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Le voyage du bleu : la Source bleue

Lorsque je demande à l’une ou l’un de mes collègues aquarellistes pourquoi elle ou il privilégie dans sa palette telle ou telle couleur, elle ou il est souvent bien incapable de me l’expliquer : c’est me répond-on question d’habitude et de goût personnel, d’affinité particulière avec ses couleurs parce qu’on réussit mieux ses effets avec (mais sans savoir exactement pourquoi), ou même quelquefois par « effet de mode », de publicité, ou parce que son fournisseur habituel est tributaire de telle marque ou de telle autre…

Hors, la réponse à cette question est capitale si l’on veut obtenir des résultats encore meilleurs, et aborder des problématiques nouvelles aptes à élargir notre créativité, à mieux nous épanouir dans ce qui nous pousse à nous exprimer dans un domaine particulier de l’aquarelle plutôt qu’un autre (il devrait en être de même pour toutes les autres techniques artistiques utilisant la couleur) !

En réalité, il faut savoir qu’une même couleur ne réagira pas sur un papier identique d’un fabricant à l’autre, qu’une couleur bien précise du même fabriquant ne réagira pas non plus de la même façon selon la nature du papier qui la reçoit (avec une même préparation palette et une dépose papier identique), que des couleurs du même fabriquant, mais aux nuances proches dans la même gamme colorée (les bleus par exemple et bien qu’ils soient légèrement différents sur le nuancier), pourront rendre (pures ou en mélange et selon la concentration pigmentaire de leur préparation) des effets visuels ou optiques sensiblement identiques à l’œil sur des papiers différents alors qu’elles sont différentiées sur le nuancier, etc.

À cette problématique de base se rajoute celle des qualités pigmentaires des couleurs (capitales pour toute réussite en aquarelle – mais pas seulement - en termes de luminosité, de vibration et d’atmosphère) : limpidité, vivacité, fraîcheur, brillance, transparence, intensité, etc.

Aussi, avant de continuer cette approche du bleu en aquarelle, même sans aller trop loin dans nos souvenirs de physique et chimie, une petite révision théorique s’impose : nous savons que la couleur (citation Wikipédia) : « est la perception subjective par l'œil d'une ou plusieurs fréquences d'ondes lumineuses, avec une (ou des) amplitude(s) donnée(s) »

« On distingue :

  • les couleurs pigmentaires, dites chimiques, car produites par la présence dans la matière de colorants ou de pigments qui absorbent une partie de la lumière blanche et ne réfractent que certaines longueurs d'onde,
  •  
  • les couleurs structurelles, dites physiques, provoquées par des phénomènes d'interférence liés à la structure microscopique de l'objet qui diffracte la lumière reçue. Les couleurs pigmentaires sont généralement instables, tandis que les couleurs structurelles sont pérennes et iridescentes. »

Nous savons aussi que la décomposition de la lumière blanche à travers le spectre lumineux permet de visualiser toutes les couleurs perceptibles par l'œil (pensons à l’arc-en-ciel). Chaque couleur correspond donc à une longueur d’onde électromagnétique particulière exprimée en nanomètre (1 nm = 0,000 000 001 m).

Mais la plage des longueurs d’onde perceptible par l’œil humain est très réduite (situé entre 380 et 780 nanomètres), imaginiez comment serait le monde si nous arrivions à percevoir les longueurs d’onde situées en deçà et au-delà du spectre lumineux qui nous est perceptible !

Le voyage du bleu : la Source bleue

Notre perception des couleurs est de surcroît conditionnée par la lumière ambiante (directe ou indirecte), l'environnement, les interprétations de notre cerveau en fonction du contexte, et naturellement la physiologie de notre vision elle-même, ce qui nous amène à ne pas voir forcément les mêmes couleurs qu’autrui dans un même contexte.

De plus, un œil exercé maniant la couleur en permanence percevra des couleurs « invisibles » au regard du plus grand nombre (élargissant la conscience des couleurs il est très important de le savoir, j’y suis régulièrement confronté dans le cadre de mes stages ou cours : parfois je dis « mettez ici tel rose ou tel jaune dans le bleu du ciel, car sa couleur en est considérablement modifiée en cet endroit » et on me répond « - mais où vois-tu cette couleur, je ne la vois pas ? », alors qu’elle est tout à fait « visible » et évidente pour moi) ! 

Aussi, pour pouvoir parler de couleur, il est nécessaire de comprendre ce qu'est la lumière et comment notre œil fonctionne.

Il faut aussi connaître pour bien comprendre la différence entre « couleur lumière » (structurelle) et « couleur pigment », les principes simples de la synthèse additive des couleurs : composition d’une couleur par addition de lumière (faire l'exercice du lien pour bien comprendre), phénomène propre aux objets émetteurs de lumière dans le cas des couleurs structurelles.
Ainsi que celui de la synthèse soustractive, principe consistant à composer une couleur par soustraction de lumière (déplacer idem les couleurs avec la souris dans l’animation de ce lien) : le mélange des couleurs « pigments » sur la palette ou le papier en aquarelle est le résultat d'une synthèse soustractive. L’étude des couleurs à travers la rose chromatique en est l’une des plus intéressantes applications théoriques, nous l’appliquons sans en avoir toujours conscience dans chacune de nos réalisations picturales…

En résumé, pour voir les couleurs, trois éléments sont indissociables : la lumière, la matière et l’œil, mais les nombreux facteurs évoqués ci-dessus vont en faire changer la perception qui à chaque instant peut paraître différente.

Par contre, pour traduire en aquarelle un effet ou un objet coloré (particulièrement s’il est perçu en terme de lumière structurelle – donc « couleur lumière » -), nous n’avons à notre disposition que des pigments (mais qui sont « matière » tout aussi bien élaborés soient-ils).

Il nous faudra donc être très attentifs dans la composition de nos palettes aux trois principaux éléments qui définissent la couleur que nous utilisons en tant que peintres :

  • a) la tonalité (rapport à la couleur dont elle se rapproche le plus, correspondance entre le nom et numéro des couleurs sur l’étiquette et leur teinte réelle dans la palette puis sur le papier une fois sèches),
  • b) la luminosité (valeur, intensité lumineuse, liée à la transparence de la couleur, ne vous fiez pas seulement aux indices de transparence donnés par le fabricant : testez vos couleurs sur le papier !),
  • c) la saturation (plus ou moins pure, éclatante, brillante ou terne, qualité de la couleur où les notions de valeur teintante, granulométrie / précipité, etc., jouent un rôle important, particulièrement dans les mélanges)…

D’où l’importance de la nature des pigments de nos demi-godets (ou de nos tubes) qu’il nous importe d’évaluer, tester, comparer, mémoriser pour en connaître parfaitement les caractéristiques dont limpidité, vivacité, fraicheur, brillance, transparence, intensité, le pouvoir colorant, l’aptitude au précipité ou à la granulation selon les fabricants, effets des mélanges selon les types de papier (toutes ces notions ainsi que celles d’autres éléments comme la durabilité, seront développées, expliquées et mises au service de votre créativité dans les cours en ligne sur lesquels je « planche », mais vous pourrez déjà en découvrir quelques-unes des implications les plus courantes dans cette série d’articles) .

C’est à partir de ce constat que nous pouvons en déduire la suprématie de l’aquarelle légère et rapide par rapport à de nombreuses techniques d’expression artistique pour son aptitude à saisir les scènes éphémères, les ambiances fugaces, les effets de lumière (et donc de couleurs) qui changent très vite (par exemple en extérieur en fonction de la météo, de l’écoulement du temps, ou de notre propre déplacement par rapport à nos sujets de prédilection).

Pour bien traduire les couleurs subtiles et nuancées de la Source bleue (couleurs structurelles « immatérielles » de l’eau), il conviendra donc de posséder dans sa palette les couleurs « optimales » les plus aptes à permettre de réussir leurs mélanges et obtenir les effets souhaités.

Pour cela 2 solutions :

  • soit on connaît parfaitement ses couleurs et on maîtrise tous les éléments évoqués ci-dessus (auquel cas on a déjà correctement disposé sa palette avec les « bonnes couleurs » - et je ne parle pas seulement des bleus -),
  • soit on découvre l’aquarelle, on est en phase d’apprentissage ou de perfectionnement, ou on travaille par « habitude » (au « feeling » en quelque sorte sans trop se poser de questions sur l’implication des couleurs dans l’optimisation de son travail), et là, il faut procéder avec méthode pour remanier sa palette et lui donner le potentiel apte à vous faire entrer dans d’autres dimensions de la « couleur lumière »,
  • Comment ?

En effectuant des tests et essais tout simplement (ou en se fiant à mes conseils et propres expériences - mais n’oubliez pas qu’il faudra les adapter à votre sensibilité et goût personnel - comme je l’explique sommairement ci-dessous à propos de la Source bleue) !

L’idéal quand on n’a pas une palette adaptée avec des bleus permettant de retrouver rapidement ceux de son sujet est d’apporter son nuancier des bleus pour les comparer à ceux de ce sujet, puis d’extraire les plus appropriés pour les rajouter à sa palette de travail…

L’idéal quand on n’a pas une palette adaptée avec des bleus permettant de retrouver rapidement ceux de son sujet est d’apporter son nuancier des bleus pour les comparer à ceux de ce sujet, puis d’extraire les plus appropriés pour les rajouter à sa palette de travail…

Les couleurs bleues et vertes de la Source bleue sont avant tout des couleurs structurelles provoquées par la diffraction de la lumière du jour interférant avec les particules des micro-précipités que son eau contient.

Venez avec moi retrouver les bleus de la source en cliquant sur ce lien (vidéo)

Analysons notre sujet (une analyse globale, strictement picturale, simple et fonctionnelle est généralement suffisante pour la plupart des sujets, mais je ne m’intéresse ici afin de bien les comprendre qu’aux effets de lumière et de couleurs concernant le phénomène provoquant les bleus de cette source, du bleu très sombre du fond de la vasque, aux turquoises, verts et bleu gris des zones les moins profondes liées à l’étalement des eaux au départ du ruisseau) :

  1. – Analyse sommaire formelle du sujet :

À l’origine de ce phénomène physique de bleu extraordinaire dégagé par cette eau, un processus d’origine chimique lié à son caractère d'exsurgence d'eau karstique qui, après avoir traversé les calcaires des karts, s’est chargée d'ions HCO3-, et Ca++ en solution. En arrivant à la surface au niveau de la source, l’eau de la Source bleue relâche dans l'atmosphère une partie de son CO2. Cette perte de CO2 favorisée par la photosynthèse de bactéries photosynthétiques planctoniques provoque un micro-précipité de CaCO3 en suspension dans l'eau (2 HCO3- + Ca++<=> CO2 + CaCO3 + H2O).

Dans les conditions habituelles d’éclairage de la source à la lumière du jour, la configuration et la profondeur de sa vasque, les particules de ce micro-précipité ont la bonne dimension et la bonne concentration pour entraîner la diffusion de la lumière et lui donner ses exceptionnelles couleurs bleues.

Le voyage du bleu : la Source bleue

D’autres phénomènes physiques s’ajoutent aussi à ceux de la propagation de la lumière dans l’eau, de son absorption en fonction de l’indice de réfraction de cette eau, de sa profondeur, et de la nature du sable clair du fond de la vasque calcaire sur laquelle la lumière non absorbée se réfléchit.

L’intensité lumineuse diminuant avec la profondeur, les rayonnements rouges de la lumière étant d’abord absorbés avant le bleu et selon les principes de la synthèse additive des couleurs, la lumière émergente du fond de l’eau ayant perdu le rouge, on voit donc une eau de couleur cyan et verte dans les zones moins profondes, et d’un bleu plus foncé vers le fond de la vasque (au niveau de l’arrivée de la galerie noyée en forme de siphon environ 6 m de profondeur), où les rayonnements verts se sont également dispersés à leur tour (voir la vidéo d’exploration subaquatique de la Source bleue en suivant ce lien)…

Mon essai d’interprétation personnelle des effets du rayonnement de la lumière du jour dans la source bleue (si mes souvenirs scolaires de physique ne se sont pas trop évanouis…).

Mon essai d’interprétation personnelle des effets du rayonnement de la lumière du jour dans la source bleue (si mes souvenirs scolaires de physique ne se sont pas trop évanouis…).

En fait, la couleur bleue de la source qui arrive à nos yeux est le résultat de la combinaison de plusieurs des phénomènes de diffusion, transmission et réflexion sur le fond clair (la réflexion spéculaire du bleu du ciel à la surface de l’eau étant ici insignifiante à cause du couvert végétal) où la lumière du jour qui ressort en lumière diffusée est réémise dans toutes les directions après avoir suivi un trajet chaotique dans l’eau avant de ressortir dans des directions aléatoires après absorption selon la profondeur de l’eau des longueurs d’onde colorées de la gamme des jaunes aux rouges, ce qui ne nous laisse percevoir que les teintes allant du vert pâle au bleu profond.

  1. – Analyse d’interprétation picturale du sujet :

Bien que je n’aborde pas réellement ici l’analyse d’interprétation picturale de cette source (la réservant à mes cours et modules de formation en ligne ou à mes stages - mais on en a une idée à travers un passage de la vidéo -), je vais cependant en amorcer les principes, car, que cette analyse soit implicite (intuitive ou spontanée, liée à l’habitude et à l’expérience picturale du travail sur le motif) ou explicite (phases d’apprentissage ou de découverte), elle n’en est pas moins essentielle.

Les éléments qu'il est possible de prendre en compte dans l'analyse d’un motif sur le plan « pictural » sont multiples, variés et complémentaires, car ils définissent la construction même du travail à travers ses différentes étapes, et orientent l’interprétation créative du sujet.
Ce type d’analyse pour une réalisation en aquarelle ou croquis aquarellé (même rapide) doit bien évidemment être pensé en fonction des attentes espérées de ce travail.

Elle doit répondre aux questions :

  • Qu’est-ce que je vois ? – qu’est-ce que je garde et qu’est-ce que je « laisse » ? - comment je le traduis en terme de formes, de couleurs, de lumière, de graphisme, etc. ?- par quoi je commence et comment j’élabore mon motif ? – en combien de temps je pense le réaliser ? etc.

Globalement en carnet de voyage ou de terrain, ce questionnement doit tenir compte :

  1. - du contexte : tout ce qui n’est pas dans le sujet, mais qui contribue à sa perception, à son interprétation,
  2. – du réel exprimé : tout ce qu’on peut appréhender dans le sujet d’un monde absent mais qui m’est donné à voir (le référent).
  3. – des choix énonciatifs : ce qui, dans le sujet, dépend pour l’essentiel de l’acte de représentation et non du réel représenté (d’où que garde-t-on, que supprime-t-on ?).
  4. – de l’interprétation : c’est-à-dire la manière technique et créative permettant de relier les différents éléments analysés entre eux et avec la subjectivité de la perception pour donner un sens particulier à son motif.

La recherche des bleus et des verts les mieux appropriés faisant partie de cette analyse, je vais, une fois les deux ou trois bleus de ma palette des bleus sélectionnés et rajoutés à ma palette de travail, étudier avec quels jaunes (ou quelles autres couleurs pures) les mélanger pour obtenir sur le papier non seulement les couleurs se rapprochant le plus de la réalité, mais aussi celles aptes à répondre à mon intention créative (à commencer par l’atmosphère que je veux donner à cette aquarelle, aussi rapidement soit-elle réalisée).

Pour cela il n’y a pas « 36 solutions » en phase d’apprentissage, il faut faire ses essais de mélanges – échantillons des couleurs qui nous paraissent les plus correspondre à ce que je veux réaliser sur le même papier que celui de mon carnet de voyage (ou papier définitif d’exécution), voici quelques-uns de ces tests réalisés pour vous :

Test du mélange des bleus sélectionnés avec l’auréoline pour rechercher les verts, + l’alizarine cramoisie pour la couleur de l’eau profonde sous le fond de voûte.

Test du mélange des bleus sélectionnés avec l’auréoline pour rechercher les verts, + l’alizarine cramoisie pour la couleur de l’eau profonde sous le fond de voûte.

J’ai choisi comme première base de bleus : turquoise Rembrandt, outremer clair Blockx, indanthrène Rembrandt, bleu d’Anvers Winsor / Newton, bleu Winsor W-N (base ramenée après essai à 3 bleus seulement : turquoise Rembrandt, outremer clair Blockx, indanthrène Rembrandt), comme base de jaunes auréoline W-N et or vert (Winsor / Newton également), et en couleur annexe (pour réaliser le bleu très sombre sous le porche de la source), l’alizarine cramoisie W-N.

Je rappelle que pour traduire un effet de couleurs structurelles toutes ces couleurs doivent être plutôt transparentes intenses, pigments purs ne précipitant pas !

Test du mélange des bleus sélectionnés avec l’or vert W-N pour les zones d’eau de faible profondeur, et pour la teinte de l’eau en fond de voûte mélange outremer clair + bleu Winsor + l’alizarine cramoisie (donne « Teinte fond de voûte n°1 »)

Test du mélange des bleus sélectionnés avec l’or vert W-N pour les zones d’eau de faible profondeur, et pour la teinte de l’eau en fond de voûte mélange outremer clair + bleu Winsor + l’alizarine cramoisie (donne « Teinte fond de voûte n°1 »)

Au premier coup d’œil après séchage, le constat que l’on peut faire est que, même si certaines des nuances obtenues sont très proches les unes des autres dans les verts et verts / turquoises, c’est avec  l’or vert qu’elles paraissent plus nuancées, naturelles et subtiles, c’est donc cette dernière couleur que j’utiliserai pour aller des turquoises aux verts.

Il est également à remarquer si l’on compare le mélange auréoline W-N / bleu outremer clair  Blockx, que ce mélange devient vite sale et très granuleux sur papier à grain (même fin comme le Montval), alors qu’il précipite très peu en restant assez transparent et fluide sur papier satiné ou à grain très fin (donc, bien faire ses tests couleurs avec le même papier que le papier définitif !) :

Mélange bleu outremer clair Blockx + auréoline W-N sur papier Montval 300 g

Mélange bleu outremer clair Blockx + auréoline W-N sur papier Montval 300 g

Mélange identique sur papier Sennelier 180 g à grain très fin

Mélange identique sur papier Sennelier 180 g à grain très fin

Ne pas hésiter à comparer les mélanges de plusieurs couleurs proches (ou identiques) provenant de fabricants différents, cela permet de trouver le mélange le mieux adapté au papier de son carnet, exemple pour la couleur de l’eau sous le fond de voûte de la source :

Teinte de fond de voûte n°2 : le bleu de phtalo vert Sennelier donne sur mon papier Montval après mélange avec le bleu outremer clair Blockx et l’alizarine cramoisie W-N, un bleu plus profond et lumineux tout en restant aussi transparent, qu’avec le bleu Winsor (nuance verte) W-N, c’est donc le mélange que je privilégierai.

Teinte de fond de voûte n°2 : le bleu de phtalo vert Sennelier donne sur mon papier Montval après mélange avec le bleu outremer clair Blockx et l’alizarine cramoisie W-N, un bleu plus profond et lumineux tout en restant aussi transparent, qu’avec le bleu Winsor (nuance verte) W-N, c’est donc le mélange que je privilégierai.

Le voyage du bleu : la Source bleue

Les couleurs ci-dessus (de l’eau de la source) préalablement préparées sur la palette, sont passées en humide par glacis (dans toute la surface concernée mouillée à l’eau claire) par-dessus les galets et cailloux du fond bien secs (réalisés en un premier temps), pour favoriser leur mélange sur le papier et obtenir les effets de transparence.

La Source bleue, motif terminé.

La Source bleue, motif terminé.

Si vous voulez en savoir plus sur la source bleue, sachez qu’elle a été explorée et que son siphon est devenu un « classique » de la plongée souterraine.

Elle conserve cependant encore une grande part de ses mystères et réservera probablement de nouvelles surprises aux futurs explorateurs.

Quant au plus célèbre peintre de la région (Courbet), il a peint cette source dans un tableau où je ne vois guère de bleu !

Mon interprétation personnelle du panneau placé à l'entrée du sentier de la Source bleue

Mon interprétation personnelle du panneau placé à l'entrée du sentier de la Source bleue

Enfin, pour terminer ce deuxième billet consacré au bleu, je voudrais partager avec vous ce très beau passage du livre de Thierry Lenain, "Loin des yeux près du cœur", 1997, Ed Nathan "Les couleurs pour un aveugle" :

"…ça la troublait que je ne connaisse pas les couleurs. Je lui avais pourtant affirmé que ce n'était pas grave, que ça m'empêchait ni de vivre, ni d'aimer... Elle tenait pourtant à me les apprendre.

Alors il y eut le jaune comme le soleil qui chauffe sur la peau, le vert comme le parfum de l'herbe mouillée le matin, le bleu comme l'océan quand tu es devant. 

"Tu t'es déjà tenu devant l'océan, pour écouter les vagues et sentir le vent sur ton visage ? M’avait-elle demandé. Eh bien le bleu, c'est comme ça."

Et elle le répétait inlassablement: ça, c'est jaune comme le soleil qui chauffe la peau, ça vert comme le parfum de l'herbe mouillée le matin, et ça bleu comme l'océan quand tu es devant.

C'étaient nos couleurs. Les couleurs de notre amour. "

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Le voyage du bleu (premier billet).


Dans la série des nouveaux articles de ce blog destinés à élargir nos possibilités d’aquarellistes de voyage avec un matériel très léger, et en conditions d’exécution rapide sur le terrain, voici le début d’une première étude consacrée aux couleurs, en commençant par les bleus.

Le voyage du bleu (premier billet).

«Contre-jour sur le château de la Calahorra», lavis bleu, pochade directe (sans dessin préalable) réalisée en 15 mn lors d’un voyage en Andalousie.à partir de bleu indigo, outremer et indanthrène. J’étais saisi par la beauté froide, fugace, immatérielle, intemporelle, de ces effets de lumière plongeant dans une ombre commune l’évocation d’une existence « a-distanciée » de la vie des hommes, l’ancien château mauresque et la ville catholique plus récente née de la Reconquête, qui paraissaient liés à jamais par un destin commun indifférent aux affres de l’histoire…

« Le Bleu est le chemin de l'infini, où la réalité devient rêve. Entrer dans cette couleur revient, telle Alice, à passer de l'autre coté du miroir, c'est à dire au Pays des Merveilles. Le  Bleu foncé symbolise le rêve, on passe alors du jour à la nuit, et de la conscience à l'inconscient. Le Bleu est le domaine de l'irréel, et il aplanit les contradictions et les alternances (par exemple jour/nuit) qui rythment notre vie. Mais cette couleur n'appartient pas à notre monde, elle évoque une idée d'éternité tranquille et méprisante, donc inhumaine. » (La symbolique du bleu, Pagan Guild)

Mais revenons-en aux bleus à notre disposition, pour y choisir ceux de notre palette : les qualités que nous demandons à nos couleurs étant d’être nécessairement aussi efficaces (et si possible plus réactives) que celles des couleurs que nous utilisons à partir de tubes à l’atelier (ou sur le motif dans le cadre d’un travail plus « posé » et « confortable »). Le choix de ces bleus se fera non seulement en fonction du type de voyage prévu et d’aquarelles envisagées, mais aussi en fonction de la nature spécifique des pigments utilisés, des résultats obtenus lors de leurs mélanges, de leur réaction au séchage, des possibilités éventuelles de reprises, etc.

Voici le nuancier que j’ai réalisé pour vous des bleus les plus courants que nous pouvons utiliser en carnet de voyage. C’est un nuancier dans lequel vous pourrez choisir ceux qui vous plaisent le plus en les adaptant à votre palette.

Nuancier qu’il vous sera également indispensable de réaliser à réception de vos propres couleurs lorsque vous les placerez dans votre palette afin de mémoriser leur emplacement et la nature exacte de leur teinte (chaque palette devrait d’ailleurs avoir le nuancier de l’ensemble des couleurs qui la compose).

Je vous conseille personnellement d’avoir au moins trois ou quatre bleus : un céruléum,  un outremer (ou cobalt) et un phtalo (ou bleu Winsor nuance vert) + option très utile : un turquoise (ou manganèse), en privilégiant les bleus transparents et intenses.

Mon nuancier est classé non par fabriquant mais des bleus les plus opaques aux plus transparents, et des bleus qui précipitent le plus (granuleux) aux plus teintants (attention plus une couleur est teintante plus elle est en principe transparente – et donc lumineuse -, mais difficile à corriger après une erreur sur le papier).

Je n’ai pas tenu compte dans mon classement des notions mêmes de luminosité, tonalité, saturation : elles sautent aux yeux en observant tout simplement ce nuancier !

Le voyage du bleu (premier billet).
Le voyage du bleu (premier billet).
Le voyage du bleu (premier billet).Toutes ces couleurs sont distribuées par www.aquarelleetpinceaux.com  (vous pouvez les commander de la part d’Alain MARC, cela contribuera à en élargir encore le choix, puisque les tests que je réalise pour "aquarelle et pinceaux" nous permettent de cibler les meilleurs produits et de vous faire profiter directement et indirectement du résultat de ces essais)..

Cette étude des bleus (bien que parcellaire et forcément subjective) se poursuivra à travers plusieurs articles pour en confronter ses nuances les plus courantes à différents bleus spécifiques (communs ou très rares), rencontrés dans la nature et dans certaines constructions humaines…

C’est dans cette gamme de bleus que vous choisirez ceux qui vous conviendront le mieux en n’oubliant pas que le secret des plus beaux mélanges passe par une connaissance approfondie des couleurs, de leur interaction, d’une expérience sans cesse renouvelée de leur maniement et étude d’effets.

De même, une aquarelle née de la seule intuition picturale basée sur l’émotion de l’instant (aussi spontanée soit-elle), ne peut rivaliser avec le résultat d’un travail comparable tout aussi spontané, mais fruit de nombreuses réflexions préalables et résultat d’exercices innombrables où cette connaissance s’acquiert dans l’exigence et la rigueur, pour mieux libérer un jour l’expression créative exempte de toute limite technique ou blocage mental…

Il ne s’agit pas pour moi de développer ici une analyse exhaustive de tous les bleus, mais à partir d’un choix de bleus mis à disposition par mon fournisseur de couleurs, de découvrir lesquels seront les mieux appropriés à la représentation ou à l’interprétation de telle ou telle atmosphère où le bleu joue un rôle majeur.

Exprimer l’âme d’une chose, celle d’un lieu où cette couleur est omniprésente, passe avant même de peindre par la réponse aux questions suivantes :  

  • quel bleu pour quel usage, et quel résultat dans le cadre de tel ou tel mélange lors d’un travail sur le motif spontané, simple et sans artifice?
  • Comment traduire le plus rapidement possible la perception de cette couleur et l’émotion qu’elle nous procure selon les choses et les lieux qui y sont assimilés ?

Les réponses à ces questions, outre la connaissance de nos couleurs et de leurs caractéristiques ne sera possible qu’en tenant compte des étapes à respecter tant dans l’analyse du motif que dans le processus de réalisation, pour mieux se libérer ensuite des contraintes d’élaboration et approcher au plus près du magnétisme de cette couleur.

Dès le prochain billet, pour découvrir le premier des lieux rares où nous allons essayer de capter ce mystère des bleus, je vous inviterai à me rejoindre dans un endroit magique et envoûtant nommé la Source bleue.

Vous serez comme moi fasciné (e) par ses eaux limpides jaillissant des flancs de la montagne sur les rives du très beau lac de Saint-Point en Jura Oriental.

Elles font de cette fontaine naturelle aux merveilleuses couleurs (allant d’un bleu de cobalt profond à un turquoise clair se fondant en subtiles nuances vertes), la plus vivante et insaisissable palette des sources féériques…

Le voyage du bleu (premier billet).Voici la Source bleue aux incroyables couleurs telle que nous la peindrons très bientôt à travers la recherche de ses bleus les plus subtils, détenteurs de l’esprit même qui se dégage de ce lieu…

Il faut dire que chaque ondoiement, chaque bruissement de l’eau s’écoulant de sa vasque nous redit la belle légende qui lui est attachée : au 12ème siècle, le sire Amaury de Joux que l’on croyait mort en croisade, revint au château après cinq ans d'absence.

Son épouse Berthe qui  le croyait disparu au combat, avait recueilli le chevalier Aimé de Montfaucon  son ami d’enfance qu’elle soignait depuis qu’il était rentré blessé de Terre Sainte un an plus tôt, ce dernier pensant lui aussi qu’Amory de Joux ne reviendrait plus…

La colère du sire fut terrible : il mit  à mort Aimé, et enferma l’infidèle dans un cachot minuscule depuis lequel elle pouvait voir le gibet où avait été pendu son amant.

Inconsolable, Berthe aurait tant pleuré que les larmes coulant de ses beaux yeux bleus finirent par rejoindre les eaux de la source qu’elles auraient colorées des mille nuances de cette céleste couleur. 

C’est non loin d’ici, à l’abbaye de Montbenoît, que Berthe se retira à la mort d’Amauri. Elle y mourut à l'âge de 60 ans.

Le voyage du bleu (premier billet).

Le château de Joux, chef-d’œuvre de l’art militaire dans son romantique paysage, mais si terrible par ses geôles qui ont vu tant de larmes couler…

Le voyage du bleu (premier billet).

J’avais réalisé de la Source bleue il y a quelques années une petite aquarelle pour laquelle je n’avais pratiquement pas utilisé de bleu : de l’endroit où j’étais et à l’heure où je l’avais réalisée la lumière du jour n’était pas assez forte pour en dégager les mystérieuses couleurs. Nous verrons donc dans le prochain article, qu’il est possible d’en donner une toute autre vision…

Le voyage du bleu (premier billet).

Un mélange sommaire entre deux bleus très « ordinaires » (de cobalt et outremer) avec de l’auréoline Winsor et Newton sous la forme d’une simple tache donne déjà une première idée des possibilités qui nous sont offertes avec les bleus (mais nous verrons bientôt qu’il est possible de réaliser des nuances bien plus raffinées que celles-là)…

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Pour faire suite à l’article précédent et aller un peu plus loin dans l’usage de ces outils du fabriquant Winsor et Newton, je vous emmène aujourd’hui par la voie des airs dans un charmant petit village, où nous réaliserons très rapidement avec ces fameux outils, deux nouvelles aquarelles de voyage…

Pour bien profiter de cette vidéo visionnez-la en grand écran (petit rectangle en bas à droite). Si la vidéo saccade ou se charge mal démarrez-la puis arrêtez sa lecture pour la laisser se charger dans la barre de lecture avant de la lancer définitivement. Si malgré tout cela ne marche pas, allez directement la voir dans Youtube.

C’est la fontaine-lavoir qui en sera le sujet, sous forme d’aquarelle rehaussée puis de croquis aquarellé sur papier mouillé cette fois (deux versions différentes du même sujet avec peinture aux doigts pour le deuxième motif), en explorant davantage les possibilités parmi les plus intéressantes de ces bâtonnets d’aquarelle solide et marqueurs aquarelle Winsor et Newton.

Nous avons vu la semaine dernière dans les Gorges du Tarn sur papier sec (à grain léger  « Paper Touch » Clairefontaine au format A4), combien il était facile avec ces mêmes outils de réaliser le croquis aquarellé d’un vaste et complexe paysage en un temps record.

BÂTONNETS AQUARELLE SOLIDE WINSOR et NEWTON

12273045673?profile=originalJe vous rappelle d’abord les essais des bâtonnets aquarelle W-N passées à sec sur le papier avec trois couleurs test (rouge Winsor foncé, nuance jaune de cadmium et bleu Winsor nuance rouge) puis mouillées ensuite (au pinceau à réservoir d’eau Pentel).

Résultat de ce test des bâtonnets aquarelle utilisés en outils graphiques (pour réaliser des traits "diluables") :

Bâtonnets aquarelle Winsor et Newton passés sur papier sec puis humidifiés ultérieurement.

Bâtonnets aquarelle Winsor et Newton passés sur papier sec puis humidifiés ultérieurement.

Nous avions apprécié dans le précédent article de pouvoir dessiner directement et avec une grande liberté en ayant la possibilité de reprendre ultérieurement ce dessin à l’eau pure ou directement à l’aquarelle pour terminer notre sujet en tonalités pastel ou plus vives…

Bâtonnets aquarelle Winsor et Newton passés sur papier mouillé à l’eau claire.Bâtonnets aquarelle Winsor et Newton passés sur papier mouillé à l’eau claire.

         Résultat du test sur Montval 300 g mouillé (grain fin) de ces trois couleurs (rouge Winsor foncé, nuance jaune de cadmium et bleu Winsor nuance rouge) en bâtonnets aquarelle W-N :

  1. - sur papier mouillé (couleur en fond sur l’image ci-dessus, qui a largement fusée),
  2. – sur travail précédent papier semi-humide (par graphisme réalisé par-dessus puis dilué en partie par atténuation au doigt : à remarquer la quasi absence de cerne au séchage)

Le test sur papier Montval (300 gr grain fin) très mouillé de ces bâtonnets permet de voir la différence de comportement entre les bâtonnets et les marqueurs : les bâtonnets vont se fondre et fuser dans l’eau avec un léger temps de latence, ils pourront directement être étalés aux doigts pour obtenir des effets et mélanges en demi-teinte (attention, bien maîtriser le degré d’humidification du papier pour obtenir les effets souhaités).

LES MARQUEURS AQUARELLE WINSOR et NEWTON

Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (2 ème partie)

NUANCIER DES MARQEURS AQUARELLE W-N

Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (2 ème partie)
Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (2 ème partie)
Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (2 ème partie)

Il est plus difficile d’obtenir des effets fusants avec les marqueurs sur un papier complétement mouillé, sauf s’ils sont neufs et encore pour un temps très court (si non la couleur ne sort pas car c’est l’eau du papier qui, en imbibant la pointe, empêche la couleur de sortir).

Marqueurs aquarelle Winsor et Newton passés sur papier mouillé à l’eau claire.Marqueurs aquarelle Winsor et Newton passés sur papier mouillé à l’eau claire.

Résultat du test sur Montval 300 g mouillé (grain fin) de ces trois couleurs (Nuance rouge de cadmium, Nuance jaune de cadmium et bleu moyen) en marqueurs aquarelle W-N : sur papier très mouillé la coloration est très faible car les pointes des marqueurs s’imbibent rapidement de l’eau du papier qui bloque l’arrivée de la couleur contenue dans le marqueur.

La fontaine-lavoir de St-Grégoire (1er exercice de la vidéo) en aquarelle rehaussée aux marqueurs aquarelle Winsor et Newton passés sur papier mouillé retravaillé au pinceau à réservoir à l’eau claire et à l’aquarelle (sur papier spécial pour marqueurs aquarelle Winsor et Newton), finitions au feutre indélébile noir fin après séchage.La fontaine-lavoir de St-Grégoire (1er exercice de la vidéo) en aquarelle rehaussée aux marqueurs aquarelle Winsor et Newton passés sur papier mouillé retravaillé au pinceau à réservoir à l’eau claire et à l’aquarelle (sur papier spécial pour marqueurs aquarelle Winsor et Newton), finitions au feutre indélébile noir fin après séchage.

Résultats plus intéressants sur papier humide à semi – humide (voir deuxième exercice de la vidéo ci-dessus) où la couleur du marqueur se diffuse en partie et peut immédiatement être retravaillée (comme avec les bâtonnets mais en plus fluide) :

La fontaine-lavoir de St-Grégoire (2ème exercice de la vidéo) en croquis aquarellé aux marqueurs aquarelle Winsor et Newton passés sur croquis préalable semi-humide (croquis préalable réalisé sur papier sec au feutre fin indélébile noir) puis retravaillé au doigt à l’eau claire et au pinceau à réservoir à l’aquarelle (sur papier spécial pour marqueurs aquarelle Winsor et Newton toujours).La fontaine-lavoir de St-Grégoire (2ème exercice de la vidéo) en croquis aquarellé aux marqueurs aquarelle Winsor et Newton passés sur croquis préalable semi-humide (croquis préalable réalisé sur papier sec au feutre fin indélébile noir) puis retravaillé au doigt à l’eau claire et au pinceau à réservoir à l’aquarelle (sur papier spécial pour marqueurs aquarelle Winsor et Newton toujours).

Il est à noter pour les randonnées en montagne (avec fort dénivelé dans la journée) d’intéressantes possibilités à l’analyse de mon expérience ici : dans le cas du premier exercice de la vidéo de cet article, mes marqueurs ayant subi la décompression – compression liées à ma prise d’altitude puis retour à la pression normale lors de mon atterrissage (une prise d'altitude de moins de 1500 m suffit pour créer cette différence de pression, mais elle est beaucoup plus importante à partie de 2500 m) se sont mis à fuser largement au contact de l’eau, créant les jolis effets jaunes, rouges et oranges des fleurs. 

Mais il vaut mieux si on veut travailler en humide avec les marqueurs en restant à la même altitude, attendre que le papier soit humide (sans plus) pour avoir un effet légèrement fusant et surtout ne décolorant pas la pointe des marqueurs.

Par contre, humidifier au pinceau ou au doigt les traits des marqueurs passés sur papier sec (de bonne qualité et plutôt satiné) immédiatement après le dessin tant que ces traits sont encore humides, permet d’obtenir des effets très intéressants (Winsor et Newton a d’ailleurs développé 3 blocs papier à spirale spécialement destinés à cet usage concernant ces marqueurs).

Les marqueurs aquarelle en conclusion :

- Outil pour dessiner et peindre à l’eau un peu plus délicat à manier que les bâtonnets, mais pour un usage complémentaire, permet plus de « nervosité » dans ses motifs (le choix entre 2 pointes de forme et taille différente permet une grande latitude de traits),
- Intéressants effets en utilisation à sec puis humidification immédiate (ou peinture à l’aquarelle) sans laisser sécher le marqueur,

- Possibilité de pages créatives en carnet de voyage en utilisant comme support le papier spécial pour marqueurs aquarelle Winsor et Newton,
- Fortement pigmenté et résistant à la lumière,
- Parfait pour une utilisation en atelier, à l'extérieur, ou même en voyage, (mais il vaut mieux privilégier des formats assez grands si on veut bien exploiter le produit et en tirer les plus intéressantes possibilités),
- Toutes les couleurs peuvent être mélangées avec des aquarelles traditionnelles,
- Compatible avec d'autres couleurs, ainsi qu'avec l'ensemble des médiums pour aquarelle Winsor & Newton,
- Marqueurs disponibles en 36 couleurs

Concernant votre matériel et fournitures d'aquarelle, je vous recommande comme principal fournisseur (pensez à commander de ma part) le spécialiste de l'aquarelle (où vous trouverez mon excellente petite boite de voyage "Field Box" Winsor et Newton)  : http://www.aquarelleetpinceaux.com/  

Comme cet article fait partie des nouveaux billets didactiques d’Aquarelle-en-voyage.com, plus orientés "découverte, technique et créativité", je vous demande un peu d'indulgence concernant la fréquence de leur parution : ils demandent énormément de travail ce qui ne me permet pas d'en publier très régulièrement (plus encore la vidéo qui les accompagne), mais si cette série vous plait (voir les précédents) n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires ci-dessous (que je validerai avant publication), vos avis et opinions étant très importants si vous voulez que j'en améliore encore le contenu et l’esprit.

- Dites-moi aussi qu'est-ce que vous aimeriez voir dans ce blog, quelles idées auxquelles je n'aurais pas pensées que vous aimeriez y voir développées ?

Enfin, pour terminer (concernant la vidéo de ce billet), je tiens à remercier ici mon camarade Alain B. qui a tourné les prises de vues aériennes de mon arrivée au dessus du petit village où se trouve cette fontaine-lavoir en m’accompagnant en vol (merci aussi à toi Jean-Louis pour tes vues du décollage que je n'ai pas exploitées cette fois-ci) !

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     Déjà la rentrée depuis quelques jours, et c’est avec un grand nombre de nouveautés préparées tout au long de l’été pour vous, que j’ai le plaisir de vous retrouver !
      Effectivement, je n’avais pas disparu, et ce blog n’était pas abandonné : au contraire, si l’été fut pour moi chargé au point de n’avoir pas eu une minute pour vous donner plus de nouvelles, c’est pour vous que je travaillais (outre les semaines de stages très intenses que j’animais), que je voyageais, expérimentais, explorais, découvrais, inventais…

     Voici le début d’une série d’articles nouveaux qui j’espère, vont vous apporter de véritables moments d’évasion, de nouvelles sources d’inspiration, et des informations techniques précises au service de votre créativité.
     Souvent dans la continuité des précédents billets, parfois à la découverte des derniers produits proposés par les fabricants.
    Ce sera à travers le partage de petites (ou plus grandes) aventures « aquarellées », en partant du minimum de matériel et de la plus grande liberté d’exécution possible.
     Ils ont pour but de rendre passionnant et inédit votre désir d’utiliser l’aquarelle légère pour enrichir vos voyages, vos randonnées, ou tout simplement vos soirées d’hiver quand vous vous évaderez encore sans bouger de chez vous tout en parcourant ce journal en ligne.
     Aujourd’hui, c’est à la découverte des nouveaux bâtonnets d’aquarelle solide et des aquarelles en marqueur du fabriquant Winsor et Newton, que je vous invite : je vous emmène en randonnée VTT dans les Grands Causses pour effectuer le premier test de ces nouveaux outils.
     Ils m’ont permis de réaliser en un temps record ce croquis aquarellé d’un paysage immense, rapidement terminé à l’aquarelle avec les demi godets de ma petite boite de voyage.
     Concernant ce croquis aquarellé des Gorges du Tarn, il est au format A4 sur papier à grain léger (160 gr) « Paper Touch » Clairefontaine, pour un temps de réalisation  d’environ ½ h.

Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (1 ère partie)

     Outre l’essai des bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton, mon objectif était de réaliser le croquis aquarellé simplifié de ce paysage complexe, en privilégiant le graphisme sur la couleur. Il s’agit d’une vue des falaises du Causse Méjean et des Gorges du Tarn depuis la corniche orientale du Causse de Sauveterre, un endroit particulièrement grandiose et sauvage dont j’ai voulu accentuer l’aspect « graphique » par les rehauts au marqueur aquarelle bleu, ce qui donne au dessin plus de nervosité et en accentue la dynamique.
     Résultat : travail correspondant aux objectifs avec d’intéressants effets liés aux sticks, mais sans aspect « fusant » du feutre aquarelle, qui, immédiatement absorbé par le papier ne réagit pas à l’action ultérieure de l’eau (celui-ci présentant l’apparence avec ce type de papier d’un feutre indélébile « traditionnel »).
     Ce dernier outil se comporte très différemment avec d’autres types de papier (en particulier les papiers satinés peu absorbants) ce qui en fait également un outil très polyvalent et créatif.
     Quant à ces nouveaux outils Winsor et Newton, leur légèreté, leur fonctionnalité, leurs possibilités créatives sont si bien adaptées à l’exercice que je m’étais fixé, que j’ai décidé de les incorporer à mon matériel habituel de voyage, et de les emporter dans mon sac de parapente pour les essayer de façon plus élaborée lors de la prochaine sortie picturale que je vous ferai partager.
     Je les ai dans le cas présent utilisés sur du papier pour feutre et peinture à l’eau tout à fait ordinaire, mais Winsor et Newton a développé 3 nouveaux blocs papier à spirale spécialement destinés à l’usage des feutres (qui doivent à mon avis bien mieux réagir sur ce papier-là, que sur celui que j’avais utilisé pour mon essai).
     Voici donc leurs principales caractéristiques, en commençant aujourd’hui par les bâtonnets d’aquarelle solide (nous verrons les marqueurs aquarelle dans le prochain article) :   
        1) - Les bâtonnets d’aquarelle solide : Hydrosolubles, ce sont des bâtonnets de section carrée de 6 cm de long à l’aspect velouté, très agréables à manipuler. Ils se déclinent en 48 couleurs lumineuses formulées avec des pigments extra-fins, on y retrouve toutes celles que je conseille dans mes stages et mes cours. Les bâtonnets d’aquarelle solide offrent de nombreuses possibilités créatives et techniques.
     Voici leur aspect posés à sec sur le papier (crayonnage tranche angle et surface latérale du stick, avec 3 couleurs proches des primaires (Rouge Winsor foncé, Nuance jaune de cadmium et Bleu Winsor nuance rouge), et recouverts deux à deux à sec également :

 

Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (1 ère partie)

Et après humidification à l’eau claire (avec pinceau à réservoir d’eau Pentel) :

Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (1 ère partie)

     Leur premier intérêt étant de pouvoir dessiner directement avec la couleur sur le papier sec ou humide (on peut même obtenir des traits fins avec les angles de la section carrée). La gestuelle qui s’ensuit procure un sentiment de liberté tout à fait particulier, aussi agréable en extérieur qu’en atelier.
     L’un des avantages qu’ils peuvent présenter dans le cadre d’une utilisation en voyage lorsqu’un séchage « normal » du papier est impossible (température élevée ou temps d’exécution trop court pour terminer son aquarelle), - ceci à condition d’avoir une entière maîtrise et connaissance du produit -, est de pouvoir terminer ultérieurement son dessin sans se soucier sur le motif des problèmes d’eau : celui-ci pourra être humidifié longtemps après sans la moindre dégradation de son travail entre-temps !


     Voici un test sur papier aquarelle à grain fin (format 12 x 20 cm avec ces mêmes trois couleurs d‘essai) dans lequel je me suis servi des bâtonnets aquarelle pour réaliser les sous-couches du motif, créer des effets de matière en utilisant le grain du papier, et que j’ai terminé en rehauts à la plume et à l’aquarelle.
     Il s’agit de la nuit tombante sur Nampan, un village sur pilotis en bordure du lac Inle en Birmanie. Je me suis servi d’une photo prise lors de notre stage carnet de voyage là-bas d’il y a 3 ans. Au moment où j’ai pris la photo il était tard, et nous n’avions pas eu le temps de peindre sur place cette image inoubliable d’un village paisible que la pénombre commençait d’envelopper sur fond de montagnes bleutées, entre la lumière encore bien présente dans le ciel et celle de l’eau qui le reflétait.
     Seule, la grande pagode d’or,  paraissait irradier les derniers rayons du soleil déjà couché.
     De la fumée s’échappant d’invisibles maisons se mélangeait à la brume du soir, et ce moment magique n’était troublé que par le passage de quelques pirogues attardées : je m’étais juré réaliser un jour l’aquarelle de cet instant…

1) - Passage à sec des bâtonnets d’aquarelle solide.

1) - Passage à sec des bâtonnets d’aquarelle solide.

2) - Après humidification à l’eau claire avec les pinceau à réservoir d’eau (attention l’extrême concentration des pigments et leur vivacité à ce stade peut donner un aspect « criard » au motif, ce qui m’a amené à le délaver à grande eau pour passer à l’étape suivante).

2) - Après humidification à l’eau claire avec les pinceau à réservoir d’eau (attention l’extrême concentration des pigments et leur vivacité à ce stade peut donner un aspect « criard » au motif, ce qui m’a amené à le délaver à grande eau pour passer à l’étape suivante).

3) Après finitions par rehauts à la plume et à l’aquarelle en demi - godets.

3) Après finitions par rehauts à la plume et à l’aquarelle en demi - godets.

          En conclusion :


      - Outil polyvalent pour dessiner et peindre à l’eau, permet de gagner un temps fou pour ébaucher ses motifs lorsqu’on en maîtrise bien le maniement (c‘est non négligeable en carnet de voyage),
      - Spécialement formulé pour être utilisé sec et ensuite mouillé, à tout moment, pour un maximum de commodité,
      - Léger et fonctionnel pour un usage créatif en carnet de voyage,
      - Fortement pigmenté et résistant à la lumière,
     - Parfait pour une utilisation en atelier, à l'extérieur, ou même en voyage, (mais il vaut mieux privilégier des formats assez grands si on veut bien exploiter le produit et en tirer les plus intéressantes possibilités),
     - Formulé à partir des mêmes pigments de qualité supérieure que les tubes et les godets d'aquarelle professionnelle (donc intéressant pour certaines retouches),
     - Toutes les couleurs peuvent être mélangées avec des aquarelles traditionnelles,
     - Compatible avec d'autres couleurs utilisables à sec, ainsi qu'avec l'ensemble des médiums pour aquarelle Winsor & Newton,
    - Bâtonnets disponibles en 48 couleurs

NUANCIER

Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (1 ère partie)
Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (1 ère partie)
Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (1 ère partie)
Les nouveaux bâtonnets et marqueurs aquarelle Winsor et Newton (1 ère partie)

       Si cet article vous a plu, je vous emmènerai jusqu’à un adorable village à travers une balade aérienne plutôt originale lors du prochain article, nous essaierons alors ces bâtonnets et marqueurs aquarelle dans de nouvelles conditions…

        Enfin, pour terminer, je vous recommande comme principal fournisseur (pensez à commander de ma part) le spécialiste de l'aquarelle (où vous trouverez mon excellente petite boite de voyage "Field Box" Winsor et Newton  : http://www.aquarelleetpinceaux.com/

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L'ASSOCIATION DES BOUTS DE LIGNES

La première couverture devient collector

Elle ne sera plus imprimée.

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ADIEU celle-ci :

Première de couverture L'Association des Bouts de Lignes
Première de couverture L'Association des Bouts de Lignes

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Réception aujourd'hui :

 

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BIENVENUE à celle-là :

L'Association 1ère

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La quatrième de couverture ne change pas :

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4ème de Couverture L'Association des Bouts de Lignes
4ème de Couverture L'Association des Bouts de Lignes

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http://www.dedicaces.ca

http://www.scribomasquedor.com/

http://librebonimenteur.wordpress.com/

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Jean-Louis RIGUET

Membre de la Société des Gens de Lettres et du Bottin International des Professionnels du Livre

Sociétaire de la Maison des Ecrivains et de la Littérature

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L'Association des Bouts de Lignes

L'Association des Bouts de Lignes

 

Titre du livre : L’ASSOCIATION DES BOUTS DE LIGNES

Auteur : Jean-Louis RIGUET

Date de première publication : 2013

Éditeur : Éditions du Masque d’Or – collection Adrénaline

Nombre de Pages : 218

Numéro ISBN : 978-2-36525-032-0

Distinction : Prix Scriborom 2013

Nommé pour le prix OEUVRE ORIGINALE au Salon du Livre de MAZAMET 2014

Libre disponible chez l’éditeur : Éditions du Masque d’Or, 18 rue des 43 Tirailleurs à 58500 CLAMECY

Tél /Fax : 03 86 27 96 42   -   masquedor@club-internet.fr   -   www.scribomasquedor.com

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Première de couverture L'Association des Bouts de Lignes
Première de couverture L'Association des Bouts de Lignes

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L’auteur :

De nationalité française, Jean-Louis Riguet est né en 1947, dans la Vienne. Veuf, il a deux enfants. Il est membre de la Société des Gens de Lettres, du Bottin International des Professionnels du Livre et de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature.

Il a exercé la fonction de Notaire à Orléans et se trouve actuellement en disponibilité en attente de sa retraite.

Autodidacte, l’auteur a commencé à travailler à l’âge de 15 ans ½, juste avec son Bepc. Il n’a pas le bac mais a suivi le cursus notarial, par correspondance, pendant son activité, et a obtenu l’examen aux fonctions de notaire à 27 ans. Il a fait sa carrière dans le Notariat, à Mirebeau-en-Poitou, à Châteaudun, à Paris avant de s’installer à Orléans en 1989. Pendant un interstice de cinq ans, auparavant, il a été Conseil Juridique à Paris, dans un cabinet qu’il a créé avant d’être nommé notaire cinq ans plus tard. Quelques années après son installation et pendant quatre ans, il a enseigné au Centre de Formation Professionnelle des Notaires à Paris pour la préparation du Diplôme Supérieur de Notaire. Il a exercé des fonctions pour la profession de notaire : Membre de la Chambre des Notaires du Loiret, Président de la Chambre des Notaires du Loiret siégeant en Comité Mixte, Vice-Président du Conseil Régional des Notaires de la Cour d’Appel d’Orléans. Il a été Président de plusieurs Commissions.

Il écrit depuis plusieurs années mais n'est publié que depuis 2012.

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Bibliographie :

La Vie en Archives d’un Petit Gars, roman à base autobiographique, aux Editions Dédicaces, 2012. Non publié sur papier à sa demande pour raisons personnelles. Il le sera sans doute fin 2014. Ce roman a été publié dans les 1000 premières liseuses et tablettes numériques des Editions Dédicaces au printemps 2012. Ce livre participe aussi à une œuvre humanitaire International Solidarity Initiative à Bethléem et en version numérique pour l’Association Américaine Worldreader pour l’alphabétisation en Afrique.

Augustin ma bataille de Loigny, roman historique, aux Editions Dédicaces, 2012, narrant une romance dans un épisode sanglant de la Guerre de 1870 passé à Loigny la Bataille.

Le Tambour héroïque, le Passant, Le Grand Canyon, les Plumes et L’Ondine et la Sylphide, Cinq nouvelles, publiées sur le site de nouvelles-masquedor de la maison d'édition Scribo Masque d'Or, 2013. Site fermé depuis.

L’Association des bouts de lignes, roman d’investigation fantaisiste, une enquête humoristique, un voyage dans l’Orléanais, éditions Masque d'Or, collection Adrénaline. Octobre 2013. Il a reçu le prix Scriborom 2013 pour ce livre. Il a été nommé pour le prix OEUVRE ORIGINALE au Salon du Livre de MAZAMET 2014.

Délire Très Mince, un essai, aux éditions du Masque d’Or, collection Parole d’Homme. Avril 2014. Ouvrage divisé en deux parties. La première partie est un dialogue entre trois voix, La Genèse sur la création du monde, L'Evolutionchronohumaine sur les différentes étapes de la vie d'un homme et la vie d'un petit homme. La deuxième partie est un abécédaire avec pour entrées les seuls lettres du mot notaire qui livre des impressions ou des ressentis de l'auteur sur maintes choses pas seulement notariales.

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Le genre :

Le livre est un roman. Il s’agit d’un roman d’investigation fantaisiste, une enquête humoristique, un voyage dans l’Orléanais, une balade dans les spécialités orléanaises.

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Le cadre :

L’action se déroule à Orléans pour l’exécution d’un testament laissé par un original. Les conditions pour hériter sont multiples et complexes. La question est de savoir qui héritera. On avance pas à pas dans l’enquête faite par l’exécuteur testamentaire et l’on saute de bonds en bonds, de surprises en surprises.

Quoi de plus normal que de mourir ? Certes, un premier janvier !

Quoi de plus normal que de faire un testament ? Certes, par un original !

Quoi de plus normal que de vouloir l’exécuter ? Certes, c’est nécessaire !

Le défunt a institué pour légataires universels les membres du conseil d’administration de l’association, en truffant le testament de conditions à remplir par chacun, avec une date limite pour retenir ceux qui hériteront, à défaut, la Confrérie des Joueurs de Trut (jeu de cartes poitevin).

Un avocat, désigné exécuteur testamentaire, mène l’enquête et, de rebondissements en rebondissements, visite différentes spécialités orléanaises. Il accomplit une enquête étonnante, avec des péripéties inattendues, où le stress et l’humour sont parties prenantes.

Qui héritera ?

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Les personnages principaux :

L’exécuteur testamentaire est Maître Antonio Bavardo, un avocat ayant une trentaine d’années d’activités. Il enquête pas à pas, aidé en cela par une assistante, Amandine, qui canalise la recherche et la constitution du dossier et par un enquêteur hors pair, Damien Lafouine, un cavaleur de première, qui farfouille dans la vie des gens et sous les jupes des filles.

Le notaire, Maître Lucien-Jean Scribouvacte, établi depuis plus de vingt ans, est détenteur du testament de l’original défunt Alain-Georges Delmas et chargé du règlement de sa succession.

Les membres du conseil d’administration de l’Association des Bouts de Lignes sont désignés légataires universels à part égales à condition de remplir un certain nombre de conditions à une certaine date.

Un jeu de carte le Trut, originaire du Poitou, des Deux-Sèvres exactement.

Les différentes spécialités de l’Orléanais : l’instrumentation géophysique, le vinaigre et la moutarde, les cloches, la confiserie et les gâteaux, la cosmétique, l’automobile, la logistique, le vin et les fruits, le cotignac et les macarons, la bière, l’andouillette, les truffes et le safran, la poire d’Olivet et le fromage l’Olivet, la pharmacie.

Le livre relate l’enquête menée par Maître Bavardo auprès des différents membres du Conseil d’Administration de l’Association des Bouts de Lignes (les bouts de lignes des transports en commun d’Orléans) tous ayant un métier en rapport avec les spécialités de l’Orléanais.

Une enquête pleine d’humour et de rebondissements.

Qui héritera ?

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La Préface :

Une enquête humoristique ! Pas moins ! Voilà qui nous change des polars aux intrigues sombres et parfois terrifiantes où le héros doit trouver un bouton à presser avant la fin du monde, par exemple… Ici, ce serait plutôt des conditions fort complexes à remplir pour recevoir un fabuleux héritage. Mais ici, point de meurtres ni de vols, point de dangers mortels à affronter, mais plutôt une arme à double tranchant dont l’auteur et ses personnages usent sans parcimonie : le rire.

Le rire dans des situations aux péripéties cocasses, bien éloignées de celles que l’on rencontre lors d’une succession aux ressorts multiples. Ils le sont néanmoins, c’est certain, mais le sérieux que tentent d’afficher les héritiers putatifs se retourne contre eux et malgré eux, notamment grâce aux points de départ de l’intrigue – nombreux, puisqu’il s’agit de fins de lignes de transports en commun.

Les réunir en association est déjà une idée plutôt farfelue. Y joindre un héritage potentiel assorti d’une compétition sans égale pouvait tenir de la gageure. Eh bien, justement, qu’à cela ne tienne : Jean-Louis Riguet s’y attelle avec bonheur, menant personnages et lecteurs de bouts de lignes en bouts de lignes avec un sens de la cavalcade qui se déchaîne de page en page, d’épisode en épisode.

Intégrer dans ce menu certains éléments constitutifs de la culture orléanaise, n’était-ce pas ajouter des éléments superflus ? Non, puisqu’ils donnent davantage de goût au brouet littéraire qui crée dans ce roman une nouvelle recette du suspense. Quel scénariste y aurait donc pensé ? On imagine sans peine un Jacques Tati alias Monsieur Hulot rebondir de bouts de lignes en bouts de lignes comme il savait si bien mener la sarabande dans la plupart de ses films. Mais les meilleurs s’en vont toujours trop tôt pour relever ce genre de défi, qui eût fait sans nul doute un malheur sur grand écran.

Nous devrons donc nous contenter des pages de Jean-Louis Riguet pour seul écran, tout en bénéficiant de son imagination truculente pour nous entraîner dans un mouvement perpétuel aux conséquences plus qu’inattendues.

Je ne parle par énigmes que pour vous convaincre de partager ce moment mystérieux avec le talent de l’auteur. Si j’ai aiguisé votre désir de tout connaître, tournez la page et entrez dans la folle sarabande qui, partant du bout des bouts, vous accompagnera de ligne en ligne sur la piste d’un héritage aux accents de cavalcade.

Thierry ROLLET

Agent littéraire

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© Jean-Louis Riguet Mai 2014

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres, Membre du Bottin International des Professionnels du Livre et de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature

Liens :

http://www.scribomasquedor.com/

http://librebonimenteur.wordpress.com/

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Plus de nouvelles pour un moment !

Trop de choses à la fois à vous raconter, l'intensité du voyage, du stage, des découvertes et des enchantements liés ne le permettant pas : la cadence est si soutenue, que le temps manque pour essayer de vous donner plus de nouvelles pour l'instant.

Alors je réunis quelques photos de temps forts du voyage pris au hasard lors des derniers jours en les associant à quelques pages des carnets de voyages (certaines inachevées), prouvant la réussite et le plaisir des participants, pour vous faire patienter un peu sur la suite de nos aventures, car nous partons demain matin pour l'Amazonie, où une pirogue nous attend pour notre prochaine étape...

Vous n'aurez donc aucune nouvelle pendant une bonne semaine au moins, étant coupés d'Internet pour quelques jours.

Alors à bientôt, j'essaierai de faire quelques articles sur ce stage tout à fait exceptionnel à notre retour, en attendant, voici les photos promises, puisées dans les centaines de photos prises au cours de ces derniers jours...

Sous les sommets andins...

Sous les sommets andins...

Epicerie du petit village d'Andahuylillas par Daniela

Épicerie du petit village d'Andahuylillas par Daniela

Danses traditionnelles de la jeunesse de Cuzco.

Danses traditionnelles de la jeunesse de Cuzco.

Au marché de Pisac par Michèle.

Au marché de Pisac par Michèle.

Entre les étals de ce marché...

Entre les étals de ce marché...

Le marché andin de Mercé.

Le marché andin de Mercé.

Le train des Andes à plus de 4000 m.

Le train des Andes à plus de 4000 m.

La marchande de couleurs de Laurette.

La marchande de couleurs de Laurette.

Les pierres gigantesques d'un mur du site Inca de Sacsaywaman.

Les pierres gigantesques d'un mur du site Inca de Sacsaywaman.

L'Urubanba vu des fenêtres de notre wagon...

L'Urubanba vu des fenêtres de notre wagon...

Les incroyables mines de sel de Maras.

Les incroyables mines de sel de Maras.

Le site grandiose du Machu Pichu sous le soleil.

Le site grandiose du Machu Pichu sous le soleil.

12273022882?profile=originalCroquis de Catherine au Machu Pichu

Touristes découvrant le Machu Pichu par Alice.

Touristes découvrant le Machu Pichu par Alice.

Fête sacrée de Torre-Chayo au village de Yucay

Fête sacrée de Torre-Chayo au village de Yucay

Dernier regard aux sommets...

Dernier regard aux sommets avant le départ pour la forêt amazonienne

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Aquarelle magique au lac Titicaca.

Sur le lac navigable et sacré le plus haut du monde...

Sur le lac sacré navigable le plus haut du monde...

En suivant la trace des Incas et de leurs descendants…

Sur le lac navigable le plus haut du monde, vaste comme une mer intérieure, nous avons vogué et peint, d’abord accueillis par la famille Inti Killia, indiens Aymaras vivant sur les îles flottantes Uros, de roseaux, dans la plus pure tradition des Uros du lac, aujourd’hui disparus.

Moments d’une grande sérénité à l’écart de la horde touristique des autres îles les plus visitées, et en marge des poncifs véhiculés quelquefois à tort (et parfois à raison) sur leur réalité actuelle.

Il serait trop long ce soir, de raconter cette journée hors du temps…

Ce lac de légende, lac navigable le plus haut du monde, n’est pas seulement connu pour ses îles flottantes de roseaux, sa dimension sacrée considérée comme le berceau de la civilisation Inca, c’est aussi un creuset de légendes qui allait nous transporter sur une île plus lointaine à une heure de Puno, au contact des indiens Quechoa de l’île de Taquilé.

Nous avons appris beaucoup de choses à Taquilé…

Nous y avons rencontré quelques-uns des descendants les plus authentiques des derniers Incas qui s’étaient réfugiés ici après la conquête espagnole.

Mais c’est pour son art textile que Taquilé est connue du grand public : celui-ci fait partie de la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, reconnu par l'Unesco en 2008.

Dans cet artisanat traditionnel, parmi de nombreuses et passionnantes particularités, le tricot est réservé aux hommes, dès leur enfance, les femmes, quant à elles s’occupant du tissage.

Nous pourrions disserter des heures sur leurs coutumes, leurs tenues vestimentaires, leur mode de vie.

Nous avons aujourd’hui repris la route, pour d’autres découvertes...

Indienne Aymara près d'une embarcation traditionnelle, sur son île flottante.

Indienne Aymara près d'une embarcation traditionnelle, sur son île flottante.

En plein travail chez la famille Inti Killia qui nous a acceptés lors de notre séance d'aquarelle.

En plein travail chez la famille Inti Killia qui nous a acceptés lors de notre séance d'aquarelle.

Extrait du carnet de Laurette,

Extrait du carnet de Laurette,

...et de celui de Rose-Marie.

...et de celui de Rose-Marie.

Indiens Quechoas de l’île de Taquilé, tricotant sur fond de lac Titicaca et sommets enneigés des Andes boliviennes.

Indiens Quechoas de l’île de Taquilé, tricotant sur fond de lac Titicaca et sommets enneigés des Andes boliviennes.

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Carte postale pour vous, depuis le Pérou.

Après Lima (rassurez-vous, nous en étions déjà à plus de 600 km au moment du tremblement de terre dont on n'a pas dit un mot en Europe), nous voici bien au sud sur la Route des Incas, à plus de 1000 km cette fois...

Cette route suit la mythique Panaméricaine, qui longe du nord au sud le Pacifique depuis les confins de l'Alaska, jusqu'à la terre de feu.

Au Pérou, rares sont les voitures qui y circulent (sinon près des villes), mais nombreux sont les camions et les bus, puisque le réseau ferré est quasi inexistant sur les immenses distances à parcourir, au pied des Andes parfois toutes proches.

Nombreuses tombes et édifices religieux sur les bas-côtés dédiés aux accidentés de la route où les collisions et sorties de chaussée sont effroyables et extrêmement fréquentes, (nous en croisons beaucoup, notre chauffeur très expérimenté nous a déjà sauvé de deux, dont une évitée par miracle : celle de deux camions roulant de front, l'un doublant l'autre à fond de train, fonçant sur nous en descente dans des virages sans visibilité, comme si la vie ne pesait pas lourd ici, ...nous avons pu nous garer sur le bas-côté in-extrémis pour les laisser passer au bord d'un ravin vertigineux).

Distances désertiques, minérales, à travers des paysages sauvages, parfois lunaires, splendides, toujours grandioses, un autre monde que nous ne pouvons imaginer même dans nos plus vastes paysages alpins.

C'est par cet impressionnant et fabuleux itinéraire que commence notre voyage, la route légendaire (souvent sans parapet) des intrépides camionneurs d'Amérique du Sud aux véhicules colossaux, itinéraire d'où nous vous envoyons notre première carte postale du stage carnet de voyage sur la route des Incas.

Je voudrais dire que si ce type de stage n'était qu'un simple stage de formation ou d'application des carnets de voyages, ce serait déjà bien. Mais je souhaite que ce soit quelque chose de plus : une expérience de vie hors du commun, une aventure individuelle et de groupe, artistique, créative, humaine, fraternelle, authentique, loin des poncifs habituels, dans laquelle chacune, chacun, puisse réaliser un véritable rêve !

Nombreuses sont avec ces premiers temps forts les pages déjà très réussies, mais de cela nous en reparlerons bientôt, dès que j'aurai plus de temps pour en photographier d'autres extraits et vous mettre en ligne les billets correspondants, ce qui n'est pas toujours bien évident depuis les villages de la côte Pacifique d'Ica...

12273021267?profile=originalVoyez-vous les camions, tout petits en haut de la falaise plongeant vers le Pacifique ? ...Notre route ici.

12273021658?profile=originalAlice ne dessine pas le camion passant devant elle, mais des maisons colorées et les gens qui y vivent... Le "carnet de voyage" est une immersion à la fois active, créative, participative, au cœur du vivant !

12273021671?profile=originalCatherine et Rose-Marie ont quant à elles découvert le plus extraordinaire des touk-touks, son propriétaire étonné et admiratif observe l'évolution des dessins !

12273022097?profile=originalLe début du dessin de Catherine.

12273021499?profile=originalQuant à moi, je vous donne déjà une idée de la suite du voyage...

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C'est Modeste que je dessine, elle tisse un motif traditionnel de l'altiplano, en laine d'alpaga, et est originaire du village de Paucartambo...

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Aquarelle sous les pentes des volcans.

Décidément, cela « bouge » beaucoup ici !

Si ce n’est le séisme que nous avons laissé à Lima et sa région (voir le journal d’hier ci-dessous), nous avons eu le plaisir de faire connaissance avec un certain nombre de volcans assez impressionnants, dont deux en activité (le dernier est entré en éruption depuis 3 jours seulement), les gens d’ici paraissant habitués à leur présence comme s’il s’agissait de vieux copains capables de grosses colères.

Il n’empêche, malgré des trajets dantesques et un manque de temps récurent, nous arrivons à dessiner et à peindre dans l’esprit si particulier des carnets de voyage de « niveau 3 », qui fait que si on n’est pas assez autonome et extrêmement rapide, on n’arrive pas à saisir les étonnantes choses et gens rencontrés sur le chemin, et on se couche plutôt frustrés en plus d’être fatigués !

Heureusement, on arrive toujours à se rattraper, et si on ne peut pas, restent les photos pour terminer au retour, solution à adopter en dernier recours, tant que les souvenirs sont encore très vivace.

Il n’empêche, pour l’instant on essaie de s’adapter à la raréfaction de l’air dans l’altiplano, les natifs de la région paraissant plus à l’aise que nous pour ne pas s’essouffler au-dessus de 4000 m d’altitude, et même si ce n’est que de l’aquarelle, l’exercice de la chose dans les montagnes Incas n’est pas encore parfaitement assimilé…

12273016884?profile=originalC'est le journal du jour où nous avons quitté la capitale : panique à Lima et Callao, séisme important, etc.

12273016274?profile=originalAquarelle à Arequipa, sous les pentes du volcan Misti (on en voit les pentes à gauche à contre-jour)...

12273017660?profile=originalDouble page de Rose-Marie en cours de réalisation : paysage au loin vu du même endroit.

12273017879?profile=originalC'est le Ubinas (vu ici de l'Altiplano), qui est entré en éruption depuis quinze jours...

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Bonjour, Je ne vous demande pas d'y croire mais de lire tout simplement les écrits qui vont suivre avec bienveillance et discernement. Eventuellement, exprimer votre  opinion si tel est votre désir. Merci.

Toute enfant déjà, il m'est arrivé d'avoir ainsi d'étranges manifestations . En bref, j'en citerai deux parmi d'autres qui m'ont spécialement marquée.

J'étais en septième primaire après avoir sauté d'une classe. L'inspecteur était venu nous rendre visite.

Lorsqu'il est entré, je me trouvais face au tableau noir. Je venais d'y être envoyée pour résoudre un problème de fraction assez complexe.

Les mathématiques me passionnaient. J'adorais tout simplement.

Comme toujours lors de ces visites impromptues, l'institutrice s'est mise à rougir et je sentais bien qu'elle n'était pas vraiment à l'aise. Plutôt "dans ses petits souliers" . C'était une enseignante très exigeante, honnête, juste, le tout allié à une très forte autorité. Dans sa classe, personne n'osait lui tenir tête.

Il n'empêche, je sentais sa peur. A l'époque, c'était ainsi : tout fonctionnait dans la crainte de l'autorité.

Je suis entrée dans ce problème avec une facilité désarmante, tout en suivant les réactions de mon institutrice. Il me semblait qu'un lien invisible nous unissait : j'avais l'impression bizarre qu'elle me dictait la marche à suivre, tout en me laissant libre de mes recherches et interprétations de celles-ci. Nous nous parlions de regard à regard. Très détendues toutes les deux après les premières tensions.

Mon cerveau était léger et transparent : une bulle dans l'espace.

L'affaire a été menée avec dextérité et sans aucune faille ni hésitation jusqu'à la solution finale : un magnifique sans faute.

L'inspecteur, très satisfait, s'est tourné vers l'institutrice :"Bravo, Mademoiselle, c'est parfait. C'est la meilleure classe jamais visitée de toute ma carrière".

Et Mademoiselle de rougir, rougir rougir .... Il est vrai qu'elle rougissait facilement et, parfois de colère aussi.

Dans ces instants houleux, la classe apeurée, se tenait coite et nous n'avions nullement envie de nous montrer de vilaines petites pestes. Et puis, nous l'aimions. Pourquoi ? parce qu'elle était  tout bonnement "juste". Un belle réputation, pas vrai ?

Le second épisode, parmi quelques autres, se situe lors de la dernière visite de mon père lorsqu'il rentrait du Fort de Breendonk à l'époque de son rappel sous les drapeaux en 1940.

Je vivais chez mes Grands-Parents paternels car ma mère travaillait pour nouer les deux bouts .... de ficelle des paies d'ouvrières à  cette époque. La cohabitation ne comportait que des avantages et ma grand-mère était adorable et, surtout aimante.

C'était pendant les vacances de Pâques 1940, peu avant la déclaration de guerre. Comme d'habitude, je jouais passionnément avec les petites copines de notre rue.

Lors des précédentes visites de mon père, je l'embrassais gentiment et puis ....vite vite je continuais de jouer, un peu indifférente envers lui qui devait certainement en souffrir. Nous avions l'habitude des séparations puisque j'habitais chez mes grands-parents et  rejoignais mes parents une fois par semaine, le samedi,  lorsqu'ils n'étaient pas encore séparés par les bruits de bottes.

Et cette unique fois, je ne sais pourquoi j'ai abandonné mes jeux sous le regard ahuris des copines, pour le suivre.

La gare se trouvait assez loin et il fallait traverser le lieu dénommé "Le Pont Blanc" qui enjambait le chemin de fer. 

Je l'ai suivi jusqu'à l'entrée du pont, main  dans la main et je sentais la puissance d 'Amour qui nous unissait : comme une onde de bien-être, elle nous traversait.

En le quittant, je l'ai suivi du regard jusqu'à ce qu'il s'estompe sur la route au loin. Avec, dans le coeur, l'absolue certitude que je ne verrai plus.

Vous penserez sans doute :"Normal ... puisqu'il y avait des bruits de guerre".

Pas si normal que çà pourtant. A  l'entrée du pont, il y avait un talus et, de ce petit promontoire, l'on voyait la France dans le lointain horizon. Je me suis tournée vers elle, avec une impression fugitive : celle d'un salut qui nous viendrait de là.

Nous avons été séparés durant cinq longues années. Mon Père s'est retrouvé pratiquement le seul Belge au milieu d'un camp de prisonniers français qui l'ont beaucoup aidé, moralement et matériellement. Lors de son retour, et par une étrange coïncidence, nous nous sommes retrouvés sur ce même pont.

Je ne l'avais pas reconnu dans cet homme chauve,vieux et fatigué, engoncé dans un uniforme sale, déguenillé.

C'est le papa de l'une de mes amies avec qui nous comptions nous rendre au cinéma qui a crié : "Mais c'est ...( les nom et prénom de mon Père)".

C'était lui en effet. Hélas pour moi, il était devenu un étranger malgré quelques photos envoyées  et l'échange de lettres que je possède toujours.

Après .... la situation a été un rien embrouillée : grands-parents, famille en effervescence, retour au village où l'accueil a été des plus chaleureux avec banderoles de bienvenue et décoration de la maison.

A demain, la suite .... mais vous pouvez, déjà, vous exprimer. Merci par avance.

 Rolande Quivron dont les textes sont déposés et enregistrés.

 

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Très heureuses fêtes de nouvel an !


En cette fin d'année, au lendemain de Noël, je voulais, puisque la neige est de retour dans tous nos massifs montagneux, vous souhaiter de très belles fêtes dans une atmosphère de beauté simple, paisible et douce, inspirée par les paysages de l'Aubrac rouergat, par des images empruntées à mes photos et aquarelles extraites de L'Aven aux Merveilles, et à de petits exercices réalisés sur le motif pendant les stages "Aquarelle de neige et ambiances hivernales" qui ont lieu chaque année début mars en Jura Oriental, dans la jolie maison d'hôtes de Christiane Colin ...

L'occasion aussi, de vous dire que je n'oublie pas toutes et tous mes amis (es) des Arts et Lettres : je suis tout simplement débordé, mais j'espère bien que cela ira mieux en début d'année prochaine.

En attendant, je vous dis "à très bientôt", car j'ai encore une belle aventure picturale à vous faire partager d'ici le jour de l'an !

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LA LÉGENDE DU HOUX

A l’époque de Noël, les branches de houx avec ses baies rouges sont omniprésentes. Est-ce que vous savez comment cette plante est devenue un symbole de cette saison festive ? Eh bien, je vais vous le raconter.

Le houx était la plante sacrée de Saturne qui, dans la mytologie grecque était l’équivalent du titan Cronos, père de Zeus. C’était le houx que les Romains utilisaient pendant la Saturnalia, une des festivités païennes qui est à l'origine de la date du 25 décembre pour la célébration de Noël. Pendant ces festivités, les Romains s'offraient mutuellement des couronnes de houx et décoraient aussi les statues de Saturne avec des branches de cette plante.

Les premiers Chrétiens adoptèrent cette tradition afin de ne pas éveiller des soupçons et des persécutions, et le houx perdit ainsi son caractère païen pour devenir un symbole chrétien typique de la saison de Noël, au moins dans les pays occidentaux: les feuilles pointues de la plante représentent les épines de la couronne que Jésus portait lors de sa crucifixion, les feuilles vertes représentent la vie éternelle et les baies, le sang de Jésus.

Et, évidemment, il y a aussi une légende chrétienne associée à cette plante. Selon cette légende, lorsque la Sainte Famille était poursuivie par les soldats du roi Hérode, qui en voulait à l’Enfant Jésus, plusieurs plantes leur permirent d’en échapper. On raconte que l’une de ces plantes ce fut le houx, qui abrita la Sainte Famille quand les soldats étaient sur le point de les trouver.

À l’époque, le houx n’était pas encore un arbuste à feuillage persistant, mais la Vierge demanda protection et – ô miracle – les feuilles poussèrent à nouveau et le houx étendit ses branches pour les cacher. Très reconnaissante, la Vierge Marie l'aurait béni en annonçant que le houx resterait vert pour toujours. Et le houx devint ainsi un arbuste à feuilles persistantes, symbole d'immortalité.

Dans l’Europe médiévale, le houx était symbole de bonheur. On devait planter cet arbuste devant la maison pour la protéger contre les tonnerres et les éclairs, et les feuilles et les baies se chargeraient d’éloigner la sorcellerie et les mauvais esprits…

Vous avez aimé ce conte? Faites-le partager à vos enfants ou petits-enfants, à vos amis et connaissances, en un mot à tous les enfants que nous avons tous été un jour.

Il y a des contes que les enfants peuvent lire tout seuls; d'autres contes que vous pouvez leur lire ou leur raconter avec vos propres mots. Que la magie des mots les accompagnent toujours le long de leur vie.

Joyeux Noël.

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Taj Mahal : le gris du merveilleux, fruit de l’amour.


Avant de percevoir à quel point la subtilité du gris reflète toutes les couleurs de la vie, il faut ressentir combien il peut dans ses nuances de  brume, magnifier le fruit de l’amour face à la mort de l’être aimé…
C’est en retrouvant l’une des sept merveilles du monde sur lesquelles nous étions lors du premier de mes stages «carnet de voyage» du début de l’année,  que j’écris cette phrase d’introduction et lance mes activités de la saison 2013 - 2014.
Je souhaite donc pour vous et pour moi, qu’elles se déroulent sous le signe du Merveilleux, de la découverte, de l’enthousiasme, et de la créativité, éléments faits de rêve et de réalité, une réalité d’autant plus belle que nous la partageons ici, sur les pages de ce blog.
Je vous reparlerai plus tard du futur programme de stages et de nombreux évènements qui m’ont occupé ces derniers mois limitant mes publications ici…

Mais si j’ai le plaisir de vous retrouver aujourd’hui, c’est d’abord pour vous remercier de votre fidélité (merci également de partager mon blog et ses informations, votre aide est précieuse), en revenant avec vous à Agra en Inde, sur le site du Taj Mahal, avec un extrait de l’un de mes cours récents sur les gris, l’une des plus subtiles ternaires.
Celle-ci va se décliner lors de notre visite du splendide mausolée dans les brumes matinales de la rivière Yamunâ, d’un lumineux gris beige, à toutes les nuances des gris bleutés, roses et saumonés.

Dans ce clip, un extrait de cours d'aquarelle appliquée aux carnets de voyages est consacré aux gris du Taj Mahal immergé dans les brumes matinales de la rivière Yamunâ. Ce cours n'est consacré qu'à la préparation des différents gris et non à l'interprétation du Taj Mahal lui-même en carnet de voyage, qui relève d'une approche différente, particulièrement en ce qui concerne la mise en valeur du contraste existant entre sa dimension onirique, sa fascinante beauté, et la vie qui grouille à ses pieds.

Ce sujet de mise en valeur carnettiste (comme le cours complet des gris) sera traité dans un suivi différent faisant partie de leçons approfondies concises et efficaces (de véritables cours particuliers sous forme de vidéos et fichiers PDF !), prochainement accessibles sur demande auprès d'Alain MARC pour un coût des plus abordable, voici donc, pour qui m’aura lu jusqu’ici, une très intéressante nouvelle ! 

Quant à l’extrait du cours des gris de cette vidéo, il ne présente pas les séquences théoriques ni pratiques de préparation de la couleur (pas plus que les procédés rapides d'exécution de ses différentes nuances sur le papier, séquences dont ont pu bénéficier les participants - es - au stage nous ayant emmené jusqu‘au Taj Mahal), mais permet de se faire une idée de la façon dont cette étude est abordée dans le cours complet, de façon didactique, simple et captivante. 

Taj Mahal 1

Sur la terrasse nord du Taj Mahal dans la rosée du matin…

Évoquer le Taj Mahal, aller à sa rencontre, c’est se confronter au Merveilleux tant dans une dimension onirique dépassant le cadre du contexte historique, matériel et humain où il fut édifié, qu’esthétique, où la fascination pour une certaine forme de beauté, n’a d’égale que la prise en compte d’une réalité qui en fait le joyau le plus parfait de l'art musulman en Inde, et l'un des chefs-d'œuvre universellement les plus admirés du patrimoine de l'humanité.
Avant de vous laisser découvrir (si vous ne le savez déjà), dans la vidéo clôturant cet article, quelle étonnante (et bien réelle) histoire d’amour est à l’origine de la construction du fabuleux édifice et quel en est l’instigateur, je voudrais vous inviter grâce au panoramique ci-dessous, à non seulement vous approcher du Taj Mahal dans un survol à couper le souffle (comme personne ne peut le faire, le monument est particulièrement protégé), mais aussi à aller vous perdre au milieu des maisons colorées du plus proche quartier d’Agra, des jardins Moghols environnants, ou des rives de la rivière Yamunâ. Pour cela, cliquez sur l'image ci-dessous :

Gris du Taj Mahal CD’abord, mettez-vous en plein écran (« fullscreen mode », dernier bouton de droite en bas d’écran avant les photos du Taj Mahal, pour revenir en mode réduit touche "Echap" du clavier). Ensuite cliquez sur « HIDE CONTROLS » pour éliminer les boutons et photos qui vous gâchent la vue (en haut d’écran à gauche, mais par contre ne cliquez pas sur « Tour Map » !) : vous pouvez à présent laisser « tourner » le paysage en musique indienne, ou vous y promener vous-mêmes avec la souris comme si vous étiez en hélicoptère (clic gauche enfoncé), vous éloigner ou vous rapprocher des objets avec la molette de la souris, et surtout changer de point de vue et de site en cliquant sur les petits hélicoptères (revenir en mode réduit pour faire apparaître les hélicoptères) qui apparaissent parfois dans le ciel (c’est comme cela que vous irez vous émerveiller au dessus d’un Agra multicolore et grouillant de vie)…

Et, pour terminer, c'est ici qu'il faut cliquer pour visionner une vidéo de l'UNESCO, qui vous racontera l’histoire du Taj Mahal.
Je vous dis maintenant «à très bientôt», de nombreuses surprises sont à venir…

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Portement de ma mère, le magnifique texte de François Emmanuel est porté (osons la formule) à la scène par Julien Coene. L’acteur devient le passeur de l’auteur. Tel un funambule, le comédien donne chair, présence et sensualité à ce troublant moment intime qu’est l’enterrement de la mère. Convoqués, les multiples souvenirs se déclinent en une myriade de sensations.

Un moment si personnel et cependant tellement universel. À vivre vraiment.

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François Emmanuel est né à Fleurus (Belgique) le 3 septembre 1952. Après des études de médecine, il s’intéresse d’abord à la poésie et au théâtre (adaptation et mise en scène).

Un séjour de plusieurs mois au Théâtre Laboratoire de Jerzy Grotowski sera déterminant pour la suite de son travail d’écriture.

À partir de là (publication de « Femmes Prodiges » en 1984) il en vient progressivement à l’écriture romanesque. Parmi les derniers romans, La Passion Savinsen a obtenu le Prix Rossel et La Question humaine traduite dans dix langues a fait l’objet d’une adaptation cinématographique (réalisation : Nicolas Klotz).

François Emmanuel partage aujourd’hui son temps entre l’écriture et son métier de psychothérapeute. Il est membre depuis 2004 de l’Académie de langue et de littérature françaises de Belgique.

 

Portement de ma mère,

poèmes, Éditions Stock, janvier 2001. La Question humaine, récit, Éditions Stock, 2000. Réédition chez Le Livre de Poche, N°15361. La Passion Savinsen, roman, Éditions Stock, 1998.

http://www.theatrepoeme.be/spectacles.php?shortcut=spectacles_PortementdemamredeFranoisEmmanuel

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Carnets de voyages : un anniversaire particulier...


Centre Presse Aveyron est le principal journal rouergat.
Je fête à travers lui aujourd’hui un anniversaire, qui, vous le voyez en fin d’article et dans ma vidéo, préfigure déjà un nouvel acte de naissance…
Mais si le journal préféré des ruthénois m'honore d'une pleine page dans l’un de ses récents numéros (voir plus ici, sur le site du journal), c’est que ma passion pour ce beau département m’a menée par le biais de l’aquarelle, à lui consacrer beaucoup de mon temps et à contribuer à en révéler les charmes secrets bien au-delà de ses limites administratives.


Centre Presse le 24-07-2013

Cette sympathique page du quotidien Centre Presse est pour moi plus qu’un simple article dans les annales d’un été, allant rejoindre mes dossiers de presse : elle représente la continuité d’une époque avec le début d’une autre, un anniversaire, et préfigure en même temps un acte de naissance …qui sera sous le signe du merveilleux bien sûr, vous le constaterez bientôt !
Voici donc quel anniversaire je fête, évoqué dans mon dernier article : la parution de mon livre « Aveyron, Carnet de routes » il y a 8 ans déjà, ouvrage qui est toujours aussi apprécié malgré les années !
Le tout dernier tirage sera bientôt épuisé, et je ne sais pas du tout si mon éditeur le réimprimera malgré son succès, mais si j’en fête ainsi l’anniversaire, c’est que cet ouvrage marque un tournant dans la publication de mes carnets destinés au grand public, puisqu’ils étaient jusqu’à ce moment-là distribués par mes différents éditeurs sous forme de coffrets en tirages limités (bien avant la "mode" des carnets de voyages), et je n’avais aucune idée de la façon avec laquelle  ils allaient être acceptés par les lecteurs à bien plus grande échelle, sous forme de livre.


Couverture Aveyron, carnet de rte

Première de couverture, voici comment le site «fnac.com» résume l’ouvrage :
«Regard différent et nouveau sur un département qui fait figure de province à lui seul. À travers ses carnets de croquis et d'aquarelles, Alain Marc nous fait découvrir l'Aveyron autrement. L'artiste peintre nous invite à la rencontre d'un patrimoine, mais aussi de personnages singuliers, dont certains sont très peu connus malgré leur intérêt et leur originalité.
Dans sa peinture, Alain Marc nous révèle un univers insoupçonné : ses toiles expriment un voyage aux sources de l'art, magiques et bouleversantes, faites de matériaux bruts et précieux intimement mêlés, de charges minérales, de signes et d'évocations comme exhumées des strates insondables du temps. Un carnet de routes réalisé tout au long des saisons à travers les paysages, les villes et villages de l'Aveyron, par l'aquarelliste Alain Marc, très connu et apprécié des Aveyronnais dans et hors le département (360 000 aveyronnais en région parisienne). »


Bien que l’ouvrage ne se trouve plus dans nombre de librairies, balayé par les dernières nouveautés, les grandes enseignes le vendent encore (au moins sur Internet), et il est amusant, au moment où il risque de ne plus être réédité, d’en suivre la valeur selon les sites (son prix réel est actuellement de 30,50 €) : 
- Amazon.fr : il ne reste que 7 exemplaires vendus 28,98 € chacun
-  fnac.com : davantage d’exemplaires en stock, même prix de vente
- librairies AbeBooks.fr : ici l’ouvrage est considéré comme livre de collection (ce qu’il deviendra de toute façon à l’arrêt de sa publication), et on le trouvait à 32 € chez Deastore à Rome (aujourd'hui épuisé dans cette librairie), à 61,44 € chez Nomade aux Mesnuls (...où il était il y a 8 jours à 33,91 €), ou à 47,65 € chez  Revaluation Books au Royaume Uni (hors frais d'expédition)…
Je ne continue pas ma liste qui pourrait vite devenir assez longue, mais si l’on se fie à ces dernières librairies qui misent sur la valorisation des beaux livres, on a intérêt à en acheter tant qu’il y en a encore, et à suivre leur «cote» comme on suivrait celle d’une œuvre d’art (toutes proportions gardées bien sûr), en se réjouissant de leur achat si on en possède déjà !
En tout cas, même s'il m’a fallu cinq ans pour réaliser ce carnet et un an de plus pour lui trouver un éditeur, tout cela m'amuse me laisse très humble, je sais très bien que ce n'est pas un chef d’œuvre par rapport aux ouvrages des grands maîtres qui restent mes phares merveilleux et inaccessibles.


Mais le temps est passé très vite depuis, et s’il reste présent sur le marché du livre depuis 8 ans, je ne suis pas resté les bras croisés depuis pour autant, et j’aurai bientôt le grand plaisir de vous faire découvrir mon tout dernier ouvrage !
Ce dernier m’a demandé bien plus de travail et d’efforts que le précédent (mes lectrices et lecteurs savent que je n'aime pas le travail "bâclé", réalisé dans un seul but commercial et pour "surfer" sur une tendance à la mode, qu'il me faut du temps pour élaborer un vrai travail carnettiste), mais je pense que c’est une belle réussite d’autant plus originale et rare, qu’il n’a jamais été réalisé de livre de ce genre sur le sujet qui en fait l‘objet.
…Mais c'est une surprise que je vous réserve pour bientôt, je vous invite à souffler avec moi pour l’instant, les huit bougies « d’Aveyron, carnet de routes ».

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