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Musique (288)

administrateur théâtres

12273128085?profile=originalHistoire vraie d’un artiste français qui adora La Vestale jusqu'à s'aller tuer pour elle, d'un balle dans la tête! Berlioz raconte: « On doit donner encore la Vestale... que je l’entende une seconde fois !.... Quelle œuvre !... comme l’amour y est peint !... et le fanatisme ! Tous ses prêtres-dogues, aboyant sur leur malheureuse victime... Quels accords dans ce finale de géant !... Quelle mélodie jusque dans les récitatifs !... Quel orchestre !... Il se meut si majestueusement... les basses ondulent comme les flots de l’Océan. Les instruments sont des acteurs dont la langue est aussi expressive que celle qui se parle sur la scène. Dérivis a été superbe dans son récitatif du second acte ; c’était le Jupiter tonnant. Madame Branchu, dans l’air : Impitoyables dieux !, m’a brisé la poitrine ; j’ai failli me trouver mal. Cette femme est le génie incarné de la tragédie lyrique ; elle me réconcilierait avec son sexe. Oh oui ! Je la verrai encore une fois, une fois... cette Vestale... production surhumaine, qui ne pouvait naître que dans un siècle de miracles comme celui de Napoléon. Je concentrerai dans trois heures toute la vitalité de vingt ans d’existence... après quoi... j’irai... ruminer mon bonheur dans l’éternité. » C’est dire si à l’époque (1807), La Vestale de Gaspare Spontini avait ravagé les cœurs!

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On la retrouve en 2015 au Cirque Royal de Bruxelles, un endroit de choix pour monter  cette œuvre méconnue dont on ne se souvient que chantée en italien par La  Callas. L’Orchestre de la Monnaie dirigé par Alessandro De Marchi œuvre à découvert, aux yeux du public dans  une  moitié de l’arène tandis que l’action se déroule en surplomb, dans l’autre moitié du cercle. Les costumes de Marguerite Bordat font plus penser  à L’Antigone de Jean Anouilh qu’au théâtre antique. La mise en scène, signée Eric Lacascade et montée l'année dernière au théâtre des Champs Elysées à Paris, est très stylisée. Epurée et classique à la fois, elle donne le ton d’un drame intemporel.

Comme dans « Les pêcheurs de perles », on retrouve l’amour en butte à la  bigoterie religieuse, le thème du bouc émissaire, mais aussi la  brûlante liberté d’esprit de la victime expiatoire.  Deux thèses en présence: « Le salut exige une victime» s’oppose à un autre camp «  Le salut des états ne demande pas de crime », c'est celui des  jeunes vestales (La Choraline, direction Benoît Giaux). On est glacé par la scène de lynchage qui s’apparente aux scènes insoutenables vécues au sortir de la deuxième guerre mondiale par ces femmes tondues, honnies et  persécutées avec hargne. On respire d’aise  et de bonheur à la fin du drame comme dans « La Clémence de Titus » que présentait La Monnaie la saison dernière.   On ressortira du spectacle avec une certaine exaltation devant  l’homogénéité de la représentation et  la poésie du texte transmise avec une très belle diction, que ce soient les chœurs ou les solistes qui mettent en valeur  la beauté  lyrique  lumineuse de l’œuvre.

12273127460?profile=originalPureté du jeu, pureté du feu,  un flambeau d’amour renaît des cendres de la haine. Le feu symbolise la régénération et la purification, par l’amour et la lumière. Alexandra Deshorties est excellente  dans le rôle de Julia et brille de noblesse naturelle. Son jeu impressionne par la vérité de ses gestes. La tessiture de la voix plonge dans les registres inférieurs de la tragédie désespérée et fuse dans les registres supérieurs du bonheur et de la tendresse charmante et juvénile. La finesse de son, loin d’être un reproche, est au diapason de la pureté des sentiments et de la pureté de la voix. On se sent à la fois envahi par l’innocence, l’illumination palpitante du désir et la rage du désespoir, deux forces qui peuvent changer le monde.

Yann Beuron,  dans le rôle de Licinus a des tempos justes et chaleureux, des phrasés éloquents, une puissance romaine naturelle  dépouillée de toute mièvrerie, une ardeur de guerrier et d’amant passionné. Il célèbre également la vraie amitié et l’amour vrai qu’il éprouve pour sa Julia : « Je vis pour défendre ses jours ! »  Il s’offre héroïquement  pour la sauver tandis qu’elle a choisi de crier en  vestale de l’amour, sa liberté dernière : celle de marcher avec fierté vers la mort et de taire le nom de celui qu’elle aime. De bouc émissaire elle devient martyre glorieuse.   Leurs duos sonnent juste et touchent  les coeurs.    La voix rayonnante du pontife (Jean Teitgen) domine,  impressionne, mais n’arrive jamais à réduire l’innocence de l’amour au silence. Il s’entoure d’une  hypocrite escadre de soutanes noires parées de longues chevelures suant la jouissance de l’anathème et s’alliant les odieux mouvements de  la foule versatile. C’est voulu et  lourd de propos.

DSC_1684press.jpg?width=750 Chargée du rôle de la grande Prêtresse, la mezzo-soprano Sylvie Brunet-Grupposo est  auguste et très crédible, n’hésitant pas à laisser fondre son cœur de mère dans un duo déchirant avant que Julia ne soit enterrée vivante. Sur scène, quelques bancs, ou  longues tables mouvantes, et au centre le siège du feu sacré dans une cage qui sera celle de l’héroïne, entouré de jeunes vestales exquises vêtues de cheveux de feu et de robes blanches. La plus jeune a à peine 19 ans.  Les mouvements fascinants et le lyrisme des chœurs très nombreux utilisent plus que leur espace scénique, ils jouent d’une certaine proximité avec le spectateur, de quoi les clouer dans l’émotion.  

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Une œuvre sans aucune lenteur, des rythmes enflammés, du désespoir palpable, la flamme immortelle de l’amour omniprésente,  le tout serti dans un très beau travail de chœurs (Martino Faggiani), ne fait que contribuer à l’allégresse qui naît lorsqu'une performance est reçue  comme un cadeau.

Crédit Photos: © Clärchen und Mattias Baus 

http://www.lamonnaie.be/fr/opera/

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administrateur théâtres

Que du beau monde ce dimanche  après-midi à la  première du Barbier de Séville à l'Opéra Royal de Wallonie !  Pas moins de quatre belges dans la distribution ! Avec tout d’abord, la toute  resplendissante et exquise  Jodie Devos dans son premier grand rôle sur  une  scène lyrique européenne, à 27 ans à peine. Soprano Coloratur, elle ne manque pas de nerf et  tient  le rôle de Rosina avec puissance, virtuosité  et  une malice théâtrale incomparable. La mezzo-soprano Alexise Yerna  tient avec immense générosité le rôle drôlissime de Berta, l‘autre  personnage féminin, tout aussi impertinente que Rosine dans  cette œuvre de Rossini. Continuons dans les superlatifs : Figaro, c’est l’illustre baryton  belge Lionel Lhote, aux prouesses vocales remarquables, flanqué d’un apprenti coiffeur  muet mais délirant - une femme poids plume,  d’une inventivité et d’une mobilité scénique soufflantes. Attention, elle fait vraiment le poids, face à l’humpty dumpty hilarant  qui sert de concierge au Dottore Barnabo, Barbaro ou Brabando ? (… on s’y perd !),  le vieillard qui  veut décidément épouser la jeune Rosine!  On retrouve un adorable  Gustavo De Gannaro dans le charmant comte Almaviva, si discret sur son état de fortune et si délicat dans ses états d’âme. L'excellent Laurent Kubla, inénarrablement sérieux et compassé  mais  totalement drôle incarne Basilio, l’inséparable  comparse d’Enrico Maria Marabelli, tout simplement extraordinaire dans le rôle de ce vieux barbon jaloux de Bartolo, voilà, c’était cela, son nom! Ensemble sur scène, ils  forment un curieux binôme explosif qui fait souvent penser à Don Quichotte et Sancho Panza,  hormis le caractère !

12273125064?profile=original Mais c’est surtout l’esprit de la Commedia dell’ arte qui s’invite à chaque instant dans ce Barbier de Séville hilarant, avec quelques anachronismes bien dosés,  du comique de situation et d’action particulièrement efficace et bondissant,  créant des fous rires en cascades chez les spectateurs réjouis par l’allure du spectacle. Par politesse, certains se retiendront, d’autres éclatent de rire sans complexe. La société bourgeoise de l’époque de Rossini en prend pour son grade ! Touché, coulé !   C’est que cette belle ouvrage est  mise en scène avec l' élixir  parfait de l' humour  parodique  par Stefano Mazzonis Di Pralafera, le directeur des lieux. La diction italienne a été jalousement corrigée, et  patiemment mise au point par ses soins! Un mot encore, les sous-titres néerlandais ne manquent pas d’humour, ils vont, paraît-il,  puiser  leur sel dans le phrasé hergéen!

 12273125297?profile=originalLes chœurs, peu nombreux mais très efficaces,   ont  soigneusement peaufiné leur participation sous la très méridionale baguette du jeune chef Perre Iodice, de l’opéra de Marseille.  Celui-ci remplace depuis Ernani, l’ancien  chef de chœur attitré de l’Opéra de Liège Marcel  Semirama, qui s’est retiré de la vie professionnelle après de longues et fructueuses  années de service artistique. Et tout cela avec le  joyeux maestro Guy Van Waas qui participe aux élucubrations tragico-comiques jubialtoires en allant jusqu’à oser jouer Le valeureux Liégeois au clavecin en plein milieu d’une scène!

 Les quatre soirs font  déjà salle comble. C’est une reprise brillante, remaniée avec des gags du jour à haut potentiel désopilant, le tout servi par une qualité musicale très haut de gamme.

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/il-barbiere-di-siviglia/propos-de-loeuvre

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administrateur théâtres

12273124082?profile=original12273124480?profile=original We have  the pleasure to announce…

Samedi soir, au Musée de la Bande Dessinée à Bruxelles s’ouvrait  avec Bach et Liszt le tout nouveau Festival ARTONOV. La pianiste Béatrice Berrut, habillée par l'étoile montante de la mode belge Gioia Seghers, attaquait de façon décidée les 5 préludes pour chorals d’orgue pour piano, Cahier 1 de Bach/ Ferrucio Busoni. Au programme encore : La Chaconne BWV 1004 puis les Consolations S172 de Franz Liszt 

12273124669?profile=originalBéatrice Berrut, puissante magicienne, est une force du temps présent qui se fait l’interprète d’une nouvelle esthétique musicale rêvée, par Ferrucio Busoni, il y a 100 ans! Elle désire toucher, atteindre, comprendre l’inconnu !

 Was sucht Ihr? Sagt! Und was erwartet Ihr?“
„Ich weiß es nicht; ich will das Unbekannte!
Was mir bekannt, ist unbegrenzt. Ich will
darüber noch. Mir fehlt das letzte Wort.“
„Der mächtige Zauberer

 Gioia Seghers* la créatrice de mode, se charge  du tableau vivant, une sorte d’horloge faite de femmes dans une palette blanche ou  noire. Jambes et pieds nus,  les filles  sont sans maquillage, quelques-unes en chapeaux… Les tenues font penser à des kimonos réinventés, des drapés fluides et décalés. La cérémonie s’infiltre entre les pauses des différents mouvements musicaux. Regards tournés vers l’intérieur ou vers l’infini.  Touches noires et touches blanches  glissant entre les spectateurs, elles forment un contraste de zénitude raffinée qui exhauste la musique passionnée de Béatrice Berrut**. Musicienne dans des atours de femme fatale 1925, elle aurait fait tourner la tête à Gatsby le Magnifique. Elle a la grâce d’une divine  ballerine classique penchée sur un clavier, à la recherche des questions universelles.

 

Une prestation impressionnante, un assaut du ciel,  une subtile et poignante interprétation où se chevauchent la force vitale et le raffinement. Méditations, souffrance, rythmes brûlants, une frappe précise et dynamique, une variété de ralentis, des couleurs sur fond noir et blanc, un cœur révolté et bouillant d’insoumission. Cela déferle.  Sa colère n’est jamais complètement liquidée. Elle (…la colère ?  ou elle, …la pianiste?) se fait vague créatrice,  à la rencontre de consolations musicales  furtives, pour revenir encore et encore, toujours plus insistante et plus  tragique! Quelle est cette innovante  plaidoirie mystérieuse pour l’avènement d’un monde qui change ?   Quelle est cette puissance musicale, qui met à nu les sentiments, souligne les fiévreux accès de désespoir, et les délicats rêves de pureté ? La dernière note de la Ballade N°1 de Liszt est un point d’interrogation vivant!

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Festival ARTONOV, festival innovant cœur nouveau de l’Art Nouveau

http://festival-artonov.eu/

On ne pouvait pas mieux débuter ce nouveau festival qui  joue sur les correspondances entre les diverses expressions artistiques. Gommer les frontières : dans des petits lieux d’exception mis à portée de tous, les arts plastiques, l’architecture, la poésie, vont servir d’écrin à l’art de la musique, langage sacré universel, Wunderkind de l’humanité, seul capable de transcender le temps. En ce nouveau début de siècle, nous souhaitons au festival naissant, et à son directeur, Vincenzo Casale***, musicien avant tout, l’ivresse de la transmission et du partage par-delà  toutes frontières,  et le bonheur d’un public accueillant, fidèle et enthousiaste. Dans le fracas de notre monde tel qu’il nous agresse quotidiennement, nous avons grandement besoin  de  nouveaux paysages vivants  de culture européenne et de paix !

1493_abc_vincence_casale_c_ivan_put.jpg(© Ivan Put)

http://www.agendamagazine.be/en/blog/abc-vincenzo-casale

 

http://gioiaseghers.tumblr.com/

**  http://www.beatriceberrut.com/

***  http://www.vincenzo-casale.com/ 

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administrateur théâtres

12273124254?profile=originalLa    ¡¡¡ C O R E E ¡¡¡    à l’honneur en Belgique! Le festival se termine le 14 octobre, au Palais des Beaux-arts de Bruxelles! 

 

 Le Centre Culturel Coréen de Bruxelles organise en collaboration avec BOZAR le 1er Festival de Musique Coréenne du 23 septembre au 14 octobre. Entre Bruxelles (BOZAR et Ancienne Belgique) et Anvers (Amuz),  sept concerts invitent à découvrir quelques-unes des multiples facettes musicales de la Corée, partie intégrante de la culture coréenne.  Invitation à embarquer pour un périple musical dans une contrée lointaine aux sons aussi étonnants qu’envoûtants.

 

Le  thème du Festival, Echo & Création, évoque cet aller-retour permanent, métissage assumé entre tradition et modernité :

 

Tradition : AHN Sook-sun, figure emblématique du pansori, l’art traditionnel coréen du récit chanté, est l’invitée d’honneur du Festival.

Nouvelle tradition : Une nouvelle génération d’artistes, comme Geomungo Factory et SU:M, font résonner les sons d’instruments traditionnels au rythme de leurs créations modernes.

Classique : Deux invités de marque, le grand pianiste Kun-woo Paik et la violoniste Ji-young Lim, récente lauréate du Concours Reine Elisabeth, nous plongent au coeur de la musique classique.

Contemporain : De l’Indie pop à l’Electro, la Corée montre son effervescence avec Sunwoo JungA et Sioen, à mille lieues du célèbre Gangnam Style.

 

La musique en Corée, hier et aujourd’hui : La musique traditionnelle coréenne, appelée Gugak, illustre les épisodes douloureux de l’histoire du pays. Une histoire marquée par un fort sentiment de tristesse lié à la séparation du Nord et du Sud. Dès le VIIe siècle la pratique musicale se divise en deux courants : la musique de Cour et la musique folklorique.

 

À la Cour royale, le Gugak est utilisé lors de rituels, cérémonies, services religieux et autres événements importants. Dansé et chanté, il fait l’éloge des rois du passé. Lors des événements officiels, son format strict prend le pas sur le contenu. Le jeu des instruments peut alors prendre la tournure de simple démonstration symbolique.


À cette musique du pouvoir répond celle du peuple, la musique folklorique dont le Pansori est l’un des fiers représentants. Il s’agit d’une chanson narrative traditionnelle souvent associée { l’opéra pour le caractère épique de ses récits. Classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO, cet art du peuple a ensuite été adopté par l’aristocratie. Les histoires bien que jalonnées d’épisodes douloureux, présentent en général une issue heureuse. Le chant du Pansori est très expressif, son discours stylisé est servi par des gestes et des mimiques marquées. Traditionnellement une vocaliste est accompagnée d’un percussionniste.


En Corée, la chanson folklorique, littéralement chanson du peuple, s’inspire de la vie quotidienne. Elle accompagne travaux aux champs et aux rizières, crie le départ de l’être aimé, exorcise les petits et grands soucis de la vie. On y retrouve l’émotion douce et amère des coréens. L’Arirang, chanson utilisée comme symbole de la Corée et de sa culture, représente la quintessence des chansons populaires. Chaque région possède sa propre version. C’est un chant d’adieu, teinté de regret et de mélancolie.


Aujourd’hui, en marge de l’immense succès de la K-Pop, véritable fusion de dance-pop, hip-hop, R&B, électro, pop-ballad et rock reconnue par le Time comme l’exportation la plus rentable de Corée du Sud, se développent de nouveaux courants musicaux. Parmi eux, on trouve de jeunes artistes souhaitant redonner un nouveau souffle aux instruments traditionnels en leur imprimant le rythme d’écritures plus contemporaines. Geomungo Factory, qui participe au Festival, mêle ainsi au Geomungo (une cithare traditionnelle coréenne à 6 cordes apparue au IVe siècle et jouée à l’aide d’un plectre en bambou permettant de pincer ou gratter les cordes) des pulsations contemporaines en intégrant des sons de notre monde interconnecté. 

    LES TROIS DERNIERS CONCERTS DU FESTIVAL:

Geomungo Factory

BOZAR-Studio le 07/10 à 19h, coproduction du Bozar et du Centre Culturel Coréen de Bruxelles

Festival de Musique Coréenne: Geomungo Factory

Le Geomungo est une cithare traditionnelle coréenne  à 6 cordes jouée { l’aide d’un plectre en bambou. Factory fait lui référence aux ateliers Warholiens. L’ensemble Geomungo Factory se compose de 3 joueurs de geomungo et d’un joueur de gayageum (également de la famille des cithares, il comprend 12 cordes de soie et une caisse en bois de paulownia). Formé en 2006, le groupe souhaite écrire des morceaux originaux tout en redonnant un écho à la musique traditionnelle coréenne. Ses membres ont introduit plusieurs instruments modernes afin de populariser le geomungo auprès d’un public plus large.

En 2012, après des années à peaufiner leur art, à travailler leur écriture tout en rénovant d’anciens instruments, leur travail est reconnu à travers leur sélection officielle au showcase du World Music Expo (WOMEX), plus grand marché d’art au monde. Geomungo Factory a tourné à travers sept pays européens et est devenu un véritable ambassadeur de cet instrument millénaire.

https://www.youtube.com/watch?v=pv6PK4hG_n8 ; 

 

SU:M

BOZAR-Studio le 14/10 à 20h, coproduction du Bozar et du Centre Culturel Coréen de Bruxelles

Festival de Musique Coréenne: SU:M

Leur philosophie ? « Un minimum de membre pour un maximum d’effet ». Exprimer l'essence de la vie. Leur musique est un savant mélange d’imagination et de légèreté. SU:M est né en 2007 sous la houlette de Jiha Park, joueuse de Piri, Yanggeum et de Saengwang, trois instruments traditionnels coréens, et de Jungmin Seo, interprète de Gayageum. Le duo a souhaité inaugurer une nouvelle ère de la musique traditionnelle coréenne. Leur  musique narrative colorée tente d’éclairer la vie moderne en partant de leurs émotions musicales et de leurs expériences de vie quotidienne.

Suite à la sortie de son 1er album Rhythmic Space : A Pause For Breath en novembre 2010, SU:M est sélectionné au Mulhae Arts Plus (MAP) et remporte le prix de l’Esprit expérimental au Concours ‘Projet Musical Coréen du XXIe siècle’. On les entend lors du showcase officiel du WOMEX en 2013 à Cardiff. Ils sortent l’année suivante un second opus.

Composant leur propre répertoire, les deux artistes créent une musique aux sonorités cristallines, sans accessoires ni effets artificiels. Leurs instruments ancestraux donnent vie à des sons qui respirent la liberté et la nature, faisant de leurs concerts une expérience particulièrement singulière. Leur concert au BOZAR s’inscrit au sein d’une tournée en Belgique.

https://www.youtube.com/watch?v=r6l5qfuaxYI Communiqué de presse réalisé par le Centre Culturel Coréen septembre 2015

 BELGA/AFP/File / Nicolas Maeterlinck
Lim Ji Young of South Korea celebrates after winning Belgium's Queen Elisabeth Violin Competition on May 30, 2015

Ji-Young Lim

 Ji-Young Lim

BOZAR-Salle Henri Le Boeuf le 14/10 à 20h, coproduction du Bozar et du Centre Culturel Coréen de Bruxelles

Jeune violoniste de 20 ans, Ji-Young Lim revient sur la scène du Bozar où elle a remporté en mai dernier le Concours Reine Elisabeth 2015.

  • First Prize: Ji Young Lim, 20, South Korea
  • Second Prize: Oleksii Semenenko, 26, Ukraine
  • Third Prize: William Hagen, 22, United States
  • Fourth Prize: Tobias Feldmann, Germany
  • Fifth Prize: Stephen Waarts, 18, United States/Holland
  • Sixth Prize: Fumika Mohri, 21, Japan

Accompagnée au piano de Da Sol Kim, elle clôture le Festival de Musique Coréenne.

Rondo brillant pour violon et piano, op. 70, D 895 Franz Schubert
Sonate pour violon et piano, op. 162, D 574 Franz Schubert
Sonate pour violon et piano n° 2, op. 100 Johannes Brahms
Carmen: fantasie brillante, for violin and piano, op. 3, no. 3 Jenö Hubay

  Après une formation à l’Université Nationale des Arts de Séoul auprès de Nam-Yun Kim, la jeune musicienne remporte plusieurs compétitions dont l’Ishikawa Music Award en 2012 au Japon, la Compétition Concerto du Festival International des Grandes Montagnes en Corée, puis la Compétition Internationale Eurasiatique de Musique au Japon et le prix MIMC de la Compétition Internationale de Musique d’Indianapolis en 2014 où elle reçoit aussi le prix spécial Mozart. Depuis 2011, elle s’est produite en concert à Lichtenberg, Séoul, Munich, Montréal, Indianapolis.

BELGA/AFP/File / Nicolas Maeterlinck<br />Lim Ji Young of South Korea celebrates after winning Belgium's Queen Elisabeth Violin Competition on May 30, 2015

http://www.violinist.com/blog/laurie/20155/16815/

http://cobra.be/cm/cobra/projecten/kew2015

https://www.youtube.com/watch?v=qCmTyZ0vkQw

 

Centre Culturel Coréen de Bruxelles

Rue de la Régence, 4 - 1000 Bruxelles

0032 (0-2-274.29.80 – info@kccbrussels.be

Ouverture : lundi au samedi de 9h à 17h

http://brussels.korean-culture.org

Infos et contacts

▶ Sook-sun Ahn Pansori, Voix traditionnelle

23 Septembre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Studio | 12 €

▶ Kun-woo Paik Récital Piano

30 Septembre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Hall M | 12 €

▶ Korean & Belgian Ensemble Concert suivi du violoniste Roby Lakatos

2 Octobre 2015, vendredi | 20:00 | Amuz (Antwerp) | 17 €

▶ Sunwoo JungA et SIOEN

3 Octobre 2015, samedi | 19:00 | Ancienne Belgique, AB Club | 7 €

 

Geomungo Factory Nouvelle Tradition

7 Octobre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Studio | €12

SU:M Nouvelle Tradition

14 Octobre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Studio | €12

Ji-young Lim Récital Violon

14 Octobre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Henry Le Boeuf Hall | 10~42 €

 

BOZAR

Ticket Shop: Bozarticket - Ravensteinstraat 23 Rue Ravenstein, 1000 Brussels

Mardi>Samedi - 11:00>19:00 et 1h avant chaque performance

Téléphone: +32 (0)2 507 82 00 / Mardi>Vendredi 11:00>19:00, Samedi 13:00>19:00

http://www.bozar.be

 

 

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administrateur théâtres

12273117290?profile=original« Les Bijoux de la Castafiore »

 

L’été, au Château de la Hulpe c’est jusqu’au 23 septembre, non ? Plutôt jusqu’au 26 ! Vous ne reculerez pas devant un des derniers spectacles en plein air. de la saison. Voici en effet une première mondiale: une reconstitution lyrique étonnante sous un ciel Hergéen. Il s’agit des « Bijoux de la Castafiore » une production de l'association Opéra pour Tous au Château de La Hulpe, à deux pas du château de Moulinsart. 

12273118055?profile=originalCédric Monnoye, le producteur du tout premier opéra dont le livret est  une BD, s’est allié les talents raffinés de François de Carpentries et Karine Vanhercke qui n’ont pas lésiné sur la qualité musicale et la mise en scène de l’excellente distribution. Le graphisme des  costumes est renversant et les  magnifiques maquillages ( signés Elisa Brusco et Michaêl Loncin) respectent intégralement l’esprit du  Mozart de la BD. Avec un sens du détail extraordinaire, de la houppette de Tintin jusqu’aux  automobiles des Golden Sixties (Peugeot 403, Citroën Ami 6, 2CV), l’histoire qui se défend d’être une histoire, se déroule avec fracas et bonhommie, scandée par des chutes répétitives sur les marches du château attendant  vainement  le réparateur.

12273117873?profile=original« L’histoire, expliquait Hergé,  a mûri de la même façon que les autres, mais a évolué différemment, parce que j’ai pris un malin plaisir à dérouter le lecteur, à le tenir en haleine tout en me privant de la panoplie habituelle de la bande dessinée : pas de “mauvais”, pas de véritable suspense, pas d’aventure au sens propre… Une vague intrigue policière dont la clé est fournie par une pie… voleuse bien sûr ! Hergé voulait s’amuser à aiguiller le lecteur sur de fausses pistes, susciter son intérêt pour des choses anodines loin des

grandes aventures palpitantes, observant à la loupe les changements de société.

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Vous serez enchantés de rencontrer en LIVE tous vos personnages favoris : le ténor Axel Everaert (en parfait Tournesol), Joëlle Charlier (une hilarante Madame Irma), Nabil Suliman (un admirable Nestor), Daniel Galvez-Vallejo (le joyeux Séraphin Lampion, assureur), Pierre Doyen et Thierry Vallier (les très moustachus Dupondt), Vincent Dujardin (Matéo et Jean-Loup de la Battelerie) et Vincent Bruyninckx (Monsieur Igor Wagner, pianiste).  Seul bémol, le soir de la première, en tous cas, micros, câbles ou autres accessoires sono ont été en rade, rendant le contenu des textes  chantés souvent incompréhensible,  tandis que  les parties parlées étaient parfois couvertes par la puissance de l’orchestre jouant dans une salle à l’intérieur du château. On aurait donc  bien aimé avoir un prompteur et pourquoi pas, avec traduction pour le confort des néerlandophones! Think Big !

Heureusement, aucun besoin de micro pour être très touché par les séquences particulièrement  sensibles et intenses  de l’accueil par le capitaine Haddock de bohémiens  invités, malgré les autorités, à s’installer dans un pré voisin…

12273118690?profile=originalLe rôle du  jeune reporter en chambre - unité de temps, de lieu et d’action de ce nouveau classique obligent - est chanté et joué par un jeune fan de Céline Dion, Amani Picci, âgé de 13 ans dont on admire les airs de professionnel et le  courage de chanter devant une audience de près de 2000 personnes. L’interprète romantique que l’on a vu chanter « The Power of Love» doit assurer  le personnage d’un jeune homme  entreprenant, épris d’aventure  qui trompe l’ennui de la vie de château par une enquête rocambolesque. Pas évident!   

12273119464?profile=original Et pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde lors de cette production assez risquée : comment équilibrer l’action et la longueur des aria?  Petit rappel de l’histoire, à ceux qui jamais n’ont côtoyé l’album: le foyer du grincheux capitaine Haddock est soudainement envahi par une cantatrice …loin d’être chauve! A son corps défendant, elle se meut très bien dans le corps imposant de son personnage et sa voix n’a rien de celle d’une crécerelle comme l’était celle de Florence Foster Jenkins qui, dit-on inspira l’histoire à Hergé. Bijoux, volés retrouvés, évaporés encore, le suspense est dans l’air, ainsi que  la peur panique du capitaine de se faire envahir par la femme fatale!   

12273119085?profile=originalLa soprano belge Hélène Bernardy, généreuse et imaginative  a su rejoindre la caricature voulue par Hergé avec une énergie et une vraisemblance extraordinaire tout en  déroulant avec grande aisance une série d’airs d’opéra connus mondialement, certains revisités par la parodie. Une vielle coutume anglaise reprise par Cédric Monnoye dans la tradition  du ballad opera*.

La liste des  airs que le public peut écouter dans cet opéra est longue…et passionnante ! Tous, on connait la musique, mais le titre des 24 arias, quel jeu de piste! Si vous trichez un peu,vous les découvrirez dans le programme, tout y est: Verdi, Rossini, Gounod,  Stauss, Offenbach, Wagner, Bizet, Puccini et même l’amusant duo des Chats!  

Venons-en pour finir, au fabuleux,  au truculent, à l'incomparable et vitupérant Capitaine Haddock,  admirablement ciselé par Michel de Warzee, figure de proue du théâtre belge. Un rôle qu’il endosse avec un secret plaisir et une connaissance  évidente de l’œuvre.   Sûrement que là-haut, l’auteur a frémi, en contemplant une si belle interprétation de son personnage sur la terrasse du château! Qui sait, c’est peut-être lui qui a réussi à retenir les vannes du ciel pendant l’espace magique du spectacle?

*Un genre bâtard caractéristique de la scène anglaise du XVIIIe siècle qui à l'époque voulait se démarquer de l'opéra italien et où la satire s’emparait  joyeusement des hymnes religieux, des mélodies populaires  ou des airs d'opéras connus.

Image issue d'un article pour la recherche "les bijoux de la castafiore" (source : RTBF)

Les Bijoux de la Castafiore version comédie lyrique à La Hulpe

RTBF-18 sept. 2015
Les Bijoux de la Castafiore voient évoluer tous les personnages cultes de la bande dessinée devant le château de La Hulpe, ressemblant à s'y ...
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Tintin est bien sorti de sa case de BD
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Pour Bianca, les bijoux de l'opéra

lalibre.be-5 sept. 2015
Tel que présenté à la presse au château de La Hulpe, l'opéra "Les Bijoux de la Castafiore" ne manque pas d'atouts, en tête desquels (outre le ...
4744116_7_d78e_la-castafiore-et-le-capitaine-haddock-dans-les_b2c082eccd1648d467514e47e2627b2d.jpg?width=534
  • En Belgique, la Castafiore sort de sa bulle

    Le Monde-2 sept. 2015
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    l'avenir.net-9 sept. 2015
    Pour ses vingt ans de production, l'ASBL «Opéra pour tous » a arrêté son choix sur Les Bijoux de la Castafiore, «une création mondiale ...
     DETAILS PRATIQUES

    30 – 35 – 45 €  / formule 55€ « Les jardins de Moulinsart » (billet comprenant le stationnement  VIP à l’intérieur du domaine, le programme de l’événement, une place de 1er choix en tribune, un verre d’accueil dans les jardins.)

    Durée : 2h15 sans entracte

    (toutes les places sont assises et numérotées)

    RÉSERVATION EN CLIQUANT ICI OU PAR TÉLÉPHONE AU 02/376 76 76 (lu-ve / 9H30-18H)

    Restauration et boissons sur place avant spectacle de 18H30 à 20H40

 

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administrateur théâtres

 12017602_1045037385536769_337727267608184623_o.jpg?width=430Une chose que l’on peut dire à propos de la musique est que nous pouvons faire notre possible pour la saisir et l’enseigner, mais il y aura toujours quelque chose qui

manque de cette manière – la grâce – ce miracle inattendu qui donne à la musique sa vraie valeur. La transmission n’est pas seulement esthétique, mais éthique : la musique, comme tout art, fait partie du

mystère qui façonne l’humain.

Maria João Pires  

 

Welcome to MuCH : une naissance d’une première saison, une nouvelle histoire

 

Voici que La Chapelle Musicale, lieu d’excellence et de prestige auparavant réservée aux happy few, vient d’annoncer son ouverture au public le plus large. C’était hier, le  21 septembre que nous franchissions la porte de verre d’une aile futuriste qui nous permit de plonger à la source de l’apprentissage musical rêvé par la Reine Elisabeth et le célèbre violoniste liégeois Eugène Ysaÿe.  Un projet unique au monde, financé en grande partie par le secteur privé.

 

MuCH Music 2015-2016, c’est

plus de 60 concerts répartis en 5 séries

qui se donneront dans la nouvelle Aile de Launoit inaugurée le 27  janvier dernier. En souvenir de l’industriel Paul de Launoit (1891-1981), qui concrétisa  la création de la Chapelle musicale en 1939. Le  nouveau studio de concert de 250 places, les 2 studios de musique et 20 studios de résidences, un foyer, un Artists village, une cuisine, permettent à la Chapelle Musicale de se positionner de manière concurrentielle sur la scène internationale. C’est l’outil de travail qui l’aidera  à concrétiser sa mission de transmission de la musique aux générations à venir.

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Depuis son inauguration en présence de Leurs Majestés le Roi Albert et la Reine Paola, la nouvelle aile accueille de nombreux concerts privés. Par ailleurs, à l’occasion de sa 10e édition, la Chapelle a organisé une Garden Party le 13 juin dernier. Une première occasion pour plus de 2.500 personnes de découvrir la nouvelle Aile de Launoit et de profiter également d’une sélection d’activités. Des concerts en continu durant toute une journée, dans le Studio Haas-Teichen, le Studio de la Reine du bâtiment classé, et surtout sur la nouvelle scène extérieure, la très verte Wing Stage, sous le plafond décoré par l’artiste Jean-Luc Moerman. Bal musical, ateliers de découvertes musicales pour les enfants, concerts variés au programme festif, spectacles pour enfants, lâcher de ballons, et terrasse ouverte en continu ont ravi le public.  Une seconde édition est en route pour juin 2016. 

MAIS à travers l’acronyme MuCH (Music CHapel), La Chapelle Musicale Reine Elisabeth entend souligner qu’elle est bien plus qu’un centre d’excellence musicale, bien plus qu’une salle de concert.

 

MuCH, c’est d’abord une expérience déterminante pour les jeunes talents musicaux qui ont la chance d’y effectuer une résidence de plusieurs années: partage et compagnonnage avec les plus grands maîtres ; tremplin pour l’insertion professionnelle ; lieu de recherche et de rencontres ; laboratoire musical ; possibilités d’enregistrements et de concerts … Autant d’épanouissement artistique et de visibilité médiatique pour lancer une carrière musicale.

 

MuCH c’est aussi une NOUVELLE expérience exceptionnelle et exclusive pour le public: un lieu pétri de mémoire artistique, mais accessible à tous, permettant de rencontrer les jeunes talents là où ils vivent et travaillent. C’est plus précisément une salle aux dimensions intimistes, des concerts d’une heure sans pause, s’adressant à tous, dans un esprit participatif.

 

MuCH offre une large palette de formules, à des prix démocratiques, pour tous les publics, pour tous les âges.

 

MuCH a le regard tourné vers l’avenir, mais n’oublie pas le passé, comme l’indique la couronne dans le logo, symbole du caractère national de l’institution et de l’implication des reines de Belgique, depuis sa fondatrice jusqu’à la reine Paola, actuelle présidente d’honneur. 

 

Cinq Séries : Prestige - Guest - Discovery - Laboratory – Durability 

Tout au long de la Saison MuCH Music, les partenaires, mécènes, abonnés et grand public pourront profiter de ce lieu et de son offre musicale intense: 

• Ses maîtres en résidence, invités de marque, institutions partenaires, tournées et productions internationales partagent la scène avec les solistes en résidence dans la Série Prestige.

• Des musiciens de qualité & invités se produisent dans une salle à l’acoustique intimiste, dans un contact privilégié avec le public dans la Série Guest.

• Des concerts voués aux découvertes musicales à l’intention de tous les âges dans la Série Discovery.

• Des projets au croisement des réalités sociales et de la musique, l’écologie, le partage et la durabilité dans la Série Durability.

 • Et enfin, « last but not least », le coeur de l’activité de la Chapelle, sa ruche et ses jeunes solistes en résidence dans la Série Laboratory.

 

Bernard de Launoit, Executive President insiste: «La transmission qui coule entre des générations de musiciens doit aussi passer par le public… » 

Et pour célébrer l’ouverture de cette saison nous avons eu l’honneur d’écouter hier soir  l’ensemble  The Busch Trio que nous avions déjà applaudi lors de la nuit musicale  du Château de Beloeil le 5 septembre dernier.  

Ils ont emprunté leur nom au grand violoniste Adolf Busch. Ils étudient actuellement à La Chapelle Musicale Reine Elisabeth sous la direction du Quatuor Artémis.  Tout jeunes - la plus jeune recrue, le violoncelliste Ori Epstein n’a que 22 ans, ils séduisent par leur présence à la fois sérieuse et engagée, leur sens précis du rythme et la rigueur de leur exécution. Omri Epstein, le frère aîné d’Ori est le pianiste merveilleusement sensible du groupe. Son toucher léger, dont les variations agiles et subtiles fascinent dès les premières mesures regorge de finesse. Il se retrouve aussi à l’aise dans les passages qui demandent de la puissance et du feu. Il peut traduire des battements de cœur à fleur de clavier et des frémissements de vie qui palpitent au bout des notes aiguës.  Toute notre admiration va  au jeune violoncelliste qui donne une belle respiration à l’ensemble et  lui confère un beau sens de l’unité. Dans les mouvements où son instrument est à l’honneur, il cisèle avec ferveur les couleurs mordorées de la partition, à l’aide de son instrument de bois bruissant et s’envole dans des élans passionnels. Décrit-il la férocité des feuilles qui s’arrachent des arbres un jour d’automne, ou la succulence du fruit tombé ? Il est en tout cas capable de cueillette sauvage et  d’élan vital.  Mathieu van Bellen, est le violoniste éloquent, rempli de verve qui séduit par un jeu lumineux, très  fils du vent à certains moments,  jonglant entre plaintes, soupirs et volutes de bonheur partagé. Il joue sur un violon Guadagnini de 1783 ayant appartenu à Busch.  

Ils ont  interprété d’abord  le Trio pour piano N°39 en sol majeur « Gypsy » Hob. XV:25 de F.J.Haydn,  puis le  Trio N°3 en fa mineur op.65, B.130 de A.Dvorak. Une fête de la musicalité.

http://musicchapel.org/21-09-2015-much-music-season-opening/

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administrateur théâtres

12273110300?profile=original                                 Suivez le XV Concours International Tchaïkovski en direct sur medici.tv

         36 jeunes pianistes participent cette année au premier tour du XV Concours International Tchaïkovski.

Aujourd'hui, Nikita Abrosimov, Yury Favorin, Sergey Redkin, Andrey Gugnin, Alexander Ullman, Asiya Korepanova, Maria Mazo et Emanuel Rimoldi joueront lors d'épreuves en récital solo, en direct de la Grande Salle du Conservatoire de Moscou.

Le direct sur tch15.medici.tv 

43c9a06d-a286-44d7-8af1-4b664016abab.jpg?width=250Le jeune belge Ayrton Desimpelaere dirigera la demi-finale du Concours International Tchaikovsky!


Ayrton Desimpelaere, jeune chef d'orchestre belge de 25 ans, dirigera la demi-finale du très renommé Concours International Tchaikovsky (session piano) du 22 au 26 juin 2015 à Moscou! Ce sera l'occasion pour le tout jeune chef de diriger les Solistes de Moscou de Yuri Bashmet devant un jury prestigieux (Gergiev, Pressler, Engström, Berezovsky, Bachkirov,…) en compagnie de six candidats dans des Concerti de Mozart. Le Concours International Tchaikovsky est présidé par Valery Gergiev et sera retransmis en direct sur Medici.tv.

Le Concours International Tchaikovsky est l'un des concours de musique classique parmi les plus prestigieux au monde. Baptisé en mémoire du compositeur russe, il se déroule à Moscou tous les quatre ans depuis 1958, année de sa création. Le Concours International Tchaikovsky est organisé par un comité réunissant d'éminentes personnalités du monde musical russe.

Né en 1990, le pianiste et chef d’orchestre Ayrton Desimpelaere est diplômé des Conservatoires Nationaux Régionaux de Paris et Versailles et des Conservatoires Royaux de Bruxelles et Mons. Il est également titulaire d’une licence en musicologie (Sorbonne) et d’un master en histoire de l’art, orientation musicologie (ULB). Il a ainsi l’occasion de rencontrer et travailler avec Daniel Gazon, Billy Eidi, Valery Gergiev, Mikhäil Faerman, Jean-Claude Vanden Eynden, Christoph Eschenbach, Adrian Mcdonnell, François Chaplin, Aldo Ciccolini, Shadi Torbey, Sébastien Romignon Ercolini, Cécile Lastchenko, Pauline Claes, tout en participant à de nombreuses master-classes. Fondateur de l’Ensemble Carminis et de l'Ensemble Pizzicato, Ayrton Desimpelaere participe en tant que pianiste à la création mondiale de Peter Pan d'Olivier Penard avec l'Orchestre de la Cité Universitaire de Paris en mai 2011 tandis qu'il dirige en mars 2012 la création belge de Browsing Agon de Michel Gonneville avec l’Orchestre du Conservatoire Royal de Mons pour le Festival Ars Musica. Avec le même orchestre, il a dirigé la Symphonie n°4 de Mahler, le Pierrot lunaire de Schönberg, l’Histoire du soldat de Stravinsky, Hommage à Garcia Lorca de Revueltas et Le Rossignol de Loevendie.

Moscou du 15 juin au 03 juillet 2015.

http://tch15.medici.tv/fr/festivals/piano-concerto-no-2-2

On peut déjà regarder le concert d'ouverture donné le 15 juin en replay:

En direct sur medici.tv, le XV Concours international Tchaïkovski s'ouvre dans la prestigieuse Grande Salle du Conservatoire de Moscou, dans un concert dirigé par Vladimir Fedoseyev.

Pour cette occasion, l'Orchestre Symphonique Tchaïkovski, sous la direction de Vladimir Fedoseyev, est rejoint par certains des meilleurs interprètes russes actuels, dont des étoiles montantes parmi lesquelles l'un des génies russes de la jeune génération de pianistes, Daniil Trifonov (1er prix et Grand Prix du XIV Concours Tchaïkovski), véritable phénomène qui a déjà brillé sur les plus grandes scènes (Carnegie Hall, Wigmore Hall et bien d'autres) et dont medici.tv a déjà retransmis de nombreux concerts.

À ses côtés on retrouve un autre jeune prodige, le pianiste Alexander Malofeev, qui à tout juste 14 ans a remporté plusieurs prix de concours internationaux pour jeunes talents – dont le concours Young Talents of Russia en 2013 et le VIII Concours international pour jeunes musiciens Tchaïkovski dont il a reçu le 1er prix et la Médaille d'Or.

Ils sont rejoints par le violoniste Georgy Ibatulin, vainqueur du XV Concours International Télévisé Casse-Noisette pour les Jeunes Musiciens, ainsi qu'Olga Borodina (membre du jury, mezzo-soprano, soliste du Théâtre Mariinsky), spécialiste du répertoire russe, invitée régulière des scènes lyriques et orchestres les plus prestigieux.

L'Orchestre Symphonique Tchaïkovski, premier orchestre de la Radio Nationale et considéré comme l'un des meilleurs orchestres au monde, est dirigé par Vladimir Fedoseyev, son directeur artistique et chef d'orchestre principal, dont la critique a salué la distinction et l'unicité de ses programmes. Aux côtés de cet orchestre et de son chef ont notamment été remarqués les jeunes talents Evgeny Kissin, Maxim Vengerov ou encore Vadim Repin.

Ils interprètent un très beau programme entièrement consacré à Tchaïkovski, à qui le monde rend hommage en 2015 à l'occasion du 175e anniversaire de la naissance du compositeur.

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administrateur théâtres

12273108690?profile=originalNon, les contes ne sont pas périmés! Contes et légendes de tous les pays peuplent notre imaginaire, et font vibrer chez chacun notre âme d’enfant quels que soient les âges. La salle était pleine !  Certains connaissaient même peut-être Philomène et les ogres* !  

L'adaptation de ce conte connu ou non,  rassemblait à Lille, ce dimanche très estival de fête des pères, des centaines de  familles joyeuses autour du thème de la forêt interdite et des ogres qui s’y promènent. Elle  a été l'un des points forts du Lille Piano(s) festival (12-14 juin 2015) dont c'est la onzième édition cette année et qui a attiré plus de 13.000 spectateurs. La programmation, plus resserrée, comparé à l'an passé, fêtait le centenaire de la disparition de Scriabine et présentait des œuvres moins familières dont, par exemple, l'intégrale des concertos de Bella Bartók joués par Rémi Géniet, Kotaro Fukuma et Béatrice Rana,  à l'occasion du  70ième anniversaire de la disparition du compositeur hongrois.

 12273109091?profile=originalFoulant les escaliers aux tapis moelleux qui mènent à l’auditorium du Nouveau Siècle, certains enfants auront peut-être découvert une salle de concert pour la première fois. L’une des plus belles de France ! Vibrante de magie musicale et artistique!  L’occasion d’expérimenter le  triple ravissement de la parole, de la musique et du lieu. Mais pas seulement. Les images et les couleurs aussi se livrent à un véritable ballet musical. Les images du livre de conte seront projetées sur grand écran, et sur scène en guise d’introduction, apparaît  l’artiste à son bureau, pinceau en main, pour vous mettre l’eau à la bouche. Fascinés,  les enfants ne le regardent pas, mais ils suivent sur l’écran la main invisible de l’illustrateur  qui calligraphie  patiemment deux  petits personnages au bout d’un cerf-volant dans la trouée d’une forêt bleue! L’aquarelle brillante d’eau fraîche a du mal à sécher, les couleurs-nature frémissent, et c’est une leçon muette de peinture à laquelle nous assistons, portée par une mystérieuse  partition musicale. Voilà le décor est planté et la salle est muette, à peine l’un ou l’autre balbutiement!  

12273109478?profile=originalL’occasion de sortir du cadre, de rêver une société autre, de respirer le parfum de la tolérance et du respect. Car ce conte sous des dehors enfantins, ce spectacle à multiples facettes, véhicule  un message baigné dans  une musique rayonnante d’espoir. La réflexion poétique sur le monde tourmenté qui nous entoure est plus que jamais urgente.

Il était une fois, une petite fille nommée Philomène…  et ses aventures dans la forêt enchantée pleine de bruits effrayants, et les grognements de l’ogre n’auront pas fait hurler de peur les plus petits. Les plus grands auront exploré la souffrance de la solitude, la transgression indispensable, la  difficulté des métamorphoses,  la malédiction, le besoin de reconnaissance. Miracle de la musique ?  Ils sont déjà suspendus à l’espoir d’une résolution de l’intrigue ! Le coeur battant, ils comprennent que chacun peut se transformer en ogre ou en ogresse. Que le regard fait tout: le malheur autant que le bonheur ! Que les vraies larmes libèrent, que même ceux qui vous aiment parfois ne vous reconnaissent pas, mais finissent par pardonner ou demander pardon et que surtout, il faut réussir à tuer la peur de l’autre. Alors on peut danser et chanter 30 jours et 30 nuits en entendant la fête résonner aux confins de la voie lactée pour fêter la tolérance et l'amitié! 

12273110053?profile=originalMichel Vuillermoz de la Comédie-Française, et Laurence Colussi interprètent le conteur et la petite fille dans une mise en scène parfaitement touchante signée Olivier Balazuc. Le pianiste Moisès Fernadez Via et le percussionniste Jean-Baptiste Leclere aux commandes musicales dirigent-ils les voix ou vice versa? A moins que ce ne soit l’artiste, Charles Dutertre ?  Un enchantement, c’est certain. UN fleuron familissimo du festival Lille Piano(s) 2015!

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*conte fantastique écrit par Arnaud Delalande, édité en 2011 chez  Gallimard jeunesse, coll. Giboulées,  illustrations de Charles Dutertre et la  musique de David Chaillou. Le CD qui l’accompagne, est lu par Jean-Pierre Marielle & Agathe Natanson. "On est tous l'ogre de quelqu'un d'autre!"  

La prochaine édition du Lille piano(s) festival, du 17 au 19 juin 2016, saison des quarante ans de l’ONL, aura pour thème « du piano à l’orchestre »

http://www.lillepianosfestival.fr/

www.onlille.com.

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administrateur théâtres

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Une  merveille d'humour et de musicalité pour terminer la saison: Voici venir ...de l’imagination en toute chose! Jean-Guy Lecat, le scénographe qui accompagne le metteur en scène Stéfano Mazzonis une fois encore, nous  explique que faire une énième représentation de « L’elisir d’amore » de Gaetano Donizetti n’allait pas sans chercher à innover  complètement et aller à la rencontre de l’imaginaire populaire. Quelle nouvelle boîte à musique choisir ?  Allait-il placer l’histoire au fin fond de la Chine antique, dans une tour de Manhattan, dans le Paris Belle Epoque, à Waterloo morne plaine? Bingo ! L’idée fertile et audacieuse à la fois lui vient d’installer l’intrigue légère - la pochade à vrai dire - au pays des dollars, dans un village de la belle époque du Far West! L’occasion de redoubler d’humour et de rires. 

 Vous verrez : un  shérif en chapeau étoilé, le saloon aux portes battantes, la rampe où l’on attache le piaffant cheval Sunshine (de Nathalie Trillet) , le croquemort qui ne cesse de mesurer ses cercueils, des brigands armés jusqu’aux dents, des Daltons emmenés à la prison boulet au pied, des dames de la campagne en robe empire, en crinoline ou en coiffes de la petite maison de la prairie menées par une généreuse Julie Bailly, des  vivandières de petite vertu, accrochées aux basques d’une garnison de militaires en costume bleu de la guerre de sécession.  Une délégation du  Moulin Rouge envoyée en stage de l’autre côté de l’océan.   De quoi constituer un chœur  extrêmement vivant, dirigé, pour la dernière fois hélas, par Marcel Seminara. L’élixir était de parfaite et rare qualité, et nous en aurions bien repris quelques rasades…

Lors de sa création en 1832 « La Gazetta di Milano »  écrivit : « Le style en est brillant, le passage du bouffe au sérieux est effectué avec des gradations surprenantes et les émotions sont traitées avec une véritable passion musicale… L’orchestration y est toujours brillante et appropriée aux situations. Elle révèle la main d’un maître et accompagne une ligne vocale tantôt brillante, tantôt vivante, tantôt colorée. Airs, duos, trios, morceaux d’ensemble, tant au premier qu’au second acte, tout est beau, très beau et fut très applaudi. Dire quel morceau est le plus beau serait une tâche bien difficile ».

 

Belcore, le joli cœur aux pectoraux bien saillants est interprété par un Laurent Kubla au meilleur de sa forme de surprenant superman et de belcantiste…Effets d’épaulettes, bouquet de fleur volé offert lors d’une demande en mariage expresse à la riche et capricieuse belle du Sud Adina (la sulfureuse Maria Grazia Schiavo), qui se complaît ...dans la lecture de Tristan et Yseult (Rires). Elle ne cesse de repousser avec railleries  les avances du timide Nemorino,  homme de rien, jeune paysan naïf, qui délire d’amour véritable pour elle.  Une interprétation très émouvante et poétique de ce personnage nous est fournie par  Davide Giusti. C’est craquant d’authenticité,  tant le drame vécu balaie  d'un coup la bouffonnerie de l’opéra. Ses duos avec la dulcinée sont pleins de rebondissements, au propre et au figuré. Ceux-ci sont figurés sur scène d’ailleurs, puisqu’un authentique  maître chien (Elodie Vercel)  s’évertue à taquiner son  pauvre chien (Guizmo) envoyé chercher et rapporter un gant batailleur. Malgré tout, cette activité sur scène ne distrait  nullement de la musique, elle la fait vivre de façon étincelante, dans un écrin d’humour et de joyeuse galéjade.

 

 

Et maintenant, le clou du spectacle : Adrian Sampetrean,  l’inénarrable  charlatan Dulcamara en chapeau rouge, costume à franges et lunettes de soleil Michael Jackson,  qui  promet à l’amoureux éconduit une nouvelle chance au travers d’un prétendu philtre d’amour... Vous le verrez pénétrer dans le village de Wallon Valley dans son équipage rutilant conduit par deux chevaux harnachés comme bêtes de cirque. Le tout dans un nuage de poussière et de cupidité aveuglante. Le charlatan des charlatans - un escroc à faire frémir la faculté - d’une stature extraordinaire, se gargarise de verbe, de vocalises et d’autosatisfaction, berne  un  village entier,  et abuse sans sourciller de la crédulité du jeune Nemorino tout en usant d'une certaine sagesse bachique. Mais si philtre il y a, il se trouve dans la cassette d’un notaire… « Il n’est pas de destin contraire qui ne puisse évoluer » chantent les pizzicati à tue-tête sous la conduite vive,  enthousiaste et harmonieuse de Bruno  Camanella  qui n’a pas hésité à injecter l’un ou l’autre « Old Mc Donald had a farm » joué sur clavecin. « Oublie ma froideur, je te jure un amour éternel ! » jettera la précieuse Maria Grazia Schiavo  dans un dernier air où brillent recettes et amour !   

 

Mais c’est l’air grave et tendre  de Nemorino « Una furtiva lagrima » Acte II sc 7 ... brodé sur harpe et basson, qui restera sans doute gravé dans nos cœurs, malgré les fous-rires dûs à la mise en scène et à la brillante scénographie. Ce dernier spectacle de la saison de L’Opéra de Liège est à la fois un clin d’œil sur la très brillante saison passée et une ouverture à encore plus de découvertes savantes et drôles pour l’année prochaine.

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/lelisir-damore

Saison : 2014-2015

Durée : 3h Langue : Italien  Direction musicale : Bruno Campanella  Mise en scène : Stefano Mazzonis di Pralafera  Chef des Chœurs : Marcel Seminara Artistes : Maria Grazia Schiavo, Davide Giusti, Adrian Sampetrean, Laurent Kubla, Julie Bailly

Nombre de représentations : 5

Dates : Du vendredi 19/06/2015 au samedi, 27/06/2015

http://www.opera-online.com/items/productions/lelisir-damore-opera-royal-de-wallonie-2015

Productions liées:

Dates de représentations 10 mars 2016 19:30:00

14 mars 2016 19:30:00

19 mars 2016 13:00:00

23 mars 2016 19:30:00

26 mars 2016 20:00:00

30 mars 2016 19:30:00

02 avril 2016 20:00:00

07 avril 2016 19:30:00

La distribution Aleksandra Kurzak Vittorio Grigolo Mario Chang Adam Plachetka Alessandro Corbelli Pietro Spagnoli Personnages de l'œuvre Adina Nemorino Nemorino Belcore Dulcamara Dulcamara -

See more at: http://www.opera-online.com/fr/items/productions/lelisir-damore-the-metropolitan-opera-2016-2016

 

 

 

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administrateur théâtres

12273106253?profile=originalLe Lille Piano(s) Festival organisé chaque année par l’Orchestre national de Lille nous gratifie régulièrement de bonheur musical nimbé de joie de vivre et d'esprit de renouveau. Une véritable cure de jouvence. Il était sous-titré  cette année «Pianochromie», allusion au désir de mettre en lumière les  correspondances musicales, sensorielles et poétiques qui relient les arts visuels, la littérature et la musique. Une vingtaine de concerts du 12 au 14 juin mobilisait un public nombreux,  aux quatre coins de la ville : au  Furet du Nord, à la Gare Saint-Sauveur, au Palais des Beaux-Arts, dans la maison natale de Charles de Gaulle, à la Villa départementale Marguerite Yourcenar et au Centre culturel de Lesquin. Mais le plus beau lieu - en dehors du Conservatoire bien sûr - c’est sans conteste le Nouveau Siècle, considéré comme l’une des belles acoustiques de France depuis sa rénovation. 

Le Nouveau Siècle, une véritable maison de la musique ouverte à tous les courants. « Les modèles peuvent changer, on poursuit notre mission de service public de la culture » insiste  François Bou, directeur-général de l’Orchestre National de Lille. « Un lieu de réappropriation de la musique par le public » selon les mots de son président, Laurent Bayle. La  nouvelle saison  2015-2016 de L’Orchestre National de Lille débutera par un concert, le 17 juillet prochain au stade Pierre-Mauroy qui peut abriter 12.000 spectateurs  avec un programme haut en couleurs et en émotions : Ravel (le Boléro), Orff (les Carmina Burana) avec deux cents chanteurs, sous la direction de son charismatique maestro Jean-Claude Casadesus.

C’est lui d’ailleurs qui ouvrait le festival, le vendredi 12 juin  à 20 heures, avec le soliste Kun Woo Paik* au piano. En début de programme, nous avons entendu  la Valse de l'opéra Faust de Gounod, pour piano seul. Entre Arcadie et forêt féroce, le désespoir romantique se mue en rage éclatante. Le tempo très rapide, échevelé peut-être, s’accompagne d’une puissance phonique au comble. L’image de la tourmente de notre monde? Jean-Claude Casadesus nous offrira alors  le Concerto pour piano n°3  de Beethoven. Une œuvre d’où émanent la joie, la pensée optimiste,  un appel aux sensibilités et aux élans du cœur. A l’intelligence de celui-ci. L’humilité et la  compassion parfois. L’allégresse en tout cas. Un enthousiasme à la madame de Staël, berceau de l’espoir. L’œuvre est dirigée avec précision et légèreté dans d’harmonieuses combinaisons de constructions. Le jeu du pianiste presque sauvage à certains moments, alterne avec des éclats d’innocente finesse. La finale sera grandiose, la colère liquide du pianiste a enflammé l’orchestre. Et le bis aura la  forme de berceuse cueillie dans son jardin secret : la romance sans paroles n°3 de Gabriel Fauré. Ovation, bien sûr !

Kun Woo Paik viendra en Belgique la saison prochaine.

 

 * "le plus français des pianistes coréens, le plus coréen des pianistes français" Kun Woo Paik est considéré comme l’un des plus importants pianistes de sa génération.

Né à Séoul, il a donné son premier concert à l’âge de 10 ans et étudié

à la Julliard School de New York avec Rosina Lhevine, puis à Londres avec Ilona

Kabos. Il a aussi suivi les cours de Guido Agosti et Wilhem Kempf en Italie.

Kun Woo Paik a remporté le Concours Naumburg et obtenu la médaille d’or

du Concours international de piano Busoni.

Sa carrière internationale débute, en fait, avec son premier concert à New York où il joue l’intégrale des œuvres pour piano de Maurice Ravel. En 1974, il fait ses débuts en Europe et, depuis, collabore avec les chefs prestigieux tels Lorin Maazel, Mariss Jansons, Sir Neuville Mariner, Wolfgang Sawallisch, John Nelson, Paavo Järvi etc… Il s’est produit en concert avec des orchestres comme le New York Philharmonic, le London Symphony, l’Orchestre de Paris, le B.B.C. Symphony, le Berlin Symphony, l’Orchestre national de Hongrie, le Philharmonique d’Oslo, de Rotterdam, le R. A. I. Italia, le Philharmonique de Varsovie, l’English Chamber Orchestra mais aussi l’Orchestre de Bretagne. Appelé régulièrement à jouer dans des festivals comme le Berlin Festwochen, Aix-en-Provence, la Roque d’Anthéron, Ravinia, Mostly Mozart, Colmar, Montreux, Dubrovnik, Aldeburh et le festival de Pâques à Moscou, il a été le premier artiste coréen à être invité officiellement en Chine par le gouvernement chinois (octobre 2000) ; il y est retourné en 2004 et 2006. En décembre 2004, à l’invitation de Penderecki et sous sa direction, il a joué à Madrid son nouveau Concerto pour piano. Son répertoire s’étend, en fait, de Bach à Busoni, Scriabine et Stockhausen. Le 8 août 2006, dans le cadre du Festival de la Roque d’Anthéron, il joue une œuvre rarement exécutée en raison des effectifs mobilisés et de sa longueur, le Concerto pour piano, orchestre et chœur d’hommes de Busoni, avec le chœur d’hommes et l’Orchestre symphonique de Bilbao, sous la direction de Juanjo Mena. Kun Woo Paik a réalisé de nombreux enregistrements incluant Scriabine, Liszt, l’intégrale des œuvres pour piano de Moussorgski et des concertos de Rachmaninov. Son interprétation de l’intégrale des concertos de Prokofiev a reçu un « Diapason d’Or de l’Année » en 1993 et le Grand Prix de la Nouvelle Académie du Disque Français. Artiste exclusif DECCA, il a enregistré, pour célébrer l’année Bach, des transcriptions par Busoni d’œuvres d’orgue de J.S. Bach, puis un album d’œuvres pour piano de Gabriel Fauré, récompensé par plusieurs prix en France. Il a enfin réalisé récemment une intégrale des œuvres pour piano et orchestre de Chopin avec le Philharmonique de Varsovie sous la direction d’Antoni Witt. En 2005, Kun Woo Paik a entrepris d’enregistrer l’intégrale des sonates pour piano de Beethoven (fin prévue en 2007). Kun-Woo Paik vit à Paris. Il est le directeur musical du Festival International de Musique de Dinard-Côte d’Emeraude. En juin 2007 Kun-Woo Paik a été choisi pour faire partie du jury du concours Tchaikovskyi à Moscou (département piano). C’est la reconnaissance internationale de son talent et de sa renommée. 12273106670?profile=originalhttp://www.lillepianosfestival.fr/juin_2015/vendredi/spectacle_01.php

 Evénement A VENIR:  Le vendredi 17 juillet 2015  au Stade Pierre Mauroy, Lille-Villeneuve d’Ascq (59), France

Orchestre National de Lille, Chœur régional Nord-Pas de Calais, Chœur Nicolas de Grigny ; Jean-Claude Casadesus, direction ; Yeree Suh, soprano ; Jakob Huppman, contre-ténor ; Ales Jenis, baryton

Paul Dukas : Fanfare pour précéder la Péri

Maurice Ravel : Le Boléro

Carl Orff : Carmina Burana

http://www.francemusique.fr/actu-musicale/l-orchestre-national-de-lille-jouera-dans-le-stade-pierre-mauroy-pour-le-lancement-de-sa-40e-saison-92187

http://www.stade-pierre-mauroy.com/meeting/29584/orchestre-national-de-lille/stade-pierre-mauroy/17-07-2015/21h00

http://www.francemusique.fr/actu-musicale/jean-claude-casadesus-prepare-son-depart-de-l-orchestre-national-de-lille-44879

 

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12273103480?profile=original« Et à ce moment-là, il se produisit quelque chose d’extraordinaire… » pour les amoureux de la poésie anglaise et de Richard Strauss. C’était au Festival piano(s) de Lille, le samedi 13 juin, 14 heures. Poésie et musique, main dans la main. Galina Ermakova* au piano et Arnaud Agnel*, jeune comédien sensible et averti, dans le rôle du récitant. Ils jouent et interprètent le poème d’Alfred Tennyson, Enoch Arden, poète lauréat sous le règne de la reine Victoria.
 

12273103467?profile=original“Here on this beach a hundred years ago,
  Three children of three houses, Annie Lee,
  The prettiest little damsel in the port,
  And Philip Ray the miller's only son,
  And Enoch Arden, a rough sailor's lad
  Made orphan by a winter shipwreck, play'd
  Among the waste and lumber of the shore,
  Hard coils of cordage, swarthy fishing-nets,
  Anchors of rusty fluke, and boats updrawn,
  And built their castles of dissolving sand
  To watch them overflow'd, or following up
  And flying the white breaker, daily left
  The little footprint daily wash'd away.”


Enoch Arden, l’opus 38 de Richard Strauss, est un mélodrame pour narrateur et piano composé en 1897 sur le poème écrit par Tennyson en 1864 que  Glenn Gould fut le premier à enregistrer.

Richard Strauss use largement de leitmotivs correspondant à chacun des trois personnages de cette Odyssée inversée. Enoch Arden a quitté son village natal après 7 ans de bonheur familial. Il dit vouloir se sacrifier et sauver  femme et enfants de la misère, ayant tout perdu après un accident de travail. Marin naufragé, il ne reviendra que dix ans après, méconnaissable mais le cœur toujours débordant d’amour. Il va retrouver son épouse Annie remariée à leur ami d’enfance Philip. Mais son amour dépasse l’infini…
La connivence entre la fougueuse musicienne et le comédien s’est installée dès les premières vagues au pied des falaises anglaises. Le paysage sonore créé par la pianiste est d’une texture très riche. Les humeurs de mer, protagoniste central de l’œuvre sont d’une lecture fantastique : des côtes natales, berceau de l’histoire, aux tempêtes destructrices, aux palmiers de l’île où le naufragé se retrouve prisonnier tel Robinson, au retour stupéfiant…bravant tous les dangers, ayant presque perdu la raison. Quelle fresque musicale ondulante, rendue vivante par un jeu assuré et bien nuancé ! Les gammes orageuses coulent, la palette sonore se déploie tantôt fracassante, tantôt infiniment tendre. L’épopée développe, sous le doux regard du Créateur, les thèmes de l’attachement amoureux et filial qui s’insinuent dans tous les interstices de la conscience. Annie, la Pénélope anglaise se défend : « comment aimer deux fois ? » mais finira par épouser Phil, leur ami d’enfance,  qui, secrètement amoureux depuis toujours, a pris en charge les enfants. Enoch mourra dans l’abnégation totale. « Dis-lui que je bénis sa femme et ses enfants dont je suis le père. Mais il ne faut pas qu’elle voie mon visage mort, elle serait trop triste… » 

“Then the third night after this,
  While Enoch slumber'd motionless and pale,
  And Miriam watch'd and dozed at intervals,
  There came so loud a calling of the sea,
  That all the houses in the haven rang.
  He woke, he rose, he spread his arms abroad
  Crying with a loud voice 'a SAIL! a SAIL!
  I am saved'; and so fell back and spoke no more.”

Un silence chargé de respect et de drame tomba sur la salle, prisonnière de ses émotions, évadée overseas! La mer, soudain, se tait et l’oiseau referme ses ailes.

http://www.lillepianosfestival.fr/juin_2015/samedi/spectacle_04.php


*Galina Ermakova, est arrivée en France en 2012. Et s’est installée dans la métropole lilloise. Elle a obtenu le Master de piano du Conservatoire de Moscou. Elle a ensuite rejoint le Pôle Supérieur d’Enseignements Artistiques Nord – Pas de Calais en discipline d’accompagnement dans la classe de Ch. Simonet. Elle a développé une forte activité de concerts qui lui a notamment permis d’être primée lors du Concours International de Musique de Chambre à Kiev (en 2006). Pianiste éclectique, elle a également participé à de nombreux festivals internationaux de tango avec l’ensemble Victoria. Galina est actuellement accompagnatrice au CRD de Cambrai.

Originaire de Nîmes, Arnaud Agnel est un acteur de 27 ans issu de la nouvelle vague de comédiens français. Après un passage par le Conservatoire d’Art Dramatique à Lyon, il a suivi l’Ecole Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique (EPSAD) à Lille, de 2009 à 2012. Aujourd’hui, il multiplie les rôles dans les courts-métrages pour son plaisir et le nôtre.

Glenn Gould http://pointculture.be/album/richard-strauss-enoch-arden_357094/

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Alexander%20Polzin-Age%20of%20Anxiety%2012.jpg?width=276Musique & images ou méditation sur le Monde ? Le 2 juin 2013,  Rémi Geniet gagnait à 20 ans le  deuxième prix du Concours international Reine Elisabeth  à Bruxelles, une consécration pour un aussi jeune soliste ! Nous le retrouvons avec grand plaisir au festival de Lille piano(s) 2015, parmi les jeunes  musiciens qui joueront l’intégrale des concertos de Bartok à l’occasion de la célébration des 70 ans de la disparition du compositeur austro-hongrois, l’une des lignes maîtresse de ce festival. Rémi Genieta été choisi pour interpréter le  Premier Concerto, Kotaro Fukuma (lauréat du Concours de Cleveland en 2003) pour  le deuxième,  et  Béatrice Rana (lauréate du concours Van Cliburn 2013) pour le troisième. Trois moments-clés de cette fête de l’intelligence musicale et de la convivialité.

 

Dans ce  premier concerto de Bartok, Rémi Geniet  se transforme d’emblée en un créateur énergique  d’images cosmiques et sensorielles. Figure dantesque semblant émerger des cercles de l’enfer, il apparaît ensuite comme un démiurge calmant la tempête, puis  creusant des gouffres abyssaux dans un paroxysme de tournoiements musicaux. Les cuivres prophétiques annoncent  le tableau d'un soleil mort.  Son  deuxième mouvement  participe  à la même puissance évocatrice. C’est le temps cette fois qu’il semble avoir apprivoisé et emprisonné dans les battements d’une horloge invisible. Ses lents arpèges descendants suggèrent-ils le retour aux premiers jours de la Genèse ? Une recherche inconsciente de paradis perdu ?  Sa lecture du concerto est à la fois limpide et sauvage. Imagée et  vibrante.   Le troisième mouvement ressemble à un affrontement des pulsions de vie et de mort. Les cors et les flûtes s’emballent et l’effervescence créatrice du pianiste s’affirme encore. On est en face de la  liberté échevelée du principe créateur / L’être contre le néant. En toute discrétion, le jeune artiste, soucieux de préserver son intimité et son  mystère,  se retire et ne se disperse pas en saluts mondains,  laissant la place,  comme dans  un esprit de continuité du programme,  à Wilhem Latchoumia un géant d’humanité musicale, présent déjà  au même festival l’année dernière, qui interprétera “The Age of Anxiety” la Symphonie n°2 de Bernstein.

Cette symphonie jazzy pour piano et orchestre est une vraie découverte. Elle est  accompagnée  par  la projection simultanée  d'une sélection d'œuvres choisies parmi les 99  esquisses du peintre  Alexander Polzin  illustrant des extraits du poème épique psycho-historique de W.H Auden « The age of Anxiety ».   La  rencontre  bouleversante des arts plastiques, de la musique et du verbe sera un des points  forts récurrents  de cette édition 2015, marquée par une grande recherche de profondeur et d’intensité.  

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 Les instruments  font écho aux  battements des phrases anglaises rythmées par la scansion épique, et en même temps semble générer le fondu enchaîné des différentes images. Le message du poème tend à  démontrer que des protagonistes étrangers les uns aux autres (les musiciens ? le public? les uns et les autres ?) ne peuvent trouver de réconfort qu’en cultivant la sympathie, l’amour mutuel, ne fût-ce qu’au hasard d’une rencontre éphémère.  Le poète exilé aux Etats-Unis en 1939  a écrit cette œuvre pour mettre à jour l’horreur génocidaire nazie et  pour  sonder et contempler le tréfonds de la conscience humaine.  Mais l’ennemi une fois vaincu, la guerre terminée,  restera toujours la peur.  Et nous, nous connaissons-nous suffisamment  pour discerner les manipulations de nouveaux Barbares ?  A vous de choisir leurs dénominations. W.H Auden  accusait le profit, le mensonge, le progrès!  «The knowlege is not essential » « Lies and lethargies police the world in its periods of peace! » Les mots, les images et les sons s’enchaînent inexorablement,  laissant des traces d’amères intuitions, de vestiges de bonheur perdu, d’illusions envolées, d’inéluctables et tristes répétitions historiques.   

Age of Anxiety 26/99 - Mixed Media on Board 44 x 31 cm12273103453?profile=original “In the higher heaven, ageless plans” ”The hungry are eating their boots” ”In the numb North there are no more cradles” ”The sullen South has been set on fire” “In the wild West they are whipping eachother!” ”No soul is safe!” ” Unequal our happiness In peace or war, married or single” « Many have perished, more will! »

sml_Alexander%20Polzin%20-%20Age%20of%20Anxiety%20-Bernd%20Kuhnert%2023.jpg12273103879?profile=original Des mots soulignés et illustrés avec la passion de couleurs  musicales presque fauvistes de  Wilhem Latchoumia, le visionnaire. Il semble instinctivement parvenir  à incarner tour à tour,  les quatre protagonistes allégoriques du poème : l’intuition, la sensibilité, les cinq sens et l’intelligence. Un tour de magie, qui donne du corps aux esquisses  diaphanes  et sombres et disloquées de Polzin. Une façon de transmettre des émotions sur le vif, et en temps réel, au rythme mutuel de la perception. C’est de la traduction musicale simultanée et en plusieurs langues à la fois, tant sa  palette musicale est  complexe, différenciée  et évidente. On est spectateur de cette musique fascinante et en même temps aspiré comme  partie prenante de l’expérience. A la fois sur la rive et   au cœur du fleuve de perceptions.   Le flux entre le compositeur et le chef d’orchestre, tout d’abord,  entre celui-ci et le pianiste ensuite, puis avec le poète, le peintre et un public subjugué, a merveilleusement fonctionné. "Fluxé " a-t-on envie de dire, si l'on ose le néologisme! 

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images?q=tbn:ANd9GcTtEVWD7r02vsBsejsX-Ln79v5puI3RkrUR3xAPt7Vu6TYPfu2b      http://www.lillepianosfestival.fr/juin_2015/samedi/spectacle_07.php

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zurga_lionel_lhote_et_leila_anne-catherine_gillet__.jpg?width=452La première des « Pêcheurs de Perles » a eu lieu en 1863, Bizet avait alors  tout juste 24 ans. L'opéra est ramené à Paris en 1889  pour l'Exposition Universelle, l’exotisme oriental  est à la mode. L'histoire se déroule  à Ceylan avant l’occupation anglaise. Une communauté de pêcheurs-plongeurs en apnée affronte durement  la nature, les tempêtes et les cyclones  pour vivre de la pêche de l’huître perlière. Chaque année une  nouvelle prêtresse vierge  est invitée au village pour prier Brahma et  repousser par ses chants les esprits maléfiques.  Elle prête le triple serment de rester voilée, vierge et sans tache, de prier jour et nuit et de n’avoir ni ami ni amant. La mort la menace si elle en vient à transgresser le serment.  Les deux indéfectibles amis, Nadir et Zurga évoquent leurs souvenirs de voyage où ils  sont tombés amoureux jadis de la même femme mais ils  se sont juré mutuellement une fidélité  éternelle qui ne saurait être entravée par des liens amoureux. nadir_marc_laho_et_zurga_lionel_lhote__.jpg?width=452 Bien sûr, l'amour entre Leila, la  jeune prêtresse vierge, et l’élégant  chasseur de fauves  Nadir renaît lorsqu’il entend sa voix et sera jalousé par son ami Zurga, devenu chef de la communauté. La palette de la couleur des sentiments du triangle amour , amitié et jalousie  vaut bien celle des perles : du noir le plus sombre, quand le cœur crie vengeance pour la trahison, aux  rutilantes  couleurs de verts  et violets pour la souffrance et les doutes qui s’insinuent, aux éclats nacrés de l’amour pur, du sacrifice librement consenti, et finalement du pardon, de la clémence  et de l’oubli de soi.  

Ces couleurs nacrées, délicates, voire étincelantes dans l’évocation du coup de foudre des amoureux  sous  la lumière des tropiques, ou celles de l’épouvante, sont rendues avec intensité par l’orchestre dirigé par Paolo Arrivabeni qui fait vibrer la texture orchestrale. Les  mélodies lancinantes et mystérieuses sont  pleines de raffinement et de recherche. L'atmosphère languissante du premier acte est particulièrement envoûtante. La présence des courbes mélodiques du chœur souvent en coulisses, entretient l’atmosphère poétique et finit par ensorceler. Sortilège malais ?  nadir_marc_laho__et_leila_anne-catherine_gillet_.jpg?width=452

 

Le metteur en scène japonais Yoshi Oïda  a relevé le défi de recréer l’exotisme imaginaire d’un Bizet qui n’a jamais quitté la France. C’est beau, dépouillé  et intemporel. Cela donne l’impression de  se passer sur une île lointaine du Japon, cela semble  frôler les côtes indiennes ou du Sud-Est asiatique, toucher peut-être l’Afrique et refluer jusqu’aux confins de la  Polynésie, sans que le rêve ne s’arrête.  Quelques barques  en forme de feuilles de palmier, creusées dans le bois sauvage, quelques nasses, des perches de bambous, l’esquisse d’un ponton qui se transforme en temple ou en couche sommaire,  dans un univers de bleus et de couleurs Chagalliennes, du sol au plafond et dans les miroirs. Les jeux de lumières sont fascinants.  L’esquisse d’un horizon flottant est-il le bord d’une falaise?  Ou la ligne entre ciel et mer ? Les travailleurs de la mer habillés de couleurs océanes disparaissent au fond du plateau dans un jeu de bras et de jambes  lent et  poétique. L’esprit flotte sur un  plateau vivant et vibrant de couleurs et de sonorités, comme la lumière qui traverse un vitrail. Est-on entre  ciel et terre, sous un croissant de  lune couché à l’horizontale ou dans la féerie d’un royaume sous-marin pardessus lequel flottent de frêles esquifs sur une eau transparente?  12273097493?profile=original

 

La superbe texture vocale et dramatique des quatre personnages dissipe le flou.  Anne-Catherine Gillet, Marc Laho, Lionel Lhote et Roger Joachim sont  tous des artistes belges francophones qui tous font preuve d’une diction impeccable. En effet, chaque tessiture articule la prosodie française avec une étonnante limpidité, sans le moindre  relent de français chanté affecté et vieillot.  Quel collier de perles, ces voix nuancées, ces timbres parfaits, cette prosodie célébrée avec ravissement ! « O nuit enchanteresse, divin ravissement ! » se joue de part et d’autre de la rampe. La maîtrise  vocale de  Leila (Anne-Catherine Gillet) est remarquable : de très belles notes de tête, rien de forcé, de la souplesse dans la virtuosité, une très belle variété dans le phrasé et la couleur. Son jeu physique est tout aussi empreint de grâce et d’humanité. « Accorde-moi sa vie, pour m’aider à mourir », plaide-t-elle pour sauver Nabir.  Tout est prêt pour le sacrifice. Roger Joachim interprète  le rôle de Nourabad le grand-prêtre de Brahma comme s’il endossait le rôle du Destin. Quelle puissance tranquille, quelle imposante autorité dans sa somptueuse voix de basse! Le ténor Marc Laho, originaire de Liège, livre un Nadir très vaillant, habité  par le désir, incapable de se tenir à ses promesses, incroyablement humain, offrant  sans compter le velours palpitant de ses émotions. Au cours de l’action, la voix chaude et cuivrée du baryton, Lionel Lhote  rassemble dans  le noble  personnage  de Zurga, toutes les tempêtes mais aussi  la sagesse de l’homme maître des émotions les plus  déchirantes.  Son ultime  « A Dieu ! »  est majestueux, il a renoncé aux deux seules choses qui comptaient dans sa vie, l’amitié et l’amour, après avoir découvert en Leila celle qui lui avait sauvé la vie des années auparavant.

 

nadir_marc_laho___leila_anne-catherine_gillet_et_zurga_lionel_lhote___.jpg?width=300A tous points de vue, cette dernière création toute en finesse de L’Opéra de Liège force l’admiration et se range au niveau des plus belles performances internationales.  La saison prochaine du MET a mis « Les pêcheurs de perles » dans sa programmation en janvier 2016, ils auront fort à faire pour égaler la beauté et la tenue  de ce spectacle  ciselé avec le plus grand art.   

Paolo Arrivabeni, direction musicale • Yoshi Oïda, mise en scène • Tom Schenk, décors • Richard Hudson, costumes • Daniela Kurz, chorégraphie • Fabrice Kebour, lumières • Marcel Seminara, chef des choeurs

 

Anne-Catherine Gillet, Leïla • Marc Laho, Nadir • Lionel Lhote, Zurga Roger Joachim, Nourabad

Liège, Théâtre royal, du 17 au 25 avril. Réservation : 04-221.47.22 ou www.operaliege.be

Charleroi, Palais des Beaux-Arts de Charleroi - PBA le 30 avril à 20h

http://www.pba.be/fr/saison/153/les-p%C3%AAcheurs-de-perles

      

    

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Réveil vibrant aux couleurs de la souffrance, les artistes disent la vérité

L’artiste peintre et  écrivain Maxim Kantor (°1957) est une figure emblématique de l’underground dissident soviétique. Il jette aujourd’hui un regard sans complaisance sur la société russe post-soviétique.  Il a contribué récemment avec  Gidon Kremer à créer un programme unissant peinture et musique "La Russie - visages et masques" qui fut présenté à Odessa  le 24 avril dernier. «  Fidèles à Goethe, Rimbaud ou Kandinsky, nous considérons que chaque son correspond à une couleur, ou parce que nous sommes solidaires de l’idée de Platon selon laquelle toutes les émanations de l’esprit possèdent une même origine. Nous avons aussi décidé de nous lancer dans cette expérience, parce que la situation mondiale actuelle appelle à l’union. A une époque où  la menace contre l’humanisme ne devient que trop évidente, il semble nécessaire de démontrer la solidarité des artistes de tous bords, la synergie de différents langages en une seule parole. Le savoir-faire et les techniques peuvent être différentes, un matériau peut se distinguer d’un autre, mais le son né d’un archet, un coup de pinceau, parlent d’une même douleur face à ce qui se passe. Nous sommes bien loin du jour où  Moussorgski a écrit ses "Tableaux d'une exposition". Le compositeur avait probablement une autre idée du Gnomus et de La grande porte de Kiev !  Mais nous voulions parler  de la souffrance dépeinte par de nouveaux tableaux d’une réalité dans laquelle l’impressionnisme n’a plus sa place. C’est ainsi qu’est né ce projet, explique Maxime Kantor, comme un symbole de résistance et d’union, comme une déclaration conjointe d’artistes.

Inscrire au programme deux compositeurs comme Philip Glass et Moussorgski, l’appeler « Kremerata Baltica, confrontation between two worlds » c’est déjà faire un pas vers la compréhension de l’autre. Pour mémoire, la Kremerata Baltica, est un ensemble composé de 23 jeunes musiciens talentueux originaires de Lettonie, de Lituanie et d’Estonie qui ont le vent en poupe grâce à leur exubérance, leur énergie et  leur joie palpable de jouer ensemble sous la direction de leur chef violoniste  Gidon Kremer.  En à peine 15 ans, La Kremerata Baltica est devenue l’un des meilleurs orchestres de chambre au monde, affirmant sa réputation dans les plus grandes salles de concert internationales, jouant  dans plus de 50 pays, se produisant dans 600 villes et donnant plus de 1000 concerts à travers le monde : Asie, Australie, États-Unis, Amérique latine, Russie et Europe. 

Gidon Kremer insiste pour sous-titrer ce projet musical et visuel « Tableaux d’une autre exposition » Selon lui, il est possible grâce à la musique de s’adresser au conscient et au subconscient du public sans faire appel à des stéréotypes politiques mensongers. La combinaison des perceptions musicales et visuelles est capable d’agir sur l’auditeur et le spectateur, comme un œuvre de Bach et de Vermeer, ou de Tchaïkovski et de Petrov-Vodkin.  La confrontation des images et du son génère un espace pour la recherche de soi-même et de son rapport au monde. « Avec notre projet, insiste-t-il, nous essayons de rendre une conscience qui ne soit pas anesthésiée par des moyens de communication de masse et de nous forcer à sentir les événements tragiques qui nous entourent, ainsi que notre responsabilité par rapport à ces événements. Pousser chaque spectateur et auditeur à regarder au fond de lui-même, à réfléchir au destin de l’humanité et à notre propre rôle dans ce qui se joue aujourd’hui. En dépit de la manipulation des media. L’indifférence est la plus dangereuse maladie. Si l’art ne possède pas la capacité de sauver le monde, il possède au moins le pouvoir de nous rendre meilleurs. »

Comment ne pas être conquis  dès l’ouverture du concert qui débutait avec Andreï Pushkarev  dans  le Concerto pour violon, vibraphone et cordes « Flowering Jasmine » de Georgs Pelēcis?  De l’ambroisie musicale ! Quatre violoncelles soulignent dans une discrétion absolue le vibraphone qui semble mélanger des parfums rares dans une gestuelle musicale envoûtante. Le jeu de félicité enfle comme un chant d’espoir jusqu’à l’apparition soudaine du  chef d’orchestre, vêtu d’une ample  chemise blanche et taquinant joyeusement  son Amati 1641… Après ces libations de bonheur, place au soliste bouleversant et au défilé de visages muets, de spectateurs figés, de voyageurs en attente sur un quai, -wired-. Les violons chantent le ventre souterrain d’une ville. Qu’est-ce qui relie le monde ? La parole est au violoniste solitaire, les arpèges rappellent Bach. Un concentré d’émotions s’empare du musicien. La lumière vibrante de son archet rappelle le pinceau d’un peintre. Va-t-il réussir à ranimer la flamme humaine?  Il diffuse la sagesse d’un homme « for all seasons ».  L’écoute du public est intense!  « The American Four Seasons » , le Concerto pour violon et orchestre n° 2 de Philip Glass était  accompagnée de projections vidéo de Jonas Mekas (né en 1922), réalisateur de films, poète et artiste d’origine lituanienne souvent considéré comme le ‹parrain du cinéma américain d’avant-garde›,  de Rimas Sakalauskas (né en 1985), artiste vidéo de la jeune génération lituanienne,  d’Adam Magyar (né en 1972), photographe hongrois établi à Berlin, et de  Pingo van der Brinkloev, artiste danois spécialisé dans les effets visuels.

La deuxième partie du concert est dédiée «  à ceux qui… » « To those who continue to suffer in Ukraine » C’est le Requiem for Ukraine pour violon d’Igor Loboda (1956). Ce sont de longues notes lancinantes explosées par des syncopes brutales, puis un bras le corps d’accents slaves. Au cœur de l’acidité mordante d’une déconstruction inéluctable, le violoniste  se débat avec une énergie opiniâtre. Le public respire à peine.

La puissante version  pour  orchestre de chambre de Jacques Cohen de l’œuvre de  Mussorgsky, est soutenue par les toiles insoutenables de souffrance humaine de  Maxim Kantor. Les percussions claquent comme des armes de guerre.  Le temps n'est plus à la douceur impressionniste, ni aux pleurs pour la mort d'un ami cher! On est au temps des génocides...

Comme le printemps, la tendre sérénade pour violon de Valentyn Sylvestov et d’un bis encore plus tendre : « Lullaby » de Tankovich redonnent quelque espoir. On respire, mais qui pourrait encore s’endormir dans l’indifférence ?  

 

Ce qui est sûr, c’est que le spectateur-auditeur ne peut désormais plus ignorer les faucons et les loups,  la prise d'otages du théâtre de Moscou pendant la comédie musicale Nord-Ost destinée à la jeunesse le  26 octobre 2002, les 186 enfants et les 148 adultes de Beslan massacrés en 2004, le 17 juillet dernier, les 283 victimes de l’attaque  du Boeing 777 MH17, les milliers de victimes de la guerre civile du Donbass en Ukraine depuis le 6 avril 2014. Qui peut encore  supporter le cynisme,  l’indifférence aux choses,  aux gens et aux dictateurs?

  http://www.flagey.be/fr/programme/15809/kremerata-baltica

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administrateur théâtres

12273090470?profile=originalA l’approche du printemps 2015, le Klara festival, une émanation du festival van Vlaanderen se mobilise. Il est plus que jamais temps de cultiver son jardin  musical, surtout qu’il est sous le thème le plus heureux qu’il soit : l’amour passion et l’amour compassion.

Orchestres, ensembles et chefs prestigieux vont se produire à BozarFlagey, au Singel et au Concertgebouw Brugge mais aussi dans d’autres lieux.

Cette 11e édition du festival dure 16 jours, du 06/03 au 21/03/2015, accueille 32 concerts, est présente sur les ondes  pendant  2 semaines et demi de direct à la radio, concerne 14 millions d'auditeurs dans le monde entier, attend pas moins de  635 artistes et 20 000 visiteurs dans 11 lieux différents.

La chance nous sera donnée de voir et d'écouter René Jacobs, Stef Kamil Carlens, Teodor Currentzis, Serge Verstockt, Guido Belcanto, Hilary Hahn, Piotr Beczala, l'Orchestre royal du Concertgebouw Amsterdam, George Petrou, Julia Lezhneva, Shanti! Shanti!, Alexander Melnikov, Isabelle Faust, le RIAS Kammerchor berlinois, le Brussels Philharmonic, l'ensemble Kaleidoskop, ainsi qu'I Solisti del Vento. Mais bien d’autres encore !

La manière dont le Klarafestival aborde le thème « If love could be » est caractéristique : exploration des limites, regard neuf sur le répertoire, mise en œuvre d'associations inédites avec, en figures de proue, les couples mythiques Tristan et Iseult, et Roméo et Juliette.

Let it be!

Rien de plus  envoûtant  pour commencer que l’illustre René Jacobs et le Freiburger Barockorchester présentant « Il Barbiere di Siviglia », une œuvre de de Paisiello, musicien italien invité à la cour impériale de Catherine II de Russie. A la suite de la première à Saint-Pétersbourg le 26 septembre 1782, cette œuvre fourmillant d’éclats de rire et de légèreté - c’est un bijou d’opéra comique - a été jouée ensuite à Vienne, Naples, Prague, Versailles puis a parcouru l’Europe entière, y compris Bruxelles pour franchir l’Atlantique au début du XIXe siècle et se retrouver à Mexico et enfin en version française à La Nouvelle Orléans! Si populaire qu’elle fût, l’œuvre fut néanmoins longtemps éclipsée par celle de Rossini créée en 1816. Mais la revoici à Bruxelles, en  2015, la route est longue et le plaisir, inaltérable. Voici du théâtre chanté sur la scène de Bozar  dans un écrin de  musique festive.  

L’œuvre est courte, la Grande Catherine exigeant que tout soit rendu en une heure trente, les récitatifs sont très brefs… Il n’y a pas de sous-titres à l’époque. « Ce que je devrai ensuite vous recommander, c’est la concision. Veuillez ne composer que peu, très peu de récitatifs,  car ici ils ne comprennent pas  cette langue. » lui écrit-on ! C’est donc à la musique de traduire l’histoire bien connue de la pièce de Beaumarchais et mise en livret par Giuseppe Petrosellini en 1782. Les différents personnages sont attachés à des orchestrations très pittoresques jusqu’à des bruits d’orage et des sons de cloche et les jeux mélodiques sont extrêmement vivants, colorés et passionnés.

Après une ouverture délicate et savoureuse avec René Jacobs à la direction,  le style comique et la finesse dans la mise en place des situations  sont mis à l’honneur. Avec son sens infaillible du rythme,  René Jacobs donne un tempo virevoltant aux péripéties amoureuses. Il gère les tensions avec délicatesse et précision. Les gradations dynamiques sur instruments anciens font merveille.Toute cette comédie joyeuse et chantante se déroule presque comme une farandole tout autour du noyau des musiciens groupés autour d’un pianoforte. Le continuo de mandoline et violoncelle soutient malicieusement les mélodies.  

Certaines scènes restent gravées dans la mémoire par la fraîcheur de leur interprétation. Ainsi  les confidences du Figaro bon vivant (Andrè Schuen) au Comte Almaviva (Topi Lehtipuu)  lui narrant avec verve son pittoresque périple en Espagne. De même, le chant d’amour du comte juché sur une chaise sous un balcon et l’apparition au fond du plateau de la belle soparano Mari Eriksmoen, norvégienne à la pulpeuse tresse blonde. Elle est  vêtue d’une courte jupe noire  à godets et doublure rouge sur chemisier virginal. Elle a une allure folle et une voix d’or  qui interprète autant la naïveté de la jeune Rosina que les subtils mouvements de son  âme amoureuse éprise de liberté.

Le baryton italien Pietro Spagnoli  interprète Bartolo de façon magistrale. C’est le père jaloux, avare et autoritaire, entouré d’une domesticité  dont  l’une baille et l’autre éternue.  Pietro Spagnoli  propose un personnage très équilibré, entre  une belle musicalité qui souligne  l’amour d’un père pour sa fille et le personnage de théâtre ridicule qui n’est pas sans rappeler les malheureux pères de chez  Molière dont se jouent inévitablement les amants victorieux. Mais le plus drôle est sans doute l’inénarrable Don  Basilio (Fulvio Bettini), sorte de curé à lunettes et à béret basque qui est le maître de chant de la belle Rosina et qui n’est pas à une  trahison près, du moment qu’il peut monnayer ses services contre espèces sonnantes et trébuchantes.

 Timbales et violons tremblent lors de son apologie de la calomnie, Don Basilio, apôtre de l’hypocrisie, chante comme un diable personnifié sous ses habits compassés. La colère de la belle qui risque d’être réduite en esclavage dans un mariage forcé, est commentée par un orchestre écumant de rage, de grondements, de chuintements, de sifflements et de bouillonnements intenses. Et le duo des retrouvailles entre le Comte et Rosine est un morceau de volupté et de plénitude  lumineuse. La soirée est acclamée par un public complice de l’action et amoureux de cette musique retrouvée.  

Le Klara festival promet d'être un sommet d'excellences.

http://www.klarafestival.be/fr

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administrateur théâtres

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Boris Giltburg piano

Au Programme:

Ferruccio Busoni, Chaconne en ré mineur (d'après Partita pour violon n° 2, BWV 1004 de J.S. Bach), Carnaval, op. 9
Bela Bartok, 6 Danses sur des rythmes bulgares (Mikrokosmos VI)
Franz Liszt, Sonate pour piano, S. 178

http://www.bozar.be/activity.php?id=15617&selectiondate=2015-03-02

 AUCUN retour en Belgique de BORIS GILTBURG ne laisse indifférent ! Né en 1984, Boris Giltburg, Israélien d’origine russe, premier prix au Concours Reine Elisabeth 2013, est un artiste …hors compétitions, tant son travail touche à la perfection. C’est une personnalité d’une humilité exemplaire qui vise la communication et le partage, une sensibilité à fleur de peau. Le programme qu’il a composé ce soir est une palette de couleurs versatiles où il explore avec délicatesse toutes les émotions de la personnalité humaine. Son concert est structuré comme une sorte de poème musical.  Derrière son sourire légendaire  se cache une profonde richesse  humaine qu’il métamorphose en musique. Il possède l’art d’emmener le public là où il n’a jamais été. Il suffit de se laisser guider et on entre dans le royaume de la musique.

 

Après avoir franchi  solennellement la porte  de la  Chaconne en ré mineur  de Ferruccio Busoni on est emporté dans la nostalgie d’un sablier qui s’écoule. Un regard doux est au bout de chacun de ses  doigts.  Le voilà au cœur de tableaux impressionnistes ponctués de feux follets. Le jeu de mains est spectaculaire, il enfile avec souplesse des accords de notes graves et donne de la résonnance tragique. Ici, il cisèle le thème purifié, mis à nu, mais nimbé d’un voile de tendresse,  enveloppé de grâce juvénile.  Là, Boris Giltburg fait sonner son instrument comme carillon de beffroi puis pétrit la matière musicale comme un boulanger céleste et met à jour tout le mystère de J.S. Bach.   

Dans sa lecture  éblouissante et farceuse du Carnaval de Robert Schumann,  Boris Giltburg danse ses notes et module les nuances. Les mains bondissantes sont ensorcelantes et tout à coup, au cœur du mystère,  les voilà qui produisent une matière à la limite de l’audible, un sommet de finesse.  Le pianiste glisse d’une pièce à l’autre enchaînant avec brillance et élégance des motifs incontestablement maîtrisés.

 Ses danses de  Bela Bartok  sont  pleines de virtuosité, d’audace et de séduction et enfin sa Sonate pour piano 178  de  Franz Liszt qu’il ouvre,  avant le déferlement passionnel, par  un  long silence de concentration abyssale,  est magnifique de sonorité, de progression, de cohérence. Le public est émerveillé et recueilli devant ces mains devenues des éclairs de lumière. Les pulsions vitales alternent avec la méditation de l’ange. La netteté de la frappe dans les fulgurances est rattrapée par l’infini de la douceur. Le musicien est entièrement habité par la musique. Ses rallentandos  poignants et ses moments de confession intime laissent entrevoir la vulnérabilité de l’abandon profond.    

 

 Et à peine la première palette finie, le généreux pianiste nous ravit d’une seconde palette musicale car voici le choix du poète!

Tout d’abord, ──── 'La Leggierezza',  extrait de Trois Etudes de Concert, Liszt S.144. On retient son souffle du début à la fin.   La technique semble facile et vous convie dans le  rêve,   le pianiste flotte sur le clavier comme un génie insaisissable, son toucher est prodigieusement aérien. Des arpèges pilotés avec une  légèreté incroyable  dans la main droite comme de la gauche, des  gammes chromatiques avec des notes doubles, des sauts d’octaves, notes graves rutilantes,  accords plaqués à distance, une technique éblouissante qui charme autant les yeux que les oreilles! 

Et encore , ──── le  Moment musical no. 4  de Rachmaninov,  épique et émouvant, débordant comme un fleuve russe au printemps et extrêmement puissant, joué avec élan passionné sans crainte de burnout, une performance qui vous coupe le souffle !

Et encore , ────l’intermezzo Op. 118 no. 2 de Brahms un bain de douceur aux longues phrases de douceur, une prière intime pour la paix du monde ? Boris cueille est perles de pluie et en fait un élixir capiteux…

Et encore , ──── la  Suggestion Diabolique composée par Sergueï Prokofiev en 1908 d’une précision et d’une clarté parfaites. Le voici devenu Méphisto en personne.

Et encore , ──── un extrait Davidsbündlertänze de Schumann no. 14 , le point d’orgue du rêve!

Boris, Etincelant et Généreux comme toujours!

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administrateur théâtres

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Mariage réussi !

 

Le nouvel an chinois est la plus grande fête traditionnelle chinoise. C’est une fête agricole à l’origine et elle s’appelle aussi  la  fête du Printemps. Chaque année elle inaugure un des 12 rameaux terrestres symbolisés par un animal, à l’intérieur d’un cycle  récurrent de 12 ans. Nous voici depuis le 19 février dans l’année de la Chèvre.
À  chaque retour de l’an neuf (calculé d’après la deuxième lune après le solstice d’hiver), toutes les voies de communication de la Chine entière sont prises d’assaut. Gares, routes, aéroports sont bondés. Des millions de familles, pour qui cette occasion est leur seul moment de vacances,   traversent le pays pour un rassemblement familial placé sous le signe  de la couleur rouge (symbole de joie et de chance), du recueillement et du renouveau. Traditionnellement, on sortait avec des lanternes colorées, des brûle-parfums, et l’on faisait éclater des pétards afin de faire fuir les mauvais esprits, mais surtout on désirait réveiller le dragon protecteur et dispensateur de pluies bienveillantes.

Dans nos contrées nordiques, on ferait plutôt appel au soleil et  à ses bienfaits…  Les chinois ont bien  compris nos aspirations et nous ont envoyé « The Legend of the Sun », un spectacle qui ne pouvait que nous plaire. Il a déjà été présenté à Londres en janvier dernier avec un succès éblouissant. Il s’agit d’une  très vieille légende du folklore de la minorité Zhuang* du Sud de la Chine qui  rejoint  à point nommé  notre  dévorante soif de lumière. Au temps jadis, les anciens Zhuang vivaient dans un pays  privé de lumière. Un jour, ils apprirent qu'un Soleil flamboyant se reposait au-delà de la ligne d'horizon et que l'astre pouvait les sauver de l'obscurité et du froid et leur apporter de la chaleur. Finalement, c'est une intrépide jeune femme enceinte qui  se sacrifia pour le bien commun. Elle argua qu’elle n'arriverait peut-être pas jusqu'au bout, mais  que l'enfant qu’elle portait finirait bien par rapporter le soleil.  Emouvant parcours initiatique donc, d’une mère et de son fils.

C’est Le théâtre National  qui a  accueilli à l’occasion du Nouvel an chinois, cette performance étonnante et de très haut niveau artistique. « The Legend of the Sun » un spectacle monumental de danses folkloriques, de mime et d’acrobatie. » Il réunit 60 danseurs chinois formés traditionnellement, la plupart d'origine ethnique Zhuang.  Pas de texte, du mystère et de la méditation sur la condition humaine, sur une vielle souche animiste. Quelques  mélodies aux voix  bouleversantes, des échos de choristes  lointains  et une musique très narrative soutiennent  cette belle histoire. Une histoire édifiante, bien sûr. Comme au Moyen-Age chez nous, les légendes doivent avoir une  portée morale et  sociale. A travers la mise en scène du  folklore authentique du peuple Zhuang, c’est la persévérance du peuple chinois  et la  poursuite du bonheur qui sont glorifiées et leur bravoure  indéfectible contre les difficultés « L’Asie est là où cesse la vulgarité, où naît la dignité et où commence l’élégance intellectuelle. Et l’Orient est là où sont les sources débordantes de poésie ».

La performance de danse muette est habillée de somptueux costumes qui vous rappelleront si vous avez eu la chance d’y aller, l’un ou l’autre voyage dans les minorités chinoises et l’accueil chaleureux que ces peuples dispensent aux visiteurs étrangers. De nombreuses scènes ont une portée universelle et vous feront monter les larmes aux yeux, ce qui n’était pas garanti avec un spectacle d’une telle ampleur. Les relations mère-fils, homme-nature,  le coup de foudre, la conquête amoureuse, la passion en conflit avec le devoir, l’amour vrai sont autant de thèmes passionnants et passionnels qui touchent le spectateur de n’importe quelle origine. La beauté de la danse, que ce soient les solos, les duos ou les danses de groupes, est omniprésente et souligne le long cheminement. Et cette beauté  nous touche profondément. Un mélange  habile et sans coutures  de chorégraphies modernes et de coutumes traditionnelles  qui vous  emmène au cœur du  mystère humain. Les danseurs se transforment en paysages, en rochers en rivières, en bêtes sauvages et en éléments naturels appuyés d’effets sonores grandioses.

Côté musique, c’est la même chose. Le mélange des sonorités occidentales et orientales est source d’un perpétuel étonnement. Alliant tradition et modernité, la musique  authentique de cette ethnie utilise des instruments séculaires -  les clochettes, bâtons et tambours associés aux costumes rutilants, l’erhu, vielle chinoise à deux cordes aussi appelé « violon chinois », la flûte de bambou, et  les incontournables percussions chinoises  -  qu’elle mélange avec finesse avec ceux  de nos salles de concerts occidentales.

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  Le China Arts and Entertainment Group (CAEG) qui encadre ce fabuleux spectacle  est devenu au fil des années  le plus grand organe culturel chinois soutenu par le ministère de la culture et un ambassadeur privilégié pour fêter les quarante ans de  liens d’amitiés qui unissent cette année l’Union européenne et la Chine. Co-organisateurs, la compagnie Atlas International Culture. The Legend of the Sun a été primé par de nombreuses récompenses, dont le "Golden Lotus Award" de la China Dance Lotus Award Competition, mais également le "Splendor Award" pour les œuvres théâtrales délivré par le Ministère chinois de la Culture. Le spectacle a également reçu un bel accueil dans le monde, plus particulièrement lors de leur tournée aux Etats-Unis en 2012.

 

 

* la minorité Zhuang : Ils forment une des 56 nationalités de Chine. Leur population, estimée à 18 millions de personnes en 2010, fait d'eux la plus importante minorité chinoise avec un passé glorieux.

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En savoir plus sur les légendes chinoises: 

http://www.gutenberg.org/files/15250/15250-h/15250-h.htm

Le Théatre Nanning du Guangxi:

http://thelegendofthesun.com/FR/?page_id=642

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administrateur théâtres

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Rigoletto (Verdi)

Avec Leo Nucci, Désirée Rancatore, Gianluca Terranova,
Luciano MontanaroCarla Dirlikov... Du 15 au 31 mars 2015

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/rigoletto

 

Au seuil des années 1850 après sa création de «  Luisa Miller » son premier drame  intimiste qui émeut  aux larmes, Verdi  entame sa grande trilogie de la maturité : « Rigoletto », « Il Trovatore » et « La Traviata ».  Celle-ci  va  révolutionner l'art lyrique. La porte s’ouvre vers le romantisme. Verdi  a trouvé dans « Le Roi s'amuse »,  le drame censuré de Victor Hugo, les ingrédients propices à développer ses idées dramaturgiques qui concernent l’humain. La violence est partout : passion ardente, amour malheureux, enlèvements, arrestations, haine, vengeances à répétition, tueur à gages, complots. C’en est fini de l’unité de temps, d’action et de caractère. Le déroulement musical de la partition épouse le rythme de l’action et la gestuelle théâtrales.

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Avec « Rigoletto » nous sommes devant un drame humain poignant, où le machisme est la cause de tous les malheurs et où les femmes sont des victimes sacrifiées sur l’autel du pouvoir. Les sentiments paternels abusifs, les intrigues de courtisans profiteurs basées sur la corruption, l’arrogance d'un monarque affamé de puissance et délirant de libertinage aboutissent à la mort d'une jeune fille innocente qui préfère sacrifier sa vie pour un homme qui lui a menti, plutôt que de vivre dans ce monde machiavélique. Le pouvoir en place (l’Autriche) s’indigne et censure. Verdi résiste, persiste et signe moyennant quelques légères concessions.   

 Chaque personnage est un être fascinant, hors normes, il a son caractère propre,  une  couleur bien individualisée et un style de chant immédiatement repérable.  Au sommet de sa puissance créatrice, Verdi mène ce drame qui fait la part belle au grotesque, tambour battant, enchaînant des  duos parmi les plus beaux jamais composés. Le rideau se lève sur un décor grandiose, fidèle aux décors originaux, majestueusement antique, comme on les rêvait à l’époque de la création de cet opéra. Les costumes aux textures  rutilantes sont tout aussi impressionnants par leur authenticité. Nous sommes à la cour en collerettes du duc de Mantoue, au cœur du 16e siècle, mais on est tout à l’envers des sentiments de Roméo et Juliette.

 

 Le Bouffon bossu Rigoletto est doublement laid, physiquement et moralement. Instrument du pouvoir, il est obligé de faire rire son prince et s’attire invariablement  la haine grandissante des courtisans qui chercheront à se venger. Interdit de larmes par métier, son personnage devient pathétique. Veuf et père affligé d’une possessivité maladive, il est bientôt la proie d’une malédiction infernale autant que grotesque. Leo Nucci l’incarne avec une vérité théâtrale saisissante et une voix paternelle impressionnante. C’est l’Avare de Molière, doublé d’un détestable Quasimodo qui sans patrie, sans parents ou amis  enferme sa fille Gilda car il n’a qu’elle. Mais il éprouve aussi une tendresse infinie pour elle et souhaite fiévreusement « que rien ne vienne blesser sa candeur ! » Lorsqu’elle lui est enlevée il éprouve une colère effroyable vis-à-vis de son protecteur qui lui a volé sa fille et une indicible douleur. Il va jusqu’à demander pardon aux courtisans moqueurs pour qu’ils lui rendent sa fille : « Pieta, pieta signori ! » Lorsqu’il la retrouve et qu’elle lui confesse sa rencontre avec le jeune Gualtie Malte dont elle ignore qu’il est le  duc, les accents de tendresse mutuelle sont alors à leur comble.

Désirée Rancatore interprète Gilda avec grande sensibilité et expression. Au début elle est encore une enfant d’une naïveté touchante : ni la gloire ni le pouvoir n’intéressent  la jeune fille. Sa seule valeur est l’amour, qui la rapproche des anges. D’ailleurs sa mère est là-haut et veille sur elle! Dès qu’elle a découvert les tressaillements de l’amour, elle prend de l’assurance et vocalise de bonheur, explore les terres nouvelles du sentiment, semble improviser, son âme chante dans l’extase vocale. Elle annonce, sinistre prémonition, que son dernier soupir sera pour cet homme qu’elle aime!  Le climax musical de l'opéra est au  troisième acte, dans lequel les quatre personnages chantent un quatuor fait de deux duos : le père et sa fille à qui il fait entrevoir qu’elle est trompée et le duc volage (Gianluca Terranova, italien en diable) qui séduit une nouvelle proie: l'ardente  bohémienne Magdalena, sœur du tueur à gages. C'est Carla Dirlikov qui interprète ce rôle avec beaucoup de subtilité et de sensualité.  

Un mur sépare les protagonistes mais la fluidité et la vérité de leurs états d’âme se fondent en une musique torrentielle, un déluge d’émotions contradictoires. A la fin du troisième acte Gilda expire dans un dernier filet de voix, à peine audible après une dernière preuve d’amour filial extrêmement touchant.

Soulignons encore les couleurs plus que  sombres du tueur à gages, l’épouvantable Sparafucile sous les traits de Luciano Montanaro, un personnage dont l’infamie est campée comme une fleur vénéneuse plongeant ses racines  dans l’atmosphère écrasante de la malédiction si bien rendue par l’orchestre. Son timbre est au mieux avec la fourberie, la cupidité et l’absence de scrupules.   

Émotionnellement chargé d’une authenticité de sentiments extraordinaire,  ce « Rigoletto » de Verdi est exécuté d’un bout à l’autre de façon poignante. Les chœurs masculins sont admirables et le  chef d’orchestre (l'illustre Renato Palumbo) fait preuve d’une connaissance très fine de la richesse  incandescente de la musique Verdienne. Cette prestation exemplaire peut  être rangée parmi les plus belles interprétations de cet opéra, qui est l’un des plus joués au monde.

http://www.operaliege.be/fr/artistes/desiree-rancatore

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administrateur théâtres

Quand une leçon de musique classique se termine à la guitare électrique !

https://www.youtube.com/watch?v=VqYqWsG4Ad4

 

 

Dominique Jonckheere, à la tête  de l’Orchestre de Chambre Oratorio qu’il dirige depuis 1989 et que nous avons rencontré plusieurs fois au Théâtre Royal du Parc, nous gratifie chaque année de  nouvelles  croisières musicales,  enrubannées d’érudition relative à certains aspects de l’histoire de la Musique ou de la Musicologie. L’innovation c’est d’en faire chaque fois un feu d’artifice musical de tous bords, où il assassine le temps et où il mêle les observations savantes avec un humour fait pour les rois. « Tongue in cheek », il semble vouloir prouver chaque année par de nouvelles approches que la musique classique est  T o u t  sauf ennuyeuse.

Lui-même fait plaisir à regarder, tant son enthousiasme débordant est communicatif. Et ses comparses du sourire sont tous aussi malicieux et artistes. Trouver des places pour son spectacle pratiquement Sold Out relève du parcours du fan convaincu. Dominique Jonckheere  est ingénieur dans la vie civile et nous apparaît sous les traits d’un génie musical avéré dès qu’il monte sur les planches.

Son dernier spectacle excelle à nouveau dans les liaisons dangereuses. Avec un art consommé des mariages,  l’homme en costard-chemise et baskets blanches  construit un spectacle soufflant, bluffant d’inventivité, bâti sur les analogies musicales les plus improbables. En vrac : Bach, Purcell, Vivaldi, Haendel, Mozart, Beethoven, Chostakovitch, côtoient avec grâce et bonne humeur Amazing grace, Boris Vian, I’m singing in the rain, Eleonor Rigby, What a day for a daydreamer, La vie en rose, Let the sky fall (James Bond)  et tant d’autres  chansons populaires élevées sur le socle de la gamme pentatonique, apprend-on!  

 Dominique Jonckheere, l’homme-orchestre conteur et ensorceleur, se dépense comme un ado. Il est secondé par la voix chaude et cuivrée de  Sarah Letor qui chante du bout des doigts avec des gestes de chanteuse balinaise en duo avec Hervé Letor. Il s’entoure d’élégants musiciens, fascinants par la perfection de leur technique  artistique et la sonorité moelleuse de leur interprétation. Voici le palmarès : Citons  Nicolas de Harven (violon, chant),  Hervé Letor ( guitare, chant) , Sarah Letor (chanteuse), Véronique Lierneux (violon , piano, chœur), Eric Mathot (contrebasse), Ariane Plumerel (violon, chœur), Ana Spanu (violon , chœur), Sébastien Taminiau (violon , guitare, contrebasse), Edouard Thise (alto, trompette, chœur) Sigrid Vandenbogaerde (violoncelle , chœur), Charlie Wieder (violon, guitare).  

 

Avec finesse et doigté de virtuose, le maître de musique  nous embarque sur son fabuleux radeau musical, toutes époques confondues, avec comme point  de ralliement  l’effet de surprise musicale et des élucubrations auxquelles il manque juste les cheveux longs. L’esprit, lui,  frappe toujours juste et le tempo échevelé du spectacle rattrape le temps dans sa fuite!  Ce bonheur est trop éphémère, mais il y a des  CD qui vont avec : God save the music!

 

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/la-querelle-des-bouffons-dominique-jonckeere-au-th-tre-royal-du

http://www.oratorio.be/bachtorock3.htm

 

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administrateur théâtres

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Les Joyeuses Commères de Windsor

De  Otto Nicolaï

Direction musicale: Christian Zacharias - Mise en scène : David Hermann

Avec : Franz Hawlata (Sir John Falstaff), Anneke Luyten (Frau Fluth), Werner Van Mechelen (Herr Fluth), Sabina Willeit (Frau Reich), Laurent Kubla (Herr Reich), Davide Giusti (Fenton), Sophie Junker (Anna Reich), Stefan Cifolelli (Stefan Cifolelli), Patrick Delcour (Dr.Caius), Sébastien Dutrieux (le thérapeute).

L’opéra de Liège accueille en ce début d’année 2015 une oeuvre dont l’ouverture figure souvent au programme des concerts du Nouvel An mais peu présente sur la scène lyrique internationale, malgré sa renommée. Ancré dans la tradition du singspiel, cet opéra aux airs volontairement italiens confirme le pouvoir de séduction de rôles féminins jouant les virtuoses de la malice.

Cet opéra d’Otto Nicolaï ne fut joué que 4 fois du vivant du compositeur,  au Königliches Opernhaus  de Berlin après sa première représentation le 9 mars 1849. Le livret d'Hermann von Mosenthal se base sur la comédie de William Shakespeare The Merry Wives of Windsor écrit en 1602. Dira-t-on que  dès 1893 le très célèbre Falstaff de Verdi lui volera la vedette ?

 

Falstaff, un affreux bon vivant bedonnant a le malheur de déclarer sa flamme intéressée en même temps à deux commères, mariées et complices… Tensions dans les couples : Monsieur Fluth est d’une jalousie maladive. Monsieur et madame Reich se disputent sur les prétendants qu’ils veulent imposer à leur fille Anna, qui aime un adorable Fenton.   Mais dans  son interprétation  résolument moderne, le metteur en scène David Hermann, présente Falstaff, le futur dindon de la farce, comme un objet de désir et de convoitises. Rendez-vous est pris avec la psychanalyse. En effet, Le metteur en scène a supprimé tous les dialogues, tirés de Shakespeare, et a ajouté à la production un psychanalyste en chair et en os,  flanqué de son divan, de sa pharmacie et de ses assistantes. Deus ex machina, ou narrateur résumant régulièrement l’action, il confesse régulièrement en son cabinet chaque personnage ou se lance dans la thérapie de couples. S’ajoute  donc à la drôlerie naturelle de l’opéra-comique concoctée par le compositeur allemand, un rôle moderne parlé en français, tenu avec le plus grand sérieux par Sébastien Dutrieux. Les décors acidulés ne sont pas sans rappeler les stéréotypes d'une banlieue chic des séries télévisées américaines des années 70. Vous serez régalés de la diversité et de l’inventivité des costumes et des accessoires: une collaboration raffinée entre les décors de Rifail Ajdarpasic et les costumes d’Ariane Isabell Unfried.   Falstaff est vu ici comme l’objet de tous les désirs et de toutes les convoitises, un fantasme qui prend réellement corps au troisième acte lors d’une mise en abime romantique où l’on retrouve Puck /Obéron  avec des citations de la musique de Weber, dans une atmosphère de fantasmagorie Shakespearienne  totalement onirique.

Sur toute l’œuvre, souffle un esprit parodique bienvenu. La musique dirigée avec vivacité et humour par  le grand Christian Zaccharias,  reflète aussi l’ambiance joyeuse de l’Allemagne du sud. Les femmes se donnent rendez-vous dans un Weinstube solidement kitsch dont le  fronton en triangle lumineux singe, à en croire  celui de l’opéra de Liège. Beaucoup de jeux de mots farceurs fusent entre l’allemand et le français, une action débordante anime la scène, sans aucun temps mort, les colères explosent, les griefs domestiques déferlent. Les voix sont au diapason de l’action. Anneke Luyten  investie corps et âme, projette avec force une bourgeoise brûlante, impatiente et déterminée. Le baryton Werner Van Mechelen véritable maître de comédie, séduit par sa présence scénique et sa diction exemplaire.  Laurent Kubla joue de son timbre élégant et souple qui souligne une belle expressivité.

Le jeune amoureux d’Anna (une délicieuse Sophie Junker) à la voix suave plus que caressante et juvénile (Davide Giusti) est un basquetteur à cheveux longs, au phrasé de Roméo complètement craquant!   Des applaudissements nourris et des ovations  accueillent chaque artiste lors du salut final dont on peut  souligner la distribution très homogène, totalement impliquée dans l’action, les deux prétendants Patrick Delcour et Stefan Cifolelli, assumant leur rôle avec beaucoup d’humour et de présence, sans parler de Flastaff-Franz Hawlata, qui s’éclate dans l’ambiguïté de son rôle.

Nouvelle production: Opéra Royal de Wallonie-Liège,
en coproduction avec Opéra de Lausanne

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/les-joyeuses-commeres-de-Windsor

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