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Extrait de "De la Faute à Mai 68"

Ma mère m’a gracieusement mis au monde unmercredi matin pluvieux et venteux de février 1969,dans un petit, très petit appartement situé dans unpetit quartier sympathique de la banlieue deBruxelles, capitale de mon petit pays et de l’Europe.La lune finissait de se cacher dans le ciel à peineéclairé par les premières lueurs du jour qui pointaientà l’horizon. Le vent soufflait et sifflait dans les trousdes vitres, mal rebouchés avec le papier du journal dujour et de la veille de ces petites réparations ainsi quedu papier hygiénique non encore utilisé.Josette, c’est comme cela que s’appelle maman,était une femme frêle et timide. Je ne crois pasqu’elle était moche. Ses cheveux noirs étaient coiffésvers l’arrière alors que ses dents allaient de l’avant,ce qui équilibrait l’architecture de sa têteaérodynamique.Elle ne fumait pas de cigarettes qu’elle aurait purouler avec ses doigts et dont le papier aurait pu êtrefermé grâce à sa salive étalée d’un coup de languehabile et ferme. Non, elle préférait garder une bonnesanté pour pouvoir monter, sans être essoufflée, lesescaliers qui menaient à l’appartement, sans devoircracher des glaires jaunes ou verts dus à la fumée dutabac.
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Extrait de "Les 4 Chemins"

Il fut toutefois rassuré de lire qu’un humain, quelfût-il, ne pouvait être victime d’un coup de foudreaigu qu’une seule fois dans sa vie, si longue pût-elleêtre ! Il lut également que les objets qui avaient causéle coup de foudre devaient être éloignés de la victimeavant son réveil.Hugo se leva, le manuel du randonneur matinal àla main. Il observa les objets qui auraient pu être lacause de l’incident. Cela ne pouvait être, pensa-t-il,autre chose que son panier de champignons. C’était,en effet, le dernier objet qu’elle vît avant sa chute !Il prit le panier d’Inès dont il vida le contenu dansle sien. Il le déposa vide dans l’herbe. Après unecourte hésitation, il le piétina supposant qu’il étaitl’objet déclencheur du problème. Il ne demeura plusdu panier qu’un tas de brindilles d’osier gisant surl’espace d’herbe piétinée.Restait une tâche plus ardue : se coucher sur lecorps de la victime et lui chuchoter à l’oreille unepetite déclaration d’amour persuasive et sincère ! Eny réfléchissant, Hugo relativisa le second exercice. Lavictime était inconsciente, elle n’entendrait donc pas !Mais l’embrasser avidement sur la bouche ! Ça, çac’était dangereux ! Il était conscient des possiblesconséquences d’un tel acte.Dans le village, tous les couples qui se sontembrassés au moins une fois ont eu des enfants !Pouvait-il prendre ce risque ?Hugo ne tenait pas à avoir des enfants. C’estbruyant, les enfants et puis ça ne facilite pas la vietranquille d’un artiste qui trouve son inspiration dansla méditation. Il préférait de loin demeurer seul dansson havre de paix. La présence d’une femme au foyerne l’aurait pas trop dérangé pour autant qu’elle ne fûtni trop fragile ni trop encombrante !
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Extrait de "Morts Conjointes"

Chacun des exécutés avait droit à un espace juste égal à la surface de son corps qui allait y être enterré sans cercueil, à même la terre, sous un petit monticule de son volume et à une petite croix, symbole de l'exécution de celui qui était censé les attendre derrière la barrière de la vie.Une plaquette y fut clouée. Le nom de l'exécuté y figurait avec la date de naissance et celle de son violent trépas. Pas de photo ni autre renseignement qui eut pu raviver un souvenir plaisant. Grégoire Truc gisait comme il avait vécu.J'étais passé de l'autre côté du mur sans quasi m'en rendre compte! Ce n'était que cela? N'était-ce pas plus facile et moins douloureux que de vivre une vie de souffrance permanente?J'étais toutefois rongé par le regret de ne pas avoir pu assumer la vie qui m'avait été donné de vivre dans la peau de Grégoire Truc et de devoir abandonner sa chaire dans ce lopin de terre anonyme.Ma présence dans le lieu magique situé au bout du tunnel ne me satisfaisait que par complaisance avec la force qui m'y avait emmené. Je suivais le courant, contre ma volonté. J'avais gardé mon sentiment de frustration à l'égard d'un jugement humain qui avait été aussi inutile qu'injuste et de cet homme qu'il l'avait provoqué.Tout s'était précipité. Mon exécution, mon envolée vers cet endroit lumineux et magique, l'enterrement de mon corps dans cette parcelle sans âme... Je supportais difficilement ma nouvelle situation bien que ma vie terrestre n'eût pas été extraordinaire. Eût-il fallu qu'elle l'eût été? N'eût-il pas fallu que je me complusse dans mon existence, eût-elle été morne et maussade?
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Maman

Cette dernière lettre comme la première d’une nouvelle vie. Quelques mots pour t’encourager à devenir sage et philosophe. Pour t’ouvrir une porte vers l’abstraction des lieux. Un endroit où me retrouver quand tu le souhaites et aussi souvent que tu le désires. Un espace qui n’appartient ni au temps ni à
la réalité. J’ai imaginé cet endroit pour que puisse vivre notre amour pour l’éternité, car la force de mon imagination est sans frontière, sans barrière et sans limite spatio-temporelle. Il faut que je t’indique le chemin qui te mène jusqu’à moi. C’est un peu labyrinthique, mais tu y arriveras. Quand tu auras
traversé le jardin de mon coeur, tu verras apparaître une fontaine d’eau
claire. Et tout deviendra clair dans ton esprit, tu te pencheras au-dessus de l’eau et tu verras dans ton reflet, mon visage apparaître. Je suis toi et tant que tu vivras, je vivrai en toi. Je suis la joie et l’espoir et quand tu te regarderas,tu deviendras moi. Et l’endroit où nous ne ferons plus qu’une est au centre du jardin de ton coeur. Traverse ton esprit et visualise ce lieu pour me rejoindre. Asseyons-nous au bord de la fontaine pour bavarder quelques instants. Les plus belles histoires que nous pourrons vivre seront les plus belles histoires que nous pourrons nous inventer. Et je suis si heureuse quand on se raconte de belles histoires. Je serai comme une gorgée d’eau et quand tu auras
soif de moi, tu pourras me boire à la fontaine, tu n’auras qu’à traverser le jardin de ton coeur et te rendre au centre de ton imagination. Je serai comme l’eau qui s’écoule dans ta gorge et tu pourras aussi te baigner dans la fraîcheur de mes idées. Des idées lumineuses comme un éclat de soleil qui brille dans l’eau de la fontaine. À chaque bain et à chaque gorgée d’eau, je serai celle qui te donne la vie et qui te lave de toutes tes tristesses. Quand tu voudras que je t‘embrasse,tu te passeras le visage sous l’eau parfumée d’un bain chaud et apaisant. Quand tu voudras me respirer tu déposeras quelques goûtes d’huiles essentielles et tu inhaleras la vapeur de mon odeur essentielle. Celle du calme et de la sérénité. Respire profondément, inspire, souffle. Je suis le vent. Et quand tu auras décidé de laisser la fenêtre de ton coeur ouverte, je rentrerai dans ta maison pour caresser tes cheveux et pour sécher les larmes de tes yeux. Pour roser tes joues et te chatouiller le nez. Comme une tempête qui te soulève le coeur, quand tu voudras que je te soulève, fais-toi légère comme un voile de pensées légères. Fais toi couleur, fais-toi lumière, fais toi chaleur. Alors je serai comme un vent chaud de vacances et tu me sentiras comme un souffle qui te pousse dans le dos
lorsque tu marcheras le long de la mer, les pieds dans le sable. Je serai là aux quatre saisons et quand il fera froid tu entendras ma respiration chaleureuse qui soupire à tes oreilles. Je suis le vent, je suis l’eau, je suis la terre de ton jardin et je pousse dans chacune des fleurs que tu y planteras, tu feras des bouquets de moi et tu en garniras ta maison. Je serai couleur et bonne
humeur. Je serai ce que tu feras de moi dans ton imagination. Je serai partout quand tu auras imaginé le jardin de ton coeur, tu l’arroseras de moi et j’y passerai en coup de vent pour te saluer. Nous bavarderons quelques instants, assises au bord de la fontaine et nous serons libres comme le vent, l’eau et la terre. Tu te coucheras dans l’herbe et tu regarderas le ciel, tu regarderas les
avions passer et tu me souhaiteras bon voyage. Je suis une grande voyageuse. Je pars au centre de mon imaginaire, c’est un endroit que j’ai appelé «abstraction des lieux », maintenant, tu sais comme y aller. Il ne tient qu’à toi de m’y rejoindre.

Rejoins-moi quand tu le souhaites et aussi souvent que tu le désires.

Je t’aime.

©charlinelancel

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A la terre au ciel et à l'eau douce


J’ai ouvert les yeux ce matin sur une journée triste et douloureuse.
Je me suis sentie vide et anéantie. J’ai le cœur qui palpite, j’ai du mal à respirer, j’ai les jambes qui peinent à me porter. Je me sens nauséeuse et il m’est impossible d’avaler quelques nourritures. Hier, j’ai versé une petite larme dans le fauteuil au coin du feu, mais il m’était impossible de pleurer ma peine. Aujourd’hui, j’ai enchaîné mon cœur et j’ai lancé la clé au fond du lac. Je me suis arrêtée sur le chemin du retour et j’ai marché quelques pas dans la forêt de Soignes. Je me suis assise sur le sol humide comme le coin de mes yeux. J’ai regardé mes mains et j’ai vu mes ongles noirs de terre à cause d’avoir creusé la tombe où va reposer mon cœur.
J’ai également déposé au fond du trou un petit papier sur lequel j’ai écrit mes adieux au bonheur pour nous deux. Puis je suis rentrée chez moi et j’ai regardé mon lit vide. Je me suis assise et j’ai penché le miroir pour me faire face à moi-même. Je me suis vue livide. Si seulement j'arrivais à pleurer pour évacuer ma douleur.
Pleurer pour faire le deuil d’une petite mort. Un chagrin d’amour est comme une petite mort et je suis déjà morte deux fois pour toi. Il y a tant de sentiments amoureux qui soufflent et tournoient au-dessus de nos têtes et nous sommes incapables de les attraper et des les renvoyer comme des boomerangs. Alors, j’ai accroché mon cœur à un cerf-volant et j’ai lâché la corde au vent.

Pour te dire de ne pas t’inquiéter car j’ai confié mon amour à la
terre, au ciel et à l’eau douce dans l’espoir que la nature en prenne
soin.



Ch.
©charlinelancel
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Amigos

Où êtes-vous ?
Où sont les conversations qui nous animent ?

Où sont les rêves qui nous font parler toute une soirée ?
Où sont les rires et les regards rieurs ?

Où sont les rois et les reines ?
Où sont les pensées qui flirtent avec la vague et le soleil ?

Où sont les messieurs ?
Où sont les plats de fruits ?

Où sont les jeux de cartes ?
Où sont les bras qui se tendent vers la joie ?

Où se cache l’amour fraternel ?
Dans quelle rue, à quelle heure, dans quel troquet ?


Ch.

©charlinelancel
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Vaille que vaille

Bonjour du haut de ma tour,

S’il nous est donné d’être heureuxsous la grisaille et cela vaille que vaille, alors sachez que la bruine et la brume n’ont pas fini de combler mon bonheur.
S’il nous est donné la faculté de circuler entre les gouttes, alors
sachez que mon esprit devient maître en stratégie intergouttelaire.


Bonsoir dans les couloirs, à la vitesse de l’éclair. Juste pour vous dire deux trois choses, sans en avoir l’air.
©charlinelancel
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Jeu de cartes

Je me regarde et je suis désolée de me voir triste et désemparée.
Que puis-je faire pour me consoler, à part écrire ?

Je n’ai envie de rien, je n’ai envie de voir personne.


Je prends mon chagrin dans le creux de la main et je l’observe.

Je le trouve enfantin et j’ai envie de l’envoyer jouer aux cartes.

Aux cartes du destin posées sur la table de mon salon.
La face de la première carte est cachée, je la retourne comme je retourne mon chagrin. Je découvre un roi de pique qui te ressemble. Je retourne la seconde carte et je découvre une dame de cœur qui me ressemble. Je m’apprête à retourner la troisième carte,
mais je suis distraite et j’oublie de le faire. Je suis distraite par mes pensées qui s’égarent. Une de tes caresses me parvient…
Je baisse la tête et je regarde le creux de ma main. J’observe mon chagrin et je le trouve insensé. J’ai envie de l’envoyer marcher 5 heures dans les bois. Avant de l’envoyer prendre l’air, j’ai envie de l’envoyer jouer aux cartes. Comme on retourne en enfance. La troisième carte est une dame également. Elle ressemble à ma mère. C’est une mère, mais elle pourrait être celle du ciel, ou celle du chagrin, ou celle du bonheur, ou celle de mes souvenirs d’enfance, ou celle de mon destin. Mon chagrin est entre ses mains. La quatrième carte est un as de pique. Il s’agit d’un chevalier qui s’échappe avec la couronne du roi. La cinquième carte est un as de cœur qui fredonne une chanson. La sixième carte est un trois de trèfle. Pour la chance au marin qui part trois jours en mer. La septième carte est un quatre pour un quart de lune de temps qui passe, c’est une carte sans couleur. La huitième carte est un as de carreau pour le sommeil et le repos.
Je vais dormir.
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Les pensées

Les pensées sont pour toi comme une fontaine demiel.
Et je paresse au pied de la fontaine comme à la source de majoie, comme à la source de ma peine.
©charlinelancel
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Le fruit

Écoutez celle qui parle en vous
Sa voix si douce a traversé letemps
Seule Mère de toutes les mères

Elle est venue boire ausein de sa fille
Libre de la crainte et du regard
Cessez de vousméfier d'elle
Et apprenez à supporter ses yeux
Aimez ce qu'ellevoit

Son amour est immense et remède
Son lait coule encoretiède
Goûtez et buvez jusqu'à plus soif

Écoutez celle quiparle en vous

Elle est venue parfumer la terre
De son odeurde fécondité
Respirez son odeur fruitée
Goûtez le fruit qu'elleporte en elle

Frayez vous un chemin jusqu'à
Sortir du fruitque vous avez mangé

Pour ne plus naître de la mère
Mais dunoyau qui vous recentre

Elle est venue déposer sa bouche
Surtous les ventres fécondés
Pouvez-vous sentir ce doux baiser

©charlinelancel
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Ascension

Elle regardait la montagne au sommet enneigé,

Une mer de glace à ses pieds.

Elle était aussi légère que le voile de sa robe en fine dentelle blanche

Et ses joues rosées par le froid.

Elle tenait le lis, le muguet, la jacinthe

Et le jasmin dans ses mains.

Elle respira trois fois.

Elle gravit alors la montagne

Jusqu’à toucher la neige immaculée.

Elle s’arracha du cœur une épine enfoncée

Et se piqua le doigt pour faire son sang couler.

Trois gouttes.

Une pour la montagne, une pour la mer de glace

Et une pour le silence des sommets enneigés.

©charlinelancel

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Telle Alice

Telle Alice,

je me laisse glisser
Dans les interstices de surfaces
Je m'en vais rejoindre ma chambre d'enfant
Y mettre de l'ordre et les choses en place
Déplisser les pages de mon insouciance
Délicieuse enfance complice des anges
Blanche comme la neige.
Sage comme une image
Déjouer les pièges, sortilèges des mages
Je laisse au sol tout mon courage
Là où je vais, j'y vais légère
Le maléfice se perd en cage
Et les Kobbolds périssent en enfer

Telle Alice, je me sens glisser
Sous les draps lisses au bois dormant
Contes de fées et princes charmants
J'ai le pouvoir de traverser
Tous les miroirs de vérité
Je sens l'appel de l'irréel
Je m'y sens belle et protégée
Ici, le sol est recouvert
Par des millions de petits vers
Qui se tortillent et me mordillent
Le bout des pieds je suis rongée
Par tous mes songes de petite fille
Et par ce monde désenchanté

Telle Alice, je me laisse tenter
Par ce beau fruit empoisonné
Croquer la pomme sans craindre assez
Qu'elle ne m'endorme l'éternité
J'essaye en vain tous les chemins
Le labyrinthe est dans mes mains
À gauche la porte de l'avenir
Suis-je assez forte pour l'ouvrir
À droite le tunnel de mon enfance
Duel cruel dans mon cœur
Je pleure mon pays des merveilles
Et j'attends qu'un doux baiser
Ne vienne enfin me réveiller

©charlinelancel

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Après

Après chaque rencontre intime, je me sens vide.
Après un repas chez moi…
Jecuisine, je reçois…
On discute à deux puis,
l’invité s’en va etme laisse seule chez moi.
Après cette rencontre, je me sens vide.
Que faire maintenant ?
Où en étais-je dans ma vie ?
Qu’est-ceque je dois faire là, maintenant,
tout de suite ?
Là justeaprès la rencontre ?
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Signes

Mes signes préférés sont les improbabilités, les recoupements d’évènements anodins, les coïncidences à répétition et la symbolique des éléments naturels.
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Première de classe


J’ai toujours été une bonne élève. A l'école primaire, j’étais première de classe. J’adorais l’école. Quand je rentrais de l’école, je jouais à l’école. Je
jouais seule. Je préparais des questionnaires sur la vie des abeilles
et sur le système solaire. À seize ans, je n’avais plus envie d’aller en
classe. Je voulais mon enfant. J’étais seule dans une chambre et
j’avais la garde d’un bébé de 6 mois. Je lui donnais son biberon et la
petite se mit à tousser. Ses lèvres devenaient bleues et je voyais bien
qu’elle ne respirait plus. J’ai eu très peur. Je l’ai lâchée sur le lit.
J’étais seule dans la maison. Il faisait noir. Je la regardais
s’étouffer. Je l’ai prise par les pieds et je l’ai giflée. Elle pendait
au bout de mon bras. Un petit jet de lait est sorti de sa bouche et de
son nez. Je l’ai serrée contre moi, elle s'est mise à pleurer. Je me
suis couchée sur le matelas posé au sol et le couffin juste à côté, j’ai
mis ma main sur son cœur pour le sentir battre et mon oreille attentive
à sa respiration. Je n’ai rien dit à la maman. C’était une allergie au
lait, mais moi, je ne voulais plus d’enfant. Je suis retournée à l’école
et j’ai retrouvé ma place de première de classe.
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Monologue : "Le passant et le passé"

Dis-moi,toi qui connais beaucoup de choses…
Peux-tu me dire

...

Qui, regarde l’autre passer ?


Le passant ou le passé ?


...


Et toi…


Es-tu plutôt du genre passant ou plutôt du genre passé ?


...


Je sais ce que tu vas me répondre.


...


Tu vas me dire que tu ne comprends rien à mes questions.


...


Alors, tu donnes ta langue au chat ?


...


À savoir que pour moi, le passant est en mouvement et que le passé est assis.


...


Je pense…


Que le passé regarde le passant passer mais que le passant qui passe ne regarde pas le passé.


...


J’aimerais pouvoir saisir le moment précis où le passant croise le regard du passé.


...


Le moment précis où les âmes se rencontrent l’espace d’une fraction de seconde.


...


Le moment précis où le passé souffle à l’oreille du passant le récit de sa vie en
l’espace d’une fraction de seconde.


...



Il se peut alors que le passant s’arrête de passer et s’asseye à côté du
passé pour regarder passer les passants.


...


Le passant devient passé.




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La dame aux papillonx

Il existe sur la terre un endroit désert,loin de la ville et de l’agitation. Quelques
voyageurs égarés sont passés par là.


Ils racontent qu’il existe sur la terre, au milieu du désert, un endroit où poussent quelques arbres et quelques plantes exotiques.


Qu’au milieu de ce havre de paix se dresse un rocher d’où s’écoule un fin filet d’un sirop
de miel doré.


Ce petit monde est silencieusement gardé par des centaines de papillons colorés. Ils survolent de toute grâce et de toute beauté

cet endroit paisible.



Cette histoire traverse les villages et les maisons, les âges et les saisons. Jusqu'aux oreilles d'un petit garçon. Il voulait, plus
tard, être un chercheur de papillons, Savant téméraire, aventureux solitaire,
expert entomologiste et chasseur agile au filet.


Lorsqu'il était devenu un jeune homme...

Il parti pour l’aventure un sac rempli de nourriture, rempli de papiers et de beaux
crayons colorés, d’une loupe et d’un filet pour chasser.


A force d’avoir marché,à force d’avoir espéré,il put enfin s’approcher de son rêve et le toucher.


Il était fasciné par la grâce et la beauté

des papillons, des papillons, des papillons.


Il courait les bras au ciel, il chassait le vent, sa joie débordait de petits cris
perçants.
Il put enfin
tremper
le bout des doigts dans le sirop de miel doré. Il put enfin goûter du bout des
doigts, du bout des lèvres
ce liquide un peu
sucré.


Il était comme ivre et bousculé. Il tournait telle une toupille sait tourner. C’est ici
qu’il voulait vivre pour l’éternité.


C’est ici qu’il est tombé et que sa tête a cogné le rocher.


La Dame aux papillons s’est approchée de lui,

elle a caressé le visage endormi et posé du bout des lèvres un baiser de miel doré.


Le corps n’a pas bougé, les lèvres sont restées serrées, les yeux fermés, la respiration stoppée.


La dame aux papillons est longtemps restée

assise à ses côtés, pensive et désolée.

Les larmes coulaient doucement sur ses joues roses. Les rayons du soleil venaient
les sécher, laissant des traces légèrement pailletées sur ses petites joues rosées.


Elle était maintenant couchée tout contre lui, bien serrée dans ses bras. Pour
s’unir à lui sans bruit, sous le drap de sa robe de fée.


Un voile de centaines d’ailes de papillons, minutieusement assemblées, telle une
dentelle fine, brillante et colorée.


Sous le tourbillon d’un voile léger, quand le vent se lève et vient remuer les particules
de l’air sec et pailleté,
les deux corps s’enroulent jusqu’à briller d’une lumière
chaude et colorée.


Ils ne font plus qu’un dans le rond du cocon, elle lui souffle à l’oreille des mots d’amour en papillon.


Les jours passent et les saisons. Les jours passent et laissent en place le beau cocon.


Du rocher coule un fin filet d’un sirop de miel doré, des centaines de millier de
papillons viennent s’y poser.


Le cocon respire et l’humidité du petit matin l’appelle. Un tourbillon de brume et tous
les papillons répondent à l’appel.


Le cocon scintille de mille brillances colorées. Les ailes commencent à sortir et les pattes s’étirent sous le vent léger.


Le papillon s’envole et se mêle au ballet de bienvenue dans cet havre de paix.


D’une patte légère et gracieuse, d’une patte légèrement trempée dans la délicieuse eau sucrée, elle est venue se poser sur les lèvres serrées jusqu’à sentir le premier souffle inspiré du baiser.


Le sentir à nouveau respirer.

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