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peinture (239)

Sous le soleil exactement

Le soleil exactement.

Le rouge soleil déborde dépasse les bornes de l'insouciance automnale.

Flo marcher dans l'eau 150x120 acry et marouflage sur toile

flo marcher dans l'eau

Le soleil pour patrimoine, lui prend toute la place , remet aux oubliettes nos vieilles pierres rhumatisantes.

Un week-end de valorisation de notre patrimoine, et l'été indien se pâme.

En rajoute, des filles se baignent, on marche dans l'eau, une feuille jaunie sur l'épaule.

Et nos vieilles pierres radotent.

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Adam et Rêve

Ouf, je me sens mieux.. sorti de l'ornière.. je produis avec un sentiment plus positif..

La preuve.. ce diptyque qui vient de voir le jour.

Je pensais depuis longtemps à une version personnelle de "Adam et Eve"

La voici.

120x80 acry sur toile et tellement de marouflages 29 juillet 2010

adam evec

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Ce que me disait hier un personnage lors d'une rencontre à l'atelier,il me parlait de personnages venus "d'outre-monde."

De la part de cet amateur d'art venu tout droit d'outre Pays de Gex.. ce ne pouvait être qu'un compliment..

Encore une fois je vivais ce que l'art m'apporte de plus gratifiant, la magie des rencontres, celles qui font chaud au cœur..

Les autres plus banales plus superficielles, on les oublie vite.

En fait tout est dans le regard neuf que certains peuvent garder toute la vie.


Une Flo d'outre-monde qui n'est pas restée longtemps dans cet état.. pourquoi je n'ai pas supporté son regard dans mon atelier plus d'une semaine..

Je ne sais pas, mais je mettais ici en place se travail sur les chairs livides.

Juste pour le plaisir de la chair et de ses variations translucides

100x80 acry et marouflages

2etat flo 80x60 full

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Moisson

Je pensais à Vincent Van Gogh, à ses jaunes éclatants, Jaunes de chrome, jaune de moisson, de tournesol. Le jaune comme un cri de vie, de soleil sur les

1er état de Flo moisson 150x120 acry sans marouflage

blés.moisson1

Flo se roule dans les blés murs, Flo veut vivre, elle sera canicule, fille de l'Ukraine, fille de feu..

2ème état Flo et moisson

moisson 2

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mutilation , ablation

Je n'ai même pas réalisé, je n'ai pas imaginé de ce qu'il advint de ce corps: mutilé et avant de l'être, affublé d'une fleur brunâtre qui s'épanouit là juste au niveau du sein gauche. Fleur du mal, fleur toujours innocente, fleur fière de l'être.


flo à 1 sein

Et c'est après que j'ai regardé avec un œil neuf cette peinture que je l'ai vu ..

L'ablation d'un sein..

On sait que les peintures finissent, quand tout va à peu près bien, par se faire toutes seules.. Comme si on était spectateur de ce que nous peignons.

Pris par la peinture, par l'acte de peindre et oubliant le sujet..

Je ne voulais pas peindre une femme au buste marqué par une ablation d'un sein.



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pourquoi faire grand quand on est petit

Oh, rien de méchant, juste une petite aquarelle retrouvée entre deux grosses. Comment survivre dans ces conditions.. Faut vraiment être une bien bonne aquarelle pour revenir au grand jour.



Etude pour une Flo à venir aquarelle sur papier Ingres 20 x15

ptite aqua

Je vous dévoile cette survivante et je repense à un des artistes qui présente son travail à ST Gervais. Expo (même soleil). Il a lui aussi choisi l'option

"petit format deviendra grand"

Philippe Clapier a eu je le sais un choc en découvrant ces petits formats reproduits en très grand (3x2m environ) sur les bâches qui occupent le parc du Fayet.

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Seinscape

Un détail de Flo sur fond de ciel gris vert, sorti tout droit tel le mamelon en érection..

Flo sur un ciel gris vert 150 x120 acry et marouflage sur toile

seinscape

Un détail de ce paysage, un fragment de bodyscape. Un morceau de peinture à part entière, posé à l'horizontal. Clin d'oeil aux ondulations de la Toscane.

Plaisir de la caresse, pinceau humide dégoulinant, chargé de matière jouant de l'ocre rosé au vert livide. Glacis sur gains de beauté.


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entre pluie et rivière, brume et bruyère

10h.Il fait nuit ou presque dans mon atelier. La baie vitrée fait de son mieux

pour éclairer l'espace.


l'amant déchu 80x60 acry et marouflage sur toile

1er état en ce jour.

flo rouge cardinal

Pénombre cérébrale, horizon déprimé. je peux encore peindre sans le recours aux chandelles. Je profite des fonds d'assiette , je lèche les couleurs affamé de chaleur.

Pourquoi ce retour incessant à la fenêtre, l'oeil pendu au gris du ciel.

Ce tic, je l'entretiens à cause de l'hiver, et de ce désir permanent de voir se transformer la pluie en neige.


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Piazza del Campo

Autre jeu:

Passer du corps et de ses courbes à l'authenticité des façades de la ville de Sienne.

Je ne dis pas que les courbes d'un corps ne sont pas authentiques.

Les courbes incitent à la générosité.. les courbes sont naturellement "Italiennes"


Piazza del Campo 80x60 acry et marouflage sur toile

Gegout©2010

piazza-del-campo

La piazza del Campo n'a pas besoin de courbes pour séduire.. je suis encore une semaine après notre retour sous l'emprise de cette place.

Cette place s'impose par sa force sans coquetterie.

Ici la beauté se situe au delà du joli..

Je garderai longtemps le choc avec cette rencontre, ce premier regard lorsque l'on tourne au coin d'une rue et on se retrouve nez à nez face à ces façades.

J'en frissonne encore..!


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Un triple triptyque et trois autres SVP

Ben oui, il me fallait ça, je peaufine les derniers effets de derme, d'épiderme, je peaufine ma peau de lapin en argile. 12 peintures viennent de naître, comme une nuée de mouches sur la plaie.

Je glisse au long de mes veines bleutées, je m'enfonce au creux de moi-même.

9 peintures en forme de poliptyque 46x 27 acry et marouflage sur toile, je peaufine les 3 dernières qui seront ajoutées à cet ensemble

triple tri

La peinture n'est pas douloureuse, le bloc opératoire un peu crade, l'infection guette mon pinceau, le certain vert envahit l'espace. Pas de cris , juste la musique de Schubert. Une Sonata.


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Pour me présenter...

Bonjour à tous,Je suis très heureuse de rejoindre aujourd'hui le réseau des Arts et des Lettres.Française d'origine, je travaille pour les peintres, sculpteurs et photographe du monde entier, d'où mon intérêt pour ce réseau.J'espère échanger avec vous et trouver sur ce site des informations pertinentes et intéressantes qui pourraient me servir dans mon métier.Armelle VAN LERBERGHEwww.artrinet.fr
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Une exposition exceptionnelle au Musée d’Ixelles jusqu’au 10 janvier 2010 En collaboration avec l’asbl Les Amis de la Forêt de Soignes et Les Amis du Musée d'Ixelles. A l’occasion de l’exposition, un catalogue bilingue de 128 pages, rédigé par le commissaire Emmanuel Van de Putte, préfacé par Serge Goyens de Heusch et abondamment illustré, est édité aux éditions Racine. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, où l’industrialisation suscita par réaction un intérêt croissant pour la nature, des artistes trouvèrent leur source d’inspiration dans les paysages brabançons à la manière des peintres de Barbizon dans la forêt de Fontainebleau, où certains se rendirent d’ailleurs. Recourant au plein-airisme, plusieurs groupes d’artistes firent de la forêt un sujet de prédilection : « l’école de Tervueren », les peintres de Rouge-Cloître à Auderghem, la « Vallée des artistes » à Linkebeek et les peintres regroupés sous l’appellation d’ « Uccle Centre d’Art ». Cet intérêt pour la nature suscita le développement d’un réseau ferroviaire et routier qui amena le touriste d’un jour au cœur de la forêt. S’y développèrent hameaux, lieux de villégiature et guinguettes assidûment fréquentés par les artistes. Non l’artiste, le genre ou une école seront ici particulièrement privilégiés, mais plutôt le site en fonction de son accessibilité au départ de Bruxelles, site que les Bruxellois ont très tôt considérer comme leur poumon vert, comme « le jardin de Bruxelles » en quelque sorte. L’exposition est donc envisagée suivant quatre sections en fonction des voies d’accès : de Bruxelles à Tervueren (avenue de Tervueren), de Bruxelles à Auderghem/Notre-Dame-au-Bois/Overijse (chaussée de Wavre), de Bruxelles à Ixelles/Boitsfort/Hoeilaart (chaussée de La Hulpe) et de Bruxelles à Uccle/Linkebeek (chaussées de Waterloo et d’Alsemberg). C’est donc à une promenade en forêt de Soignes, à travers la peinture de paysage de 1850 à 1950, que convie cette exposition inspiré en cela par le Guide du promeneur qu’édita le premier président de la Ligue des Amis de la Forêt de Soignes et peintre René Stevens en 1914. Historique De tout temps la forêt de Soignes a inspiré dessinateurs, graveurs, liciers et peintres. Ses frondaisons incitèrent à la piété et à la fondation d’abbayes et prieurés, tels La Cambre, Forest, Val-Duchesse et Sept-Fontaines, également propices aux activités intellectuelles, les scriptoria du Rouge-Cloître et Groenendael étant mondialement célèbres pour leurs reliures et enluminures. Haut lieu cultuel et culturel, la forêt de Soignes abrita le talent du primitif flamand Hugo van der Goes qui réalisa au Rouge-Cloître sa Mort de la Vierge (vers 1470). Citons encore les célèbres tapisseries dites des Chasses de Maximilien d’après les cartons de Bernard van Orley (Musée du Louvre) qui, toutes, mettent admirablement en scène la forêt de Soignes au XVIe siècle, prémisses des peintures de paysage dans lesquelles excelleront notamment Denis van Alsloot, Lucas van Uden et Jacques d’Arthois, ainsi que les graveurs Hans Collaert, Paul Vitzthumb et Paul Lauters aux siècles suivants. La forêt de Soignes, aux portes de Bruxelles, a toujours fait l’objet de l’attention particulière des gouvernants qui se sont succédés à la tête de nos provinces. C’est sous le régime autrichien (1713-1794) qu’une première intervention paysagère, conçue par l’architecte Joachim Zinner (qui aménagea également le Parc de Bruxelles), a lieu avec la création de larges drèves à travers ce qu’on appellera la « hêtraie cathédrale », et ce pour faciliter l’accès à la forêt aux carrosses de la Cour lors des grandes chasses. Entre 1822 et 1843, la forêt sera littéralement dépecée par la Société Générale, qui en a reçu la gestion de Guillaume Ier : 60% en sera défrichée et répartie entre les communes environnantes, ce qui rendra l’accessibilité à la forêt encore plus grande et l’exploitation forestière encore plus intense. Les voies de communication vont se développer et la circulation en forêt ira en s’intensifiant. La forêt sera désormais, et de plus en plus, également perçue comme un lieu de promenade et de délassement. La notion de « tourisme » prend forme à cette époque, le mot est accepté par l’Académie française en 1878. La notion nouvelle de tourisme contribuera à nourrir le goût du paysage ; le promeneur y verra la forêt comme un site unique à préserver, tandis que le peintre, lui, y verra un atelier grandeur nature. Souhaitant sortir de l’académisme d’atelier, les artistes vont peindre dorénavant sur le motif. Ils quitteront donc la ville pour le plein air, dans les environs. Le « motif sonien » s’impose aux artistes qui passeront par la capitale belge et qui transformeront ce site fortement « artialisé » en « forêtmusée». « Les Amis de la Forêt de Soignes » C’est dans le cadre du centenaire des « Amis de la Forêt de Soignes », la plus ancienne association de protection de la nature de Belgique, que se tiendra l’exposition « Les peintres de la Forêt de Soignes. Jardin de Bruxelles : 1850-1950 » au Musée d’Ixelles, en collaboration avec les Amis du Musée d’Ixelles et Les Amis de la Forêt de Soignes. Le souci d’esthétique lié à de timides préoccupations écologiques aboutira en 1909, à l’instar de la Société des Amis de la forêt de Fontainebleau en 1907, à la création de la Ligue des Amis de la Forêt de Soignes. C’est le 26 octobre 1909 que des personnalités bruxelloises se réunirent au restaurant de Rouge- Cloître pour fonder officiellement la Ligue. Parmi les membres fondateurs, on compte notamment les députés Emile Vandervelde et Henri Carton de Wiart ainsi que l’ancien bourgmestre de Bruxelles, Charles Buls, des écrivains parmi lesquels Emile Verhaeren et des artistes dont le peintre René Stevens, surnommé le Sylvain. Toutes ces personnes fondatrices de la nouvelle association avaient en commun un profond amour de la nature et une grande admiration pour la forêt qu’ils désiraient protéger à tout prix. Ils étaient en cela les interprètes d’un large courant d’opinion qui grandissait de jour en jour à Bruxelles en faveur de la forêt de Soignes, qui venait de subir des amputations sensibles pour la création de deux hippodromes ainsi que la construction d’un réservoir d’eau de la CIBE et d’un sanatorium et qui était l’objet d’une foule d’autres menaces. En 1911, la Reine Elisabeth, en reconnaissance des services rendus par la Ligue, lui accorde son haut patronage. Pendant les deux décennies qui vont suivre, la Ligue fut — avec le Touring Club de Belgique et le groupement « Natuur en Stedeschoon » à Anvers — parmi les premières associations à se soucier de la nature au sens large. L’objectif de départ était la protection et la défense des aspects esthétiques et culturels de la forêt de Soignes mais, déjà avant les années 1930, l’association avait élargi ses objectifs en prenant en compte les fonctions sociales et écologiques de celle-ci, mettant progressivement l’accent sur les problèmes, toujours actuels, que sont la pression immobilière sur les lisières, l’extension des réseaux routiers et ferroviaires et la surfréquentation de certains sites. Les Amis de la Forêt de Soignes Rue Jean Blockx 14/8 1030 Bruxelles http://www.amisoignes-vriendenzonien.be Emmanuel Van de Putte, commissaire de l’exposition Emmanuel Van de Putte (1979) est licencié en sciences politiques et sociales (Université d’Anvers). Il s’est toujours intéressé aux passerelles entre l’art et la politique en Belgique et a consacré son mémoire de licence aux rapports entre la politique et les artistes peintres, à la lumière de la germanisation ou de la communautarisation pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Après ses études, il s’est dirigé vers le marché de l’art. D’abord responsable de la salle de ventes Kunsthaus Lempertz à Bruxelles, il est aujourd’hui spécialiste en art impressionniste et moderne pour Christie’s à Bruxelles et Paris. Il est également administrateur de l’association « Les Amis de la Forêt de Soignes ».
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Fernand Khnopff par Joël Goffin

Figure de proue du symbolisme européen, Fernand Khnopff était peintre, pastelliste, sculpteur, poète et photographe. Suivons ce démiurge dans un Bruxelles qui vers 1900 brillait de tous ses fastes et qu’il a incontestablement marqué de sa personnalité mystérieuse.

Dans les années septante, pour quelques milliers de francs belges, le collectionneur trouvait encore aisément sur le marché de l’art des dessins de Fernand Khnopff (1858-1921). Le peintre connaissait en effet un long purgatoire, comme la plupart des artistes de la Belle Epoque. La destruction de la Maison du Peuple d’Horta en constitue l’exemple le plus frappant. Europalia Autriche (1987) l’a remis en selle pour longtemps. La rétrospective des Musées royaux des Beaux-Arts, qui lui est consacrée, présente des œuvres inédites du Maître symboliste.
Fernand Khnopff passe sa prime enfance à Bruges, qui selon ses propres termes est alors " une réelle ville morte ". Son père vient d’y être nommé substitut du procureur du Roi. L’Hôtel ter Reien, Langestraat 1, qui offre une vue imprenable sur le célèbre Quai Vert (Groenerei), occupe de nos jours la maison d’enfance du peintre. Marguerite, la sœur admirée, le modèle favori, est née dans la Venise du Nord. Au faîte de sa gloire, Fernand Khnopff reviendra à Bruges à une ou deux reprises, calé au fond d’un fiacre et portant des lunettes noires pour ne pas subir les changements apportés à la cité de son Graal. Pris d’une même obsession, il refusera toujours de voir les Memling de l’Hôpital Saint-Jean dont l’influence sur son œuvre est pourtant sensible. Autre lien avec la ville flamande : il exécute le frontispice de Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach, son frère astral.
A nouveau promu, Edmond Khnopff installe sa famille dans un bel hôtel particulier de la rue Belliard, à proximité de la gare Léopold, quartier où réside une importante colonie britannique. Ceci expliquerait l’engouement du jeune artiste pour les préraphaélites anglais alors que ses compagnons ne rêvent que de Paris ! Après avoir abandonné des études de Droit décidées par son père, il ouvre son premier atelier rue du Luxembourg. Le gotha bruxellois en fait très vite son portraitiste favori. Ce qui suscite la jalousie d’un Rops vieillissant (l’on confond parfois Félicien Rops et Fernand Khnopff, alors que tout les oppose !). Avec sa plume au vitriol, Félicien fulmine : " L’exposition de la Rose+Croix du Sar Péladan s’ouvre aujourd’hui. Ah ! le joli fumiste ! Knoph, je ne sais jamais écrire ce nom, méritait comme plagiaire de faire partie de la Rose+Croix ! Comme son frère qui chipait Verlaine et les vers de tout le monde le Knoopht (ah ce nom !) chipe partout, photographie, croquis anglais, tout y passe !! Ce qui est bête, car il ne manque pas de talent ! Mais c’est un besoin, une seconde nature de ces deux animaux là ! ".
En 1888, le peintre suit ses parents à Saint-Gilles, rue Saint-Bernard 1. Ce clergyman en train de devenir dandy aménage un atelier discret parsemé de cercles, de masques et de voiles au premier étage de l’imposante demeure néo-renaissance.
" Si Fernand Khnopff est peu expansif, combien ne doit-il pas dans le seul à seul de l'étude, discuter avec lui-même : Pénétrer chez lui, c'est le diable " fait-il dire à Emile Verhaeren.
C'est là qu’il concocte le meilleur de son oeuvre et qu’il connaît la gloire internationale : expositions à Londres, Paris (salons Rose+Croix), Vienne et Berlin.
Par un fait curieux, Gottfried Benn (1886-1956), le meilleur poète expressionniste allemand, vivra durant la Grande Guerre des moments de création intense au même premier étage de la rue Saint-Bernard. En garnison chez nous, le médecin militaire soigne les prostituées belges qui contaminent " patriotiquement " les Prussiens en goguette. Extraordinaire jeu de miroirs à quinze ans de distance entre le peintre anglophile éthéré et ce poète nihiliste amateur de filles légères et de cocaïne. Gottfried Benn est le personnage central des Eblouissements de Pierre Mertens. Après la seconde guerre mondiale, l’angle de la rue Saint-Bernard et de la chaussée de Charleroi accueille un magasin de sanitaires. Plus tard, suprême dérive, ce lieu de mémoire n’est plus qu’une station service. Sauvé de la destruction, c’est devenu le " Khnopff ", un restaurant lounge-bar à la mode aux décors surprenants.
En 1900, le peintre préfère Edouard Pelseneer à Victor Horta, qu’on lui suggère, pour ériger un temple dédié à son Oeuvre, face au Bois de la Cambre. Il conçoit lui-même les plans de son nouvel atelier qui suscitera l’admiration de l’Europe entière. La mort de son père et le déménagement à Ixelles, qui le prive de la présence quotidienne de sa mère, l’ont-ils poussé à exécuter une série de vues de Bruges, déclinant des illustrations de Bruges-la-Morte ? Elles résonnent comme la profonde nostalgie d’une enfance idéalisée. Parallèlement, ce solitaire endurci s’affranchit d’un lien fusionnel avec sa famille en renonçant à une sexualité diffuse (on ne lui connaissait aucune liaison jusque-là). Dans les coulisses de la Monnaie, qui lui a commandé les costumes et les décors de plusieurs opéras, cet homme raffiné, marqué par l’humour anglais, séduit les jeunes cantatrices. Conséquence ? La veine artistique de la femme onirique, androgyne et lointaine, se tarit. Comme si les passades de la Monnaie lui avaient enfin ouvert les yeux sur d’autres " mystères féminins " que ceux dont il s’était fait le grand prêtre. Désormais, ses modèles sont plus charnels, à portée de la main. Elles décochent des oeillades, elles grillent des cigarettes, elles sont polissonnes, voire complètement dénudées…
A 51 ans, l’homme n’est pourtant pas au bout de ses paradoxes : il se marie à la maison communale d’Ixelles avec une jeune veuve qui a deux enfants. Le couple se domicilie au Boulevard Général Jacques, à une centaine de mètres de l’atelier de l’avenue des Courses mais le peintre en interdit formellement l’accès à son épouse ! " Je construis mon monde et je me promène dedans " tel est son credo. La séparation est prononcée trois ans plus tard… En réalité, le Maître privilégie le culte de sa sœur qui a quitté Bruxelles depuis longtemps. Ce " Fernand &endash; Faust ", privé de sa Marguerite mais sauvé de l’oubli pour n’avoir cessé de tendre vers l’idéal, conservera jusqu’à sa mort le magnifique portrait en pied qui la représente corsetée dans une robe quasi nuptiale et gantée de blanc pour éviter toute souillure.
Dans ce contexte, il est difficile d’imaginer le chantre du silence confronté aux 13 millions de visiteurs de l’Exposition universelle de 1910 dont l’entrée principale donne sur l’avenue Jeanne… en face de son atelier. A-t-il esquissé un sourire en contemplant le site ravagé par un incendie quelques mois après l’inauguration solennelle ?
Pendant la Grande Guerre, l’artiste signe courageusement des pétitions contre certaines décisions allemandes. Dans le même temps, le symboliste suit l’enseignement de Swedenborg à l’Eglise de la Nouvelle Jérusalem, rue Gachard. On y accorde une large place au mystère : un monde invisible d’intersignes et de correspondances, d'anges gardiens et de démons, influence sans cesse le monde visible. La vie de l'homme, dès lors, ne se borne pas à la sphère terrestre. A la connaissance scientifique, s’oppose une connaissance intuitive fondée sur l'illumination individuelle. Mais la plupart des visages féminins de Fernand Khnopff ne sont-ils pas des miroitements de l’autre monde ?
Peu avant sa mort, il donne cours à Marcel-Louis Baugniet, précurseur de l’abstraction et futur compagnon de la chorégraphe Akarova. A l’atelier libre du Labor, situé rue Veydt (l’actuel restaurant Amadeus), il conseille au jeune artiste d’approfondir la construction géométrique. Un Khnopff, qui aurait été ouvert au constructivisme et au cubisme, voilà qui sort des sentiers battus !
Au bout du compte, il n’essuiera qu’un échec dans sa carrière artistique : lui qui se croyait doué pour la peinture monumentale n’emporte pas la commande du Palais Stoclet de l’avenue de Tervuren. Il doit se contenter d’une Recluse toujours encastrée dans le Salon de Musique Plus tard, la décoration de la Salle des Mariages de Saint-Gilles l’inspire à peine. L’Administration lui versera à titre posthume des honoraires qu’il n’avait pas daigné réclamer.
Le 12 novembre 1921, Khnopff décède dans une clinique privée de la rue Marie-Thérèse (n° 98). Les obsèques se déroulent à l’église de la place Saint-Josse en présence de Jules Destrée, d’Emile Vandervelde et de l’Ambassadeur de France. Dans la nef, des visages ailés, qui font penser à L'Aile bleue ou à l’Hypnos omniprésent dans son œuvre, forment avec l’inscription latens deitas (divinité cachée) un curieux rébus. Serait-ce l’ultime clin d’œil bruxellois de Fernand ?
L’artiste est inhumé dans le caveau familial du cimetière de Laeken (division 28). Seul le nom de son grand-père magistrat figure sur la dalle funéraire.  Son maître des débuts, Xavier Mellery, qui est mort la même année, repose à quelques parcelles de lui. Moins de quarante ans après son édification, le splendide atelier du Bois de la Cambre est détruit pour une sombre affaire de succession qui oppose les neveux du peintre. Jacques Saintenoy, le fils de l’architecte de l’Old England, se charge de la triste besogne. Grandeur et décadence !
Fernand Khnopff a exercé une influence déterminante sur Gustav Klimt - celui-ci crée ses femmes mosaïques après les succès du Bruxellois à la Sécession viennoise - et sur… Magritte dont il préfigure l’univers décalé. L’homme au chapeau melon se ruait au Musée des Beaux-Arts pour admirer Une ville abandonnée qui voit Bruges, en bord de mer, dépossédée de la statue de Memling. On a découvert voici peu que l’artiste, évidemment peu loquace sur le sujet, s’adonnait avec talent à la photographie, celle-ci participant pleinement à l’alchimie de son Œuvre. Mais ce n’est sans doute pas le dernier secret transmis par le Maître du Symbole…

Joël Goffin

Le très enrichissant site de Joël Goffin:  Bruges-la-Morte

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Antoine Wiertz (Dinant 1806 - Ixelles 1865)

Peintre romantique excentrique de scènes religieuses, historiques et macabres, de thèmes philosophiques et allégoriques, et de portraits. Egalement sculpteur de trois scènes allégoriques (1860-62). Elève à l'Académie d'Anvers (1820-28, G. Herreyns et M. Van Brée). Se perfectionne à Paris (1829-32). Prix de Rome (1832). Séjourne en Italie, surtout à Rome (1834-37). S'installe après son retour d'abord à Liège, puis à Ixelles en 1850. A un tempérament mégalomane: il fait souvent des toiles gigantesques, ayant l'ambition d'égaler, voire de surpasser, Michel Ange et Rubens. Son art est souvent très spectaculaire par le format et une inspiration humanitaire, pseudo-philosophique, morbide parfois. Ses oeuvres de jeunesse et ses esquisses valent mieux que le reste. Son atelier à Ixelles est converti en musée. Oeuvres aux Musées d'Anvers, Bruxelles, Ixelles, Liège et Malines.
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Exposé éclairant de Philippe Jones sur une oeuvre qui n'attire pas à première vue, et qui a besoin de décryptage. Personnellement, je trouve les "recherches" de Magritte peu sujettes aux coups de coeur et affectées d'une proposition accablante et systématique de" mystérieux" à tout bout de champ. Elles ne s'expliquent que par des textes et je ne parviens pas à ressentir une quelconque émotion en visionnant cette imagerie froide et trop bien léchée, encombrée de grelots, de ciels d'un bleu clair glacial, de constructions comme faites pour vous démontrer que vous êtes un ignorant coupable d'être ému par la bonté, la beauté, la souffrance, la déchéance maudite ou l'admiration pour le don d'enfance. Je ressens devant ces toiles l'impression que ce peintre veut imposer l'idée que l'existence consiste à être déconcerté, surpris par des couleurs nauséeuses et des slogans lapidaires aux allures de babioles qui se veulent intimidantes. Ne seriez-vous qu'un petit nuage d'inconnaissance? Le conférencier a quand même bien fait ressortir que l'art peut aussi se trouver là où on ne l'attend pas. J'aurais préféré que Magritte fut un naïf impressionniste. Ceci n'est pas une impression.
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