Je fus un jour émerveillée et très émue par les tableaux du peintre Maréchal, qui me permit de visiter son atelier. C'était à Casablanca, en l'année 1950.
Je n'avais jamais rien vu de comparable à ce qu'il avait peint.
Parmi les nombreuses toiles accrochées aux murs, je fus intriguée par l'une d'elles. Une coiffeuse surmontée d'un miroir, un volumineux pompon à poudrer, soyeux, palpable. Plus loin, un cendrier et un mégot de cigarette portant une trace de rouge à lèvres. Ailleurs une énorme godillot gris que l'on aurait pu soulever.
Comme je demeurais muette, en souriant, le peintre me dit: c'est ma vie! une femme l'a traversée et puis, la guerre!
Je vis aussi, sur une très grande toile, une scène qui me fascina: un étroit petit lit de fer, une fillette y était étendue, les yeux ouverts, volant vers elle, une très jolie jeune femme lui tendait les bras.
Le peintre, en constatant mon émotion, me fit savoir ce qu'est la peinture symbolique. La sienne était d'un style personnel.
Son merveilleux talent ayant été reconnu, il avait été décoré des palmes académiques.
Ma mémoire fidèle a conservé cette émouvante initiation.
J'ai en vain cherché sur le net l'image de l'un de ses tableaux.
30 mars 2013
Commentaires