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Fathers & Sons vus à l'envers?

Un drôle de père

Les lumières s’éteignent, se rallument, les comédiens sont-ils en retard ? Jeu de projo devant le rideau: l’un d’entre eux vient faire des confidences au public à propos du  héros du jour. Mon père, ce héros ? Tour à tour, entre les différents actes, les comédiens  parlent d’une sorte d’hommage géant au père, à l’ami, à l’amant, au mari. Quatre points cardinaux de toute  la vie de François Garnier.  Mais il y a ceux qui aiment et ceux qui détestent  …les surprises!  

Magnifique décor de Francesco Deleo. Le rideau se lève sur un appart en duplex très design avec bar escamotable : côté Bibli (le fils ?) et  côté Bibendum (le père ?). Il suffit d’appuyer sur un bouton et cela démarre.  Le bouton du rire évidemment.  Un rire omniprésent et totalement dérangeant pour  Christophe, ce fils tristounet.

On a inversé les valeurs ...ou les habitudes. C’est le Père (François Garnier, ascendance God Save the Queen), qui est un comble de légèreté, d’instabilité et de dilettantisme. C’est le Fils (Christophe, ce qui n’est pas rien comme prénom) qui est sérieux comme un pape. Il  n'a pas de petite amie, lit Kant, adore Socrate, porte des costumes de vieux et n’a jamais dit une seule phrase humoristique de sa vie. Ce qui   sépare  père et fils  inévitablement et dramatiquement. Pas drôle, un drôle de père ! Drôle de guerre même ! Ils se sont perdus de vue depuis deux ans, au détour des infidélités paternelles et  au cours de ses dilapidations d’argent successives.

Vont-ils se retrouver enfin (le mot est lourd de sens) lors d’éphémères vacances  alors que le script de sa vie légère se réécrit soudain en tragédie ? En effet, de graves menaces de maladie en phase terminale planent sur la santé du père qui avoue (lucidement pour une fois)  n’avoir plus beaucoup d’autre choix hors celui de l’incinération ou de l’inhumation.

Comment reconquérir un fils aliéné par des années de négligence ? Comment, lui qui adore son  beau-père,  redécouvrir un père honni à cause de  cette aura d’amuseur public que tout le monde  vénère, y compris son ex-femme (idéale), remariée depuis 16 ans et mère de deux enfants?

Photo

Photo: St Pascal ?!

  

Les joutes verbales entre le Saint-fils et le père charmant, volage et irresponsable, ont assurément du piquant. Particulièrement  en deuxième partie du spectacle où le cynisme à la Sacha Guitry est monté en puissance. Le duo Pascal Racan /Robin Van Dyck  est éloquent, efficace et profondément émouvant. Le mélange de colère et d’humour fait mouche. Les poncifs et les mensonges  font rire « je peux tout expliquer et quand tu comprendras, tu vas RIRE ! »   Mais  des bribes de dialogue retentissent dans la mémoire… « Mais  QUI est le père de cet enfant ? »  ou « « J’ai fait le bilan de ma vie cette nuit ? Cela t’a pris longtemps ? Cinq minutes… » Et encore, « Tu sais, Papa à huit ans on est toujours un peu conservateur ! ».  

Un drôle de père

Au verso de la comédie, il y a la menace de la panoplie de traitements  que François va devoir subir et auxquels il se refuse… et ses rapports avec la Médecine.  Il y a dans ces circonstances difficiles,  une date que tout le monde semble oublier. Et pourtant !  Nous n’en dirons pas plus.

Le fidèle ami, c'est  Michel Poncelet, comme on le connait, un bonhomme  efficace et tendre. Le jeu de la troupe des  sept comédiens est étincelant, on contourne avec beaucoup d’humour le pathos et on se prend les pieds dans un tapis de rires bienfaisants. Les quatre  personnages féminins sont des points cardinaux  bien plantés, drôles, touchants et spirituels, superbement habillés ou déshabillés, on a le choix! Elles sont toutes  resplendissantes : Rosalia Cuevas, Eléonore Peltier, Catherine Claeys et Angélique Leleux.  Les splendides costumes  sont signés Fabienne Miessen. Si la mise en scène d’Alexis Goslain est quelque peu tortueuse - on préfère de loin les parties « rideau levé » aux apartés de bord de scène - cela fait  sans doute  partie de la réécriture de Gérald Sibleyras. La pièce originale est un immense succès de Bernard Slade, grand dramaturge comique anglo-saxon, auteur d’une multitude de  sitcoms, dont « Ma sorcière bien-aimée».

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Ulysse attaché au mât du navire, d'après l'Odyssée d'Homère. Vase à figures rouges de Vulci, Ve s. av. J.-C. British Museum, Londres (Ph. Coll. Archives Larbor)

Mais qu’est - ce qui déchaîne cet automne à Bruxelles des tempêtes de rires ou d'applaudissements ? Le dieu Eole ? Un vent de joie, d’humanité et d’esprit en tous cas.  Une production visuellement magnifique, mais ce n'est pas que cela!  Cela se passe au théâtre Royal du ParcThierry Debroux s’est décidé de présenter la chère Odyssée sans son Iliade,  un mythe qui a bercé nos parents, nos grands-parents et on l’espère fortement, les générations à venir. Il célèbre notre appartenance aux racines méditerranéennes, la liaison directe de notre langue au monde antique grec, avec sa pléthore de savants, philosophes et dramaturges qui ont tissé notre culture occidentale. On ne sait si l’objectif premier de Thierry Debroux fut de rafraîchir ces profondes racines, et de raviver l’intérêt des jeunes  pour la culture classique mais ce spectacle sera un fameux  atout pour qui  se mêle d’éducation humaniste.

12273041685?profile=originalUlysse (Laurent Bonnet) est un  personnage d’une attraction  fascinante. Etre complexe, c’est un homme vaillant, rusé, curieux de tout, capable de supporter mille épreuves, patient, endurant, doté d’une intelligence exceptionnelle. Pour peu on en tomberait soi-même amoureux, comme le fait  la merveilleuse Nausicaa, Pascaline Crêvecoeur,  à qui  Thierry Debroux a offert le rôle magnifique.  Mais Ulysse, c’est  surtout un homme qui refuse l’immortalité  promise par  la magicienne Circé (Babetida Sadjo) qui vit sur une île où le temps n’existe pas,  pour rentrer chez lui, trouver les siens  et assumer  pleinement sa condition humaine.  Cela lui permet de sortir grandi des épreuves, d’accepter courageusement sa finitude et d’assurer son libre-arbitre.

Thierry Debroux, responsable du texte et de la mise en scène,  brosse dès le début des tableaux hilarants et moqueurs de la condition divine. Le personnage d’Hermès, bouffon fulgurant aux magnifiques pieds ailés est un « sur mesures » créé de toutes pièces avec comme modèle le  comédien Othomane Moumen engagé dans les premiers, avec le splendide Eole (Yannick Vanhemelryk), sans doute. Ecrire le texte, ayant en tête les comédiens qui recevront les rôles est sans doute d’une  grande saveur pour l’auteur et  cela mène  à une réussite éblouissante, côté spectateurs. Le même « sur mesures » vaut pour l’inoubliable personnage  d’Athéna à la voix si  autoritaire (Karen De Paduwa) et vaut sans doute  pour bien d’autres membres de ce casting extraordinaire.

12273041660?profile=original Le jeu presque cinématographique d’Antinoos (Lotfi Yahya) et ses compagnons  met en lumière  la  brutalité et la décadence morale d’une  société privée de valeurs et de sagesse. Sandrine Laroche dans  le rôle de Pénélope est tout  en finesse, sensibilité,  bonté et tendre émotion.  Télémaque (Gabriel Almaer) est un jeune homme attachant, un personnage  très  bien campé  safe_image.php?d=AQA5FjZWriS6ouVc&w=470&h=246&url=http%3A%2F%2Fwww.theatreduparc.be%2Fuploads%2Fimages%2FGallery%2FODYSSEE%2FODYSSEE2.jpg&cfs=1&upscale=1&sx=0&sy=0&sw=800&sh=419&width=320...tout  comme l’imposante mère d’Ulysse, Anticlée qui  tremble de colère : « Sacrifier les bœufs, les moutons, les chèvres grasses, festoyer, boire follement le vin qui flamboie…épuiser cette maison… C’est donc ce que vous appelez le courage ? J’ai perdu un fils qui autrefois veillait sur vous, bienveillant comme un père. Est-ce votre façon de servir sa mémoire ? » (Jo Deseure)

 12273042473?profile=originalL’imaginaire bat son plein avec la conception du navire, avec  le personnage du cyclope (Ronald Beurms qui joue aussi Poséidon), un  gigantesque monstre à l’œil unique,  aux airs de robot qui se nourrit de chair humaine. Avec les sirènes, avec les pourceaux de  la belle Circé  en son palais tropical, avec le saisissant le séjour des morts, dans  la formidable tempête, dans les scènes de beuveries  et de complots des prétendants au palais d’Ithaque et dans  la bataille finale. Les astuces visuelles  et lumineuses sont cause  d’émerveillement en continu. La  scénographie, les masques,  les costumes, les  bijoux et maquillages font partie intégrante de la beauté visuelle qui captive le spectateur, et vont à l’essentiel. Les tableaux se tiennent les uns aux autres dans une grande harmonie, comme des fondus enchaînés  tandis que  le spectateur flotte au bord de ses propres rêves. 12273043055?profile=original12273039697?profile=original Mais le verbe veille: c’est un savant dosage de phrases tragiques, de poésie et d’humour débridés , d’affects à vif que l’on boit comme un philtre d’amour. « O mon aimé… tu sais combien de fois par jour je les répète ces mots… Mon aimé, mon aimé… Ton palais est pillé mais ta femme est intacte. O vous, dieux qui l’aviez soutenu lorsqu’il assiégeait Troie, je ne vous reproche pas son absence. Faites seulement, lorsqu’il abordera à nouveau ces rivages, faites qu’il me trouve belle encore…  et désirable. » Cela vibre de déclarations passionnées, cela pétille de parodies, cela miroite de joutes verbales et d’anachronismes: la vivacité, la vie… quoi !  Qui oserait jeter maintenant les Anciens aux orties après un tel spectacle? Thierry Debroux fait flèche de tout bois et transforme même Homère en rappeur méditerranéen, là il en fait peut-être un peu trop.    

12273040862?profile=originalEt revenons à Ulysse qui, loin d’apparaître comme un héros surnaturel, est homme sensible  et touchant avec ses faiblesses et ses pertes de mémoire. Il est émouvant, incapable de résister aux femmes  mais  surtout, comme tant d’autres, incapable de résister au péché d’orgueil. C’est le péché le plus grave chez les Anciens Grecs, celui qui génère invariablement  de  terribles catastrophes.  De leur côté, ses chers compagnons ne peuvent résister à la folle cupidité, une tentation peut-être encore plus délétère. Mais c’est en songeant douloureusement à sa patrie, à son épouse et à son fils qu’Ulysse se reconstruit. Une  patrie qu’il a ardemment souhaité retrouver mais qui  le plonge à son retour dans  une  nostalgie redoublée. Il ne peut supprimer la violence que par la violence. Il est terriblement humain.

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Deashelle Nomdeplume's photo. Crédit photos: Isabelle De Beir

http://www.theatreduparc.be/index.php?mact=Agenda,cntnt01,DetailEvent,0&cntnt01id_event=17&cntnt01returnid=57

   

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Arts et Lettres a le plaisir de vous inviter pour une prometteuse soirée (étant donné la qualité des intervenants) qui se déroulera le 18 octobre 2014 à 19 heures chez

Espace art Gallery

35 rue Lesbroussart

1050 Bruxelles

Entrée libre - Réservation obligatoire au 0497 57 71 20  - ou via mail  eag.gallery@gmail.com

Verre de l'amitié offert par

Robert Paul et l'Espace Art Gallery

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Le livre:

EXTRAITS

 

Rythme infernal. Et cette foutue file de bagnoles, de breaks et de camionnettes chargées de rebuts. Tenir jusqu’à 17 heures. En s’empêchant de respirer. Poings serrés pour ne pas gueuler. Pour ne pas mourir.

Bilal sursaute. Quoi ? Un sourire devant lui ? Des yeux clairs et des mèches rousses ? Et d’où elle sort, cette voix douce ?

– Pas toujours agréable, ce boulot, n’est-ce pas.

C’est bien à lui qu’on parle ? Non, ce doit être ce soleil qui lui tape sur la tête et les oreilles. Mais ces mèches rousses qui dansent dans la lumière... Un mirage ? Enfin, il réagit.

– Madame, je... je vais vous aider.

– Pas la peine.

Il se précipite sur le coffre de la voiture bordeaux, opère le tri en quelques secondes. Les objets valsent dans trois conteneurs différents.

– Trop gentil... Puis j’ai l’habitude de me débrouiller !

 

Un rire ? C’est bien un rire qu’il entend ? Puis un chuchotement ? Quelques mots qui ressemblent à « brume dans vos yeux » ? La femme est déjà au volant, elle lui adresse un signe de la main et lui souffle :

– D’accord ? La péniche ? À 17 heures 15 !

Bilal est muet. Pas possible. Il a dû mal comprendre. Il doit devenir fou.

 

ARGUMENTAIRE

Les rives du canal, aux confins de Bruxelles. Pyramides de vieux trams, bagnoles, ferraille ; les fosses de la déchetterie ; toute cette laideur, qui parfois se mue en beauté...

Comme ces personnages, miteux ou magnifiques, magnifiques et miteux.

Car les destins culbutent. Ou décollent. En un rien de temps.

Nous croisons et recroisons Bilal, Marlène, Amsalu, Bérengère, Raphaël, Gina, le pêcheur, la vaga­bonde... Fragments de vie enchevêtrés, qui font battre le coeur de ce lieu improbable et confèrent à ces 24 nouvelles denses, nerveuses, vertigineuses, une dimension de roman éclaté.

 

                 

L’AUTEUR

 

Auteure bruxelloise bien connue, Évelyne Wilwerth est une jongleuse, comme le Fabiano de ce recueil. Elle aime jouer avec les genres littéraires.

Quelques titres dans une bibliographie impressionnante : Souriez, vous vieillissez ! (théâtre), Papillon mortel (roman), 22 astuces pour une vie plus magique (essai), Un été rouge sang (roman)…

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 Bibliographie de l'auteur:

Zébrures, poésie, La Galiote, Pont-à Celles, 1974.

Spirales, poésie, La Galiote, Pont-à-Celles, 1976.

L’intruse aigre-douce, poésie, La Galiote, Pont-à-Celles, 1977.

La péniche-ferveur, poésie, Éditions Chambelland, Paris, 1978.

Hortense, ta pétillance, théâtre, créé au Centre culturel Jacques Franck, Bruxelles, 1980.

Le cerfeuil émeraude, poésie, André De Rache, Bruxelles, 1981.

Grenat, nouvelles, André De Rache, Bruxelles, 1982.

Pulchérie et Poulchérie,  théâtre, créé au Conservatoire de Charleroi,1982.

Gil et Giroflée, créé à l’abbaye de Dieleghem , théâtre, Bruxelles, 1983.

Sous-sol à louer, pièce radiophonique, créé à la R.T.B.F., Bruxelles, 1984.

Les femmes dans les livres scolaires, essai (chapitre littéraire), Mardaga, Bruxelles, 1985.

Histoires très fausses, contes, Éditions Chambelland, Paris, 1985.

Noël d’Herminnne, album pour enfants, Presses européennes, Averbode, 1986.

Elle porte une robe cerise, pièce radiophonique, R.T.B.F., Bruxelles, 1986.

Visages de la littérature féminine, essai, Mardaga, Bruxelles, 1987. Prix de la Fondation Charles Plisnier. Prix Yvonne Du Jacquier de l’Association royale des Écrivains de Wallonie.

Neiges de boule, poésie, L’Arbre à paroles, Amay, 1989.

L’été des pirates, album pour enfants, Presses européennes, Averbode, 1991, en collaboration avec Lucie Spède.

Mannequin noir dans barque verte, récit pour enfants, Hurtubise HMH, Montréal, 1991.

Des crapauds à la crème fraîche,  théâtre, 1991, Prix (ex æquo) du Ministre-Président de la Communauté française de Belgique.

Neel Doff, biographie, Bernard Gilson, Bruxelles, 1992, traduction néerlandaise : Manteau, Anvers, 1992, traduction anglaise : Peter Lang, New York, 1997.

Valise d’amour, album pour enfants, Presses européennes, Averbode, 1993.

Dessine-moi les quatre éléments, poésie, L’Arbre à paroles, Amay, 1993, dessins de Manu van de Velde.

Au château fort, album pour enfants, Presses européennes, Averbode, 1993.

Cloé chez les troglos, roman pour enfants, Trécarré, Montréal, 1995.

Canal océan, roman, Luce Wilquin, Avin, 1997.

L’invention de la tendresse, textes poétiques de Willem M. Roggeman traduits du néerlandais en français, Autres Temps, Marseille, 1997.

Les zooms sur une île grecque, roman pour enfants, Trécarré, Montréal, 1997.

Chocolat noir et blanc, roman pour enfants, Trécarré, Montréal, 1998.

La vie cappuccino, roman, Luce Wilquin, Avin, 1999.

Erostrate, textes poétiques de Willem M. Roggeman traduits du néerlandais en français, Autres Temps, Marseille, 2000.

Le clochard au chat, récit pour enfants, Presses européennes, Averbode, 2001.

Embrasser la vie sur la bouche, nouvelles, Luce Wilquin, Avin, 2001.

La veste noire, récit pour enfants, Hurtubise HMH, Montréal, 2001, réédité chez Clé international, Paris, coll.Découverte, 2005.

Abracadabrasmalfoutus, théâtre, créé à l’Awip, Charleroi, 2002.

L’utilité de la poésie, Éditions L’Arbre à paroles, Amay, 2003, textes poétiques de Willem M. Roggeman traduits du néerlandais en français.

 

Vacances dangereuses, récit pour enfants, Zwijsen-Infoboek, Meerhout, 2003.

Pieds nus dans la lumière, conte, Éditions Mémor, Bruxelles, 2003, créé à l’Eden à Charleroi, 2004.

Quai des mystères, roman pour ados, Éditions Mémor, Bruxelles, 2003.

Je m’appelle Rhubarbe, roman, Éditions Mémor, Bruxelles, 2004.

Deux sorcières en pyjama, récit pour enfants, Éditions Zwijsen, Tilburg-Anvers, 2004.

16 – 1 = 14, roman pour ados, Éditions Mémor, Bruxelles, 2005.

Les canards en plastique ne meurent jamais, roman pour ados, Éditions Averbode, 2005.

Un Viking en smoking, récits-express, Éditions Averbode, 2005.

Souriez, vous vieillissez !, monologue pour la scène, Éditions Memory Press, Érezée, 2007. Traduit en anglais sous le titre Smile, you’re getting old !, Éditions Guernica, Toronto, 2011. Traduit en roumain sous le titre Zimbiti origum imbatriniti !, Éditions Fides, Roumanie, 2009.

Le jeu de la plume et du hasard, Éditions Mémor, 2007.

Trop moche pour toi, roman pour ados, Éditions Mijade, Namur, 2007.

Prix de poésie Pierre Nothomb, 2008, pour un poème inédit.

Plus rien à perdre !, théâtre, Éditions Maelström, coll. Bookleg, Bruxelles, 2009.

Papillon mortel, roman, Éditions Luce Wilquin, Avin, 2010.

22 astuces pour une vie plus magique, essai, Maelström compact, 2011.

Un été rouge sang, roman, Éditions du Chemin, Charleroi, 2013.

Impressions de Bruxelles, collectif, nouvelles - récits - histoires - photographies, 180° Éditions, 2013.

Miteux et magnifiques, romanouvelles – M.E.O., Bruxelles, 2014.

 

http://www.evelynewilwerth.com/

La présentation de "Miteux et Magnifiques"  sera assurée par Renaud Denuit, en dialogue avec l'auteur

Renaud Denuit:

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Bio-bibliographie de Renaud Denuit:

Né à Etterbeek le 29-12-1950. Marié, trois enfants. Docteur en philosophie et lettres, licencié agrégé en communication sociale, diplômé d’études européennes, diplômé en gouvernement et administration publique UCL. Formations complémentaires aux USA (summer session à l’université de Berkeley) et au Royaume-Uni (Henley Management College). Journaliste politique à la RTBF de 1972 à 1985 ; nombreuses collaborations à la presse quotidienne et périodique. De février 1985 à janvier 2012, fonctionnaire à la Commission européenne ; Professeur invité à l’Institut d’Etudes européennes de l’UCL et à l’ICHEC Brussels Management School. Conseiller communal d’Etterbeek de 1988 à 1994. Engagé dans divers mouvements associatifs. Administrateur de l'Association des Écrivains belges de Langue française (AEB)

 

Ouvrages publiés

 

Ressembler à l’Homme, Maison internationale de la Poésie, Bruxelles, 1972.

Le feu de tous, Maison internationale de la Poésie, Bruxelles, 1974.

Palais d’origine, Maison internationale de la Poésie, Bruxelles, 1977.

L’impraticable, Editions Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1981.

Décoloniser Bruxelles (en collaboration avec Guy BRASSEUR), Editions Vie ouvrière, Bruxelles, 1982.

Ce qui est demeure du temps, Editions Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1985.

La cité harmonieuse selon Marx : science totale et révolution, Mols, Bierges, 2003.

Passé récent, futur présent. Regards sur la politique belge et internationale, Havaux, Nivelles, 2003.

L’aube de l’Un, L’articulation entre ontologie et centralisme politique d’Héraclite à Aristote T.1, L’Harmattan, Paris, 2003

Le cercle accompli. L’articulation entre ontologie et centralisme politique d’Héraclite à Aristote, T.2, L’Harmattan, Paris, 2003.

Heidegger et l’exacerbation du Centre. Aux fondements de l’authenticité nazie ? L’Harmattan, Paris, 2004.

Nietzsche-à-Nice, petit traité de logique européenne, Mols, Bierges, 2005.

Valoriser autrui au moment démocratique. Elections communales 2006 à Etterbeek, préface de Xavier Mabille, Havaux, Nivelles, 2007.

L’Antiprince. Etudes sur la réciprocité ontologie-centralisme. Editions Universitaires européennes (2 volumes), Sarrebruck, 2010.

Histoires de la Détermination, poésie, M.E.O., Bruxelles, 2012.

 

Contributions à des ouvrages collectifs, articles scientifiques et politiques, communications diverses…

Collaboration au Dictionnaire permanent du droit européen des affaires, Paris (1988).

La politique communautaire des consommateurs, in : DABIN L. (dir.) La promotion des intérêts des consommateurs au sein d’une économie de marchés, E. Story-Scientia, Bruxelles, 1993.

Impulsion et coordination, avec le Cellule de Prospective de la Commission européenne pour La démocratie et la société de l’information en Europe,  Ed. Apogée, Rennes & OPOCE, Luxembourg, 1999.

Europe : séduire le citoyen, revue Louvain, novembre 2001.

Des Grecs et de l’Etat-nation à l’économie-monde. Ruses de l’histoire et philosophie politique, revue Accès, Brest, juin 2002.

Transparency and “New Forms of European Governance”: Opening a Way to Greater Legitimacy?”, in DECKMYN V. (dir.) Increasing Transparency in the European Union?, Institut Européen d’Administration publique, Maastricht, 2002.

Le rôle des medias dans la communication de l’Union européenne, in : Actes de la Chaire RTL de journalisme 2001-2002.

The White Paper on European Governance, communication au Comité exécutif de Yes to Europe (abstracts publiés dans The Entrepreneurial-mail – Yes to Europe, février 2002).

 

Le rôle des médias dans la communication de l’Union européenne, conférence donnée dans le cadre de la Chaire RTL de journalisme, Louvain-la-Neuve, mars 2002 (actes publiés en janvier 2003).

 

Entre savoir précaire et ignorance pure : la mort, Revue générale, janvier 2006.

La Rénovation, à la base, c’est quoi ?, Le Soir, 15 février 2006.

De l'année européenne du dialogue interculturel à celle de la créativité, Revue générale, février 2009.

PS : repartir du bon pied !, La Libre, 12 juin 2009.

L'Union européenne : une scène en quête d'un auteur, d'un premier rôle et d'un public averti, in Théâtre, fabrique d'Europe, revue du Centre d'Etudes théâtrales de l'UCL, décembre 2009 (actes du colloque international Théâtre européen : la scène du doute ?, Louvain-la-Neuve, 6/12/2008).

La dernière publication de Renaud Denuit:

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Les Éditions M.E.O.
Avenue Jeanne 10 bte 5
B-1050 Bruxelles
Tel et fax: 32-2-648.04.10

http://www.meo-edition.eu

meo-editions@scarlet.be

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administrateur théâtres

12273051878?profile=original12273052082?profile=originalMettez un arbre de Noël dans votre compartiment… Vous souvient-il de "Gueule d'ange" une comédie romantique  parisienne en duo, splendidement rythmée et jouée  au Centre culturel d'Auderghem, en janvier dernier ? Les artistes Armony et Anthony sont de retour, à l’aube de ce mois d’octobre, avec un excellent cru. Plutôt une mélodie insolite en compartiment 2e classe en route vers le sud.

 FAIS-MOI UNE PLACE !Manuel, homme charmant et maladroit (Anthony Michineau), s’est embarqué avec pléthore de bagages, et cadeaux de Noël… sauf que sa femme n’a pas pris le train. Une jeune étudiante très boute-en-train, spécialisée en Histoire(s) Ancienne(s), section code Hammourabi, force son compartiment et  peu à peu toutes ses défenses naturelles :  Armony Bellanger.  Il faut dire qu’elle a des ressources verbales inépuisables, un rire infectieux, un passé amoureux plus que houleux  et un corps de rêve.  Il est marié, mais bientôt plus - on le lui  annonce au téléphone. Va-t-il pouvoir résister, lui « petite pucelle effarouchée » version masculine (oui, on le jure, cela existe !) aux attraits capiteux de la sirène qui n’a rien de maléfique?

Pendant deux heures, on assiste à la justification méthodique du phénomène de coup de foudre, doublé d’un exorcisme patient de l’épouse lâcheuse. Malgré la minceur du sujet et la situation d’huis-clos, la pièce trouve des rebondissements en cascades. Les téléphones, les selfies, les valises d’accessoires et les récits épiques, cela aide! Les réparties roulent  à un train d’enfer - fort joyeux ma foi. Le  rire en tout cas gicle de toutes parts dans la salle.  Les jeux (de rôles en particulier) sont au rendez-vous, un des ressorts  dramatico-comiques favoris de l’auteur et du théâtre dans le théâtre !  

Vous passerez une soirée délassante au possible, bourrée  de secrets d’alcôve dévoilés, de dialogues cocasses, d’humour bienveillant, car derrière tout cela se cache, malgré des disputes masculin vs féminin inévitables, un immense besoin de tendresse vraie et mutuelle. On se demande aussi par quel miracle autant d’action peut se dérouler dans un compartiment à deux couchettes, mais c’est surtout le débit et l’élocution parfaite qui sont  totalement sidérant !  La mise en scène trépidante  est signée Jordy Karakassian.

 « Fais-moi une place » vous réserve de bonnes et vraies  surprises… théâtrales! On ne vous en dira pas plus…  Vive le Centre culturel d’Auderghem et son  très avisé directeur André Baccichet!  

http://www.cc-auderghem.be/index.php/nos-spectacles/2014-05-14-07-52-11/details/262-FAIS%20MOI%20UNE%20PLACE.html

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/geule-d-ange-une-com-die-en-duo-au-centre-culturel-d-auderghem

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administrateur théâtres

3097725767.jpgEblouissant ! Conçu comme deux escalades de violences parallèles, ce spectacle a des allures de montagnes russes : entre une Belgique du 21e siècle et la sombre période de décolonisation de l’ex-Congo Belge en 1960. Un  décor unique, complètement  fascinant pour l’imaginaire : des rideaux de treillis qui ont  perdu leur couleur de camouflage et qui sont devenus scintillants et blancs. Des jeux de lumière et de bande son. Une régie pleine de dynamisme de Sébastien Couchard.  Une mémoire, blanche, avec des trous?  La mémoire est-elle une passoire? Ou bien sont-ce des moustiquaires  que le boy n’en finit pas de réparer? A moins que ce ne soient les corps soumis au feu des balles qui deviennent  passoires? Ce décor a certes la fonction d’engager le mental dans des recherches poétiques car devant vous vont se dérouler des tranches de mort insoutenables.

 2295578758.jpgD’un côté deux jeunes acteurs au jeu irréprochable, l’un ( Diouc Koma) né au Mali, l’autre (Virgil M’Fouillou) né à  Brazzaville, qui jouent avec une vérité cinématographique bouleversante la relation universelle entre un prisonnier attaché à un radiateur et son geôlier. De l’autre, un  duo d’enfer,  Michel de Warzée – Stéphanie Moriau qui joue la relation de dépendance entre le patient sans défense miné par Alzheimer et une soignante omnipotente qui le tient en otage.

 Le prisonnier entretient la parole comme seul espoir de survie, le patient s’enferme dans un silence protecteur d’une histoire dont il a honte. Cette double vision qui structure  cette pièce admirablement écrite  par Philippe Beheydt et Stéphanie Mangez a la force d’une implacable escalade où un couple de forces vous vrille l’esprit et le cœur avec la puissance d’une tornade !  Du texte aux planches, la mise en scène (par les mêmes) est  prodigieusement efficace.

2102617670.jpgLe projet de cette création historique vient du vécu de Michel de Warzée :  « J’ai eu jusqu’à 14 ans, sans aucun doute une des jeunesses les plus heureuses et les plus belles du monde… »  Il est né à Elisabethville, sa mère est épouse de magistrat, la famille mène une vie de rêve dans un pays magnifique à part le colonialisme dont il n’a aucune idée. Mais il a retrouvé des documents de famille d’une vérité saisissante. Le  17 janvier 1961 le leader du Mouvement national congolais (MNC) est tué dans des conditions mystérieuses au sud du Congo belge qui deviendra le Zaïre puis la République démocratique du Congo. Patrice Lumumba avait été nommé Premier ministre du Congo au moment de l'indépendance du pays en juin 1960. Il avait été évincé du gouvernement et livré au sécessionniste du Katanga, Moïse Tshombé  cependant qu’éclatait  la guerre civile. Partisan d’un Congo indépendant et unitaire, il était jugé trop proche de l’URSS à qui il avait demandé de l’aide. La décision de l'éliminer est attribuée au gouvernement belge et à la CIA. Son exécution fera de Patrice Lumumba le symbole de la lutte anticolonialiste africaine.

1077104630.jpgPar le théâtre, Michel de Warzée entreprend donc un devoir de mémoire et fait revivre les événements avec une intensité cinématographique effarante. Le crescendo des scènes du prisonnier et de son gardien  est de plus en plus glaçant et devient presque irregardable mais le texte sauve. En effet, la parole  inlassablement répétée par le prisonnier implique que nous sommes tous frères. Et aussi, frères de James Foley, Steven Sotloff, David Cawthorne Haines,  Hervé Gourdel. La pièce a hélas  la  résonnance d’une brûlante actualité.

  4061369318.jpgLe personnage de la jeune et maléfique garde-malade n’est pas moins poignant dans sa volonté  presque hystérique d’arracher les secrets de cet homme défait par la vie et par une situation politique dont il n’avait nulle conscience, dans sa radieuse jeunesse. Le message  anticolonialiste est on ne peut plus clair. Les quatre comédiens jouent au sommet de leur  puissance  dramatique.  

COMEDIE CLAUDE VOLTER

 

Jusqu’au  25/10/2014

Avenue des Frères Legrain 98 – 1150 Woluwe Saint Pierre

Infos Réservations : 02 / 762 09 63

http://www.comedievolter.be/

 

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12273046894?profile=originalArcimboldo ou l'art de servirs les plats.

Ainsi fut présenté le tableau à Ferdinand II de Habsbourg. Depuis il est accroché... à l'envers. Nous découvrirons pourquoi à la fin de cet envoi...

Je vous ai laissé avec l'école française si présente au Nationalmuseum de Stockholm, aussi avant toute chose laissez moi vous montrer quelques autres oeuvres, impressionnistes cette fois.

Si le Nationalmuseum détient "La grenoullière", le célèbre tabeau d'Auguste renoir (1841-1919) et oeuvre phare de l'impressionnisme, c'est à son café que nous nous désaltérerons :

12273047692?profile=originalLe café de la mère Anthony, 1866.

Puis, après une partie de cartes, nous nous promènerons en compagnie de Berthe Morisot (1841-1895), autre hôtesse d'une esquise délicatesse :

12273048271?profile=originalLe Bois de Boulogne.

Une école française très complète puisque nous pouvons encore voir des Lorrain, de La Tour, Blanchet, Poussin, Boucher, Oudry, Watteau, Cézanne, Courbet, Degas, Delacroix, Gauguin...

Mais si les oeuvres hollandaises et françaises (voir les première et seconde parties de cet article) font l'orgueil du "Louvre suédois" et bien que les autres départements connaissent quelques lacunes, il accroche néanmoins maintes toiles que lui envieraient bien des musées plus connus.

Ainsi l'Italie, outre Bellini, Véronèse, Le Pérugin, Bellotto dit Caneletto le jeune... nous arrête avec ce ravissant portrait d'Agnolo Bronzino (1503-1572)

12273047878?profile=originalIsabella de Medici

Ou par celui réalisé par Giuseppe Arcimboldo (c. 1527-1593), sévère et pourtant si fantaisiste :

12273048080?profile=originalLe juriste, 1566.

D'aucuns y ont vu Calvin, bien qu'il s'agisse plus sûrement d'Ulrich Zasius, un conseiller influent de Rodolphe II, "Un certain docteur, dont tout le visage était ravagé par le mal français...", selon l'ami d'Arcimboldo, Gregorio Comanini.

Sur ce mauvais trait lancé à l'égard des Français, sourcilleux quant à notre réputation, je reporterai à plus tard mon envoi de messieurs... les Anglais !

Mais un autre tableau à retenu mon attention, "Le cuisinier", une curiosité que nous avons vu plus-haut en intro, qui nous est donc présenté... à l'envers !

Ce farceur d'Arcimboldo, parfois un peu gâte-sauce, nous montre donc une nature morte bien anodine, des viandes rôties que le chef présente et sert chaud.

En retournant le tableau à 180°, le personnage se découvre malicieusement croqué. On ignore s'il trouva le tour à son goût...

12273049085?profile=originalLe cuisinier.

J'espère quant à moi que vous trouverez ce billet au votre...

Michel Lansardière (texte et photos).

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JUSTE QUELQU'UN DE VRAI...

Etre juste quelqu'un de vrai

Qui se regarde, se reconnait...

Dans les méandres de la vie

Ne plus occulter ses envies

Abandonner tous les rejets

Puis se pencher sur des projets...

Vider le cœur de sa détresse

Et accepter, même la tristesse!

Etre juste quelqu'un de vrai

Qui se regarde, se reconnait...

Dans l'ombre des nuits même embrumées

vivre sans se sentir fanée...

Prendre des risques, les assumer

Et ne plus tout décortiquer!

Penser à rire de ses travers

Ne plus se mettre tête à l'envers!

Etre juste quelqu'un de vrai

Qui se regarde, se reconnait...

Dans les rêves de tout un chacun

Puiser la force, aussi l'entrain!

Rendre l'improbable possible

Que la bonté devienne audible...

Et s'endormir tout en douceur

En écoutant battre son cœur...

Etre juste quelqu'un de vrai

Qui se regarde, se reconnait!

J.G.

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Un parcours exaltant

 

 

 

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Soliloque

En liberté dans la nature,

Un enfant jamais ne s'ennuie.

Il est en quête d'aventure,

Les yeux ouverts, et toute ouïe.

Rien ne le laisse indifférent;

Le plus souvent, il s'émerveille.

Il s'agenouille, il touche, il prend

Ou bien sagement, il surveille.

Là, une fourmi déménage.

Une abeille  ne bouge pas.

Un oiseau s'envole en voyage, 

Un autre avance à petits pas.

Ce qui s'active le surprend.

Des insectes sont dans la terre,

Certains en sortent, imprudemment,

Iront dans un bocal en verre.

Les petits aiment gribouiller

Et plus grands, dessiner les tente,

Or ils craignent de bredouiller.

Écouter des vers les enchante.

J'ai certes appris, à mille enfants,

Que les mots créent de la musique,

Les initier fut exaltant,

Une expérience fantastique.

Le français semble difficile,

À des jeunes venus d'ailleurs.

Sans trop d'efforts, ils l'assimilent

Quand il cause des coups de coeur.

28 septembre 2014

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administrateur théâtres

Faire Pivoter le Monde! Ce soir, deux fabuleux comédiens, Jacqueline Bir et Alain Leempoel nous précipitent dans la crise économique cruciale qu’a connue l’Argentine en 2001. Et Pietro Pizzuti, le génial metteur en scène, de déplorer que la situation n’est pas fort différente à notre époque. Il suffirait peut-être (et encore…) d’ôter le vieux Frigidaire  vintage  du plateau et nous serions quelque part en été, en Europe ? Un credo vibrant va se décliner sur le mode des variations captivantes lors de conversations mère-fils. Face aux débâcles économiques et sociales qui servent d’arrière-plan à la pièce, subsistent néanmoins l’amour de la liberté et la compassion pour les plus faibles. C’est le message qui tout au long de la pièce perle tantôt avec tendresse, tantôt avec combattivité sur les lèvres aimantes de cette mère de 82 ans qui, soudain, voit ressurgir un fils de 50 ans toujours pressé et qui lui téléphone bien plus souvent qu’il ne vient la voir.

Mamà, cheveux blancs, est assise dans le sofa et tourne le dos au public, comme dans « Le récit de la servante Zerline ». Son fils, Jaime, (prononcez Chaïm), surgit au milieu de l’appartement bien rangé, lustré, étincelant de propreté. Surprise, elle pense : « Qu’est-ce qu’il me cache ? » Lui : « Comment vais-je lui dire ? » Cette fois il a un problème de taille à lui soumettre : il voudrait lui faire quitter l’appartement où elle vit (seule?) depuis la mort de son mari mais qui ne lui appartient hélas pas. Sa femme Laura exige la vente. Ayant perdu son emploi enviable, Jaime est désemparé. Ils sont dans une situation financière inextricable avec des enfants habitués au luxe dont il faut continuer à payer les études. Le spectre de la maison de repos est aussitôt abordé par la mère, très lucide, qui n’en a pas fini avec la vie.

Malgré la salle comble, tâchez de trouver des places près de la scène, car les métamorphoses passionnées du visage de la mère, tellement émue de retrouver son fils, plongent le spectateur dans des vagues d’émotions. Jacqueline Bir a cette fibre particulière de comédienne qui vous fait monter les larmes aux yeux alors même que l’on voudrait s’en défendre. La vérité des sentiments, l’intensité du jeu deviennent pour le spectateur le plus flegmatique un émerveillement toujours recommencé. Le chantage affectif règne, on s’en serait douté ! Serait-on une mère sans cela. D’ailleurs, « est-ce que Freud aurait réussi, sans les mères? » lance la sémillante mama. On se retrouve en tout cas - couleurs chatoyantes et lumières automnales du plateau aidant - baignés de chaleur humaine et touchés par ces profondes vibrations qui ont fait fondre les cœurs lorsque Jacqueline Bir incarnait il y a quelques années « Oscar et la dame rose ».On reçoit ici toute la tendresse espiègle et rouspéteuse d’une mère pour son fils comme un cadeau du ciel et on rit de bonheur à ses bons mots et à sa remarquable intuition, on savoure sa mauvaise foi, ses réparties et son humour cinglant. Le duo avec Alain Leempoel est magistral.

A la fin du premier acte, voilà que les cœurs qui s’étaient insensiblement distanciés se rapprochent, se reconnaissent, se livrent avec pudeur et se retrouvent. Pas d’entracte et pour cause, le ciel a de ces surprises… Ah oui il y a aussi un mystérieux Gregorio, presqu’aussi vivant que les deux complices!

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Par leur jeu, Mère et Fils réussissent un miracle : celui d’abolir le Temps et les pénibles contingences matérielles, faisant de ces retrouvailles progressives, presque des noces spirituelles. La connivence est revenue entre celle qui s’entêtait « à cuisiner comme avant » et ce fils au prénom portugais beau comme une caresse. Voici un fils perdu et retrouvé, qui, après avoir fondé et après avoir trimé sans compter pour se conformer aux exigences du paraître une famille peu attentionnée, est rassuré sur lui-même et mûri. Grâce aux très particulières conversations avec sa mère, il renaît à la vie, au désir, à la liberté et aux valeurs essentielles et surmonte peurs et angoisses. Un conte philosophique?

Jusqu'au 18 mai 2014

Conversations avec ma Mère

Théâtre - Contemporain
La Vénerie - Espace Delvaux
Rue Gratès 3 1170 BRUXELLES - BELGIQUE

Création en langue française d’après le film argentin de Santiago Carlos Ovés, adaptation théâtrale de Jordi Galcerán
Mis en scène par Pietro Pizzuti avec Jacqueline Bir et Alain Leempoel

http://www.lavenerie.be/index.cfm?r1=1&r2=102670

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administrateur théâtres

 « Les Inspirés », trois dieux chinois débarquent dans la capitale du Se-Tchouan au centre de la Chine, un confluent de pauvreté. Ils ont parié qu'ils ne trouveraient pas «une bonne âme» au moins en ce bas monde et considèrent l’humanité entière comme pervertie.  Rejetés par tous les villageois mais guidés par Wang, le porteur d’eau (ou de parole, comme vous voudrez) , ils acceptent l’hospitalité de Shen-Té la prostituée  locale. Pour la remercier, ils lui laissent une cassette avec laquelle elle rachète un débit de tabac puisqu'elle peut enfin choisir sa vie. Hélas la boutique de Shen-Té attire immédiatement les vautours : des plus démunis  aux plus nantis qui n’ont qu’un but,  lui soutirer ses biens. Empêtrée dans d’insurmontables contradictions Shen-Té va osciller entre le désir de faire le Bien et la Nécessité de « sauver son frêle esquif du naufrage ». Elle croit avoir entretemps rencontré l’Amour  mais c’est un méprisable individu, irresponsable, égocentrique et jouisseur qui veut la parasiter. Comment concilier son idéal d’amour et sa survie pure et simple ? Pour se tirer d’affaire, Shen Té se fait passer pour un prétendu cousin, Shui Ta, excellent et redoutable homme d'affaires qu'elle incarne elle-même et de plus en plus souvent. A moins que la Vie ne se charge de changer sa vie... La conclusion de Bertold Brecht est qu’il faut changer le monde et non une personne individuelle si on veut que le bonheur soit accessible.

12273048473?profile=originalCette pièce nous touche particulièrement dans le contexte de crise que nous traversons  qui laisse tant de  familles démunies et tant  de jeunes, diplômés ou non, déçus par le monde, ou par la vie? Les Baladins du Miroir s’en sont emparés comme le Théâtre de la Vie, il y a quelques années déjà, en 98-99?

Bouger, il faut bouger ! C’est ce que démontre une mise en scène virevoltante qui nous propulse et au cœur de l’Asie et au cœur des années 30. Un tintamarre de sabots de bois, de bicyclettes, de chariots, de thé ou de grains de riz  que l’on verse, de casseroles et de brocs, un incessant carillon de porte ne peuvent qu’éveiller l’attention du spectateur. Vous y ajoutez une vie de rue en live, des courses effrénées, des ballots que l’on balance d’une passerelle suspendue, des bruits de boulier compteur chinois. La Vie appelle! Le monde doit bouger!

Des lumières domestiques en tout genre, y compris les fameuses lanternes rouges,  fusent pour éclairer la nuit humaine. Mais qui y verra enfin clair? Les artistes se mêlent au public pour offrir le kroupouk ou des bribes mystérieuses de répliques, le spectateur bougera-t-il?  Le pétillement  de cette méditation sur la société ne manquera pas d’inquiéter les uns ou les autres. L’enthousiasme perceptible et le  talent des artistes est d'ailleurs un gage de réussite… L’action se porte partout dans le chapiteau et ne peut que réveiller des esprits  parfois engourdis par  un certain  confort, mais  certes pas celui des gradins... Cela fait partie du jeu.

01.la-bonne-ame-du-se-tchouan01.jpg © Jean-Pierre Estournet

C’est Beau, c’est Brecht, c’est Bien. C’est partout autour de vous et on l’espère en vous… Une fable épique tendre et réaliste, poétique et moqueuse, fine et saltimbanque en diable. On ne peut décidément pas rester indifférent devant un tel festin d'imaginaire, une  telle union de talents si multiples et réglés dans une telle modestie. Tout y est: la comédie, les instruments de musique, les chants, les personnages burlesques (la riche et hautaine propriétaire, le menuisier, le policier, le neveu, le chômeur-quémandeur, la famille du gamin-voleur...). Et un tribunal imaginaire.  Bref une vingtaine de rôles pour une dizaine de comédiens qui  ne cessent de se transformer. Se transformer, c'est bouger, non? Ou bien le contraire?  CQFD 

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Il reste à nommer toute la troupe, ensemble et séparément : les Baladins du Miroir avec Andreas Christou, Stéphanie Coppe, Abdel El Asri, Monique Gelders, Aurélie Goudaer, François Houart, Geneviève Knoops, Gaspar Leclere, Diego Lopez-Saez, David Matarasso, Virginie Pierre, les enfants de la compagnie  et tout un équipage de splendides marionnettes, nos miroirs inspirés ?

Une citation pour finir?

Fallait-il quelqu’un d’autre ou bien un monde autre

Ou alors d’autres dieux, ou pas de dieux du tout ?

Devant ce désarroi le seul secours serait

Et vite et tout de suite que vous réfléchissiez

À la meilleure manière, au moyen le plus fin

De mener une bonne âme vers une bonne fin

Cherche donc, cher public, la fin qui fait défaut

Car il faut qu’elle existe. Il le faut ! Il le faut !

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http://www.atjv.be/La-Bonne-Ame-du-Se-Tchouan

  • Mise en scène : François Houart et Gaspar Leclère
  • Composition et direction musicale : Line Adam
  • Lutherie sauvage : Max Vandervorst
  • Création costumes : Sylvie Van Loo assistée de Anne Bariaux, Virginie Gossuin, Marie Nils, France Lamboray et Nicole Mornard
  • Scénographie : Aline Claus et Isis Hauben assistées de Sylviane Besson, Eloïse Damien et Catherine Van Assche
  • Construction des décors : Xavier Decoux assisté de Bernard Antoine, Adrien Dotremont, et Ananda Murinni
  • Création lumières : Mathieu Houart
  • Régie : Ananda Murinni
  • Régie Plateau : Adrien Dotremont
  • Conception des marionnettes : Johan Dils et Sylvie Van Loo
  • Conseiller maquillages : Serge Bellot
  • Pyrotechnie : Nicole Eeckhout
  • Assistante à la mise en scène : Hélène Van Den Broucke
  • Création affiche : France Everard

http://www.lesbaladinsdumiroir.be/index.php/spectacles-a-l-affiche/la-bonne-ame-du-se-tchouan

note d'intention: http://www.lesbaladinsdumiroir.be/templates/joomlabaladins/html/bonneame/bast_note_intention.pdf

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12273040073?profile=originalCornelisz Verspronck ou le souci du détail (cf. son Portrait de femme).

Les collections du Nationalmuseum de Stockholm ont bien sûr été constituées au fil des siècles, en premier lieu par les rois suédois, et ce depuis le XVIe siècle avec Gustav Vasa. Au XVIIe siècle, avec le sac de Prague et des trésors de Rodolphe II, les toiles de maîtres affluent (beaucoup heureusement y retournèrent).  Au XVIIIe, elles furent notamment enrichies par la collection de l'ambassadeur de Suède à Paris, Carl Gustav Tessin. Au siècle suivant par les achats de Bernadotte, maréchal de France, roi de Suède de 1818 à 1844 sous le nom de Charles XIV ou Charles-Jean (les souverains actuels en descendent). Enfin vinrent les acquisitions plus récentes, notamment d'impressionnistes français et de peintres nationaux.

Terminons d'abord notre tour d'horizon des peintres des Provinces-Unies, tant les salles sont riches que "l'on se croirait en une succursale du Ryks Museum d'Amsterdam ou du Mauritshuis", Lucien Maury (1913).

12273040277?profile=originalJohannes Cornelisz Verspronck (1597-1662) :

Portrait de femme, 1648.

Et quel portrait !

12273041073?profile=originalCornelius Bega (1631-1664) :

La leçon de musique, 1663.

Et quelle leçon ! Un béguin pour Béga !

Mais la section consacrée à la peinture française ne le cède en rien aux peintres hollandais, notamment disais-je grâce à la mission en France de Carl Gustav Tessin de 1739 à 1742. "Ce grand seigneur, qui aime le plaisir, et ne se doute point encore qu'il tournera au sévère moraliste, ce diplomate épris de luxe, de belles manières, d'esprit, affectionne par-dessus tout l'art ; il a de qui tenir ; mais c'est à l'art français que vont ses prédilections ]...[ on le voit fort assidu dans tous les ateliers parisiens.", Maury (1913).

12273041265?profile=originalJean-Siméon Chardin (1699-1779) :

La toilette du matin, 1746.

Une des "scènes les plus gracieusement et les plus fortement significatives de son répertoire."

"Le sérieux d'un Chardin ne lui agrée pas moins que les plus légères fantaisies des peintres des fêtes galantes.", id.

12273042076?profile=originalNicolas Lancret (1690-1743) :

Collin-maillard, c 1728 (détail).

"Les grandes ventes n'ont point de client plus attentif, ni mieux informé."

"C'est ainsi qu'il fait d'importants achats à la vente Fonspertuis (1748), et ne cesse de conseiller les acquisitions de Louise Ulrique en Hollande, en Flandre et en France... Sa fortune compromise, il doit, de son vivant, consentir l'abandon de ses collections particulières ; la plupart de ses tableaux passent aux mains de Louise Ulrique ; l'Etat en héritera, au grand bénéfice du Musée National.", id.

Fonds perdus, plus un radis...

Mais le moindre grain de mil

Serait bien mieux mon affaire

...

Mais le moindre ducaton

Serait bien mieux mon affaire.

                                            Jean de La Fontaine (1621-1695), Le coq et la perle.

12273042482?profile=originalAnne Vallayer-Coster (1744-1818) :

Nature morte, 1775.

Avant que de passer aux impressionnistes français et de terminer par la peinture italienne, espagnole, allemande  et anglaise, une petite transition...

12273042700?profile=originalRosa Bonheur (1822-1899) :

Chat sauvage, 1850.

La peintre, trop oubliée aujourd'hui, connut un succès international. Mais ici en Suède, c'est un bonheur, les femmes sont bien mises à l'honneur.

Michel Lansardière fecit (texte et photos).

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administrateur théâtres

Avec la mise en scène  dynamique de Cécile Roussat et Julien Lubek cette nouvelle production de L’Opéra Royal de Wallonie ouvre la saison avec flamboyance. La satire sociale est forte. Un don Magnifico magnifiquement caricatural et grotesque, outrageusement accoutré et perruqué, tente de caser auprès de celui  qu'il pense être le Prince, ses deux filles suprêmement orgueilleuses, égoïstes et laides (que ce soit dans l’âme  ou  le maquillage). L’interprète, c’est l’excellent Bruno De Simone un splendide baryton napolitain qui n’hésite pas à entonner des vocalises ridicules et emprunter des voix de fausset au cours de ses ascensions grandiloquentes ! Il a transformé sa belle-fille Angelina - la Cenerentola - en  vulgaire domestique après l'avoir dépouillée de son héritage. Mais la vulgarité n’est évidemment  pas du côté que l’on pense!  La mère est morte après la naissance de leurs deux filles communes, Clorinda et Tisbé. Il a évidemment dilapidé la fortune.  Les deux jeunes mégères survoltées,  sont odieuses à souhait : Sarah Defrise et Julie Bailly ont  une  présence scénique  sidérante!

La « Cenerentola » de Gioacchino Rossini (1817) est  à la fois un opéra seria et un opéra buffa. Cet artifice de forme  très contrastée met évidemment en lumière le fond où s’oppose le Vrai et l’authentique face aux grimaces du Faux et de l’hypocrisie. Rossini n’a pas hésité à  couper les ailes à tout le merveilleux du conte de Perrault et des frères Grimm. Il a  jeté  carrosse, citrouille et pantoufle de vair ou de verre aux orties pour recentrer le propos sur la Raison  et analyser le comportement moral. Le compositeur veut faire avaler une pilule fort amère au monde bourgeois ou à celui de la haute société. Il a l’intention de réduire en poussière cet orgueil humain si dévastateur, les rêves de puissance, la vanité et la cupidité afin que triomphent enfin  les sentiments profonds et vrais. Il y a lieu de suivre trois principes : en amour il faut chercher, connaître et aimer. Célèbre-ton ici l’avènement des mariages d’amour, face aux mariages de raison ?  La machine de guerre de Rossini  est en tous cas,  une musique plus que  tourbillonnante, elle est grisante.  

 La Cenerentola  est interprétée  par la très sensible mezzo-soprano  italienne Marianna Pizzolato dont la voix, le timbre et la chaleur humaine semblent incarner la Bonté faite Femme et descendue du ciel. Le sous-titrage est d’ailleurs éloquent : La Cenerentola ossia La bontà in trionfo. Dès la première balade nostalgique qu’elle chante tout au début, et qui préfigure son rêve intime,   la chanteuse module sa voix et capte des couleurs émotionnelles très  justes, en rapport direct avec le texte du livret et en rapport  direct avec  sa propre  intelligence de cœur. Il y a des étoiles dans sa voix, comparables au scintillement des yeux débordants d’amour.

 Rossini avait opté pour une contralto colorature et Marianna Pizzolato est parfaite dans le rôle. Des cascades d’aigus, des guirlandes de notes lumineuses, des effusions de bonheur, toute une virtuosité vocale dictée par l’expression des sentiments. Que cela fait du Bien !  «  J’ai toujours comparé ma voix à une île merveilleuse... A la fois sombre et solaire, drôle et sérieuse, une terre qui aime le mystère et le clair-obscur, comme la voix de mezzo-soprano! » Le merveilleux est donc bien présent, quoi que Rossini en dise!

Les combinaisons d’ensembles, en duos, trios,  quatuors, quintets,  sextuors, sont chaque fois  une fête musicale sous la baguette du chef de chœurs, Marcel Seminara. Chaque scène se termine par un beau final, élément de structure de la fin des actes. Mais au cours de la représentation l’allure s’accélère vers une allure presque surréaliste, si pas diabolique. Les syllabes sont prises en otage par une musique tourbillonnante, lancée comme une toupie en folie ! La folie est d’ailleurs aussi  dans les accessoires, illustrant le comique grinçant des différents tableaux. Face à l’accumulation de pitreries, chaque  rencontre entre Don Ramiro (Dmitry Korchak) et la douce Cenerentola est empreinte de grande simplicité et d’une profonde pudeur de sentiments. Une merveille d’équilibre et de bonheur musical.  Le valet (Enrico Marabelli) déguisé en faux prince d’opérette nous fiat pouffer de rire par sa verve,  ses postures et sa malice. Il s’amuse d’un bout à l’autre de la  mascarade, ne manquant pas d’annoncer que cette comédie finira en tragédie…

 Trois tranches de décor réaliste d’un château de Capitaine Fracasse sont  posées sur un plateau tournant et semblent défiler de plus en plus vite au gré des rebondissements de l’histoire vers le dénouement final. Une lourdeur qui, loin d’affecter la musique la rend encore plus légère et parodique. Les personnages, véritables passe-murailles,  passent d’une tranche à l’autre comme s‘ils pouvaient empêcher le destin de faire son œuvre. Des trappes dans tous les coins,  des escaliers, des balcons, une montgolfière, des vrais oiseaux annonciateurs de paix, tout y est pour contribuer au mouvement  de folie collective qui aboutira au happy end final, couronné par le pardon… Le tout placé sous le regard indulgent du  très sage Alidoro,  conseiller du Prince, philosophe,  deus ex machina qui veille sur l’Amour, formidablement interprété par un  Laurent Kubla en pleine forme!  

   

 

http://www.operaliege.be/fr

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administrateur théâtres

10599562_10152664945557310_453576985331257794_n.jpg?oh=10eef5ee6baa0c28cbc5809a0e13e937&oe=548E88CF&width=350Première dénonciation de notre société. En novembre 2011, Michel Kacenelenbogen, déjà  fasciné par le climat d'effondrement social et politique des années 30,  s’attaquait à la mise en scène de L’ANGE BLEU au théâtre du Parc. Un spectacle fantasmagorique très divertissant et fort haut en couleurs, contrairement à l’atmosphère très noire du film éponyme décrivant la misère humaine des victimes de la grande  crise de 1929.  Les cabarets berlinois des  années 30 - symboles de rébellion contre la souffrance humaine et l’ascension du pouvoir nazi -  étaient des lieux de plaisir hérités de la république de Weimar, mais aussi  le refuge d’une parole de plus en plus confisquée. La création de ces cabarets remonte aux années 1880, avec Yvette Guilbert qui y insuffla le répertoire Montmartrois d’Aristide Bruant et ses musiques envoûtantes traduites en langue allemande et imprégnées de satire sociale ou politique. Ces cabarets furent rasés par l’Ordre nouveau dès la nomination de Goebels comme Gauleiter de Berlin ; les deux derniers disparaissant en 1935, rasés par des bulldozers. En même temps, l’avant-garde artistique se faisait taxer d’ Entartete Kunst  - art dégénéré - et les artistes sont poursuivis et envoyés dans les camps de concentration.  

 

Quand les paillettes se transforment en larmes... Cette fois, avec CABARET, Michel Kacenelenbogen persiste et signe… un spectacle dont l’ironie  coupe le souffle, emplit d’émotion et met l’alarme au camp.  La question qui semble hanter Michel Kacenelenbogen dans ce nouveau spectacle, est bien celle  d’une société qui ne se remet pas de la crise économique et celle d’un  ordre nouveau qui pourrait  se profiler  à l’horizon. « Wilkommen, Bienvenue! » C’est le fiel qu’il faut savourer.

Les moyens dont il dispose grâce à la synergie avec le Théâtre National  ont été  décuplés et l’on verrait bien l’entreprise  devenir une grande  production  à la  manière  des grandes comédies musicales. Soulignons-le,  les artistes sont  issus de nos deux communautés et rendent en même temps un hommage passionné aux 20 ans du théâtre Le Public. Sous-titrés en trois langues. 

Précipitez-vous  à Bruxelles avant le 1er octobre, car après le spectacle part en tournée!  Un spectacle cathartique, image d’une société rendue malade par l’argent (« Money, Money Money »), le pouvoir, l’intolérance,  le repli sur soi et la mort annoncée des artistes de tout poil s’ils ne sacrifient pas à la rentabilité et à la culture du profit. Ou à la culture d’Etat. 

Le spectateur ne peut qu’être touché par ce message asséné avec force et compte tenu de la situation géopolitique actuelle mondialement fragile, la piqûre de rappel fait l’effet d’un électrochoc. On reste hantés par ce  Herr Schultz (Guy Pion, at his best) si poli, si affable et si tolérant, pétri de bienveillance et dont les rêves très humains se font subitement rafler par la  puissance nazie symbolisée par cet officier blond aryen (Bruno Mulenaerts) et écraser par les chants patriotiques glaçants qui se répandent sur le plateau. Et du coup, c’est toute la vie des artistes du Kit Kat Club, celle de la logeuse sévère et compassée  Fraulein Schneider (très bien défendue par Delphine Gardin), celle  de sa pulpeuse locataire si généreuse avec les marins (une inimitable Daphné d’Heur dans le rôle de  Fraulein Kost)  et celle  du jeune couple qui vient de se former,  qui volent en éclats dans un jeu de dominos infernal.   En effet, un étranger, Cliff, le  jeune écrivain américain (Baptiste Blampain), s’est épris de la craquante  petite anglaise (« Don’t tell Mama »), chanteuse et danseuse de Cabaret, Sally (Taïla/Lisa Onraedt/Minelli).  Celle-ci a mené une vie de bâtons de chaises jusque-là. Elle est retombée  enceinte, il lui promet le mariage, tout va soudain tourner au conte de fées… « Maybe this time… » sauf que tout se termine dans l’horreur d’un rideau de larmes. L’impitoyable  danse macabre est orchestrée depuis l’entrée en scène  avec  férocité par un Emcee plus vrai que nature (Steve Beirnaert). La chorégraphie impeccable est signée Thierry Smits (« To the ones I love »), c’est tout dire !  

 

Le grand orchestre sous la direction de Pascal Charpentier mérite autant de félicitations que la trentaine de danseurs-chanteurs-comédiens qui forment  un  remarquable casting totalement à l’aise dans le chant, la danse et la tragicomédie…. La richesse des timbres, la générosité des rythmes parcourent toutes les émotions humaines : le désir, la joie, la passion, la sensualité, la tendresse, la mélancolie… le cynisme,  la haine, la jalousie et la cupidité  aussi. Pendant tout le spectacle l’orchestre est juché sur une estrade en forme de ring pour un pugilat entre l’esthétique parfaite des sonorités et le fond d’une histoire totalement insupportable. Et c’est le spectateur qui reçoit les coups. Une superbe scénographie de Vincent Lemaire.  

 

La comédie  qui se joue à ses pieds a tout de la fascination  du mouvement perpétuel d’un  immense manège  rutilant qui vous précipite vers un chaos final. « A merry-go-round » infernal. Tout tourne et étourdit au passage, mais sonne juste et souligne la lucidité du propos. Cette nouvelle version du spectacle mythique sera sans doute à verser dans les fiches de Wikipedia, on n’en doute pas!   

 

 http://www.theatrelepublic.be/

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L'énergie a le dernier mot

 

Rêverie

L'été, avec peine, perdure.
Les arbres, étant à leur plus beau,

Frémissant, s'élèvent très haut,

Bientôt changeront de parure.

Grâce aux rapports géométriques,

Ont de merveilleuses structures,

Les choses que crée la nature,

Dans une énergie fantastique.

L'harmonie rend les hommes heureux.

Ils en ont compris l'origine.

Ils imitent ou ils imaginent,

Sensibles et talentueux.

La constante énergie vitale,

N'est pas profitable en tout lieu.

Elle a des effets pernicieux,

La révélant parfois fatale.

Les êtres qu'elle rend actifs,

Éclairant leur intelligence,

Agissent avec pertinence.

Dans le noir, nombreux sont nocifs.

Des innocents deviennent cibles,

Victimes d'actes furieux,

Tenus pour exploits glorieux,

Par des sots devenus débiles.

Le meilleur des mondes est possible

Là où les gens font des jaloux;

Or nul ne peut prévoir du tout

Ce qui est ou non réversible.

21 septembre 2014

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administrateur partenariats

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Les bois de Spa, aux confins des Hautes Fagnes.

Un endroit magique, ou fées et elfes, le soir tombant, frôlent de leurs ailes fines

les feuilles vert pâle de hêtres centenaires...

Adyne Gohy

accompagnée de sa complice y a déposé son chevalet.

12273049476?profile=originalUn point de vue bien choisi !

Et une excellente ambiance, le sourire est au rendez-vous .

12273049668?profile=originalL'aquarelle.

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Un autre point de vue pour une autre aquarelle.

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Concentration !

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12273050496?profile=originalLe résultat...

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Une après-midi agréable,

un bain de plein air,

un bol de bon air,

des pinceaux fébriles

de tant de beauté à raconter,

un instant de grâce

en communion avec la nature,

c'est tout ce que nous apporte ce vivifiant exercice...

Liliane et Adyne.

Un partenariat

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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♦ L'amour pour sauver son humanité

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Le temps, trop le temps, tant de fois la grande injustice    

Le temps, le temps dont on ne sait jamais où il va

Le temps, le temps zéro de tous ceux qui n’en ont pas                 

Le temps qui tout emporte, mais il y a l’amour

 

L’amour et rien d’autre à considérer comme valeur

N’en déplaise à ceux qui croient encore que s’impose

Le sacré de lois de papier qui se décomposent

Chaque fois la vérité pour qui vit, pour qui meurt

 

Le temps, trop le temps, tant de fois place aux sacrifices

Le temps, le temps de l’écarlate à l’écartelé

Le temps, le temps à le presser à l’arrêter

Le temps qui tout emporte, mais il y a l’amour

 

L’amour et rien d’autre à se faire l’obstination

Des chemins, des pensées, des actes de l’un à l’autre

Et bien plus si affinités, de l’un avec l’autre

L’un pour l’autre, double sens et double version

 

Le temps, trop le temps, le souvenir comme artifice

Le temps, le temps, et du premier pas à cent combats

Le temps, le temps, des grands manifestes au sans voix 

Le temps qui tout emporte, mais il y a l’amour

 

L’amour et rien d’autre à en être toujours porteur

A en être le défenseur, force et intelligence

Contre l’adversité et tout fait de la décadence

En humanité, et d’un huit clos avec les malheurs

 

Le temps, trop le temps, qui s’en fout de tout édifice

Le temps, le temps, des siècles et l’or des vanités

Le temps, le temps, le devoir de mémoire floué     

Le temps qui tout emporte, mais il y a l’amour  

 

L’amour et rien d’autre à en vouloir concrètement

Non pas en habits lyriques ou en fleurs abstraites

Non pas en simulacres, en jours déguisés de fêtes

L’amour et rien d’autre qui fait le monde vivant

 

L’amour et rien d’autre, la révolution permanente

A tout reprendre de ce qu’on pense, de ce qu’on fait

Depuis un A liquide jusqu’à y trouver la paix 

Une vitalité pour les choses importantes

 

L’amour et rien d’autre, tel un grand chambardement

A envoyer paître les furieux de tous les systèmes

Avec leurs problèmes, grande décharge de problèmes

Avec leur inquisition contre les indifférents

 

L’amour et rien d’autre, pour le sens sans rien attendre

De demain juste avec des rêves et des prières

Ou avec des convictions débarras de colères

L’amour et rien d’autre, pour être et bien mieux comprendre

 

 

© Gil DEF - 06.08.2014

 

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C'EST RIEN DU TOUT DIX ANS!

C'est rien du tout, dix ans...

Juste, un coup d'aile du temps!

Une petite tranche de vie

Blottie dans nos envies.

C'est rien du tout, dix ans...

Le temps de prendre le temps

De créer un chemin

D'espérer en demain!

C'est rien du tout, dix ans...

Et si on s'aime vraiment

Faut faire que mise en route

Ne devienne pas déroute!

C'est rien du tout, dix ans...

Juste une goutte de temps

Ne jamais oublier

Notre mise en danger!

C'est rien du tout, dix ans...

Mais, il progresse le temps

La part devient plus dense

Tout craindre de l'errance!

C'est rien du tout, dix ans...

Quand on n'a pas trente ans!

Si le temps devient double

Tout à coup on se trouble!

C'est rien du tout, dix ans...

Mais pour combien de temps?

Faut profiter sans cesse

Car le déclin progresse!

C'est rien du tout, dix ans...

Juste du temps au temps

Pour oublier qu'amour

Ne peut durer toujours...

J.G.

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A la Pointe de Pen-Hir

d'Adyne Gohy

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a été inspirée par 

Haïkus de la mer

de Raymond Martin

  

Au long des golfes

Ventres affamés voltigent

Houle endiablée

 

Récifs acérés

Guillemots craintifs en habit

Cormorans émancipés

 

Des mâts esquissés

L'horizon enchevêtré

Fin brouillard salé

 

La mer toujours niée

Clémente bienveillante

Mystérieuse dort

 

Noir bleuté noir d'encre

Ebène des flots géants

Dans un port apaisé

 

Marée montante

Marée descendante

Mer rigoureuse déferlante

 

Tir Na N-og oubliée

Ys la belle somnole

Vagues d'écume

Un partenariat
Arts
 
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Lettres

 

 

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L'été des indiens

Une aquarelle

d'Adyne Gohy

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Inspirée d'une poésie

de Sandra Dulier

L'été indien

L'été indien

installe sa douceur

sous le parasol

des arbres ornés,

eaux et parures 

aux chevelures

en lentes fanées.

Vert de ciel

métamorphose

le pourpre et l'or

en ramure et cime

d'une saison pointillée,

touches du peintre

Aux doigts safranés.

Une feuille glisse

en bruissement 

sur la dalle

du jardin clos

et le sablier emporte

le reste d'écume

d'un soleil rose.

L'été indien

nous  invite

à la rêverie

et à l'Art de Vie.

Un partenariat
Arts
 
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Lettres

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