Un adorable article de fond, par Sophie Gianinni., que je remercie de tout coeur!
https://pourtouslesparents.wordpress.com/2016/09/20/virginie-vanos-ecrivain/
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Sur les rives du Saint-Laurent,
On fait face à l'immensité
D'une indescriptible beauté.
Éblouissant est son courant.
Sous la voûte bleu, vaporeuse,
La nature offre mille grâces.
Elle féconde tout l'espace,
Crée des espèces fabuleuses.
Partout fleurissent des jardins
Offrant des images magiques,
Des compositions féeriques
Sorties de lampes d'Aladin.
Fasciné, on voudrait capter
La splendeur du ciel et de l'eau
Or on n'en saisit en photos
Que des parcelles découpées.
Pour satisfaire notre envie
Nous avons vogué sur le fleuve
Comme les canards le peuvent
Caressés du vent de la vie.
19 septembre 2016
Target: Quality Time! Dans un décor gentil et un peu avachi style « Au théâtre ce soir », va éclore une fleur vénéneuse et invisible, celle de la vérité pas bonne à dire. Carnivore? Sans doute, elle semble aussi gourmande que le Temps. Comme échappée d’une boîte de Pandore elle se met à dévorer, tout ce qui lui tombe sous la dent. Et elle a la dent dure ! Elle sonde les amitiés, explose la vie de couple trop tranquille, dévoile les tricheries amoureuses, ricane à propos de l’emploi du temps égocentrique et ridiculises les grimaces sociales. Elle frappe les vanités de ce monde : vins millésimés, psychanalyse, musique indienne, cacahuètes mortifères, mythe du bon samaritain, écologie, rêves d’adoption dans les pays lointains et nouvelles habitudes matrimoniales ! Tout en écrasant au passage dans son engrenage infernal, conventions confortables, habitudes et lâcheté. Avec cela, impossible de mentir, tant le texte est greffé sur le langage du corps. Les pitreries révélatrices et la bouffonnerie ne sont pas non plus absentes de ce texte signé Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, les auteurs de la pièce à succès retentissant Le Prénom. Pierre Pigeolet en vrai capitaine de la scène, se révèle être un maître en la matière, tout concentrant dans son personnage toute l’humanité de la pièce. On se félicite de la mise en scène trépidante de Martine Willequet.
Un peu comme on rénove sa garde-robe, Pierre et Clotilde Lecoeur(-Sec) décident donc d’organiser des dîners d’adieu pour se débarrasser d’amis qui n’ont plus vraiment la côte. Sur la liste noire, c’est Antoine qui le premier fait les frais du vide-amitié. La fastueuse cérémonie de rupture à sens unique promet de se dérouler dans le plaisir jubilatoire pour les deux complices de la mise en scène. Dans une ambiance do it with class, on sort le vin millésimé de l’année de naissance du cher ami - comme c’est triste, sa femme, Béa a été retenue par une répétition de théâtre - on l’accueille avec sa musique préférée, on lui concocte un repas princier que l'on fera suivre par la liquidation de la cible !
Sauf que, les choses dérapent. Pierre et Clotilde perdent peu à peu le contrôle, pire, c’est l’ami offensé qui subtilement prend sa revanche et organise une séance jubilatoire et cruel de role–playing thérapeutique pour « sauver l’amitié ! »
Pourtant, quelle superbe chimère, quelle idée grisante d’imaginer que tout d’un coup, on va pouvoir maîtriser le Temps. Préférer au gaspillage et à la dispersion, le véritable et authentique Quality Time avec famille et amis sincères! Rayer de sa vie angoisse, ennui et obligations. Faire le ménage du Time Managing et reléguer impunément aux oubliettes tout ce qui vous dérange... et se sentir enfin libres!
Dès le départ, Clotilde jouée avec férocité carnivore par Christel Pedrinelli a préparé un coup de Jarnac. On le perçoit dans ses intonations sarcastiques, sa fausseté, ses sollicitudes exagérées, ses rires artificiels, ses postures protectrices avec son mari. Mais la séduction de la belle a vite fait …de faire oublier tout danger. La comédienne au top de son talent de faussaire a aussi piégé le public ! Et dans le rôle du mari gauche, anxieux, et rénovateur Frédéric Nyssen fait merveille. Il s’en tire particulièrement bien dans ce monologue solitaire si inconfortable face à un Pierre Pigeolet statufié qui reste, absolument imperturbable, pire qu’un psychanalyste, figé comme un cadavre assis! Et puis … quelles résurrections flamboyantes!
Jusqu’au 09/10/16
AU THEATRE ROYAL DES GALERIES
Galerie du Roi 32 – 1000 Bruxelles
Infos Réservations : 02/ 512 04 07
Illustration de Jacques Choucroun
À Michel Lansardière
On a recours aux mots d'usage
Dont abonde chaque langage.
Or on peut en faire un pillage
Pendant un jeu où l'on s'engage.
Ce jeu consiste au décollage
De mots jaillis sans décalage,
Porteurs de souvenirs, d'images,
Ayant même rime en partage.
Le cerveau garde un héritage.
Sans faire de remue-ménage,
On trouve des vocables en age
En partant du mot éclairage.
En ce jour, cette rime sage,
Qui termine le mot hommage
Et aussi celui de courage
Nous fit faire un riche voyage.
18 septembre 2016
Hier ; il y a trente ans,
Aujourd'hui ; un autre temps,
Demain ; l'échos d'un rêve ou pas,
tout ça mis ensemble ; l'écriture,
un livre, des images portées par l'encre,
cette drôle de vie qu'en secret,
toi et moi partageons.
Hier ; les heures adolescentes,
Aujourd'hui ; puissante féminité,
Demain ; l'échos d'une enfance, ses pas,
tout ça mis ensemble ; l'émerveillement,
l'instant du quotidien, par une rose, ébloui,
cette ampleur dans ma tête qu'en secret, je t'écris.
Hier ; l'absence d'une rencontre, de nous,
Aujourd'hui ; nos regards l'un dans l'autre, enchevêtrés,
Demain ; j'y crois enfin,
tout ça mis ensemble ; l'intimité d'un chant,
cet Opéra, ce bel enfant nourri de poésie,
de nos mots silencieux, de nos peaux musicales
dès lors qu'elles s'effleurent,
se touchent un peu.
NINA
Si je n'écris plus, c'est que je n'ai plus rien à dire, à raconter dit l'écrivain.
Les heures sont creuses dans cette chambre vide. Les jours passent tristement. Dans cette torpeur lancinante, son esprit se meut dans le vide de ses mots.
L'écrivain n'écrit plus. Il est prisonnier, censuré. Il a l’impression d'avoir perdu son âme. Trop d'émotions négatives, de désarrois ont envahi sa vie. Trop d’injustices, de désordres, de confusions le paralysent. IL a le corps et l'esprit tourmenté, agité. Tout l'obsède. Il se sent isolé.
Destinée, où es-tu ? Pourquoi ce renoncement, ce rejet qui transperce son cœur et le laisse pour mort. Il ne voulait pas qu'il en soit ainsi.
Justice, as-tu choisi de le réduire au silence et sans combat ? A-t-il acquiescé ta volonté et ta puissance ?
Dieu, est-ce un poète ou un prophète maudit qu'il faut punir pour ses mensonges ?
Démocratie, rend la certitude à ce fou pour qu'il retrouve ses inspirations, ses convictions pour transmettre la vérité, l’amour et la vie.
Les humains sont quémandeurs. Sans écrivain poète, les hommes sont seuls, orphelins, dépourvus de protection, d’éclat. Ils s'enfoncent dans le néant, la futilité, l'obscurantisme. Ils ont besoin de comprendre, d’interpréter et d’aimer. Ils doivent se sentir vivants et non dissimulés sous les corps des innocents.
Et qui peut mieux qu'un poète, par ses mots salvateurs, relever celui qui tombe, consoler celui qui pleure, rassurer celui qui souffre.
L'écrivain muselé, bâillonné doit se réveiller et crier au monde sa vérité.
Pardonne-lui sa désobéissance mais ne lui demande plus jamais de se taire.
L’YONNE (écrite à Misy) 2003
C’est une rivière
Nerveuse et tranquille,
Rebelle et si fière,
Forte mais fragile.
Il peut faire mal,
Sauvage et placide,
C’est un animal
Posé mais rapide.
Quel est ce cours d’eau
Sensible et rieur,
Menant les bateaux
Vers des temps meilleurs.
A qui sont ces pattes,
Ces yeux de velours,
Cette allure de chatte,
Ce grognement sourd ?
Refrain : Profonde et lointaine,
L’Yonne souveraine,
Si verte et si tendre,
Ne veut pas se rendre.
Lionne rugissante,
Lionne toujours partante,
Comment te bercer
Ou t’apprivoiser ?
Comment t’abriter ?
Comment traverser ?
Quelle est cette eau vive
Qui change de nom ?
La Seine lui arrive
A peine au menton.
Sans craindre la mort,
Chasseur et rusé,
Quel est ce beau corps
Prêt à s’élancer ?
Au refrain
Perdu dans l’enfance,
C’était un ruisseau,
Une transhumance,
Le vol d’un oiseau.
Louve téméraire,
Félin survivant,
Vois comme cette mère
Défend ses enfants.
Au refrain
Anne David
Maintenant, lorsque je pense à mon père, une onde de tristesse nouvelle me traverse. Elle n’est pas seulement le mouvement de cœur qui porte vers le souvenir du parent disparu. Il y a autre chose, dont j'ai pris conscience depuis peu. C'est que j'ai dépassé depuis longtemps déjà l’âge que lui a atteint pour l’éternité.
Sans doute, lui ont été épargnées les souffrances quelquefois bien longues de la vieillesse et toutes les défaillances de l’âge. En partant si tôt, il s’est paré d’une sorte d’immortalité. A jamais je conserverai de lui la même image, faite d’esprit rationnel et de sensibilité enfouie.
Lorsque je pense à lui, je le revois, si proche et en même temps si lointain, assis devant son bureau, enfermé dans son silence, impressionnant de présence. Absorbé dans la correction de copies d'examen, ou dans la recherche du temps perdu...
Il est parti trop tôt et il est désormais trop tard. J’ai définitivement raté le temps où nous aurions pu discuter vraiment d’égal à égal. Où il aurait tenu entre ses mains l'un de mes romans et s'y serait plongé avec le même sérieux et la même attention qu'il lisait et relisait Les nourritures terrestres ou Lucien Leuwen.
L’amour des livres, l’héritage le plus précieux qu’il m’ait transmis.
Pantoum
Me trouve en ce moment dans un état joyeux.
Inactive au dehors j'accueille la tendresse.
Un radieux rayon qui prés de moi paresse,
Dore le vert feuillage en le rendant soyeux.
Inactive au dehors j'accueille la tendresse.
Dans le parfait silence elle surgit du bleu,
Dore le vert feuillage en le rendant soyeux.
La grâce passagère éloigne la tristesse.
Dans le parfait silence elle surgit du bleu.
L'énergie qui surprend me ranime sans cesse.
La grâce passagère éloigne la tristesse.
La nuit, le sort humain peut sembler odieux.
L'énergie qui surprend me ranime sans cesse.
J'ai l'âme satisfaite et l'esprit curieux.
La nuit le sort humain peut sembler odieux.
Dans le noir de la nuit, l'inacceptable oppresse.
17 octobre 2011
Oui, je suis lasse
Du temps qui passe
J'aimerais chanter
Aussi rêver!
Et ne plus vivre
A la dérive
De ces regrets
De ces secrets...
Et si l'émoi
Résonne en moi...
Toutes ces envies
Me tiennent en vie!
Mais dans la nuit
Où tout s'enfuit...
Quand ciel est noir
Fragile l'espoir!
Ne pas couler
Encore vibrer
Le monde est beau
Est mon crédo!
Alors suis lasse
Et le temps passe...
Il faut danser...
Et puis aimer!
J.G.
Doux ami,
Si tu le peux, emmène-moi
Où tu aimes à flâner toi-même.
Nous y glanerons sans problème,
Encore en pensée, cette fois.
J'ai perdu le goût du voyage,
Ne le retrouverai jamais.
Or fréquemment, je me permets,
Une errance en ton voisinage.
Là, en t'apercevant, je fais
Les gestes vrais de ma jeunesse,
Empreints de charme et d'allégresse
Et j'en recueille les effets.
Malgré ma tendresse pour toi,
Je ne quitterai plus mon monde.
Viens me rejoindre sur les ondes,
Emmène-moi vers Autrefois!
8 janvier 2009
Théâtre promenade convivial, théâtre de voyageurs spirituels qui trinquent ensemble …et avec le public. Année 1789 -10 : le roman Jacques le Fataliste et son maître en huit journées et quatre motifs, met en scène deux passagers d’une époque. Ils cheminent en discutant de tout et de rien, tandis que sortent pêle-mêle de leurs malles d’osier histoires d’amour et de trahison, parenthèses, digressions, protagonistes pittoresques hommes et femmes, apostrophes au lecteur et la reconstitution fragmentée d’un crime. Entre gaieté et profondeur, on découvre le siècle de Diderot en costumes d’époque avec ses convictions et ses interrogations.
Au cours de ce voyage vers nulle part, le réjouissant questionnement du maître et de son valet sur la liberté individuelle débouche sur une certitude de l’époque que Diderot, l'un des premiers, veut contester.
« Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe ? D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut. » C’est l’histoire écrite sur le Grand Rouleau : “Nous croyons conduire le destin, mais c’est toujours lui qui nous mène.”
Si le valet futé joué par Jean-Pierre Baudson est terriblement bavard, son maître, un noble riche et maladroit qui se refuse de lacer le moindre brodequin, est passé virtuose dans l’art de le faire parler. Il est campé par Patrick Donnay. Ainsi l’amitié vraie née de la parole, relie ces deux extrêmes qui deviennent vite inséparables et – oh! stupeur – même dépendants l’une de l’autre, question d’abolir avant la lettre, tous les privilèges de classe. Le sujet de 1779 vit sous la dépendance de son maître, mais le citoyen de 1789 dont on attend l’avènement, sera celui qui affirme sa liberté, et, partant, sa souveraineté.
Grand déballage de malles …très emballant! Vers une aube inconnue ? A travers l’errance picaresque de ce duo en scène plein de verve et d’usage, le spectateur participe à une joyeuse farce sociale et philosophique où les postures intellectuelles savoureuses de l’un et de l’autre fusent en un énorme festin vocal. Choc des idées, hallucinante frénésie de paroles, gestuelle débridée, imaginaire au pouvoir, la riante dissertation en live est bel et bien jouissive. La mise en scène impeccable de Jean Lambert – elle commence dans la salle avant même le début de la séance – soutient avec talent les équilibristes du verbe qui ont su préserver un charme 18 ème. Les applaudissements fournis de l’assemblée témoignent de la générosité des artistes qui ont tout joué, y compris les rôles désopilants d'une flopée de joyeuses dames qui n’ont vraiment pas froid aux yeux!
du 06/09/16 au 29/10/16 Offrant une plongée originale et pleine de surprises dans l’univers d’un géant des Lumières, ce spectacle du Théâtre National a rencontré un vif succès à sa création en 2013. Amusez-vous des aventures de deux compagnons qui se baladent dans la vie en méditant gaiement sur nos amis, nos amours, nos emmerdes ... et notre destinée.
https://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=454&type=1
Certes pour paraître à la page,
À Facebook ai ouvert un compte.
Ne sais pas ce qui s'y raconte
Mais reçois de nombreux messages.
Ne peux directement les lire
Leur contenu étant caché.
Il me faudrait les rechercher
Pour savoir ce qu'on veut me dire.
S'affiche une offre d'amitié.
Je l'accepte sans commentaire.
M'en advint de peu ordinaires;
À des proches me suis liée.
Étions devenues étrangères
Mes cousines germaines et moi?
Je pense avec un doux émoi
À mes deux tantes restées chères.
Étonnamment en peu de temps,
Ceux nés dans la même famille,
À tire d'aile s'éparpillent.
Lors s'ignorent ses descendants.
16 septembre 20016
quelques nouvelles de mes dernières écritures....
Des Comédies pour distraire, et des Textes de Théâtre pour émoustiller les neurones…
Carré de Couples et Demander la Main de ta Femme sont les dernières écrites
Carré de Couples : 4 couples, en un lieu anonyme, évoquent 4 étapes de vie sans jamais se parler...
Demander la Main de ta Femme : Alice, épouse de Maël le macho, vit un amour platonique avec Hugo ami de Maël…
Vous pouvez en lire de larges extraits depuis mon site…et si embryon d’intérêt me demander la fin
http://www.mes-pieces-de-theatre-a-jouer.com/#!du-theatre-a-jouer/cjul
Moi qui existe solitaire,
Je me déplace sans bagages,
Et fais de savoureux voyages,
Tout en demeurant sédentaire.
Dans un silence harmonieux,
Je reçois l'énergie solaire.
Sans recours à l'imaginaire,
Je rencontre le merveilleux.
Partout, non loin de ma maison,
De nouvelles grâces surgissent.
Des canards sur le fleuve glissent,
Même en la plus froide saison.
Des mouettes offrent des ballets
Et quand arrivent les outardes,
Bien accueillies, elles s'attardent
En cet espace qui leur plaît.
Ces magnifiques créatures,
Tout près des promeneurs avancent.
Je m'émeus de leur confiance.
Que surprenante est la nature!
15 septembre 2016
La Flèche du Temps expliquée
du Temps quantique au temps macroscopique
(D'après l'université de Bâle)
Une acrylique
d'ADYNE GOHY
Inspirée
par un Poème de
RAYMOND MARTIN
LE TEMPS
Primordial, étal, étant, partiel et infini.
Défini, rationnel, indéfini du relatif, éternité absolue.
Par la réflexion humaine asservie à l'esprit.
Le cherche-t-on pour qu'il soit perdu ?
Courir prestement d'un point à un autre
Piège le temps dans le filet de la raison.
Est-ce irraisonné le retour au point initial, faux !
Présent, là, ici, là-bas, immuable et immobile, déraison !
Eternité, simultanéité de tous les temps.
Passé, présent, futur présent, futur antérieur,
Indicatif, pointé au tableau noir de la classe,
Du professeur pensant que « c'était le bon temps ».
De l'élève au tableau noir, déjà hors du temps,
Multiplicité de temps, temporalités différentes, parallèles.
Vacances au passé, à la récréation future approchant.
L'esprit virevolte, léger, à tire d'ailes.
L'origine du temps passé, n'est-ce pas le temps d'avant ?
Le futur du temps passé, n'est-ce pas le temps présent ?
Le futur du temps présent, c'est l'avenir.
Le passé de l'avenir, n'est-ce pas le temps présent ?
Alors, faut-il prendre le temps au temps ?
Mais son temps, je le lui laisse,
Car je prends le mien, en prenant mon temps.
Mais le temps presse, pour autant qu'il passe.
Autant en emporte le temps : dilemme !
Quel temps faut-il prendre, quel temps fait-il ?
Assurément il a fait son temps, indemne.
S'il a fait son temps, je lui prends son temps : futile !
Translation dans le temps, utopie humaine, servile,
A la recherche obstinée du méson perdu,
Initiation mystique du questeur en perpétuel devenir,
Vers la recherche de la parole perdue.
Translation dans le temps du «de mon temps» du Grand Père,
Au «il était une fois des comptes pour enfants»,
La tête dans les nuages, cotonneux de la sphère,
Les pieds sur terre, boueux par mauvais temps.
Poète, prends garde de ne pas retrouver le temps perdu,
Car alors ta quête n'aurait plus de sens,
Tu ne pourrais plus rêver au temps disparu,
Mais tu soupçonneras sa présence.
Je reprends mon temps et vous laisse au vôtre,
Vaquez, chantez, riez, à vos réflexions,
Chacun d'entre vous aura son bon apôtre,
Retour au temps béni des illusions.
Raymond MARTIN
Un partenariat d'
Arts
« Lisbeths » (2006) de Fabrice Melquiot au théâtre Le Public
La douce canicule de cette mi-septembre se meurt vite dans l’atmosphère renfermée de la salle des voûtes du théâtre Le Public et la pièce devient vite irrespirable, …entendez, dans le sens de l’absence de respirations! En effet, les deux comédiens vont mener train d’enfer, aspirés dans la fébrilité de leur poursuite amoureuse à travers les ronces de la vie.
George Lini et Isabelle Defossé ont tout donné ! La langue est haletante, truffée d’interruptions, de rires trompeurs, de lapsus, de choses échappées à l’inconscient, de bulles effarouchées, d’hésitations essoufflées, de précipitations vertigineuses dans un jeu théâtral intelligent et juste. Ils ne savent pas comment s’approcher, coincés dans leurs carapaces bourrées d’épines. Pas facile l’amour chez les oursins, comment remonter à la surface ?
Les giclées de « enfin bref » sont autant de cris d’alarme brûlants. Le sol du plateau est un lit de braises. « Enfin bref », c'est le mot qui assassine le présent, qui court haletant vers un futur qui se dérobe, qui angoisse et qui terrorise. A lui seul il symbolise l'urgence d'un désir inassouvi, sans jamais l'ombre d'un espoir de contentement, avec à la clef la déception comme clef de voûte de la vie, dans une course absolue et effrénée, à l'assaut des ombres et non des choses et des gens, tels qu'ils sont!
Le duo fantastique des deux comédiens Georges Lini & Isabelle Defossé détient un puissant pouvoir d’invitation à la réflexion. Cette pièce fulgurante du savoyard Fabrice Melquiot pourrait-elle briser le cycle infernal de nos temps pressés et utiles... ? Et si on éduquait les gens au contentement et non à l’avidité permanente ? Une avidité stimulée par la publicité, qui affirme qu’il nous manque toujours impérieusement quelque chose. Une civilisation du besoin chronique et permanent, sans cesse ressassé, qui instille dans les esprits la dure sensation de manque. Ils ont les yeux dans les yeux, le corps à corps, mais pas la sérénité de l’accord ! Le spectateur ne ressortira pas indemne, touché, mais heureusement pas coulé !
« Ils ont tout et pourquoi cela ne marche pas » se demande-t-on? Cette question ne cesse de hanter le spectateur souvent pris à témoin par les comédiens, ballotté dans l’ivresse des mots, des dialogues et des narrations croisées au cours de joutes qui ne sont pas que verbales puisque le corps est maître à bord. Ainsi, le spectateur est entraîné, troublé, subjugué par l’énergie théâtrale époustouflante du ballet des amoureux qui évoluent tels des papillons de nuits affolés, dans un clair-obscur plus livide que le désespoir. Et pourtant la fille avait des rêves, elle avait su larguer les amarres, et pourtant elle avait - mine de rien- semé la lumière, rêvé d’un enfant dans la blancheur d’une innocence retrouvée, galbée de verres de laits à la chaîne et de craies blanches prêtes à écrire une nouvelle vie.
Le phénomène de l’amour - ce qui fait que nous existons à nos yeux et aux yeux des autres - devrait être la tendre aspiration de chaque homme et de chaque femme. Mais la pièce se fait de plus en plus pessimiste et l’inaccessible étoile reste bel et bien inaccessible pour les deux personnages, à force de se concentrer sur leur propre désir et non sur celui de l’autre. Et pourtant tout avait si bien commencé, un peu comme dans L’Ecume des jours: sur les sentiers peu fréquentés du fantastique et de la poésie.
Petits commerçants, petits consommateurs d’amour, ils s’éteignent aussitôt allumés, des lucioles perdues dans le grand noir ! Et l’homme est impuissant devant son destin, vissé à une angoisse obnubilante comme un coquillage sur son navire car sa Lisbeth, tout d’un coup, n’est plus la Lisbeth qu’il connaissait dans les moindres recoins : elle a changé ! Elle est une Lisbeth plurielle et réelle. Et cela Pietr ne l’accepte pas! …S’il pouvait se dire qu’elle est tout bonnement vivante, traversée par le désir d’enfant et assoiffé de lui ! Incapable de renoncements, il la fige dans son imaginaire, la cloue comme un papillon sur la planche de l’entomologiste, alors que la vie, c’est justement l’adaptation perpétuelle et le changement! Pauvres humains plus piquants encore, mais bien moins sages, que les oursins!
http://www.chargedurhinoceros.be/index.php?option=com_content&view=article&layout=edit&id=118
...À plus de quarante ans, Pietr se contente de brèves aventures : représentant de commerce, ce n’est pas un métier pour être en couple, on n’est jamais là. Lisbeth fait irruption alors qu’il n’attendait plus rien. Ils se plaisent et décident rapidement de faire un enfant, dans un hôtel, face à l’océan. Elle patiente sur le quai de la gare. Quand il descend du train, il voit cette femme qui vient vers lui, tout sourire, toute lumière. Ce n’est plus Lisbeth, c’est une autre Lisbeth, c’est une inconnue. Mais il reste pourtant l’envie d’atteindre cet amour absolu …
De Fabrice Melquiot, mise en scène de Georges Lini, avec Isabelle Defossé et Georges Lini
Du 6 septembre au 29 octobre 2016 à 20h30 au Théâtre Le Public à 20h30
Bergen blottie au cœur de juillet
Oslo, Bergen
Décollage d’un avion blanc, le soir,
puis ce couché de soleil rose et parme,
inouï, triomphal,
apparaît puis s’étend ; une pure merveille.
Vol au-dessus de l’infinie Scandinavie
Des paysages polaires, entre l’Est et l’Ouest,
des maisons en bois, coquettes, multicolores,
dévalent joyeusement ;
alentours des vallées, des prairies, des jardins,
du vert à profusion, des espaces infinis,
de simples fleurs sauvages, à l’instar de ballerines,
gracieuses et féminines, sous mes yeux se
mettent en scène, s’illuminent, dansent et bruissent !
Bergen multicolore, Bergen technicolor
Autour d’elles, le soleil adapte sa lumière,
les nimbes de tout son or, les caresse, les honore.
Précieux soleil, parcimonieux soleil
Puis ces neiges éternelles sur ces monts
vertigineux et bleus ; c’est l’été de l’hiver,
Le soleil mesuré.
Ce sont ces regards clairs, grand-ouverts,
dont les yeux bleus-glacier donnent
le vertige aux sombres,
puis étonnent et à la fois subjuguent
la Méditerranéenne que je suis, que je reste ;
l’ombre là-bas embaume encore la neige,
même en plein cœur de juillet.
Paysage hivernal, huile sur toile
Sophus Jacobson (peintre norvégien, 1833-1912)
La blondeur est partout ;
les chevelures, l’air que l’on respire,
les corps, les gestes ensoleillés des gens d’ici,
jusqu’à leur mots si chauds, si ronds ; des bateaux.
« Les rues sont remplies d’amour », prince Haakon de Norvège
Oslo
La Norvège est paisible, blanche et verte,
pacifique.
NINA
Rosemarsjen, Oslo, 25 juillet 2011
Marche blanche, marche des roses…
Du blé en herbe fauché au regain de la jeunesse,
aux promesses de blonds épis
J’ai vu le poème de NINA, émoi.
Les images tournaient, qui défilaient en moi sur l’écran des nuits blanches.
Et moi… tandis que le film repassait, je déposais les photos sur les mots.
Et voici le résultat d’un nouveau partenariat…
De vous à nous, qu’en pensez-vous ?
Michel Lansardière (photographies)
Un partenariat d'
Arts