Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

peinture (239)

administrateur théâtres

La très jeune commissaire, Laura Neve* s’est penchée sur les magiciens de l’art qui ont contribué à faire naître Paul Delvaux au génie de sa maturité. L’exposition se décline en neuf temps artistiques, chaque fois un éblouissement pour Delvaux qui se frotte aux influences, pour finalement secréter ses propres secrets artistiques. Lui et Magritte ont reçu tous deux l’empreinte du symbolisme de Montald à l’académie de Beaux-arts de Bruxelles. Mais tout commence dans la forêt de Soignes, au Rouge-Cloître, où l’artiste peint tous les jours et nous livre cette merveilleuse …. « Source de l’empereur », une œuvre pénétrante par la magnifique lumière qui s’en dégage. Delvaux est tributaire de ce groupe de pleinairistes sous la houlette d’Hippolyte Boulenger. Nous découvrons l’école de Tervuren. On peint la nature, avec réalisme, on est à la recherche du vrai, mais voilà que la toile de la source explose de beauté, d’une lumière presqu’impressionniste.

De sources en sources Laura Neve qui a imaginé toute cette exposition, met chaque fois en présence les affinités artistiques de Delvaux et ses œuvres produites dans l’effusion du moment. De ces dialogues picturaux naissent de très belles émotions. Nous pouvons ainsi saisir des couleurs fauves dans son « Paysage mosan », peint en 1925, entrevoir une influence de Cézanne dont il a sans doute vu des toiles lors de voyages à Paris, avec les aplats de couleurs dans son « Intérieur de Forêt ». Delvaux dit de lui : « Il a allié le style à la couleur, à l’idée ». Le parallèle des deux œuvres vibre comme de l’amitié.

Vint la période Renoir. « Le portrait de famille » de Delvaux dialogue avec « Les fillettes » de Renoir. Mêmes rythmes, mêmes incandescences, mêmes volutes picturales. Emotions partagées entre « Nus dans la forêt » et « Les baigneuses » de Renoir. Le détachement d’avec la réalité apparaît, les corps sont idéalisés, on pénètre dans une sorte de paradis terrestre fort éloigné des réalités industrielles, l’imaginaire parle avec la lumière. Et voici une nouvelle inclination, avec Modigliani, les visages ovales, les formes élongées, les grands yeux en amandes, les bouches en cœur et le regard absent. Tourné vers l’intérieur ou baigné d’absolu. « Les jeunes filles à la campagne » sont emplies de rêve et d’une lumière évanescente, sur un début de grisaille de plomb. Toute sa vie Delvaux idéalisera la figure féminine, souvenir cuisant d’un amour malheureux, mais qu’il finira par épouser… en 1952.

Il sera ensuite intrigué par le monde grotesque et caricatural de James Ensor. Il visite le musée Spitzner, les monstruosités d’une baraque foraine de la Gare du Midi, et c’est le choc. Les œuvres de squelettes se côtoient mais les squelettes de Delvaux vivent, dansent, s’amusent, ils ont des expressions très humaines, fort ludiques.

C’est maintenant la force primitive et la palette de Permeke qui le fascinent, malgré des préoccupations d’artiste divergentes. Ensuite c’est l’engouement pour le mysticisme et le raffinement de Gustave Van de Woestijne: même mélancolie raffinée dans « L’attente » et « Le rideau rouge » de Delvaux. En 1933, à la mort de sa mère plus d’une centaine d’œuvres disparaissent dont une Maternité.

« Les noces à Antheit » : son village natal est presque un noir et blanc avec quelques touches de couleur, le photographe est à l’avant plan, il a gelé les personnages dans une pose très guindée. La mariée est figée dans les interdits. On y voit probablement le peintre et sa première femme dont il divorcera après avoir retrouvé Anne-Marie Demartelaere en 1947, par hasard.

Mais en 1934 arrive la révélation du surréalisme avec la découverte de Giorgio De Chirico. Elle lui ouvre grand les portes de l’universalité et de la poésie. Dans les toiles de l’artiste italien, Delvaux se laisse emplir de silence, cloue l’angoisse dans les paysages déserts, sème des éléments d’architecture antique, fait naître l’étrange. Il se livre enfin au monde de ses rêveries intérieures, au culte du nu féminin. Il a trouvé sa voie. Côtoyer Magritte ne fait que le confirmer dans ses choix.

Les neuf étapes de la genèse de son œuvre sont accomplies. Multiple, il devient unique. Il ne se joint à aucun mouvement artistique, fuyant les –ismes et toute espèce d’étiquette. Une influence princière d’Ingres traverse aussi toute ses œuvres : la recherche de la perfection formelle, très classique, qui soutient son style inclassable, … et resplendissant.

Visiter cette exposition, c’est comprendre, aller de surprises en découvertes, c’est voyager dans le temps et les correspondances, c’est faire le plein d’émotions, se laisser porter et rêver…L’affiche est sublime, mais il n’y a pas qu’elle qui vous ravira!

http://www.ixelles.be/galerie/2010/20100930delvaux/

Jusqu’au 16 janvier 2011

Musée d’Ixelles, Van Volsem 71, 1050 Bruxelles

http://www.museedixelles.be

Lire la suite...

Last Flo 2010

La voici, égale à elle même. Seule et libre, sans les couleurs qui la laissent fragile, vulnérable..

 last flo

Les couleurs sont des particules qui meurent trop vite. Je les refuse aujourd'hui, juste pour marquer mon désir d'immortalité.


Lire la suite...

Immaculée jupe blanche

Après trente années de peinture, je réalise que je suis un maniacopsycho... dépressif à tendance skizo de pente raide..

Je m'explique:

et merde..

Ma dernière peinture le fera mieux que tous les discours.

Flo sa jupe blanche immaculée 100x80 acry et marouflage sur toile

flo jupe blanche bon end

La voici, je l'aime comme j'aime ce qu'elle évoque pour moi.. Le monde immaculé de la neige

Lire la suite...

Creuser l'insondable et rester à la surface

Après 2 jours de bataille avec ce format...ouf que c'est pour l'instant abouti..! J'ai voulu jusqu'à la fin préserver une partie (le visage) et je sais que lorsque l'on préserve une partie qu'on aime, on tourne en rond autour sans avancer..!

Flo au blanc turban 150x120 acry et marouflage sur toile

flo turban blanc

Pourtant j'ai le sentiment que pour cette fois en tout cas, j'ai eu une bonne

intuition en tournant autour du pot..

Mais quelle bagarre, j'ai touché le fond en le retouchant une dizaine

de fois.. en remarouflant le buste, déchirant et griffant le vide au passage..

Plusieurs fois tenté par un décor qui habille ce vide insondable.


Lire la suite...

Flo s'expose à Kiev

Je n'ose pas vous montrer les photos prises avec un blackberry qui a du faire un séjour dans un Hammam Ukrainien juste avant le "reportage"

La flo du jour non finito 150x120 acry et marouflage sur toile

flo-du-13-nov

Le stand surgit dans la brume, j'ai cru reconnaître une de mes peintures dans un brouillard digne du bain turc version wet..!

Ma Flo Vénus au bain est vraiment au bain de vapeur..ça devrait lui faire du bien..ou alors elle va se mettre à rouiller..

Voici un message envoyé par Eric Patou des éditions Patou "nude art today"

Bonjour
Une petite idée du stand. les photos viennent du téléphone ce qui explique la mauvaise qualité. J'ai pris d'autres photos avec un numérique.

Il y avait beaucoup de monde le jour du vernissage, les ventes se font en fin de semaine.
J'ai rendez vous avec le musée d'art moderne de la ville de kiev ..........

Ici tout est complique, tout est en russe, même dans les restaurants!
Heureusement j'ai dîner avec l'équipe de l'ambassade de france.
Personne ne parle anglais et les gens ont peur au moindre renseignement.


Bon j'espère que les Ukrainiens sont cool avec le gentil Patou.. sans cela j'envoie les chiens

Lire la suite...
administrateur théâtres

Appel à projets - Prix jeune peinture

Prix jeune peinture belge

Appel à projets: Prix jeune peinture belge

En 2011 l'asbl Jeune Peinture Belge présente, en collaboration avec le Palais des Beaux-Arts, une nouvelle édition du Prix de la Jeune Peinture Belge. Ce prix prestigieux est l'un des événements majeurs de l'art contemporain en Belgique.

Le concours est ouvert aux artistes de toutes disciplines artistiques, âgés de moins de 35 ans au 1er janvier 2011 et belges ou résidant en Belgique depuis un an au moins. Sur base d'un dossier, un jury international de directeurs et curateurs de musées sélectionnera les projets. Les artistes choisis seront invités à exposer au Palais des Beaux-Arts du 9 juin au 11 septembre 2011. Lors de l’inauguration, le jury remettra quatre prix, dont minimum un à un(e) peintre.

-le Prix Jeune Peinture Belge «Crowet» (25.000€)

-le Prix Jeune Peinture Belge «Langui» (12.500€)

-le Prix Jeune Peinture Belge «Palais des Beaux-Arts» (12.500€)

-le Prix Jeune Peinture Belge «ING» (12.500€)

Les dossiers et bulletins d’inscription doivent être envoyés au Palais des Beaux-Arts au plus tard

le 29 novembre 2010 (Maïté Smeyers -23, rue Ravenstein, 1000 Bruxelles).

Le dossier de présentation (format A4) doit obligatoirement comporter: -le curriculum vitæ de l’artiste -la démarche artistique générale -une présentation précise du projet à réaliser ou des œuvres existantes (réalisées il y a max 3 ans) proposées pour l’exposition au PBA -des illustrations de ces œuvres au moyen de photographies, d’esquisses, de diapositives ou, le cas échéant, les dvd ou cd-rom des œuvres vidéographiques. (extrait de max. 15 minutes).

Remarque : le jury étant international, nous conseillons de remettre un dossier bilingue français-anglais

Le Jury cette année est composé de :

Henriette Bretton-Meyer, Directrice de Overgaden, Institut for Samtidskunst, Copenhague

Miguel von Hafe Pérez, Directeur du Centro Galego de Arte Contemporànea, Santiago de Compostela

Clément Minighetti, chef-curateur du MUDAM, Luxembourg

Thierry Raspail, Directeur du Musée d’art contemporain de Lyon

Hilde Teerlick, Directrice du Frac Nord-Pas de Calais

Le règlement complet du concours et le formulaire d'inscription sont disponibles sur le site: www.jeunepeinturebelge.be

Lire la suite...

Ursula ULESKI - La peinture dans tous ses états !


ULESKI Photo carrousel du Louvre.jpg


Architecte et artiste peintre franco-polonaise



"… je cherche à redécouvrir l’étrangeté magique et la singularité de l’évidence. Quand je dessine un trait, j’habite déjà le lieu. Extatique, obsédée, j’y cherche la lumière et l'équilibre...

... Pour moi l'Art, c'est la célébration de la vie : énergie et mouvement - jubilation, plaisir, joie. Quand je peins, je célèbre aussi la peinture."




ULESKI - A fleuret moucheté 140x120 acrylique sur toile.jpg

Galerie de l'Artiste : cliquez ULESKI

Lire la suite...

La part de l'ombre

Je reviens sur cette zone si présente dans la peinture sitôt que celle ci se préoccupe de la 3ème dimension.

Ombre portée ou ombre propre.link

Ombre improvisée, réaliste légère ou appuyée, ombre menaçante, ombre étirée, ombre mesurée, ombre scientifique, rationnelle, bref, la part de l'ombre. Pour mesurer la hauteur d'une pyramide un chercheur d'avant le GPS, plante un bâton d'une hauteur connue, il mesure ensuite la longueur de son ombre portée et il la compare avec la longueur de l'ombre portée d'une pyramide, fastoche ..! Photo Gegout© 2010

SDC10027

L'ombre portée se révèle à partir du 14 ème siècle. Avant cette période elle demeure associée à une vision représentant la disparition du vivant.

Disparition du vivant, monde des morts, monde inquiétant , ombre portée tabou..

Elle pourtant présente dans les trompes l'œil (période romaine avant notre ère par exemple)

L'ombre portée fut longtemps considérée comme un élément parasite du tableau, l'ombre propre servait à indiquer la 3ème dimension, donnait le volume des formes représentées. elle devait suffire pour rendre l'aspect réaliste.

ombre propre et ombre portée

tomate.jpg

La réapparition de l'ombre portée date du 15 ème, lorsque la perspective "maîtrisée" modifie la traduction du monde visible.

La renaissance et entre autres les peintres du clair-obscur ne l'oublient plus. l'ombre porte perd sa symbolique infernale et obscurantiste, elle révèle le monde des lumières, le monde visible le devient grâce à la lumière.
Georges de la Tour, Le Caravage et bientôt tous les autres peintres ne peuvent plus l'ignorer.

2--me---tat--flo-et-les-vieillards.jpg

Suzanne et l'ombre portée du vieillard acry et marouflage sur toile 100x80 Gegout 2007

Le surréalisme joue avec. Dali, Tangui, Magritte, pour ne citer qu'eux, ne peuvent plus s'en passer.

"Le crime était presque parfait"

Ma période surréaliste avec cette peinture à l'huile qui date de 1977

le-crime--tait-presque-parf.jpg

L'ombre portée est reine, elle rythme l'espace imaginaire irrationnel des surréalistes.

Les Fauves vont l'ignorer, donnant toute la place à la couleur qui balayera l'ombre et la lumière. Un univers qui veut ignorer la lumière.

Ah! cette fameuse confusion entre couleur et lumière

Ombre habitée 140x85 acry et marouflage sur toile 2010

avant le trou

La saga de cette capricieuse n'en finira pas.. disparition, apparition, clignotement de l'histoire..

Lire la suite...

histoire de pont

Deux nouvelles versions de "pont passerelle" J'entre un peu plus chaque jour dans cette thématique si différente de mes sujets habituels.

acry sur toile 100x80

pont 1er octpont 1er oct

Voir la version d'hier totalement ou presque retravaillée.

Ici voici la version d'hier soir qui m'aura plu le temps d'une traversée nocturne

pont-1.jpg

Lire la suite...

l'obésité peinte

Il y avait longtemps que je n'avais pas travaillé à partir d'une photo. C'est une manière de peindre que je refuse en temps normal. Mes Flo sortent comme ça, sans le moindre support photographique.

Lorsque j'ai fait la photo de cette amie qui fréquente l'atelier, je ne pensais pas à la suite que je pourrais y donner. En fait la photo trouva vite sa place dans ma tête. Je voyais là dans cette pose prise naturellement une réplique à ce portrait d'Ingres "M Bertin" Un Bertin qui aurait perdu son arrogance de banquier, un Bertin humanisé, fragilisé..

Geneviève 80x60 acry sur toile

geneviève

La pose frappe par l'étalage naturel de l'obésité. Obésité qu'on ne peut évacuer, obésité dont on se sert, faute de mieux..!

Lire la suite...
administrateur théâtres

The World of Lucas Cranach

An Artist in the Age of Dürer, Titian and Metsys

&

Wim Delvoye

Knockin’ on Heaven’s Door

Voici une exposition très séduisante au Palais des Beaux Arts. Un duo étrange, car voici deux personnalités de cinq siècles de différence, et « entre-deux » ou « contre-pied » de caractère.

D’une part Lucas Cranach (1472-1553), qui se situe entre Moyen-âge et Renaissance et Wim Delvoye dans « Knocking on Heaven’s door », entre les certitudes d’un Moyen-âge utopique et les doutes de notre siècle. Ils ont en commun le fait de parler de nombreuses langues, de pratiquer la langue des affaires, le latin …ou l’anglais, et d’être subtilement rebelles à l’air du temps mais fort épris de rendement artistique. Artistes? Humaniste à sa façon, Lucas Cranach fut pendant une cinquantaine d'années le peintre de la cour de Saxe, mais aussi un brillant homme d'affaires à la tête d'un grand atelier dans la ville de Wittenberg, ayant même acquis le monopole du statut d’apothicaire, ce qui lui donnait un accès privilégié aux huiles, pigments et diverses essences. Très entreprenant, il ouvrit sa propre imprimerie et fut élu 3 fois bourgmestre. Ah, « les artistes » au pouvoir!

L’exposition rassemble une cinquantaine de tableaux de Cranach, un grand nombre de ses dessins les plus remarquables et une quarantaine de gravures, dont il ne subsiste plus, pour certaines, que l’exemplaire exposé. Une cinquantaine d’œuvres d’autres artistes viennent compléter et éclairer cette présentation.

Son autoportrait, daté de 1530, nous montre un homo melancholicus, de 58 ans, riche et célèbre. Melancholicus parce qu’il est conscient des malaises du siècle, en trempant ses pinceaux dans de noirs pigments, il rappelle sans cesse les limites de l’homme, du progrès, de la connaissance. L’homo melancholicus doute de tout, présente des réalités divergentes par rapport aux idées établies. C’est l’état constant et privilégié des artistes, des politiques et des scientifiques… ce qu’il veut être tout à la fois !

Le plus bel exemple de ses interrogations est un de ses nombreux nus : « Justicia ». Elle a du Moyen-âge, la vertu cardinale, le visage de madone, les cheveux dans la résille, le voile, marque de pudeur. Mais le nu est intégral, le geste de la main indique clairement le sexe dénudé, et le voile arachnéen qui l’enveloppe la dévoile de façon presque provocante. La Justice serait-elle vraiment la Justice ? La balance penche dangereusement, il y a bien un angle Droit avec l’épée pointée vers le ciel…. Mais ses yeux ne sont nullement bandés, et elle fixe intensément le spectateur qui a décelé le point focal avec une ironie mordante.

Il en va ainsi de d’innombrables figures féminines dénudées à dessein… Il ne s’agit pas de la Nudité de la Renaissance qui voudrait exprimer la beauté divine, comme dans l’antiquité… La nouvelle mode antique sert plutôt de justificatif pour une présentation « entre-deux » de l’érotisme, de l’image du désir, de la volupté. Mais à demi-mots, à demi-pinceaux, car l’ère est catholique, ou protestante, c’est selon, et de toutes façons, puritaine. Et Cranach n’hésitera pas à contenter les commanditaires de tout poil. Il crée une forme idéalisée de son modèle de nu, du potelé et de l’élongé, à la fois pour peupler son imaginaire nouveau et vendre à foison. Le fond noir fait « éblouir » la femme qui s’offre. Il est intemporel. Et de toute façon, ce n’est pas son souci, la construction méticuleuse du corps humain ou celle de l’univers, il laisse cela à Dürer, son ami. L’exposition, une mine d’or pour l’historien d’art, permet de comparer divers artistes de la même époque Titien, Raphaël ou Lorenzo Lotto traitant les mêmes thèmes. Le souci de Cranach, c’est l’expression et la couleur et le souci de ne pas perdre du temps. Il trouve des méthodes de reproduction en masse grâce aux gravures sur bois. Au nom de l’efficacité, il va jusqu’à faire choisir à ses commanditaires les éléments de l’œuvre sur modèles disponibles dans son atelier, une entreprise de 15 collaborateurs. Cela peut aller jusqu’au choix des feuilles d’arbre !

Regardez cette « Vénus et Cupidon » : le corps est grandeur nature, effilé, stylisé. Très neuf ! Les mains graciles pointent vers une fente évocatrice d’un vieil arbre… Le peintre dit beaucoup plus que ne le montre la peinture, c’est une constante chez Cranach, ces sous-entendus….. De l’autre main elle désigne Eros, fils de Vénus et Mars, il est porteur de miel…. mais les abeilles le piquent. La morale est sauve. Et la loi de l’amour, sous-entendue.

De la « Lucrèce » au visage tourmenté sur le point de se planter un stylet dans le cœur à la

« Judith » qui égorge Holopherne...

... avec un doux sadisme, les bijoux, les robes séductrices, les fourrures, les sourires en disent long sur les ruses féminines.

On voit dans un autre tableau un vieil homme laid à s’enfuir, affublé d’une très jeune femme ravissante : « Les amants mal assortis ». Encore des mains très explicites : l’une rampe vers la poitrine rebondie, l’autre cherche la bourse cachée dans l’habit !

Dans « La nymphe de la source sacrée », une référence encore à l’Antiquité, le message d’union avec la nature est encore dévoyé. La belle ne dort pas, ne se repose pas paisiblement, elle guette sa proie. Complicité avec le spectateur ? Le cartouche spécifie « Je me repose, ne troublez pas mon repos ». Même les mots ne disent pas ce qu’ils veulent dire! Des codes symboliques du Moyen-âge rappellent inlassablement la volupté, la luxure: les robes rouges, les fraises, les framboises, le couple omniprésent des perdrix, le chien, symbole de notre assujettissement aux choses du monde, les présences diaboliques…

Dans « La mélancolie » voici une dame qui ne fait rien moins que tailler une verge ! Dans ce tableau la femme est endiablée, mi-ange, mi-démon ; elle a un pied bot, porte une couronne d’épines de travers. Toutes les perspectives ont volé en éclats. Les couleurs font la sarabande. On est dans le surréalisme, l’univers est chaotique.

A la croisée, un Eros perché sur une balançoire démesurée, oscille dangereusement vers le ciel. La folie exprimée dans cette œuvre stigmatise les peurs du Moyen-âge, l’univers de sorcières, le bouc de la luxure et les chèvres de sabbat.

Dans « le supplice de Saine Catherine », l’extase est peut-être religieuse, peut-être amoureuse, peut-être pure folie artistique…

Lucas Cranach en dit long sur les rapports de l’art et de la société, et le rapport du pouvoir de l’argent, du sexe et de la puissance. Aussi sur la culture et la contre-culture, parfois très vénales. A méditer.

http://www.bozar.be/activity.php?id=9136

Lire la suite...

Les bras tombent en automne

Flo a perdu ses bras par un beau jour d'automne .. ils sont tombés tels les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle.

Ce corps sans bras évoque pour certains un corps devenu simple sexe, corps vertical, sans rien qui arrête son élan vers le ciel; Corps devenu phallus.. ce n'est pas moi qui ai fait cette analyse, j'ai noté cette réflexion faite lors d'un vernissage de mon travail. Mes Flo ne seraient pas des corps, seraient tout bonnement des sexes masculins.

Ici Flo et ses bras encore bien construits

55x46 acry sur toile 2006

flo-tete-bleue-55x46.jpg

Les prémisses de cette ablation des membres supérieurs

ici

automne 2006 Flo voit ses bras qui tombent

figure-diagonale-55x46cm.jpg

55x46 acry sur toile

Lire la suite...

Mon est Frida Kalho

Bon, il est ou ce putain d'IRM que j'attends depuis 3 jours. Je vais pas passer le reste de cette semaine comme ça..Je fais un dessin et après je me suicide. Bon le dessin est fait et je suis encore vivant. J'ai pas de couilles pour aller me jeter sous un pont,sous un train.. d'ailleurs y'a pont de pont, pas de train, seulement ceux que je peins..


.dessin de souffrance

Lire la suite...

la baie vitrée de l'atelier

Donne sur la grisaille de cette journée. Pas de quoi en faire une peinture, bien que la grisaille vaut bien une peinture.

la baie vitrée de l'atelier 95x85 acry et marouflage plus toile marouflée sur toile. De la matière à vendre..!

fenêtre ate

Dans l'atelier ou la réverbération est souvent forte. Une façade juste en face renvoie de la lumière, et quand le soleil tape dessus, ça envoie du gros lumineux qui inonde là ou je travaille. Mon atelier en a vu de toutes les couleurs depuis le temps, il reste de pierre, insensible apparemment.. il a un coeur de pierre.

Pas bavard mon atelier , même pas un craquement de vieux navire, rien, faut dire que la musique de Monteverdi envoie aussi dans du fort.

Lire la suite...

Un ciel si bas, si beau..

Les deux si possible, qui se nourrissent l'un l'autre..

Mais peindre d'abord, écrire viendra après.

Regarder par la fenêtre entre 2 lignes , entre 2 coups de griffe rageurs sur la toile qui n'y est pour rien. Laisser déborder l'oeuvre, la voir se tordre devant ses yeux. Ne rien faire qui puisse la sortir de sa convulsion, entretenir la braise, et tout à coup se dire que la messe est dite..

par la fenêtre de l'atelier ce matin , le ciel anthracite fait espérer une giboulée sur les crêtes du Jura.

La neige est là-haut et j'ai mal à la neige

atelir par la fenêtre octobre 2010

Lire la suite...

Faut laisser sécher

Pendant le repos, le travail continue:

Pas de repos pour le brave artiste assailli de douleurs et d'envie de couleurs. Par la fenêtre le brouillard joue avec la lumière de cette fin d'après midi. Je suis mort et je peins pour oublier que je suis mort.

3ème états de 3 têtes 100x100 acry et marouflages sur toile

3 têtes

Lire la suite...

Livide attitude

Trop belle pour moi..Je veux que les choses se fassent avec une part de volonté qui dirait : Je veux que je ce que je vois surgir sous mon pinceau soit une surprise pour mon oeil.

Je viens de tenter 3 fois cela depuis hier soir. Voici le résultat.. sans réelle surprise.. bref, à revoir.1er etat de cette flo2eme etat3eme etat

. Faut dire que je ne suis pas à l'aise avec les petits formats, il faut rentrer dans une boite trop petite pour mon énergie débordante

Lire la suite...

Bouillon de culture Bretonne

Pas trop avec la peinture qui m'a quittée pendant 2 semaines. Moi je n'ai fait que rencontrer des gens de l'art en Bretagne. A Nantes avec Stéphanie et Alain Rouzé dans leur galerie.

Belle soirée, toute en échange autour d'une bouteille de scotch.. (désolé mais j'avais soif...) d'en savoir plus sur ce qui se trame dans cette galerie qui ose présenter du mercure phosphoré..

Ca bouillonne dans ce lieu ou les touristes en Visite dans la vieille ville de Nantes n'en croient pas leurs yeux..

"Reflets et saumure" gegout©2010 une image pour un carnet de voyage en prévision

reflets 2 bon

Ca change des clichés aux cirés jaunes sur fond bleu turquoise..

Bon, nous étions bien contents même si.. enfin , on verra!

Lire la suite...

Vivre ce que le cœur décide à notre place

Je me méfie du discours autour de l'art.

Pourtant j'écris quasi quotidiennement sur mon blog

(sans-pitre) qui fêtera ses 1000 articles bientôt.

flo et flo

J'écris ce qu'il ne faut pas taire quand le cœur décide à notre place.

Je parle de Flo, de ses avancées, de ses régressions, de sa chair, de son sexe indéfini.

Flo est un générique, comme on le dirait en parlant du vin, une autre passion qui me fait vibrer.

Lire la suite...

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles