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administrateur théâtres

12273017465?profile=original12273018657?profile=original An American Dream

 

Ce soir le Brussels Philharmonic est dans ses murs. Il réside  en effet à Bruxelles dans le Studio 4 du bâtiment Flagey, très réputé pour son acoustique.  Le tout commence par une joyeuse mise en époque : celle des Années Folles. Voici Ragtime de Stravinsky «Le jazz me donne de l’appétit » disait le compositeur.  « Une œuvre que j'avais composée immédiatement après avoir composé ma partition du soldat et qui, bien que de dimensions modestes, est significative par l'appétit que me donnait alors le jazz, jailli d'une façon si éclatante aussitôt la guerre finie. Sur ma demande, on m'avait envoyé toute une pile de cette musique qui m'enchanta par son côté réellement populaire et par la fraîcheur et la coupe encore inconnue de son mètre, langage musical révélant ostensiblement sa source nègre. Ces impressions me suggérèrent l'idée de tracer un portrait-type de cette nouvelle musique de danse et de lui donner l'importance d'un morceau de concert, comme autrefois les contemporains l'avaient fait pour le menuet, la valse, la mazurka, etc. Voilà ce qui me fit composer mon Ragtime pour onze instruments : instruments à vent, à cordes, percussion et un cymbalum hongrois » C’est l’époque du « Great Gatsby » où l’on souhaitait célébrer le retour de la prospérité après le carnage de la première guerre mondiale et oser le rêve de tous les possibles. Le rêve américain, en somme. Cette musique a un goût de fraîcheur et de spontanéité, les harmonies qui fusent déjà de l’orchestre sous la baguette de  Michel Tabachnik sont une promesse  du caractère rutilant  de la suite du concert.

Rhapsody_in_Blue_cover.jpg?width=276Gershwin va suivre avec la splendide Rhapsodie in Blue que nous n’avions jamais entendue si modelée, si chatoyante. Une nonagénaire au teint bien juvénile.  Michel Tabachnik nous baigne dans une énergie et une vitalité qui tranchent sérieusement avec notre morosité post-moderne. Dès les premières mesures le spectateur européen ne peut que se mettre à rêver de grand large et même de la statue de la liberté qui se présente à l’aurore aux yeux éberlués d’un voyageur transatlantique. Magie de l’interprétation de Jean-Yves Thibaudet. Le dialogue du pianiste et de l’orchestre célèbre la liberté, la fantaisie et le génie du moment. La musique  semble composée sur place alors que tout le monde  en connait la mélodie, si pas les replis secrets. Des flots d’émotions joyeuses contrastent avec un climat de pure nostalgie, d’attachement à la nature, lieu privilégié de ressourcement. Il y a ce grand souffle orchestral qui paraît inépuisable, des appels de cuivres vibrants, des solos de violon en fusion - tantôt rires tantôt larmes -  et un pianiste passionné qui lâche ses inventives cadences, ses  trilles et pulsions avant que l’orchestre ne renchérisse de façon étincelante. Le tout, paré de sonorités majestueuses.

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Michel Tabachnik interrompt  les applaudissements pour son retour après la pause  et emmène  public et musiciens dans la symphonie du Nouveau Monde de Dvorak. Gestes larges et généreux. Ampleur.  C’est à nouveau l’appel nostalgique de la nature ou la nostalgie de la terre natale qui alterne avec des accords de choc pour le Nouveau Monde. Il vit sa partition intensément, enchaînant révérences, caresses souples de la pointe de la baguette, doigt paternel sentencieux,  balancements dansés, chuchotements complices… Voilà l’immense versatilité des atmosphères  créées par le chef d’orchestre, depuis la férocité jusqu’au clin d’œil  bienveillant  au piccolo. On ne peut pas détacher son regard du sculpteur musical  à l’œuvre. Il vagabonde entre les crescendos paroxystiques et les pianissimos de velours avec une maîtrise et une définition absolues.  Michel Tabachnik projette la partition en mille éclats comme s’il ne faisait que partager avec les musiciens les dons et l’inspiration d’un homme -orchestre. Dans un passage  particulièrement fort en impact dramatique, le visage du maître de musique est abîmé d’émotion et on s’imagine percevoir des voix graves de chœurs d’hommes sourdre parmi les musiciens. 

Encore un mouvement également inspiré du poème de Longfellow. Dvořák veut nous faire percevoir une « fête dans la forêt », avec une danse des Peaux-Rouges.

Mais des souvenirs de danses villageoises du Far East européen ont ressurgi sur des rythmes de presque valse. La jubilation refait surface, voilà  l’ensemble musical à l’assaut du ciel, Michel Tabachnik piétine et fait éclore les talents  et la créativité de chaque pupitre à chaque nouveau motif. C’est l’éloge de la confiance dans l’homme sage et honnête. L’âme des violons chante sa réussite avec émotion, suivie par les violoncelles et les flûtes. C’est harmonieux, et tout en équilibre. Aucune faute d’hubris et les musiciens et leur chef peuvent être fiers d’une performance qui sillonne  avec tant de bonheur un  tel continent d'expressivité. Cela ne  peut se terminer que par un vibrant bis, lui aussi très  acclamé. Car le bonheur flotte dans la salle. Et  aussi dans les sourires épanouis  des musiciens du Brussels Philharmonic.  How about a European Dream?

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http://www.flagey.be/fr/programme/14120/brussels-philharmonic-an-american-dream-symfomania-workshop-kids-10-/michel-tabachnik

 

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HAÏKUS DES CHAMPS ET DE LA MER

HAIKUS DES CHAMPS ET DE LA MER

 

 

 

Champs dorés ocrés

Papillons bleus voltigeant

Grains d’espoir éclos

 

 

Crêtes d’écume

Goélands virevoltant

Les golfes sont clairs

 

 

Du Mont Saint-Michel

Les matines sonnantes

Cancale au loin

 

 

Saint-Malo  Jean  Bart

Aux pirates d’eau douce

Canons essoufflés

 

 

Tempête calmée

Chalutiers arrimés

A marée basse

 

 

Le soleil rouge

A  l’horizon vengeur

Colore l’onde

 

 

 

 Raymond  Martin

Juin 2014

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administrateur théâtres

Carnaval d’été…dans les ruines

 

Préambule : L’école de Cirque Pré en Bulle accueille les enfants afin qu’ils tâtent des différentes techniques de jongleries et de funambulisme. Autour, imaginez une vaste plaine d’échoppes gourmandes où l’on croise des licornes blanches, des hérissons bipèdes et un géant qui joue avec une danseuse juchée sur un énorme ballon rouge. La fanfare des oies est suivie par un public souriant  comme au carnaval. Pas une goutte de pluie, l’organisateur, Cédric Monnoye, a vraiment eu la main heureuse.  

 Mais le but du jeu est  évidemment de parcourir les splendides ruines de l’abbaye  de Villers-La Ville. Se faisant surprendre par les éclairages, on pose le regard sur le passé médiéval et l’on ressent que le goût et la curiosité pour  un spectacle qui rassemble des familles au grand complet n’ont pas changé depuis le temps des troubadours. S’envoler et planer.  Le rêve  de porter des ailes n’est-il pas un rêve qui nous hante depuis l’antiquité. « Léger et libre dans le ciel azur. Divin et calme sur la mer en volant l'oiseau est roi. Ses yeux regardent le triste monde. Son âme pleure  la belle solitude.» Valsapena. 

 On se promène donc en imaginant le parcours le plus adéquat - les oiseaux sont partout dans les ruines - pour aller au plus vite s’émerveiller des prouesses de clowns, saltimbanques, trapézistes et acrobates, ces artistes  maîtres de l’art du mouvement. Se poser est difficile. Il n’y a  pas de sièges pour ces plus de 5.000 visiteurs qui reviennent chaque année avec leur marmaille éblouie pour applaudir le rêve et ses exploits. On est debout, ou assis dans l’herbe si on a la chance d’approcher les premiers rangs. A vous de choisir entre une vingtaine de collectifs d’artistes venus de Belgique et d’ailleurs : L. Vidal, Grand frisson, Circo Pitanga, Circ Panic, Circlou, Au Fil du vent, Circolade, Cirque Hirsute, Couzin, Chilly and Fly et Natacha Blandine : 

1017515_673732559330404_2722328396003423647_n.jpg?oh=f4a440acfdfc8988a27e45f2f2843bd2&oe=53FA41DE&width=280«Suspendue à ses fils l’acrobate tisse. Son corps, tel un crochet, danse, glisse et chute, forme son ouvrage, sa toile: Un attrape-rêves. Un battement d’aile éphémère, une image de grâce. Une larme, un sourire, une émotion, un instant d’illusion, un battement de cœur en suspension. Je suis l’image d’un elfe trublion, mon tissu est mon cocon,  le jour fini, papillon de nuit, je suis. »

 

 D’un point de vue artistique  on retiendra surtout les virtuosités singulières  très  accomplies de Natacha Blandine dans son numéro de tissu aérien, celles  de l’attachant couple du Circo Pitanga dans son chapiteau de cordes, qui oscille entre tours de force et humour et humilité des sentiments dans des performances de haute voltige 10380278_673732765997050_1435835485721128150_n.jpg?width=828 et  surtout le dernier spectacle qui rassemble le public dans la cathédrale pour admirer le couple canadien qui va jouer aux hirondelles sous les ogives pendant près d’un quart d’heure. Beauté, puissance duelle, audace, et partage d’amour. Aucun flash n’est permis pendant cette séance de haute voltige, où chacun retient son souffle et où même la musique s’arrête. Un spectacle qu’un public surchauffé a attendu longuement par des salves d’applaudissements répétés. Chilly and Fly, alias Alexandre et Emilie dans la vie, se sont rencontrés il y a 7 ans dans la passion du spectacle. Alexandre a débuté sa carrière à l'école du Cirque de Montréal où très vite il s'est révélé comme un prodige de la roue Cyr. Puis rapidement son cœur a penché pour le cadre russe qu’il nous est donné d’applaudir ce soir. Emilie, gymnaste confirmée a participé aux JO de Sydney en 2000. Elle a ensuite intégré le Cirque du Soleil et a donné pas moins de 4000 représentations dans le monde. Ils ont commencé à travailler il y a un an et demi ensemble au sein du Roncalli Circus, et très vite ont rencontré le succès en décrochant le Pierrot d'or au festival international de cirque de Budapest en 2012. Le superbe travail de ces deux artistes québécois illustre l’évolution du cirque contemporain tourné vers la  poésie, la création et le sport de haut niveau  au sein des disciplines des arts de la piste.

 Photo: Un Final de haute voltige à La Nuit du Cirque 2014 :)Le retour vers les voitures est l’occasion de commentaires amusés des noctambules. Cela fait aussi partie du jeu : où garer autour de ce site prestigieux? Le plus près est parfois à plus d’un kilomètre! Et une fois votre véhicule retrouvé, armez-vous de patience pour rejoindre l’autoroute au pas!  Il faut l’avouer,  parquer très loin du site n’est pas une si mauvaise idée, pour ceux qui s’impatientent derrière le volant! Consolation de taille pour les mélomanes : celle  de ne pas rater  sur Musiq 3 la proclamation des résultats du concours Reine Elisabeth, en direct.

http://www.070.be/lesnuitsducirque/news/

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"Homo ludens" est un essai de critique de l'historien hollandais Johan Huizinga (1872-1945), composé en allemand et publié à Amsterdam en 1938. Dans ce livre, l'auteur entreprend de "définir les éléments de jeu" que comporte la civilisation; à cette fin, il s'appuie sur une notion particulière de la culture, conçue comme un ensemble organique vivant d'une vie propre et échappant aux événements et aux passions. Déjà dans "Déclin du moyen âge", ses vues sur le duché de Bourgogne nous avaient montré un type de "parfait chevalier". Avec "Erasme" (1924), l'auteur avait dessiné la silhouette d'un érudit vivant en dehors des disputes et s'était attaché à nous prouver la valeur de la pensée intime et l'esprit religieux le plus indépendant. Dans "Homo ludens", Huizinga oppose un nouveau modèle de civilisation aux mythes de l' "homo sapiens" (Linné) et de l' "homo faber" (Bergson).

Telle une fleur délicate, la société résulte des contrastes sociaux: elle en est la convention, la création raffinée, le "jeu" en quelque sorte. En dehors de toute nécessité intrinsèque, l'art et la politique, l'amour et les convenances engendrent l' oeuvre, le geste, la parole, dans une effusion sereine et harmonieuse qui porte sa loi en soi-même.

Cet ouvrage rassemble un grand nombre d'exemples et d'observations sur les "éléments de jeu" qui ont brillé depuis le passé jusqu'à nos jours dans le langage et dans la poésie, dans la peinture et le droit, dans la guerre et dans la science, dans le sport et dans l' amour, tout comme dans la philosophie. Chaque époque historique est examinée "sub specie ludi", sans en exclure la politique actuelle envisagée, elle aussi, comme une vaste partie de cartes propre à offrir des solutions inattendues et, au milieu de tant de contrastes, à faire entrer chacun de nous dans le silence de son intimité morale.

L'oeuvre ne manque pas de souligner combien le dilettantisme fut à la base de la formation philosophique de l'auteur. Elle constitue cependant un recueil de pensées bien significatif et qui nous donne une certaine vision du monde sous un aspect unitaire et rationnel. Par "jeu", il faut donc entendre la force ailée des passions dans sa forme de vie la plus élevée: disons l'oeuvre accomplie par un Ariel invisible et tout puissant sur quelque sauvage Caliban.

Seules, ces "formes" désintéressées de civilisation conservent, à travers le temps, la trace du travail et de la lutte de tant de siècles, tout comme dans le symbole d'une pyramide d' Egypte ou d'un théorème de géométrie se conserve l'acquis de la société la meilleure, même si les erreurs et les contradictions inhérentes à la vie des peuples autant que des individus ne cessent de se multiplier.

La crise politique de l'Europe et du monde dans les années qui correspondent à la montée du nazisme suscita chez lui plus qu'une méditation ; il établit un diagnostic dont la clairvoyance nous émeut encore.

A la veille de la Seconde Guerre mondiale (1938), c'est dans cet ouvrage de philosophie et de synthèse historique qu'il livre à ses contemporains (et aux générations futures) le fruit de ses méditations ; dans cet "Homo ludens" qui fit aussi le tour du monde, il a prétendu recueillir l'essence éternelle de l'homme - peuples et individus - dans la réalisation d'un style renouvelé sans cesse dans une recherche créatrice qui est le jeu. Comme Érasme avec sa folie, Huizinga introduisait avec le jeu une dimension anti-intellectualiste à l'intérieur même de l'intellectualisme.

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N.-B.: 

Dans "La crise de la civilisation" (1935)  il fit allusion aux courants nationaux-totalitaires et leurs mythes. Ce qui lui valut d'être détenu par les nazis jusqu'à sa mort en 1945.

Il y notait: 

"Si le salut vient, il sera dû non pas à la matière et à d'extraordinaires régénérations économiques et sociales, mais à l'esprit et à une purification spirituelle. Les champions d'une civilisation purifiée devront être comme des gens qui viennent de se réveiller de bon matin. Ils devront secouer leurs mauvais rêves. Le rêve de leur âme qui vient de sortir de la pourriture et pourrait bien y retomber. Le rêve de leur cerveau qui n'était que du fil de fer tordu et de leur coeur qui était  de glace. Le rêve des griffes et des défenses qui avaient remplacé leurs mains et leurs dents. Et ils devront se rappeler que l'homme ne peut être une bête sauvage."

Je reparlerai de cet ouvrage ("La crise de la civilisation")

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La rive aux grands arbres

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Une photo de Suzanne Walther-Siksou

a inspiré

Au Parc Gouin à Montréal

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Une aquarelle d'Adyne Gohy

La rive aux grands arbres

Poème de Suzanne Walther-Siksou

inspiré de l'aquarelle d'Adyne Gohy

Le fleuve aux reflets lumineux

Dans un impressionnant décor.

Sont exposées des masses d'or,

De grands arbres mystérieux.

L'émoi ressenti est immense

Face à la suprême beauté,

Au repos qu'offre le silence.

Ineffable félicité!

Dans la douce magnificence,

Berçant son âme romantique,

Recourant à la transcendance,

Un peintre crée l'image unique.

Arbres de la rive dormante,

Superbe, emplie de poésie

Une aquarelle éblouissante

Aux couleurs de sa fantaisie.

Un partenariat d'

Arts 
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Lettres

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12273013282?profile=originalBartolomé Esteban Murillo (Séville).

Avant de nous consacrer au coeur de notre sujet, la peinture romantique andalouse, un petit panorama des peintres andalous qui ont marqué la peinture espagnole et internationale.

Il ne s'agira donc ici que de brosser à grands traits le portrait des fondateurs de l'Ecole andalouse, avec :

  • Juan Sanchez Cotan (1561-1627), qui fit l'essentiel de sa carrière à Tolède, mais qui s'établit à Grenade dès 1603 pour y réaliser de nombreux tableaux de dévotion. Quoiqu'il soit surtout connu comme maître des bodegones (natures mortes).

12273013673?profile=originalFrancisco de Zurbaran : Santa Marina (musée Carmen Thyssen, malaga).

  • Francisco de Zurbaran (1598-1664), né en Estrémadure, mais formé à Séville où il passa toute sa vie. Il y fonde avec Vélasquez l'Ecole de Séville.

12273014253?profile=originalFrancisco de Zurbaran : Santa Teresa de Jesus (cathédrale de Séville).

  • Diego Velasquez (1599-1660), né et formé à Séville, il gagna Barcelone en 1629, avant d'entamer un long périple en Italie, pour finir sa vie et son oeuvre à Madrid.
  • Alonso Cano (1601-1667), formé à Séville avant de tenir un rôle majeur dans l'évolution de l'Ecole de Grenade où son influence fut profonde.

12273014652?profile=originalBartolomé Esteban Murillo : Garçon au chien

(musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg).

  • Bartolomé Esteban Murillo (1617-162), le maître de Séville. Peintre virtuose, il met un soin particulier à détailler chaque expression, à donner vie à ses scènes populaires, donnant l'illusion au spectateur d'y participer. Son influence sera prépondérante jusqu'à Cézanne. C'est incontestablement le maître du picaresque (les picaros, aventuriers et vauriens, étaient nombreux à Séville). Ce fut le seul peintre espagnol du XVIIe siècle connu de son vivant hors de son pays.

12273015061?profile=originalMurillo : Immaculée Conception (Ermitage, Saint-Pétersbourg).

  • Francisco Herrera le Jeune (1622-1685), né à Séville, très baroque.
  • Juan de Valdés Leal (1622-1690), autre Sévillan au style original.

A suivre...

Michel Lansardière (texte et photos).

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Météo enfantine,

 

Qu'il fasse gris,

ou bien ensoleillé,

les voix de l'enfance,

du monde entier,

demeurent les mêmes,

de l'essentiel si riches.

Ce qui n'est point le cas,

des adultes,

des grands dit-on,

qui s'attristent, font la tête,

dès lors que le temps,

 se montre plus gris, maussade.

C'est à croire,

que l’enfance est imperméable

au mauvais temps !

Son soleil,

étant partout,

peut-être même,

 d'une toute autre couleur ?

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Hommage à Robert Paul sous forme d'acrostiche

 

Rien ne pouvait jamais distraire son ardeur

Ordonnant ses journées pour que jamais ne flanche

Bannissant de ses nuits les futiles langueurs

En écran de lumière et sa beauté si blanche

Rêvant d'un bel outil aux accents novateurs

Tourné vers l'A-Venir, telle était sa devise

 

Pour échanges courtois sans distiller les peurs

Avec dextérité il cueillait la surprise

Unissant Arts et Lettres en hymne à la Beauté

Liant dans l'Infini des réseaux d'Amitié.

 

Rolande Quivron Dimanche 9 février 2014

 

 

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L'île de Sein

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Inspirée d' une photo de Raymond Martin

Sur L'île de Sein

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Une aquarelle d'Adyne Gohy

En concordance avec une poésie

de Raymond Martin

Suite en Ré des Pics

Peindre avec le verbe, l'encre est vigoureuse,

 Page froissée, feuille jaunie aux lignes raturées,

Plume d'espoirs inassouvis au sein de la strophe rêveuse,

Accrochée à la rime embaumée d'un éternel été.

 

Le frêle esquif, attentif à l'anneau amarré,

 Frémit dans l'espoir d'une aventure prochaine.

Froide rectitude du recteur de l'Ile de Sein désœuvré,

 Troublé et incertain, face à l'appel de la sirène.

 

Ré, Sein, quels sont les mots pour décrire à souhait ces perles,

 Océaniques aux beautés profondes, désirées et antiques,

Raides face au vent vengeur et à l'onde qui déferle,

Telle une armée puissante au glaive machiavélique.

 

 

Ré, note de musique lignée à la portée d'un Do,

Résonance de l'accord mineur du clavier de la mer,

Sein, habitée de korrigans, ludiques lutins protecteurs des bateaux,

Seins, exaltés aux caresses amoureuses des baisers volontaires.

 

Pics élevés en harmoniques, de l'Armorique émeraude,

Silence de la mer calmée, jeux des guifettes grivoises,

Sur les rochers acérés que le sel érode.

Et le souffle divin, envoûtant, s'étendit sur la mer d'Iroise.

Partenariat Arts 
12272797098?profile=originalLettres

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Au bout du silence........

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                                               Je voudrais apprendre à éteindre tous les mots,

                                                tous les bruits , toutes les voix .

                                                Je voudrais ne plus bouger du tout

                                                 pour danser lentement dans ma tête.

                                                 Je voudrais fermer très fort les yeux

                                                  pour découvrir la lumière de la nuit.

                                                  Je voudrais aller jusqu'au bout de la nuit

                                                   Je voudrais aller jusqu'au bout du silence

                                                    pour entendre sa toute petite musique .

Dédié à Robert Paul  .

                                                                                                                                                   Chantal Roussel

                                                                                                                                   (  texte et huile sur toile , 2014 )

    https://www.youtube.com/watch?v=dTCNwgzM2rQ&feature=share&list=FLCahrsgMM6ON_TAbJIv3b9g&index=8                                               ;

                                                 

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Philosophia Perennis

L'Esprit et la raison

Le Permanent est supérieur au périssable,

La constance au changement

Et l'Eternel au temporel;

L'Esprit est la Cause de la matière

Et la raison sa perte.

De Cause à effet

La Cause est permanente

Et l'effet transitoire

Et exister, c'est se

Tenir hors de sa cause

Car nécessairement

L'action fait disparaître

Et oublier la Cause.

Charitas

Ordre et mesure en tête, être sa propre loi;

Charitable rigueur rend justice pléniére

Et réajuste l'ordre humain au divin Ordre

Car le Juste est sans loi, hormis la Charité.

Orélien des SOURCES.

( écrit sous le pseudo: ANONA )

Tiré de mon livre: " La Poétique de l'En-Soi " - épuisé -

 

 

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administrateur partenariats

Une immense prairie où pommiers en fleurs invitent à la rêverie, des fermes et bocages entourant de nombreux villages de petites dimensions dont plusieurs font partie des‘Plus Beaux Villages de Wallonie’,… bienvenue au Pays de Herve.

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Au fil des siècles, les prairies et les nombreux vergers sont naturellement devenus l’atout majeur du Pays de Herve, qui en ont fait la réputation gastronomique que l’on connait. Citons le fromage de Herve (AOP – Appellation d’Origine Protégée), le sirop, le cidre, la bière, etc.

12273007467?profile=originalLe pommier de mon jardin

paré de ses plus belles fleurs...

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Au travail !

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Et l'aquarelle !

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Ceci est ma première aquarelle sur le motif cette année,

et mon premier arbre fleuri à l'aquarelle.

Ne soyez donc pas trop exigeant !

Le principal était de reprendre le pinceau et de retrouver

ce plaisir inégalable de la peinture en plein air.

Liliane

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Comment séduire un éditeur?

 

Des êtres astucieux inventent

Des façons fort inattendues,

Quand des causes jugées perdues

Leur offrent un défi qui les tente.

Des avocats, certes brillants,

Purent gagner certains procès

Car ils surent oser penser

À des secours peu évidents.

Les astuces sont comme des clés,

Elles peuvent ouvrir des portes.

L'impossible parfois l'emporte,

Faudrait franchir des barbelés.

Charmer permet de faire admettre,

En provoquant des coups de coeur.

Comment séduire un éditeur

Auquel on ne peut rien soumettre?

Il n'accueille pas les poètes.

Doivent aller chanter ailleurs.

Cela reste leur choix d'ailleurs.

N'ont pas d'avenir mais s'entêtent.

23 mai 2014

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administrateur théâtres

 Magistral, flamboyant et austère à la fois. La Maria Stuarda du compositeur lyrique italien Donizetti est un des plus beaux exemples du Bel Canto, technique préférée  dans l'opéra européen jusqu’au milieu du XIXe siècle. Las, il fut censuré par ses contemporains pour des raisons de contenu irrévérencieux pour l’époque.  Et il faudra attendre que l’ombre du Wagnérisme s’estompe pour que la  renaissance du Donizettisme s’opère (vers les années 1970) et que le public renoue avec cette œuvre lyrique empreinte de romantisme brûlant que La Malibran  interpréta en 1835. Depuis lors, c’est l’engouement et du public et des chanteurs pour des partitions défiant la technique vocale.

Dans le rôle de Marie Stuart, Martine Reyners  s’arme de  splendides légatos, de vocalises divines. A elle, l’amplitude des nuances, les trilles,  les roulades, les belles cadences a capella …et des pianissimi de rêve. Ses duos avec Leicester, Talbot et  sa nurse sont particulièrement émouvants.   Mais Elisa Barbero, qui  incarne la Reine Elisabeth I face à  sa cousine Marie Stuart, ne doit en rien la jalouser. Les deux soprani prime donne sont complémentaires et explorent à fond  les replis passionnels de l’âme féminine. Toutes deux armées de timbres très  contrastés pour la première et très riches pour la seconde, réalisent des interprétations dramatiquement impeccables.

  Leur virtuosité va de pair avec une grande justesse dans l’expression des sentiments. Le point culminant du drame,  c’est le finale de l’acte II, lors de la rencontre des deux reines. Elisa Barbero donne libre court à son hostilité vis-à-vis de sa cousine. Elle chante en aparté «  E sempre la stessa, superbaorggliosa, coll’alma fastosa, m’ispira furor ! » avant que les fameuses imprécations  injurieuses  de Marie Stuart ne scellent sa sentence de mort. La réalité historique, il est vrai, a été un peu adaptée : jamais les deux reines ne se sont affrontées pour remporter le cœur d’un même amoureux, le comte Robert Leicester. Mais la tentation romantique était grande pour Donizetti de suivre de près l’intrigue de la pièce originale de Schiller où la jalousie féminine et les intrigues de cour sont une source inépuisable de drame qui  mène souvent à un destin funeste. Le tout est doublé ici d’une intrigue politique sanglante de grand format. 

Reine d'Ecosse à l'âge de six jours, en 1542, puis reine de France à dix-sept ans par son mariage avec François II, Marie Stuart est un des personnages les plus romanesques de l'histoire. Veuve du roi François II de France, elle  rentre en Ecosse où elle impose la tolérance religieuse entre catholiques et protestants et épouse sur un coup de tête lord Henri Darnley. Par malheur, celui-ci organisa l'assassinat du principal conseillé de la Reine, un italien nommé Riccio qu'il suspectait d'être devenu son amant. C’est le début  de complots cruels et de trahisons successives. Déçue par  son mariage, elle devient la maîtresse du comte Bothwell. Lorsque ce dernier assassine à son tour Darnley, elle est arrêtée et jetée en  prison. Elle s’évade et demande asile à Elisabeth … qui finit par la placer en résidence surveillée pendant 19 ans, craignant pour sa propre couronne. En effet, l’avènement d’Elisabeth I  prêtait à contestation  auprès des catholiques qui rejetaient  une  reine issue  de l’union  illégitime entre Heny VIII et Anne Boleyn. Danger! Marie Stuart, « la reine aux trois couronnes » pouvait revendiquer le trône d'Angleterre. L’action se place donc au moment où Elisabeth, poussée par ses partisans,  va  faire condamner à mort la prisonnière en sursis.  Dans le deuxième acte, Marie prend tout l’espace, son courage  devant le supplice la métamorphose en une martyre de l’amour et de la foi catholique...

 De la pièce de Schiller il ne reste que 6 personnages et deux actes. Mais quel concentré de génie ! Du début jusqu’à la fin, l’atmosphère est électrique et chargée de maléfices alors que Marie Stuart se pose de plus en plus en ange pur et  lumineux. Malgré l’enfermement, elle  trouve à se ressourcer dans la nature bienveillante et à s’adresser à Dieu en direct !

Le décor très nu est d’Italo Grassi.  Des grilles de geôle à gauche du plateau et le  profil   anthracite de la Tour de Londres à droite évoquent bien l’étroitesse de l’enfermement  tragique de la passion et du pouvoir.   La  sobriété  permet aux  éclairages de Daniele Naldi particulièrement bien réussis d’évoquer  successivement la salle du trône, la prison, la forêt, le ciel, la lumière divine, la sentence mortelle ou le sanglant échafaud.    Cette austérité  - mais qu’attendre d’autre dans une prison ?  - est aussi largement compensée par de magnifiques mouvements scéniques des chœurs et des parties chorales très ardentes. Le Chef des chœurs est Marcel Seminara. Leur présence très cérémonielle est soulignée par la magnificence de somptueux costumes élisabéthains (de Francesco Esposito). Ce n’est pas l’Italie que l’on voit sur scène mais du Shakespeare qui vibre devant vos yeux, au cœur de l’intensité harmonique de la musique. Le personnage tendre d’Anna (Laura Balidemaj), la nurse et fidèle confidente de Marie, renforce encore cette impression. Marie Stuart s’appellerait presque Juliette !

     

Les personnages masculins ont peut-être moins d’épaisseur que le trio féminin, mais le ténor Pietro Picone, un Leicester divisé  par les deux femmes, est très touchant et fort convaincant dans ses duos avec Marie et magnifique lorsqu’il implore vainement la clémence d’Elisabeth. La scène de confession de Marie avec le prêtre Talbot (Roger Joakim) est  un bijou d’intériorité et  d’effusion  mystique. Quant au grand trésorier, Cecil, il attise la haine d’Elisabeth d’une voix de basse très impressionnante (Yvan Thirion) et annonce la sentence à Marie avec une perversité très évidente. Les parties instrumentales sont menées avec beaucoup de sensibilité par une direction d’orchestre (Aldo Sisillo) équilibrée, théâtrale, attentive aux chanteurs et haute en couleurs, qui rend parfaitement les ambiances psychologiques lugubres ou passionnelles  et souligne avec grandeur l’apparat de la puissance royale.

  Mais le moment qui reste gravé dans l’oreille est cette espèce de requiem soutenu par les cuivres et la timbale qui incarne les proches de Marie Stuart au début de la scène finale dont la vérité et la chorégraphie sont exceptionnellement poignantes.

 

  

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/maria-stuarda

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12273006687?profile=originalOmbres, lumières et quelques craquelures (Chercheur d'or, tintype, ca 1856/60)

Charlot et "La ruée vers l'or" continue de s'inscrire dans notre mémoire vive. Charlot, "Une forme blanche et noire imprimée dans les sels d'argent de l'orthochromatique", tel que le définissait André Bazin.

Une silhouette dont Chaplin lui-même voulait "que tout fût en contradiction : le pantalon exagérément large, l'habit étroit, le chapeau trop petit et les chaussures énormes."

"La ruée vers l'or" fut donc présentée en avant-première mondiale le 26 juin 1925, puis à New-York le 16 août. Et, comme pour la ruée de 98, la nouvelle fit le tour du monde, Londres, Paris, Berlin, partout le film triomphalement acclamé.

12273007462?profile=originalA la pelle du destin (jeunes chercheurs posant fièrement avec leurs outils, tintype, ca 1856-1860).

Mais tout dans le tournage ne fut pas tissé de lin et de fils d'or...

12273007657?profile=originalChacun cherche sa veine (tintype au format "carte-de-visite", ca 1865).

Outre la durée et les conditions de tournage (voir chapitres précédents), la réalisation fut compliquée par la relation ambigüe entre Chaplin et Lita Grey.

On le sait, Lita Grey devait avoir le principal rôle féminin et dut être remplacée par Georgia Hale.

Chaplin avait déjà engagé Lillita MacMurray en 1920 pour "The kid" (1921), après une première séance de photos, un petit rôle, celui de "l'ange de la Tentation", elle avait douze ans. On peut penser à Lewis Carroll photographe, ou à Lotta (Charlotte Crabtree), la gamine infernale de l'Ouest du temps de la ruée vers l'or en Californie, la protégée puis rivale de Lola Montès. Chaplin lui donna son nom de scène : Lita Grey. Lita au pays des merveilles.

12273008458?profile=originalUne vue fantaisie, fantasmée, d'une chercheuse d'or, une "Gibson girl",1905,

un certain idéal féminin véhiculé par un célèbre magazine du temps, prélude à la pin-up.

Suivit une petite figuration, avec maman Lillian, dans "Charlot et le masque de fer" (The Idle Class, 1922), puis le contrat signé pour un an fut clos.

Une audition pour le principal rôle féminin de "La ruée vers l'or", Lita se présenta pour un essai, joue sa carte et est engagée.

12273008290?profile=originalStrive to be happy (Chantal Roussel, huile sur toile, 2011).

Elle a quinze ans, mais est vieillie de quatre pour le communiqué de presse.

En septembre 1924, pendant le tournage, elle se retrouve malencontreusement enceinte. Le film est interrompu.

12273008878?profile=originalCrayonné pour un Charlot 'double-vision" (C. Roussel).

Chaplin, épouse Lita le 25 novembre (Chaplin s'était marié avec Mildred Harris en 1918, mais celle-ci avait demandé le divorce "pour cruauté mentale" en avril 1920, qu'elle obtint en novembre), la remplace par Georgia Hale et reprend le tournage, oubliant sa femme.

Charles Jr. nait le 9 mai 1925, moins d'une semaine avant la fin du tournage. Un petit embarras qui fut vite résolu puisque officiellement Junior fut mis au monde le 28 juin (le certificat de naissance fut falsifié).

Mais la situation perturbe Chaplin dans son travail, les époux se disputent et se rabibochent momentanément. Sydney Earl, leur second enfant, nait le 30 mars 1926. Lita quitte le domicile conjugal le 30 novembre avec leurs deux enfants et demande le divorce le 10 janvier 1927. Divorce qu'elle obtint le 19 août.

12273009094?profile=originalEbauche pour un tableau d'un Charlot double-vision (Chantal Roussel).

Un mariage bref et orageux... dont on dit qu'il inspira le "Lolita" de Nabokov...

Lola, Lotta, Lita, Lolita, troublante filiation.

12273009474?profile=originalDeux chercheurs d'or revenus des terrains pouilleux d'or, Gros-Jean comme devant

("Fossickers on the War Path", Australie, 1907).

Acteur, scénariste, réalisateur, producteur, compositeur, Chaplin, génie complet du 7e art, qui par "son rôle inestimable ]fit[ que le cinéma soit reconnu comme l'art de ce siècle" comme le proclamèrent ses pairs lors de la remise de son "Oscar d'honneur" en 1972.

Malgré toute l'admiration que j'ai pour Chaplin, je n'ai pas voulu faire de lui un portrait hagiographique, mais orthochromatique peut-être, en remontant aux sources de son inspiration, en décrivant les conditions de réalisation de son film le plus emblématique. Il n'en reste pas moins vrai que son oeuvre est monumentale et que son film "La ruée vers l'or", un des films majeurs du 7e art. Celui par lequel "je veux que l'on se souvienne de moi", aussi j'espère qu'il serait content de cet hommage.

Je remercie Chantal Roussel de m'avoir laissé puiser dans ses carnets, croquis et ébauches.

Même si je pourrais encore écrire beaucoup sur ce film qui à jamais m'a marqué, il faut savoir...

The End

Michel Lansardière

(texte, photos, documents, sauf mention contraire)

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administrateur théâtres

Insolite compagnie Biloxi ? Ou comment dynamiser, révéler et amplifier par une mise en scène et une scénographie étourdissantes, les textes les plus riches et les plus …insolites !  Ajoutez à cela,  la présence  magnétique  d’un Pietro Pizzuti immense dans  son  feu d’artifice d’affects à fleur de peau ...et vous aurez une idée de ce qui se passe sur scène, lors de la représentation du « Roi se meurt » d’Eugène Ionesco  au  théâtre des Martyrs en cette fin de saison. Très dommage d’ailleurs que ce spectacle ait été programmé si tard dans l’année car les sorties scolaires  autorisées  par les directions  d’écoles s’arrêtent souvent après  les vacances de Pâques!

 

Le texte est un tissu de thèmes, tous plus  satyriques  les uns que les autres. Il vise   la fragilité de la planète sur laquelle nous vivons, la relation à L’Autre,  les abus du pouvoir absolu et  les questions existentielles universelles. Ionesco, au seuil de la mort écrivit  cette pièce dans l’urgence pour tenter d’apprivoiser celle-ci. Il met en scène  le roi Bérenger qui règne depuis quelques  siècles et refuse formellement   d’accepter  l’annonce de sa fin prochaine, prévue dans une heure trente ici,  dans la salle du trône glaciale  de ce plateau, lui dit-on. Il se débat furieusement contre la fatalité et veut  s’accrocher aux quelques bribes de ce royaume qui s’amenuise de minute en minute, sous nos yeux. La vie, notre royaume ? La vie n’est-elle qu’un rêve ? Ou un catalogue de catastrophes naturelles dirigées par les astres ou par l’orgueil humain? « Il était une fois un roi très vieux et très puissant, qui commandait aux astres et aux hommes, qui avait fondé toutes les villes, inventé toutes les machines, écrit toutes les œuvres, et qui était si occupé qu’il avait fini par croire qu’il était immortel. » Au lieu d’un roi décrépi en barbe blanche, nous avons devant les yeux un comédien traversé par  une énergie solaire, les pulsions et les passions  qui est soudainement frappé à mort. Il rend son agonie est plus poignante que le solo d’un danseur de chez Béjart. Torse, nu, pieds nus et en jeans, il nous emmène dans une lutte paroxystique pour retenir la vie et échapper aux boues de la mort pour ensuite nous engager dans une inoubliable catharsis lorsqu’il accepte de plonger dans le fleuve de l’oubli.  

 

 Deux femmes qui l’aiment différemment lui prodiguent conseils et encouragements. L’une, la reine Marie (Anaïs Tossings), sa seconde épouse lui rappelle sans relâche son attachement amoureux  inconditionnel et les jeux futiles de l’amour, des bals et des plaisirs  dont il est si friand.  L’autre, la reine Marguerite, l’admoneste vertement et l’accuse de ne s’être jamais préparé à l’inévitable. Le jeu de l’actrice donne le frisson, au point de se demander si ce n’est pas la femme du diable ou carrément la mort qui règne sur la scène. Elle se fait profondément détestable et est accompagnée d’un ange de la mort non moins redoutable : une femme médecin et bourreau - exécutrice. Mystérieuses déesses de la mort, toutes deux conjurent pour qu’il accepte enfin la fatalité et se déleste enfin de ses illusions, une par une, lui indiquant sous leur doigts habiles et caressants le chemin de la raison et de la sérénité. Deux formidables comédiennes: Valérie Bauchau et Catherine Decrolier.  LE ROI SE MEURT - Compagnie Biloxi 48 -4.jpg

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On peut  aussi voir cette pièce aussi comme l’angoisse de la création pour l’écrivain qui, ne trouvant pas l’inspiration, s’endort et rêve qu’il meurt. Catharsis du lâcher prise et du renoncement, il se réveille …au paradis ?  Un paradis qui le fait se remettre joyeusement à écrire devant son ordinateur, entouré de ses livres et de sa chaîne HiFi , ayant  osé regarder en face  toutes ses chimères et ses angoisses.  

 

Dans Le roi se meurt, « Ionesco décrit une expérience intime et douloureuse : son agonie à la suite d’une longue maladie, à 53 ans. Écrite dans l’urgence en une dizaine de jours, la pièce a eu sur lui un effet thérapeutique. Drôle, sublime, profondément humain, cet inclassable chef-d’œuvre illumine tout le théâtre d’Ionesco par son étrange onirisme qui réussit à transmettre le choc intolérable de l’annonce d’une mort prochaine. Un texte aux résonances universelles.» Un texte porté par une splendide distribution et une mise en scène (Christine Delmotte) incontestablement riche de signifiés et toujours débordante d’une multitude de  détails inventifs qui transforme le comique en tragique immensément tragique.

Autour de PIETRO PIZZUTI : Béranger 1er, le Roi

Valérie Bauchau : La Reine Marguerite,  première épouse (morte ?) du roi Bérenger 1er

AnaïsTossings : La Reine Marie  deuxième épouse du roi Bérenger 1er

Catherine Decrolier : la doctoresse, chirurgienne, astrologue et bourreau de justice

Les manants:

Flora Thomas : Juliette  femme de ménage et Fabian Finkels, le garde

Jusqu’au 25 mai 2014 au


 THEATRE DE LA PLACE DES MARTYRS


Place des Martyrs 22  - 1000  Bruxelles


Infos Réservations : 02 / 223 32 08 

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administrateur théâtres

12273023857?profile=original12273024068?profile=originalDu 24 avril au 24 mai 2014 au théâtre du Parc

Made in China de Thierry Debroux

 Par ordre alphabétique : Sophie DESCAMPS (Lisa), Eric DE STAERCKE  (Jean-Pierre), Itsik ELBAZ(Philippe), Fanny DUMONT(Sophie), Adrien DRUMEL (Nicolas), tous excellents.

Cinq dégustations étoilées de comédiens confirmés attendent le spectateur dans  la création de Thierry Debroux, une pièce d’une écriture provocante et d’une facture très enlevée et à la fois, très proche du vécu : C’est « Made in China ». In China seulement ? Ou globalement,  pour l’ensemble de la planète ? N’attendez  nulle  générosité,  ou convivialité : les personnages évoluent « dans un livre qui a commencé à être écrit en Europe et dont le dernier chapitre s’écrit en Chine. » C’est une analyse sans concessions de l’évolution contemporaine du capitalisme et de son implacable dérive, à moins que  nous ne corrigions cette évolution.

12273024464?profile=originalLa voie du Milieu, le Tao devrait être  celle de la sagesse, mais qui, à l’heure actuelle, se préoccupe encore d’être sage ? Ici c’est la rage arriviste qui prévaut à tous niveau, le péché capital de  convoitise ; GREED, disent les anglais. Thierry Debroux met en scène une société irresponsable et déréglée qui fait fi de l’humain, seule sa productivité sans bornes importe. Même les sages préceptes de Confucius sont mis à profit et détournés de leur vérité.  Une  femme glaciale et blonde. Lisa « call me Lisa » totalement maîtresse du jeu, va organiser une véritable guerre des nerfs. Elle  annonce à trois cadres supérieurs qu’ils vont être soumis à  une semaine de tests  individuels et collectifs afin de choisir celui qui, possédant « les meilleurs qualités d’adaptation au changement et à un monde inconnu », occupera un poste  fort convoité à Shanghai. Les trois hommes ont PEUR et d’hommes libres, ils vont devenir esclaves.12273025081?profile=original

Il y a Nicolas, un jeune loup aux dents longues, Philippe, un stressé de la mort (qui tue) et Jean-Pierre, « un homme qui n’a jamais fait son âge », pourvu d’une grande expérience. Les personnages sont  à la fois très typés et  bien nuancés, au sein d'une intrigue socio-économique d’une cruauté  qui n’est pas sans rappeler le film « On achève bien les chevaux *». Le suspense est omniprésent, tout autant que le traitement paradoxalement multi-comique, de la situation. Un procédé qui  a pour effet de rehausser le caractère  tragique du ballet qui va se dérouler.

Parfois la révolte gronde mais les  lâchetés, trahisons, bassesses en tout genre, ou les  hypocrites soumissions, sont les piètres moyens utilisés par ces hommes affolés pour accéder à la reconnaissance et à la promotion. La trouille fait accepter n’importe quoi. Sophie DESCAMPS incarne  magnifiquement  Lisa, le personnage de DRH dont  les méthodes  participent du  harcèlement moral et/ou sexuel...  On assiste, effarés,  au broyage méticuleux  des candidats, enfermés  dans le piège de la compétition. Par d’hypocrites flatteries ou de pénibles dévalorisations, Lisa les déstabilise  avec un cynisme débridé et les  manipule les uns après les autres. Ses chantages successifs ont toutes les chances de réussir  car elle connait tout de leur vie privée, exploitant chaque faille à la limite du sadisme. Elle a engagé pour la seconder, leur collègue et amie Sophie qui connait tout d’eux, ou presque. Sophie, heureuse d’éviter le licenciement virant totalement de bord, se calibre sur Lisa et va noter scrupuleusement paroles, faits et gestes de chaque candidat. Le personnage est très bien étudié et ...l’histoire se complique. A vous d’aller l’apprécier, cela vaut vraiment le détour ! La mise en scène et la scénographie, très intelligentes,  sont signées Peggy THOMAS et Vincent BRESMAL.

«* They shoot horses, don’t they ? »

http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2013_2014_005

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Si vous parcourez les différents évènements répertoriés par le site du Ministère de la Culture, vous y découvrirez mon intervention au musée d’archéologie de Montrozier (voir cette page ici), un moment unique et inattendu, que je réserve à tous les visiteurs de ce bel « espace archéologique » de 14 h à minuit samedi prochain.
Ce sera pour la « Nuit européenne des musées » qui fête son dixième anniversaire cette année, et qui aura lieu en même temps que la Journée internationale des musées, dans la nuit du 17 au 18 mai 2014.
Cette importante manifestation, sous la houlette du Ministère de la Culture, offre des découvertes parfois exceptionnelles aux visiteurs des musées concernés, avec souvent d’étonnantes surprises, comme l’accès aux « fantasmagories de Robertson » au Musée des Arts et Métiers dans le 3ème arrondissement à Paris.
Je reviendrai dans un futur billet sur le lieu de grand intérêt où j’interviens moi-même, géré par le Conseil Général de l'Aveyron sous la houlette de la très férue et dynamique Conservateur Départemental Madame Aline PELLETIER, secondée avec talent pour ce musée par Philippe GRUAT directeur, et Alain SOUBRIE l’un des principaux animateurs.
Je tiens d’ailleurs ici à les remercier tous pour l’accueil qu’ils m’y ont réservé, et l’attrait, l’efficacité et l'envergure de leur action concernant la mise en valeur et la pérennisation de notre patrimoine.

"Les sentinelles" Acrylique et sable dolomitique sur toile, l'une de mes peintures que découvriront dans l'obscurité et à la torche les visiteurs de l'Espace Archéologique de Montrozier pour La Nuit Européenne des Musées" 2014..."Les sentinelles" Acrylique et sable dolomitique sur toile,
l'une de mes peintures que découvriront dans l'obscurité et à la torche,
les visiteurs de l'Espace Archéologique de Montrozier
pour La Nuit Européenne des Musées" 2014...

Alors, si vous êtes (ou passez) en Aveyron ce samedi après-midi (ou en soirée), préparez dès maintenant votre soirée au musée archéologique de Montrozier : vous serez surpris de ce qui vous y attend !
D’abord, vous découvrirez les « gestes de la préhistoire » présentés par un préhistorien aveyronnais exceptionnel : Georges BORIES, aussi doué pour tailler le silex que pour nous initier à la vie de nos lointains ancêtres du paléolithique, une rencontre et un moment passionnants pour tous, car c’est aussi en famille que vous êtes attendus (es).
Ensuite, en ce qui concerne ma propre intervention, je vous laisse lire ci-dessous ce qu’en écrit La Dépêche du Midi dans un article d’avant-hier, je pense qu’il résume assez bien l’esprit qui animera les quelques heures que je passerai en compagnie des visiteurs, dont peut-être vous, si vous passez par-là :
« …Animation, surprenante et inédite, celle concoctée par Alain Marc à Montrozier, sur la préhistoire et le monde souterrain.
Son exposition sera à découvrir dans l'obscurité, munie de lampes torches qui seront distribuées à l'entrée. «Il s'agit de confronter l'interprétation et l'imaginaire face à la réalité scientifique», indique l'artiste.
«Depuis mon enfance, je me suis toujours intéressé à la préhistoire et au rôle de la muséographie dans notre monde contemporain», poursuit le même.
Outre son travail d'aquarelliste qui témoigne de choses et de lieux qui ont un rôle important dans la quête de notre identité, son travail porte aussi sur la problématique du regard, sur le questionnement de ce qu'il restera de nous dans les siècles à venir.
«Que nous laissent du passé ces traces durables sur l'origine de nos civilisations et de l'humanité ? », s'interroge Alain Marc dont l'orientation créatrice était toute tracée depuis des découvertes archéologiques majeures dans sa jeunesse.
«La découverte de ses œuvres à la lampe torche, plus facile à voir qu'à la lumière du grand jour, sera un moment fort de cette Nuit des musées», commente Bernard Saules.
L'artiste dédicacera aussi son livre intitulé «L'Aven aux merveilles». Parallèlement, une paroi de grotte sera reconstituée pour l'occasion afin que chacun puisse s'exprimer. «Chaque participant pourra remplir ce mur d'art pariétal», explique Alain Soubrié de Montrozier, sans oublier la visite de la nouvelle expo du musée sur le néolithique.
Montrozier sera ouvert de 14 heures à minuit, Salles-la-Source de 20 h 30 à 23 heures, et Espalion de 19 heures à 22 heures, le 17 mai. »
(Je précise pour « L’Aven aux Merveilles » que j’y écoulerai là le dernier carton qu’il me reste de cet ouvrage, car l’édition a été épuisée à sa parution en moins de 5 semaines).
Et si cela vous intéresse, je vous reparlerai à la lumière de cette « Nuit des Musées », de la finalité de mon travail pictural et des questions qu’il pose (sachant que dans les précédents articles où je l’ai déjà abordé, je n’ai jamais encore dévoilé le sens premier de ma démarche)…

12273012868?profile=originalL'affiche départementale de La Nuit Européenne des Musées 2014

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