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humour (89)

administrateur théâtres

ON VIT PEU ... MAIS ON MEURT LONGTEMPS

Théâtre de la Toison d'Or Bruxelles

Mise en scène : Samuel Tilman et Alexis Goslain Avec : Fabrizio Rongione
Scénographie : Renata Gorkar
Lumières : Thomas Kazako

Seul en scène de Fabrizio Rongione

Ecrit par Samuel Tilman et Fabrizio Rongione

SYNOPSIS

Tout va mal, la planète se réchauffe, les forêts disparaissent, les rivières sont polluées, l’air devient irrespirable, on ne sait plus ce qu’on mange!...Et pendant ce temps-là, je sais toujours pas où je vais partir en vacances...

Avec humour, le nouveau seul en scène de Fabrizio Rongione décrit les nouveaux défis de l’homme moderne. Sur le ton de la comédie, il épingle avec jubilation les paradoxes quotidiens de la globalisation: pourquoi les nouveaux prophètes verts prennent-ils continuellement l’avion? est-il possible de vivre sans voiture? que penserait un paysan du Moyen-Age s’il nous voyait courir sur un tapis roulant?

De nombreux personnages hauts en couleur rejoindront Fabrizio sur scène pour nous donner leur point de vue sur la question.

Aucun cynisme dans la satire de notre société présentée par Fab, Fabrizzio, Fabrice, Fabuleusement drôle et charmant. Il ausculte nos travers, de l’individu à l’organisation du monde en général, avec candeur et lucidité, et sa verve naturelle rend la consultation très comique. Les tensions éclatent en rires compacts, les aléas de la vie courante dégénèrent en rires étincelants, tant c’est du vécu, bien observé et bien mis en scène. Les scènes se succèdent avec souplesse et naturel, dans le malicieux cheminement de sa pensée qui bondit d’association en association. Ses volte-face et pirouettes italiennes sont délicieusement parfumées d’esprit latin !

Son rapport avec son grand-père Nono, donne une envergure particulièrement émouvante à ce balayage du siècle fait de contrastes délirants, où la mobilité, la vitesse, les changements ont raflé les certitudes et la sérénité. Il ose dire que pour sauver la planète il faudrait … tous mourir.

Ce spectacle est farci de paradoxes, et l’amusement, presque la liesse, engendré par son art de rire et ses multiples langages zébrés d’ironie fine, nous fait toucher au plus profond des problèmes qui nous préoccupent. Les situations à rire ou à pleurer défilent sans concessions, nous enjoignant de choisir la dolce vita plutôt que la vélocita d’une danse macabre. Pour ne pas nous appesantir sur cette soirée si grave et si légère – à se demander comment il peut pleuvoir à la sortie - disons que le comédien et l’homme montent ensemble un dialogue subtil, devant un public heureux d’être là, les yeux fixés sur un zèbre débordant de talent ! Fixés ? … ce n’est pas une injure, demandez à son grand-père!

  • Théâtre de la Toison d'Or
  • Tél. : 02-510.05.10
  • Fax : 02-511.22.50
  • http://www.ttotheatre.be
  • Galerie de la Toison d'Or 396
    1050 Ixelles
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Pièce Montée (théâtre Argan 42)

croquer la figurine de "La Pièce Montée" De Pierre Palmade

On est allé revoir LAURE GODISIABOIS pour son style. Joli divertissement ! Immense pouvoir comique de « cette vraie actrice » seule en scène, sont les mots susurrés à gauche et à droite que l’on peut entendre à la sortie du spectacle. Le jeu est incessant, à peine moins turbulent que celui d’une jeune chatte enfermée dans une cuisine. Les intonations et la voix sont au bord de l’étrange, sorcière morte de solitude, ou Bobo du XVI è ? Tour à tour pétillante ou frissonnante et inquiète elle se joue du temps qui passe. Duel serré. Heureusement qu’il y a le tiers : dès le début s’installe une absolue connivence avec public puisqu’il est là, lui, alors qu’amis et famille se font désespérément attendre, cela nous mène au bord de l’attendrissement. Pathétique, sa chanson d’accueil, une ode à l’amitié, si dérisoire ! On sortirait bien de son fauteuil pour aller la consoler !

Pièce montée. Comment passer le temps ? Meubler le silence implacable de la rue sans voitures, parler au voisin et son chien par la fenêtre, raconter et vivre un cauchemar, dévoiler avec ironie incisive les inimitiés profondes des pièces rapportées, tout un montage ! S’affairer sans cesse pour les détails domestiques. Elle marche sur le fil poétique: voici un savoureux coup de téléphone où elle n’est pas toute blanche, et où elle épèle son nom un peu comme dans le fameux sketch du Télégramme. « Je m’appelle Françoise Lumière : C’est comme PUMA, mais avec un -L- et à la place du A à la fin : i-è-r-e……» Hier ou Demain ? Consulter les horoscopes, chanter et danser des souvenirs heureux tant qu’on y est, puisqu'on attend!

Broder avec verve et humour quelqu'accent anglais. S’adressant à son seul partenaire, le public : « You’re welcome !» dit-elle avec un clin d’œil irrésistible elle fait de son angoisse une somptueuse dentelle inutile et belle.

La table de style dit tout son cœur débordant d’amour et de brocarts rêvés, l’installation dinatoire pour pages de maisons de charme dit sa solitude profonde. Doux-amer parfait. Loufoque sérieux. Espièglerie et tristesse. D’un bout à l’autre : du vrai talent, à croquer!

Spectacle de clôture du festival d'été de Bruxellons

http://www.argan42.be/fr/piecemontee.html

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L’HÉRITAGE DES BEULEMANS

Le décor est pauvre et moche, chaises tubulaires anachroniques, murs moutarde ou blondasse, affiches Beulemans, photo d’ancêtre et scène breughélienne, rien du goût du jour. En cinquante ans par contre, l’Europe a fait du chemin, hymne à la joie vers le toujours plus propre, plus efficace, plus rentable, la machine a gommé les particularismes, les microbes à fromage et à bières vivantes, les pieds de vignes arrachés contre subsides, on est dans l’ère de la pasteurisation, rationalisation et uniformisation. Le meilleur des mondes.

… Fausse note, la future héritière de l’empire Beulemans-Meulemeester , Colette Sodoyez raccroche avec efforts, accent, intonation bruxelloise et belgicismes à deux balles quand elle est en famille, tandis qu’elle essaie de recommencer cahin-caha une vie sentimentale goût du jour, avec un Français très verbeux, à la langue doublement compliquée puisqu’il y ajouté …le jargon européen. C’est l’excellent Michel Hinderyckx qui tient le rôle, du plus pur comique. Retour à la case départ : y aura-t-il un second mariage de Mademoiselle Beulemans ?

Mais rien à voir avec l’histoire d’il y a cent ans, la langue, comme la bière ont été aseptisés. C’est que la verve de Raymond Pradel a heureusement trouvé une nouvelle cible : jeu d’escrime ou de fronde délirant contre tous les défauts de l’Europe et sa bureaucratie dévorante. Les Français roucouleraient de plaisir! La salle se gondole de rire, larmes aux coins des yeux.

Et c’est le bonheur total à écouter la caricature de l’esprit bruxellois sur scène. Michèle Robson, reine du jeu et de la vraisemblance sans le moindre semblant, ne démord pas de son appartenance, de son particularisme ou de sa mauvaise foi. A cela ajoutez le port royal de la chef d’entreprise, son assurance à toute épreuve et pieds sur terre comme on ne peut pas! Elle est grandiose ! Chatoiement de postures, la gestuelle est bien de chez nous et vraiment plaisante : le comptable Lauwers (avec un W) est irrésistible. Le grand-père mâle et malicieux, léger et drôle reprend les rennes, juste quand il faut. Les prénoms –Fernand ! – exclamations et interjections savoureuses, le vocabulaire senti, le mépris dans certains mots comme snul, soukeleir, labekkak, vagabond et autres vocables pittoresques… nous font rebondir au temps de nos grand-mères, ces années cinquante huit au moche décor, où Bruxelles brusselait partout, même à l’école primaire, et pas qu’aux Marolles…. Jubilatoire. Qu’il est « gai » ce spectacle du temps des lectures du Gai laboureur… « J’èèèèèème, …ce spectacle ! »

Jusqu'au jeudi 30 septembre 2010

Centre culturel des Riches-Claires Rue des Riches-Claires, 24 1000 Bruxelles

http://www.lesrichesclaires.be/reservation2.cfm?event_id=86

Avec MICHEL HINDERYCKX, MICHÈLE ROBSON, NOËL BAYE, COLETTE SODOYEZ. ET JACQUES VAN DEN BIGGELAAR

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Sainte Fatima de Molem par Ben Hamidou, très beau spectacle

Petit billet de Molem.... rive gauche!

Molem : « Le seul pays arabe qui ne soit pas en guerre ! » Tout est humour et amour dans ce texte bienveillant pour tout le monde. Nous découvrons dans ce seul en scène la véritable sein-biose d’un kid de Molem qui a tout compris... avec sa grand-mère. Il est le petit prince, à jamais. Cette femme battante porte encore ses vêtements du désert, elle est tatouée de haut en bas pour dire son appartenance, son visage de sphinx tyrannique est tout amour jaloux et exclusif. Avec elle il a appris l’art de scène depuis la plus jeune enfance…. Ce plaisir de l’imaginaire le transcende et lui forge peu à peu une identité, une dignité, des choses à dire. « Une fois les rôles attribués, on coupait le son de la télé et on jouait ensemble les westerns façon berbère ! ».Ensuite il se laissait enivrer par les parfums d’une cuisine faite de recettes d’amour fou et de citrons confits.

Adolescent, il rêve d’embarquement pour les grands élans, recherche éperdument ce qui le rapprocherait de l’amour, mais les murs protecteurs dressés par l’auguste ancêtre sont presque infranchissables. Voici un chapelet savoureux de souvenirs d’enfance, tendres, très émouvants…et drôles, loin des errances des barons désœuvrés arpentant superbement les pavés de la rive gauche du canal!

Un premier mensonge, à 19 ans, lui ouvre enfin la porte de la liberté : l’école d’art dramatique. Il est doué, pour le mime, les imitations, le jeu corporel, il fait rire….il déborde de sensibilité. La vie et le spectacle se mêlent dans l’écriture, le voilà celui qui sur 300.0000 immigrants va saisir sa chance, toujours aussi tendre avec sa vieille Hanna mythique, son égérie, sa patrie, et il va réussir -pas - à la grâce de Dieu, mais par son assiduité, sa ténacité et le rêve qui l’habite.

Point de discours hostiles ou agressifs, c’est un bonheur pour l’occidental sans cesse culpabilisé… le jeu de l’humour fait mouche, la salle n’en peut plus d’applaudir et de rire, et l’acteur s’envole dans l’univers plein d’étoiles du plaisir de dire, de conter, de séduire et d’enchanter. Tandis que veille là-haut, la grand-mère, éternelle, pareille à elle-même, brillante sentinelle du bonheur. Un conte ?

-le 20 août à 20h -Festival des Théâtres Nomades - Grand Chapiteau -Parc de Bruxelles
http://www.festivaldetheatredebruxelles.be/

Réservations :

-le 25 septembre à 20h - Festival du Rire d'Anderlecht - Café Théâtre des 2 Gares 124b rue des deux gares 1070 Anderlecht
-du 30 novembre au 5 décembre à la Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale de Molenbeek-St-Jean
-du 7 au 18 décembre, au Théâtre Varia

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Un beau salaud ( théâtre Royal des Galeries)

S’offrir une coupe de bonheur théâtral et voir - Un beau salaud -

Voyageur impénitent des cœurs, il est dans la transhumance et l’impermanence. Pénélopes impénitentes elles sont dans la permanence et veillent dans l’attente. Il sera le narrateur débraillé, sans costume d’acteur, électron libre entre le public et la scène des scènes… de ménages. Il prend le public à témoin, se gausse avec lui du théâtre qui se joue à côté de lui, comme si ce qu’il allait dire, n’était pas dans la pièce. Double imposture, déjà. Ce n’est qu’après "l’entre-acte" qu’il quittera " l’entre-deux " et se fera cerner par sa meute féminine.

On irait jusqu’à le plaindre, tant son discours a savamment distillé ses bonnes excuses. Il est égoïste, hypocrite, menteur invétéré et tout cela passe….malgré sa carrière d’imposteur. Le public penche de son côté, François a réussi la gageure d’emberlificoter les cœurs, une fois de plus. Les femmes réunies sur le plateau sont belles, attachantes, sensibles, élégantes, on comprend à peine pourquoi elles ont été plaquées….et ne peuvent que devenir complices et réunir leurs foudres bien qu’elles se détestent avec classe. François est un beau salaud! Qu’elles tricotent, brodent ou fassent de la tapisserie, elles ne feront pas dans la dentelle pour le confondre dans sa duplicité à tiroirs et lui donner quelques fils à retordre!

Le décor unique est splendide: un magnifique appartement design à Neuilly avec grandes terrasses, raffinement phare de ces dames. Une salle à manger télescopique avec des couleurs de paradis…c’est bien le but! Mais l’oiseau n’a qu’une envie, c’est quitter l’enfer doré pour des contrées improbables et des îles aphrodisiaques! Avec ses enchaînements de bons mots coulissants, de répliques à double sens, de situations cocasses, de quiproquos et de cachotteries, cette comédie moderne fait rire aux larmes et s’esclaffer la salle de tellement bon cœur que parfois les répliques en deviennent inaudibles! Et le Don Juan d’attirer une dernière fois la pitié : " Même lorsqu’il souffre beaucoup, on ne voit jamais les larmes du poisson qui pleure." , comble de mauvaise foi. 'On ne peut pas condamner les gens sur les intentions quand même!' … Sommet de la fourberie! Du comique, et de qualité, c’est rare et beau.

Une interprétation savoureuse et très parisienne! Une mise scène sublime de Pierre Pigeolet.

Avec : Pascal Racan, Marie-Paule Kumps, Martine Willequet, Marie-Hélène Remacle, Fanny Jandrain, Gaston Richard, Catherine Claeys.

Théâtre Royal des Galeries 32, Galerie du Roi, 1000, Bruxelles http://www.trg.

08/09/2010 >> 03/10/2010

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administrateur théâtres

L'Art du Rire selon Les Souffleurs aux gradins

OYEZ! OYEZ! L’oreille en coin …

Si vous voulez les revoir….
Si vous ne les avez pas encore vus ….

Nous y étions …

Sur le bateau ivre du Bouche à Oreille pour entendre les « Souffleurs aux gradins », spectacle survitaminé - 592 représentations de 1996 à 2009- avec Thierry Decoster, le sympathique brasseur Jef de la Kriek Belle-Vue qui est comédien et clown hors pair, alerte, jovial, à l’imagination débordante et aux accents tous pays, d’une variété époustouflante. On l’imagine bien bambin ou ado farceur en train de chahuter dans une classe, il a un goût inné du spectacle! Ses profs devaient être morts de rire ! Ses comparses ne valent pas mieux, Odile Matthieu est d’un dynamisme breughélien, nous sommes en pleine fête populaire, gouailleuse, et paillarde, jamais en mal d’inspiration. Belle palette d’émotions rendues par Marc De Decker et Gaétan Bayot, charme et élégance. Quatre équilibristes de l’allégresse et de la jubilation.

Le tirage au sort donne un thème d’improvisation dans une ambiance surexcitée de Club Med dès l’ouverture du spectacle. Musique fracassante, le quatuor noir et blanc se fige quelques instants et c’est parti pour un collier de perles d’improvisations, toutes plus chahutantes les unes que les autres ! Si le bateau n’était pas ivre… on se gondolerait de rire! Mais là c’est pire on est dans l’ivresse du rire, on nage dans la bonne humeur. Les quatre comédiens rivalisent d’inventivité, de postures comiques, d’accents d’une variété époustouflante, de gestuelles imagées, et de bruits non moins évocateurs. Les constructions tiennent les planches, avec comme seuls accessoires quatre chaises, comme celles des spectateurs. Le spectacle se corse, à l’aide d’une cloche, d’un nom, d’un mot : des contraintes supplémentaires pleuvent sur les artistes qui ne se démontent pas… une course à l’exploit, tels des trapézistes dans les haubans du navire qui vogue dans l’hilarité générale. Verve, humour, audace, tout est bon pour nous ravir dans cette création mondiale qui nait tous les vendredis soir de l’été au Bouche à Oreille par les champions du monde de l’impro !

http://www.bao.be/

Et en première partie il y avait une chanteuse exquise….

T-Fanny n’est qu’émouvance ! Elle lâche son cœur du jour pour saisir sa guitare et nous proposer ses émotions de nuit ! Un chapeau aux reflets rouges l’abrite pour qu’elle ne soit pas trop nue…. Mais elle se donne, entière. J'adore l'accent Canadien de Grenoble! Ses rimes en ‘use’… ses hululements de clair de lune, le petit voile sur les cordes vocales, l’imitation de Barbara la légendaire du bout des lèvres… et des accents 68 si ce n’est les cheveux de Joan Baez. Elle termine avec brio par une bise de Bizet : Carmen a capella ! Elle est vaillante, libre comme Max, elle rit franchement sur scène une fois ses larmes essuyées, se révolte et nous envoûte. Elle mérite tout un spectacle à elle toute seule ! Vive le Dauphiné !

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administrateur théâtres

Le duo pataphonique… au théâtre de la Samaritaine

Pataphonie, euphorie....Le duo pataphonique… à la Samaritaine

Max Vandervorst en direct de la maison de la Pataphonie, entendez un atelier d’objets abandonnés métamorphosés en instruments de musique aussi insolites qu’harmonieux, s’est arrêté quelques soirs à LA SAMARITAINE pour nous servir de la musique bien trempée. Marc Herouet, pianiste génial lui donne le ton et le tempo.

Que la fête commence : Daydream des Wallace Collection nous éclabousse de bonheur. Plus que la réminiscence, la cascade de diamants du clavier et les gouttes de musiques échappées du scoutophone, un ensemble de gourdes de métal suspendues dans un râtelier spectaculaire, égrènent du pur bonheur. Et le gong des plats de service. Pari gagné, c’est beau et étrange, et on se laissera guider dans ce voyage autour de ma cuisine.

Un balai de rue rouge se transforme mystérieusement en contrebasse vibrante sous la caresse d’un archet, le détecteur à métaux imite le bagpipe, les pattes d’une chaise sont autant de flûtes pour jouer un quadrille. Voici une sorte de trombone à coulisse en tubes de plastique blancs emmanché d’un socle de bouteille de plastique et d’un moule à tartelettes. Ca marche et c’est juste ! Public ébahi, salle comble. Histoire de souffler un peu voici les sons séraphiques et inconnus d’une valise mystérieuse, et le savatophone qui s’emballe sur l’air de Leila, toujours guidé par le piano sans queue… Des sons de flûte indienne dans les bouteilles d’un casier de bière pour conter à petites gorgées What a Wonderful World. Merci Louis ! Une salsa boliviana au chanrango et lapin mécanique. Un des clous de l’harmonie est une armée de vieux fers à repasser… Il ne faut pas tout énumérer, secrets de composition obligent, mais c’était un spectacle de pure prestidigitation musicale. La magie dans ces objets hétéroclites faisait soudain frissonner leur âme sauvage sous les doigts et le souffle de Max Vandervorst, un prince de la musique des origines.

www.lasamaritaine.be/

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Etats de couple (théâtre Argan 42)

 

 

Etats de couple : tu m’aimes, pour... quoi ?

Voici une composition fantaisiste de scènes de couple, tantôt acerbe, tantôt tendre, toujours humoristique à travers leur grandeur et leur décadence. L’absurde et le surréalisme plantent le décor dès la première scène … dérapage immédiat pour s’être fiés à un livre de savoir vivre plutôt qu’au savoir être. La toile de fond est faite de pure mauvaise foi. Les nuances de cette toile lumineuse revêtent les couleurs pastel de l’arc en ciel, au propre et au figuré, pour faire le tour de toutes les situations et en voir de toutes les couleurs ! Savants jeux de projecteurs, sensibles et épicés. Les liens musicaux légers et discrets sont de vrais morceaux choisis. Les scènes éclair se succèdent, les mimes, les mimiques, les rires, les pleurs, les crises et quelques abandons. On se reconnait par flash soudains d’une phrase que l’on a sûrement déjà prononcée un jour et cela chatouille le cœur.

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Tout est une question d’optique et de ses illusions. Les changements de lumières, ceux des costumes nous emmènent dans le kaléidoscope amoureux, fracturé par les tâches domestiques, la télé, le boulot, les mille et une incompatibilités et hostilités rentrées. Scènes d’heurs et malheurs domestiques, puis comme un refrain de Zazie dans le Métro on se retrouve soudain avec la même scène, déjà vue, jouée de dix manières différentes, à la Raymond Queneau…. C’est comme dans la vie: ces nœuds sur lesquels on bute sans jamais vouloir changer une ligne du dialogue. Survient alors une magnifique scène de solistes - couple oblige - qui commence tout en douceur, chacun sa partition, et se termine en apothéose cacophonique aussi hilarante que brillante. Qu’ils sont beaux quand ils sont en colère, lorsque homme et femme orchestre se déchaînent! Les deux comédiens se lâchent complètement dans le pastiche de la scène d’ouverture de la Jalousie de Sacha Guitry. Bonheur d’interprétation! Colette Sodoyez est exquise ! La fin ressemble comme deux gouttes d’eau à du Guillaume Musso. Au milieu de toutes les scènes turbulentes dans la mosaïque de ce chaos organisé, on découvre… un couple enlacé dans le vitrail !

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Une comédie de Marc Pheline et Odile Clair

Avec Colette Sodoyez et Michel Hinderyckx

Mise en scène: Laurent Renard

 

Photos LucTourlouse 2010, festival Bruxellons

Une production de Argan42, la comédie de Bruxelles, Au Théâtre des Martyrs pour la saison 2010-2011

Au Théâtre de la Place des Martyrs

Atelier

Du 27 avril au 29 mai 2011

 

 

 

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