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humour (89)

administrateur théâtres

 Image may contain: one or more people and people standingSauf à admettre que chaque année qui se referme semble toujours avoir été particulièrement éprouvante, 2016 semblera sans doute  à beaucoup l’une des pires  traversées. Mais bien que chacun en réalité, redoute secrètement les années finissantes,  au  train de plus en plus rapide où elles vont, qui regrettera celle-ci?  Dump 2016, Welcome 2017 ! Plût au ciel qu’elle fût meilleure!

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Pied de nez à la morosité. Comme il est bon de  se décharger d’une année  pesante de violence, de douleurs, de misère humaine, de mensonges, de désinformation, de compromissions, et de guerres aux quatre coins de la planète! La Méditerranée, Mare Nostrum devenue cimetière, les murs qui se construisent, la liberté qui s’effrite, la bio-diversité qui se lamine, la planète qui perd la boule…  Hécatombe de nos stars et des grandes figures de notre culture. Tout nous bouleverse, tout nous heurte, tout nous a blessé!Image may contain: one or more people and people sitting

Aussi, le spectacle traditionnel de la Revue, fleuron du théâtre des Galeries à Bruxelles se veut cette année  plume de Dumbo, légère, fleurie de bons mots, dansante paillette, sur nos champs de bataille.   Laissant de côté les choses qui nous dépassent, les choses qui nous font pleurer, les choses qui nous font hurler d’impuissance et de rage. Pédale douce donc, pas de mise à feu, pas de  piloris de pacotille,  pas de moutons enragés, pas de fiel débordant ni de sarcasmes assassins, pas de rires à gorge déployée, pas de farce déplacée. Plutôt le sourire de Bouddha. Une veillée simplifiée et chaleureuse de l’année pour conduire à la réconciliation plus qu’au lancement d’alertes. Devant une salle à l’écoute, le spectacle se pique de se focaliser avec tendresse sur la faiblesse humaine, sur nos travers, sur  notre Belgique mère  chérie qui tient debout contre toute attente, évitant les sujets qui fâchent, soulignant le surréalisme, car il fait rire et installe la bonne distance.

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A deux pas du piétonnier tant haï, les onze artistes  sont à pied d’œuvre pour une  remise sur pied de bonne humeur. Ils vous attendent de pied ferme pour donner ce coup de pied  plus que salutaire dans la fourmilière et vous souhaiter, vêtus de pied en cap - visez surtout le chapeau doré coiffé d’une plume et d’une rose - une très joyeuse entrée - de plein  pied - dans 2017 qui ne sera  pire pied, messires,  que la pire année 2016 ! Du fond du cœur donc,  merci aux Ladies and Gentlemen,  aux acteurs, comédiens, danseurs, chanteurs, imitateurs chevronnés,   que l’on voudrait tous installer sur piédestal, du plus petit au plus grand, par ordre de taille! Mais non, c’est impossible,  ils sont tous grandioses, surtout quand ils s’empêchent coûte que coûte, au cœur de la joie théâtrale,  d’être  pris en flagrant délit de rire compulsif. Avec:

Bernard Lefrancq
Marc De Roy
Angélique Leleux
Pierre Pigeolet

Perrine Delers

Marie-Sylvie Hubot
Anne Chantraine
Maïté Van Deursen
Frédéric Celini
Kylian Campbell

et Fabian Le Caste

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http://www.trg.be

Du 7 décembre 2016 au 29 janvier 2017

Photo© Bernard Rosenbaum Rosenbaum


« La Revue » au Théâtre royal des Galeries, 32 Galerie du Roi à 1000 Bruxelles, jusqu’au 29 janvier. Réservations : tél. 02.512.04.07 de 11h00 à 18h00 du mardi au samedi. Renseignements : www.trg.be

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administrateur théâtres

A la Sama! "Ripaille" du mardi 2 au 13 février 2016

...De et avec  Christian Dalimier

D'abord à la Samaritaine (Bruxelles) du mardi 2 au 13 février

Avec Laurence Warin / Mise en scène : Emmanuelle Mathieu / Scénographie : Maurice Van den Broek

Ensuite: du 18 au 27 février 2016

Au Théâtre Jardin-Passion

r. Marie-Henriette, 39 5000 Namur

Ripailles un peu « grasses »

12273151285?profile=original« Entre deux verres », un premier travail sur la subtilité et la délicatesse fut créé à La Samaritaine nous rappelle Huguette, la grande ordonnatrice des lieux. Et nous revoici, entre deux bières, pour venir applaudir le nouveau spectacle de Christian Dalamier : « Ripaille », une proposition qui ne manque ni de sel ni de piment.

Déjà les papilles gustatives se réveillent. Car il s’agit, on s’en doute, de faire le tour des saveurs, parfums et épices, de tous ce que l’on  peut se  mettre sur et sous la langue. Il s’agit même de très belle langue, quand on en vient à cette merveilleuse interprétation de la Madeleine de Proust. Applaudissements nourris - si l’on peut dire – car la diction est belle, la voix s’est posée enfin avec douceur, plus l’ombre d’une hésitation, les poses pleines d’expectative gustative et littéraire font battre le cœur. « Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. »

Le spectacle a de la tenue, du rythme et de l’inventivité. Les comédiens jouent une belle complicité et se font des surprises. On ouvre un tiroir et hop voilà des bribes de Tchékhov, deux tabliers rouge, du beure de ferme, des luttes conjugales, et un soupçon de jalousie maladive. « C’est bon un peu de douceur » mélancolise la belle. Et de se mettre aux fourneaux pour créer une saveur inégalée! Comment mieux mettre les gens dans d’excellentes dispositions? Mmmh ! Elle sait qu’en faisant griller du cramique dans un appartement, on le vend dans l’heure!

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Les deux compères, le professeur et sa maîtresse - journaliste mémère et tendre - , se pourlèchent les babines devant des mangues citronnées sur lit de …basilic? On ne vous en dira pas plus. Le spectacle a de quoi ébaudir presque jusqu’au bout entre bonne chère et plaisirs de la chair. Il balaie large, faisant feu de toute gastronomie. Seul le chapitre «ripaille(s) » proprement dit, nous a donné quelque indigestion. « Ripaille » sans ripaille aurait été fort bien comme cela, laissé à l’état brut! Trop d’ingrédients nuit à l’omelette, même à celle de la mère Poulard ! On ne la reconnaît plus. Ainsi le titre "Les très joyeuses histoires de Mmmh..."  nous aurait mieux convenu, mais de gustibus non est disputandum! Ce n’est pas que nous ne causions pas  Pirlouit wallon, c’est que la série d’accessoires plutôt vulgaires et criards, fouets et entonnoirs, faisait un peu coup de poing dans le décor d’une soirée qui voulait butiner les sensations et les souvenirs littéraires, de la framboise à la fine fleur d’oranger.

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administrateur théâtres

Un ticket pour la Brunotie

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 L’hiver n’en  finit plus de sévir, vous mouille jusqu’aux os, et vous dégoûte de sortir ? Venez rire à en pleurer et rencontrer des personnages haut-en-saveurs que l’aimable Bruno Coppens soutire de son divan malin et vous a concoctés, pour l’espace d’un soir.  Marrez-vous, ne vous contentez plus de rire jaune d’oeuf. Esclaffez-vous orange amère, bidonnez-vous turquoise – il y aura  quelques têtes de turc au passage - gondolez-vous couleurs Venise, gaussez-vous caca d’oie, désopilez-vous gris souris. Vous en verrez de toutes les couleurs, chez ce rallumeur d’arc-en-ciel… Bruno Coppens décortique à toute vitesse le siècle à peine entamé, avec passion et justesse. Il ridiculise les euphémismes du langage « politically correct », pourfend les addictions  technologiques, déshabille les accros aux abdos, renvoie les  extrémismes dos à dos, ressuscite l’humain en un tour de mot.

 

 1218257466.JPGIl y a le décalage linguistique avec les enfants qui confondent Picasso et les voitures, les troubles du langage qui balancent tout de travers en vertu des grands sentiments, la solitude qui donne une âme humaine aux objets, le délire amoureux qui a peur de la Saint-Valentin, la patate story pour ceux qui n’ont pas peur de mâcher les mots, le ridicule qui, loin de nous tuer, nous rend plus forts (n’est-ce pas la Belgique?) ! Vous irez  aussi place Saint-Pierre écouter Le pape-a-dit ( en vertu des grands principes), vous frémirez de fierté devant  ce vieux savant qui enterra des statuettes antiques, vous pleurerez notre insouciance perdue, la fuite du temps et son inéluctable angoisse. Donc, tout n’est pas drôle!

 

Mais entre le Destin tout court et le Destin animé, Bruno Coppens choisit l’anima, la vie, la voix des mots, la fièvre du jeu, la récréation. T’es pas tout seul, Jef ! Nous aussi on rêve d’escrime! Bruno est visiblement « heureux-qui-communique » lorsqu’il  délire, le mot au bout de la langue, jouant avec son public ébaudi, comme s’il était à un dîner en ville!  Le bûcher des inepties du monde, allumé par ses jongleries verbales,  brûle alors à grand feu de joie. On  se réchauffe, on revit, on reverdit même à vue d’œil. Le printemps de la langue fait grimper la sève du rire au bon pays de la Brunotie. La jouissance verbale, le festin  phonétique s’installe pour deux heures de  friand plaisir. Essayez donc de trouver un bon mot moins bon que l’autre! Venez goûter des crêtes de rires sur poêle à (f)rire et vous en mettre jusque derrière les oreilles! Mais on vous prévient,  il sera très difficile, pour vous, comme pour lui, de s’arracher aux jeux de mots pléthoriques et à la très heureuse complicité d’un soir.

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http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=424&time=today

« De l’orfèvrerie ! Digne héritier de Raymond Devos. Une telle joie de vivre, on en redemande » (Pariscope)

« D’un enfant, Bruno Coppens a la spontanéité vive, le sourire innocemment charmeur et la poésie innée. Ses jouets sont les mots. Il les lance dans tous les sens, les dérange avec ironie, les transforme effrontément pour en faire des noeuds de mots qu’il sert et ressert à volonté au public. (Thierry Denoël/Le Vif –L’Express)

« LA VIE EST UN DESTIN ANIME »

Jusqu'au 05/03/16

 AU THEATRE LE PUBLIC

Rue Braemt 64-70 – 0800/944 44

Infos Réservations : 0800 / 944 44

Photos : Bruno Mullenaerts

      

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administrateur théâtres

On the road... AVoilà un spectacle franc, ingénu et vrai. Plein de sel comique et émouvant ! Avouons-le, au départ on n’était pas trop partants pour un énième seul en scène sur le vivre ensemble. L’actualité nous rabâche assez de chapelets de violences, pour plonger une fois de plus dans le politically correct et remâcher indéfiniment nos infâmantes réalités. Mais voilà le sourire de RODA et sa quête d'identités. Un Roméo ? Roda on the road.  What’s in a name ? A l’endroit ou à l’envers ? On le découvre un être totalement à l’aise sur le plateau et on l'ADOR,  le cœur à l'endroit ou à l'envers. Le nom n'a rien à voir pour ceux qui, malencontreusement, penseraient à la margarine, bien sûr. Sautez plutôt dans la fraîcheur d’un conte moderne, racines à l’air. Du cèdre du Liban au sapin de Noël, une forêt entière y passe ! En passant par les oliviers made in Italy, ou presque!

On the road... ADans l’histoire mohametane, il devient Mimo. Il manque une syllabe pour en faire une fleur capiteuse que l’on offre en janvier. Son regard vous dévore, c’est le fuel de son tapis volant qui vous envole en un seul décor du Liban au Maroc, puis vers la Belgique oblige - profitons qu’elle existe encore - Paris, Portugal et toutes les senteurs et épices de la Guinée et bien sûr Jessica, un monde de différences !

Au fur et à mesure qu’il sort de sa chrysalide il devient de plus en plus attachant et enfile les observations d’une candeur désarmante, virevolte dans les personnages, multiplie les points de vue, traque l’inspiration, accumule les occasions de rire, fait capoter les moindres stéréotypes. Il fait penser à la générosité et à la poésie d’Emmanuel Schmitt, en un mot, on ne peut qu’être séduit !

On the road... AIl y a même Gemini le criquet, toujours rapport à l’Italie, non, on veut dire Slimky, l’ami imaginaire - cela s’écrit comment ? Et cela finira comment ? En tous les cas il n’y a pas que les ragazzi qui s’amusent ! Le public s’envole et perd de vue l’unique décor de vieilles carpettes. Oui cela rime avec Mohamed, d’accord ! Et vous entendrez partout des voix car le comédien jongle avec les registres : voix d’ici et d’ailleurs, voix imaginaires, voix au nom du père, voix de mère qui cogne comme des cuillers, voix des dieux ou de voisinage, et même de toutous belgo-belges que l’on promène dignement sur le trottoir. Il voix tout, tout ! Et c’est sidérant de justesse car il est aussi maître du geste ! A quand son prochain spectacle ?
Dominique-Hélène Lemaire

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                                                              http://lesrichesclaires.be/evenement/on-the-road-a-new/
De et avec

Roda

Mise en scène

Eric De Staercke

Assistanat à la mise en scène

Cécile Delberghe

Regard amical

Angelo Bison

Agenda magazine lire  l’interview  page 26,27

Du 14 au 30 janvier 2016
Le mercredi à 19h
Du jeudi au samedi à 20h30
Représentation le lundi 25 janvier à 20h30
Centre Culturel des Riches-Claires - Petite Salle
24 rue des Riches-Claires
1000 Bruxelles
02/548 25 80

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administrateur théâtres

Nom de coiffeur ou de maître-nageur? Pierre Kroll, crayons en main et sourire aux lèvres, salue la salle comble du Wolubilis et commence à nous conter son histoire. Il est né quelque part au Congo, quelques jours avant l’ouverture de l’Expo 58. Le choc culturel est immense quand le jeune bambin découvre les européens à son arrivée en Belgique. Entre le grand Saint-Nicolas impressionnant et le drolatique Père Fouettard, le choix est vite fait ! Au gré des mouvements de la famille, l’enfant voyage entre les réseaux d’enseignement belge : plusieurs aller-retours du libre au laïque. Car il est né de parents mixtes (… sans blague) qui de plus, s’entendent bien, l’un athée convaincu et l’autre catholique pratiquante. De quoi alimenter les conversations au dîner du soir et faire fleurir l’esprit de la controverse dès le plus jeune âge. Il se retrouve à l’athénée de Liège pour ses humanités mais le dimanche, se transforme en « belette rayonnante » car bien sûr, il va aux scouts!

11143192_10153810968535995_805020071184839580_o.jpg?width=450Vous vous doutez que depuis sa plus tendre enfance, il dessine pendant les cours, se faisant joyeusement réprimander par tous les corps enseignants. Son goût artistique le mène vers l’architecture à Saint-Luc à Liège en première année, puis les quatre suivantes à La Cambre à Bruxelles. Il cueille ensuite une licence en Sciences de l’Environnement à l’Université de Liège. Objecteur de conscience, il effectue service civil de 22 mois dans un théâtre de marionnettes. Mais à tout prendre il aurait été plus cool cantonné en Allemagne avec ses potes! Il fréquenta alors assidûment Le Cirque Divers, un haut lieu d’avant-garde, contestataire où se croisaient, exposaient, jouaient et buvaient ses copains artistes. Nous le connaissons maintenant comme dessinateur génial, présent dans à peu près tous les journaux et magazines belges francophones. On, le connaît bien sûr à l’antenne de la RTBF, aux émissions débats, à la télé. Partout ses dessins pénètrent au cœur de nos émotions grâce au plaisir immédiat qu’ils suscitent et à la pertinence profonde de leur observation.


Sur scène, l’artiste généreux virevolte entre les mots, les cartoons, et les rires chaleureux des spectateurs qui lui ont donné quelques thèmes sur lesquels improviser : la vague de froid, la semaine de quatre jours, l’inépuisable saga de Molenbeek, les soldats dans les rues, le personnel de la reine Fabiola toujours fidèle au poste… rien de très marquant en somme !

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Et pourtant le spectacle se construit à toute allure, l’artiste lance une à une ses œuvres encore mouillées dans une foule de fans aux anges et les premiers rangs recueillent avec délices les jolis papiers roulés en boule! Mais surtout le sieur volubile se fait l‘apôtre de ce nouvel art. L’art de l’amplification, mais aussi de la simplification à outrance, l’art de la communication fulgurante, et l’art de partager des émotions grâce à la virtuosité du crayon. L’art de percer des lignes de faille dans nos cuirasses. Juste pour y faire passer un peu de lumière… Ou pour aérer nos stéréotypes et nos préjugés ! Pas à pas, il commente sa technique avec humour dans un silence admiratif pendant la transformation de la page blanche sous la caméra. Mais quel nouveau métier passionnant, se dit-on! Quel outil fabuleux au service de la communication efficace ! Entre quelques extraits d’évangiles « revisités », il se lance dans de judicieuses incursions  dans l’histoire de la caricature de la Révolution française à Charlie Hebdo. Et de conclure, pour les allergiques aux « blasphèmes » et autres critiques au vitriol: « Que faites-vous si quelqu’un vous tend un objet dont vous n’avez pas l’usage ou que vous ne souhaitez pas saisir ? » …


Pierre Kroll explique alors le grand pouvoir des petits dessins de presse et des cartoons animés. Plus que des mots, ceux-ci touchent l’émotion et la sensibilité du lecteur dans son subconscient. Quelques traits simplifiés, outrés, ou apparemment imparfaits, quelques taches de couleur ouvrent la porte à cet instant de grâce qu’est l’émerveillement, l’urgence d’un questionnement, la prise de conscience d’une situation humaine intense. L’illustration ne serait-elle pas tout d’un coup une sorte d’illumination ? Une invitation à la détente, au recueillement, au recul, à la subversion ? On se sent soudain parcouru par le plaisir d’une liberté palpable. Que diable, ce diable de bonhomme nous livre des instants mémorables de belle humanité dans la foule de malheurs qui nous assaillent. Voilà que ce dessin primitif communique ce que les mots ne savaient dire! Un message s’est fiché au cœur de nos émotions, et notre mémoire s’en est emparé avidement. Cette soirée à faire des bulles au Wolubilis nous réconcilie avec les caricaturistes de tout poil. Elle a jeté aux orties 30 ans d’attitude politically correct, de pudibonderie et de censures de tous bords, Ouf on respire! L’artiste a réveillé notre humanité profonde et nous a rajeunis. "On ira tous au paradis, c'est vrai! ... " (Chanson) Aussi le titre de son dernier album.  Allez le voir, il est en tournée dans toute la Belgique!

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Kroll

http://www.kroll.be/

Prochaines dates: Louvain-La-Neuve, le 21 avril 2016  "Pierre Kroll sur scène - 10 villes, 10 dates, et voilà !"

http://www.out.be/fr/evenements/331090/pierre-kroll-ma-valise-en-cartoon/

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administrateur théâtres

Que du beau monde ce dimanche  après-midi à la  première du Barbier de Séville à l'Opéra Royal de Wallonie !  Pas moins de quatre belges dans la distribution ! Avec tout d’abord, la toute  resplendissante et exquise  Jodie Devos dans son premier grand rôle sur  une  scène lyrique européenne, à 27 ans à peine. Soprano Coloratur, elle ne manque pas de nerf et  tient  le rôle de Rosina avec puissance, virtuosité  et  une malice théâtrale incomparable. La mezzo-soprano Alexise Yerna  tient avec immense générosité le rôle drôlissime de Berta, l‘autre  personnage féminin, tout aussi impertinente que Rosine dans  cette œuvre de Rossini. Continuons dans les superlatifs : Figaro, c’est l’illustre baryton  belge Lionel Lhote, aux prouesses vocales remarquables, flanqué d’un apprenti coiffeur  muet mais délirant - une femme poids plume,  d’une inventivité et d’une mobilité scénique soufflantes. Attention, elle fait vraiment le poids, face à l’humpty dumpty hilarant  qui sert de concierge au Dottore Barnabo, Barbaro ou Brabando ? (… on s’y perd !),  le vieillard qui  veut décidément épouser la jeune Rosine!  On retrouve un adorable  Gustavo De Gannaro dans le charmant comte Almaviva, si discret sur son état de fortune et si délicat dans ses états d’âme. L'excellent Laurent Kubla, inénarrablement sérieux et compassé  mais  totalement drôle incarne Basilio, l’inséparable  comparse d’Enrico Maria Marabelli, tout simplement extraordinaire dans le rôle de ce vieux barbon jaloux de Bartolo, voilà, c’était cela, son nom! Ensemble sur scène, ils  forment un curieux binôme explosif qui fait souvent penser à Don Quichotte et Sancho Panza,  hormis le caractère !

12273125064?profile=original Mais c’est surtout l’esprit de la Commedia dell’ arte qui s’invite à chaque instant dans ce Barbier de Séville hilarant, avec quelques anachronismes bien dosés,  du comique de situation et d’action particulièrement efficace et bondissant,  créant des fous rires en cascades chez les spectateurs réjouis par l’allure du spectacle. Par politesse, certains se retiendront, d’autres éclatent de rire sans complexe. La société bourgeoise de l’époque de Rossini en prend pour son grade ! Touché, coulé !   C’est que cette belle ouvrage est  mise en scène avec l' élixir  parfait de l' humour  parodique  par Stefano Mazzonis Di Pralafera, le directeur des lieux. La diction italienne a été jalousement corrigée, et  patiemment mise au point par ses soins! Un mot encore, les sous-titres néerlandais ne manquent pas d’humour, ils vont, paraît-il,  puiser  leur sel dans le phrasé hergéen!

 12273125297?profile=originalLes chœurs, peu nombreux mais très efficaces,   ont  soigneusement peaufiné leur participation sous la très méridionale baguette du jeune chef Perre Iodice, de l’opéra de Marseille.  Celui-ci remplace depuis Ernani, l’ancien  chef de chœur attitré de l’Opéra de Liège Marcel  Semirama, qui s’est retiré de la vie professionnelle après de longues et fructueuses  années de service artistique. Et tout cela avec le  joyeux maestro Guy Van Waas qui participe aux élucubrations tragico-comiques jubialtoires en allant jusqu’à oser jouer Le valeureux Liégeois au clavecin en plein milieu d’une scène!

 Les quatre soirs font  déjà salle comble. C’est une reprise brillante, remaniée avec des gags du jour à haut potentiel désopilant, le tout servi par une qualité musicale très haut de gamme.

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/il-barbiere-di-siviglia/propos-de-loeuvre

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administrateur théâtres

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 La séduction du Verbe!

Alors là, ils sont tous irrésistibles et brillants !  « La seconde surprise de l’amour », comédie en trois actes et en prose de Marivaux est à savourer encore quelques jours au théâtre Le Public, sans modération! Et pourtant il s’agit d’un double deuil. Celui d’une Marquise inconsolable  et celle  d’un Chevalier trahi. L’une vient d’enterrer son mari, l’autre ne se remet pas de la réclusion dans un couvent de son ex bon-amie. Lisette (Anna Pieri, une merveilleuse impertinente) et Lubin (un craquant Paolo Dos Santos) sont les valets fidèles respectifs qui complotent malicieusement pour faire cesser les noires pleurnicheries. L’amour, l’amitié, »...le syllogisme...« et autres figures de style se poursuivront au gré de la carte du Tendre, abandonnant la préciosité et les bavardages galants pour rechercher, avec conviction, l’élégance des grands sentiments. Et qu’il est difficile de communiquer. Et que cela fait rire!  Un mal du siècle, certainement ! Lequel siècle? On se le demande !  Deux personnages drôlissimes complètent le tableau : Diafoirus (Pierre Banderet), un comte riche et jaloux et Hortensius, le professeur de philosophie saisissant d’ennui (José Lillo), un concentré de pédanterie moralisante… en vertu des grands principes!  

Valentin Rossier, à la fois Le Chevalier, le directeur du théâtre de l’Orangerie à Genève  et le metteur en scène est immuable dans son chagrin et sa déprime gondolante. Car il se gondole littéralement et physiquement, à chaque pas, à chaque mot. Il joue les valses hésitations avec une persévérance et une sensibilité inouïe.  

 L’orgueilleuse marquise (Marie Druc) en lunettes de Wonderwoman, passée maître en art de la dissimulation,  ne peut se résoudre à avouer  son  intense besoin d’aimer et d’être aimée  et sa préoccupation principale est de ne pas perdre « sa dignité »  lors de  son embarquement pour Cythère. Comment supporter que le Chevalier puisse lui refuser sa main, alors que l’idée de se marier ne lui a même pas traversé l’esprit? Paradoxe ! Autre figure de style !

Tout se joue très élégamment,  sur terre battue, façon terrain de tennis sans filet, entre des grands panneaux de verre dépoli, façon intérieur japonais, pour mieux distiller les sentiments. Ils sont en livrée de ville, fluide et papillonnante à souhait comme si  l’été allait débarquer.   Des livres 18ième dorés sur tranche sont aussi de  la partie, un tabouret, deux chaises pliantes…et c’est tout ! Tout est dans la rapidité et l’intensité des échanges verbaux et sensuels, aussi vifs et passionnants que dans un match réel.  Et vous rirez d’un bout à l’autre de la pièce, devant tant de raffinement, de complexité et de retournements de sentiments.  Heureux qui communique! Et Adieu la morosité!  

Contrairement à la première Surprise, les personnages et les artifices de la comédie italienne en sont absents. Le seul masque est celui du verbe, du bel esprit qui séduit et qui protège, et celui de l’orgueil qui empêche d’avouer un intense besoin d’aimer et d’être aimé. La Marquise, son entourage, sa domesticité ainsi que le chevalier, tous au fond cherchent l’amour. On se délecte de leurs soupirs, de leur art de la dissimulation, de leur amour-propre et de leurs efforts pour sauver les apparences. Marivaux est décidément un moderne !

"La seconde surprise de l'amour" de Marivaux
Mise en scène de Valentin Rossier - du 1/09 au 2/10/2015
 Crédit photos:  Marc Vanappelghem

Texte: Marivaux
Mise en scène: Valentin Rossier
Distribution: Marie Druc, Anna Pieri, Pierre Banderet, Paulo dos Santos, José Lilo, Valentin Rossier
Décors: Jean-Marc Humm
Lumières: Jonas Buhler
Costumes: Nathalie Matriciani
Administrateur: Didier Nkebereza

Coproduction: Helvetic Shakespeare Company / Théâtre de l’Orangerie (2014)

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administrateur théâtres

12273117290?profile=original« Les Bijoux de la Castafiore »

 

L’été, au Château de la Hulpe c’est jusqu’au 23 septembre, non ? Plutôt jusqu’au 26 ! Vous ne reculerez pas devant un des derniers spectacles en plein air. de la saison. Voici en effet une première mondiale: une reconstitution lyrique étonnante sous un ciel Hergéen. Il s’agit des « Bijoux de la Castafiore » une production de l'association Opéra pour Tous au Château de La Hulpe, à deux pas du château de Moulinsart. 

12273118055?profile=originalCédric Monnoye, le producteur du tout premier opéra dont le livret est  une BD, s’est allié les talents raffinés de François de Carpentries et Karine Vanhercke qui n’ont pas lésiné sur la qualité musicale et la mise en scène de l’excellente distribution. Le graphisme des  costumes est renversant et les  magnifiques maquillages ( signés Elisa Brusco et Michaêl Loncin) respectent intégralement l’esprit du  Mozart de la BD. Avec un sens du détail extraordinaire, de la houppette de Tintin jusqu’aux  automobiles des Golden Sixties (Peugeot 403, Citroën Ami 6, 2CV), l’histoire qui se défend d’être une histoire, se déroule avec fracas et bonhommie, scandée par des chutes répétitives sur les marches du château attendant  vainement  le réparateur.

12273117873?profile=original« L’histoire, expliquait Hergé,  a mûri de la même façon que les autres, mais a évolué différemment, parce que j’ai pris un malin plaisir à dérouter le lecteur, à le tenir en haleine tout en me privant de la panoplie habituelle de la bande dessinée : pas de “mauvais”, pas de véritable suspense, pas d’aventure au sens propre… Une vague intrigue policière dont la clé est fournie par une pie… voleuse bien sûr ! Hergé voulait s’amuser à aiguiller le lecteur sur de fausses pistes, susciter son intérêt pour des choses anodines loin des

grandes aventures palpitantes, observant à la loupe les changements de société.

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Vous serez enchantés de rencontrer en LIVE tous vos personnages favoris : le ténor Axel Everaert (en parfait Tournesol), Joëlle Charlier (une hilarante Madame Irma), Nabil Suliman (un admirable Nestor), Daniel Galvez-Vallejo (le joyeux Séraphin Lampion, assureur), Pierre Doyen et Thierry Vallier (les très moustachus Dupondt), Vincent Dujardin (Matéo et Jean-Loup de la Battelerie) et Vincent Bruyninckx (Monsieur Igor Wagner, pianiste).  Seul bémol, le soir de la première, en tous cas, micros, câbles ou autres accessoires sono ont été en rade, rendant le contenu des textes  chantés souvent incompréhensible,  tandis que  les parties parlées étaient parfois couvertes par la puissance de l’orchestre jouant dans une salle à l’intérieur du château. On aurait donc  bien aimé avoir un prompteur et pourquoi pas, avec traduction pour le confort des néerlandophones! Think Big !

Heureusement, aucun besoin de micro pour être très touché par les séquences particulièrement  sensibles et intenses  de l’accueil par le capitaine Haddock de bohémiens  invités, malgré les autorités, à s’installer dans un pré voisin…

12273118690?profile=originalLe rôle du  jeune reporter en chambre - unité de temps, de lieu et d’action de ce nouveau classique obligent - est chanté et joué par un jeune fan de Céline Dion, Amani Picci, âgé de 13 ans dont on admire les airs de professionnel et le  courage de chanter devant une audience de près de 2000 personnes. L’interprète romantique que l’on a vu chanter « The Power of Love» doit assurer  le personnage d’un jeune homme  entreprenant, épris d’aventure  qui trompe l’ennui de la vie de château par une enquête rocambolesque. Pas évident!   

12273119464?profile=original Et pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde lors de cette production assez risquée : comment équilibrer l’action et la longueur des aria?  Petit rappel de l’histoire, à ceux qui jamais n’ont côtoyé l’album: le foyer du grincheux capitaine Haddock est soudainement envahi par une cantatrice …loin d’être chauve! A son corps défendant, elle se meut très bien dans le corps imposant de son personnage et sa voix n’a rien de celle d’une crécerelle comme l’était celle de Florence Foster Jenkins qui, dit-on inspira l’histoire à Hergé. Bijoux, volés retrouvés, évaporés encore, le suspense est dans l’air, ainsi que  la peur panique du capitaine de se faire envahir par la femme fatale!   

12273119085?profile=originalLa soprano belge Hélène Bernardy, généreuse et imaginative  a su rejoindre la caricature voulue par Hergé avec une énergie et une vraisemblance extraordinaire tout en  déroulant avec grande aisance une série d’airs d’opéra connus mondialement, certains revisités par la parodie. Une vielle coutume anglaise reprise par Cédric Monnoye dans la tradition  du ballad opera*.

La liste des  airs que le public peut écouter dans cet opéra est longue…et passionnante ! Tous, on connait la musique, mais le titre des 24 arias, quel jeu de piste! Si vous trichez un peu,vous les découvrirez dans le programme, tout y est: Verdi, Rossini, Gounod,  Stauss, Offenbach, Wagner, Bizet, Puccini et même l’amusant duo des Chats!  

Venons-en pour finir, au fabuleux,  au truculent, à l'incomparable et vitupérant Capitaine Haddock,  admirablement ciselé par Michel de Warzee, figure de proue du théâtre belge. Un rôle qu’il endosse avec un secret plaisir et une connaissance  évidente de l’œuvre.   Sûrement que là-haut, l’auteur a frémi, en contemplant une si belle interprétation de son personnage sur la terrasse du château! Qui sait, c’est peut-être lui qui a réussi à retenir les vannes du ciel pendant l’espace magique du spectacle?

*Un genre bâtard caractéristique de la scène anglaise du XVIIIe siècle qui à l'époque voulait se démarquer de l'opéra italien et où la satire s’emparait  joyeusement des hymnes religieux, des mélodies populaires  ou des airs d'opéras connus.

Image issue d'un article pour la recherche "les bijoux de la castafiore" (source : RTBF)

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     DETAILS PRATIQUES

    30 – 35 – 45 €  / formule 55€ « Les jardins de Moulinsart » (billet comprenant le stationnement  VIP à l’intérieur du domaine, le programme de l’événement, une place de 1er choix en tribune, un verre d’accueil dans les jardins.)

    Durée : 2h15 sans entracte

    (toutes les places sont assises et numérotées)

    RÉSERVATION EN CLIQUANT ICI OU PAR TÉLÉPHONE AU 02/376 76 76 (lu-ve / 9H30-18H)

    Restauration et boissons sur place avant spectacle de 18H30 à 20H40

 

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administrateur théâtres

12273108690?profile=originalNon, les contes ne sont pas périmés! Contes et légendes de tous les pays peuplent notre imaginaire, et font vibrer chez chacun notre âme d’enfant quels que soient les âges. La salle était pleine !  Certains connaissaient même peut-être Philomène et les ogres* !  

L'adaptation de ce conte connu ou non,  rassemblait à Lille, ce dimanche très estival de fête des pères, des centaines de  familles joyeuses autour du thème de la forêt interdite et des ogres qui s’y promènent. Elle  a été l'un des points forts du Lille Piano(s) festival (12-14 juin 2015) dont c'est la onzième édition cette année et qui a attiré plus de 13.000 spectateurs. La programmation, plus resserrée, comparé à l'an passé, fêtait le centenaire de la disparition de Scriabine et présentait des œuvres moins familières dont, par exemple, l'intégrale des concertos de Bella Bartók joués par Rémi Géniet, Kotaro Fukuma et Béatrice Rana,  à l'occasion du  70ième anniversaire de la disparition du compositeur hongrois.

 12273109091?profile=originalFoulant les escaliers aux tapis moelleux qui mènent à l’auditorium du Nouveau Siècle, certains enfants auront peut-être découvert une salle de concert pour la première fois. L’une des plus belles de France ! Vibrante de magie musicale et artistique!  L’occasion d’expérimenter le  triple ravissement de la parole, de la musique et du lieu. Mais pas seulement. Les images et les couleurs aussi se livrent à un véritable ballet musical. Les images du livre de conte seront projetées sur grand écran, et sur scène en guise d’introduction, apparaît  l’artiste à son bureau, pinceau en main, pour vous mettre l’eau à la bouche. Fascinés,  les enfants ne le regardent pas, mais ils suivent sur l’écran la main invisible de l’illustrateur  qui calligraphie  patiemment deux  petits personnages au bout d’un cerf-volant dans la trouée d’une forêt bleue! L’aquarelle brillante d’eau fraîche a du mal à sécher, les couleurs-nature frémissent, et c’est une leçon muette de peinture à laquelle nous assistons, portée par une mystérieuse  partition musicale. Voilà le décor est planté et la salle est muette, à peine l’un ou l’autre balbutiement!  

12273109478?profile=originalL’occasion de sortir du cadre, de rêver une société autre, de respirer le parfum de la tolérance et du respect. Car ce conte sous des dehors enfantins, ce spectacle à multiples facettes, véhicule  un message baigné dans  une musique rayonnante d’espoir. La réflexion poétique sur le monde tourmenté qui nous entoure est plus que jamais urgente.

Il était une fois, une petite fille nommée Philomène…  et ses aventures dans la forêt enchantée pleine de bruits effrayants, et les grognements de l’ogre n’auront pas fait hurler de peur les plus petits. Les plus grands auront exploré la souffrance de la solitude, la transgression indispensable, la  difficulté des métamorphoses,  la malédiction, le besoin de reconnaissance. Miracle de la musique ?  Ils sont déjà suspendus à l’espoir d’une résolution de l’intrigue ! Le coeur battant, ils comprennent que chacun peut se transformer en ogre ou en ogresse. Que le regard fait tout: le malheur autant que le bonheur ! Que les vraies larmes libèrent, que même ceux qui vous aiment parfois ne vous reconnaissent pas, mais finissent par pardonner ou demander pardon et que surtout, il faut réussir à tuer la peur de l’autre. Alors on peut danser et chanter 30 jours et 30 nuits en entendant la fête résonner aux confins de la voie lactée pour fêter la tolérance et l'amitié! 

12273110053?profile=originalMichel Vuillermoz de la Comédie-Française, et Laurence Colussi interprètent le conteur et la petite fille dans une mise en scène parfaitement touchante signée Olivier Balazuc. Le pianiste Moisès Fernadez Via et le percussionniste Jean-Baptiste Leclere aux commandes musicales dirigent-ils les voix ou vice versa? A moins que ce ne soit l’artiste, Charles Dutertre ?  Un enchantement, c’est certain. UN fleuron familissimo du festival Lille Piano(s) 2015!

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*conte fantastique écrit par Arnaud Delalande, édité en 2011 chez  Gallimard jeunesse, coll. Giboulées,  illustrations de Charles Dutertre et la  musique de David Chaillou. Le CD qui l’accompagne, est lu par Jean-Pierre Marielle & Agathe Natanson. "On est tous l'ogre de quelqu'un d'autre!"  

La prochaine édition du Lille piano(s) festival, du 17 au 19 juin 2016, saison des quarante ans de l’ONL, aura pour thème « du piano à l’orchestre »

http://www.lillepianosfestival.fr/

www.onlille.com.

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administrateur théâtres

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Une  merveille d'humour et de musicalité pour terminer la saison: Voici venir ...de l’imagination en toute chose! Jean-Guy Lecat, le scénographe qui accompagne le metteur en scène Stéfano Mazzonis une fois encore, nous  explique que faire une énième représentation de « L’elisir d’amore » de Gaetano Donizetti n’allait pas sans chercher à innover  complètement et aller à la rencontre de l’imaginaire populaire. Quelle nouvelle boîte à musique choisir ?  Allait-il placer l’histoire au fin fond de la Chine antique, dans une tour de Manhattan, dans le Paris Belle Epoque, à Waterloo morne plaine? Bingo ! L’idée fertile et audacieuse à la fois lui vient d’installer l’intrigue légère - la pochade à vrai dire - au pays des dollars, dans un village de la belle époque du Far West! L’occasion de redoubler d’humour et de rires. 

 Vous verrez : un  shérif en chapeau étoilé, le saloon aux portes battantes, la rampe où l’on attache le piaffant cheval Sunshine (de Nathalie Trillet) , le croquemort qui ne cesse de mesurer ses cercueils, des brigands armés jusqu’aux dents, des Daltons emmenés à la prison boulet au pied, des dames de la campagne en robe empire, en crinoline ou en coiffes de la petite maison de la prairie menées par une généreuse Julie Bailly, des  vivandières de petite vertu, accrochées aux basques d’une garnison de militaires en costume bleu de la guerre de sécession.  Une délégation du  Moulin Rouge envoyée en stage de l’autre côté de l’océan.   De quoi constituer un chœur  extrêmement vivant, dirigé, pour la dernière fois hélas, par Marcel Seminara. L’élixir était de parfaite et rare qualité, et nous en aurions bien repris quelques rasades…

Lors de sa création en 1832 « La Gazetta di Milano »  écrivit : « Le style en est brillant, le passage du bouffe au sérieux est effectué avec des gradations surprenantes et les émotions sont traitées avec une véritable passion musicale… L’orchestration y est toujours brillante et appropriée aux situations. Elle révèle la main d’un maître et accompagne une ligne vocale tantôt brillante, tantôt vivante, tantôt colorée. Airs, duos, trios, morceaux d’ensemble, tant au premier qu’au second acte, tout est beau, très beau et fut très applaudi. Dire quel morceau est le plus beau serait une tâche bien difficile ».

 

Belcore, le joli cœur aux pectoraux bien saillants est interprété par un Laurent Kubla au meilleur de sa forme de surprenant superman et de belcantiste…Effets d’épaulettes, bouquet de fleur volé offert lors d’une demande en mariage expresse à la riche et capricieuse belle du Sud Adina (la sulfureuse Maria Grazia Schiavo), qui se complaît ...dans la lecture de Tristan et Yseult (Rires). Elle ne cesse de repousser avec railleries  les avances du timide Nemorino,  homme de rien, jeune paysan naïf, qui délire d’amour véritable pour elle.  Une interprétation très émouvante et poétique de ce personnage nous est fournie par  Davide Giusti. C’est craquant d’authenticité,  tant le drame vécu balaie  d'un coup la bouffonnerie de l’opéra. Ses duos avec la dulcinée sont pleins de rebondissements, au propre et au figuré. Ceux-ci sont figurés sur scène d’ailleurs, puisqu’un authentique  maître chien (Elodie Vercel)  s’évertue à taquiner son  pauvre chien (Guizmo) envoyé chercher et rapporter un gant batailleur. Malgré tout, cette activité sur scène ne distrait  nullement de la musique, elle la fait vivre de façon étincelante, dans un écrin d’humour et de joyeuse galéjade.

 

 

Et maintenant, le clou du spectacle : Adrian Sampetrean,  l’inénarrable  charlatan Dulcamara en chapeau rouge, costume à franges et lunettes de soleil Michael Jackson,  qui  promet à l’amoureux éconduit une nouvelle chance au travers d’un prétendu philtre d’amour... Vous le verrez pénétrer dans le village de Wallon Valley dans son équipage rutilant conduit par deux chevaux harnachés comme bêtes de cirque. Le tout dans un nuage de poussière et de cupidité aveuglante. Le charlatan des charlatans - un escroc à faire frémir la faculté - d’une stature extraordinaire, se gargarise de verbe, de vocalises et d’autosatisfaction, berne  un  village entier,  et abuse sans sourciller de la crédulité du jeune Nemorino tout en usant d'une certaine sagesse bachique. Mais si philtre il y a, il se trouve dans la cassette d’un notaire… « Il n’est pas de destin contraire qui ne puisse évoluer » chantent les pizzicati à tue-tête sous la conduite vive,  enthousiaste et harmonieuse de Bruno  Camanella  qui n’a pas hésité à injecter l’un ou l’autre « Old Mc Donald had a farm » joué sur clavecin. « Oublie ma froideur, je te jure un amour éternel ! » jettera la précieuse Maria Grazia Schiavo  dans un dernier air où brillent recettes et amour !   

 

Mais c’est l’air grave et tendre  de Nemorino « Una furtiva lagrima » Acte II sc 7 ... brodé sur harpe et basson, qui restera sans doute gravé dans nos cœurs, malgré les fous-rires dûs à la mise en scène et à la brillante scénographie. Ce dernier spectacle de la saison de L’Opéra de Liège est à la fois un clin d’œil sur la très brillante saison passée et une ouverture à encore plus de découvertes savantes et drôles pour l’année prochaine.

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/lelisir-damore

Saison : 2014-2015

Durée : 3h Langue : Italien  Direction musicale : Bruno Campanella  Mise en scène : Stefano Mazzonis di Pralafera  Chef des Chœurs : Marcel Seminara Artistes : Maria Grazia Schiavo, Davide Giusti, Adrian Sampetrean, Laurent Kubla, Julie Bailly

Nombre de représentations : 5

Dates : Du vendredi 19/06/2015 au samedi, 27/06/2015

http://www.opera-online.com/items/productions/lelisir-damore-opera-royal-de-wallonie-2015

Productions liées:

Dates de représentations 10 mars 2016 19:30:00

14 mars 2016 19:30:00

19 mars 2016 13:00:00

23 mars 2016 19:30:00

26 mars 2016 20:00:00

30 mars 2016 19:30:00

02 avril 2016 20:00:00

07 avril 2016 19:30:00

La distribution Aleksandra Kurzak Vittorio Grigolo Mario Chang Adam Plachetka Alessandro Corbelli Pietro Spagnoli Personnages de l'œuvre Adina Nemorino Nemorino Belcore Dulcamara Dulcamara -

See more at: http://www.opera-online.com/fr/items/productions/lelisir-damore-the-metropolitan-opera-2016-2016

 

 

 

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administrateur théâtres

12273105475?profile=original Costumes en quête de comédiens

« Il se fait beaucoup de grandes actions dans les petites luttes. »  a dit Victor Hugo dans les Misérables, il y a deux cents ans. Le pitch de la nouvelle création de la Cie Lazzi, une co-écriture de Pascale Vander Zypen et d’ Évelyne Rambeaux est le suivant :  « Cette histoire, c’est la nôtre. Au début de la pièce, tous nos costumes sont là, sur des portants, ils discutent entre eux, avant d’être vendus pour renflouer les caisses de la compagnie. Puis, les comédiens arrivent et les scènes vont se succéder un peu par accident. Au moment de ranger un costume, on se lance dans une réplique, on se laisse aller au plaisir du métier qui revient, même si c’est aussi douloureux parfois. C’est comme si, au moment de se séparer de nos costumes, le théâtre prenait le dessus. »

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Cette dernière création fracassante  de la Cie Lazzi est née dans le cadre prestigieux du château de Modave,  un château qui n’a rien de celui du capitaine Fracasse sauf à abriter chaque été, des comédiens chevronnés, rivés dans le plaisir que leur donne leur métier. Un métier taillé pour eux ! Hélas, les voici  cette année expulsés de la grande salle  où ils avaient l’habitude de se produire, et pour des raisons d’économie du château, les voici relégués dans la salle Louis XIV, «sans possibilité de décor ni d’éclairages.»  Qu’importe! «Taillés pour jouer» dégage une énergie folle, un amour de la vie et  une liberté extraordinaire, celle qu’offre le théâtre par-dessus tout, comme instrument de résistance.   Entre les interstices de cette galerie de textes choisis,  s’exprime toute l’ambiguïté de la situation des intermittents du spectacle, à la fois  puissants créateurs et diffuseurs de culture et impuissantes victimes d’un monde économique sans pitié qui vogue de crise en crise taillant à qui mieux mieux dans la Culture. Une réalité qui est décrite dans  cette Revue d’un genre particulier avec humour, courage et grand bonheur.  Marc De Roy, Christian Dalimier,  Pascale Vander Zypen, Évelyne Rambeaux, ces artistes généreux sont nés sur les planches et sont bien  décidés à y mourir, le verbe à la main, gavroches authentiques, rêveurs impénitents, nouveaux  misérables rêvant leur vie et leur mort heureuses: « Il y a ceux qui veulent mourir sous la pluie, d’autres qui veulent mourir au soleil, moi, je veux mourir sur scène» chante le quatuor solidaire à la fin du spectacle.  Ainsi fit Molière, sans le vouloir.

12273105694?profile=originalMarc De Roy, Christian Dalimier,  Pascale Vander Zypen, Évelyne Rambeaux, artistes fragiles et forts jouent leur vraie vie, une dernière fois avant que l’huissier ne leur enlève leurs dernières malles, leurs derniers décors, et ne  leur coupe leur dernière réplique.  Torturés par la vie, ils  renaissent au parfum des costumes, comme fleurs dans le désert sous une ondée providentielle et nous livrent alors un dernier feu d’artifice verbal éblouissant et émouvant. Ils ressuscitent leurs personnages favoris : la famille Jourdain du Bourgeois Gentilhomme, Alceste Oronte et Philinthe du Misanthrope, Ruy Blas de Victor Hugo, Les précieuses  coquettes de Goldoni, les cocottes de Courteline, les chapeaux melons de Vladimir et Estragon, L’exquise Agnès de L’école des femmes, le mariage de Figaro.

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12273106078?profile=originalOn en a plein la vue, les oreilles et le cœur, ainsi plongés dans le brasier théâtral. Une merveilleuse ultime épreuve du feu, jouée avec violence émotionnelle volcanique. Ils sont bouleversants de vérité  dans  ces interprétations pathétiques du  florilège dramatique qui a fait leur vie tandis que, ça et là, flottent des petites phrases assassines ou désabusées disant en filigrane tout le  mal-être  et les blessures de  leur vie. C’est au tour du spectateur d’avoir le souffle coupé. Les artistes sont lâchés, les artistes se lâchent, la liberté de parole est reine, le flot verbal est capiteux, la galerie de texte est inoubliable et encore plus poignante est leur fureur de vivre, malgré le désastre signé Virginia Woolf.   

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   http://www.rtc.be/reportages/culture/1467300-theatre-au-chateau-de-modave-aquottailles-pour-joueraquot-de-la-cie-lazzi

Interprétation : Evelyne Rambeaux, Pascale Vander Zypen, Christian Dalimier et Marc de Roy
Regard extérieur : Cédric Juliens

Spectacle joué en décors naturels à l'intérieur du Château de Modave, rue du Parc, 4, 4577 Modave 
Le château et ses jardins se visitent avant la représentation sur présentation du ticket d'entrée au spectacle.

Réservations : 085/41.13.69.

Une représentation supplémentaire est prévue ce samedi 25 juillet à 16h. Réservations indispensables au  085/41.13.69.

Tous les détails sur le site du Château de Modave (Huy), accessible via le lien : http://www.modave-castle.be/agenda

 

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administrateur théâtres

12273104476?profile=original12273104500?profile=original12273105671?profile=originalWAM! Magnifique sujet ! Brassens* ou Brel en aurait fait une chanson bien sympathique, Raymond Devos, en aurait fait un délire scénique, Raymond Queneau un exercice de style facétieux, Thomas Günzig un café serré palpitant.

L’idée est excellente : saisir sur le vif cinq quidam en proie au désir foudroyant  d’être ou de devenir premier.

Premier en math ? Premier né? Premier de cordée ? (Personne ne connait plus…) Jeune premier ? (Cela se fait encore?) Premier baiser? … On verra beaucoup plus torride, et pas toujours du meilleur  goût!

“Be the first to post on this Page”, lit-on souvent! On écrira donc!

Premier oui! Etre le Premier dans le rang, comme à l’école, en première  primaire, ils se bousculent pour être devant la ligne tracée au sol. On n’est nulle part, il n’y a pas de décor.  Laura Noel, Maud Bauwens, Robin Van Dyck, Camille Pistons, Abel Tesch et Gabriel Aimaer interprètent des quidams stéréotypés à outrance qui enragent ferme devant  cette ligne blanche marquant la tête d’une queue devant Rien. Le nom de la troupe c'est d’ailleurs « le théâtre Jean Rage ». (Rires).  Il ne se passera rien d’autre. Cela crie, se renverse, se pousse, gesticule, copule à qui mieux mieux. Les artistes très dynamiques endossent avec férocité la tricherie, la manipulation, la séduction mais le choix de la mise en scène ne nous semble pas très convaincante, car  l’exagération délibérée finit par nuire ou agacer.

Le maillon faible, ce n’est donc pas tant les jeunes comédiens  à qui on a demandé de surjouer,  mais le metteur en scène qui a trop donné dans la caricature et pas assez dans la justesse de ton.

Au contraire, s’il avait choisi  l’ironique «  understatement », à la manière de Beckett, ou les silences de Pinter, le texte d’Israël Horovitz n’aurait pas été si dilapidé! Et les folles stratégies des « gagnants » auraient été mieux mises en évidence. Victime du chaos et de la sauvagerie ambiante, Benoît Pauwels a sans doute perdu son cordeau, fasciné par la ligne blanche qu’il a installée pour  conduire le spectateur du bar à la salle du troisième et qu’il doit finir par faire avaler à l’un des quidams!  Sacré défi! L’oiseau rare qu’est cette pièce  culte d’Israël Horowitz... est bien ébouriffé et en avale presque sa cravate!

Dans la salle pleine à craquer, nous sommes arrivés les  derniers sur la liste d’attente et,  installés au tout premier rang, en définitive nous étions bienheureux de jouir d’une telle perspective sur le plateau. Ah qu’il est bon d’être premier! Et le public derrière nous ? Très réactif, féroce lui aussi, sans doute bien calibré sur le spectacle : une jeune assemblée friande de deuxième degré, du décalé, comme on dit!  Mais nous étions souvent les derniers à rire, trop préoccupés à  analyser les réactions autour de nous. Pour nous, la férocité, le parfois vulgaire, et le désarticulé ne font pas le bonheur. A propos, c’est de Guy Béart « le premier qui dit la vérité ! », non ?

*https://www.youtube.com/watch?v=_srFL6xXsQ0

13 représentations en Mai au :

Centre Culturel des Riches-Claires

Les Riches-Claires, situées au cœur de Bruxelles, à deux pas de la Place Saint-Géry et de la Bourse sont un centre culturel ouvert à toutes les disciplines des arts de la scène. Par leur programmation, originale et accessible, les Riches-Claires cherchent à perpétuer leur tradition de scène théâtrale privilégiant l'humour, tout en offrant un espace d’expression à la danse contemporaine, la musique et le cinéma. La grande nouveauté depuis septembre 2013, c’est l’inauguration de la deuxième salle de représentation! Cet espace fraîchement rénové permet désormais de proposer deux spectacles par soir et ainsi de considérablement augmenter le nombre de pièces présentées. Un atout majeur pour le centre culturel qui se définit comme une rampe de lancement pour les jeunes artistes tout en permettant aux compagnies confirmées de tenter de nouvelles expériences.

r. des Riches Claires, 24
1000 Bruxelles

Tél. : 02-548.25.80

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administrateur théâtres

Quand une leçon de musique classique se termine à la guitare électrique !

https://www.youtube.com/watch?v=VqYqWsG4Ad4

 

 

Dominique Jonckheere, à la tête  de l’Orchestre de Chambre Oratorio qu’il dirige depuis 1989 et que nous avons rencontré plusieurs fois au Théâtre Royal du Parc, nous gratifie chaque année de  nouvelles  croisières musicales,  enrubannées d’érudition relative à certains aspects de l’histoire de la Musique ou de la Musicologie. L’innovation c’est d’en faire chaque fois un feu d’artifice musical de tous bords, où il assassine le temps et où il mêle les observations savantes avec un humour fait pour les rois. « Tongue in cheek », il semble vouloir prouver chaque année par de nouvelles approches que la musique classique est  T o u t  sauf ennuyeuse.

Lui-même fait plaisir à regarder, tant son enthousiasme débordant est communicatif. Et ses comparses du sourire sont tous aussi malicieux et artistes. Trouver des places pour son spectacle pratiquement Sold Out relève du parcours du fan convaincu. Dominique Jonckheere  est ingénieur dans la vie civile et nous apparaît sous les traits d’un génie musical avéré dès qu’il monte sur les planches.

Son dernier spectacle excelle à nouveau dans les liaisons dangereuses. Avec un art consommé des mariages,  l’homme en costard-chemise et baskets blanches  construit un spectacle soufflant, bluffant d’inventivité, bâti sur les analogies musicales les plus improbables. En vrac : Bach, Purcell, Vivaldi, Haendel, Mozart, Beethoven, Chostakovitch, côtoient avec grâce et bonne humeur Amazing grace, Boris Vian, I’m singing in the rain, Eleonor Rigby, What a day for a daydreamer, La vie en rose, Let the sky fall (James Bond)  et tant d’autres  chansons populaires élevées sur le socle de la gamme pentatonique, apprend-on!  

 Dominique Jonckheere, l’homme-orchestre conteur et ensorceleur, se dépense comme un ado. Il est secondé par la voix chaude et cuivrée de  Sarah Letor qui chante du bout des doigts avec des gestes de chanteuse balinaise en duo avec Hervé Letor. Il s’entoure d’élégants musiciens, fascinants par la perfection de leur technique  artistique et la sonorité moelleuse de leur interprétation. Voici le palmarès : Citons  Nicolas de Harven (violon, chant),  Hervé Letor ( guitare, chant) , Sarah Letor (chanteuse), Véronique Lierneux (violon , piano, chœur), Eric Mathot (contrebasse), Ariane Plumerel (violon, chœur), Ana Spanu (violon , chœur), Sébastien Taminiau (violon , guitare, contrebasse), Edouard Thise (alto, trompette, chœur) Sigrid Vandenbogaerde (violoncelle , chœur), Charlie Wieder (violon, guitare).  

 

Avec finesse et doigté de virtuose, le maître de musique  nous embarque sur son fabuleux radeau musical, toutes époques confondues, avec comme point  de ralliement  l’effet de surprise musicale et des élucubrations auxquelles il manque juste les cheveux longs. L’esprit, lui,  frappe toujours juste et le tempo échevelé du spectacle rattrape le temps dans sa fuite!  Ce bonheur est trop éphémère, mais il y a des  CD qui vont avec : God save the music!

 

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/la-querelle-des-bouffons-dominique-jonckeere-au-th-tre-royal-du

http://www.oratorio.be/bachtorock3.htm

 

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administrateur théâtres

'On commence la semaine avec une bonne nouvelle? #DernierCoupDeCiseaux sold out pendant 6 semaines ! Reprise obligée la saison prochaine !!!'

SOLD OUT! La dernière du « Dernier coup de ciseaux » au TTO valait la peine ! Envoyons d’abord le  négatif, mais qui devient vite positif si on utilise le filtre du second degré, et il y en a qui adorent ce philtre ! Donc on est dans un atelier de coiffeur. Il est gay jusqu’au bout des cheveux en passant par une short-slip à rayures et  il exhibe une contenance franchement outrancière, clichés burlesques garantis. Son assistante, une Nabila-bis est  renversante de bêtise,  sanglée dans ses  clichés ad hoc. Il y a aussi deux clients impatients d’en finir, dont l’un se révélera être capitaine de police et l’autre une grande gueule liée au show-biz.  Enfin une grande dame très jet set, habituée à la domesticité,  débarque en retard pour l’heure des  bigoudis. Echanges verbaux bas de gamme dans tous les sens,  sans cesse interrompu par les gammes échevelées d’une pianiste has been à l’étage du dessus qui  de son côté, shampouine  éternellement le  même morceau de Rachmaninov.  La tranche de vie s’active, le coiffeur explose,  les langues se délient, les rancœurs se déversent entre les coups de  rasoir en folie. Ce que l’on déplore, c’est le nombre de décibels, les accents appuyés  et une adaptation belgo-belge de la pièce originale* un peu lourde, les voix sont fort rugueuses. Mais qu’est-ce qu’on est venu faire dans cette galère ?

L’orage éclate : on annonce qu’Isabel Czerny la pianiste, propriétaire de l’immeuble? est morte assassinée. Cela tourne au suspense d’Agatha Christie. Comme dans « An inspector calls » de JB Priestley, l’une de nos premières lectures en anglais, tous les personnages ont de bonnes raisons pour l’avoir liquidée - à coups de ciseaux – il va sans dire ! C’est à qui va faire porter le chapeau à l’autre. Les comédiens se déchirent dans le salon clos.

 Le coup de maître c’est que la pièce quitte les planches et prend la tournure d' un jeu de Cluedo. Le public est soudain pris à partie, on allume la salle et c’est  à lui de faire la reconstitution intégrale de crime. C’est lui qui  peut tente de mener en bateau les comédiens farceurs dont l’esprit fertile doit  répondre par de l’humour  instantané. Sacré défi, de toutes parts! Le tout  sous la baguette mi-sérieuse, mi-militariste du capitaine de police et de son ridicule acolyte.  Et cela se joue peu à peu comme une livre (enquête policière) dont vous êtes le héros. Et chut, tour de passe-passe, le ou la coupable est différent tous les soirs! La majorité du public y est allé en famille et  les enfants y vont ferme de leur esprit de déduction et de leurs observations malicieuses. Un vrai régal! Un spectacle récréatif avec des comédiens de choc pour public de préférence créatif!  

 

C’était du Du 22 janvier au 28 février 2015 au   Théâtre de la Toison d’Or

 

Un succès mondial : Paul PORTNER "Scherenschnitt oder Der Mörder sind Sie" 1963

 

- Adaptation américaine: « Shear madness » plus de 9 millions de spectateurs,

- Adaptation française signée par le réalisateur Sébastien Azzopardi, écrite par Sébastien Azzopardi et Sacha Danino, Paris 2011. DERNIER COUP DE CISEAUX : MOLIERE DE LA MEILLEURE COMEDIE 2014 4ème année, plus de 1000 représentations, près de 300.000 spectateurs à Paris...

 

 

- mise en scène au TTO (2015) : Aurelio  MERGOLA

Avec : Jean-François Breuer, Catherine Decrolier, Thomas Demarez, Pierre Lafleur, Frédéric Nyssen et Nathalie Uffner

 

http://www.shearmadness.com/ has no closing date in sight!

http://www.theatredesmathurins.com/ en cours!

http://www.ttotheatre.com/programme/dernier-coup-de-ciseaux  A l'année prochaine!

 

 

 

 

 

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administrateur théâtres

 Dès le début décembre, le tout-Bruxelles fait voile vers la galerie de la Reine pour se plonger dans "le" spectacle  bruxellois par excellence : La Revue (2015) du théâtre des Galeries. On y va comme pour un spectacle de patinage artistique, pour le rêve, pour la beauté, pour la performance. Si d’une année à l’autre le charme s’émousse parfois, cette année la production  incontournable de la vie bruxelloise a frappé fort et juste. « Touche pas à mon coq ! »

Elle s’est dépouillée des lourdeurs propres au genre, elle s’est délestée agréablement  d'un nombre de platitudes et de sempiternels retours sur des thèmes éculés. Elle était très émouvante, cette soirée du vendredi 5 décembre 2014, où l’on annonçait en début de spectacle que la  Reine Fabiola venait de nous quitter. « Qui c’est celui-là ? » de Pierre Vassiliu joue aux fantômes et lâche quelques touches d’humour pleines de délicatesse à l’égard de la reine défunte. Cela remplace   avec bonheur les sketches iconoclastes habituels ayant trait à la famille royale et la salle semble être tout de suite réceptive à ce changement de programme.

Est-ce l’esprit de la reine flottant  quelque part dans la salle qui fit que le  spectacle ait tout à coup décidé de faire plus profond dans la teneur des idées et dans la recherche des nuances? Est- ce qu’un esprit de fronde mêlé de  générosité bienveillante aurait soudain débarqué ? Moins de paillettes, plus de sel et  de vérité!  Ce qui est sûr, c’est que l’équipe très soudée des douze artistes dirigés par Bernard Lefrancq a rendu  cette rigolade traditionnelle bien plus intense. Oui, le  spectacle  très lissé de cette année  surprend par sa belle cohésion et son intelligence, avec des textes  et des chansons fort percutants.  Et il pose des questions pertinentes! «Assez de souffrances, l’amour d’un dieu rend-il cruel? »

  Le rythme y est aussi, mais sans vous saouler. La drôlerie est amenée avec réelle adresse, les textes bien composés  flamboient autour de ce qui semble un projet commun des douze comédiens à la fois danseurs et musiciens. Sur l’air de « Z’étaient chouettes les filles du bord de mer… », façon Arno, on chante qu’on en a ras le bol du communautaire!  On est aux chansonniers pour les sujets graves et les sujets sensibles, au Music-Hall pour la danse et la chorégraphie. La pétulante Maria del Rio se retrouve dans pas moins de 12 numéros avec des costumes très class. Et aussi en Nabila, plus vraie que vraie.  On se retrouve au théâtre pour la vivacité des réparties,  et au concert  carrément avec Olivier Laurent.  L’unité de ton et de décor fait loi et l’ensemble est d’une haute tenue artistique.

La poésie s’attache aux chansons d’Olivier Laurent, cet artiste intrépide qui fabrique des imitations vocales plus vraies que nature, comme son « Concert impossible » où il fait dialoguer Pavarotti avec Zucchero !  C’est une véritable bombe  à souvenirs dans  le Patrick Bruel, puis dans  «  Au suivant ! » de Brel qui vise si juste. Mais c’est sans doute l’interprétation des « feuilles mortes» d’Yves Montand qui  aura même fait  monter des larmes aux yeux chez certains spectateurs. On a particulièrement aimé la chaleureuse interprétation de la chanson « Le parti rouge est livide » de Marc De Roy sur la  musique de Gilbert Bécaud « La place rouge était vide…» et son interprétation d’ « un Américain à Bruxelles ». 

La-Revue---c-F.-Gardin-101-1600x1200_spectacle.jpgLe plus théâtral d’entre eux, avec une présence scénique délirante est sans doute Pierre Pigeolet avec ses  malicieuses interventions : tour à tour, un père fatigué de devoir expliquer à sa fille le fonctionnement de la Belgique, membre d’une cellule SOS suicide, Laurent Delahousse, Eli, Le Roi, Le prince Laurent…Quant à Bernard Lefrancq,  qui interprète tour à tour un frêle Charles Michel et une formidable Maggie De Block, on ne peut que le saluer pour l’excellence de son  travail et le choix de son équipe.  

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La Revue 2015

Distribution

Avec Maria del Rio, Bernard Lefrancq, Marc De Roy, Angélique Leleux, Pierre Pigeolet, Amandine Bauwin, Anne Chantraine, Maïté Van Deursen, Frédéric Celini, Kylian Campbell et Olivier Laurent.

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Mise en scène

Bernard Lefrancq et David Michels

Décor

Francesco Deleo

Costumes

Ludwig Moreau et Fabienne Miessen

http://www.trg.be/saison-2014-2015/la-revue-2015/en-quelques-lignes__5361

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administrateur théâtres

 « Les Inspirés », trois dieux chinois débarquent dans la capitale du Se-Tchouan au centre de la Chine, un confluent de pauvreté. Ils ont parié qu'ils ne trouveraient pas «une bonne âme» au moins en ce bas monde et considèrent l’humanité entière comme pervertie.  Rejetés par tous les villageois mais guidés par Wang, le porteur d’eau (ou de parole, comme vous voudrez) , ils acceptent l’hospitalité de Shen-Té la prostituée  locale. Pour la remercier, ils lui laissent une cassette avec laquelle elle rachète un débit de tabac puisqu'elle peut enfin choisir sa vie. Hélas la boutique de Shen-Té attire immédiatement les vautours : des plus démunis  aux plus nantis qui n’ont qu’un but,  lui soutirer ses biens. Empêtrée dans d’insurmontables contradictions Shen-Té va osciller entre le désir de faire le Bien et la Nécessité de « sauver son frêle esquif du naufrage ». Elle croit avoir entretemps rencontré l’Amour  mais c’est un méprisable individu, irresponsable, égocentrique et jouisseur qui veut la parasiter. Comment concilier son idéal d’amour et sa survie pure et simple ? Pour se tirer d’affaire, Shen Té se fait passer pour un prétendu cousin, Shui Ta, excellent et redoutable homme d'affaires qu'elle incarne elle-même et de plus en plus souvent. A moins que la Vie ne se charge de changer sa vie... La conclusion de Bertold Brecht est qu’il faut changer le monde et non une personne individuelle si on veut que le bonheur soit accessible.

12273048473?profile=originalCette pièce nous touche particulièrement dans le contexte de crise que nous traversons  qui laisse tant de  familles démunies et tant  de jeunes, diplômés ou non, déçus par le monde, ou par la vie? Les Baladins du Miroir s’en sont emparés comme le Théâtre de la Vie, il y a quelques années déjà, en 98-99?

Bouger, il faut bouger ! C’est ce que démontre une mise en scène virevoltante qui nous propulse et au cœur de l’Asie et au cœur des années 30. Un tintamarre de sabots de bois, de bicyclettes, de chariots, de thé ou de grains de riz  que l’on verse, de casseroles et de brocs, un incessant carillon de porte ne peuvent qu’éveiller l’attention du spectateur. Vous y ajoutez une vie de rue en live, des courses effrénées, des ballots que l’on balance d’une passerelle suspendue, des bruits de boulier compteur chinois. La Vie appelle! Le monde doit bouger!

Des lumières domestiques en tout genre, y compris les fameuses lanternes rouges,  fusent pour éclairer la nuit humaine. Mais qui y verra enfin clair? Les artistes se mêlent au public pour offrir le kroupouk ou des bribes mystérieuses de répliques, le spectateur bougera-t-il?  Le pétillement  de cette méditation sur la société ne manquera pas d’inquiéter les uns ou les autres. L’enthousiasme perceptible et le  talent des artistes est d'ailleurs un gage de réussite… L’action se porte partout dans le chapiteau et ne peut que réveiller des esprits  parfois engourdis par  un certain  confort, mais  certes pas celui des gradins... Cela fait partie du jeu.

01.la-bonne-ame-du-se-tchouan01.jpg © Jean-Pierre Estournet

C’est Beau, c’est Brecht, c’est Bien. C’est partout autour de vous et on l’espère en vous… Une fable épique tendre et réaliste, poétique et moqueuse, fine et saltimbanque en diable. On ne peut décidément pas rester indifférent devant un tel festin d'imaginaire, une  telle union de talents si multiples et réglés dans une telle modestie. Tout y est: la comédie, les instruments de musique, les chants, les personnages burlesques (la riche et hautaine propriétaire, le menuisier, le policier, le neveu, le chômeur-quémandeur, la famille du gamin-voleur...). Et un tribunal imaginaire.  Bref une vingtaine de rôles pour une dizaine de comédiens qui  ne cessent de se transformer. Se transformer, c'est bouger, non? Ou bien le contraire?  CQFD 

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Il reste à nommer toute la troupe, ensemble et séparément : les Baladins du Miroir avec Andreas Christou, Stéphanie Coppe, Abdel El Asri, Monique Gelders, Aurélie Goudaer, François Houart, Geneviève Knoops, Gaspar Leclere, Diego Lopez-Saez, David Matarasso, Virginie Pierre, les enfants de la compagnie  et tout un équipage de splendides marionnettes, nos miroirs inspirés ?

Une citation pour finir?

Fallait-il quelqu’un d’autre ou bien un monde autre

Ou alors d’autres dieux, ou pas de dieux du tout ?

Devant ce désarroi le seul secours serait

Et vite et tout de suite que vous réfléchissiez

À la meilleure manière, au moyen le plus fin

De mener une bonne âme vers une bonne fin

Cherche donc, cher public, la fin qui fait défaut

Car il faut qu’elle existe. Il le faut ! Il le faut !

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http://www.atjv.be/La-Bonne-Ame-du-Se-Tchouan

  • Mise en scène : François Houart et Gaspar Leclère
  • Composition et direction musicale : Line Adam
  • Lutherie sauvage : Max Vandervorst
  • Création costumes : Sylvie Van Loo assistée de Anne Bariaux, Virginie Gossuin, Marie Nils, France Lamboray et Nicole Mornard
  • Scénographie : Aline Claus et Isis Hauben assistées de Sylviane Besson, Eloïse Damien et Catherine Van Assche
  • Construction des décors : Xavier Decoux assisté de Bernard Antoine, Adrien Dotremont, et Ananda Murinni
  • Création lumières : Mathieu Houart
  • Régie : Ananda Murinni
  • Régie Plateau : Adrien Dotremont
  • Conception des marionnettes : Johan Dils et Sylvie Van Loo
  • Conseiller maquillages : Serge Bellot
  • Pyrotechnie : Nicole Eeckhout
  • Assistante à la mise en scène : Hélène Van Den Broucke
  • Création affiche : France Everard

http://www.lesbaladinsdumiroir.be/index.php/spectacles-a-l-affiche/la-bonne-ame-du-se-tchouan

note d'intention: http://www.lesbaladinsdumiroir.be/templates/joomlabaladins/html/bonneame/bast_note_intention.pdf

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administrateur théâtres

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Ulysse attaché au mât du navire, d'après l'Odyssée d'Homère. Vase à figures rouges de Vulci, Ve s. av. J.-C. British Museum, Londres (Ph. Coll. Archives Larbor)

Mais qu’est - ce qui déchaîne cet automne à Bruxelles des tempêtes de rires ou d'applaudissements ? Le dieu Eole ? Un vent de joie, d’humanité et d’esprit en tous cas.  Une production visuellement magnifique, mais ce n'est pas que cela!  Cela se passe au théâtre Royal du ParcThierry Debroux s’est décidé de présenter la chère Odyssée sans son Iliade,  un mythe qui a bercé nos parents, nos grands-parents et on l’espère fortement, les générations à venir. Il célèbre notre appartenance aux racines méditerranéennes, la liaison directe de notre langue au monde antique grec, avec sa pléthore de savants, philosophes et dramaturges qui ont tissé notre culture occidentale. On ne sait si l’objectif premier de Thierry Debroux fut de rafraîchir ces profondes racines, et de raviver l’intérêt des jeunes  pour la culture classique mais ce spectacle sera un fameux  atout pour qui  se mêle d’éducation humaniste.

12273041685?profile=originalUlysse (Laurent Bonnet) est un  personnage d’une attraction  fascinante. Etre complexe, c’est un homme vaillant, rusé, curieux de tout, capable de supporter mille épreuves, patient, endurant, doté d’une intelligence exceptionnelle. Pour peu on en tomberait soi-même amoureux, comme le fait  la merveilleuse Nausicaa, Pascaline Crêvecoeur,  à qui  Thierry Debroux a offert le rôle magnifique.  Mais Ulysse, c’est  surtout un homme qui refuse l’immortalité  promise par  la magicienne Circé (Babetida Sadjo) qui vit sur une île où le temps n’existe pas,  pour rentrer chez lui, trouver les siens  et assumer  pleinement sa condition humaine.  Cela lui permet de sortir grandi des épreuves, d’accepter courageusement sa finitude et d’assurer son libre-arbitre.

Thierry Debroux, responsable du texte et de la mise en scène,  brosse dès le début des tableaux hilarants et moqueurs de la condition divine. Le personnage d’Hermès, bouffon fulgurant aux magnifiques pieds ailés est un « sur mesures » créé de toutes pièces avec comme modèle le  comédien Othomane Moumen engagé dans les premiers, avec le splendide Eole (Yannick Vanhemelryk), sans doute. Ecrire le texte, ayant en tête les comédiens qui recevront les rôles est sans doute d’une  grande saveur pour l’auteur et  cela mène  à une réussite éblouissante, côté spectateurs. Le même « sur mesures » vaut pour l’inoubliable personnage  d’Athéna à la voix si  autoritaire (Karen De Paduwa) et vaut sans doute  pour bien d’autres membres de ce casting extraordinaire.

12273041660?profile=original Le jeu presque cinématographique d’Antinoos (Lotfi Yahya) et ses compagnons  met en lumière  la  brutalité et la décadence morale d’une  société privée de valeurs et de sagesse. Sandrine Laroche dans  le rôle de Pénélope est tout  en finesse, sensibilité,  bonté et tendre émotion.  Télémaque (Gabriel Almaer) est un jeune homme attachant, un personnage  très  bien campé  safe_image.php?d=AQA5FjZWriS6ouVc&w=470&h=246&url=http%3A%2F%2Fwww.theatreduparc.be%2Fuploads%2Fimages%2FGallery%2FODYSSEE%2FODYSSEE2.jpg&cfs=1&upscale=1&sx=0&sy=0&sw=800&sh=419&width=320...tout  comme l’imposante mère d’Ulysse, Anticlée qui  tremble de colère : « Sacrifier les bœufs, les moutons, les chèvres grasses, festoyer, boire follement le vin qui flamboie…épuiser cette maison… C’est donc ce que vous appelez le courage ? J’ai perdu un fils qui autrefois veillait sur vous, bienveillant comme un père. Est-ce votre façon de servir sa mémoire ? » (Jo Deseure)

 12273042473?profile=originalL’imaginaire bat son plein avec la conception du navire, avec  le personnage du cyclope (Ronald Beurms qui joue aussi Poséidon), un  gigantesque monstre à l’œil unique,  aux airs de robot qui se nourrit de chair humaine. Avec les sirènes, avec les pourceaux de  la belle Circé  en son palais tropical, avec le saisissant le séjour des morts, dans  la formidable tempête, dans les scènes de beuveries  et de complots des prétendants au palais d’Ithaque et dans  la bataille finale. Les astuces visuelles  et lumineuses sont cause  d’émerveillement en continu. La  scénographie, les masques,  les costumes, les  bijoux et maquillages font partie intégrante de la beauté visuelle qui captive le spectateur, et vont à l’essentiel. Les tableaux se tiennent les uns aux autres dans une grande harmonie, comme des fondus enchaînés  tandis que  le spectateur flotte au bord de ses propres rêves. 12273043055?profile=original12273039697?profile=original Mais le verbe veille: c’est un savant dosage de phrases tragiques, de poésie et d’humour débridés , d’affects à vif que l’on boit comme un philtre d’amour. « O mon aimé… tu sais combien de fois par jour je les répète ces mots… Mon aimé, mon aimé… Ton palais est pillé mais ta femme est intacte. O vous, dieux qui l’aviez soutenu lorsqu’il assiégeait Troie, je ne vous reproche pas son absence. Faites seulement, lorsqu’il abordera à nouveau ces rivages, faites qu’il me trouve belle encore…  et désirable. » Cela vibre de déclarations passionnées, cela pétille de parodies, cela miroite de joutes verbales et d’anachronismes: la vivacité, la vie… quoi !  Qui oserait jeter maintenant les Anciens aux orties après un tel spectacle? Thierry Debroux fait flèche de tout bois et transforme même Homère en rappeur méditerranéen, là il en fait peut-être un peu trop.    

12273040862?profile=originalEt revenons à Ulysse qui, loin d’apparaître comme un héros surnaturel, est homme sensible  et touchant avec ses faiblesses et ses pertes de mémoire. Il est émouvant, incapable de résister aux femmes  mais  surtout, comme tant d’autres, incapable de résister au péché d’orgueil. C’est le péché le plus grave chez les Anciens Grecs, celui qui génère invariablement  de  terribles catastrophes.  De leur côté, ses chers compagnons ne peuvent résister à la folle cupidité, une tentation peut-être encore plus délétère. Mais c’est en songeant douloureusement à sa patrie, à son épouse et à son fils qu’Ulysse se reconstruit. Une  patrie qu’il a ardemment souhaité retrouver mais qui  le plonge à son retour dans  une  nostalgie redoublée. Il ne peut supprimer la violence que par la violence. Il est terriblement humain.

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Deashelle Nomdeplume's photo. Crédit photos: Isabelle De Beir

http://www.theatreduparc.be/index.php?mact=Agenda,cntnt01,DetailEvent,0&cntnt01id_event=17&cntnt01returnid=57

   

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Sans fleurs ni couronnes.

Echange épistolaire, sans coup de feu, bref mais orageux, entre deux personnes qui se sont aimées et déchirées à belles dents.

Elle :

A Loulou,

Missive incisive,

et canine.

Lui, lapidaire :

Vieille rosse,

A nos noces !

Mots l'air de rien assassins.

P.S. : l'auteur, souffrant de pancréatite aiguë, exprime sa bile.

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administrateur théâtres

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Un monde de pantins? Nous vivons au pays pléthorique des jouets. Nous sommes inondés de tentations électroniques qui brisent en nous la soif de connaissance et la nécessité du moindre effort. Des jouets, il y en a tant et tant qu’on les casse et les met au rebut. Victimes de l’exploitant du lieu, on brait rapidement avec les ânes du cirque. Et la lumière là-dedans? Il n’y a qu’un triste Lumignon qui tire sur sa cigarette électronique.

A travers cette farce cruelle et vertueuse, Pinocchio a encore bien des choses à nous dire. Tête brûlée de la tête aux pieds, mais doté d’un cœur d’or, il désobéit par instinct et prend toutes les obliques qui traversent et transforment, mû par une curiosité avide. Seul bémol: il redoute le travail et l’effort! Les conseils pleuvent de toutes parts, sans effet: de Gepetto son père; du criquet, sa conscience extérieure qu’il a d’ailleurs froidement assassinée; de la fée bleue tour à tour, sœur et mère. Il n’écoute que ses pulsions et les boniments des imposteurs. Sauf que… il éprouve de l’amour pour son père virtuel et pour la fée bleue qui pardonne toutes ses incartades et l’aime sans conditions.

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Et cet amour le travaille de l’intérieur et lui permet de faire un choix! Le sien et pas celui des autres, mais un choix qui le transforme en homme. Il a compris que planter des pièces d’or dans le champ des miracles et attendre que cela pousse est dérisoire. En lui, naît enfin le désir d’apprendre, de travailler, de créer quelque chose pour le bien commun. «Pour être un homme, il faut être rigoureux et bienveillant!» souffle quelqu’un! Au passage, l’auteur Carlo Collodi ne se prive pas de railler la justice et les médecins… Les coups de griffe pleuvent dans cette histoire. Pinocchio se jette enfin à l’eau pour sauver son père parti à sa recherche depuis des mois… La rencontre se fait dans le ventre du monstre marin, un requin-baleine, où Gepetto perd sa lampe mais l’amour lumineux du fils les sauve tous les deux. Ouf! Au retour, la fée bleue est toujours présente mais c’est Pinocchio seul qui s’est fait naître à la vie !  Il appartient maintenant au monde sensible, fait de chair et de sang, de sève et de lumière. « Obéir, désobéir? Pinocchio le naïf fait éclater quelques-unes de nos certitudes. Sa conduite met en question le productivisme de nos sociétés. Ce n’est rien de moins que l’espoir qui nous est donné par le pouvoir de l’imaginaire collodien » écrit Jean-Claude Blanc (Collection du T.P.R., 1983).

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La mise en scène de Stephen Shank répond fidèlement  à l’hymne de créativité entonné par Collodi. Emaillée de savoureuses références musicales de Brahms à Charles Aznavour en passant par "La vie en rose" et "We will rock you", la distribution est éblouissante! Il y a Jean-Louis Leclercq dans Gepetto - un rôle qui lui va comme un gant - Pascal Racan pour le très fieffé Renard, et Marc De Roy pour un inimitable Chat. Avec une Sylvie Perederejev enchanteresse, à la fois: fille, jeune-fille, fée, Colombine, chèvre et mère ! Une armée de poissons fabuleux, des médecins, des gendarmes en bicornes, des bandits et surtout, Peter Ninane, le mignon bandit de la pire espèce…On oscille entre Commedia dell’ Arte et  Grand Guignol! Le metteur en scène, Stephen Shank s’en est donné à cœur joie, question créativité et inventions. Les multiples personnages sont habillés de costumes riches extrêmement recherchés signés Thierry Bosquet, tous gonflés de poésie et d’humour. L’imaginaire est ici le roi des planches. Il n’y a d’ailleurs que peu de décor, si ce n’est la mouvance des différents tableaux. La majesté des pierres de l’abbaye et les très beaux jeux de lumière suffisent amplement. Les chorégraphies s’enchaînent avec souplesse, dans un rythme et une vitalité extraordinaire qui jaillit littéralement des planches, comme autant de miracles, malgré les marches dures où se fracassent régulièrement les rêves du pantin. On ne peut rester de bois devant tout ce bois qui parle, rit et enchante. 

 12273031461?profile=originalSi le programme spécifie que le spectacle ne s’adresse aux enfants qu’à partir de huit ans, nous vous le conseillons sans hésiter dès sept ans. Certes, il s’agit d’une fable cruelle dénonçant les valeurs vides et les compromissions, mais les enfants de cet âge sont déjà exposés et même fascinés par la cruauté du monde. Ils sont au meilleur âge pour faire leur choix et se laisser séduire par les sensibles antennes du charmant criquet Denis Carpentier et suivre, le cœur en émoi profond, la marionnette allégorique qui veut devenir homme, magnifiquement incarnée par Maroine Amini, sacré meilleur espoir masculin au dernier prix de la critique.

http://www.deldiffusion.be/prochaines-productions/66-Pinocchio

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administrateur théâtres

En ce moment, au Centre Culturel d'Auderghem, la très  joyeuse troupe de "l'Opéra en fête" From Paris, of course!

Un spectacle musical de Raphaëlle FARMAN & Jacques GAY

Mise en scène : Raphaëlle FARMAN et Jacques GAY

Avec Raphaëlle FARMAN,

Frédérique VARDA, Jacques GAY, Franck CASSARD, Fabrice COCCITTO

Un Karaoke bien tempéré

On adore les surprises, surtout quand elles vous prennent si gentiment par le  cœur. Voici un spectacle totalement inédit, une brillante fantaisie musicale  née aux Deux Ânes à Paris qui se polit comme un galet parfait depuis bientôt trois ans  devant  une foule de bienheureux spectateurs qui ne se seront jamais autant amusés. Le monde appartient à ceux qui se couchent … tard et vous ne pourrez pas résister à aller bavarder avec les commis de « l’Opéra en fête » (c’est le nom de la troupe) accueillis par des chaleureux applaudissements au bar, après le spectacle.   Le cocktail est particulier et explosif : les plus timides donnent de la voix et les habitués des concerts de Patrick Bruel voudraient sortir leur briquet…

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 L’histoire racontée est celle du Sieur et Dame Dugosier de la Glotte et leur cher fils (qui ne s’appelle pas Tanguy). Ils revisitent avec émotion  l’histoire familiale depuis le temps des cavernes jusqu’à nos jours. Contant heurs et malheurs dignes de la succulence  des livres de Goscinny, le  fil conducteur suit des pépites chansonnières les plus drôles et les plus inattendues. Le pastiche amène des bouffées incontrôlables de rire et vous-même finissez par suivre les traces du chansonnier. Digne des grandes scènes d’opéra ce spectacle lyrique cause  une franche admiration, et la comédie porte haut la  jouissance du mot bien dit. La cadence bien tempérée permet de jouir de chaque minute comme si on respirait profondément les parfums de la musique. L’écriture enlevée du spectacle où règne le bel esprit  fourmille d’allusions très  plaisantes, tout comme  la mise en scène d’ailleurs, signée par les auteurs du spectacle, Raphaëlle Farman et Jacques Gay.

En filigrane vous y verrez l’évolution des mœurs, le rapport homme-femme, les rapports de force dans la société, de la Carmagnole au Temps des cerises…  et bien sûr  mille et une broderies sur l’amour (…et l’argent). A chaque époque - prononcez "magnifailleque" - les voix magnifiques  des quatre comédiens chanteurs entonnent les tubes mythiques de l’opéra. Fermez les yeux, vous y êtes. La passion, la puissance, les vibratos, les legatos enchanteurs, les couleurs, le miel et le cuivré de la voix, tout y est, que ce soit  chez la Duchesse de Gerolstein, à la Péricole, au Pays du sourire, à la Vie parisienne… Mais vous vibrerez bientôt vous-même, de la tête aux pieds, en osant poser vos propres trémolos sur  les Carmina Burana, le Choeur des esclaves  de Nabucco ou Plaisir d’amour.  Sans compter le scintillement ininterrompu d’anachronismes savoureux qui passe en revue des musts de la chanson française (ou presque).                                                                                                                                                                                            Fabrice Coccitto, le malicieux pianiste comédien est  d’ailleurs extraordinaire et s’emploie à créer les atmosphères comme ces Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau joués dans une lumière tamisée. Pendant qu’il joue devant des spectateurs subjugués, c’est un ballet de changement de costume accéléré qui se passe en coulisse, et puis sur scène débarquent la splendide diction de Raphaëlle Farman (soprano), digne de la Comédie française, le bagou tinté de Belmondisme de Jacques Gay (baryton), les duo de domestiques délicieux et farceurs (Frédérique Varda et Frank Cassard), la chorégraphie d’une esthétique de grands maîtres ou de grands surréalistes, à vous de choisir. Après tout, on est à Bruxelles, n’est-il pas! Qu’il est donc  doux de se laisser enchanter par tant de qualité vocale!  Et on les adore, ces Brigands du théâtre et du chant lyrique!

http://www.cc-auderghem.be/index.php/component/redevent/details/206.html

 

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