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Premier chagrin d'amour ...

J'avais 17 ans  lorsque j'ai écrit ces quelques mots ...

Je marchais seule dans la nuit

N'ayant au cœur que de l'ennui

Je  m'apitoyais sur mon sort

Là était mon seul tort

J'ai perdu l'amour un soir d'un chagrin.

Vais-je le chercher en vain ?

Reviendra t-il un jour ?

Son nom sera t-il toujours ?

Du nord ou du sud viendra t-il

Délivrer mon cœur en exil ?

Que m'importe ! Pourvu qu'il soit certitude

Jamais juste une habitude .

Liliane ( 1970) .

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Un messager sans importance

 

Rêverie

 

C’était au temps tout feu tout flamme.

Il savait que je le guettais,

Me dit n'avoir jamais été

Tant attendu par une dame.

...

Certes augmentait mon impatience

Dès qu’il était près de chez moi.

Je ressentais un vif émoi,

Serait-ce un autre jour de chance?

...

Les années se sont succédées

Malgré la distance et l'absence,

Nous préservait unis, la chance;

Nos âmes restaient accordées.

...

Tu as vécu intensément,

Accueillant toujours l'allégresse.

Lors je repousse la tristesse,

M'adapte à mon vieillissement.

...

Apaisée, dans un doux silence,

En méditant chaque matin,

Je vois passer, près des jardins,

Un messager sans importance.

...

4 août 2014

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Bonheur ou grâce passagère?

 

J'ai toujours l'incapacité

De faire revivre un émoi,

Souvent de vive intensité,

Que je ressentis autrefois.

Une réussite, un cadeau,

D'une qualité émotive,

Une grâce venue d'en haut,

M'offrant une joie excessive.

Le troublant aveu d'un amour,

La vue d'un ciel empli d'étoiles

La beauté en sublime atour,

Ou l'espoir vert, hissant sa voile.

Le temps a dissout mes ivresses,

Affadies et décolorées,

Ainsi que toutes mes tendresses,

Dans l'air changeant, évaporées.

Demeure une joie éclatante,

Qui émane d'une photo.

Captée un jour, elle est constante

Et se communique aussitôt.

Le regard d'une jeune femme,

Celle que j'étais à trente ans,

Révèle un bonheur exaltant,

Qui semblait loger en son âme.

4 août 2014

 

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Avant propos

AVANT PROPOS...

  

Un jour d'hiver 

                 une folie douce

                              accompagnée de quelques idées

                 vint frapper

                              à coups de marteaux

                                                                      sur l'enclume de mes oreilles

  

Mon cerveau

                     trouvant leurs résonnances

                                                               sans pareilles

                     les invita

                                  à élire domicile

                                                           dans sa matière grise

                      et leur loua

                                  quelques cellules

                      et comme loyer

                      leurs demanda

                                   quelques vers

 

C'est depuis ce temps

                       que j'écris.

  

© SABAM - RICHARD Jean-Jacques

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Une belle journée de septembre.

 

La ville était pratiquement vide. Seuls quelques passants, des étrangers à la ville vraisemblablement, déambulaient sur la grand place, le mouchoir à la main, et se frottaient le visage et le cou tant le soleil de midi les faisaient transpirer.

Le podium sur lequel allaient se produire les candidats avait été installé le matin même. Le tissu rouge qui l’entourait dissimulait les tréteaux qui soutenaient le plancher.  A l’arrière un escabeau de plusieurs marches permettait d’y accéder. Les ouvriers qui l’avaient installé, avant de partir, avaient sauté dessus de nombreuses fois afin de s’assurer que le plancher ne risquait pas de s’effondrer.  

- S’agit pas que quelqu’un passe à travers.

Erigé sur le côté de la place, les sièges encore empilés les uns sur les autres, le tout avait un air incongru que les lumières des projecteurs allaient sans doute transformer le soir même.

Une annonce avait paru dans le quotidien local selon laquelle un crochet destiné à des amateurs de chansons aurait lieu dès le coucher du soleil, vers vingt-deux heures, après qu’un animateur ait chauffé l’auditoire. C’était Festi-Chansons qui  avait  organisé la première attraction populaire et culturelle parrainée par le grand magasin du haut de la ville. Si elle s’avérait positive, elle se reproduirait l’an prochain avec un cérémonial plus spectaculaire. Dix rangées de sièges avaient été prévues.

- Et s’ils sont plus nombreux ?

L’organisateur avait rassuré le responsable communal.

- Dieu vous entende. Ils se serreront contre la barrière.

Ils furent plus nombreux. Ils s’étaient serrés contre la barrière et, quand le feu s’était déclaré, deux spectateurs avaient été écrasés par des fuyards affolés. Ils étaient venus séparément, seuls le hasard et la mort les avaient réunis.

Le journal du lendemain les réunit à nouveau dans une seule et même manchette : « Deux de nos concitoyens sont décédés, écrasés par la foule, lors d’un incendie fortuit mais spectaculaire. Le substitut du procureur, Ernest Duliere, a ouvert une enquête ».

Avant de préciser la cause du sinistre, le plus simple avait été l’identification des victimes. Ils étaient munis l’un et l’autre de leurs pièces d’identité.

- C’est le destin.

Ni l’un ni l’autre n’avait de famille en ville, il ne serait pas nécessaire d’afficher un air de circonstance ni d’enfiler un veston pour annoncer la chose à des proches éplorés. La tâche incomberait aux agents d’un autre arrondissement.

Tout était simple.

Le substitut Duliere ferait dresser les procès-verbaux pour établir les responsabilités de l’organisateur ou de la municipalité si elle avait mal envisagé les risques courus ou d’un tiers encore inconnu, s’il y avait lieu. Dommage, avait-il ajouté.

- Pour une fois qu’il se passe un évènement culturel.

Il avait fait appeler l’inspecteur Fernand Delrue, un officier de la police judiciaire.

- Tu t’occuperas des victimes, Fernand. Qui sont-ils ? Etc. Le rapport habituel.

Moi, je connaissais tous les personnages de cette histoire. Il n’est pas exact de dire qu’elle avait mal tourné. Elle s’était déroulée autrement que certains ne l’imaginaient alors même qu’ils ne savaient rien de précis.

Jean Duthoit, la victime masculine, avait dormi tard ce jour-là. La veille, il avait traîné dans les cafés de la ville où il avait ses habitudes. Dans l’un, il avait joué aux cartes. Dans un autre, il avait bavardé avec le patron du bistrot. Dans un autre encore, c’est Valérie qu’il avait vue, assise loin de lui, le long du mur. Il n’avait pas osé l’aborder. Il avait l’esprit brumeux, ce n’était pas désagréable.

Valérie Dumonceau, l’autre victime, une jeune femme âgée d’une trentaine d’années, une jolie fille, s’était levée tôt. Elle le faisait tous les jours. Son cerveau, si c’est là que se situait le mécanisme du réveil, était incapable de distinguer le dimanche des autres jours de la semaine.

Il n’est pas rare qu’il fasse beau en septembre. Une sorte de gentillesse météorologique. Pas tout le mois généralement, mais quelques jours cependant.

C’est le dimanche que les souvenirs lui revenaient. En marchant dans le parc souvent vide ou assise sur un des bancs, le bras pendant derrière le dossier. Elle ne cherchait pas à se souvenir mais finalement, elle s’était soumise à ce flot d’images à peine anciennes. Elle y trouvait du plaisir alors que durant longtemps, il lui avait mouillé les yeux. Elle n’avait pas toujours été la jeune femme seule et réservée que ses voisins connaissaient à peine.

Elle avait été amoureuse, elle avait eu un amant qui était censé l’épouser mais qui ne voulait pas quitter son épouse,  il voulait jouir d’une maitresse à l’heure du déjeuner. Elle avait rompu parce qu’elle avait sa dignité de femme.

Elle avait emménagé dans cette ville de province parce qu’elle y avait trouvé du travail. Valérie était une femme de caractère.

Jean Duthoit, l’autre victime, n’était pas encore levé. La tête lourde, il était éveillé. Tous les dimanches, c’était le même combat qui se livrait entre son corps engourdi et son cerveau. C’était toujours son cerveau qui triomphait. Et Jean finissait par se lever. Souvent, il lui arrivait de le regretter.  

Un jour qu’il arpentait le parc municipal, un dimanche matin précisément, il aperçut un cycliste à qui il ne manquait que le casque pour ressembler à un coureur professionnel, s’asseoir lourdement sur un des bancs après avoir laissé tomber son vélo sur le sol, et discuter en riant avec une jeune femme d’aspect assez quelconque. Sinon que parce qu’un autre homme semblait se plaire auprès d’elle, Jean lui trouvât soudain du charme. Deux fois, il avait assisté au manège en se promenant autour du kiosque à musique. La seconde fois, il le reconnaissait, son cerveau avait triomphé de son corps, tôt le matin, sans gros effort.

Mais ce n’était pas ce dimanche de septembre qui allait les unir dans la mort. Ce dimanche ci, le dernier, il avait dormi longtemps pour ne pas interrompre un rêve dans lequel il tenait Valérie dans les bras. Mais peut être que ce n’était pas Valérie.

Il connaissait son nom et son adresse. Il l’avait croisée un jour de semaine, il l’avait suivie jusqu’au siège d’une société de comptabilité, il s’était renseignée à son sujet. Discrètement, avait-il pensé.

-J’ai l’impression, Valérie, que tu as fait impression sur un jeune homme sympathique. Il passe devant les bureaux tous les jours.

- A vélo ?

Une des secrétaires, celle dont le bureau donnait sur la rue, s’était étonnée.

- Tu connais quelqu’un qui fait du vélo ?

Elle répondit non mais elle pensa à Jean Mullier, son ami du dimanche matin.

Cela lui était agréable de penser à un homme qui ne lui déplaisait pas tandis qu’un autre, semblait-il, c’est à elle qu’il pensait.

Au cas où, pensa-t-elle sans le formuler clairement, il y avait là un substitut possible. Elle se mit à rire devant la stupéfaction de sa collègue. A quoi tient l’amour. Qui avait parlé d’amour ?

Vivement dimanche. 

- Viens vite, Valérie.

Trop tard. ! Le temps d’arriver, de se pencher à la fenêtre, on n’apercevait plus qu’une silhouette déhanchée. Qui, de Pierre Mullier, l’amoureux du dimanche ou de l’inconnu dont elle ne connaissait pas le visage, Valérie souhaitait-elle que soit le cycliste qui passait devant le bureau ?

L’amour a ses exigences, pensait Pierre Mullier. Il était mûr pour le mariage.

La veille, il avait reçu des organisateurs de Festi-Chansons une requête précise quant au matériel nécessaire. De quoi construire un podium, et de disposer de dix rangées de chaises. Le Conseil avait marqué son accord, il avait donc chargé le chef des travaux de la réalisation. Les ouvriers désignés pour ce travail dominical jouiraient de deux jours de congé compensatoires. Le représentant syndical, lui aussi, avait marqué son accord. De sorte que le beau temps aidant, cette fête culturelle, patronnée par le Grand Magasin de la ville, s’annonçait comme un futur succès.

Ce dimanche était un jour tout désigné pour nouer avec Valérie des liens qui dureraient jusqu’à la fin de leurs jours. Après la fête, il emmènerait Valérie chez lui.

Je ne sais pas si lecteur devine la fin de l’histoire. Je l’ai déjà dit, elle ne s’est pas déroulée comme la plupart des protagonistes l’ont déduit. La preuve est faite, une fois de plus : avant d’affirmer, un peu d’humilité s’impose.

Lorsque, la veille du fameux dimanche, pour se changer les idées, Valérie avait pénétré dans la brasserie, il avait levé les yeux vers elle. Pourquoi avait-elle eu la certitude qu’il s’agissait de l’inconnu qui passait et repassait devant les bureaux. D’autres plus compétents, le diraient. Je suppose qu’il s’agit d’un pan de la destinée que je ne maîtrise pas.

Elle aimait l’atmosphère de cette brasserie. On eut dit la brasserie d’une gare. Il y avait du monde. Personne ne semblait se connaitre. Tout à l’heure, lorsque le train sera prêt à partir, chacun rejoindrait son destin.

Si ce n’avait été dans la vie réelle, elle se serait dirigée vers lui. Elle aurait dit :

- Je peux m’asseoir ?

Ils auraient fini la nuit ensemble.

Le lendemain matin, le dernier jour de sa vie, elle s’était rendue au parc municipal.

Pierre Mullier vint la rejoindre. Il était vêtu d’un ensemble de sport, jean et blouson de toile.

- Je n’ai pas beaucoup de temps, Valérie. Il y a fête, ce soir, à la Grand Place. J’ai des choses importantes à vous dire. Vous viendrez ?

Il remonta sur son vélo en lui faisant des signes de la main. Elle pensa qu’il aurait pu en dire davantage. 

Quelques jours après le fameux dimanche, l’inspecteur Delrue apprit par la collègue de Valérie qu’un cycliste à la silhouette imprécise était passé à quelques reprises devant les bureaux, le vendredi dernier encore, mais ça avait été la dernière fois. De toute manière, l’information n’avait aucun intérêt.

Pierre Mullier quant à lui, n’avait rien raconté de ce dimanche ni des autres à Fernand Delrue. A quoi cela aurait-il servi ? Ce n’était pas avec son ancien condisciple qu’il avait eu l’intention de partager son lit. Valérie n’aurait pas ressuscité. En outre, l’inspecteur Delrue ne lui avait rien demandé.

Fernand Delrue ne s’intéressait que très peu à ce qui se passait dans le parc, le dimanche. La veuve de l’ancien ingénieur de la ville avait sa maison à proximité. Le substitut du procureur lui aussi y avait sa maison. A trop surveiller le parc, on risquait de le voir sortir de la maison de la veuve. De la part du substitut, cela ne prouvait rien. Fernand Delrue qui avait de l’esprit ajoutait en son for intérieur :

- Et si on le voyait sortir du lit de la veuve, est-ce ça prouverait quelque chose d’autre qu’un accès subit de fatigue ? A trop vouloir prouver… 

Les faits, rien que les faits, s’ils étaient consignés dans les formes, structuraient la raison d’un bon policier. Il faut laisser les supputations aux romanciers. Et les opacités de la vie aux aveuglements inévitables de la conscience.

Beaucoup de gens meurent tous les jours. La mort de Valérie et de Jean était due à la fatalité. Rien, d’ailleurs, ne me prouve qu’ils aient vécu. Et ce  spectacle, est-ce qu’il a eu lieu ? Peut être que je les ai inventés.  

Reste qu’il s’était agi d’une belle journée de septembre

 

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Lorolei-copie-1

Un tableau du peintre Schmidt

 Propriété de S.Walther-Siksou

Traduction littérale en Français du poème

Je ne sais pas pourquoi
Mon coeur est si triste,
Un conte des temps anciens
Toujours me revient à l'esprit.

La brise fraîchit, le soir tombe
Et le Rhin coule silencieux :
La cime des monts flamboie
Aux feux du soleil couchant.

La plus belle des jeunes filles
Là-haut est assise merveilleuse,
Ses joyaux d'or étincellent,
Elle peigne ses cheveux d'or.

Elle les peigne avec un peigne en or
En chantant une romance,
Son chant a un pouvoir
Etrange et prestigieux.

Le batelier dans sa petite barque
Est saisi d'une folle douleur,
Il ne voit plus les récifs,
Il regarde toujours en l'air.

Je crois que les vagues ont finalement
Englouti le batelier et sa barque
Et c'est la Lorelei, avec son chant fatal,
Qui aura fait tout ce mal

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12273037262?profile=originalQue la Lumière soit...

On s'attend à tout moment à voir surgir l'ombre de Boris Karloff, de Béla Lugosi ou de Christopher Lee dans le fantôme de Fu Manchu...

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Pourtant non, nous sommes dans la pagode de l'empereur de Jade, Ngoc Hoang, construite par la communauté cantonaise de Saigon (Hô Chi Minh-Ville aujourd'hui) en 1892.

12273037070?profile=originalL'empereur de Jade, Ngoc Hoang,

et trois de ses quatre comparses, les "Quatre Diamants" :

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... ainsi que l'un de ses gardiens :

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C'est Guan Di, divinité taoïste de la guerre, qui nous fait les honneurs de la visite...

Mais au-delà de l'ambiance fantastique qui règne dans ce temple taoïste, où flotte en permanence les volutes d'encens, c'est dans un véritable théâtre de curiosités que nous pénétrons.

Une débauche d'oeuvres d'art : sculptures, dont certaines d'influence portugaise (si je ne m'abuse docteur), en bois de santal ou en papier mâché, d'où leur mine penchée...

12273038272?profile=originalStatues de bois et de papier mâché, de style portugais pour celle de droite

("portugais" à ce qui me semble... Canton vit arriver en 1514 les Portugais. Portugais qui furent les premiers Européens à y établir un comptoir en 1517...).

... panneaux de bois sculpté dans la salle des Dix Enfers,

12273038095?profile=originalPanneaux de bois sculpté de la salle des "Dix Enfers".

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ainsi que céramiques... nous contemplent.

A suivre...

Michel Lansardière (texte et photos).

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Pour exister, se faire entendre!

 

Soliloque

Quand, pour s'échapper du silence,

On a l'idée de s'écouter,

On se surprend à méditer

Sur la courbe de l'existence.

La mémoire, toujours en action,

Fait surgir des instants de grâce.

Qui malgré le temps ne s'effacent

Mais ne causent plus d'émotion.

Le présent a seul le pouvoir

D'égayer ou d'attrister l'âme;

Le sublime certes l'enflamme,

L'alourdissent trop de devoirs.

Nombreux sont les impératifs

Auxquels chacun doit se soumettre.

Sans aucun choix, il faut admettre.

Lors, on se sent souvent chétif.

Dans l'harmonie, la plénitude,

Ou le mal qu'impose le sort,

Qui ne ménage pas les torts,

Écrire peut être une habitude.

Les mots aident à mieux comprendre.

Il faut les faire voyager,

Généreusement échanger,

Pour exister, se faire entendre!

2 août 2014

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Vivement la retraite !

Ouf, enfin la retraite, je n'en pouvais plus ! D'ailleurs sur la fin, je le confesse, j'avais tendance à moins bien faire les choses  ou à faire comme si je ne voyais plus les choses importantes ou encore à colmater des brèches, à mettre du plâtre sur une jambe de bois si vous préférez. Quand j'étais plus jeune, j'étais plus audacieux. Il faut dire que j'étais en meilleure santé, en meilleure forme et cette façon de faire n'était pas mon quotidien. C'est consciemment en toute liberté de mal faire que j'escroquais les autres autour de moi. Etant médecin je fourguais des médicaments à mes patients en veux-tu en voilà et surtout ceux qui me payaient des voyages au soleil, voyages payés par les laboratoires en remerciement de mes bons et loyaux services. Mon ami dentiste, lui, facturait des fausses dents sur pivot tant qu'il pouvait puisque les mutuelles qui augmentaient leurs tarifs en conséquence à leurs adhérents couvraient généreusement son train de vie. Non, je plaisantais, je ne suis ni l'un ni l'autre et suis en train de leur faire un procès sans preuves. Chacun sait bien que ce ne sont que des racontars. Tenez par exemple les sociétés de construction de maisons individuelles, je peux en parler car je viens de faire construire un pavillon. Sachez que du contrat à la réalisation les imperfections, combines en tout genre font partie du contrat : un peu moins de ciment par ici, une fenêtre hors de niveau par là, un mur qui se fend, une toiture qui s'affaisse, des ouvriers au noir qui récupèrent en douce vos matériaux, qui vous haïssent vous le riche qui fait bâtir et qui se sauvent à 5 heures pile pour construire leur maison ! Vivement la retraite pour ces pauvres diables qui se débrouillent comme ils peuvent.Mais le conducteur de travaux, lui, qui sort du restaurant à 5 heures avec vos sous, qui jette un oeil distrait sur ce qui sera l'héritage de vos enfants et qui rentre chez lui fourbu d'une journée gastrique épouvantable où il aura appris lors d'une réunion des plus sérieuses les nouvelles normes du bâtiment ? Ah le train-train épuisant ! Mais ne nous plaignons pas, il n'y a pas mort d'homme. Car il y a des courageux qui mettent dans nos assiettes de la viande de cheval de réforme, des vaches nourries à la farine de vache morte et même nos petits animaux de compagnie mangent de la pâtée de congénère. Oh le scandale, comment est-ce possible ? Et pendant tout ce temps les points de retraite continuent de courir ! Tenez mon garagiste qui n'en peut plus de toutes ces voitures et bien il me facture de l'huile vulgaire recyclée pour de l'huile haute performance. Une poissonnière me confiait fièrement faire luire les yeux de ses cadavres avec je ne sais quel lubrifiant pour les rendre plus vivants, mais aussi qu'elle entamait enfin une retraite bien méritée ! Mon banquier, lui, assis sur le coffre souriant et grimaçant à longueur de journée n'en peut plus de son col de chemise qui lui râpe la gorge pestant sur le café du distributeur qui ne cesse d'augmenter. Le curé lui aussi attend la retraite , lui qui est en retraite depuis le début. Quant à moi, je vous prie de m'excuser mais j'ai rendez-vous chez le médecin et doit passer chez le boulanger !

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12273031292?profile=original"Pélagie-La-Charrette" est un roman d'Antonine Maillet (Canada/Acadie, née en 1929), publié à Paris chez Grasset et Fasquelle en 1979. Prix Goncourt.

Après Mariaagélas (1973), les Cordes-de-bois (1977) et, surtout, la Sagouine (1971) qui lui avait assuré une large audience, Antonine Maillet propose, avec Pélagie-la-Charrette, ce qui est sans doute son oeuvre maîtresse, en même temps qu'elle met son talent de conteur au service de son peuple pour narrer et transfigurer l'histoire tragique mais obstinée de l'Acadie. C'est en effet une véritable épopée fondatrice - à rapprocher, pour les Antilles, de la tentative de Simone Schwarz-Bart dans Ti Jean l'horizon (1979) - qui, ici, se donne à lire et clame l'identité des plus anciens immigrants d'Amérique du Nord: ces Acadiens qui, pour avoir refusé de prêter un serment d'allégeance au roi d'Angleterre, furent en 1755 déportés dans tout l'Est de ce qui allait devenir les États-Unis d'Amérique et n'eurent de cesse, ensuite, de retrouver la terre de leur lignage.

Après quinze ans d'exil en Géorgie, Pélagie entreprend de ramener les siens au pays acadien, à bord d'une charrette tirée par trois paires de boeufs de halage (chap. 1). Poussés par son exemple, de nombreux «lambeaux d'Acadie» se joignent à elle pour remonter vers le nord en un convoi de misère qu'elle galvanise (2-4). La caravane parvient à Charleston au même moment que le capitaine Broussard, dit Beausoleil, dit aussi Robin des Mers, lequel, à bord de son quatre-mâts la Grand'Goule, brave les Anglais depuis l'époque du «Grand Dérangement» (5). Pélagie et lui se reconnaissent de la même trempe et, avant de reprendre leur route, se donnent rendez-vous à Baltimore (6). Se poursuit le retour d'exode d'un peuple en guenilles qui connaît sans désespérer mille tribulations, avant d'atteindre le port où doit les rejoindre la Grand'Goule (7-10). Mais celle-ci, engagée dans la guerre d'Indépendance américaine, a été retardée et les charrettes se résignent à repartir (10). Jean, le fils de Pélagie, qui avait embarqué avec Beausoleil, est envoyé en émissaire auprès de sa mère, mais il est capturé par des Indiens, tandis que le convoi atteint, en 1776, Philadelphie qui fête la victoire (11). Les Acadiens, eux, célèbrent leurs retrouvailles avec Beausoleil (12). Pourtant, ils ne sont pas au bout de leurs peines. A Boston, ils sont victimes de la rancoeur des habitants à l'égard de ces «papistes» auxquels les oppose une vieille haine (13); enfin, tout près du but, ils perdent le vieux Bélonie, le «conteur de l'Acadie du retour» et sa mémoire sans faille (14-15). Cependant, après un dernier hiver dont la rigueur les bloque aux portes de leur pays, ils parviennent enfin, à l'issue de dix ans de marche, sur la terre promise (16) où reposera Pélagie qui, épuisée d'avoir guidé obstinément son peuple, meurt apaisée (17).

Sans doute s'interdit-on de comprendre les Acadiens - et du coup la démarche d'Antonine Maillet - si l'on oublie qu'ils sont sortis «d'un peuple de conteurs et de chroniqueurs» qui a «produit Gargantua et son noble fils Pantagruel». La narration elle-même, par-delà la traversée du désert de ces nouveaux Hébreux, constitue en effet le centre de gravité de Pélagie-la-Charrette, parce qu'elle témoigne qu'avec une mémoire orale, même «un peuple qui ne sait pas lire» a une Histoire, laquelle, l'affirmant dans son identité singulière, s'est transmise de bouche à oreille depuis Bélonie le Vieux et son lignage jusqu'à son actuelle dépositaire.

De cette oralité originelle, Pélagie-la-Charrette présente tous les signes. La langue, pleine de verve et d'inventions, nourrie des mots de la tribu, de ses sonorités, de ses rythmes et de sa syntaxe, se plaît à épouser les détours d'un récit qui jubile et éprouve sa force en de multiples jeux de miroirs. Les personnages, dont les moindres actions se transforment en gestes, prennent la dimension de héros légendaires et leur psychologie s'efface devant le symbole qu'ils incarnent. Le merveilleux, enfin, relie en une dimension épique le «pays passé» au «pays à venir», comme lorsque la «charrette de la Mort» de Bélonie, aux abords de Salem, se voit mise en déroute par la «charrette de la Vie» de Pélagie.

Que celle-ci soit la «veuve de toute l'Acadie qu'elle avait entrepris de ranimer et de rebâtir» n'est pas indifférent: car, nous dit Antonine Maillet, c'est grâce aux femmes qui se sont dressées «seules face à l'ennemi et à l'adversité» après la mort de leurs pères et maris que l'Acadie n'a pas «péri corps et biens dans le Grand Dérangement». Nouvelle Odyssée, Pélagie-la-Charrette entend, de ce fait, leur rendre un vibrant hommage.

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Un ami de passsage

 

  Propos

 

Il l'a rayée de ses papiers.

Elle n'en trouve pas la cause.

En sa compagnie, il riait,

Elle peignait la vie en rose.

On aime bien, devenu vieux,

Être incité à l'insouciance.

On évite les ennuyeux

Et l'on occulte les souffrances.

Il lui prit peut-être l'envie

De s'isoler dans le silence,

En accueillant la nostalgie,

Et de s'éloigner en errance.

Ami un jour, ami toujours!

C'était pour elle une évidence.

La tendresse est un bon recours

Pour défier la providence.

Elle apprend à devenir sage,

Se défend de juger autrui.

Ce fut un ami de passage,

Nombreux font ce choix aujourd'hui.

1/08\2014

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administrateur théâtres

12273036695?profile=originalSans avoir à traverser la mer ou l’océan…

 

Superbe divertissement musical et grand spectacle, la comédie musicale « Evita » qui tourne de par le monde depuis de nombreuses années, tout comme « Cats », « Les Misérables », « The Phantom of the Opera » ou « Jesus Christ Superstar » est arrivée en Belgique. C’est une production en version originale anglaise  de Bill Kenwright , “a monumental show” selon le Sunday Express, dont le  West End attend  la première avec impatience. Une sacrée valeur touristique donc pour le Kursaal  d’Ostende,  du 29 juillet au 10 août 2014.

 On connaît bien sûr  le film d’Alan Parker (1996) croulant sous les récompenses,  qui a ému aux larmes, avec Madonna et Antonio Banderas dans les rôles principaux et  qui remporta  l’Oscar de la meilleure chanson originale. Sans parler du record battu par Madonna pour les changements de costumes dans le Guinness ! On s’est donc  précipité pour réentendre les succès musicaux emblématiques du film: ”Don't Cry For Me Argentina”, “On This Night of a Thousand Stars” , “You Must Love Me”  et “Another Suitcase in Another Hall” sans savoir d’ailleurs que la comédie musicale précédait le film.

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Celle-ci a gagné des tas de prix dont un Grammy pour l’enregistrement du disque avec les artistes de Broadway, le Society of West End Theater Award pour la meilleure comédie musicale en 1978 et meilleur script et meilleure musique. La combinaison des partitions d’Andrew Lloyd-Webber  et les textes sulfureux de Tim Rice forment un ensemble élégant et intelligent. Un savant mélange de glamour et de critique acerbe du pouvoir, surtout  grâce au  narrateur : un rebelle aux allures de Che qui voit tout et ne se lasse pas d’interpeller la femme aux origines simples qui a conquis les cœurs et  joue de son pouvoir d’opérette pour devenir l’icône du petit peuple argentin.

(photo: credit of Robert Genicot)

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C’est la  chanteuse  portugaise Madalena Alberto qui incarne la belle Evita, « The greatest social climber  since Cinderella », et  à qui l’artifice de la  blondeur sied si bien. Un port et des tenues de reine, un très bel éventail de tessitures, un dynamisme de feu, une façon de jouer à la Liz Taylor dans « The Taming of the Shrew » ! Elle balance entre sainteté et manipulation pour accéder au pouvoir suprême.   Elle séduit par la voix et la parole ...et par les aumônes de 100 pesetas qu’elle distribue  aux enfants pauvres sans compter. Un  vrai personnage  de contes, presque codifié. Glissons dans l’histoire…

 Evita-Lowry-Theatrew-216x300.jpg?width=216Ascension: la jeune actrice provinciale qui est montée à Buenos Aires rencontre le colonel Juan Perón ( Andrew C. Wadsworth) lors d'une vente de charité organisée afin de récolter des fonds pour les victimes du tremblement de terre  dans la région de San Juan. Chassant sa dernière  maîtresse, elle l'épouse le 21 octobre 1945. Elle contribue grandement à son élection comme président en 1946. Elle met en avant ses racines modestes afin de montrer sa solidarité avec les classes les plus défavorisées et crée la Fondation Eva Perón dont le rôle est d'assister les pauvres. Win-win situation : nombre d'hôpitaux ou d'orphelinats créés par la Fondation ont survécu à la mort prématurée d'Evita. Elle devient le centre d'un culte de la personnalité. Elle brigue  la vice-présidence en 1951, ce qui irrite vivement les  militaires haut placés qui ne souhaitaient pas voir  une  femme gagner de l'influence.  En même temps on lui connait un côté moins reluisant. Elle est celle qui, après son  « Rainbow tour » en Europe en 1947 - de l’Espagne à Zurich, hormis l’Angleterre mais en passant  longuement par  le Vatican - a  facilité l’émigration et  la fuite des Nazis et de leur or vers l’Argentine. Chute, l’ambassadrice auprès des nazis transformée en Madone mourra d’un cancer à 33 ans le  26 juillet 1952. Son corps embaumé disparaîtra après le coup d’état de 1955 pendant 17 ans nous dit l’histoire, quelque part non loin du Vatican en Italie...

Et toute cette histoire d’ambition et adoration démesurées est conté malicieusement par le personnage rebelle du nom de Che (Mark Powell) car en vrai, Evita n’a jamais rencontré le révolutionnaire cubain.  

Manchesters-Finest_Mark-Powell-as-Che-2.jpg?width=262Revenons à l’interprétation de Mark Powell.  Le "Che" est un chanteur nerveux, à la voix versatile, au timbre lustré avec une présence théâtrale constante, surgissant à chaque instant là où on l’attend le moins. Un chanteur de talent aux accents de vérité tant il semble improviser. Volerait-il la vedette à l’excellente Madalena  Alberto dont les accents de sincérité ne font vraiment surface que dans la deuxième partie.   On voudrait retenir plus longtemps dans sa fuite la voix pure et  délicieuse  de Sarah McNicholas (la jeune maîtresse évincée) qui parvient à faire de “Another Suitcase in Another Hall” un moment musical  aux harmonies éthérées très émouvant. Et celle de la jeune enfant (dix ans au plus) qui entonne « Santa Evita» d’une voix assurée et lumineuse…  

De splendides motifs musicaux relient les tableaux, le tango est omniprésent parmi les nombreux figurants, danseurs et chanteurs de l’ensemble. Il fallait souvent se faire violence pour  quitter les solistes des yeux  et se concentrer sur la chorégraphie parfaite et très dynamique de Bill Deamer. L’impression de sentir le temps fuir et même accélérer  comme une rivière qui emporte tout, décors et danseurs…Le vertige de la chute ? A l’instar de la figure principale, le décor évoque  inflexiblement le  motif  de l’ascension : escaliers, marches et  balcons mouvants, changeants et fluides.  A stairway to heaven? Le jour de la première, un accroc dans la machinerie  informatique a causé un arrêt de 20 minutes du spectacle car la colonnade palatiale était restée soudain suspendue entre ciel et terre! Ni morts ni blessés… le spectacle a repris ensuite dans la bonne humeur et a été abondamment applaudi!

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administrateur partenariats

Bonjour à tous !


Dès le mardi 5 août j'organise à nouveau des sorties de peinture en plein air.

(Peinture, dessin, chaque personne est libre dans sa technique et son interprétation)


La première sortie se fera au Parc de Séroule à Verviers où Jacqueline Nanson nous a dégotté un superbe endroit lors de ses repérages.


Je la remercie chaleureusement pour les photos !


Nous suivrons la météo de près à partir du dimanche 3 août.


Quelle que soit la date de la sortie, je confirmerai la sortie la veille en soirée, et reconfirmerai la sortie le jour même dès 9h du matin, satellite météo Belgique consulté.


Veillez donc à surveiller les infos ici.


Le rendez-vous se donnera à l'entrée du Parc de Séroule dès 13h.


Mon numéro de gsm: 0496/173073


Pour la sortie suivante, je vous propose un coin typique de Soiron.
Nous fixerons les détails après la sortie de Séroule, et toujours en fonction de la météo.
En cas de participation, faites-le moi savoir !
Je suis à disposition pour tout renseignement.


Artistiquement vôtre,

Liliane

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Un peu d''arsenic dans le whisky.

 

 

 

J’étais sur le bord de la route qui mène à Knokke-Le Zoute.

- Je peux vous déposer quelque part ?

Un homme mince, à peine plus âgé que moi, le menton orné d’une fine barbe, me regardait, l’œil amusé par ma surprise, à bord d’une Mercédès décapotable toute noire, similaire à celles qu’utilisaient les généraux allemands durant la guerre.

Les Mercédès impressionnaient davantage que les voitures américaines auxquelles on s’était déjà habitué : Chrysler, Pontiac, Studebaker, Cadillac, seules les Thunderbird  faisaient rêver. Et les M.G. anglaises avec lesquelles les jeunes gens un peu ivres roulaient sur les trottoirs durant la nuit de samedi à dimanche. Après avoir bu quelques verres en évoquant le match de hockey du lendemain.

J’étais au bord de la route parce que je faisais du stop depuis le matin. J’avais eu de la chance, je n’attendais que depuis un quart d’heure. J’ai posé mon sac sur la banquette arrière, et je me suis assis auprès du conducteur.

- Merci. Je vais à Knokke. Pierre Dutrieux.

- Joseph Collard. On m’appelle Joe. Je vais au Zoute. Vous me direz où il faut vous déposer.

J’avais réservé une chambre dans un petit hôtel à proximité de la Réserve où se tenait une exposition consacrée à un peintre belge devenu célèbre. J’avais lu des critiques à son sujet, et j’étais curieux de voir sa peinture. Nous en avons parlé, Joe et moi, ça nous a rapprochés.

Le lendemain matin, dans le hall d’entrée du casino, là où les toiles étaient accrochées, j’ai vu Joe qui parlait avec le peintre. Je connaissais son visage que des journaux avaient dévoilé la veille.

Lorsqu’il me vit, il me fit un signe amical pour m’inviter à les rejoindre.

- René Magritte, le héros du jour.

- Héros, héros ! Il ne faut rien exagérer.

- Je n’exagère pas. Quand mon père achète une toile, c’est que le peintre est célèbre. Ou le deviendra. Qu’en pensez-vous, Pierre ?

- Je ne connais pas votre père.

Nous étions sortis. Il s’était assis sur les marches de pierre.

- En réalité, il ne s’y connait pas tellement. Mais s’il juge le peintre ambitieux, il organise sa carrière comme un jeu de stratégie. Bouche à oreille, expo, rareté, un scandale si ça peut aider à la notoriété.

Il fit la moue d’un air malheureux. C’était peut être une forme de dérision.

- Nous ne sommes pas riches, Pierre. Etre riche, c’est vulgaire. Nous sommes fortunés. Très fortunés.

J’ai appris plus tard que son père était surnommé l’empereur, et que Joe, pour son vingt et unième anniversaire, avait reçu en cadeau un petit Piper peint aux couleurs du village où le père de Joe avait sa filature.

-Tu rentres quand ? En stop ? Je te déposerai.

Depuis, et jusqu’à la fin de sa vie, nous nous sommes revus à de très nombreuses reprises. Est-ce que nous étions devenus des amis ? Je le crois, oui.

Je n’avais pas assisté à son mariage. Cela avait été un mariage cérémonieux organisé par le Cercle Gaulois.   A la réception, on avait servi du champagne Lanson, celui que Joe affectionnait. Non du mousseux plus économique dont le serveur dissimulait l’étiquette, comme on faisait à l’occasion d’autres mariages. En revanche, il était venu me trouver au moment de son divorce. Leur union, à Cécile Van de Werre et à lui n’avait duré qu’un an.

- Elle a prétendu que je la battais. Elle veut divorcer et obtenir un dédommagement. Un gros  dédommagement.

Son avocat, Maître Dudevant, ancien batonnier de l’Ordre était une personnalité respectable et respectée. Un homme probe qui traitait souvent des affaires difficiles pourvu qu’elles fussent honorables. 

L’avocat de la femme de Joe, en revanche, était un habitué des petites affaires louches et des divorces. Il passait pour un homme auquel on n’aurait pas confié ni un secret ni son portefeuille.

Le juge de paix nous avait interrogés, quelques uns de ses amis et moi, à titre de témoins. Il avait bien fallu le reconnaitre. Nous aurions mis la main au feu pour le dire, s’il avait fallu. Joe était incapable de battre qui que ce soit mais, c’est vrai, nous ne fréquentions pas le couple du matin au soir.

L’avocat de la femme de Joe avait levé les bras au ciel. Des témoins comme nous, il les aurait souhaités à tous ses adversaires.

La femme de Joe était la fille d’un colonel de gendarmerie, je suppose que c’est le père qui avait impressionné Joe, un colonel ! La femme de Joe eut droit au divorce prononcé aux torts de son mari, et à un dédommagement considérable.

J’ai revu Joe, un an plus tard. Il mangeait à une table voisine de la mienne dans un restaurant réputé où j’avais invité un client important. Ma situation sociale s’était largement améliorée.

- Pierre !

Il était accompagné d’une jeune femme très élégante, et très séduisante. Lorsqu’elle éclatait de rire, les convives des tables proches des nôtres se tournaient vers elle.

Elle portait une robe de satin, d’un bleu intense, qui la moulait depuis la poitrine jusqu’aux genoux. Elle s’était levée au moment ou Joe nous avait présentés.

- Hélène, ma fiancée.

Mon invité regarda davantage la compagne de Joe qu’il n’écoutait les propos que je lui tenais.

- Monsieur Verdier, il faut fêter cette rencontre au champagne. Les affaires, nous en parlerons un autre jour.

Un serveur vint joindre nos tables.

Hélène, c’était évident, jouissait d’être l’objet du regard admiratif de mon invité. Moi, je m’efforçais d’être discret tandis que Joe, avare d’expressions trop visibles, se tenait droit sur sa chaise, les bras croisés pour écouter sa fiancée.

Elle minaudait. Mon invité, monsieur Legal, lui faisait des compliments auxquels elle répondait par des :

- Vous exagérez.

Après le repas, c’est lui qui suggéra de prendre un dernier verre ailleurs. Joe avait poliment refusé mais Hélène, toute excitée, avait répondu :

- Oh, oui !

Moi, j’avais dit que ma femme m’attendait, et je les ai laissés.

La vérité, je l’ai apprise plus tard. Hélène n’était pas la fiancée de Joe. A peine une amie. Une maitresse occasionnelle. Lorsque Legal avait proposé un dernier verre, elle avait pressenti l’amant riche qu’il pouvait devenir. Quelques jours plus tard, elle était devenue sa maitresse.

- Et si elle avait été réellement ma fiancée ou ma maitresse, ton Legal aurait-il hésité ? Il vaut mieux ne pas y penser.

Je n’osais pas lui répondre.

- Il y a longtemps que je m’en suis rendu compte. La plupart des hommes ont un sexe à la place du cerveau. Ils ne pensent qu’à baiser.

Je fis semblant de faire de l’esprit.

- Et à l’argent, a dit un dramaturge.

- Tu penses comme moi, Pierre. Qu’il vive ou qu’il meure, c’est pareil pour le reste de l’humanité.

- Pour l’humanité ? Tu utilises de bien grands mots.

La dernière fois que je revis Joe, ce fut quatre ans plus tard. Nous habitions la campagne et cet après-midi là j’étais seul à la maison. La sonnette retentit. Je suis allé ouvrir, c’était Joe accompagné d’une très jolie femme qui ressemblait à ces mannequins que les magasines de mode affichent en page de couverture. Peut être l’avais-je déjà vue à la Télévision, je serais incapable de le dire, mais son visage me paraissait familier. Peut être parce que ces jolies femmes en couverture de magasine se ressemblent fort.

Je regardais Joe mais, je l’avoue, c’était pour ne pas regarder trop avidement sa compagne.

La poitrine triomphante sous un col roulé, les hanches serrées dans un pantalon impeccablement coupé, les lèvres entr’ouvertes, tous ces symboles de la sensualité féminine que véhiculent les fantasmes masculins les plus anodins, je m’efforçais de ne pas les regarder. Je me sentais rougir parce que j’avais le sentiment que Joe se moquait de mon attitude.

- Pauline et moi, nous rentrions. Je me suis souvenu de ta nouvelle adresse, et j’ai voulu te saluer. Je ne te dérange, pas ?

Pauline me souriait.

-Elle était en Espagne avec moi. Nous étions fatigués. Nous ne sommes pratiquement pas sortis de l’hôtel.

- Joe !

En me regardant, son sourire s’était élargi. Je crois qu’elle a mouillé ses lèvres.

- Je te téléphonerai. Allons Pauline.

Il la poussait vers la porte, la main posée sur ses fesses.                  

Quinze jours plus tard, il m’a téléphoné. Il disait qu’il s’ennuyait. Qu’il était fatigué. Que c’était toujours la même chose. Sans ajouter rien de précis.

- Tu es toujours avec Pauline ? Mes félicitations.

- Elle me fatigue mais ce n’est pas à cause de ce que tu crois.

Il avait revu Henry, un ami célibataire, sans autre occupation que d’être toujours amoureux de la femme des autres. Cela mettait du sel dans sa vie. Sans aucune vergogne, il faisait la cour à Pauline qui, disait Joe, paraissait hésitante. Elle savait que Joe était riche, comme elle disait, mais Henry paraissait très riche lui aussi. S’il l’était plus que Joe, cela lui conférait un charme supplémentaire. Physiquement, là n’était pas la question, ils se valaient tous les deux.

- Il ne faut pas se fier au physique des femmes. Ce n’est pas parce qu’elles sont bêtes qu’elles ne pensent pas.

Joe aimait faire preuve de cynisme.

Je ne l’ai plus jamais revu. Cependant, j’ai le sentiment de l’avoir accompagné jusqu’au dernier de ses jours.

Henry, Pauline et Joe ne se quittaient plus. Hormis lorsqu’ils allaient se coucher. Henry de son côté, Joe et Pauline du leur. Certains jours, peut être que c’était le contraire.

Avant de sortir, ils prenaient l’apéritif ensemble. Toujours le même. Un whisky pur malt de quinze ans d’âge que Joe avait acheté à cette intention. Un soir, il n’avait pas eu envie de sortir, il avait versé du poison dans la bouteille. Il n’aurait qu’à ne pas toucher à son verre.

Ils trinquèrent en levant leur verre à la hauteur des yeux. Joe n’avait pas touché au sien de sorte qu’il vit Pauline et Henry redresser la tête avant de s’enfoncer dans leur fauteuil.

Probablement qu’il dit en ironisant :

- Vous n’aurez plus besoin de vous cacher. Et toi Pauline, tu n’auras plus de fausses excuses à me donner lorsque tu ne seras pas libre. Après tout, tu as raison. Un lit, c’est un lit.

Il regarda son verre auquel il n’avait pas touché. Il le vida d’un trait.

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La mort d'un orateur.

Il était monté sur le socle de la statue de Vercingétorix  qui tendait sa lame vers le ciel. A ses pieds une cinquantaine d’élèves, la tête levée, l’avaient suivis lorsqu’il s était écrié : Dehors, Olberti !

C’était la première fois qu’un auditoire s’était spontanément formé pour l’écouter. Il transpirait. Il avait des frissons. Jamais il n’avait éprouvé la sensation procurée par cette situation ambigüe : être le spectateur de lui-même.  Il voulait parler d’Olberti, un professeur qui avait expulsé un élève trop bruyant.

Finalement, il avait parlé de l’autorité et de l’assentiment à l’autorité. A certains moments, il s’en souvenait, il avait été trop obscur puis soucieux de se rattraper, trop abscons. 

Un de ses professeurs, Jean Lavergne était présent.

- Bravo Ferrier. Vous êtes moins disert à mon cours.

C’est le premier souvenir qu’il avait conservé de ce qu’il fallait bien appeler : sa carrière politique. Lorsqu’il avait concouru à sa première élection, il avait eu conscience de servir l’intérêt général. D’instinct durant les discours prononcés, il  tendait les deux bras en avant. Sans doute voulait-il signifier : 

- Je vous embrasse tous.

Son professeur, Jean Lavergne, travaillait pour le bureau d’études du Parti Socialiste.

Un soir que Jean Lavergne devait parler en province devant un groupe d’enseignants, il avait demandé à Pierre de le remplacer.

- C’est l’affaire d’une heure ou deux. Tu as un train pour rentrer à 10 heures trente.

Il avait été placé en bout de table entre le président de l’assemblée Jean Dufour et la secrétaire Sophie Lacour, une jeune préfète de Lycée pour jeunes filles. Elle était âgée d’une trentaine d’années. Et divorcée depuis deux ans.

Elle le regardait avec admiration. Si jeune, pensait-elle, et déjà il était l’envoyé de l’aréopage du parti. Assise à ses côtés, elle avait oublié les questions qu’elle voulait lui poser.

En saisissant son verre, Pierre avait pris celui de sa voisine. Ils avaient joint leurs mains par mégarde, ils avaient ri.

- Décidément, je suis maladroit.

- Non, c’est moi.

Parce qu’il avait manqué son train, c’est elle qui lui proposa l’hospitalité. Le lendemain, en rentrant, Pierre se sentait traversé par d’étranges sentiments.

Sophie était une jolie femme mais n’avait rien d’une nymphomane  qui se serait accrochée au premier venu. Ce qui l’avait séduit en lui, c’est la situation qu’elle lui imaginait au sein de Parti. Le remplaçant de Jean Lavergne. Autant dire, à peu de chose près, Jean Lavergne lui-même. Durant la nuit, elle l’avait interrogé sur la manière dont les décisions se prenaient. Puis ils s’étaient tourné le dos avant de s’endormir.

Dans le lit de Sophie, parcouru de frissons, il avait ressenti la même sensation que celle qu’il avait éprouvée le jour où il était monté sur le socle de la statue de Vercingétorix.

- Jean Dufour m’a téléphoné. Tu as fait une conquête m’a-t-il dit. Sophie Lacour.

- Les nouvelles vont vite.

Jean Lavergne avait posé la main sur son épaule d’un geste paternel.

- Il m’a dit surtout que l’auditoire était suspendu à tes lèvres. Il ne se souvient plus très bien du sujet de ta conférence. Mais elle a recueilli l’assentiment de tous.

Tu es un orateur véritable, Pierre. Je m’en doutais depuis le premier jour.

Jean Lavergne lui proposa d’être le suppléant du député Bologne, quatrième sur une liste dont cinq titulaires vraisemblablement allaient être élus.

- Le contact direct, le contact avec le peuple, Pierre !

Lorsqu’il parlait en province où il arrivait parfois avec la voiture du député Bologne, une voiture dont la plaque minéralogique était dotée de la lettre P, l’accueil qu’il recevait le comblait autant que l’auraient comblé des rapports sexuels.

Il se trouvait toujours des femmes qui l’applaudissaient comme s’il était un chanteur qui venait de se produire sous le feu des projecteurs. Il passait rarement la nuit seul. Le titre de député, suppléant ou non, ou bien le P de la plaque minéralogique de la voiture constituait un aphrodisiaque puissant dont il savourait les effets avec plus de joie que les compliments qu’il arrivait qu’on lui fasse ou la satisfaction de voir mettre en œuvre une proposition qu’il avait émise.

Il se souvenait de la réunion où avait été débattue la désignation d’un militant ou d’un autre sur une liste de candidats. Ils se disputaient la dernière place éligible. Chacun d’eux avait ses partisans. Ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord. Au bout quelques heures, le responsable de la section eut l’idée de proposer le nom de Pierre pour ne heurter aucun des deux candidats. C’était sacrifier un siège incertain au profit de la paix au sein de la section. Puisque leur concurrent n’en profitait pas, les deux concurrents acquiescèrent. Contre toute attente, et mieux encore que les membres de la section ne l’auraient souhaité, Pierre fut élu.

- C’est le meilleur d’entre nous.   

Cette fois-là encore, il s’était souvenu de la statue de Vercingétorix. De la prière de Vercingétorix et du glaive pointé vers le ciel.

Le pouvoir au début  l’avait enivré. Peu à peu il cessa de l’exciter. Ce qui continuait de l’exciter, il se moquait de lui-même en se l’avouant, c’était le regard des femmes dès qu’elles le reconnaissaient. Il en jouissait comme le plus fat des séducteurs.

Un jour, c’est étrange comment les souvenirs vous viennent, c’est à Sophie qu’il pensât, la première de ses admiratrices. Elle était mariée à nouveaux. Elle lui avait écrit, et il avait recommandé son mari pour une fonction supérieure à celle qu’il exerçait dans l’organisme public qui l’employait. A quoi ressemblait-elle aujourd’hui ? Il était curieux de la revoir.

Par téléphone il proposa à Jean Dufour une conférence sur le sujet qu’il lui suggérerait. Un défi que le député arrivé lançait au jeune homme qui du haut de la statue de Vercingétorix avait harangué ses condisciples. 

- Tu me laisses le choix du sujet ?

- Et tu me le révèleras le jour de la conférence.

Ils bavardèrent un peu, il amena la conversation sur Sophie.

- Elle est toujours la secrétaire du Cercle ?

- Toujours, et elle est toujours aussi belle.

- Elle sera là, je présume ?

- Tu présumes bien, Docteur Livingstone.

Le soir de la conférence elle était là en effet fière de l’attention qu’elle suscitait chez d’autres participantes de l’auditoire. C’est avec elle que Pierre, après en avoir parlé avec Jean Dufour, discuta des problèmes du Cercle.

Il lui sembla qu’elle avait embelli. Elle était plus pulpeuse  que dans ses souvenirs. C’est elle qui lui dit, incidemment peut être, que son mari était absent pour la nuit.

- Cela tombe bien. C’est pour toi que j’étais venu. J’ai envie de toi.

En se rapprochant, il lui dit que la conférence durerait trois quarts d’heure, qu’il fallait compter une dizaine de minutes pour répondre aux questions éventuelles, poser une question à un député emplit de joie celui qui la pose, et il faut lui laisser le temps d’en jouir.

- Je pourrai être chez toi une demi-heure plus tard.

La suite, la plupart des gens l’ignorent. Seuls, son mari et Sophie en connaissaient le déroulement véritable.

Son mari était revenu plutôt que prévu. Il avait bu à proximité du lieu de la conférence et il était rentré chez lui. En poussant la porte de la chambre à coucher il avait vu Pierre qui chevauchait sa femme. Elle grognait. Pierre s’était retourné. C’est en plein cœur qu’il reçut la balle du revolver que le mari braquait sur lui.

- Dieu de Clotilde, si tu me donnes la victoire, je croirai en toi, avait dit Pierre tout au début de sa carrière.   

Peut être Pierre était-il mort pour avoir bravé le ciel.

 

 

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administrateur partenariats

La fenêtre.

12273030870?profile=originalLa fenêtre. 1983

Lied, mon amie,

Assises dans le vieux divan de velours,

le regard perdu dans nos rêves,

nous méditions sur notre jeunesse.

Insouciantes, nous riions sans cesse

nous moquant des jours,

chantant l'amour et ses liesses

Nos vingt ans arrogants défiaient le temps

et l'hiver derrière le carreau de la fenêtre

n' existait pas.

Le regard s'arrêtait sur ces fleurs tendresse,

le bonheur était là.

De nos pinceaux , avec adresse,

nous peignîmes le paradis.

Le temps a passé ...

Dans un carton jauni

il y a peu je découvris,

ce serment d'amitié scellé

par une aquarelle fragile.

Je me souviens ...et je souris.

Liliane

 

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administrateur théâtres


Centenaire de la Première Guerre mondiale
Une exposition exceptionnelle sur deux sites à Liège
du 2/08/14 au 31/05/15

La Ville de Liège, la Province de Liège et la société EUROPA 50, qui a notamment réalisé l’Expo Mythique «J’avais 20 ans en 45», unissent leurs forces pour mettre sur pied une exposition exceptionnelle au retentissement international dans le cadre des commémorations du 100ème anniversaire de la Première Guerre Mondiale. Cette exposition de grande envergure est soutenue par la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Le gouvernement fédéral a choisi Liège, là où les premiers combats éclatèrent, pour accueillir une des trois cérémonies commémoratives nationales de la Première Guerre mondiale, le 4 août prochain. Les deux autres auront lieu à Ypres et Nieuport (28 octobre 2014) et Bruxelles, le 11 novembre 2018. Le premier week-end sera entièrement placé sous le signe de 1914-1918 à Liège avec nombre d’animations destinées au grand public. 

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Le lundi 4 août, plusieurs chefs d’Etat seront à Liège pour commémorer l’invasion de la Belgique au cours d’une journée qui les emmènera au Monument Interallié de Cointe, au Palais des Princes-Evêques et à l’Hôtel de Ville de Liège.

Celui-ci sera le théâtre d’une cérémonie, en présence de Leurs Majestés le Roi Philippe et la Reine Mathilde et du Président de la République française, François Hollande, afin de célébrer le centième anniversaire de la Légion d’Honneur de la Ville de Liège. Cet anniversaire sera inauguré par le survol de Liège par la patrouille belge des ‘Red Devils’ et par la Patrouille de France.

Monument Interallié de Cointe 

 

Le week-end sera riche en évènements et animations autour de la Place Saint-Lambert. Il y sera possible de suivre l’entièreté des cérémonies sur grand écran, mais aussi de participer aux activités suivantes : bal populaire, concert de l'Orchestre Royal Philarmonique de Liège, brocante d'objets civils et militaires d'époque, bivouac 14-18, balades en calèches, exposition d'ancêtres...

   

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Plus d'informations pratiques sur les mesures de circulation du 4 août 2014 

Le programme complet de ce ‘week-end citoyen’ est disponible ici.

O U V E R T U R E  d'une double  exposition sur deux sites, la plus vaste jamais organisée sur 14-18 :

Le parcours vise à éveiller les émotions par la mise en valeur de témoignages authentiques et la multiplicité des points de vue. Chaque visiteur quel que soit son âge et quelle que soit sa nationalité pourra se retrouver dans ces témoignages dans la mesure où ils véhiculent des sentiments universels.

La visite se compose de deux approches différentes, mais complémentaires :

« J’avais 20 ans en 14 » (4000m²) à la Gare de Liège-Guillemins

«Liège dans la tourmente » (1000m²) au Musée de la Vie wallonne

Organisée par la société Europa 50, l'exposition «J’avais 20 ans en 14» (4000m²) à la Gare de Liège-Guillemins aborde la guerre dans son ensemble, en Belgique et dans le monde. La multiplication des points de vue (chefs d’armées, soldats, médecins, civils, artistes, résistants, vainqueurs) permet d’évoquer les origines du conflit, les principales batailles, l’organisation des soins de santé, les souffrances des populations, la vie culturelle, la résistance, les traités de paix et enfin la transformation de notre pays au sein d’un monde nouveau.
Des objets rares, jamais montrés, devraient être exposés. Les organisateurs prévoient peu de textes mais des mises en situation. "Le but est d'éveiller des émotions. Pour bien comprendre, il faut ressentir" affirme Jacques Broun, concepteur de l'exposition.

Infos

Dates : 02.08.14 > 30.05.15


Jours et heures d'ouverture

Ouvert 7J/7, de 09h30 à 18h30

Dernière entrée à 17h30 !

Heures d'ouverture supplémentaire pour : J'avais 20 ans en 14 - Liège Guillemins :

Ouvert les premiers mercredis du mois jusque 22h > Billetterie jusqu'à 20h30 !

Durée approximative de la visite : 1h30  

http://www.liegeexpo14-18.be/expo14-18/index.php/fr/

L A   P R E M I E R E    E X P O S I T I O N :

« J’avais 20 ans en 14 »

Gare de Liège-Guillemins

Annoncée comme « fraîche et joyeuse », la guerre que chacun à l’été 1914 imaginait de courte durée se prolongera finalement plus de quatre ans et marquera le XXème siècle de son empreinte par une violence sans précédent et des conséquences sans fin. Pendant 51 mois, la Belgique connaît à la fois l’horreur des combats et les souffrances de l’occupation. Envahie, occupée, libérée, la Belgique sortira de la guerre 14-18 profondément transformée au sein d’un monde nouveau. Chefs d’armées, soldats, médecins, civils, artistes, résistants et vainqueurs … autant de témoins, autant de regards, autant de points de vue sur un conflit mondial, la  Grande Guerre . Avoir 20 ans en 14-18, c’est être confronté directement ou indirectement à ces différents acteurs.


L'exposition est développée en 7 thèmes

Prologue

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LA FIN DE LA « BELLE EPOQUE »

La guerre 14-18 sonne le glas de la « Belle Epoque », ère éphémère de paix, d’expansion et d’insouciance. Les antagonismes subsistent entre nations européennes et, comme chacun soupçonne son voisin de vouloir l’agresser, c’est la course aux armements et au développement des forces militaires. Autre menace : des années de rivalités économiques et diplomatiques ont abouti à la constitution de blocs : d’une part la Triplice (Autriche-Hongrie, Allemagne et Italie), d’autre part l’alliance franco-russe et le rapprochement entre Paris et Londres.

1. CHEFS D’ARMEES

2. SOLDATS

3. MEDECINS

4. CIVILS

5. ARTISTES

6. RESISTANTS

7. VAINQUEURS


Objets exceptionnels exposés

  • un des canons allemands originaux (Haubitze) de 4 m de long, qui ont passé la frontière belge le 4 août à Gemmenich lors de l’envahissement de la Belgique par les allemands ;
  • un des 2 seuls uniformes complets d’un lancier prussien (Uhlan) subsistant au monde, avec cheval et lance ;
  • plusieurs uniformes belges et allemands complets avec havresacs ;
  • une multitude d’armes, dont les nouvelles armes – mitraillette, char lance-flammes, mine dérivante, torpille d’un sous-marin et une douille 420 de 42 cm de diamètre ayant servi de munition pour « la grosse Bertha » ;
  • une riche collection d’une vingtaine de moulages de plâtre de « gueules cassées » venant de l'Hôtel Dieu de Lyon
  • une panoplie d’instruments utilisés pour les soins médicaux, démontrant le formidable progrès en la matière de chirurgie réparatrice ;
  • une maquette d’un train de transport de l’époque;
  • une collection d’armes et d’équipements de protection (masques à gaz) ;
  • des tableaux de Max Ernst, Otto Dix et Georges Grosz ;
  • un document authentique d’un résistant ;
  • une reproduction authentique de l’avion du « baron rouge » von Richthofen ;

Des décors chargés d'émotion

Tous les espaces de l’exposition s’enrichissent de décors grandioses, de mises en situation, de documents audiovisuels et de supports sonores qui vont immerger le visiteur au cœur des événements-clés de la Première Guerre mondiale. Des décors impressionnants de réalisme où vous serez :

  • Un chef d’armées dans son bureau d’état-major
  • Un soldat dans une tranchée sous le feu de l’ennemi
  • Un pilote au coeur d’un combat aérien
  • Un médecin dans un hôpital surpeuplé
  • Un civil dans sa maison incendiée
  • Un artiste au célèbre Cabaret de l’Enfer
  • Un résistant face au peloton d’exécution

http://www.liegeexpo14-18.be/expo14-18/index.php/fr/

L A  S E C O N D E   E X P O S I T I O N :

« Liège dans la tourmente »

Au Musée de la Vie wallonne

Cette évocation, à la fois historique et humaniste, prend place dans l’Espace Saint-Antoine, lieu d’accueil des expositions temporaires organisées par la Province de Liège. « Liège dans la tourmente » présente, notamment au travers de témoignages et d’archives personnelles inédites, les différentes facettes de la réalité liégeoise durant la Première Guerre mondiale.

Le parcours

D’une part, l’accent est mis sur la Bataille de Liège et la résistance héroïque des forts du 4 au 16 août 1914 ; une résistance qui vaut à la Cité ardente, dès le 7 août 1914, la Légion d’honneur.
D’autre part, l’attention est portée sur le vécu difficile des populations durant l’occupation.
En guise d’introduction, un premier espace aborde les différents aspects économiques, sociaux, culturels et militaires de la vie à Liège et dans la province, avant le conflit.


Le contexte établi, est soulignée l’attitude admirable de l’armée belge de campagne lors de la Bataille, dite des intervalles, avec les âpres combats, dans la nuit du 5 au 6 août, de Rabozée, Rhées, Magnée, Queue-du-Bois, et du Sart-Tilman. Une reconstitution symbolique de la couronne des forts de Liège permet, par ailleurs, de comprendre le rôle joué par Liège dans le déroulement du conflit.

Dans la foulée, sont illustrées les exactions allemandes qui touchent, de manière aveugle, les habitants des villes et villages du Pays de Liège : Herve, Battice, Blegny, Francorchamps, Poulseur, Visé... Des actes gratuits qui soulignent tant la "brutalisation" du conflit que la victimisation de la neutre Belgique. Deux éléments qui alimenteront largement la propagande alliée.

Un espace traite ensuite du quotidien des civils liégeois (rationnement, aides, secours, déportation, résistance, activités artistiques…) durant les quatre longues années que dure le conflit.
La douloureuse absence de ceux, combattant sur le front, déportés en Allemagne ou exilés en France, en Angleterre et aux Pays-Bas, est aussi traitée avec un focus particulier consacré au Limbourg néerlandais, terre d’accueil pour de nombreux Liégeois.
Un dernier espace à dimension mémorielle, centré sur les traces et le souvenir de la Grande guerre à Liège et sa province, prend la forme d’une petite agora qui accueille animations et activités pédagogiques.

http://www.liegeexpo14-18.be/expo14-18/index.php/fr/

A   L A   R A D I O :

9920ff042c2ea20acd80.jpg En ce moment, À Liège,Thierry Bellefroid visite en primeur ‘J’avais 20 ans en 14’, une des plus grandes expositions du genre au monde, dans Tout le Monde prend l’R, ce vendredi 1er août de 9h à 11h sur la Première.  

MATIN PREMIÈRE  SERA EN DIRECT DU FORT DE LONCIN ET EMISSION SPECIALE EN DIRECT DE MONS
 

Lundi 4 août, de 06.00 à 09.00 et de 17.00 à 19.00

 

4 août 1914, les troupes allemandes entrent en Belgique. C’est le début de la Grande Guerre chez nous. 100 ans plus tard, Matin Première vous propose, avec des témoignages, invités et évocations historiques, une édition spéciale depuis le fort de Loncin, symbole de la résistance héroïque des Belges face à l’attaque allemande. Et dès 17.00, émission spéciale à Mons pour suivre les commémorations au cimetière de Saint-Symphorien.

Et pour mémoire...

au propre  comme au figuré, suivez  aussi  un  passionnant feuilleton sur la Voix du Nord:

"Pour commémorer les 100 ans de la Première Guerre mondiale, des archives inédites avec des photos de l'époque, la chronologie complète du conflit dans nos régions, l'agenda des commémorations..."   il-y-a-100-ans.fr c'est aussi le carnet de campagne tenu par un civil roubaisien durant le conflit : Pierre Destombes, de nombreux portraits et les lieux de mémoire.

http://www.il-y-a-100-ans.fr/#utm_medium=communication&utm_source=emailing&utm_campaign=nlt&utm_content=lancement 

Et si vous ne l'avez toujours pas lu,  lisez

http://www.babelio.com/livres/Lemaitre-Au-revoir-la-haut/498518

Lire la suite...
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