Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (93)

Trier par

Onze Lettres & Eleven Notes

12273278485?profile=original

À l’instar d’Obélix, je suis tombé dans une marmite lorsque j’étais encore petit, seulement la mienne était remplie non pas de potion magique mais de littérature, laquelle, très vite, fut saupoudrée de ludisme et de curiosité. Voilà comment je me retrouvai, à peine sorti de l’enfance, littéralement imprégné de lipo, autrement dit de littérature potentielle (ou sous contrainte). Il serait vain de tenter de résumer celle-ci en quelques lignes, vu qu’elle doit être aussi ancienne que l’écriture elle-même.

Raymond Queneau (dans Bâtons, chiffres et lettres) écrivait : « Une autre bien fausse idée qui a également cours actuellement,  c'est l'équivalence  que l'on  établit entre inspiration,  exploration  du  subconscient et libération, entre hasard, automatisme et liberté. Or, cette inspiration qui consiste à obéir aveuglément à toute impulsion est en réalité un esclavage. Le classique qui écrit sa tragédie en observant un certain nombre de règles qu'il connaît est plus libre que le poète qui écrit ce qui lui passe par la tête et qui est l'esclave d'autres règles qu'il ignore. » Par ailleurs, l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) a nuancé de lui-même la rigidité de la contrainte, par le concept de clinamen, qui réintroduit la liberté dans la création. »

12273279270?profile=original

Bref, revenons à nos moutons.

Onze Lettres, pourquoi un tel titre d’abord ? C’est simple : il contient 11 lettres, tout comme mon patronyme, Pascal Weber, Divagations, Équilibrées sont aussi des mots de 11 lettres, le ton du livre est donné. Ainsi, tous les textes relativement courts (aphorismes, pensées, micropoèmes, etc.) de ce Recueil - textes qu’on peut appeler Isogrammes ou TÉ, soit Textes Équilibrés - contiennent x lignes d’un même nombre de lettres - notons que la ponctuation et la numérotation n’entrent pas en ligne de compte, contrairement à l’esperluette qui, ici, retrouve son rôle de lettre, que jadis elle a perdu ; quant aux ligatures œ et æ, elles comptent pour deux lettres -, voici la contrainte principale de cette oeuvrette qui, en outre, est à la fois un lipophonème (texte duquel au moins un son est banni) et un lipogramme (texte dans lequel on s'impose de ne pas utiliser une ou plusieurs lettres de l'alphabet). L’une ou l’autre contrainte, souple souvent, parfois durcie par ailleurs, peut venir se greffer sur ces trois contraintes principales : anagramme, polysémie, monovocalisme, rime, autoréférence, détournement de proverbes (maximes, truismes...), allographe, trompe-oreilles, jeux de mots divers, et nous en passons.

Voici ce qu’Olivier Salon, principal dédicataire de Onze Lettres et membre de l’Oulipo, a dit de cet avant-dernier :

« Ces onze lettres, c’est déroutant, c’est beau, c’est désordonné, c’est décousu, c’est réjouissant, c’est une liste interminable donc c’est lassant, c’est amusant, c’est joyeux, c’est infini, c’est allusif, il y a beaucoup de choses, et cela force l’esprit à virevolter sans cesse, c’est inconfortable, c’est précieux, c’est drôlement gentil (pour la dédicace), (liste non close). » 

Eleven Notes est juste le supplément de Onze Lettres ; comme son sous-titre l’indique, il s’adresse en priorité, mais pas uniquement, aux amateurs de lipo, aux lecteurs friands de jeux d’esprit, qu’ils soient novices ou experts en matière de littérature sous contrainte. De sourires et de rêves, aussi, surtout.

Pascal WEBER : ONZE LETTRES (DIVAGATIONS ÉQUILIBRÉES) 

ISBN : 978-2-930738-50-5   (129 pages)     12 euros (+ frais de port) 

Ouvrage disponible sur https://www.amazon.fr et www.bernardiennes.be 

  

Pascal WEBER : ELEVEN NOTES (LITTÉRATURE POTENTIELLE) 

ISBN : 978-2-930738-56-7   (147 pages)     14 euros (+ frais de port) 

Ouvrage disponible sur https://www.amazon.fr et www.bernardiennes.be   

Contact de l’auteur : fb654838@skynet.be

Pour terminer, quelques définitions et pistes qu’on espère utiles et pas trop rébarbatives :

 

1 – (Rappel) Littérature potentielle, ou lipo : littérature sous contrainte.

 

2 - (Rappel bis) Oulipo / OuLiPo : acronyme d’Ouvroir de littérature potentielle, groupe international de littéraires et de mathématiciens.

 

L'OuLiPo se définit d'abord par ce qu'il n'est pas :

 

Ce n'est pas un mouvement littéraire.

Ce n'est pas un séminaire scientifique.

Ce n'est pas de la littérature aléatoire.

 

L’Oulipo est un ouvroir, un atelier pour fabriquer de la littérature, ce qu’on lit et ce qu’on rature, en quantité illimitée, potentiellement productible ad vitam aeternam, en quantités énormes, infinies pour toutes fins pratiques, dont les membres travaillent à faire avancer la lipo en inventant des contraintes, des contraintes nouvelles et anciennes, difficiles et moins diiffficiles et trop diiffiiciiiles (la Littérature Oulipienne est une littérature sous contraintes). Et un auteur oulipien, c’est « un rat qui construit lui-même le labyrinthe dont il se propose de sortir ».

 

La littérature oulipienne est par définition une littérature élaborée par les oulipiens, qu’on peut décrire plus globalement comme une littérature contemporaine créée sous contrainte.

 

3 - Contrainte artistique volontaire : contrainte artistique (formelle, théorique, plastique, thématique…) utilisée sciemment comme un moteur créatif. Le rapport entre les contraintes artistiques et littéraires et la liberté est problématique : on soupçonne parfois les premières de nuire à la seconde. Pour lever cette ambiguïté, les praticiens utilisent aussi un oxymore, la "contrainte libératoire".

 

4 - Liste non exhaustive reprenant 64 titres d’ouvrages assez représentatifs (les Auteurs suivis d’un astérisque font partie de l’Oulipo ; entre parenthèses, une ou plusieurs contraintes notables) :

 

01 Ali Zamir : Anguille sous roche (livre-phrase)

02 André Bertione : Profil d’assassin (lipogramme en « e »)

03 Anne Ernaux : Les années (absence du « je »)

04 Anne F. Garréta : La Décomposition * (utilisation d’une oeuvre littéraire célèbre)

05 Anne F. Garréta : Sphinx * (contrainte de Turing : absence de toute marque linguistique du genre qui permettrait d'assigner un sexe au personnage, au narrateur ou à l'énonciateur)

06 Benjamin Stein : Canevas (deux histoires qui sont imprimées tête-bêche, et qui donnent un livre pouvant se lire indifféremment dans un sens comme dans l’autre)

07 Bryan Stanley Johnson : Les Malchanceux (27 cahiers pouvant être mélangés comme des cartes à jouer)

08 Chloé Delaume : Certainement pas (récit basé sur le jeu de Cluedo)

09 Christian Bök : Eunoia (monovocalisme : variante du lipogramme, qui consiste pour un texte à ne s'autoriser qu'une seule voyelle)

10 Christine Brooke-Rose : Between (non utilisation du verbe « to be » ni d’aucune de ses autres formes)

11 Christine Brooke-Rose : Remake (absence des pronoms personnels et des adjectifs possessifs)

12 Clémentine Beauvais : Songe à la douceur (novel in verse / verse novel ; un roman en vers est un type de poésie narrative dans lequel un récit de roman est raconté par le biais de la poésie plutôt que de la prose)

13 Dan Holloway : Evie and guy (un roman sans mots, une histoire d’amour écrite à l’aide des nombres seuls)

14 Edwin A. Abbott : Flatland (utilisation d’un langage limité au monde directement préhensible)

15 Emmanuelle Grün : rÉapparition (chaque mot contient (au moins une fois) la lettre « e »)

16 Étienne Klein & Jacques Perry-Salkow : Anagrammes renversantes (une anagramme est une construction fondée sur une figure de style qui inverse ou permute les lettres d'un mot ou d'un groupe de mots pour en extraire un sens ou un mot nouveau)

17 Étienne Lécroart : Vanité * (poème visuel en cent cases issues d’un unique dessin-source ; livre d’images sur le démarreur « La dernière fois que »)

18 Frédéric Forte : Opéras-minute * (les Opéras-minute sont des reprises des formes proposées par l'Oulipo et/ou par l'histoire de la poésie (européenne ou orientale) ; d'autres poèmes (ou les mêmes) sont inspirés des étiquettes accompagnant / ayant accompagné les 110 objets d' "art premier" exposés au Pavillon des Sessions du Musée du Louvre. Les Opéras-minute exploitent aussi, de manière savante et jubilatoire, la possibilité offerte par l'ordinateur de construire des formes).

19 Georges Perec : 35 Variations sur un thème de Marcel Proust * (variations sur un même texte)

20 Georges Perec : La disparition * (lipogramme en « e »)

21 Georges Perec : La vie mode d’emploi * (bi-carré latin orthogonal d'ordre 10 ; polygraphie (ou algorithme) du cavalier)

22 Georges Perec : Les revenentes * (monovocalisme en « e »)

23 Georges-Marie Lory : 136 (poème unique traduit en 136 langues)

24 Gino Levesque : Je ne le répéterai pas (aucune répétition : dans le récit, un nom, un verbe, un adverbe, un  adjectif... n’est utilisé qu’une seule fois)

25 Graham Rawle : Woman’s World (assemblage de fragments (de textes) découpés (dans des magazines féminins))

26 Harry Mathews : Cigarettes * (algorithme, ou ensemble des règles opératoires propres à un calcul, suite de règles formelles)

27 Harry Mathews : Le naufrage du stade Odradek * (échange entre deux langages ; interpénétration de deux langues)

28 Héléna Marienské : Le Degré suprême de la tendresse (pastiches (parmi lesquels une suite possible de La disparition de Georges Perec))

29 Hervé Le Tellier : Le voleur de nostalgie * (partie d’un jeu militaire)

30 Ian Monk : Plouk Town * (suite poétique organisée)

31 Italo Calvino : Le château des destins croisés * (écriture de récits à partir de cartes de tarots)

32 Italo Calvino : Si par une nuit d’hiver un voyageur * (un livre infini)

33 Jacques Arago : Curieux voyage autour du monde (lipogramme en « a »)

34 Jacques Bens : 41 sonnets irrationnels * (un Sonnet irrationnel est un poème à forme fixe, de quatorze vers, dont la structure s’appuie sur le nombre pi (d’où l’adjectif irrationnel). Il est divisé en cinq strophes successivement et respectivement composées de : 3 – 1 – 4 – 1 – 5 vers, nombres qui sont, dans l’ordre, les cinq premiers chiffres significatifs de pi)

35 Jacques Duchateau : Zinga 8 * (tireur à la ligne ; tirer à la ligne, c’est, pour un journaliste (ou un écrivain), « allonger la sauce » sans augmenter pour autant l’information. Pour qui est payé « à la ligne », l’intérêt économique saute aux yeux. Dans l’exercice oulipien du tireur à la ligne, il s’agit, en se donnant une phrase de départ A et une phrase d’arrivée B, complètement indépendantes l’une de l’autre, d’insérer une phrase  intermédiaire  C créant une fiction plausible, puis de recommencer l’opération en insérant une phrase D entre A et C, une phrase E entre C et B. Aux étapes suivantes, on continuera ainsi à insérer chaque fois une phrase nouvelle entre deux phrases existantes. Variante : le farcisseur de texte, où, à partir d’une phrase initiale, il faut construire un récit de plus en plus ample en ajoutant des mots, des ponctuations entre les mots, en respectant l’ordre des mots, si possible en altérant le sens)

36 Jacques Roubaud : La belle Hortense * (sextine)

37 Jacques Roubaud : Quelque chose noir * (sextine)

38 Jean Lahougue : Comptine des Height (schéma directeur des Dix petits nègres (d’Agatha Christie))

39 Jean-Claude Castelli : Contempler l’embrouille, l’air de rien (élimination de certains sons du langage)

40 Juan José Saer : Cicatrices (un univers raconté de quatre points de vue différents)

41 Julio Cortázar : Marelle (livre pouvant se lire de deux façons distinctes)

42 Karel Logist : Desperados (lipogramme en « i »)

43 Loïc Demey : Je, d’un accident ou d’amour (remplacement de chaque verbe (forme verbale) par un nom, un adjectif ou un adverbe)

44 Marc-Antoine Thinez : 140² (utilisation de la forme « tweet » (texte limité hier à 140 signes, à 280 de nos jours))

45 Marie-Aude Murail : 22 ! (disparition (provisoire) de la lettre (et du son) « v »).

46 Mark Dunn : L’Isle lettrés / Ella Minnow Pea (disparition – l’une après l’autre – des lettres de l’alphabet)

47 Mark Z. Danielewski : La Maison des feuilles (mise en page inhabituelle ; interaction entre des narrateurs multiples)

48 Mathias Énard : Zone (chapitres d’une seule phrase, sans terminaison (point final))

49 Michel Thaler : Le Train de Nulle Part (absence des verbes)

50 Michelle Grangaud : État civil * (registre ; classement ; inventaire (de la vie))

51 Olivier Douzou : Buffalo Belle (« il » devient « elle », et inversement).

52 Pascale Marie Quiviger : Échec et mâle (non utilisation des verbes conjugués (exception faite des participes passés))

53 Paul Fournel : Chamboula * (structure arborescente ; en mathématiques, plus précisément dans la théorie des graphes, une arborescence est un arbre comportant un sommet particulier r, nommé racine de l'arborescence à partir duquel il existe un chemin unique vers tous les autres sommets)

54 Raymond Queneau : Cent mille milliards de poèmes * (livre (à bandes horizontales) contenant 100 000 000 000 000 poèmes potentiels)

55 Raymond Queneau : Exercices de style * (raconter 99 fois la même histoire de 99 façons différentes)

56 Raymond Queneau : Les fleurs bleues * (hybridation de plusieurs langues)

57 Régine Detambel : La Modéliste (utilisation exclusive de mots (substantifs) féminins)

58 Sheridan Simove : What every man thinks about apart from sex (toutes les pages sont blanches)

59 Silvia Baron Supervielle : Journal d’une saison sans mémoire (écriture au présent ; exclusion du champ d'écriture tout ce qui relève du passé)

60 Thierry Crouzet : Équinoxe d’automne (tentative d’épuisement d’une journée ordinaire)

61 Thierry Horguelin : Alphabétiques (tautogramme : texte dont tous les mots commencent par la même lettre)

62 Thomas Bernhard : Le naufragé (structure de la fugue [genre musical])

63 Violaine Bérot : Tombée des nues (deux lectures possibles)

64 Xu Bing : Une histoire sans mots (absence totale de mots ; omniprésence de pictogrammes)

 

Relativement à l’Oulipo, quelques sites intéressants :

 

- oulipo.net

- www.fatrazie.com

- www.graner. net (La Liste Oulipo)

- www.basilemorin.com

- www.zazipo.net

 

& D’autres livres à découvrir :

 

- Bibliothèque Oulipienne, volumes 1 à 9 (1, 2, 3 : Seghers ; 4, 5, 6, 7, 8, 9 :  Castor Astral)

- Oulipo, Atlas de littérature potentielle (Gallimard)

- Oulipo, La littérature potentielle (Gallimard)

- Pratiques oulipiennes (Gallimard)

- Paul Fournel, Liberté sous contrainte (Presses Sorbonne Nouvelle)

 

Lire la suite...

12273277258?profile=originalL’histoire de France est, comme chacun le sait grâce à nos livres d’écolier, un long fleuve tumultueux.  L’Histoire en particulier est un sujet qui me fascine probablement influencé par la captivante saga écrite par Maurice Druon « Les rois maudits ».  Sans vouloir faire de comparaison, en découvrant l’ouvrage de « Patrice Quélard », je ne puis m’empêcher de retrouver la passion qui m’animait en dévorant ces romans qui par la fiction me portait à me concentrer sur le monologue de l’enseignant.  Le pauvre, il peinait à nous faire retenir les dates pointées dans nos livres de référence et se vengeait de notre manque de concentration en nous retirant des points sur les fautes d’orthographe. 

Patrice Quélard nous plonge au cœur du Catharisme.  Souvenez-vous, au début du xiiie siècle, dans le sud de la France le peuple se détourne de la religion conventionnelle au profit de ce que le pape prénomme : « l’hérésie cathare ».

Ainsi, progressivement, se met en place une croisade démoniaque qui portera le glaive au cœur d’une région dépendant pourtant de la même couronne.  Certes, le roi de France a résisté aux appels du Pape, mais ce dernier sait se montrer persuasif et ne manquera pas de sous-entendre que l’excommunication pourrait être de mise.

On ne comptera plus les villes martyres qui firent les frais de cette folie mystique.  La ville de Béziers paya un prix terrifiant puisque ses habitants furent décimés au nom d’une religion qui prônait le pardon.  Ils ne furent pas fiers les envahisseurs lorsqu’ils virent les habitants défiler en chantant (ceci fait partie de la légende, pas de la réalité) alors qu’ils marchaient vers les buchers prêts à les consumer.  Aujourd’hui encore, en se promenant dans la région, le quidam que nous sommes perçoit quelquefois le cri d’un glaive qui heurte une muraille ou plus souvent encore, le murmure du vent qui porte les cris des suppliciés. Les siècles écoulés n’effacent pas facilement l’ignominie.

Disputatio 1204-1207 est la première partie d’un cycle, et c’est avec impatience que j’attends la suite pour m’y plonger.  Le sujet est soigneusement documenté et la qualité de la plume de l’auteur nous fait oublier le temps présent.  Pour les puristes, les pointilleux, j’ajouterai sans crainte qu’ils ne seront pas déçus.  Oserais-je ajouter que ce roman deviendra peut-être référence sur le sujet ?  L’avenir nous le dira, en attendant, j’ai adoré et je n’ai aucune raison de m’en cacher.

L’Histoire du sud de la France écrite par un Breton, il fallait y songer, même si ceci prête à sourire, soulignons que c’est une réussite.

Lire la suite...
administrateur théâtres
« Ils prennent le thé en face sans nappe ! » Théâtre tentation et amour du théâtre. A La Clarencière. What else ? Voici réunis sous le titre « Moulin à paroles », trois femmes de noir vêtues, jouées avec feu  par

la pétillante  comédienne Ariane Thymour Smith dans une mise en scène de Carole Baillien. Elle explore tour à tour  la folie de la solitude, le voyeurisme,  la vengeance,  les pulsions criminelles, la sensualité tantôt brimée ou tantôt explosive, à travers trois destins  de femmes  tout aussi noirs que l’anthracite que l’on s’épuisait  encore à arracher  manuellement de la terre à cette époque … Elles appartiennent au répertoire anglais. Le dramaturge, romancier, scénariste, réalisateur et acteur Alan Benett a écrit une première  série de « Talking heads » pour la BBC dans les années 80. Humour anglais omniprésent, sens aigu de la nouvelle incisive et bien construite, petits bijoux d’écriture dans la lignée de Roald Dahl.

Mon premier a comme titre original : "A Lady of Letters". Le premier tableau met en scène Irene
Ruddock, une femme
célibataire vivant près de Bradford qui n'a pas sa langue
dans sa poche et passe sa vie à écrire des lettres vindicatives
à son député,
à la police, au pharmacien , à tout le monde
pour remédier aux maux sociaux qu'elle dénonce sans ambages.

Après un trop grand nombre d'accusations qui frisent la calomnie, Irene se
retrouve en prison - où, pour la première fois de sa vie, ironiquement, elle se sent
vraiment …Vous verrez bien quoi!

Mon second"Her Big Chance" est farci d’humour de style libertin, autant que les

sketches de Nabila/Stéphane Degroodt! Lesley est une actrice en herbe, qui,
après une série de rôles secondaires à la télé peu prometteurs,s’imagine
qu’elle va enfin « percer » grâce à la
rencontre de l'aventureux Travis dans un nouveau film pour le marché du soft porn
ouest-allemand. Tongue twisters à l’appui, on n’en dira pas plus,
censuré pour les mois de 12 ans!

 

Mon troisième a pour titre original :"Bed Among the Lentils". Le troisième tableau
transforme la pimpante pipelette en femme de pasteur de caractère. Susan est alcoolique
et doit se rendre à Leeds pour faire ses secrètes provisions de liqueur à cause des dettes
contractées avec le commerçant local. Elle se détourne insensiblement de son raide et ambitieux
et mari encensé par ses ouailles
et noue une voluptueuse affaire extra-maritale avec un épicier indien Ramesh Ramesh.
Some like it hot !
Va-elle découvrir quelque chose à propos de Dieu ou se convertir
aux Alcooliques anonymes? Love me do… The Beatles

Mon tout est une soirée récréative, plaisante et distrayante, ponctuée
de jolis souvenirs des Beatles ou de Mrs. Robinson
que l'on écoute dans le noir.Toute une époque !
Nostalgie, quand tu nous tiens!





La Clarencière Du 19 au 21 avril 2018
Rue du Belvédère, 20 1050 IxellesContacthttp://www.laclarenciere.be
fabienne.govaerts@skynet.be
02/640.46.76

Lire la suite...

Le calvaire des autres


Songerie

L'isolement crée un rempart
Qui favorise l'ignorance;
Demeure vive l'insouciance.
Or peut l'affecter le hasard.

Quand il porte à ma connaissance
Le calvaire que des êtres endurent
Et en apprenant qu'il perdure,
Je ne ressens pas de souffrance.

La douleur n'est pas contagieuse
Elle a des causes personnelles,
Étant parfois irrationnelles.
Lors elle apparaît curieuse.

En suis épargnée en ces temps
Et m'en trouve certes bien aise
Je recherche ce qui m'apaise
Dans un doux environnement.

Je me place sur un sommet,
Dans la fascinante brillance.
Mon âme libre est en errance,
Elle plane dans l'innocence.

S'abandonnant à l'allégresse
Qui émane de la nature,
Dans le silence qui perdure,
En savoure la fraîche tendresse.

24 avril 2018

Lire la suite...

Au détour du chemin, est-ce tes voiles que j’entrevois ?

 

Elles flottent dans le vent, là-bas.

 

D’en haut, au-dessus de cet espace maritime,

 

ils ont toujours su qu’au loin,

 

Il fallait contempler ce monde étendu,

 

libre et avec un accueil bienveillant.

 

Les lointaines silhouettes se rapprochent

 

et le tableau prend racine.

 

Passé, partout, en nous, en toi.

 

Je dérive vers tes yeux quand de toutes parts,

 

les lumières annoncent ta venue, ton regard, tes mains, ton corps.

 

Toujours la force en toi et le chemin de nos vies qui se croisent.

 

Ici-même, debout, et la vie qui nous déploie.

 

Julien Boulier    le 24 avril 2018

poème déposé Sacem code oeuvre 3437209711 

Lire la suite...

12273277062?profile=originalDisons-le d’emblée, si toutefois la curiosité me pousse à butiner dans les jardins de toutes les philosophies des croyances et du savoir, j’ai tendance à garder mes distances avec la théologie en raison de ce que les hommes en font.  Pourtant, en y réfléchissant sans "a priori", je ne puis contester que la vie croise un certain nombre de situations qui semblent inexpliquées voir : interpellantes.  Comme beaucoup d’entre vous, j’ai du faire face au deuil, à la violence de nos sociétés, à l’injustice aux mensonges et diverses trahisons.  Nombreuses sont les cicatrices qui balafrent mon vécu, mais peut-importe puisque finalement elles permettent d’appréhender l’avenir.  En d’autres mots, je ne suis pas ce que l’on pourrait appeler « un pratiquant » et si je me rends à l’église c’est pour faire plaisir à ma famille, la veille de Noël, en, je l’avoue, trépignant d’impatience quand les minutes semblent s’éterniser.  Ah oui, j’oubliais qu’il y a les mariages et les enterrements…  Une forme d’apathie mystique pourrait-on dire ?  Quoique !

Rien ne m’avait préparé à découvrir « une spiritualité pour tous » remarquablement rédigé par Catherine Hamelle.  Le sous-titre m’avait intrigué : « sur les pas d’Ostad Elahid ».  J’ai ouvert ce livre par obligation de chroniqueur « Un reste d’éducation, faire preuve de politesse pour les ouvrages qui me sont adressés ».  Et pourtant !  Je me suis surpris à oublier le temps, aspiré par l’intérêt d’un sujet abordé avec passion.  L’auteure grâce à la découverte d’un philosophe iranien «  Ostad Elahi » va nous offrir une série de réflexions des plus intéressantes.  Les sujets qu’elle aborde sont nombreux et il m’est impossible de résumer la richesse de ses écrits sans dévoyer ses propos.  Une joli plume qui nous conduit au travers d’une réflexion pertinente et qui offre par sa simplicité, une porte ouverte à la relation que nous devrions ‘peut-être’ avoir avec ce qui semble nous dépasser.  Et pourquoi pas ?  Je vous avoue avoir souri en découvrant l’une ou l’autre citation qui au lieu de nous forcer à la culpabilité, semble au contraire nous réconcilier avec les principes fondamentaux qui devraient nourrir nos sociétés.

« Toutes les grandes religions nous parlent de l’autre monde.  Si l’on n’arrive pas à avoir de certitude sur cet autre monde, on peut du moins prendre le parti de la prudence de façon à ce que, s’il existe, on ne soit pas perdant ». 

Comme le souligne si justement l’auteure, ce qui est réconfortant dans la pensée "d’Ostad Elahi", c’est de se dire que même si l’on n’a pas la foi, que l’on a du mal à croire à cette Énergie divine, si l’on se conforme aux principes éthiques, on sera entendu par elle. 

Le livre de "Catherine Hamelle"" mérite nos regards.  Il nous permet d’appréhender la vie avec optimisme et si le deuil vous accable, il offre également du réconfort.

La littérature est une aventure éternellement renouvelée.  Elle nous permet de jolies rencontres, d’étayer nos rêves et ne l’oublions pas, l’ouverture d’esprit.  Elle demande quelquefois un effort, mais au bout du compte, elle est compagne fidèle.

Lire la suite...
administrateur théâtres
Le sacre et l'éveil? Une révélation, ce spectacle ! Il est  poétique, musical et si chorégraphique! Bravo à Dominique Serron,  entourée d’un cast de  comédiens exaltants : Paul-Henry Crutzen, Abdel El Asri, Florence Guillaume, Vincent Huertas, Luc Van Grunderbeeck, Félix Vannoorenberghe, Laure Voglaire, Line Adam, Renata Gorka, Nadia Benzekri, Xavier Lauwers et toute l'équipe de L' Infini Théâtre.

« Beau comme un opéra »: c’est  la rumeur qui a circulé comme une traînée de poudre le soir de la fabuleuse première à la Comédie Claude Volter   le 18 avril 2018.   « l’Eveil du printemps »  ,une pièce de l’auteur allemand Wedekind (1881),  a été  croisée avec une mise en page émouvante d’extraits  du « Sacre du Printemps » d'Igor Stravinsky (1913). Le résultat est convaincant. Dans cette  toute nouvelle perspective,  la  mise en scène est franchement  créative et engagée. Dominique Serron évoque avec tact … infini et écoute profonde, les échos du « cimetière de la jeunesse »  de ce héros, Melchior, revenu des années plus tard,  sur les lieux du crime …collectif, n'est-ce pas?

 

  Le   métissage littéraire et musical de la « Kindertragödie » se transforme  en même temps, en  un  manifeste moderne,  qui dénonce les maltraitances rampantes que peuvent parfois infliger des  parents en mal de communication avec leurs enfants. Les raisons abondent: dans  une société brutale, formatée et imperméable aux sentiments, sont-ils victimes de leur époque? Eux-mêmes, sont-ils trop jeunes pour assumer ou répètent-ils des comportements qui ont traversé plusieurs générations sans remise en question?  Sont-ils frustrés par des peurs et des souffrances indicibles?  Enivrés de pouvoir parental? Bloqués pour mille et une autres raisons honorables - ils en ont sans doute de très bonnes - comme de ne jamais avoir lu Françoise Dolto, et  se trouvent  dans l'impossibilité chronique  de gérer les  premiers émois amoureux  de leur progéniture, ou même, de leur expliquer sereinement et ouvertement « les choses de la vie ». Mais l’époque de  l’Allemagne de Bismarck est-elle pour autant révolue? 

 

 Par souci de multiplicité esthétique, le travail de création de Dominique Serron associe  un troisième volet. Il a été  élaboré  au sein de diverses écoles bruxelloises,  par de jeunes adolescents et adolescentes. Ce sont  des capsules vidéo de lyrisme muet, réalisées in situ ou dans les environs immédiats de l’école …y compris le cimetière d’Uccle. Il suffit d'observer: chaque mouvement des personnages  filmés colle impeccablement au tempo de la musique! C’est prodigieux. Les jeunes, confrontés au texte et à la musique  sont devenus acteurs, au propre et au figuré, au lieu d’être de simples récepteurs. Bel objectif éducatif s'il en est!  Ils se sont mis à  rêver l’action, ils ont réagi avec authenticité et dansé leur ressenti  aigu et spontané face au suicide, face à la violence parentale, à la pression scolaire, à la castration du désir, à une société blessante et inhumaine. Leurs regards, leurs visages, et leurs postures sont bouillants d’interrogation et aussi d’accusation silencieuse. Chacun d'eux porte les marques  de l’intensité vibrante de leur implication dans le projet. Ces  séquences  filmées rythment le spectacle comme une respiration inédite entre chaque scène. Les chorégraphies émouvantes, nées  à la croisée de la théâtralité et de la musique,  ont l’avantage de pouvoir  faire  apprécier la contemporanéité du propos.  L’ensemble devient  un tout admirablement monté,  fruit d’un travail de création original et audacieux, dans le droit fil de  ceux auxquels  nous a habitués la pétulante et infatigable  metteuse en scène pour qui,  le travail corporel des comédiens se doit d’être  toujours avant-coureur du  verbe, ce qui donne un relief extraordinaire au propos...

 A chaque spectateur de relever des détails poignants qui le touchent personnellement… La liste sera longue. Juste quelques exemples… Le bruit des parapluies refermés avec brutalité sue le bord de la tombe, une fois les « formalités accomplies »…  Ce décor unique et polyvalent, mais essentiel : un immense comptoir bourré de tiroirs. Ceux d’une morgue ? Ceux de  notre société cloisonnée faite de trappes et de placards? Posés sur un immense buffet de cuisine,  de furtifs souvenirs de Dead Poets Society ou ceux de James Dean (A Rebel Without a Cause) ?  Cette idée effrayante que le jeune Moritz s’est tué « par amour pour ses parents »? Ce geste désespéré de mère impuissante qui donne sa médaille à son fils à défaut de pouvoir  le défendre contre un père tyrannique… Ces chaussures abandonnées que l'on ramasse, l'air de rien. L'ignoble phrase entendue: «Cet enfant n'était pas de moi! » Cette citation glaçante d'Othello: «As-tu fait ta prière, Desdémone?»  Ce sac d’où émergent des aiguilles à tricoter, qui font froid dans le dos! …Et surtout le talent fou et l'énergie débordante de toute la production!

 

Texte original : Frank WEDEKIND

Musique originale : Igor STRAVINSKY

Traduction : Jacques de DECKER

Conception, Adaptation & Mise en Scène : Dominique SERRON

Adaptation musicale & création sonore : Line ADAM

Ingénieur son : Colin BURTON

Scénographie & Costumes : Renata GORKA

Création vidéos : Nadia BENZEKRI

Création lumière : Xavier LAUWERS

Crédits photos :  Pierre Bolle

...Hélas, seulement jusqu'au 6 mai 2018, précipitez-vous pour réserver!

Du 18 avril au 6 mai à la Comédie Claude Volter. Informations et réservation: www.comedievolter.be ou 02 762 09 63

En octobre 2018 à l’Atelier Théâtre Jean Vilar  

https://artsrtlettres.ning.com/events/le-sacre-et-l-eveil

Lire la suite...

Gâteries filiales

 

À Alain

 

En ce dimanche lumineux,

Jean-Claude a voulu me surprendre.

Il sait certes comment s'y prendre,

M'offre des livres savoureux.

 

Les deux présents que je reçois

M'apparaissent comme une grâce.

De tendresse, s'emplit l'espace

Et il s'y répand de la joie.

 

Le carnet d'Henry Bordeaux,

Auxiliaire de la justice,

Pour des instants de pur délice.

Et des poésies en cadeaux.

 

Un recueil d'Anne de Noailles.

Ne sais si j'avais lu ses vers.

Nombreux sonnets qui y sont offerts.

Jean fit une riche trouvaille.

 

Souvent vos gâteries filiales

Me redonnent de l'énergie,

Un regain d'amour de la vie,

Une confiance spéciale.

 

                                                         22 avril 2018

Lire la suite...

Courtoisement, toujours dans tes yeux ces miroirs,

 

et la pluie à Lauberlac’h avant les soleils de ce mois-ci.

 

J’entends ton amitié à chaque recoin de sentier,

 

autour de cet arbre,

 

comme un géant d’écorce et de lumière.

 

Sincères nos cœurs sous ses branches.

 

Un souvenir à midi. Seules, simples journées

 

qui accueillent ses visiteurs à pieds.

 

En tout cas je te vois face  à la mer

 

et les voiliers anciens.

 

Ayant passé l’hiver et projetée vers l’été,

 

la chaleur de cette journée à chaque seconde,

 

nous rejoindre ainsi en sculptant le temps.

 

Julien Boulier    le 23 avril 2018

poème déposé Sacem code oeuvre 3437201811

Lire la suite...

Ah l12273282656?profile=originale hasard! 

C’est étrange et pourtant, on aurait tort de ne pas lui offrir sa confiance.  Je commence à me demander si les rencontres que nous faisons ne font pas partie d’une logique qui nous dépasse.  C’est un peu ce qui s’est passé lorsque dans un salon littéraire, une main timide m’a tendu son roman sans rien me demander en retour.  J’avoue, qu’en revenant chez moi, j’avais déposé l’ouvrage parmi les œuvres qui attendaient le bon vouloir de mon regard. 

Pourquoi ai-je saisi ce livre au milieu de tant d'autres ?  C’était comme un appel, une attirance inexplicable qui m’invitait à changer mes habitudes en commençant par le dernier arrivé.  Je sais, ce n’est pas juste pour ceux qui attendaient leur tour.  Le destin ne se maitrise pas, pas toujours, et les prémonitions sont difficiles à expliquer.

« Chante la vie, chante… » fait partie de ces livres qui vous apporte une brise légère.  C’est comme si sous le feu d’un soleil d’été, vous étiez rafraichi par la beauté des mots.  Pourtant en y réfléchissant bien, il n’y a rien d’extraordinaire dans l’histoire proprement dite.  C’est la narration d’une vie, le vécu d’une femme qui aurait pu être n’importe qui.  Une anonyme qui se raconte, qui se dévoile avec pudeur avec les mots si justement posés qu’on aimerait mieux la connaître pour échanger nos rires, nos larmes et nos révoltes sans pour autant laisser place à l’ambiguïté. 

Il y avait longtemps que la séduction d’un livre ne m’avait transporté à ce point.  C’est beau, c’est simple, il n’y a rien à ajouter.  Ne me demandez pas les raisons qui font qu’une écriture arrive à sublimer la vie, je n’ai aucune explication logique à vous offrir…  Faut-il étaler le rationnel d’un coup de foudre ?  J’ai adoré le livre de Véronique Albert «  Chante-la vie, chante… »  Je l’ai adoré pour les mots, pour ce regard que l’auteur porte sur les chemins qu’elle a choisi de suivre.  Une enfant qui grandit, une adolescente qui s’enivre de questionnements, une femme qui s’offre à la vie, qui découvre la morsure de la mort, de l’absence et en même temps, se laisse guider par l’autre.  L’autre ?  C’est le compagnon, le regard aimant, la main que l’on aime tenir, celui qui supporte vos humeurs tandis que vous supportez les siennes. 

C’est un livre qui nous fait du bien, c’est une écriture qui sublime les mots, c’est un récit travaillé de telle sorte qu’on a l’impression de quitter notre réel pour suivre la narration qui nous absorbe dans un autre vécu.  C’est beau, rien d’autre à ajouter.

L’auteure vit aujourd’hui avec sa famille à Louvain-La-Neuve (Belgique), elle est sociologue clinicienne et professeure en Haute École.  Si sa vie ressemble à son écriture, je gage que le mot « Bonheur » se retrouve sous ses regards.  Bonne route, Madame, vous le méritez bien.

Lire la suite...

12273282073?profile=originalLe bruxellois chez Tintin

Comme tout Bruxellois qui se respecte, j'ai en tête quelques expressions en syldave ou en arumbaya: Frêtmo, le stoumpô, czestot on clebcz et bien sûr l'inénarrable Eih bennek, Eih blavek ! Mais que se cache-t-il derrière ces expressions ?

Le lecteur francophone moyen sait peut-être qu'Hergé utilisait ses connaissances dialectales bruxelloises, acquises oralement via sa grand-mère maternelle qui habitait les Marolles. Les comprend-il pour autant ?

Le plus ancien article sur les sources dialectales bruxelloises chez Tintin date de 1976 et est l'œuvre d'un ressortissant … des Pays-Bas ! Le premier travail de fond est celui de Frédéric Soumois dans "Dossier Tintin" (épuisé). La meilleure analyse jusqu'à aujourd'hui se trouve dans "Tintin, ketje de Bruxelles", un livre de Daniel Justens et d'Alain Préaux (épuisé).

Hélas aucun de ces ouvrages n'est complet et, surtout, ne développe suffisamment les multiples sources historico-linguistiques de la création hergéenne. C'est pourquoi je me suis lancé dans l'aventure, comme je l'ai fait il y a deux ans pour "Schieven Architek ! Les langues endogènes à Bruxelles".

Syldave, bordure, bibaro et arumbaya furent allaités aux mamelles de notre riche dialecte brabançon, mais il faut croire que la nourrice avait alterné gueuze, faro, kriek et lambik pour accoucher de wulle gaminne (petites sauvageonnes) aussi différentes les unes des autres !

Les noms de personnages constituent le b.a.-ba de l’exégèse bruxelloise de l’œuvre d’Hergé, mais une analyse fine peut révéler une richesse insoupçonnée. La topographie est cohérente : ainsi, la capitale de la Syldavie est Klow, à prononcer klouf (fêlé), et répond à Shohôd (au fou), capitale de la Bordurie. Les dialogues s’échelonnent de la transposition simple, tels Wadesmadana (c’est quoi ce bazar ?) à un véritable travail de paléographie lorsqu’il s’agit de comprendre l’arumbaya ou le vieux syldave.

De nombreux termes trouvent dans cet ouvrage une explication inédite : Dimitrieff Solowstensxopztski (Dimitrieff, fils de wallon têtu) ; Kragoniedin (je ne parviens pas à avaler cela). Les travaux préparatoires de Hergé m'ont éclairé sur son processus de création linguistique. Tous les dialogues et les deux versions du cartouche de la miniature du XIVe siècle sont intégralement traduits et justifiés mot à mot, et ce pour la première fois.

 

Jean-Jacques DE GHEYNDT : EÏ BEN EK, EÏ BLAAİV EK : BRUXELLOİS – SYLDAVE - ARUMBAYA

ISBN: 978-2-930738-58-1       (216 pages)     16,-€     (+ frais de port) Disponible chez l’auteur: jjdgh01@gmail.com   - www.science-zwanze.be - www.benardiennes.be

Lire la suite...

Alfred de Musset

«… mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.

On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé.

C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.»

Alfred de Musset

Lire la suite...

L'enfant Maurice Carême

A quoi jouait-il cet enfant ?

Personne n'en sut jamais rien
On le laissait seul dans un coin
Avec un peu de sable blanc
On remarquait bien, certains jours,
Qu'il arquait les bras tels des ailes
Et qu'il regardait loin, très loin,
Comme du sommet d'une tour.
Mais où s'en allait-il ainsi
Alors qu'on le croyait assis ?
Lui-même le sut-il jamais ?
Dès qu'il refermait les paupières,
Il regagnait le grand palais
D'où il voyait toute la mer.

Lire la suite...

Entre vous et moi, en terminant « Effets papillon en noir et blanc » je me suis demandé si je ne venais pas d’effleurer un sujet de la plus haute importance. 

12273277683?profile=originalUn titre joliment choisi pour aborder l’histoire d’un « Sans-Papier ».   J’avoue qu’en abordant cette thématique, avoir eu une pensée mauvaise en songeant que les auteurs faisaient peut-être preuve d’une forme de démagogie.  Rapidement je me suis détrompé. 

Voici un « roman » qui semble, à mon avis, très proche d’une surprenante réalité.  Non, même si mon travail me pousse parfois à le faire, je n’ai pu lire ce livre en une simple diagonale. 

Comment détacher mon attention d’un écrit interpellant, d’une fiction qui se base sur le tristement banal.  Les mots hurlent les confidences des auteurs qui décrivent les absurdités d’un système, le nôtre.  Aberrant, inhumain et pourtant, cette société nous appartient, façonnée par notre ignorance et sur laquelle, sans le moindre doute, les générations à venir se poseront des questions auxquelles nous aurons probablement du mal à répondre.

Le livre est un roman, mais pas que, je ne puis le croire, les mots ne sont pas neutre et dévoilent des vérités qui m’ont donné la chair de poule. 

L’histoire aborde plusieurs sujets.  Un père autoritaire, probablement blessé par un veuvage inopiné et qui ne sais plus très bien comment gérer l’amour qu’il porte à ses enfants.  Amour maladroit qui voudrait protéger mais en raison de son omniprésente obsession, le conduira à la catastrophe des gestes maladroits…  La rencontre entre un « Sans papier » et une femme assoiffée de maternité est une idée redoutable.  Elle, refoulée par la vie, par les blessures qu’un amant de jeunesse a occasionné en raison de l’autorité du père, encore lui, l’aveuglement d’un géniteur qui tremble peut-être de devoir apprivoiser une possible solitude, que sais-je encore ?  Et puis, il y a cet avocat véreux.  Cet homme qui a compris le bénéfice qu’il pouvait tirer de la situation quand un « demandeur d’asile » qui deviendra « sans papier » requière une aide « Pro-Deo ». 

Je me suis demandé s’il était possible qu’un représentant de la loi puisse agir de la sorte.  Est-il possible de pousser le cynisme en profitant du désarroi des uns pour s’abreuver aux mamelles du système ?  Est-il possible qu’un homme assermenté n’hésite en aucune manière à faire prendre des risques inconsidérés à ceux qu’il est pourtant chargé de défendre?  Oui, il existe de telles attitudes et si les médias dénoncent avec raison les passeurs, ils devraient se pencher sur ces mafieux en col blanc qui fréquentent parfois les projecteurs pour déclarer, la larme au coin de l’œil, qu’ils sont présents pour défendre ceux qu’ils exploitent en coulisse.  Sauf que, sous la table, les mains se tendent, réclamant des honoraires en se gardant bien de signer un reçu.  Heureusement, ils sont exception mais comme vous le savez, placez un mouton noir au centre d’un troupeau et vous ne remarquerez que cette anomalie.

« Effets papillon en noir et blanc » me semble incontournable.  Il l’est par le regard que portent les auteurs sur l’actualité.  Peut-importe notre avis, ce témoignage mérite notre attention.  Il ouvre le débat sur les raisons profondes qui poussent nos sociétés à agir d’une manière ou d’une autre.  Suivre le destin de quelques-uns, c’est faire preuve de résistance.  A quoi ?  A l’injustice, à ce que l’histoire aurait dû nous apprendre.  Rompre avec l’omerta, c’est se détourner des lâches, c’est également s’il faut le préciser, assumer notre devoir.

Lire la suite...

Dans tes bras, sans attaches,

 

je suis  avec toi, Nature, toi qui parfois t’assombris.

 

Tes sentiers s’enlacent sous mes pas,

 

Et je me demande si demain,

 

ivre de ton parfum,

 

nous contemplerons le ciel, les astres,

 

voyageurs sur ce globe terrestre.

 

O toi musique qui palpites

 

et déposes des trésors d’intentions

 

à notre oreille. Bravant les éléments, sous la pluie,

 

nous sombrons sous nos cœurs

 

et toute ton âme sous un voile chuchote : encore !

 

Je n’ose résister à ton contact.

 

Julien Boulier   le 22 avril 2018

poème déposé Sacem code oeuvre 3437162611

Lire la suite...

Ivre cœur

Bonjour le lilas en fleurs sous un soleil éclatant

Bonjour le ciel bleu azur de ce matin

Bonjour les mésanges dans les branches ensoleillées

Bonjour l'herbe verte inondée de lumière argentée

Bonjour toi, mon étrange folie au goût suave du fado

Dans tes yeux se noie le souvenir d'un amour maladroit

Mon ivre cœur accablé de désir

Je m'en vais rejoindre mes rêves de brume et de pluie

En balade sur les rues pavées de Bruges

Bercent ma peine de printemps

Nada

22/04/2018

  

 

Lire la suite...

2018, les portes du neuvième Salon International du livre de Mazamet s’ouvriront le 27 mai prochain à 9h00 au Palais des Congrès.

Neuf ans ce n’est pas anodin, c'est preuve de pérennité et cette réussite est à saluer puisque l'on se souvient que l’organisation est portée à bout de bras par un seul homme; Michel Sabarthes.

Pour l’avoir fréquenté, je le décrirais comme un être de grande simplicité, le cœur sur la main. Une main de fer dans un gant de velours semble expression créée pour le personnage. Le président de l’Association Culturelle du Tarn Sud (France) rappellera lors de la conférence de presse qu’un évènement d’une telle ampleur ne saurait exister sans l’équipe de bénévoles qu’il convient de saluer.  En effet, chargés de la mise en place des exposants et de l’accompagnement du flux de visiteurs, ces derniers travaillent en coulisse attentifs au bon déroulement d'une journée qui se veut festive.

Mazamet un Salon qui couronne les talents.

À souligner également qu'un comité de lecture aura la lourde tâche de sélectionner les lauréats retenus pour les différents prix remis à l’occasion sous la présidence de Christophe Chabbert.  Une centaine de livres ont été retenus comme « éligibles » et parmi ces titres, le jury aura la lourde tâche de récompenser les plus méritants.  Le Président du jury avait proposé en 2017 d’ajouter le « prix jeunesse » qui a pour vocation de porter motivation à des vocations qui s’ignorent encore. 

Retombées économiques non négligeables.

Rappelons tout de même que les retombées économiques sont quantifiables, puisqu'un recensement démontre qu'un peu moins d’une centaine de personnes trouveront logement dans la région et profiteront des circonstances pour parcourir le pays et déguster sans compter aux spécialités locales.

Il ressort également qu'en général quand un visiteur repart heureux, il parle de son séjour et encourage indirectement ses relations à visiter les lieux. L’observateur ne manquera pas de s’interroger sur les raisons qui freinent les autorités locales ainsi que les acteurs économiques à ne pas s’impliquer d’avantage.

Une centaine de personnes, alors que le salon ouvre ses portes à 156 participants venus des quatre coins du monde, cela représente les deux tiers des participants et si ce nombre est plafonné, c’est en raison d’un manque de place et pour des questions évidentes de sécurités.  

Il semble important de souligner, que si la ville de Mazamet offre au comité organisateur la salle dans laquelle se déroule l’évènement, le coût de la sécurité revient à l’association et les sommes qui ont été confiées par des sources dignes de foi, n’ont pas manqué de nous étonner.

Notons la présence de 12 maisons d’édition. Parmi ces dernières viendront les fidèles telles que les éditions ED2A (présentent depuis de nombreuses années), les éditions Encre Rouge, les éditions Paulo Ramand et les petits nouveaux tels que Acrodacrolivre venant de Belgique en compagnie de 3 auteurs. C’est dans les allées de ce Salon que nous rencontrerons les chroniqueurs littéraires qui l’air de rien, viennent butiner le parfum de l’année. À propos de Belgique, six auteurs Belges auront fait le déplacement pour présenter des œuvres qui méritent nos regards.

Joli succès auprès du public. Le nombre d’entrées enregistrées en 2017 approche les 1.500 et nombreux sont les ouvrages vendus.

International, un titre mérité?

Si le Salon du Livre de Mazamet s’offre le titre d’international, c’est que si beaucoup de régions de Fran12273279069?profile=originalce sont naturellement représentées et que, pour ceux que cela fait rêver, Paris n’est pas en reste.  Il accueille également des auteurs en provenance de Hollande, de Belgique, de Suisse d’Afrique.et du Canada.

L’année 2018 promet d’être un grand cru et cerise sur le gâteau, parrainée par « Jean-François Pré » célèbre journaliste équestre qui fut l’un des collaborateurs de Léon Zitrone et devenu écrivain pour le bonheur de ses lecteurs (treize romans et vingt et une nouvelle).

Vibra12273280052?profile=originalnt hommage sera rendu à "Marc Galabru" premier parrain du Salon International du livre de Mazamet malheureusement décédé le 6 octobre 2014. Le prix « Marc Galabru » a été fondé en ce sens et sera remis à l’auteur sélectionné par un comité de lecture qui se veut indépendant. Petit rappel pour les distraits, Marc Galabru, frère de Michel était médecin et écrivain.

Enfin, trois stations radiophoniques ouvriront leurs micros et si les conditions le permettent, la remise des prix sera commentée en direct sur 106.5fm et le lendemain en différé, sur les ondes RCF. Radio Vicomté sera également représentée ainsi que Passion T.V.  Soulignons qu’« Arts & Lettres » sera également présents par l’intermédiaire de ses chroniqueurs

Lire la suite...

En noir et blanc et en couleurs


À Alain

En éveil, me regarde vivre.
Or, en me servant du langage,
À capter mes émois m'engage.
Je les conserve dans un livre.

Il s'épaissit plus le temps passe.
Y circule une fraîche ivresse,
Également de la tendresse.
Le parfum d'annuelles grâces.

Mon histoire se lit au présent,
Se déroule dans le silence,
Le plus souvent dans l'innocence
Dans un clair espace apaisant.

Quand ma mémoire m'entretient
Me tirant soudain de ma bulle,
Je crois souvent qu'elle fabule.
Mais mon livre n'invente rien.

Je ne peux certes soupçonner
Combien j'ajouterai de pages, 
En les agrémentant d'images.
Se continue ma destinée.

21 avril 2018

Lire la suite...

Ce vent folâtre, octobre,


il s'envole à l'instant.

 

 Comment imaginer ce visage ?

 

 Je crois qu'il a créé l'image d'un souvenir.

 

 Echo en reflets,

 

 à mi-chemin entre le Soleil et l'Aurore.

 

Et toi, cheminant au coin de tes carnets,

 

tu cours sans cesse vers ces notes qui hier encore

 

t'ont sorti du sommeil.

 

Chaque pas t'emmène vers cette idée.

 

A present d'un seul trait, elle resurgit,

 

en fragments, rocher, ciel , étang, 

 

énigmatique rémanence.

 

Julien Boulier le 17 octobre 2007

poème déposé Sacem code oeuvre 3437156211 

Lire la suite...

C’est à toi maintenant de franchir

 

l’étendue du silence. 

 

 Juste la mélodie inventée la veille

 

qui s’est effacée de l’esprit pendant la nuit.

 

Entre temps, elle a dérivé sur les toits,

 

 les bruits de la ville l’ont remuée.

 

 Remplie de visages,

 

elle s’est déployée, dilatée,

 

puis échappée.

 

 Et le lendemain, après cette seconde vie,

 

l’instant furtif où elle sonne

 

   de nouveau sous les doigts

 

 avec la pédale harmonique.

 

Julien Boulier    le 12 juillet 2008 

poème déposé Sacem code oeuvre  3437133311 

Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles