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Publications en exclusivité (3136)

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administrateur partenariats

 Chers amis, le temps pluvieux nous tient pour certains dans l'écriture,

pour d'autres dans la peinture ou le dessin.

Il me vient l'idée de vous faire entrer dans une démarche créative

autour d'un thème : un bouquet de tournesols.

Au fil des jours, je posterai mes travaux.

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La première interprétation

à l'acrylique BodyHeavy, pâte très dense séchant instantanément.

Peu de dégradés, des touches rugueuses ...Le trait est dynamique, imprimant un mouvement spiralé à la composition, éclatement vers l'extérieur, le fond mauve contraste en complémentaire avec le jaune des pétales, ce qui augmente encore la portée lumineuse des couleurs.

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Pas-à-pas de la deuxième interprétation, à l'huile, première photo.

Mise place de la composition par des traits légers, peinture du fond, puis travail du vase. Le travail est plus précis, les formes davantage respectées, le fond adouci par une touche dégradée de tons clairs apporte une grande stabilité au vase par le renforcement du contraste clair-obscur.

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Reprise du travail à l'huile, deuxième et troisième photos.

Voici donc la suite: mise en place des feuilles, des tiges et des fleurs. Le travail consiste en une analyse assez simple des mouvements de feuille et inclinaisons des fleurs, qui seront données par les tiges en tout premier lieu. Il est plus aisé de placer une fleur sur une tige que de placer une tige sous une fleur. L'inclinaison de la tige donne une bonne direction à la fleur, l'inverse est périlleux.

Le fond est retravaillé avec les teintes du vase et des feuilles, par transparence, par touches légères reprenant le gras de la première couche, qui n'est pas encore sèche malgré le likin. Travail plus précis, il faut recouvrir davantage les parties blanches trop importantes sous les fleurs.

Ensuite, les pétales, mise en place grossière par de larges coups de peinture pure, et quelques valeurs plus sombres qui donneront plus tard un effet de perspective.

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Ci-dessous un détail du mouvement imprimé à la fleur .

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Je reprends le travail après quelques jours.

Mais stupéfaction ! les fleurs sont fanées !!

Elles font triste mine, et je décide de travailler d'après la photo.

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Je constate avec impatience que rien n'est sec, malgré l'apport de Likin dans la peinture. Alors qu'il est très aisé de superposer une teinte claire à une foncée en acrylique, ici  à l'huile, c'est impossible. Je dois m'incliner, la technique de l'huile est beaucoup plus exigeante que celle de l'acrylique. Elle demande de la patience, ce n'est pas ma première qualité .

Il me reste une solution: retravailler les pétales avec des touches pâteuse qui se superposeront vaille que vaille aux couches de fond.

J'introduis des contrastes de valeurs afin de donner du volume, en jouant sur les complémentaires: du violet dans le jaune, de l'orange dans le vert.

Le vase ne me plaît plus, je décide de le raccourcir par le bas en remontant une semblant de tissus.

Je le colore et afin de rompre la monotonie, j'inverse le contraste clair obscur: le fond clair et la table foncée à gauche, le fond foncé et la table claire à droite .

Qui l'a vu ??

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Dernière étape de la peinture des tournesols.

Je reprends chaque partie de la composition.

Les pétales reçoivent quelques touches blanches pour accentuer la lumière, et des touches sombres à leur base pour les détacher du bouquet.

La vase est encore retouché, le creux de l'anse agrandi et précisé. Le fond est retravaillé, assombri à droite et éclairci à gauche. Je plie le tissus afin de donner un coup d'éclat sur la table.

Enfin, la masse de tiges et feuilles est retravaillée de touches sombres et quelques touches de la couleur du fond aèreront la composition.

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Il est intéressant de contrôler les lignes de force de la composition.

En découpant la surface à partir de la ligne de la table, le carré s'impose sur un axe de symétrie verticale dont les proportions approchent le rectangle d'or.

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Merci à tous pour votre regard.

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CES MOTS LA...

J'ai la tête qui bourdonne

Car des mots y résonnent

Je m'y adonne alors...

Sans vraiment faire d'effort!

Plaisir un peu pervers

Qui met tête à l'envers.

Ils font partie de moi

Et s'envolent vers toi

Les jolis mots tendresse

Où pointe l'allégresse!

Inattendus et fous

Quand les instants sont doux

Ces mots qui font rêver

Résonnent pour nous combler!

J.G.

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administrateur partenariats

Le parc de Séroule à Heusy,

en région verviétoise,

vaste domaine public où nous avons planté nos chevalets .

12273032069?profile=originalPromeneurs flânant au gré des chemins enchantés, familles et bambins découvrant

une nature préservée, solitaires accompagnés de leur fidèle compagnon,

photographes immortalisant la tendre jeunesse longs cheveux au vent,

tout un petit monde se promène là, fuyant la modernité des stress quotidiens,

se ressourçant  au milieu d'un écrin de verdure enchanteur.

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Au détour du chemin, l'étang traversé par un pont de bois s'offre à notre créativité...

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Sitôt dit, sitôt fait !

Pour notre amie Jacqueline Nanson, le bonheur est dans le pré...

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Nous avons entraîné Maxime, un jeune étudiant,  dans notre aventure !

Il réalisera son premier croquis en plein air !

12273035063?profile=original12273035289?profile=original Et enfin me voici !

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Grande discussion autour d'un problème !

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Merveilleuse après-midi, une fois de plus !

Nous avons élargi notre petit groupe,

et pour notre plus grand bonheur,

avons fait découvrir le dessin

et la peinture en plein air

à un jeune dessinateur

qui se joindra

désormais

à nous !

A bientôt donc,

Jacqueline, Maxime, Liliane

"Armés de leurs seuls pinceaux, vaillants ils partirent en campagne.

Vainqueurs, ils hissèrent les couleurs et à la morosité firent rendre les armes,

jetant un nouveau pont, et que du Beau nous tombions sous le charme."

 Michel Lansardière

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Pour exister, se faire entendre!

 

Soliloque

Quand, pour s'échapper du silence,

On a l'idée de s'écouter,

On se surprend à méditer

Sur la courbe de l'existence.

La mémoire, toujours en action,

Fait surgir des instants de grâce.

Qui malgré le temps ne s'effacent

Mais ne causent plus d'émotion.

Le présent a seul le pouvoir

D'égayer ou d'attrister l'âme;

Le sublime certes l'enflamme,

L'alourdissent trop de devoirs.

Nombreux sont les impératifs

Auxquels chacun doit se soumettre.

Sans aucun choix, il faut admettre.

Lors, on se sent souvent chétif.

Dans l'harmonie, la plénitude,

Ou le mal qu'impose le sort,

Qui ne ménage pas les torts,

Écrire peut être une habitude.

Les mots aident à mieux comprendre.

Il faut les faire voyager,

Généreusement échanger,

Pour exister, se faire entendre!

2 août 2014

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administrateur théâtres

12273036695?profile=originalSans avoir à traverser la mer ou l’océan…

 

Superbe divertissement musical et grand spectacle, la comédie musicale « Evita » qui tourne de par le monde depuis de nombreuses années, tout comme « Cats », « Les Misérables », « The Phantom of the Opera » ou « Jesus Christ Superstar » est arrivée en Belgique. C’est une production en version originale anglaise  de Bill Kenwright , “a monumental show” selon le Sunday Express, dont le  West End attend  la première avec impatience. Une sacrée valeur touristique donc pour le Kursaal  d’Ostende,  du 29 juillet au 10 août 2014.

 On connaît bien sûr  le film d’Alan Parker (1996) croulant sous les récompenses,  qui a ému aux larmes, avec Madonna et Antonio Banderas dans les rôles principaux et  qui remporta  l’Oscar de la meilleure chanson originale. Sans parler du record battu par Madonna pour les changements de costumes dans le Guinness ! On s’est donc  précipité pour réentendre les succès musicaux emblématiques du film: ”Don't Cry For Me Argentina”, “On This Night of a Thousand Stars” , “You Must Love Me”  et “Another Suitcase in Another Hall” sans savoir d’ailleurs que la comédie musicale précédait le film.

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Celle-ci a gagné des tas de prix dont un Grammy pour l’enregistrement du disque avec les artistes de Broadway, le Society of West End Theater Award pour la meilleure comédie musicale en 1978 et meilleur script et meilleure musique. La combinaison des partitions d’Andrew Lloyd-Webber  et les textes sulfureux de Tim Rice forment un ensemble élégant et intelligent. Un savant mélange de glamour et de critique acerbe du pouvoir, surtout  grâce au  narrateur : un rebelle aux allures de Che qui voit tout et ne se lasse pas d’interpeller la femme aux origines simples qui a conquis les cœurs et  joue de son pouvoir d’opérette pour devenir l’icône du petit peuple argentin.

(photo: credit of Robert Genicot)

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C’est la  chanteuse  portugaise Madalena Alberto qui incarne la belle Evita, « The greatest social climber  since Cinderella », et  à qui l’artifice de la  blondeur sied si bien. Un port et des tenues de reine, un très bel éventail de tessitures, un dynamisme de feu, une façon de jouer à la Liz Taylor dans « The Taming of the Shrew » ! Elle balance entre sainteté et manipulation pour accéder au pouvoir suprême.   Elle séduit par la voix et la parole ...et par les aumônes de 100 pesetas qu’elle distribue  aux enfants pauvres sans compter. Un  vrai personnage  de contes, presque codifié. Glissons dans l’histoire…

 Evita-Lowry-Theatrew-216x300.jpg?width=216Ascension: la jeune actrice provinciale qui est montée à Buenos Aires rencontre le colonel Juan Perón ( Andrew C. Wadsworth) lors d'une vente de charité organisée afin de récolter des fonds pour les victimes du tremblement de terre  dans la région de San Juan. Chassant sa dernière  maîtresse, elle l'épouse le 21 octobre 1945. Elle contribue grandement à son élection comme président en 1946. Elle met en avant ses racines modestes afin de montrer sa solidarité avec les classes les plus défavorisées et crée la Fondation Eva Perón dont le rôle est d'assister les pauvres. Win-win situation : nombre d'hôpitaux ou d'orphelinats créés par la Fondation ont survécu à la mort prématurée d'Evita. Elle devient le centre d'un culte de la personnalité. Elle brigue  la vice-présidence en 1951, ce qui irrite vivement les  militaires haut placés qui ne souhaitaient pas voir  une  femme gagner de l'influence.  En même temps on lui connait un côté moins reluisant. Elle est celle qui, après son  « Rainbow tour » en Europe en 1947 - de l’Espagne à Zurich, hormis l’Angleterre mais en passant  longuement par  le Vatican - a  facilité l’émigration et  la fuite des Nazis et de leur or vers l’Argentine. Chute, l’ambassadrice auprès des nazis transformée en Madone mourra d’un cancer à 33 ans le  26 juillet 1952. Son corps embaumé disparaîtra après le coup d’état de 1955 pendant 17 ans nous dit l’histoire, quelque part non loin du Vatican en Italie...

Et toute cette histoire d’ambition et adoration démesurées est conté malicieusement par le personnage rebelle du nom de Che (Mark Powell) car en vrai, Evita n’a jamais rencontré le révolutionnaire cubain.  

Manchesters-Finest_Mark-Powell-as-Che-2.jpg?width=262Revenons à l’interprétation de Mark Powell.  Le "Che" est un chanteur nerveux, à la voix versatile, au timbre lustré avec une présence théâtrale constante, surgissant à chaque instant là où on l’attend le moins. Un chanteur de talent aux accents de vérité tant il semble improviser. Volerait-il la vedette à l’excellente Madalena  Alberto dont les accents de sincérité ne font vraiment surface que dans la deuxième partie.   On voudrait retenir plus longtemps dans sa fuite la voix pure et  délicieuse  de Sarah McNicholas (la jeune maîtresse évincée) qui parvient à faire de “Another Suitcase in Another Hall” un moment musical  aux harmonies éthérées très émouvant. Et celle de la jeune enfant (dix ans au plus) qui entonne « Santa Evita» d’une voix assurée et lumineuse…  

De splendides motifs musicaux relient les tableaux, le tango est omniprésent parmi les nombreux figurants, danseurs et chanteurs de l’ensemble. Il fallait souvent se faire violence pour  quitter les solistes des yeux  et se concentrer sur la chorégraphie parfaite et très dynamique de Bill Deamer. L’impression de sentir le temps fuir et même accélérer  comme une rivière qui emporte tout, décors et danseurs…Le vertige de la chute ? A l’instar de la figure principale, le décor évoque  inflexiblement le  motif  de l’ascension : escaliers, marches et  balcons mouvants, changeants et fluides.  A stairway to heaven? Le jour de la première, un accroc dans la machinerie  informatique a causé un arrêt de 20 minutes du spectacle car la colonnade palatiale était restée soudain suspendue entre ciel et terre! Ni morts ni blessés… le spectacle a repris ensuite dans la bonne humeur et a été abondamment applaudi!

12273034679?profile=original12273035653?profile=original12273035464?profile=original12273035886?profile=originalhttp://www.kursaaloostende.be/events/detail/326

 

 

 

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administrateur partenariats

Bonjour à tous !


Dès le mardi 5 août j'organise à nouveau des sorties de peinture en plein air.

(Peinture, dessin, chaque personne est libre dans sa technique et son interprétation)


La première sortie se fera au Parc de Séroule à Verviers où Jacqueline Nanson nous a dégotté un superbe endroit lors de ses repérages.


Je la remercie chaleureusement pour les photos !


Nous suivrons la météo de près à partir du dimanche 3 août.


Quelle que soit la date de la sortie, je confirmerai la sortie la veille en soirée, et reconfirmerai la sortie le jour même dès 9h du matin, satellite météo Belgique consulté.


Veillez donc à surveiller les infos ici.


Le rendez-vous se donnera à l'entrée du Parc de Séroule dès 13h.


Mon numéro de gsm: 0496/173073


Pour la sortie suivante, je vous propose un coin typique de Soiron.
Nous fixerons les détails après la sortie de Séroule, et toujours en fonction de la météo.
En cas de participation, faites-le moi savoir !
Je suis à disposition pour tout renseignement.


Artistiquement vôtre,

Liliane

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administrateur théâtres

 

Un concert tout simplement  fabuleux, dans l’écrin de la salle Argentine du Château du Lac, sous les auspices du 16ème festival de Musica Mundi. Tout avait commencé cette année avec Boris Giltburg premier prix du Concours Reine Élisabeth 2013  (26/7),  puis Maxim Vengerov et Itamar Golan (19/7), ensuite  le Quatuor Szymanowski (22/7) et le Stotijn Trio (23/7) et encore le pianiste Alexander Gavrylyuk (27/7)  lors du  concert de clôture de cette prestigieuse Académie. Pour rien au monde on n’aurait voulu manquer une telle rencontre avec la fine fleur musicale rassemblée chaque année sous la houlette de Hagit Kerbel pendant le stage d’été de Musica Mundi.  Pas moins de 69 jeunes talents de 9 à 18 ans,  venant  d’une trentaine de pays et  d’origines sociales très diverses, se sont produits ce soir-là dans une merveilleuse communion d’esprit, partageant avec effusion leur idéal de beauté et de paix au terme de deux semaines de travail assidu avec les plus grands artistes en résidence.

 10482247_10201985311866703_5985189978314873960_n.jpg?width=335Avant de les accueillir pour le stage, Hagit et Léonid  Kerbel ont  dû procéder à une sélection des  stagiaires - tâche parfois très difficile - sur base de plus de 250 vidéos reçues.  Ces jeunes  ont reçu ensuite le programme à préparer avant leur arrivée en Belgique puis ont travaillé sans relâche  pour aboutir à  cette soirée fabuleuse, sans aucun autre équivalent.  La plupart boursiers, ces jeunes très prometteurs ont été  logés à l’hôtel Lido à titre gracieux. En effet John Martin est depuis le début très impliqué dans le projet, comme tant d’autres aimables  mécènes. On parle aussi de faire aboutir un autre rêve : la création d’une école primaire et secondaire internationale centrée sur l’apprentissage de la musique…  Quelle leçon d’humanité  en ces temps troublés de l’année 2014!

 Un cadran de douze fleurons de la musique classique, a choyé nos oreilles. Comme douze heures précieuses égrenées dès 19 heures et jusqu’aux aux alentours de minuit. Le programme éclectique  balançait entre les concerts de rêve: Astor Piazzolla (1921 -1992), extraits des  «Quatre Saisons de Buenos Aires» ; Georg Friedrich Haendel (1685-1759), Concerto en si bémol majeur pour harpe et orchestre HWV 294 ; Antonio Vivaldi (1678-1741), Concerto RV531 en sol mineur pour deux violoncelles et orchestre ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756 -1791), Concertone en ut majeur, K.190/186E pour 2 violons et orchestre ; Astor Piazzolla (1921 -1992), Histoire du Tango (Night Club), arrangement pour ensemble de clarinettes ; Johannes Brahms (1833-1897), Scherzo de la FAE Sonata ; David Popper (1843-1913), Requiem, op.66 pour 3 violoncelles et orchestre ;  Aram Ilitch Khatchatourian (1903-1978), Adagio du ballet Spartacus (Suite n ° 2) ; Max Bruch (1838 -1920), Concerto pour deux pianos et orchestre, op. 88a ; Claude Debussy (1862-1918), Rhapsodie pour saxophone alto et orchestre L. 98 ; George Gershwin (1898 -1937), Rhapsody in Blue ; and  last but not least : Alexandre Borodine (1833-1887), Les Danses polovtsiennes de l’Opéra Prince Igor! Jamais sur une soirée il nous a été donné de faire une telle promenade musicale, dans le temps et dans l’espace sans se déplacer et restant assis sur une chaise dorée!

Plusieurs jours après cette soirée hors du commun on se souvient encore. On se souvient de Catherine Michel, une des meilleurs harpistes du monde qui avec Léonid Kerbel à la baguette effeuillait l’or d’Haendel.  On se souvient de Richard (Allemagne), Yan et Mariamma, tout juste 12 ans baignant dans le bonheur de se produire devant un public conquis par Vivaldi.

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Les 15 ans ne sont pas en reste.Le  prodigieux Natan (Israël) et l’exquise Roberta (Allemagne) pour qui la précision et la pureté de sons mozartiens n’ont plus de secrets, échangent des sourires ravis puisés au cœur de l’émotion musicale. Avec la  pianiste Maria Tarasewicz (Pologne/ Ukraine) qui  joue les berceuses voici une trilogie de bonheur musical applaudie avec fracas. Les violons font éclore leurs rêves dans un monde mû par l’harmonie, malgré la grande complexité de motifs. C’est le mariage réussi de l’intellect et du cœur.

L’ensemble  de clarinettes est saisissant de beauté. Jorge Levin emmène Nicolas, Pongwisit, Alina, Iseliana, Kevin et Carmen dans une chevauchée brillante et il y a le sourire joyeux de la jeune musicienne  en robe de soie bleu ciel, signée Vélasquez ?

  10361493_785036248202146_3548698796733681223_n.jpg?oh=bcb10a62f905f4398f75447043edcc55&oe=544B1C25&width=480Il y a une résidente fidèle du stage, Kristina Georgieva (Bulgarie 13 ans), chaque fois ovationnée par le public, cette fois en duo avec Alexander Zakharov au violon (Russie, 14 ans). Qui ne serait transporté par leur supplément d’âme qui plonge au cœur de l’identité slave ? Elle joue les yeux fermés, tout à tour avec l’énergie d’un geyser musical et la flamboyance du plus pur romantisme. Le jeune homme qui l’accompagne assure avec la plus grande maîtrise.

 Le Requiem de Popper est un bain de douceur. Micha, Liav et Thapelo sont au diapason et tous les trois portés par un souffle puissant. Thapelo étire des soupirs qui vous plongent dans un océan de compassion pour le monde… Liav et Micha ajoutent dans leur interprétation le lien joyeux qui les unit dans une amitié palpable. L’unisson vibrant de la fin lent à souhait débouche  sur un véritable état de grâce.

La deuxième partie de la soirée est encore plus extraordinaire. On a demandé de ne pas applaudir les huit pianistes extraordinaires  qui se relayent  entre les quatre  mouvements du concerto de Max Bruch pour deux pianos. Un nouveau duo pour chaque mouvement!

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Le plateau déborde de musiciens. On y a ajouté cette année la participation de 21 étudiants du Royal College of Music de Londres : vents et cuivres. Le feu d’artifice musical couve et s’enfle avec les deux rhapsodies. Celle  de Debussy avec le jeune saxophoniste Matvey Sherling (Russie, 14 ans), un musicien exceptionnel et celle de Gershwin avec - Alexandre Gravrylyuk au clavier – un artiste hautement renommé dont on vante la virtuosité confondante, la profonde musicalité, l’intuition, l’intelligence et la finesse aristocratique. Le bouquet explose littéralement avec Les danses Polovstiennes de Borodine sous une pluie  de paillettes, d’applaudissements et de vivats qui inonde la salle Argentine. Hagit Kerbel - she is the glamourous  master of ceremony - et Leonid son mari, l’infatigable Maestro, ami et professeur, sont  sûrement, tout comme le public,  transportés de  bonheur.

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Footnote : "Not many things in this world can unite people – no form of diplomacy could ever do that.  I think that music comes the furthest in revealing that perhaps on a deeper level we are all quite similar: when the audience reacts in one wave of emotion that to me is the most incredible and inspiring thing." Alexander Gavrylyuk

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http://www.musicamundi.org/fr/concerts.htm

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administrateur théâtres


Centenaire de la Première Guerre mondiale
Une exposition exceptionnelle sur deux sites à Liège
du 2/08/14 au 31/05/15

La Ville de Liège, la Province de Liège et la société EUROPA 50, qui a notamment réalisé l’Expo Mythique «J’avais 20 ans en 45», unissent leurs forces pour mettre sur pied une exposition exceptionnelle au retentissement international dans le cadre des commémorations du 100ème anniversaire de la Première Guerre Mondiale. Cette exposition de grande envergure est soutenue par la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Le gouvernement fédéral a choisi Liège, là où les premiers combats éclatèrent, pour accueillir une des trois cérémonies commémoratives nationales de la Première Guerre mondiale, le 4 août prochain. Les deux autres auront lieu à Ypres et Nieuport (28 octobre 2014) et Bruxelles, le 11 novembre 2018. Le premier week-end sera entièrement placé sous le signe de 1914-1918 à Liège avec nombre d’animations destinées au grand public. 

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Le lundi 4 août, plusieurs chefs d’Etat seront à Liège pour commémorer l’invasion de la Belgique au cours d’une journée qui les emmènera au Monument Interallié de Cointe, au Palais des Princes-Evêques et à l’Hôtel de Ville de Liège.

Celui-ci sera le théâtre d’une cérémonie, en présence de Leurs Majestés le Roi Philippe et la Reine Mathilde et du Président de la République française, François Hollande, afin de célébrer le centième anniversaire de la Légion d’Honneur de la Ville de Liège. Cet anniversaire sera inauguré par le survol de Liège par la patrouille belge des ‘Red Devils’ et par la Patrouille de France.

Monument Interallié de Cointe 

 

Le week-end sera riche en évènements et animations autour de la Place Saint-Lambert. Il y sera possible de suivre l’entièreté des cérémonies sur grand écran, mais aussi de participer aux activités suivantes : bal populaire, concert de l'Orchestre Royal Philarmonique de Liège, brocante d'objets civils et militaires d'époque, bivouac 14-18, balades en calèches, exposition d'ancêtres...

   

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Plus d'informations pratiques sur les mesures de circulation du 4 août 2014 

Le programme complet de ce ‘week-end citoyen’ est disponible ici.

O U V E R T U R E  d'une double  exposition sur deux sites, la plus vaste jamais organisée sur 14-18 :

Le parcours vise à éveiller les émotions par la mise en valeur de témoignages authentiques et la multiplicité des points de vue. Chaque visiteur quel que soit son âge et quelle que soit sa nationalité pourra se retrouver dans ces témoignages dans la mesure où ils véhiculent des sentiments universels.

La visite se compose de deux approches différentes, mais complémentaires :

« J’avais 20 ans en 14 » (4000m²) à la Gare de Liège-Guillemins

«Liège dans la tourmente » (1000m²) au Musée de la Vie wallonne

Organisée par la société Europa 50, l'exposition «J’avais 20 ans en 14» (4000m²) à la Gare de Liège-Guillemins aborde la guerre dans son ensemble, en Belgique et dans le monde. La multiplication des points de vue (chefs d’armées, soldats, médecins, civils, artistes, résistants, vainqueurs) permet d’évoquer les origines du conflit, les principales batailles, l’organisation des soins de santé, les souffrances des populations, la vie culturelle, la résistance, les traités de paix et enfin la transformation de notre pays au sein d’un monde nouveau.
Des objets rares, jamais montrés, devraient être exposés. Les organisateurs prévoient peu de textes mais des mises en situation. "Le but est d'éveiller des émotions. Pour bien comprendre, il faut ressentir" affirme Jacques Broun, concepteur de l'exposition.

Infos

Dates : 02.08.14 > 30.05.15


Jours et heures d'ouverture

Ouvert 7J/7, de 09h30 à 18h30

Dernière entrée à 17h30 !

Heures d'ouverture supplémentaire pour : J'avais 20 ans en 14 - Liège Guillemins :

Ouvert les premiers mercredis du mois jusque 22h > Billetterie jusqu'à 20h30 !

Durée approximative de la visite : 1h30  

http://www.liegeexpo14-18.be/expo14-18/index.php/fr/

L A   P R E M I E R E    E X P O S I T I O N :

« J’avais 20 ans en 14 »

Gare de Liège-Guillemins

Annoncée comme « fraîche et joyeuse », la guerre que chacun à l’été 1914 imaginait de courte durée se prolongera finalement plus de quatre ans et marquera le XXème siècle de son empreinte par une violence sans précédent et des conséquences sans fin. Pendant 51 mois, la Belgique connaît à la fois l’horreur des combats et les souffrances de l’occupation. Envahie, occupée, libérée, la Belgique sortira de la guerre 14-18 profondément transformée au sein d’un monde nouveau. Chefs d’armées, soldats, médecins, civils, artistes, résistants et vainqueurs … autant de témoins, autant de regards, autant de points de vue sur un conflit mondial, la  Grande Guerre . Avoir 20 ans en 14-18, c’est être confronté directement ou indirectement à ces différents acteurs.


L'exposition est développée en 7 thèmes

Prologue

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LA FIN DE LA « BELLE EPOQUE »

La guerre 14-18 sonne le glas de la « Belle Epoque », ère éphémère de paix, d’expansion et d’insouciance. Les antagonismes subsistent entre nations européennes et, comme chacun soupçonne son voisin de vouloir l’agresser, c’est la course aux armements et au développement des forces militaires. Autre menace : des années de rivalités économiques et diplomatiques ont abouti à la constitution de blocs : d’une part la Triplice (Autriche-Hongrie, Allemagne et Italie), d’autre part l’alliance franco-russe et le rapprochement entre Paris et Londres.

1. CHEFS D’ARMEES

2. SOLDATS

3. MEDECINS

4. CIVILS

5. ARTISTES

6. RESISTANTS

7. VAINQUEURS


Objets exceptionnels exposés

  • un des canons allemands originaux (Haubitze) de 4 m de long, qui ont passé la frontière belge le 4 août à Gemmenich lors de l’envahissement de la Belgique par les allemands ;
  • un des 2 seuls uniformes complets d’un lancier prussien (Uhlan) subsistant au monde, avec cheval et lance ;
  • plusieurs uniformes belges et allemands complets avec havresacs ;
  • une multitude d’armes, dont les nouvelles armes – mitraillette, char lance-flammes, mine dérivante, torpille d’un sous-marin et une douille 420 de 42 cm de diamètre ayant servi de munition pour « la grosse Bertha » ;
  • une riche collection d’une vingtaine de moulages de plâtre de « gueules cassées » venant de l'Hôtel Dieu de Lyon
  • une panoplie d’instruments utilisés pour les soins médicaux, démontrant le formidable progrès en la matière de chirurgie réparatrice ;
  • une maquette d’un train de transport de l’époque;
  • une collection d’armes et d’équipements de protection (masques à gaz) ;
  • des tableaux de Max Ernst, Otto Dix et Georges Grosz ;
  • un document authentique d’un résistant ;
  • une reproduction authentique de l’avion du « baron rouge » von Richthofen ;

Des décors chargés d'émotion

Tous les espaces de l’exposition s’enrichissent de décors grandioses, de mises en situation, de documents audiovisuels et de supports sonores qui vont immerger le visiteur au cœur des événements-clés de la Première Guerre mondiale. Des décors impressionnants de réalisme où vous serez :

  • Un chef d’armées dans son bureau d’état-major
  • Un soldat dans une tranchée sous le feu de l’ennemi
  • Un pilote au coeur d’un combat aérien
  • Un médecin dans un hôpital surpeuplé
  • Un civil dans sa maison incendiée
  • Un artiste au célèbre Cabaret de l’Enfer
  • Un résistant face au peloton d’exécution

http://www.liegeexpo14-18.be/expo14-18/index.php/fr/

L A  S E C O N D E   E X P O S I T I O N :

« Liège dans la tourmente »

Au Musée de la Vie wallonne

Cette évocation, à la fois historique et humaniste, prend place dans l’Espace Saint-Antoine, lieu d’accueil des expositions temporaires organisées par la Province de Liège. « Liège dans la tourmente » présente, notamment au travers de témoignages et d’archives personnelles inédites, les différentes facettes de la réalité liégeoise durant la Première Guerre mondiale.

Le parcours

D’une part, l’accent est mis sur la Bataille de Liège et la résistance héroïque des forts du 4 au 16 août 1914 ; une résistance qui vaut à la Cité ardente, dès le 7 août 1914, la Légion d’honneur.
D’autre part, l’attention est portée sur le vécu difficile des populations durant l’occupation.
En guise d’introduction, un premier espace aborde les différents aspects économiques, sociaux, culturels et militaires de la vie à Liège et dans la province, avant le conflit.


Le contexte établi, est soulignée l’attitude admirable de l’armée belge de campagne lors de la Bataille, dite des intervalles, avec les âpres combats, dans la nuit du 5 au 6 août, de Rabozée, Rhées, Magnée, Queue-du-Bois, et du Sart-Tilman. Une reconstitution symbolique de la couronne des forts de Liège permet, par ailleurs, de comprendre le rôle joué par Liège dans le déroulement du conflit.

Dans la foulée, sont illustrées les exactions allemandes qui touchent, de manière aveugle, les habitants des villes et villages du Pays de Liège : Herve, Battice, Blegny, Francorchamps, Poulseur, Visé... Des actes gratuits qui soulignent tant la "brutalisation" du conflit que la victimisation de la neutre Belgique. Deux éléments qui alimenteront largement la propagande alliée.

Un espace traite ensuite du quotidien des civils liégeois (rationnement, aides, secours, déportation, résistance, activités artistiques…) durant les quatre longues années que dure le conflit.
La douloureuse absence de ceux, combattant sur le front, déportés en Allemagne ou exilés en France, en Angleterre et aux Pays-Bas, est aussi traitée avec un focus particulier consacré au Limbourg néerlandais, terre d’accueil pour de nombreux Liégeois.
Un dernier espace à dimension mémorielle, centré sur les traces et le souvenir de la Grande guerre à Liège et sa province, prend la forme d’une petite agora qui accueille animations et activités pédagogiques.

http://www.liegeexpo14-18.be/expo14-18/index.php/fr/

A   L A   R A D I O :

9920ff042c2ea20acd80.jpg En ce moment, À Liège,Thierry Bellefroid visite en primeur ‘J’avais 20 ans en 14’, une des plus grandes expositions du genre au monde, dans Tout le Monde prend l’R, ce vendredi 1er août de 9h à 11h sur la Première.  

MATIN PREMIÈRE  SERA EN DIRECT DU FORT DE LONCIN ET EMISSION SPECIALE EN DIRECT DE MONS
 

Lundi 4 août, de 06.00 à 09.00 et de 17.00 à 19.00

 

4 août 1914, les troupes allemandes entrent en Belgique. C’est le début de la Grande Guerre chez nous. 100 ans plus tard, Matin Première vous propose, avec des témoignages, invités et évocations historiques, une édition spéciale depuis le fort de Loncin, symbole de la résistance héroïque des Belges face à l’attaque allemande. Et dès 17.00, émission spéciale à Mons pour suivre les commémorations au cimetière de Saint-Symphorien.

Et pour mémoire...

au propre  comme au figuré, suivez  aussi  un  passionnant feuilleton sur la Voix du Nord:

"Pour commémorer les 100 ans de la Première Guerre mondiale, des archives inédites avec des photos de l'époque, la chronologie complète du conflit dans nos régions, l'agenda des commémorations..."   il-y-a-100-ans.fr c'est aussi le carnet de campagne tenu par un civil roubaisien durant le conflit : Pierre Destombes, de nombreux portraits et les lieux de mémoire.

http://www.il-y-a-100-ans.fr/#utm_medium=communication&utm_source=emailing&utm_campaign=nlt&utm_content=lancement 

Et si vous ne l'avez toujours pas lu,  lisez

http://www.babelio.com/livres/Lemaitre-Au-revoir-la-haut/498518

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...La Fourmi et la Cigale...

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LA FOURMI ET LA CIGALE

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La Cigale (Sur un ton chantant) 

Dis moi voisine, la Fourmi, peux-tu m'instruire s'il en est, 

Des raisons qui te font ainsi dépêcher 

Du matin au soir, 

Par monts et par vaux 

Et dans tes sombres couloirs? 

(Se déplace, toujours sur un ton chantant) 

Puis encore, si j'en juge, pas même la nuit tu ne t'arrêtes 

Car toute l'heure qu'elle dure je t'entends trottiner 

Du haut vers le bas et vice et versa 

Dans la pénombre de tes labyrinthes et escaliers. 

(Se penche vers la fourmi, étonnée, la questionne) 

Ne peux-tu donc jamais t'arrêter ? Te prélasser ? Et rêver?

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La Fourmi (Bourrue et agacée) 

Rêver à quoi, ma chère amie? 

(Ironique, scande) 

Au temps, que demain, il fera ? 

Et au tas de nourriture que j'aimerais avoir là, 

A portée de pattes et dans tous mes greniers, 

Entassée, haute, riche, variée ?... 

(Sur le ton de la confidence) 

Et en sécurité !... 

(Docte et sévère, accentue) 

A la vérité, bien chère commère,

Si à sa recherche je ne m'en vais courir... 

Elle... 

Ne me tirera pas la basque afin que j'aille la quérir!

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La Cigale : (Douce, presque murmurant) 

Oh, bien sûr! J'entends cela... 

Et d'ailleurs, il va de soi. 

Nulle intention de ma part de t'en faire reproche. 

Mais...

Par sympathie, voisine amie, 

(D'un geste complaisant elle hèle la Fourmi) 

Viens là !..

Approche... 

(Et sur le ton de l'étonnement) 

Ne peux tu donc jamais, en somme, faire chose autre que d'entasser ? 

Te faut-il toujours te préoccuper ? 

Serais-tu, à cela, condamnée ? 

A ne voir pas plus loin que le bout de tes antennes,  

(Et mettre en garde la fourmi, amicale et confidentielle) 

A ne te soucier pas de la vie qui est là, 

(Prudente, un rien plus bas, presqu'chuchotant) 

Pour peu de temps, crois-moi... 

(Puis soudain enchantée, emportée à partager) 

Ne te donne-t-elle pas le désir de chanter ?

Et d'engranger, oui, certes, moissons de puérils plaisirs 

Dont elle veut bien nous bénir. 

(Poétique, récitante, louant, comme en un hymne) 

Le chant des oiseaux, aux premières lueurs de l'aube... 

Les perles d'aurore scintillants sous les feux du levant... 

Le midi torride, où l'air lui-même semble vide, 

Où plus rien encore ne bouge, pas même le temps... 

Et les soirées câlines s'égrenant sur des notes cristallines 

Venue saluer les nuances divines dont s'irrisent les cieux au couchant ? 

(Bienveillante enfin, encourageante) 

Alentours de toi, Fourmi, n'entends-tu pas ? 

Ne vois-tu pas ? 

Ne sens-tu pas, ma chère, 

Alors que tu trottes dans tes forières, 

Les fleurs soyeuses, les fruits irisés 

Dont les parfums subtils jusque dans les clairières 

Viennent te charmer, te séduire, t'enivrer ? 

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La Fourmi : (Enervée, et quoiqu'émue, pressée, se forçant à la courtoisie) 

Tu me retiens là, Cigale ! 

Je t'écoute, mais ne peux te suivre. 

La tâche m'appelle... 

Et m'interpelle le temps.

Il me faut aller ! 

Il y a là-bas dans les fourrés un beau tas de provisions qui m'attend. 

J'y vais !

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La Cigale (Désolée, mais généreuse) 

Va !... 

Pour t'accompagner, je chanterai pour toi. 

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La Fourmi : (En partance, se retourne et lance sur le ton de la moquerie) 

Tu chanteras ? 

(Et ricane) 

Pour moi ? 

(Et agressive) 

T'ai je rien demandé ? 

(Et étonnée) 

Ainsi passe ta vie ?... 

(Fâchée. Inquiète aussi) 

Mais où donc caches-tu ton esprit, Cigale, que feras-tu ?

(Insiste, acide, perfide)  

Que feras-tu ? 

Quand le soleil ne sera plus ? 

Quand le vent tourbillonnera aux portes et que de froid tu seras perclue ? 

Quand la neige aura enterré les fleurs ? 

Quand aucun oiseau ne chantera plus ? 

(Et décidée à lui rendre service de ses sinistres augures) 

Les fruits, irisés, dont tu me parlais... 

N'en retient que les odeurs, et épargne les ! 

(Sur un ton hautain, soudain, et moralisateur) 

Car les levers frileux et les jours gris, 

Cigale, pour les traverser, comment feras-tu dis ? 

Tu chantes !

Tu chantes !

Ma foi...

Je t'entends ! 

Et de nuit encore ! 

Puis, le matin, tu dors ! 

(S'enorgeuillant...) 

Tandis que moi, entretemps,

J'invente des astuces,

Des moyens, des tourments pour ne pas périr quand l'hiver sera là. 

Et il approche d'un bon pas... 

(Puis caustique) 

L'août, voisine, s'achèvera... 

(Un rien triomphante) 

Que feras-tu, alors ?

Dis moi ?

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La Cigale : (Soupire) 

Je sais, Fourmi, je sais.

Et je comprends... 

Tu m'avertis.

Je t'en sais gré.

Et je t'entends. 

L'hiver n'est pas de ces invités qu'avec joie je vois arriver. 

(Puis comme lasse)

Mais que veux-tu ? 

(Se rallume sa voix à l'évocation de sa passion, le chant) 

Puis-je laisser chaque soir le soleil s'enliser 

Sans lui avoir présenté mes louanges d'été ? 

Puis-je, de jour, et muette, vaquer aux quotidiennes besognes 

Or que tout autour de moi la nature chante en choeur ? 

Je m'allie à elle, et à l'unisson nous chantons... 

Jusque tard à la nuit encore j'accompagne son refrain 

De mon chant estival, et ce, dès le juin. 

(A nouveau généreuse, conciliante, caline mais sincère) 

Et je chante, voisine, aussi pour toi ! 

(Et tendre, modeste) 

Puisse mon chant te réjouir le coeur dans tes moments de peines et de labeur.

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La Fourmi (Grinçante) 

Me réjouir le coeur ? 

Bah!...

Tes bavardages me font passer l'heure ! 

(Et méprisante) 

Il ne m'est pas ce loisir de me laisser amuser... 

Et le travail m'attend.

Je m'en vais !

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La Cigale : (Déçue,puis, soudainement, véhémente) 

Tu fais la fine bouche... 

Tu te moques !... 

(Elle monte le ton, s'énerve, comme de juste) 

Oserais-tu dire que de mon chant comme d'une guigne tu te soucies ?

Vraiment ? 

Qu'il ne t'importe ni n'emporte ni n'éveille en toi 

Aucune parcelle d'émotion te donnant quelque joie ? 

(Et haussant encore plus le ton, ajoute)

Oserais-tu, Fourmi, l'affirmer, cela ? 

Que mon chant ne t'émeut ni ne te sers de rien ?

Qu'il est creux ?

Et sans raison ?

Qu'il est puéril ?

Et vain ?

Qu'il n'est que non-sens ?

Bruit de fond ? 

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La Fourmi : (Etonnée de voir la Cigale coléreuse, même inquiète, tempère) 

Calme toi, Cigale, voyons... 

Je ne voulais pas te faire la guerre. 

(Sincère) 

Je me fais souci de toi, et de ta survie ! 

Ne m'en tiens pas grief, je t'en supplie. 

(Et radoucissant encore le ton)

Te voilà rouge de colère, 

Et cela n'est pas bon...

(S'approchant de la Cigale, humble, se promenant, pattes croisées, tête baissée) 

Il est vrai, voisine, que d'aller par les chemins à courir derrière quelques grains, 

A risquer me faire écraser sous toutes sortes de pattes et de pieds, 

A être la proie fragile de prédateurs

Qui attendent, patients, un faux pas, une erreur... 

Il est vrai que lors de toutes ces épreuves ton refrain 

Adoucit mes jours dès les heures chaudes du matin... 

(Sur un ton très tendre, presque de gratitude) 

Et le soir lorsqu'en ma demeure 

Je vais, je viens, je tire, je range, je transporte et charrie 

Mes pailles, mes feuilles, mes racines et brindilles 

Tu m'enchantes au moins assez pour que mon travail je puisse l'endurer 

Sans que trop ne me pèse l'heure. 

(Et comme en un aveu, une triste consolation) 

Il est vrai, Cigale, tu chantes aussi pour moi. 

Le désir de chanter ?

Non. Je ne le connais pas... 

Car je ne puis, je ne puis chanter tu vois. 

Et même si je le voulais, je ne le pourrai. 

Je n'ai reçu ni lyre ni Muse.

 

Et la pratique du chant, de ce fait, en rien ne m'amuse...

Mais toi, tu en fus dotée ! 

Est-ce là pourquoi force t'est d'en user ? 

Et là aussi pourquoi je m'obstine, moi, dans ma rancoeur,

 Prétendre ne pas t'écouter ?

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La Cigale (A nouveau radoucie, sans rancune et revenue à sa joie de cigale) 

Peut-être...

Mais qu'importe? 

Je chante, voilà tout ! 

Je n'ai reçu que la Muse, que la lyre, 

Et de tes propres dires, mon chant réconforte... 

(Alors,lançant à la fourmi un clin d'oeil malicieux) 

Quand l'hiver sera aux portes, je... danserais, me disais-tu ? 

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La Fourmi : (Gênée de ce rappel, honteuse même) 

Mais non, ma bonne, voyons, 

C'était là un grave malentendu ! 

Levons le !

Allons.

Il subsiste depuis déjà force temps. 

(Puis, cille orise d'une idée subite)

Ecoute...

 

Je te propose un marché !

Faisons échange... 

(Avec assurance) 

Tu me donnes ton chant ?

Dès le lever ?

Jusqu'au coucher ?

Et même après ?

Soit !

Je t'en remercie !

Et je le prends !

Quant à moi, je te donnerai, à l'avenir, pour les mois d'hiver de quoi subvenir.

(Et sur un ton de confidence et d'allusion comique, concluant) 

Je ne suis pas prêteuse, c'est écrit... 

Mais, offrir... Moi aussi je le puis !

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MandraGaure

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Ce texte fait partie d'un recueil composé en Juin de l'an 2000 à l'occasion et à l'intention de la fête de village à Tongrinne où il fut récité par l'auteur à la salle communale.

Il fut par la suite aussi présenté à Tamines, Auvelais, Sambreville, Gembloux et Sombreffe dans les écoles maternelles aux Ateliers "Conte & Raconte" 

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administrateur théâtres

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Un monde de pantins? Nous vivons au pays pléthorique des jouets. Nous sommes inondés de tentations électroniques qui brisent en nous la soif de connaissance et la nécessité du moindre effort. Des jouets, il y en a tant et tant qu’on les casse et les met au rebut. Victimes de l’exploitant du lieu, on brait rapidement avec les ânes du cirque. Et la lumière là-dedans? Il n’y a qu’un triste Lumignon qui tire sur sa cigarette électronique.

A travers cette farce cruelle et vertueuse, Pinocchio a encore bien des choses à nous dire. Tête brûlée de la tête aux pieds, mais doté d’un cœur d’or, il désobéit par instinct et prend toutes les obliques qui traversent et transforment, mû par une curiosité avide. Seul bémol: il redoute le travail et l’effort! Les conseils pleuvent de toutes parts, sans effet: de Gepetto son père; du criquet, sa conscience extérieure qu’il a d’ailleurs froidement assassinée; de la fée bleue tour à tour, sœur et mère. Il n’écoute que ses pulsions et les boniments des imposteurs. Sauf que… il éprouve de l’amour pour son père virtuel et pour la fée bleue qui pardonne toutes ses incartades et l’aime sans conditions.

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Et cet amour le travaille de l’intérieur et lui permet de faire un choix! Le sien et pas celui des autres, mais un choix qui le transforme en homme. Il a compris que planter des pièces d’or dans le champ des miracles et attendre que cela pousse est dérisoire. En lui, naît enfin le désir d’apprendre, de travailler, de créer quelque chose pour le bien commun. «Pour être un homme, il faut être rigoureux et bienveillant!» souffle quelqu’un! Au passage, l’auteur Carlo Collodi ne se prive pas de railler la justice et les médecins… Les coups de griffe pleuvent dans cette histoire. Pinocchio se jette enfin à l’eau pour sauver son père parti à sa recherche depuis des mois… La rencontre se fait dans le ventre du monstre marin, un requin-baleine, où Gepetto perd sa lampe mais l’amour lumineux du fils les sauve tous les deux. Ouf! Au retour, la fée bleue est toujours présente mais c’est Pinocchio seul qui s’est fait naître à la vie !  Il appartient maintenant au monde sensible, fait de chair et de sang, de sève et de lumière. « Obéir, désobéir? Pinocchio le naïf fait éclater quelques-unes de nos certitudes. Sa conduite met en question le productivisme de nos sociétés. Ce n’est rien de moins que l’espoir qui nous est donné par le pouvoir de l’imaginaire collodien » écrit Jean-Claude Blanc (Collection du T.P.R., 1983).

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La mise en scène de Stephen Shank répond fidèlement  à l’hymne de créativité entonné par Collodi. Emaillée de savoureuses références musicales de Brahms à Charles Aznavour en passant par "La vie en rose" et "We will rock you", la distribution est éblouissante! Il y a Jean-Louis Leclercq dans Gepetto - un rôle qui lui va comme un gant - Pascal Racan pour le très fieffé Renard, et Marc De Roy pour un inimitable Chat. Avec une Sylvie Perederejev enchanteresse, à la fois: fille, jeune-fille, fée, Colombine, chèvre et mère ! Une armée de poissons fabuleux, des médecins, des gendarmes en bicornes, des bandits et surtout, Peter Ninane, le mignon bandit de la pire espèce…On oscille entre Commedia dell’ Arte et  Grand Guignol! Le metteur en scène, Stephen Shank s’en est donné à cœur joie, question créativité et inventions. Les multiples personnages sont habillés de costumes riches extrêmement recherchés signés Thierry Bosquet, tous gonflés de poésie et d’humour. L’imaginaire est ici le roi des planches. Il n’y a d’ailleurs que peu de décor, si ce n’est la mouvance des différents tableaux. La majesté des pierres de l’abbaye et les très beaux jeux de lumière suffisent amplement. Les chorégraphies s’enchaînent avec souplesse, dans un rythme et une vitalité extraordinaire qui jaillit littéralement des planches, comme autant de miracles, malgré les marches dures où se fracassent régulièrement les rêves du pantin. On ne peut rester de bois devant tout ce bois qui parle, rit et enchante. 

 12273031461?profile=originalSi le programme spécifie que le spectacle ne s’adresse aux enfants qu’à partir de huit ans, nous vous le conseillons sans hésiter dès sept ans. Certes, il s’agit d’une fable cruelle dénonçant les valeurs vides et les compromissions, mais les enfants de cet âge sont déjà exposés et même fascinés par la cruauté du monde. Ils sont au meilleur âge pour faire leur choix et se laisser séduire par les sensibles antennes du charmant criquet Denis Carpentier et suivre, le cœur en émoi profond, la marionnette allégorique qui veut devenir homme, magnifiquement incarnée par Maroine Amini, sacré meilleur espoir masculin au dernier prix de la critique.

http://www.deldiffusion.be/prochaines-productions/66-Pinocchio

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Enfance,

 

Bruissement des arbres,

odeurs de pain, de chocolat,

eau fraiche sur un visage,

jarre en faience blanche et bleue,

posée sur une table en chêne,

toilette enfantine,

savonnette toute blanche,

au lilas, au coeur de l'hiver.

Cascade de rires sous la roseraie,

conciliabules entre filles vêtues de clair ;

Votre gorge infinie, ensoleillée et brune,

cerise charnue et pourpre,

craquante entre vos lèvres nues,

pluie chaude et diaprée,

sur votre corps, dans le vert endormi.

Riz au lait abricoté,

 dans une jatte en porcelaine blanche,

tilleul blond et or,

solitaire au fond d'un petit pré,

sente sinueuse, profonde,

retirée dans un bois murmurant.

Tout près d'elle,

une source cristalline, balbutiante,

où les arbres se mirent.

un essaim d'abeilles, de guêpes,

bourdonnantes, euphoriques,

gorgées de nectars de roses,

éclatantes, toutes blanches.

Petits lézards argentés,

se faufilant à toute allure,

sur les murs ébréchés.

Bruissement des arbres,

drap frais, immaculé,

sur le vert étendu,

ça et là, des fruits, des fleurs,

des senteurs me restituent

ma vive enfance.

Longue sieste,

blancheur d'une ombre,

à la fois caressante et folle,

désirs, soupirs d'adolescence.

Transparence de l'air.

 

 

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Une tendresse restée intacte

 

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                                                                  Toile de Schmidt

Propos à mon petit fils

 

On ne sait rien du peintre Schmidt. Ses toiles et ses aquarelles, depuis peu, se vendent aux enchères, ce que récemment, j'ai appris.

Ce peintre était connu , fort admiré des journalistes, au temps de ses expositions. Il est mort démuni de tout, isolé dans un hôpital, or nul ne sait ni où ni quand, mais cela n'a pas d'importance.

Je ne dirai pas son vrai nom ni ne montrerai son visage, moi qui vécus près de lui douze ans, jusqu'au moment de mon départ, forcée de demeurer ailleurs. Il cachait le beu de ses yeux étant sensible à la lumière.

Comme il aimait me voir heureuse, il peignait pour moi très souvent. Ne pouvant pas s'offrir un cadre il donnait une oeuvre en paiement.

Je n'écrirai pas son histoire; il me l'a contée sans tristesse, avec nostalgie seulement, de l'humour et de la sagesse. Quand il devint artiste- peintre, il prit le nom de son ami tué bien jeune à ses côtés.

Trois verres de vin l'enivraient, il pouvait se mettre en colère alors il n'était plus le même, se mettait à maudire certains.

Il se répétait bien souvent s'amusant de la même histoire. Un homme saoul rentre chez lui, ne peut pas faire tourner sa clé. Un policier passe. Intrigué, lui demande s'il est chez lui et il aide à ouvrir sa porte. Voyez, dit alors le soûlard, voici mon lit et là ma femme! Qui est l'homme demande l'agent? L'autre étonné répond: C'est moi! Sa liesse à imaginer la scène était chaque fois contagieuse.

Je me souviens fidèlement de ses propos qui étaient sages. En sa présence, moi si bavarde, je me taisais. Je l'écoutais.  Il disait: devenir artiste ne s'apprend certainement pas. Lui, avait fréquenté les musées. Surtout appris à regarder.

Il parlait du respect filial dans le pays où il grandit.

Il me trouvait trop confiante: ouvre les yeux et méfie-toi! Sa mise en garde m'amusait, j'étais demeurée innocente.

Il ne voulait pas que je pleure, il m'ôtait des mains un oignon. Il se nourrissait d'oeufs bouillis. Ne venait jamais sans gâteaux auxquels il donnait d'autres noms: les boucles de Schiller, les oreilles de Prussiens..

Il était certes déphasé. N'étant pas de langue française, il avait des tournures à lui: il disait: je suis en défaut. Lors, il ne pouvait pas comprendre qu'après le déjeuner, je parte en lui disant: il faut que j'aille car j'ai besoin de travailler. Vivre privé de liberté, lui semblait chose pitoyable.

Un photographe de talent reproduisait tous ses tableaux, avec son autorisation, pour illustrer diverses cartes. J'ai malheureusement perdu celles auxquelles je tenais le plus.

Il peignit de moi un portrait, sur bois, en se fiant à sa mémoire. Or ma joie n'y est pas présente.

J'ai fait don à mes deux enfants des oeuvres qu'il m'avait offertes à l'exception de quelques toiles me causant plaisir et émois et ausi d'une miniature.

29 juillet 2014

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administrateur théâtres

1920px-Spb_06-2012_English_Embankment_01.jpgAtmosphère vraiment magique  à Saint-Pétersbourg, la métropole la plus septentrionale au monde. Chaque année de fin mai à début juillet, la nuit ne tombe jamais totalement sur l'ancienne capitale des tsars. Pendant tout le mois, des concerts et des spectacles illuminent les nuits de la ville de Pierre le Grand. Les nuits blanches culminent au moment du solstice d'été le 21 juin, lorsque le soleil à minuit ne descend que de 6° sous l’horizon. Le festival des Nuits blanches est l’occasion pour le théâtre Mariinsky de donner chaque jour des concerts différents et parfois, à toute heure du « jour ».  Depuis 1993, Valery Gergiev,  le directeur du théâtre est aussi le directeur artistique de l’International Stars of the White Nights, festival  annuel  de Saint-Petersbourg.

 1280px-%D0%92%D1%85%D0%BE%D0%B4_%D0%B2_%D0%9B%D0%B5%D1%82%D0%BD%D0%B8%D0%B9_%D1%81%D0%B0%D0%B4.jpgLors d’un voyage culturel Clio, nous avons eu le privilège d’assister le 17 juillet dernier à la production du Prince Igor de Borodine, l'auteur de l'opéra Le Prince Igor et de ses célèbres Danses polovtsiennes. Une salle comble, dont le public principalement pétersbourgeois  a été séduit dès le lever de rideau. Voici des  chanteurs généreux, dont la qualité d'artistes réside pour chacun d’eux  en leur capacité magique d'émouvoir et de toucher, sans parler de la qualité technique parfaite des interprétations.

Une distribution brillante avec dans le rôle du prince Igor  le baryton Nikolai Putilin, la star du théâtre  qui tourne régulièrement avec la Compagnie d'opéra Mariinsky et indépendamment  en Allemagne, France, Espagne, Italie, Pays-Bas, Belgique, Finlande, Grande-Bretagne, Japon, les Etats-Unis… et  bien d’autres ! Il  s’est produit  au Metropolitan Opera et au Lyric Opera de Chicago, au  Royal Opera House, Covent Garden, à la  Scala… enregistrant The Queen of Spades, Sadko, Iolanta, La forza del destino, Mazepa, Prince Igor et Boris Godounov avec le Mariinsky Opera Company sous le label Philips Classics et NHK. 

La soprano Irina Vasilieva, tout aussi légendaire, est elle aussi à la tête d’une impressionnante liste de rôles lyriques et interprétait l’exquise Yaroslavna, la femme du Prince Igor, abandonnée au palais pendant que celui-ci s’en va combattre les Polovstviens, nomades d'Asie centrale en 1185. Elle joue le rôle des pénélopes à merveille, avec une fermeté de sentiments admirable. On a devant soi une icône musicale rayonnante. Sa lamentation, accompagnée de sa suivante  sur les les remparts déserts,  est bouleversante!

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   Mais parlons du décor ! Pour le spectateur occidental il semblera à première vue d’une lourdeur presque …mérovingienne, l’an 800 chez nous !  Mais si on a suivi quelque peu l’histoire des villes Rus’ au 12e siècle, les tableaux successifs sont très  justement évoqués : Une place dans l'ancienne ville russe de Putivl, une soirée dans  le  camp Polovtsien, les murs de la ville de Putivl, une salle du palais avec le prince usurpateur Vladimir Galitsky et ses acolytes, la  chambre de Yaroslavna…   Ils rejoignent  même le décor imaginé pour cette légende épique (poème épique médiéval Le Dit de la campagne d'Igor) par Bilibin  en 1930.

 

Quant aux costumes, on est  hypnotisé par leur splendeur, leur nombre et leur richesse. Du jamais vu, en Europe Occidentale. Des manteaux d’apparat, des coiffes, des brocarts, des bijoux,  des armures, des étendards, des chevaux vivants  qui traversent la scène, des ballets de guerriers russes et d’esclaves orientales. Celui qui n’aimerait pas la musique est comblé visuellement, c’est du grand art de mise en scène et une  chorégraphie grand spectacle. Les accents contrastés de douleur et d’amour  de l'âme slave  sont  déployés avec émotion et panache par l’Orchestre et des Chœurs sublimes.

On garde aussi à l’esprit le magnifique duo passionné de Stanislav Leontiev jouant  Vladimir (le jeune fils d’Igor) épris de  Konchakovna (Zlata Bulycheva),  la fille du Khan  Konchak, l’ennemi juré au cœur immense,  et l’aria fabuleux de celui-ci à l’acte 2. Une basse impressionnante par sa clarté, la puissance et la résonance de sa voix, interprétée avec effusion par un Askar Abdrazakov  inondé ensuite  de bravos et d’applaudissements.

 

1.1297000967.1_mariinsky-theatre-st-petersburg.jpg?width=450Il faut dire que l’acoustique de ce splendide théâtre qu’est le Mariinsky contribue grandement à l’émotion musicale. Le premier pas dans le parterre restera gravé dans nos mémoires. Le décor d'un luxe inouï commandé par la grande Catherine II de Russie nous a immédiatement projetés dans  l’époque fastueuse où Borodine créait son opéra. Hélas il mourut avant  que celui-ci  ne  fût achevé et  représenté dans ce théâtre mythique de pur style Rococo en 1790, trois ans après sa mort. La version représentée en ce mois de juillet 2014 s’est limitée aux  deux  premiers actes de la partition de Borodine,  pourtant complétée pour sa finition, son édition et orchestration  par ses amis Rimski-Korsakov et Glazounov… Et il faut l’avouer, nous avons été un peu pris de court par la fin abrupte de l’œuvre inachevée…où le prince Igor surgit d’on ne sait  où et se joint discrètement au chœur final. Nous avons en effet  pu entendre récemment une autre version de l’œuvre reconstruite dans son entièreté après un long  travail musicologique au  MET  de New York, une production diffusée mondialement.

En revanche, malgré la surprise de la fin,  l’orchestre est d’une vitalité légendaire. Il est dirigé par Pavel Smelkov incarnant lui-même un océan bouillonnant de souffle épique, mêlant lyrisme, humour et valeurs nobles aux accents rutilants de l’interprétation. Le talent et l’enthousiasme volcanique du chef d’orchestre  ont su provoquer chez le public une joie intense, née du  bonheur évident du partage de la musique qui ne connait pas de frontières. 

 

http://www.mariinsky.ru/en/playbill/playbill/2014/7/17/1_1900/

 

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La petite palestinienne,

 

 

Mon cœur se resserre, s'attriste, s'endeuille.

Hier une petite palestinienne a été tuée dans

un camps de réfugiés.

Une grande enfance, dont la peau était brune,

la chevelure nattée acajou,

 s'en est allée,

 a cessé à jamais de respirer.

Était-ce Naïma, Nejma ou Laïla, qu'importe ?!

Je sais seulement que ses pensées étaient bleues

à l'instar de la mer,

sur cette terre ensanglantée et sombre.

Ses pensées avec le soleil copinaient.

Aujourd'hui, une clarté manque déjà  à la terre, une chaleur ;

 l'océan s'assombrit, rétrécit .......

La petite fille, vêtue de blanc, est tombée d'un coup,

sur le sol éventré, non sans grâce, en silence ;

pas même un cri ne s'est échappé d'elle, pas le temps !

Près d'elle, une autre grande enfance,

 était agenouillée et recueillie, en larmes,

 bouche bée !

Tout en blondeur et menue, elle s'appelait Sarah,

était israélienne, tremblait.

Chacun de ses mots adressé à l'inanimée,

était une rose, ou bien un lys !

Elle est restée là, jusqu'à l'aube ;

elles étaient si complices, proches.

Presque des sœurs.

Alentour tout s'était tu,

tombait sur elles une pluie de lumière ;

alors, j'ai planté sur cette terre buvard,

un très grand drapeau vert,

celui de l'univers,

vers lequel, une blanche colombe s'élançait,

pour enfin s'y poser, y rester, s'imposer !

L'arbre unique de la Paix.

Alors, Sarah sur la pointe des pieds,

 s'en est allée, discrète ;

A jamais un point lumineux, une étoile.

Depuis, sur l'enfant inanimée et brune,

s'épanouissent, respirent et s'éternisent,

des roses, des lys blancs.

Il fait bleu.

J'écris de plus en plus clair.

Les temps sont mélangés,

tant je suis bouleversée.

NINA

 

 

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La mystificatrice

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Quand plus de trente années plus tard,

par tendresse, j’ai retrouvé

l’ami aimé de ma jeunesse,

du temps que j’étais demoiselle,

attendrissante et romantique,

s'est réalisé un miracle;

suis devenue par grand mystère,

presqu'aussi vive et rayonnante

                                                              que la jeune fille d'antan.

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Concours annuel au Cercle Artistique de Spa

Salle Quirin, jardins du casino SPA   Belgique

du 13/7/2014 au 1/8/2014

salle non accessible du 16/7 au 22/7 pendant les Francofolies

PREMIER PRIX DECERNE            A             ADYNE GOHY

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Chaque année, au mois de juillet a lieu un concours réservé aux membres du cercle; un thème spécial afin de départager les oeuvres. Nous sommes nombreux à présenter chacun deux oeuvres.

le thème: Atmosphère d'un endroit fascinant

En ce jour de vernissage les résultats sont proclamés et notre chère aquarelliste

Adyne Gohy a remporté haut la main le premier prix

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Je suis très heureuse de vous faire part de cet évènement car trop modeste notre Adyne pour se mettre en avant, j'ai souhaité faire ce billet pour l'honorer comme elle le mérite.

Jacqueline Nanson

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administrateur théâtres

« Chiangia dolce moi Dio l’arco dell’Ira in Iride paciera ! »

 

Il Diluvio Universale: une œuvre courte et nue, sans bavardages, mais nimbée de grâce et de résonnance. Une divine allégorie à sens universel. Pas étonnant, nous sommes au cœur de l’église Saint-Loup à Namur et nous fêtons l’ouverture du Festival de Namur et ses 50 ans d’existence. Pas étonnant non plus, car nous sommes sous la houlette du jeune chef argentin   totalement inspiré: Leonardo Garcia Alarcon à la tête de sa Cappella Mediterranea et du fidèle Chœur de Chambre de Namur.

 

Il a exhumé un œuvre sicilienne, - partition oubliée, trésor englouti - d’un certain Michelangelo Falvetti. On sait  que celui-ci est né en 1642 dans la Calabre tout proche. Fort d'une excellente formation musicale et des nouveautés montéverdiennes, il connaît le style de Carissimi. Il est nommé Maître de Chapelle à la Cathédrale de Palerme, où il bénéficie du mécénat du vice-roi espagnol. Mais cinq ans avant la première exécution d' « Il Diluvio  Universale », la ville de Messine  est le centre d'une forte révolte fortement réprimée par le pouvoir central: suppression des droits et privilèges acquis de longue date, destructions des édifices publics, etc... Le retour à la paix est donc bienvenu après une pénible mise en quarantaine. On peut se douter que les thèmes de désobéissance, de punition divine et de rédemption, contés en musique devaient captiver l’auditoire. En effet Michelangelo Falvetti est devenu maître de chapelle à la Cathédrale de Messine où il décédera 10 ans plus tard, en 1692.

 

Le  mythe  du Déluge est universel et appartient à nombre de civilisations.  Dans la foi chrétienne, la  vengeance divine est toujours tempérée par une renaissance possible. L’eau comme le feu en sont les instruments ravageurs mais il y a toujours la promesse d’une nouvelle éclosion (Isaïe 6-13). Le titre de l’œuvre fera frémir certains, sensibles aux catastrophes écologiques annoncées. Il est vrai que cette notion de cataclysme global donne encore plus de force au message musical.  

 

Il Diluvio  n'est pas un oratorio – quoiqu'il en soit proche – ni un drame sacré. Il tient des deux. Falvetti l'a d'ailleurs nommé lui-même « dialogue ». Un dialogue entre Dieu et vous… Entre la partition d’un compositeur oublié et un directeur musical contemporain passionné de renaissances, entre un chœur de Namur sublime et des concertistes et solistes passionnés par l’aventure.  L’exquise Mariana Flores incarne Rad, l’épouse de Noé. Un dialogue à cinq voix entre Dame Nature, l’émouvante  Nature humaine (Caroline Weynants), Noé et Rad la famille rescapée de la colère divine, la Mort et Dieu. Et l’on tremble devant la musicalité et  la force créatrice de la composition, devant la théâtralité de la mise en scène, la sublime beauté des voix, la finesse des pupitres anciens (théorbes, harpe, violes de gambes, violoncelle, cornets, sacqueboutes et orgue) et surtout, l’humour et l’empathie des percussions.

 « No temo morte » assure Rad, la femme de Noé - elle a tout compris. Et le percussionniste livre un commentaire  émouvant, à la façon d’un chœur antique dans le chœur, des sons frappés ou humblement étouffés sur ce qui ressemble à une jarre de terre. Tout un mystérieux langage de signes. Remarquable aussi, cette prière duelle de confiance à Dieu chantée par le couple uni par l’amour. Le chœur se lève et répète la prière indéfiniment jusqu’à ce que Dieu parle, à la  tribune, une voix puissante venue d’en haut. C’est renversant.  Le duo enlacé de Noé et Rad confirme « temo ed adoro ». La voix d’or de  Fernando Guimares symbolise intensément à la fois la force et la fragilité humaine.  Il tenait le rôle de l’Orfeo au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en automne dernier.

 L’arrivée triomphale de la Mort (Matteo Belotto) ravie de la destruction de l’humanité  n’est pas moins impressionnante. Le déguisement, le maquillage, le sarcastique et les imprécations qui manient tous les registres vocaux font d’elle un personnage signé James Ensor. Dans l’église, tout le monde retient sa respiration après la tempête d’instruments qui s’arrête soudainement au bord du néant. Les tableaux musicaux d’une extrême richesse n’ont pas fini de se succéder. On retient particulièrement cette Nature humaine affligée (Caroline Weynants) qui soudain relève la tête et dont le chant est recueilli et encensé par un subtil jeu de tambourin virtuose* sans doute improvisé. La Sicile  a toujours été à la croisée des cultures.

Pour enchaîner, il y a  ces superbes modulations nostalgiques des cinq choristes qui semblent glisser en échos perpétuels pleurant « la Natura estinta ». On en a les larmes aux yeux. Séchons-les vite, car Noé et Rad supplient « Placati Dio di bonta…» L’Arc en Ciel soudain paraît, une œuvre de la Lumière Divine entonnée par  les voix féminines liquides de bonheur, répétées par les vents, enfin par  le chœur des hommes tout entier animé de feu céleste. C’est simplement prodigieux. Et le chœur final exulte ! Dans  son premier Bis Leonardo Garcia Alarcon  accompagnera le chœur en chantant lui-même les paroles magiques du glorieux : « Ecco L’Iride paciera ! ». Que chaque âme fidèle cueille les fruits de la Vie sur les belles branches de la paix ! Bouleversée, la salle entière est debout pour acclamer les artistes qui ont tout donné sous ces voûtes de pierres sacrées.

« Tutto nel mondo è burla » extrait de Fallstaff, dernier opéra de Verdi est le mot de la fin, un deuxième bis frénétique  en forme de tornade musicale  frénétiquement applaudie !

*Keyvan Chemirani, oudou, zarb et daf


 Mariana Flores, soprano – Rad, Fernando Guimares, ténor – Noé, Evelyn Ramirez Numoz, mezzo soprano - La Giustizia Divina, Fabian Schofrin, contre-ténor - La Morte, Matteo Belotto, basse – Dio, Amélie Renglet, soprano - L’Acqua, Caroline Weynants, soprano - La Natura Humana, Thibaut Lenaerts, ténor, Sergio Ladu basse 
 
 
 
 
 
 
 
Choeur de Chambre de Namur
Cappella Mediterranea
Leonardo García Alarcón, direction

Photos: courtesy of Stephane Dado (and Geneviève Gilson)

  

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