"Sous le Ciel de Paris" d'après LE BESTIAIRE DE PARIS de Bernard DIMEY et de nombreuses chansons de Juliette GRECO du 6 au 10 novembre à 20h30
Avec Amélie SEGERS comédienne / chanteuse accompagnée à l'accordéon par Adriano Malaguarnera
Mise en scène Bernard DAMIEN à l'XL Théâtre
« Le Bestiaire de Paris est sans doute l' oeuvre de Bernard DIMEY la plus ambitieuse et la plus achevée. Ce long poème, accompagné à l’accordéon par son ami Francis Lai, jette une lumière crue sur Paris, ses misères, ses crimes et ses vices. Portraits, croquis noirs à la Goya, grincements de dents d’un humour désespéré, détachement narquois d’un regard accoutumé au drame, imprécations prophétiques sur l’effondrement à venir de Paris, instantanés d’un passé magnifique, l’oeuvre de Dimey est effrayante et savoureuse. Interprété notamment par Juliette Gréco, Pierre Brasseur et Mouloudji qui, tour à tour, ont avancé dans ce Paris de nuit, de rouille, de fièvre et de compassion."
Bernard DIMEY débute sa carrière à la radio, puis - rapidement - écrit dans la revue ESPRIT . Il s'intéresse à la peinture (il a peint sous le nom de Zelter). Il s'installe à Paris à 25 ans sur la Butte Montmartre qu'il ne quittera plus ! Il y fréquente tous les bistrots à la belle époque où les touristes laissent encore place à la réelle identité de la Butte ... C'est là, aux belles heures de la nuit, qu'il côtoie "les poivrots, les putes, les truands, les artistes". Il commence à écrire ses poèmes, il les déclame à plein poumons dans ses repaires enfumés. Il propose ses chansons à Yves Montant, Charles Aznavour, Serge Reggiani, Henri Salvador, Patachou, les Frères Jacques, Mouloudji, Jean-Claude Pascal et ... à Juliette GRECO, à qui nous rendons hommage tout au long du spectacle. Bernard DIMEY a également écrit des scénarios et des dialogues pour le cinéma. Avec sa soif d'absolu, il aurait aimé croire au superbe paradis de son enfance. L'appétit de vie de cet ogre chaleureux qui brûla la chandelle par les deux bouts ne saurait cacher son mal de vivre et la menace obsédante de la mort qui pesait sur lui. Pour Bernard Dimey, la poésie c'est « mettre sa nuit en lumière ». Cette belle métaphore de Jean COCTEAU, il la reprend à son compte dans les poèmes du « Milieu de la nuit ». De l'avis de toutes ces vedettes qui l'ont bien connu, Bernard Dimey était un « être démesuré » qui se demandait pourquoi il vivait souvent avec les « nains ». Amoureux inconditionnel du monde de la nuit et de Montmartre, Bernard DIMEY a composé - entre autres excellentes chansons - Syracuse, Mémère, Mon truc en plume etc. qui ont été interprétées par des géants de la chanson française. Pour notre spectacle, Amélie SEGERS et Bernard DAMIEN se sont concentrés sur les chansons interprétées par Juliette GRECO, une autre "géante", fer de lance de la très belle et très bonne chanson française.
L'XL Théâtre a choisi ce soir de s’habiller en tenue cabaret. Cabaret Parisien qui plus est, ou bohême qui n’est plus. Même si le ciel de Paris ne peut être que le ciel de Paris, éternel ! Le bord de scène n’est rien moins que La Seine. « Accordez-donc l’aumône à l’accordéon… » L’accordéoniste coiffé en titi de Paris effleure les boutons de nacre, un fin sourire Gabin fiché aux lèvres, comme une cigarette.
C’est alors que surgit une voix profonde et belle : mais où donc est la chanteuse ? Enfin on l’aperçoit, elle marchait droit dans le noir, surgit telle un profil de belle égyptienne et se fond en diva juvénile, an deux mille. Un fourreau noir découvre juste l’épaule et un bras, les jeux de lumière pétillent sur cette seule partie de physionomie dévoilée au public. Les yeux et les postures discrètes et déférentes pour les textes qu’elle va interpréter font le reste. La voix déclame et chante tour à tour. A capella parfois, dans un silence de salle gourmande de mystère qui ose à peine respirer. « Dans la rue des blancs manteaux… » Une chanson écrite par Jean-Paul Sartre pour la jeune Juliette Gréco. La voix raconte, non, invite le public dans la confidence des quatrains en alexandrins du Bestiaire de Paris de Jean Dimey et celle des vers d’Apollinaire. : «On a vu remonter du fond des eaux de Seine des femmes sans regard au masque mystérieux,
Filles mortes d'amour et que le fleuve entraîne, Lorelei à Paris n'a plus rien dans les yeux.»
« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine »
La confidence de l’amour de Paris. Le Paris-Canaille de Ferré chanté par Juliette, non par Amélie Segers. On s’y perd ! Le Paris étourdissant, le Paris d’étranges mandigots. Le Paris disparu de la folle ivresse de la jeunesse. Le Saint-Germain-des-Prés d’avant les pessimistes en service commandé par la sinistrose. La diction de la jeune femme est aussi belle que ses yeux. Regard de biche ou de licorne ? Toute syllabe semble un lâcher de perles, les lèvres à peine fardées s’arrondissent sur de la beauté vocale qui transmet lentement son infusion de poésie. Une rivière perdue dans une prairie. Le texte se cisèle, prend forme en ondes énigmatiques et ravit l’oreille. La musique soutient avec légèreté le propos qui est poésie en personne. On flotte dans l’intemporel, les mots font naître les images, on se promène dans le Montparnasse d’il y a 50 ans. "Un village autrefois s'appelait Montparnasse, le génie poussait là comme dans un jardin, Les femmes posaient nues au tarif de la passe pour Pablo l'Espagnol ou les peintres mondains."
C’est une épure d’une simplicité naturelle : une voix nouvelle a largué totalement les accents parigots, saisit l’envers des mots et partage avec le public leurs intimes secrets.
Commentaires
Intéressant, merci Deashelle pour ce bel exposé.
Cordialement.
Adyne
merci
amicalement
Merci Deashelle, du partage de cette info ! Cordialement, Nicole
la voilà à M O N S !
Après notre belle série à l'XL Théâtre du Grand Midi, c'est avec plaisir que je vous annonce la reprise de "Sous le ciel de Paris", spectacle musical d'après le Bestiaire de Paris de Bernard Dimey et de nombreuses chansons de Juliette Gréco, sous les nuages de Mons cette fois-ci !
Venez réexplorer les caves de Montmartre, les cabarets de la rive gauche, le vieux Paris d'Aristide Bruant et autres grands personnages qui ont fait vivre cette ville riche d'histoire et d'artistes.
avec Amélie Segers (théâtre/chant) et Adriano Malaguarnera (Accordéon). Mise en scène de Bernard Damien au Théâtre du Grand Midi.
Le vendredi 1er mars à 20h et le dimanche 3 mars à 16h
à "l'Echo des murs": rue des caches 1, 7000 Mons
Réservations: 0472/84.51.69 ou au 0492/69.48.67
PAF: 8,5€
Venez très très nombreux !!!
Au plaisir de vous y voir,
Amélie Segers et Adriano Malaguarnera
J'ai le bonheur d'avoir l'une des versions originales de ce poème que j'ai enregistré sur une bande magnétique. L'émoi que je ressens en l'écoutant est indicible.
A quand un passage à Bruxelles ?