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our me désennuyer ou pour me rendre heureuse,
La magie opérant me plongeait chaque fois Dans un enchantement me remplissant d'émoi. Des bois mystérieux abritaient tout un monde, Révélant un ailleurs d'une richesse extrême. Qui me ravit encore et me surprend toujours, Quand je le redécouvre au hasard de mes jours. |
Pour celui qui gravit la montagne
il est déplacé de se prétendre le meilleur ou le seul
Mais il est sage de se concentrer sur son pas
La rumeur importe peu
pour celui qui est au plus pur de l'écriture
Peu importe son nom il écrit pour nous tous
Ecrire est un chemin dans la montagne
Toute une vie ne suffit pas pour atteindre le sommet
Mais le bonheur du jour est là présent dans la connaissance
conscient de la douleur humaine
conscient de la beauté du monde
Vivre est ce passage abrupt
de la douleur à la beauté
de l'extase à l'impuissance
du silence à la sérénité
Ecrire concilie tous ces paysages dans le regard du marcheur
© Patrick Chemin (1993)
Jean-Michel Folon
Partenariat poésie-peinture de Joelle Diehl et Liliane Magotte
Partenariat poésie-peinture de Joelle Diehl et Chantal Longeon
Présentation d'un poème de Jacqueline Gilbert
sur une aquarelle de Gisèle Seyller
" Téthys la mémoire de la mer "
Partenariat poésie-peinture de Michel Lansardière et Chantal Roussel
Partenariat poésie-peinture de Fabienne Vereecken et Adyne Gohy
Partenariat poésie-peinture de Sandra Dulier et Chantal Roussel
Partenariat poésie-peinture de Joelle Diehl et Claude Hardenne
" Est-ce què vos mè r’connichez co bin "
Partenariat poésie-peinture de Claudine Quertinmont et Charles De Wit
Partenariat poésie-peinture de Claudine Quertinmont et Andrée Hiar
Partenariat poésie-peinture de Claudine Quertinmont et Charles De Wit
Partenariat poésie-peinture de Joelle Diehl et Chantal Longeon
Partenariat poésie-peinture de Sandra Dulier et Adyne Gohy
" Bouleau au doux Amour et Vénus dédié "
Partenariat poésie-peinture de Rébecca Terniak et Liliane Magotte
Partenariat peinture-poésie de Joelle Diehl et Chantal Longeon
Partenariat poésie - peinture de Claudine Quertinmont
" Crépuscule" , l'âme au coeur.
Interprétations peinture-poésie entre les artistes d'Arts et Lettres
Correspondance des oeuvres entre Claude Hardenne
Présentation d'un poème de Jacqueline Gilbert sur une aquarelle de Adyne Gohy
Partenariat poésie - peinture de Michel Lansardière et Chantal Roussel
Présentation d'un poème de Joelle Diehl
sur une aquarelle de Claude Caretta
Partenariat peinture - poésie de Jacqueline De Ro
Partenariat poésie - photo de Sandra Dulier et Rebecca Terniak
Partenariat poésie - peinture de Claudine Quertinmont et Adyne Gohy
Partenariat poésie - peinture de Rebecca Terniak et Liliane Magotte
Partenariat poésie - peinture de Claudine Quertinmont
Partenariat poésie - peinture de Joelle Diehl et Chantal Longeon
Un partenariat d'
Lettres
Duo plume-peinture avec Anne Franquet.
Un verrou ferme secrets et portes,
Entre deux mondes étranges ou clairs,
Vers les Arcanes fait ferme-porte,
Ou bien s’arrache par les monte-en-l’air*.
De nos lendemains les abordages,
Forcent ou non l’accès vers les étoiles,
Aux futurs risqués ferment nos cages,
Du vent de cape tiennent la grand-voile.
Entre fin et mort la sortie s’ouvre,
Vers le mystère d’une autre étape,
La Vie en gésine*, le tamis rouvre,
Face à moult ou peu de chausse-trapes.
Le loquet glisse, ferme la brèche,
Par des serrures de barricades,
Ou bien coincé en cale-sèche,
Blinde les portes pour des décades.
Enigme à résoudre aux fins de franchir,
Les dédales clos alors verrouillés,
D’une mutation qu’il faut enrichir,
Et qu’en aucun cas ne peut margouiller*.
Un verrou ferme secrets et portes,
Entre deux mondes étranges ou clairs.
Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.
Gésine (Vieilli) État d’une femme sur le point d’accoucher.
Monte-en-l’air : cambrioleur, voleur qui opère en escaladant le mur de la maison à cambrioler.
Margouiller (Régionalisme) : salir.
verrou
C'est en 1992 que paraît aux Editions Le Seuil, Paris, le livre "Malheureuse Eglise".
Ultime cri, puisque ce livre a été publié alors qu'Henri Guillemin venait de mourir. Jusqu'au bout, ce lutteur aura donné des coups. Sorte de collage, évoquant des thèmes fort divers abordés dans une foule d'autres ouvrages, Malheureuse Eglise parle un peu de tout: des Evangiles, des mythes que l' Eglise colporte, de la chasse aux théologiens mal-pensants, de Jean-Paul II - bête noire de Guillemin - qui, le jour de Pâques, se livre depuis son balcon à une "exhibition foraine" "moins édifiante que risible". Pour l'auteur, ce "pontife médiéval" et mariolâtre signe l'arrêt de mort de l'Eglise, "du moins sous sa forme "romaine"", qui "efface" le "message du Libérateur". Henri Guillemin sera mort en état d'insurrection.
Certains d'entre vous me connaissent peut-être. J'avais un compte ...mais impossible de retrouver mes identifiants. Comme quoi faut pas s'éloigner d'Arts et Lettres :)
Vous me trouverez sur Facebook à ces adresse:https://www.facebook.com/plume.duquisseroux
Et ma page: https://www.facebook.com/ArwenGernakPoeteEcrivain
Enfin un page commune à un trio que nous formons: https://www.facebook.com/ArwenGernakPoeteEcrivain
Toujours et encore au service des Lettres. J'ai peu de temps pour écrire, me consacrant plus aux écrits des autres. Je ne manquerai pas de vous recevoir à bonheur vous et vos oeuvres. A tout bientôt et joyeuses fêtes de Pâques à toutes et à tous.
Arwen Gernak
Je fus un jour émerveillée et très émue par les tableaux du peintre Maréchal, qui me permit de visiter son atelier. C'était à Casablanca, en l'année 1950.
Je n'avais jamais rien vu de comparable à ce qu'il avait peint.
Parmi les nombreuses toiles accrochées aux murs, je fus intriguée par l'une d'elles. Une coiffeuse surmontée d'un miroir, un volumineux pompon à poudrer, soyeux, palpable. Plus loin, un cendrier et un mégot de cigarette portant une trace de rouge à lèvres. Ailleurs une énorme godillot gris que l'on aurait pu soulever.
Comme je demeurais muette, en souriant, le peintre me dit: c'est ma vie! une femme l'a traversée et puis, la guerre!
Je vis aussi, sur une très grande toile, une scène qui me fascina: un étroit petit lit de fer, une fillette y était étendue, les yeux ouverts, volant vers elle, une très jolie jeune femme lui tendait les bras.
Le peintre, en constatant mon émotion, me fit savoir ce qu'est la peinture symbolique. La sienne était d'un style personnel.
Son merveilleux talent ayant été reconnu, il avait été décoré des palmes académiques.
Ma mémoire fidèle a conservé cette émouvante initiation.
J'ai en vain cherché sur le net l'image de l'un de ses tableaux.
30 mars 2013
Vivre c'est apprendre sans cesse.
C'est souvent tomber, puis se relever.
C'est aussi sans cesse aimer, espérer.
Dans l'immense cité, ne crois qu'en toi.
Dans l'immensité, une étoile guide tes pas.
(ben2013)
Se plaisant à dormir beaucoup,
En retrouvant la vie réelle,
Lors de pauses existentielles,
Elle ne s'ennuie pas du tout.
Solitaire, dans silence,
Elle accueille des souvenirs.
En pensant à son avenir,
Ne se fiait pas à la chance.
Toute vie est aventureuse,
La sienne fut décourageante,
Et le plus souvent contraignante,
Or les gens la voyaient heureuse.
Une déesse rayonnante
La consolait avec douceur,
Mettait de l'or sur la noirceur,
Disait des choses étonnantes.
Elle prit le goût de chanter.
Pour accéder à une fête,
C'est une fameuse recette.
Elle en a longtemps profité.
La musique et la poésie
Créent un univers lumineux.
L'aide toujours à vivre mieux
Cette muse qui l'a choisie.
29 mars 2013
MAINS
Les voici un instant , pour toi mon enfant , tendres et rassurantes
Elles se font paroles , quand les mots sont inutiles .
S'ouvrant telles les ailes d'un papillon , elles se font tactiles
Elles dansent , virevoltent . Se penchent bienfaisantes
Les voici un instant , pour toi l'inconnu ; disponibles et bienveillantes
Elles se font écoute , quand les mots sont difficiles
S'ouvrant sans aucun jugement , elles se font stériles
Elles comprennent , consolent , se donnent prévenantes .
Les voici pour toi mon amant , vivantes et aimantes
Elles se font caresses , quand tes lèvres se font habiles
S'ouvrant sans retenue aucune , elles se font fébriles
Elles vibrent , charment , et deviennent envoûtantes .
Voici mes mains , pour vous pauvres ou riches , enfants petits ou grands
Elles seront câlines , pour calmer vos tourments
S'ouvrant avec tendresse , toute violence bannissant
Entre vos mains , elles se poseront tel un humble présent . .
Tous droits réservés
le jeudi 28 mars 2013
Les Arts Florissants
Le Jardin des Voix
Quand les muses se donnent la main, bel exemple d'harmonie...
Jour pour jour, du 28 janvier au 28 mars 2013, il s’est passé trois mois qui ont fait vivre le Palais des Beaux- Arts de Bruxelles à l’heure du Peintre Antoine Watteau (1684-1721). Que Monsieur William Christie, le grand horloger de l’exposition et le maître de musique soit chaleureusement remercié ici.
Ce soir, il emmenait joyeusement sur la scène de la salle Henry Le Bœuf les Arts Florissants, la compagnie qu’il dirige, dédiée à la jeunesse et à son amour de la musique ancienne et ainsi clôturait brillamment le cycle de concert associés à l’exposition. Quelle connivence avec ses artistes ! Tout comme s’il recevait lui-même dans le salon de Pierre Crozat ! L’avant-scène très dégagée permettait aux six jeunes chanteurs d’évoluer gravement, de parader pour l’amour, de faire des révérences grand siècle, et de s’affaler voluptueusement près du clavecin d’époque dans des divans imaginaires, la mélodie toujours aux lèvres.
« Watteau, peintre idéal de la fête jolie, ton art léger fut tendre et doux comme un soupir, Et tu donnas une âme inconnue au désir, en l’asseyant aux pieds de la mélancolie. Tes bergers fins avaient la canne d’or au doigt ; Tes bergères, non sans quelques façons hautaines, promenaient, sous l’ombrage où chantaient les fontaines, Leurs robes qu’effilait derrière un grand pli droit... » Ces mots du poète Albert Samain disent bien cette atmosphère 18e qui a su faire fondre un public engoncé dans l’hiver et la morosité du jour. Car c’est tout l’art de vivre à la française qui a déferlé sur le plateau, sublimé par la musique orchestrale raffinée et les chants. Le libertinage d’un Silvandre rêveur (le baryton Victor Sicard et ses sortilèges), le marivaudage de dames éprises de l’amour plus que de leur amant, la célébration du plaisir se sont glissés sous la peau radieuse des six jeunes chanteurs enthousiastes, madame de Staël en témoignerait ! La basse, Cyril Costanzo émeut. Foin des meubles précieux, des grands lustres royaux, et des étoffes rutilantes et soyeuses : les souvenirs des peintures de Watteau sont suffisamment dans notre imaginaire pour compléter le tableau joyeux présenté par ces artistes du 21e siècle en simples habits de soirée.
Ils sont six seulement mais font flamboyer le lieu du concert en accordant leurs voix et leurs mimes, et en s’occupant du gigantesque jardin à la française de Rameau, de l’Arcadie mythique et des contemporains Rameau qui participèrent à une fête aux allures presque estudiantines. Histoires de bergers : le ténor Zachary Wilder chante avec ferveur : « Et l’amour avec la houlette marqua la cadence à la voix ..!» (Rires) Benedetta Mazzucato, la mezzo dans sa robe bleu symbolique, lâche son émotion par la chaleur de sa voix et ses mélodies empreintes de nostalgie : « En vain, d’aimables sons font retentir les airs, je n’ai que soupirs pour répondre aux concerts dont ces lieux enchantés viennent m’offrir les charmes ! »
Tout un florilège étincelant façon pot-pourri nous ravit le cœur car les morceaux de compositeurs différents s’enfilent adroitement comme s’il s’agissait d’une guirlande de fleurs, galantes et harmonieuses il va de soi ! Entre deux rires et bulles musicales imitatives des oiseaux, rivières, troubles, tremblements et bourrasques de toute sorte, on tombe d’un compositeur à un autre, comme dans carnaval de musique pour raconter les rêves de l’amour et la déception chronique du peintre. Là est bien la question : la volatilité de l’amour… « Monstre affreux ( …à vous de choisir lequel ! ) Monstre redoutable, ah l’amour est encore plus terrible que vous ! » Le cri du cœur du peintre désabusé !
Levez donc le masque : Qui êtes-vous ? Antoine Dauvergne ? Michel Pignolet de Mont Clair ? Christoph Willibald Gluck ? Nicolas Racot de Grandval ? Parodique parfois : « Vois ces jeunes tourterelles se baiser sous les ormeaux, le battement de leurs ailes en agitant les rameaux ! .. » L’irrésistible chanteuse Emilie Renard en fourreau noir bordé de dentelles, plus cabotine que jamais, prend le public à témoin et corrige immédiatement : « le jardin de Rameau, bien sûr ! » Rires. Levez ce masque André Campra, L’Europe galante 1697 ! Mais qui donc va pouvoir dominer l’Europe ? (rires) La poésie ? La danse ? La musique ? Comment s’entendre ? Choisissons donc un canon a capella (que murmure le chef d’orchestre, incapable de se taire car soit il s’amuse, soit il taquine…) « Réveillez-vous, dormeur sans fin ! » Rameau (1722).
Revoici Rameau, prémonitoire et inquiet : « Fuis fier Aquilon, ton bruit, ton horrible ravage cause trop de frayeurs sur ce rivage. Fuis, laisse-nous goûter après l’orage, d’un calme heureux les flatteuses douceurs ! » Un appel indigné et une lueur d’espérance. Mais voici les conseils de Vénus en personne ( la belle et lumineuse Daniela Skorka dans sa très féminine robe rouge ), une icône de bonheur : « Riez, riez sans cesse, pendant la jeunesse ; que la raison attende sa saison ! » une jeune devise, donnée en « bis de bis » gracieux, radieuse, comme il convient.
Après Bruxelles ce concert s'embarque pour ... Paris, salle Pleyel, puis Metz et enfin New York. Et de faire un vrai travail d’ambassadeur d’une France éternelle. Qu’ils nous reviennent, vite, pour partager leur vivacité ! Car l‘empire de la beauté désarme la fierté et triomphe de la gloire.
En fait, il faudrait en poster des dizaines pour vous donner une juste idée de notre voyage !
Et les carnets... Ils en comportent déjà des dizaines mais en bien mieux, car celles-là sont plus qu’uniques et rares : elles sont inimitables.
Je renonce à tout vous raconter car les journées en valent plusieurs, les balades, découvertes, rencontres multiples et séances de peinture s’enchaînant les unes après les autres à une cadence si élevée que ces visions du Rajasthan et de l’Uttar Pradesh nous habitent maintenant au quotidien tant et si bien que nous craignons un peu le retour au quotidien quand le voyage sera fini.
Il n’empêche, le carnet de voyage sera terminé, et en le ramenant avec nous c’est bien plus que des cartes postales, des photos et des vidéos que nous ramènerons : c’est une part vivante et colorée de la mémoire d’un pays sublime où se côtoient tous les extrêmes, ce sont mille moments intenses et inoubliables définitivement éternisés sur les pages de nos carnets !
Participer à un mariage au Rajasthan est un moment de rêve et d’émerveillement (voir l’article que j’avais déjà publié ici, où vous pouvez si vous ne l’avez déjà visionné, en voir un dans une belle vidéo)…
Ici, le marié arrive à cheval avec un enfant fétiche sensé porter bonheur aux futurs époux.
…Nous avons eu la chance d’assister à ce moment exceptionnel au son de danses et de musiques endiablées.
L’Inde des Maharadjas qui nous accueille n’est pas qu’un moment de l’histoire qui serait devenu mythe aujourd’hui : c’est quelque chose d’encore bien vivant et de très proche dans la mémoire collective sur ces terres de magie où chaque chose peut devenir féerie à tout instant, un peu comme si sous nos yeux ébahis les légendes de Cendrillon ou de la Belle au bois dormant devenaient soudainement réalité dans un étourdissement de sonorités et de lumières éblouissantes.
Rarement stage carnet de voyage n’aura été aussi somptueux : ici, montée des stagiaires au fort d'Ambert à dos d'éléphant, une certaine façon d’imaginer ce que pouvaient ressentir les princes de ces lieux, montant à leur palais en admirant le paysage…
Les éléphants de Yuyun STOULS arrivent dans la cour d’honneur et vont docilement se ranger près des muraillent où leurs cornacs nous aideront à en descendre…
Double page de Brigitte PRIVAT : une autre fête pour les yeux et le cœur comme sont toutes nos journées ici...
La fête justement : quand les femmes dansent et sont heureuses de nous faire partager leur liesse au son des tambours, des trombones et trompettes (c’était entre Jaipur et Samode, comme un moment en dehors du temps).
Avec Brigitte PRIVAT toujours : une autre double page de son carnet évoquant les saris multicolores qui égaient notre chemin.
Du temps passé au palais de Samode où la cuisine est si bonne, il nous reste l’étrange sensation d’avoir failli rencontrer le maharadja en personne dans les couloirs et les salons finement décorés de dorures et de pierres précieuses. Nous imaginions parfois peindre au milieu d’un petit Versailles oublié dans le pays des Mille et une nuits…
Plus de mille fenêtres rien que pour la façade du Palais des Vents : Elisabeth n’en est là qu’aux premières d’entre-elles !
Un exemple de la prouesse des artisans décorant palais et riches demeures dans le carnet d’Elisabeth : chaque élément du bouquet est une pierre précieuse ou semi-précieuse inclue dans le marbre blanc, à la manière d'une marquèterie, et c'est comme cela dans des fresques gigantesques et raffinées sur des murs entiers, dans la plupart des palais !
Un de nos dîners sous les étoiles dans les jardins du palais de Samode Bagh, à la lumière des braseros (nos "nini suites" sont sur le côté d'autres jardins à l'opposé).
Nombreuses sont aussi nos balades dans les rues et les villages à la rencontre d’un peuple attachant, formidable et ingénieux, où se mélangent toutes croyances et religions…
Innombrables sont les marchands des quatre saisons et colporteurs de toutes sortes : il faut les croquer rapidement avant qu’ils ne partent plus loin vendre leur marchandise. Ici, une page du carnet de Yuyun Stouls.
Les conducteurs de tricycles attendent le long des trottoirs le passant fatigué qui louera leurs services. Géraldine Mula dessine celui-ci tandis qu’il dort sur le siège des passagers : il lui reste les pieds et la troisième roue à dessiner lorsqu’il se réveille, mais elle l’a saisi au vol, il est immortalisé !
Ce qui est incroyable ici c’est qu’on passe sans arrêt d’un extrême à l’autre, d’un univers à un autre : tout se côtoie dans une démesure de bruits et de couleurs qui donnent au voyage une formidable impression de dépaysement . Là, sur toute la largeur du fleuve Yamuna à Agra, les lavandiers et lavandières nettoient et font sécher des amoncellements de linge multicolore...
L’extraordinaire temple d’Abhaneri, édifié au 8ème siècle, et dédié à Lashni (femme de Vishnu) est très fréquenté, et bien qu’il soit en ruine, le culte y est encore mystérieusement fréquent.
Une partie de ce même temple dessiné par Nicole Imberty comme une gravure ancienne à la manière des peintres voyageurs du siècle des lumières…
La plus somptueuse des visions s’offre à nous avec le joyau du Taj Mahal, tout de marbre blanc et de pierres précieuses qui surgit de la brume au bord du fleuve Marani…
Mais pour le peindre c’est de l’autre côté du fleuve qu’il faut aller pour voir apparaître dans la lumière magique du matin l’une des sept merveilles du monde, depuis longtemps classée au patrimoine de l’humanité…
L’occasion de réaliser plusieurs panoramiques comme celui de Géraldine Mula,
…et de Nicole Imberty.
À présent notre périple se poursuit toujours plus loin, je ne sais quand je pourrai me reconnecter pour publier un nouvel article mais je vous dis « à bientôt », à attendant de vous retrouver pour j'espère, de nouvelles aventures aquarellées.
Le bal des morts
Antonia Iliescu
Sur leur planète, qui se trouve dans la constellation Le Chevalet du Peintre (une vraie pépinière d’étoiles), les êtres n’ont pas de corps, ni au moins une forme quelconque. Ils se distinguent uniquement par la couleur.
Une nuit d’été mon père m’a invitée au bal des morts. Sur une plage énorme au sable blanc, on avait improvisé un ring. Un peu plus loin, sur la ligne d'un horizon invisible, un immense tableau était installé, tableau vivant, sans cadre, sans limites. Quelqu’un était là, silencieux et soucieux de ses invités – les gens chuchotaient que c’était Asclépios. Il nous appelait à danser, en faisant des signes par la main : « Venez, approchez-vous! N’ayez pas peur! Tout est un jeu.». La toile était faite de deux plaques fines de verre, entre lesquelles serpentait un fluide bleu clair, qui pouvait être le ciel ou la mer ou les deux mélangés… Anciens terriens habillés de vêtements de maison en couleur sépia (seul mon père portait une chemise bleue) attendaient leur tour soit en dansant, soit en sommeillant dans les fauteuils mous de nuages. Des gens grands et des gens petits, des riches et des pauvres, femmes ou hommes, partaient deux par deux, la main dans la main vers le tableau.
Deux jeunes filles arrivèrent près de lui. A un moment donné, l’une d’entre elles fut absorbée à l’intérieur de l’immense écran, et a commencé la danse de la mort : elle s’est pliée en deux et s’est liquéfiée ; elle devint ainsi une gouttelette noire, visqueuse, qui peu après monta par osmose entre les deux lamelles transparentes. L’instant suivant j’ai assisté à un spectacle sublime. La gouttelette noire a explosé comme une supernova, changeant continuellement de forme et de couleur. Le film de soie pastellée glissait entre les feuillettes de verre. Des milliers de rayons et de particules portant la couleur dominante individuelle, s’y répandaient comme dans un feu d’artifices, pour disparaître quelques secondes après, fondus dans une délicate toile d’araignée.
Mon père était paisible. Il s’est détaché de la foule et a commencé à danser lentement, en glissant vers le mystérieux athanor. Après cette distillation, les êtres transformés en vibrations tissaient les fils de la toile d’araignée dans une infinité de nuances. Certaines couleurs j’ai réussi à les identifier ici, sur terre : ma grand-mère rose, mon père bleu, l’homme couleur pigeon voyageur, la femme jaunâtre, le petit homme gris-vert, la femme d’or, l’homme mauve de déprime… Mais d’autres gens sont enveloppés dans une substance mystérieuse, quelque chose d’indéfini, comprenant des mélanges étranges de couleurs de feu ou d’autres, troubles, de vent, de couchers et levers du soleil et de lune, de froid et fournaise, poix et artifices.
Parmi eux se trouve peut-être l’homme arc-en-ciel, dont on dit qu’il serait le seul à avoir libéré sa verticale éternelle de l’horizontalité. Il est l’homme le plus difficile à trouver ici mais il vaut la peine de le chercher.
_______________________
(fragment du livre « Curcubeul cu oameni »* de Antonia Iliescu – Ed. Libra Vox - Bucuresti 2002)
* L’arc-en-ciel aux humains
Quand votre coeur déborde et que vous êtes à bout
Que la vie importune, que vous perdez le goût!
Que le regard se pose et ne voit que noirceur
Que l'injustice triomphe et que vous prenez peur!
Grand Dieu! C'est trop bête, je ne suis pas le bon Dieu!
Quand l'imprévu surgit, sans y être préparé
Qu'un impossible amour vous fait soudain pleurer!
Quand la neige tombe drue par un jour de printemps!
Que vos projets explosent au bout des contretemps!
Grand Dieu! C'est trop bête, je ne suis pas le bon Dieu!
Quand la vieillesse s'impose avec ses dépendances
Que l'esprit embrumé, vous perdez toute chance!
Quand l'enfant apeuré par l'égoïsme ambiant
Se révolte soudain jusqu'à devenir méchant!
Grand Dieu! C'est trop bête, je ne suis pas le bon Dieu!
Quand le soleil caresse des plages de sable blanc
Et que malade ou triste, vous croulez sur un banc!
Quand la douceur du soir, n'empêche pas le départ
Et que la douleur vous transperce de part en part!
Grand Dieu! C'est trop bête, je ne suis pas le bon Dieu!
Quand bonheur envolé, le désespoir s'installe...
Et qu’incompris, vous vous perdez dans les dédales!
Quand au bout des jours, qui sont devenus trop gris
La révolte dans le coeur ne laisse que du mépris!
Grand Dieu! C'est trop bête, je ne suis pas le bon Dieu!
Et je voudrais tellement, d'un coup de baguette magique...
Effacer toutes les larmes et les destins tragiques!
Mais Dieu! C'est trop bête, je ne suis pas le bon Dieu!
J.G.
Je me permets de vous inviter au vernissage de cette manifestation, vous aurez l'occasion d'y voire l'excellent peintre fantastique Jef Bertels.
https://artsrtlettres.ning.com/profile/FrancoisSperanza
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