chair (5)
Ce que me disait hier un personnage lors d'une rencontre à l'atelier,il me parlait de personnages venus "d'outre-monde."
De la part de cet amateur d'art venu tout droit d'outre Pays de Gex.. ce ne pouvait être qu'un compliment..
Encore une fois je vivais ce que l'art m'apporte de plus gratifiant, la magie des rencontres, celles qui font chaud au cœur..
Les autres plus banales plus superficielles, on les oublie vite.
En fait tout est dans le regard neuf que certains peuvent garder toute la vie.
Une Flo d'outre-monde qui n'est pas restée longtemps dans cet état.. pourquoi je n'ai pas supporté son regard dans mon atelier plus d'une semaine..
Je ne sais pas, mais je mettais ici en place se travail sur les chairs livides.
Juste pour le plaisir de la chair et de ses variations translucides
100x80 acry et marouflages
Un détail de Flo sur fond de ciel gris vert, sorti tout droit tel le mamelon en érection..
Flo sur un ciel gris vert 150 x120 acry et marouflage sur toile
Un détail de ce paysage, un fragment de bodyscape. Un morceau de peinture à part entière, posé à l'horizontal. Clin d'oeil aux ondulations de la Toscane.
Plaisir de la caresse, pinceau humide dégoulinant, chargé de matière jouant de l'ocre rosé au vert livide. Glacis sur gains de beauté.
On relève la tête, regard en coin sur des fesses qui se déplacent au beau milieu d'un corps. C'est le soleil enfin qui exacerbe les sens.
Déhanchement chaloupé, le jean un peu tombant, tenue négligée, un mouchoir sort à moitié de sa poche, La journée s'annonce belle et je rêve seul dans mon jardin.
Pas de défilé, pas de ses passantes qui déambulent sans un regard sur mes yeux ou se lit le désir.
Chair flesch.
Un mur de mon atelier ou l'on peut voir 12 variations sur un genoo too moo
.
Je crois entendre des pas qui résonnent sur le trottoir.
Allongé sur mon transat, je fixe la haie sombre de lierre. Une mouche passante, s'énerve entre deux feuilles qui ne bronchent pas
Moi stupidement installé, la jambe en l'air un sac de glace entoure mon genou
C'est la première mouche de l'année..
Encore une Flo me direz vous..
Une que je sens bien , naturelle avec son paquet de veines, artères et réseaux lymphatiques sous le bras, sous l'aisselle. Rien de grave encore, juste un débordement pictural en attendant le soir et la nuit qui suivra.
En dessous 2ème et dernier état
2 états de Flo et son réseau 80x60 acry et marouflage sur toile
Et voici que, ironie du sort..
Pourquoi ? peut-être parce que la "poésie"de l'aventure humaine n'est plus suffisante pour combler certaines frustrations.
Lucian Freud mettait dans son exercice de la chair mise en avant toute la détresse de l'être humain, détresse et fascination.
Je pense à Monet paignant les reflets de la lividité post mortem sur le visage d'une de ses proches
Bacon et tant d'autres ont exploré ce qui me fascine moi aussi.
Je veux dire que l'acte de peindre et dans ce cas là aussi dans le plaisir de faire.
Etude pour un corps livide 100x80 gegout©adagp
portrait en pied de dieu 145x110 gegout 2009©adagp
que les artistes peuvent contourner. Même si les pulsions sont parfois aussi fortes,
le fameux passage à l'acte se fera de façon détournée, pourtant la violence est là rampante..