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Exposition (37)

administrateur théâtres

EXPO : Ferdinand Schirren, EN PROMENADE DANS SES JARDINS IMAGINAIRES.

 

22.11.11 > 04.03.2012 au Musées royaux des Beaux-Arts

Salles Fondation Bernheim et René Boël

Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique poursuivent la mise en valeur d’artistes moins connus, mais bien représentés dans leurs collections, en proposant une exposition cette saison, consacrée à Ferdinand Schirren (1872 – 1944). Cet artiste est considéré comme le premier ‘fauve’ belge. Lors de séjours à Paris, il entre en contact avec les œuvres de Signac, les nabis et les jeunes fauvistes. Il restera cependant dans l’ombre de l’omniprésent Rik Wouters.

Toutefois, grâce à leurs dernières acquisitions, les Musées possèdent un ensemble d’œuvres de Ferdinand Schirren représentatives de toutes les phases de son évolution artistique ainsi que des différentes techniques qu’il employait. Il débute comme sculpteur. Son œuvre maîtresse, qui est aussi une œuvre de jeunesse, est un buste d’Helena P. Blavatsky, grande dame du mouvement théosophique, un courant ésotérique basé sur l’étude comparée des religions. Ce portrait, d’une expressivité étonnante, est unique vis-à-vis de la  production sculpturale  que le visiteur pourra aussi découvrir au fil de l’exposition.

Revirement de Schirren en 1904 vers la peinture et le dessin. Il  confère une grande autonomie à la couleur, à partir de laquelle il construit les formes, des volumes sculpturaux. Retiré dans la quiétude de la campagne brabançonne, il aboutit vers 1906 à des résultats proches des aquarelles de Matisse, Manguin ou Camoin réalisées à Collioure en 1905. On peut admirer ses premières peintures à l’huile datant de 1904 et des aquarelles de 1906, qui témoignent  d’un « tachisme nerveux ». Couleurs brillantes.

 Durant la Première Guerre Mondiale, il se met aussi à la peinture à l'huile mais, vers la fin des années 20, il opte à nouveau pour la peinture à l'aquarelle, où le constructivisme refait son apparition et dans laquelle la palette reste atténuée. Plus tard, la facture deviendra plus libre et plus colorée avec des modulations de teintes floues caractéristiques. A surtout peint des intérieurs avec figures, des nus, des portraits, des paysages et, vers la fin de sa carrière, également des natures mortes. Dans les dessins et surtout dans les aquarelles, Schirren fait preuve dès le début d’une aisance certaine et d’une audace qui ne se retrouveront dans sa peinture qu’à partir de 1917 avec son chef-d’œuvre «La femme au piano». «Maternité» est une harmonie de couleurs saisissante, les deux visages de la mère et de l'enfant  noyés d'amour émergent de flots de couleurs verts et bleus. Une Nativité ? La couleur comme moyen essentiel de construire une œuvre synthétique devient alors le fil conducteur jusqu’à la fin de sa vie, bien qu’en tant que sculpteur, il ait également un vrai don pour le dessin ‘noir et blanc’ et une attention particulière pour la forme.

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Entre 1910 et 1912, il travaille d’ailleurs essentiellement au fusain ou à la sanguine. Ces dessins – scènes d’intérieur, nus et portraits – sont d’une grande sensibilité et d’une douce expression.

 « Intérieur symboliste »,  est un pastel sur papier, barré  entièrement d’une pluie d’or. Le personnage assis sur une chaise  nous tourne le dos et fixe une toile verte qui fait penser aux nymphéas. « Sur le sable » nous parle de l’été, un  transat à rayures et une tente de plage y sont à peine esquissés, le reste, c’est le rêve, personnifié dans  la silhouette d 'une femme assise.Vous l’aurez compris, entre sculptures, peintures, aquarelles et ‘noirs et blancs’, cette exposition consacrée à Schirren fera le bonheur de chacun. Avec des sujets relevant surtout de la vie intérieure, une œuvre souvent intimiste et des aquarelles d’une matérialité « évasive », SCHIRREN NOUS EMMÈNERA EN PROMENADE DANS SES JARDINS IMAGINAIRES.

Visites guidées sur rendez-vous

infos : reservation@fine-arts-museum.be

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Ferdinand Schirren, Au jardin, (vers 1906)
Aquarelle sur papier, 70 x 54 cm
MRBAB-KMSKB, Bruxelles, © Sabam Belgium 2011
Grafisch Buro Lefevre, Heule © MRBAB - KMSKB

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Marc Chagall, le Maître du Rêve (Malmundarium)

«Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir.» Marc Chagall 

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  L'exposition Marc Chagall, le Maître du Rêve rassemble sous les blondes charpentes 18e  des  combles de l’ancien monastère de Malmédy une cinquantaine d'estampes originales éditées par Aimé Maeght. Celui-ci accueillit dès le début de sa galerie parisienne des noms prestigieux tels que Matisse, Miro, Chagall. La fondation Maeght, un ensemble architectural entièrement conçu et financé par Aimé et Marguerite Maeght pour présenter l'art moderne et contemporain rassemble des collections d’art, parmi les plus riches d’Europe. Cette Fondation, inaugurée le 28 juillet 1964 par André Malraux, alors Ministre des Affaires Culturelles,  est un véritable  écrin de verdure célèbre pour son architecture et ses jardins, situé à Saint-Paul-de-Vence où ce peintre inclassable s’éteignit à 98 ans. 

  Et voici Chagall à Malmédy.  Jean-Christophe Hubert, diplômé en Philosophie et Lettres et Histoire de l’Art et Archéologie de l’Ulg,   jeune commissaire de l'exposition Marc Chagall, le Maître du Rêve,  souligne qu’il s’agit d'une collection privée française jamais montrée au public jusqu'ici. Elle rassemble des lithos, photos et lettres de l’artiste très précieuses. Le parcours reflète tout  l’art de la muséologie  contemporaine, tant par  les éclairages, l’accrochage que par  les explications claires et détaillées. C’est en effet un art en soi que la mise-en scène d’une expo pour permettre un parcours à la fois  agréable et initiatique.

 

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 L’exposition part des  différentes thématiques chères au peintre. Le rêve tout d’abord et bien sûr,  l’amour,  le coq, la tour Eiffel, Notre Dame de Paris, la crucifixion, l’envol ,le ciel, la maternité,  les traditions et la nostalgie de son pays d’origine et de son enfance…et la mystique.   Selon le commissaire, l’inspiration de Chagall est purement hassidique. Dans cette tradition juive, tout le monde participe au sacré, même les animaux, les monstres, les êtres hybrides. On retrouve aussi cette notion de fête rêvée permanente, l'importance portée à la musique et aux musiciens.

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Marc Chagall, naquit le 7 juillet 1887 à Liozno dans la banlieue de Vitebsk, en Biélorussie, qui appartenait alors à la Russie tsariste. En 1910, il partit étudier à Paris auprès de Léon Bakst afin d’y parfaire ses connaissances des arts plastiques. Il exposera ses premières œuvres en 1914. Ses œuvres ne se rattachent à aucune école mais présente un élan d’amour universel inégalé,  l’éclat et la pureté  des couleurs fauvistes, la liberté  et le rêve des surréalistes, la déconstruction et la fragmentation typique des cubistes. Il sera  de retour à Vitebsk  en 1914 pour une courte durée, mais l’éclatement du premier conflit mondial empêchera son retour à Paris. Pendant cette période Chagall peindra surtout la vie de la communauté juive. C’est ainsi que pétri de mysticisme, il explore « l’état d’âme » car Dieu se révèle dans toutes  les merveilles du monde. Les images bibliques, les souvenirs folkloriques, se mêlent à  des personnages du cirque et des contes, des objets de la vie quotidienne et de l’imaginaire, fuyant la misère du monde et l’horreur de deux guerres mondiales.

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Quand il peint son couple survolant sa ville natale, il enlace le rêve, et dévoile  un esprit  bohême, détaché de la réalité. Rêve et amour ne font qu’un.  Les objets, les animaux, la musique flottent par-dessus les toits. Les maisons se retrouvent à l’envers.  Une sorte de Jacques Prévert de la peinture…  Main dans la main avec Vera, Bella ou Vava  il exprime alors un amour cosmique et un regard bienveillant sur le monde.

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« La jeunesse, l'amour, la hauteur des sentiments, le feu de l'imagination - tout cela est associé durant toute la vie du peintre à une seule image, tendre et chère - sa bien-aimée, son ange - gardien et la muse qui l'inspirait pour des vols au-dessus de l'existence terrestre, banale et ordinaire. Elle s'appelait Bella (Berthe), une création tendre, fragile, presque céleste, avec qui il était tellement facile de planer dans le ciel au-dessus des toits de la ville natale. »

 «  Mon cirque se joue dans le ciel, il se joue dans les nuages parmi les chaises, il se joue dans la fenêtre où se reflète la lumière »

 

 

 http://www.televesdre.eu/site/malmedy_des_oeuvres_de_marc_chagall_exposees_au_malmundarium_-6773-999-89.html

Marc Chagall, «  Le Maître du Rêve » au Malmundarium , 9, place du Châtelet, 4960-Malmedy, jusqu'au 25 septembre. Ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18 h, fermé le lundi (sauf vacances scolaires) Info :  080-685.536.

N .B.  Un parcours  très didactique a été prévu spécialement pour les plus jeunes. Dossier jeu et dossier pédagogique sur demande.

www.malmundarium.be

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                                                                    " The Power of Fantasy "

Modern and Contemporary Art from Poland dans le cadre du programme culturel accompagnant

la Présidence polonaise

du Conseil de l’Union européenne

 

Vendredi 24.06 > Dimanche 18.09.2011 au Palais des Beaux-Arts

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La Fiat polonaise du plasticien Maciej Kurak, posée sur le toit est branchée à une machine à coudre… Il fallait dix ans pour en recevoir une, promesse de Staline aux bons camarades, mais quand elle arrivait il n’y avait déjà plus de pièces de rechange. L’âme polonaise a l’imagination fertile et pourquoi ne pas utiliser l’insecte de tôle inutile pour animer la machine à coudre ? Métamorphose.  Métaphore. Celles-ci  sont pléthores à travers cette exposition qui en découd, qui décoiffe, qui interroge, qui convoque.

Cette installation montre bien combien la nouvelle Pologne veut utiliser l’imagination pour RÉ-IMAGINER UN NOUVEAU MONDE, loin des maux du communisme, loin des maux du capitalisme, alors qu’elle va prendre la présidence de l’Europe dans quelques jours à peine.

«  A must in Brussels this summer », visitez cette immense exposition très étrange à propos d’un peuple qui est au cœur de l’Europe, à la confluence de l’occidental  et de l’oriental et qui désire se distancier des mille et un stéréotypes dont on le couvre.

 

Divisée au XIXe siècle, occupée pendant la Seconde Guerre mondiale pour ensuite subir le joug soviétique, la Pologne accède en 1989 à la démocratie. À l’image d’une nation meurtrie, victime d’oppressions consécutives, se superpose celle d’une culture florissante, témoignant, au fil des siècles, d’un esprit réfractaire à tout ordre imposé de l’extérieur. Usant de l’absurde et du fantastique, les artistes polonais ont répondu au chaos du réel par des actes empreints de résistance, non pour le fuir mais pour le reconstruire. Découvrez-y le travail d’artistes contemporains de renommée internationale, dont Miroslaw Balka, Monika Sosnowska et Wilhem Sasnal. Leur production dialogue avec des œuvres phares de l’art polonais des XIXe et XXe siècles.  Exploration du fantastique et de l’irrationnel polonais.

 

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 Olaf Brzeski Dream - Spontaneous Combustion, 2008, resin and soot, c. 175 cm high Czarna Gallery, Warsaw

 

...L’événement nous dépasse, se retourne contre nous, peut nous détruire inexorablement,  vient de nulle part, souligne notre solitude et notre impuissance. La science aussi  est impuissante à prévenir l’accident.

 
En parcourant l’exposition on observe le lien entre l’art moderne polonais du XXe siècle et la pratique des artistes contemporains depuis 1989. L'exposition fait cohabiter des oeuvres contemporaines et des chefs-d’oeuvre emblématiques de célèbres artistes comme Tadeusz Kantor, Magdalena Abakanowicz et Bruno Schulz.

 

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 Katarzyna Józefowicz, Cities 1989-92, sculpture © Collection privée

 

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Josej Mehoffer, 1903 Strange Garden

 

Au total, The Power of Fantasy réunit ainsi près de 200 oeuvres, dont certaines ont été spécialement commandées pour cette exposition. C’est notamment le cas d’un projet mural réalisé sur site par l’artiste de rue Mariusz Waras. Son immense fresque claustrophobique  dénonce l’aliénation des deux systèmes politiques poussés à leur extrême : communisme et capitalisme. Usines, fumée, tanks dévastateurs, véhicules renversés, aucune place pour l’homme ni la nature.

 

  D’autres œuvres majeures sont exposées pour la première fois en dehors de la Pologne. The Power of Fantasy est l’exposition d’art polonais contemporain la plus complète depuis la fin du communisme. Sans suivre un ordre chronologique, les œuvres sont organisées en divers chapitres, de manière thématique. Parmi les thèmes clés, nous retiendrons l'absurdité du quotidien ; l'histoire et la mémoire ; l’image du héros ; la folie et l’absurde ; les paysages surréalistes ; l’imagination militante ET L’ART DE DIRE NON.

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Non à la guerre :  J.J Ziolkowski The Great Battle under the Table 2006

 

 

 

LES ARTISTES DANS L’EXPOSITION

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Sofia Kulik, Splendour of myself, 1997

 

Fantasmes et imagination revêtent les formes les plus diverses. Dans les œuvres du peintre néo-surréaliste Julian Jakub Ziółkowski et dans les mises en scène baroques de Katarzyna Kozyra, l'excès et la fièvre sont au premier plan. Chez d’autres, c’est l’ancien environnement socialiste – très déprécié dans l’imaginaire populaire – qui stimule l’imagination. À l’instar de l’art, les villes et les rues ordinaires peuvent se transformer en un monde magique au  potentiel encore inexploité.

 

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 Dans l’œuvre de Monika Sosnowska, Julita Wójcik et Jarosław Kozakiewicz, ce sont des blocs de béton et des édifices publics qui se font les terrains de jeu de l’imagination. Wavy Block 2005-2006 (Julita Wójcik) :  La femme polonaise crochète  en rose et blanc son bâtiment gris,  d’une banalité affolante, un bloc qui suit les vagues de la mer sur 800 mètres et abrite 6.000 personnes,  symbole de l’étroitesse de cette vie imposée qui est encore le lot de la vie au quotidien de nombreux polonais.                                  

 

 

Pour cette génération d’artistes comme pour d’autres avant eux, L’IMAGINATION N’EST PAS UN MOYEN D’ÉCHAPPER À LA RÉALITÉ MAIS BIEN DE LA DÉFIER. Nés pour la plupart à la fin des années 1960 et dans les années 1970, ils ont traversé deux mondes, vivant leur enfance et leur jeunesse en République populaire de Pologne mais faisant carrière dans une Pologne démocratique. Leur œuvre est influencée par un contrarianisme qui remet ces deux systèmes en question. Des artistes comme Artur Zmijewski et Zbigniew Libera poursuivent ainsi une tradition de RÉFLEXION DISSIDENTE et critique, profondément enracinée dans la culture polonaise.

Les artistes polonais s’intéressent beaucoup à la façon dont l’histoire s’articule dans le  présent. « DOM », cette œuvre emblématique de Robert Kusmirowski, représente un cimetière du XIXe siècle.

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  D.O.M :  Deo Omnipotent Misericordia, au Dieu dont la miséricorde est infinie ! Aussi, étrangement, le nom en polonais pour « la maison. »

 

 Voici, en polonais et en français, un petit poème écrit par  le poète SARBIEWSKI

TESKNOTA DO OJCZYZNY BLEKITNEJ

Tesknie za Toba, kraju z blekitow i zlota,
kedy dniem jasne slonce wesolo migota,
a noca srebrne gwiazdy i swiatlosc
ksiezyca oczy zachwyca.
Jakze czas na tej ziemi okrutnie sie dluzy…
Kiedzys nadjdzie dla mnie blogi dzien
poderozy,
gdy wroce do slonecznych, usmiechnietych
wlosci pelen radosci…
O, wonczas, skoro szczesna godzina wybije,
grob moj ubierzcie w zielen i sniezne lilije.
Cialo sie w proch rozleci – a duch utesknion
wleci w niebieskie strony…

NOSTALGIE DE MA BELLE PATRIE

Je me languis de toi, pays de beauté et d’or,
lorsque le jour , un clair soleil scintille joyeusement
et la nuit les étoiles argentées et la lumière
de la lune ravissent les yeux.
Comme le temps, sur cette terre se traîne…
Lorsque viendra pour moi l’heureux jour
du voyage,
quand je reviendrai vers mes terres ensoleillées souriantes
plein de joie…
Oh, alors, bientôt l’heure heureuse sonnera,
Habillez ma tombe de verdure et de lys de neige.
Mon corps se décomposera en poussière – mon esprit nostalgique
entrera dans les lieux célestes.

 

Le culte des héros et des morts est omniprésent, comme en témoigna par exemple l’ampleur des  funérailles nationales organisées après le crash de l’avion de Smolensk  transportant le président polonais  Lech Kaczynski sans laisser  aucun survivant parmi les 96 personnes à bord. La délégation polonaise venait se recueillir à Katyn pour commémorer le massacre, dont c'était le 70e anniversaire.  

  

 Une pièce est également consacrée aux  œuvres de Wihelm Sasnal – un des grands peintres polonais de notre époque – autour de la figure du héros.

 

Mais le fantastique peut aussi naître de l’ordinaire. Les privations, la bureaucratie et la censure n’ont pas été uniquement des expériences négatives pour la Pologne, du moins dans le sens où elles ont stimulé une remarquable créativité au sein de la nation. Les Polonais ont l’art de faire beaucoup avec rien. Dans les années 1950, Leopold Tymrand donnait à cette faculté le nom de « Fantaisie appliquée ». Et aujourd’hui encore, les artistes continuent d’exploiter cette ingéniosité : le sculpteur Paweł Althamer travaille avec des aînés du quartier et des copains adolescents de Bródno, une banlieue défavorisée de Varsovie afin de créer de l’art ou, comme il le dit lui-même un wspólna sprawa (« projet commun »). Pour preuve, l’ autoportrait collectif monumental et sculptural, « Bródno People », réalisé par Althamer et ses voisins.

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image © designboom

Nouvelle version des Bourgeois de Calais  de Rodin. Quand les corps et les âmes sont soumis à des conditions extrêmes.

 

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 image © designboom



 

D’autres jeunes artistes font également preuve d’une ingéniosité extraordinaire, voire perverse. Ainsi, Jan Simon associe des approches technologiques à la manière d’un artisan, et réalise des objets électroniques sortant véritablement du néant. Revenons à Maciek Kurak qui évoque aussi  l’art de la « fantaisie appliquée » dans cette sculpture baptisée « Fifty-Fifty » dans laquelle la FIAT polonaise – reposant sur son toit – semble actionner une machine à coudre…  

 

L’exposition s'accompagne d'un très bel ouvrage richement illustré de 160 pages BOZAR BOOKS & Prestel. http://www.bozar.be/activity.php?id=10343

 

 

 

 

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administrateur théâtres

                           Bruxelles  Pharaonique

         Plus de 1.000 objets sur 4.000 m² au Heysel ... et aussi au Musée du Cinquantenaire

 

                                      « TOUTANKHAMON, SON TOMBEAU ET SES TRÉSORS »

 

Du 20 avril au 6 novembre 2011 à Brussels Expo au Heysel,  le visiteur et invité  à revivre, comme s’il y était, le moment magique de la découverte, le 26 novembre 1922, de la tombe de Toutânkhamon dans la Vallée des Rois, par l'archéologue Howard Carter. La mise en espace de cette exposition est grandiose.

 

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 Quatre chambres se présentent à lui, certaines remplies jusqu’au plafond d’objets funéraires plus précieux les uns que les autres, destinés à accompagner le défunt roi dans son voyage dans l’au-delà : bijoux, objets religieux, amulettes, coffrets, sièges, armes, instruments de musique et attributs de pouvoir.

 

Quelques chiffres et dates :

 

Toutankhamon régna comme roi (pharaon) de la 18e dynastie (Nouvel Empire) en Égypte ancienne de 13333 à 1323 avant notre ère.  Son tombeau resta caché durant 3 300 ans.

• Au début du 20e siècle, certains scientifiques pensaient qu’il ne restait rien à découvrir dans la Vallée des Rois.

• Howard Carter (né le 9 mai 1874 à Kensington, Londres ; décédé le 2 mars 1939 à Londres) était un archéologue et égyptologue britannique.

• Lord Carnarvon était un égyptologue amateur passionné qui commença à financer en 1907 les fouilles de Howard Carter dans la Vallée des Rois près de Thèbes.

• Howard Carter découvre le tombeau de Toutankhamon le 4 novembre 1922, après sept années d’inlassables recherches.

• Le 23 novembre, Lord Carnarvon et Lady Evelyn arrivent à Louxor.

• Le 24 novembre, une volée entière de 16 marches menant à l’entrée du tombeau est mise au jour.

• Le jour suivant, les sceaux imprimés sont copiés et enlevés. Les hommes se frayent un chemin dans les couloirs descendant au tombeau.

• Le 26 novembre allait devenir le jour J pour Carter. Après avoir déblayé le couloir et pratiqué une petite ouverture dans la seconde porte scellée, Carter et son équipe utilisent une bougie pour regarder à l’intérieur et apercevoir des choses merveilleuses.

• Le 29 novembre, le tombeau est officiellement ouvert en présence de Pierre Lacau, directeur général du Service des Antiquités, de Mohamed Bey Fahmi, gouverneur de la province, et d’Arthur Merton, correspondant du Times de Londres, qui envoya ensuite

un télégramme annonçant la stupéfiante nouvelle à Londres.

• Le 30 novembre 1922, le Times annonce la découverte la plus spectaculaire du siècle à Louxor.

• Le 3 décembre, le tombeau fut scellé provisoirement et comblé avec des décombres.

• Lord Carnarvon décéda peu après, probablement d’une bactériémie à la suite d’une morsure de mouche.

Après la mort de Lord Carnarvon, des journaux évoquèrent une prétendue malédiction associée à la chambre funéraire.

• Howard Carter décède 17 ans plus tard.

• Ce qui rendait unique la tombe de Toutankhamon, c’est qu’elle était la seule dans la Vallée des Rois à n’avoir jamais été pillée.

 

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 Pour l’exposition Toutankhamon, le tombeau et ses trois chambres ont été recréés avec soin et constituent une réplique à l’identique des originaux.

Nulle part ailleurs, pas même en Égypte, il n’est possible de voir le tombeau et les chambres du trésor, ni la mise en scène de la découverte comme cette exposition les montre.Plus de 1.000 répliques des principaux objets découverts sont exposées.

Même le masque mondialement célèbre peut être admiré sous la forme d’une  reproduction parfaite, dont l’original a fait le tour du monde dans les années 1980.

 

 

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 Grâce à la technologie moderne, l’ancienne civilisation du Nil retrouve sa splendeur d’antan, plus authentique et plus captivante  que jamais. Cette exposition montre combien il peut être fascinant de reproduire, avec l’aide de répliques elles-mêmes fabriquées avec le plus grand soin, l’impression dégagée par quelque chose dont, jusqu’à maintenant, on ne pouvait faire l’expérience que par l’intermédiaire de photographies ou de peintures.

 

 

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Les artisans égyptiens qui ont réalisé les répliques n’ont rien à envier à leurs ancêtres, de sorte que chaque objet peut être examiné de très près. Les inscriptions couvrent toute la surface des pièces et les détails sont soit sculptés, soit incrustés de pierres semi-précieuses, de verre coloré d’ivoire et d’ébène.
Un des objets les plus émouvants de l’exposition – et dont la symbolique n’est pas toujours évidente à la lecture des livres et illustrations consacrés à Toutânkhamon – est un petit siège incrusté d’ébène et d’ivoire. Fabriqué pour un garçon de neuf ans, il rappelle que Toutânkhamon n’était encore qu’un enfant quand il a accédé au trône. Du jour au lendemain, il est devenu l’un des personnages les plus puissants de l’Antiquité. Le contraste entre cette puissance et la petitesse du siège est poignant.

 

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« Toutânkhamon, son Tombeau et ses Trésors » est une exposition hors du commun. Les répliques exposées sont d’une facture exceptionnelle, à tel point que j’ai découvert sur certaines d’entre elles des détails que je n’avais jamais remarqués sur les objets d’origine (pourtant observés à de multiples occasions). Cette exposition, avec sa profusion d’informations et sa mise en scène visuellement époustouflante, est la plus fidèle reconstitution des conditions réelles dans lesquelles Howard Carter et Lord Carnavon ont découvert le fabuleux tombeau de Toutânkhamon. Ne la manquez sous aucun prétexte ! » Bob Partridge, égyptologue

Bob Partridge est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l’Égypte ancienne. Il est aussi l’éditeur du magazine britannique Ancient Egypt. www.ancientegyptmagazine.com

 

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 Plus d'infos sur : www.kingtutbrussels.be

 

Et en parallèle : TOUTANKHAMON, AUSSI AU MUSEE DU CINQUANTENAIRE

 

En tant que plus grand musée d’art égyptien de Belgique, le Musée du Cinquantenaire fait écho à l’exposition « Toutankhamon, son Tombeau et ses Trésors » coproduite par VisitBrussels et Semmel Concerts. Il organise une EXPOSITION TEMPORAIRE jusqu’au 6 novembre 2011.

En Belgique, la plus grande collection d’art égyptien se trouve au Musée du Cinquantenaire de Bruxelles. Elle compte environ 11.000 pièces d’antiquité. Profitant de l’occasion fournie par l’exposition « Toutankhamon, son Tombeau et ses Trésors », qui se déroule actuellement à Brussels Expo, le musée a procédé à un certain nombre d’ajouts et de réaménagements sur ce thème dans sa section égyptienne. Plusieurs objets ont été sortis des réserves. Les deux têtes en pierre de Toutankhamon ainsi que les trois objets qui proviennent de son tombeau ont été mis en évidence. Il s’agit d’offrandes funéraires - deux houes miniatures en cuivre et un fragment de textile – jadis offertes au roi Albert Ier par le découvreur du tombeau, Howard Carter, et par le mécène de la campagne de fouilles, Lord Carnarvon.

 

On peut aussi admirer une collection méconnue de moulages de sculptures originales et de reliefs datant de la période amarnienne, l’époque où régnait le père de Toutankhamon, Akhenaton. Dans cette collection, on trouve notamment une copie de la fameuse Néfertiti du Musée de Berlin.

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 Les copies, qui ont été réalisées sur base des originaux conservés dans ce musée ainsi qu’au Louvre et au Musée du Caire, ont été acquises par le Musée du Cinquantenaire en 1933 mais n’ont été que très brièvement exposées à des fins éducatives. Elles sont aujourd’hui de nouveau montrées au public mais possèdent également un intérêt pour les chercheurs. Ainsi, la copie d’un relief provenant d’une tombe d’Amarna offre une alternative à l’œuvre originale, qui a souffert de dégradations irréversibles. Il en va de même pour les deux têtes des demi-sœurs de Toutankhamon. Les originaux ont été dérobés au Musée du Caire lors des récentes émeutes et sont depuis lors introuvables. Heureusement, il en existe des copies au Musée du Cinquantenaire…

Les modèles réduits des catafalques dans lesquels furent retrouvés le sarcophage, les cercueils et la momie du jeune pharaon défunt font directement référence à l’exposition présentée à Brussels Expo. Enfin, dans deux salles spécialement aménagées, le visiteur peut prendre connaissance de l’enfance de Toutankhamon, de sa famille, de son gouvernement et de son apparence.

 

Dates et lieu de l’exposition temporaire Jusqu’au 6 novembre 2011 Musée du Cinquantenaire, Parc du Cinquantenaire 10, 1000 Bruxelles Infos pour les visiteurs : www.mrah.be   02 741 72 11    info@mrah.be

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L'art du Graffiti à Bruxelles (Musée d'Ixelles)

 

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Envahir, déranger, provoquer, salir ? Embellir, arranger, susciter ?

Qui fait des graffitis ? Et surtout, pourquoi ? VOICI L’ART URBAIN Au musée d'Ixelles qui a remporté l'édition 2011 du prix des musées

 

 

DE LA RUE AUX GALERIES, EXPLOSITION relève un défi inédit : l’entrée au musée des graffeurs ! 

 

Il y a 25 ans, une poignée d’adolescents marqués par de rares images venues des USA commencent à orner les murs de Bruxelles d’images explosives. Le mouvement prend rapidement de l’ampleur et, dès la fin des années ’80, textes et images rivalisent de complexité. Au fil du temps, les générations de jeunes graffeurs se succèdent, et avec elles différentes manières d’appréhender la ville…

Aujourd’hui, non seulement les murs de Bruxelles continuent d’accueillir certaines œuvres impressionnantes, mais quelques ex-graffeurs de la génération des années ’90 ont accédé à la reconnaissance artistique.

Le post-graffiti, celui qu’accueillent galeries et musées, n’est pas un simple prolongement des fresques à la bombe. Dans ses meilleurs exemples, il interroge son identité et ses caractéristiques propres.

Complètement affranchis de leurs racines urbaines, les travaux de Arne Quinze, Jean-Luc Moerman, les Hell’O Monsters, Byz, Plug, Sozyone Gonzalez ou Bonom entretiennent certains liens, ténus ou évidents, avec leurs antécédents.

 

UN PARCOURS EXPLOSIF

 

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Jean-Luc Moerman, "Connectingthings", s.d., collection Musée d'Ixelles, copyright tous droits réservés, photo Vincent Everarts

 

 

Le graffiti, celui des précurseurs comme celui de la nouvelle génération, interroge la ville. À présent, il interroge aussi le musée. Un quart de siècle après l’apparition du mouvement, le Musée d’Ixelles rend hommage à ses créateurs d’abord décriés avant d’être ovationnés.

 

Le parcours s’ouvre par des œuvres du graffiti new-yorkais montrées à Bruxelles en 1984. Car c’est par le biais du réseau artistique que le graffiti est arrivé chez nous ! C’est un hasard si, au même moment, quelques adolescents bruxellois s’essaient à la pratique. Le musée présente des objets appartenant à ces pionniers du mouvement et jamais montrés jusqu’à ce jour : carnets d’esquisses et autres souvenirs d’époque prouvent leur passion et le travail intense du graffiti. Une projection recadre la décennie hip-hop de la fin des années ‘80 et des années ’90 : les figures marquantes de la capitale, les fresques majeures, et surtout les clés de lecture d’un art extrêmement codé.

 

La deuxième partie de l’exposition présente le travail contemporain d’artistes issus du graffiti. De Arne Quinze aux Hell’O Monsters en passant par Plug et Jean-Luc Moerman, on découvre des similitudes inattendues entre des parcours nés dans le même contexte, et fidèles à leur source. Plusieurs installations sont réalisées spécialement pour l’occasion.

 

Enfin, EXPLOSITION s’attarde sur quelques figures marquantes de l’art urbain bruxellois actuel : quatre artistes que vous connaissez sans le savoir témoignent aux murs du musée, par des œuvres ou par des archives, de leur pratique extérieure…

Les parois du musée sont poreuses, puisque les allers-retours avec la ville se multiplient. Plusieurs interventions artistiques auront lieu à Ixelles, et un parcours des témoignages d’art urbain les plus surprenants est proposé au visiteur en prolongement de son parcours dans l’exposition. L’art est autant dans que hors les murs...

 

Par le biais d’archives rares, de documents d’époque, d’œuvres d’art et d’installations réalisées pour l’occasion, EXPLOSITION souhaite rendre justice à cet art aventurier d’une richesse insoupçonnée qu’est le graffiti.

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          Crash, Sans titre (Crash), 1984,

Aérosol sur toile, © tous droits réservés

 

Lexique :  

Art urbain: expression artistique

qui regroupe les créations non

commanditées dans la ville. L’art

urbain se distingue de l’art public,

qui est subventionné.                                                           

Graffiti : partie de l’art urbain qui

englobe tout signe posé dans la ville

(image ou texte). Affiches, pochoirs,

autocollants sont des graffitis.

Graf : graffiti réalisé à la bombe

aérosol.

Tag: signature réalisée en un trait

(et donc une couleur), appliquée

en différents endroits de façon

répétitive. Il s’agit de la forme la plus

courante de graffiti.

Hip hop : mouvement artistique                                         

développé dans les années 1970

aux USA et 1980 en Europe, autour

du graffiti, du breakdance, du rap

et du Djaying. Il a propagé l’esthétique

du graff.

Néo-graffiti : pratique du graffiti

dissociée des codes du hip hop,

au niveau des matériaux et de

l’esthétique. Elle apparaît en Belgique

vers 2003.

Post-graffiti : pratique en atelier liée         

à l’esthétique du graffiti et destinée

au réseau classique de diffusion

des oeuvres d’art.

Street Art : terme apparu au début

des années 2000, englobant graff hip

hop, néo-graffiti et post-graffiti dans

une démarche de reconnaissance

culturelle (voire commerciale). 

 

12272740892?profile=original   Defo Dalbino & Eyes B,

Graffiti à Neerpede, 2008,

Bombe aerosol,

© photo Eyes B

 

En parallèle à l’exposition EXPLOSITION, l’art du graffiti à Bruxelles, le premier livre de référence sur le sujet !

Quelle est la place du graffiti dans l'art, quel rôle joue-t-il dans l'enrichissement artistique d'une ville comme Bruxelles, quels sont ses pratiques, ses véritables artistes ? De la rue aux galeries, l'historien analyse tous les parcours en s'appuyant sur une documentation inédite. Richesse et couleurs des témoignages recueillis à vif, dans l’esprit même de ces nouveaux codes de lecture imposés par le street art, passés de l'éphémère à l'indélébile.

 

« Une simple promenade dans les rues de Bruxelles, un voyage en train qui passe par le

centre de la capitale, suffisent à se poser la question. Ces graffitis qui couvrent les murs

à des endroits au mieux inattendus, au pire inaccessibles, sont-ils l’œuvre d’artistes en

mal d’exploits, de jeunes surdoués en pleine crise de créativité ? Adrien Grimmeau,

historien de l’art fasciné par l’univers du graffiti – son côté brut, nocturne, ses jeux, son

déploiement, et l’énergie dégagée par ces premières signatures d’espaces, de surfaces

prises de force –, a voulu explorer ce monde en profondeur.

Une constatation s'est imposée à lui rapidement. « Depuis trois ans environ, le graffiti, et

spécialement sa version actuelle le street art, bénéficiait d'un engouement tant de la part

du marché de l'art que des institutions culturelles. Les publications abondaient. La

plupart des capitales d'Europe possédaient leur livre sur le graffiti. Mais sur Bruxelles,

rien. Rien d'ailleurs sur la Belgique entière ». Entre-temps, plusieurs ouvrages ont été

publiés depuis 2007 qui abordent chacun un aspect très pointu de la production de la

capitale. Ces parutions successives témoignent de l'engouement actuel pour le

phénomène. Malgré cet enthousiasme, aucun ouvrage ne retrace l'histoire du graffiti à

Bruxelles depuis ses antécédents (le muralisme des années 1970) jusqu'à ses

productions les plus actuelles, et son passage en galerie. Il était temps qu'un tel livre voie

le jour ».

« Le graffiti est un monde de l'ombre, et créer des contacts ne fut pas simple. Cependant,

une fois les premiers pas posés, tout s'est enchaîné avec facilité. J'ai rencontré des

passionnés de peinture, qui pouvaient braver le froid et la nuit pour peindre dans la ville.

N'importe quelle discussion avec un graffeur se prolongeait plusieurs heures sans que je

m'en rende compte. Peu à peu, les blackbooks, les albums d'esquisses et de photos qui

témoignent des hauts faits/méfaits des peintres, se sont ouverts. J'ai découvert un univers

de grands enfants, parlant à n'en plus finir d'un graff, plutôt pour l'exploit que fut sa

réalisation que pour son esthétique. J'ai commencé à réunir des images, à compléter ma

collection des pièces majeures bruxelloises, à chercher les photos les plus rares. « Tel

graffiti n'existe pas en photo, tu ne le trouveras jamais », « je connais quelqu'un qui a une

photo de celui-ci », etc. À partir des témoignages et des images, j'ai dressé une

chronologie de la situation bruxelloise. Bien sûr, les graffitis sont rarement datés, et les

mémoires se défont au fil des ans... »

 

Adrien Grimmeau, (historien de l’art) DEHORS ! Le graffiti à Bruxelles. CFC-Editions, collection Lieux de mémoire.

23 x 29 cm, 224 pages, 230 illustrations couleur, 30 €. Édité en français.

 

 

 

 

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© Daniel Fousss - CBBD

 

PROMENEZ VOUS dans la ville  ET DÉCOUVREZ LES FRESQUES MURALES « BANDES DESSINÉES » À BRUXELLES :

                            http://www.bruxelles-tourisme.be/contenus/fresques_murales__bande_dessinee_/fr/362.html

« Plus loin que vos tristes parades, derrière les maisons, après la banlieue, derrière le terrain vague où vous jetez vos vieilles idées..., s'étend la plaine de jeu de la peinture qui refuse

d'être l'ombre des ombres... »  Christian Dotremont, 1949 

                            http://leviffocus.rnews.be/fr/loisirs/divers/l-art-urbain-et-bruxelles/album-1194864789578.htm 

 

                  

                                                                                                                     

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Doux leurre… !

Qu’est-ce que la douleur ?
Je ne sais pas. Est-ce une émotion ?
Une réaction ?
Est-ce que douleur rime avec peur ?
Est-ce que ces deux mots entremêlés amènent leurs maux signifiés ?
Sont-ce ces deux maux entremêlés qui éloignent la raison ?
Comment douleur vient-elle en moi se générer ?
Pourquoi moi ? Pourquoi toi ?
Pourquoi nous ? Pourquoi vous ?

Elle est là, je la sens, volcan bouillonnant au fond de moi.
Elle est là, pourquoi ?
Elle me ronge, elle attend,
c’est un fauve aux aguets,
elle m’épie sans arrêt.

Je ne sais pas pourquoi ni comment,
tout au fond de moi, elle se tapit.
Un geste un mot, elle bondit
dans mon corps, dans ma tête,
elle me brûle, elle me lance, me déchire et me saigne… La Bête…

Elle s’acharne des heures sans relâche…
Enfin repue et lasse, doucement elle me quitte et se cache.
Elle s’est endormie, mais elle reste là, elle attend.
Je la sens au fond de moi. Quand est-ce que cela finira ?

J’ai peur !
Pourtant je sais qu’elle partira, quand je ne serai plus…
J’aimerai tellement l’apprendre, la comprendre, pour l’attendre et …
Qu’elle ne soit plus !



04/06/2006


Lunessences


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administrateur théâtres

            Invitation au Mont des Arts : Joan Miró, peintre poète

 

Le saviez-vous ? « La peinture, c’est étudier la trace d’un petit caillou qui tombe sur la surface de l’eau, l’oiseau en vol, le soleil qui s’échappe vers la mer ou parmi les pins et les lauriers de la montagne." » Joan Miró


L’Espace culturel ING et les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, en collaboration avec la Fondation Miró de Barcelone, présentent une exposition de quelque 120 peintures, gravures, sculptures et dessins qui illustrent la prédominance du caractère poétique de la palette du peintre.  L’accent est mis sur la production du peintre catalan à partir des dernières œuvres qu’il réalisa juste avant la Seconde Guerre mondiale et la célèbre série des Constellations exécutée durant la guerre.

 

Prélude

Assassiner la peinture : “J’ai pensé qu’il fallait dépasser la “chose plastique” pour atteindre la poésie… Vivre avec la dignité d’un poète.” 

Quelques œuvres des années 20 démontrent l’abandon progressif de la référence à la réalité.  Ainsi, la « Danseuse espagnole » de 1924, provenant des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique et « Le cheval de cirque » de 1927 appartenant au Musée d’Ixelles et restauré par ING témoignent de la transformation des figures en suggestions d’émotions et de sensations. Les pulsations visuelles et sonores se confondent. Ondes sonores du phonographe ou froufrous lestes de la robe de la danseuse? La voix est chaude.  Une chevelure noire en forme de soleil. Une sorte de « M » en bas du tableau à gauche en contre-pied des trépidations de flamenco ? Olée ! La toile devient un champ poétique accroché au mouvement: les pointillés et l’éventail virevoltent vers l’infini. Et si le monde n’était que spectacle? Il le veut poésie pure.

Miro, que l’on prenait peut-être pour un bouffon farceur de la peinture, est épris de profondeur : il guette l’essentiel dans un grain de poussière.  «  Et que partout on trouve le soleil, un brin d’herbe, les spirales de la libellule.

Le courage consiste à rester chez soi, près de la nature qui ne tient aucun compte de nos désastres. Chaque grain de poussière possède une âme merveilleuse.

Mais pour la comprendre, il faut retrouver le sens religieux et magique des choses, celui des peuples primitifs… » 

 

Nourri de littérature, fort de l’expérience du mouvement surréaliste, sensible à l’appel conjoint du primitif et de l’enfant, Miró va développer une œuvre faite de figures et de couleurs symboliques par lesquelles le monde se résume au bonheur de la poésie. 

C’est son antidote pour conjurer tour à tour  la douleur des événements tragiques de la guerre civile espagnole, les affres de la guerre mondiale qui se prépare et la vie de misère qu’il mène en exilé.   Il s’efface pour chercher l’essentiel et agir sur le cœur et l’esprit de ses contemporains.  La seule dignité est dans la poésie.  Il exploite tout un répertoire de motifs récurrents qui devient une véritable écriture picturale. Elle est faite de femme…. d’oiseaux, serpents, escargots, araignées, cornes de taureau,  échelles, yeux, soleils, lunes, étoiles, pictogrammes puisés  dans l’immuable de  la nature. Aucune forme n’est quelque chose d’abstrait ou d’innocent,  elle est le signe de quelque chose. Boules, étoiles, lignes brisées, spires font partie d’une essence poétique et d’une quête de sens.

 « La même démarche me fait chercher le bruit caché dans le silence, le mouvement dans l’immobilité ; la vie dans l’inanimé, l’infini dans le fini, des formes dans le vide, et moi-même dans l’anonymat»   

 Les couleurs primaires illustrent fortement la violence, le sang, la spiritualité, l’énergie vitale, la matérialité, la structure. Miro recherche le rayonnement qui existe dans les choses les plus humbles, la force d’âme primitive et fondatrice qui participe au Mythe.  Comme on est loin de la bouffonnerie!

 

 

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Le cheval de cirque 1927.               Rien que pour vos yeux: « Ce qui compte, ce n’est pas une œuvre, mais la trajectoire de l’esprit durant la totalité de la vie. » 

 

Comme en poésie
L’utilisation de techniques propres à la poésie, comme par exemple le déclenchement d’une peinture sur base d’un accident, d’une forme ou d’une texture, la libre association de motifs graphiques, en passant par le collage, joue un rôle important dans la genèse d’une série de  ses peintures. L’influence de l’écriture automatique de ses amis poètes surréalistes qu’il côtoie à Paris, où il séjourne après avoir fui Barcelone, est très nette dans une série d’œuvres datant de 1933.

 

Désir d’évasion
À l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale en 1939 Miró, installé à Varengeville-sur-Mer, commence à peindre la série de 23 petites gouaches : les  « Constellations » qu’il éditera quelques années plus tard, accompagnée de textes d’André Breton.

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...Personnages dans la nuit guides par les traces phosphorescentes des escargots …Le 13 l’échelle a frôlé le firmament …Femme à la blonde aisselle coiffant sa chevelure à la lueur des étoiles ...Femmes au bord d’un lac à la surface irisée par le passage d’un cygne …Le chant du rossignol à minuit et la pluie matinale 

 

Cette série, qui prend sa source dans son amour de la musique est constituée comme une suite. Elle est une sorte de réseau de formes enchaînées les unes aux autres faisant le parallèle entre la représentation de la réalité extérieure du cosmos, et l’aspiration à une paix intérieure, sorte de mysticisme de l’infini. Les titres poèmes sont des pistes éloquentes.  Ses motifs récurrents, spires, étoiles, soleils, yeux, échelles, araignées, dispersés sur un fond uni, symbole de la matière,  traduisent un profond désir d’évasion et d’abandon du « moi » premier.  Toucher à l’essentiel, avec un minimum de moyens. Découvrir le sens par l’architecture et la chorégraphie des couleurs et des formes.  

 

Les séries « Archipel sauvage », 1970, et « L’espoir du navigateur », 1973, font également partie, avec d’autres toiles importantes rarement exposées, d’une série d’œuvres consacrée aux voyages, synonyme d’évasion du contingent vers les espaces infinis de l’esprit, ouvrant la voie vers l’espoir. Contraste avec la détresse du monde qui l’entoure. “Un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème.”
À ce cycle thématique, on peut rattacher la passion de Miró pour la pureté et la force magique de l’art rupestre primitif, mais également l’essentiel et la force chromatique et symbolique des peintures romanes catalanes qu’il admire tant.

 

Peintre parlant
La passion de Miró pour la poésie le conduira à s’impliquer dans l’édition de livres pour bibliophiles. « Parler seul » de Tristan Tzara et « Á toute épreuve » de Paul Eluard, montrent combien le travail de l’artiste est personnel et complémentaire, à concevoir comme un accompagnement plus qu’une illustration. Miró marque son souci des rythmes, des tons et de la nature des vers. La couleur joue un rôle primordial.

 En complément de ces éditions, une série de petites œuvres, également riches en couleurs des années ’70, illustre la couleur des rêves: la poésie par la couleur.

Poésies courtes, essentielles, aux tons simples qui tirent leur force dans les suggestions de la nature et de ses saisons, les haïkus illustrés par Miró développent, avec d’autres œuvres des années ’60-’70, la poésie par la ligne, quelle que soit la matière ou le support. « Cette simple ligne est la marque que j’ai conquis la liberté ! »

 

Le mythe de la femme

Enfin, cette exposition comporte des séries d’œuvres, entrecroisées chronologiquement, consacrées au mythe de la femme - évasion encore,  et refuge, peut-être. C’est la Mère Nature et  l’oiseau mythologique, symbole masculin. L’œil, on l’aura compris, représente le  symbole féminin.  Il s’agit de tableaux caractérisés par des couleurs vives, d’épais coups de pinceau, d’écrasantes traces de noir qui expriment la violence du cycle vital et de la nature. Femme et oiseau symbolisant l’ancrage à la terre et le désir d’évasion vers le ciel. Tout est à sa place ou tout s’écroule. Equilibre parfait : on ne peut ni ajouter ni soustraire une ligne ou un point, c’est le véritable génie de Miro.  

 

 

 

Pour petits et grands
Afin d’explorer davantage le processus créatif de Miro, un atelier de découvertes artistiques est intégré dans l’exposition. Plusieurs stations de travail interactives, développées par l’asbl ART BASICS for CHILDREN sont mises en place et incitent les visiteurs, qu’ils soient enfants ou adultes, à se plonger dans la vie de Miró, ses lieux de résidence, ses sources d’inspiration, sa palette de couleurs, ses différents styles… Un livre de "Miróglyphes" reprend les pictogrammes utilisés par l’artiste à titre de métaphores. « L’atelier de rêves de Miró», équipé d’objets trouvés et de matériaux stimulants donnent la possibilité à chaque visiteur, seul ou accompagné d’un guide-animateur, de dessiner sa propre constellation, de peindre, de faire des collages, d’imprimer, de travailler la terre glaise et de réaliser une mosaïque murale…  Le visiteur a également la possibilité de créer son propre "livre d’artiste" poétique, le tout visant à développer une sensibilisation qui se situe aux confins de l’art et de la vie.

Cette exposition est réalisée dans le cadre du projet « Un printemps surréaliste au Mont des Arts ». Plusieurs conférences seront organisées par Educateam, le service éducatif des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique,

 

à l´Espace culturel ING.
24.03.2011 > 19.06.2011 Joan Miró, peintre poète, Place Royale 6, 1000 Bruxelles

Soyez curieux: http://bongo.zoomin.tv/videoplayer/index.cfm?id=411946&mode=normal&quality=2&pid=lalibre

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administrateur théâtres

                       “Venitian and Flemish Masters ” 

  11 FÉVRIER 2011 - 08 MAI 2011  Bellini, Tiziano, Canaletto - Van Eyck, Bouts, Jordaens, ... Les frères vénitiens et flamands sont inséparables !

12272719677?profile=originalJan van Eyck, Sainte Barbe; 1437; Olieverf op paneel; 31 x 18 cm © Lukas - Art in Flanders VZW / Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen

 De la finesse de Van Eyck  (sainte Barbe, 1437) aux paysages de Canaletto.  Une cinquantaine d'œuvres majeures en provenance de l'Accademia Carrara di Bergamo sont actuellement accueillies au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en regard avec une quinzaine de chefs-d'oeuvre provenant du Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers (KMSKA), le temps de rénover ces deux musées prestigieux. L'Accademia Carrara di Bergamo  fut fondée par le comte Giacomo Carrera, mécène et collectionneur, qui fit un legs généreux à la ville de Bergame à la fin du XVIII e siècle.

Voici donc une exposition chronologique de grands maîtres tels que Giovanni Bellini  qui se retrouve réuni avec  Rogier van der Weyden , Pierre-Paul Rubens avec Le Titien et Véronèse. De nombreux contacts s’établissaient entre nos provinces du Nord et l’Italie. On circulait à pied, mais on circulait, malgré les brigands et les champs de bataille. La circulation des biens, des banquiers et des artistes remontait  par Messine, Barcelone jusqu’à Anvers  par voie maritime, particulièrement en provenance de Venise la Sénérissime, un état qui englobait d’autres villes du nord telles que Padoue, Bergame, Vicence, Vérone. Venise, fière et jamais prise, riche, pratiquait la tolérance religieuse et la circulation des œuvres d’art et des artistes. Voici enfin une exposition qui satisfera notre désir d’explorer ces liens privilégiés dont on nous a toujours parlé dans nos cours d’histoire de l’art.

Les quatre grands volets de l’exposition 

L’exposition Venetian and Flemish Masters, articulée en quatre sections, parcourt quatre siècles essentiels de la peinture européenne (du XVe au XVIIIe siècle) et illustre les nombreux points de contacts et d’influence jalonnant les rapports entre Bruxelles, Bruges, Anvers et Venise comme autant de lieux d’école et d’émulation :   

·   le quattrocento et la naissance du portrait et la peinture de dévotion, où Pisanello et Giovanni Bellini sont mis en confrontation avec d’autres maîtres tels que Rogier van der Weyden. 

 Voici une œuvre magnifique. C’est La Vierge à L’Enfant de Giovanni Bellini (1476)

12272720078?profile=original  Une œuvre très émouvante, où l’on perçoit la douleur de la Vierge devant le supplice à venir. Elle semble ne pas pouvoir retenir l’enfant plein de vivacité dans ses bras. La dynamique de la diagonale semble préfigurer que le Fils portera la croix! Il pose un pied  sur un marbre veiné de rouge et blanc, préfiguration du sang et des larmes de la Vierge versées  sur la pierre de son tombeau. Les fins rehaussements d’or du manteau de la Vierge soulignent le bleu exceptionnel et le drapé évoque la douceur et le mystère.

 

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 Ceci est un détail du portrait du jeune homme joufflu de Giovanni Bellini, (huile sur bois).  On est touché par l’humanité de son regard sensible, chargé d’interrogations. Le modelé du visage est de grande valeur expressive.

 

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Ce tableau, encore de Giovanni Bellini est tout aussi bouleversant. Il s’agit de la Déploration du Christ par la Vierge et saint Jean (1455).  La douleur de la Vierge est intense et contenue, les bras inertes du Christ sont soutenus délicatement par la  Vierge vêtue de rouge et Saint Jean en larmes. Une lumière venue de gauche illumine les visages et le corps livide, presque en clair-obscur. La profondeur du tableau est donnée par le petit parapet à l’avant-plan.

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On a envie de vous montrer encore l’exquise « Madonna con Gesù  Bambino» (1475) de  Crivelli Carlo, une œuvre toute en finesse. Le manteau de la Vierge travaillé en pastillage argenté évoque l'image d'une icône byzantine. Les fleurs - l’œillet, symbole de l’amour -  et les fruits font allusion aux vertus de la virginité et de la fécondité et du renouveau. Les deux vues de paysage - florissant à gauche, aride et mort à droite - préfigurent la Vie, la Mort. Le long bandeau de tissu que la Vierge tient délicatement dans sa main, illustre peut-être son lien charnel avec son Fils et en même temps les bandelettes utilisées pour les inhumations. La fusion de la mère et de l’enfant est très nette et enchâssée dans un schéma triangulaire.

·   le cinquecento, les paysages et la dévotion avec la présence d’œuvre du Titien, de Palme  l’Ancien mais aussi de Véronèse, mis en regard avec leurs collègues flamands.

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On découvre Gérard  David, Andrea Previlati pour arriver aux œuvres du Titien avec la thématique amoureuse d’Orphée et d’Eurydice qui se fait mordre par un serpent, une très belle œuvre commandée par le pape Alexande VI Borgia, une magnifique madone à l’enfant, toute en douceur et en courbes naturelles sur fond de paysage lumineux.

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Le plus étonnant c’est ce Joachim Patinir, originaire de Dinant, avec un paysage panoramique,  très romantique représentant la fuite en Egypte en miniature.

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 Il y a aussi un trésor de richesse chromatique : cette Vierge à l’Enfant entre saint Jean-Baptiste et sainte Marie Madeleine, toute en mouvement et en lumière de Palma l’Ancien.

12272720895?profile=original Ensuite on s’arrête  devant la très belle œuvre de Giovanni Cariani,  liée à la tradition du portrait lombard. Il s’agit du portrait somptueux d’un savant humaniste, mis en évidence par la composition de la perspective. Une technique ingénieuse déroule un rideau ou un écran derrière le personnage cependant que l’autre partie du tableau évoque un paysage, tableau dans le tableau.  La perspective du grand livre ouvert au bord du parapet contraste avec ce paysage inaccessible probablement inspiré des vallées de Bergame.

 

·   le seicento – Le Sacré et le Profane –Rubens, Padovanino et Tiepolo interpellent les sens au travers de leurs illustrations de thèmes sacrés et profanes.

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 Ici, Peter Paul Rubens - Heilige Drievuldigheid - La Sainte Trinité (1620)

Le contexte politique de Venise, à deux doigts du schisme avec Rome, rend cette période moins faste. « La méfiance rend cette ville prisonnière d’elle-même » Des artistes de renom choisissent cette ville pour y peindre.  Les œuvres sont devenues monumentales, comme en témoignent les quatre grandes toiles de Padovinano, élève d’un disciple de Titien dont il a étudié et copié les fresques. Ces toiles  représentant des scènes mythiques telles que Bacchus et Ariane, la fête de Vénus, les Andriens, le triomphe de Thétis.

 

 

 Dans ces salles on rencontrera le Bacchus de Jordaens, l’oeuvre qui sert d’affiche à l’exposition.   

 

·   les scènes de genre et vues du settecentoCanaletto, Francesco Guardi, Pietro Longhi sont mis en parallèle avec des maîtres du Nord qui les ont parfois précédés et influencés.

Giovanni Baptista Tiepolo, pétri de l’expérience de ses prédécesseurs comme Titien, Le Tintoret et Véronèse résoudra le problème de la relation entre peinture et architecture, entre l’art et la nature, apportant des solutions d’une grande complexité qui marqueront l’histoire de la peinture. La « veduta », « ce qui se voit » et aussi « comment on le voit » est un paysage historiquement objectif peint avec précision et réalisme. Les védutistes respectent avec une fidélité absolue la perception optique de la réalité. Le peintre sort de son atelier et descend dans la rue pour réaliser des esquisses de vues saisies sur le vif.  Les figures de Luca Carlevarijs, Antonio Canal-il Canaletto mettront en scène la ville et sa vie citadine intense, la lagune, les embarcations de tout genre et surtout la  magnifique lumière vénitienne. On est dans le classicisme de l’art paysager, un art qui se répandit à travers l’Europe avec le goût des souvenirs de voyage induit par la pratique du « Grand tour ».

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Canaletto, Il Canal Grande da Palazzo Balbi, olio su tela, 61x90 cm, inv. 540, 1730, datazione critica. Bergamo, Accademia Carrara

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Francesco Guardi, Piazza San Marco, olio su tela, 62x96 cm, inv. 567, 1760-1770, datazione critica. Bergamo, Accademia Carrara

 www.bozar.be

 

 

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Temps de vie

Le temps merveilleux amant
d’une jeunesse apprentie,
ne réserve ses tourments
qu’à tous ses anciens printemps.

A chair tendre, peau rosée
le prince d’éternité
accordera la beauté
au paradis dérobée…

Sera doux et languissant
aux baisers adolescents,
découvrant l’étreinte floue
de deux corps devenus fous.

A midi de notre vie,
le temps merveilleux amant,
soudain n’est plus notre ami,
nous faisant don d’un grand vent.

« Laissons rêves et envies,
pensons aux jours à venir.
Demain nous serons flétries,
l’Automne fait réfléchir ».

Le froid de l’hiver est là
sans bruit frôlant notre peau,
de la vie sonnant le glas,
alors il nous tourne le dos.

Douce nuit d’éternité,
le temps n’est plus le maître
de nos vies, de nos années.

Il nous fera renaître.

Lunessences

16/11/2006

 

 

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administrateur théâtres

Une exposition qui dérange….

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C’est encore l’hiver, et pourtant la lumière printanière caresse les verrières des immenses salles Horta, un écrin pour la rétrospective de l’œuvre de LUC TUYMANS  dans une unique escale en Europe : Bruxelles. Les curatrices sont deux éminentes expertes, Madeleine Grynstejn, directrice du Musée d’Art contemporain de  Chicago et  Helen Molesworth,  curatrice en chef du Musée d’Art Contemporain de Boston.  Elles soulignent l’immense honneur qui leur est fait d’accueillir cette rétrospective dans des salles aussi prestigieuses : « It is an absolutely gorgeous installation. » L’atmosphère architecturale, ainsi que les variations atmosphériques contribuent grandement à faire vibrer les œuvres. Ensemble elles ont fait la sélection des œuvres de Luc Tuymans mais c’est Luc Tuymans qui a présidé à la mise-en-scène et à l’accrochage : un shadow curator. C’est lui d’ailleurs  qui a été choisi pour présenter les œuvres de l’artiste belge francophone Angel Vergara, désigné pour le Pavillon belge à la Biennale des Arts visuels de Venise 2011. «  Retrospective » est organisée par the San Francisco Museum of Modern Art et the Wexner Center for the Arts, Colombus.

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  Luc Tuymans, notre compatriote,  est un artiste de renom aux Etats-Unis et en Europe du nord, il est  très présent dans de prestigieuses  collections muséales de par le monde. Lui c’est l’explorateur du fossé entre la réalité et l’œuvre picturale, l’explorateur du non-dit, du non-peint. Il arrive à révéler la substance mystérieuse qui se loge entre  l’écorce et le bois dans la constitution des arbres, sauf qu’au lieu de la vie, c’est la mort qu’il couche sur la toile. Sa palette délavée faites de toutes les nuances de gris, terre, bleutés, vert d’eau, violacés et sables semble vouloir crier à mots muets le noir absolu de certains moments tragiques de notre histoire contemporaine, le noir, une  couleur qu’il refuse d’utiliser en peinture. On est dans le paradoxe. C’est probablement que ces moments d’absolue monstruosité sont impossibles  à  comprendre et à exprimer autrement. Si cette exposition semble reconstruire la genèse du cheminement de l’artiste,  elle plonge dans la rétrospective de moments d’histoire ou de quotidien douloureux. 

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« Ses peintures apparaissent à première vue comme des scènes relativement banales de la vie de tous les jours. Mais derrière ses intérieurs, paysages ou personnages aux allures plutôt  innnocentes, se cache presque toujours une autre signification. Les idées et évènements présents dans l’œuvre de Tuymans sont rarement explicites, mais plutôt suggérés par des allusions subtiles. Comme autant de souvenirs voilés, ces œuvres oscillent sans cesse entre cohérence et illisibilité, poussant ainsi le spectateur à remettre en question non seulement ce qu’il voit, mais aussi sa façon de regarder. Dans toutes ces œuvres, Tuymans s’attache à montrer « l’in-montrable » pour rendre les gens conscients de leur rôle de spectateurs et parfois, involontairement, de complices de l’histoire. »

 

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Les thèmes historiques qu’il travaille par prédilection sont la Shoa, les retombées des évènements du 11 Septembre, et l’histoire postcoloniale de la République Démocratique du Congo. Tuymans s’intéresse aux retombées de ces évènements et à la façon dont ils sont relayés par les médias de masse. Il développe les thèmes de la violence, de l’utopie du pouvoir, de la propagande et des abus en tous genres, dont la pédophilie.

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 Il puise son inspiration dans le rassemblement d’une documentation exhaustive trouvée dans les medias : photographie, cinéma, télévision.  Il s’approprie des images de diverses provenances qu’il recadre, encadre, agrandit et décline sous un nouvel éclairage. Un processus qui peut durer jusqu’à 4 mois de gestation pour une réalisation que ne durera pas plus d’une journée. Il punaise ses toiles sur les murs de son atelier de 450 mètres carrés à Mortsel, elles sont mises sur châssis par la suite. Il génère ainsi des natures mortes, des paysages et des portraits, aux demi- teintes pastel dont on ne peut pas considérer seulement la valeur faciale. Pour découvrir la symbolique cachée, l’utilisation du magnifique catalogue, une œuvre en soi, est presque indispensable. Il faut se poser sans cesse la question : « Mais qu’est-ce que j’ai sous les yeux ? » Il faut prendre le temps de s’arrêter sur l’image impassible qui nous est livrée et réfléchir sur le thème proposé.  Puisqu’il est vain de penser qu’à notre époque on peut encore être original, dans ce monde où l’on est noyé d’images aux couleurs foudroyantes ou en noir et blanc, tranchantes, coupantes, farcies  de millions de pixels.

 

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LUC TUYMANS RETROSPECTIVE    12272716294?profile=original

Adresse

BOZAR – Palais des Beaux-Arts

Rue Ravenstein 23

1000 Bruxelles

Dates

18.02.2011 > 08.05.2011

Heures d’ouverture

De mardi à dimanche, 10:00 > 18:00 /  Jeudi, 10:00 > 21:00 / Fermé le lundi

Catalogue Luc Tuymans. Retrospective 12272717256?profile=original

 

 

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administrateur théâtres

 

 

 

 

AFFORDABLE ART FAIR BRUSSELS 2011 : Entrez dans L’ART TENDANCE

 

Que tous les amateurs d’art contemporain se préparent : la 3ème édition de

l’Affordable Art Fair Bruxelles (AAF) approche à grands pas ! Cet événement,

toujours aussi accessible et décontracté, vous donne rendez-vous à

 

 Tour et  Taxis du 25 au 28 février.

 

Cette année encore, l’AAF s’annonce bouillonnante de talents et pétillante de

nouveautés ! On s’y promène dans une effervescence permanente, contexte idéal

pour se laisser séduire par une œuvre que l’on attendait depuis toujours…

 

Une foire qui bouscule les codes

On imagine souvent que l’art est réservé à une poignée d’initiés. Or, à l’AAF, c’est

l’audace, la cool attitude et la convivialité qui sont de rigueur. Entre coups de

cœur et belles découvertes, cet événement constitue une occasion unique en son

genre pour acquérir une œuvre d’art contemporain.

Plus que jamais, l’art décomplexé a la cote ! Fort de son succès, le concept AAF

lancé il y a 10 ans à Londres par Will Ramsay, a attiré depuis ses débuts plus de

800.000 visiteurs aux 4 coins de la planète ! A chaque fois, le public répond

présent avec enthousiasme, qu’il soit ou non expérimenté, collectionneur ou

amateur. La marque Affordable Art Fair vient d’ailleurs d’être élue en Angleterre

parmi les 100 ‘Cool Brands ’, aux côtés d’Apple…

Des galeries audacieuses

Cette édition 2011 accueille 90 galeries belges et internationales qui présentent

chacune au minimum trois artistes vivants et une sélection d’œuvres originales

dont le prix de vente ne dépasse pas 5.000 e.

A l’AAF, on ne trouve que des galeries professionnelles. Ces maillons essentiels

de l’art revêtent une responsabilité de première importance puisqu’ils assurent la

liaison entre l’artiste et le futur acquéreur. L’enjeu est de taille : sélectionner l’artiste,

rendre visible ses créations, les mettre en scène et enfin, les commercialiser… Un

pari parfois risqué mais relevé avec brio !

Pour s’inscrire toujours mieux dans le dynamisme du marché en Belgique, l’AAF

est fière d’ouvrir en 2011 une section « jeunes galeries », entièrement dédiée à

15 galeries belges ouvertes depuis moins de cinq ans. Une opportunité pour ces

nouveaux acteurs du marché de l’art contemporain de s’exposer à un large public.

L’art sous toutes ses formes

Que vous soyez axé photo, peinture, sculpture, ou encore gravure et dessin, l’AAF

comble toutes vos envies. Vous craquez pour un tableau ? L’objet de vos désirs est

emballé gratuitement sur place pour un plaisir instantané. Pour les plus patients,

un service de livraison est également disponible.

L’AAF tient également à guider les amateurs et conseiller les indécis. Pour tous

ceux qui le souhaitent, un coach en art contemporain propose ses services

gratuitement aux visiteurs.

Des « parcours coup de coeur » sont cette année proposés par des personnalités

belges issues de tous les secteurs de la création : la mode, le design ou encore

l’art de la gastronomie…  

 

 

Après le Grand Palais de Paris, le Palais de Tokyo,

LA PRINCIPALE COLLECTION DE TAG ET DE GRAFFITI

s’expose pour la 1ère fois en Belgique à l’Affordable Art Fair

 

Alain-Dominique Gallizia, mécène et précurseur passionné, a réuni dans ses

collections des œuvres « pressionnistes » d’artistes internationaux issus de

différentes générations, des vétérans des métros new-yorkais jusqu’à la nouvelle

vague européenne.

Ce collectionneur, expert en tag, met à la disposition des tagueurs du monde

entier son atelier de Boulogne Billancourt, surnommé « la ruche du Tag », où se

côtoient les plus grands représentants du dernier mouvement d’art pictural de la

fin du XXème siècle.

 

Tremplin pour les grands talents de demain

Parce qu’il est très difficile pour un jeune artiste de se lancer sur le marché de l’art,

l’AAF s’engage chaque année à soutenir des talents émergents, dénichés parmi

les meilleures écoles d’art de toute la Belgique.

Le « Tremplin jeunes talents » donne l’opportunité au public et aux professionnels

de découvrir et acquérir en avant-première les œuvres des artistes de demain.

A partir de janvier, il est aussi possible de voter pour votre artiste préféré sur la

page Facebook « Tremplin jeunes talents ».

 

Relax and enjoy

Parce qu’à l’AAF, l’accessibilité est un véritable état d’esprit, de multiples occasions

sont créées pour faire de votre visite une expérience inoubliable.

Participez aux ateliers organisés au sein de la foire, vous en repartirez avec vos

œuvres…Venez avec vos enfants, un espace leur est spécialement dédié pendant

le week-end pour qu’ils puissent eux aussi s’initier à l’art. Venez en famille ou

entre amis, faites une pause au winebar, au restaurant, et passez vous faire tirer

le portrait …

En pratique

La foire aura lieu du 25 au 28 février à Tour & Taxis.

Vernissage le jeudi 24 février de 19h à 22h (uniquement sur invitations)

Vendredi 25 février : 12h - 21h30

Samedi 26 février : 11h - 19h30

Dimanche 27 février : 11h - 19h30

Lundi 28 février : 12h - 18h

 

www.affordableartfair.be

 

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administrateur théâtres

La très jeune commissaire, Laura Neve* s’est penchée sur les magiciens de l’art qui ont contribué à faire naître Paul Delvaux au génie de sa maturité. L’exposition se décline en neuf temps artistiques, chaque fois un éblouissement pour Delvaux qui se frotte aux influences, pour finalement secréter ses propres secrets artistiques. Lui et Magritte ont reçu tous deux l’empreinte du symbolisme de Montald à l’académie de Beaux-arts de Bruxelles. Mais tout commence dans la forêt de Soignes, au Rouge-Cloître, où l’artiste peint tous les jours et nous livre cette merveilleuse …. « Source de l’empereur », une œuvre pénétrante par la magnifique lumière qui s’en dégage. Delvaux est tributaire de ce groupe de pleinairistes sous la houlette d’Hippolyte Boulenger. Nous découvrons l’école de Tervuren. On peint la nature, avec réalisme, on est à la recherche du vrai, mais voilà que la toile de la source explose de beauté, d’une lumière presqu’impressionniste.

De sources en sources Laura Neve qui a imaginé toute cette exposition, met chaque fois en présence les affinités artistiques de Delvaux et ses œuvres produites dans l’effusion du moment. De ces dialogues picturaux naissent de très belles émotions. Nous pouvons ainsi saisir des couleurs fauves dans son « Paysage mosan », peint en 1925, entrevoir une influence de Cézanne dont il a sans doute vu des toiles lors de voyages à Paris, avec les aplats de couleurs dans son « Intérieur de Forêt ». Delvaux dit de lui : « Il a allié le style à la couleur, à l’idée ». Le parallèle des deux œuvres vibre comme de l’amitié.

Vint la période Renoir. « Le portrait de famille » de Delvaux dialogue avec « Les fillettes » de Renoir. Mêmes rythmes, mêmes incandescences, mêmes volutes picturales. Emotions partagées entre « Nus dans la forêt » et « Les baigneuses » de Renoir. Le détachement d’avec la réalité apparaît, les corps sont idéalisés, on pénètre dans une sorte de paradis terrestre fort éloigné des réalités industrielles, l’imaginaire parle avec la lumière. Et voici une nouvelle inclination, avec Modigliani, les visages ovales, les formes élongées, les grands yeux en amandes, les bouches en cœur et le regard absent. Tourné vers l’intérieur ou baigné d’absolu. « Les jeunes filles à la campagne » sont emplies de rêve et d’une lumière évanescente, sur un début de grisaille de plomb. Toute sa vie Delvaux idéalisera la figure féminine, souvenir cuisant d’un amour malheureux, mais qu’il finira par épouser… en 1952.

Il sera ensuite intrigué par le monde grotesque et caricatural de James Ensor. Il visite le musée Spitzner, les monstruosités d’une baraque foraine de la Gare du Midi, et c’est le choc. Les œuvres de squelettes se côtoient mais les squelettes de Delvaux vivent, dansent, s’amusent, ils ont des expressions très humaines, fort ludiques.

C’est maintenant la force primitive et la palette de Permeke qui le fascinent, malgré des préoccupations d’artiste divergentes. Ensuite c’est l’engouement pour le mysticisme et le raffinement de Gustave Van de Woestijne: même mélancolie raffinée dans « L’attente » et « Le rideau rouge » de Delvaux. En 1933, à la mort de sa mère plus d’une centaine d’œuvres disparaissent dont une Maternité.

« Les noces à Antheit » : son village natal est presque un noir et blanc avec quelques touches de couleur, le photographe est à l’avant plan, il a gelé les personnages dans une pose très guindée. La mariée est figée dans les interdits. On y voit probablement le peintre et sa première femme dont il divorcera après avoir retrouvé Anne-Marie Demartelaere en 1947, par hasard.

Mais en 1934 arrive la révélation du surréalisme avec la découverte de Giorgio De Chirico. Elle lui ouvre grand les portes de l’universalité et de la poésie. Dans les toiles de l’artiste italien, Delvaux se laisse emplir de silence, cloue l’angoisse dans les paysages déserts, sème des éléments d’architecture antique, fait naître l’étrange. Il se livre enfin au monde de ses rêveries intérieures, au culte du nu féminin. Il a trouvé sa voie. Côtoyer Magritte ne fait que le confirmer dans ses choix.

Les neuf étapes de la genèse de son œuvre sont accomplies. Multiple, il devient unique. Il ne se joint à aucun mouvement artistique, fuyant les –ismes et toute espèce d’étiquette. Une influence princière d’Ingres traverse aussi toute ses œuvres : la recherche de la perfection formelle, très classique, qui soutient son style inclassable, … et resplendissant.

Visiter cette exposition, c’est comprendre, aller de surprises en découvertes, c’est voyager dans le temps et les correspondances, c’est faire le plein d’émotions, se laisser porter et rêver…L’affiche est sublime, mais il n’y a pas qu’elle qui vous ravira!

http://www.ixelles.be/galerie/2010/20100930delvaux/

Jusqu’au 16 janvier 2011

Musée d’Ixelles, Van Volsem 71, 1050 Bruxelles

http://www.museedixelles.be

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administrateur théâtres

The World of Lucas Cranach

An Artist in the Age of Dürer, Titian and Metsys

&

Wim Delvoye

Knockin’ on Heaven’s Door

Voici une exposition très séduisante au Palais des Beaux Arts. Un duo étrange, car voici deux personnalités de cinq siècles de différence, et « entre-deux » ou « contre-pied » de caractère.

D’une part Lucas Cranach (1472-1553), qui se situe entre Moyen-âge et Renaissance et Wim Delvoye dans « Knocking on Heaven’s door », entre les certitudes d’un Moyen-âge utopique et les doutes de notre siècle. Ils ont en commun le fait de parler de nombreuses langues, de pratiquer la langue des affaires, le latin …ou l’anglais, et d’être subtilement rebelles à l’air du temps mais fort épris de rendement artistique. Artistes? Humaniste à sa façon, Lucas Cranach fut pendant une cinquantaine d'années le peintre de la cour de Saxe, mais aussi un brillant homme d'affaires à la tête d'un grand atelier dans la ville de Wittenberg, ayant même acquis le monopole du statut d’apothicaire, ce qui lui donnait un accès privilégié aux huiles, pigments et diverses essences. Très entreprenant, il ouvrit sa propre imprimerie et fut élu 3 fois bourgmestre. Ah, « les artistes » au pouvoir!

L’exposition rassemble une cinquantaine de tableaux de Cranach, un grand nombre de ses dessins les plus remarquables et une quarantaine de gravures, dont il ne subsiste plus, pour certaines, que l’exemplaire exposé. Une cinquantaine d’œuvres d’autres artistes viennent compléter et éclairer cette présentation.

Son autoportrait, daté de 1530, nous montre un homo melancholicus, de 58 ans, riche et célèbre. Melancholicus parce qu’il est conscient des malaises du siècle, en trempant ses pinceaux dans de noirs pigments, il rappelle sans cesse les limites de l’homme, du progrès, de la connaissance. L’homo melancholicus doute de tout, présente des réalités divergentes par rapport aux idées établies. C’est l’état constant et privilégié des artistes, des politiques et des scientifiques… ce qu’il veut être tout à la fois !

Le plus bel exemple de ses interrogations est un de ses nombreux nus : « Justicia ». Elle a du Moyen-âge, la vertu cardinale, le visage de madone, les cheveux dans la résille, le voile, marque de pudeur. Mais le nu est intégral, le geste de la main indique clairement le sexe dénudé, et le voile arachnéen qui l’enveloppe la dévoile de façon presque provocante. La Justice serait-elle vraiment la Justice ? La balance penche dangereusement, il y a bien un angle Droit avec l’épée pointée vers le ciel…. Mais ses yeux ne sont nullement bandés, et elle fixe intensément le spectateur qui a décelé le point focal avec une ironie mordante.

Il en va ainsi de d’innombrables figures féminines dénudées à dessein… Il ne s’agit pas de la Nudité de la Renaissance qui voudrait exprimer la beauté divine, comme dans l’antiquité… La nouvelle mode antique sert plutôt de justificatif pour une présentation « entre-deux » de l’érotisme, de l’image du désir, de la volupté. Mais à demi-mots, à demi-pinceaux, car l’ère est catholique, ou protestante, c’est selon, et de toutes façons, puritaine. Et Cranach n’hésitera pas à contenter les commanditaires de tout poil. Il crée une forme idéalisée de son modèle de nu, du potelé et de l’élongé, à la fois pour peupler son imaginaire nouveau et vendre à foison. Le fond noir fait « éblouir » la femme qui s’offre. Il est intemporel. Et de toute façon, ce n’est pas son souci, la construction méticuleuse du corps humain ou celle de l’univers, il laisse cela à Dürer, son ami. L’exposition, une mine d’or pour l’historien d’art, permet de comparer divers artistes de la même époque Titien, Raphaël ou Lorenzo Lotto traitant les mêmes thèmes. Le souci de Cranach, c’est l’expression et la couleur et le souci de ne pas perdre du temps. Il trouve des méthodes de reproduction en masse grâce aux gravures sur bois. Au nom de l’efficacité, il va jusqu’à faire choisir à ses commanditaires les éléments de l’œuvre sur modèles disponibles dans son atelier, une entreprise de 15 collaborateurs. Cela peut aller jusqu’au choix des feuilles d’arbre !

Regardez cette « Vénus et Cupidon » : le corps est grandeur nature, effilé, stylisé. Très neuf ! Les mains graciles pointent vers une fente évocatrice d’un vieil arbre… Le peintre dit beaucoup plus que ne le montre la peinture, c’est une constante chez Cranach, ces sous-entendus….. De l’autre main elle désigne Eros, fils de Vénus et Mars, il est porteur de miel…. mais les abeilles le piquent. La morale est sauve. Et la loi de l’amour, sous-entendue.

De la « Lucrèce » au visage tourmenté sur le point de se planter un stylet dans le cœur à la

« Judith » qui égorge Holopherne...

... avec un doux sadisme, les bijoux, les robes séductrices, les fourrures, les sourires en disent long sur les ruses féminines.

On voit dans un autre tableau un vieil homme laid à s’enfuir, affublé d’une très jeune femme ravissante : « Les amants mal assortis ». Encore des mains très explicites : l’une rampe vers la poitrine rebondie, l’autre cherche la bourse cachée dans l’habit !

Dans « La nymphe de la source sacrée », une référence encore à l’Antiquité, le message d’union avec la nature est encore dévoyé. La belle ne dort pas, ne se repose pas paisiblement, elle guette sa proie. Complicité avec le spectateur ? Le cartouche spécifie « Je me repose, ne troublez pas mon repos ». Même les mots ne disent pas ce qu’ils veulent dire! Des codes symboliques du Moyen-âge rappellent inlassablement la volupté, la luxure: les robes rouges, les fraises, les framboises, le couple omniprésent des perdrix, le chien, symbole de notre assujettissement aux choses du monde, les présences diaboliques…

Dans « La mélancolie » voici une dame qui ne fait rien moins que tailler une verge ! Dans ce tableau la femme est endiablée, mi-ange, mi-démon ; elle a un pied bot, porte une couronne d’épines de travers. Toutes les perspectives ont volé en éclats. Les couleurs font la sarabande. On est dans le surréalisme, l’univers est chaotique.

A la croisée, un Eros perché sur une balançoire démesurée, oscille dangereusement vers le ciel. La folie exprimée dans cette œuvre stigmatise les peurs du Moyen-âge, l’univers de sorcières, le bouc de la luxure et les chèvres de sabbat.

Dans « le supplice de Saine Catherine », l’extase est peut-être religieuse, peut-être amoureuse, peut-être pure folie artistique…

Lucas Cranach en dit long sur les rapports de l’art et de la société, et le rapport du pouvoir de l’argent, du sexe et de la puissance. Aussi sur la culture et la contre-culture, parfois très vénales. A méditer.

http://www.bozar.be/activity.php?id=9136

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administrateur théâtres

P comme "A Passage to Asia"

Le Dialogue politico-économique Asie-Europe ou ASEM (Asia-Europe Meeting) a été créé en 1996 au sommet de Bangkok. ASEM est un forum interrégional qui regroupe d'une part les 27 membres de l'Union européenne, et d'autre part les 13 membres de l'ASEAN Plus Trois, c'est-à-dire le secrétariat de l'ASEAN ainsi que la Chine, le Japon, la Corée du Sud, la Mongolie, l'Inde et le Pakistan. En 2010 c’est Bruxelles qui accueille les huitièmes rencontres les 4 et 5 octobre prochains. C’est dire si la prodigieuse exposition « A Passage to Asia » organisée à l’occasion par les commissaires Dr Jan Van Alphen et Dr Kenson Kwok nous promet un voyage extraordinaire à travers le temps et à travers les contrées les plus diverses. En marge de cette réunion internationale, cette exposition ambitieuse met donc en scène pas moins de 25 siècles d’échanges commerciaux, artistiques, philosophiques et religieux entre l’Asie et L’Europe. « A labor of love ! » comme le souligne Dr K. Wok.

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Des trésors prestigieux, en provenance d’une quarantaine de musées à travers l’Eur-Asie ont repris la route pour nous raconter l’invisible derrière le visible. Trois cents objets mythiques, magnifiquement choisis par les curateurs évoquent le commerce phénoménal, les merveilleux voyages porteurs de promesses de profits fabuleux qui se qui se firent pendant deux mille cinq cents ans entre les Philippins, les Indiens, les Indonésiens, les Scythes, les Dong, les Chinois et les Occidentaux. Particulièrement actifs, les Portugais - puisque le pape avait donné aux Espagnols le côté ouest d’un méridien de partage du monde en deux- purent se saisir impunément de toute nouvelle terre ou comptoir du côté est, pourvu qu’on y répandît la parole évangélique. Une aubaine pour les jésuites parlant, certains, jusqu’à 17 langues, acceptés par le grand empereur moghol Akbar contrairement aux pratiquants du bouddhisme, pour leur savoir, leur intelligence et leur sens commercial. Circulation intense des biens et des idées, essor des religions et de leurs arts respectifs. Production intensive d’ivoires, de manuscrits d’objets liturgiques que l’on revendait en Europe.

Conquêtes militaires. Un armement mongol invincible de l’époque de Dzjenghis Khan évoque des images de la Route de la Soie et des conquêtes du monde. Ce fut ce même empereur Akbar qui rejoignit tous les tronçons de la route de la soie. On y circulait porteur d’une plaque de métal richement décorée, sorte de preuve en métal certifiant l’acquittement de taxes de voyage et transports…au bénéfice de toutes les contrées traversées.

On troquait de la soie, des chevaux, des chameaux, des armes, du lapis lazuli, des épices, du thé, de l’ivoire, des bijoux, des céramiques, le verre, si précieux pour les Orientaux, sur une route qui menait des Balkans au Japon. Quant aux routes maritimes, typhons, pirates, ouragans, rien n’arrêtait les marchands intrépides et aventureux. Arrivés à Goa, on traversait la péninsule Malaise par la terre, pour rejoindre d’autres navires, les attendant en mer de Chine. Les marins qui arrivaient ensuite dans l’Extrême Asie du Sud-est, s’installaient là pendant trois mois, attendant les vents favorables du retour. Mais ils ne restaient pas inactifs, amenant avec eux des matières premières précieuses, ils faisaient réaliser des objets localement qu’ils revendaient au retour! La main d’œuvre était experte et bon marché ! Le développement local d’accueil florissait !

Les jarres exposées - dont une des Philippines pesant 3 tonnes - les tambours de pluie rituels, la céramique tant domestique que funéraire, toutes deux, réceptacles de vie, matérielle ou spirituelle; la statuaire, les textiles - monnaie d’échange de choix, les bijoux et même des trésors retravaillés par la mer et repêchés dans des cargaisons de caravelles disparues lors d’affrontements ennemis, attendent le visiteur pour lui conter des histoires fascinantes…

Commerce et religion firent toujours bon ménage ! Une salle est consacrée à l’animisme. Une autre nous montre les premiers bouddhas, … de facture hellénique! Cette vitrine au cœur de l’Europe témoigne d’un immense foisonnement de cultures et d’influences… On en ressort étourdi! Et on voudrait y retourner et rêver encore…

Informations pratiques A Passage to Asia
25 Centuries of Exchange between Asia and Europe

Palais des Beaux-Arts Rue Ravenstein 23 1000 Bruxelles du 25.06 > 10.10.2010 Heures d’ouverture De mardi à dimanche, 10:00 > 18:00 Jeudi, 10:00 > 21:00 Fermé le lundi BOZAR Info & tickets +32 2 507 82 00 – www.bozar.be

http://www.bozar.be/activity.php?id=10213&

A S I A O N S T A G E : les magnifiques spectacles de danse et de musiques

www.bozar.be
info@bozar.be

PALAIS DES BEAUX-ARTS
23 rue Ravenstein,
1000 Bruxelles
T. +32 (0) 2 507 84 27
F. + 32 (0)2 507 85 15

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ADMINISTRATEUR GENERAL

23/04/2010 au 25/04/2010 l’exposition « Parcours d’Artistes du Maelbeek

». Le VERNISSAGE a lieu le 23/04 de 19 h à 22 h et l’exposition est le

24/04/2010 et le 25/04/2010 de 10 h à 18 h.

Et du :

28/04/2010 au 16/05/2010 l’exposition « Porentru et ses Matières

empreintes de Mémoires». Le VERNISSAGE a lieu le 28/04 de 18 h 30 à 21 h

30 et l’exposition du mardi au samedi inclus de 11 h 30 à 18 h 30.

Catherine Porentru (Fr)

Construire une nouvelle relation entre l'œuvre d'art et le spectateur. Ne pas chercher à donner un sens à une toile, mais engendrer un sentiment de fusion, d'attirance mutuelle entre la toile et son spectateur.

Voici en quelques mots la dynamique de Catherine Porentru.

Depuis une quinzaine d'années cette artiste française trouve sa propre expression à travers la peinture. Elle a participé à plusieurs expositions toujours personnelles en France et à Prague, celle ci est la première en Belgique. Pour chaque tableau, l'artiste propose des pistes pour partir en voyage dans l'univers de l'abstraction. A partir de matières empreintes de mémoires, à l'image d'un de ses modèles Jacques Villeglé, elle pigmente, déstructure, et s'exprime. Témoin de l'esprit tribal de l'être humain, l'art de Catherine est efficace, humble et évident.

De la récupération (affiches, magazines, journaux....) l'artiste érige la communication urbaine, parfois publicitaire, parfois journalistique, au rang d'art. L'exposition en dit beaucoup avec une certaine retenue, élégance qui s'illumine dès lors que l'on s'approche des toiles. Au plus près, c'est un chaos plein de sensations qui s’agitent, sous la couche superficielle. Catherine Porentru met en scène sa fouille des profondeurs de l'apparat pour dévoiler une réalité décalée.

C'est un festival de formes, d'arabesques, de matières déchirées, remodelées et illustrées que les visiteurs pourront découvrir à Bruxelles.

Eric Blanc (Fr)

"De tout temps passionné par les Arts, l'idée d'être acteur ne m'est venue qu'à l'approche de la cinquantaine après un stage de modelage sur terre avec modèle.

Dès lors, j'ai pratiqué le modelage d'une façon régulière dans le cadre d'un groupe de travail et l'essai de la taille et de la soustraction m'ont fait découvrir que cela me convenait.

Depuis plusieurs années, j'explore le thème des déesses-mères avec pour inspiration la préhistoire et l'Afrique et dans un souci d'épurer les formes.

Actuellement, je poursuis ce travail avec l'idée de traiter des pièces de plus grande taille."

A voir du 28/04/2010 au 16/05/2010 au 35 rue Lesbroussart à 1050 Ixelles.

Ouvert du Mardi au Samedi inclus de 11 h 30 à 18 h 30.

Et sur rendez-vous le dimanche.

Plus d'infos : http://www.espaceartgallery.be


Et à titre d’information voici les trois prochaines expositions:

-Titre : « La Ligne comme Abstraction »

Artistes : Marie Claude Cavagnac (peintures), Félicia Trales Carlos

(peintures), Ya Wen Hsu (peintures & sculptures) et Sylvestre Gauvrit

(sculptures).

Vernissage le : 19/05/2010 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 19/05 au 06/06/2010.

-Titre : « Du Clair - obscur aux Couleurs de la vie »

Artistes : Monique Jansen (photographies), Chanon (peintures), Kristeen

Van Ryswyck (peintures) et Sophie Raine (sculptures).

Vernissage le : 09/06/2010 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 09/06 au 27/06/2010.

-Titres : « Salon d’ensemble des artistes de la galerie »

Artistes : Une quarantaine d’artistes de la galerie (peintures,

sculptures, céramiques, photographies,…) présentent leurs œuvres.

Vernissage le 30/06/2010 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 30/06 au 31/07/2010.

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Un triple triptyque et trois autres SVP

Ben oui, il me fallait ça, je peaufine les derniers effets de derme, d'épiderme, je peaufine ma peau de lapin en argile. 12 peintures viennent de naître, comme une nuée de mouches sur la plaie.

Je glisse au long de mes veines bleutées, je m'enfonce au creux de moi-même.

9 peintures en forme de poliptyque 46x 27 acry et marouflage sur toile, je peaufine les 3 dernières qui seront ajoutées à cet ensemble

triple tri

La peinture n'est pas douloureuse, le bloc opératoire un peu crade, l'infection guette mon pinceau, le certain vert envahit l'espace. Pas de cris , juste la musique de Schubert. Une Sonata.


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ADMINISTRATEUR GENERAL
Titre : « Du Maîtrisé au Maîtrisable » Artistes : Le Xiao Long (encres de Chine), Laura Bazzoni (photographies), Emma Lapassouze (peintures), Baldelli (sculptures) et Adèle Vergé (sculptures). Vernissage le : 13/01/2010 de 18 h 30 à 21 h 30. Exposition du 13/01 au 31/01/2010. Titre : « Alchimie et Impermanence » Artistes : Pittorex (laques, oxydations) et Sophie S. (peintures). Vernissage le : 03/02/2010 de 18 h 30 à 21 h 30. Exposition du 03/02 au 21/02/2010. Titre : « 40 ans sur les chemins de l’amitié » Artistes : Daniel Thys (peintures, dessins, encres de Chine, divers…) Vernissage le : 24/02/2010 de 18 h 30 à 21 h 30. Exposition du 24/02 au 14/03/2010.
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