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Egypte : Découverte des Tombes Royales de Tanis

Sur les découvertes des tombes royales de TANIS

Etienne DRIOTON était alors Directeur Général du Service des antiquités d'Egypte, au Caire.

Sur les DECOUVERTES des TOMBES ROYALES DE TANIS
par le Professeur Pierre MONTET de l'Université de Strasbourg.

   

     Le 27 février 1939, Pierre Montet écrivait à Etienne Drioton, alors Directeur Général du Service des antiquités d'Egypte " Mon cher collègue, j'ai le plaisir de vous informer que nous venons de trouver le tombeau d'Osorkon II...Deux salles aux 3/4 remplies par la boue qui a coulé par le trou des voleurs. Le dos d'un sarcophage émerge ; les deux salles sont tapissées de hiéroglyphes et de personnages. Le monument est près de la porte monumentale, entre cette porte et le pylône I, au bout de l'axe..."
         C'est seulement quelques jours plus tard, le 17 mars que se produit ce coup de théâtre à Sân el-Hagar ! Une incroyable surprise , un tombeau royal inviolé ! un impressionnant sarcophage d'argent à tête de faucon brille, intact : deux momies étaient posées de part et d'autre ; sur le sol ont été déposés des ouchebtis et divers objets. La mission de Tanis venait de faire la plus prestigieuse découverte depuis celle de Toutankhamon....Pierre Montet ouvre le cercueil en présence du roi Farouk. On peut alors lire sur les bijoux le nom de Héqa-Kheper-Rê Chéchonq, roi de la XXIIè dynastie. Un masque d'or recouvre le visage de pharaon. Des pectoraux orfévrés, incrustés de lapis-lazuli, turquoise et cornaline, des colliers et bracelets recouvrent les restes de la momie royale. A ses pieds avaient été glissées des sandales d'or...Spectacle inouï !
          Les fouilles reprendront à la mi janvier de 1940. Dès l'arrivée de l'équipe de Pierre Montet, les ouvriers attaquent le bloc de granit qui empêchait l'accès à la tombe du roi Psousennès Ier. il ne fallut que quelques jours pour atteindre la chambre funéraire. Ici encore une énorme surprise les attend. Sur le sol, devant la cuve funéraire en granit rose, les fouilleurs aperçoivent de la vaisselle en métal précieux, les quatre vases canopes, une grande jarre d'albâtre. Un nombre impressionnant d'ouchebtis de bronze jonchent le sol. La tombe royale est intacte...
Puis le 16 avril1940, la sépulture d'Aménémopé, fils et successeur de Psousennès Ier est ouverte. Elle contient encore son trésor funéraire. (sarcophage d'argent, masque d'or, bijoux à la fois précieux et d'une délicate beauté)
La guerre stoppe les fouilles de Tanis.

           Elles reprendront en avril 1945. Le 7 février 1946 cette lettre de Pierre Montet parvient à Etienne Drioton "Cher ami, le tombeau de Psousennès n'a pas fini de nous étonner. Il contient dans l'épaisseur du mur de calcaire une chambre funéraire, qui est intacte. Ses parois sont tapissées d'inscriptions et l'or d'un sarcophage brille au fond..." C'était le tombeau du général Oundebaounded. Il avait été inhumé comme un roi. 
           A Tanis en quelques années ont été exhumés des trésors d'une grande valeur et d'un immense intérêt. Ces oeuvres qui datent du premier millénaire avant notre ère éclairent d'un jour nouveau l'histoire de l'art de cette période. On le croyait stérile, mineur ; il se révélait d'une rare beauté. Le décor allégé laisse apprécier la pureté des lignes, prémices de l'art saïte et de son retour au classicisme de l'Ancien Empire. Un art que Etienne DRIOTON qualifie de néo-memphite.

                                                               (Extraits de "Etienne Drioton, l'Egypte, une passion)

                             Etienne DRIOTON présentant au Musée du Caire le trésor royal de TANIS

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Les mains pleines

Depuis que je suis peu vaillante,
Non pas par manque de vouloir
Mais par énergie défaillante,
N'ai pour sentier que le couloir.

J'y circule sans allégresse,
Aller-retour, en pas perdus.
Je me convaincs que rien ne presse;
C'est souvent vrai, bien entendu.

Ce jour, je manque d'appétit.
Dois-je manger une salade?
Je grignote quatre biscuits
Et bois un peu de limonade.

Près de moi, surgit, les mains pleines,
En souriant, mon fils Alain.
Parfums et saveurs me parviennent.
Je savoure l'odeur du pain.

8 juin 2015

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Quand j'étais fraîche jeune fille

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Quand j'étais fraîche jeune fille,
Je portais des bijoux Burma,
Chaînes, bagues de pacotille,
Et ces robes que la mama
Nous cousait avec tant d'amour
Qu'elles nous semblaient des atours.

Il a fallu bien des années,
Pour que ma rude destinée
Devienne vraiment généreuse
Mais sans me rendre plus heureuse.

J'ai tout plein d'étranges trésors,
Vêtements, livres et tableaux,
Poupées, chaînes et bagues en or,
Mais mon visage n'est plus beau.

J'exultais, pauvrette, autrefois.
Or sur la fin de mon parcours,
S'élève un petit feu de joie,
Dès que j'évoque mes amours.

Sur des photos figeant le temps
Où j'étais fraîche jeune fille,
Qui gardent ma grâce d'antan
Et mes bijoux de pacotille,
Je retrouve mon allégresse
Que n'altère pas la vieillesse.

21/6/2004

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Un divin talent

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En hommage à G Marich

 

 Sur un mur blanc de mon salon,

S'ouvre une nouvelle fenêtre

Qui attire, ravi, mon être,

Ailleurs, très loin de ma maison.

 

 D'un lieu qui, rayonne d'ardeur,

Un peintre, éblouissant artiste,

A pu, demeurant réaliste,

Capter l'irradiante splendeur.

 

 Il fallut un divin talent,

Venu d'une indicible grâce,

Pour offrir vivant un espace.

Un tel pouvoir est envoûtant.

 Seule, immergée dans la nature,

J'en ressens la vive énergie,

M'émerveille de la magie

Faisant que tout change et perdure.

 

 

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En ce matin de deuil

Mon jardin côté cour me semble un cimetière.
J'y demeure figée, seule avec ma tristesse.
Des souvenirs vivants planent dans le silence.
Le grand monsieur m'aimait; il ne m'écrira plus.

- Et comment va l'amie Suzanne? Au cours des ans,
Il ressentait pour moi toujours même tendresse.
Monsieur le Président, moi j'osais l'appeler
«Mon bon juge», en ce temps lointain de ma jeunesse

Et quarante ans après quand je pus l'accueillir,
Homme fort devenu un vieillard malheureux.
Rien ne le consolait du décès de sa femme.
Il en voulait au sort trouvé inéquitable.

En ce jour de printemps, tout me semble éphémère.
Je me sens déroutée, perdue dans le silence.
Mon âme est alourdie par le poids du chagrin.
Non voilé par les pleurs, mon regard reste clair.

Le ciel est nuageux. À la tombée du jour
J'assisterai sans doute à une apothéose.
La splendeur est toujours source de joie intense,
Lors je me sentirai baignant dans la tendresse.

28 mars 1995

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administrateur théâtres

Difficile de s’en passer…voici un festival croquignolet dirait-on dans le Routard, à propos du   Brussels Piano Festival

 

Hospitalité, cordialité et excellence sont les maître-mots de ce festival bruxellois qui se déroule chaque année dans un cadre bruxellois prestigieux, rien moins qu’une des plus belles salles de Belgique, la salle gothique de l’hôtel de ville de Bruxelles... L’initiateur de ce festival est  Marc Castelain, lauréat du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles (classe de piano d’André Dumortier) et licencié en Musicologie (ULB) qui pourrait sûrement dire avec Leonard Bernstein « On ne vend pas la musique. On la partage. » On l’a connu et écouté avec passion sur les ondes de la RTBF (Musiq3). Il était particulièrement connu pour ses présentations d’opéra et ses émissions consacrées au piano. Cet instrument  est son porte-bonheur  et le mène aux quatre coins de la planète  pour visiter festivals et concours internationaux de piano.

C’est là qu’il repère les talents qui ne sont pas encore « phagocytés par les circuits classiques ». Chaque artiste invité est une réelle personnalité et possède ce quelque chose de particulier que les autres n’ont pas. Ainsi à l’ouverture du festival, le public a pu s’en prendre plein les oreilles avec les fulgurances pianistiques gorgées de  plaisir du jeune pianiste belge Florian Noack, remarqué comme « l’un des pianistes les plus prometteurs de la nouvelle génération ».

Florian Noack découvre le piano dès l’âge de 4 ans. Il entre  à 12 ans à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth dans le cycle pour ‘jeunes talents exceptionnels’. Il suit des master class auprès d’A.R. El Bacha, D. Bashkirov, V. Margulis et Brigitte Engerer.  Alors qu’il n’a que 14 ans, celle-ci écrivait : « J’ai été très impressionnée par sa maturité, ses grandes capacités techniques, son intelligence et sa musicalité naturelle. Pour moi, son brillant avenir de pianiste ne fait aucun doute. »

Il remporte de nombreux prix et parcourt l’Europe : passionné par les œuvres rares du répertoire romantique et post-romantique (Medtner, Liapounov, Dohnanyi…), Florian Noack est également auteur de transcriptions d’après des œuvres de Tchaïkovsky, Rachmaninov, Rimsky-Korsakov, etc. Un créatif-natif !

Il est l’invité de nombreux festivals en France, en Allemagne, en Chine, en Corée et aux Etats-Unis. La Lettre du Musicien le qualifie de « tout jeune virtuose à la sonorité éblouissante », à la suite de son récital à Lyon.

A 20 ans, il remporte le 2ème Prix et le Prix du Public au concours Rachmaninov, et, l’année suivante, le 3ème Prix au Concours International de Cologne, le 2ème au Concours International Robert Schumann et enfin, en 2013 le 1er Prix du Concours Karlrobert Kreiten.

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noack-pianiste-1300x866.jpg?itok=9EIfU2CGIl est devant nous ce soir, pour partager lors de son récital tous  les facettes généreuses de  son âme et la virtuosité de son talent.  Il a réalisé la transcription pour piano du Concerto pour quatre clavecins BWV 1065 de JS Bach, œuvre elle-même transcrite de Vivaldi. La méditation centrale est entourée de carillonnements virevoltants, c’est un festin presque jazzy, bouillonnant de couleurs. On est conquis. Ensuite viennent  les Variations sur un thème de Hüttenbrenner  D. 576.   de Schubert ciselées avec  tendresse, rondes nostalgiques, couleurs franches et sonorités flûtées, réveils de cordes qui rappellent la harpe, mais il est au piano bien sûr. Il sème à tous vents  ses accords graves vifs et claquants. Le toucher est délicat, long et caressant. Voilà la mélodie qui saute à gauche, les accords à droite ont une saveur et un art de confiseur, puis la main gauche explose de notes frappées pendant la promenade d’arpèges à droite.   Le jeu de dynamiques sautille, cabriole ! Schubert est magnifique sous le regard des statues de bois sculpté de la salle gothique  et d’un public profondément heureux.

Le charme pianistique est contagieux dans les Danses polovtsiennes de Borodin qu’il interprète dans un  arrangement personnel éblouissant. Le deus ex musica déborde d’énergie vitale et de passion bondissante. Après l’entracte il y aura les Six des Douze Etudes Transcendantes op. 11  de S. Lyapunov: Berceuse, Carillons, Tempête, Nuit d’été, Ronde des Sylphes, Lesghinka. Un déluge de puissance et de ferveur, de mystère et de bonheur que l’on peut retrouver gravé dans son dernier CD.

Ce n’est pas tout: le musicien dans l’âme et le corps offre des encore avec une pièce à la manière de Borodine de Ravel et  le Nachtbilder No.8 de Theodor Kirchner!

Notez les prochaines dates de récital du Brussels Piano Festival  Infos www.brusselspianofestival.com :

Le 11/10 : Heejae Kim (Corée), dans Chopin, Bach, Bach/Busoni et Schubert

Le 18/10 : Alberto Ferro (prix Musiq’3 du Reine Elisabeth 2016) Italie, dans Chopin, Debussy et Chostakovitch

 Le 25/10 : Tomoki Sakata, dans Mozart, Liszt, Takemitsu et Granados 

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Nocturne

Sans bruit, sans vent, certes sans rage,
Sans la menace d'un orage,
Tout s'est enfoncé dans la nuit.
Je regarde couler la pluie.

Sans la menace d'un orage,
À l'abri des mauvais présages,
Je regarde couler la pluie.
Nulle étoile ne m'éblouit.

À l'abri des mauvais présages,
Je songe à l'ultime voyage.
Nulle étoile ne m'éblouit.
Oublié mon hymne à la nuit.

Je songe à l'ultime voyage,
Vers un ailleurs sans paysages.
Oublié mon hymne à la nuit,
L'âme débordant d'infini.

 19 octobre 2005.

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administrateur littératures

Allégresse, poème-confidence

Une gentillesse... Une caresse...

Sans maladresse...

Tout en délicatesse, avec souplesse...

Elle est mon altesse...

Ma maîtresse aux ravissantes tresses...

Tout en finesse...

Je suis en liesse...

Je conserve ma jeunesse...

Sache que je t'aime, princesse!

Que mon corps vibre sans cesse!

Que mon coeur se donne avec tendresse!

Et que jamais mon âme ne te blesse,

Toi, mon ivresse, mon allégresse!

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Une errance suave

 

Du ciel batik illimité,

D'un bleu grandement dilué,

 Sont descendues des formes roses

Fasciné mon regard s'y pose.

 

À l'horizon de l'or qui brille,

Rivages d'îlots qui scintillent.

Semblant d'une soie transparente

Des écharpes restent flottantes.   

 

Je sens pleinement que j'existe.

J'aimerais tant être une artiste,

Mettre sur toile la splendeur

Qui me captive avec douceur.

 5 avril 2015

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Amoureuse,

le sentiment amoureux qu'éprouve un

homme à l'égard d'une femme se pare

quelquefois d'un voile de pudeur,

 ce lainage sur sa peau, invisible et léger.

Un baiser à l'embrasure des lèvres,

bouleverse une féminité,

la trouble tout en l'ensoleillant ;

ambigüité et joie à l'unisson se lovent

 dans un corps qui pour l'autre s'élargit,

 créant une langue secrète, épistolaire souvent.

Qu'importe ne point comprendre, si s'exaltent

nos sens et s'envole notre tête !

Un regard tantôt donné, tantôt retenu,

dévêt l'imaginaire d'une féminité,

qui se consacrera ainsi à l'écriture d'un monde,

avec cet autre partagé, célébré.

La nudité s'abandonne, se donne,

s'alliance avec une autre,

dès lors que l'infini elle frôle,

 dans la pénombre de l'autre ;

tout lui semble possible.

Aimer n'est-il pas un acte de foi, d'engagement ?

NINA

 

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Les littératures (part I): la littérature de l'absurde

Les littératures (part II): la littérature d'Afrique du sud

Les littératures (part III); la littérature d'Albanie

Les littératures (part IV): la littérature alchimique

Les littératures (Part V): les littératures allemandes

Les littératures (part VI): la littérature allégorique

Les littératures (part VII): la littérature latine

Les littératures (part VIII): la littérature mystique

Les littératures (part IX): la littérature féministe

Les littératures (part X): la littérature messianique

Les littératures (part XI): les littératures du Canada

Les littératures (Part XII): la littérature de Suède

Les littératures (part XIII): la littérature bretonne

Les littératures (part XIV): la littérature victorienne

Les littératures (part XV): la littérature dramatique romantique

Les littératures (part XVI): la littérature des contes

Les littératures (part XVII): la littérature de la Suisse romande

Les littératures (part XVIII): les littératures apocalyptique et apocryphe

Les littératures (part XIX): la littérature de l'art poétique

Les littératures (part XX): la littérature de sapience

Les littératures (part XXI): la littérature scolastique

Les littératures (part XXII): la littérature gnostique, des mystères du monde divin, des êtres célestes et de la grâce divine

Les littératures (part XXIII): la littérature épique

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L'AVENTURE MISS LILY (14 ans de bateau)

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PETITE MERE

 

Couplet 1 :       Petite mère se lève tôt

                        Elle part à l’usine

                        Tant de poèmes sur son dos

                        Et sa vie dégouline

 

                        Petite mère vieillit un peu

                        Elle dort au soleil

                        Ses hublots coulent quand il pleut

                        Ou quand elle a sommeil

 

Couplet 2 :       Petite mère est sage et blanche

                        Ell’ voyage en rêvant

                        Son chant peut traverser les planches

                        Il joue comme un enfant

 

                        Petite mère romanichelle

                        Se cache entre les draps

                        Dès qu’un marin monte à l’échelle

                        Ell’ lui ouvre les bras

 

Refrain :           Attends-moi j’arrive maman

                        J’ai trop laissé passer le temps

                        Est-ce que tu m’aimes un peu encore

                        Quand tu t’ennuies au fond du port ?

 

Couplet 3 :       Petite mère est un bateau

                        L’océan la désire

                        Il l’emmènera sur son dos

                        Si çà lui fait plaisir

 

                        Petite mère laisse couler

                        Le canal sur ses reins

                        Quelqu’un est venu recoller

                        Ce grand corps presque humain

 

Refrain

 

Couplet 4 :       Petite mère se lève tôt

                        Elle part à l’usine

                        Tant de poèmes sur son dos

                        Et sa vie dégouline

 

                        Petite mère a rajeuni

                        Elle n’a pas sommeil

                        Derrière le hublot je souris

                        Elle danse au soleil

 

                        Elle danse au soleil !

écrit à Montillot en 2013

 

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                                      CE SERAIT BIEN

 

                        Ce serait bien si je

                               Pouvais garder tout le vert,

                               Tout le vert de tes yeux.

                               Dans tes yeux, je vois la mer.

 

                            Il faudrait qu’un matin,

                               Comme l’océan qui dort,

                               Je te prenne la main

                               Quand nous arrivons au port.

 

                          Ce serait bien si l’on

                               Faisait une place au rêve.
                               Le temps semble moins long

                               A l’homme heureux qui se lève.

                              Il faudrait un amour

                               Doux comme le vent d’été,

                               Plein de chaleur et d’humour

                               Et tremblant de volupté.

 

                         Ce serait bien si je

                               Pouvais garder ta présence,

                               Cacher tout au fond de

                               Mon coeur notre différence.

 

                              Il faudrait un beau soir

                               Brûler notre enfance morte,

                               Ranger dans un tiroir

                               Les clés restées sur la porte.

 

                                Ce serait bien si l’on

                               Faisait des châteaux de sable,

                               Des vers de mirliton,

                               Des bêtises sous la table,

 

                                   Des courses sur la plage,

                               Avec les cheveux défaits !

                               Il faudrait un voyage

                               Qui ne finisse jamais.

 

                          Ce serait bien si je

                               Pouvais garder tout le vert,

                               Ne pas oublier que

                               Le monde tourne à l’envers.

 

                                                                                Il faudrait qu’un matin

                               D’été chaud comme la braise,

                               Je vienne dans ta main

                               Goûter la première fraise.

écrit en 1997 à Paris

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ODE A LA LOIRE

J’ai trouvé la Loire

Comme elle était belle

J’ai trouvé la Loire

Sur un bateau blanc

Je l’aimais, c’est sûr

Mais je m’en vais loin d’elle

Je l’aime, c’est sûr

Jusqu’à la fin des temps

Je l’ai traversée

Avant le pont-canal

Ses rives ensablées

Ont tracé mon chenal

J’ai gardé la Loire

Elle m’était fidèle

J’ai gardé la Loire

Contre moi bien au chaud

Elle allait parfois

Loin du monde cruel

Elle passait parfois

Par-dessus mon bachot

Elle avait la peau douce

Et je dormais le soir

Entre elle et la grande ourse

Ma bonne vieille Loire

Dans un trou profond

Je suis tombé pour elle

Dans un trou profond

En faisant un faux pas

Tout près de l’écluse

Je pense à ses dentelles

Tout près de l’écluse

Je meurs entre ses bras

Le bois touchait les pierres

L’eau manquait ici-bas

Les marins étaient fiers

De mener ce combat

Je fais des voyages

Avec les hirondelles

Je fais des voyages

Mais pas le printemps

J’ai trouvé la Loire

Quand j’ai ouvert mes ailes

J’aimerai la Loire

Jusqu’à la fin des temps

Je l’aimais c’est sûr

Et je dors avec elle

Je dors avec elle

Jusqu’à la fin des temps

Je n’ai rien vécu

Mais cette histoire est belle

Je n’ai rien vécu

Car je suis maintenant

Trop loin de la Loire

Mais j’ai chanté pour elle

J’ai quitté la Loire

Car la Seine m’attend !

écrit en 2004 à Briare

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                               VOUS LARGUEZ LES AMARRES

 

    Vous larguez les amarres un matin du mois d’août.

    J’attends votre passage avec tant de douceur.
    Entre les deux écluses, un bateau devient fou ;

    Couché sur le flanc droit, il a mal, il a peur.

 

    Vous avez pris le nom d’un voilier, d’une femme.
    Je balance le seau vers l’eau sale du port.

    Il ne vous reste plus qu’à décorer votre âme:

    La mienne est mise à nu, alors je reste au bord.

 

                   Vous mettez  le contact  et  le monde  endormi

                   Peut crever de mensonge  et de sévérité.
                   J’imagine vos mains sur le cordage, amis,

                   Vous êtes loin mais vous ne m’avez pas quittée.

 

                   Vous êtes quelque part dans un coin de ma tête,

                   Braves marins d’eau douce  ou fringuants capitaines,

                   Vous laissez dans ma joie l’empreinte de vos fêtes.
                   Je vais m’y réfugier quand le temps se déchaîne.

 

                   Vous êtes déjà là, je ne vous attends plus,

                   Vous accrochez vos rêves à mon arbre ravi.
                   Mon hélice a tremblé, mes cordes se sont tues :

                   En nous reconnaissant, nous inventons la vie.

                   J’ai largué les amarres un matin du mois d’août.

                   Vous me voyez passer avec tant de douceur.

                   En sortant de l’écluse, un bateau vient vers vous,

                   Il a pris le départ, il vous ouvre son coeur.

 

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Le temps immobile de Claude Mauriac

12273203478?profile=originalIl s'agit du journal de Claude Mauriac (1914-1996), publié à Paris chez Grasset de 1974 à 1991.

Onze ouvrages constituent à ce jour le vaste ensemble du Temps immobile. Entre 1974 et 1978, chaque saison littéraire a vu paraître un tome: le Temps immobile, I (1974); les Espaces imaginaires (1975); Et comme l'espérance est violente (1976); la Terrasse de Malagar (1977); Aimer de Gaulle (1978). Les titres indiquent clairement qu'il s'agit à la fois d'un témoignage autobiographique, d'une rêverie qui embrasse les lieux privilégiés de l'enfance autant que la simple chronologie événementielle, et d'une réflexion, à travers le destin des grands hommes, sur les faits les plus importants de notre siècle. Alors que François Mauriac est mort en 1970, le Rire des pères dans les yeux des enfants est publié en 1981; Signes, Rencontres et Rendez-vous, en 1983; Bergère ô tour Eiffel, en 1985; Mauriac et Fils, en 1986; l'Oncle Marcel, en 1988. Ces Mémoires couvrent plus d'un demi-siècle et établissent, par-delà les années, un rapprochement émouvant entre l'adolescent qui traçait les premières lignes de son journal en 1927 et le septuagénaire qui les relit. Enfin le Temps accompli, paru en 1991, clôt le paradigme du «temps immobile» et couronne un brillant édifice auquel il apporte sérénité et sagesse.

Bien plus qu'une simple collection de souvenirs, le Temps immobile se présente comme une méditation sur le matériau brut de la vie affective dont il tente de reproduire le lent cheminement, les associations imprévisibles ou les brusques revirements. Parler d'immobilité peut paraître paradoxal face à un flux, par définition impossible à arrêter. C'est souligner, du même coup, les limites de l'écriture, incapable de rendre compte de l'inépuisable foisonnement du monde intérieur. Claude Mauriac semble profiter alors des techniques du Nouveau Roman, plus particulièrement celles de la polyphonie ou de la composition en canon de Michel Butor: «Je me demande si, dans l'impossibilité où je suis de composer le Temps immobile pour en donner, de mon vivant, quelques parties au moins orchestrées, la solution ne serait pas d'insérer ainsi, à leur place dans le temps _ le temps passé, le temps immobile _ les contrepoints dont je sentirais dans la symphonie l'utilité, là et pas ailleurs, à cette, à ces dates précises et pas à d'autres.» Les notes, lettres ou fragments de chapitres rédigés longtemps auparavant sont découpés et montés par l'auteur, éliminés ou réorganisés en fonction de sa vie présente. Ainsi le point de vue actuel a-t-il une importance décisive dans le choix et le traitement du passé. Mais celui-ci, à son tour, influe sur la façon dont l'homme adulte regarde le monde au moment où il retrouve les violentes émotions de sa jeunesse. Une partie, par exemple, de Bergère ô tour Eiffel (dont le titre, emprunté à Apollinaire, souligne le rôle de la poésie dans l'inspiration du mémorialiste) s'arrête plus longuement à la période de la guerre: «le Lac noir». A sa femme qui lui reproche, le 2 août 1983, sa mauvaise humeur, Claude Mauriac croit pouvoir répondre que ce n'est pas à son moi d'aujourd'hui qu'elle s'adresse, mais à ce moi errant jadis, dans Paris occupé, sous les bombardements et les tirs de DCA: «"Ce n'est pas sain", m'avait dit, la veille, une fois de plus Marie-Claude de mes descentes dans le temps. Ce qui n'est pas sain, c'est de laisser ces plaies suppurer. Mais il est vrai que cette spéléologie met mon équilibre en danger. [...] D'autres Français sont-ils encore comme moi, quarante ans après, à ce point malades de l'Occupation?»

Le rapprochement des dates, plus particulièrement rythmées par le retour des fêtes chrétiennes ou des saisons, permet d'établir des superpositions thématiques. Les événements disparates de la vie individuelle, s'inscrivant dans la longue durée des cycles cosmiques ou des mythes fondateurs de notre civilisation, prennent alors une dimension spirituelle. Une rencontre (Gilles Deleuze ou Borges), une lecture (Stendhal), un film (Godard), l'engagement politique (telle manifestation en faveur de prisonniers, un soir de Noël), épousent le mouvement de l'Histoire. Une confession ou le rappel d'une scène intimiste («4 janvier 1932. Pour ne pas empêcher Jacques, qui s'est couché, de dormir, je vais faire une version grecque au salon, à côté de papa qui corrige les épreuves du Noeud de vipères»), échappent à la simple anecdote et deviennent une tendre confidence qui semble appeler la réponse, au moins implicite, d'un chaleureux humanisme ou d'une foi religieuse. Transformée par l'écriture, l'existence acquiert un sens, se soumet à un ordre supérieur et trouve la paix - cette immobilité de l'âme - dans l'acceptation du destin.

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                                                       Il fallait donc battre en retraite, sauver les meubles au risque d’être dévoré, englouti par les mâchoires impitoyables et diaboliques de l’argent qui fabrique des monstres sans coeur. Guillaume se mit à chercher un peu partout les affaires bon marché qui entraient dans son enveloppe : le genre de bazar qui lui irait bien à lui, habitué au bazar de sa vie faite de tout et n’importe quoi. Et il trouva. Un ensemble restaurant-épicerie-salle-de-jeux-pompes-à-essence à Arromanches pour un bon prix, à l’état d’abandon, à n’en pas douter, au soleil pluvieux de la Normandie, mais tout de même sur la côte avec la mer, les galets et l’air du large ! Les voilà fourgués sans tambours ni trompettes dans le premier vol qui les délivrait de l’infâme sangsue qui se moquait de ces rêveurs du bout du monde croyant encore à une petite place pour leur grande ambition. C’était près d’ Arromanches : Saint -Hyppolite- Des- Pertes. Comme une prédestination à sourire rappelant ceux qui vivent dans des impasses ! Pas une âme qui vive sous la pluie. Une bâtisse quasi-abandonnée, un restaurant à la bonne figure en face. Mais il n’y avait pas de doute, les pompes rouillées étaient à côté de la bâtisse : donc c’était là. Guillaume n’avait pas pris la précaution de retenir la vente par une avance quelconque sur le prix. C’est en toute confiance qu’il avait traité avec l’agence qui disposait du bien. Elle lui avait assuré que sa parole suffisait, qu’elle retenait le bien pour lui. Judith et Marienka imaginaient des travaux à venir, comme des bruits familiers qu’elles avaient déjà entendus quelque part. Mais Guillaume, lui, s’imaginait différemment. Coiffé d’une toque, il tenait enfin son rêve entre les mains.

                                                       Animé de ces ressources étranges, intarissables qu’ont les créateurs visionnaires déployant un courage saisissant, Guillaume se mit à l’ouvrage. Aidé de quelques bras volontaires par le vin qui les soutenait, ils remirent l’affaire sur pied. L’étage disposait de quelques chambres à louer. Un équipement sobre comptant un lit, une modeste table de chevet, une lampe, sanitaires et douches sur le palier, des poutres apparentes donnaient à cet ensemble spartiate le cachet de cellule militaire. Mais n’étions nous pas sur une plage du débarquement ? Au rez-de-chaussée le restaurant avait pris des couleurs, il disposait d’un bar où quelques égarés de ce bled perdu prirent l’habitude d’y passer la journée. A coups de “oui” et de “non” ils redonnaient vie à ce placard de la mort. Pour ce qui était du restaurant il n’était pas encore au point et ne recevait que peu de monde. La fébrilité de ma tante et de ma cousine devaient y être pour quelque chose, peu rodées à un exercice requérant endurance, serviabilité et compétences diverses liées au commerce, à la gestion, elles découvraient ahuries leur nouvelle vie ! Guillaume, lui, aux fourneaux et en salle argumentait le peu de clients sur les chefs étoilés qui l’avaient formé. Ces braves gens voyaient donc le fils spirituel de Paul Bocuse, Alain Ducasse et autres sous lesquels il avait oeuvré, à Saint-Barthélémy dernièrement d’ailleurs !, expliquant à qui voulait l’entendre que lassé du monde et de ses fastes il venait apporter ici sa divine sauce à leur exclusive attention, ceci dans un silence quasi-religieux en les priant de garder le secret bien caché.

                                                       Progressivement avec le temps, cette dernière roue de secours se mit à tourner, du moins ce que nous en savions. Nous avions ici à Horaing des nouvelles de leur nouveau périple. Des invitations à venir. Je me demandais à la lumière de ce que j’entendais si nous n’étions pas nous aussi des clients qui devions taire un secret exceptionnel fondé sur une prodigieuse réussite, là-bas sur une plage d’un débarquement des troupes alliées aux couleurs du drapeau américain ? Et retentissaient dans ma mémoire des bruits de chenilles, de grenades, de tirs de mitrailleuses mais aussi de plaques de chocolat, d’oranges que les G.I distribuaient aux enfants. Je pensais à Marienka qui recevait dans son restaurant des américains venus en pèlerinage sur ces lieux mythiques.

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Procès à L'Aréopage

Jupiter entouré de sa divine cour,
Doit rendre son verdict avant la fin du jour.
Il s'agit du procès d'Espérance, accusée
De se jouer des hommes et de les abuser.

Tous les dieux sont présents. Pluton fut l'orateur,
Se montra c'est certain sévère accusateur.
Le splendide Apollon, affirma l'innocence,
De la nymphe affligée par tant de violence.

Est-elle ou non coupable? Elle a souvent déçu.
Échecs de projets cependant bien conçus.
Une foule partout dans un parfait silence
Attend que soit rendue l'imminente sentence.

Un message envoyé répand enfin la joie.
Jupiter a tranché en imposant son choix:
« Laissons-la s'envoler ! Qu'elle aille à ses affaires!
Elle aide les humains dont la vie est amère.

C'est pourquoi de nos jours, par sa seule présence,
Épargnée des soupçons et de la médisance,
La nymphe gracieuse apaise les douleurs
Stimule ceux qui osent et écarte les peurs.

10 mars 2004

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La Fureur de lire 2016, c’est un programme d’activités varié et foisonnant autour de la lecture dans toute la Wallonie et à Bruxelles, du mercredi 12 au dimanche 16 octobre. 

Cette année, la Fureur propose des activités autour du thème « Lire, c’est grandir » .

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Téléchargez le programme complet (2 megabites)

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La beauté des fleurs

Une force infernale, immonde,
Crée un univers de maudits
En nombreuses parties du monde.
Les rescapés restent meurtris.

Là-bas, dans l'horrible carnage,
Aucune présence d'un dieu
Venu mettre fin à la rage.
Seuls des martyrs sont sur les lieux.

Pour ceux des îlots épargnés,
Il convient de rester soi-même,
De partager les biens gagnés
Avec les proches que l'on aime.

On n'évite pas les souffrances.
Or il faut occulter les peurs,
Au cours d'agréables errances,
Contempler la beauté des fleurs

.

19 octobre 2005

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Requiem pour une perdrix

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Des plumes duveteuses, ailes d'ange brisées
et petit à petit, de la chair apparaît.
rose bonbon, devenue émouvante chose.

Le tueur sans mémoire et sans aucun remords,
offrira, à sa table, sans doute fièrement,
l'énergie retombée de ce bel oiseau mort,

Mais dans les bois touffus, colorés de l'automne,
le vent de vie ardent qui secoue et qui sème,
soufflera dans la nuit, un vibrant requiem.

25/10/1997

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