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La Samaritaine, « La » pépinière bruxelloise d’artistes de haut vol vient d’accueillir « The King, Devine où je te dévore », un spectacle créé en sa fertile marmite souterraine du 18 au 29 novembre derniers. Jean-Michel Distexhe est hannutois, héronnais, bruxellois et a 30 ans. Il est auteur, compositeur, interprète, comédien et marionnettiste. Il est bourré de charme et a des dons de ventriloque prêt à incarner les plus terribles monstres de l’imaginaire. Et cette fois, ce n’est pas un monstre imaginaire qu’il décrit. Son texte est régicide ! Et la cible, c’est Léopold II.

12273062474?profile=originalEn voici le début : Il était une fois un roi, un grand roi, un grand roi d’un petit, d’un tout petit pays.Un jour, ce grand roi d’un tout petit pays reçut un gâteau, un immense gâteau que lui donnèrent d’autres rois en l’honneur de la fête des rois. Le roi prit ce gâteau et rentra chez lui. Chez lui, le roi voulut manger le gâteau. Le roi croqua dans le gâteau. Le roi se fendit une dent. La fève. Le roi avait trouvé le Petit Jésus au premier coup de dents. Le roi était maintenant très content. Le Petit Jésus. Le roi prit la couronne en carton et la coiffa. Le roi était roi.

Le roi était The King. Soutitré, on se demande pourquoi « Devine où je te dévore. » Titre choisi par dérision par Jean-Michel Distexhe qui raconte les derniers instants du roi qu’il décrit comme solitaire et fou. Les marionnettes de son PANOPTIKUM vous invitent dans les méandres de l’histoire belge et de celle du Congo. Les corbeaux volent bas et croassent haut, vous en avez la chair de poule ! Du splendide Hitchcock vocal ! « Léopold II, Roi des Belges de 1865 à 1909, cherche à asseoir son pouvoir dans le monde. En 1885, il se proclame Roi de l’Etat Indépendant du Congo dont il décime la population et pille les ressources naturelles. Il meurt sans jamais avoir foulé la terre congolaise, mais riche de biens mal-acquis. » C’est en tout cas sa version des faits !

Avec The King, Jean-Michel Distexhe essaie « de cerner le personnage et sa tendance à la conquête. Il le met face à ses choix et le pousse dans les cordes. Face à ses anges et à ses démons, Léopold va riposter, feindre, banaliser, blaguer. Il voudra s’en sortir, par n’importe quelle porte, n’importe quel moyen dérobé. C’est ainsi qu’était Léopold II. Un homme rempli de mots de passe, de cachette, d’objectifs dissimulés ». Compliment que l’on peut retourner à Jean-Michel Distexhe, lui-même. Nous avons vraiment regretté de ne pas avoir eu le temps de digérer le contenu du feuillet explicatif reçu au début du spectacle. De nombreuses clés nous ont échappé, la lumière maléfique se faisant après coup ! Dommage ! Qui d’ailleurs connait encore des personnages tels que Henri Bataille, Carlotta, Babochon, Caroline alias Blanche sa jeune maitresse, Les jumeaux Goffinet, conseillers financiers du roi…et bien d’autres tout aussi illustres.

Est-ce au public qu’il s’adresse ? … Devine, ou je te dévore ! avec virgule, et sans accent grave sur le "u" ! Trop d’ellipses et de sous-entendus malgré la prouesse théâtrale totalement avérée du spectacle. La galerie de marionnettes fascinantes de laideur que le comédien fait vivre est impressionnante ! Le talent vocal de l’artiste est extrême et le texte tendancieux. Très tendance finalement ! Pas étonnant dès lors, que la Samaritaine affichât complet !

La conclusion au vitriol de Jean-Michel Distexhe qui fait penser à des règlements de comptes est virulente : « Léopold II a tracé la voie de l’histoire du Congo, il a transporté l’acide qu’ont utilisé les belges pour faire disparaître Lumumba, il a fait le lit de Mobutu, il a distribué les cartes d’identités ethniques au Rwanda, il pille encore les ressources naturelles du Kivu et il s’est, un jour, immiscé dans ma vie. Par le biais de mes grands-parents partis au Congo pour enseigner et cultiver. »

12273062697?profile=originalPlus que de la dérision, Non?

 

 !  

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Ecriture : Jean-Michel Distexhe 

Comédien - marionnettiste : Jean-Michel Distexhe 

Regards extérieurs : Franck Delatour, Dolorès Delahaut

Assistante : Pauline Noudel 

Décor sonore : NOZA 

Marionnettes : Jérome Thomas 

Croquis marionnettes : Noémie Marsily et Carl Roosens 

Affiche : Dominique et Léa  Dauchy

Stagiaires : Mathilde Lévêque et Elodie Vriamont 

Un spectacle du PANOPTIKUM Puppets & Theatre, en partenariat avec le Centre Culturel de Bièvre, le Centre Culturel de Hannut, l'Agence Officielle de Promotion Internationale Wallonie Bruxelles-Théâtre/Danse, La Fabrique de Théâtre et la Cie Le Tétras-Lyre.

Panoptikum Puppets & Theatre

www.panoptikumtheatre.com

 Régie: Mathieu Robertz

A la Sama, prochainement: http://www.lasamaritaine.be/new/index.php/notre-programmation

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LES FILLES AUX MAINS JAUNES

de MICHEL BELLIER
Mise en scène Joëlle Cattino. Avec Anne Sylvain, Valérie Bauchau, Céline Delbecq, Blanche Van Hyfte. Violoncelle: Jean-Philippe Feiss
DU 05/11/14 AU 13/12/14
 
Accueil - Salles des Voûtes - relâche les dimanches et lundis
 
Qui étaient les filles aux mains jaunes?
« Si les femmes s’arrêtaient de travailler vingt minutes, les Alliés perdraient la guerre ! » disait le  Maréchal Joffre. Un hommage rendu aux femmes laissées seules,  une fois les hommes partis en guerre. Auparavant employées dans des tâches mineures, elles vont tout assumer : travailler dix heures par jour dans les usines d’armement, assumer avec les vieillards et les enfants les durs travaux des champs, devenir marraines de guerre pour remonter le moral des combattants et pleurer les disparus. À la fin de l’année 1917, les ouvrières seront quatre cent mille. De nombreuses employées feront grève pour obtenir des salaires équitables. La place traditionnelle de la femme évolue enfin.
L’écriture de Michel Bellier, autodidacte, est une véritable trainée lumineuse qui n’en finit pas de faire palpiter un public pris à bras le corps, au confluent du souvenir de la première Guerre mondiale et celui de la justice enfin faite à la voix des femmes. Anne Sylvain, Valérie Bauchau, Céline Delbecq et Blanche Van Hyfte incarnent à la perfection les quatre cariatides de cette magnifique pièce épique et polyphonique, porteuses d’un monde nouveau. Toutes de condition plutôt  modeste - l’une sait à peine lire - créent lors du travail éreintant et insalubre dans cette usine d’obus, du lien indélébile, malgré leurs différences très marquées  qui vient nous  remuer au plus  intime… cent ans après.  Et c’est la création même  de ce lien qui libère la parole ! Enfin. 

Cette pièce est  donc un pavé dans la mare des adeptes du déni des femmes et au fur à mesure la dramatisation  se construit mot après mot, une sorte de cathédrale d’échos, d’appels, de rêves, de joies et de larmes  que nul ne peut désormais oublier. L’objectif pédagogique de l’auteur est pleinement atteint. Qu’il soit remercié ! 

 Quant à l’interprétation dramatique des quatre comédiennes, vivantes, charnelles et attachantes,  elle est à son zénith.  Chaque nouvelle vague de parole qui se déploie dans ce  lieu qui sent l’huile, le métal surchauffé, la sueur et le danger, ou la courette ensoleillée où les ouvrières respirent quelques instants sur le chemin des toilettes,  nous touche et nous émeut profondément dans leur splendide diversité. Jeanne : « Tu crois que c’est drôle, toute la journée, coudre des robes noires ? » Rose : 500.000 femmes … ensemble. Mais pourquoi faire ?  Tu crois qu’on l’aurait votée, toi la guerre ? Louise : une guerre ça ne se vote pas, ça se déclare. Julie, face au public : A quoi as-tu pensé ? Ta dernière, ta toute dernière pensée ? Celle qui restera dans tes yeux ? Et dans ta bouche, mon nom est-il resté ? 

 Le public est embarqué dans les rêves de ces femmes aux malheurs en cascades, et impliqué dans la lente organisation de leur combat. Le texte est d’une justesse de ton extraordinaire, en diapason total avec l’accompagnement musical émouvant de  l’homme silencieux (Jean-Philippe Feiss) qui joue sans discontinuer du violoncelle sur scène. Image de paix surréaliste, au milieu de ces planches bouleversantes. Les pulsions musicales subliment le texte et l’entoure d’un amour ineffable. A se demander qui induit l’autre, la mélodie ou le texte joué. Une communion parfaite dans laquelle on se perd et on s’abandonne. Le symbole de l’homme absent ?   

De cette première guerre mondiale, mère de toutes les atrocités, Michel Bellier fait  surgir une lumière, un bienfait fragile mais  toujours en construction : la parole des femmes et le mot liberté. Le mélange intime du travail de mémoire et du travail  d’avenir est nécessaire afin que les  immenses sacrifices consentis ne se perdent pas dans les sables de l’oubli ou du déni.  La construction progressive du récit dans une langue fluide et vivante est d’un équilibre parfait : pas un mot à retirer ou à suppléer.  Michel Bellier  semble porter en lui l’amour de toutes les femmes, et  aussi celui des jeunes générations auxquelles ils consacre une bonne partie de son temps en parcourant les écoles avec ses productions porteuses de sens. Est-il sur les pas du merveilleux romancier Gilles Laporte, l’écrivain Vosgien qui a consacré une grande partie de son œuvre à un engagement inconditionnel en faveur de la reconnaissance de la Femme dans la société ? On  y retrouve le même souffle de vérité que dans le  roman « Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France », ou  l’autre « Des fleurs à l’encre violette ». Cette modeste pièce oh combien bienfaisante, en a les accents  et participe de la même puissance sismique. Et tout cela… nous ramène à l’héroïne entre toutes : Marie Curie! 
  

 
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1731983.jpg?width=620Le Premier ministre, au nom du gouvernement fédéral, a exprimé ses plus sincères condoléances à Leurs Majestés le Roi Philippe et la reine Mathilde ainsi qu’à l’ensemble de la Famille royale suite au décès de la reine Fabiola. Dans un communiqué, le Premier ministre a tenu «  à rendre hommage à la reine Fabiola pour son engagement en faveur du pays sur les plans social et culturel  », notamment à travers le Concours reine Elisabeth. « La Belgique perd ce soir une grande reine qui a fait rayonner l’image de notre pays à travers le monde entier. Nous garderons le souvenir d’une grande dame qui s’inscrira dans l’Histoire de notre pays », déclare Charles Michel.

4535707_7_d874_de-gauche-a-droite-l-ancienne-reine-fabiola_a1e1ef2a24d9ed48d1de84f7b617ac7d.jpg?width=534 De gauche à droite : l'ancienne reine Fabiola, la reine Mathilde, le roi Philippe et ses parents l'ancien roi Albert II et l'ancienne reine Paola, le 21 juillet 2013, jour de la passation de pouvoir. | AFP/MICHEL GRONEMBERGER

Redécouvrons donc celle qui fut longtemps « première dame » de Belgique.

Une femme surprise

En septembre 1960, Baudouin surprend par l’annonce de ses fiançailles –  qu’il comptait pourtant faire dès juillet, les événements au Congo l’en ayant empêché. Car le secret de son idylle avec Fabiola a été bien gardé. Le couple ne révélera d’ailleurs jamais les circonstances de sa première rencontre. Qui a donc fait l’objet de toutes les conjectures. La plus probable évoquant le grand rôle joué par le cardinal Suenens.

Secret oblige, à l’automne 1960, les Belges ne savent rien de doña Fabiola de Mora y Aragón, lorsque Baudouin la présente à la presse au château de Ciergnon. Mais le lendemain, les journaux ne tarissent pas d’éloges pour cette jolie jeune femme ; parlant plusieurs langues (espagnol, français, anglais, allemand) ; ayant décroché un diplôme d’infirmière à la Croix-Rouge et pratiquant dans un hôpital militaire de Madrid ; sachant gratter la guitare et taquiner le piano ; aimant peindre et écrire des contes pour ses neveux et nièces. Et surtout issue d’une excellente famille aristocratique espagnole : son père, don Gonzalo Mora Fernandez, est Comte de Mora et Marquis de Casa Riera ; ses parents et ses six frères et sœurs occupent un hôtel de cinq étages… et une vingtaine de domestiques dans la capitale, et reçoivent le tout Madrid (diplomates, écrivains…).

Le mariage a lieu le 15 décembre. Et à relire la presse de l’époque, Fabiola a conquis les cœurs. Chacun souligne un « mariage d’amour ». Finie de l’image du « Roi triste »…

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Une femme blessée

Rapidement pourtant, une première épreuve l’attend. Et les magazines populaires que Fabiola fuit en font leurs titres. S’emparant de ce qui fera le drame de sa vie, elle qui adore les enfants et aurait aimé être enseignante. Dès 1961, ils posent la question : Fabiola pourra-t-elle avoir des enfants ? La réponse sera cruelle : non. Après des fausses couches en 1961, 1962, 1963 et 1966, et une opération en 1968, il lui faut l’accepter…

Le 10 juin 1961, elle réservait pourtant la primeur de sa première grossesse à Jean XXIII, à l’occasion d’une audience à Rome. Le pape s’empressant de rendre l’information publique… créant une mini-polémique en Belgique, où ces heureux événements sont traditionnellement annoncés par le grand maréchal de la Cour, puis le gouvernement.

Baudouin n’évoquera qu’une fois ce drame personnel, dans l’un de ses discours : « Nous n’avons pas d’enfant et longtemps nous nous sommes interrogés sur le sens de cette souffrance. Mais, peu à peu, nous avons compris qu’en n’ayant pas d’enfants à nous, notre cœur était plus libre pour aimer tous les enfants, absolument tous. »

Une femme sociale

En public cependant, Fabiola garde le sourire. Poursuit son engagement social. Conserve un contact direct, jovial avec les gens, dans ce mélange de langues qui lui est propre. On la dit réellement à l’écoute de la souffrance des autres – elle n’hésite pas à embrasser des lépreux en Afrique. Un intime assure : « Quand on parlait avec elle, on sentait qu’on existait, on n’était pas un numéro. Ce n’était pas des conversations protocolaires. Elle avait le contact facile. »

20080604 - BRUSSELS, BELGIUM: This file picture dated 29 June 1970, shows Queen Fabiola of Belgium during a diner with Mrs Mobutu, during a visit to Congo, in Kinshasa. Fabiola de Mora y Aragon celebrates her 80th birthday on 11 June 2008. BELGA PHOTO ARCHIVES

Son implication sociale se marque dans des domaines qui lui sont chers, comme la santé mentale : elle crée rapidement la Fondation Fabiola pour la santé mentale et ses Œuvres offrent des bourses à des chercheurs et médecins dans le domaine de la prévention de l’aliénation mentale. La lutte contre la prostitution ou l’émancipation des femmes dans les pays en voie de développement sont d’autres de ses combats.

En 1992, à la demande de Baudouin, elle préside à Genève le « Sommet sur le progrès économique des femmes rurales », rassemblant 64 épouses de chef d’Etat ou de gouvernement. Et depuis 1994, la quasi-totalité de ses déplacements à l’étranger (à l’exception de ses voyages privés en Espagne) touche au statut de la femme ou à la femme rurale.

Sans parler de son secrétariat social qui traite, durant le règne de Baudouin, plusieurs milliers de lettres par an.

Une femme discrète

Après le décès de Baudouin, le 31 juillet 1993, Fabiola, deuxième reine à avoir survécu à son mari, se retire peu à peu de la scène publique. Elle reprend la présidence d’honneur de la Fondation roi Baudouin. Et, en amoureuse de tous les arts, reste une présidente d’honneur active du Concours musical reine Elisabeth (elle qui a un instrument de musique dans chacune des pièces du Stuyvenberg). Mais étant reine « tout court » – Paola a repris le titre de reine des Belges –, elle ne veut pas faire de l’ombre au couple régnant.

Discrète, elle l’a d’ailleurs été toute sa vie. Pas son genre de s’exposer dans les endroits branchés ni de s’afficher au bras de people. Certes, comme le dit cet intime, « elle était reine d’une époque révolue », lorsque la médiatisation n’était pas ce qu’elle est. Il n’empêche : « Elle n’était nullement portée vers le spectaculaire, le sensationnel. » Et a évité, jusqu’au bout, les feux des projecteurs.

La preuve : elle n’a jamais accordé d’interview. Tout juste a-t-elle enregistré un exceptionnel message radiotélévisé, à l’occasion de ses 60 ans. Un message d’amour, cette « source inépuisable de vie que nous portons en nous et que nous pouvons donner et recevoir, que nous soyons pauvres ou riches, jeunes ou âgés, bien portants ou handicapés ».

Même pour ses 80 ans, elle refuse les demandes d’entretien ou d’émission spéciale : « Elle trouvait cela excessif, confie un proche ; elle n’aimait pas les feux de la rampe, fuyait la publicité. Pourtant, elle adorait sortir, bavarder, téléphoner. Mais pas sous les projecteurs. »

Une femme amoureuse

Il est une autre raison de la discrétion de cette femme, naturellement extravertie et volubile : depuis 1993, Fabiola vit dans la mémoire de Baudouin. Pas au passé, au présent. « Baudouin, pour elle, c’était une présence, ce n’était pas le passé, poursuit ce proche. Elle en parlait beaucoup, convaincue de le revoir. Elle parlait de lui comme s’il était en voyage, comme s’il allait revenir. Au Stuyvenberg, elle vivait entourée de souvenirs. »

>>> A lire : le Roi Baudouin, roi de mon coeur

« Elle vivait en communion avec Baudouin », confirme un autre intime. Un troisième ajoute : « Elle disait souvent qu’elle n’attendait qu’une chose : rejoindre Baudouin. Que ce serait un jour de bonheur pour elle. Elle disait être en contact avec lui. Parfois elle lançait : «Baudouin a parlé par votre bouche». »

Car, « plus qu’elle l’aimait, elle avait une vénération pour Baudouin ». D’ailleurs, les rares fois où elle est sortie de sa réserve ces dernières années, c’est au nom de Baudouin. La première, peu après sa mort, le 14 août 1993, pour un message de « reconnaissance émue » aux Belges qui lui ont témoigné leur sympathie. La deuxième, par une lettre au peuple belge à l’occasion de ses 75 ans et des dix ans de la mort de son « Bien-Aimé ». Une lettre pour révéler la « vraie nature » de son époux : son « amour inépuisable », son « écoute généreuse et attentionnée », « son esprit lucide et son silence aimant », son « ouverture d’esprit et de cœur », sa « compréhension et sa sagesse ». Eloge d’un homme dont elle avoue : « Le voir comme l’entendre, en bonne et en mauvaise santé, dans ses peines et ses joies profondes tout au long de nos 33 années communes, m’a fait grandir. » Car pour elle, Baudouin reste « un don unique, aujourd’hui, demain et pour l’éternité ».

Une femme pieuse

C’est l’autre trait majeur de la personnalité de Fabiola, au-delà de son adoration pour Baudouin : sa foi. On le sait et tous ceux qui la connaissaient le confirment : Fabiola était très pieuse. Depuis toujours. Habituée à une messe quotidienne. À la mort de son père, en 1957, elle aurait même songé à entrer au couvent. Depuis les années 80, c’est le Renouveau charismatique, basé sur les valeurs d’espérance et d’amour, qui la séduisait. Preuve : sa tenue blanche lors des funérailles de Baudouin et la « messe de gloire et d’espérance ». Plusieurs en attestent : « Elle avait des idées très arrêtées sur ce qui est religieux et moral. »

Une femme volontaire

Car si Fabiola est une femme discrète, c’est aussi une femme de tête, à la volonté de fer, aux convictions profondes : « Quand elle vous fixait de ses yeux noirs, on sentait cette volonté dans le regard… » Mais sa fonction de reine l’empêche de laisser libre cours à ses opinions personnelles. Lorsqu’elle s’y risque, en petit comité, Baudouin la reprend d’un « darling, darling… ». Ou, raconte un ministre d’Etat, « lui disait «Non, ça, on ne peut pas le dire». Et elle reconnaissait : «En effet, dans notre rôle, on ne peut pas exprimer nos convictions personnelles». Elle l’acceptait. »

Dans ses Mémoires, l’ex-Premier ministre Wilfried Martens dément d’ailleurs la rumeur : selon lui, Fabiola n’a pas incité son mari à refuser, en 1990, de signer la loi dépénalisant l’avortement. Pour lui, pas de doute : c’est une décision de Baudouin.

Une femme dévouée

Car malgré sa forte personnalité, Fabiola acceptait ce rôle, quasi contre-nature, en retrait de Baudouin. En soutien, aussi. Pour Wilfried Martens, Baudouin et Fabiola formaient d’ailleurs « un mariage parfait ». Car « elle l’a soutenu d’une manière formidable. Sans elle, il n’aurait pu être Roi et chef de l’Etat pendant 41 ans, avec toutes les difficultés qu’a connues notre pays. Il m’avait d’ailleurs confié à la fin : «Je suis à bout». Ce n’aurait pas été possible sans elle… »

source: http://www.lesoir.be/726531/article/actualite/belgique/2014-12-05/deces-fabiola-une-reine-passionnee

"Suite à la proposition de Sa Majesté le Roi, le Conseil des ministres a également décidé d’un deuil national à partir de ce samedi 6 décembre jusqu’au vendredi 12 inclus." 

 De nombreux membres du Réseau d'Arts et Lettres tiennent à présenter à la famille Royale leurs plus vives condoléances

Ni allocution radio-TV du Premier ministre, ni édition spéciale du Moniteur, ni jour de congé pour les fonctionnaires et les écoles, ni ministres vêtus de noir et privés de réjouissances publiques durant un mois de deuil. Comment, d'Elisabeth en 1965 à Fabiola en 2014, l'ultime hommage rendu à la veuve d'un roi est passé de la majesté à la sobriété. http://www.levif.be/actualite/belgique/d-elisabeth-a-fabiola-le-deuil-de-la-belgique-de-papa/article-normal-357229.html?utm_

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Mahler Chamber Orchestra Beethoven Journey 3

Leif Ove Andsnes piano - Mahler Chamber Orchestra , Koor van de Vlaamse Opera
Igor Stravinsky, Concerto pour orchestre à cordes en ré majeur
Ludwig van Beethoven Fantaisie pour piano, choeur et orchestre, op. 80, Concerto pour piano et orchestre n° 5, op. 73, "L'Empereur"

Jeudi 04.12.2014 20:00 Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

prev_pfile256203_activity14407.jpgQuel bonheur d’aller écouter le Mahler Chamber Orchestra à "Bozar", comme on dit, même si on en préfère la dénomination longue. Il nous a offert un programme capiteux, avec Leif Ove Andsnes comme échanson au piano. Une soirée sous le signe du champagne musical car ce concert restera à jamais gravé dans la mémoire! 

Une œuvre de Stravinsky pour débuter : son Concerto pour orchestre à cordes en ré majeur, composé en 1946. Les cordes sont au grand complet, les  violonistes jouent debout, déployant joyeusement une vaillance amusée. L’écriture en spiccato et pizzicato souligne les parties lyriques qui oscillent entre des accents plaintifs et le  charme jazzy. On se laisse prendre à de lointains  rythmes de valse repris plusieurs  fois. Il y a de la couleur, de l’énergie vitale et de drôles d’éclats de voix syncopés. A noter, le superbe commentaire bougon de la contrebasse  en fin de partie. Et pas de chef d’orchestre ! 

Les musiciens reviennent, en costume-cravate, les dames en élégance. Mais voici venir le chef d’orchestre norvégien, Leif Ove Andsnes qui s’installe au clavier. Il dirige la Fantaisie pour piano, chœur et orchestre de Ludwig van Beethoven en do mineur, opus 80, avec les chœurs de l’Opéra des Flandres. Dès les premières notes de la cadence initiale, le public sait que ce concert sera admirable, son niveau d’attention est au comble.  Les premiers arpèges puissants alternent avec un jeu intimiste et des sautillements de jeu de marelle. Les crescendos d’accords sont rutilants, l’orchestre silencieux est aux aguets, les trilles et les double notes farceuses jouent au coucou  d’une forêt musicale généreuse. Puis chaque pupitre s’ébranle, la musique se sculpte sous nos yeux et pour le plus grand plaisir de l’oreille. Chaque rencontre d’instrument est une rencontre artistique nouvelle. La flûte et le hautbois  s’invitent, accompagnés par le piano, puis les tutti exultent dans la joie complice de  l’orchestration. Leif Ove Andsnes traite son piano comme une harpe. Le thème joyeux qui préfigure l’ode à la joie de la  9e symphonie, est répété en échos bondissants. Le soliste gazouille des trémolos et sa longue mélodie rêveuse  est scandée avec tendresse par les cuivres. L’orchestre tout entier est bientôt dans un rythme de chasse à courre qui finit pianissimo. C’est alors que le chœur se lève et livre une interprétation sublime du poème de Christopher Kuffner « Fried und Freude gleiten freundlich der Wellen Wechselspiel… » Voici un miroir où se réverbère la foi et la confiance en l’humanité, la  célébration de l’amitié  à travers les arts, tout y est dans ce merveilleux dialogue entre le soliste, l’orchestre et le chœur. Le refrain explosif construit en interminable crescendo  donne une impression de vertige et ce sont des tonnerres d’applaudissements qui terminent la première partie de ce concert. 

thmb_13193_img1.jpgEn deuxième partie c’est sans doute la meilleure interprétation du Concerto de l’empereur N°5 qu’il nous ait été donné d’entendre. La direction est d’une extrême délicatesse, les parties solistes au piano sont de vraies éclosions florales. Elégance, moelleux, jeu solaire. Le pianiste qui dirige rayonne d’un intense charisme, il symbolise à lui seul à la fois l’humilité extrême et la grandeur de l’homme. Fluidité, contrôle, équilibre parfait. Son toucher de clavier tient  à la fois de l’ange et de l’humain, dans sa fermeté et sa noblesse. La virtuosité se répand dans sa cadence comme des vagues de lumière aussitôt transmises par les mains devenues muettes aux violons dans le deuxième mouvement. L’orchestre est à l’écoute presque religieuse du soliste et le soutient par un tapis de notes caressantes. Les pizzicati des contrebasses donnent de l’ampleur et de la profondeur tandis que la mélodie appartient désormais aux vents. Les sonorités de velours du piano, les cascades de trilles versent dans le sublime. Souffle-t-il les notes sur le clavier au lieu de les toucher? C'est une âme qui s'est engouffrée dans le merveilleux et y entraîne tout l'orchestre. La jubilation solaire du dernier rondo est une véritable apothéose et le public se lance dans des ovations enthousiastes. Leif Ove Andsnes revient pour un bis, une Bagatelle, bien sûr!

Photos: Mahler Chamber Orchestra & Leif Ove Andsnes © Holger Talinski/Leif Ove Andsnes © Özgür Albayrak

http://www.bozar.be/activity.php?id=14407&selectiondate=2014-12-04

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Du 19 – 12 - 12 au 13 – 01 – 13, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) présente une exposition intitulée COLLECTIF D’ARTISTES DANS LE CADRE DU 25EME ANNIVERSAIRE D’ALZHEIMER BELGIQUE A.S.B.L.

Les photographes ne sont pas fréquemment exposés à l’EAG. Force est donc de constater que parmi ceux dont les œuvres ont fait l’objet d’une exposition, Madame CLAUDINE CELVA a un sens inné du cadrage, lequel se manifeste par une direction photo magistrale. Cette direction de la photographie pourrait céder à la facilité en se limitant à exprimer, ce que l’on qualifierait à première vue, de « trompe-l’œil ». Mais lorsque le regard s’incruste, lorsque la mise à feu se produit, le visiteur s’aperçoit qu’il ne s’agit pas du tout de « trompe-l’œil » mais bien d’une scansion progressive de l’objet photographié.

L’exposition dont elle fait l’objet s’intitule précisément REGARDS – ROBES HABITEES et bien entendu, cela n’est en rien dû au hasard.

Cette scansion progressive, que nous venons d’évoquer, prend vie, en plan rapproché dans l’œuvre N° 7 (34 x 22 cm – travaillant à partir de thématiques, aucune de ses photos ne porte de titre), pour laquelle le modèle, bien que se cachant derrière le miroir, en fait intégralement partie (son reflet étant projeté par un autre miroir, placé en face de celui-ci, que l’on ne voit naturellement pas. Ce premier plan représente le modèle « divisé » en trois parties bien distinctes où tout apparaît de façon claire.

 

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Tandis que la photo N° 8 (34 x 22 cm), dû au seul déplacement du miroir par rapport au centre, fait que la focale est élargie et nous voyons apparaître un plan, à la fois plus large mais aussi bien plus flou, perturbant ainsi le voyage du regard. A la vue de ces deux œuvres, l’on est saisi par l’envie de se demander quelle dichotomie ressentie sépare effectivement l’apparence de la réalité.
Y a-t-il vraiment deux côtés au miroir ? Le discours de l’artiste est celui de présenter un même personnage mais dans une réalité différente au fur et à mesure que la focale de l’appareil de prise de vue modifie son angle. Le visiteur est partant pour un voyage au cœur d’un parcours phénoménologique dont il n’est pas sûr de sortir indemne.

 

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La même approche se dessine avec la photo N° 12 (22, 50 x 34, 50 cm). Si le sujet est présent dans les œuvres précédentes, ici, il disparaît partiellement (son visage et son torse sont occultés) à l’exception de sa main restée ostensiblement visible, tenant le miroir, ainsi que le reste du corps.

Dans ce cadrage, conçu au millimètre près, se dessine, en premier lieu la robe dans tout son volume, pour ensuite se décanter dans le miroir jusqu’à s’étioler progressivement dans les méandres de la focale.

 

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Mais à ce stade il convient de se poser une question : y a-t-il réellement un sujet dans les œuvres présentées ? N’y a-t-il pas plutôt une démultiplication du sujet ? Si par « sujet » l’on entend une personne (un acteur agissant) alors il y a effectivement un « sujet ». Néanmoins, les éléments figurant sur les photographies de CLAUDINE CELVA sont tous des « sujets », qu’ils soient vivants ou non. Car tous sont « animés » par un jeu savant de lumière et d’obscurité qui rendent à la vie son mystère initial (le siège illuminé opposé au noir luisant du pantalon - photo N° 12, à titre d’exemple).

L’artiste s’intéresse surtout à l’ « âme » des choses comme dans cette série de clichés centrés sur des robes du 19ème siècle, ayant appartenu à l’Impératrice Sissi, présentées au Château de Seneffe. Plongées au cœur d’un clair/obscur, ces robes bien que privées du corps qui les anime, vivent dans leur immobilité et racontent leur histoire (photo N° 11 – 22,50 x 34,50 cm). Cela explique la seconde partie du titre de son exposition : ROBES HABITEES.

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L’ « âme » (l’animus – la vie) se dépose tant sur les choses que sur les êtres. A ce stade, c’est le regard du visiteur qui est invité s’investir dans le processus cognitif. L’artiste lui propose un questionnement et le visiteur s’interroge sur ce qu’il voit. Voyez le regard de la jeune fille posant sur la photo N° 3 (45 x 29, 50 cm) croisant les yeux de celui qui la regarde et le suivant où qu’il aille. Ce cliché conçu à l’aide d’un objectif de 50 mm, donne le sentiment au visiteur de se sentir observé par le personnage photographié, quel que soit son axe par rapport à ce dernier.

 

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Le parcours de CLAUDINE CELVA est très intéressant. Chimiste de formation, elle a également fréquenté l’Académie de La Louvière de 1968 à 1974 (théâtre, chant, déclamation, solfège, violon).

Ce parcours lui a permis d’associer l’Art et la Science dans un même discours en organisant des spectacles centrés sur des thématiques scientifiques, axées sur l’Histoire des Sciences, telles que « Le repos de Madame Lavoisier », écrit et réalisé en 2005 au Château de Seneffe.

L’artiste qui pratique le numérique et l’argentique nous offre une splendide réflexion sur le rapport entre le regardant et le regardé ainsi que sur le signifiant et le signifié, en se réservant, à tout moment, l’opportunité d’intervertir les rôles et les rapports, pour le plus grand plaisir du visiteur.

François L. Speranza.

 

Une publication

Arts
12272797098?profile=originalLettres

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ADMINISTRATEUR GENERAL

Exposition de décembre 2014 de Leonard Pervizi

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12273008265?profile=original

12273008855?profile=originalEt Sophie André

12273008674?profile=originalExposition de novembre 2014

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12273009678?profile=originalExposition d'octobre 2014

12273009301?profile=original12273010053?profile=original12273010078?profile=original12273010894?profile=originalExposition de septembre avec la Ligue

12273011253?profile=originalEn Août c'est un salon d'été

En juillet la galerie est fermée

Exposition de mai - juin 2014

12273011278?profile=original12273011665?profile=original12273011690?profile=originalExposition d'avril - mai 2014

12273011900?profile=original12273012280?profile=original12273013055?profile=originalExposition d'avril 2014

12273012688?profile=original12273013080?profile=originalExposition de mars - avril 2014

12273012889?profile=original12273013876?profile=originalExposition de février - mars 2014

12273013901?profile=original12273014480?profile=originalExposition de février  2014 d'Alfonso Di Mascio

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Jerry Delfosse

Galeriste

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LA FOI ?...

Ni mêmes racines, ni même parcoursDes horizons si différents!Pourtant un jour faisant détourL'amour surgit inconsciemment...De découvertes en découvertesSe retrouver dans un regardLaisser la porte grande ouverteEtre comblé par le hasard!Ni mêmes racines, ni même parcoursNos différences sont nos richesses!Même si ce n'est pas pour toujoursGoûter la vie comme une caresse...De moments doux en moments fousLaisser couler angoisses et doutes...Prendre son destin par le cou!Avancer quoiqu'il nous en coûte...Ni mêmes racines, ni même parcoursPourtant ensemble, trouver d'la joieC'est le miracle de l'amourQui n'existe que si on y croit;J.G.
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administrateur théâtres

Luisa Miller de Verdi

Avec Patrizia Ciofi, Gregory Kunde et Nicola Alaimo
Du 26 novembre au 7 décembre

l_m_12.jpg?width=420L’histoire est poignante et romantique à souhait: deux amoureux candides s’aiment passionnément dans le Tyrol du XVIIe siècle…. Ou sur le bord de la côte Amalfitaine, autour la deuxième guerre mondiale ?  Luisa refuse le parti que lui propose son père, un certain Wurm. Quand le comte Walter apprend  l’idylle que son fils Rodolfo entretient avec la jeune paysanne, alors qu’il le destinait à sa cousine, la duchesse Frederica, il fait enfermer Luisa et son père. Pour le libérer, la jeune fille accepte un odieux chantage qui lui fait écrire une lettre où elle renie son amour pour Rodolfo, avoue qu’elle ne le courtisait que par ambition et accepte l’horrible Wurm comme mari. Lorsque Rodolfo prend connaissance de la lettre, il est effondré. Le jour  de ses noces forcées avec la duchesse, il retrouve Luisa et la force à partager avec lui une coupe de poison...pour s’apercevoir ensuite que la  jeune fille est pure et innocente.

Au lever du rideau, un paysage lumineux aussi radieux que le cœur de la jeune Luisa s’offre au spectateur. Lorsque le plan incliné se replie, on se trouve enfermé dans les murailles d’un sombre château aux allures de cachot. Lorsque le paysage revient, des arbres gracieux vont et viennent jusqu’à ce que deux d’entre eux se retrouvent tristement abattus dans le dernier tableau.  La scénographie aérée et lumineuse, fait une très belle place aux âmes chantantes du chœur, au chant des solistes et à l’expression des corps. Le chœur est une sympathique foule de villageois et villageoises idéalisés, quatre jeunes enfants en tête, symbolisant la lumière et la vie, qui  inonde régulièrement  le plateau de bonheur musical. On les voit sans cesse se retirer avec effroi, hors champ pour échappe à l’arbitraire et à la méchante humeur des puissants. Marcel Seminara leur a donné des couleurs diaphanes, légères et aériennes.

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C’est  au chef d’orchestre Massimo Zanetti, que nous devons le souffle orchestral sublime de la soirée. Sa  direction musicale est extrêmement raffinée et sensible. Des rubatos gorgés d’émotion, d’une délicatesse inouïe, fusent de toutes parts,  que  soit de la part des instrumentistes ou de celle des chanteurs. De notre place, au premier balcon on pouvait suivre aisément sa gestuelle qui faisant de lui un véritable danseur sur le fil de l’âme de la musique. Il  jongle avec les rythmes, ménageant de profonds silences, faisant la part belle aux ensembles a capella et recueillant avec piété leur dernière note avant de la passer à un orchestre totalement complice.

l_m_04.jpg?width=420Cet opéra est construit sur plusieurs axes. Une histoire d’amours contrariées qui se termine de façon tragique, une analyse sans concessions  des sentiments paternels et filiaux, et un axe de critique politique et sociale en filigrane qui appelle à  la rébellion contre le despotisme et les oppresseurs. La reine du spectacle est évidemment Patrizia Ciofi, une soprano lyrique léger très convaincante. Un petit bout de femme bien frêle à côté de son imposant père incarné par l’attachant baryton Nicola Alaimo. Celui-ci est bouleversant dans les pressentiments tragiques qui l’assaillent. Patrizia Ciofi réussit à dégager une image d’innocence et de pureté de madone merveilleuse. De façon déchirante, elle sacrifie son amour pour sauver la vie de son père et se retrouve le conduisant comme une Antigone moderne au bras d’un  Œdipe aveuglé de larmes. Ils fuiront, l’aube venue, mais ensemble!  Mais ses derniers pas seront ceux qui la conduisent elle et son amoureux moribond vers le bonheur éternel de l’au-delà, sous le regard éploré du père. La voix n’est jamais forcée.  Une voix qui paraît presque avoir une vie propre, tantôt une onde de bonheur radieux, tantôt des vagues de chagrins indicibles. Elle lâche des constellations de vocalises et des cascades d’émotions à vif avec une fluidité extraordinaire. Parallèlement,  le jeu théâtral de la chanteuse est d’une richesse étonnante et d’une grande crédibilité dans la scène bouleversante où elle s’est laissée mourir de faim !

Les rôles masculins qui l’encadrent n’ont rien à lui envier. Rodolfo interprété par le très subtil Grégory Kunde, un remarquable ténor américain d’une très belle carrure, est une révélation de la soirée. Son sens aigu du drame et des climax de l’œuvre rend son interprétation passionnante, tantôt solaire, tantôt ténébreuse. Les très belles basses du Comte Walter (Luciano Montanaro) et  du perfide Wurm (Balint Melis) soulignent à merveilles la noirceur des machinations, de la haine et de la soif de pouvoir, cette peste universelle.

 

Retransmission sur Culturebox jeudi, 4 décembre 2014

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/luisa-miller

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ADMINISTRATEUR GENERAL

L’Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter du 03/12 au 28/12/2014 l’exposition  événement des artistes suivants : Leonard Pervizi (Be) peintures et Sophie André (Fr) peintures.

 

Le VERNISSAGE a lieu le 03/12 de 18h 30 à 21h 30 et l’exposition du mardi au samedi inclus de 11h 30 à 18h 30. Et sur rendez-vous le dimanche.

 

Vernissage qui sera agrémenté d’extraits de Musique Celtique interprétés par la harpiste Françoise MARQUET.

 

Le FINISSAGE a lieu le 27/12 de 11h 30 à 18h 30.

 

Leonard PERVIZI (Be) peinture

« Peintures » 

                     

Sophie ANDRE (Fr) peintures

                     « Corps et Âme »                   

                           

A voir également « La grande table en bois » réalisée par l’artiste

 

Louis de VERDAL (Fr) sculpture

 

Exposition du 03 décembre au 28 décembre 2014.

 

Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles. Ouvert du mardi au samedi de 11h 30 à 18h 30. Et le dimanche sur rendez-vous. GSM : 00 32 (0) 497 577 120

 

 

INFOS ARTISTES ET VISUELS SUR :

 

Le site de la galerie www.espaceartgallery.eu

Le site de la galerie se prolonge également sur

Le réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

Voir: https://artsrtlettres.ning.com/ (Inscription gratuite)

Diaporama des plus belles expositions de l'Espace Art Gallery :  

Voir: http://ning.it/KHOXUa

Les critiques de François Speranza sur Arts et Lettres :

Voir : http://j.mp/1dDwL9m

 

 

Voici les quatre prochaines expositions :

 

 

-Titre : « Au commencement  » 

Artiste : Cyril Clair (Fr) peintures

Vernissage le 07/01 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 07/01 au 25/01/2015

Finissage le 07/01/2015 de 11h 30 à 18h 30.

&

-Titre : « Différents regards sur l’art » 

Artiste : Feu Mireille Berrard (Fr) peintures,

Vernissage le 07/01 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 07/01 au 25/01/2015

Finissage le 07/01/2015 de 11h 30 à 18h 30.

 

-Titre : « … » 

Artiste : Abdel Aziz Lourhraz (Maroc) peintures

Vernissage le 28/01 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 28/01 au 15/02/2015

Finissage le 14/02/2015 de 11h 30 à 18h 30.

&

-Titre : « Différents regards sur l’art » 

Artistes : Louise Bressange (Fr) peintures, Sylvie Auvray Comin (Fr) peintures, Feu Mireille Berrard (Fr) peintures.

Vernissage le 28/01 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 28/01 au 15/02/2015

Finissage le 14/02/2015 de 11h 30 à 18h 30.

 

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

La galerie vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année.

 

Bien à vous,

Jerry Delfosse

Espace Art Gallery

GSM: 00.32.497. 577.120

Mail de réponse eag.gallery@gmail.com

Le site de la galerie www.espaceartgallery.eu

 

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge également sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

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administrateur théâtres

12273056291?profile=originalBravo, Eliza !

10543615_10152768029289859_6009616005393038285_n.jpg?oh=0a12390fd5498e833041e7836953f79b&oe=5518648F&width=450My Fair Lady (Audrey Hepburn et Rex Harrison, 1964), l'un des  films phares de l'âge d'or de Broadway basé sur Pygmalion la pièce de GB Shaw,  renaît cette saison sur les planches du Centre Culturel d’Auderghem. Précipitez-vous, il ne reste plus que quelques places.

L’intrigue, tout le monde la connait. A la suite d'un pari avec son ami Colonel Hugh Pickering (un magnifique Richard Wells),  Henry  Higgins (l’excellent Philipp Deeks),  professeur de phonétique  a décidé de faire passer Miss Eliza Doolittle, une marchande de violettes, pour une « Lady » grâce à son enseignement.  La jeune impertinente, dotée d’un  épouvantable accent cockney, est  incarnée par l’incomparable Sarah-Jane King qui a bien vite fait de rentrer dans les grâces de l’attachante gouvernante Mrs. Pearce (JoAne Wagner « at her best »). La suite de l’histoire de cette jeune femme de caractère, devenue la coqueluche de l’élite londonienne est loin de toute mièvrerie.  Au-delà de l'anecdote, GB Shaw, l’auteur de Pygmalion,  critiquait la société anglaise élégante et jetait un regard bienveillant sur l’émergence d’un  féminisme naissant, d’une  lutte de classe réclamant plus de justice sociale, le tout  arrosé de  misogynie bon teint, très high class. Et si l’éminent Higgins  croyait remodeler Eliza, c'est lui qui sort de la pièce métamorphosé. L’action se situait en 1912. Année du naufrage du Titanic. Année aussi  de l’invention des pralines  Neuhaus, …indispensables au déroulement de la pièce et année de la fondation des Girl Scouts aux USA. On est évidemment à deux pas  du bouleversement du monde  par la Grande Guerre et de ses millions de morts.

12273057060?profile=original Le  Brussels Light Opera Company,  peut s’enorgueillir d’être, avec ses 200 membres issus de 22 nationalités,  le plus grand groupe d’anglophones passionnés par le théâtre et la musique  dans le paysage culturel belge.  Il  présente  chaque année deux spectacles.  L’un en novembre dans un lieu qui peut accueillir un large public comme au CCA cette fois. Et l’autre, dans un lieu plus petit,  mais sans orchestre.  En juin  2015, on attend la production « The Pajama Game » au centre culturel De Bosuil à Jesus Eik.  Le BLOC, comme ils l’appellent, a commencé à Bruxelles dans les années 70.  Leur objectif et de produire des « musicals » classiques  ou modernes mettant en scène des musiciens et comédiens amateurs  - puisque chacun fait autre chose à la ville -  mais  leur talent n’a absolument  rien à envier aux professionnels. 

My Fair Lady, le film inoubliable adapté  de Pygmalion par le librettiste Alan Jey Lerner et le compositeur Frederick Loewe, livrait un spectacle tourbillonnant, ménageait des dialogues incisifs et pleins de verve et inaugurait une riche partition musicale qui enchaînait des tubes faisant maintenant  partie intégrante du patrimoine musical anglo-saxon. Eliza et les gens du marché: Wouldn't it be lovely? Doolittle père: With a bit of luck! Eliza et les domestiques: I could have danced all night. L’impertinent You did it!  des deux compères satisfaits n’ayant pas un regard pour l’héroïne du jour ! L’émouvant  Without you après  Why can’t a woman … be like US ?  

 L’excellente  mise en scène du BLOC (Diane Morton-Hooper) est d’une fidélité rare à celle du film, mis à part les splendides close-ups propres au 7e art. On retrouve sur scène une animation extraordinaire de près de 80 personnages du plus haut pittoresque.   Le décor  a été créé avec génie par le couple Liam & Mairead O’Reilly et leur large équipe. Un double  escalier  central donne accès à une terrasse à colonnades. Cela donne un air néoclassique dépouillé et  très class qui surplombe  la  rue grouillante de vie. En alternance, la majestueuse bibliothèque du professeur Higgins apparait en quelques  tours de magie pendant les interludes musicaux. Pour l’équilibre,  quelques scènes plus intimistes se déroulent  devant  un  immense rideau noir. C’est là que Freddy (John Baldwin), l’amoureux transi chante The street where you live, devant magnifique porte bleu azur  du 27 A de la  Wimpole Street.

 1525650_735134969869332_7183082540355394503_n.jpg?oh=3853d864073439f7a7513f657cebbb91&oe=5510825C&width=960Les tableaux vivants et les chorégraphies dansées réglées avec soin  par Beverly Lewis ne cessent de se renouveler  et convoquent tour à tour la  vérité graphique  du  marché de Covent Garden, les courses de chevaux  à Ascot,    la somptueuse scène du Bal ,  ou  la serre du jardin romantique  de madame  Higgins, Mère (une toute craquante Margaret Lysak). Enfin, les magnifiques costumes d’époque de  Tonia Jolly et son équipe, apportent le fini pictural à chaque scène et illustrent fort bien le contraste entre les riches et les pauvres. Un public envoûté par la magie musicale, la vivacité, l’esprit, l’humour décapant de la production et surtout par  la performance  hilarante et talentueuse de Sarah-Jane et de Colin Black (Doolittle père), quitte la salle après des applaudissements et des ovations  qui n’en finissent pas de recommencer. Un spectacle brillant, de très haut niveau artistique qui aurait pu utiliser l’appui d’une boucle de sous-titrage pour pouvoir  percevoir tout le sel du texte, au-delàs des accents indigènes!  Cockney, bien sûr !

 Cover Photo

 http://www.bloc-brussels.com/index.php?option=com_content&task=view&id=94&Itemid=479

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12273059457?profile=originalUrban malare ("Urban le peintre", actif au XVIe siècle) : Le Parahélion.

Quelques noms émergent... Edvard Munch pour la Norvège.... Carl Larsson pour la Suède... mais pour le reste avouons que la peinture scandinave nous plonge dans les brumes. Pourtant elle mérite bien d'être découverte.

Aussi avons nous sélectionné quelques oeuvres qui valent le détour.
Mais avant d'aborder les dix-neuvième et vingtième siècles, laissez-moi vous présenter quelques grands anciens qui méritent notre respect.

Présenté en en-tête, Le Parahélion est un tableau d'Urban malare exposé dans la cathédrale de Stockholm. La parahélie est un phénomène rare, extraordinaire, qui impressionna fort les Suédois le 20 avril 1535 (il s'agit d'un phénomène de réfraction de la lumière sur de fins cristaux de glace qui provoque faux-soleils et halos). C'est aussi la plus ancienne image de la ville que l'on connaisse. Uban malare, le peintre, c'est Urban Larsson (c.1500-1570), mais le tableau original est en fait perdu. Aussi est-ce une copie que l'on présente et connait aujourd'hui. Elle fut réalisée par Jacob Elbfas (1600-1664), né en Livonie (ce qui correspond de nos jours aux pays baltes), il s'installe en Suède en 1622, où il devient peintre de cour.

Peder Aadnes (1739-1792), est un peintre norvégien à qui l'on doit ces Scènes de la vie quotidienne, typique du style rococo de la fin du XVIIIe siècle.

12273060053?profile=originalPeder Aadnes : Scènes quotidiennes d'une famille aisée (Lillehammer, Norvège).

David Klöcker von Ehrenstrahl (1628-1698) est un peintre suédois d'origine allemande (il est né à Hambourg) et formé aux Pays-Bas. Il est surtout connu pour ses portraits de cour, mais aussi pour son Jugement dernier, un immense tableau peint en 1696 que l'on peut voir à la cathédrale de Stockholm, ou cette Crucifixion.

12273060296?profile=originalDavid Klöcker von Ehrenstrahl : Crucifixion (cathédrale de Stockholm).

Alexander Roslin (1718-1793), est le grand portraitiste suédois du XVIIIe siècle. Il travailla essentiellement à Paris. Le voici en personne, en compagnie de sa femme, peintre elle aussi :

12273060686?profile=originalAlexander Roslin :

L'artiste et sa femme Marie Suzanne Giroust peignant le portrait d'Henrik Wilhem Peill (1767)

Nationalmuseum, Stockholm.

Il vaut bien que l'on s'y étende, aussi je ne résiste pas à vous présenter deux autres de ses toiles. Cette princesse moldave qu'il peint pendant son séjour à Saint-Pétersbourg.

12273061656?profile=originalAlexander Roslin : Zoie Ghika, princesse moldave (1777).

Nationalmuseum, Stockholm.

Ou sa très célèbre Dame à l'éventail qui fait le bonheur du Nationalmuseum de Stockholm tant elle attire de visiteurs.

12273061681?profile=originalAlexander Roslin : Dame à l'éventail, dite aussi

La dame au voile. L'épouse de l'artiste, Suzanne Roslin (1768).

Carl Fredrick von Breda (17591818), le "Van Dick suédois", enfin clôt cette première partie et nous introduit au dix-neuvième siècle, sujet de nos prochains billets.

12273062256?profile=originalCarl Fredrick von Breda : Le père de l'artiste, Lucas von Breda, 1797.

Nationalmuseum, Stockholm.

Nous devons encore citer Elias Martin (suédois, 1739-1818), Adolf Ulrik Wertmüller (suédois, 1751-1811), Carl Gustav Pilo (danois, 1711-1793)...

A bientôt...

Michel Lansardière (texte et photos).

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administrateur théâtres

12273059697?profile=original12273060099?profile=original12273061066?profile=original12273061471?profile=original12273062072?profile=originalLewis Carroll, le romancier anglais  qui a raconté l’histoire onirique  d’ « Alice au Pays des Merveilles », n’avait pas imaginé le succès mondial et intemporel de son héroïne toute candide et romantique, curieuse à l’infini et si ...subversive.  La nouvelle  adaptation de ce mythe, présentée cette saison au Théâtre du Parc de Bruxelles, ne laissera pas indifférent. On est loin du prêt à consommer du film de Burton sorti en 2010.  Loin  du  rêve cinématographique fabriqué dans un déluge de créatures numériques et de décors somptueux.

 Passons la parole à  Jasmina DOUIEB, metteur en scène et maitre d’œuvre avec Thierry Janssen de la réappropriation du matériau poétique d'Alice :

« Les mythes ont ceci de particulier qu’ils fascinent et marquent les sens. Ils outrepassent toutes les frontières : culturelles, générationnelles et temporelles. Ils échappent à toutes les réductions, simplifications ou tentatives d’en cerner les contours. Ils partent en fumée sitôt que vous tentez de les saisir. Et pourtant, les histoires qu’ils charrient demeurent fixées dans les esprits, comme des rêves ou des fantasmes. On n’est jamais sûrs de ce qu’ils signifient et pourtant on reste irrémédiablement hypnotisés. Les Aventures d’Alice c’est bien plus qu’un livre pour enfants, c’est un mille-feuilles qui touche au mythe. C’est une mer d’histoires aux multiples entrées. »

 

Ces quelques mots sont très révélateurs de la place laissée à l’Imaginaire dans ce magnifique spectacle esthétiquement et théâtralement parfait. La quête du bonheur et le plaisir vertigineux de la découverte d’Alice s’opposent  à un monde absurde et chaotique où se côtoie une galerie de personnages burlesques et énigmatiques qui ont peuplé nos rêveries enfantines. Le lapin, Le chapelier fou, la chenille et son narguilé, le non-anniversaire, la partie de croquet, la reine de cœur "Qu'on lui coupe la tête!"... se retrouvent ressuscités!

 

12273060255?profile=originalLe texte est mis en abime par le biais du livre que relit Alice devenue grande et venue au chevet de son créateur qui est sur le point de passer de l’autre côté du miroir.  Pour nous c’est l’occasion aussi de revisiter notre monde imaginaire d’enfant et d’y  emmener même notre progéniture, à qui nous offrirons le  miroir théâtral pour pénétrer le mystère hypnotique du conte fantastique. Le lendemain de la première, c’étaient de sages élèves, menés par de joyeux  professeurs qui occupaient les derniers rangs de la salle ! Rires et réactions enthousiastes fusaient pour l’émotion créée par  une mise en scène fourmillant d’astuces! C’ est un  réel défi que de pouvoir jouer avec les perspectives spatiales et faire grandir et rapetisser Alice sur le plateau d’un théâtre, non ?  

Rien n’est imposé, tout est suggéré. Tout est proposition et invitation au rêve et voyage. Le cadre magique, la beauté épurée des tableaux, des décors et des costumes soulignent la dimension poétique d’un conte qui passionne par ses innombrables interprétations possibles.

Esthétiquement, la mise en scène suscite l’admiration. L’incroyable galerie de personnages loufoques défile avec une logique millimétrée…On finirait par y croire et s’y croire! Non seulement l’espace est tordu grâce au champignon magique, mais le temps, notre pire ennemi,  est explosé.  Il est tour à tour figé, avancé, reculé, ridiculisé pour notre plus grand bonheur! Le temps perdrait il son sens ? «  Le non-sens est plus qu’un jeu chez Carroll ; il détruit le bon sens « en tant que sens unique ». La petite Alice est en état de devenir permanent. Ses transformations de taille et donc d’âge - puisque, par ce biais, elle grandit -, brouillent son identité qui devient infinie. Elle est, dans son corps, à la fois hier et demain ; elle est toutes les possibilités d’elle-même réunies dans un même espace temps. Dans cette esthétique du renversement, les contours d’Alice s’effacent. Elle se cogne aux murs d’un monde désespérément trop grand ou trop petit pour elle. Un monde auquel elle ne parvient pas à appartenir. Jamais la bonne taille, jamais la bonne attitude. »

 Les métamorphoses se suivent et s’enchaînent grâce au moteur principal : le rire omniprésent. Qu’il soit dérision, humour grinçant, ou haut comique de situation, chaque spectateur y trouve sa part de connivence avec les comédiens. Et les enfants apprennent, sur les pas de la jeune Alice au caractère bien trempé, à douter de toutes les apparences, à dégonfler les impostures et à détester la dictature! Avec six comédiens seulement, tous magiques,  eux aussi! Michel CARCAN (Lewis Caroll), Lara HUBINONT(le Chat) , Thierry JANSSEN (la Reine) , Sophie LINSMAUX(dans le rôle d'Alice), Françoise ORIANE(Le Bombyx), Clément THIRION(le Roi). Jubilatoire!

Mise en scène : Jasmina DOUIEB - Assistanat : Alexandre DROUET. 

Scénographie, costumes, masques, marionnettes : Anne GUILLERAY et Geneviève PERIAT.

Lumières : Philippe CATALANO - Musique : Daphné D’HEUR.

Maquillages et coiffures : Véronique Lacroix.

Photos: Isabelle DE BEIR

http://www.theatreduparc.be/index.php?mact=Agenda,cntnt01,DetailEvent,0&cntnt01id_event=18&cntnt01returnid=62

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Le voyage du bleu, d’Elvas à Evora.

Continuons notre voyage du bleu.

Vraiment, il faut croire que le temps passe moins vite ici !

Effets du soleil, du bleu du ciel, de cette chaleur inhabituelle en cette saison ?

Tout le monde est en manches courtes, aux champs comme à la ville, où les terrasses des cafés sont bondées.

Le bleu ?

Il nous inonde, nous submerge, nous emporte…

 - Peut-être est-ce à cause de cela que je ne songe pas un seul instant à rentrer ?

Pourtant, il le faudra bien un jour, mais en attendant je continue mon voyage, et j’en profite pour reconnaître et préparer en même temps le prochain stage carnet de voyage où je vais partager mes surprises, mes découverte, mes délectations carnettistes.

Bien sûr, il y a un petit décalage entre la publication de mes vidéos et le présent du voyage, mais je fais ici beaucoup de choses à la fois, et j'espère que le peu de retard pris ne sera pas préjudiciable à l'intérêt de mes publications !

Il faut dire que je découvre des bleus tout simplement incroyables.

Certains sont presque impossibles à reproduire si on n’y consacre pas de longs essais en mélanges sur la palette, si on ne change sans cesse de point de vue pour voir la lumière jouer avec cette couleur et choisir le meilleur angle pour la traduire.

Le temps consacré à ces recherches est d’autant plus exaltant qu’il débouche sur des questionnements et des exercices passionnants.

Finalement, le carnet de voyage, l’aquarelle, les croquis rapides à main levée, ne sont que des prétextes pour aller à sa propre rencontre en même temps qu’ils permettent un échange très profond avec le monde.

La chapelle de la Conception à Elvas, l’un des motifs du carnet de voyage au pays du bleu.

La chapelle de la Conception à Elvas, l’un des motifs du carnet de voyage au pays du bleu.

Parmi les bleus clairs ou cæruleums sélectionnés pour réaliser les liserés de la chapelle de la Conception, c’est le bleu royal Sennelier que je choisis, car parmi ceux qui se rapprochent le plus de la bonne couleur, c’est celui qui présente les effets d’opacité et de granulométrie les mieux apparentés à l’aspect onctueux de leur couleur sur le fond de crépi blanchi à la chaux des murs.Parmi les bleus clairs ou cæruleums sélectionnés pour réaliser les liserés de la chapelle de la Conception, c’est le bleu royal Sennelier que je choisis, car parmi ceux qui se rapprochent le plus de la bonne couleur, c’est celui qui présente les effets d’opacité et de granulométrie les mieux apparentés à l’aspect onctueux de leur couleur sur le fond de crépi blanchi à la chaux des murs.

Dans ma quête du bleu, je m’interroge du rapport des différents bleus que je vois avec les autres couleurs qui leur sont associées, dont l'ocre jaune que l’on retrouve un peu partout dans le patrimoine bâti.

Je constate qu’en mélangeant le bleu cæruleum des liserés extérieurs de la petite chapelle Notre Dame de la Conception (dont je vous avais déjà parlé à mon arrivée au « pays du bleu »), couleur que l’on voit en de nombreuses variantes en décor sur les façades avec l’ocre jaune du bas des murs, on obtient un gris-vert qui est exactement celui des oliviers de la campagne en cette saison !

Bien sûr, il faut faire des essais avec les différents bleus cæruleums de notre nuancier (en les modifiant parfois avec un soupçon de divers jaunes ou rouges), pour obtenir le « bleu parfait » de tel ou tel décor d’architecture, et si on mélange le bleu ultramarine rompu des azulejos de l’entrée de cette même chapelle (rompu avec une pointe d’orange et non avec du gris ou du noir qui en éteindraient la luminosité), on obtient la teinte de l’ombre des oliviers vus depuis cette chapelle qui domine la campagne environnante depuis l’entrée de la ville.

Naturellement, on peut obtenir les gris-verts (ombre ou lumière) des oliviers de bien d’autres façons, mais je vous assure que ces mélanges fonctionnent parfaitement, même si le résultat manque un peu de transparence à cause de couleurs qui au départ ne le sont pas.

Le voyage du bleu, d’Elvas à Evora.

Étonnant de constater combien les couleurs dominantes dans le bâti traditionnel trouvent ici leurs correspondances par mélange, dans les variations chromatiques de l’environnement naturel …

Le voyage du bleu, d’Elvas à Evora.
Mes verts (vert rompu n°1 et gris vert n°4) obtenus par mélange du bleu des liserés de la chapelle (bleu royal Sennelier) ou de l’outremer rompu des azulejos (voir mélange ci-dessus) avec l’ocre jaune des murs (tous les outremers de toutes les marques conviennent, idem pour l’ocre jaune) qui s’apparentent aux différents verts des oliviers ne sont qu’un sujet de réflexion parmi d’autres, basés sur l’observation des différentes couleurs d’un même environnement.

Mais si je veux réellement peindre le feuillage des oliviers, j’utiliserai plutôt du bleu d’Indanthrène Sennelier (transparent intense) à la place du bleu royal (opaque granuleux) pour faire le gris vert de leur feuillage en pleine lumière dans le lointain, et à la place de l’outremer français utilisé pour imiter l’outremer rompu des azulejos (outremer qui est transparent intense) du bleu indigo Rembrandt, car bien que semi-opaque, celui-ci permet d’obtenir la bonne teinte des zones à l’ombre sans mélange intermédiaire (d’où effet plus lumineux, travail plus rapide et similitude chromatique plus grande).  

Hors, le but de ces exercices n’est pas de chercher à peindre des oliviers, mais de se servir des couleurs que nous voyons (en suivant ici le fil conducteur du bleu), pour établir de plus subtiles connivences entre l’univers qui nous entoure, les êtres et les choses que nous rencontrons et notre propre sensibilité, la « profondeur » de notre regard sur le monde.

C’est par ce rapport des couleurs à la vie dont elles sont le reflet, qu’au-delà du témoignage d’un instant, d’un lieu, d’un objet, d’une rencontre, on peut « voyager » à l’intérieur même du voyage, et interpréter « autrement » la réalité perçue à travers ses différentes facettes.

Chaque nouvelle interprétation va alors se révéler comme un nouveau chemin pour aller plus loin dans sa démarche et la réalisation de son carnet…

C’est pour cela que je pense l’approche «traditionnelle et classique» du carnet de voyage (dessins / textes / aquarelles), supérieure dans le fond (même si dans la forme tout est possible pour affirmer sa créativité) par rapport aux autres types de carnets (tout aussi attrayants qu’ils soient, bande dessinée, collages, photos, etc.)...

Quant à l’aquarelle, il y en a bien sûr autant d’approches et de concepts qu’il y a de démarches artistiques et de personnalités créatives, mais celle que je préconise sur le terrain (et que j’enseigne tout en restant fidèle aux bases techniques de cette expression), s’affranchit largement de toute idée de supériorité artistique, de compétition, de maîtrise technique démesurée, d’esthétique en quelque sorte « au dessus du panier » pour ne pas dire de mégalomanie philotechnique : elle reste en toute simplicité au plus près du sujet dans l’immédiateté de l’instant, en étant sans sophistication aucune le fruit de la spontanéité, de la joie de vivre, et de la rencontre entre le réel et notre sensibilité !

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administrateur partenariats

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Ce samedi 22 novembre, le restaurant Yen retentissait de rires et de joyeuses tirades car de belles personnes s'y réunissaient pour célébrer l'amitié et concrétiser à nouveau par une rencontre les riches échanges que nous offre le réseau Arts et Lettres.

Tous réunis autour de Robert Paul, dans une ambiance sympathique et chaleureuse, bonne humeur et bavardages furent au rendez-vous !

Le discours de la rencontre.

           Retrouvez les photos sur la superbe Smilebox de Deashelle:

  Click to play this Smilebox slideshow

Ce billet permettra aux membres de poster

leurs commentaires ainsi que

leurs plus belles photos de la soirée.

Merci à tous pour votre chaleureuse participation.

A bientôt!

Une organisation

Arts  

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Lettres

                           

Le toast

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administrateur théâtres

12273060870?profile=original12273060700?profile=originalMusic, a second home ! Hier soir, à la salle M du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, c’était la fête de l’amitié, de la joie et de l’espoir. Trois valeurs magnifiquement véhiculées par  un jeune  ensemble musical  exceptionnel, en provenance de Jérusalem, accueilli avec chaleur par le directeur général de Bozar,  Paul Dujardin, lui-même. Marc Weisser, président  d’honneur de la Maison de la Culture Juive à Bruxelles et l’instigateur de ce concert, avait rencontré ce petit groupe à Londres il y a un peu plus d’un an. Il fut frappé par leur humanité, leur qualité musicale et leur sens aigu de la  poursuite de l’excellence.  Ils ont de …13 à 19 ans, et ont été sélectionnés par leur école - unique au monde - Le Conservatoire Hassadna de Jérusalem.

 

 

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Cette institution scolaire de 650  enfants et jeunes adultes dirigée par l’extraordinaire musicienne Lena Nemirovsky entourée d’une équipe de 100 professeurs éminents, dont certains sont de renommée internationale, possède un merveilleux projet pédagogique et artistique.  Le Conservatoire Hassadna de Jérusalem fut fondé il y a 40 ans par le musicien et pianiste Amalia Reuel, qui professait l’idée généreuse que tout enfant, indépendamment de la capacité physique ou mentale, le niveau socio-économique, l'origine ethnique ou l'appartenance religieuse, devrait pouvoir avoir l'occasion de faire l'expérience d’une éducation musicale haute gamme. Il leur est courant d’intégrer des enfants présentant des handicaps moteurs ou mentaux et d’offrir des bourses pour aider les plus démunis. Ainsi,  ce qui caractérise le plus cette école unique au monde, ce sont les principes d’égalité et d'intégration qui sont les valeurs fondamentales de cette institution. Elle est ouverte aux enfants motivés qui veulent se consacrer à l’art musical et prêts à y consacrer tout leur énergie. Ils bénéficient alors d’un enseignement hautement individualisé et sont plongés dans un milieu largement ouvert et pluraliste qui veut transcender les différences et refléter toute  la mosaïque humaine. Les programmes d'éducation sont  stimulants et équilibrés, mettant en œuvre des méthodes pédagogiques de pointe, dans un esprit  innovant et créatif, maximisant le  meilleur développement artistique et personnel de chaque enfant. Prenons la peine de citer Jacques Revah, ambassadeur d’Israël en Belgique et au Luxembourg : «  une chose est certaine : Hassadna contribue depuis des décennies non seulement au rapprochement le plus inattendu entre les membres de la société en général, mais aussi dans une mesure non négligeable à l’esprit de paix tant attendue dans la Ville de la Paix.»

 

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Au programme éclectique et joyeux de cette soirée entièrement tournée vers l’humanisme et l’universalisme de la musique,  il y avait Bach, Philippe Gaubert, Ysaye, Edward Elgar, Mendelssohn, Fritz Kreisler, Carl Maria Von Weber, Ernest Bloch, Alexandre Scriabin, Chopin et Brahms.  Des instruments phares : violon, piano, basson et flûte traversière et l’impression sur scène d’une  fabuleuse connivence et d’un festival de bonheur car la musique crée des liens extraordinaires et indéfectibles.   

 

Une mention spéciale va tout de suite au jeune violoniste éthiopien de 15 ans, Avraham Terifa qui a ravi tous les cœurs,  revenant jouer de nombreux morceaux et acclamé par un public enthousiaste. On se souvient de la finesse et la fragilité émouvante de ses notes aigues, la profonde maîtrise de l’instrument, la plénitude  des sonorités et des couleurs, et surtout son visage empli de grave sérénité quelle que soit la complexité de l’architecture musicale.  En particulier dans son Concerto pour violon en mi mineur de Mendelsohn, ses filaments de notes aigues captives de tempi échevelés  avaient  la brillance de l’or musical. Et il nous a comblés avec son interprétation de « Nigun » d’ Ernest Bloch.

 

images?q=tbn:ANd9GcRgq14utuA9KxcAyVUZBIBMfIXdLRZtZfYabGwQ-cA-TiEZesQlHQ La flûte traversière, un fleuve d’émotions diverses : brillantes, voluptueuses, bucoliques et sombres parfois, revenait à Schmouel Allouche, 17ans. Il a joué en soliste avec l’Orchestre de  Chambre d’Israël, et en concert  à Toronto en 2009 et à Londres en 2010. Le basson était dans les mains du talentueux Ziv Wainer, 16 ans,  premier basson solo dans l’Orchestre à Vents de Hassadna qui a remporté le Premier Prix au Festival des Orchestres à Vent au Carnegie Hall de New York en 2014. De l’humour, de la verve musicale et de l’ampleur.  

 

Venons-en à deux autres artistes en herbe, l’une très jeune (13 ans), Alex Pirsky qui fut choisie pour jouer en duo lors du 90ème anniversaire du Président Shimon Peres, en présence de Bill Clinton et de Tony Blair, et l’autre, Rinat Erlichman (18 ans), une des jeunes violonistes les plus prometteuses d’Israël, premier violon dans le Quatuor à cordes du Conservatoire ainsi que de l’Orchestre de Chambre et qui participa à un concert privé, en 2012, chez Murray Perahia. Leur performance lors de cette soirée au palais des Beaux-Arts de Bruxelles a été un sommet de concentration et de virtuosité. Deux jeunes prodigues, à l’avenir certainement fort prometteur.

 

 images?q=tbn:ANd9GcRrH5xjZK1NzCrncqQCgJPhLdsayoek8Xti5r5lSA9NRo9Oz5fgEt pour terminer, quelques mots élogieux  pour la jeune pianiste Karin Yusim,  qui a séduit le public par sa technique rigoureuse et son charisme. Son  jeu très sûr  dégage des émotions pleines et crée un climat où domine la  confiance en la Vie. Particulièrement dans son interprétation sans failles des 5 préludes op 11 de Scriabin. Sous la houlette de leur incomparable égérie, la musicienne Lena Némirovsky, qui  les accompagne au clavier comme dans la vie, tous ces jeunes prodiges extrêmement doués  ont donc  donné le meilleur d’eux-mêmes: une musique dansante pour l’âme.

Le Programme:
Johann Sebastian Bach – Concerto pour deux violons en ré mineur BWV 1043 (premier mouvement)
Philippe Gaubert – Nocturne et Allegro Scherzando
Ernest Bloch – ‘Nigun‘ extrait de “Baal Shem”
Sergei Prokofiev – Sonate n° 3 en la mineur, op. 28
Ysaye/Saint-Saëns – Etude en forme de valse op. 52 n° 6

Entracte:
Carl Maria von Weber – Trio en sol mineur, op. 63, allegro moderato
Felix Mendelssohn – On Wings of Song
Edward Elgar – Romance op. 62
Felix Mendelssohn – Concerto pour violon en mi mineur
Johannes Brahms – Scherzo en do mineur

 

 

liens utiles:

http://fetedesmusiquesjuives.wordpress.com/

http://maisondelaculturejuive.be

http://www.cclj.be/

http://www.bozar.be/activity.php?id=15530&selectiondate=2014-11-19

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DE QUELQUES MOTS...

De quelques mots se soulagerEt nos démons exorciserAvec un rythme scandé et douxDes mots pour se rapprocher de vous...Laisser agir un peu de magieRedonner couleur à la vieEt mijoter du fond du cœurDes mots pour donner du bonheur...Chanter le bleu, nier le grisTraiter douleur avec mépris!Pour vivre encore avec ivresseSe retrouver sous leurs caresses...De quelques mots chercher le tonUne ultime fois avoir tout bon!Se laisser bercer d'un soupirRedécouvrir l'âme d'un sourire...J.G.
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12273057287?profile=originalSauvage : dessus-de-porte en grisaille de la salle à manger de l'Empereur (palais de Compiègne).

Piat Joseph Sauvage (1744-1818) est un peintre belge oublié. Dessinateur habile, portraitiste apprécié, il se fera connaître comme peintre de cour, d'abord à Bruxelles, puis à Versailles auprès de Louis XVI. Mais c'est comme décorateur, maître du trompe-l'oeil en grisaille qu'il retient surtout l'attention. Il ornera ainsi la chapelle du château de Saint-Cloud, le théâtre de Chantilly (tous deux détruits à la Révolution), les palais de Fontainebleau et de Compiègne, la cathédrale de Tournai, sa ville natale.

Offrons-nous une digression. Pour mettre la peinture en général, le trompe-l'oeil en particulier, en perspective, il faut bien remonter à l'Antiquité...

12273057501?profile=originalPiat Joseph Sauvage : Anacréon

(poète grec ; dessus de cheminée de la salle à manger de l'Empereur, Compiègne).

Pour Parrhasios "la ligne de contour doit à la fois se clore sur elle-même et aller en mourant de manière à faire croire qu'il y a autre chose derrière, à montrer aussi ce qu'elle cache..."

... et le meilleur cicérone pour cela reste bien Pline l'Ancien.

Le vieux magister nous rapporte tant d'anecdotes... comme celle opposant Zeuxis (ca -464/-398) à Parrhasios (ca -460/-380).

"Zeuxis avait peint des raisins, avec un tel bonheur qu'attirés, des oiseaux volèrent à tire-d'ail vers l'estrade du peintre."

Magistral tour de passe-passe qui laisse bec bée.

Devant un tel miroir aux alouettes, Parrhasios ne se laissa pas démonter. "Alors Parrhasios représenta un rideau si exactement que Zeuxis, que le verdict des oiseaux avait rempli d'orgueil, perdant patience, demanda qu'on enlève ce rideau pour montrer enfin le tableau ; quand il eut compris son erreur, il accorda la victoire à son rival avec une noble humilité, parce que, s'il avait fait illusion aux oiseaux, Parrhasios, lui, avait fait illusion à l'artiste en personne !" Mais Zeuxis n'en resta pas là. "Il peignit par la suite un petit garçon portant des raisins ; là aussi, les oiseaux vinrent voleter tout près et Zeuxis, furieux contre son oeuvre, s'avança solennellement et déclara qu'il avait mieux peint les raisins que le petit garçon car s'il l'avait rendu à la perfection, sa présence aurait dû faire peur aux oiseaux."Il faut croire pourtant que Zeuxis ne fit pas piètre figure car, lorsqu'il représenta la belle Hélène, Aristide put écrire : "C'est la même chose d'avoir peint cette Hélène que pour Zeus de l'avoir engendrée."

Avec sa gueule de peintre grec, l'orgueilleux Parrhasios, qui peint un "Hoplite courant au combat qu'on croit voir transpirer et un Hoplite rendant les armes, qu'on croit entendre haleter", est décidément un lutteur vindicatif :

"Dans un concours de peinture qui avait eu lieu à Samos, sur le sujet suivant : Ajax et le jugement des armes, Parrhasios, classé second derrière Timanthe, se plaignit de souffrir à l'instar du héros parce que c'était comme si, une nouvelle fois, en sa personne, Ajax avait été vaincu par un homme qui ne le valait pas."

Cruelle incertitude de l'art... Derrière le tableau se cache la vanité.

Autre maestro du 4e siècle avant Jésus-Christ, Apelle de Cos.

"Apelle a peint des portraits d'une ressemblance si parfaite que le grammairien Apion, dans un texte, explique que des spécialistes de la divination par le visage pouvaient, en les voyant, dire le nompbre d'années qu'il restait à vivre aux modèles ou la durée de leur vie, s'ils étaient morts." Voila qui est visionnaire, qui range la peinture au rang des arts divinatoires... Trompe-l'oeil et trompe-la-mort ! trop fort !

Apelle, "c'est lui aussi qui exposait ses oeuvres achevées à la vue des passants, sur une terrasse : dissimulé derrière un tableau, il les écoutait parler des défauts qu'ils leur trouvaient, estimant que le public était meilleur juge que lui-même. On raconte qu'un cordonnier, un jour, blâma l'oubli d'une lanière sur la face interne d'une sandale d'un personnage. Apelle corrigea l'erreur. Le lendemain, enhardi par l'efficacité de sa première intervention, l'homme émit une critique à propos de la jambe. Alors Apelle bondit de sa cachette et indigné, déclara à son détracteur qu'"un cordonnier ne devait pas juger au-dessus de la sandale."" Expression devenue proverbiale.

Il est temps de retomber sur nos pieds pour revenir à Piat. Chassez le Sauvage il revient à la galerie et aux grisailles.

La grisaille, connue dès l'Antiquité pour imiter le marbre, atteint des sommets dans l'illusion optique aux revers des retables, notamment chez Van Eyck. Volets refermés, formant diptyque, le fidèle peut s'y recueillir comme devant des statues.

Ces camaïeux de gris renaissent avec Jakob de Wit (1695-1754) et connaissent une grande vogue sous forme de bas-reliefs imitant la sculpture à la perfection, mais remplaçant souvent des tapisseries démodées.
De Wit introduisit ainsi les witjes (blancs) dans de nombreux monuments. En France particulièrement, on ne compte plus dessus-de-porte, trumeaux et panneaux ainsi décorés.

12272930477?profile=originalDessus-de-porte (château de Champs-sur-Marne ; Christophe Huet ,1700-1759, ?).

A la suite de De Wit s'illustreront Marten Josef Geeraerts (1707-1791), Piat Joseph Sauvage donc, qui fut son élève, Dominique Doncre (1743-1820), maître de Louis-Léopold Boilly (1761-1845), peintre et graveur, qui inventa aussi des instruments d'optique et des vernis, Nicolas-Guy Brenet (1728-1792)...

Sans oublier Jean Siméon Chardin (1699-1779). "Ce Chardin pourquoi prend-on ses imitations d'êtres inanimés pour la nature même ? C'est qu'il fait de la chair quand il lui plaît.", Diderot.

Ou Jean-Baptiste Oudry (1686-1755). "Vous souvenez-vous de deux bas-reliefs d'Oudry sur lesquels on portait la main ? La main touchait une surface plane ; et l'oeil, toujours séduit, voyait un relief ; en sorte qu'on aurait pu demander au philosophe lequel des deux sens dont les témoignages se contredisaient était un menteur." (id.).

Grisailles. Modulant les ombres et les lumières, perspectives, contrastes et clair-obscurs, pour donner à ces monochromes des jeux qui troublent nos sens.

Soulages, à sa manière, saura s'en souvenir. Outrenoir... gardons également en mémoire que Zeuxis "peignit aussi des monochromes blancs."

Quant à Sauvage, issu d'un milieu ouvrier, sa situation enviée de peintre de cour ne le détourna pas des idées progressistes qui l'amenèrent à participer activement à la Révolution.

Puis, comme Carrier-Belleuse et Rodin après lui, il travailla pour la Manufacture de Sèvres de 1804 à 1817 . Aussi je ne résiste pas à faire ce petit parallèle :

12273054258?profile=originalLes Eléments (vase, détail de la frise, porcelaine, Carrier-Belleuse et Rodin pour la Manufacture de Sèvres).

L'imitation d'un bas-relief antiquisant atteint ici sa plus belle expression.

Tous ces maîtres ont poussé si loin la virtuosité dans le trompe-l'oeil que bien évidemment on ne les voit plus ! Et ainsi, du moins pour ceux qui si sont spécialisés, retombèrent dans l'oubli ! Sauvage, pour ne prendre que lui, est passé dans le gris de l'histoire. Au mieux cité, ce fils de vitrier est aujourd'hui complétement opacifié. Il fallait bien le réhabiliter un peu.

Bon... je me suis égaré en route, emboîtant les époques dans des histoires à tiroirs. Mais après tout, sur un tel sujet n'avais-je point licence de construire ce billet en trompe-l'oeil ?

12273057686?profile=original

Michel Lansardière (texte et photos).

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administrateur partenariats

12273045076?profile=original

Robert Paul

et les membres d'Arts et Lettres

ont le plaisir de vous inviter à la deuxième

Rencontre d'automne entre les membres d'Arts et Lettres

Ce samedi 22 novembre dès 19 h au

Restaurant Yen à Bruxelles

Plan d'accès

Rue Lesbroussart 49, 1050 Bruxelles

Parking payant à proximité, Place Flagey

*

Afin de permettre à chacun de rejoindre la joyeuse assemblée à son aise,

ceux qui désirent prendre un verre de l'amitié (vins) pourront venir une heure avant le dîner

à la galerie et le verre de l'amitié sera offert par Robert Paul et l'Espace Art Gallery .

Dès 18h.

 Espace Art Gallery by Jerry Delfosse

Rue Lesbroussart 35, 1050 Bruxelles

situé à deux pas du restaurant.

*

Le prix du menu unique est de 50 euros par personne.

Assortiment d’entrées.
Assortiment de quatre plats : poulet, bœuf, canard et crevettes.
Dessert : choix entre beignets bananes ou pommes.
Thé, café
Une demi bouteille de vin par personne. Eaux

*

La réservation ferme se fera exclusivement

par le virement au compte bancaire    

BE18 0358 6853 0765

BIC GEBABEBB

au nom de Liliane Magotte

pour le 13 novembre au plus tard, en mentionnant

le nom des participants et le nombre de menus réservés.

*

A cette occasion, et afin de donner un caractère festif et convivial

à cette manifestation, chaque convive est invité à se munir d'un petit présent

humoristique et original qui sera offert par tirage au sort

à un autre convive au cours de la soirée !

*

Pour tout renseignement complémentaire,

envoyer un message privé à Liliane Magotte.

Si vous désirez me téléphoner ( en semaine après 20h ) pour plus de facilités,

je pourrai vous communiquer mon numéro de GSM via message privé.

Covoiturage: pour les membres éloignés de Bruxelles, il peut éventuellement être organisé.

Pour plus de facilités, veuillez me communiquer vos demandes, je me chargerai

de les diffuser.

Au plaisir de vous rencontrer !

Voici le lien des photos de la soirée de novembre 2013.

Succès pour la première " Rencontre d'automne "

entre les membres d' Arts et Lettres.

La vidéo de la première rencontre le 25 octobre 2013:

Une organisation

Arts  

https://storage.ning.com/topology/rest/1.0/file/get/12272797098?profile=original

Lettres

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