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peinture (239)

Si vous passez le week-end prochain par le premier Salon d’Art Contemporain d’Auvergne qui se déroulera à Clermont-Ferrand au parc des Expositions, vous verrez sur mon stand la gardienne du sanctuaire.

Plus que toute autre, cette toile est révélatrice du sens de mon travail pictural en ce qu’il concerne un autre état de conscience que celui qui nous permet habituellement de percevoir et de révéler les formes familières que la conscience ordinaire appréhende.
Si vous suivez mon blog « aquarelle en voyage.com », vous avez pu voir à travers quelques vidéos et articles récents (remontez mes liens vous comprendrez mieux) à quel point sans artifice ni moyen superficiel, on peut à travers des expériences de créativité augmentée en état de « flow » franchir les frontières du visuel, et puiser ailleurs sa création…

 

La gardienne du sanctuaire au Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.

- Que voyez-vous dans cette toile  ?
- A priori une peinture évoquant une paroi rocheuse avec des motifs inspirés (certains diront « reproduisant ») des motifs pariétaux préhistoriques  ?
Vous n’aurez pas tout à fait tort si vous vous arrêtez là…
Mais vous aurez tout faux si vous vous arrêtez là, car si ces motifs évoquent le sanctuaire (l’endroit de la caverne où naissait l’art dans sa dimension de spiritualité - et de rituels - la plus mystérieuse il y a au moins 40000 ans), c’est la gardienne du sanctuaire que je mets en valeur  !
La gardienne du sanctuaire est le seul être vivant qui pourrait témoigner de son emplacement exact, la seule entité vivante qui puisse nous y amener puisque nous n‘avons pas trouvé de sanctuaire de l’art préhistorique pariétal au fond de l’Aven Noir.
Elle (la gardienne) que nous avons croisés à chaque descente au fond de l’Aven aux Merveilles, elle est porteuse de nombres de croyances, légendes et mythes, véritable merveille vivante que vous verrez en priorité dans ma toile (dominant tous les autres motifs) lorsque vous aurez fait par le regard la démarche inverse de celle que j’ai déjà réalisée au fond du gouffre lorsque je l’ai rencontrée en état de «  conscience ordinaire  » aussi bien qu’en état de «  flow  » (ce qui m’a permis avec les notes prises à ce moment-là, de réaliser cette toile).
Si vous ne la voyez pas sur cette toile, vous l’identifierez très facilement lorsque je vous la montrerai sur mon stand (n°15 en angle en face de l‘entrée principale je le précise).
— Est-ce de l’art « contemporain »  ?
Je vous rappelle quelques définitions simples (là, vous serez d’accord avec moi)  : est contemporain ce qui est d’aujourd’hui, donc l’art d’aujourd’hui est contemporain, c’est l’art de notre époque qui est censé être le reflet de notre époque (et lorsqu’il a un sens, peut poser des questions - ou tenter d’y répondre ou établir des remises en question avec le regard de notre époque - sur nous-mêmes, le monde, nos sociétés, notre histoire, l’histoire de l’art, etc.).
On pourrait dans un audacieux raccourci dire que la peinture préhistorique relevait de l’art contemporain à la préhistoire (certainement sans que les artistes aurignaciens ou magdaléniens se doutent qu’ils faisaient de «  l’art contemporain  » ainsi considéré comme étant de leur époque)…
- Mais faire allusion à la préhistoire dans une démarche picturale actuelle n’a de sens aujourd’hui que si cette allusion est prétexte à révéler quelque chose d’autre bien plus important : le signifiant reprend le dessus en définissant un signifié qui n’écarte en aucun cas le référent.
Mais mon travail, par-delà les simples carnets de voyage, d’aventure ou les carnets formels d’aquarelle et de dessin, les expériences diverses et variées débouchant sur des toiles plus ou moins informelles, n’a pas pour but de contenter le sémiologue  : il essaie de repousser les limites de nos possibilités créatives en tant qu’expérience de vie réalisable et assimilable pour chacun de nous.
C’est aussi le résultat de cela que j’essaierai de présenter à Clermont-Ferrand au SACA le week-end prochain.

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Si vous aimez la peinture (de façon générale), si vous aimez l’art actuel (plus précisément), si vous êtes en Auvergne entre le 13 et le 15 novembre courant, alors, ne ratez pas le premier Salon d’Art Contemporain d’Auvergne qui se déroulera à Clermont-Ferrand / Cournon, juste à côté du Zénith.

Ce salon se déroulera en même temps que le Rendez-vous du Carnet de Voyage, mais attention, ce ne sera pas au même endroit mais au Parc des Expositions et des conventions de la Grande Halle d’Auvergne, en banlieue sud-est de la ville tout à côté de la sortie n°3 de l’A75.

Il accueillera près de 100 artistes dans un carrefour de l’Art qui rassemblera pour la première fois ici en un seul lieu, le plus grand nombre d’acteurs culturels du monde de l’Art contemporain : artistes, galeries, associations, institutions…

C’est dire le complément qu’il apporte dans un registre sensiblement différent du Rendez-vous des Carnets !

  • Quelle différence me direz-vous ?

C’est un autre regard de l’art plus axé sur une créativité en principe non associée aux carnets de voyages.

Sauf pour moi !

Car si je n’y montre pas de carnet au sens littéral du terme, le travail que j’y exposerai est pourtant le fruit d’une réflexion informelle née de mon travail carnettiste en rapport direct avec les aventures ou voyages à l’origine de mes carnets, et tant que je n'ai pas été au bout de ma démarche je peux rester des années sur le même sujet.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.Détail du « Territoire de karst » Huile sur toile 25 F (exposée au musée d‘art contemporain de Wuxi et dans deux galeries de Shanghai et Pékin en 2013 - 2014 en exposition prestige d‘une sélection d‘artistes tarnais).

C’est l’une des toiles que j’exposerai sur mon stand : un  témoignage parmi d’autres de l’aventure « Aven aux Merveilles », révélatrice aussi de ma démarche picturale, du sens de ma peinture si on veut, expérience créative introspective qui met en valeur la relation profonde unissant la nature à l‘être humain et repose à ma façon nombre de questions fondamentales dont celle de la perception.

Le karst en profondeur, dans sa minérale nuit, est la mémoire vivante de l’évolution de notre planète depuis les origines du mésozoïque. Seule, l’action de l’eau et des mouvements tectoniques révèlera à notre regard émerveillé les splendeurs ignorées qui sommeillent sous nos pieds.

Tant que nous ne savons pas ce qu‘elles sont, nous ignorons ce que ces splendeurs nous révèlent de notre propre histoire et elles ne représentent pour nous que l’image inextricable d’une entité au visage abscons et inabordable.

Le, territoire de karst, c’est dans son étrange complexité le mystère de la terre, de son pouvoir magique fait de puissance tellurique et de fécondité que les hommes jusqu‘à « nos jours délirants » ont toujours respecté, honoré, vénéré.

C’est aussi un reflet de nos propres mystères, de notre histoire et de nos réalités, où chacun essaie d’avancer en essayant de résoudre l’éternel conflit entre doute et quête du sens, au milieu de questionnements qui resteront sans réponse dans la fulgurance de notre trop courte existence…

Attention, ce n’en est pas une redite en plus grand format de motifs qui pourraient être extraits de mes carnets, mais un travail qui en est le prolongement pictural intime, informel, un développement profond qui va bien au-delà des rencontres visuelles, intellectuelles et humaines qui font déjà l’intérêt d’un carnet.

C’est le produit d’une aventure de l’esprit différente, la matérialisation d’un voyage intérieur qui prolonge et sublime le voyage du carnet lui-même (ou l’expérience qui peut y être assimilée, je vous renvoie à d’autres expériences de la même nature dont j’ai déjà témoigné ici).

Parlons simplement, j’apporterai sur mon stand mon dernier livre, un carnet d’exploration : l’Aven aux Merveilles dont je vous ai déjà parlé ici à sa parution.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.
Première de couverture du carnet d’exploration « L’Aven aux Merveilles ». Il ne m’en reste plus que quelques exemplaires que j’apporterai sur mon stand si vous voulez en acquérir un, c’est le témoignage formel (par ce que la « conscience ordinaire » appréhende) de l’exploration des réseaux les plus récents du gouffre aux côtés de mon camarade Roland PÉLISSIER spéléologue renommé.

Fruit de sept ans de travail et d’un engagement total en milieu souterrain au cours d’explorations qui allaient livrer des kilomètres de salles et de galeries aux concrétions d’une beauté remarquable extrêmement rares (classées par le Ministère de l’Environnement il n’y a pas très longtemps)

Cet ouvrage par-delà son témoignage, n’est que le visage du monde que la conscience ordinaire appréhende.

Et puis, il y a mes peintures inspirées de l’Aven aux merveilles, et là, je franchis les frontières du visuel (élément important mis en valeur à travers mes plus récentes expériences travail en « créativité augmentée »), c’est à ce voyage que je vous invite sur mon stand !

Pour y venir je vous offre une invitation au SACA : il vous suffit de me la demander en cliquant ici (à présenter à l’entrée vous ne devriez pas payer, et je vous avertirai de mes futures expositions et activités), vous pouvez l’imprimer à partir du PDF que je vous enverrai mais si vous êtes dans mes correspondants (es) vous l’avez déjà reçue. Mon stand n°35 (en angle) sera situé face à l’entrée principale, et si vous voulez me rencontrer ce sera avec plaisir, nous pourrons aussi bien parler de peinture, sculpture (je vous reparlerai d’ici le début du salon des sculptures de mon père que j’y exposerai aussi), carnets de voyages, stages, etc.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.Mon travail en amont dans les profondeurs du karst, une photo prise par mon ami Serge CAILLAULT pendant l’exploration du gouffre dans des conditions parfois épiques en tout cas bien moins confortables que celles d’un atelier ou de la surface, au cours de descentes sous terre qui duraient chacune plusieurs jours.

Une expérience déjà révélatrice de ce que peut nous apporter la « créativité augmentée » associée aux effets du «flow ».

Vous découvrirez dans le prochain article de ce blog une autre toile importante à mes yeux, que j’exposerai au SACA  toujours  en rapport avec cette étonnante aventure.

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administrateur théâtres

12273124082?profile=original12273124480?profile=original We have  the pleasure to announce…

Samedi soir, au Musée de la Bande Dessinée à Bruxelles s’ouvrait  avec Bach et Liszt le tout nouveau Festival ARTONOV. La pianiste Béatrice Berrut, habillée par l'étoile montante de la mode belge Gioia Seghers, attaquait de façon décidée les 5 préludes pour chorals d’orgue pour piano, Cahier 1 de Bach/ Ferrucio Busoni. Au programme encore : La Chaconne BWV 1004 puis les Consolations S172 de Franz Liszt 

12273124669?profile=originalBéatrice Berrut, puissante magicienne, est une force du temps présent qui se fait l’interprète d’une nouvelle esthétique musicale rêvée, par Ferrucio Busoni, il y a 100 ans! Elle désire toucher, atteindre, comprendre l’inconnu !

 Was sucht Ihr? Sagt! Und was erwartet Ihr?“
„Ich weiß es nicht; ich will das Unbekannte!
Was mir bekannt, ist unbegrenzt. Ich will
darüber noch. Mir fehlt das letzte Wort.“
„Der mächtige Zauberer

 Gioia Seghers* la créatrice de mode, se charge  du tableau vivant, une sorte d’horloge faite de femmes dans une palette blanche ou  noire. Jambes et pieds nus,  les filles  sont sans maquillage, quelques-unes en chapeaux… Les tenues font penser à des kimonos réinventés, des drapés fluides et décalés. La cérémonie s’infiltre entre les pauses des différents mouvements musicaux. Regards tournés vers l’intérieur ou vers l’infini.  Touches noires et touches blanches  glissant entre les spectateurs, elles forment un contraste de zénitude raffinée qui exhauste la musique passionnée de Béatrice Berrut**. Musicienne dans des atours de femme fatale 1925, elle aurait fait tourner la tête à Gatsby le Magnifique. Elle a la grâce d’une divine  ballerine classique penchée sur un clavier, à la recherche des questions universelles.

 

Une prestation impressionnante, un assaut du ciel,  une subtile et poignante interprétation où se chevauchent la force vitale et le raffinement. Méditations, souffrance, rythmes brûlants, une frappe précise et dynamique, une variété de ralentis, des couleurs sur fond noir et blanc, un cœur révolté et bouillant d’insoumission. Cela déferle.  Sa colère n’est jamais complètement liquidée. Elle (…la colère ?  ou elle, …la pianiste?) se fait vague créatrice,  à la rencontre de consolations musicales  furtives, pour revenir encore et encore, toujours plus insistante et plus  tragique! Quelle est cette innovante  plaidoirie mystérieuse pour l’avènement d’un monde qui change ?   Quelle est cette puissance musicale, qui met à nu les sentiments, souligne les fiévreux accès de désespoir, et les délicats rêves de pureté ? La dernière note de la Ballade N°1 de Liszt est un point d’interrogation vivant!

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Festival ARTONOV, festival innovant cœur nouveau de l’Art Nouveau

http://festival-artonov.eu/

On ne pouvait pas mieux débuter ce nouveau festival qui  joue sur les correspondances entre les diverses expressions artistiques. Gommer les frontières : dans des petits lieux d’exception mis à portée de tous, les arts plastiques, l’architecture, la poésie, vont servir d’écrin à l’art de la musique, langage sacré universel, Wunderkind de l’humanité, seul capable de transcender le temps. En ce nouveau début de siècle, nous souhaitons au festival naissant, et à son directeur, Vincenzo Casale***, musicien avant tout, l’ivresse de la transmission et du partage par-delà  toutes frontières,  et le bonheur d’un public accueillant, fidèle et enthousiaste. Dans le fracas de notre monde tel qu’il nous agresse quotidiennement, nous avons grandement besoin  de  nouveaux paysages vivants  de culture européenne et de paix !

1493_abc_vincence_casale_c_ivan_put.jpg(© Ivan Put)

http://www.agendamagazine.be/en/blog/abc-vincenzo-casale

 

http://gioiaseghers.tumblr.com/

**  http://www.beatriceberrut.com/

***  http://www.vincenzo-casale.com/ 

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Pour vous faire part de ma dernière expérience mêlant état de flow et croquis aquarelle menant vers une pratique artistique hors des sentiers battus, je dirai que qui ne m’a pas suivi jusqu'ici risque d’être désorienté en tombant sur ce dernier article où je communique un nouveau résultat de mes expériences de « flow » appliquées à une forme d’aquarelle de circonstance.

Pourtant, dans l’article précédent et celui encore d’avant j’avais soulevé l’hypothèse d’une possibilité de « créativité augmentée » provoquée par les états euphorisants liés à la pratique sportive « engagée » en terrain d’aventure, à travers l’escalade de cette voie nord-est de la Tête de braque dans le massif du Caroux.

 

Si vous regardez ma vidéo jusqu’au bout (regardez-là directement sur Dailymotion, la voir en tout petit lui enlève complètement son atmosphère), si vous me suivez vraiment dans cette escalade et que vous la viviez comme si vous y étiez, vous entrerez vous aussi au cœur de cette expérience en comprenant combien sa première phase (celle de l’action dans l’escalade) est importante puisque c’est elle qui conditionne la réussite de la seconde : le croquis aquarellé.

 

Il faut dire que ces expériences vont pour moi bien plus loin qu’une simple aventure à épisodes se terminant par une petite aquarelle : elles révèlent la possibilité d’une « créativité augmentée » accessible par autre chose que les pistes déjà explorées, laissant selon ma propre expérience « loin derrière » toutes les autres formes de préparation à l’expression picturale où d’optimisation créative déjà efficace que je connais (pour en avoir pratiqué bon nombre dont le brainstorming, les techniques associatives telles que le Mind Mapping, la Mind Map, analogiques d’Edward de Bono, les aléatoires, ou les méthodes SCAMMPERR la plupart utilisées lorsque j’étais créateur de modèle en bureau d’étude entreprise, et celles dites de « pleine conscience » associée à des moyens de relaxation, de méditation, scénarios de visualisation active, ou passive comme dans l'exploitation du « cerveau droit », la « pensée latérale », etc.).

Ma démarche à travers mes « expériences » actuelles pourrait peut-être évoquer les principes de la méthode C-K (C pour concept – K pour knowledge) où tout raisonnement innovant se construit simultanément sur deux espaces de pensée qui obéissent à des logiques différentes : un espace de concepts (C) et un espace de connaissances (K), et dans lequel c’est l’expansion conjointe de ces deux espaces qui induit la génération d’éléments inconnus à partir de faits connus.

On peut penser à cela si on met en parallèle l’acte sportif et l’acte pictural, chacun d’eux confrontant ses découvertes, concepts et connaissances propres à ceux de l’autre...

Mais ce que je vis dans les phases d’implication sportive en terrain d’aventure se rapprochant le plus des états de « flow » de « niveau 4 » (le plus élevé) est tout autre, car il s’agit d’une immersion dans un champ de conscience modifié où de nombreuses distorsions impliquent une perception du monde différente, où le temps n’existe plus, où la conscience de soi disparaît, où celle des difficultés reste pourtant très lucide, apportant une réponse immédiate, maîtrisée (presque « automatisée ») aux problèmes soulevés par ces difficultés, dans une sensation de contrôle de soi et de l’environnement tout à fait étonnante. La concentration et l’attention sont extrêmes, mais sans stress, ni effort, ni conflit d’aucune sorte.

Mais ce n’est pas tout : le sentiment de réussite dans lequel on est plongé s’affirme comme une certitude absolue doublée d’une immense jubilation, les objectifs à atteindre paraissant d’une accessibilité incroyablement facile.

Dans l’expérience qui nous concerne ici, je réalise donc l’aquarelle en conditions environnementales plutôt difficiles encore sous l’influence du « flow » sportif tout proche (appelé aussi « expérience optimale », celle-ci n’étant pas seulement l’apanage des sportifs de haut niveau), mais elle a été faite si rapidement et avec une telle facilité, que je suis bien obligé de constater que même dans le cas où ma créativité n’aurait pas été « augmentée » à ce moment-là (à vérifier par d’autres expériences), les idées d’atmosphère, de composition, d’interprétation et de finalisation tant graphiques que couleur étaient formulées avant même que le motif soit commencé : il est incontestable que je bénéficiais de dispositions mentales « améliorées » même si le contexte environnemental pouvait laisser supposer le contraire.

Étrangement, je ne considérais pas les contraintes techniques comme handicapantes (déséquilibre permanent dans un vent violent, travail précaire, séchage trop rapide de l’aquarelle, etc.), les défauts en résultant (cernes et auréoles) me paraissant au contraire être des « atouts visuels » pour mieux éterniser l’instant présent celui-ci étant bien plus important que le résultat obtenu (nous sommes là bien loin des critères de la bienséance « artistico – esthétique » dictée par les salons à la mode dans laquelle la dimension autotélique disparaît complètement) !

 

Aquarelle et expérience de flow à la Tête de braque (3e et 4e longueurs)

Je reviendrai plus tard sur l’équilibre subtil entre objectif et moyens, défi et compétence, mais je sais après cette expérience (pourtant très courte) que le sentiment d’immense satisfaction et de bien-être que j’en ai retiré ne vient pas spécialement de la qualité du travail réalisé ni de sa dimension, mais bien de l’acte pictural lui-même indissociable de l’action dans laquelle il était inclus.

Dans les premiers constats que je fais à propos de ce test, je note l’importance de l’ambiance « terrain d’aventure », de l’environnement « pleine nature », de mon entière implication, physique, psychique et mentale par rapport à un objectif à atteindre déterminé comme facteurs de réussite dans le déclenchement des processus de « flow ».

Mais ces éléments auraient probablement été insuffisants si mes compagnons de cordée n’avaient pas été là : le facteur humain né de l’échange et du partage, l’osmose avec autrui dans des conditions hors contexte du quotidien, l’interdépendance avec ses semblables, sont donc ici des éléments déterminants dans le sentiment d’accomplissement, de plénitude et de réussite de « l’expérience créative optimale ».

Ce que j’espère aborder à l’avenir c’est une étude circonstanciée de la dimension autotélique de ces expériences afin d’améliorer nos aptitudes à la création artistique sous toutes leurs formes en les rendant reproductibles à volonté, et accessibles à qui que ce soit.

Vaste chantier où nombre de problèmes sont à résoudre et quantité de contradictions à surmonter, mais « le jeu en vaut la chandelle », en tout cas en ce qui me concerne je ressens bien au-delà de leur durée intrinsèque les effets positifs de mes « expériences » !

En attendant, nous verrons dans le prochain article les enseignements que j’en retirerai, et quel motif j’ai réalisé à partir du splendide paysage composé par le sommet des trois principales aiguilles dominant les Gorges d’Éric au Caroux, toujours sous l’emprise de la « conscience augmentée » dans la dernière partie de l’ascension de l’arête NE de la Tête de braque (un motif beaucoup plus proche d'un « sentiment de la vie » que d'une beauté idéalisée de ce paysage, c'est peut-être dans cette différence que se cache la puissance de la « conscience augmentée »)...

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L'escalade comme stimulant créatif ?

"- Les états modifiés de conscience induits par une activité sportive intense en conditions de grande concentration peuvent-ils avoir une influence pendant et après cette activité sur l'expression créative exprimée par l'aquarelle ? "

Pour faire suite à l'article précédent, je tente d'apporter une première réponse à cette curieuse question dans le dernier article de mon blog "aquarelle en voyage" avec (entre autres) cette nouvelle vidéo inédite...

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Nous avons évoqué (preuves à l’appui) dans l’article précédent l’hypothèse d’une possibilité de « créativité augmentée » provoquée par les états euphorisants liés à une pratique sportive engagée, exigeante et intensive, à travers la première longueur d’escalade de la Tête de braque par sa voie nord-est dans le massif du Caroux.

Qu’on veuille bien me pardonner avant tout de ne parler qu’à la première personne autant dans cette série d’articles que dans les vidéos correspondantes, même si j’essaie de partager ici mon expérience, elle est exclusivement personnelle, mon ressenti et sa traduction dans le domaine pictural ne pouvant être vécus que par moi-même au moment où elle se déroule.

J’espère par contre de tout cœur que les enseignements qui pourront en être retirés vont ultérieurement profiter au plus grand nombre, car il ne s’agit pas seulement d’explorer des moyens différents d’élargir son potentiel créatif, mais aussi de déterminer quelles conditions sont les plus favorables pour donner à l’individu une dimension autotélique véritable qui soit capable d’accroître l’épanouissement personnel et le sentiment de réalisation de soi au-delà des méthodes qui nous sont actuellement proposées (et qui restent « naturelles » bien sûr) pour arriver à cet objectif.

Dans le domaine qui nous concerne ici, il n’y a que la technique carnettiste de l’aquarelle, qui, par sa légèreté, sa compacité, sa rapidité d’exécution, peut s’adapter aux conditions de mes expériences sur le terrain, et le "chêne vert" réalisé en évoquant la première longueur d’escalade est déjà une réponse à la question précédemment posée :

- Les états modifiés de conscience induits par une activité sportive intense en conditions de grande concentration peuvent-ils avoir une influence pendant et après cette activité sur l’expression créative exprimée par l’aquarelle (ou d'autres expressions créatives) ?

Je continue à présent cette expérience créative picturale en faisant référence à la deuxième longueur d’escalade pour en tester à nouveau les effets du potentiel énergétique hors de l’ascension proprement dite en essayant de les exploiter « a posteriori » (je la tenterai ultérieurement dans l’escalade même, afin d’en comparer le mental induit, les émotions provoquées et le résultat, à celles réalisées « a posteriori », mais nous n’en sommes pas encore là).

Si vous voulez avoir une meilleure idée de l'ambiance de cette vidéo je vous conseille de la visionner en cliquant ICI en étant passé en HD.

  Dans cette vidéo consacrée à la 2e longueur d’escalade de la Tête de braque, j’analyse avec plus d’attention ma pensée, et les sensations que j’éprouve pour me remettre dans les conditions psychologiques, mentales et physiques de l’instant lors de la réalisation de ma 2e expérience picturale (voir la première avec la vidéo précédente)...

 

A) Contexte :

 

Les conditions d’escalade de cette deuxième longueur étant assez proches de la première (à peine le double de hauteur par rapport au sol, verticalité et enchaînements identiques, mais ampleur de l’ascension et ambiance aérienne modifiée par la végétation faisant parfois obstacle en plein milieu de la voie), je vais à nouveau tenter de me projeter dans leur environnement immédiat pour me laisser « imprégner » par leur source d’inspiration correspondante, en essayant d'en conserver la « force énergétique » pour la phase picturale.

Dans mon expérience présente c'est sur l'environnement (rocher et lichens) autour de l'arbre barrant le dièdre en fin de cette partie de l'ascension que se focalisera la projection mentale de ma démarche "action - création".

"Le franchissement du surplomb" Alain MARC, Aquarelle 18 x 24 cm

"Le franchissement du surplomb" Alain MARC, Aquarelle 18 x 24 cm

J’ai réalisé cette aquarelle il y a plus de 40 ans en m’inspirant des passages clés d’escalade dans le massif du Caroux où je m’entraînais régulièrement. 

... Et j’avais aussi déjà le sentiment que la concentration extrême, l’effort physique, l’implication mentale, les sensations uniques liées à l’évolution dans une dimension de l’espace indissociable du vide et de la verticalité pouvaient déboucher non seulement sur la réalisation d’un motif pictural intéressant, mais surtout sur la perspective d’une impulsion de créativité augmentée, véritable fenêtre ouverte sur d’autres sommets accessibles ceux-là par autre chose que la simple escalade, mais dont celle-ci pourrait détenir des clés !

Lichens des rochers du massif du Caroux.

Lichens des rochers du massif du Caroux.

B) "Action — création" :

        1) - Partie escalade :

        Il ne s’agit pas pour moi de rechercher un quelconque état de pleine conscience ou de disponibilité mentale positive comme je le fais à chaque fois que je peins (ou m’y prépare), ni assimilable aux bienfaits de la méditation pour la créativité, mais bien de dépasser ces états dans l'action de grimper afin de retrouver dans l’acte pictural ce que j’ai parfois pu ressentir en conditions d’engagement sportif extrême dont l’intensité ne peut se comparer à rien d’autre.

Il n’y a même pas de mots à mon sens pour le décrire !

        Les sentiments d’accomplissement et d’épanouissement personnel qu’on peut en retirer sont largement supérieurs à tout ce que les actes du geste pictural ou plastique ont pu me transmettre comme émotions, y compris lors de mes plus intenses moments d’inspiration.

        Je vais donc essayer de me « fondre » au mieux dans ce contexte sans ménager mes efforts pour tenter de provoquer cet « état » sans savoir réellement si j’y parviendrai.

       2) - Partie aquarelle :

        Comme pour la première longueur, je pense avoir bénéficié de l’effet euphorisant de la partie « escalade » conservé plus d’une heure après les rappels de descente de la voie, mais en ayant perdu une grande partie des sensations et des perceptions sensorielles ressenties pendant l’escalade.

        L’aquarelle réalisée bien plus tard, inspirée par les lichens poussant sur les arbustes et la roche de l’arête nord-est a été techniquement plus laborieuse à finaliser que la précédente (celle du chêne vert), mais j’ai ressenti en la réalisant la même impression de vide intérieur et « d’aspiration vertigineuse » ressentie lors du franchissement de l’arbre qui obstrue la voie à la fin de la deuxième longueur d’escalade :

- est-ce là un effet se rapprochant de l’expérience de « flow » particulière à l’accomplissement sportif, un de ses sous-produits créatifs, ou l’intuition d’avoir quelques instants été subtilement « lié » au cosmos à ce moment-là ?

« Le cosmos des lichens » Alain MARC, Aquarelle 18 x 28 cm

« Le cosmos des lichens » Alain MARC, Aquarelle 18 x 28 cm

Ce que je peux en déduire en repensant à l’aquarelle fruit de ma deuxième expérience, c’est qu’elle exprime plus à mes yeux une synthèse entre la roche, les lichens et l’espace environnant, que l’un de ces éléments individualisés. Si l’aquarelle précédente du chêne vert me donnait l’impression de n’exprimer que son « essence », je ressens cette fois tous les éléments traités ici comme dématérialisés, infime partie d’un immense « tout », mais dans laquelle ce « tout » serait contenu...

C)    Conclusion :

    Je n’en suis qu’aux débuts dans ma série d’expériences liant actions physiques, psychiques, mentales, en conditions fortement « impliquantes » en milieu naturel (non humanisé, cela me paraît important), et la créativité dans sa dimension picturale la plus élémentaire, mais je suis de plus en plus persuadé de toucher du doigt un vecteur de l’épanouissement personnel débouchant sur une nouvelle dimension des approches du bonheur. À approfondir donc !

Je crois qu’en matière de psychologie positive, les questions soulevées par les constats que je fais (même s’ils ne sont vérifiables que par moi-même pour l’instant) sont importantes pour de nombreuses applications possibles dans les domaines de l’art, de la formation, de l’éducation, de la psychologie clinique, et bien sûr du sport d’où elles sont issues.

Elles pourraient ouvrir de nouveaux axes d’étude sur la conception même du sentiment d’accomplissement personnel et des façons d’y parvenir au sein de nos sociétés occidentales contemporaines (qui vont souvent chercher dans des pratiques à la fois artificielles et irrationnelles des moyens de dépassement de soi aléatoires et bien moins performants).

Dans le prochain article (et la prochaine vidéo), je vais tenter l’expérience non plus a posteriori par rapport à l’implication sportive, mais directement pendant l’ascension même de l’arête nord-est de la Tête de Braque, après enchaînement direct des 3e et 4e longueurs que je gravirai dans la foulée, en donnant plus d'importance au facteur humain représenté dans ce contexte par mes compagnons de cordée.

Je rappelle, que considérant ici l’expérience sportive et picturale dans leur totalité comme démarche créative à part entière, je compte sur l’ambiance plus aérienne, l’équilibre plus précaire à cause de la tramontane assez forte ce jour-là, la progression verticale sur des masses rocheuses cette fois dénuées de végétation, l’escalade plus soutenue, la concentration et l’effort plus constants, pour favoriser des conditions optimales d’expression picturale au relais suivant...

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Il y a l’aquarelle « faite pour être vue » dont le produit de plus en plus élitiste et sophistiqué se structure en pyramide dans une perverse course en avant initiée par les salons à la mode : - cette forme d’aquarelle détient-elle « l’entière vérité » ?

- Le mécanisme économique produit par les tendances ainsi déterminées, est-il représentatif des initiatives individuelles échappant au système qui en découle, des expressions oubliées, des créateurs isolés ?

…Ou du plaisir de peindre comme on veut, loin des courants structurés ?

- Ce que l’on fait dans ces cas-là, est-il méprisable ?

Bien sûr, l’aquarelle dite « de création » est parfois une aquarelle d’action. Il y a le geste, l’implication, l’intention…

Plus simple, il y a l’aquarelle « de contemplation », à mes yeux davantage en harmonie avec les équilibres naturels révélant d‘autres formes de beauté que celles produites par l’humanité et ses civilisations

L’aquarelle de voyage, relève souvent de cette dernière forme d‘expression.  

Et puis, il y a l’aquarelle faite pour être vécue (l‘aquarelle de voyage en fait également partie).

Mais vécue autrement, loin des élitismes de toutes sortes. Pour soi, bien qu’elle puisse être partagée.

Il y a aussi action et « action ». J’évoque ici une action forcément différente de ce que l‘on peut généralement imaginer.

Une action plus « impliquante » qu’une simple promenade picturale, qui peut être créative si elle débouche sur un acte global assimilable à un « produit » créatif. L’ensemble pouvant alors être considéré comme une démarche artistique à part entière, à la fois active et créative.

« Petit matin au refuge Vallot ». Aquarelle figurative de 55 x 70 cm« Petit matin au refuge Vallot ». Aquarelle figurative de 55 x 70 cm

« Petit matin au refuge Vallot ». Cette aquarelle figurative de 55 x 70 cm date des années 1970 (elle a aujourd’hui retrouvé la proximité du Mont Blanc dans la collection privée d‘un alpiniste de la vallée). Réalisée d’après les notes prises sur place à l’occasion de mon ascension du sommet. Elle était déjà dans l’esprit de cet inséparable relation « création - action » qui m’anime toujours au cœur de la nature chaque fois qu'elle dépasse l'échelle humaine…

 

Cette forme d’aquarelle « d’action » sera alors forcément aquarelle de création, car née au cœur de l‘action ou de la pensée incarnée par l‘action, même si le résultat ne correspond pas forcément aux critères définis par les canons de la « beauté » en matière d‘aquarelle contemporaine.

- Où situer ce concept dans un monde qui ne vous juge que par votre valeur médiatique ? 

- Et comment en démontrer la valeur, quand il suffit d’acheter un billet d’avion pour aller à l’autre bout du monde initier un carnet de voyage ce qui, (tout problème de budget mis à part), est à la portée de tout le monde aujourd’hui ?

Maintenant, tout à été fait. Les réseaux sociaux regorgent d’œuvres magnifiques dont la plupart des auteurs sont complètement inconnus.

Même nos « élites » et « chefs de file » dans cette discipline n’ont pas fait mieux que nos grands maîtres du passé qui avaient pourtant bien moins de moyens que nous….

Bien sûr, la subjectivité est reine en matière d’expression artistique, mais lorsque j’ai découvert en art les dégâts provoqués par les idéologies dominantes sur nombre de créateurs isolés, le pouvoir qu‘elles peuvent exercer à travers la puissance médiatique, l‘hégémonie des courants à la mode indissociables des intérêts économiques, j‘ai fui en me réfugiant dans ces valeurs essentielles dont Michel Onfray et François-Xavier Bellamy, à travers le passionnant entretien croisé entre ces deux philosophes paru dans le Figaro du 25 mars 2015 à l'occasion de la sortie du livre de Michel Onfray, « Cosmos », déplorent la raréfaction.

Je cite deux ou trois phrases qui sans les couper de leur contexte rejoignent (par rapport à la nature) le fond de ma pensée :

LE FIGAROVOX. « - Michel Onfray, dans Cosmos, le premier volume de votre triptyque philosophique, vous rappelez la beauté du monde. Nous ne la voyons plus ? »
*Michel ONFRAY. « - Nous avons perdu l'émerveillement. De Virgile jusqu'à la naissance du moteur, il nous habitait. Mais depuis, nous avons changé de civilisation: de leur naissance à leur mort, certains individus n'auront vécu que dans le béton, le bitume, le gaz carbonique. Des saisons, ils ne connaîtront que les feuilles qui tombent des quelques arbres qui restent dans leur rue. 

Il s'agit d'une véritable rupture anthropologique et ontologique: la fin des campagnes, la mort de la province et de la paysannerie au profit d'une hyper cérébralisation. Le vrai problème n'est pas l'oubli de l'être, comme disait Heidegger, mais l'oubli des étants qui constituent le Cosmos. »

*François-Xavier BELLAMY. « - Il faut aller plus loin encore: l'homme n'est plus en contact avec la nature qui l'environne, ni surtout avec la nature dont il se reçoit… Nous avons perdu le sens des saisons, mais aussi celui du rythme naturel de notre propre vie. Le citoyen est devenu citadin, et il a oublié que l'homme ne se construit pas ex nihilo, qu'il n'est pas un produit parmi d'autres, artificiel et transformable, dans la société de consommation. »

Alors, pour retrouver ce sens de l’émerveillement, pour vous le faire partager, pour renouer picturalement, activement (par le biais de l’aquarelle mais pas seulement, j’y reviendrai plus tard), avec la nature et l’intimité des éléments naturels, je suis revenu au contact de ces choses simples (en apparence) que sont l’air et la terre, en essayant d’en extraire l’essence, en les prenant à ma façon à « bras le corps ».

Dans l’esprit de la formidable aventure de « L’Aven aux Merveilles », quand vous m’avez accompagné dans l’exploration des nuits karstiques de l’Aven Noir en compagnie de Roland Pélissier, je vous invite cette fois à me suivre à travers de nouvelles aventures où action et création mêlées vous ouvriront d’autres perspectives sur le croquis aquarellé et l’aquarelle, loin des sentiers battus déjà tracés par les maîtres de la discipline, présents et passés.

- Quelles perspectives entre aquarelle de création et aquarelle d’action ?

Une banale prise de notes comme celles qui sont à l’origine de mon aquarelle du refuge Vallot. C’est sous cet immense porche que je vous donne rendez-vous dès le prochain article pour partir avec moi vivre de nouvelles aventures aptes à nous émerveiller en mêlant création et action. C’est d’abord à un nouveau concept que je souhaite vous inviter…

 

*François-Xavier Bellamy est maire adjoint de Versailles (sans étiquette). Ancien élève de l'École normale supérieure et agrégé de philosophie, il enseigne en classe préparatoire. Il est également l'auteur de Les Déshérités, ou l'urgence de transmettre paru aux éditions Plon en septembre 2014.
*Michel Onfray est philosophe. Après le 21 avril 2002, il fonde l'Université Populaire de Caen. Son dernier livre, Cosmos, est paru chez Flammarion. Vous pouvez retrouver ses chroniques sur son site.

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administrateur théâtres

 12017602_1045037385536769_337727267608184623_o.jpg?width=430Une chose que l’on peut dire à propos de la musique est que nous pouvons faire notre possible pour la saisir et l’enseigner, mais il y aura toujours quelque chose qui

manque de cette manière – la grâce – ce miracle inattendu qui donne à la musique sa vraie valeur. La transmission n’est pas seulement esthétique, mais éthique : la musique, comme tout art, fait partie du

mystère qui façonne l’humain.

Maria João Pires  

 

Welcome to MuCH : une naissance d’une première saison, une nouvelle histoire

 

Voici que La Chapelle Musicale, lieu d’excellence et de prestige auparavant réservée aux happy few, vient d’annoncer son ouverture au public le plus large. C’était hier, le  21 septembre que nous franchissions la porte de verre d’une aile futuriste qui nous permit de plonger à la source de l’apprentissage musical rêvé par la Reine Elisabeth et le célèbre violoniste liégeois Eugène Ysaÿe.  Un projet unique au monde, financé en grande partie par le secteur privé.

 

MuCH Music 2015-2016, c’est

plus de 60 concerts répartis en 5 séries

qui se donneront dans la nouvelle Aile de Launoit inaugurée le 27  janvier dernier. En souvenir de l’industriel Paul de Launoit (1891-1981), qui concrétisa  la création de la Chapelle musicale en 1939. Le  nouveau studio de concert de 250 places, les 2 studios de musique et 20 studios de résidences, un foyer, un Artists village, une cuisine, permettent à la Chapelle Musicale de se positionner de manière concurrentielle sur la scène internationale. C’est l’outil de travail qui l’aidera  à concrétiser sa mission de transmission de la musique aux générations à venir.

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Depuis son inauguration en présence de Leurs Majestés le Roi Albert et la Reine Paola, la nouvelle aile accueille de nombreux concerts privés. Par ailleurs, à l’occasion de sa 10e édition, la Chapelle a organisé une Garden Party le 13 juin dernier. Une première occasion pour plus de 2.500 personnes de découvrir la nouvelle Aile de Launoit et de profiter également d’une sélection d’activités. Des concerts en continu durant toute une journée, dans le Studio Haas-Teichen, le Studio de la Reine du bâtiment classé, et surtout sur la nouvelle scène extérieure, la très verte Wing Stage, sous le plafond décoré par l’artiste Jean-Luc Moerman. Bal musical, ateliers de découvertes musicales pour les enfants, concerts variés au programme festif, spectacles pour enfants, lâcher de ballons, et terrasse ouverte en continu ont ravi le public.  Une seconde édition est en route pour juin 2016. 

MAIS à travers l’acronyme MuCH (Music CHapel), La Chapelle Musicale Reine Elisabeth entend souligner qu’elle est bien plus qu’un centre d’excellence musicale, bien plus qu’une salle de concert.

 

MuCH, c’est d’abord une expérience déterminante pour les jeunes talents musicaux qui ont la chance d’y effectuer une résidence de plusieurs années: partage et compagnonnage avec les plus grands maîtres ; tremplin pour l’insertion professionnelle ; lieu de recherche et de rencontres ; laboratoire musical ; possibilités d’enregistrements et de concerts … Autant d’épanouissement artistique et de visibilité médiatique pour lancer une carrière musicale.

 

MuCH c’est aussi une NOUVELLE expérience exceptionnelle et exclusive pour le public: un lieu pétri de mémoire artistique, mais accessible à tous, permettant de rencontrer les jeunes talents là où ils vivent et travaillent. C’est plus précisément une salle aux dimensions intimistes, des concerts d’une heure sans pause, s’adressant à tous, dans un esprit participatif.

 

MuCH offre une large palette de formules, à des prix démocratiques, pour tous les publics, pour tous les âges.

 

MuCH a le regard tourné vers l’avenir, mais n’oublie pas le passé, comme l’indique la couronne dans le logo, symbole du caractère national de l’institution et de l’implication des reines de Belgique, depuis sa fondatrice jusqu’à la reine Paola, actuelle présidente d’honneur. 

 

Cinq Séries : Prestige - Guest - Discovery - Laboratory – Durability 

Tout au long de la Saison MuCH Music, les partenaires, mécènes, abonnés et grand public pourront profiter de ce lieu et de son offre musicale intense: 

• Ses maîtres en résidence, invités de marque, institutions partenaires, tournées et productions internationales partagent la scène avec les solistes en résidence dans la Série Prestige.

• Des musiciens de qualité & invités se produisent dans une salle à l’acoustique intimiste, dans un contact privilégié avec le public dans la Série Guest.

• Des concerts voués aux découvertes musicales à l’intention de tous les âges dans la Série Discovery.

• Des projets au croisement des réalités sociales et de la musique, l’écologie, le partage et la durabilité dans la Série Durability.

 • Et enfin, « last but not least », le coeur de l’activité de la Chapelle, sa ruche et ses jeunes solistes en résidence dans la Série Laboratory.

 

Bernard de Launoit, Executive President insiste: «La transmission qui coule entre des générations de musiciens doit aussi passer par le public… » 

Et pour célébrer l’ouverture de cette saison nous avons eu l’honneur d’écouter hier soir  l’ensemble  The Busch Trio que nous avions déjà applaudi lors de la nuit musicale  du Château de Beloeil le 5 septembre dernier.  

Ils ont emprunté leur nom au grand violoniste Adolf Busch. Ils étudient actuellement à La Chapelle Musicale Reine Elisabeth sous la direction du Quatuor Artémis.  Tout jeunes - la plus jeune recrue, le violoncelliste Ori Epstein n’a que 22 ans, ils séduisent par leur présence à la fois sérieuse et engagée, leur sens précis du rythme et la rigueur de leur exécution. Omri Epstein, le frère aîné d’Ori est le pianiste merveilleusement sensible du groupe. Son toucher léger, dont les variations agiles et subtiles fascinent dès les premières mesures regorge de finesse. Il se retrouve aussi à l’aise dans les passages qui demandent de la puissance et du feu. Il peut traduire des battements de cœur à fleur de clavier et des frémissements de vie qui palpitent au bout des notes aiguës.  Toute notre admiration va  au jeune violoncelliste qui donne une belle respiration à l’ensemble et  lui confère un beau sens de l’unité. Dans les mouvements où son instrument est à l’honneur, il cisèle avec ferveur les couleurs mordorées de la partition, à l’aide de son instrument de bois bruissant et s’envole dans des élans passionnels. Décrit-il la férocité des feuilles qui s’arrachent des arbres un jour d’automne, ou la succulence du fruit tombé ? Il est en tout cas capable de cueillette sauvage et  d’élan vital.  Mathieu van Bellen, est le violoniste éloquent, rempli de verve qui séduit par un jeu lumineux, très  fils du vent à certains moments,  jonglant entre plaintes, soupirs et volutes de bonheur partagé. Il joue sur un violon Guadagnini de 1783 ayant appartenu à Busch.  

Ils ont  interprété d’abord  le Trio pour piano N°39 en sol majeur « Gypsy » Hob. XV:25 de F.J.Haydn,  puis le  Trio N°3 en fa mineur op.65, B.130 de A.Dvorak. Une fête de la musicalité.

http://musicchapel.org/21-09-2015-much-music-season-opening/

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Le Nil et le souvenir d'une Reine

Une aquarelle d'ADYNE GOHY

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a été inspirée par le poéme de ROLANDE QUIVRON

NEFER-AKEN-ATON

 

La danse était en moi depuis le commencement.

Inscrite en hiéroglyphes sur les parois du temps des Temples, mes mains s'élèvent vers le soleil et mon visage, à jamais figé pour l'éternité, respire l'extase.

Oui, je dansais devant lui, celui que l'on m'avait donné pour époux : Aménophis III, le pharaon vieillissant. J'avais quinze à peine et la Reine Tyi, grande épouse royale, originaire du pays de Mitanni elle aussi, m'avait prise sous sa protection. C'est pourquoi, malgré mon jeune âge, j'occupais une place privilégiée à la cour du Pharaon.

C'est avec joie que j'y avais retrouvé le fils d'Aménophis III. Jadis, le Roi Tousrata mon père, les avait reçus en très grande pompe et fait visiter le royaume. Je m'appelais alors Tadouchépa. Souvent, dans les jardins, nous partagions ensemble tous les jeux de l'enfance. Je l'entourais de mes bras et mon cœur éclatait de tendresse: je l'aimais plus que mes frères.

Il était mon cadet de cinq ans. Je l'emmenais au Temple où nous adorions le Dieu Unique. Malgré son étonnement, il me suivait et me racontait la Religion d'Egypte où l'on vénérait plusieurs Dieux et Déesses, 

Le Pharaon était un Dieu Vivant, détenait tous les pouvoirs et les prêtres d'Aton tenant à leurs privilèges, maintenaient le Peuple dans l'ignorance et la superstition. A présent que l'Egypte était devenue ma patrie, je continuais à vénérer le Dieu Unique et Tyi,  l'appelait Aton et son emblème était le soleil.

Aménophis IV et moi avions repris nos jeux d'antan sous le regard de la Reine Tyi.

Un jour, il m'appela "Princesse". et un chant s'éleva dans mon cœur, dans mon âme.

Lorsque tu as dit "Ma Princesse"

Alors le ciel s'est déchiré :

Ton nom était inscrit dans le sillage des étoiles

J'ai reconnu ton visage : Ta silhouette s'est transformée :

Elle est devenue l'Incandescence du Temps

Mes mains se sont tendues vers toi pour en dessiner les contours.

Elles ont été arrêtées par les parois doubles

des Silences de l'Infini.

Mon corps a éclaté dans des vibrations

de Lumière.

Tout s'est illuminé et l'Amour a transfiguré

Ton absence, ton absence, si longue.

Enfin tu étais là :

Je saisissais ton souffle, à jamais présent 

dans mon Eternité;

Voici le message qu'il m'a été donné de te transmettre :

"Si tu veux pénétrer dans le labyrinthe et connaître la jubilation de l'ivresse de mes pensées, il faudra vaincre

l'impatiente violence dont tu es encore meurtri, saisir en toi toutes les forces vives de la tendresse et de

la douceur : elles seront désormais, ta seule loi." 

Rolande Quivron

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

 

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administrateur théâtres

Réveil vibrant aux couleurs de la souffrance, les artistes disent la vérité

L’artiste peintre et  écrivain Maxim Kantor (°1957) est une figure emblématique de l’underground dissident soviétique. Il jette aujourd’hui un regard sans complaisance sur la société russe post-soviétique.  Il a contribué récemment avec  Gidon Kremer à créer un programme unissant peinture et musique "La Russie - visages et masques" qui fut présenté à Odessa  le 24 avril dernier. «  Fidèles à Goethe, Rimbaud ou Kandinsky, nous considérons que chaque son correspond à une couleur, ou parce que nous sommes solidaires de l’idée de Platon selon laquelle toutes les émanations de l’esprit possèdent une même origine. Nous avons aussi décidé de nous lancer dans cette expérience, parce que la situation mondiale actuelle appelle à l’union. A une époque où  la menace contre l’humanisme ne devient que trop évidente, il semble nécessaire de démontrer la solidarité des artistes de tous bords, la synergie de différents langages en une seule parole. Le savoir-faire et les techniques peuvent être différentes, un matériau peut se distinguer d’un autre, mais le son né d’un archet, un coup de pinceau, parlent d’une même douleur face à ce qui se passe. Nous sommes bien loin du jour où  Moussorgski a écrit ses "Tableaux d'une exposition". Le compositeur avait probablement une autre idée du Gnomus et de La grande porte de Kiev !  Mais nous voulions parler  de la souffrance dépeinte par de nouveaux tableaux d’une réalité dans laquelle l’impressionnisme n’a plus sa place. C’est ainsi qu’est né ce projet, explique Maxime Kantor, comme un symbole de résistance et d’union, comme une déclaration conjointe d’artistes.

Inscrire au programme deux compositeurs comme Philip Glass et Moussorgski, l’appeler « Kremerata Baltica, confrontation between two worlds » c’est déjà faire un pas vers la compréhension de l’autre. Pour mémoire, la Kremerata Baltica, est un ensemble composé de 23 jeunes musiciens talentueux originaires de Lettonie, de Lituanie et d’Estonie qui ont le vent en poupe grâce à leur exubérance, leur énergie et  leur joie palpable de jouer ensemble sous la direction de leur chef violoniste  Gidon Kremer.  En à peine 15 ans, La Kremerata Baltica est devenue l’un des meilleurs orchestres de chambre au monde, affirmant sa réputation dans les plus grandes salles de concert internationales, jouant  dans plus de 50 pays, se produisant dans 600 villes et donnant plus de 1000 concerts à travers le monde : Asie, Australie, États-Unis, Amérique latine, Russie et Europe. 

Gidon Kremer insiste pour sous-titrer ce projet musical et visuel « Tableaux d’une autre exposition » Selon lui, il est possible grâce à la musique de s’adresser au conscient et au subconscient du public sans faire appel à des stéréotypes politiques mensongers. La combinaison des perceptions musicales et visuelles est capable d’agir sur l’auditeur et le spectateur, comme un œuvre de Bach et de Vermeer, ou de Tchaïkovski et de Petrov-Vodkin.  La confrontation des images et du son génère un espace pour la recherche de soi-même et de son rapport au monde. « Avec notre projet, insiste-t-il, nous essayons de rendre une conscience qui ne soit pas anesthésiée par des moyens de communication de masse et de nous forcer à sentir les événements tragiques qui nous entourent, ainsi que notre responsabilité par rapport à ces événements. Pousser chaque spectateur et auditeur à regarder au fond de lui-même, à réfléchir au destin de l’humanité et à notre propre rôle dans ce qui se joue aujourd’hui. En dépit de la manipulation des media. L’indifférence est la plus dangereuse maladie. Si l’art ne possède pas la capacité de sauver le monde, il possède au moins le pouvoir de nous rendre meilleurs. »

Comment ne pas être conquis  dès l’ouverture du concert qui débutait avec Andreï Pushkarev  dans  le Concerto pour violon, vibraphone et cordes « Flowering Jasmine » de Georgs Pelēcis?  De l’ambroisie musicale ! Quatre violoncelles soulignent dans une discrétion absolue le vibraphone qui semble mélanger des parfums rares dans une gestuelle musicale envoûtante. Le jeu de félicité enfle comme un chant d’espoir jusqu’à l’apparition soudaine du  chef d’orchestre, vêtu d’une ample  chemise blanche et taquinant joyeusement  son Amati 1641… Après ces libations de bonheur, place au soliste bouleversant et au défilé de visages muets, de spectateurs figés, de voyageurs en attente sur un quai, -wired-. Les violons chantent le ventre souterrain d’une ville. Qu’est-ce qui relie le monde ? La parole est au violoniste solitaire, les arpèges rappellent Bach. Un concentré d’émotions s’empare du musicien. La lumière vibrante de son archet rappelle le pinceau d’un peintre. Va-t-il réussir à ranimer la flamme humaine?  Il diffuse la sagesse d’un homme « for all seasons ».  L’écoute du public est intense!  « The American Four Seasons » , le Concerto pour violon et orchestre n° 2 de Philip Glass était  accompagnée de projections vidéo de Jonas Mekas (né en 1922), réalisateur de films, poète et artiste d’origine lituanienne souvent considéré comme le ‹parrain du cinéma américain d’avant-garde›,  de Rimas Sakalauskas (né en 1985), artiste vidéo de la jeune génération lituanienne,  d’Adam Magyar (né en 1972), photographe hongrois établi à Berlin, et de  Pingo van der Brinkloev, artiste danois spécialisé dans les effets visuels.

La deuxième partie du concert est dédiée «  à ceux qui… » « To those who continue to suffer in Ukraine » C’est le Requiem for Ukraine pour violon d’Igor Loboda (1956). Ce sont de longues notes lancinantes explosées par des syncopes brutales, puis un bras le corps d’accents slaves. Au cœur de l’acidité mordante d’une déconstruction inéluctable, le violoniste  se débat avec une énergie opiniâtre. Le public respire à peine.

La puissante version  pour  orchestre de chambre de Jacques Cohen de l’œuvre de  Mussorgsky, est soutenue par les toiles insoutenables de souffrance humaine de  Maxim Kantor. Les percussions claquent comme des armes de guerre.  Le temps n'est plus à la douceur impressionniste, ni aux pleurs pour la mort d'un ami cher! On est au temps des génocides...

Comme le printemps, la tendre sérénade pour violon de Valentyn Sylvestov et d’un bis encore plus tendre : « Lullaby » de Tankovich redonnent quelque espoir. On respire, mais qui pourrait encore s’endormir dans l’indifférence ?  

 

Ce qui est sûr, c’est que le spectateur-auditeur ne peut désormais plus ignorer les faucons et les loups,  la prise d'otages du théâtre de Moscou pendant la comédie musicale Nord-Ost destinée à la jeunesse le  26 octobre 2002, les 186 enfants et les 148 adultes de Beslan massacrés en 2004, le 17 juillet dernier, les 283 victimes de l’attaque  du Boeing 777 MH17, les milliers de victimes de la guerre civile du Donbass en Ukraine depuis le 6 avril 2014. Qui peut encore  supporter le cynisme,  l’indifférence aux choses,  aux gens et aux dictateurs?

  http://www.flagey.be/fr/programme/15809/kremerata-baltica

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Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »

Un croquis aquarellé parmi de nombreux autres, réalisés sur le vif lors de ce stage tout autour de la Fesse en Jura Oriental : chaud soleil de printemps, neige très abondante cette année dont les ombres bleues reflétaient la couleur du ciel, groupe super sympa, cuisine délicieuse (y compris un pique nique exceptionnel partagé sur les lieux même de la peinture), une vraie parenthèse de bonheur, de simplicité, de créativité, de régénérescence, tout au bord des magnifiques pistes de ski de fond de la GTJ ! .

S’il est une session qui fait à présent partie des « grands crus » des « stages Alain MARC » c’est bien celle-là, d’excellent augure pour entamer l’année de stages aquarelle et carnets de voyages.
À propos des stages justement : le stage du Guatemala qui était prévu en mai prochain est reporté à avril (ou début mai) 2016. Cela permettra à celles et ceux d’entre vous qui ne pouvaient venir cette année de vous joindre à l’équipe qui était déjà partante en mai prochain mais a préféré (en accord avec moi) reculer le projet d’un an afin de mieux le préparer encore (parmi les documents constituant le dossier de mise en route j’aurai d’ailleurs de beaux cadeaux en matière d’iconographie et de documents rares à offrir à chaque participant - e - lors de la phase préparatoire à ce carnet avant notre départ).
Je vous rappelle que vous pouvez nous rejoindre si vous avez déjà un minimum d’autonomie en matière d’aquarelle et dessin appliqués aux carnets de voyages.
Mais revenons-en à notre belle session de la semaine passée : grâce à l’extraordinaire belle météo que nous avons eue, nous avons pu aborder tous les sujets de prédilection des ambiance de neige relevant d’un temps ensoleillé et chaud, et sommes sortis sur le motif tous les jours. Les motifs réalisés complètent largement ceux des années passées, et nous avons même pu rajouter à notre programme une super balade en ski de fond dans la combe de La Fresse pour voir le soleil se coucher derrière le Crêt Monniot depuis les points hauts de la combe.

Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »

Très rapide aquarelle du bout du pinceau à la tombée de la nuit : la simplicité même !

C’est largement suffisant pour traduire la magie de l’instant et nous donner un plaisir fou (à la hauteur de ce stage hors du commun dont chaque croquis ou aquarelle est bien plus qu‘un souvenir) !

Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »Au même moment depuis l’une des fenêtres de la maison d’hôtes de Christiane COLIN où nous étions hébergés : je ne rajouterai rien à ce que j’ai déjà dit de ce merveilleux cocon dans la montagne, de la gentillesse et de la qualité de l’accueil, des délicieux repas qui nous attendaient au retour de nos balades picturales..
Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »

Un petit bout de montagne avec un petit coin du stage au milieu du paysage de neige sous une immensité de soleil…

Retour du stage aquarelle « Ambiances de neige en Jura Oriental »Ce contre-jour le soir à travers les brumes de la combe de La Fresse avant que tombe la nuit résume à lui seul toute la magie des lieux, qui n’étaient jamais les mêmes suivant les heures du jour, différents tous les jours, alors qu’on penserait si on ne l’avait vu qu’un soleil incessant du début à la fin de la semaine ne peut que figer les paysages en leur enlevant toute poésie : il en est tout le contraire ici.

Enfin, un grand merci aux stagiaires sans lesquelles une telle réussite n'aurait pas été aussi probante, et un merci non moins grand à notre hôtesse de la maison d'hôtes de La Fresse, toujours égale à elle-même...

Dans le prochain article : changement complet de région, de pays et d'ambiance, je vous emmène en Jordanie !

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administrateur théâtres

12273088864?profile=original«  En chaque être, sommeille un livre… souffle l’éditeur de Céline Verlant qui ouvre grand la fenêtre sur le rêve. C’est Chagall qu’elle contemple, lui et sa sagesse. Puisque comme le souligne Sholom Aleichem , « La vie est un rêve pour le sage, un jeu pour le fou, une comédie pour le riche et une tragédie pour le pauvre. »

Elle nous invite à contempler l’universalité de l’œuvre de Chagall (Chagallus Universalis) dans son petit livre en forme de fenêtre, édité chez Lamiroy, illustrée d’images expressionnistes d’Yves Budin.

 

Céline Verlant est à l’écoute de toute une mythologie artistique qui s’est transmise de grand-mère à petite fille lors de nombreuses visites dans les musées dont elles raffolaient. C’est ainsi que souvent se transmet le mystère de l’émerveillement.

 

Sensible aux vibrations de couleurs concertantes du peintre, elle nous guide avec délicatesse sur les pas du peintre vers des  réalités essentielles : la beauté des fleurs, celle du bestiaire biblique ou domestique, des paysages, des astres et du ciel.  Amour et émerveillement vont sans doute de pair pour créer un univers magique unique,  protégé des fureurs du monde et du siècle, c'est le choix radical du peintre. Et Céline Verlant  partage avec Chagall une conclusion faite de ses bleus universels et intemporels. L’amour est l’évidence, l’énergie qui commande la création dans tous les sens du terme. Et l’œuvre de Chagall est pour elle un millefeuille de bonheurs recréés, qu’elle se plait à parcourir avec amour et admiration, dans une liberté de ton dynamisante.

 

 Tout en étant solidement documenté – Céline Verlant est historienne de l’art – , ce livre a la légèreté du rêve, et des personnages flottants –Luftmenschen –de l’œuvre de Chagall, maitre de la lévitation et de l'imaginaire. Quelle rencontre !

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chagall-11108dig-l.jpgDans son évocation de l’oeuvre du peintre,  Céline Verlant propose quatre pistes (l’homme, la société, l’animal, la nature) qui se retrouvent sous forme de quatre thèmes  présents comme par magie dans une gouache « Moi et le village » (1912), conservée aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, similaire à la toile du même nom (1911) conservée elle  au Musée d’Art de New York.  L’homme ne serait-il pas à la société ce que l’animal est à la nature? 

 

Un hommage humble et émouvant. Si "pour les Juifs, le Mot est la seule patrie", Céline Verlant se sert de trois clefs, la création, l’interprétation et la transmission, pour célébrer l’hommage-anniversaire des trente ans de la mort du grand peintre. Ce livre est une merveilleuse introduction en tous cas à une autre promenade, celle que vous ferez dans la superbe exposition en cours aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique qui rassemble plus de deux cents œuvre du peintre légendaire du XXe siècle.

Marc CHAGALL

Exposition

28.02 > 28.06.2015

 http://www.fine-arts-museum.be/fr/expositions/chagall

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La Rétrospective Chagall (1908-1985) a eu plus de 300.000 visiteurs à Milan en septembre 2014 . C'est au tour des  Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Du 28-02-2015  au  28-06-2015.

Exposition en cours. rue de la Régence, 3   1000 Bruxelles

Plus de 200 œuvres de Marc Chagall provenant du monde entier ont été rassemblées pour cette importante rétrospective. L’exposition parcourt l’ensemble de sa carrière artistique, depuis les premières peintures en 1908 jusqu’aux dernières œuvres monumentales des années ‘80.

Si les grands thèmes chers à Chagall seront évidemment abordés, comme la culture juive, l’iconographie du village juif ou encore les traditions populaires, l’exposition se concentrera également sur sa rencontre avec la littérature du XVIIe siècle - et spécifiquement La Fontaine -, la découverte de la lumière et le traitement de la couleur. Un écho particulier sera donné à la période russe de l’artiste, au moment où son style si personnel le distingue d’un courant artistique  imprégné par la révolution cubiste.

Fidèlement retranscrit, le langage poétique original de Chagall embarque les visiteurs dans un univers époustouflant, témoin de multiples cultures et traditions. La Rétrospective Chagall (1908-1985) a eu plus de 300.000 visiteurs à Milan en septembre 2014.

Brochure (PDF) 

Organisée par les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique en partenariat avec le Palazzo reale de Milan, 24 ORE, Arthemisia Group, GAmm Giunti, cette rétrospective, placée sous le commissariat de Claudia Zevi, a été réalisée en collaboration avec Meret Meyer et Michel Draguet.

L’exposition réunira des œuvres de plus d’une vingtaine d’institutions internationales : Tate, MoMA New-York, Centre Georges Pompidou, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Museo Thyssen-Bornemisza, Fondation Beyeler, Fondation Maeght, Nagoya City Art Museum Japan, Musée de Saint-Pétersbourg, etc.

En Pratique :

Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Rue de la Régence 3 -1000 Bruxelles.

Tél : +32 0(2) 508 32 11. 

E.mail : info@fine-arts-museum.be

Site web : www.expo-chagall.be

Service de réservations

reservation@fine-arts-museum.be

Tél. 02/508.33.33

Prix :

Normal : 14,50€ en semaine, 17,50€ le week-end

Seniors (+65ans) : 12,50€ en semaine, 15,50€ le week-end

De 6 ans à 26 ans : 7,50€ en semaine, 8,50€ le week-end

http://www.levif.be/actualite/belgique/chagall-ce-poete-qui-reve-d-amour/article-normal-371661.html

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Parmi les coquelicots

Une aquarelle d'ADYNE GOHY

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inspirée d'un poème

de

RAYMOND MARTIN

Champs de Blé

 

Vogue dans la tête encombrée

Une vague idée de cliché tronqué

Par la pure vérité.

 

Le temps des amours s’étire à tire d’ailes

Balles au rebond à saisir

Jouvenceaux et jouvencelles.

 

Preux ou pas, l’amour chevaleresque

Rouille cotte de mailles

Et étriers.

 

Perles de rosée au petit matin brumeux

Habillent le chiendent

Au regard épineux.

 

Un rai de soleil dessine sa joie

Soulignant le doux minois

De mademoiselle Julie.

 

Impressions du soleil levant dans la pipe de Vincent

Et la flûte solo du faune

Vibre aux tonalités de Manet.

 

Délicieux jardin des Hespérides

Coquelicots vermillons

Perdent leurs rides.

 

Pommes d’or, cadeaux de la Déesse Gaïa

Fécondent la divine

Jalouse déesse Héra.

 

Le chemineau au long de sa route sans fin

Quémande sols et besogne

Pour apaiser sa faim.

 

Des micro-sillons terreux vivifiés du semeur,

 

Sortiront les têtes blondes

De dorés champs de blé.

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

 

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12273077283?profile=originalAnshelm Schultzberg (1862-1945) :

Démolition de l'ancien orphelinat, 1886.

Avec sa lumière rasante saisie à la lumière d'un début de printemps, ses nuances et ombres portées, son ciel fuligineux, ce tableau vibrant montre une grande sensibilité. C'est aussi la fin d'un vieux Stockholm cédant la place au renouveau.

Quatrième et dernier volet de notre saga consacrée à la peinture scandinave (après les quatre articles dédiés aux chefs-d'oeuvre du Nationalmuseum de Stockholm).

Et pour cette dernière séquence nous nous bornerons à la Suède, la prolifique.

12273077859?profile=originalJohan Krouthén (1858-1932) :

Vue d'un jardin, Linköping, 1887/88.

Atmosphère et souci du détail pour ce peintre pétri d'idéal. L'impression de la peinture en plein-air et le fini de l'atelier.

Il rejoindra le groupe des "Peintres de Skagen", ces peintres, mais aussi écrivains et musiciens, épris de nature et de lumière, Danois, Norvégiens et Suédois, qui aimaient se retrouver à Skagen dans le Jutland au Danemark.

Bien sûr cette étude reste fragmentaire, je ne prétends pas à l'exhaustivité, mais j'espère que vous aurez découvert une nouvelle palette de talents pour nous inconnus et qui méritent amplement d'être révélés même pour une postérité posthume.

12273077697?profile=originalAnders Zorn (1860-1920) :

Les filles de Dalarna prenant leur bain, 1906.

Zorn est l'un des peintres suédois les plus connus. Spécialiste du nu, il a su avec son pinceau que l'on croirait trempé dans une coulée de cuivre, rendre le tempéremment de feu (coulant sous la glace bien sûr) des filles de son pays.

12273078489?profile=originalLes filles de Dalarna prenant leur bain (détail ; photo C. R.).

Zorn et sa touche sensuelle qui n'est pas sans rappeler Manet ou Renoir.

Ah ah les filles de Dalarna !

Dalarna ("des Vallées", en français "de Décarlie"), ce comté d'où Zorn était originaire, aux maisons rouge de Falun, foyer de l'esprit libertaire.

Dalarna et ses "appétissantes jeunes filles rondes et fraîches", Eduardo Manet.

Mais au sauna on ne m'y prendra pas. Femmes sans frusques nous offusquent !

Alors, loin de nous les frasques, démones et succubes, avant de succomber... retournons à notre fresque.

12273078691?profile=originalHilding Linnqvist (1891-1984) :

La vie sous bonne gouvernance, fresque, 1950/51.

Un hymne à la paix où les armes deviendraient outils, où les femmes et les hommes vivraient en bonne intelligence pour cultiver un nouveau jardin d'éden, portant de par le monde la bonne parole.

12273079291?profile=originalSofia Kyrka : fresque de l'autel. (détail).

Alors, après ce tour d'horizon, forcément réducteur, quand l'on vous dira Scandinavie vous ne penserez plus nécessairement "design" ou Suède "Abba !"

12273079079?profile=originalAnders Zorn :

Omnibus.

Peint à Paris dans les années 1890. D'une "ultramoderne" (c'est ainsi que la critique qualifia cette toile) solitude.

Et cette fois, avec cet Omnibus, ces messieurs en gibus - sur un air à scander - nous sommes arrivés au terminus.

Mais nous nous retrouverons... Arts et Lettres est fait pour semer.

12273079697?profile=original

Alors on sèmera.

Michel Lansardière (texte et photos).

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12273074268?profile=originalBertha Wegmann (1847-1926) :

Portrait de l'artiste Johanna Bauck, 1881.

Une peintre suédoise, peinte par une autre peintre, danoise. Toutes deux amies, elles louèrent un studio, à Munich puis à Paris, pour y travailler.

Gloire à la féminité !

Je vous propose dans ce billet un nouvel éclairage sur la peinture scandinave, et surtout de montrer combien important y fut le rôle des femmes.

Si aujourd'hui cela semble évident, ce ne fut pas toujours le cas dans notre sociétée si bien corsetée.

Bien sûr il y eut Sofonisba Anguissola (c. 1532-1625) ou Artemisia Gentileschi (1593-1652), Elisabeth Vigée-lebrun (1755-1842), Rosa Bonheur (1822-1899), Berthe Morisot (1841-1895) ou Mary Cassatt (1844-1926), mais longtemps elles demeurèrent exceptions.

Boccace avait prévenu : "L'art est très étranger à l'esprit des femmes, et ces choses ne peuvent être accomplies sans beaucoup de talent, qualité rare d'ordinaire chez elles.", 1370.

12273074692?profile=originalAmalia Lindegren (1814-1891), Suédoise :

Le petit-déjeuner, 1866.

Le "Breakfast", un autre "must" suédois.

Bon, me direz-vous, Boccace c'est le XIVe siècle, faut bien sortir du Moyen-Âge...

D'accord, alors ancrons-nous dans la "modernité" de l'ère industrielle.

D'ailleurs "Quelques femmes - exceptions très rares - ont pu donner, soit dans l'art, soit dans la littérature, l'illusion d'une force créatrice. Mais ce sont ou des êtres anormaux, en état de révolte contre la nature, ou de simples reflets du mâle.", Octave Mirbeau, 1900.

De l'art et du cochon.

Charmant, non ?

12273074501?profile=originalAmanda Sidvall (1844-1892), Suédoise :

Autoportrait, 1870.

Pourtant, fin dix-neuvième, la femme s'émancipe et "On ne compte plus les femmes typographes, dessinateurs, compables, caissières, courtières, agents d'affaires..."

Ce que l'on semble déjà déplorer.

Et "Dans l'art, c'est pire ; la femme l'encombre. La femme peintre, sculpteur, compositeur, romancier, sont autant de manières d'être où se manisfeste cette prétention à l'assimilation.", Dr Julien Chevalier, 1893.

T'as de la méthode ! T'assimiles, Mimile !

Chevaleresque, vous dis-je !

12273075870?profile=originalFanny Brate (1861-1940), Suédoise :

La fête, 1902.

Avec une lumière aérienne qui illumine la scène, nul doute que "La fête" soit réussie. C'est en tout cas la toile la plus célèbre de cette proche de Carl Larsson.

Heureusement, contre l'avis commun, la femme se rebiffe.

"Oser écrire, oser parler, oser agir sans l'abri du masque ou de l'éventail, n'était-ce pas sortir de cette réserve que les moeurs, les lois, les religions ont de temps immémoriaux, recommandée ou imposée aux femmes comme étant leur plus belle parure ? Aux hommes le forum, aux femmes le foyer...

Ainsi pensait la majorité.", Marguerite Durand, 1902.

12273076476?profile=originalBertha Wegmann (1847-1926), Danoise :

La femme en noir.

Même si influencé par Whistler, ce portrait laisse un parfum inoubliable.

Aussi pousuivons dans son sillage.

En Scandinavie, les femmes semblent moins en butte à l'hostilité, et leur production, toujours ignorée ici, vaut certes d'être exposée et louée.

12273076674?profile=originalHarriet Backer (1845-1932), Norvégienne :

Un cordonnier rural, 1887.

Elève des peintres français Gérôme et Bonnat, elle combine réalisme et impressionnisme, réalisant une synthèse parfaite.

Et si aujourd'hui les femmes sont beaucoups moins rares, elles restent à jamais d'exception.

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Eva Bonnier (1857-1909), Suédoise :

La gouvernante, Brita Maria (Mussa) Bauck, 1890.

Une peinture réaliste qui rend hommage au "petit personnel", qui lit et s'informe, quand il n'est pas cantonné aux fourneaux, voilà un sujet rarement traité.

Vous avez dit féministe  ?

C'est manifeste. Maria Deraisme (1828-1894), ardente féministe, libre-penseuse et peintre à ses heures, savait ce que femme veut.

"Ce que les femmes veulent, c'est de ne point être élevées, enseignées, façonnées suivant un type de convention ; type conçu dans la cervelle des poètes, des romanciers, des artistes, et par conséquent dépourvu de réalité.

Ce que les femmes veulent enfin, c'est qu'on renonce à cette distribution arbitraire, fictive, des facultés humaines, affirmant que l'homme représente la raison, la femme le sentiment."

"Leur juste part de droit et de liberté" en somme.

Michel Lansardière (texte et photos).

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12273069868?profile=originalIsabelle Demey : Voyage dans la ville 2 (encaustique sur bois).

Climat

Minuit moins le quart de lune

Regard blanc du tueur

Réverbère, éclair de brume

Sur un trottoir glacé crime

Verglas qui sonne. Pour qui ?

Une chien lève la patte

Trois gouttes de sang

Odeur d'urine

Liquide phosphorescent

Poisseux et rutilant

Silhouette, tête de polar

Pour un non-lieu.

Michel lansardière

12273069889?profile=originalIsabelle Demey : Reflet sur l'eau (huile sur bois).

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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Le vieux Moulin

Une aquarelle d'ADYNE GOHY

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Inspirée par un poème

de RAYMOND MARTIN

Impressions au soleil d'automne

 

 

Matins argentés, dominés de rosée perlée,

De la nuit automnale fraîche et odorante.

Toile ténue de l'araignée nocturne,

Piège le moucheron inconscient de la ronce ennemie.

 Le pont erratique et effrité contemple, rêveur, la courbe

De son arche dans l'onde reflétée de la rivière encaissée.

Point rouge flottant du bouchon espérant

Son hypothétique odyssée sous-marine.

Le grincement lancinant de la roue vermoulue du moulin

Annonce la poudre blanche que devront pétrir

Les doigts d'un magicien hors d'âge.

On devine déjà l'odeur d'un joyau hérité du levain.

Dans le sentier au loin, un panier en osier se promène,

D'où débordent des chapeaux bruns, ruisselants et visqueux.

Une lueur jaunâtre scintille sur l'eau, annonçant

La montée rayonnante de l'astre du midi.

Un clocher furtif dans la cime des chênes égrène ses dix heures.

Ablettes et gardons s'émeuvent à l'unisson,

Prenant garde à l'asticot perché sur l'hameçon,

Tandis que l'eau émet ses dernières vapeurs.

Ajourd'hui, jour béni des dieux, la friture

Ravira grands et petits gourmands.

Au loin, la masse brune imposante de la brave

Limousine tire ses socs argentés,

Dessinant un sillon moelleux dans la terre meurtrie.

Dans un creux de la rive, le rosé aigrelet

De la bouteille rafraîchie attend son heure.

La menthe sauvage jette ses effluves sur l'herbe détrempée.

Un lézard repu profite du calme sur la pierre chauffée de la digue.

Et les frêles roseaux frémissent par le jeu du vent et de l'eau.

Les mousserons derniers nés de la nuit étoilée

Nourrissent le nonchalant limaçon à l'allure altière,

Assuré d'un festin extraordinaire.

C'était des matins argentés d'éphémères impressions.

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres



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Joyau des Pyrénées

Une aquarelle d'ADYNE GOHY

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inspirée par un poème

et  des photos

de

RAYMOND MARTIN

Le Gave

 

Tu pourrais l'être, mais n'es pas enfant de la balle

Aussi natif du cirque, le doute, certes, subsiste.

Frêle, menu, toujours scintillant, apaisant le cheval

Par ton onde fertile où se trempe la bique

 

Certes, bêlements, beuglements, hennissements t'entourent

Cette symphonie pastorale sans tambour ni trompette

Se déclame chaque jour aux ouïes des vautours

Sans portée linéaire, mais en harmonie parfaite.

 

La douce mélodie de tes clapotis avenants

Berce tendrement soldanelles et iris violacés

Le trolle aérien à corolle jaunâtre s'affiche sur tes flancs

Discrets et moussus, touffus, par le soleil irradiés.

 

Tu entres en piste par ton lit rocailleux élargi,

Dans ce cirque panoramique à la bergerie divine

Où les troupeaux espèrent l'heure de la traite bénie

Les clochettes des jonquilles tintinnabulent en sourdine.

 

Symphonie pastorale sans tambour ni trompette,

Aux senteurs infinies, aux portées sans note grave

Gentianes lancéolées, benoîtes têtes haute participent à ta fête

Ton nom t'est donné ici en Ossau, celui de gave.

 

Tu accompagnes, venus d'Arles, les pèlerins de Compostelle,

Qui de marche lasse, ont désiré ta fraîcheur,

Ta reposante verdeur, en lavant leurs gamelles,

Pour reprendre enfin vers l'Aragon leur montée de pêcheurs.

 

De Gabas encaissée à Laruns ensoleillée

Tes défilés étroits granitiques aux rudes cascatelles

S'égrainent, ombrageux, en chapelets disloqués,

Roulant vers la plaine les grains siliceux et frêles.

 

Tu salues Aramis et te voilà t'écoulant dans la plaine fertile

Serein, presque endormi, songeant à ton frère d'Aspe

En lequel tu te fonds, naissant ainsi l'Oloron subtile.

Ton histoire ici s'achève, brève, car elle est plus vaste.

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

 

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12273058486?profile=originalErnst Josephson (1851-1906) :

Mrs Hanna Marcus, 1880 (détail).

Une peinture que l'on qualifie ici encore de "fin de siècle" (cf. mes articles sur  la peinture andalouse et le costumbrisme). Une expression qui sonne un peu trop comme "décadence" à mes oreilles, qui sent son parisien hautain, et qui surtout ne rend pas compte de la vigueur, de la créativité et de l'originalité des peintres scandinaves. Classiques ou "modernes", tel le groupe des "Opposants" créé à la fin du dix-neuvième siècle.

Mrs Marcus, la grand-mère du peintre suédois Ernst Josephson, de son regard pénétrant me somme de brosser le portrait de quelques illustres mais trop méconnus de ces enfants du Nord.

12273059052?profile=originalJohan Gustaf Sandberg (1782-1854) :

Le roi Gustav Vasa à Mora (1836).

Héros de la lutte nationale contre la domination danoise, le futur roi Gustav s'adresse aux hommes de Dalarna et les exhorte à se dresser contre l'oppresseur danois en 1520.

Un manifeste pour le renouveau et l'indépendance.

Qu'ils soient Suédois, Danois, Norvégiens ou Finlandais, ils sont tous très inspirés par la nature profonde de leur pays. Même si se mêle chez certains l'incertitude liée aux transformations de la société. Même s'ils durent s'ouvrir, voire s'installer, à l'étranger.

12273058901?profile=originalHans Frederik Gude (1825-1903) :

Le fjord de Sandvik (1879).

Gude, peintre norvégien de paysages et de marines.

La mer et ses reflets d'argent...

12273060257?profile=originalCarl Frederik Aagaard (1833-1895) :

Jeu de quilles dans la forêt de Saaby au printemps (1882).

La volonté de créer un art national s'exprime chez ce peintre dannois.

12273060472?profile=originalWilhelm Hammershoi (1864-1919) :

Intérieur (1898).

Belle intériorité en effet dans ce tableau réalisé dans un camaïeu de noir.

Même si le thème est commun dans la peinture hollandaise du dix-septième siècle, il est ici traité avec force et personnalité par le peintre danois. Sa lumière latérale, le modèle de dos (l'épouse de l'artiste, Ida), le cadre vide en font une oeuvre troublante et attachante, entre classicisme et modernité.

Dans les années 1880, des artistes scandinaves, Norvégiens d'abord, Christian Skredsvig et Christian Krohg, puis Suédois, Carl Larsson, Karl Nordsfröm ou Nils Kreuger résidèrent à Grez-sur-Loing près de Paris, non loin de Barbizon. Les y rejoignirent Ernst Lundström, Oscar Björck, Peter Kroyer, Bruno Liljefors... formant la communauté des "Opposants".

12273061255?profile=originalBruno Liljefors (1860-1939) :

Trois des "Quatre études d'oiseaux dans un seul cadre" (1887).

Ce peintre de la nature à l'oeil aiguisé fut aussi un des créateurs de la bande dessinée suédoise et un sculpteur délié.

Il fut membre des Opposants.

12273061476?profile=originalOlof Arborelius (1842-1915) :

Vue du lac à Engelsberg, Västmanland (1893).

Ou "La quintessence de la peinture suédoise".

Une oeuvre très appréciée du public suédois.

Et vous ? qu'en pensez-vous ?

A suivre...

Michel Lansardière (texte et photos).

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12273059457?profile=originalUrban malare ("Urban le peintre", actif au XVIe siècle) : Le Parahélion.

Quelques noms émergent... Edvard Munch pour la Norvège.... Carl Larsson pour la Suède... mais pour le reste avouons que la peinture scandinave nous plonge dans les brumes. Pourtant elle mérite bien d'être découverte.

Aussi avons nous sélectionné quelques oeuvres qui valent le détour.
Mais avant d'aborder les dix-neuvième et vingtième siècles, laissez-moi vous présenter quelques grands anciens qui méritent notre respect.

Présenté en en-tête, Le Parahélion est un tableau d'Urban malare exposé dans la cathédrale de Stockholm. La parahélie est un phénomène rare, extraordinaire, qui impressionna fort les Suédois le 20 avril 1535 (il s'agit d'un phénomène de réfraction de la lumière sur de fins cristaux de glace qui provoque faux-soleils et halos). C'est aussi la plus ancienne image de la ville que l'on connaisse. Uban malare, le peintre, c'est Urban Larsson (c.1500-1570), mais le tableau original est en fait perdu. Aussi est-ce une copie que l'on présente et connait aujourd'hui. Elle fut réalisée par Jacob Elbfas (1600-1664), né en Livonie (ce qui correspond de nos jours aux pays baltes), il s'installe en Suède en 1622, où il devient peintre de cour.

Peder Aadnes (1739-1792), est un peintre norvégien à qui l'on doit ces Scènes de la vie quotidienne, typique du style rococo de la fin du XVIIIe siècle.

12273060053?profile=originalPeder Aadnes : Scènes quotidiennes d'une famille aisée (Lillehammer, Norvège).

David Klöcker von Ehrenstrahl (1628-1698) est un peintre suédois d'origine allemande (il est né à Hambourg) et formé aux Pays-Bas. Il est surtout connu pour ses portraits de cour, mais aussi pour son Jugement dernier, un immense tableau peint en 1696 que l'on peut voir à la cathédrale de Stockholm, ou cette Crucifixion.

12273060296?profile=originalDavid Klöcker von Ehrenstrahl : Crucifixion (cathédrale de Stockholm).

Alexander Roslin (1718-1793), est le grand portraitiste suédois du XVIIIe siècle. Il travailla essentiellement à Paris. Le voici en personne, en compagnie de sa femme, peintre elle aussi :

12273060686?profile=originalAlexander Roslin :

L'artiste et sa femme Marie Suzanne Giroust peignant le portrait d'Henrik Wilhem Peill (1767)

Nationalmuseum, Stockholm.

Il vaut bien que l'on s'y étende, aussi je ne résiste pas à vous présenter deux autres de ses toiles. Cette princesse moldave qu'il peint pendant son séjour à Saint-Pétersbourg.

12273061656?profile=originalAlexander Roslin : Zoie Ghika, princesse moldave (1777).

Nationalmuseum, Stockholm.

Ou sa très célèbre Dame à l'éventail qui fait le bonheur du Nationalmuseum de Stockholm tant elle attire de visiteurs.

12273061681?profile=originalAlexander Roslin : Dame à l'éventail, dite aussi

La dame au voile. L'épouse de l'artiste, Suzanne Roslin (1768).

Carl Fredrick von Breda (17591818), le "Van Dick suédois", enfin clôt cette première partie et nous introduit au dix-neuvième siècle, sujet de nos prochains billets.

12273062256?profile=originalCarl Fredrick von Breda : Le père de l'artiste, Lucas von Breda, 1797.

Nationalmuseum, Stockholm.

Nous devons encore citer Elias Martin (suédois, 1739-1818), Adolf Ulrik Wertmüller (suédois, 1751-1811), Carl Gustav Pilo (danois, 1711-1793)...

A bientôt...

Michel Lansardière (texte et photos).

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