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renaissance (4)

12273082460?profile=original« De toutes les influences intellectuelles qui devaient agir, en Italie et au-dehors, pendant la Renaissance, la plus forte a été sans doute celle de Marsile Ficin », déclare A. Rivaud dans son Histoire de la philosophie .
Alors que les tout proches maîtres padouans prônent Aristote, lu dans la version averroïste, Ficin en dénonce le matérialisme et le panthéisme larvé, et se déclare en revanche convaincu qu'« avec quelques changements, les platoniciens seraient chrétiens » (prologue de la Théologie platonicienne ). C'est du reste surtout par la version latine de Ficin que le XVIe et le XVIIe siècle connaîtront Platon et c'est aussi son exégèse qui imposera longtemps une image du platonisme proche de la philosophie alexandrine.

Dépassant l'humanisme littéraire des générations passées, se défiant du « scientisme » naissant qui n'invoque ni Platon ni Aristote mais Archimède, ce sage, citoyen de Florence, contemporain de Nicolas de Cues, de Machiavel, du prodigieux Pic de La Mirandole, de Léonard de Vinci, retourne aux « choses antiques » et élabore une sorte de religion naturelle qui ignore l'inquiétude du péché et se tend tout entière vers la recherche d'un salut qui a nom sérénité.

Platon pour disposer au christianisme
Issu d'une famille de médecins, Marsile (qui changera en Ficino le nom de Diotefici) est né à Figline, entre Arezzo et Florence. Ayant étudié la grammaire, la médecine et la théologie, il commence, en 1456, l'apprentissage du grec. Cosme de Médicis met à sa disposition, en 1462, la villa de Careggi pour en faire une sorte d'Académie platonicienne. Prêtre, en 1473, chanoine à la cathédrale de Florence, en 1487, il bénéficie des avantages financiers liés à cette fonction. Après la mort de Laurent, dit le Magnifique, lorsque Charles VIII, accueilli par Savonarole, chasse les Médicis (1494), Marsile se retire prudemment à la campagne et ne revient à Florence que pour y mourir.
Traducteur du Poimandres pseudo-hermétique (1463), des dialogues de Platon (1469), des Ennéades de Plotin et de plusieurs traités néo-platoniciens (1484-1492), de la Théologie mystique et des Noms divins du Pseudo-Denys (1492), outre d'importants commentaires, Ficin a écrit un traité sur le Plaisir (1457), la Théologie platonicienne et la Religion chrétienne (achevées en 1474), une étude psycho-médicale sur La Triple Vie (1489) et un grand nombre de lettres qu'il fit imprimer en partie de son vivant (1495).
Son élève Ange Politien (1454-1494), traducteur de l'Iliade , définit la « Renaissance », dont Ficin est en son temps le plus célèbre interprète, comme une véritable « résurrection ». Burdach a bien vu cependant que c'est une idée fort ancienne, que le Moyen Age n'a aucunement ignorée et qui se lie à la régénération baptismale. Marsile parle lui-même de sa « deuxième naissance » grâce à son « père » Cosme qui lui révèle Platon et, par lui, fait « ressurgir l'antique Académie », comparée par Politien à Eurydice rappelée des Enfers et remontant à la lumière. Unissant la sagesse à l'éloquence, Florence inaugure un nouveau siècle d'or dans tous les domaines : grammaire, poésie, peinture, architecture, musique, art militaire. Mais, pour Ficin, ce retour à la vie est d'abord une théologie, c'est-à-dire une connaissance de l'âme immortelle et de sa destinée, fondée sur des « raisons platoniciennes ».
A l'origine de cette vocation il faut situer la rencontre de Cosme de Médicis avec Gemiste Pléthon, en 1439, lors du Concile d'union (Ferrare, puis Florence) entre les Églises latine et grecque. Parmi les Byzantins, Pléthon représentait à la fois l'adversaire d'Aristote (dans son traité des Différences , composé à Florence [Patrologie grecque , Migne, t. CLX], il souligne pour les Latins tout ce qui sépare le Stagirite de Platon) et le rénovateur (à Mistra) d'un platonisme pré-chrétien, proche de l'ancien paganisme, mais interprété à la lumière de Zoroastre (en fait, des oracles chaldéens). Cette idée d'une tradition très ancienne marquera beaucoup Ficin, qui se crut d'autant plus prédestiné qu'il rattachait la fondation de Careggi à un dessein de Cosme, conçu dès la rencontre de Pléthon et lié à des signes astraux, qui, sans le déterminer, l'annoncent comme « innovateur de choses antiques ». Mais pour lui ces choses antiques, loin de contredire le christianisme, doivent le rendre à sa pureté originelle, contre les déviations averroïstes qui nient l'immortalité (et l'individualité) de l'âme.

La condition de l'homme : exil et résurrection
Dans des généalogies fantaisistes et quelque peu divergentes, Ficin cite, parmi les révélateurs successifs de la vraie sagesse, Moïse, Atlas, Prométhée, Zoroastre, Hermès Trismégiste, Pythagore, Platon, Plotin, Proclus, mais il maintient toujours la transcendance du Christ et, pour justifier son recours à la tradition platonicienne, se réfère souvent à la Cité de Dieu de saint Augustin. Si l'homme, pour lui, occupe une place intermédiaire dans un cosmos hiérarchisé, au demeurant plein de génies et de démons, sa domination sur le monde est limitée par un sentiment d'exil qui vient en partie du platonisme et de l'orphisme, mais se nourrit aussi à des sources médiévales (homo viator, contemptus mundi ). Tenté d'abord par une sagesse épicurienne, liée chez lui à une vision aristotélisante du monde (où l'homme n'est qu'un relais éphémère de l'espèce dans la zone sublunaire), Ficin se convertit ensuite à une autre espérance, fondée sur la dignité singulière de l'âme individuelle, prisonnière d'un univers à demi illusoire, mais appelée à une ascension contemplative et unitive. Et cette vocation même rend un sens positif à l'oeuvre de l'homme dans le monde.
E. Cassirer a insisté sur l'influence possible de Nicolas de Cues, tandis que E. Garin la juge secondaire ; quoi qu'il en soit, le rôle médiateur de la beauté esthétique et de l'amour des formes est beaucoup plus central dans l'Académie florentine que dans la dialectique cusaine. De l'Éros platonicien, Ficin retient à la fois le thème de l'insuffisance, du désir, et la puissance ascensionnelle. Mais il insiste sur la liberté de l'homme et, s'il croit à l'action constante des astres et des esprits répandus à travers le monde visible, il tient très ferme que « le même astre peut être faste ou néfaste selon l'attitude intérieure que prend l'homme en face de lui ». La connaissance de soi permet seule à l'« animus » de s'« immerger » dans la matière pour lui donner forme et signification, mais aussi d'« émerger » de ce tombeau pour une véritable résurrection. Proche par le haut de l'Ange qui est à la fois un et multiple, et, par lui, à l'indicible unité divine, il touche aussi par le bas à la qualité, qui est multiplicité unifiée, et, par elle, au corporel purement et simplement multiple, indifférent à toute forme et divisible à l'infini. La fonction de l'unité est en même temps fonction du repos ; et de la sorte se trouve singulièrement restreint le Drang faustien ou prométhéen qu'évoque Cassirer et qui sera plus sensible chez Bruno, une fois brisé le carcan de l'univers ptoléméen.

La sagesse d'un pèlerin
Si le visage d'une « puissance suréminente et divine » se reflète dans le visible à travers les miroirs de plus en plus troubles de l'ange, de l'homme et de la matière qualifiée, si le microcosme humain est bien le lieu où la lumière universelle trouve son expression harmonieuse, entre l'éblouissement de la plénitude et le morcellement de la matérialité, la condition mixte de l'homme lui interdit de se perdre en de pures rêveries. Médecin autant que poète, Ficin, dans ses Trois Livres de la vie , assigne au pèlerin terrestre trois guides célestes : Mercure, Phébus et Vénus ; trois fonctions psychiques : Volonté, Entendement, Mémoire ; trois guides humains : le père charnel, le précepteur spirituel, le médecin du corps. Pour éviter la mélancolie propre aux gens de lettres (mercuriens), les excès du désir vénérien qui « gâtent l'estomac et les parties nobles », il faut suivre les mouvements mêmes du Soleil, se lever avec lui et profiter pleinement de ses premiers rayons, les plus bénéfiques. On doit éviter le vin, la viande de boeuf, le gibier, les fromages fermentés, les lentilles, la moutarde, tout ce qui est « noir », la colère, la solitude, user des bains, écouter la musique, se promener à travers les prés fleuris, « à l'air libre » et en pleine lumière. Le quinquagénaire fuira les femmes, l'ombre crépusculaire, et se nourrira de jaunes d'oeuf, dont l'or vient du Soleil. Mais avant tout, à chacun de ses âges et suivant sa fonction, que chaque humain se conforme à son génie naturel, et use selon sa vocation des dons que lui prodiguent les astres, les pierres et les images.
Ficin n'est pas un optimiste béat ; il craint les mauvais présages, les feux follets et la foudre sur Florence qui annonce la chute des Médicis ; mais, à la différence de Luther, il n'a jamais rencontré Satan face à face. La grâce pour lui est plutôt illumination et union que pardon immérité du pécheur. C'est la « vision de sa propre lumière » qui attire l'âme vers sa patrie perdue et l'oeuvre à la béatitude.

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Bienvenue au concert des Estourdions ce vendredi 4 mai à 20h, à la Chapelle de Lindthout.

Au programme: Chants du Monde, chants Renaissance anglaise et française, mélodie russe, bulgare, etc...répertoire varié, dirigé par Véronique Ravier. Venez partager notre enthousiasme!

En deuxième partie, l'ensemble vocal féminin Kalliopi: Poulenc, Fauré, Haydn.

Ce serait un plaisir de vous y rencontrer.

Cordialement,

Pascale

Entrée libre. Un drink  est offert après le concert.
2a, Avenue des Deux Tilleuls, 1200 Bruxelles (entre  métro Montgomery et Mérode)

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Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768), Intérieur de Saint-Marc, Venise,

vers 1760, huile sur toile, 44,1 x 31,5 cm. MBAM, legs Adaline Van Horne.

 

 

Les dimanches 16, 23 et 30 janvier

De 13 h 30 à 15 h 30

 

Auditorium Maxwell-Cummings

Pavillon Michal et Renata Hornstein

1379, rue Sherbrooke Ouest, porte A

 

  

Par François Filiatrault, conférencier, rédacteur

et consultant en musiques anciennes

 

Depuis sa fondation, Venise ne cesse de fasciner, tant par son urbanisme et son architecture que par son organisation politique et sa vie sociale. Dans tous les arts, la Sérénissime République a cultivé une manière qui la distingue tout à fait des autres villes italiennes. En musique, l'imprimerie musicale, le procédé des chœurs multiples, l'opéra public et le concerto de soliste, qui s'imposeront à toute l'Europe, ainsi que la présence d'immenses créa-teurs sont autant d'éléments qui en firent pendant trois siècles une cité musicale de première grandeur.

De nombreuses images (portraits, scènes de genre, vedute) illustreront les propos du conférencier

et accompagneront les diverses musiques choisies.

 

· Cours 1 – 16 janvier : La Renaissance


Vers 1500, la Sérénissime est au sommet de sa puissance maritime et politique. À côté de la prodigieuse école picturale qu’elle abrite, et à laquelle sont associés les Carpaccio, Giorgione, Titien, Véronèse et Tintoret, la musique occupe une place de choix dans toutes les sphères d’activité de la ville. Illustrant tous les genres, tant sacrés que profanes, tant vocaux qu’instrumentaux, de grands musiciens, parmi lesquels Andrea et Giovanni Gabrieli, ont laissé des chefs-d’oeuvre qui n’ont rien à envier aux splendeurs des peintres susnommés.

  

· Cours 2 – 23 janvier : Le XVIIe siècle

· Cours 3 – 30 janvier : Le XVIIIe siècle

 DROITS D'ENTRÉE*

 

CYCLE COMPLET

  · Grand public .......... 50 $

  · VIP du MBAM ......... 40 $

  · 65 ans ou plus ........ 35 $

  · 30 ans ou moins ...... 25 $

 

BILLETS À L'UNITÉ**

  · Grand public ......... 20 $

  · VIP du MBAM ......... 16 $

  · 65 ans ou plus ........ 15 $

  · 30 ans ou moins ...... 10 $

 

INSCRIPTION ET PAIEMENT

  · en ligne

  · par téléphone :

    514-285-2000, option 3

 

    * Taxes incluses.

    **sous réserve de disponibilité, en vente

      avant chaque cours, le jour de l'activité

 

 

 

 Le Musée des beaux-arts de Montréal remercie la Fondation Arte

Musica pour son soutien financier à la programmation musicale.

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administrateur théâtres

The World of Lucas Cranach

An Artist in the Age of Dürer, Titian and Metsys

&

Wim Delvoye

Knockin’ on Heaven’s Door

Voici une exposition très séduisante au Palais des Beaux Arts. Un duo étrange, car voici deux personnalités de cinq siècles de différence, et « entre-deux » ou « contre-pied » de caractère.

D’une part Lucas Cranach (1472-1553), qui se situe entre Moyen-âge et Renaissance et Wim Delvoye dans « Knocking on Heaven’s door », entre les certitudes d’un Moyen-âge utopique et les doutes de notre siècle. Ils ont en commun le fait de parler de nombreuses langues, de pratiquer la langue des affaires, le latin …ou l’anglais, et d’être subtilement rebelles à l’air du temps mais fort épris de rendement artistique. Artistes? Humaniste à sa façon, Lucas Cranach fut pendant une cinquantaine d'années le peintre de la cour de Saxe, mais aussi un brillant homme d'affaires à la tête d'un grand atelier dans la ville de Wittenberg, ayant même acquis le monopole du statut d’apothicaire, ce qui lui donnait un accès privilégié aux huiles, pigments et diverses essences. Très entreprenant, il ouvrit sa propre imprimerie et fut élu 3 fois bourgmestre. Ah, « les artistes » au pouvoir!

L’exposition rassemble une cinquantaine de tableaux de Cranach, un grand nombre de ses dessins les plus remarquables et une quarantaine de gravures, dont il ne subsiste plus, pour certaines, que l’exemplaire exposé. Une cinquantaine d’œuvres d’autres artistes viennent compléter et éclairer cette présentation.

Son autoportrait, daté de 1530, nous montre un homo melancholicus, de 58 ans, riche et célèbre. Melancholicus parce qu’il est conscient des malaises du siècle, en trempant ses pinceaux dans de noirs pigments, il rappelle sans cesse les limites de l’homme, du progrès, de la connaissance. L’homo melancholicus doute de tout, présente des réalités divergentes par rapport aux idées établies. C’est l’état constant et privilégié des artistes, des politiques et des scientifiques… ce qu’il veut être tout à la fois !

Le plus bel exemple de ses interrogations est un de ses nombreux nus : « Justicia ». Elle a du Moyen-âge, la vertu cardinale, le visage de madone, les cheveux dans la résille, le voile, marque de pudeur. Mais le nu est intégral, le geste de la main indique clairement le sexe dénudé, et le voile arachnéen qui l’enveloppe la dévoile de façon presque provocante. La Justice serait-elle vraiment la Justice ? La balance penche dangereusement, il y a bien un angle Droit avec l’épée pointée vers le ciel…. Mais ses yeux ne sont nullement bandés, et elle fixe intensément le spectateur qui a décelé le point focal avec une ironie mordante.

Il en va ainsi de d’innombrables figures féminines dénudées à dessein… Il ne s’agit pas de la Nudité de la Renaissance qui voudrait exprimer la beauté divine, comme dans l’antiquité… La nouvelle mode antique sert plutôt de justificatif pour une présentation « entre-deux » de l’érotisme, de l’image du désir, de la volupté. Mais à demi-mots, à demi-pinceaux, car l’ère est catholique, ou protestante, c’est selon, et de toutes façons, puritaine. Et Cranach n’hésitera pas à contenter les commanditaires de tout poil. Il crée une forme idéalisée de son modèle de nu, du potelé et de l’élongé, à la fois pour peupler son imaginaire nouveau et vendre à foison. Le fond noir fait « éblouir » la femme qui s’offre. Il est intemporel. Et de toute façon, ce n’est pas son souci, la construction méticuleuse du corps humain ou celle de l’univers, il laisse cela à Dürer, son ami. L’exposition, une mine d’or pour l’historien d’art, permet de comparer divers artistes de la même époque Titien, Raphaël ou Lorenzo Lotto traitant les mêmes thèmes. Le souci de Cranach, c’est l’expression et la couleur et le souci de ne pas perdre du temps. Il trouve des méthodes de reproduction en masse grâce aux gravures sur bois. Au nom de l’efficacité, il va jusqu’à faire choisir à ses commanditaires les éléments de l’œuvre sur modèles disponibles dans son atelier, une entreprise de 15 collaborateurs. Cela peut aller jusqu’au choix des feuilles d’arbre !

Regardez cette « Vénus et Cupidon » : le corps est grandeur nature, effilé, stylisé. Très neuf ! Les mains graciles pointent vers une fente évocatrice d’un vieil arbre… Le peintre dit beaucoup plus que ne le montre la peinture, c’est une constante chez Cranach, ces sous-entendus….. De l’autre main elle désigne Eros, fils de Vénus et Mars, il est porteur de miel…. mais les abeilles le piquent. La morale est sauve. Et la loi de l’amour, sous-entendue.

De la « Lucrèce » au visage tourmenté sur le point de se planter un stylet dans le cœur à la

« Judith » qui égorge Holopherne...

... avec un doux sadisme, les bijoux, les robes séductrices, les fourrures, les sourires en disent long sur les ruses féminines.

On voit dans un autre tableau un vieil homme laid à s’enfuir, affublé d’une très jeune femme ravissante : « Les amants mal assortis ». Encore des mains très explicites : l’une rampe vers la poitrine rebondie, l’autre cherche la bourse cachée dans l’habit !

Dans « La nymphe de la source sacrée », une référence encore à l’Antiquité, le message d’union avec la nature est encore dévoyé. La belle ne dort pas, ne se repose pas paisiblement, elle guette sa proie. Complicité avec le spectateur ? Le cartouche spécifie « Je me repose, ne troublez pas mon repos ». Même les mots ne disent pas ce qu’ils veulent dire! Des codes symboliques du Moyen-âge rappellent inlassablement la volupté, la luxure: les robes rouges, les fraises, les framboises, le couple omniprésent des perdrix, le chien, symbole de notre assujettissement aux choses du monde, les présences diaboliques…

Dans « La mélancolie » voici une dame qui ne fait rien moins que tailler une verge ! Dans ce tableau la femme est endiablée, mi-ange, mi-démon ; elle a un pied bot, porte une couronne d’épines de travers. Toutes les perspectives ont volé en éclats. Les couleurs font la sarabande. On est dans le surréalisme, l’univers est chaotique.

A la croisée, un Eros perché sur une balançoire démesurée, oscille dangereusement vers le ciel. La folie exprimée dans cette œuvre stigmatise les peurs du Moyen-âge, l’univers de sorcières, le bouc de la luxure et les chèvres de sabbat.

Dans « le supplice de Saine Catherine », l’extase est peut-être religieuse, peut-être amoureuse, peut-être pure folie artistique…

Lucas Cranach en dit long sur les rapports de l’art et de la société, et le rapport du pouvoir de l’argent, du sexe et de la puissance. Aussi sur la culture et la contre-culture, parfois très vénales. A méditer.

http://www.bozar.be/activity.php?id=9136

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