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bibliophilie (6)

Invité d’honneur de l’édition 2013 :

 la Bibliothèque du Muséum national d’Histoire naturelle.

Ce Salon au rayonnement international est, par la qualité de ses exposants et de ses intervenants, la plus grande manifestation du monde dans sa spécialité.

Du 26 au 28 avril 2013

GRAND PALAIS
Avenue Winston Churchill - 75008 PARIS

Accès à l'exposition :

Métro : Champs Elysées - Clémenceau : Lignes 1 et 13

RER : Ligne C, Invalides

Bus : Ligne 42, 72, 73, 83, 93

Parkings :
- Rond Point des Champs-Elysées
18, avenue des Champs-Elysées, Paris 8e
- Place de la Concorde
Face au 6 place de la Concorde, Paris 8e
- Parc François 1er
Face au 24 rue François 1er, Paris 8e

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12272854867?profile=original12272855053?profile=originalIl s'agit d'un pamphlet de Friedrich Melchior, baron de Grimm (1723-1807), publié en 1753.

 

Le texte se présente comme la prophétie de Gabriel Joannes Nepomucenus Franciscus de Paula Waldstroc, dit Waldstoerchel, natif de Boehmischbroda en Bohême, philosophe et théologien moral. Un écolier de Prague décide de conquérir la gloire en composant trois menuets pour le carnaval de sa ville. Une voix s'adresse à lui: il a été choisi pour une mission plus importante, annoncer la vérité à un peuple frivole. Il est transporté à Paris, «ville fort grande et fort sale». Il assiste sans y rien comprendre à un spectacle d'opéra, et il est frappé par la grossièreté de ce qu'il voit: c'est un bûcheron qui conduit l'orchestre avec un gros bâton. «Pour le bien de la poitrine, il valait mieux sonner du cor dans la forêt de Boehmischbroda depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher que de chanter trois fois par semaine la haute-contre dans la boutique de leur opéra.» La voix lui dit de se placer dans le «coin de la Reine»: là s'assemblent philosophes et beaux esprits. Elle devient alors «forte, véhémente et pathétique», et sur un ton apocalyptique s'adresse au peuple frivole, les Français, qu'elle a tirés de la barbarie et dotés de tous les talents, mais qui ont refusé ses grâces, dans le domaine de la musique du moins. Avec leur opéra, ils ennuient le monde depuis quatre-vingts ans, car ils ont choisi pour idole «le Florentin» [Lully]. Dans une dernière tentative pour les sauver du mauvais goût, la voix leur envoie Pergolèse qui les délivrera de ce genre puéril qu'ils appellent «merveilleux». Ils comprendront alors, comme l'ont fait les Italiens, que l'opéra doit être consacré «aux grands tableaux et aux passions, et à l'expression de tous les caractères, depuis le pathétique jusqu'au comique». Mais si les Français ne sont pas «capables de sentir le génie et le sublime» de la musique italienne, ils seront punis. On ne jouera plus chez eux que des farces et des vaudevilles, et leur théâtre redeviendra un jeu de paume.

 

C'est le Petit Prophète qui a déclenché la célèbre «querelle des Bouffons». Déjà, en février 1752, Grimm, qui vivait à Paris depuis trois ans et cherchait à se faire connaître par un coup d'éclat, avait publié une Lettre sur Omphale, dans laquelle, à propos de la tragédie lyrique d'A. C. Destouches, Omphale, il attaquait la musique française, artificielle, précieuse et ennuyeuse, prétendait-il, et conseillait aux Français d'imiter les Italiens. En août de la même année, une troupe italienne (les Bouffons) vient représenter à l'Académie royale de musique l'intermède de Pergolèse, la Serva padrona, avec le plus grand succès. La riposte de la musique française vient non pas de Rameau, mais de Mondonville, qui crée une «tragédie lyrique», Titon et Aurore, le 9 janvier 1753. Une semaine après, Grimm fait paraître son spirituel et injuste Petit Prophète de Boehmischbroda (ce titre faisant sans doute allusion au musicien Johann Stamitz, originaire de Bohême). Dès lors, les lettres et les pamphlets vont se succéder, dont les plus connus sont la Réponse du coin du Roi au coin de la Reine (Voisenon), l'Arrêt rendu à l'amphithéâtre de l'Opéra sur la plainte du milieu du parterre, intervenant dans la querelle des deux coins (D'Holbach ou Diderot), le Correcteur des bouffons à l'écolier de Prague (Jourdan), la Guerre de l'Opéra (Cazotte), et, bien entendu, en novembre 1753, la Lettre sur la musique française de Rousseau, fervent partisan des Italiens (voir Essai sur l'origine des langues).

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L'alphabet de Notre-Dame la vierge De Max Elskamp

L'alphabet de Notre-Dame la vierge. S. d. (Anvers, Edition du Conservatoire de la

Tradition populaire, 1901). "Achevé d'orner, dessiner et graver le 2 octobre 1901 par Max

Elskamp, Imagier à Anvers et J.E. Buschmann Imprima', in-4 (26,2 x 21).

 

Ouvrage entièrement xylographié tiré à 215 exemplaires numérotés.

Collection Robert Paul

 

Gravé par Elskamp sur bois, elle est nécessairement limitée par la place qui lui est réservée dans l'encaderment ornemental: "Il a été tiré: 5 exemplaires sur Japon, 10 sur Chine, 100 sur Hollande, 100 sur vélin".

 

Dès lors, vu sa précision, le "bulletin de souscription" est particulièrement précieux sur la genèse de cette oeuvre magistrale. Il est libellé au nom de Laurent Fierens, avenue du

commerce, Anvers. Ami d'Elskamp, membre-fondateur du "Spectateur catholique" pour

lequel il rassemblait déjà les cotisations, il sera le trésorier de la commission du Musée de Folklore en 1907. Auparavant, il avait été un des 3 piliers du "Conservatoire de la

Tradition populaire, et certainement, comme nous le montre ce "bulletin", le trésorier de

cette association qui publia sa première édition avec cet "incunable du XXe siècle" dira

Ramaekers.

Le bulletin nous donne l'exacte répartition des couleurs suivant les divers papiers:

 

-La date de vente est fixée au 20 décembre 1901 (l'achevé d'imprimer est du 2 octobre).

 

-les grands papiers les plus rares sont les 2 Japons en noir, jaune et bleu.

 

-il existe le même nombre d'exemplaires en noir, jaune et bleu qu'en noir, mauve et rose

pour les 200 exemplaires sur Chine, Hollande et vergé. Curieusement, l'on rencontre plus

souvent les deuxièmes.

 

-le tirage s'est fait sur vergé anglais (antique laid) et non point sur vélin comme le dit la

justification.

 

-les Hollande et vergé en couleurs n'ont été tirés qu'à 95 exemplaires chacun et non point

100: la justification gravée sur bois incluait pour gagner de la place les 10 exemplaire

noirs.

 

 

"Quand il se passionna pour les estampes japonaises, écrira Jean de Bosschère, il en étudia le tirage, scruta les procédés xylographes, la fabrication des encres. Il éprouva une bonne joie d'ouvrier, quand il eut la fortune de manier tous les outils du graveur nippon."C'est Jacques de Bosschère, frère de Jan, qui les lui avait prêtés. Il l'en remercia: "J'ai passé la soirée d'hier et cette matinée à étudier ces pointes, ces gouges et ces ciseaux, qui sont vraiment  admirablement compris pour la facilité qu'ils doivent donner au travail(...) m'a permis de constater cette chose curieuse: c'est que les outils que nous avons dû inventer, mon grand ami et maître M. Paul Buschmann et moi, pour essayer de reprendre l'ancienne taille bois de fil, correspondent à très peu de chose près, aux autres que vous avez rapporté du Nippon. Ceci semble démontrer que ces burins, pointes et gouges sont le résultat d'une "nécessité". Il reste la virtuosité des artistes japonais, et là nous seront toujours inférieurs".

Paul Buschmann junior, docteur en histoire de l'art, est le fils de Paul B. senior qui apprit

la typographie à Elskamp. Directeur de la revue "L'art flamand et hollandais" (l'ancienne

"De vlaamse school") où il appela Jean de Bosschère, il fit partie de la commission du

Musée de Folklore à la mort de son père en 1909.

 

 

Orenementation des mannekensblaren

 

Glose: sur deux exemplaires nous trouvons ces envois autographes: "Au cher Poète Pol de Mont,/ ces "mannekensblares" suivant / Flandre, en tentative d'un / renouveau de notre vieille ima- / -gerie et en cordiale amitié / Max Elskamp (Collection particulière), et "à

mon vieux, très cher, et très fidèle Henri Van de Putte, ces "manenkensblaren" pour ses

gosses et en cordiale affection, Max Elskamp". Dans sa dédicace à Octave Maus, il dira

simplement "à titre de folklore flamand"

 

 

Elskamp, dans un article sur les images enfantines, recensant le vocabulaire dialectal des images à découper, note: "A Anvers et à Beveren, les images prennent la désignation exacte et joyeuse de "mannekensblaren" et de "mannekenspapier", littéralement: feuilles ou papiers à bonhommes, ce qui est tout à fait clair ,suggestif et joli".

 

L'encadrement aux petits coeurs entrelacés

 

Le double coeur

 

Reproduit ici en noir et blanc

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Jardin d'innocence

 

 

Collection Robert Paul

Reproduction interdite

A suivre

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Biennale internationale de livres d’artiste

Biblioparnasse-III

 

les 10, 11 et 12 septembre 2011

 

Halles de Dives-sur-mer (Calvados)

 

BIBLIOPARNASSE III

 

 

Biblioparnasse III : un salon de livres d'artiste, des expositions, des animations

Sous des Halles du XIII ème siècle à Dives-sur-mer  sur la côte normande entre Cabourg et Houlgate, se déroule les 10, 11 et 12 septembre, Biblioparnasse III, la troisième édition d'une biennale internationale des livres d'artistes en plein essor. Organisée par l'association Artlibris le salon réunira 40 exposants sur des stands individuels et collectifs.

Le programme est riche de quantité d'animations : des signatures mais aussi des lectures, des expositions, des ateliers, des projections vidéo ... Le samedi 10 septembre à 20 heures est prévue une soirée poésie où seront lus par Pierre Santini les poèmes ayant donné lieu à la création de livres d’artiste. 

L'invité d'honneur de cette troisième édition est l'artiste germano-américain Max Marek. Né à New York en 1957, il vit actuellement à Berlin. Il a étudié et travaillé à Paris comme illustrateur entre 1977 et 1981. Artiste plasticien , il expérimente à partir de  1982 différentes techniques, huile, lithographie, sculpture. Depuis 2001, il se consacre exclusement au livre. Il réalise des exemplaires uniques en découpant le papier à la main. Il a produit plus de 150 oeuvres. Bon nombre d'entre elles se trouvent dans des collections publiques et privées, surtout en France et en Allemagne. 

Enfin autour de la Biennale, deux expositions l'une à la médiathèque de Dives-sur-mer, l'autre à la médiathèque de Granville. 

 

 

BIBLIOPARNASSE - III

 

BIBLIOPARNASSE III


Samedi 10  septembre

ouvert de 17h30  à 22h00

18h00 - inauguration du salon et vin d’honneur

20h00 - Nuit de la Poésie : lecture des poèmes ayant donné lieu à la création des livres des artistes présents sur le salon - soirée assurée par le comédien Pierre SANTINI

 

Dimanche 11  septembre

ouvert de 10h à 19h

Signatures des livres d’artistes sur les stands : 

à partir de 10h :

• Isabella Ciaffi : Promesse de la rose d’orient/ Promissa della rosa di Oriente, texte de Jean-Pierre Crespel

• Sarah Wiame : Mezzanine, texte de Jean-Pierre Crespel

• LA GRADIVA : Gizi Lajtos ; Southern blues ; Levana ; Dans la demeure d’Hestia ; Alphabet du Royaume ; Temporanea ; Au saule sacré d’Héliopolis ; Lone wolf of Silence, textes de Jean-Pierre Crespel

• Catherine Liégeois : Une histoire simple, texte d’Anne Kovalevsky

à partir de 11h :

• Serge Chamchinov : Chambre Nuptiale, texte de Jean-Luc Wauthier

• Le plus petit Musée du livre : Rapace besoin d’envol, Serge Chamchinov, Pierre Schroven

• Coco Texedre : Archéologie, texte de Suzanne Aurbach

à partir de 15h :

• SIGNUM : Les Agapanthes (Anne Bolori, Véronique de Guitarre) ; L’Oiselle (Isabelle Vallée, Yannick Charon) ; Mirage (Salah Al Hamdani, Danielle Loisel) ; El Mar (Luis Pulido Ritter, Danielle Loisel) ; Paysages infinis (Nicolle Leclercq, Ariane de Briey)

 

Lundi  12  septembre

ouvert de 10h à 13h

10h–11h : Table ronde Biblioparnasse au sommet du livre d’artiste (avec la participation de Max Marek et Pierre Schroven, modérateurs : Anne Arc et Serge Chamchinov)

10h–12h : Visite guidée  du salon   

10h–12h :  pour les enfants, Catherine Liégeois, Atelier de découverte et de création de mini-livres d’artistes 

 

 

EXPOSANTS du BIBLIOPARNASSE 2011

• Max MAREK (Invité d’honneur) – DE/ USA   •  Anne ARC  – FR   • Barbara BEISINGHOFF  – DE  • André BEUCHAT (Alma Charta) – IT/CH  • Suzie BOHM (Das kleine rote Haus) – DE  • Sylvie CATY – FR  • Serge CHAMCHINOV (LLA) – FR  • Isabella CIAFFI - IT  • Helmut HANNIG – DE  • Daniel HEES (Muhleisen-presse) – DE  • Yoshiko HIRASAWA – FR /JP  • Catherine LIÉGEOIS – FR  • Yves Picquet (Double cloche) – FR  • Vincent ROUGIER (Rougier Atelier Art) –FR  • Marja SCHOLTENS (De Klaproos) – NL • Coco TEXEDRE – FR • Nicolaus WERNER – DE • Sarah WIAME (Céphéides) – FR • BUCHENpresse (maison d’édition)  – DE   Andréas Hegewald & Christiane Just • DOUBLE JE (maison d’édition) – FR  Léonore Fandol & Philippe Quérel •  ÉDITION OFFIZIN PARVUS  – DE   Helmut SCHULZE, Monika ROHRMUS, H.A. • ARTLIBRIS (association) – FR DANKERT • LA GRADIVA (librairie-galerie, Claude BATISSE) – FR • MÉDIATHÈQUE Jacques Prévert • Le plus petit Musée du livre (association LAAC) – FR • SIGNUM (association-édition)– FR Danielle Loisel, Yannick Charon, Véronique de Guitarre, Ariane de Briey, Nicolle Leclerq, Anne Bolori

 

POÈTES INVITES SUR LES STANDS

Guy ALLIX – FR, Suzanne AURBACH – FR, Jean-Pierre CRESPEL– FR, Joyce FURIC – FR, Anne KOVALEVSKY – FR, Pierre SCHROVEN – BE, Jean-Luc WAUTHIER – BE

 

 

      Max Marek

 

 

ATELIERS SUR LES STANDS

André BEUCHAT : atelier pédagogique (l’eau-forte)  -  Max MAREK création du livre Opposition binaire -  (éditions LLA), technique : découpage/collage -  Vincent ROUGIER : atelier de gravure taille-douce. -  Marja SCHOLTENS : mini-presse de gravure sur bois -  Nicolaus WERNER, création du livre  Cahiers de passage : Transfiguration, technique del’encre de Chine -  Installations sur les stands -  Anne ARC : Plus… (livre de linogravures) -  Barbara BEISINGHOFF : Partition de lumière (papier filigrané, pulpe de chiffon, gaufrages additionnels au jet d’eau 135x110cm) -  Suzie BOHM : Alter schützt vor Torheit nicht / L’age ne protège pas cotre la folie (technique « Penschilderijen », 13 planches en bois) -  Serge CHAMCHINOV : Expressions aveugles (série des livres de peintre « Liturgie ») -  Helmut HANNIG : SAMOA- Savai’i eine Insel, die mich entdeckt/ une île qui me decouvre (bois gravé) -  Yoshiko HIRASAWA : Notes de l’oreiller de Sei Shonagon vues par Yoshiko (livre et son dossier génétique) -  Christiane Just : Livres-oiseaux (livres suspendus) -  Max MAREK : Au théâtre du corps (3 panneaux de collages sur le fond noir)

 

EXPOSITIONS

  • La conquête impossible, livre collectif 2011, réalisè par l'association Artlibris, maître d’œuvre, Vincent Rougier avec la participation de  Anne Arc, Alain Bar, Barbara Beisinghoff, André Beuchat, Suzie Bohm, Marie-Christine Bourven, Sylvie Caty, Serge Chamchinov, Isabella Ciaffi, H.A.Dankert, Helmut Hannig, Daniel Hees, Andreas Hegewald, Anne-Laura Heritier-Blanc, Yoshiko Hirasawa Léonore Fandol, Bernard Foucher, Tamara Ivanova, Frédéric Joos, Christiane Just, Sylvie Kyral, Catherine Liegeois, Dietrich Lusici, Philippe Querel, Yves Picquet, François Righi, Monika Rohrmus, Vincent Rougier, Marja Scholtens, Helmut Schulze, Shirley Sharoff, SIGNUM, Coco Téxèdre, Marc Vernier, Nicolaus Werner, Sarah Wiame
  • La Barque/Die Barke d’Hermann Rapp, ARTLIBRIS :
  • UltimeS (9 panneaux) DOUBLE JE
  • Dernière acquisition du livre d’artiste de la bibliothèque centrale de Caen (vitrine sur le stand de la Médiathèque Jacques Prévert)
  • Livres manuscrits, collection « Regards » (vitrine sur le stand du Plus petit Musée du livre) 

 

PROJECTIONS DE FILMS

(vidéos non stop lors du salon)

  • Biblioparnasse-I  (Ghislaine Brault-Molas, montage : « Double Je »)
  • 1er Salon Européen du Livre d’Artistes d’Aujourd’hui, galerie Keller, Paris  (« Double Je »)
  • Pierre Schroven, Neuf poèmes (montage : Musée Royal de Mariemont).
  • D’accord et les autres vidéo films de « Double Je »
  • Biblioparnasse-II  (vidéos créées par Armand Julien-Waisfisch)
  • Workshop d’Hermann Rapp
  • Gestes de Max Marek « Kleine Neugierende »
  • « Salle Ubu » de Serge Chamchinov
  • Harms. Poésie assassinée (Anne Arc)

 

 

AUTOUR DE LA BIENNALE


 « Richesses de la bibliothèque municipale du Havre »

du 6 septembre au 8 octobre

Médiathèque Jacques Prévert  - Dives-sur-mer

une exposition de livres d’artistes  comportant des ouvres de François Da Ros, Jean-Paul Ruiz, Jean-Claude Loubières, Gaëlle Pelachaud, Sarah Wiame, Shirley Sharoff… Inauguration  le 8 septembre (jeudi) 18h

 

 

Vitrine du Fonds des livres d’artistes de l’association Artlibris

du 6 septembre au 27 septembre

Médiathèque Charles de la Morandière - Granville

présentation de Serge CHAMCHINOV, Géométrie de l’esprit - Frédéric Joos, Marcel Proust, Sur la lecture - Ilona Kiss, Abcdaire -      Max Marek, Kleine Neugierde

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Histoires de Livres: Le salon du livre d’artiste

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A BRUXELLES – 02 & 03 AVRIL 2011

 

Le Salon du Livre d’Artiste « Histoires de Livres » se déroulera dans les locaux de

l’ERG (Ecole de Recherche Graphique) à Bruxelles, le week-end des 02 & 03 avril 2011.

 

Créé en 2003 à l’initiative du collectif « En Creux », le Salon du Livre d’Artiste

« Histoires de Livres » en est à sa cinquième édition. Il se tient en effet tous les deux ans.

A l’origine de cette belle aventure, deux jeunes artistes graveurs : Gwënael Guégan et

Laurence Léonard.

 

Pour sa cinquième édition, « Histoires de Livres » prend un nouvel envol : nouvelle

équipe, nouvelle dynamique, objectifs renforcés.

Aux côtés de Laurence Léonard, cheville ouvrière des premières éditions, une nouvelle

équipe s’est mise en place, constituée d’autres artistes mais aussi de collectionneurs et de mécènes qui permettent de donner une nouvelle dimension à l’évènement.

Le salon « Histoires de livres » est intégré à une structure plus vaste, initiée par un

collectionneur, dédiée aux arts graphiques en général, « Graphies » (www.graphies.org en

construction).

 

A côté du salon proprement dit, de nombreuses activités et animations autour du

livre sont programmées, dont, notamment grâce à la participation d’acteurs artistiques et

culturels, différentes expositions décentralisées sur le thème du livre.

Les visiteurs du Salon du Livre d’Artiste « Histoires de Livres » sont multiples : grand

public en quête de découvertes, curieux de la création graphique, amateurs de microédition,  professionnels de l’édition et de la diffusion artistique, collectionneurs et artistes eux -mêmes.

 

« Histoires de Livres » est une manifestation gratuite pour les visiteurs offrant une

fenêtre originale sur le monde du livre. Sur deux jours, ce sont plusieurs milliers de

personnes qui découvrent toute la diversité et la richesse du monde de l’édition du livre

d’artiste.


Les exposants aussi ont des origines variées. Belges et étrangers, ils sont plusieurs

dizaines à présenter leur travail : éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, plasticiens mais aussi écrivains, conteurs et poètes ou tout simplement créateur p assionné et amoureux du  livre.

C’est une fenêtre sur la création contemporaine, sur la vie actuelle du livre d’artiste

qui est ainsi proposée. Vendre bien sûr, mais aussi expliquer, montrer, détailler le processus  de création, tels sont les objectifs affichés des exposants.

 

Informations et inscriptions :

« Histoires de Livres », le Salon du Livre d’Artiste

www.histoiresdelivres.be

graphies@skynet.be

(+32) 0476 77 53 60


 

Qu’est-ce qu’un livre d’artiste ?

 

Le livre d’artiste est un livre, voire dans certains cas un livre -objet, édité à peu d’exemplaires, créé de manière artisanale et très souvent diffusé hors des circuits classiques de d istribution.

Le livre d’artiste, plus que n’importe quel ouvrage, crée un lien d’intimité entre le créateur et le lecteur.

Le livre d’artiste peut être un « objet » abstrait ou figuratif, contenir du texte ou non, avoir un sens littéraire ou non.

Tout est permis dans la création de l’objet « livre ».

Le livre d’artiste est le résultat entre une pensée originale d’un créateur et son intervention

personnelle au niveau des formes, de la présentation, des possibilités d’impression ou de

reproduction, des choix des papiers ou des matières.

L’idée même du livre d’artiste recouvre des pratiques et des productions très variées.

La création d’un livre d’artiste répond à sept étapes :

 

1° Le thème : l’origine de la création du livre d’artiste peut être, pour l’arti ste créateur, un mot, une phrase, un proverbe, un conte, un texte humoristique, une note satirique, un

poème, une histoire, une matière, une image, une illustration, des couleurs, des surfaces, …

Il n’y a pas de limite dans la création.

2° La reliure : différents types de reliure existent : en escargot, en serpent, en accordéon,

reliure centrale, japonaise, papillon, flip book, reliure inventée, …

3° La technique : le livre d’artiste peut être construit par collage, à l’encre, à la gouache, à l’acrylique, par photocopie, dessin, tissu, pop up, pliages, par la formation de trous, …

4° La mise en page : elle peut être classique (par exemple image à droite et texte à gauche),  graphique (jeu entre l’image et le texte), peut répondre à un rythme propre au fi l des pages, …

5° La typographie : le créateur utilisera le cas échéant une typographie adaptée au sujet et

au style de son livre

6° La couverture : elle est l’élément qui doit donner envie de prendre le livre, l’objet, en

main, et de le découvrir. Elle peut être simple mais cependant forte pour séduire le lecteur,

le découvreur. Tous les artifices sont permis ici aussi.

7° Le colophon : traditionnellement situé en fin d’ouvrage, le colophon donne quelques

indications quant au créateur, au nombre d’exemplaires, à la date et au lieu de la réalisation  du livre. Le colophon peut aussi contenir une justification signée par l’auteur.

Préalablement à la création d’un livre d’artiste, l’auteur réalise une maquette, ou blanco, qui servira de fil conducteur pour la construction et l’élaboration du livre. 

 

Programme provisoire:


> Jeudi 31 mars 2011


18 heures


Activité partenaire : Cabinet Artistique « Libre Choix »

Rue Defacqz, 152 – 1060 Bruxelles

Vernissage d’exposition


> Vendredi 01 avril 2011


18 heures


Activité partenaire : Espace de Création « Le Caméléon Coquet »

Avenue A. Buyl, 12 – 1050 Bruxelles

« Carnets et correspondances »

Exposition de la Collection de Livres d’Artistes des Bibliothèques de Watermael -Boitsfort


> Samedi 02 avril 2011


De 10 heures à 18 heures


« Histoires de Livres », le Salon du Livre d’Artiste

Exposition-vente

Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphiq ue)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

Au Cabinet Artistique « Libre Choix »

Rue Defacqz, 152 – 1060 Bruxelles

Exposition


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

A l’Espace de Création « Le Caméléon Coquet »

Avenue A. Buyl, 12 – 1050 Bruxelles

« Carnets et correspondances »

Exposition de la Collection de Livres d’Artistes des Bibliothèques de Watermael -Boitsfort


18 heures


Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles

Cocktail officiel (sur invitation)


A partir de 20 heures


Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles

« Tournez les Pages à la rue du Page »

Soirée du livre - Repas, divertissements, animation musicale


> Dimanche 03 avril 2011


De 10 heures à 18 heures


« Histoires de Livres », le Salon du Livre d’Artiste

Exposition-vente

Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

Au Cabinet Artistique « Libre Choix »

Rue Defacqz, 152 – 1060 Bruxelles

Exposition


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

A l’Espace de Création « Le Caméléon Coquet »

Avenue A. Buyl, 12 – 1050 Bruxelles

« Carnets et correspondances »

Exposition de la Collection de Livres d’Artistes des Bibliothèques de Watermael -Boitsfort

Les Partenaires:

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Biographie de Max Elskamp (1862-1931)

Robert Paul a dédié ce réseau Arts et Lettres à Max Elskamp.

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D'autres trésors de cet admirable poète sont épars sur ce réseau

Suit une brève biographie d'Elskamp.


Max Elskamp est né le 5 mai 1862 à Anvers, non loin de l'église Saint-Paul. A cette époque, la ville possédait encore toute sa noblesse flamande, marchande et maritime. Les anciens quartiers, aux ruelles étroites et, tour à tour, grouillantes et silencieuses, firent sur l'enfant une impression profonde. Toute son oeuvre sera pénétrée de l'odeur sauvage du fleuve, où de grands coups de vent jetaient la senteur du goudron et des cargaisons, et les notes rauques des sirènes. Ses yeux s'étaient ouverts sur les bassins aux mâtures nombreuses, les écluses, les embarcadères et leurs pilotis, les magasins d'épices rares et exotiques, les marins aux parlers rudes et divers, les allées et venues des débardeurs et des filles, les voiliers aux noms touchants et magnifiques et les petites gens du quartier. Tout enfant encore, Max Elskamp suivra ses parents dans une maison neuve, au boulevard Léopold, dans un quartier neuf, lui aussi, et patricie, comme on disait alors. Mais ce vaste et magnifique hôtel, où pourtant devait s'écouler sa vie, occupera moins sa pensée que le décor de ses premières années. Jeune garçon, il était invinciblement attiré par le port et y passait toutes ses heures de liberté.

Son père avait été banquier; artiste de goût, il menait son fils au Musée et lui montrait une admirable collection de primitifs. Sa mère, rêveuse et mystique, atteinte d'une maladie mystérieuse, lui apprenait à éviter de faire souffrir. C'est d'elle qu'il tint en horreur, qu'il gardera toute sa vie, de la force brutale, son attention aux choses les plus humbles, sa curiosité de leur sens caché, et une sensibilité très subtile et très discrète, une sensibilité de solitaire. Max Elskamp doit à son père le sens de la beauté des images, de la ligne et de la couleur, et une dignité de grand seigneur timide. L'hérédité nordique, du côté paternel, s'alliait en lui à l'hérédité française et wallonne que lui avait transmise sa mère. Les vacances d'été dans la campagne wallonne au sein d'une famille joyeuse alternaient pour lui avec le séjour rêveur et solitaire, près du grand port flamand.

Elskamp fit quelques voyages. Il connut le métier des marins et des bateliers. Il s'intéressa à tous les anciens artisanats aux traditions séculaires. Le nom des objets et des outils, leur forme parfaite par l'usage, les gestes et les tableaux et les chansons de l'humble vie populaire, il recueillit tout dans sa mémoire et dans son coeur. Il reçut ainsi la leçon de l'apparence et de la vie profonde des choses, et l'intuition prolongeait l'étude.

Comme tant de fils de famille riche, à l'époque, il fit des études de droit. Mais il ne s'intéressa guère au barreau et le quitta après très peu de temps. Il éprouva un grand et pur amour pour une jeune fille qu'un autre épousa et emmena en Egypte. Il ne se consola jamais de l'avoir perdue. Ce furent des années vraiment désolées. Il se rapprochera davantage de son père et ce fut entre eux une admirable amitié. Sa mère mourut, puis, tragiquement, sa soeur. Lorsqu'en 1911, son père mourut, il sembla qu'il n'avait plus qu'à songer à la mort. Lui-même était malade et croyait qu'il ne guérirait plus.

Il avait écrit des poèmes qui furent publiés d'abord en plaquettes et en livres de haut luxe. Il en surveillait attentivement la typographie. Il les agrémentait de gravures qu'il taillait dans le bois selon les modes des anciens imagiers. Ils furent réunis en un volume qui parut au Mercure de France en 1898, sous le titre de "La Louange de la Vie" (Brève présentation suivra) . Ce volume comprend "Dominical", Salutations dont d'angéliques", "En symbole vers l'apostolat", Six Chansons de pauvre homme pour célébrer la semaine de Flandre" (Texte intégral suivra). La même année parut encore un recueil: "Enluminures" (Brève présentationsuivra).

Le poète se tut alors. Il s'était épris de folklore et rassemblait d'importantes collections. Les instruments qui ont servi à étudier les astres ou à mesurer le temps l'intéressaient particulièrement: horloges, gnomons, sextants, astrolabes, etc. Il s'en procura de toutes provenances, fit à leur propos des calculs et des études. Il semblait s'être fait dans sa solitude une manière de quiétude: ce n'était peut-être qu'une forme du renoncement. Quelque chose d'obscur le détournait de la littérature. On put croire alors que l'oeuvre du poète était terminée. Il se livrait à des recherches de technique et de science.

Ce fut la guerre de 1914, et l'exode vers la Hollande des civils qui voulaient éviter les horreurs de l'occupation allemande. Max Elskamp s'en fut par les routes à Berg-op-Zoom. Il y mena la vie misérable des réfugiés en exil. Sa dépression morale fut extrême et sa faiblesse inquiétante. En 1915, Henry van de Velde (voir le très précieux hommage qu'il rendit au poète), son plus ancien et son plus fidèle ami, parvint à le décider à rentrer à Anvers. Max y retrouvera sa maison abandonnée et le silence qu'il aimait. Il reprit ses occupations coutumières. Il se remit à la recherche et à l'étude des témoins émouvants de la vie populaire. Les souvenirs, belles images, occupaient de leur douceur ou de leur peine ses insomnies. Il se remit à graver le bois et à écrire des poèmes. La guerre prit fin. Ses journées se suivaient dans leur régularité et leur monotonie: mêmes occupations, entretiens avec quelques intimes, promenades avec la même amie, son "Accoutumée", comme il disait.

Après la période de la prostration, du silence et de l'exil - c'est ainsi qu'il la désignait lui- même - vint une période de production intense, de 1920 à 1924. Un premier recueil: "Sous les tentes de l'exode" (1921) (Brève présentation suivra), nous apporte le témoignage d'une sensibilité émue par les événements. Puis ce furent les "Chansons désabusées" (Brève présentation suivra) et "Maya" (Brève présentation suivra), --- (Texte intégralsuivra) où revivaient ses souvenirs d'amour et les anciens thèmes de sa rêverie (1922). En 1923, les "Délectations moroses" nous rappellent ses hantises et sa longue peine. "La Chanson de la rue Saint-Paul" (Texte intégralsuivra) évoque de la façon la plus émouvante ce qu'il a le plus profondément aimé: les siens et le vieux quartier de ses premières années. En 1923 encore, "Les Sept Notre-Dame des plus beaux Métiers", le plus bel album de ses oeuvres xylographiques. En 1924, les deux derniers recueils qui parurent sous son contrôle: "Aegri Somnia" (Brève présentationsuivra) et "Remembrances".

Mais la maladie était venue, l'affreuse maladie et des obsessions terribles. La cloison s'était rompue entre l'univers et la vie intérieure. On a parlé de démence, d'accès de fureur et d'heures de dépression. Le poète est mort le 10 décembre 1931.

Il laissait quelques recueils de poèmes inédits. On en a publié la partie la plus importante et sans doute la plus belle: "Les Fleurs vertes", "Les Joies blondes", deux recueils qui parurent en 1934. Mais d'autres recueils demeurent inédits, dont il faut convenir qu'ils présentent des répétitions, des incohérences ou des traces de défaillance.

Familier de toutes les images chrétiennes, Max Elskamp ne fut pas catholique. "Religion vague et invoulue, dit-il, car je ne crois pas." Mais s'il fuyait les dogmes, il était pourtant "l'être le plus religieux" (Jean de Bosschère nous l'assure). Sa piété pour les choses et pour les hommes simples qui révèlent, sans le savoir, par des signes, ce qu'il y a d'essentiel en eux, suit des routes pour ainsi dire franciscaines et le mène à la mystique populaire. Dans l'évocation des croyances et des rites, "résonne la hantise mystique". Sa curiosité et le besoin de pénétrer plus profondément dans la compréhension de l'être et de sa solitude le conduiront à une sorte de bouddhisme qui n'était pas le bouddhisme et où il alliait deux sensibilités, la flamande qu'il s'était formée dans la solitude, et la chinoise qu'il avait rêvée; mystique de douceur, de silence et de paix. Mais sa pensée ne put s'y arrêter. Il était obsédé par des spéculations dont on ne trouve l'expression que dans sa correspondance. Il poursuivait, dans son absolu, le mystère de l'Etre, de l'Unité, du Temps et de l'Eternité. Ses dernières années lui apportèrent une douloureuse féerie pleine de persécutions, qui n'étaient pas toutes imaginaires.

Il vivait au plus haut de sa vaste et belle demeure, remplie de curiosités et d'oeuvres d'art. La chambre qu'il habitait était, tour à tour, la cellule monastique d'un fervent lecteur de l'"Imitation de Jésus-Christ", et l'atelier d'un artiste féru de la scrupuleuse perfection de l'artisan des anciens métiers. Sorte de moine laïc, préoccupé d'astronomie et de pensées secrètes. De là-haut, comme d'une tour, dans sa rêverie, ses confusions et ses clartés, "il était l'homme le plus vivant d'Anvers,, il était l'âme même d'Anvers, son honneur et sa légende". Il fuyait le contact des négociants et des grands armateurs. Solitaire et comme regardant au plus profond de soi-même, c'était la ville en lui en tout ce qu'elle a de durable et de meilleur, dans les joies et les douleurs, dans les prières et les chansons du peuple.

Cette vie d'Anvers, il nous la lègue dans son oeuvre, comme il fait revivre le quartier où il passa son enfance. "La rue Saint-Paul où je suis né, rue de consulats, maritime, joignant l'Escaut. Notre maison se trouvait pour ainsi dire enclavée dans l'église Saint-Paul, et mon enfance s'est passée sous les cloches, au milieu des corneilles et tout contre un horrifique calvaire en grès et cendrée, chef-d'oeuvre d'un sacristain en délire, où l'on voyait, entre les barres de fer, Christ au tombeau et dans de grandes et terribles flammes rouges, brûler sans fin les âmes du Purgatoire. En août passaient chez nous les baleines, les géants des Ommegancks flamands; et les hivers, si près du fleuve, les nuits d'hiver surtout étaient affreuses et trop emplies de bruit du vent, des glaces et de la marée. . ." Toute la vie véritable de sa vieille ville flamande, nous la retrouvons partout dans ses livres, mêlée à sa pensée, et site de ses souvenirs, particulièrement dans sa "Chanson de la rue Saint-Paul" (Texte intégral suivra) --- (Brève présentation suivra), où il nous a parlé de lui et des siens de la façon la plus émouvante.
Les premiers recueils de Max Elskamp, réunis dans "La louange de la vie" en 1898, nous le révèlent tel qu'il ne cessera d'être. Les thèmes de ses chants - il en parlait comme de l'"enfantin missel de notre Passion selon la vie" - s'ordonnent en suites régulièrement organisées. Déjà sa manière est fixée. Elle peut sembler d'un ton si préconçu qu'on a voulu y déceler de l'artifice. Il s'était choisi un style très consciemment personnel. Evitant à la fois les épanchements et l'accent "pleurard", comme il disait, il était parvenu à ralentir le débit et à concentrer les images. Il ne tarda pas à s'aperçevoir que ce ton et son rythme correspondaient à ceux des anciennes chansons flamandes Sa langue, une langue bien personnelle, faite d'ellipses et de tours syntaxiques inusités, création unique dans nos lettres, donnait l'impression d'archaïsme et s'adaptait merveilleusement à la nature de son inspiration. On a dit qu'il avait emprunté aux symbolistes, à Verlaine et à Mallarmé. Mais il suffit de lire une seule de ses strophes, un de ses couplets, pour découvrir ce que sa manière et son rythme ont de personnel. La langue des symbolistes, qui, chez d'autres, paraît une affectation et une préciosité vaines, est, chez lui, non un balbutiement ni un ornement, mais la forme même de la sensibilité. "Langue prodigieuse, dit Jean Cassou, faite d'appositions, de participes adjectivés, d'ablatifs absolus, de substantifs sans articles, langage tout naturellement synthétique, c'est-à-dire en contradiction complète avec le génie français, mais qui impose à notre raison sa densité paradoxale, son chant en sourdine, ses basses tenues, sa douce et lente marche d'orgue. Il ne s'agit point ici de disposer un discours, mais de juxtaposer en les retenant gauchement, par le moyen le plus immédiat, des images modestes et touchantes." Max Elskamp, craignait qu'on lui en fût grief; il disait, dans un moment de découragement: "J'écris trop au Nord". Et il marquait par là ce qu'il y a d'étrange dans sa manière, et aussi d'archaïque, souvenir des vieilles chansons populaires. Rien ne pouvait mieux convenir qu'elle à une pensée qui n'a rien d'actuel et dont on peut dire qu'elle vit hors du temps, dans un décor que les âges passés lui ont transmis.

Gens des vieux métiers et des corporations, dans des ruelles de béguinage, que longent derrière leur murs clos des jardins bien ordonnés. Joie quotidienne et gestes réguliers. Heures prévues comme à l'office et dont chacune a sa couleur et son objet. Saisons alternées. Passages des barques et lumières des jardins, prières devant chaque Madone, au coin des rues. Telles sont les visions du poète. Mais dans ces visions qu'il transcrit en bon imagier qui connaît les choses, sans déformer leur réalité, se trouve une réalité seconde, "celle du rêve et de l'absolu". De la réalité familière toujours vivante, il s'évade dans un monde à son image, mais où les choses cachées ont une vie claire, un monde où tout est de l'âme, où tout chante des paroles humaines, très simples et très chargées. Flandre est parée de ses plus belles saisons, de ses plus belles couleurs. Les anges et la Vierge y vivent, comme ils vivaient voisins des bonnes gens de jadis. Le paysage est un signe, un miroir intérieur où se reflète le coeur du poète. Il semble s'en tenir à ce qu'il voit; mais l'attention de son coeur - sa tendresse - est si grande que tout s'en trouve magnifié. Humblement, il nous propose ses "Enluminures", comme s'il copiait les apparences. Or, mystiquement, ce sont des présences qu'il évoque devant nous, par la force de son amour. Mystique, sans doute il l'est, bien qu'il n'adhère à aucune croyance. Mais il a l'amour de cette évidence qu'est pour lui la vision. C'est une foi encore, personnelle et secrète et qui le remplira de plus en plus de souffrance que de joie. Il souffre amèrement de souvenirs anciens. Il souffre aussi d'une douloureuse peine métaphysique. Mais il souffre seul, lui, le doux qui a horreur de la force, le pacifique qui craint de blesser les fleurs ou les objets, le disciple de l'Ecclésiaste qui mesure la vanité des choses et de nos souffrances mêmes, et qui n'arrive pas à se résigner, lui le bouddhiste pour qui toute vie est sacrée. Ses peines et ses pensées sont encloses dans ses belles images, avec une tendre discrétions.

Les chansons se succèdent évoquant tous les aspects d'une pensée qui se replie sur les images familières et sur les anciennes affections. Ce seront encore les "Chansons désabusées", "Maya", "Aegir somnia", "Les Délectations moroses". Mais depuis l'exil et "Les Tentes de l'Exode", il y a dans plus d'un poème quelque chose de moins indirect. Le lien demeure entre les faits particuliers de la vie et le chant qui en procède. L'aveu est plus nettement circonstancié. L'oeuvre en conserve quelque chose de tremblant et de plus fiévreux. Un accent nouveau se mêle à l'ancienne diction. Ce sont toujours des chansons "d'une perfection villonesque". Le tour populaire et la fraîcheur n'en sont pas feints, - car le poète est toute sincérité. Mais ce ne sont plus seulement ces petits airs comme on s'en chante pour bercer, pour calmer sa peine d'être un homme. Le poète est toujours possédé par sa volonté d'art. Son style et sa langue, comme ses rythmes familiers, lui sont si habituels que, souvent, le vers s'assouplit, se précipite. La pensée profonde qui "accompagne presque tous ses chants", les déborde constamment. La douleur, celle de la dureté de sa vie comme celle des souvenirs qui le harcèlent, lui est insupportable. Le destin est trop lours pour qu'on l'accepte sans percevoir l'effort. Il est altéré de perfection, et il n'y a plus de commune mesure entre la pensée, toute métaphysique, et les chansons. Le rêve même est trop pénible. Et celui qui avait prêché la paix et la joie et l'amour, défaille. Il lui arrive d'essayer de se distraire en décrivant des objets ou des estampes. Ses poèmes "ne sont jamais des peintures futiles". (Jean de Bosschère nous le signale utilement). Ces poèmes sont "des signes". Max Elskamp semble se hâter de tout dire pour pouvoir enfin se taire lorsqu'il éprouvera le besoin de crier sa plainte. Cette discrétion est bien aussi d'un homme de chez nous. Il peut se faire que nous l'ignorions, car il n'est pas fréquent que ces poètes profonds et renfermés écrivent ou parlent: contemplatifs, leur poésie est en eux et on a de la peine à la deviner, car elle se nourrit de solitude et de silence.

 

D'autres trésors de cet admirable poète sont épars sur ce réseau

Et voir encore ici: Max Elskamp et le presse privée en Belgique (documents issus de ma collection privée)


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