Ce soir, la présence astrale de Jodie Devos, la jeune soprano belge qui a remporté le deuxième prix du concours Elisabeth en 2014 est la meilleure fée belge qui puisse se pencher sur le berceau de ce nouvel orchestre. Et le programme de cette soirée inaugurale est consacré entièrement à  Mozart, c’est du meilleur augure. Le conservatoire est comble.  Dès les premières mesures de l’ouverture des Noces de Figaro,  les sonorités lumineuses se précisent. Le modelé des pupitres séduit et le visage des auditeurs s’épanouit. Le chef d’orchestre est ardent et a le sourire aux lèvres. Sa conduite est franche précise et dynamique. Il souligne des violoncelles passionnés, il donne du velouté aux  émotions avant de terminer le premier mouvement sur un tempo de joyeuse  jouvence. Des bravi discrets fusent déjà à la fin du premier mouvement ! C’est gagné ! L’ensemble de l’orchestre est en prise directe avec le bonheur de l’épanouissement musical. Si la contrebasse livre sa voix sombre et plaintive, les bois frémissent, vifs et clairs. Les vents diffusent des sonorités et des effluves de fruits mûrs. Trompettes et timbales sonnent l’allégresse, les alti sont en effervescence et les couleurs des premiers violons sont empruntées à une palette lumineuse. Les réponses instantanées des différents  pupitres marquent une connivence immédiate et très intense avec le chef.  

Jodie Devos, qui s’excuse d’être encore souffrante, a changé un peu la programmation pour pouvoir honorer ses engagements. Elle joue avec feu  les personnages de Suzanne, Despina, et Zerlina. On retrouve son habituelle présence piquante et espiègle car  elle excelle dans l’interprétation malicieuse des rôles d’ingénue.  Une voix qui ne force jamais, mais qui atteint des sommets vertigineux d’une perfection technique admirable, légère presque diaphane à certains moments. Ses vocalises, malgré son état de santé grippal fascinent un public enchanté. La diction est impeccable, ses acrobaties vocales passionnées et le timbre est de toute beauté. La musique a fait taire la grippe annoncée.

En deuxième partie,  la Symphonie no 25 en sol mineur, œuvre  de  jeunesse de Mozart, composée en 1773 au seuil de ses 18 ans est une œuvre éblouissante d’énergies contradictoires et d’humanité. L’orchestre déploie des contrastes de nuances et de dynamiques remarquables pour cette partition extrêmement riche et fougueuse. Le mélange de  mélancolie, de désespoir, d’humilité et d’exubérance, de violence même, atteint  presque des tournures héroïques. Les sonorités lancinantes de l’andante  respirent la tristesse et l’angoisse. L’orchestre semble marcher au bord d’un volcan autour d’un hautbois au chant pur et lumineux.  Après un menuet plutôt joyeux,  confié aux vents, Leonardo García Alarcón revient, avec son sens inné du drame et de la mise en scène à  l’agitation fébrile du premier mouvement.

Le public ne lâchera pas sa soprano favorite après ses derniers airs, et celle-ci le comblera avec l’aria allemand  de Pamina tiré de La Flûte enchantée. Un deuxième bis survient, cette fois proposé par  l’orchestre et son chef très heureux de cette première soirée. Quoi de plus naturel que de finir avec l’ouverture du même opéra, nous confie-t-il ! Percussions éblouissantes, flûtes divines, beauté du souffle  musical plein d’esprit, dans un tempo inondé par la joie communicative. 

- http://cavema.be/fr/voir/millenium-orchestra/224-millenium-un-coup-d-oeil-en-coulisses

- http://cavema.be/fr/actualites/choeur-de-chambre/228-p-a-href-http-www-lavenir-net-article-detail-aspx-ar

- http://cavema.be/nl/nieuws/millenium-orchestra/225-div-class-5pbx-usercontent-data-ft-quot-tn-quot

- http://www.lestroiscoups.com/article-millenium-orchestra-un-nouvel-orchestre-baroque-en-federation-wallonie-bruxelles-annonce-122736092.html

- http://www.bozar.be/activity.php?id=14417

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administrateur théâtres

Quand une leçon de musique classique se termine à la guitare électrique !

https://www.youtube.com/watch?v=VqYqWsG4Ad4

 

 

Dominique Jonckheere, à la tête  de l’Orchestre de Chambre Oratorio qu’il dirige depuis 1989 et que nous avons rencontré plusieurs fois au Théâtre Royal du Parc, nous gratifie chaque année de  nouvelles  croisières musicales,  enrubannées d’érudition relative à certains aspects de l’histoire de la Musique ou de la Musicologie. L’innovation c’est d’en faire chaque fois un feu d’artifice musical de tous bords, où il assassine le temps et où il mêle les observations savantes avec un humour fait pour les rois. « Tongue in cheek », il semble vouloir prouver chaque année par de nouvelles approches que la musique classique est  T o u t  sauf ennuyeuse.

Lui-même fait plaisir à regarder, tant son enthousiasme débordant est communicatif. Et ses comparses du sourire sont tous aussi malicieux et artistes. Trouver des places pour son spectacle pratiquement Sold Out relève du parcours du fan convaincu. Dominique Jonckheere  est ingénieur dans la vie civile et nous apparaît sous les traits d’un génie musical avéré dès qu’il monte sur les planches.

Son dernier spectacle excelle à nouveau dans les liaisons dangereuses. Avec un art consommé des mariages,  l’homme en costard-chemise et baskets blanches  construit un spectacle soufflant, bluffant d’inventivité, bâti sur les analogies musicales les plus improbables. En vrac : Bach, Purcell, Vivaldi, Haendel, Mozart, Beethoven, Chostakovitch, côtoient avec grâce et bonne humeur Amazing grace, Boris Vian, I’m singing in the rain, Eleonor Rigby, What a day for a daydreamer, La vie en rose, Let the sky fall (James Bond)  et tant d’autres  chansons populaires élevées sur le socle de la gamme pentatonique, apprend-on!  

 Dominique Jonckheere, l’homme-orchestre conteur et ensorceleur, se dépense comme un ado. Il est secondé par la voix chaude et cuivrée de  Sarah Letor qui chante du bout des doigts avec des gestes de chanteuse balinaise en duo avec Hervé Letor. Il s’entoure d’élégants musiciens, fascinants par la perfection de leur technique  artistique et la sonorité moelleuse de leur interprétation. Voici le palmarès : Citons  Nicolas de Harven (violon, chant),  Hervé Letor ( guitare, chant) , Sarah Letor (chanteuse), Véronique Lierneux (violon , piano, chœur), Eric Mathot (contrebasse), Ariane Plumerel (violon, chœur), Ana Spanu (violon , chœur), Sébastien Taminiau (violon , guitare, contrebasse), Edouard Thise (alto, trompette, chœur) Sigrid Vandenbogaerde (violoncelle , chœur), Charlie Wieder (violon, guitare).  

 

Avec finesse et doigté de virtuose, le maître de musique  nous embarque sur son fabuleux radeau musical, toutes époques confondues, avec comme point  de ralliement  l’effet de surprise musicale et des élucubrations auxquelles il manque juste les cheveux longs. L’esprit, lui,  frappe toujours juste et le tempo échevelé du spectacle rattrape le temps dans sa fuite!  Ce bonheur est trop éphémère, mais il y a des  CD qui vont avec : God save the music!

 

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/la-querelle-des-bouffons-dominique-jonckeere-au-th-tre-royal-du

http://www.oratorio.be/bachtorock3.htm

 

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administrateur théâtres

'On commence la semaine avec une bonne nouvelle? #DernierCoupDeCiseaux sold out pendant 6 semaines ! Reprise obligée la saison prochaine !!!'

SOLD OUT! La dernière du « Dernier coup de ciseaux » au TTO valait la peine ! Envoyons d’abord le  négatif, mais qui devient vite positif si on utilise le filtre du second degré, et il y en a qui adorent ce philtre ! Donc on est dans un atelier de coiffeur. Il est gay jusqu’au bout des cheveux en passant par une short-slip à rayures et  il exhibe une contenance franchement outrancière, clichés burlesques garantis. Son assistante, une Nabila-bis est  renversante de bêtise,  sanglée dans ses  clichés ad hoc. Il y a aussi deux clients impatients d’en finir, dont l’un se révélera être capitaine de police et l’autre une grande gueule liée au show-biz.  Enfin une grande dame très jet set, habituée à la domesticité,  débarque en retard pour l’heure des  bigoudis. Echanges verbaux bas de gamme dans tous les sens,  sans cesse interrompu par les gammes échevelées d’une pianiste has been à l’étage du dessus qui  de son côté, shampouine  éternellement le  même morceau de Rachmaninov.  La tranche de vie s’active, le coiffeur explose,  les langues se délient, les rancœurs se déversent entre les coups de  rasoir en folie. Ce que l’on déplore, c’est le nombre de décibels, les accents appuyés  et une adaptation belgo-belge de la pièce originale* un peu lourde, les voix sont fort rugueuses. Mais qu’est-ce qu’on est venu faire dans cette galère ?

L’orage éclate : on annonce qu’Isabel Czerny la pianiste, propriétaire de l’immeuble? est morte assassinée. Cela tourne au suspense d’Agatha Christie. Comme dans « An inspector calls » de JB Priestley, l’une de nos premières lectures en anglais, tous les personnages ont de bonnes raisons pour l’avoir liquidée - à coups de ciseaux – il va sans dire ! C’est à qui va faire porter le chapeau à l’autre. Les comédiens se déchirent dans le salon clos.

 Le coup de maître c’est que la pièce quitte les planches et prend la tournure d' un jeu de Cluedo. Le public est soudain pris à partie, on allume la salle et c’est  à lui de faire la reconstitution intégrale de crime. C’est lui qui  peut tente de mener en bateau les comédiens farceurs dont l’esprit fertile doit  répondre par de l’humour  instantané. Sacré défi, de toutes parts! Le tout  sous la baguette mi-sérieuse, mi-militariste du capitaine de police et de son ridicule acolyte.  Et cela se joue peu à peu comme une livre (enquête policière) dont vous êtes le héros. Et chut, tour de passe-passe, le ou la coupable est différent tous les soirs! La majorité du public y est allé en famille et  les enfants y vont ferme de leur esprit de déduction et de leurs observations malicieuses. Un vrai régal! Un spectacle récréatif avec des comédiens de choc pour public de préférence créatif!  

 

C’était du Du 22 janvier au 28 février 2015 au   Théâtre de la Toison d’Or

 

Un succès mondial : Paul PORTNER "Scherenschnitt oder Der Mörder sind Sie" 1963

 

- Adaptation américaine: « Shear madness » plus de 9 millions de spectateurs,

- Adaptation française signée par le réalisateur Sébastien Azzopardi, écrite par Sébastien Azzopardi et Sacha Danino, Paris 2011. DERNIER COUP DE CISEAUX : MOLIERE DE LA MEILLEURE COMEDIE 2014 4ème année, plus de 1000 représentations, près de 300.000 spectateurs à Paris...

 

 

- mise en scène au TTO (2015) : Aurelio  MERGOLA

Avec : Jean-François Breuer, Catherine Decrolier, Thomas Demarez, Pierre Lafleur, Frédéric Nyssen et Nathalie Uffner

 

http://www.shearmadness.com/ has no closing date in sight!

http://www.theatredesmathurins.com/ en cours!

http://www.ttotheatre.com/programme/dernier-coup-de-ciseaux  A l'année prochaine!

 

 

 

 

 

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Le guérisseur des nuits malades

Le guérisseur des nuits malades

     de Antonia Iliescu

Silence. Les cieux se taisent. Seul le mal vagabond

Crie dans la nuit avec sa voix de chouette ;

Un nuage noir sirote mon souffle moribond ;

Spectres verdâtres dansent dans l’obscure chambrette.

 

Lourdeur. Le corps se glisse dans l’amère mélasse

Des années fatiguées tassées dans la brouette ;

Entre moi et le monde le pont solide se casse.

L’esprit blessé mendie de l’espoir. Que des miettes…

.

Des rideaux de lumière descendent sur les ombres ;

Le paysage change, se meurent les pensées sombres ;

Un oiseau bleu annonce que la nuit va finir.

 

Des murmures réveillés à l’horizon lointain

Jettent gaiement dans le monde un tout nouveau matin ;

Et le soleil me touche afin de me guérir.

 

(deuxième prix «Pierre Anselme» au Concours International de Sonnets 2014 - Sonnet Irrégulier)

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12273078668?profile=originalLe Grand Portique permet d'accéder au Temple de la Littérature, "honoré par tous les pays affamés de culture." Alors, oui, on visite...

     Et qui mieux qu'Arts et Lettres pour célébrer le temple de la Littérature ?

Le Van Mieu fut fondé à Hanoi en 1070 par Ly Thanh Tong pour transmettre l'enseignement de Confucius. Celui "qui trace la voie du perfectionnement à travers la connaissance, la pureté du coeur et la conformité à l'ordre universel", dans "l'union de l'équilibre et de l'harmonie", Jacques Brosse. L'homme et la nature, tolérance et compréhension.

Son successeur, Ly Nhan Tong, y créa la première université du Vietnam.
     Education et littérature, piliers de la Sagesse.

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Le Jardin des Stèles conserve les noms et préceptes des 1306 étudiants ayant obtenu le titre de docteur (tien si) entre 1442 et 1779, permettant d'accéder au mandarinat. Maîtrise de la langue chinoise, de la poésie, de l'histoire, des sciences politiques et de l'éthique.

     Passé le Grand Portique, qui rappelle au cavalier qu'il devait mettre pied à terre en signe d'humilité, on atteint la porte du Milieu...

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... entre la Réalisation du Talent et l'Accomplissement de la Vertu, pour gagner successivement la Constellation de la Littérature, la porte des Grands Résultats, la cour des Sages et son Puits de Lumière céleste.

     Quel parcours pour accéder à la Grande Maison des Cérémonies...

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... au sanctuaire de la Grande Réussite.

     Ecole de la patience et de l'humilité...

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... l'art topiaire et du bonzaï sont ici cultivés.

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     Toute une éducation, qui ne peut être imposée du dehors, mais qui est avant tout connaissance de soi, pour devenir un "homme véritable".

"Le sage ne s'afflige pas de ce que les hommes ne le connaissent pas ;

il s'afflige de ne pas connaître les hommes.",

Confucius (K'ong-fou-tseu, vénéré Maître K'ong).

12273080663?profile=originalConfucius et...

"Ce qui conduit à la nature est ce qu'on appelle Tao. Pratiquer le Tao, c'est là la véritable éducation.",

Confucius.

12273081253?profile=original... ses disciples. Mencius et Xunzi furent les plus influents.

Il existe d'autres temples de la Littérature, à Hué notamment. Celui de Hanoi est lui-même inspiré de celui de Qufu, en Chine.

Qufu, dans la province de Shandong en Chine, là même où le "Maître des dix mille générations" est né... Il y a cent ving-cinq générations à peine.

"S'efforcer de traiter les autres comme soi-même,

il n'y a rien de plus près de ce jen que l'homme cherche.",

Mencius (Mong-tseu ou Mengzi), son premier disciple.

12273081054?profile=originalDragon ornant une toiture.

Il symbolise le pouvoir sur la terre et les eaux.

"Jen" celui qui trouvera l'harmonie avec la nature comme avec les hommes.

Soyons jen !

Michel Lansardière (texte et photos).

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administrateur théâtres

Un triomphe pour une pièce sublime, « L’affrontement » joué  au Centre Culturel d’Auderghem avec un duo de choc : Francis Huster et Davy Sardou ! Où C C C ne veut pas dire Cellules Communistes Combattantes mais Crises du Catholicisme Contemporain. Le pitch : « Comment Choisir entre la liturgie et le  MUSIC-Hall » Et dans ce débat ardent, ce sont évidemment les questions qui vont au-delà  du catholicisme et concernent directement  le cœur de l'être humain, qui donnent à cette œuvre une valeur universelle.

Tim Farley, celui que l’on doit appeler « mon père » (Francis Huster)  a  recours à la flatterie de  ses paroissiens et les divertit avec des sermons qui contournent les problèmes inquiétants afin de protéger sa Mercedes, ses voyages  en Uruguay et l'offre généreuse de vins fins qui ornent  le double fond de sa bibliothèque. Son monde bien ordonné est perturbé par l'arrivée de Mark Dolson (Davy Sardou), un jeune séminariste intense et idéaliste que le Père  accepte à contre cœur de prendre sous son aile. Il y a un conflit immédiat entre les deux,  alors que  le jeune homme remet en question le mode de vie luxueux du prêtre âgé, celui-ci  est consterné par la confession de Mark qui a mené une vie de promiscuité  bisexuelle avant de choisir la prêtrise.

Le drame psychologique oppose deux sortes de sacerdoce. D’une part celui du vieux curé irlandais, retraité de la foi,  installé confortablement dans une paroisse riche et prospère, un homme qui ne veut pas de vagues et dispense un discours de guimauve, se soumet hypocritement à l’autorité hiérarchique et aux  compromissions, un homme  qui  frémit de déplaire à  une congrégation docile et béate  mais fort loin des béatitudes chrétiennes.  De l’autre, celui du jeune séminariste, une âme perdue et retrouvée, courageuse, ferme et déterminée qui a connu les citadines, les citadins et même le trottoir pour survivre, dès l’âge de 17 ans. Cela a des vibrants accents de Gilbert Cesbron…

en-tournee-francis-huster-et-davy-sardou-joueront-quot-l-affrontement-quot-mardi-3-mars-a-l-opera-theatre.jpg?width=500 Le débat  récurrent remet en question l’accession des femmes au sacerdoce toujours refusée dans l’Eglise Romaine.  Rien non plus, selon Mark Dolson, n’interdit à deux hommes de s’aimer! Débats à l’évidence  toujours d’actualité, alors que la pièce « Mass Appeal » de Bill C. Davis avait été écrite en 1981 et fut traduite et jouée par  Jean Piat et Francis Lalanne en 1996, une version tragique, provocatrice et sulfureuse. Si le fond de la pièce n’a pas changé, l’attitude du public du XXIe siècle  a évolué. On accepte désormais de nouveaux codes et le rire dénonciateur est devenu un Credo omniprésent, ressenti comme la meilleure parade aux tentatives totalitaires ou intégristes.  

 

En effet, 20 ans après, la nouvelle version qui déferle sur les planches du CCA est une nouvelle adaptation signée par Jean Piat et sa fille Dominique Piat. Elle est bourrée d’humour explosif. C’est une mise en scène  de Steve Suissa. Le  décor dynamique de Stéfanie Jarre permet le passage habile de la chaire au  presbytère. Les jeux d’ombre et de lumières  évocateurs sont  signés Jacques Rouveyrollis et les costumes, Edith Vesperini. Steve Suissa a ourlé son travail de chansons d'amour émouvantes -  américaines pour la plupart - qui séparent chaque scène, faisant chaque fois accéder à plus de bonheur spirituel et plus d’amitié, ce qui est un autre thème puissant développé avec grande intelligence tout au long de la pièce. La musique ne facilite-t-elle pas l’accession à ce monde invisible par lequel on existe ? Le jeune-homme bourré d’insolence et de sincérité veut que l’église se remette en question, remettant au centre de ses préoccupations la seule chose importante, l’amour et sa variante: l’amitié. Et son rire, joint au nôtre, remet les choses en perspective.

 Notre siècle ne  permet-il pas à présent de rire de tout ?  Le rire ouvre à  la réflexion, y compris celle qui demande pourquoi on se pose telle ou telle question. C’est la  liberté de parole plus vivante que jamais, qui  creuse le sillon de l’humain. L’affrontement des deux hommes les met face à face avec  eux-mêmes. Chacun finit par devenir ce qu’il est, et la question Shakespearienne de « to be or not to be »  prend toute sa pertinence. Les deux rôles collent littéralement à la peau des deux comédiens et les spectateurs - pris pour des paroissiens - eux aussi, se transforment et tentent de trouver leur propre vérité avec eux-mêmes.  La magie théâtrale  a sondé l’humain avec une profondeur et une habileté qui met les larmes aux yeux.   Et qui n’a pas eu envie d’entonner Alleluia, Alleluia… en fin de spectacle, au nom de la vérité de chacun?   

Au cœur de sa programmation, la saison Paris-Théâtr...e présente le meilleur du théâtre français en général et parisien en particulier. 7 pièces à ne pas manquer, faisant passer le public du rire aux larmes et où l’émotion et la surprise sont toujours au rendez-vous. Une saison basée sur le divertissement, les coups de cœurs et la diversité !

http://www.cc-auderghem.be/index.php/component/redevent/details/270.html

Réservez

Dates
24.02.2015 - 01.03.2015 20.30 h - 15.00 h

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Les lumières de Turner

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J. M. W. Turner, Le déclin de l'Empire carthaginois, 1817.

Les lumières de Turner

Lumière blanche, formes estompées

Beauté minérale, idéale vibration,

Pureté et pérennité

Impressions suscitées par un

Rai de lumière, coup de vent,

Brume d'automne, cathédrale de blés mûrs

Exaltation des couleurs

Mouvement révélé, pluie, vapeur et

Vitesse, arrivée en gare de La Ciotat

Des siècles de créations pour retrouver

L'innocence des sens et l'essence des mots.

Michel Lansardière

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J. M. W. Turner, Pluie, vapeur, vitesse, 1844.

Illustrations :

1. Le déclin de l'empire de Carthage (1817, détail). Les critiques de l'époque attaquèrent son coloris trop riche et superflu.

2. Pluie, vapeur et vitesse, la grande voie ferrée de l'ouest (1844, détail).

"L'Orient doré ou l'éther couleur d'ambre, la voûte éthérée et les ciels moutonneux de la mi-journée, les vallées resplendissantes, la fertilité rougeoyante des campagnes joyeuses, les arbres chargés des moindres teintes et nuances de la chaleur évidente de l'été, riches, harmonieuses, fidèles et claires, imprégnées de toutes les qualités aériennes du lointain, de lumières aériennes, de couleurs aériennes", William Turner((extrait de "Backgrounds : introduction of architecture and landscapes, 1811).

En hommage à Joseph Mallord William Turner (1775-1851) et au Lorrain (Claude Gellée, 1600-1682, dit Le Lorrain) que Turner admirait tant, et aux frères Lumière (inventeurs du cinématographe et de l'autochrome, la photo couleur).

Dédié à Robert Paul, l'âme et l'animateur (les racines sont les mêmes) d'Arts et lettres, dans le cadre de "La couleur des mots".

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FINALEMENT!

Tu t'étais lové dans le moule

Que la vie t'avait suggéré.

Ainsi, à l'aise dans la foule

Tu t'y étais laissé porter!

Pas à pas et non sans courage

Tu t'efforçais à progresser

Au fond de toi était la rage

De tes désirs trop ignorés!

Alors un beau jour de septembre

Que Dame Nature avait doré

Quand dans tes yeux brillait de l'ambre

Tu as décidé d'innover!

Finis sagesse et sacrifices

Bonjour à toi jolie folie!

Peu importe les édifices

Ne compte plus que les envies!

Et ce destin est bien étrange

Qui, après coup, te rend unique.

A quoi donc sert-il d'être un ange?

Aux certitudes tu fais la nique!

Au creux de tes mains, je vois des lignes

Parcours étrange, enchevêtré...

J'y lis qu'aujourd'hui tu es digne

D'être tout simplement aimé!

J.G.

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Nos rendez-vous spirituels

Songerie

 

À la Fac, puis dans les rues,

Un autre jour avions vécu;

Des heures douces ou intenses, 

En ce temps de notre jouvence.

 

Nous nous quittions dans la soirée.

En laissant voir notre regret.

Parfois je me souviens, rêveuse,

D'Alger, où j'étais amoureuse.

 

Il me donnait un rendez-vous,

Cela aurait pu sembler fou,

 En  me désignant l'astre unique,

Pour une rencontre idyllique.

 

Mon âme s'élevait vibrante,

Vers les étoiles scintillantes,

Jusqu' à la lune, îlot du ciel.

L'espace avait un goût de miel.

 

25 février 2015

 

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administrateur théâtres

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Mariage réussi !

 

Le nouvel an chinois est la plus grande fête traditionnelle chinoise. C’est une fête agricole à l’origine et elle s’appelle aussi  la  fête du Printemps. Chaque année elle inaugure un des 12 rameaux terrestres symbolisés par un animal, à l’intérieur d’un cycle  récurrent de 12 ans. Nous voici depuis le 19 février dans l’année de la Chèvre.
À  chaque retour de l’an neuf (calculé d’après la deuxième lune après le solstice d’hiver), toutes les voies de communication de la Chine entière sont prises d’assaut. Gares, routes, aéroports sont bondés. Des millions de familles, pour qui cette occasion est leur seul moment de vacances,   traversent le pays pour un rassemblement familial placé sous le signe  de la couleur rouge (symbole de joie et de chance), du recueillement et du renouveau. Traditionnellement, on sortait avec des lanternes colorées, des brûle-parfums, et l’on faisait éclater des pétards afin de faire fuir les mauvais esprits, mais surtout on désirait réveiller le dragon protecteur et dispensateur de pluies bienveillantes.

Dans nos contrées nordiques, on ferait plutôt appel au soleil et  à ses bienfaits…  Les chinois ont bien  compris nos aspirations et nous ont envoyé « The Legend of the Sun », un spectacle qui ne pouvait que nous plaire. Il a déjà été présenté à Londres en janvier dernier avec un succès éblouissant. Il s’agit d’une  très vieille légende du folklore de la minorité Zhuang* du Sud de la Chine qui  rejoint  à point nommé  notre  dévorante soif de lumière. Au temps jadis, les anciens Zhuang vivaient dans un pays  privé de lumière. Un jour, ils apprirent qu'un Soleil flamboyant se reposait au-delà de la ligne d'horizon et que l'astre pouvait les sauver de l'obscurité et du froid et leur apporter de la chaleur. Finalement, c'est une intrépide jeune femme enceinte qui  se sacrifia pour le bien commun. Elle argua qu’elle n'arriverait peut-être pas jusqu'au bout, mais  que l'enfant qu’elle portait finirait bien par rapporter le soleil.  Emouvant parcours initiatique donc, d’une mère et de son fils.

C’est Le théâtre National  qui a  accueilli à l’occasion du Nouvel an chinois, cette performance étonnante et de très haut niveau artistique. « The Legend of the Sun » un spectacle monumental de danses folkloriques, de mime et d’acrobatie. » Il réunit 60 danseurs chinois formés traditionnellement, la plupart d'origine ethnique Zhuang.  Pas de texte, du mystère et de la méditation sur la condition humaine, sur une vielle souche animiste. Quelques  mélodies aux voix  bouleversantes, des échos de choristes  lointains  et une musique très narrative soutiennent  cette belle histoire. Une histoire édifiante, bien sûr. Comme au Moyen-Age chez nous, les légendes doivent avoir une  portée morale et  sociale. A travers la mise en scène du  folklore authentique du peuple Zhuang, c’est la persévérance du peuple chinois  et la  poursuite du bonheur qui sont glorifiées et leur bravoure  indéfectible contre les difficultés « L’Asie est là où cesse la vulgarité, où naît la dignité et où commence l’élégance intellectuelle. Et l’Orient est là où sont les sources débordantes de poésie ».

La performance de danse muette est habillée de somptueux costumes qui vous rappelleront si vous avez eu la chance d’y aller, l’un ou l’autre voyage dans les minorités chinoises et l’accueil chaleureux que ces peuples dispensent aux visiteurs étrangers. De nombreuses scènes ont une portée universelle et vous feront monter les larmes aux yeux, ce qui n’était pas garanti avec un spectacle d’une telle ampleur. Les relations mère-fils, homme-nature,  le coup de foudre, la conquête amoureuse, la passion en conflit avec le devoir, l’amour vrai sont autant de thèmes passionnants et passionnels qui touchent le spectateur de n’importe quelle origine. La beauté de la danse, que ce soient les solos, les duos ou les danses de groupes, est omniprésente et souligne le long cheminement. Et cette beauté  nous touche profondément. Un mélange  habile et sans coutures  de chorégraphies modernes et de coutumes traditionnelles  qui vous  emmène au cœur du  mystère humain. Les danseurs se transforment en paysages, en rochers en rivières, en bêtes sauvages et en éléments naturels appuyés d’effets sonores grandioses.

Côté musique, c’est la même chose. Le mélange des sonorités occidentales et orientales est source d’un perpétuel étonnement. Alliant tradition et modernité, la musique  authentique de cette ethnie utilise des instruments séculaires -  les clochettes, bâtons et tambours associés aux costumes rutilants, l’erhu, vielle chinoise à deux cordes aussi appelé « violon chinois », la flûte de bambou, et  les incontournables percussions chinoises  -  qu’elle mélange avec finesse avec ceux  de nos salles de concerts occidentales.

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  Le China Arts and Entertainment Group (CAEG) qui encadre ce fabuleux spectacle  est devenu au fil des années  le plus grand organe culturel chinois soutenu par le ministère de la culture et un ambassadeur privilégié pour fêter les quarante ans de  liens d’amitiés qui unissent cette année l’Union européenne et la Chine. Co-organisateurs, la compagnie Atlas International Culture. The Legend of the Sun a été primé par de nombreuses récompenses, dont le "Golden Lotus Award" de la China Dance Lotus Award Competition, mais également le "Splendor Award" pour les œuvres théâtrales délivré par le Ministère chinois de la Culture. Le spectacle a également reçu un bel accueil dans le monde, plus particulièrement lors de leur tournée aux Etats-Unis en 2012.

 

 

* la minorité Zhuang : Ils forment une des 56 nationalités de Chine. Leur population, estimée à 18 millions de personnes en 2010, fait d'eux la plus importante minorité chinoise avec un passé glorieux.

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En savoir plus sur les légendes chinoises: 

http://www.gutenberg.org/files/15250/15250-h/15250-h.htm

Le Théatre Nanning du Guangxi:

http://thelegendofthesun.com/FR/?page_id=642

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administrateur théâtres

  Le 12 novembre dernier nous découvrions avec bonheur l’existence du HULENCOURT SOLOISTS CHAMBER ORCHESTRA  qui  se produisait lors d’un  prodigieux concert  à Flagey avec l’illustre Nelson Freire comme invité d’honneur.   Nous avions écouté avec immense bonheur un programme très éclectique avec  la marche slave de Tchaïkovski, le concerto romanesque de Ligeti, le concerto n°2 de Chopin et la symphonie fantastique op.18 de Tchaïkovski. La soirée était au profit de l’association caritative Sun Child dont l’objectif est de donner des aides sociales,  financières, morales et individuelles à des enfants atteints de cancer, de leucémie ou de maladies chroniques sévères.  Les musiciens de cette académie privée sont tous très jeunes et proviennent de 19 nationalités différentes, c’est une entité européenne unique en Belgique. Mais quel souffle artistique et quelle chaleur humaine traversent leurs interprétations fougueuses !

                    12273071061?profile=originalC’est un tout autre genre qu’a programmé l’Hulencourt Art Project pour la Saint-Valentin. Nous sommes dans les salons de l’hôtel Bristol Stéphanie pour un dîner gastronomique ornementé de musique tzigane. L’invité d’honneur est cette fois le virtuose incomparable Roby Lakatos  et son ensemble. Né en 1965 à Budapest il mélange toutes les musiques des pays slaves, la musique n’a pas de frontières. Il  puise ses racines dans une dynastie de violonistes remontant à János Bihari.  Sa versatilité stylistique est exceptionnelle. Survivant d'un autre siècle, il brasse toutes les époques et tous les genres en  passant par des compositions  originales et des improvisations vertigineuses. Il a joué dans les plus grandes salles et les plus grands festivals à travers l'Europe, l'Asie et le continent américain.

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12273072099?profile=originalLes amateurs de csárdás et de musique gitane ont été ce soir de la saint Valentin 2015, au comble du bonheur : d’abord le concert présenté pendant le dîner suivant une programmation intéressante mélangeant les tourbillons du jazz, des accents pop et la tradition tzigane, ensuite une promenade romantique envoûtante saluant chaque table en particulier.  On observe avec attendrissement  les couples ou les tablées d’amis rendues muettes par l’émotion de  la magie musicale, bouleversés par la proximité et la sentimentalité des artistes et de leurs instruments.  Et on attend son tour le cœur battant et se demandant quel sera le nom du grand classique musical offert lors de cette carte blanche qui semble ne jamais  se tarir.

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En entrée du concert Roby Lakatos  présentait sa nouvelle composition du dernier album : « Alliance », suivi de « Papa, Can You Hear Me? » composé par Michel Legrand, Piazzola, la chanson russe traditionnelle, Le temps  des fleurs…. Alias: Those were the days! Aussi, the « Fiddler on the roof » et le rêve mouvant de Charles Trenet qui chantait quand nous n’étions pas nés ! Des bribes de paroles reviennent au creux de la mémoire comme « un souvenir qui me poursuit sans cesse, un vieux clocher, un paysage, bien caché, un cher visage de mon passé. » Vous l’aurez deviné, c’est « Que reste-t-il de nos amours! » 12273074096?profile=originalAu centre du concert, il a  accueilli avec enthousiasme une  jeune violoniste coréenne, Sunok Lee  dont le talent suscite l’admiration dès les premiers coups d’archet. Son premier morceau célèbre  « l’Amour ». Rien de plus simple et de plus profond à la fois: une  longue complainte asiatique qui efface Bruxelles de votre vision  pour vous enchaîner après ce voyage inattendu et tendre, à une Chaconne de Bach! La csárdás de Monti termine l’exploit musical qui laisse la salle entière sous le charme !  Lakatos revient sur scène avec Kalinka, et ses passions inépuisables.

12273074272?profile=originalCe grand homme qu’est Lakatos a collaboré avec Vadim Repin et Stéphane Grappelli. Les plus grands comme Yehudi Menuhin admirent  son jeu. En mars 2004, Lakatos jouait au festival Genius of the Violin du London Symphony Orchestra, aux côtés de Maxim Vengerov. Plusieurs jours après, on est encore, sous le charme !

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Il y aura un bientôt un nouveau  concert organisé par l’Hulencourt Art Project, c’est le 30 mars 2015 au Conservatoire royal de Bruxelles. Le thème : La Musique face à la guerre.

Lundi 30 Mars 2014 - Conservatoire Royal de Bruxelles
THOMAS ZEHETMAIR, NELSON GOERNER ET LES SOLISTES D'HULENCOURT

Les œuvres dirigées par Thomas Zehetmair à la tête des Solistes d’Hulencourt résonnent de conflits historiques : l’« Héroïque » de Beethoven qui évoque les guerres napoléoniennes. Si le Concerto pour piano de Franz Liszt N1 est d’un brio plus serein magistralement interprété par le pianiste Nelson Goerner, la nouvelle œuvre de Aaron Copland interpreté par le clarinettiste Vladimir Pavtchinskii promet d’explorer d’autres résonances du genre!

Programme :
Aaron Copland : Concerto for Clarinet
Franz Liszt : Piano concerto Nr. 1
Ludwig van Beethoven : Sinfonie Nr. 3 Es-Dur op. 55 ´´Eroica´´

http://www.arthulencourt.eu/

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Contrefaçon JGobert

Il y a peu de temps, je me suis pris à m’installer à une terrasse de café ou sur un banc et à regarder passer les inconnus avec un certain plaisir. Un nouveau regard sur le monde en marche. Mon imagination, toujours en éveil est alors décuplée, accrue et les histoires les plus extraordinaires jaillissent, surgissent en un instant et me transporte dans une autre dimension.

Coupable de cette curiosité peu commune, je brode avec délice des chroniques incroyables sur ces existences que je ne connais pas. J’aime cette intrusion secrète, ce faux viol  et je me sens  un peu malgré moi l’usurpateur, celui qui veut savoir sans être vu.

Mais mon imposture ne s’arrête pas là.  Je crée des sentiments étranges que je leur prête et qui ne sont pas toujours réels. Je joue le rôle du créateur du monde, du créateur du mensonge. J’invente des mystifications, des facéties, des canulars qui deviennent réalité pour certains.  Je suis toujours devant le dilemme de décider qui sera la cible de mes jeux cruels et l’obligation de renoncer à d’autres.

Tout le monde joue un personnage, moi comme les autres. Ecrivain, peintre, chercheur, économiste, banquier,  tous coupables de jouer un rôle dans cette société de dupe, dans cette démocratie de l’expert, du faux, de l’opinion où tout doit avoir une valeur. Le besoin est de se faire connaître à tout prix, de sortir de la norme et  peu importe les idées mais tout entreprendre pour avoir une place enviable.

Sur mon banc, je les vois passer seuls, en couples, le visage sérieux ou souriant et déjà, j’enquête mentalement sur le lieu où ils vont.

J’entends depuis quelques années, de nombreux artistes suivent l’appel de l’art et sans discuter le choix de l’ensemble. Ils mettent en veille leurs véritables talents qui importent moins. La beauté de l’œuvre est devenue un peu secondaire. Ils marchent dans les pas de la multitude et suivent le même chemin.

Beaucoup d’intellectuels eux-aussi se perdent dans les revues scientifiques et autres où le but n’est pas de faire connaître leurs trouvailles, leurs travaux mais bien leur notoriété sans laquelle leurs efforts seraient toujours vains.

Que dire des économistes, banquiers qui en font tout autant avec des évaluations souvent fausses qui permettent de donner des notes totalement déformées pour que vive la société menant au chaos. Il en est de même avec chaque catégorie d’individu qui a dans ses rangs l’imposteur désigné.

Marchant ainsi sous un ciel clément, ils déambulent tranquilles ne se doutant pas que mon regard les suit et les épie.

La machine, la technologie, celle-ci oblige à produire de plus en plus  sans se préoccuper de la création, du ressenti sur les choses. Les ouvriers sont devenus corvéables à merci. Plus on produit de choses pour rendre la vie facile, moins on a de temps et d’argent. Le savoir n’est plus pris en compte que  par la force de la règle. Les travailleurs sont devenus un peuple de complaisants obéissants.

Je suis l’être vil de l’imposture et l’empêcheur de tourner en rond. Mes méfaits sont légions et dans tous les domaines, je règne en maître.

Dans la société de spectacle,  je fais beaucoup de tort à la démocratie. Les jeux de glace sont souvent mal compris, interprétés par certains qui les transforment en dérives tragiques, monstrueuses. L’environnement prend une place importante dans la compréhension de l’acte et l’imposteur, plus que d’autres est devenu le miroir de la société. Le monde a aujourd’hui les évènements qu’il mérite et qu’il engendre.

Celui-ci en fait commerce. Aliéner, répandre à tout prix le faux pour que sonne le prix de la toute puissante renommée, du pouvoir, de la croyance. Les imposteurs sont tapis dans le noir comme des poissons dans l’eau. A ce moment précis,  l’imposture fait le résultat. Dans cette société où l’on évalue tout même l’apparence, l’opinion du nombre vaut la célébrité et la gloire.

 

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administrateur théâtres

12273079056?profile=original« Il faut vivre d'amour, d'amitié, de défaites
Donner à perte d'âme, éclater de passion
Pour que l'on puisse écrire à la fin de la fête
Quelque chose a changé pendant que nous passions… »

 

Elle excelle dans les montages poétiques de la chanson française : on se rappelle en 2014 le délirant  Welcome to the années folles  et en 2012, son  explosif Cabaret du Chat Noir.  Le spectacle créé cette fois  par Laurence Briand a encore du cœur, du corps et du mouvement et toujours du Verbe! Cette fois, elle fait équipe avec une autre princesse de la Chanson française ressuscitée :  Amélie Segers qui nous livra son inoubliable « Sous le ciel de Paris » sous la direction de Bernard Damien au théâtre du Grand Midi à Ixelles, en 2012.

 12273079289?profile=originalExploitant le poignant poème d’Aragon « Est-ce ainsi que les hommes vivent » , Laurence s’interroge sur le mystère de notre existence : Comment et pourquoi vivons-nous ? Le spectacle tout en roses de la saint-Valentin se mue en spectacle rouge sang, à moins qu’il ne s’agisse des noces avec la vie ? Les robes sont rouges, comme pour les mariages indiens. Un mariage pur-sang fait de poésie forte, de présence, de proximité, de dynamisme échevelé  fait la nique à la  léthargie ambiante,  émaillant l’élan passionnel de lucides traces de désenchantement.  Les deux artistes, que le destin  scénique a réunies,  sont toutes deux en marche, et chantent sans concession l’amour à travers  l’enfance, la guerre, la solitude, la séparation pour terminer sur un crédo en la vie.

Texte, voix, musiques, jeu scénique,  apprivoisent et enchantent  le lecteur d’oreille. Les mélodies et les chansons de Reggiani, Barbara, Brassens, Ferré, Montand, Jean Ferrat, Brel et bien d’autres refleurissent soudain dans les cœurs, telles de fleurs sous une pluie soudaine en plein désert. Les yeux verts de renard et  ceux de braise brillent de la connivence qui s’établit de part et d’autre de la rampe. La diction impeccable des jeunes artistes, leur souffle et leurs visages  œuvrent sans complexe dans une proximité bouillonnante, ajoutant dans les chansons tout ce dont on ne se souvient pas ou plus, soulignant ce qu’on n’avait jamais remarqué avant  à l'écoute des vieux vinyls. C’est un transport de  bonheur partagé.  Les deux consœurs mimétiques vivent la mélodie et le texte à fleur de peau tandis que le pianiste brode son clavier et leur sert de temps en temps de tiers révélateur. Seuls « leurs baisers au loin les suivent, comme des soleils révolus! » Et pour nous, le cadeau de leur mise en oreille de textes et mélodies impérissables!

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 Sûr que face à la violence de la vie, il faut vivre, nous soufflent Reggiani et ses prêtresses, «  pour pouvoir écrire à la fin de la fête : « quelque chose a changé pendant que nous passions ! » Lisez: « Passion ».

 

 

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Dans le cadre de la St Valentin

Avec : Laurence Briand et Amélie Segers
Au piano : Arnaud Giroud
Montage des chansons en spectacle : Laurence Briand
Coaching vocal : Marie-Laure Coenjaerts
Mise en scène : Hélène De Wilde
Production : Toc Toc Art

http://www.laclarenciere.be/

Les mercredi 11, jeudi 12, vendredi 13 et samedi 14 février 2015 à 20h30  NB. Nouvelles dates en Mars!

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administrateur partenariats

"L'âme des cieux"

Aquarelles de Ophira Grosfeld

Ophira - L'âme des cieux from Robert Paul

Le dernier secours

 

 

Mais d’où sommes-nous venus, tordus et ambigus ?

Du néant ou des cieux d’origine inconnue ?

Quelle force de l’univers nous a donné une âme

Et cet amour qui donne moins qu’il ne réclame ?

 

On se bat pour un rien qu’on appelle la vie

Agonisant noyés dans la soif d’infini,

Et dans de vains espoirs et nos amers renons

Et on supporte tout par peur de l’abandon.

 

Mais la magie s’installe dès qu’on regarde en haut

Et on oublie les craintes, les tabous, les barreaux

Alors on flotte légers au dessus des misères

Le ciel est tout en nous, comme toute la terre entière.

 

Un seul regard suffit vers le bleu-saint des cieux

N’y a rien à comprendre de leur voile mystérieux

Que des nuages rosâtres de ouate et de velours…

Pourtant on les appelle comme dernier secours.

 

Antonia Iliescu

24. 01. 2015

Un partenariat

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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Le jour se lève

clarté d'un reste de lune

silhouettes sombres

branches murs et saillies

émergées de la nuit

teintées de lumière

Le jour se lève

ligne claire sur l'horizon

lueur des commencements

nuages roses étirés

éclaboussures

sur le lent bleuissement

Le jour se lève

cadeau ordinaire extraordinaire

renaissance perpétuelle

pour chacun incertaine

fuite en avant

qui efface le présent

et ronge l’avenir

Aimer penser agir

comme si c’était le premier

comme si c'était le dernier


Arts12272797098?profile=originalLettres

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