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VILLES DE L’AME : L’ART DE NATHALIE AUTOUR

                          VILLES DE L’AME : L’ART DE NATHALIE AUTOUR

 

Du  06 – 11 au 24 – 11 – 13, l’ESPACE ART GALLERY (35, Rue Lesbroussart, 1050 Bruxelles), nous fait découvrir l’œuvre de Madame NATHALIE AUTOUR, une artiste Française qui nous dévoile un univers personnel fait de reflets mouvants et de lumières lointaines.

L’art de NATHALIE AUTOUR est un art qui se distingue dans un trompe-l’œil, non pas pictural mais intellectuel, en ce sens que le sujet de ses études devient un prétexte à développer des formes connues, presque archétypales, aboutissant à des compositions à caractère monothématique. 

Chaque tableau exposé a pour sujet la ville. Mais il ne s’agit pas ici de la ville prise dans son acception topographique mais bien d’un ensemble de gratte-ciels vus de loin, comme enserrés dans un cadrage photographique.

Il s’agit de vues diurnes et nocturnes d’une métropole surgie du rêve, offrant  au peintre une possibilité à créer une adéquation picturale entre la géométrie du sujet traité (les gratte-ciels) et celle de la toile contenue dans le tableau. Les deux sujets s’étirent vers une même verticalité : la hauteur de la toile met en exergue celle des gratte-ciels. Car il s’agit maintenant de trois sujets et non plus d’un seul que l’artiste nous dévoile! La ville qui n’est pas une. La hauteur presque gothique des gratte-ciels. Les dimensions de la toile en tant que réceptacle et dénominateur commun d’un même discours.

A la question : « recherchez-vous des effets cubistes dans votre démarche ? », l’artiste répond par la négative. En aucun cas elle n’a voulu « jouer » sur la géométrie dans le but de rechercher un cubisme qui ne dirait pas son nom. Bien que pour le diptyque intitulé LES GRANDES TOURS (116 x 81 cm - x 2 – acrylique sur toile),

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elle s’adonne à une étude de perspective à la fois présente mais discrète, mettant en relief, grâce au traitement de zones d’ombre traitées à la couleur noire, les bâtiments se trouvant à l’avant-plan de la composition. Il s’agit d’un diptyque qu’il faut comprendre comme une entité, une continuité que la démarcation entre les deux panneaux ne vient pas interrompre.

Même démarche pour ILLUSION III (100 x 50 cm – x 3 – acrylique sur toile),

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un triptyque dans lequel cette continuité apparaît dans la zone médiane des panneaux.

Si ILLUSION III (le triptyque) et LES GRANDES TOURS (le diptyque) ont pour dénominateur commun la continuité dans le prolongement du récit scénique, TRANSPARENCES IVV - VI (40 x 120 cm x 3 – acrylique sur toile)

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est un triptyque qui ne présente aucune volonté de continuité dans le sujet. Il s’agit en fait, d’une œuvre finement élaborée tant dans le traitement des couleurs que dans la conception des formes, allant jusqu’à créer, savamment disposées, des fausses ombres, situées, ou pour mieux dire, cachées dans les zones inférieures des panneaux.

Dans quel univers nous trouvons-nous face à l’œuvre de NATHALIE AUTOUR ?

Nous sommes plongés dans un monde où le jour se mêle à la nuit, dans lequel la réalité des gratte-ciels se réfléchit dans l’eau scintillante du fleuve, à l’origine d’une réalité parallèle faisant partie du même élan créateur.

Des variations sur le thème similaire existent, telles que cet ensemble de tours peintes comme si elles étaient reprises au téléobjectif : LE SILENCE DES TOURS (92 x 73 cm – acrylique sur toile).

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Le traitement chromatique est des plus intéressants. Il s’agit globalement d’un contrepoint conçu dans des couleurs vives (telles que le bleu foncé, le noir, le blanc) unies à des couleurs tendres (bleu clair, jaune clair), non pas dans un esprit antagoniste mais bien dans la volonté de créer les conditions pour un éveil onirique.

Deux types de compositions structurent l’exposition de NATHALIE AUTOUR :

1)    une série de toiles de grandes dimensions

2)    une série de petites toiles intitulées PETITES CITES ENCADREES (46 x 38 cm – acrylique sur toile),

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à l’instar de celle que nous présentons, à savoir une étude nocturne où le noir l’emporte sur le reste de la palette.

Le bleu, le vert, le jaune, le blanc s’effacent, occultés par l’impact de la matière noire qui imprime le presque totalité de l’ensemble.

A noter que même la couleur du cadre est le noir : l’œuvre en est circonscrite.

 

L’artiste qui vit à Montmartre a fréquenté l’Ecole Supérieure des Arts Modernes (Paris). Elle s’est formée à l’architecture d’intérieurs et a travaillé quelques années dans le monde du design.

Ce fut pour elle une expérience déterminante, car de cet apprentissage, la notion de rigueur est venue cimenter la conduite de son travail. Sa technique se distingue par un apport de la matière finement travaillée au couteau comme en témoigne TRANSPARENCES IVVVI dans lequel l’artiste la pèse et la soupèse pour plonger la scène dans une suite de variations chromatiques.  Cette matière, accentuée dans son volume diminue la transparence - panneaux gauche et droit : mélange de noir et de blanc - pour créer les contrastes du clair-obscur. Tandis que l’utilisation du blanc pur, toujours en couches épaisses, accentue cette même transparence.

Les œuvres de NATHALIE AUTOUR, de conception récente, sont le reflet d’une ville intérieure qui scintille et s’obscurcit au fil de l’état de l’âme.

 

François L. Speranza.

 

 

Arts 
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N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

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         RACHEL TROST : FLOATING MOMENTS, IMPRESSIONS D’INSTANTS


Du 06 – 11 au 24 – 11 – 13, l’ESPACE ART GALLERY (35, Rue Lesbroussart, 1050 Bruxelles), nous offre l’opportunité de découvrir l’œuvre de l’artiste suédoise, Madame RACHEL TROST par une exposition intitulée FLOATING MOMENTS.

Une constante soutient l’œuvre de RACHEL TROST (qui signe toutes ses toiles par un R), à savoir une dilution extrêmement contrôlée du sujet sur la toile. A tel point que le visiteur se trouve dans l’incapacité totale de l’identifier, tellement celui-ci se trouve dilué dans la couleur.

En effet, le sujet se trouve être précisément la forme diluée. Une forme flottante comme l’indique le titre de l’exposition. Il y a dans son œuvre, toutes proportions gardées, une atmosphère « impressionniste ». Toutes proportions gardées, parce qu’il s’agit, en fait, d’un impressionnisme abstrait, en ce sens que se déploie sur la toile un langage au service d’une impression exprimée dans la translucidité d’une abstraction, au travers de laquelle se meuvent des silhouettes indéfinissables.

Faut-il donc que le visiteur « comprenne » ce qu’il voit ? Nullement. La « compréhension » s’accomplit par le simple éveil du regard. Est-ce un bateau glissant sur l’eau que l’on voit au loin ? Ou simplement cinq traits verticaux reposant sur un axe horizontal noyés dans la brume ? TENEBRES SUR L’ABIME (80 x 100 cm – huile sur toile).

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Si nous évoquons une atmosphère « impressionniste », c’est parce que la philosophie des impressions exprimées, notamment, par un Monnet au 19ème s. (dans un langage plastique n’ayant, bien sûr, aucun rapport avec celui de l’artiste), prend avec RACHEL TROST l’aspect d’instants, inscrits dans le flottement d’un moment intérieur qui se réfléchit dans la réalité immédiate de l’acte créateur, vécu par l’artiste comme par l’imaginaire du visiteur qui le réinterprète et le prolonge.  

Chose extraordinaire, la lumière issue des notes embrumées n’est pas le résultat de couleurs vivaces mais bien d’un chromatisme terne, presque immatériel, réalisé dans des couleurs telles que le violet, le bleu-pâle, le noir, le rose-clair, le rouge avec des dégradés. Ce langage se développe chez l’artiste de façon analogue sur toute l’œuvre exposée : la composition se structure souvent à partir d’une forme, sombre et incertaine, généralement campée au centre du tableau, entourée de zones claires, sans excès, assurant à l’œuvre son climat tempéré. VISION I (80 x 100 cm – huile sur toile) –

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VISION II (80 x 100 cm).

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FRAGMENTS (80 x 100 cm)

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est sans aucun doute l’œuvre la plus polychromée que l’artiste ait exposée. On y retrouve les couleurs qui sont sa signature mais pensées d’une façon plus « joyeuse », avec une note rouge, au milieu du tableau, donnant à l’ensemble une touche manifestement lumineuse.

RACHEL TROST, qui vit à Bruxelles depuis maintenant quinze ans, s’est toujours trouvée à la charnière d’un discours agençant abstraction et art figuratif. Elle a débuté en peignant des fleurs dans un style où la forme trahissait déjà les prémisses du paysage abstrait. Au début, elle faisait se superposer les couleurs. Aujourd’hui, sa technique est basée sur le mélange, souvent à l’huile dilué. L’artiste a effectué ses études artistiques à Jérusalem. Elle s’est perfectionnée en fréquentant des ateliers d’artistes. En plus de sa formation artistique, elle a étudié la Littérature à l’Université Hébraïque de Jérusalem. Elle a également enseigné cette matière. Car elle est aussi une poétesse malgré le fait qu’elle n’écrit plus. Sa poésie s’est déplacée du papier vers la toile. Les mots ont pris la matière de la couleur et les images de la pensée ont fondu sur la fenêtre du tableau où l’impression se dilue en instants flottants.

 

François L. Speranza.

 

 

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ELODIE HASLE : EAU EN COULEURS

                                       ELODIE HASLE : EAU EN COULEURS          

En guise de dernier évènement pour l’année 2013, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) vous propose, par le biais de l’exposition intitulée EAU EN COULEURS, de visiter les œuvres de Madame ELODIE HASLE, une jeune peintre Française qui explore les tréfonds de la nature de l’huile et de l’aquarelle.

Avec ELODIE HASLE, nous assistons à l’ébauche d’une écriture plastique, laquelle paraît, dans un premier temps confuse, parce qu’en formulation, pour aboutir par la suite à un schéma extrêmement construit, dans lequel le trait appuie la trajectoire des droites, des horizontales et des obliques : LES DISPARUS (80 x 80 cm – acrylique sur toile)

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FEMME QUI PLEURE (80 x 80 cm – acrylique sur toile).

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Dès l’approche de sa première époque, l’on sent que les couleurs se bousculent, presque anarchiques. Prises isolément, ces premières œuvres peuvent laisser le visiteur pantois. Le regard est saisi par des éclats de bleu, de rouge ou par cette explosion lumineuse émergeant d’un chromatisme en fusion où la matière pâteuse s’accroche à l’eau de l’aquarelle. L’eau et la matière. La communion d’une antithèse explosant sur la toile par la magie du vert marié au jaune (zone centrale), encerclé par le bleu (partie gauche), le rouge - en dégradés - et le brun, étalés sur la partie droite de la toile  (VIVRE !  80 x 80 cm - technique mixte).

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Alchimie savamment dosée, donnant le sentiment d’un univers chaotique, cet ensemble vivant d’huile et d’aquarelle nous fait sentir l’opposition organique entre ces deux matières : la consistance pâteuse de l’huile, travaillée tant à la brosse qu’au couteau, opposée à la fluidité de l’aquarelle, dont la technique (pour ne pas dire la nature) consiste, rappelons-le, en un dosage dans lequel la quantité d’eau est supérieure à celle de la couleur.

Néanmoins, considérés, non plus individuellement mais comme une entité, ces tableaux forment une étape, la première manifestation d’un langage en formation, lequel au fil du temps, va se structurer en un dialogue réunissant géométrie et couleurs, l’une participant de l’autre. 

A l’origine de la période actuelle de l’artiste, cette écriture trouve son aboutissement dans ces ensembles géométriques structurés par les droites, les verticales et les diagonales (mentionnées plus haut), conférant simultanément à l’ensemble un équilibre ainsi qu’une dynamique empêchant l’œuvre de sombrer dans le statisme.

L’art d’ELODIE HASLE est avant tout abstrait. Néanmoins, des ersatz de formes connues surgissent presque inopinément au regard du visiteur lorsque celui-ci se perd dans ses toiles. Tel est le cas pour VISAGES (80 x 60 cm – acrylique sur toile)

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ainsi que pour L’ARBRE (50 x 100 cm – acrylique sur toile).

Si la figure humaine n’est exprimée que par des silhouettes définissables (à la fois absentes et présentes), émergeant d’un contraste fortement étudié, créé par des zones noires et blanches (VISAGES), L’ARBRE

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porte en lui l’écho du temps fossilisé convié au regard par une série de segments stylisés, réalisés à la couleur noire, scandant des formes circulaires, vestiges des anneaux de jadis.

L’artiste, autodidacte et animatrice d’ateliers en arts plastiques auprès des jeunes, peint depuis sept ans. Elle a délaissé le figuratif pour aboutir à l’abstrait parce que, dit-elle, le visiteur avait du mal à se projeter dans son œuvre. Chose habituelle chez tout artiste, elle sait d’où elle part mais elle ignore où elle va. Quand on lui parle de langage pictural pour la définir, elle préfère parler en termes de « plaisir de travailler l’eau », transposant le mouvement dynamique en poésie.

La poésie est d’ailleurs son deuxième moyen d’expression. Aucun lien n’existe entre ses écrits et son œuvre picturale. A titre d’exemple, son recueil intitulé A CONTRE-JOUR. POESIES POUR PETITS ET GRANDS (Edilivre.com – 2010), dont nous présentons un texte, a été présenté par la CELLULE CULTURE - ENSEIGNEMENT comme un excellent outil pour faire découvrir la poésie aux jeunes.

 

TA  BOUCHE

Ta bouche

Me touche

Ta bouche

M’émeut

Je la goûte

Et l’écoute,

Je l’embrasse

Ne m’en lasse

 

Bouche cousue

Moue boudeuse,

Bouche rieuse

Moue rêveuse

 

Ta bouche

Je goûte

Elle me touche

Elle me déroute

 

L’artiste est aussi l’auteur des illustrations qui parsèment son recueil. L’on retrouve son style où les couleurs se télescopent. La page de couverture nous montre une figure torsadée. Un buste humain dont les habits volent au vent dans une dynamique où les couleurs s’opposent tout en s’unissant. L’auteur chavire entre peinture et poésie avec le même bonheur vers une même recherche esthétique. Les mots s’entrelacent dans la musique et le sens. A l’instar des couleurs qui se nouent dans un même accord.

ELODIE HASLE qui a définitivement aboli la figure humaine de son répertoire, se consacre désormais à l’abstrait pensé comme terrain d’exploration créative où acrylique et aquarelle s’opposent dans leur nature à la fois physique et philosophique : l’acrylique chargée de matière et l’eau qui métamorphose les couleurs vers le cheminement créatif.

 

François L. Speranza.

 

 

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                    ALFONSO DI MASCIO : D’UNE TRANSPARENCE, l’AUTRE

 

Du 05-02 au 23-02-14, l’ESPACE ART GALLERY (Rue lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) organise une exposition essentiellement centrée sur l’œuvre de Monsieur ALFONSO DI MASCIO, un sculpteur et dessinateur Italien vivant en Belgique, intitulée AU-DELA DE LA TRANSPARENCE.

La transparence est, selon l’étymologie scientifique, la propriété qu’a un corps de laisser passer les rayons lumineux afin de révéler ce qu’il y a derrière sa structure. Formé du latin « trans » (au-delà) et de « parere » (paraître). A l’analyse du mot, on s’aperçoit qu’il revêt une étymologie fort vaste, laquelle embrasse tant la sphère scientifique que philosophique et politique.

L’Histoire de l’Art s’intéresse également à la transparence mais essentiellement pour mettre en exergue certains aspects techniques essentiellement liés à la peinture, en ce qui concerne la pertinence de tel procédé dans le rendu des couleurs associés à la forme. Il n’est pas fréquent de la voir prise comme sujet d’étude sur lequel bâtir une œuvre. Surtout une œuvre aussi riche que celle de cet artiste à la démarche très intellectualisante, laquelle exige du visiteur qu’il déploie sa palette de réflexion face à l’œuvre qui l’interroge.

Pour ALFONSO DI MASCIO, la transparence est le véhicule servant d’intermédiaire entre ce qu’il voit et ce qu’il y a derrière le miroir. Et ce véhicule faisant office de messager entre l’Homme et l’inconnu, c’est le verre. Le verre mettant en évidence notre première réalité en tant que phénomène sensible. L’artiste utilise le symbole pour donner corps à sa recherche. Le symbole est, par excellence, le pare-brise, lequel est extrapolé de sa fonction première pour servir d’intermédiaire entre un intérieur (celui de la voiture) et l’extérieur, exprimé par une réalité en continuelle métamorphose. De ce fait, le visiteur doit impérativement prendre son temps de réflexion face aux surprises que dévoile cette démarche à la fois artistique et philosophique. Mais une fois le seuil franchi, la découverte est fascinante !

La première constatation est que le verre est un corps. Un corps avec une peau.

La matière usitée est le verre feuilleté à l’intérieur duquel se trouve une membrane (la peau) insoupçonnée. Ce derme est l’expression de la réalité que la transparence rend évidente.

Si généralement l’aspect technique est révélé à la fin, dans la démarche d’ALFONSO DI MASCIO, il ne peut qu’être au centre de la recherche car il explique toute sa philosophie. L’artiste exploite les deux surfaces du verre (le côté recto et le côté verso) en les traitant au marteau et au burin pour enlever la matière qu’il qualifie d’ « indésirable » parce qu’elle le sépare de la peau, intermédiaire vers la réalité. Une fois la membrane atteinte, il la travaille en son centre, jusqu’à la faire sortir de son cadre, en la transformant en une fine pellicule blanche. Une sorte de pâte laiteuse (VERRE + GALET).

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Un aspect que nous avons cité plus haut, à propos de l’artiste, doit être absolument souligné, à savoir son immense talent de dessinateur.

L’on peut dire que son talent de dessinateur est une conséquence de son être sculpteur. Il suffit d’observer la position du dos féminin ainsi que l’échancrure profonde assumée vers le bas par l’écartement des jambes que rappelle le demi-cercle abritant la pièce oblongue qui termine VERRE + GALET. De même les nervures « badigeonnant » le verre que l’on retrouve, réalisées au fusain, sur le dos du personnage féminin, mettant en relief la nervosité du trait dans un contraste d’ombres/lumière.

Les PENDUS constituent une réflexion sur le tout dans le tout.

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Fin connaisseur de l’Histoire de l’Art, l’artiste s’inspire du peintre et théoricien de l’Art Italien du 16 siècle Giorgio Vasari. Cette œuvre, conçue par trois pare-brises enroulés à la main, met en exergue la peau des suppliciés s’échappant de l’encadrement noir, enserrée dans la peau du verre de laquelle elle est issue. Enroulée à mains nues, la peau maintient le verre et permet son pliage. Dans cette œuvre, la transparence est, de fait, le maître mot régissant la composition. Tout fuse à travers le verre. Lumière et couleur naissent au jour. A ce stade, une question doit nous interpeller : quel est l’élément chromatique à prendre en considération ? S’agit-il d’un chromatisme essentiellement centré sur le noir ou bien est-ce la brillance du verre enroulé sur lui-même, exposé sur un support de bois également de couleur noire qui doit retenir le regard du visiteur ?

Tout est à prendre au premier degré car, une fois encore, tout est dans le tout : la transparence donne vie à la matière profonde du verre, tout en révélant au regard la brillance du noir.

Les dessins réalisés par l’artiste sont de conception baroque. Le jeu des contrastes, la peau plissée, les postures torsadées sont (toutes proportions gardées) proches de celles d’un Michel-Ange. Cet engouement pour la forme torsadée se retrouve, notamment dans ROUGE + NŒUD + BARRE.

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Dans cette œuvre, la membrane (la peau expulsée du verre) trouve précisément cette dimension baroque dans ce côté torturé que présentent les sculptures de cette époque, elles-mêmes héritières de la sculpture antique, particulièrement dans la réalisation des plis des vêtements. Dans cette pièce, la présence de verre réduit en fines brisures à l’intérieur de la peau, évoque la pluie, donnant à la matière un côté lisse et mouillé.

Ce qui saute immédiatement aux yeux du visiteur c’est l’absence de visage sur les dessins de l’artiste représentant des torses. En effet, ce dernier prive les corps d’identité, les cantonnant à de simples réceptacles dynamiques, destinés à être engendrés par le tracé du fusain.

DESSIN 10

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représente une coupe de membrane. Remarquons le traitement de la matière. La consistance de la chair, l’élasticité des tissus puissants comme des muscles en extension. Le trait au service de la matière règne en maître.

Ce qui prouve que les dessins d’ALFONSO DI MASCIO ne sont pas simplement l’œuvre d’un dessinateur mais bien celle d’un sculpteur qui dessine.

Formé à l’Académie de Watermael-Boisfort par le Professeur Gérald Dederen, il a une formation de dessinateur en architecture, ce qui l’a conduit au dessin technique, pour se tourner par la suite vers le dessin artistique avec bonheur.

Un dénominateur commun lie sa production au fusain avec celle sur verre, à savoir qu’à l’instar des dessins, ses sculptures peuvent être accrochées au mur. Ce qui signifie qu’en dernière analyse, la ligne de démarcation intellectuelle entre l’image sur papier et celle sculptée demeure extrêmement floue, pour ne pas dire inexistante, puisque l’une complète l’autre.

 

La transparence, l’artiste veut la dépasser pour atteindre une métaréalité. Le visiteur qui la reçoit est conduit au-delà de lui-même, au travers de sa transparence propre, par le biais de la nature physique inchangée du matériau usité par l’artiste, lequel, même torsadé, martyrisé, réduit en brisures scintillantes, n’en demeure pas moins…du verre.

François L. Speranza.

 

 

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 Alfonso Di Mascio et François Speranza: interview et prise de notes sur son déjà réputé carnet de notes Moleskine dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles (5 février 2014).

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Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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CLARA BERGEL : DE L’EXISTENCE DU SUJET

                                   CLARA BERGEL : DE L’EXISTENCE DU SUJET

 

Du 19-03 au 06-04-14, L’ESPACE ART GALLERY (35, Rue lesbroussart, 1050 Bruxelles) se propose de nous faire découvrir une exposition consacrée à l’œuvre de l’artiste Française CLARA BERGEL.

Il y a dans la peinture de CLARA BERGEL une dialectique ressentie du décor, en ce sens qu’au contact avec sa peinture, le visiteur se trouve plongé dans un univers où le temporel et l’intemporel se confondent dans un même élan. Ses œuvres représentent souvent un décor divisé en son centre par une immense baie vitrée servant d’écran imaginaire, lequel, par le traitement délicat des couleurs, se confond avec ce qu’il y a au-delà de celui-ci, c'est-à-dire l’extérieur. Intérieur et extérieur deviennent consubstantiels, mariés par des couleurs tendres, parfois blafardes, ex. : CUPIDON (60 x 60 cm – technique mixte),

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lesquelles « séduisent » dans l’acception latine du terme (trahissent) le regard en l’égarant dans une myriade de reflets changeants, comme une image issue de la réalité qui se réfléchirait sur l’eau d’un lac. 

Deux visions fort sensibles de la ville de Londres, l’une diurne (CUPIDON), l’autre nocturne NUIT A LONDRES (60 x 60 cm – technique mixte),

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produisent le même effet diaphane. Cet effet est obtenu par une luminosité à outrance provocant un véritable éblouissement. Une fête des sens, car même si les personnages sont absents de ces deux toiles, celles-ci grouillent de vie. Les objets disposés dans l’espace adoptent carrément le statut de sujets.

Entre l’intérieur et l’extérieur, la frontière est fort ténue. Pour nous l’indiquer, un ensemble de pilastres en assurent la démarcation tout en accentuant la verticalité de la composition. Cette verticalité témoigne de la « réalité imaginaire » d’un écran lequel prolongerait le regard du visiteur.

La vue extérieure de CUPIDON nous offre une vision de l’architecture victorienne surmontée de l’Union Jack. De même que, sur la droite de la composition, une cabine téléphonique, d’un rouge éclatant, typiquement londonienne nous rappelle dans quelle ville nous nous trouvons.

Tandis que NUIT A LONDRES nous donne à voir un univers saisissant, baigné par un éclairage fauviste, unissant dans une même féerie chromatique intérieur et extérieur.

Il y a manifestement une opposition dynamique entre ces deux vues. Malgré le côté fauviste de la réalisation nocturne, il règne dans cette toile une atmosphère à la fois chaude et calme. Tandis que dans la vue diurne, l’opacité volontaire de l’œuvre provoque chez le visiteur un sentiment plus mitigé. Il y a plus de vie, peut-être même moins de « retenue », en ce sens que certains éléments, adéquatement placés, suscitent un semblant de « désordre » : la paire de chaussures rouges, un peu en retrait sur la droite de la composition - la statuette ailée de Cupidon, trônant en oblique, décentrée par rapport à son axe, sur son socle. Cela provoque un sentiment de « nonchalance » qui confère à l’ensemble une irrésistible légèreté.

TORII (60 x 60 cm – technique mixte)

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est à la fois une opposition ainsi qu’une symbiose entre cette haute civilisation ancestrale qu’est le Japon avec la civilisation occidentale.  La présence de personnages évoluant au cœur de la ville de Tokyo sur la droite (en extérieur), écrasés par une architecture de conception occidentale, symbolise le stress ainsi que l’impact de la société de consommation. Tandis que l’intérieur (lequel trouve également une partie de son espace sur la droite) évoque la civilisation ancestrale par le biais d’un intérieur traditionnel sobre, presque minimaliste. Sur la gauche de la composition, l’extérieur engage un dialogue avec la nature par une évocation de la végétation ainsi que par les poissons rouges nageant dans un étang. Entre les parties intérieure et extérieure, l’artiste confère une place d’importance à la culture par la présence de l’écriture hiéroglyphique. De même qu’à l’arrière-plan, une symbiose entre cette même écriture et la topographie (le plan de la ville de Tokyo) éclot dans le mystère d’un flou opaque. 

MANNEKEN (50 x 65 cm – technique mixte)

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nous présente un intérieur cossu (paire de chaussures à l’avant-plan cfr. CUPIDON), assez morne par opposition à l’extérieur où divers symboles de la ville de Bruxelles sont évoqués : Tintin et Milou ainsi que la Grand-Place et le Manneken Pis, un plan de la ville et bien sûr, l’empreinte du bilinguisme : un panneau de signalisation écrit dans les deux langues nationales.

Au vu de son œuvre, CLARA BERGEL nous pose, a posteriori, un questionnement, à savoir qu’est-ce qu’un sujet ? Est-ce la présence de personnages fait le « sujet » ou bien est-ce notre imaginaire qui le crée ? C’est là toute la problématique qui régit, notamment, l’art « abstrait ».

Bien que loin d’être « abstrait » au sens où l’Histoire de l’Art l’entend communément, l’œuvre de cette artiste recèle une « abstraction » toute personnelle dans la dimension onirique de son univers pictural. Ce sont les objets, chargés de rêve, sans être « surréalistes » à proprement parler qui participent de l’abstraction du quotidien jusqu’à le circonscrire dans une intemporalité abolissant l’espace et mettant en exergue un temps rêvé : la présence de pilastres sveltes, grimpant vers le haut, souligne le côté subtil et ténu de la ligne de démarcation entre l’intérieur et l’extérieur. Il est à noter qu’à l’exception de TORII (pour des raisons évidentes), tous les intérieurs se ressemblent, tant dans l’espace que dans l’architecture. Les objets suggèrent une atmosphère menant à l’action. Dans le cas de CUPIDON, ce sont la statue ainsi que les chaussures de couleur rouge, agencées à l’avant-plan, à droite, associés à la couleur laiteuse baignant le tableau qui donnent non seulement une atmosphère onirique, mais aussi une idée progressive du sujet en développement dans l’imaginaire du visiteur. Mais il s’agit ici d’un sujet non agissant physiquement : Cupidon tient son arc de la main gauche. L’artiste se permet une licence picturale en ceci que dans l’iconographie antique, le fils de Vénus s’apprête à décocher sa flèche fatale au bout d’un arc bandé. Ici, la flèche a manifestement atteint un cœur et l’action a déjà été accomplie. Le « sujet » a déjà agi. Il se situe au-delà de l’acte posé. C’est au regardant, à présent, de le poursuivre et le terminer. Par conséquent, le « sujet » est double : personnage et visiteur se complètent dans la même aventure. Rappelons, d’emblée, que dans toute forme de création, la démarche est identique : le récepteur complète par l’imaginaire l’action du personnage. Mais dans l’œuvre de CLARA BERGEL, cette démarche est flagrante.

De plus, le sujet est un thème qui dans sa peinture prête à discussion : que ce soit dans CUPIDON (où les personnages brillent par leur absence) ou dans TORII dans lequel une foule compacte évolue dans l’univers extérieur, le sujet, à proprement parler, est tué dans l’œuf, en ce sens que son identité est absente. L’artiste nous dépeint une foule anonyme où l’individu n’existe pas.

Lorsque l’on interroge cette artiste autodidacte sur la pertinence du regard  dialectique qu’elle pose sur l’existence des espaces intérieur et extérieur qui régissent la philosophie de son œuvre, celle-ci argumente sur le fait qu’il s’agit de « portraits » personnels, réfléchissant des pulsions intérieures et que l’antagonisme entre ces deux espaces souligne le mystère de l’inconnu (vue extérieure) opposé aux traces de vie, même les plus infimes (vue intérieure). Elle ne part jamais d’idées préconçues car les villes qu’elle peint, malgré qu’elles soient connues, demeurent imaginaires, précisément dans la magie de l’agencement de ces deux espaces, pensés comme deux univers à la fois antagonistes et complémentaires, car ils nous parlent de l’univers intime de l’artiste.

Sa technique est mixte et peut inclure, entre autres, la photo, le collage et l’acrylique. Elle dirige sa propre école de peinture à Grenoble, le « Studi02 ».

Si le sujet n’agit pas physiquement, il agit plastiquement, en ce sens que l’artiste fige son acte dans une intemporalité dialectique (un dialogue avec sa propre existence), offrant ainsi l’opportunité au visiteur d’être son alter ego dans l’action de compléter son acte par la pensée qu’il suscite en le conscientisant.

François L. Speranza.

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Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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Clara Bergel et François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles (19 mars 2014).

(Photo Robert Paul)

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Collection "Belles signatures" (© 2014, Robert Paul)

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MARC LAFFOLAY : LE BOIS ET LE SACRE

L’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, Bruxelles 1050) vient de consacrer une exposition à l’œuvre du sculpteur Français MARC LAFFOLAY, intitulée : PEINTURES ET SCULPTURES.

Titre en apparence très sobre mais qui trouve la clé de sa simplicité par la sensation qui frappe derechef le regard du visiteur, à savoir, que ce qui caractérise l’œuvre de Monsieur MARC LAFFOLAY, c’est avant tout, une dimension primitive qu’il faut comprendre dans l’acception étymologique du terme latin primitivus : originel.

Qu’est-ce qui confère à l’œuvre de ce sculpteur ce sens originel ? Assurément ce sentiment de sacralité qui se dégage de ses sculptures. Ces bois sculptés ont quelque chose de sacré, de l’ordre du mysticisme émanant des portes de greniers dogon, qu’évoquent les entrelacs conçus en clairevoie ou des fers bambara dans l’extrême finesse de leur stylisation.

Ces sculptures sont en concordance avec ce que d’aucuns nommeraient des « dessins » mais que l’artiste préfère qualifier d’empreintes.

La parenté stylistique entre les entrelacs sculptés et les motifs de ces encres est flagrante.

MARC LAFFOLAY nous offre un art brut, lequel de par sa nature, possède les traits de l’art primitif, en ce sens que l’artiste intervient de toute sa force vitale pour le façonner, lui donner une identité autre, tout en le maintenant dans la vérité de son écorce. La relation qu’il entretient avec la matière première est à la fois de l’ordre du tactile et de la verticalité.

Son travail trouve sa philosophie dans l’évidement, c'est-à-dire dans l’économie du volume. L’équarrissage du bois lui assure la forme et l’évidement lui confère une place dans l’espace. A cela s’ajoute une ultime étape : celle du feu, consistant à augmenter le dépouillement déjà amorcé dans l’évidement de la matière. L’artiste brûle le bois dans le but de provoquer des accidents qu’il faut comprendre comme des cassures destinées à éliminer les impuretés de la matière mais aussi à faire partie intégrante de la création. Car l’artiste ne répudie nullement les accidents. Il les intègre en tant que processus créatifs.

Ils deviennent, dès lors, partie constitutive de l’œuvre. En cela, son art brut trouve sa part de sacré, à l’instar des œuvres créées par les sculpteurs Africains.

En effet, lorsque ceux-ci ont fini de façonner une pièce, ils apportent une étape finale dans l’aspersion de sang sacrificiel sur la statuette pour que celle-ci s’anime de pouvoirs magico-religieux. Feu et sang revêtent la puissance vitale de l’acte créateur. Acte empreint de sacralité par excellence.

TROIS FUGUES (chêne/technique mixte/h : 196 x 1.41,5 x ép. 5 cm)

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est une pièce qui possède trois espaces évidés, conçus en clairevoie pour permettre à la lumière de la transpercer.

FLUGO (l’ENVOL, en espéranto) (chêne/technique mixte/h : 196 x 1.14 x ép. 3,5 cm)

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est une œuvre qui par sa délicate stylisation tend vers une verticalité mystique. Cette verticalité correspond à une dynamique, l’essence même de….l’envol !

L’artiste l’explique par une phrase de Teilhard de Chardin : "tout ce qui s'élève converge".

MARC LAFFOLAY est un sculpteur qui pose des empreintes sur papier. Sa démarche ne diffère pas de celle qu’il effectue face à une sculpture.

La dimension manuelle se manifeste à nouveau lorsqu’à partir de plaques de bois pensées comme surfaces, il place dessus le papier enduit d’encre. A l’aide de son poing, il frotte de toutes ses forces pour créer des empreintes, une trace, un cheminement.   

LA GRANDE ASCENSION (issue du cycle LA BALADE DU PETIT POIS) (encre sur papier/106,6 x 1.64,8 cm),

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exprime le côté aléatoire de la vie dans la progression symbolique de petits traits, du bas de la composition à son sommet. L’idée délicatement stylisée du cheminement et de la progression, apparaît en filigrane, au regard invité à le parcourir.

L’artiste, qui a une formation de pianiste de jazz, est en matière de sculpture totalement autodidacte. Il a débuté la sculpture dès l’âge de seize ans.

Cette formation de musicien de jazz n’est pas anodine dans son processus créatif.

Un mariage mystique unit le jazz à la sculpture comme à la peinture ou à la littérature. Le jazz se retrouve tant dans la peinture d’un Matisse que dans la poésie d’un Boris Vian.

FLUGO présente des réminiscences jazzistiques inscrites dans les excroissances plastiques structurant la pièce, lesquelles rappellent la particularité du staccato, en matière de musique.

Le rythme syncopé de la phrase musicale se retrouve exprimé dans le bois stylisé de cette œuvre. La phrase en staccato-stylisation conjugue mouvement et immobilité, rythme et silence.

Ces excroissances plastiques et sonores évoquent tant le monde fabuleux des esprits des origines que Miles Davis.

MARC LAFFOLAY sculpte les silences pour les rendre à la lumière du son !

N’est-ce pas là l’image du démiurge insufflant, par la lame et le feu, la vie à la matière inerte ?

François L. Speranza.

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N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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Marc Laffoley et François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles (30 août 2014).

(Photo Robert Paul)

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                                 VOYAGE ENTRE LE MASQUE ET LE VISAGE

 

Dans le cadre d’une collaboration avec CANCER & PSYCHOLOGIE ASBL BRUXELLES, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a le plaisir de vous présenter, du 10-09 au 28-09-14, l’œuvre du plasticien Français STEPHAN GENTET, intitulée : IMPRESSIONS SUR TOILES NUMEROTEES.

L’œuvre de Monsieur STEPHAN GENTET a de quoi désarçonner le visiteur, tant  par la force qu’elle émane que par l’élaboration, sensible et intelligente de la thématique qu’il aborde, à savoir une investigation tout intérieure du visage humain.

Il s’agit, en fait, d’une communion mystique entre le masque et le visage.  

Le sujet sur la toile évoque, notamment, l’élaboration des têtes Maoris ainsi que le masque africain, sur lequel se dynamise le mouvement par des variations chromatiques sous forme de lignes torsadées, lesquelles « circulent » sur l’ensemble du faciès. 

Ces lignes, tout en déformant volontairement les traits, affirment la psychologie du masque, manifestant par là même, la nature intime de la « persona » de celui qui le porte et que bien sûr, nous ne voyons pas.

Si le volume de la tête demeure identique, l’expression du visage change constamment par la finesse du traitement numérique, car l’artiste s’exprime principalement par cette technique. Ce qui fait que l’œuvre évite précisément le piège du motif répété jusqu’à la lassitude. Chaque masque porte en lui la nature de sa propre existence, par toute une série de signes identitaires qui lui confèrent, à chaque fois, une singulière spécificité.

Ces masques-visages sont tous burinés, labourés par des traits rappelant, notamment, les scarifications ethniques des sociétés traditionnelles africaines. Le résultat fait que chaque œuvre est différente de l’autre. Que ce soit par une série de pointillés étalés sur le visage ou par l’élaboration d’un réseau de sillons, l’expression du masque se divise, globalement, en trois catégories :

Le masque souriant – le masque triste – le masque impassible.

 

Le masque souriant associé au masque triste se retrouve parfaitement exprimé dans l’art grec, lequel par cette dualité, affirme l’antagonisme constitutif de la psyché humaine. Le comique indissociable du tragique vers un destin commun : la naissance du mythe, ciment de la conscience.

Le masque impassible accuse l’absence de passion.

Le traitement numérique est là pour appuyer ces trois attitudes.

La fonction de l’œil humain émergeant des orifices du masque est également primordiale. A l’instar du sourire, trois attitudes alternent dans le rendu du faciès :

l’œil clignotant – les yeux fermés – les yeux ouverts   

Y a-t-il une symbolique occulte derrière ces sillons lumineux ou est-ce simplement la fantaisie de l’artiste qui s’exprime sur un fond totalement noir ?

Aucune symbolique ne vient structurer ce récit de lumières et de couleurs. STEPHAN GENTET aborde par cette écriture un style lourd de conséquences parce qu’il dévoile chaque facette de son être : l’autoportrait.

Comme le soutenait si justement Germain Bazin, l’autoportrait est un pas capital dans l’histoire de l’Art car il sanctionne la manifestation périodique des états de la conscience. Plusieurs peintres ont excellé dans l’autoportrait mais deux d’entre eux l’on porté à son zénith, à savoir Rembrandt et Van Gogh.

Le miroir permet au peintre de s’abandonner à une phase introspective et réflexive dans l’action de se voir tout en se regardant. Cette symbiose entre le masque et le visage dont les yeux exorbités percent l’âme de l’artiste, exprime une étape de la conscience à chaque toile que croise le regard du visiteur. Mais ici, l’autoportrait va, si l’on peut dire, au-delà de la simple expression plastique de la conscience. Il s’agit, selon les mots de l’auteur, d’une « manifestation d’autodéfense », car en 2008, les premiers symptômes de la maladie de Parkinson commencèrent à se manifester et en 2011, il commença à peindre.

A se peindre, alliant autoportrait avec autodéfense.

 

Par son autoportrait, Rembrandt signale des étapes périodiques d’états d’être associés aux événements de sa vie, sans pour autant les enjoliver ou intervenir de quelque manière sur leur déroulement. Ces autoportraits sont des constats. Lorsque Van Gogh se représente amputé d’une oreille, il ne cherche pas à intervenir sur l’événement par le biais de la pensée magique, plastiquement restituée. Il ne « maquille » rien. Comme Rembrandt, Il constate, c’est tout. Son regard fixe le spectateur sans la moindre plainte ni la moindre volonté de questionnement.

STEPHAN GENTET, lui, « intervient » dans la manifestation du processus évolutif de l’événement. Il influe en créant, devenant ainsi le démiurge de sa propre existence. Il peint. Il se peint existant.

De ces masques-visages, empreints d’une ethnicité mythologique, se dégage une force tribale, laquelle, apporte à l’artiste une sorte de « résilience », comme il se plaît à le dire.

L’idée d’autodéfense se retrouve également dans les titres qu’il donne à ses œuvres. Le terme warriors (guerriers) revient pour chaque toile comme un leitmotiv. Ces « guerriers » symbolisent la pulsion de vie de l’artiste face à la maladie.

Mais cette force tribale qui ressort de ces masques-visages manifeste également une quête inhérente à tout artiste : celle de l’Homme universel arborant mille visages de l’humain, se démultipliant à l’infini et se projetant dans l’humanité en une sublimation du réel.

La maladie s’avère être une sorte de résurrection car elle opère sur lui une forte propension à transmettre son état psychique. De 22 heures à 4 heures du matin, il travaille, comme il le dit lui-même, dans une « attitude semi-consciente », en ce sens qu’il ressent les choses puis les dessine. Il arrive même qu’il ne soit pas très bien réveillé et le résultat devient, dès lors, aléatoire. Cela explique le fait qu’il travaille toujours en musique.

GOLDEN MASK (65 x 85 cm)

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représente un visage malade, buriné par une série de cratères de taille diverse (que l’on peut considérer comme l’image de pustules).

Dissimulé à hauteur du front, se déploie un personnage extrêmement stylisé, à la forme diabolique aux bras et au corps étirés, symbolisant la maladie installée dans l’organisme.

LIGHTNING WARRIORS (65 x 86 cm)

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représente une série de têtes « striées » par des faisceaux de lumière dorée. Ces stries symbolisent les scarifications rituelles des cultures négro-africaines que l’on retrouve tant sur le corps que sur les statuettes. Ne perdons jamais de vue que dans les sociétés traditionnelles, la statuette est le corps de l’esprit que l’on invoque.

Observons ce contraste saisissant entre l’univers lumineux de l’artiste avec le fond totalement noir du tableau. Ce dernier exprime le noir le plus primitif, celui de l’univers sidéral, à partir duquel émerge le masque-visage.

Pourquoi STEPHAN GENTET utilise-t-il le numérique ?

L’artiste avait commencé à dessiner sur un I Pad. Il aimait, par-dessus tout, le contact du crayon sur la tablette. Cette succession de masques-visages trouve son origine lorsqu’il dessinait, à ses débuts, des visages d’hommes jeunes, conçus à partir de ce qu’il nomme « une musique rythmée », à la fois souple et fluide.  

La trace de ce rythme musical se retrouve dans les scarifications actuelles, à la fois chromatiques et lumineuses. Ensuite, intervient la phase de colorisation qu’il applique sur ces visages de façon, chaque fois, différente.

Qu’est-ce qui, dans la morphologie de son œuvre, appartient au visage et qu’est-ce qui appartient au masque ?

Dans cet anthropomorphisme créateur, l’artiste, après avoir conçu les contours plastiques du masque, conserve, à partir de son autoportrait de base, le nez et la bouche pour les habiller de sillons lumineux, comparables à la patine sacrificielle usitée dans les sociétés traditionnelles. C’est à partir de la force avec laquelle il conçoit les traits du visage ainsi que par le transfert successif du dessin vers d’autres logiciels qu’il joue sur l’épaisseur du rendu en l’agrémentant d’un aspect granuleux. Une raison supplémentaire au fait qu’il aime le numérique est que cette technique donne droit à des erreurs que l’on peut rectifier en y apportant un maximum d’autres possibilités. Il lui arrive de concevoir ses dessins sur plusieurs jours et ne les retouche que très peu.

L’artiste qui s’exprime principalement à partir de la toile, aimerait s’attaquer à présent à la 3ème dimension, en envisageant la sculpture à partir de ses dessins, par le biais d’outils logiciels, car ce qu’il réalise est une extension de sa pensée qu’il aimerait voir se matérialiser.

Il est à signaler qu’il existe, sur YOUTUBE, une séquence animée dans laquelle les masques dont on perçoit derrière, la présence du visage de l’artiste, prennent vie sous forme de contorsions faciales.

                                    

Lorsqu’on lui pose la question de savoir s’il préfère voir les masques cinématographiquement animés plutôt que fixés sur la toile, l’auteur répond en affirmant sa volonté de vouloir engager une problématique philosophique, dans son refus absolu du statisme imposé par le tableau. Malgré le fait que le mouvement, en matière d’arts plastiques, résulté d’un rapport « sensoriel » entre le regard du visiteur et l’œuvre d’art, ce refus du statisme doit être compris comme un mécanisme de défense contre la maladie de Parkinson qui le fige.

STEPHAN GENTET a une formation d’économiste. Bien qu’autodidacte, il a néanmoins, pratiqué le dessin entre douze et seize ans, dans une école d’arts plastiques.

Après avoir vu ses œuvres, vous serez, à coup sûr convaincus que cet excellent artiste n’est qu’à l’aube de son existence et que bien des lumières sillonneront, à l’avenir, d’autres univers.

François L. Speranza.

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N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

 

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Stephan Gentet et François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles 

(10 septembre 2014 - Photo Robert Paul)

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               MIREILLE PRINTEMPS : DIALOGUE ENTRE L’ESPACE ET LE SUJET

Du 10-09 au 28-09-14, l’ESPACE ART GALLERY (35, Rue Lesbroussart, 1050 Bruxelles), en collaboration avec ASBL CANCER & PSYCHOLOGIE BRUXELLES, ont le grand plaisir de vous présenter une exposition consacrée à l’œuvre de l’artiste peintre Française Madame MIREILLE PRINTEMPS intitulée : OUVERTURE SUR L’ESPACE.

Le style de MIREILLE PRINTEMPS se singularise essentiellement, à la fois par une maîtrise de l’espace, par une écriture extrêmement lisse ainsi que par l’utilisation constante de la couleur bleu, traitée en une variation infinie de tonalités destinées à mettre en exergue le sujet.

Le sujet, envisagé par l’artiste, aborde principalement deux thématiques, à savoir la musique et la ville.

L’azur est assurément la note qui sied le mieux à l’univers sonore. Parmi les œuvres exposées, une seule fait le lien entre ces deux thématiques, à savoir NOCTURNE (80 x 67 cm – huile sur toile).

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L’artiste a été inspirée par un « Nocturne » de Chopin. Le sujet, un piano, dont nous n’apercevons que le clavier, est submergé de teintes issues du bleu pour se délier en une grisaille, rehaussée d’une note noire, étalée au centre de la toile, entrecoupée de tonalités rouge et orange.

NOCTURNE symbolise l’univers de la nuit. Univers que nous retrouvons exprimé dans la ville, tantôt en léthargie, tantôt grouillante d’activités. Mais à y regarder de près, la nuit n’a jamais quitté le discours esthétique de MIREILLE PRINTEMPS, en ce sens que le bleu usité comme tonalité majeure est un bleu « crépusculaire », non pas parce qu’il annonce la mort mais parce qu’il préfigure une mutation vivante et sensuelle vers la douceur nocturne.

Nous retrouvons cette particularité également dans SAXO (66 x 66 cm – huile sur toile).  

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SAXO représente une très belle interprétation de l’identité du sujet, en ce sens que c’est l’instrument qui est mis en valeur et non le musicien qui l’anime en le jouant. Le côté « soleil » de l’instrument éclipse totalement le musicien qui n’existe qu’en tant qu’ombre. Son visage, à peine esquissé, s’enserre entre le chapeau et le col de la veste qui le contiennent.

L’espace structure le sujet.

Dans ses vues nocturnes, l’artiste « élague », en quelque sorte la construction architecturale de la ville, pour ne la faire apparaître que de loin.

REFLETS (67 x 56 cm – huile sur toile)

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représentant la ville de New-York la nuit, peut être mis en parallèle avec PARIS – ILE DE LA CITE (87 x71 cm – huile sur toile),

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dans lesquels l’ensemble architectural se révèle comme un îlot de lumière à l’horizon, scintillant dans les reflets du fleuve. Cette « mise à distance » du sujet est en fait une façon de le circonscrire dans l’espace afin d’en faire surgir, après exploration par le regard, chacune de ses composantes, lesquelles ne se révèlent que cachées par le flou maîtrisé de la couleur.

TIME SQUARE (56 x 67 cm – huile sur toile)

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et PARIS – ARC DE TRIOMPHE (60 x 71 cm – huile sur toile),

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traduisent un aspect essentiel de la technique de l’artiste : MIREILLE PRINTEMPS déclenche tout d’abord son appareil photo afin d’obtenir un cliché. A partir de celui-ci, elle réalise sa toile. A quoi peut-on s’en rendre compte ? Tout simplement par l’observation de détails tels que les flashes imprimés par les phares des voitures la nuit, lorsque celles-ci circulent à toute vitesse.

Une œuvre tout-à-fait à part apparaît avec VENISE (56 x 67 cm – huile sur toile)

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Elle figure à part, d’abord parce qu’elle s’évade du bleu en tant que signature de l’artiste mais aussi parce que le visiteur peut se rendre compte de sa maîtrise à donner du corps et du relief avec un minimum de matière étalée au couteau. La scène baigne dans une atmosphère laiteuse que rehaussent, dans une splendide association, le brun et le rouge des toits et des murs portants des maisons. L’importance de la lumière diaphane fait émerger au regard la ville des eaux.

Malgré six longues années passées aux Beaux Arts, l’artiste n’en a gardé aucune influence. Elle ne s’exprime que par son propre langage, traduit par l’amour inconditionnel qu’elle porte à la couleur bleue.

Elle débute chaque composition en réalisant un fond lavis sur la toile et y applique par la suite un dessin au pastel gras en guise d’ébauche. Lorsqu’elle a son sujet, elle le travaille et le termine par une superposition de glacis, ce qui constitue un très long travail, pour obtenir la transparence voulue. Une fois les glacis secs elle vérifie que le sujet soit comme elle le souhaitait.

Cette attention particulière concernant l’espace ne peut s’imaginer sans la présence physique de la nuit.

Indissociable de la nuit, l’espace met la ville en relief mieux que ne le fait le jour, car il souligne quantité de détails que ne le ferait la lumière diurne.

Cela revient à dire que l’espace est le complément du sujet, en ce sens qu’il l’englobe dans un lointain assez proche pour que le regard en saisisse toutes les variantes.

Cette atmosphère lointaine résulte de l’amour que l’artiste éprouve pour l’œuvre de Turner au sein de laquelle tout évolue dans un flou magique.

Même s’il s’agit exceptionnellement d’une vue diurne, VENISE s’adapte parfaitement à cette esthétique. Travaillée avec le plat du couteau, les toits existent par leur massivité sans pour autant se distinguer individuellement. Le blanc de titane usité pour les coupoles de la Basilique de Saint Marc se fond dans la lumière diaphane.

Le nocturne REFLETS, obéit également à ce procédé car volumes et lumières, conçus à la fois avec le plat du couteau et au pinceau large, distinguent parfaitement chacun des éléments, contrairement au diurne VENISE, lequel, avec la même technique, aboutit à un résultat drastiquement différent.

En plus d’être une très grande artiste, MIREILLE PRINTEMPS se révèle être une exploratrice de la palette. A travers sa maîtrise technique et sa sensibilité, elle perce et traque la couleur bleu jusqu’à ses derniers retranchements.

François L. Speranza.

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N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

 

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Mireille Printemps et François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles 

(10 septembre 2014 - Photo Robert Paul)

 

 

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JACQUES DONNAY : ITINERAIRES DE LA LUMIERE

                        JACQUES DONNAY :  ITINERAIRES DE LA LUMIERE 

 

Du 01-10 au 19–10-14, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, Bruxelles 1050), nous présente une exposition consacrée à l’œuvre de Monsieur JACQUES DONNAY, un peintre et dessinateur Belge dont l’univers ne manquera pas de vous ravir.

Cette exposition se divise en deux thématiques. La première est intitulée EXUBERANCES. La seconde porte le titre de MARINES.

Quelle que soit la thématique envisagée, un lien esthétique les unit d’emblée, à savoir une immense maîtrise de la couleur. Il s’agit ici d’une couleur ne se suffisant pas simplement à elle-même, mais bien de l’existence d’une matière assujettie à la lumière pour créer une sorte d’état « second », donnant naissance à la luminescence. Cet état créatif, servant de base à sa recherche, est formé d’un chromatisme exacerbé, associant des tonalités volontairement imaginées comme « contradictoires », telles que le noir le plus sombre ou le rouge le plus violent.

A l’analyse du regard, le visiteur comprend que la condition sine qua non à l’existence physique de l’image c’est la lumière. Sans celle-ci, il n’y a pas d’image possible. Car elle met chacune de ses composantes en relief. (SKYLIGHT – 59 x 59 cm – huile sur toile).

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EXUBERANCES est un travail sur le choc de tonalités opposées aboutissant, par la seule maîtrise de l’artiste, à l’harmonie. Ce choc des Titans est la sève nourrissant la matière de l’œuvre. (LUMINESCENCE – 59 x 59 cm – huile sur toile).

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MARINES offre, plus que tout, une étude sur l’eau en tant que vecteur de mouvement. Le terme « étude » se révèle ici d’une incroyable exactitude, car chaque toile est pensée, en fonction de son espace scénique propre.

Les bateaux ne sont que des alibis (de première importance !), néanmoins, l’élément déterminant du discours de l’artiste s’avère  être l’eau. L’eau en tant que miroir d’où émergent d’innombrables reflets mais aussi l’eau pensée comme volume car elle occupe souvent les trois quart de l’espace scénique. (PORT DE BASTIA – 1,19 x 99 cm – huile sur toile)

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Parmi les centaines de détails qui foisonnent à l’intérieur de l’espace, il est à remarquer les deux pêcheurs, affairés à leur travail, portant chacun une marinière dont les stries rappellent les ondulations des flots. Tous deux sont figés dans leur geste, ce qui contraste avec la volonté de mouvement créée par les ondulations marines. Les bateaux, en rade, se marient à la ville, représentée à l’arrière-plan dans l’unité imposée par la note gris-blanc.

PORT DE ROUEN (99 x 79 cm – huile sur toile)

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accuse une autre conception du mouvement. Celle-ci se réalise dans la trajectoire de trois embarcations, dont chacune prend une direction différente de l’autre, trahissant la volonté de sortir du cadre.  Deux remorqueurs escortent un paquebot. Le mouvement est amorcé à la fois par celui situé à l’extrême droite du cadre qui file droit vers sa trajectoire. Tandis que le second, situé à l’avant plan, s’engage dans la direction opposée. Le paquebot, massif dans sa couleur rouge vif, file à toute allure droit vers le spectateur. L’artiste éprouve une énorme admiration pour le travail qu’effectuent les remorqueurs, d’où leur présence sur d’autres de ses toiles.

PAR BON VENT (59 x 59 cm – huile sur toile)

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propose également une étude sur le même sujet par la vue d’un bateau qui tangue. Les voiles ainsi que la partie supérieure de l’embarcation, d’un blanc laiteux, se marient à la couleur du ciel. Le mouvement se scande à la fois par le bateau qui tangue, par le vent qui gonfle les voiles ainsi que par les vagues secouant l’océan. Par opposition, les marins, immobiles sont réduits à de simples silhouettes. Ce qui accentue l’agitation émanant de la composition.

Nous avons noté, plus haut, la volonté du sujet de vouloir sortir du cadre. Il faut comprendre cela comme le dénominateur commun aux deux thématiques. Le visiteur remarquera que la composition se structure à l’intérieur de deux cadres : un cadre dans un autre. Cela exprime la volonté de l’artiste de donner différents plans à l’œuvre ainsi que d’affirmer un désir d’évasion. A titre d’exemple, les deux mâts du bateau, à l’arrière-plan du PORT DE BASTIA, dépassent du cadre, idem pour celui de l’avant-plan, à droite.

Ces deux thématiques ont un autre point commun, celui d’une interaction stylistique entre l’abstrait et le figuratif.

L’artiste s’exprime, indistinctement, dans les deux styles, à tel point que l’un s’imbrique naturellement dans l’autre.

CASQUE D’OR (59 x 68 cm – huile sur toile)

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est un excellent exemple de la présence de la figure humaine, jaillissant d’un univers abstrait, telle une épiphanie.

Qu’est-ce qui, dans cette œuvre, appartient au figuratif ? « Le corps de la femme », me direz-vous. Evidemment, néanmoins, il s’agit là d’un corps éthéré, en ce sens que ce qui relève de la dimension charnelle (le visage, les cheveux, le dos, la main), baigne dans une translucidité à la fois laiteuse (le dos) et dorée (les cheveux), répudiant le langage plastique « conventionnel » du rendu physique, pour aboutir à une dimension transcendant le simple sujet. Lorsque le regard remonte le dos pour aboutir au visage, coiffé de sa chevelure scintillante, tout se décline dans un chromatisme lumineux. Inversement, c’est dans la partie inférieure, celle qui enveloppe le corps, à dominante bleue et mauve, que nous atteignons un chromatisme sombre, délimitant drastiquement les deux zones du tableau en deux univers différents. La main, longue, d’une très grande présence plastique, assure la transition entre ces deux univers. Notez l’expression du visage : il baigne dans un calme « intemporel ». La pose inclinée du personnage est proche de la sculpture dans son rendu.

En réalité, si l’on effaçait toute trace du personnage féminin, nous nous retrouverions avec une œuvre de la même nature que SKYLIGHT. C’est par l’immersion du corps physique que le langage plastique adopte une transition esthétique concrète, à la charnière de deux écritures.

JACQUES DONNAY, qui est également un merveilleux dessinateur ainsi qu’un éminent paysagiste, a fréquenté l’Institut Supérieur Saint-Luc de Liège.

Il travaille essentiellement à l’huile. Pour maitriser la matière, il se sert aussi bien du couteau que de ses doigts. Dans le but de donner à l’œuvre la transparence souhaitée, il travaille l’huile comme l’aquarelle, cherchant constamment à conférer à la toile un fond blanc, sur lequel les couleurs se superposent.  

Sa démarche est proche de celle d’un peintre de la Renaissance, en ce sens que sa peinture fourmille de détails, maitrisés à l’extrême, en tant qu’assises du mouvement. Quant aux couleurs, la vie qu’elles secrètent atteint le seuil de leur nature.

A titre d’exemple, la note « jaune » possède, à la fois l’intensité incandescente du soleil jusqu’aux ultimes variations, aboutissant à la blancheur épurée, en tant que nature en soi. Cette alchimie savante, au sein d’une même tonalité, évoque souvent la lumière passionnée d’un Turner.

Tout cela oblige le visiteur à s’arrêter et poser son regard sur chaque œuvre qu’il rencontre.

Car il est impensable de passer furtivement devant ces toiles sans prêter attention aux infinis contours qui les parsèment et leur confèrent, à chaque arrêt, les clés humaines à leur « compréhension ».

François L. Speranza.

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12273053097?profile=original
Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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Jacques Donnay et François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles 

(1er octobre  2014 - Photo Robert Paul)

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CONSEIL...

Dans un univers coloré

Dansent les éblouissements...

Au creux de tes rêves insensés

Sommeille l'essence de ton tourment...

A l'aube de ton renouveau

Se cache bien la fin du temps...

Et si tu trouves le monde si beau

C'est qu'il s'enfuit au firmament...

Au jour le jour va donc puiser

Un peu de vie en condensé.

Tu trouveras félicité

Avec l'envie de tout donner!

J.G.

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Magistère.

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Magistère

Rai-de-coeur et fer de lance

Analogies et résonances

Cortège d'images, correspondances

Nulle contreverse ou confluences

Grand ordonnancement, molécule intégrante

Sisyphe sans cesse remonte la pente

Défis aux lois par la foi de la raison

Voie humide, perles, sublimation

Hors des cénacles qui gesticulent

Petits agencements de particules

Dans le secret des eaux connées

Echarpe d'Iris, prisme inné

Passées nivoïdes, souvenirs de léonides

Astroblème aux lèvres livides

Crucipétriste à la maîtrise géométrique

Pis aux formes telluriques

Lait de lune, sels de croissance

Maille élémentaire, chair et sens

Carminé, buriné aux forges haletantes

Inutiles grâces concomitantes

D'un vieux damné, déplorable charpente

Qu'à ton aspect le pécheur se repente*.

Michel Lansardière

* Les deux derniers vers sont empruntés à Scheuchzer, 1726 (Johann Jacob Scheuchzer, 1672-1733, naturaliste suisse).

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"Magistère" est l'ancien terme utilisé pour désigner le "précipité", ce phénomène qui, d'une solution liquide, fait naître un corps solide.

12273087071?profile=originalComme un poisson dans l'eau (agate et quartz ; coll. et photo L. M.)

Magie, Terre et mystères de la création. La nature agissant pourtant sans précipitation.

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Regard énigmatique (Agate et quartz ; coll. et photo M. L.)

Illustrations :

Raphaël : "Le Premier Mouvement de l'Univers" et "La Poésie". Voûte de la "Chambre de la Signature" du Vatican. Jules II commanda la décoration de cette salle en 1509 à Raphaël qui avait alors vingt-six ans.

Agate et quartz : la solution sursaturée en silice se dépose en couches successives d'agate, puis la cavité s'emplit de cristaux de quartz. L'agate ou le quartz contiennent parfois des "bulles" d'"eau fossile" (eau connée).

"Le premier Mouvement de l'Univers" et oursin fossile (Rhyncholampas grignonensis du Lutétien, ca 40 millions d'années, Lassy, Val d'Oise).

A la Renaissance des artistes, Léonard de Vinci ou Bernard Palissy notamment, s'intéressèrent de près aux fossiles :

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M. L.

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12273077283?profile=originalAnshelm Schultzberg (1862-1945) :

Démolition de l'ancien orphelinat, 1886.

Avec sa lumière rasante saisie à la lumière d'un début de printemps, ses nuances et ombres portées, son ciel fuligineux, ce tableau vibrant montre une grande sensibilité. C'est aussi la fin d'un vieux Stockholm cédant la place au renouveau.

Quatrième et dernier volet de notre saga consacrée à la peinture scandinave (après les quatre articles dédiés aux chefs-d'oeuvre du Nationalmuseum de Stockholm).

Et pour cette dernière séquence nous nous bornerons à la Suède, la prolifique.

12273077859?profile=originalJohan Krouthén (1858-1932) :

Vue d'un jardin, Linköping, 1887/88.

Atmosphère et souci du détail pour ce peintre pétri d'idéal. L'impression de la peinture en plein-air et le fini de l'atelier.

Il rejoindra le groupe des "Peintres de Skagen", ces peintres, mais aussi écrivains et musiciens, épris de nature et de lumière, Danois, Norvégiens et Suédois, qui aimaient se retrouver à Skagen dans le Jutland au Danemark.

Bien sûr cette étude reste fragmentaire, je ne prétends pas à l'exhaustivité, mais j'espère que vous aurez découvert une nouvelle palette de talents pour nous inconnus et qui méritent amplement d'être révélés même pour une postérité posthume.

12273077697?profile=originalAnders Zorn (1860-1920) :

Les filles de Dalarna prenant leur bain, 1906.

Zorn est l'un des peintres suédois les plus connus. Spécialiste du nu, il a su avec son pinceau que l'on croirait trempé dans une coulée de cuivre, rendre le tempéremment de feu (coulant sous la glace bien sûr) des filles de son pays.

12273078489?profile=originalLes filles de Dalarna prenant leur bain (détail ; photo C. R.).

Zorn et sa touche sensuelle qui n'est pas sans rappeler Manet ou Renoir.

Ah ah les filles de Dalarna !

Dalarna ("des Vallées", en français "de Décarlie"), ce comté d'où Zorn était originaire, aux maisons rouge de Falun, foyer de l'esprit libertaire.

Dalarna et ses "appétissantes jeunes filles rondes et fraîches", Eduardo Manet.

Mais au sauna on ne m'y prendra pas. Femmes sans frusques nous offusquent !

Alors, loin de nous les frasques, démones et succubes, avant de succomber... retournons à notre fresque.

12273078691?profile=originalHilding Linnqvist (1891-1984) :

La vie sous bonne gouvernance, fresque, 1950/51.

Un hymne à la paix où les armes deviendraient outils, où les femmes et les hommes vivraient en bonne intelligence pour cultiver un nouveau jardin d'éden, portant de par le monde la bonne parole.

12273079291?profile=originalSofia Kyrka : fresque de l'autel. (détail).

Alors, après ce tour d'horizon, forcément réducteur, quand l'on vous dira Scandinavie vous ne penserez plus nécessairement "design" ou Suède "Abba !"

12273079079?profile=originalAnders Zorn :

Omnibus.

Peint à Paris dans les années 1890. D'une "ultramoderne" (c'est ainsi que la critique qualifia cette toile) solitude.

Et cette fois, avec cet Omnibus, ces messieurs en gibus - sur un air à scander - nous sommes arrivés au terminus.

Mais nous nous retrouverons... Arts et Lettres est fait pour semer.

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Alors on sèmera.

Michel Lansardière (texte et photos).

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Parmi les coquelicots

Une aquarelle d'ADYNE GOHY

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inspirée d'un poème

de

RAYMOND MARTIN

Champs de Blé

 

Vogue dans la tête encombrée

Une vague idée de cliché tronqué

Par la pure vérité.

 

Le temps des amours s’étire à tire d’ailes

Balles au rebond à saisir

Jouvenceaux et jouvencelles.

 

Preux ou pas, l’amour chevaleresque

Rouille cotte de mailles

Et étriers.

 

Perles de rosée au petit matin brumeux

Habillent le chiendent

Au regard épineux.

 

Un rai de soleil dessine sa joie

Soulignant le doux minois

De mademoiselle Julie.

 

Impressions du soleil levant dans la pipe de Vincent

Et la flûte solo du faune

Vibre aux tonalités de Manet.

 

Délicieux jardin des Hespérides

Coquelicots vermillons

Perdent leurs rides.

 

Pommes d’or, cadeaux de la Déesse Gaïa

Fécondent la divine

Jalouse déesse Héra.

 

Le chemineau au long de sa route sans fin

Quémande sols et besogne

Pour apaiser sa faim.

 

Des micro-sillons terreux vivifiés du semeur,

 

Sortiront les têtes blondes

De dorés champs de blé.

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

 

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Il existe un jardin.

 

 

Il existe un jardin où chantent,

s'épanouissent d'adolescentes fleurs bleues,

puis s'étirent, s'élancent à l'infini,

 des allées blanches fébriles,

buveuses de soleil, de pluies chaudes,

de clartés qui s'éternisent ;

nous sommes en plein Midi.

Il existe un jardin où chuchotent,

s'épousent des coeurs multicolores,

puis s'enlacent, se donnent à l'infini,

 des peaux neuves et sucrées,

gourmandes d'été en plein automne,

 de cieux pourpres,

de nuits blanches qui s'éternisent ;

 nous sommes au seuil d'une rencontre.

Il existe un jardin où bourdonnent,

butinent de folâtres abeilles,

plongeuses dans les grandes bleues,

enivrées de flagrances, de parfums,

de ces peaux végétales,

 dilatées et offertes ;

nous sommes à l'apogée de l'été lumineux.

Il existe un jardin où s'étendent,

s'amusent des enfances,

déserteuses des grandes villes, des buildings,

euphoriques, enchantées, éperdues,

par les sonorités à la fois bleues et vertes,

de la terre musicale,

 des arbres qui lui répondent ;

nous sommes à l'heure du goûter,

à l'ombre d'un grande chêne,

entre l'ondée et le flambloiement extrême

du soleil un peu fou !

NINA.

 

 

 

 

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administrateur partenariats

Bavardages de Bistrot

De Wit Charles

https://storage.ning.com/topology/rest/1.0/file/get/12273083886?profile=original

Vive le vin !

A la table de la bêtise ils y sont attablés,
Analphabètes vociférants et grognons,
Têtes sordides et ventres en ballons,
Jetant au vide le désarroi qui les a créés.

En voilà qui n’attendent qu’à en découdre,
Nés pour le désordre et bombarder la foudre,
Les bâtons sont prêts aux pieds,
Guettant qu’un ordre leur soit donné.

Mais il y a aussi ceux qui écoutent,
Timidement, tout au bout, ils s’approchent.
Vidés de mémoire et sourires en poche,
Chauds d’ennui et de haines qui gouttent.

Que la table est gaie et le vin bruyant !
L’heure est venue de tout chambouler,
Relire en chantant le triste passé,
Et la renverser tout ivre gaiement.

Main dans la main à la table de la bêtise,
Des grognons analphabètes et des curieux envieux,
Boivent du vin et crient des sottises
A la face blême de quelques pauvres vieux !

Gilbert Czuly-Msczanowsky

Un partenariat

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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administrateur théâtres

LA VIEILLE FEMME :

Les six chapitres sont, écoute-moi bien : comment on quitte une famille, comment on se trompe de famille, comment on trouve une famille, comment on perd une famille, comment on se passe d’une famille et comment on fabrique une famille. Tu aimes ?

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Avec la complicité de : Cyril Briant, Sébastien Chollet, Bruce Ellison, Pierre Jacqmin, Emmanuelle Mathieu, Héloïse Meire, Fabrice Rodriguez, Anne Romain, Coralie Vanderlinden et Isabelle Wéry, une histoire abracadabrante à dormir debout est racontée par une grand-mère hors d’âge à sa petite fille hors normes. Pour l’histoire, elle redevient « la petite fille ».  Le but c’est d’exposer les dysfonctionnements d’une société malade à travers le malheur enchaîné au méli-mélo mélodramatique d’une famille témoin que l’on appellera Borgia. Malaise assuré ! "Quels temps nous vivons !"

Jean-Michel d’Hoop le metteur en scène donne au bric-à-brac d’élucubrations de Thomas Gunzig en plein trip de déconstruction familiale, un look tantôt surréaliste, burlesque et déjanté, tantôt franchement cauchemardesque dont il enchaîne les séquences avec un train d’enfer. Il est où le texte?  De totalement inesthétique, le texte se pare de vie et de beauté scénique ahurissante et le résultat est franchement hallucinant! Quel cirque et quels talents! Les comédiens et les marionnettistes ont tout donné dans leur amplification théâtrale! On a presque aimé!

12273089070?profile=originalDans le fouillis d’agressions visuelles et sonores orchestrées par le metteur en scène, et dans un décor qui rappelle le jeu de Cluedo,  vous verrez s’articuler des personnages vivants - archétypes de père, mère, grand-parents, oncle, frère – et deux fabuleuses marionnettes de Natacha Belova  accompagnées de  leur daemons changeants, puisque ce sont les personnages qui tour à tour prennent la relève dans l’animation des poupées. Vous regarderez avec horreur  la valse des gnons qui pleuvent sur une famille en bataille rangée, vous vous surprendrez à ausculter la victime d’un accident sur un lit d’hôpital et une nouvelle tête qui parle comme le bouffon de Shakespeare… en plus élémentaire.    Ensuite un épisode aussi glaçant que le conte de Barbe Bleue façon Patpong vous fera hurler de dégoût et détester les chiens.  Puis celui d’une famille tellement triste qu’elle est moche à en mourir vous plongera dans un malaise plus collant que de la mélasse. Après ce jeu de massacre,  il n’y a plus qu’à rechercher un nouveau modèle, mieux construit avec mode d’emploi inclus… pour fabriquer des nouvelles petites filles! Ouf, la résilience existe, thanks God, it’s Saturday! On respire!

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Le mode d’emploi, c’est assurément ce qui surnage dans cet océan de désamour : la parole circule  entre une petite fille et sa grand-mère qui, par magie ou par instinct, ont réussi à semer les fantômes et  à se rencontrer pour de vrai. Quel périple initiatique barbare, dans un monde de barbares! Il est vrai que des barbares, il y en a plein: tous ceux pour qui l’autre n’existe pas !  Les contes, c’est pour avoir peur, non ? « T’inquiète, dit la petite tête… après un certain temps, tout finit par s’arranger ! » On finit toujours par accepter les choses comme elles sont. Et ivre de vivre, enfin dormir et mourir, où le contraire.   Et ainsi les petites filles à l’âme de chèvre deviennent des grand-mères, à leur tour!

http://www.theatreduparc.be/Agenda/evenement/62/20.html

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administrateur théâtres

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Rigoletto (Verdi)

Avec Leo Nucci, Désirée Rancatore, Gianluca Terranova,
Luciano MontanaroCarla Dirlikov... Du 15 au 31 mars 2015

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/rigoletto

 

Au seuil des années 1850 après sa création de «  Luisa Miller » son premier drame  intimiste qui émeut  aux larmes, Verdi  entame sa grande trilogie de la maturité : « Rigoletto », « Il Trovatore » et « La Traviata ».  Celle-ci  va  révolutionner l'art lyrique. La porte s’ouvre vers le romantisme. Verdi  a trouvé dans « Le Roi s'amuse »,  le drame censuré de Victor Hugo, les ingrédients propices à développer ses idées dramaturgiques qui concernent l’humain. La violence est partout : passion ardente, amour malheureux, enlèvements, arrestations, haine, vengeances à répétition, tueur à gages, complots. C’en est fini de l’unité de temps, d’action et de caractère. Le déroulement musical de la partition épouse le rythme de l’action et la gestuelle théâtrales.

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Avec « Rigoletto » nous sommes devant un drame humain poignant, où le machisme est la cause de tous les malheurs et où les femmes sont des victimes sacrifiées sur l’autel du pouvoir. Les sentiments paternels abusifs, les intrigues de courtisans profiteurs basées sur la corruption, l’arrogance d'un monarque affamé de puissance et délirant de libertinage aboutissent à la mort d'une jeune fille innocente qui préfère sacrifier sa vie pour un homme qui lui a menti, plutôt que de vivre dans ce monde machiavélique. Le pouvoir en place (l’Autriche) s’indigne et censure. Verdi résiste, persiste et signe moyennant quelques légères concessions.   

 Chaque personnage est un être fascinant, hors normes, il a son caractère propre,  une  couleur bien individualisée et un style de chant immédiatement repérable.  Au sommet de sa puissance créatrice, Verdi mène ce drame qui fait la part belle au grotesque, tambour battant, enchaînant des  duos parmi les plus beaux jamais composés. Le rideau se lève sur un décor grandiose, fidèle aux décors originaux, majestueusement antique, comme on les rêvait à l’époque de la création de cet opéra. Les costumes aux textures  rutilantes sont tout aussi impressionnants par leur authenticité. Nous sommes à la cour en collerettes du duc de Mantoue, au cœur du 16e siècle, mais on est tout à l’envers des sentiments de Roméo et Juliette.

 

 Le Bouffon bossu Rigoletto est doublement laid, physiquement et moralement. Instrument du pouvoir, il est obligé de faire rire son prince et s’attire invariablement  la haine grandissante des courtisans qui chercheront à se venger. Interdit de larmes par métier, son personnage devient pathétique. Veuf et père affligé d’une possessivité maladive, il est bientôt la proie d’une malédiction infernale autant que grotesque. Leo Nucci l’incarne avec une vérité théâtrale saisissante et une voix paternelle impressionnante. C’est l’Avare de Molière, doublé d’un détestable Quasimodo qui sans patrie, sans parents ou amis  enferme sa fille Gilda car il n’a qu’elle. Mais il éprouve aussi une tendresse infinie pour elle et souhaite fiévreusement « que rien ne vienne blesser sa candeur ! » Lorsqu’elle lui est enlevée il éprouve une colère effroyable vis-à-vis de son protecteur qui lui a volé sa fille et une indicible douleur. Il va jusqu’à demander pardon aux courtisans moqueurs pour qu’ils lui rendent sa fille : « Pieta, pieta signori ! » Lorsqu’il la retrouve et qu’elle lui confesse sa rencontre avec le jeune Gualtie Malte dont elle ignore qu’il est le  duc, les accents de tendresse mutuelle sont alors à leur comble.

Désirée Rancatore interprète Gilda avec grande sensibilité et expression. Au début elle est encore une enfant d’une naïveté touchante : ni la gloire ni le pouvoir n’intéressent  la jeune fille. Sa seule valeur est l’amour, qui la rapproche des anges. D’ailleurs sa mère est là-haut et veille sur elle! Dès qu’elle a découvert les tressaillements de l’amour, elle prend de l’assurance et vocalise de bonheur, explore les terres nouvelles du sentiment, semble improviser, son âme chante dans l’extase vocale. Elle annonce, sinistre prémonition, que son dernier soupir sera pour cet homme qu’elle aime!  Le climax musical de l'opéra est au  troisième acte, dans lequel les quatre personnages chantent un quatuor fait de deux duos : le père et sa fille à qui il fait entrevoir qu’elle est trompée et le duc volage (Gianluca Terranova, italien en diable) qui séduit une nouvelle proie: l'ardente  bohémienne Magdalena, sœur du tueur à gages. C'est Carla Dirlikov qui interprète ce rôle avec beaucoup de subtilité et de sensualité.  

Un mur sépare les protagonistes mais la fluidité et la vérité de leurs états d’âme se fondent en une musique torrentielle, un déluge d’émotions contradictoires. A la fin du troisième acte Gilda expire dans un dernier filet de voix, à peine audible après une dernière preuve d’amour filial extrêmement touchant.

Soulignons encore les couleurs plus que  sombres du tueur à gages, l’épouvantable Sparafucile sous les traits de Luciano Montanaro, un personnage dont l’infamie est campée comme une fleur vénéneuse plongeant ses racines  dans l’atmosphère écrasante de la malédiction si bien rendue par l’orchestre. Son timbre est au mieux avec la fourberie, la cupidité et l’absence de scrupules.   

Émotionnellement chargé d’une authenticité de sentiments extraordinaire,  ce « Rigoletto » de Verdi est exécuté d’un bout à l’autre de façon poignante. Les chœurs masculins sont admirables et le  chef d’orchestre (l'illustre Renato Palumbo) fait preuve d’une connaissance très fine de la richesse  incandescente de la musique Verdienne. Cette prestation exemplaire peut  être rangée parmi les plus belles interprétations de cet opéra, qui est l’un des plus joués au monde.

http://www.operaliege.be/fr/artistes/desiree-rancatore

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administrateur théâtres

Musikanima invite:

A la Recherche du Temps
10 mai 2015
8:30-18:00
Auditoires des Sciences
Georges Lemaître
Louvain-la-Neuve

Une journée placée sous le signe de la prise de conscience du facteur temps dans notre existence. Prenons le temps d’une journée pour partager et vivre des situations d’écoute, d’émotions, de mouvements.
Le Temps. Celui qui rythme nos vies, semble filer inexorablement. Pourtant, il peut se figer en des instants de grâce où un regard en croise un autre. Une expérience englobant l’art à la science, dans laquelle chacun sera impliqué. Que donne la conjonction de la musique classique, du théâtre et des débats intellectuels ? Venez le découvrir le dimanche 10 mai 2015, lors d’une journée intense qui transformera... radicalement votre vision du Temps.
L’instant éphémère d’un son, l’écoulement d’un mouvement corporel, la perception d’images, les profils économiques, philosophiques, existentiels du concept Temps sont au menu de cette journée organisée en hommage à Peter LIPNIK, scientifique chercheur en physique à l’UCL.

Quatre conférenciers : Josepha Guma, Luc Parisel, Jean-Luc Roland, François Maniquet,
Des échanges débats entre public et conférenciers,
Des expériences d’évaluation du temps en situations ludiques,
Des comédiens qui interprètent des textes spatio-temporels,
Romain Cinter, Marco Fabbri, Thomas Coumans, Adrien Letartre,
Un atelier de mouvement collectif enthousiasmant « The blast dance ».

8h30 Accueil Café dans le hall
9h Introduction par Pierre Leleux collègue de Peter Lipnik
9h30 Hamlet, Shakespeare « To be or not to be »
Romain Cinter, Thomas Coumans, Adrien Letartre, Marco Fabbri
10h Conférence de Josepha Guma:
“Existence et temporalité”
11h Conférence de Jean-Luc Roland:
“Les éclosions du temps. Entre raison et sens de la vie”
12h Repas Hall des Sciences
13h30-14h Blast dance
Romain Cinter, Thomas Coumans, Adrien Letartre, Marco Fabbri
14h Conférence de Luc Parisel
“Proust, le Temps, les Signes, et l’apprentissage de la Vérité”
15h Conférence de François Maniquet:
”Les valeurs du temps“
16h Débat.
Echange entre le public et l’ensemble des conférenciers coordonné par Mr Pierre Escoyez.
17h Le paradoxe d’Achille et la tortue. Jorge Luis Borges
Romain Cinter, Thomas Coumans, Adrien Letartre, Marco Fabbri
17h30 Débat 2iè partie

Pierre Leleux, physicien UCL collègue de Peter LIPNIK
Josepha Guma, responsable du service Soins Palliatifs, St Pierre Ottignies
Jean-Luc Roland, philosophe
Luc Parisel, psychanalyste
François Maniquet, économiste UCL
Pierre Escoyez, relations extérieures et communication UCL
Pierre Bouchat, psychologue
Romain Cinter, Thomas Coumans, Adrien Letartre, Marco Fabbri, comédiens

Toutes les conférences ont lieu dans le grand Auditoire des Sciences Georges Lemaître.
Durant l’accueil, des boissons vous sont offertes (café, thé, eaux, jus de fruits).
A midi, les sandwiches garnis et les boissons sont au prix de 8€ pour 3 sandwiches, 1,5€ eaux-jus-café-thé

Inscription à la journée 15 euros
Infos & Réservations via notre site
www.musikanima.com 0479 32 65 78
Places en vente directe à la Librairie Libris Agora.
Vastes parkings à proximité de la Place des Sciences BIEREAU. Parkings 22 et 23

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Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »

Un croquis aquarellé parmi de nombreux autres, réalisés sur le vif lors de ce stage tout autour de la Fesse en Jura Oriental : chaud soleil de printemps, neige très abondante cette année dont les ombres bleues reflétaient la couleur du ciel, groupe super sympa, cuisine délicieuse (y compris un pique nique exceptionnel partagé sur les lieux même de la peinture), une vraie parenthèse de bonheur, de simplicité, de créativité, de régénérescence, tout au bord des magnifiques pistes de ski de fond de la GTJ ! .

S’il est une session qui fait à présent partie des « grands crus » des « stages Alain MARC » c’est bien celle-là, d’excellent augure pour entamer l’année de stages aquarelle et carnets de voyages.
À propos des stages justement : le stage du Guatemala qui était prévu en mai prochain est reporté à avril (ou début mai) 2016. Cela permettra à celles et ceux d’entre vous qui ne pouvaient venir cette année de vous joindre à l’équipe qui était déjà partante en mai prochain mais a préféré (en accord avec moi) reculer le projet d’un an afin de mieux le préparer encore (parmi les documents constituant le dossier de mise en route j’aurai d’ailleurs de beaux cadeaux en matière d’iconographie et de documents rares à offrir à chaque participant - e - lors de la phase préparatoire à ce carnet avant notre départ).
Je vous rappelle que vous pouvez nous rejoindre si vous avez déjà un minimum d’autonomie en matière d’aquarelle et dessin appliqués aux carnets de voyages.
Mais revenons-en à notre belle session de la semaine passée : grâce à l’extraordinaire belle météo que nous avons eue, nous avons pu aborder tous les sujets de prédilection des ambiance de neige relevant d’un temps ensoleillé et chaud, et sommes sortis sur le motif tous les jours. Les motifs réalisés complètent largement ceux des années passées, et nous avons même pu rajouter à notre programme une super balade en ski de fond dans la combe de La Fresse pour voir le soleil se coucher derrière le Crêt Monniot depuis les points hauts de la combe.

Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »

Très rapide aquarelle du bout du pinceau à la tombée de la nuit : la simplicité même !

C’est largement suffisant pour traduire la magie de l’instant et nous donner un plaisir fou (à la hauteur de ce stage hors du commun dont chaque croquis ou aquarelle est bien plus qu‘un souvenir) !

Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »Au même moment depuis l’une des fenêtres de la maison d’hôtes de Christiane COLIN où nous étions hébergés : je ne rajouterai rien à ce que j’ai déjà dit de ce merveilleux cocon dans la montagne, de la gentillesse et de la qualité de l’accueil, des délicieux repas qui nous attendaient au retour de nos balades picturales..
Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »

Un petit bout de montagne avec un petit coin du stage au milieu du paysage de neige sous une immensité de soleil…

Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »Ce contre-jour le soir à travers les brumes de la combe de La Fresse avant que tombe la nuit résume à lui seul toute la magie des lieux, qui n’étaient jamais les mêmes suivant les heures du jour, différents tous les jours, alors qu’on penserait si on ne l’avait vu qu’un soleil incessant du début à la fin de la semaine ne peut que figer les paysages en leur enlevant toute poésie : il en est tout le contraire ici.

Enfin, un grand merci aux stagiaires sans lesquelles une telle réussite n'aurait pas été aussi probante, et un merci non moins grand à notre hôtesse de la maison d'hôtes de La Fresse, toujours égale à elle-même...

Dans le prochain article : changement complet de région, de pays et d'ambiance, je vous emmène en Jordanie !

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administrateur théâtres

Silvana Minchella écrit pour les enfants…

"Eliott et Pimprenelle" raconte la rencontre entre un petit garçon qui vit dans sa bulle et une elfe de jardin née sans ailes.  Leur amitié les rendra plus forts.
Cette histoire sort tout droit de l’imaginaire et de l’immense générosité d’âme d’une auteur passionnée. Nous avons croisé Silvana dans les allées du verbe à Bruxelles. Interview de la Sabam:

Si vous deviez vous présenter par le jeu d’un portrait chinois, comment le feriez-vous ?
« Si j’étais une saison, je serais le printemps.
si j’étais une couleur, je serais le rouge.
Si j’étais un livre, je serais Belle du Seigneur.
Si j’étais un endroit, je serais une crique sauvage au bord de l’Océan.
Si j’étais une fleur, je serais un coquelicot.
Si j’étais un animal, je serais un aigle »

Quel est votre parcours ? Qui êtes-vous derrière la plume ? Avez-vous d’autres cordes artistiques à votre arc ? « J’ai commencé à écrire des poèmes vers l’âge de huit ans. Ensuite des nouvelles. Beaucoup de textes sont parus dans des magazines. Mais c’est seulement depuis dix ans que je suis publiée par plusieurs maisons d’édition. Contes pour la jeunesse, poésie, humour, nouvelles et romans. Je suis avant tout une femme passionnée qui a besoin de partager ses découvertes. Le conseil en image fait partie des outils qui me sont utiles pour aider les femmes et les hommes à être bien avec eux-mêmes. J’ai aussi créé et j’anime chez moi un atelier de récit de vie « Je déclare la paix en moi » qui me donne beaucoup de joie »

Votre dernier livre est un livre pour les enfants. Comment l’appréhender ? Le définir ? « Eliott et Pimprenelle raconte la rencontre entre un petit garçon qui vit dans sa bulle et une elfe de jardin née sans ailes.  Leur amitié les rendra plus forts »

Pouvez-vous nous en dire plus sur le sujet ? « Beaucoup de jeunes enfants ont un ami imaginaire que les adultes ne voient pas. Je pense que cette histoire va leur permettre de vivre leur imaginaire. C’est mon deuxième livre pour enfants.  Le premier, «  La princesse Amandine », a déjà ravi petits et grands. J’ai fait appel à la même illustratrice, Sophie Pfaerhoever, qui met en images et en couleurs le monde féérique, plein de tendresse, dans lequel j’emmène les petits. J’ai envie de faire réaliser une poupée Pimprenelle qui serait proposée avec le livre et qui deviendrait la confidente de l’enfant. Si une créatrice se sent inspirée…  ( ou un créateur?) » 

Quelles sont les anecdotes de la naissance d’un livre ? « En ce qui me concerne, les personnages s’incarnent à travers moi, pour raconter leur histoire.  Je ne décide rien »

Quel regard portez-vous sur le métier d’auteur ? Est-ce un parcours du combattant pour être édité ? « C’est le plus beau métier du monde.  L’écrivain apporte du rêve, de l’espoir, du plaisir.  Il est à la base des pièces de théâtre et des films.  Tout commence par l’écriture. Personnellement, je n’ai aucun problème pour être éditée par des petites maisons d’édition.  Par contre, je n’ai pas encore réussi à intéresser une « grande » maison qui se charge de la promotion et de la diffusion et qui offre les services d’un agent littéraire »

Comment voyez-vous votre parcours d’écrivain pour les mois et les années à venir ? « Je cherche un éditeur pour un roman que je viens de terminer, ainsi que pour un « carnet de travail » sur le thème de mon atelier d’écriture « Je déclare la paix en moi ». Cela permettra aux personnes qui ne peuvent venir chez moi de faire le travail chez elles »

Comment naît un thème en vous ? Comment devient un projet d’écriture ? Vous lancerez vous dans la fiction ? Le roman ? « Par inspiration.  Pour le moment, je n’ouvre pas mon canal car il faut que je m’occupe des livres déjà mis au monde ( 8) et des deux nouveaux dont je vais bientôt accoucher »

Et votre relation à la SABAM ? « Je participe régulièrement aux soirées organisées par la SABAM.  Je suis heureuse d’y retrouver d’autres auteurs, je m’y sens en famille »

Une question à vous poser ? « Croyez-vous en l’Humanité? »

Une question à ne jamais vous poser ? « Je suis ouverte à toutes les questions »

silvanaminchella@scarlet.be

 

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