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Charles Plisnier

Charles Plisnier est né à Ghlin, près de Mons en 1896 et est mort à Bruxelles en 1952. Sa mère est une ouvrière du textile et son père un intellectuel socialiste. On peut même dire que ses parents sont profondément attirés par la France révolutionnaire et républicaine. Enfant précoce, il commence ses humanités anciennes à l’Athénée de Mons alors qu’il n’a pas encore dix ans. Il publie ses premiers poèmes dans la revue Flamberge, publie déjà "L'Enfant qui fut déçu" et "Voix entendues" et sera encouragé par Émile Verhaeren (qui lui habite à Roisin). Il fait des études de droit à l’ULB et adhère au parti communiste. Il travaille à la Cour d'Appel de Bruxelles et se fixe dans cette ville, où il ne plaide que pour les ouvriers. A cette époque, son travail et ses activités politiques lui font un peu délaisser l’écriture. En effet, il est fasciné par la révolution russe de 1917 et devient même directeur du Secours Rouge international. Il est donc bien dans la mouvance de ceux qui agissent internationalement pour permettre l’avènement du communisme en Europe. Pourtant, il sera fortement déçu par un voyage qu’il fera en Russie et deviendra trotskiste, ce qui lui vaudra d’être exclu du Parti communiste (1928). En fait, au Congrès du Parti communiste qui venait d’avoir lieu à Anvers, il avait défendu des thèses contraires à celles de l'Internationale. Admirons donc son courage pour oser s’exprimer à l’encontre des thèses officielles (voir aussi mon article sur Victor Serge, qui aura la même attitude et connaîtra le même sort)

Rallié au POB, cet homme toujours en recherche se convertit au christianisme. On pourrait donc le qualifier de chrétien de gauche, car il n’abandonne pas du tout ses idées socialistes.

"Les communistes me haïssent, pour eux je suis un renégat. Ils m'appellent le trotskyste qui s'est fait moine. Or, le trotskysme est dépassé et je ne suis pas moine. Je ne vais même pas à la messe."

On le retrouve au Congrès national wallon de Liège en 1945, où il est clairement pour un rattachement avec la France. Dans sa « Lettre ouverte à ses concitoyens » (qui paraîtra à titre posthume), il s’oriente pourtant davantage vers une sorte de fédéralisme. Pour ceux qui l’ignoreraient, ce Congrès national wallon qui se tient à la sortie de la guerre tente de réfléchir à l’avenir de la Wallonie. Léopold III était soupçonné d’avoir collaboré avec les Allemands, certains Flamands avaient eu eux aussi une position plus qu’ambiguë et en France, De Gaulle, l’homme du 18 juin, était à l’apogée de sa gloire. Quarante-six pour cent des congressistes se prononcèrent en faveur de la réunion de la Wallonie à la France (ce dont on parle peu dans les manuels scolaires d’aujourd’hui). L’option suivante était l'autonomie dans le cadre belge (quarante pour cent des suffrages) et enfin l'indépendance pure et simple de la Wallonie (quatorze pour cent) Finalement, puisqu’il fallait être raisonnable et réaliste, c’est l’autonomie dans un cadre fédéral qui l’emporta suite au discours de  Fernand Dehousse. Le Congrès se termina par l’allocution de Charles Plisnier qui estima que le fédéralisme était la dernière tentative d’entente dans le cadre belge et que si celle-ci échouait, il conviendrait d'« appeler la France au secours ».

Il ne faut point s’étonner de sa position. Charles Plisnier rapporte que lorsqu’il était enfant, leur mère les conduisait, sa sœur et lui, sur les hauteurs de Spiennes, au sud de Mons. « Les champs s’étendaient à l’infini devant nous, vers le sud, et nous ne voyions que des blés. Mais ma mère levait la main vers ces étendues et, d’une voix toute changée par l’amour : « Regardez, mes enfants, disait-elle, là, là, la France ». On a donc ici un écrivain wallon et francophile et son point de vue est donc forcément différent de celui des autres grands classiques belges comme De Coster, Marie Gevers, Ghelderode, Rodenbach ou Maeterlinck qui, s’ils sont eux aussi issus de la bourgeoisie et s’expriment en français, sont d’origine flamande (et ne s’expriment en français qu’en raison de leur appartenance aux classes sociales aisées). Une autre différence entre Plisnier et ces auteurs, c’est son engagement politique en faveur des plus humbles. Vivant dans l’aisance matérielle, il sera choqué par la misère de celles et ceux qui vivent dans les faubourgs de Mons et dans les communes du Borinage.

Après la guerre, qui a vu l’affrontement des Etats-Nations, il s’intéresse à l’idée de la construction européenne et participe à tous les congrès et toutes les conférences (Paris, Berlin, Genève).

Penchons-nous maintenant sur sa carrière d’écrivain. Après sa rupture avec le communisme il se remet à écrire et en moins de six ans, il publie onze volumes, surtout de la poésie (vers libres,  ponctuation absente). On retrouve dans ces poèmes la nostalgie d'un idéal dont finalement il avait fait le combat de sa vie. En 1936 paraît « Mariages ». En 1937, il est élu à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. La même année, il obtient le Goncourt pour « Faux Passeports », où il fait le bilan de son expérience de militant : est-il artiste ou politique ? Ce prix est exceptionnel pour deux raisons : c’est la première fois qu’il est attribué à un auteur qui ne possède pas la nationalité française et outre « Faux passeports », il couronne avec retard le roman « Mariages ». Du coup Plisnier est le premier auteur belge à remporter le Goncourt. Ce succès lui permet de réaliser un de ses rêves: il renonce au Barreau, quitte la Belgique, et s'installe en France, où il se consacre exclusivement à l’écriture. Plus tard il sera proposé au Nobel (mais ne sera pas lauréat) par l’Académie, l’Association des Écrivains belges et le Pen club (1951). En fait, c’est le jury du Nobel qui demande à chaque pays de proposer des écrivains. Vu la notoriété et l’importance qu’avait Plisnier à cette époque, il était donc assez logique qu’il ait été proposé par la Belgique.

Il faut aussi souligner le fait qu’il est à l’origine de plusieurs revues : Ferveur en 1913, Haro (à la fois littéraire et révolutionnaire) en 1919, Communisme en 1919, Prospections en 1929 (avec Albert Ayguesparse), L’Esprit du temps en 1933, et Alerte en 1939.

Le style de Charles Plisnier est classique et l’auteur, omniscient, ne dissimule rien au lecteur et voit ce qui se passe dans les pensées de ses personnages, à qui il ne laisse aucune liberté (un peu comme chez Balzac et les romanciers du XIXème). « Mariages », c’est en fait l’histoire d’une famille riche, dont la fille Fabienne va épouser un jeune homme ambitieux et capable, mais d’origine populaire. Habile, il va dépouiller son beau-père (profitant de l’absence de réaction de son épouse). Tout lui appartient désormais : l’usine familiale et Fabienne. Cette dernière est sexuellement insatisfaite, tandis que son mari multiplie les conquêtes. Fabienne finit par découvrir son infidélité mais s’aperçoit qu’il va aller refaire sa vie à l’étranger après avoir emporté toute la fortune. Elle prévient ce drame en l’empoisonnant, ce qui permet à la vie de continuer.

Dans « Mariages » Plisnier dénonce donc le monde bourgeois où tout repose sur les apparences et où il y a peu de sentiments. Seul compte l’argent. Il dénonce surtout le mariage en lui-même et prédit l’échec quasi certain qui attend tous les couples. Autrement dit, au-delà du discours « social », ce roman s’interroge aussi sur la place de l’amour dans la vie d’une femme et même sur l’amour physique auquel celle-ci aspire. Jeune fille, elle en rêve, et une fois mariée, elle essaie de se rassurer en se disant que ce n’était qu’une illusion et que tout cela n’avait finalement aucune importance. Mais quand l’héroïne croise sa cousine Christa (qui a vécu une histoire d’amour scandaleuse avec un homme marié) et qu’elle se rend compte que celle-ci est heureuse et déborde de joie, la question qu’elle se pose est : est-ce possible qu’elle aime, qu’elle aime avec son corps ?  Et elle prend alors conscience qu’elle-même vit avec un homme que finalement elle n’aime pas et à qui elle se soumet chaque nuit sans aucun plaisir. Cela reviendrait-il à dire qu’il faut choisir entre être riche et sans amour ou être pauvre et vivre un grand amour ?

Notons que l’action de ce roman semble bien se dérouler à Mons, ville natale de l’auteur, même si le nom n’en est jamais cité.

Dans « Faux Passeports » Plisnier nous parle de son rêve politique brisé, de cette espérance collective en un monde meilleur qui s’est terminée par le stalinisme et les camps en Sibérie. Il s’est donc bien inspiré de son itinéraire personnel pour écrire ce récit aux personnages torturés. Les héros et le parti s’affrontent, ce dernier en demandant toujours plus et allant jusqu’à exiger de ses membres de se sacrifier pour lui. On pense à ce qu’a écrit sur le même sujet Victo Serge, dont nous avons parlé dans un autre article. Dans « Faux Passeports », on relate par exemple la vie de Ditka, une terroriste serbe torturée par la police (elle n’avait plus que des cicatrices rouges à la place des seins) et qui finira par être pendue à Sofia ou celle de Carlotta, qui sacrifie son amour au parti le jour où elle découvre que l’homme qu’elle aime a trahi la cause commune. Elle n’hésite pas alors à le dénoncer.  

Dans « Meurtres », est abordé le problème de la spiritualité. En fait, c’est surtout à travers l’œuvre poétique qu’on peut suivre l’itinéraire spirituel tourmenté de Plisnier et ses combats intérieurs, comme dans « Sacre » (1938) ou « Ave Genitrix » (1943).

En conclusion, je dirai que pour comprendre Plisnier, il faut se rendre compte que pour lui le roman, la poésie et la politique ne furent que des moyens pour atteindre la vérité et la justice, ces deux rêves auxquels il aspirait vraiment. Il pouvait être à la fois communiste et croyant, romancier et poète. Evidemment, il fut critiqué par la droite bourgeoise quand il fut communiste et par la gauche socialiste quand il devint chrétien. Mais son comportement n’est contradictoire qu’en apparence. C’est un homme avant tout assoiffé de justice.

« J'exècre le lion, mais j'ai tué la biche.

J'ai blasphémé Jésus, mais je prie en secret.

J'ai supplié l'amour, mais j'écarte le trait.

Je célèbre le lot du pauvre, et je suis riche. »

(Prière aux Mains coupées)

 

*****

 

Extraits

Charles Plisnier adorait sa ville de Mons. Pour la décrire à ses lecteurs, il se place de préférence  au pied du beffroi, ce  « belvédère du ciel ».

Ainsi, « j'assiste » à ce pays, je le capte, je le respire, je m'en gorge. Je lui appartiens, il est à moi. La nostalgie qu'il me donne forme le meilleur de moi-même. Car on peut, avide, aller demander à tous les horizons, leurs climats et leurs couleurs; on peut aller ailleurs, prendre et aimer: mais on trahit quand on trahit sa terre. Voilà pourquoi, souvent vagabond et souvent exilé, je vais parfois rêver autour du Beffroi de Mons-ma-Ville.

Ce point de vue fait de ce monde ceint par son boulevard, un lieu pourtant ouvert sur l'espace, et, par un deuxième mouvement, permet de pénétrer aussi par le rêve et la pensée dans les ruelles et les maisons. Un regard circulaire, et voici la ville : sous une symphonie d'ardoises bleues et de tuiles passées, ces rues, ces venelles, ces places dont chacune a une signification adorable, recèlent un souvenir, une exaltation, un songe. [...]

 

Si vous regardez au-delà de cet anneau vert, du côté de l'Ouest, vos yeux rencontrent cette terre étrange, mystérieuse, pleine de tragédie et de gentillesse, ce Borinage de terrils noirs et de fumées, que Verhaeren aima, et qu'enfant, venu des villages de prés et de forêts, je ne parcourais pas sans angoisse. Ils sont loin, ces corons. Mais d'ici, par pensée, je les vois et ceux qui tout à l'heure sortaient de terre comme des démons ténébreux, sont accroupis devant leurs seuils, bien lavés et s'interpellent d'une voix qui chante. Vers le Sud, c'est le mont Panisel, les collines très douces chargées de céréales et les chemins qui, sous les arbres, vont tendrement vers la France. Au Nord, enfin, ces villages de champs et de bois où, depuis des siècles, fidèles, naissaient les pères et les mères de mon père et de ma mère.

*****

Faux Passeports (Corvelise)

Etrange destinée qui a fait de Saurat un chef de parti. C’est pour les émeutes qu’il est taillé, les corps à corps, les coups de feu.

Il ne pouvait consentir à voir les autres se battre à sa place. Cette situation le faisait souffrir à un point extrême. Sans cesse, il se levait.

Mais Feuerlich le contraignait doucement et sans cesse lui rappelait qu’il ne pouvait, non, compromettre sa vie pour son plaisir.

A sept heures, il vint un émissaire du parti.    

L’entreprise était manquée. Que le guet-apens fût admirablement préparé, cela éclatait aux yeux. Partout où ils avaient provoqué l’adversaire, les hommes du Rote Front, inférieurs en nombre, avaient dû reculer. Maintenant les schupos occupaient la rue, plaçaient des piquets aux carrefours.

Alors Saurat, qui trop longtemps s’était contenu, renonça à se maîtriser. Je connaissais ces colères furieuses où il devenait exactement un autre homme, capable d’abattre, s’il s’opposait à lui, son meilleur ami.

– Cela suffit, criait-il. J’en ai assez. On est en train de gaspiller le sang des nôtres dans cette comédie. Donnez-moi mon manteau, ma valise : je pars.

Ce fut une véritable lutte. Feuerlich et l’émissaire du parti seraient aux poignets Saurat qu’une sorte de rage enivrait.

On entendit distinctement, sous les fenêtres, deux coups de feu.

Tous trois, soudain, furent immobiles.

Blême, les yeux révulsés, Saurat cria :

– Corvelise…

Corvelise n’était plus derrière le rideau.

De la rue montait un coup de sifflet strident, une sourde rumeur. Au milieu de l’asphalte, des gens entouraient un corps étendu.

– L’imbécile dit Saurat. Ah ! l’imbécile !

Et il se mit à pleurer.

(Charles Plisnier, Faux passeports, Babel, 1991, pp.226-227.)

 

*****

Si Plisnier est très classique dans ses romans, il est plus audacieux dans ses poésies.

Don du jour (fragment)

 

Tu manges un beafsteck américain devant un journal volumineux qui sent l’encre, les courses, les révolutions, les voyages et les beaux assassinats. Ton âme est un planisphère. Le jazz-band souffle par-dessus comme une tempête jaune. Théâtre : microscope. La seconde nuit descend avec le rideau de fer. C’est l’heure où les femmes qui passent au long des façades et des lauriers en pot et des vestibules du vertige luisent par en-dedans comme des poupées électriques, comme les poulpes des eaux profondes. Les tapis en fleurs sont étendus sur le monde. Les talons jouent au domino. L’idée tourne en équilibre sur une aiguille électrisée. Les abîmes emplissent les hommes pleins d’alcools et de lumières. On commence à s’éveiller, à s’endormir. Bois du café. Lave tes dents pleines de soir. Écris deux télégrammes. Fais un poème avec les arabesques de l’automne, la main coupée du nègre hawaïen, toutes les portes ouvertes qui continuent sans cesse à battre, sans cesse à battre comme des yeux.

Fertilité du désert, 1933

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12273279264?profile=originalEtude des nuages en aquarelle, de Liliane Magotte

D'un coup d'ailes

Je m’en vais
là où je vais si souvent
d’un coup
d’ailes imaginaires
j’en ramènerai
des images pour rêver
un peu de mystère
et peut-être
ce qu’il faut de clarté
pour affronter
mes champs de bataille

Martine Rouhart

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Œuvre de Liliane Magotte

Dans le soleil incliné

Après l’intimité de la nuit
me voilà à peu près debout
mais cela ne suffit pas
il reste à marcher
en pensée
dans le soleil incliné
jusqu’au-dessus des nuages
pour que la vie
soit plus belle
que simplement la vie

Martine Rouhart

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Dans le fond de mon jardin, de Liliane Magotte

Souffle léger, de Martine Rouhart

Au petit matin
à l'heure encore bleue
je m'en vais
écouter le ciel
un ou deux cris
qui zigzaguent
les larmes jaunes
des grands arbres
le souffle léger
du vide
les vies qui s'éveillent
se propagent
se répètent
de maison en maison
d'arbre en arbre
de fleur en fleur

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administrateur partenariats

 

"L'hiver"

Acrylique 70x70

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Cher Saule,

 

Dans ta tourmente, solitaire,

Jeune arbre, pensif, te tiens dressé.

Saule d'or tendre, de pluie amère,

Dans ton hiver, tu t'es noué.

 

A la terre dure, ton tronc fige.

En lui, toute sève occultée.

De l'espace  -temps morne et glacé

Et à venir, tu as vertige ...

 

Las, fi de bourrasque et  froid cruel !

De ton front haut, défies le ciel !

Nul Dieu de ta fin  se rira,

Ni ton combat te dictera.

 

Seule virevoltante, folle et rebelle,

De mille morts souffrants trépas,

Ta chevelure se tord et ploie

Et se relève, fière à l'Appel !

 

Rébecca Lily Terniak - 1981

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Merci à Rebecca pour ce poème hivernal

offert à ma créattivité

 

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

 

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administrateur partenariats

Départ

Départ

Photo minimaliste qui inspire le départ vers une destination inconnue
Martin Gaudreault

Des chemins s’effacent
d’autres s’ouvrent

où serons-nous demain
qui le sait

sinon les fumées bleues
de nos désirs
et les étoiles
attentives à nos silences

Martine Rouhart

Un partenariat

Arts

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Lettres

Merci aux artistes, poète et photographe, d'avoir permis cette association.

Liliane

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Une collection vivante et militante…

Le Musée du Livre Belge de Langue Française

Les collectionneurs se divisent en deux races particulières : ceux qui cachent leur collection et ceux qui la montrent. Le bibliophile nommé Robert Paul est de la deuxième, mais encore un peu plus rare : il est de ceux qui, non contents de montrer leur collection, désirent qu’elle soit utile au plus grand nombre.

Il a commencé par prêter de ses précieux livres. Par exemple ses Verhaeren à la Fondation  Brel. Puis, presque tous au Comité Littéraire Jeune Belgique de Michel Siraut pour une grande exposition de collections privées organisée sous le titre « Cent ans de littérature belge 1880-1980 au travers de belles et rares éditions », organisée au Pré aux Sources de Bernard Gilson.

Cela n’a pas suffi à notre collectionneur.

 

Une définition en forme d’art de vivre

Robert PAUL, sans préparation préalable, s’st senti attiré par les éditions rares et si souvent belles des écrivains classiques de notre pays. Ce n’était pas le créneau le plus facile. Il dut se plonger dans les poussières des arrière-boutiques, mais eut la chance de rencontrer des libraires éclairés comme De Greef, Ferraton ou Schwilden par exemple, vite devenus des amis. Il réunit des éditions de luxe, mais seulement les grands noms, les grandes œuvres et seulement si c’était possible les beaux papiers, les grands papiers, les dédicaces, les illustrations…

Et Robert PAUL découvrit quelque chose à quoi il ne s’attendait pas du tout, ou très peu : étant non seulement un collectionneur et un lecteur passionné, il découvrit ce que les histoires des lettres belges cachaient souvent sous des listes de noms anonymes : que notre littérature de langue française était une grande littérature et non un petit appendice des lettres françaises.

 

Naissance d’un Musée

Il voulut aller plus loin encore, n’étant jamais satisfait de l’étape parcourue. C’est un homme qui pense constamment aux étapes suivantes. Il vit, comme je dis souvent « un peu penché en avant ». Il ne lui suffisait plus que sa collection passive soit devenue vivante. Il pensa à une permanence. Il se mit à chercher un local où il pourrait montrer les livres ouverts, fermés, commentés, illustrations mises en valeur, rareté à découvrir toujours plus. Par exemple il avait un prodigieux coup de cœur pour Max ELSKAMP, grand poète, mais aussi artisan et illustrateur extraordinaire, qui avait produit de petits livres précieux, tirés à petit nombre d’exemplaires avec une souveraine qualité. Robert PAUL était malade à l’idée de ne les prêter que de loin en loin, et même avec la crainte de les voir revenir malgré tout abîmés. Car il est un collectionneur comme les autres malgré son désir de montrer ses pièces : précieux, maniaque dans le bon sens du terme, et de surcroît clairvoyant, conscient que rares sont les personnes aussi soigneuses que lui.

De là à songer à rendre sa collection permanente, il n’y avait qu’un pas vite franchi : un musée, ce serait un musée. Il chercha en ce sens et découvrit, au niveau -1 du Centre Manhattant, place Rogier, une longue vitine prête à accueillir des présentoirs et une galerie suffisante à l’arrière pour le reste  des collections. Il y avait meme, comme dit Robert PAUL, un autre espace, en face du premier, pour un éventuel musée… des lettres belges de langue néerlandaise !

On attendait, on attend encore les amateurs !

Pour le Musée francophone, aussitôt dit, aussitôt fait : création d’une asbl, travail en solitaire de mise en place et, comme l’habitude est prise, présence un peu partout et nouvelles recherches de livres qu’il n’aurait pas encore.

Très vite l’importance de ce petit et modeste musée n’échappa à personne. Les visites se firent de plus en plus nombreuses et parfois inattendues : un homme qui observe longuement les livres, visiblement attentif aux détails, une dame très chic passant, revenant puis se déclarant, le signataire de ce papier, animateur d’un Groupe de Réflexion et d’Information Littéraires, et une responsable de la très sélecte Société des Bibliophiles, cercle très fermé, très sévère, où Rober Paul se retrouva sans coup férir. Et l’action continue, Promotion des Lettres Belges, éditeurs de haute qualité tels que Jacques Antoine, le Daily Bul ou Roger Foulon, qui produisent du livre de beauté et aiment les lettres belges.

 

Une étape suivante

L’étape était à peine franchie que ces contacts dont je viens de parler orientent notre promoteur vers une idée nouvelle, qui n’est en fait qu’une extension de l’idée de départ.

Une grande littérature comme la littérature belge ne peut s’être arrêtée soudain à l’aube du XXe siècle. Il faut par conséquent voir plus avant, étendre la collection vers les livres et les auteurs qui seront plus tard, dans de nombreuses années, devenus eux-même des classiques. Ceux qui seront étudiés par les étudiants et les chercheurs du XXIe siècle.

A peine l’idée l’at-elle effleuré que Robert Paul est sur la brèche, il se répand parmi les éditeurs, la Foire du Livre lui done une occasion de plus de connaître, d’apprendre. Et de rendre son musée encore plus militant.

 

A la découverte de l’avenir

Un homme qui lit ne termine jamais d’apprendre. Il est un oeil et un esprit ouverts sur ce qui se passe et ce qui va se passer dans le monde… Et la littérature belge, dès à présent, doit déjà beaucoup à Robert PAUL. On se souvient du Musée du Livre, aujourd’hui disparu et qui avait été, sous la houlette de grands amateurs et écrivains de notre pays et avec le patronage du Roi Albert, une passionnante aventure dans ce que d’aucuns appellent une Béotie. La relève est aujourd’hui assurée et la preuve est faite que même sans moyens ni subventions au départ, un simple collectionneur privé peut faire beaucoup avec du dynamisme, de l’enthousiasme et une idée.

Reviendrons-nous au temps béni des hommes de bonne volonté ? Ou même de ces humanistes souvent pauvres, mais admirablement motivés, qui ont fait la grandeur de la culture européenne ?

Voir aussi: A propos de Robert Paul

Voir aussi article lié de La libre Belgique sur le Musée du livre belge

 

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CHANT D'HIVER...

Il est de beaux hivers aux doux matins brumeux

Où l'on se sent peinard, sourire au coin des yeux...

On n'y a pas senti les années en cavale

On y est jeune encore car l'amour s'y régale...

Et s'ils sont vraiment rares et d'autant plus précieux

C'est qu'ils sont sans nul doute un fier cadeau des Dieux!

Pour ceux qui ont souffert d'une jeunesse absente

Il fallait patienter... justice est bien vivante!

J.G.

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administrateur partenariats

Info Partenariats

Aux membres désireux d'entrer en partenariat avec un autre membre.

Je rappelle aimablement que l'essence même du partenariat étant l'échange, il est indispensable de consulter le créateur d'une oeuvre , que ce soit poésie, prose, photo, peinture sculpture ou musique et chant avant de publier un travail inspiré de cette oeuvre.

De même, la création d'un blog réunissant les deux créations doit se faire en toute complicité.

Quelques soucis rencontrés ces derniers temps par des oeuvres " empruntées sans consentement" par des membres maintenant écartés me poussent à vous rappeler cette règle, base de toute courtoisie et convivialité.

Je vous souhaite une excellente journée !

Liliane Magotte

Responsable Partenariats

Arts

12272797098?profile=original

Lettres

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L’esprit est un miroir brillant

L’esprit est comme un miroir brillant

Maîtrise de l’esprit sur la matière
En laissant chanter la pierre
Abolir le temps, l’espace
Se soustraire au monde.

Juste une sensation de fraîcheur
Un bouquet d’arbres, en fleurs
Un reflet de lune pâle
Saisie d’une caresse magique.

Pure jouissance esthétique
Le goût subtil de l’inutile
Du lointain éclat de l’opale
Astre d’une nuit magnétique.

Michel Lansardière

« L’esprit est comme un miroir brillant »,
                                                                       Shen-hsiu (ou Shénxiù, ca 607-706).


Ce à quoi Huìnéng (Eno pour les japonais), son maître, le sixième patriarche du bouddhisme tch’an (le Tch’an ou Chan en Chine devint le zen au Japon), répondit :
« Il n’y eut jamais… de miroir clair, l’Esprit est depuis l’origine Absence absolue ».
Huìnéng (638-713), illettré, mais à quoi bon quand l’écrit est impuissant à rendre les vérités profondes, était par ailleurs… graveur (sur bois).

12273360459?profile=originalComme un oiseau sur la branche
Détail (ca 3x3cm) d’une tabatière chinoise en calcédoine (agate) à deux couches.
La couche supérieure blanche a permis au sculpteur de faire ressortir ces motifs d’oiseaux dans des branches de prunus en fleur, tandis que le cœur gris-bleuté les met en valeur. L’oiseau et de la fleur de prunier symbolisent l’hiver.

En-tête : Pierre de rêve (mengshi) gravée, détail. Une pierre propice à la méditation.

Dans le souffle d’un Yuan Hongdao, j’ai voulu ces
« Propos inspirés par l’entente des cœurs dans une retraite campagnarde, paresseux et libres. »

M. L.

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administrateur partenariats

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Bonjour à tous !

En décembre 2012, une idée d'échanges entre quelques poètes dont j'avais fait la connaissance ici, et une de mes peintures a vu le jour. La peinture a alors été illustrée par des poésies écrites pour la circonstance. Ces partenariats nous ont permis d'élargir notre créativité, l'amitié virtuelle prenait un sens, et la communication se développa davantage sur le réseau.

Des centaines d'échanges eurent lieu, entre les membres, spectateurs ou acteurs, et plus d'une centaine de billets furent créés.

Comment faire pour participer ?

En réalité, les partenariats se font intuitivement, cela part d'un désir de partage avec une oeuvre partagée sur le site, qui vous parle au niveau de l'inspiration.

Illustrer une peinture avec un poème présent sur le site, et inversément, écrire un poème ou faire une peinture en étant inspiré par un partage, ou participer à un billet entre les membres, sur un thème, que je propose à tous.

Qui peut participer?

Ces partenariats sont le fruit d'une complicité entre deux membres du réseau uniquement. Les oeuvres sont visibles parce que déjà approuvées, ou partagées à cette occasion. 

Comment procéder?

Les membres désireux de créer un partenariat doivent en avertir le futur partenaire, par messagerie interne au réseau. les échanges, à cette occasion, sont indispensables. En effet, le respect, la courtoisie et la bienveillance sont les maître-mots du réseau.

Ils doivent également me contacter, pour la mise en place. Dans tous les cas, Robert Paul sera informé par mes bons soins.

En résumé...

Les partenariats qui se créent sont spontanés, poètes et peintres communiquent , se découvrant au fil du temps à travers les commentaires échangés lors de leurs publications. 

Au fil du temps, des affinités se dessinent, les idées surgissent peu à peu...

Elles se concrétisent, résultat d'une complicité forgée à travers les échanges et les partages.

Les duos pinceau-plume et plume-pinceau sont le fruit de l'assiduité dans le partage, ils ne peuvent s'improviser ...

Robert Paul et moi-même vous invitons à découvrir quelques-uns de ces partenariats.

Une sélection de beaux partenariats d'Arts et Lettres. Saison 2013.

" Mon arbre", partenariat poésie et photo entre les membres Arts et Lettres, sur deux poèmes de Gilbert Czuly-Msczanowski.

"Nids de brume" illustré par "Mésange en hiver"

Ils sont également consignés, par ordre chronologique, dans les commentaires du groupe partenariats.

En espérant avoir pu répondre à vos attentes, 

Robert Paul et moi-même vous souhaitons une année remplie de belle créativité et de succès artistiques et littéraires.

Liliane Magotte

Responsable Partenariats

Arts

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Lettres

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administrateur partenariats

 

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Jean-Michel Folon

"Songe d'une nuit d'été "

Partenariat poésie-peinture de Joelle Diehl et Liliane Magotte

" Lunes fortunes "

Partenariat poésie-peinture de Joelle Diehl et Chantal Longeon

" La nudité "

Présentation d'un poème de Jacqueline Gilbert

sur une aquarelle de Gisèle Seyller

" Téthys la mémoire de la mer "

Partenariat poésie-peinture de Michel Lansardière et Chantal Roussel


 

 " Une petite touriste"

Partenariat poésie-peinture de Fabienne Vereecken et Adyne Gohy

" Eau et feu "

Partenariat poésie-peinture de Sandra Dulier et Chantal Roussel

 

" Sommeil d'amour "

Partenariat poésie-peinture de Joelle Diehl et Claude Hardenne

 

 

" Est-ce què vos mè r’connichez co bin "

Partenariat poésie-peinture de Claudine Quertinmont et Charles De Wit

 

 

" Phénix blanc "

Partenariat poésie-peinture de Claudine Quertinmont et Andrée Hiar

 

 

" Moderne aruspice "

Partenariat poésie-peinture de Claudine Quertinmont et Charles De Wit

" Ombres lunaires "

Partenariat poésie-peinture de Joelle Diehl et Chantal Longeon

" Prélude "

Partenariat poésie-peinture de Sandra Dulier et Adyne Gohy

" Bouleau au doux Amour et Vénus dédié "

Partenariat poésie-peinture de Rébecca Terniak et Liliane Magotte

" Lune coquelicot "

 Partenariat peinture-poésie de Joelle Diehl et Chantal Longeon

 

" Armageddon "

Partenariat poésie - peinture de Claudine Quertinmont

et Jean-Yves Le Breton

 

 

" Crépuscule" , l'âme au coeur.

Interprétations peinture-poésie entre les artistes d'Arts et Lettres

" Mouvance"

Correspondance des oeuvres entre Claude Hardenne

et Suzanne Walther-Siksou

" Si mémoire se lève "

Présentation d'un poème de Jacqueline Gilbert sur une aquarelle de Adyne Gohy


 

"L'âme est une larme"

Partenariat poésie - peinture de Michel Lansardière et Chantal Roussel

 

 

" Une âme"

Présentation d'un poème de Joelle Diehl

sur une aquarelle de Claude Caretta

 

 

"La muse de la vieille dame"

Partenariat peinture - poésie de Jacqueline De Ro 

et Suzanne Walther-Siksou

 

 

"Chute vespérale"

Partenariat poésie - photo de Sandra Dulier et Rebecca Terniak

 

 

"Démonia"

Partenariat poésie - peinture de Claudine Quertinmont et Adyne Gohy

 

 

"L'hiver"

Partenariat poésie - peinture de Rebecca Terniak et Liliane Magotte

 

 

" Le violon blanc "

Partenariat poésie - peinture de Claudine Quertinmont

et Maria Teresa Bertina

 

 

" Ailleurs "

Partenariat poésie - peinture de Joelle Diehl et Chantal Longeon

Un partenariat d'

Arts
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Lettres

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LE DON

C’est une femme nue
Et jeune et qui se fend
De temps en temps pour toi
En deux comme un fruit mûr

C’est une femme fruit
Dans l’immensité bleue
Qui brèche se défait
Au fil nu du plaisir

C’est une femme livre
Et qui s’ouvre à la page
Exacte du savoir
Et de tout l’or du monde

Et je goûte en ses bras
Le bonheur d’être là
Le bonheur d’être là
O femme qui se livre

(inédit)

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L’ENFANTEMENT DES POSSIBLES

Du 22-02 au 11-03-12, se tient à l’Espace Art Gallery une exposition intitulée « Les artistes de le Ligue des Insuffisants Rénaux ».

Organisée par M. Philippe Vroye, membre du Conseil d’Administration de la Ligue et lui-même artiste et patient, cette exposition présente une somme d’œuvres principalement réalisées par des créateurs aux talents divers, atteints de pathologies rénales ou ayant un lien avec le milieu médical.


Parmi ceux-ci, il convient de signaler trois personnalités fort intéressantes.


Madame Marianne Modave nous présente un ensemble de quatre tableaux chacun représentant le visage d’un personnage hindou.

L’artiste affirme qu’il n’y a pas de plus belles couleurs qu’en Inde, pays qu’elle connaît bien pour l’avoir sillonné souvent. Elle entretient avec la culture hindoue un rapport particulier.

En effet, l’approche qu’elle en retient résulte d’une émotion particulière, aux antipodes d’un orientalisme « classique ». Chez elle, tout est étude chromatique. Et son chromatisme est déjà particulier dans son traitement, en ce sens qu’il s’agit de quatre études représentant quatre faciès noirs, se détachant sur un fond sombre.

Marianne Modave nous offre les images parlantes d’un dialogue à la fois intérieur et gestuel. Un jeu de mains fort expressif soutient les tableaux n° 11 (50 x 50 cm) et n° 12 (50 x 50 cm)  représentant à la fois une femme et un homme. La femme serre un tissus blanc entre les mains tandis que l’homme, à l’intérieur de l’autre tableau, semble lui répondre en tendant les siennes vers le visiteur. Les visages contiennent une immense expressivité, à la fois dans le factuel comme dans l’intime. Une richesse intérieure les habite. Une richesse que l’on ne peut traduire qu’en interrogeant sa propre humanité. Dans l’œuvre de Marianne Modave l’expression se traduit tant dans l’expression saisissante que dans la pensée méditative. Les tableaux n° 13 (50 x 50 cm) et n° 14 intitulé « THEKKADY ET ALLEPEY » (50 x 70 cm) nous offrent chacun un visage féminin, les yeux clos par le silence de l’introspection. Le personnage de « THEKKADY ET ALLEPEY » est placé devant un miroir. L’effet est saisissant : le personnage et son reflet. Du fait que ce dernier se détache sur un fond sombre, en modifiant la restitution des couleurs (vivantes pour la femme se regardant, ternes, presque mortes en ce qui concerne son reflet) cela confère l’illusion qu’il y a en réalité deux personnages. Mais parler d’ « illusion » est-ce vraiment correct ? Ne serait-il pas plus juste de parler de « maya » (expression hindoue incorrectement traduite dans l’esprit occidental par « illusion »). La femme et son reflet existent tous deux. L’un est consubstantiel de l’autre. L’un porte l’autre dans l’enfantement de l’œuvre.

Marianne Modave qui est infirmière de profession a fréquenté l’Académie des Beaux-Arts de Namur. Sa technique est principalement basée sur l’aquarelle. Elle utilise, dans un premier temps, le pastel sec sur papier aquarelle de 300 grammes pouvant recevoir de l’eau, qu’elle mouille par la suite dans le but de fixer les pigments. Cette alchimie chromatique permet de mettre en exergue des oppositions saisissantes par une belle et intelligente utilisation des contrastes (filets de tissus pendant sur la main de la femme du tableau n° 11, dessins sur le châle du personnage (n° 12) réalisé par une trame en tissus posée à même la toile, créant ainsi un superbe jeu de pointillés, à la fois saillants et discrets.

L’œuvre de Marianne Modave témoigne d’une expérience humaine très forte qui se traduit par le plus beau des vestiges en perpétuel devenir : celui du visage humain. 

Quelques oeuvres de Marianne Modave 

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L’œuvre picturale de Madame Fabienne Christyn se traduit principalement par la représentation, ou plus exactement, par la mise en scène du personnage du Fou.

Le « Fou » nous renvoie à une multitude de souvenirs et concepts. La fable nous revient en mémoire ainsi que l’épopée chevaleresque ou le roman picaresque qui nous montrent le Fou du Roy qui par son ironie brave le pouvoir.

Le Fou c’est aussi celui qui brave la fadeur du temps en faisant fi de la mort.

Le Fou c’est en quelque sorte l’âme du cirque.

Mais le Fou c’est également celui qui par sa témérité imbécilité et dangereuse déclenche une catastrophe nucléaire ou écologique en défiant l’intelligence.

Cette conception du Fou est à la base du discours philosophique de l’artiste.

Mais il s’agit ici d’un Fou sans identité propre (si l’on peut dire) puisque tout en lui se résume à une frêle silhouette de rouge vêtue. Son visage est inexistant et se fond dans le décor. Néanmoins, il existe en tant que conception d’un monde qui traverse le temps dans un labyrinthe absurde qui nous ramène à la condition humaine.

Fabienne Christyn insiste pour que non pas le « visiteur » mais bien le « téléspectateur » entre dans la folie de son monde. Il y a donc une dimension, si l’on veut, « ludique » en ce sens que le Fou en représentation se meut à l’intérieur d’un spectacle qui, en quelque sorte, n’est pas sans rappeler la Commedia dell’Arte dans un univers moderne. Car il y a dans ses compositions un goût bien certain pour la mise en scène. Le Fou jongle avec des quilles (« JONGLE DE QUILLES » - 50 x 60 cm), marche le long d’un damier sur lequel sont posées des sabliers exprimant l’absurdité de l’existence dans le temps passant « LE TEMPS FUIT SANS RETOUR «    (80 x 80 cm).

Le Fou c’est aussi l’univers du cirque. Fabienne Christyn avoue avoir été fascinée dans le passé par la venue du « Cirque Plume », un cirque français qui lui a distillé la magie des jongleurs et des baladins.

L’univers dans lequel évolue le Fou est essentiellement géométrique. La sphère, le cube, le polygone sont les ingrédients de ce théâtre de l’absurde.

L’artiste qui est également sculpteur et céramiste s’exprime par la peinture à l’huile.

Elle a fréquenté l’Académie des Beaux-Arts de Namur.


Quelques oeuvres de Fabienne Christyn

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Le Bleu…le grand Bleu !  Tel est l’univers de  Madame Anny Van Gorp. Nous sommes dans les fonds marins. L’artiste nous offre des variations symphoniques sur la note bleue, rehaussée d’éclairs de lumière comme pour signifier la présence chaleureuse d’un soleil ou pour accentuer l’abîme d’un vertige. Le bleu dans tous ses états. Inutile d’insister sur le fait que c’est sa couleur préférée ! Anny Van Gorp éprouve un grand amour pour l’eau. Elle dépeint l’univers marin tant dans le calme « ANGELUS » (70 x 60 cm) qu’en pleine révolution « OCEAN » ( 50 x 50 cm)  « QUO VADIS « (70 x 70 cm).

Mais est-ce encore l’océan que cet univers azur ? La mise en matière d’un état d’âme prend souvent l’image des éléments transcendés. Ce qui nous donne l’opportunité de nous interroger sur le sens de l’image en ce qu’elle a (ou n’a pas) de « figuratif ». Si par ce terme l’on entend la présence de la « figure humaine », on peut gloser à l’infini car la « figure humaine »  se retrouve dans les méandres les plus inexplorés de l’abstraction. Ce Bleu que Anny Van Gorp décline sur la toile est semblable à une Terra Incognita au centre de laquelle se trame l’Etre créant aux limites de ses forces.

L’artiste avoue sa profonde admiration pour le peintre chinois Zao Wou-Ki. L’œuvre de ce dernier lui a inspiré cet univers chromatique à dominante bleue. Néanmoins, Anny Van Gorp se distingue de Zao Wou-Ki en ce sens que ses compositions exposées à l’Espace Art Gallery sont plus épurées que celles de l’artiste chinois, ces dernières étant globalement plus chargées dans leur graphisme.

A la question perfide : « que voudriez-vous que le visiteur retienne de votre œuvre ? » Anny Van Gorp répond qu’elle aimerait qu’il se sente libre de déployer son imaginaire au fil de cette eau bleue aux humeurs changeantes. 

L’artiste a fréquenté l’Académie de Braine-l’Alleud.


Quelques oeuvres de Anny Van Gorp 


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Le vernissage de cette exposition a eu lieu le mercredi 22-02. L’Espace Art Gallery était bondé.

 Il a fallu se frayer un chemin entre les visiteurs pour essayer d’entrer en contact avec les œuvres et les artistes. Heureusement, l’atmosphère était bercée par les vibrations magiques de la charmante et talentueuse harpiste bretonne Françoise Marquet qui nous a offert un florilège d’airs celtiques et du Moyen-Age tout droit sortis de la forêt de Brocéliande. Sa prestation a largement contribué à la réussite du vernissage dont le but, rappelons-le, est celui d’encourager l’effort créatif des différents artistes appartenant à la Ligue des Insuffisants Rénaux dont la vie n’est pas toujours aisée suite aux séquelles de leurs pathologies. Néanmoins, cette exposition prouve que malgré les épreuves qu’ils traversent, la puissance de la création l’emporte sur tout le reste, leur assurant la voie dans l’enfantement des possibles.

Françoise Marquet
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 François L. Speranza.


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" Orchidée " aquarelle d'Adyne Gohy

 

Prélude

 

Orchidée papillon,

Fleur de passion,

Tes ailes graciles,

Calmes et indociles

Légères se lissent.

Tes couleurs ravissent

Mon cœur délicat

Couleur grenat,

Ourlées au Jardin d’Eden

Par une nature magicienne,

Tes symphonies enchantent

De courbures lentes

Nos séjours tempérés.

Hampe sacrée,

Lumière tropicale,

Feu de vestale,

Ta sensualité colore

Nos hivers inodores.

Sous ton regard, j’entends

Un violon envoûtant.

Notes et parfums…

Musicalité d’un matin.

 

Sandra Dulier

 Un partenariat

Arts 
12272797098?profile=originalLettres

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Les Bergers

une aquarelle d'ADYNE GOHY

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a inspiré

Les Bergers

Haïkus

de

RAYMOND MARTIN

 

Lune montante lune descendante

Allure peu ordinaire

Frissons du ciel

 

Bâtons assurés

Mains fermes nez au vent

Casquette de travers   

 

Cheminement incertain

Ciel grave sombre

Pierres roulantes

 

Enigme de la nuit

Hiboux aphone

Clair de lune énigmatique

 

Formes hideuses exprimées

Horizon voilé d’inquiétude

Sonne le gave impérial

 

Au coup de nez

Comptés moutons empressés

Chien gardien vigilant

 

Pluie amère

Bergers transpercés de froid

Loin l’odeur du café

 

Transhumance éternelle

Clair de ciel enneigé

Chemin poudreux destin lointain

 

Bruissement des sapins

Ombres devinées barrières ouvertes

Arche des ponts centenaires

 

Ciel moutonneux

Sentier de pierraille

Moutons broutant l’herbage

 

Lacs neigeux vairons  affamés

Isards sautillant  

Rochers escarpés lac frémissant

 

Brume emprisonnant la vallée

Verte en soleil d’été

Noirâtre à l’appel du loup

 

Goupil en chasse

Musaraigne en haleine

Mulot  léthargique

 

Rosée perlée du matin

Sur le museau du Patou

Chien heureux troupeau bien gardé

 

Bergers rassurés

Halte au bout du chemin

Pain café saucisson châtaignes  grillées

 

La bergerie embaumée

Âtre scintillant de ses feux follets

Lait caillé fromage espéré

 

 

Raymond Martin

Juillet 2015

 

Un partenariat d'

Arts 

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L’arbre au fond du jardin

Je ne ferai pas ce voyage
j’irai jusqu’à l’arbre
au fond du jardin
qui m’amènera plus loin

il me racontera son histoire
de feuilles d’oiseaux
de vent et d’éternité
je lirai à voix haute des poèmes
sur les choses perdues
nos rêves éperdus
le temps retrouvé

le soir tombé
une paix nous gagnera
qui n’aura rien à voir
avec le sommeil
......................................
Martine Rouhart

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