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L'infini

L' INFINI

Je l’ai trouvé la clef des nuits 
Ce fut l’échappée belle de ma vie 
Ce l’est toujours en lumière pleine ,provocante, flamboyante 
Cette fois j’aborde la « chose » avec pour seule lueur l’obscurité commode d’un minuit 
Je suis apaisée autant qu’il est vrai que ma naissance ne fut pas le fruit du hasard 
Depuis, j’insiste à phrases comptées sur le pourquoi de ma singularité 
Dotée pour seul héritage d’une sensibilité extravagante 
Cela me poussera à ouvrir bien des portes 
A œuvrer en audaces pour mon bon plaisir 
A raboter bien des angles jusqu'à ce que tombe au sol la poussière usée des adieux 
Bien que pour cette fois, "peinarde" toute colère sabrée 
Je me souviens ,le sourire en coin, un soir lorsque pendant l’acte d’aimer 
Ma présence ou mon absence aurait pu passer inaperçue 
J’aurais pu être un corps ou un autre corps, un trou ou un autre trou 
L’amour était mort 
Fraîchement endeuillée par l’ultime voyage de mon frère 
J’ai tout quitté 
Je ne serai plus jamais le pantin de turpitudes d’un mâle égoïste 
Encore moins la compagne d’un misogyne soumis 
Mais non plus l’épouse d’un misanthrope lâche et avare 
Je ne serai jamais un corps à la place d’un autre corps 
Un trou à la place d’un autre trou 
Je cultiverai jusqu’au moindre pli ma singularité pendant que d’autres cultiverons leurs potagers 
Au pire s’il le fallait, je choisirai à mon cœur défendant 
Un tortionnaire quinqua sexa et torturé 
Parce que, qui ne l’est me jette un pavé au visage 
-Mois de Mai de l an "secret"
Le glissement sec de la tirette retentissait dans ma tête du même écho que le cri d’un orgasme déchiré prudemment 
Mes hurlements enfuis tout pareil au lâcher les amarres d’une flotte toute en avant lors d’une tourmente entre deux continents 
Ce souvenir amer, si difficile à anéantir a trouvé demeure perpétuelle dans ma mémoire
Ce manque a transcendé mon âme 
Tout commence par le non choix 
En dedans en deçà en delà du cheminement implacable d’une fin de vie 
Son visage argenté saisit par la lumière d’une morgue aseptisée 
N’avait plus de nom, Je n’étais plus rien 
Je refusais de reconnaître cette effigie grimaçante par une ultime souffrance 
Le poison a pris toute la place 
Je convertirai son décès en heures illimitées que je passerai à me rappeler 
Dus -ai- je en rajouter en dansant le " jerk "au travers les flammes de ma crémation 
Pendant que mes fidèles pleureront

Chantyne

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s'il me reste du temps ou Barbara

S’il me reste du temps ou Barbara 
Nous camperons sous l’arbre 
Planté jadis un matin d’automne des mains de Charles « petite frappe »
Nous dormirons à même la paille 
Éclairée par une lune tamise 
L 'homme décrépi en poussière depuis longtemps
Ne nous a pas laissé son coffre rempli d’argent 
C’est moche c’est égoïste « egoaste » qu’il fut 
Cette nuit je ne suis pas descendue sur la place
Saluer une fois de plus les bons vœux d’une tribu de faux derges 
Non je ne peux plus !
J’ai préféré de loin avaler mon breuvage ambiance huitre et coquillages 
Assise au bar des âmes perdues 
Jambes croisées fuselées par la grâce de Mister « Nike »
Immobiles toutes deux, ombres exquises du musée de la vie 
L’air innocent je me salue bien bas dans le miroir d’en face 
Les « en cire » laissent enfin tombées leurs armures 
Sur le pavé rénové pour le passage des camions 
De vodka en crises nerveuses j’ai décapité ton nom 
Rebaptisé l’amour en désir ça change de l’éternel « soupir »
Lorsqu’il n’y a plus rien à dire 
J’ai lavé ma peau à l’eau de Bruxelles 
Enveloppé mon corps d’une huile essentielle 
Ramenée toute fraiche d’une île lointaine 
Cette nuit là je ne fus rien 
Juste après l’orage 
Tes particules sont décédées 
En senteurs en jets d’eau de pleurs 
Dans mon verre flottait la grenouille Barbara 
Celle de mon enfance que j’avais trouvée au lac des enfants noyés
Gardons le doute bien au chaud 
Les fripons petits coquins souffreteux le savent bien 
Se taire, écouter crever 
Bizarrerie que de s’enticher d’un primate sans poil à la patte 
Triompherais-je l’espace qui m’est aparté 
« Musiqu ‘on » le fil de la vie
Qu’est ce que ça peut foutre si ça parait joli 
S’il me reste du temps 
Pour réparer mes fautes 
Pour oublier les vôtres 
En campagne en voyage 
Sous l’averse en bagages 
En sourire en maquillage
Reprendre mon souffle inconsciemment 
Ecrire les mots en mode saccade
Crier qu’ils sont beaux 
Que ça pourrait vous semblez « con » 
Qu’ils se confondent aux millions d’oiseaux
« Birdy » me revoilà jolie 
Référencer ma propre image
Aller sans gêne pisser au plus près rivage 
Entre ciel et terre abîmée
Volte face je choisis le désert
J’associerai mon âme « à la valse fatale » 
Au mirage vide 
En mémoire de « tous ceux » 
Dont la passion s’est défaite 
Tous ardemment les uns après les autres décédés 
S’il me reste du temps
Chantyne

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Alléluia de haut en bas

Alléluia de haut en bas

Tant de fois on se crie
Je me meurs 
Mère, délivrez-moi de ce calvaire
Où je me désagrège en poussière de votre peau
J’irais me fondre en vous plutôt que de naître à nouveau
Regardez ce que vous avez fait de moi
Une orpheline une sans amour
Une « chauffarde » tueuse de mouches et de chats écorchés
Sainte « Funny » pour vous servir … 
Le son du solfège à l’avant d’un bateau
A ces heures berce mes humeurs
Pour lui je danse nue « Sacrilège »
Je’ hume le vent et la tempête
Il me galope sous l’échine
Problème épineux
Que vais-je manger ? Je n’aime pas les sardines 
La vie déverse et me renverse bercée de bras en bras
Ah non pas ceux-là ! Je m’insurge !
Les autres …
J’avance de turbulences en vagues bleues
Sous des soleils, sous des grisâtres
Je me remets à aimer la couleur blanchâtre de la fragilité
Goûter à nouveau la saveur des choses
Enfourcher le vélo à « défauts »…? 
Me griser du parfum des fleurs
Me rendre à l’évidence que oui la rose
Papillonner à tâtons
Aux alentours des gerbes coupées
Piquant du nez de nos vases épais
Rire et non douter 
Du tourbillon des mensonges
De mots en promesses
D’illusions en caresses
D’éternel à jamais
Pointer du doigt son allégresse
S’enivrer de la ronde incessante des amours effleurés
Jusqu’à parfois ne plus parler
Quitter tout pour aller jusqu’au bout
J’éviterais le « victimisme »
A pied, à cheval, en Cadillac
J’atteindrais l’illusion arrivée à son paroxysme
Je m’appelle Miss Egocentrisme
Je crierais au scandale le gaspillage sexuel des âmes perdues
Je blâmerais les mères inefficaces
Qui pleurent des litres sous les embrasses en vendant leurs vertus
Les mères « boostées à l’an d’or fine »
Les acariâtres, les » assumptates », les assassines
Je vis comme si le temps me presse
La fin d’un été caniculaire qu’est ma vie
L’amour, les plaisirs, le coffre a souvenirs
De l’expérience, mon grenier en déborde
Les combles se plaignent et ne supportent 
Oui je sais c’est inouï
A l’image des catacombes
Ce matin me voilà ressuscitée pourtant
Mon miroir me voit encore belle à faire baver
Les bouledogues les schtroumfs les surdoués
Les persuadés de l’ignorance
Les apocalyptiques de l’amour fatal
Les ressuscités de l’ombre
Les Maestro abonnés à la coco
Il suffit! Le venin craché sous la table
Ma langue est douce mon sang est chaud
L’horizon se dégage enfin limpide après tant d’adieux
Qu’il me plait à dire
Que vivre seule c’est encore mieux. 
Chantyne

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Prudentia

Prudentia
Accroche toi mon vieux
A la pudeur exquise parée par toi en frusques immondes
Souris à la beauté à la douceur 
Il vaut mieux pour toi d’essayer 
S’il te reste un Dieu qu’il te soit le bonheur 
Puisque seul l’alcool comme une armée délivre 
Ton cœur tendu tel un tambour agonise sous les battements 
Tamtam ton trouillomètre réglé au max 
La petite fadette ainsi née et morte sous la plume d’un ami 
Penses tu certaine fois à ta fille
Blonde faite de feu et de lumière laquelle malgré toi t’emportes
Te voilà sanctifié saltimbanque l’invité des jours fériés 
Enfin roi du podium 
Celui des noces imaginaires 
Celui qu’on fête un 1er en hiver
Celui des voix qui croassent 
Une petite envergure aux rayons soldes claires obscures 
Caleçon ligné prisonnier de « tes couilles »
Tu n’auras pas ma chair, JAMAIS !
Arrêt sur un cri strident 
Essais ridicules 
A coup de lamentables coups dans l’eau 
Je te prénomme le fou «Rigolo » 
Le veux-tu 
C’est sérieux pour cette fois 
Tu as plus de malice qu’un copié collé de l’ami « saint vice »
Accroche toi mon vieux a la pudeur 
Avant l’arrêt de ton « Tamtam «
Ça chamboulerait tes plans 
Ding dong ding dong ding dong 
La chute en avant 
Glou glou 
Mes hommages aux âmes perdues 
Chantyne

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Coccinelle demoiselle

Coccinelle demoiselle …. Bêtes à bon Dieu

Passer la vie pas à pas 
Presque chaque dimanche poussée sous l’emprise d’une joie aveugle 
Conduite et déposée devant le portail par un chauffeur sans nom 
Je venais fleurir le souvenir jusqu'à sous la pierre
Du bout des doigts envolée la semence de tout espoir 
Emplie par une idée plus que folle que ta vie reprenne 
Quelques allées tranquilles de silhouettes raides et douloureuses avançaient sans mot dire 
Quelques nuques en cheveux en chapeaux repliées sur des corps sans âge en peau couleur de muraille soubresautaient et se mouchaient en dehors des cols de manteaux 
Moi si seule calme le regard avisé 
Le visage caché par mes lunettes X and Co 
Menue consolante sous l’aile de mon chagrin 
Je savais déjà
Je savais déjà que l’Absence ne passe 
J’insiste messieurs mesdames les jurés je confirme puisque étant le témoin capital 
L’Absence ne vous quitte jamais 
L’Absence un énième sens auquel j’ai gouté trop tôt 
L’Absence prends certain soir toute la place 
L’Absence à gorge déployée assouvira malgré vous sa soif 
Etiolée par elle duo jouant de mes séquelles 
Nous sommes à présent complices complotant 
Elle et moi on se fout de ma gueule à l’envers 
Mes yeux en vert en rouge en noir 
Elle et moi on se fout de mon impudeur 
En string a poil ou rien « trash » 
Oui j’arrache le venin des bouches faméliques de médisance 
Miam miam colportent les cloportes à mon encontre 
Histoire d’oublier en 7 tours de langue leurs vies misérables 
Je marche à pas nus de princesse abimée dans ton ombre blanche
Si grande masculine immaculée par une nuit blanche qui nous faisait la fête 
Aux heures crépusculaires de ce début d’hiver 2004
Dans le domaine ou j’étais arrivée 
Toutes les fenêtres aux volets rouges m’attendaient 
C’est accueillant une fenêtre
Ça s’ouvre ça se ferme ça ressemble au vol des coccinelles.
Chantyne

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Le puits

Le puits 
J ignorais la présence d’un puits logé derrière la maison du sous bois 
Le puits secret de ma mère 
Dont le fond était sombre asséché de tant d’années écoulées 
je m'invite à m’allonger sous l’ombre d’un saule au feuillage vert j’espère 
Je ne savais pas lire à l’époque bien révolue depuis 
Les quelques lettres gravées à la pierre 
Entre et en dehors d’un dessin amputé de sa chaleur 
Qui devait sa ressemblance a ce qu’on nomme un cœur 
Signé et persisté du prénom de ces amants 
Les beaux les autres Lefranc le truand 
Je cherchais vainement le mien comme si j’eus compté pour elle 
Claudiquant du pied droit car blessé en passant les fils barbelés du domaine
J’approchais dans son histoire
Telle une voleuse prête a commettre son larcin 
L’herbe fraîche entre mes pieds soulage ma douleur 
Je respire la nature me pose un moment pour terminer de boire mon vin jusqu'à la lie 
Je n’en crois pas mon œil
Par soucis d’oublier des détails je poursuis ma recherche 
Portant la coupe a la Jeanne narguant un port de tête bien mis 
Si lasse pourtant je me réchauffe 
Sous le floue des flammes avides de bois 
Que Santiago l'homme qui m’accompagnait avait allumé 
Qu’il n’eut aucun mal s’il l’avait voulu de cramer mes 50kg de chair 
Qu’il eut bien fait de m’arracher « il cuore »
Qu’il eut été vain de me débattre 
J’arrive avec peine à comprendre la trame 
Abandonner peut-être l’histoire du moins ce qu'il en reste 
Quant au puits si vieux si sec si laid 
Si bien caché derrière la clairière 
En forêt noire 
Il reste pour moi un grand mystère 
Chantyne

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Oublier

Oublier
Je promène ma peau sans artifice pour cette fois 
Par les rues tranquilles d’un London passé 
Par une heure indéfinissable entre chiens et loups 
Il m’est revenu me martelant le crâne 
Me figeant des idées noires et pleines 
Tel le bossu tordu insistant l’amitié de la belle dame 
« L’oubli » est là souriant à grandes dents 
Griffant des doigts le drap de soie blanche 
Ornement nuptial et dernier d'une paillasse provisoire 
Je m’en souviens comme un dimanche morne 
De ceux lorsque tôt levée je suivais les nones en tchador pour aller prier 
Prise parfois d’un rire nerveux je finissais trempée mes deux couettes blondes dans une bassine de zinc 
Balancée tête en avant sous la force menaçante de mains éducatives 
Non pas bénie mais glacée comme l’antarctique l’eau des punitions 
C’est comme ça que l’on console les enfants en mal de mère 
Chez les Miss prières 
Il m’est revenu ce cauchemar avec insistance et précision « Baume et Merci »
Je suis trop tourmentée pour m’accorder l’oubli 
Il ose la prestance d’un leader 
Il ose me narguer en tout bien tout honneur
Il me susurre « même pas peur »
Abrutie dans ma camisole de forcenée 
Je me dis tout haut tout bas sans jamais le dire vraiment 
Quelle importance j’écris 
Chantyne

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Une petite momie

Une petite momie

Je déambule le pas méfiant
Le destin a frappé 
Parfois clément aujourd’hui sévère 
La vie ressemble à un enfer 
C’est commun à tous l’enfer 
Lorsque le drame tombe
Je le vois en flammes venues de la terre
Le ventre en peur j’évolue paniquée
Je connais la peur 
La peur c’est le ventre coupé en deux 
Pantin creusé plié crevé
L’écho de mon cri déchire la nuit 
Les dalles noires moi toute blanche faisons une harmonie 
Chorégraphie macabre musique et son a capela 
J’ajuste la cadence 
Souris des villes souris des morgues 
Pas questions qu’ils sachent que je suis là 
Paparazzo paparazzi les papas
Qu’ils sont interminables les couloirs muets des hôpitaux
Je suis aux « Grands brûlés »
Les murs salis bardés de fissures colorées 
Courent les blessures du sol au plafond 
« Il court il court le furet …. » 
Ils ont imités les « boyaux » 
Dessinés en nombre des oiseaux
Je m’effondre fatiguée 
Puis soudain saisie par mon image 
Que me renvoient les carreaux sans pitié une nuit d’hiver 
De l’autre coté il pleut sur mon visage 
De mémoire de Chantyne à l’instant même j’ai tout oublié 
Je me retrouve assise sans air particulier j’écoute
Vert bleue comme mes yeux sont les tabliers des bouches qui expliquent 
J’acquiesce de la tête surtout ne pas parler 
Je suis l’élève attentive 
« VITRIOL , mort, peut être, grave, coma, plus jamais »
Je suis accablée je m’absente du drame
Figée dans le déni, je repose ma vie 
J’émerge pendant que 
Sinon je meurs aussi
ASSASSIN 
Le chien Remko pisse encore et encore 
Nous marchons,Remko lui et moi 
Nous pleurons l’un sur l’autre 
J’ai soif je bois j’avale des substances allopathes 
J’essaie d’ajouter un suicide à ma mort tacite 
Quelques heures seulement
Elle a besoin de moi 
Je me dérobe de ma peau de femme 
Je deviens sœur statue 
Mon cœur s’accroche à l’absente 
Je ne veux pas re re re ressentir cette douleur Je n’en suis plus capable 
C’est pourtant connu les hommes sont faits de haine 
Ils bâtissent l'avenir à jets de vitriol 
J’ai hâte, d’un moment consolateur 
Les hommes en vert bleue refusent 
Ils m’endorment du bout de leur aiguille 
Je suis dans une pièce agencée d’un parc aux ballons roses et ronds 
Il servent à faire patienter et amuser les enfants 
Sur la porte d’entrée on peut lire « les grands brulés » 
J’ai pleuré sur des épaules inconnues
Merci aux épaules.
Ils m'introduisent à son chevet 
Derrière notre passage la double-porte se ferme automatiquement 
Le bruit des machines est stridents et répétitifs 
Je vacille en cet univers de fin de monde
Se déchirent un peu plus mes entrailles 
Je ressemble aux hommes en vert bleue
Ils m’étouffent d’un masque 
Qu’on me lâche 
Jamais je ne pourrai oublier les odeurs qui émanaient de son corps embaumé alité dans l'antichambre de la mort 
J'en frissonne à l’instant précis lorsque j’écris 
Reliée aux machines de vie 
Le regard déjà rempli d'horreur je n'ose observer le spectacle 
Une petite momie me nargue 
Toute de blanche vêtue 
« Ils » me disent que c’est ma sœur
Il me murmure à l oreille « Ce n’est pas elle »
Je reconnais ma voix 
Je vais perdre la raison 
Quelque soit la façon
Nous partirons à deux 
Rejoindre petit Pierre il nous attends quelque part dans l'espace 
Un tuyau installé dans la petite momie sert d’orifice 
Les bras ouverts la voilà crucifiée comme Jésus sur un lit d’hôpital
Je lui parle car sait-on jamais 
Je me présente, c'est une première rencontre depuis le drame 
Je rassure la petite momie 
Je refuse tout en bloc 
Je me statufie en forme de sœur
Une nuit de décembre 2009 
Nous sommes toutes deux raides crevées
Ma pensée s’est arrêtée
Je sais qu’elle est morte 
Qu’ils jouent « docteur » 
Avec son petit corps décharné
Mais ça fait mal de jouer « docteur » 
Je m’en souviens quand petite fille
Il coupait mon corps en deux 
ASSASSIN 
Perdu un œil 
Tomber l’oreille 
Couper le doigt
Brûler cheveux 
Visage en petits morceaux 
Petit nez amputé
Corps en plastique 
Femme tuée
Amour foutu
Deuil flouté 
L'histoire est digne d’un cauchemar plus vrai que nature 
Il est 06h30' ce 10 décembre de l'année 2009 
Il me faut raison garder et m'en aller rejoindre mes enfants 
Chantyne

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Une lettre imaginaire de petit Pierre

Réponse à " Une lettre imaginaire de petit Pierre",

J’ose à cette heure tardive te déranger mon pauvre petit Pierre 
Tu me proposes une curieuse escapade dans le temps 
Avec toute la désinvolture qui m’est propre 
Je te dis oui mille fois oui 
Nous irons au rendez-vous des cœurs grillés 
Nous retenant d'une nervosité certaine d'une joie presque masochiste 
Comme iraient les voyeurs sadiques se distraire lors d'une visite au musée du malheur des autres 
Quelques pas plus loin nous descendons le sentier du silence 
Une tombe de muguets mausolée vivante 
M’enivre tout pareil après l’ingestion rapide de 2 verres de rhum 
L’endroit est si prenant 
J’y suis j’y reste selon une promesse faite il y a bien longtemps 
Dans tes habits devenus trop grands trop tout trop rien 
Je t’observe au loin 
Tu prends place sur le petit banc en chêne du parc Damoiseau 
Je savoure le triste spectacle d’un homme très beau si pâle presque blanc 
Ton visage aux traits marqués par une douleur luciférienne 
Offre au monde un modèle surréaliste du chagrin 
Je me trouve chanceuse de pouvoir t’observer 
Je danserais bien pour la gargantuesque douleur
Des écriteaux précisent "attention en ces lieux la joie c’est mauvais c’est stupide "
Silencieusement planquée derrière le chêne
Le plus ancien qu’il soit en contrebas du lac 
Ou lorsque nous étions jeunes nous allions barboter 
Nus comme des vers 
Je voudrais te savoir mien dans le sens que je suis toi 
Que nous serions nous 
Que nous ne serions plus qu’un 
Brisés tous deux par la faute d’une semblable raison
Morts vivants trainant l’absence 
Comme une femme traîne dans l’espace un voile de jeune mariée 
Je le porte en moi avec une fierté ostentatoire 
Tes mains fines parsemées de sinueux chemins à la répétition de tes gestes quotidiens 
Tes mains en carte d’univers 
Le monde entier logé dans ma tête quand tu me touches 
Nos sangs mêlés n’en auront jamais fini d’écouler l’encre bleu sur des cahiers
Caresses imaginaires flottent au vent cru de ce mois de mai 
Tu daignes lever les yeux vers le ciel comme un petit enfant qui s’interroge 
Coucher muet dans la terre 
Hurlant de l’intérieur à celui qui reçoit avec la plus grande indifférence tes mots terriblement provocateurs 
La complainte de petit Pierre ressemble à une vallée fleurie d'un conte d’ogre déchu 
Il fait très beau à la lecture de la douleur palpable avec ou sans majuscule 
La beauté se trouve en tout 
Il suffit non pas de voir plutôt de regarder 
Je suis fascinée par la qualité de la tristesse 
Etayée en toutes formes en toutes choses 
Nourrie par toi dans mes plus obscures pensées 
Page après page 
Lire et mourir ou l’art d’aimer 
Chantyne

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Les coeurs crient

Les cœurs crient

Les cœurs crient « famine » sous le manteau d’ici et d’ailleurs 
Les hommes piqueurs de fleurs dans la jongle 
De pauvres choses devenues femmes horizontales 
Il en existe d’innombrables lits ou tant d’autres ont déjà dormi 
Je suis née d’août à 23h58’ 
Cuvée spéciale pour connaisseurs 
Deux putains de secondes plus tard 
Et j'étais baptisée « sorcière " pour déjà sauver l'honneur .
Née d’une folie des plus parfaite 
Un soir à part 
Je suis le soleil mauvais brûlant de midi
C'est mère qui me l'a dit .
Ma cause devient mon sevrage 
Attention j’ai la rage 
Je suis l’enfant vomissant 
L’enfance inassouvie, seule avant « tous ceux »
Petite fille pantelante aux bords d’une fenêtre 
Chaussée de ballerines rouges et vernies 
Rouge comme le sang qui ruisselle sur mon visage 
Vernie parce que vivante 
Tout est lié tout se rejoint toujours si on veut 
Qui peut dire si guidée par la peur j’ai prié 
Ou pactisé avec le diable pour tous les maudire au pire les tuer.
Le gouffre se rapproche 
Au revoir madame « Lavie »
Bonjour madame « Lamort » 
Elles sont aussi moches l’une que l’autre 
Un soir d’été comme un autre 
Un soir de trop 
Je sais, « tout ça » fait peur aux moutons
Aux gens « foutres »
Aux passants « je ne sais rien » 
Aux passants « ce n’est pas Dieu possible » 
Au passant mystère que j’ai croisé avant hier
Africain sans main 
Frayeur épidermique 
Qu’ils démentent, parfait ! 
Voilà l’excuse que je m’enivre 
Ce dernier matin de juin 
J’ai coupé les poils de têtes de mes frères et sœurs
Miraculés ces petits êtres en broussaille joyeuse 
Maquillés en petits animaux du bois joli
Qu’il me fut aisé , l'imagination enjouée de les déguiser en personnages de bande dessinée 
Non pas de celles qui égarent leurs progénitures dans la forêt 
Plutôt de celles qui trouvent la fée Carabosse 
Je précise « celle » qui a le don de tout faire renaître de la fosse. 
Mise en arrêt de ma pensée.
Chantyne

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Le don

Le don 

J’ai lancé une bouteille à la mer 
Je ne la dédie à personne en particulier 
Au préalable je l’avais soigneusement nettoyé 
J’ai coupé une mèche de mes cheveux blonds 
Sur laquelle j’ai posé quelque gouttes de sang 
Rituel de l’enfance amélioré pour le prestige 
J’ai glissé le tout par son orifice étroit avec la précaution d’un laborantin 
Ravivé le secret jusque là bien gardé 
Qui n’est certes pas capital de connaître 
Sur une eau limpide flotte toute voile devant
Ma longue missive enrubannée d’un tissu de soie beige
Cette impression de tout donner
Ce sentiment d’offrir dans l’immensité 
Trois fois moins que rien sans aucun état d’âme est déconcertant
Pourtant la scène en live se tourne
Je ressemble à la « folle aux rituels » 
Tous nous en connaissons au moins une 
Si vous niez, c’est réparé je suis là 
L’ambassadrice de la réminiscence qui dérange 
Je me voue tête et corps 
J’éveille votre imaginaire par une verve d’exaltée 
Embourbés par nos bourdes de première 
Je vous dis « tous » 
Nous sommes possédés 
Par nos possessions par celles des autres 
Puisque je suis envoyée de mission 
Puisque le rôle m’a été accordé 
Je veux mon César coiffé de sa couronne de laurier 
Je m’applique donc avec une grande conviction 
Pour servir le vide de rien de l’inutile 
Bien sûr que l’inutile a sa place en ce monde 
Bien sûr que beaucoup vivent inutilement 
Bien sûr que nous crèveront inéluctablement 
Parfois il est utile d’y passer afin de laisser place pour un autre 
Il serait bien de révéler enfin la place réelle de l’inutile 
Cette bouteille lancée cherche le don
Qu’est le don, le véritable 
Une démarche une offrande utile envers l’autre envers l’humanité 
Je le suppose sans prendre la pose pour Rodin ou Migom 
Je l’observe sans prendre le parti de l’une d’entre nous 
Je suis prédatrice du mouvement 
J’aurais pu m’y glisser voguer entière vers un ailleurs
Elle me revient la fiole, joue au voilier débutant 
Elle prend le faciès de celle qu’on abandonne 
Je l’ai jeté d’un geste brusque bien contrôlé 
Adieu mon rôle adieu ma vie de papier
Il est des jardins secrets des enfers ternis 
Toute une moitié de nuit j’ai créé des mots sur un cahier présidentiel 
Sans arrière pensée sans espérance cachée 
L’ébauche d’une délivrance inexplicable marquait mon univers 
Un embranchement de joyeux miracle m’envahissait 
Il sera mon « quelconque » 
Pour l’équité pour la beauté du geste 
L’improbable accouplement de l’ombre et la lumière se façonne 
La fusion parfaite du passé révolu et d’une belle galaxie 
Aucune autre bouteille n’aura été un exutoire à ce point puissant 
Aucune entrailles n’aura porté le fruit si doux d’une réponse salvatrice 
À la question de l’inutile

Chantyne

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Les divans

Les divans 
Les divans protestent l’heure n’est plus aux amours véritables 
Il faut bien s’y faire
Recevoir d’autres assises 
Femmes lascives en habits de gibier fatigué 
Prenant des airs pensifs, la bouche en chocolat de chez « côte d’or » 
L’éléphant doré ,parait il est le plus fort 
Normal avec la trompe qu’il dégaine, Cyrano de pacotille, roi du mensonge
Voilà donc ces belles d’avant choyées de petits trésors en guenilles et fausses dentelles 
Ça suinte le CD de chez "Tior" l’eau frelatée que le peuple négocie dans les solderies
Que seuls les pauvres gens s’offrent aux anniversaires 
Ils s’empoissonnent en merci en sourire 
c’est parfois triste un sourire 
Les divans subissent la horde des corps avachis 
Des hommes en panse pleine de frites à la gueuze des Tartares 
Ah ! Ah ! La vue belle, vive les demoiselles 
Les rires aux éclats customisés en paraphrases de somnambules
Noyés leurs boyaux de trop de bulles 
Trop, beaucoup trop entamés 
S’en vont rejoindre le dortoir des dulcinées parées en cafard 
Est-ce « l'hasard tige » monsieur que votre cou enivre ?
Les divans puants en croûte bestiale vendus pour 20 fois rien
Au repos du guerrier ouvert 7 jours sur 7 toute l’année 
Tout pareil que le cabas des dimanches que portent à bout de bras les dames 
En oignon en poulet cuit de chez « Vancokecram »
Acheté au marché ce matin parce qu’il faisait bon d’y aller 
Que 30% de remise sur un poulet fermier ce n’est pas volé 
Qu’il est bien beau votre jeune coco madame 
Quels regards 22 longs rifles me jetez-vous ?
Me prendriez-vous pour une « couguar de... » ? 
Prenez garde donzelle vos mi-vieux airs de Sainte 
Ne m’ébranlent guère 
Essayez donc les pieds en l’air ça va le faire
Les divans jumeaux en gueule de relax 
Les divans lovant servant de niche aux bâtards 
C’est pratique aussi pour les chiens c’est à celui qui tombe à pile
Les divans palissent sous le temps 
S’effritent en lambeaux de cœur d’humain 
Se déchirent en particules de corps de cochon 
Les divans connaisseurs de pleurs 
Des regrets de toutes les chevauchées fantastiques 
Il reste un goût de Veuve « Clic cloc » presque tic et toc 
Dans ses recoins mal lavés car l’on perçoit les tâches sous la lumière tamise
Cette fois elle nous l’a bien mise mademoiselle rebelle 
En rouge faut l’avouer elle est tellement plus belle 
Les divans regrettent la pucelle sautillante 
Succombant tard le soir sur le bord des accoudoirs 
Endormie comme par enchantement
Assommée au biberon Napoléon 
Bercée par des « je t’aime » devinés presque susurrés 
Chantyne

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Désert barbare

Désert barbare

De mirage en mirage saturé d’échos enfuis
Par le flanc droit les brumes épaisses 
Attendre « no body » c’est quelquefois interminable 
Lorsque la nuit se place ad vitam aeternam
Il faut s’établir un repaire bienfaiteur
Je sais d’expérience que s’entêter peut servir
Bien qu’il soit téméraire d'incendier nos cervelles au gasoil 
Le courage « rend force » 
Trotter sans cuirasses 
Tel un petit d’homme si semblable au vétéran devenu dépendant 
La main levée conforme à l image d’un lampadaire forçant l’espace de sa lumière 
Bien le bonjour aux forces « diabolo » aux autres « Célestine & Co »
Le barbu d’en haut m’a sanctionné du péché de naïveté Qui l’eu cru ? La maison « Lustucru » ?, je préfère « Delacre » 
Pardonner aux imbéciles on dit ! déjà qu’ils se pardonnent eux-mêmes 
Alors que faire ?
« Vamos » pousser la double-porte ! Braver les interdits des bien penseurs 
Nous avons tous dans les tripes l’appréhension le goût du rêve absolu 
Le pacte est signé moyennant l’assurance d’une place de première au purgatoire des innocents 
C’est la montée des berbères caucasiens dissimulés et reclus trop longtemps
C’est l’élévation d’un troupeau d’enfants en vogue réincarnation
Voyager dans le monde ne nous conduit nulle part 
Jurant pourtant qu’il est vital
D’abonder nos mémoires d’autres univers 
De nourrir nos cœurs d’autres charmes
De caresser nos papilles d’effluves nouvelles 
De se prendre pour amant" Nasa "pour s'envoyez au ciel. De « vaguer » de méprises en éblouissements 
De vivre sa vie par tous nos pores 
D’un bout à l’autre de notre destinée
Il ne sert à rien un banc de têtards assiégeants les océans stériles 
Il ne sert à rien les spasmes d’hommes et de femmes affaiblis presque maudits 
Il ne sert à rien de «bonheurer » à tout prix
Vivre me suffit ! Heureusement ! Fort heureusement !

Chantyne de Demoté

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Femmes aimez-vous

Femmes aimez-vous

L’existence nous apparait morose 
A l’étendue des feuilles rouges et roses échouées sur le sol glissant. 
Lorsque choit sur nos beaux habits quelques brindilles décédées 
C'est accomplir pas à pas l’œuvre de la décrépitude 
Aimez-vous 
Déchirée, pour ainsi dire bancale, je clopine par les derniers grands froids 
En quête de paix 
De celle que l’on convoite royale 
De la pointe de mon bâton trouvé je traque la mémoire des macchabés 
Etendus de leurs longueurs abrupts raides et muets sous la terre 
Seule je marmonne quelques abrutis « Pater » 
A dire juste je n’en crois rien à leurs péroraisons 
La confusion de leurs natures chatouille mon intelligence 
Depuis qu’ils parlent les hommes n’en disent guère
Aimez vous 
Guère et des moins bonnes et des mensongères
Oh non pas tous, pas tous 
Une moyenne.méprise une autre moyenne captive
La vilénie submerge un nombre certain d’entre eux 
Leurs égos de mâle « autrou » incarné par le crucifix que portent les femmes 
De celles aux jupes froissées, genoux usés, à trop souvent se dépoussiérer le mental sur un prie Dieu 
Elles finiront escarre pour la postérité 
Ils trépident de maux et non de mots 
Et lorsqu’encore ils dialoguent, ils articulent faux
Aimez vous 
Je sanglote la fragilité féminine 
Je pleure leurs douleurs confuses conjointes aux miennes 
Offertes en pâture à la vie lâche, douteuse depuis le jour premier 
Je pleure à gémissements refrénés, l’inassouvi de leurs existences 
L'assassinat de leurs espérances
Aimez vous 
Je sanglote les adieux de toutes celles 
C’est l’affaire des femmes et des mères 
De porter le monde à corps perdu ,à cris étouffés, à bras fatigués 
La fête est désuète 
Ils ont laissé le radeau de sauvetage à Noé 
Les CONS !

Chantyne de Demoté mars 2018

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L'aube prométhéenne

 

L’aube prométhéenne

Particulièrement ténébreuse 
Cette nuit abrite sous le bleu des draps froissés ta présence 
Tu ronfles en bienheureux dénué de tout tracas, auto-pardonné de toute vergogne 
Ignorant mon existence, pourtant si femme si vulnérable
J’additionne à chaussons brodés de fil écossais, la distance entre l’entrée de la 
Chambre à mon boudoir ou est posée sur l'écritoire, héritage d'un amour ancien, une statue bâtarde rapportée lors de notre unique voyage aux Antilles 
Recroquevillée en chien de fusil à douze pas de toi
Volontairement seule, de l’autre côté du monde 
Je calcule le vide 
Aux alentours sous moi en moi 
Le vide et moi infatigables capitaines 
Nous copinons, nous festoyons discrets et acolytes 
Nous choyons en vertige, je m'en amuse, oh qu’importe pour cette fois 
À verre ingéré de vin Julien le Saint de tous les saints 
De loin je guette le moindre de tes mouvements
Théâtrale, j'en rajoute, la scène se déroule plus sophistiquée, classieuse 
Ta main droite furète, tâtonne l’oreiller blanc et froid puis s’engourdit dans un
Mouvement lourd, imprécis, mortuaire d’une paillasse endormie 
Un instant, un fifrelin, j'ai cru saisir l’appel de mon prénom 
A la naissance du nouveau printemps de l’an 2018
Je te découvre pour ainsi dire infâme, non pas des moindres
Des ténors de la vilénie 
Sous ton masque blafard éclairé par une lune pleine et rouge 
Sommeille un visage inquisiteur et difforme, façonné de mépris 
Je te découvre pour ainsi dire et pour mon malheur, abject
C’est confirmé, c’est déclaré tu m’écœures
Tandis que de ton gosier entre-ouvert résonne le bruit d’une mécanique rôdée
A y regarder de loin, ton faciès semble expier de tous péchés, ainsi soit-il
C’est confirmé, c’est déclaré, tu m’encombres 
Vigilante à l’affut du moindre bruit 
Je me laisse bercer par le son des voiles mordorés virevoltants dans ce décor baroque tel un essaim de papillons, émigrés par un courant trompeur venu de la lucarne restée entre-ouverte 
Viennent se perdre jusqu’à mes nasaux de femme louve gardienne de ma paix
Les effluves humides d’une aube prométhéenne 
Nous sommes demain

Chantyne de Demoté

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Rêver l’âme des arbres.

 

Sculpter leurs courbes.

 

Ecouter ce qu’ils ont à nous dire.

 

Réveiller l’imagination des folies intérieures.

 

Saisir les mystères heureux, les énigmes présentes en soi.

 

Choisir les mots.

 

Ecrire les  assauts suggestifs des corps.

 

Comprendre leur promesse figurative et éprouver

 

jusqu’à resentir d’énigmatiques impressions.

 

Scruter les dessins griffonnés.

 

Les mains, ciel et terre, jusqu’à la nuit.

 

A Mondeville,

 

Julien Boulier

poème déposé Sacem code oeuvre 3439980311 

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administrateur théâtres

Pharisiens ou patriciens ?  ... Peu de différence!

Caligula-03-DEL-Diffusion-Abbaye-Villers-la-Ville.jpg

Quand on a 18 ans, on  se sent  un héros. Aveuglé par l’amour, on ne supporte pas le monde tel qu’il est, on se révolte contre la mort, on est prêt à faire tout seul la révolution contre tous les jougs. On se sent gonflé de la puissance quasi divine, prêt  à faire tabula rasa de tout le passé, de toutes les hypocrisies de tous les mensonges et on est prêt à tous les crimes de lèse-majesté, quelle que soit la chute. On se sent libre, lucide, logique. On a des ailes. On crache sur les dieux qui autorisent la souffrance. On veut la Lune. Le rêve de l’impossible. Mais quand Caligula enclenche sa logique, c’est sa propre mort qu’il signe.

Il est jeune, il est beau, il est éphémère... comme Gérard Philippe en 1948. Il est humain, il est exalté et charismatique,  il va jusqu’au bout de la folie, comme Itsik Elbaz, en 2018. Le jeu est mené de main de maître-tailleur de pièces iconoclastes, par Georges Lini. Le spectacle?  Une machine infernale. « Il s’adressera aux gens d’aujourd’hui avec les moyens d’aujourd’hui, dans une scénographie qui sera une machine à jouer, de manière à ramener le propos de Camus à la lumière et exposer sa richesse contemporaine. « L’insécurité ! Voilà ce qui fait penser ! »  Je vais faire tomber quelques gouttes de poison dans l'intimité de chaque spectateur et faire en sorte qu'il assume entièrement ce poison.   C’est  l'expérience de la tragédie moderne, à laquelle toute l’équipe vous convie. »  La distribution de "Belle de nuit", la compagnie de Georges Lini est éblouissante. La scénographie, les costumes (Renata Gorka), résolument modernes se trouvent sous la houlette de  Patrick de Longrée. 

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 « Reconnaissons au moins que cet homme exerce une indéniable influence. Il force à penser. Il force tout le monde à penser. L'insécurité, voilà ce qui fait penser. Et c'est pourquoi tant de haines le poursuivent

La pièce s’ouvre sur le  mot « rien » (nihil). On ne peut esquiver la vérité essentielle que l’on va tous mourir. Avec la mort de sa sœur, le jeune Caligula  prend conscience de  cette finitude, de la condition mortelle de l’homme promis au néant. Les dieux sont morts. Le ciel est vide.   Crise existentielle : le bonheur est impossible quand on est conscient de cette finitude.  Dans  un accès de lucidité mélancolique, la lune devient pour lui le symbole de l’immortalité et du bonheur. « J'ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l'immortalité, de quelque chose qui soit dément, peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde… »  Qu’on la lui apporte ou l’on sera châtié !  Innocent condamné à mort, il se révolte. « Rien ne va plus. Honnêteté, respectabilité, qu'en dira-t-on, sagesse des nations, rien ne veut plus rien dire.»  Il se sent libre  au point de verser dans  une  paranoïa hallucinante. Ultra-moderne dérive: provocation, démesure, cruauté.    

L’œuvre contient à la fois l’impossible rêve de l’impossible, et les très réels bruits de bottes redoutés par Albert Camus lors de son écriture de la pièce en 1938. Le public à la fois spectateur et acteur parmi la foule, stupide, docile, lâche et manipulée, se cabre d’horreur devant les épouvantables meurtres en série décidés par le pouvoir absolu. La spirale de violence est alors sans fin et jusqu’à la nausée. L’image sanglante de la fin rappelle les derniers mots de George Orwell dans « Animal Farm » …en bien plus tragique encore.   

Caligula-05-DEL-Diffusion-Abbaye-Villers-la-Ville.jpg?width=430  Le choix de Georges Lini de présenter l’œuvre iconoclaste au cœur des pierres de l’Abbaye de Villers-la-Ville dans le silence des ruines n’est pas fortuit. Pour mieux prouver les silences de Dieu ? Le malaise est palpable. Pour mieux  souligner le  constat désenchanté et angoissant de l'absurde?   Pour mieux confondre le joug de la tyrannie et confondre ceux qui, de nos jours, usent et abusent, au mépris de tous les honnêtes gens? Pour stigmatiser tous azimuts le pouvoir absolu ?  L’actualité du propos fait mouche.  Le personnage de Caligula porte à la fois la semence du rêve  et sa contradiction qui  va du meurtre au suicide consenti. Certes, les patriciens sont … tout sauf des poètes. comme le chante Jacques Brel,« Ces gens-là, ne pensent pas » le poète  doit être  exécuté !  Certes, le monde a besoin de se réveiller mais, condition humaine oblige, Caligula n’échappe pas à son destin comme dans les grandes tragédies grecques. Par sa folie meurtrière il se condamne sciemment. Il sombre consciemment quand la folie du pouvoir s’empare de lui, au mépris de tout ce qui n’est pas lui. 

  Et Itsik Elbaz fait merveilles dans l’interprétation magistrale et  saisissante de dignité du  personnage de Caligula. Mais il n’y a pas que lui dans l’équipe de Belle de Nuit. France Bastoen,   fulgurante complice,  joue  Caesonia, le pôle féminin de Caligula, rôle qu’elle interprète avec passion, dévotion et  immense justesse, à la façon de l’Ismène d’Antigone, mais parée de la violence radicale de notre époque. A l’instar de Caligula elle ironise sans cesse, tout en invoquant la foi en l’amour et l’espoir de voir son amant guérir de son cynisme. Le Scipion de Damien De Dobbeleer est tout aussi juste. Bien que Caligula ait fait mourir son père, le jeune poète comprend trop bien Caligula pour le haïr et ose lui dire les choses en face. Il lui présente un miroir sans concessions. Stéphane Fenocchi en Hélicon, ancien esclave affranchi par Caligula, et son serviteur le plus dévoué est  particulièrement convainquant et splendidement campé. Il se dit ironiquement « trop intelligent pour penser »… mais vomit, comme Caligula, la lâcheté et l’hypocrisie des patriciens. Didier Colfs fait le poids en jouant Cherea, prodigieux personnage, cultivé et intelligent,  qui tutoie Caligula,  et ne désespère pas de le ramener à l’humanisme…au nom des autres et en homme soucieux de l’avenir de Rome. S’il prend la direction du complot, ce n’est pas pour venger les petites humiliations de patriciens vexés c’est pour le bien commun, en homme intègre qui refuse de rentrer dans la logique nuisible de Caligula. « Il faut que tu disparaisses. D’autres que moi me remplaceront et je ne sais pas mentir ! » :  la voix d’Albert Camus ?  Thierry Janssen se plait à interpréter un Lepidus angoissé, pathétique, plus vrai que nature. La scène du poison jouée par Jean-François Rossion en Mereia est un moment dramatique qui atteint des sommets de théâtralité et d’intensité. Tout bascule.  L’absurdité vous saisit à la gorge.  Michel Gautier et la danseuse  Hélène Perrot à la limite de la transe,  qui jouent  le couple Mucius, complètent remarquablement ce jeu de massacres, teinté en continu par  le soutien musical dynamisant ou nostalgique de François Sauveur et Pierre Constant  à la guitare électrique. A  eux seuls, un chœur antique?  

Caligula-01-DEL-Diffusion-Abbaye-Villers-la-Ville.jpg

    

Mise en scène : GEORGES LINI

Costumes : RENATA GORKA
Scénographie : PATRICK de LONGRÉE
Création musicale : FRANÇOIS SAUVEUR et PIERRE CONSTANT
Éclairages : CHRISTIAN STENUIT
Assistante à la mise en scène : NARGIS BENAMOR

Avec


ITSIK ELBAZ (Caligula) – FRANCE BASTOEN – DIDIER COLFS – DAMIEN DE DOBBELEER – STÉPHANE FENOCCHI – MICHEL GAUTIER – THIERRY JANSSEN – HÉLÈNE PERROT – JEAN-FRANÇOIS ROSSION – LUC VAN GRUNDERBEECK – FRANCOIS SAUVEUR

Produit par RINUS VANELSLANDER et PATRICK de LONGRÉE

ABBAYE DE VILLERS-LA-VILLE

http://www.deldiffusion.be/prochaine-production

 

Liens utiles: 

https://www.rtbf.be/info/regions/detail_un-caligula-tres-contemporain-au-coeur-des-ruines-de-villers-la-ville?id=9974555

http://www.levif.be/actualite/magazine/tous-les-chemins-menent-a-villers/article-normal-865341.html

 

 

 

 

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Parution du tome 3 des aventures de Coccinella

Coucou à vous tous, les amis et amies, je viens de publier le tome 3 des aventures de Coccinella, un plus grand format pour un prix inchangé uniquement sur Amazon, « Coccinella fête Halloween » , dont voic12273287494?profile=originali le lien :

 

https://www.amazon.fr/Coccinella-f%C3%AAte-Halloween-aventures-ebook/dp/B07F94TNYW/ref=tmm_kin_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1532159810&sr=8-1

 

De quoi réjouir les bambins pendant les vacances !

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Si quelqu’un entrevoit ces créatures de l’esprit,

 

alors elles seront emportées au loin par la mer.

 

Bonheur à ceux qui embarqueront sur les flots,

 

portés sur les ondes au-delà des images poétiques.

 

Si quelqu’un nous voit voguer en silence,

 

le livre des temps anciens sera ouvert.

 

Si quelqu’un, après un long voyage, vient te retrouver,

 

en effigie une stature sera sculptée.

 

Si quelqu’un, au seuil de ta porte,

 

reste devant toi dans la lumière,

 

vous prendrez le chemin des eaux bienveillantes.

 

Si quelqu’un vous voit marcher ensemble,

 

vous serez trois dans le dédale du tableau.

 

A Mondeville, Julien Boulier

poème déposé Sacem code oeuvre 3439964811

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TROIS PIES...

Trois pies dans le jardin batifolent

Elles s'observent, se titillent, virevoltent!

Ballet habillé de noir et blanc

Et je retrouve un regard d'enfant...

Au soleil, la gaité est de mise

Et l'envie de vivre à sa guise

Orage et nuages sont en réserve

Au présent, c'est la joie que j'observe!

Trois pies sur un banc, du ciel s'amusent!

Et leur grâce active réveille ma muse

Trois petites strophes naissent avec le vent

Et je les chantonne au firmament...

Trois pies... trois pies jouaient, élégamment...

J.G.

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