Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

de (143)


Dans «écholocation», il y a «écho». Vous allez voir à la fin de la vidéo, la relation qu’il peut y avoir entre une peinture évoquant le cheminement d’une chauve-souris dans les profondeurs karstiques, et l’écho d’une incroyable découverte, annoncée dans un quotidien trouvé sur une table de restaurant.
Une nouvelle qui a complètement modifié le cours de mon existence ces huit dernières années, m’entraînant dans une véritable aventure, dont je relate l’histoire dans un carnet réalisé au jour le jour, et qui fait l’objet d’un nouveau livre, publié très prochainement…
Mais que je revienne à la petite surprise que je vous avais promise lors de mon billet précédent : c’est non seulement, la toile ci-dessous (que j’ai le plaisir de vous faire découvrir), mais aussi, celle du catalogue de l’exposition dans laquelle on a pu la voir avec 27 autres œuvres d’art contemporain (peintures et sculptures principalement), exposition qui vient de se terminer.
Pourquoi Millau me direz-vous ?
- Parce que cette charmante ville (surtout connue bien au-delà de nos frontières pour son célèbre viaduc), fut cette année, la capitale européenne de la spéléologie, à l’occasion du 8ème Euro forum de la discipline, et du cinquantenaire de sa Fédération française, un évènement scientifique, sportif, environnemental et une rencontre internationale, dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler ici.
La manifestation, organisée par les Comités Départemental Aveyron et régional Midi - Pyrénées de Spéléologie et la FFS avec le soutien de la ville de Millau, les Instances sportives au plus haut niveau et le Département de l’Aveyron, fut une magnifique réussite. Elle s’enrichit pour la première fois d’un concours d’art contemporain particulièrement intéressant, dont l’initiative revient en premier lieu au Comité Départemental de Spéléologie, dont le dynamisme n’a d’égal que l’action fructueuse et originale.
Le thème en était la chauve-souris, ce concours s’adressant à tout artiste plasticien européen confirmé et professionnel, le nombre des artistes sélectionnés étant limité à 28 correspond aux 28 fédérations européennes de spéléologie participant au congrès. On n’avait le droit de ne présenter que deux œuvres (une seule pouvant être retenue), quant au jury, il était composé de professionnels des milieux artistiques et culturels, ainsi que de représentants du monde spéléologique. Chaque œuvre devait être accompagnée d’un cartel présentant l’objectif et l’intention artistique la définissant. 

  
Echolocation karstique

«Écholocation karstique», Acrylique et technique mixte sur toile (sable dolomitique, pigments naturels, liants acrylo - vinyliques).
Cette toile est une réflexion sur la possible «visualisation» de la perception des espaces hypogés karstiques par l’écholocation d’un chiroptère .
Cette tentative d’une «visualisation» du monde des profondeurs à partir d’une «mémoire supposée des espaces hypogés» de l’animal, se traduit dans la conscience que nous pourrions en avoir par une vision énigmatique, mystérieuse et symbolique des milieux souterrains .
En même temps que cette «visualisation» met en valeur leur importance dans les équilibres naturels (écosystèmes, hydrogéologie, etc.) à travers les interactions endokarst - exo karst (symbolisées dans la toile par le vol et la vie de la chauve-souris à l’intérieur et à l’extérieur des cavités souterraines), ce sont les archétype de la matrice maternelle, de la caverne des mythes d'origine, de la renaissance et de l'initiation qu’elle évoque .
Quoi que très schématisé (ou traduit par signes) le chiroptère plusieurs fois présent dans la toile est le messager des énergies telluriques, des forces magiques ou «extra-naturelles», établissant un lien vivant  et extra - sensoriel (délié de toute vision «formelle») entre la terre et le ciel, le monde de l’intérieur et l’extérieur, le connu et l’inconnu, le visible et l’invisible, l’occulte et le révélé, le passé, le présent et le futur .
Comme dans le cas de la lumière inactinique utilisée pour éclairer une chambre noire afin de développer en noir et blanc, la couleur rouge du fond de la toile a pour rôle la «mise en valeur» de la «visualisation» des mondes souterrains révélés par l’écholocation de la chauve-souris .
Elle évoque également un creuset matriciel, un espace d’accomplissement allant de la naissance obstétricale aux rites de la puberté et une force de régénérescence où peut se perpétrer le mythe du Phénix (symbolisé par le signe «phi» de l’ancien mot grec «phoinix» en bas à gauche de la toile), un espace séparant les temps géologique des profondeurs karstiques de nos propres notions de durée, un espace que le seul mammifère doué du vol actif est capable de franchir depuis plus de 50 millions d’années …
Voici à présent en complément de ma "petite surprise", le catalogue de cette exposition «Rat d‘Art Volant», (manifestation d’excellent niveau, qui vous donnera une idée de sa teneur jusqu’au 29 septembre au beffroi de Millau), cliquez sur son image ci-dessous, pour l’ouvrir et le télécharger en PDF (à éviter si connexion Internet lente ou plugin navigateur inactif) :


Affiche expo 1

Parmi toutes ces œuvres celles qui ont été primées au final sont les suivantes :
Prix de la ville de Millau pour la catégorie "sculpture" décerné à Double Je pour son oeuvre "le monde allant vers"
Prix de l'office du tourisme de Millau Grands Causses pour la catégorie "œuvres picturales et apparentées" décerné à Sophie Vigneau pour son
oeuvre "Envol"

Prix résultant du vote du public décernés par ordre alphabétique à:
-Alain Courtaigne pour son oeuvre "Cavernicoles"
-Anne Deltour pour son oeuvre "Echappée Belle"
-Sophie Vigneau pour son oeuvre "Envol"
Mais je reviens à ma toile : par-delà cette exposition, elle représente symboliquement bien plus qu’une sélection à un concours et une exposition de plusieurs mois.
C’est la matérialisation informelle de la fin d’une aventure qui se termine par la réalisation d’un livre, une belle histoire dont vous verrez le début dans cette vidéo, et que je développe dans le livre en cours de parution, je vous le présenterai dans le prochain article.
Cet ouvrage, un carnet de découvertes et d’exploration dont l’élaboration n’avait jamais encore abordé un tel sujet à travers dessins, croquis et aquarelles, vous emmènera tout au long des sept années où je l’ai réalisé, à la rencontre d’un patrimoine aussi riche que celui évoqué dans mon «Aveyron, carnet de routes», de personnages passionnants, de grandioses paysages, d’une nature préservée, et d’une aventure à la fois scientifique, humaine et sportive, où le mot «spéléologie» évoque aussi une réflexion sur le sens des beautés la nature et du regard des hommes qui ont pour charge de la transmettre et de la préserver.
Alors, avec la parution de ce livre, dans le prochain billet, c’est à une naissance que je vous inviterai !

Lire la suite...

Radio Dedicaces et Thierry Rollet

.

Radio Dédicaces

est une émanation des EDITIONS DEDICACES

qui a publié mon roman historique AUGUSTIN ma bataille de Loigny

et qui garde au frais pour une publication en 2014 un autre roman

La Vie en Archives d'un Petit Gars

.

Thierry ROLLET, éditeur de son métier,

patron de SCRIBO LES EDITIONS DU MASQUE D'OR,

est intervenu sur Radio Dédicaces le 15 septembre 2013.

Il a la gentillesse de parler mes livres publiés chez Dédicaces

mais aussi de mon prochain roman d'enquête humoristique

à publier fin octobre 2013

.

Aux éditions du Masque d'Or

L'Association des Bouts de Lignes.

.

.

Voici le lien avec la RADIO DEDICACES :

.

https://soundcloud.com/radiodedicaces/radio-d-dicaces-15-septembre

.

Un grand merci à Thierry Rollet, patron de Scribo-Editions du Masque d'Or

et à Guy Boulianne, patron des éditions Dédicaces

.

Les deux livres publiés aux EDITIONS DEDICACES sont référencés sur SCRIBO - MASQUE D'OR

.

couvbatailleloigny.jpg    AUGUSTIN – Ma bataille de Loigny

Récit de Jean-Louis RIGUET

Éditions Dédicaces www.dedicaces.ca

1870, Loigny la Bataille. La guerre franco-prussienne fait rage. En décembre, Loigny la Bataille est le théâtre d'une bataille meurtrière. Le Château de Villeprévost, réquisitionné par les bavarois, est transformé en hôpital de campagne. Les Prussiens se sont, côté nord, déployés de La Maladrerie à Lumeau en passant par Fougeu, Beauvilliers, Goury. Côté sud, les Français font front sur Nonneville, Villepion, Villours, Faverolles, Terre Rouge. Au milieu de ces deux lignes : Loigny est prise en étau. La bataille dans Loigny se fait pour une rue, un passage, une impasse, un quartier, une maison, une cave, pour rien. On se bat, c'est tout. Il faut avancer, ne pas reculer, mourir s'il le faut. Cela fait quand même en une seule journée environ 15000 victimes, soit environ 100 par kilomètre carré. ... Quand même... une victime par cent mètres carrés ! L'ancien régisseur, Augustin, vit avec les siens au château cet épisode guerrier de l'histoire locale. Sa petite fille adoptive rencontrera-t-elle l'amour ? S'en sortiront-ils ?

.

vie-archives-front.jpg   Vie en archives d’un petit gars

Récit de Jean-Louis RIGUET

Éditions Dédicaces www.dedicaces.ca

Anonyme, un petit gars naît dans une campagne poitevine, d’une famille modeste, artisane jamais dans le même métier. Mis au travail dès l’âge de 15 ans 1/2, il entre en notariat comme on entre en religion. Il travaille à plein temps, dans sa ville natale, tout en suivant parallèlement des cours par correspondance. Ses parents ayant adopté une nouvelle région, plus au nord, il les suit deux ans plus tard, dans une ville voisine, où il continue son activité, travaille en sus de son travail officiel pour un conseil juridique et fiscal, passe l’examen de premier clerc, se marie trop jeune et divorce à la suite. Pendant cette période, il connait un patron d’une stature hors du commun. Transmuté à Paris, il côtoie un autre grand personnage du notariat parisien. Il gravit les échelons pour terminer numéro 4 d’une étude de 35 personnes, réussit avec succès l’examen de notaire, le plus jeune de sa promotion. Un nouveau mariage, avec une femme d’une générosité inouïe, avec une culture intéressante et un métier formidable, l’enrichit par la naissance de deux beaux enfants. Il a la chance de rencontrer des personnages hors du commun (Franck Alamo, Brigitte Bardot, Guy Bedos, Sœur Emmanuelle, Jean et Brigitte Massin,) ou des situations particulières (succession des descendants de la grande famille de Noailles, renouveau du Paradis Latin) (extrait du résumé de l’auteur)

 .

http://www.scribomasquedor.com/pages/referencez-vos-livres-sur-notre-site.html

.

Augustin vous annonce la naissance de son petit frère

fin octobre 2013

aux Editions du Masque d'Or

L'ASSOCIATION DES BOUTS DE LIGNES

Prix Scriborom 2013

.

Quoi de plus normal que de mourir ? Certes, un premier janvier !

Quoi de plus normal que de faire un testament ? Certes, par un original !

Quoi de plus normal que de vouloir l'exécuter ? Certes, c'est nécessaire !

Le défunt a institué pour légataires universels les membres du conseil d'administration de l'association, en truffant le testament de conditions à remplir par chacun, avec une date limite pour retenir ceux qui hériteront, à défaut, la Confrérie des Joueurs de Trut (jeu de cartes poitevin).

Un avocat désigné exécuteur testamentaire, mène l'enquête et, de rebondissements en rebondissements, visite différentes spécialités orléanaises. Il accomplit une enquête étonnante, avec des péripéties inattendues, où le stress et l'humour sont parties prenantes.

Qui héritera ?

L'Association des Bouts de Lignes est un roman d'investigation fantaisiste, une enquête humoristique, un voyage dans l'Orléanais.

.

La Préface sera faite par Thierry ROLLET Agent Littéraire

En voici la primeur :

.

Une enquête humoristique ! Pas moins ! Voilà qui nous change des polars aux intrigues sombres et parfois terrifiantes où le héros doit trouver un bouton à presser avant la fin du monde, par exemple ... Ici, ce serait plutôt des conditions forts complexes à remplir pour recevoir un fabuleux héritage. Mais ici, pointe de meurtres ni de vols, point de dangers mortels à affronter, mais plutôt une arme à double tranchant dont l'auteur et ses personnages usent sans parcimonie : le rire.

Le rire dans des situations aux péripéties cocasses, bien éloignées de celles que l'on rencontre lors d'une succession aux ressorts multiples. Ils le sont néanmoins, c'est certain, mais le sérieux que tentent d'afficher les héritiers putatifs se retourne contre eux et malgré eux, notamment grâce aux points de départ de l'intrigue - nombreux, puisqu'il s'agit de fins de lignes de transports en commun.

Les réunir en association est déjà une idée plutôt farfelue. Y joindre un héritage potentiel assorti d'une compétition sans égale pouvait tenir de la gageure. Eh bien, justement, qu'à cela ne tienne : Jean-Louis Riguet s'y attelle avec bonheur, menant personnages et lecteurs de bouts de lignes en bouts de lignes avec un sens de la cavalcade qui se déchaîne de page en page, d'épisode en épisode.

Intégrer dans ce menu certaines éléments constitutifs de la culture Orléanaise, n'était-ce pas ajouter des éléments superflus ? Non, puisqu'ils donnent davantage de goût au brouet littéraire qui crée dans ce roman une nouvelle recette de suspense. Quel scénariste y aurait donc pensé ? On imagine sans peine un Jacques Tati alias Monsieur Hulot rebondir de bouts de lignes en bouts de lignes comme il savait si bien mener la sarabande dans la plupart de ses films. Mais les meilleurs s'en vont toujours trop tôt pour relever ce genre de défi, qui eût fait sans nul doute un malheur sur grand écran.

Nous devrons donc nous contenter des pages de Jean-Louis Riguet pour seul écran, tout en bénéficiant de son imagination truculente pour nous entraîner dans un mouvement perpétuel aux conséquences plus qu'inattendues.

Je ne parle par énigmes que pour vous convaincre de partager ce moment mystérieux avec le talent de l'auteur. Si j'ai aiguisé votre désir de tout connaître, tournez la page et entrez dans la folle sarabande qui, partout du bout des bouts, vous accompagnera de ligne en ligne sur la piste d'un héritage aux accents de cavalcade.

Thierry ROLLET

Agent Littéraire

.

BON DE COMMANDE

Adressez-vous à Thierry ROLLET 18 rue des 43 Tirailleurs

à 58500 CLAMECY

Indiquer vos nom, prénom, adresse, code postal et ville, signer.

Lui indiquer le nombre d'exemplaires que vous souhaitez commander

L'ASSOCIATION DES BOUTS DE LIGNES

Prix : 22 Euros frais de port compris

Joindre chèque à l'ordre de SCRIBO DIFFUSION

.

.

http://www.sgdl-auteurs.org/jeanlouis-riguet/

http://www.m-e-l.fr/jean-louis-riguet,ec,1053

http://nouvelles-masquedor.e-monsite.com/

http://www.scribomasquedor.com/

http://www.dedicaces.ca

http://librebonimenteur.wordpress.com/

.

Autres Liens

http://dedicaces.org/2012/08/05/augustin-ma-bataille-de-loigny-chez-dedicaces/

http://dedicaces.org/2013/02/24/actualites-daugustin/

http://www.lulu.com/shop/jean-louis-riguet/augustin-ma-bataille-de-loigny/paperback/product-20298977.html

http://librebonimenteur.wordpress.com/

http://nouvelles-masquedor.e-monsite.com/

http://www.scribomasquedor.com/

Amazon.CA : www.amazon.ca/gp/product/1770762159

Abebooks.FR : www.abebooks.fr/servlet/BookDetailsPL?bi=8210382269

http://www.youscribe.com/catalogue/livres/litterature/romans-historiques/augustin-ma-bataille-de-loigny-2290562

http://www.priceminister.com/offer/buy/227541701/augustin-ma-bataille-de-loigny-de-jean-louis-riguet.htm

.

Jean-Louis RIGUET

Membre de la Société des Gens de Lettres et du Bottin International des Professionnels du Livre

Sociétaire de la Maison des Ecrivains et de la Littérature

 .

Lire la suite...

Recours au Poème, revue de poésie contemporaine

Je tiens beaucoup à signaler ce lien d'une revue en ligne qui constitue une somme incroyable de réflexions sur la Poésie, recensions, textes inédits, actualité commentée d'autres revues (papier-on line), avis des plus autorisés d'écrivains et critiques à propos de ce qui s'écrit aujourd'hui.

http://www.recoursaupoeme.fr/Rubrique/poesie_contemporaine

Lire la suite...

De l'aquarelle traditionnelle au carnet de voyage


En aquarelle et croquis-aquarelle, je vous propose de découvrir dans quelques jours (la semaine du 14 au 20 juillet exactement) comment transformer vos points faibles en atouts à l’occasion du stage "Comment réussir ses croquis et aquarelles de terrain pour le carnet de voyage", et (devrais-je ajouter), ses projets d’atelier. 
C’est dire si cette session est importante (certainement la plus intéressante aussi de l’année), en matière de compréhension et d’acquisition des astuces, procédés, petits secrets et tours de mains qui peuvent vous aider à progresser vite et dans les meilleures conditions lorsqu’on veut ramener de ses sorties picturales et voyages, le meilleur de ce qu’ils nous ont offert. 
Tout cela dans un cadre de verdure idéal, en passant une semaine de découverte autour de sa passion, où le plaisir de peindre reste le vrai moteur, et celui de partager, la garantie d’une  détente conviviale et joyeuse : la maison d’hôtes de La Fresse (l’une des 22 maisons préférées des français), un endroit aussi beau que tranquille.
Son charme ?
- Je lui ai déjà consacré beaucoup d’articles ici, et nombre de médias (radios, télés, revues d’art, de décoration, gastronomie, etc.) s’en sont faits l’écho, la beauté des sites environnants, la délicieuse cuisine de la maîtresse de maison ajoutant à ce cocktail une saveur de vacances d’exception, impossible à décrire en quelques mots.
La Fresse été

"Un cocon dans la montagne" : quel titre ne peut-il mieux évoquer la maison de Christiane COLIN, qui nous accueille pour ce stage que celui-ci, synonyme de séjours à part, loin du hourvari des plages estivales ?
Mais cette session me direz-vous, que va-t-elle m’apporter de plus par rapport à un autre stage, à mes connaissances actuelles, l’expérience déjà acquise, ou mes incertitudes de débutant (e) ?
- Ce que vous trouverez difficilement ailleurs condensé en si peu de temps, et dans un cadre aussi bien adapté à une formation utile autant qu’une semaine de vacances réussie !
Le programme d’abord, aussi bien en atelier qu’en extérieur : si le dessin n’est pas votre point fort, si dessiner un personnage ou un animal vous intimide ou pire vous effraie, si d’aller sur le terrain et saisir l’essentiel de votre motif (quel qu’il soit) en quelques coups de pinceaux et couleurs est votre objectif, alors ce stage est pour vous !
Nous verrons comment adapter au mieux les moyens techniques les plus rapides et expressifs pour traduire vos émotions et souvenirs (croquis aquarellé, aquarelle rehaussée, aquarelle pure, dessin synthétique, aquarelle de synthèse, etc.), et en retirer le meilleur au service non seulement vos carnets de voyages, mais aussi de vos esquisses d’atelier.
Différents modules pratiques d’expression et de technique de terrain (comme le croquis de personnage ou d’animaux) participent aussi à la richesse et à l’intérêt de ce stage . Cela vous permettra de réaliser un carnet original dans l’esprit des plus intéressants carnets de voyages : ceux qui ont accompagnés artistes, explorateurs et scientifiques depuis les origines de cette expression.


Carte1834.jpg

Faune, flore et paysages sont à la base de carnets de voyages magnifiques, et les sujets abordés en cours de semaine vous permettront certainement de vivre une journée
d’excursion inoubliable, comme celle des tourbières, écosystèmes fragiles et rares, ou celle des adorables lacs d'origine glaciaire, grandes richesses naturelles du Jura Oriental.

peinture-des-barques.jpg

Nous dessinions ce jour-là la vie tranquille d’un adorable village de pêcheurs au bord du lac St-Point dans une ambiance de paysage nordique sous les premiers rayons du soleil d’été…
Vous découvrirez surtout comment être plus efficace sur le terrain, appliquer les bases de l’aquarelle à des sujets que vous n’auriez sans doute jamais abordés sans préparation spécifique (quelques exercices et excursions ciblés à cet effet vous permettront de comprendre comment y parvenir), et s’il reste assez de temps en fin de session je rajouterai un ou deux modules rares comme celui de la réalisation d’un petit carnet origami très original ou celui des bases relevé d’empreintes.
Enfin, outre la convivialité de cette semaine riche d’expériences picturales, la diversité thématique et technique du stage, il ne devrait plus y avoir le moindre motif qui vous fasse peur après une semaine comme celle-là, et vous devriez en repartir en connaissance des atouts le plus efficaces pour aller jusqu’au bout du monde exercer votre talent !
Alors si cette semaine vous tente (ou l’une des suivantes à La Fresse), venez vite nous rejoindre car il ne reste plus que quelques places, demandez-moi conditions et bon de réservation cliquant ici ou appelez directement Christiane COLIN (notre hôtesse pour ce séjour) pour qu’elle réserve en priorité votre place au 03 81 46 51 63.

Lire la suite...

Départ pour le Sud Ouest

Chères amies (Cher amis) Ne m'en voulez pas trop de ne plus être beaucoup sur Facebook en ce moment, mais je suis en plein déménagement. En effet, je quitte la région 
parisienne pour allez dans le Bassin d'Arcachon ou sont toutes mes attaches. Une nouvelle page se tourne. Mais c'est
avec le plus grand plaisir que dès que je serai installée je vous donnerai de mes nouvelles. 

En attendant mon site web a fait peau neuve ! Vous y trouverez un large choix de tableaux contemporains disponibles à la vente.
A très vite, Amitiés à tous, Martine.

Lire la suite...

Du Bonheur à Bramabiau...

Me revoilà, pour continuer avec vous ma quête du Bonheur.
Bien sûr, en quelque sorte je l’ai retrouvé, mais ce n’est plus le Bonheur !
Souvenez-vous du début de mon histoire : je vous ai laissé il y a quelques semaine déjà dans l’incertitude du devenir d’E. A. Martel et de ses camarades, qui, après avoir échoué dans une première tentative d’exploration de la petite rivière souterraine, reviennent le lendemain 28 juin 1888 dès 8 h du matin, plus motivés que jamais, et s’enfoncent à nouveau dans la pénombre du labyrinthe de roche, en essayant de suivre le ruisseau.


Bramabiau Vuiller

Descente de la deuxième cascade de Bramabiau avec le fameux canot Osgood par E. A. Martel et ses compagnons, dessin du peintre Vuillier d’après un croquis de Théodore Rivière. E.A. Martel s’était entouré des services de G. Vuillier un très bon peintre qui refusait les assauts de la photographie et persistait à travailler de traditionnelle façon, dans l’esprit des plus grands illustrateurs de l’époque.
En ce qui nous concerne, nous nous étions quittés après avoir peint une aquarelle rappelant tout le mystère de cette souterraine disparition…
Aujourd’hui, nous retrouvons l’intrépide équipée, là où nul être humain ne s’est encore aventuré. Les heures s’écoulent, angoissantes pour tous les badauds venus assister à l’expédition, et qui attendent à l’extérieur, des deux côtés de la vallée.
Ce n’est qu’à 23 h 30 que Martel et ses compagnons arrivent dans «l’Alcôve»,  à la résurgence du Bonheur devenu «Bramabiau» (en occitan «le bœuf qui brame»), nom donné par les paysans à cette énorme source et à la rivière qu’elle engendre, à cause du sourd mugissement de ses cascades débouchant dans la vallée.
Martel est si profondément marqué par cette aventure qu’il consacrera le reste de son existence à l’exploration souterraine.


Il ne le savait pas, mais avec ses aventureux camarades il venait d’inventer la spéléologie !

 
Je vous emmène aujourd’hui réaliser une aquarelle dans ce qui fut il faut bien le dire, le berceau de la spéléologie : un univers fascinant qui je l’espère, vous donnera envie d’aller à sa rencontre sur les lieux mêmes des exploits d’E. A. Martel.


Si vous voulez vous-même découvrir cet extraordinaire milieu souterrain, vous pouvez sans le moindre risque, à l’occasion d’une visite guidée souterraine magnifique, sans effort ni difficulté lors d’une superbe promenade, avoir à votre tour une idée de ce qu’ont pu ressentir E. A. Martel et ses compagnons d’exploration : pour cela rien de plus facile, rendez-vous au chalet d’accueil de l’Abîme de Bramabiau.
C’est une étape incontournable si pendant vos vacances vous traversez les Grands Causses ou les Cévennes et allez du côté du Mont Aigoual.
L’abîme est ouvert en avril - mai - juin de 10h à 17 h 30, en juillet - août de 9 h 30 à 18 h 30, en septembre de 10 h  à 17 h 30, et en octobre - novembre (jusqu'au dernier jour des vacances de la Toussaint) de 10 h 30 à 16 h 30. Prenez une petite laine (vêtements chaud quelle que soit la saison si vous êtes frileux - se -) car la température intérieure est de 10°C, vous pouvez même en faire profiter vos animaux préférés qui sont acceptés en laisse à l'intérieur de la grotte !
Pour en savoir plus je vous invite dès à présent à aller visiter le beau site de la rivière souterraine  http://www.abime-de-bramabiau.com/ où vous trouverez tous les renseignements complémentaires vous permettant de vous y projeter.
Sachez que l’Abîme de Bramabiau et sa rivière souterraine ont depuis toujours suscité une fascination particulière : à la fois mystérieux, impressionnant et grandiose, le lieu a inspiré nombre de légendes, oeuvres littéraires, cinématographiques et artistiques, vous devriez y éprouver de véritables émotions esthétiques. 
Quant à moi, je tiens à remercier toute l’équipe de l’abîme de Bramabiau pour l’autorisation donnée afin de réaliser ce reportage aquarellé, et à vous, pour m’avoir suivi jusqu’ici.
Si cette série de découvertes carnettistes hors des sentiers battus vous a intéressée, alors réjouissez-vous car j’ai l’impression que l’action ne fait que commencer…


Bramabiau Alain Marc

…Sur les lieux du dessin de Vuillier et des exploits de Martel : si c‘est dans la réalisation de motifs de ce type que je trouve en ce moment le plus d’accomplissement, c’est parce qu’ils sont le trait d’union symbolique entre une épopée qui changea notre connaissance du monde, et la continuité d’une aventure d’exploration toujours d’actualité car il n’existe pratiquement plus de lieux encore inconnus sur notre planète que dans les profondeurs du monde marin et souterrain.
Pour moi, témoigner de ces explorations et m’y impliquer est bien plus passionnant que de réaliser un simple carnet de voyage (aussi captivant soit-il mais dont j’encourage et loue la pratique pour tout un chacun car c'est très valorisant), parce que je ne suis plus seulement spectateur mais acteur d’une aventure, où le mot « découverte » garde encore tout son sens, dans un monde où porter son regard ailleurs est devenu pour beaucoup une assez facile banalité.

 

Lire la suite...

En attendant de retrouver le Bonheur.

Étrange impression de savoir que vous êtes des centaines à vous demander ce que je peux bien devenir, quand vous n’avez de la sorte aucune de mes nouvelles grâce à ce journal en ligne…
Surtout si vous attendez la suite d’une belle aventure commencée ensemble par article et vidéo interposés, comme c’est le cas avec mon dernier post où nous avions perdu le Bonheur.
Alors, que je vous dise : tellement de choses se sont précipitées en si peu de temps (jusqu’à en dénaturer l’écoulement), que je ne pouvais vous donner de nouvelles plus tôt, les semaines écoulées étant devenues de trop courts instants, comme si les horloges du monde s’étaient emballées dans une vertigineuse accélération !
D’abord, il y a eu ces moments de magie, partagés avec le groupe du stage carnet de voyage en 4 x 4 dans le Pays du Soleil Couchant marocain : huit jours exceptionnels d’un stage tout aussi rare et enthousiasmant, en parcourant des centaines de kilomètres sur des pistes de rêve hors du commun, où nous n’avons vu touriste qui vive sur notre chemin.
AtlasBlue revueJ’avais déjà écrit un article de plusieurs pages illustrées de mes aquarelles pour la revue de bord de la compagnie «Atlas Blue» concernant cet extraordinaire circuit il y a quelques années, circuit que je nomme «La piste de lumière rose». Repris dans la revue sous le titre «D’un Atlas à l’autre», le parcours adapté cette année à notre dernier stage carnet de voyage en empruntait les plus beaux tronçons, élargis à de nouveaux itinéraires tout aussi superbes et totalement en dehors des trajets touristiques habituels.

Ce séjour d’aventure picturale, enthousiasmant et convivial, commencé sous le chaud soleil de l’Anti-Atlas, s’est poursuivi pour plusieurs d’entre-nous par un
prolongement tout aussi estival (mais qui nous ramenait à la bruyante réalité des poncifs de masse) dans Marrakech la rouge, où nous avons tout de suite retrouvé nos lieux de prédilection et nos connaissances locales préférées tout en fuyant les endroits trop à la mode, …heureusement qu’il reste encore quelques quartiers authentiques dans cette ville en pleine mutation.

Inutile de dire qu’en rentrant, retrouver la froidure et la pluie fut pour chacune, chacun, un sacré retour à un quotidien plus ou moins incontournable ou bien
apprécié !


Voici un extrait du film (réservé aux participants du stage) tourné pendant le voyage, qui vous donnera une idée de l’intensité et de l’attrait des journées vécues sous le chaud soleil du Maroc : superbes aquarelles, paysages grandioses, convivialité et découvertes permanentes…
Je reviendrai dans de futurs articles sur les meilleurs moments de ce périple, qui fut un carnet de voyage si beau que vous aurez le moment venu grand plaisir à le partager avec moi.
Ensuite, un évènement unique (puisqu’il ne se reproduira jamais plus),  qui m’a également bien monopolisé, qui a démarré pour plusieurs mois, et dont le temps fort a eu lieu tous ces jours-ci lors d’un congrès
d’exception participant à l’histoire de notre monde contemporain : j’y étais, j’y présentais sur mon stand ma peinture
Congrès cinquantenaire spéléo Millau 2013-2
et le dernier de mes carnets (- plus qu’un carnet d’ailleurs - que vous allez très bientôt pouvoir découvrir et posséder, mais c’est une surprise pour les semaine à venir), un évènement où je reste aussi présent à travers l’une de mes toiles les plus récentes sélectionnée avec 28 autres parmi grand nombre d’artistes contemporains, vous verrez dans les prochains articles en quoi tout est si intimement lié, pourquoi je ne vous en ai pas parlé plus tôt (bien que…), et ne vous en dis pas plus pour le moment !
Mais pour l’instant, j’ai hâte de retrouver avec vous le Bonheur
Lire la suite...

La Perte du Bonheur.


Il fallait plus que du courage pour se lancer à la poursuite du Bonheur, quand on avait suivi son parcours trompeur sans imaginer où il allait nous emmener !

 Pourtant, tout avait bien commencé, lorsque l’intrépide équipe arrive sur les lieux avec une motivation et un enthousiasme à vaincre tous les obstacles…
Mon camarade d’ Aven Noir  Daniel André écrit dans son excellent livre «Bramabiau l’étrangeté souterraine», le récit du début de cette aventure :
«Nous sommes le mercredi 27 juin 1888 au matin. Les calèches chargées du poids des hommes et du matériel entrent bruyamment dans Camprieu. Les paysans, alors occupés à couper les foins, cessent leurs travaux et se pressent autour de l'étrange caravane. Peu habitués à de telles visites, ils posent mille questions... et se gaussent de ces "messieurs de Paris" trouvant leur projet pour le moins bizarre : ce serait donc aujourd'hui ou jamais que le Bonheur des ténèbres accepterait de livrer ses secrets.»
Après les repérages de 1884 cette première tentative se révèle plus compliquée que prévu pour E. A. Martel et ses camarades, qui doivent abandonner leur exploration, arrêtés par un obstacle trop important ce jour-là (une cascade infranchissable), mais le 28 juin 1888, Blanc, Armand, Foulquier et Martel s’engagent à nouveau dans le torrent souterrain du Bonheur au milieu de blocs effondrés par une diaclase donnant accès à un labyrinthe orné de salles calcifiées, de marmites de géants, de piliers d'érosion tourbillonnaires et autres étrangetés karstiques…
E. A. Martel atteint bientôt la cote -54 m, mais que va-t-il se passer ensuite ?


Perte du Bonheur A

La Perte du Bonheur est toujours la même depuis l’époque de Martel.
Elle reste empreinte de ce mystère qui fascine les hommes à travers toutes les civilisations, fait à la fois d’attirance, de curiosité et de crainte, mais qui nous questionne par rapport à la fragilité de notre existence et nous «resitue» face à nous-mêmes.
Elle verse surtout au plus profond de notre être le souffle et la magie des forces surnaturelles qui ont suscité auprès de nos ancêtres de la préhistoire suffisamment de puissance imaginaire pour s'exprimer à travers des signes et fabriquer pour la première fois des images, laissant soudain dans l'histoire de l’humanité une mémoire volontaire et matérialisée porteuse de la projection de la pensée, une trace produit de sa propre main et de son intelligence, une image qui «l’immortalise» et qu'elle va pouvoir donner à voir à d'autres humains à travers le temps.
C’est aussi cette sorte d’atavisme inconscient lié aux actes «sublimants» de nos ancêtres, ce rapport à une élévation de nos engagements, amenant à nous dépasser et (consciemment ou non) à laisser une empreinte de notre passage ici-bas apte résister à l'amoindrissement, perpétuant cet arrachement de l'homme à l'état de nature, qui animait aussi Martel et ses compagnons…


Bateau d'Osgood B

Au milieu des cordages, échelles, bougies et lanternes, briquets à amadou, burins et pitons, le canot pliant en toile imperméable fabriqué par Osgood à Creek River aux Etats-Unis commandé spécialement par E-A Martel pour cette aventure, constitue l’arme suprême pour aller affronter ces 27 et 28 juin 1888 les eaux souterraines du Bonheur...

Lire la suite...

Un Dur moment de vie

Voila, le jour tant redouté, est arrivé….

 

Nos yeux rivés les uns aux uns

Se sont parlé d’amour sans fin, sans mots.

Ils ont reparlé de nos souvenirs,

Fait de  câlins, joies, ou petits bonheurs

Se sont redit, comme on s’aimait bien

Puis, les tiens se sont tus, … doucement

Ne laissant que ton sourire, …ténu

Me murmurer encore, ton amour infini.

J’ai posé ma bouche sur ton front

Je t’ai embrassé, infiniment, tendrement

Pour que tu entendes, je t’aime, maman

Que tu sentes, mon cœur battre pour toi

Toi, qui lui a donné la vie et l’amour.

Je suis resté ainsi, respirant ton parfum

M’en remplissant les souvenirs, de demain

Je suis resté ainsi, collé, au plus près de toi

Jusqu’à ce que ton âme s’envole, … Soudain,

Ta main, c’est faite morte, dans la mienne,

Chaude encore, mais étrangement, si légère.

Tes doigts ne serrent plus les miens.

Ils me lâchent, me rendent à ma vie

Je me redresse, ton visage sourit encore

Ton regard bleu, étrange, libère ses lucioles

Chacune tient un petit coté de ton âme, pour

Sur la vague de ton ultime souffle, s’envoler.

Je les vois emmener ton âme vers là bas, où,

Pour l’éternité, je le sais, tu m’attendras !

Sur ma joue, les larmes longtemps contenues

Se sont misent à couler, lourdes, et pleines

De douleurs vives, atroces, comme une brûlure

Tes yeux se vident, doucement, de leurs éclats

Comme une bougie, qui manque de cire

Ils me regardent encore … Tes yeux

Ils sont resté ainsi, figés, par ta dernière volonté

Comme quand ils parlaient encore.

Qu’ils disaient, je t’aime mon fils,

Pardonne-moi de partir maintenant !

Mais tes paupières ne battent plus,

Tu viens de finir le livre de ta vie.

Après un dernier baiser d’amour

Déposé sur chacun, autrefois si bleu.

Doucement, j’ai fermé tes yeux, par une caresse

La dernière tendresse d’un petit, pour sa maman

Qui ………

Te laisse aller, vers le Bon Dieu, là, qui te tends la main.

 

 

Tadeusz, Robert, Pirschel                                                Neupré le 19/04/2013

 

 

 

 

 

 

Lire la suite...

Rencontre du Cercle de la Rotonde, le vendredi 26 avril 2013 à la Bibliothèque de Tournai (Salle de Lecture)

Lecture-spectacle « Le diagonaute amouraché » (18h)

Entretien avec Patrice Breno, Timotéi Sergoï, Christine Van Acker (18h45)

Présentation de la collection nomdidomme et Cocktail dînatoire (20h)

Veillée des Auteurs (20h45)

Animation : Marie-Clotilde Roose

En savoir plus:

http://www.lecercledelarotonde.be/rencontre-du-cercle-de-la-rotonde-le-vendredi-26-avril-2013-a-la-bibliotheque-de-tournai/

Lire la suite...

Des splendeurs indiennes aux neiges Jurassiennes.


Vous êtes longtemps restés sans nouvelles…
Pourtant, la dernière carte postale du Rajasthan cheminait vers vous tandis que nous franchissions les continents sur le chemin du retour, à l’image même de ces missives qui vous parviennent d’endroits lointains bien après que les amis qui vous les avaient envoyées soient revenus.
Ce périple en Asie hors du commun, commencé il y a plusieurs années, s’est donc poursuivi par ce très beau stage indien dans l’esprit de celui dont la réussite et la beauté avaient mis en lumière la Birmanie l’année dernière dans nos carnets.
De ce nouveau contact avec une culture fascinante, multiple et d’une grande richesse, au cours des rencontres fortes qui marquèrent notre cheminement de carnettistes attentifs aux beautés du monde, je vous adresse cette dernière carte postale, vidéo cette fois-ci :


Mais elle est plus que la rapide mémoire de moments que vous n’avez pu partager avec nous : c’est aussi une façon pour moi de remercier chaque stagiaire qui m’accompagnait cette année dans une ambiance chaleureuse et enthousiaste, car c’est d’abord à elles toutes (messieurs où étiez-vous ?) que revient le mérite d’avoir su conserver l’osmose, l’enthousiasme, l’émerveillement, le partage, l’entraide indispensables à la réussite d’une telle aventure des semaines durant, à des milliers de kilomètres de chez nous.
Je n’ai monté dans cette vidéo qu’un extrait parmi de nombreux autres des séances spécifiques de peinture ou de travail sur le carnet : que me pardonnent celles qui ne se verront pas (ou ne verront pas leur travail) dans les images qui précèdent, car je ne pouvais pas dépasser les 4 mn si je voulais télécharger ce petit clip de l’endroit où je me trouve en ce moment.


Joueur de raga 4

Un extrait de démo visible dans la vidéo ci-dessus.
Palais Agra 3b

En pleine peinture depuis la fenêtre d’un palais.
26-01-2013 Samedi New Delhi IMGP2954

À l’ombre des ruines du Qûtb Minâr à Delhi…

Il faut dire que depuis notre retour je n’ai pas une minute pour souffler, pour vous retrouver en écrivant ici le moindre billet, car les évènements et les enchaînements de circonstances (des plus inattendues, heureuses et dynamiques) se précipitent pour me propulser (et « vous » propulser aussi, vous comprendrez prochainement pourquoi) dans l’avenir !
En attendant nous voici déjà en fin de séjour du stage de l’application d’aquarelle aux carnets de voyages « ambiances et paysages de neige » en Jura Oriental, dans une atmosphère de contes de fées ressemblant un peu au « Monde de Narnia» (souvenez-vous de notre balade fantastique avec P’tit Jo).


Sapins

Échappée du «Monde de Narnia», la forêt enchantée qui nous
accueille en plein Jura Oriental…

Si certains d’entre vous viennent de subir les caprices d’un épisode hivernal pouvant se révéler des plus désagréables, il n’en est rien ici au contraire, ce serait même l’émerveillement des Noëls enchantés de notre enfance dans lequel nous sommes retournés avec ce stage, dans un endroit idéal, rêvé pour cela :
- Peut-être avez-vous vu il y a quelques jours à la télé sur France 2, l’émission de la maison préférée des français (La maison préférée des français émission présentée par Stéphane Bern, voir aussi le hors série n°2 de MaisonCréative actuellement dans les kiosques) ?
Alors vous aurez vu si vous avez suivi l’émission, l’une des maisons de France qui a le plus de charme et a été choisie pour faire partie des 22 maisons finalistes de cette émission : celle de Christiane Colin, qui nous accueille en ce moment pour ce stage magique des ambiances de neige en Jura Oriental (cliquez sur le lien pour voir ou revoir la jolie maison de Christiane, l’une des plus charmantes maisons françaises ou vous pouvez aussi séjourner si le cœur vous en dit, et il n'est pas besoin de suivre un stage d'aquarelle pour cela !).
Magique aussi la cuisine de Christiane, souvent citée dans de nombreux guides et revues, et que nombre d’émissions de radio et de télévision ont souvent mise en valeur, mais qui a été "occultée" dans l’émission (consacrée uniquement il faut bien le préciser, aux maisons de charme choisies)…


Christiane 2

Christiane COLIN devant son fameux gâteau au chocolat (réalisé sans farine et qui lui a valu un prix culinaire très apprécié), un régal supplémentaire pour terminer ce jour-là le repas…

C’est dire si nous avons là, dans ce coin de montagne privilégié, les conditions idéales pour nous réchauffer, nous réconforter et nous retrouver, après les séances d’aquarelle dans la neige et les croquis au milieu des merveilleux paysages des crêtes du Haut Doubs !
Un stage de plus qui ajoute dans le parcours de chaque participant un séjour d’exception, car il n’est pas toujours utile d’aller à des milliers de kilomètres pour vivre quelque chose d’inoubliable…


peinture 2

Une partie du groupe en plein travail sur fond de Mont Châteleu.
Théverot & Brévine mars 2013

La première ferme du Théverot, l’une de mes « démos » de cours (pochade à réaliser rapidement sur le motif)

Bientôt de retour dans mon Rouergue d’adoption, pour vous reparler d’ici la fin du printemps de plusieurs de ces évènements qui nous projetteront dans de belles aventures dont je vous ferai la surprise en priorité et que je vous ferai partager, (en attendant j'essaierai d'être plus régulier dans mes publications)...
Alors n’oubliez pas de guetter ici mes prochains billets, si vous voulez savoir en priorité de ce qu'exactement je vais bien pouvoir vous faire part !

Lire la suite...


En fait, il faudrait en poster des dizaines pour vous donner une juste idée de notre voyage !
Et les carnets... Ils en comportent déjà des dizaines mais en bien mieux, car celles-là sont plus qu’uniques et rares : elles sont inimitables.
Je renonce à tout vous raconter car les journées en valent plusieurs, les balades, découvertes, rencontres multiples et séances de peinture s’enchaînant les unes après les autres à une cadence si élevée que ces visions du Rajasthan et de l’Uttar Pradesh nous habitent maintenant au quotidien tant et si bien que nous craignons un peu le retour au quotidien quand le voyage sera fini.
Il n’empêche, le carnet de voyage sera terminé, et en le ramenant avec nous c’est bien plus que des cartes postales, des photos et des vidéos que nous ramènerons : c’est une part vivante et colorée de la mémoire d’un pays sublime où se côtoient tous les extrêmes, ce sont mille moments intenses et inoubliables définitivement éternisés sur les pages de nos carnets !
Marié arrivant à cheval avec un enfant fétiche 2 Participer à un mariage au Rajasthan est un moment de rêve et d’émerveillement (voir l’article que j’avais déjà publié ici, où vous pouvez si vous ne l’avez déjà visionné, en voir un dans une belle vidéo)…
Ici, le marié arrive à cheval avec un enfant fétiche sensé porter bonheur aux futurs époux.
…Nous avons eu la chance d’assister à ce moment exceptionnel au son de danses et de musiques endiablées.


L’Inde des Maharadjas qui nous accueille n’est pas qu’un moment de l’histoire qui serait devenu mythe  aujourd’hui : c’est quelque chose d’encore bien vivant et de très proche dans la mémoire collective sur ces terres de magie où chaque chose peut devenir féerie à tout instant, un peu comme si sous nos yeux ébahis les légendes de Cendrillon ou de la Belle au bois dormant devenaient soudainement réalité dans un étourdissement de sonorités et de lumières éblouissantes.  
Montée des stagiaires au fort et palais d'Ambert 2

Rarement stage carnet de voyage n’aura été aussi somptueux : ici, montée des stagiaires au fort d'Ambert à dos d'éléphant, une certaine façon d’imaginer ce que pouvaient ressentir les princes de ces lieux, montant à leur palais en admirant le paysage…
Yun

Les éléphants de Yuyun STOULS arrivent dans la cour d’honneur et vont docilement se ranger près des muraillent où leurs cornacs nous aideront à en descendre…
Brigitte Privat 3

Double page de Brigitte PRIVAT : une autre fête pour les yeux et le cœur comme sont toutes nos journées ici...
Mariage Jaipur 2

La fête justement : quand les femmes dansent et sont heureuses de nous faire partager leur liesse au son des tambours, des trombones et trompettes (c’était entre Jaipur et Samode, comme un moment en dehors du temps).
1-Brigitte Privat 2Avec Brigitte PRIVAT toujours : une autre double page de son carnet évoquant les saris multicolores qui égaient notre chemin.  Palais-de-Samode-4-copie-1.jpg

Du temps passé au palais de Samode où la cuisine est si bonne, il nous reste l’étrange sensation d’avoir failli rencontrer le maharadja en personne dans les couloirs et les salons finement décorés de dorures et de pierres précieuses.  Nous imaginions parfois peindre au milieu d’un petit Versailles oublié dans le pays des Mille et une nuits…   
Elisabeth Stemmer 1

Plus de mille fenêtres rien que pour la façade du Palais des Vents : Elisabeth n’en est là qu’aux premières d’entre-elles !
Elisabeth Stemmer 2 Un exemple de la prouesse des artisans décorant palais et riches demeures dans le carnet d’Elisabeth : chaque élément du bouquet est une pierre précieuse ou semi-précieuse inclue dans le marbre blanc, à la manière d'une marquèterie, et c'est comme cela dans des fresques gigantesques et raffinées sur des murs entiers, dans la plupart des palais !
Palais du Samode Bagh 2

Un de nos dîners sous les étoiles dans les jardins du palais de Samode Bagh, à la lumière des braseros (nos "nini suites" sont sur le côté d'autres jardins à l'opposé).
Dans les rues au Taj Mahal

Nombreuses sont aussi nos balades dans les rues et les villages à la rencontre d’un peuple attachant, formidable et ingénieux, où se mélangent toutes croyances et religions…
Yun 2

Innombrables sont les marchands des quatre saisons et colporteurs de toutes sortes : il faut les croquer rapidement avant qu’ils ne partent plus loin vendre leur marchandise. Ici, une page du carnet de Yuyun Stouls.
Géraldine Mula

Les conducteurs de tricycles attendent le long des trottoirs le passant fatigué qui louera leurs services. Géraldine Mula dessine celui-ci tandis qu’il dort sur le siège des passagers : il lui reste les pieds et la troisième roue à dessiner lorsqu’il se réveille, mais elle l’a saisi au vol, il est immortalisé !
Rivière Yamuna

Ce qui est incroyable ici c’est qu’on passe sans arrêt d’un extrême à l’autre, d’un univers à un autre : tout se côtoie dans une démesure de bruits et de couleurs qui donnent au voyage une formidable impression de dépaysement . Là, sur toute la largeur du fleuve Yamuna à Agra, les lavandiers et lavandières nettoient et font sécher des amoncellements de linge multicolore...
Temple d'Abanari 2

L’extraordinaire temple d’Abhaneri, édifié au 8ème siècle, et dédié à Lashni (femme de Vishnu) est très fréquenté, et bien qu’il soit en ruine, le culte y est encore mystérieusement fréquent.   Nicole Imberty 2

Une partie de ce même temple dessiné par Nicole Imberty comme une gravure ancienne à la manière des peintres voyageurs du siècle des lumières…
Taj Mahal

La plus somptueuse des visions s’offre à nous avec le joyau du Taj Mahal, tout de marbre blanc et de pierres précieuses qui surgit de la brume au bord du fleuve Marani…
Taj Mahal Yun

Mais pour le peindre c’est de l’autre côté du fleuve qu’il faut aller pour voir apparaître dans la lumière magique du matin l’une des sept merveilles du monde, depuis longtemps classée au patrimoine de l’humanité…
Géraldine MULA 1

L’occasion de réaliser plusieurs panoramiques comme celui de Géraldine Mula,
Nicole Imberty 1 …et de Nicole Imberty.

À présent notre périple se poursuit toujours plus loin, je ne sais quand je pourrai me reconnecter pour publier un nouvel article mais je vous dis « à bientôt », à attendant de vous retrouver pour j'espère, de nouvelles aventures aquarellées.

Lire la suite...


Pour vous dire que nous ne vous oublions pas.


Comme d’habitude le stage carnet de voyage est la plus formidable de nos aventures.


Pour vivre et partager en groupe l’exception d’une découverte différente du monde.


Ce n’est pas toujours facile et il faut prendre sur soi pour dépasser les contraintes du voyage et n’en retenir que ce qui restera au retour : des souvenirs d’autant plus beaux que le carnet en sera un témoignage extraordinaire.


Nous sommes là dans le privilège d’un voyage bien différent des voyages organisés traditionnels, et nous savourons la chance que nous avons…


Pour l’instant, parce qu’il y a trop à dire et raconter sur le début de notre voyage, je n’ai le temps de mettre en ligne que ces quelques photos d’instants de découverte et de peinture pris au hasard au début de notre parcours à Delhi.  


Delhi 4

Dans le hourvari du bazar au coeur du vieux Delhi.


Nous en sommes pourtant loin aujourd’hui, et c’est l’Inde des Maharadjas qui nous accueille, complètement époustouflante, étonnante, bouleversante, quand on la regarde d’un point de vue différent du tourisme traditionnel : on dirait vraiment, si ce n’étaient mobylettes, voitures et électricité, que rien n’a changé depuis des siècles tant nombre de choses ancrées dans des réalités empreintes de traditions millénaires et de religion multiples soulignent le caractère « éternel » de la culture du sous-continent.


Quand j’écris ces lignes le soleil se couche dans des ruissellements d’or et de pourpre au son des flûtes et des pakhavaj qui viennent du village tout proche.


Le chant des oiseaux au plumage multicolore en couvre à peine la musique au fond du parc où les marbres du palais se reflètent dans les bassins et les fontaines.


Nous y dormirons cette nuit les yeux emplis d’incroyables images, sans oublier un seul instant la profonde misère croisée sur notre chemin jusqu’au pied des murailles d’ici, qui nous interpelle plus que jamais sur les raisons et les devenirs des équilibres du monde sans cesse à rétablir.


Il sont déjà loin les hourvaris de Delhi et de Jaipur, et pourtant tout proches dans la mémoire toujours vivantes des pages de nos carnets...


Jama Masjid

La grande mosquée Jama Masjid de Delhi vue de sa cour principale : la plus vaste de l'Inde, la troisième du monde musulman... 

Régine Surroca

La même, par Régine SURROCA


Fort Rouge Delhi

Le Red Fort peut à lui seul symboliser une importante part de l'histoire de Delhi : de Shaha Jahan qui en fit un palais moghol des mille et une nuits aux casernements anglais, c'est une multitude d'épopées qui flottent au dessus des murailles rouges en même temps que le drapeau indien... 

 Christine Besson

Le fort de Catherine Besson.  

Mausolée d'Umayun 1

Moins austère que les précédents monuments, le mausolée d'Humayun, chef-d’œuvre de l'art indo-musulman et ses merveilleux jardins marquent un profond virage dans l'art des tombes jardins qui connaîtra son apogée avec le Taj Mahal, les pieux musulmans y voyaient une préfiguration du paradis.

Anny 1

Plus loin, à peine visible à travers les arbres, une coupole bleue turquoise attire notre regard, ce sera le sujet de l'aquarelle d'Anny De La Fouchardière, et de Christine Cailler...

Christine Cailler

Belle double page (en cours d'exécution) de Christine Cailler. 

 Qtub Minar

L'incroyable et gigantesque minaret du Qtub Minar domine les ruines d'une ancienne mosquée, créant dans la lumière du soir le plus romantique des tableaux orientalistes...

Laurence 1

Les ruines au pied de la fabuleuse tour inspirent avec enthousiasme l'ensemble du groupe, dont Laurence Stulz qui en réalise cette pochade..

Anny 2

Quant à Anny De La Fouchardière, elle consacre sa page toute entière à la magnificence du minaret...

Lire la suite...

Rencontre du Cercle de la Rotonde

12272859855?profile=originalRencontre du Cercle de la Rotonde,

le vendredi 22 février 2013

à 18h

à la Bibliothèque de Tournai (Auditorium)

Entretien avec Isabelle Bielecki, Emmanuelle Ménard, Claude Miseur et Françoise Pirart

(18h)

Sur le thème : écrire et lire, fils conducteurs des émotions

Animation : Marie-Clotilde Roose

La présentation dʼIsabelle Bielecki, reportée du 30 novembre dernier, se trouve en ligne sur notre

site à cette date. Pour rappel, son recueil Le Labyrinthe de Papier (Ed. Le Coudrier, 2010), traite

de la mémoire et du témoignage quʼest lʼécriture : Parfois un mot téméraire / Surgit tout nu / Par

bravade / Mais il tremble quand même / Lʼinsolence lui tient lieu de chaleur. Son livre Petite

musique pour cent interprètes ou comment devenir poète, présente des textes dʼun genre

nouveau : chaque ʻstichouʼ, humoristique ou réflexif, veut ouvrir le quotidien à la poésie,

accompagné des encres subtiles de Suzanne Arhex. La passion amoureuse dessine lʼautre versant

de son écriture, à travers pièces de théâtre et recueils (nouvelles, poésie). Isabelle Bielecki anime

plusieurs lieux de rencontres littéraires, dont le Grenier Jane Tony.

Emmanuelle Ménard y a publié dans la revue « Les Elytres du hanneton », et en 2012, fait paraître

son premier recueil de poésie, Impressions new-yorkaises, aux éd. Le Coudrier avec quatre

illustrations de ses peintures, et une préface du poète Jean-Michel Aubevert : « elle ne procède pas

par petites touches nuancées mais par lʼapposition de couleurs opposées ». Ce contraste opère

aussi bien dans les tours sinueuses peintes par lʼauteure, comme serpents se hissant sur leur

queue, que dans les poèmes courts : Délit de vitesse / je prends / les ascenseurs du ciel / et monte

le vertige / qui me retient en bas. Ce recueil, en bien des aspects, fait écho à son livre Deux jours

comme lʼhiver, édité chez LʼHarmattan ; un premier roman sollicité par Erik Orsenna pour le prix

Orange. Le titre résume la durée dʼun monologue, muet de désespoir : François, quitté par sa

compagne, se remémore le passé, lʼintense bonheur comme les arêtes et les chutes. Son errance

dans Paris est lʼoccasion de réflexions âpres sur la vie moderne, jusquʼà ce que la fatigue et une

sorte de folie lʼemmènent au bout de lui-même.

Claude Miseur, baigné dans la poésie depuis lʼenfance, est resté longtemps discret sur ses

propres écrits, remarqués par Pierre Seghers dès 1975 : « Langage limpide pour une extrême

exigence ; cela coule de source. » Publiant sur son blog http://www.123website.be/Claude-Miseur,

et en quelques revues comme « Traversées », il vient de sortir son premier recueil Variations et

Sortilèges aux éd. Novelas, avec des encres légères, enlevées, de Patrick De Meulenaere. Echos

à la nature, entrelacs dʼémotions et dʼimages raffinées, ces poèmes ouvrent de vrais espaces où se

rafraîchir : Une source impatience / pousse un sang de vanille / vers le puits de lumière / jusquʼau

duvet moussu / de nos métamorphoses. Ce mince recueil offre quelques poèmes brillant de

simplicité et de grâce ; invitant à découvrir lʼoeuvre dʼun orfèvre de la parole, infiniment patient.

Françoise Pirart, romancière et nouvelliste réputée, également biographe et animatrice dʼateliers

dʼécriture, a publié chez Luce Wilquin son dixième roman, Sans nul espoir de vous revoir, dont

lʼinspiration lui est venue dʼun récit authentique, quʼelle a traduit avec Pierre Maury : un voyage à

pied à travers lʼempire russe, rédigé par un militaire britannique, John Dundas Cochrane, de 1820 à

1823. Y greffant une relation sentimentale entre un jeune homme promis à une brillante carrière de

ténor, et la belle Elisabeth dʼAncourt, de vingt ans son aînée, ce récit palpitant atteste dʼune grande

intelligence de la construction narratrice et des ressorts intimes de lʼâme. Entre échanges

épistolaires et récit haletant dʼun périple vers les grands espaces sauvages et glacés, le lecteur

sʼattend à toutes les dérives. Mais ce serait sans compter sur la grande rigueur qui anime le héros,

rivé au travail dʼobservation des peuplades rencontrées. Un itinéraire à couper le souffle.

Marie-Clotilde Roose

Lieu de la rencontre :

BIBLIOTHEQUE DE TOURNAI

Maison de la Culture, 2 Boulevard des Frères Rimbaut, 7500 Tournai.

Infos :

Le Cercle de la Rotonde, 8 rue du Touquet, B-7522 Blandain.

Tel/fax : 069.23.68.93 rotonde@scarlet.be

Site : www.lecercledelarotonde.be

Entrée libre.

Avec lʼaide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Lire la suite...

Le roi de l'inattendu

Le roi de l’inattendu

Antonia Iliescu

J’écris sur une musique de flûte. J’ai reçu cette cassette de Paul D., un professeur belge, qui aimait beaucoup la musique roumaine. A peine maintenant, quand il n’est plus de ce monde, je me rends compte que je ne l’ai pas connu par hasard. En réécoutant sa musique préférée, je l’entends pleurer dans une « doïna », cette musique de larmes, de chez nous, jouée à la flûte (enchantée) par Nicolae Pîrvu et Simion Stanciu, « mes amis roumains » comme il avait l’habitude de les nommer.

J’ai connu Paul à l’Athénée de Marchin, un grand lycée de Huy, où j’ai donné des cours. Un jour je déjeunais à la cantine de l’école. Un vieil homme dodu, volubile et d’une extraordinaire érudition, m’a adressé la parole avec la plus grande sérénité :

- Madame, vous avez un accent... D’où venez-vous ?

- Je suis d’origine roumaine.

- Ah, mais j’ai des amis roumains ! Simion Stanciu et Nicolae Pîrvu ! Excellents artistes ! Je vous donnerai une cassette… Donnez-moi vos coordonnées.

C’est ainsi que je me suis liée d’amitié avec cet homme extraordinaire, modeste et seul ; il ressemblait à un petit nain de jardin sorti d’un conte de fées. Les amitiés naissent rapidement, presque à la vitesse de la foudre, sans te prévenir ; pourtant elles persistent éternellement, comme de vrais œuvres d’un art sublime.

Nous avons convenu de se revoir en été. J’ai promis à Paul d’écrire « sa vie », en ne sachant ni comment ni quand j’aurai l’occasion de publier son témoignage. Voici le texte écrit trois ans auparavant :

 

Paul D. habite près de la Chapelle de Marchin, dans le pays du Condroz. Une zone de douces collines qui dépassent à peine les 200 mètres d’altitude, de nombreuses fermes et villages compacts, propres et silencieux, construits en « pierre du pays », qui alternent avec des vastes zones arboricoles appartenant à quelques grandes fermes isolées, voici ce qu’est le pays du Condroz. Cet espace « mioritique » wallon est situé entre, au nord, une Wallonie industrielle et au sud le plateau ardennais. C’est une zone touristique d’une rare beauté, où la pierre et la forêt se font de la place l’une à l’autre, pour mettre au monde l’harmonie du relief qui encadre les rivages de la Meuse.

Hier, vers 10h30, j’ai pris le volant. J’ai acheté un poulet rôti, une tarte aux fraises et une bouteille de vin et j’ai rejoint la petite maison blanche au fond du parc, où se trouvent les pavillons de l’internat de l’école. « Lui aussi a une maisonnette blanche, tout comme moi ».
            La petite maison, sise tout près de l’Athénée Prince Baudouin, dans un parc aux arbres séculaires, avait une façade vieille et écorcée comme une peau usée par le temps.

- Je suis le roi de l’inattendu - me dit monsieur D. Mon petit neveu m’a surnommé ainsi. Et c’est vrai, j’ai vécu une vie extraordinaire ! 

Le roi de l’inattendu m’attendait en face de la maison. Il était inquiet, car j’étais en retard – je m’étais égarée du chemin. Il était pâle, avec une couleur tournée au blanc grisâtre, la couleur d’une mort proche et inévitable, la couleur des cancéreux. Paul (c’est lui qui m’a dit de l’appeler ainsi) est un homme corpulent, il porte des lunettes et il est très seul. Madame la préfète l’avait mis en face de la grande scène de la sale de gym, le dernier jour d’école lors de la remise des prix. Il était gêné, embarrassé de rester planté là, sans rien dire, sans rien faire, comme un vieil animal oublié dans une cage. Il y avait plusieurs personnalités de l’école et du village : le bourgmestre, l’économe de l’école, M. Durrier et le Chat, madame la Préfète et la prof de français, Kangourou et Marc. Ils prenaient la parole un par un. Seul Paul restait immobile et pâle comme un jour sans soleil. « Il doit être malade » - me dis-je quand je le vis à l’école, à la festivité de clôture. « Il est sûrement malade » - ai-je pensé hier quand il m’a pris la main et on s’est donné la bise.

Il m’invite dans le petit salon qui sent fort la moisissure et où l’air est irrespirable. De vieux meubles dépoussiérés témoignent de sa solitude. Il m’avait déjà dit qu’il vivait seul « - Votre mari n’est pas jaloux ? » me disait-il en clignotant de l’œil. Il avait perdu toute sa famille : sa femme, morte d’un cancer, son fils, mort dans un accident de voiture, lors d’une crise d’épilepsie, sa fille s’était suicidée à 47 ans. Tous étaient morts y compris frères et sœurs. Il lui restait seulement un neveu, celui qui l’avait baptisé Le roi de l’inattendu. Il était en Angleterre pour le moment et il avait épousé une angolaise qui venait de Portugal.

- Ma femme, - la voici sur cette photo - était un être exceptionnel. Pour nous ce fut le grand amour dès qu’on s’est rencontré à l’Université de Liège. Un vrai coup de foudre. Nous étions tous les deux étudiants en lettres. Je suis professeur de langues germaniques ; j’ai enseigné l’anglais, l’allemand et le néerlandais. Elle avait un sacré tempérament.

- Elle était indienne ou tzigane ?

- Non, elle était née ici mais elle aimait s’habiller comme les indiennes ou comme les tziganes. Tu sais que les tziganes sont une branche des indiens ?

- Oui, je sais. J’aime la culture bohémienne, mais je n’aime pas quand ils volent. A la police ils disent alors qu’ils sont des roumains. Et les occidentaux disent que les roumains sont des voleurs. Ce qui n’est pas toujours vrai. Tous les belges ne sont pas des pédophiles, tous les roumains ne sont pas des tziganes et tous les tziganes ne sont pas des voleurs.

- Bien entendu. Ma femme a l’air d’une tzigane. Pourtant, elle ne l’est pas.

Les yeux perdus dans des souvenirs lointains « oh, quelle femme j’ai eu !…. », Paul saute du coq à l’âne, sans se rendre compte :

            - Je ne m’endors jamais sans jouer au piano le premier prélude de Jean Sébastien Bach. J’ai deux doigts abîmés ; pourtant je peux encore jouer ; je suis un autodidacte en la matière ; mon père jouait de l’orgue, mon oncle, qui était prêtre, jouait aussi de l’orgue à l’église ; ce sont des gènes de famille. Je suis professeur de lettres germaniques. J’ai enseigné l’anglais, l’allemand et le néerlandais. Mon ami… Comment il s’appelait ?… Vous savez ? Je suis tombé d’une échelle d’une hauteur de 6 mètres - (Paul se moque de lui) - je suis tombé sur la tête. (Il rit).C’est un vrai miracle comment  j’ai pu échapper à la mort ou à une paralysie de la colonne vertébrale. Je coupais le lierre juste ici (il me montre le lierre en dessous de la fenêtre du salon). Je travaillais depuis des heures en plein soleil, en maillot de bain et sans chapeau. J’ai fait une insolation. On m’a emmené à l’hôpital de Bavière, car ici à Huy… C’est ici que l’ambulance m’a emmené en premier mais il n’y avait pas de places. Alors on s’est arrêté à l’hôpital de Bavière. Le professeur Bonnal qui venait de Marseille…

Ici Paul change de sujet. Il essaye de me raconter l’histoire triste de sa solitude : « ma femme est morte d’un cancer et mon fils… »

- Oui, je sais, vous …

- Toi, s’il te plait…

- Oui, toi… tu m’avais déjà dit tout ça. Qu’est-ce que tu disais de ce professeur ?

- Ah, le professeur Bonnal, ce cher professeur de l’inattendu !  Moi j’entrais par la porte de l’hôpital en ambulance, avec une vertèbre cervicale réduite en morceaux, pendant que le professeur entrait par une autre porte de l’hôpital pour tenir une conférence. Il avait trouvé une nouvelle méthode d’opérer sur les vertèbres cervicales. Je lui ai servi de cobaye. “Veux-tu que je t’opère? Oui, je le veux bien!” Il a découpé un petit morceau rond ici – il me montre sa hanche droite – et il l’a collé entre les deux vertèbres saines. Et ça a marché, figure-toi. C’était ma seule chance et je l’ai eue ! Sacré destin ! Tout ma vie a été comme ça : des coïncidences bénéfiques au moment approprié.

Paul aime les étoiles. Il change de sujet:

- J’ai ici un atlas stellaire. Quand il fait clair j’essaie de lire dans le ciel ce que je vois dans cet atlas.

- Tu sais Paul, moi aussi j’aime les étoiles. (Paul semblait ne pas m’avoir entendue. Il se concentre afin de se souvenir des choses importantes de sa vie « extraordinaire »).

- Keyon, était météorologue ;  (Keyon signifie « oncle » en wallon – explique Paul). Les gens l’appelaient Monsieur Jadot et il avait un mètre nonante et était importateur de vins. Il avait aussi une mémoire extraordinaire. Il savait réciter entièrement la tragédie Bérénice de Racine.

- Bonjour, Boubien…

- Mais, Keyon, qu’est-ce que ça veut dire Boubien ?

- Boubien, tu ne sais pas ?! C’est quelqu’un qui ne trouve jamais rien. – Et c’est vrai, je suis très distrait ; je l’ai été depuis toujours, pas uniquement maintenant à 80 ans ou après être tombé de l’échelle; tu vois ? Je note tout, ici, dans ce cahier. Hier j’ai vu tel film à telle heure ; j’ai fait ceci, j’ai fait cela. Ici c’est ma vie de tous les jours. « Alzheimer ? » - je demande. « Non, mais quelque chose dans ce genre »…

Il reprend :

- Keyon, veux-tu me réciter un acte de Bérénice ?

« Veux-tu que je te le récite du bout à l’envers ? – dit-il» – Et il l’a récité sans la moindre difficulté. Il était d’une exactitude extraordinaire. Les gens disaient : « lorsque M. Jadot passe, nous mettons les pendules à l’heure ». Mon premier appareil photo - un « Laika » - je l’ai reçu à 10 ans contre des bonus pour les chocolats…

Paul divague et parle du bon chocolat qu’il adore « notre chocolat Côte d’or » célèbre dans le monde entier qui a été fabriqué pour la première fois en ‘58, lors d’une exposition internationale à Bruxelles.

- L’Atomium a été présenté lors de cette même occasion, n’est-ce pas ?

- Ah, tu connais donc quelque chose à ce sujet…

- Et comment! Je l’ai vu de l’extérieur mais aussi de l’intérieur. Impressionnant !

- Il fut créé par Mr. A. Waterkeyn. Il commença la construction dans les années ’55 et fut terminé trois ans plus tard, en ’58. Mais sais-tu ce qu’il représente ?

- Evidemment ! C’est une cellule du réseau cristallin du fer. Elle a dans les huit coins du cube, huit ions de Fe2+ et encore un ion Fe2+ au centre. On m’a dit que chaque ion de fer a un diamètre de 30 mètres et pèse 2400 tonnes.  

- Sais-tu que tout est représenté à l’échelle ? Il s’agit d’un agrandissement de 165 billions de fois la taille réelle de la cellule. Chaque ion  Fe2+ devient alors une salle sphérique, comme tu as dit. Quand tu manges dans un restaurant de l’Atomium, tu peux imaginer que tu déjeunes à l’intérieur de l’un de ces ions Fe2+. Fascinant!

- Oui, absolument fascinant. Tu peux aller d’un ion à l’autre en prenant l’ascenseur ou l’escalier roulant qui passent par « les liaisons chimiques » entre les ions et les électrons (non figurés, car trop petits par rapport aux ions positifs de fer). Les liaisons chimiques ne sont autres que les bras métalliques qui lient les sphères. Les escaliers roulants circulent à l’intérieur de ces « liaisons », tout comme les électrons, liant les ions positifs.

- Allez ! Nous nous sommes perdus tous les deux dans le réseau de fer… Qu’est-ce que je disais avant ?

- Tu racontais l’histoire du chocolat « Côte d’or ».

- Oui… Notre chocolat belge « Côte d’or » a été présenté à l’exposition internationale de Bruxelles, en ’58. Ce chocolat était fabriqué au pavillon « Côte d’or » et c’est ainsi qu’on l’a nommé après, quand on a décidé de le fabriquer à grande échelle. » J’ai fait des photos avec cet appareil Laika pendant 40 ans... Sais-tu quand je suis né ? Le 11.11.22. Je ne peux pas cacher un « ah » d’étonnement…

- C’est le jour de l’Armistice. Pour mon anniversaire, l’année passée, mon petit fils m’a fait une surprise ; il avait réservé 16 place dans un résto ; ils étaient tous là : mon petit fils et sa fiancée et ma nièce de San Francisco, qui a fait une fugue à 14 ans et elle a fait aussi du parachutisme et des études ; elle a reçu une bourse à Toronto et n’est plus jamais revenue jusqu’à ce jour-là, pour mon anniversaire. … Paul perd le fil…

- J’ai eu aussi une fracture du crâne lors de cette chute terrible et ça m’a coûté quelque chose ici, dans l’hémisphère gauche... Le centre du raisonnement.

- Mais votre raisonnement est très bon, Paul. Continuez, sans faire attention. Tout ce vous dites est intéressant.

Je savais combien les vieux aiment leurs souvenirs ; ils vivent au même rythme que les images sorties de leur cerveau pour en faire part à leurs interlocuteurs, le plus souvent ennuyés. Ils sont heureux, ils sont jeunes, ils oublient leur malheur – « J’ai un cancer de prostate ; j’ai été opéré mais il est toujours là… J’ai perdu ma femme et mes deux enfants et même le premier petit enfant est mort aussi dans son berceau ; ma vie a été tellement bouleversée la dernière période ; par contre elle a très bien débuté ; ma femme – magnifique femme ; quel tempérament !… Je n’ai plus fait l’amour depuis une vingtaine d’années ; la dernière fois c’était une année avant la mort de ma femme… Votre mari n’est pas jaloux ?»

- Mais non, certainement pas. Mes meilleurs amis sont parmi les enfants et les vieux. Avec eux, aucun danger, mon mari le sait bien… Alors ? Continuez Paul ! Etalez tout ce vous voulez, je suis ici pour écouter et pour prendre quelques notes de temps en temps… Dites moi comment l’école d’ici a vu le jour ; cette école où j’ai enseigné moi-même cette année ; ça m’intéresse son histoire...

Il reprend le fil de ses souvenirs :

- Le 14 septembre ’44 c’était la libération de Huy. L’armée américaine est entrée à Huy pour chasser les allemands. C’est alors que j’ai fait la connaissance de ma femme ; nous étions étudiants. Je venais d’une exposition Marc Chagall organisée à Liège. J’étais dans un train qui m’emmenait à Bruxelles quand j’ai rencontré Jean. Je le connaissais depuis longtemps ; nous avons fait l’école ensemble et ensuite nous avons travaillé ensemble comme brancardiers à Lourdes. Il était en soutane.

- Tu es prêtre ? 

- Oui, nous venons de créer en ’42 une école pour les orphelins de guerre.

- Où ça ? 

- A Marchin.

- Où ça à Marchin ? Il y des usines là-bas.

- Mais oui. C’est près de l’usine. A Fourneau. On doit fermer l’école Prince Baudouin. « A l’époque l’Athénée Prince Baudouin était une école privée des anciens combattants de guerre. Et il n’y avait plus des fonds… » - me renseigne Paul.

- Je sais que l’Athénée Prince Baudouin ferme les portes – je dis à mon copain.

- Mais non, on ne ferme rien ! J’y vais donner des cours là-bas ! – me dit Jean. Et c’est comme ça que je suis arrivé ici à Marchin. J’y ai mis le pied, j’y ai mis mon âme. J’ai été aussi traducteur…. L’Université Marabout m’a proposé une traduction d’une biographie, en anglais, de Gandhi; 500 pages… J’ai utilisé seulement 10 fois le dictionnaire. L’auteur de cette œuvre étai B.R. Nanda. On l’a publiée en ’69 pour fêter le 61-ème anniversaire de Gandhi. Après l’apparition du livre j’ai reçu un télégramme : « Le Gouvernement indien a le plaisir de vous inviter de faire un voyage de 3 semaines en Inde ». Tout était gratuit, le transport, le logement et les services. Magnifique ! Quelle vie extraordinaire j’ai eu ! Le Gouvernement avait nommé un émissaire pour venir tous les jours me demander si j’étais content. Je suis devenu tout d’un coup une grande personnalité. J’ai visité Bombay, Delhi,  Calcutta… Je descends à Bombay  pour prendre l’avion vers Delhi. Là je suis invité à un congrès ayant comme thème : « Que sont devenues les idées de Gandhi ? » Entre autres l’Abbé Pierre y participait aussi. J’entre dans la sale de congrès où il n’y avait qu’une seule personne. Il se présente : je m’appelle Nanda. Quelle coïncidence ! Il m’invite chez lui ; en fait nous habitions le même hôtel, mais on l’ignorait tous les deux. Il me demande si je voulais aller avec lui au Taj Mahal. « Oui, je veux bien. »

Le lendemain on est allés à la gare. Quelle foule sur les perrons ! Les gens se couchaient sur le bord du trottoir dans l’attente des trains. Une voix se fait entendre à travers un hautparleur : « Sarep Düchezni ! Sarep Düchezni ! »

- C’était quoi ce Sarep Düchezni ?

C’était un messager qui criait mon nom à l’interphone, en langue indienne. Il me cherchait parce que le Gouvernement indien s’était décidé à ajouter au train un grand wagon – salle à manger, living, salle de bain, dortoir… Et je n’avais que pour 2 heures à voyager dans ce train. Le wagon avait été créé pour le vice-roi des Indes, Lord Mountbatten. Ce qui me gênait dans toute cette affaire c’est que nous voyagions seuls avec un domestique au turban ; les indiens ne pouvaient pas entrer et, curieux, ils s’accrochaient à la porte extérieure et y pendaient comme des raisins noirs. Mon compagnon entame une conversation sur les hindous :

- Vous savez que les hindous n’ont pas des toilettes comme les nôtres ; ils ont certains rituels, par exemple il leur est interdit de manger avec la main gauche ?

- Pourquoi ?

- Parce qu’ils s’essuient le derrière avec la main gauche ; et ils mangent et préparent leur repas toujours avec la main droite. Il y avait des petites maisons à 500 mètres environ près de la gare où les gens venaient faire caca tout au long du chemin de fer, devant ces maisons, en faisant leur prière.

- Je connais une école nommée Kalakshetra à 25 km de Madras. J’étais invité à suivre un cours de danse et de musique. Il faut 3 ans pour apprendre rien que la position des doigts, car chaque position dit quelque chose ; on peut devenir une danseuse à partir de 18 ans (il faut du temps). Ravi Shankar n’était pas là. A la sortie le gouverneur me prend en auto et me dit :

- Vous avez entendu à la radio que le lauréat du prix Nobel de littérature B. Russel est décédé. (C’était dans les années ’70). Il y a 200 étudiants en philologie qui vous attendent.

- Pourquoi ?

- Pour leur parler de Russel. Ils attendent un discours.

Figure-toi, 200 étudiants assis en fleur de lotus autour d’une estrade pleine de bougies et encense. Je leur parle de Bertrand Russel. Heureusement j’avais lu 3 mois avant un livre de Russel, en faisant l’inventaire des livres sur l’éducation, pendant une période de stage à l’Université de Liège. Ca c’est formidable, car je n’ai pas cherché ce livre ; il est tombé sur moi, comme ça, du ciel.

- Moi aussi j’ai souvent ce genre d’expérience étrange ; il semble que certains livres nous comprennent et nous cherchent ; ils sautent à nos yeux, juste à temps. Dès que je me pose une question plus profonde, qui nécessite beaucoup de connaissances et d’explications, je tombe sur un livre. Et ce livre-là me dévoile tout le secret. J’ai toujours dit que les livres sont mes amis les plus sincères ; ils n’hésitent pas à te donner des solutions insoupçonnées à tout genre de problèmes.

- Oui, t’as raison. Alors pour moi c’était facile à leur parler de Russel. (Il ajoute en riant) : Plus difficile c’était de rester là sur le petit podium, en position de fleur de lotus…  J’aurai 81 ans bientôt. J’ai commencé la conférence avec une citation de Russel : “L’ennui dans ce monde c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens sensés pleins de doutes ». Ils m’ont applaudi. Je leur ai dit certaines choses sur l’homme qui fut Bertrand Russel, sur son éducation. Il était d’origine noble ; son père était comte et lord. Ils étaient tous très religieux, surtout ses grands-parents qui l’ont éduqué après la morts de ses parents. Depuis sa petite enfance il était dépressif. Il a guéri avec la géométrie d’Euclide. Plus tard il a formulé le célèbre « paradoxe de Russel », quelque chose liée à la théorie des ensembles, je ne pourrais pas t’expliquer davantage, car je ne connais rien en maths. Par contre, je me souviens du « paradoxe du barbier », toujours de Russel. Tu le connais ?

- Non…

- Le paradoxe du barbier dit que « le barbier dois raser seulement les gens qui ne se rasent eux-mêmes ». Mais alors, le barbier, qui le rase ? Ne se rase-t-il pas aussi ? Si on prend pour de bonne l’affirmation de tout à l’heure, le barbier devrait rester à jamais non rasé ! Il était aussi mathématicien et philosophe. Il a eu des idées pacifistes et s’est aligné à Einstein ; ils luttaient contre la prolifération des armes atomiques. Il a fait plusieurs années de prison pour ses idées pacifistes. Il a sympathisé un certain temps avec les bolchevistes et s’est même rendu en URSS, dans les années ’20 ; mais il fut vite de retour, vite et dégoûté.  Il a renoncé dernièrement au bolchevisme et il s’est mit à étudier sérieusement la philosophie. Il a ouvert une école. Il a été un éminent éducateur humaniste. Il a eu beaucoup d’enfants mais aussi beaucoup de mariages, 4 je crois… dans les années ’50 il a eu un prix Nobel de littérature et pour tout ce qu’il avait fait pour notre monde toujours agité. Il a donné des cours en Chine, URSS et Amérique. Mais aux américains il ne plaisait pas beaucoup, surtout après la prise de position contre la guerre au Viêt-Nam. On l’a mis dehors sous motif qu’il n’était pas « moralement adapté ». Il a révolutionné aussi la philosophie avec « la philosophie analytique » et « l’atomisme logique ».

- Qu’est-ce qu’il a écrit comme livres ?

- Je me rappelle deux livres philosophiques : « Signification et vérité » et « La connaissance humaine».

- Je n’ai rien lu de Russel… J’aurais voulu assister à cette conférence.

- Le hasard fait que des élèves de 5e et de réto veulent que je leur tienne une conférence dans le Pavillon Bayard, ici à l’Athénée de Marchin.

- Toujours sur Russel?

- Toujours sur Russel.

- S’agit-il de mes élèves que j’ai eus cette année?... (Paul semble ne pas m’avoir entendue et continue à avancer avec la hache à la main parmi ses souvenirs) :

- En Inde, M. Nanda me propose d’aller chez lui. On va ensemble dans une famille musulmane. Ils croient en Allah.

- Oui, mais c’est le même Dieu, comme chez nous, les chrétiens ou comme chez les juifs.

- C’est ça. Tu connais les Témoins de Jéhovah ?

- Oui, ils sont parfois insistants...

- Je ne les laisse jamais entrer chez moi. Ils s’énervent alors et me demandent « pourquoi ? » Je leur réponds : Parce qu’Allah… ». « Quel Allah ? Yahvé ! »  - disent-ils. Et je leur réponds : « Messieurs, vous m’avez donné la clé de toutes les guerres des religions ».

Paul plonge dans ses pensées. Il se souvient. Après une courte pause il reprend :

 

- Le Père Pire est mort en ’69 à Louvain, suite à une opération non réussie. Il n’avait que 59 ans. Mais qu’est-ce qu’il n’a pas fait pour le bien des hommes, surtout pour les pauvres… C’est lui qui a inventé les camps de réfugiés. Le premier du genre fut construit dans les années ’50, par lui. Il a eu le prix Nobel de la paix en ‘48 ou ‘58… Je ne me souviens plus. Je crois que c’était en ‘58. Apparemment il était un dur. Il a été aussi aumônier à l’armée. Il a eu une enfance malheureuse. La première guerre mondiale éclata quand il n’était qu’un petit gosse. Les siens se sont alors réfugiés en France. Son grand-père, qui a refusé l’exil, a été fusillé devant sa maison à Dinant. Son père était un homme très rigide. Je crois que c’est à lui que Père Pire ressemblait, mais il avait aussi l’une de ces bontés ; il prenait pitié de tous les malheureux, de tous les réfugiés, de tous les pauvres. Il a créé les Iles de Paix, trois ou quatre en Inde et une en Guinée.

- C’est quoi ces « îles de paix » ?

- Ce sont des lieux spécialement créés pour les pauvres, pour qu’ils puissent apprendre à lire et à écrire. Ces « îles » se sont étendues dans le monde entier. Il avait une faiblesse pour tous ceux qui étaient en détresse et il ne faisait pas la distinction entre les religions ; «parmi les gens d’autres confessions je me sens comme le poisson dans l’eau” – disait-il souvent.

Il a fait partie de l’ordre des Frères Dominicains de Huy, au Couvent de Sarte, là où il est entré à 18 ans.

- Paul, comment ça se fait que tu sais autant de choses sur lui…?

- Mais comment?! Il habitait à seulement quelques kilomètres de chez moi. On se connaissait. Il a fait aussi des études de philosophie et de théologie et devint prêtre. Une grande personnalité ! Il a aussi étudié les sciences politiques à l’Université de Louvain. Il a été aumônier au temps de la résistance, pendant la deuxième guerre mondiale. Ensuite il est revenu à Huy où il s’est occupé des enfants pauvres, lui avec les sœurs du Couvent. Il avait une vraie vocation pour tout ce qui est lié à l’homme. Il a beaucoup aidé les réfugiés des camps. Il a fait construire surtout en Allemagne et en Autriche, des villages pour les familles qui avaient fui le régime soviétique et de l’Europe de Est, pendant la période stalinienne. Au total 7 villages, qui étaient construits pour l’intégration des réfugiés. Il a fait beaucoup pour les vieux aussi. De tous s’est occupé Père Pire, avec son cœur large comme la terre. Il recevait des centaines de lettres de tous les pays « Nous voulons venir construire des maisons. »

- C’étaient des villages pour l’accueil des réfugiés ?

- Oui, c’est ça. Un jour père Pire vient chez moi :

- J’ai envie de créer le Centre Mahatma Gandhi à Huy. (Ce centre se trouve maintenant à Namur). Il s’est déplacé spécialement pour me dire ça. Entre lui et Gandhi c’était une grande ressemblance : tous les deux avaient la vocation de la charité envers l’espèce humaine. Il voulait donc créer un centre Mahatma Gandhi à Huy. Et il l’a fait dans les années ’60, ce centre à Huy - Tihange. Après trois ans il est devenu « Université de paix”.  Il a eu en ’77 le Prix Schweitzer de la philosophie et de la culture. Mais Père Pire était déjà mort, depuis ‘ 69, je crois. Toutes les associations fondées par Père Pire, les cellules de l’Université de paix, sont implantées ici, à Huy, rue du Marché, tu connais. L’Université de Paix a été reconnue comme école associée du système UNESCO et dans les années ’87 elle a reçu le Prix " Messager de la Paix " des Nations Unies. Colossale !

 

Paul plonge dans ses pensées, absent. L’un de ces trous de mémoire ?... Je l’aide :

- Quelles étaient les relations entre vous et vos élèves ?

- Je ne faisais rien sans demander l’avis de mes élèves. Ils étaient respectueux, gentils. Je leur enseignais au cours de français les textes de la musique des Beatles. Ma femme m’a dit un jour : « Invite-les chez nous ! ». Et je le fais depuis lors tous les samedis soir. Je leur faisais écouter de la musique classique, du jazz et de la musique ethnique. Ils ont aussi écouté la musique roumaine, tu sais le naï de Pirvu et Simion Stanciu ; je t’en avais parlé il y a quelque temps. J’ai ici une cassette que j’ai préparée pour toi. Ce sont eux-mêmes, les interprètes, qui me l’ont donnée, lors d’un concert à Bruxelles.

Paul se dirige lentement vers la pièce d’à côte, en se tenant aux meubles. D’un vieux petit placard en bois il fait sortir une cassette :

- Sur la face A c’est Nicolae Pîrvu. Sur la face B c’est l’orchestre symphonique de Zürich qui accompagne Simion Stanciu, l’ami de Gheorghe Zamfir. L’orchestre lui a proposé de remplacer la flûte traversière avec le naï dans la suite en si mineur de Jean Sébastien Bach. J’ai enregistré aussi un peu de musique jouée par Gheorghe Zamfir et quelques morceaux du Banat.

(En tremblant d’émotion, je fais sortir de mon sac un CD avec quelques-uns de mes enregistrements, que j’avais préparés spécialement pour Paul. Notre geste était fait dans un miroir). Après ce court intermezzo, Paul reprend la discussion interrompue :

- Mes élèves m’ont dit : « Nous demanderons auprès du M. le préfet de nous tenir un cours sur l’histoire de la musique. »  Ils n’ont pas eu de succès et pourtant je leur ai tenu ce cours tous les samedis soir, chez moi, en les faisant écouter de la musique. J’ai toujours aimé la musique ; Je ne m’endors jamais sans avoir joué le premier prélude de Bach. Mon père était organiste, mon oncle aussi et il jouait 4 instruments…

 

Paul est fatigué. Moi aussi et j’ai faim. Je lui dis que j’aimerais aller manger.

- Le poulet s’est déjà refroidi, je crois… Allons-y, Paul ! Une petite pause nous fera du bien à tous les deux.

Il est content. Il m’invite dans le petit salon qui sent fort la moisissure. Paul avait rangé la table en mettant deux couverts sur des paillassons dressés sur une partie de la table. A côté traînaient des ciseaux, des bics, un cahier où Paul notait tout ce qu’il faisait. Je coupe le poulet, Paul débouche la bouteille de « Château Sarati » que j’avais apportée. Il verse le vin rouge dans des coupes de cristal. La discussion reprend très facilement, car avec Paul c’est très facile. Il aime parler, ça se voit qu’il n’a pas très souvent l’occasion d’étaler tous ses souvenirs. Il prend une gorgée de vin, le fait promener dans sa bouche avec des gémissements de plaisir « Il est bon, oh oui, il est très bon ce Sarati ! ».

- Dans ce jardin – il fait un geste montrant la cour extérieure qui pénètre par la fenêtre à moitié sale, signe de l’oubli de la femme d’ouvrage ou du désintérêt de Paul – dans ce jardin plusieurs personnalités de ce monde se sont assises à côté de moi. L’une d’entre elles était Oppenheimer.

- Vous parlez du fabricant de la bombe atomique ?

- Oui, lui-même. Père Pire, qui était le chef de l’Université de paix, en fait cette université n’était autre que l’ancien Centre Mahatma Gandhi… 45 ou 50 pays en faisait partie. Il y avait des gens de partout. On parlait toutes les langues. Quelle atmosphère !… Magnifique !… Où j’en étais ?…

- Vous disiez que le père Pire…

- Oui… Père Pire est né à Dinant.

- La ville de Dinant n’est donc pas célèbre uniquement grâce à Adolf Sax, l’inventeur du saxo.

- Tu sais donc… Il l’a inventé quand il a fêté ses 20 ans ; c’était un 20 mars l’année 1846. Il a fabriqué plusieurs saxos, à plusieurs tonalités : basse, baryton, teneur, soprano, sopranino… Au total 14 saxos qu’il a fabriqués. La plupart ont survécu et on continue d’en jouer. Mais je parlais d’autre chose…

- Vous parliez de Père Pire et d’Oppenheimer.

- Oui… Comment Oppenheimer a-t-il atterri chez moi ? Le professeur Oppenheimer était en train d’écrire la préface d’un livre : “Building peace”. Père Pire avait invité Oppenheimer à l’Athénée de Marchin. Et comme j’étais professeur ici et en plus j’habitais dans le parc, il l’a fait venir chez moi. C’est là qu’il était assis (il montre une vieille table en tôle, rouillée par endroits).

- Je lui ai demandé s’il avait un problème de conscience. Il m’a répondu que les allemands allaient avoir quand même la bombe qui se fabriquait à ce moment-là en Suède. Il m’a dit qu’il avait été nommé directeur de MIT (Massachusetts Institute of Technology), à la place d’Einstein. Il fallait créer une 2-e bombe atomique, encore plus puissante. Il a refusé. Il a dit au président : « Nous ne sommes plus en guerre. Pourquoi faut-il faire encore une bombe, plus puissante ? » Il a été expulsé de cet institut. Il est allé en Suisse. C’était le temps de McCarthy. Charlie Chaplin a lui aussi été expulsé à la même période, étant accusé d’avoir noué des contactes avec les communistes russes. Il a été réhabilité peu avant sa mort.

Un autre des grands de notre temps qui s’est assis à cette table fut John Howard Griffin. Il avait fait des études en France. Au lieu de retourner à Dallas il s’est dit : « Je vais à Munich ; je vais connaître le régime nazi. Et il resta en Europe. Il était un antiraciste convaincu. Il était écrivain, musicien et médecin. Il a fait des études à Tours et à Poitiers, en France. Littérature et médecine. Il a inventé la thérapie par la musique. Il a suivi les cours du Conservatoire de Fontainebleau, où il a eu comme professeur, entre autres, Nadia Boulanger. Il était spécialiste en chant grégorien. La passion pour la musique, c’est à sa mère qu’il la doit. Elle était pianiste. Griffin a servi comme médecin à l’armée de la résistance française et a aidé beaucoup de juifs à échapper aux persécutions des nazis. Pendant 12 ans il a été complètement aveugle. Il a écrit pourtant des nouvelles et un journal, pendant cette période sombre de sa vie. Son journal a 20 volumes. Il a été un antiraciste convaincu, comme je le disais….

- Moi aussi je suis antiraciste, vous pouvez vous imaginer. En fait ceux qui pratiquent le racisme te collent une étiquette, celle qui leur convient, celle qu’ils s’imaginent être ton vrai ego ; et cet ego les dérange.

- Ma femme disait à propos du racisme : « Le racisme est un commerce d’étiquettes ».

- En effet, une autre étiquette qu’on peut  te coller est celle de ta religion. Il faut avoir certaines connaissances en la matière pour se rendre compte que toutes les religions sont bonnes, que toutes affirment et propagent la même chose, mais que ce sont les gens qui  déforment leur contenu, qui font usage d’une façon erronée de certains préceptes et qui interprètent mal certains enseignements. Les religions sont bonnes, ce sont les gens qui sont mauvais. Mais continue, Paul. John Griffin a donc vécu parmi les nazis.

- Oui. Et il a compris beaucoup de choses sur le racisme pratiqué entre les blancs. Ensuite, il a cherché, à comprendre le racisme entre les noirs et les blancs. Il est retourné aux Etats Unis, il a réfléchi des années et des années et il s’est dit : « la seule façon de lutter contre le racisme noir est de devenir noir moi-même ». Il s’est rendu auprès de son médecin pour devenir noir. On lui a dit qu’il mourra après, mais il n’a pas rebroussé chemin. Il est devenu noir et il s’est rendu dans le sud à Cotton State où il a vécu jusqu’à sa mort, dans les années 80. Il a décrit son expérience dans son livre « Black like me » et dès le lendemain de l’apparition de son livre il a commencé à recevoir des menaces de mort. Tous les jours ! Ces menaces venaient des blancs du Sud. Alors, il a fait émigrer sa femme et ses enfants au Mexique. Il n’a pas voulu émigrer. Le président Kennedy l’a nommé conseiller principal pour les affaires des noirs. Il l’envoyait chaque fois qu’il y avait un conflit quelque part. Un beau jour on l’a trouvé mort. Son médecin a constaté qu’il avait fait un « arrêt du cœur ». Un an après on a traduit son œuvre en français : « Dans la peau d’un noir ». Il est venu se reposer dans mon jardin. Il disait souvent : « le plus beau pays du monde c’est le Condroz ». Il est redevenu blanc et il est mort…

18 août 2003

*

C’est ici que ma discussion d’un jour avec Paul D. s’arrête. Après quelques mois je l’ai appelé. Je lui avais promis une invitation chez nous pour un dîner en famille. Mais c’était le robot qui m’a répondu. A Noël il m’a téléphoné pour me dire qu’il avait été hospitalisé pour une nouvelle intervention chirurgicale. Je l’ai cherché encore après quelques mois. C’était toujours le robot ; cette fois-ci il disait clairement : “le numéro n’est pas attribué”. Passe-t-il ses derniers jours dans un home ? Est-il déjà mort quelque part, seul et oublié de tous ? Qui sait ? …

J’aimerais lui dire que je tiens ma parole, en publiant ce « livre d’un jour », que j’ai écrit suite à la visite en ce jour de Sainte Marie. Car Paul m’a dit ce jour-là des choses extraordinaires, qui auraient pu constituer un livre, si lui aurait eu encore quelques jours de sa vie, à me donner.

Il est introuvable mais, chose étrange, il m’est apparu de nouveau par une série de coïncidences. En commençant le nettoyage pour Pâques, j’ai trouvé dans un tiroir un tas de cassettes. Parmi elles se trouvait une cassette à l’écriture petite, écolière : “Musique roumaine pour madame Antonia”.

J’ai réécouté la musique et j’ai dansé seule devant le miroir, en suivant les rythmes de Nicolae Pîrvu et Simion Stanciu. Je dansais et les larmes avaient commencé à couler sur le visage, je ne sais pas pourquoi… Je dansais toute seule, non comme les « grecques » de la nouvelle de Mariana Braescu, qui dansaient tous ensemble, embrassés dans une ronde paysanne. Je dansais seule devant le miroir et ma chair frémissait en écoutant le naï de Simion Stanciu, celui qui avait remplacé la flûte traversière dans la célèbre suite en si mineur de Bach, jouée avec l’orchestre philharmonique de Zürich. Et soudain, comme par miracle, je ne me suis plus sentie seule. Paul se mélangeait aux sons de naï pour me dire: “Quelle vie extraordinaire j’ai eue! Moi, le roi de l’inattendu… »

Le roi de l’inattendu m’avait laissé cet été, deux clés, dont l’utilité, j’allais plus tard la comprendre : la musique et l’écriture.

10 avril 2006

 



 

Lire la suite...

Encore quelques gouttes de pensées

Gouttes de pensées

Antonia Iliescu

  • Chez l'homme, les plus hauts sommets de l'âme se trouvent dans les profondeurs.
  • L’amour ne frappe pas à la porte et ne demande pas « puis-je entrer ? ». Il force les portes, libère les âmes et risque le tout pour rien. L’amour n’est pas timide, le vrai amour ose.
  • Le monde se partage entre manipulateurs et manipulés. Si tu refuses de t’associer à la première catégorie, tu seras automatiquement intégré à la deuxième.
  • L’amour sans l’écho dans l’autre te crie : tu es mort sans être né.
  • Il est préférable d’être parmi les satellites d’un homme intelligent que le centre de ta propre bêtise.
  • Il n’est pas important de publier ce que tu écris, l’important c’est d’écrire. Il n’est pas important d’écrire, l’important c’est de penser ce que tu écris. Il n’est pas important d’écrire ce que tu penses, l’important c’est de vivre ce que tu écriras peut-être un jour.

(Extraits du volume « Stropi de gând si muguri de constiintã» (Gouttes de pensée et bougeons de conscience) -  Antonia Iliescu, Ed. Pegasus Press, 2010)

Lire la suite...

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles