Le 12 novembre dernier nous découvrions avec bonheur l’existence du HULENCOURT SOLOISTS CHAMBER ORCHESTRA qui se produisait lors d’un prodigieux concert à Flagey avec l’illustre Nelson Freire comme invité d’honneur. Nous avions écouté avec immense bonheur un programme très éclectique avec la marche slave de Tchaïkovski, le concerto romanesque de Ligeti, le concerto n°2 de Chopin et la symphonie fantastique op.18 de Tchaïkovski. La soirée était au profit de l’association caritative Sun Child dont l’objectif est de donner des aides sociales, financières, morales et individuelles à des enfants atteints de cancer, de leucémie ou de maladies chroniques sévères. Les musiciens de cette académie privée sont tous très jeunes et proviennent de 19 nationalités différentes, c’est une entité européenne unique en Belgique. Mais quel souffle artistique et quelle chaleur humaine traversent leurs interprétations fougueuses !
C’est un tout autre genre qu’a programmé l’Hulencourt Art Project pour la Saint-Valentin. Nous sommes dans les salons de l’hôtel Bristol Stéphanie pour un dîner gastronomique ornementé de musique tzigane. L’invité d’honneur est cette fois le virtuose incomparable Roby Lakatos et son ensemble. Né en 1965 à Budapest il mélange toutes les musiques des pays slaves, la musique n’a pas de frontières. Il puise ses racines dans une dynastie de violonistes remontant à János Bihari. Sa versatilité stylistique est exceptionnelle. Survivant d'un autre siècle, il brasse toutes les époques et tous les genres en passant par des compositions originales et des improvisations vertigineuses. Il a joué dans les plus grandes salles et les plus grands festivals à travers l'Europe, l'Asie et le continent américain.
Les amateurs de csárdás et de musique gitane ont été ce soir de la saint Valentin 2015, au comble du bonheur : d’abord le concert présenté pendant le dîner suivant une programmation intéressante mélangeant les tourbillons du jazz, des accents pop et la tradition tzigane, ensuite une promenade romantique envoûtante saluant chaque table en particulier. On observe avec attendrissement les couples ou les tablées d’amis rendues muettes par l’émotion de la magie musicale, bouleversés par la proximité et la sentimentalité des artistes et de leurs instruments. Et on attend son tour le cœur battant et se demandant quel sera le nom du grand classique musical offert lors de cette carte blanche qui semble ne jamais se tarir.
En entrée du concert Roby Lakatos présentait sa nouvelle composition du dernier album : « Alliance », suivi de « Papa, Can You Hear Me? » composé par Michel Legrand, Piazzola, la chanson russe traditionnelle, Le temps des fleurs…. Alias: Those were the days! Aussi, the « Fiddler on the roof » et le rêve mouvant de Charles Trenet qui chantait quand nous n’étions pas nés ! Des bribes de paroles reviennent au creux de la mémoire comme « un souvenir qui me poursuit sans cesse, un vieux clocher, un paysage, bien caché, un cher visage de mon passé. » Vous l’aurez deviné, c’est « Que reste-t-il de nos amours! » Au centre du concert, il a accueilli avec enthousiasme une jeune violoniste coréenne, Sunok Lee dont le talent suscite l’admiration dès les premiers coups d’archet. Son premier morceau célèbre « l’Amour ». Rien de plus simple et de plus profond à la fois: une longue complainte asiatique qui efface Bruxelles de votre vision pour vous enchaîner après ce voyage inattendu et tendre, à une Chaconne de Bach! La csárdás de Monti termine l’exploit musical qui laisse la salle entière sous le charme ! Lakatos revient sur scène avec Kalinka, et ses passions inépuisables.
Ce grand homme qu’est Lakatos a collaboré avec Vadim Repin et Stéphane Grappelli. Les plus grands comme Yehudi Menuhin admirent son jeu. En mars 2004, Lakatos jouait au festival Genius of the Violin du London Symphony Orchestra, aux côtés de Maxim Vengerov. Plusieurs jours après, on est encore, sous le charme !
Il y aura un bientôt un nouveau concert organisé par l’Hulencourt Art Project, c’est le 30 mars 2015 au Conservatoire royal de Bruxelles. Le thème : La Musique face à la guerre.
Lundi 30 Mars 2014 - Conservatoire Royal de Bruxelles
THOMAS ZEHETMAIR, NELSON GOERNER ET LES SOLISTES D'HULENCOURT
Les œuvres dirigées par Thomas Zehetmair à la tête des Solistes d’Hulencourt résonnent de conflits historiques : l’« Héroïque » de Beethoven qui évoque les guerres napoléoniennes. Si le Concerto pour piano de Franz Liszt N1 est d’un brio plus serein magistralement interprété par le pianiste Nelson Goerner, la nouvelle œuvre de Aaron Copland interpreté par le clarinettiste Vladimir Pavtchinskii promet d’explorer d’autres résonances du genre!
Programme :
Aaron Copland : Concerto for Clarinet
Franz Liszt : Piano concerto Nr. 1
Ludwig van Beethoven : Sinfonie Nr. 3 Es-Dur op. 55 ´´Eroica´´