Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Publications en exclusivité (3136)

Trier par
administrateur théâtres

 

12272794879?profile=originalNOUS ETIONS

TIMIDES 

1959, une émission télé présentée par Monsieur et Madame.

Au programme, Monsieur nous livrera les secrets des danses de salon : fox trot, cha cha cha,rumba

mambo, slow bues et autres joyeusetés, pendant que Madame nous fera partager sa connaissance

approfondie du monde des crêpes et de la vie domestique.

Tour à tour, danse, théâtre et gastronomie seront de la partie pour nous amener dans un monde

d'une autre époque, un monde bien codé où les places de chacun sont bien claires.

Avec 

Laurent Capelluto, comédien au théâtre (Faut pas payer de Dario Fo au Théâtre National, Voix secrètes et L’Ouest Solitaire au Zone Urbaine Théâtre, ..) comme au cinéma (nommé aux César du meilleur espoir pour Un Conte de Noël de A. Desplechin et actuellement à l’affiche de Fils Unique de M. Van Hoogenbemt) partagera la scène avec

Muriel Clairembourg, danseuse et comédienne (Le monde de Luce et ses extases de G. Voisin, Un grand rire sauvage de C. Durang ou Peau d’âne et le petit poucet d’après C. Perrault).

 

Du 06/03/2012 au 31/03/2012 à 20h30 

 

Spectacle-friandise, couleur crêpes sur un plateau tout rond. Une heure de plongée dans la société d’antan. Merci le Plan Marshall.  Les années 48-58 où notre Europe a pu s'équiper comme L’Amérique, non plus en armes de guerre, mais en équipement domestique. Les années où, après le formidable effort de guerre pendant que les hommes étaient au front, les femmes on reçu le droit de parole.

Parole encore fort timide d’après la pièce, car les conventions symbolisées par le répertoire de danses de salon racontées par Monsieur - très sérieux, cravaté et raide comme la justice -  montre l’étroitesse de l’espace que l’on accorde à celles qui  restent habillées en poupées. "Poupée de cire, poupée de son", chante France Gall ...en 1965!  C'est encore loin. Rêve de lune ronde, ou de crêpes  accrochées tout autour de Monsieur et de Madame? C’est bien sûr elle qui se charge de  l’apologie du répertoire des nouveaux ustensiles de cuisine (le moulinex qui vibre si bien!)   et qui vont  enfin faciliter ses tâches immuablement féminines.

Le couple du spectacle d’Edith Depaule mime très fidèlement les comportements timorés et compassés que mères et épouses modèles avaient dans les mid-fifties. Mai 68 et les Golden Sixties  sera une autre ère ! Ouf ! Très belle description d’ambiance, le décor rétro, quoique  minimaliste, rappelle les rêves  de ces jeunes parents d’après guerre pour qui tout était possible après les cinq ans de privations et l’horreur de la guerre mondiale.

Les costumes  sont comme on les voyait dans les National Geographic en 1958. Cheveux courts, raie sur le côté et ondulations, robe décolletée à jupe ample portée sur jupon tuyauté, bas de soie et collier de perles pour les femmes. Poses photographiques comme pour le cinéma qui vient de démarrer en trombe. Les photos couleurs viendront plus tard, quand on aura abandonné les bords dentelés blancs et le noir et blanc. En 1959 on écoute la TSF d’où sortent des voix nasillardes, des chansons de  crooners américains et  des spots publicitaires pour la renommée  boldoflorine….  Un festival d’allusions qui ont fait rire les anciens et les anciennes dans la salle.

C’est un spectacle émouvant et rare même si la dérision est présente."Un peu de poivre, un peu de sel "( Eurovision 1966 !) "Un peu d'amour, un peu de miel", une petite crêpe ou une petite galette bien réussie pour célébrer la naissance du désir accepté.

Marylin a changé bien des choses. 

 

 

THÉÂTRE DU MÉRIDIEN 200/202 chaussée de la Hulpe 1170 Bruxelles

 

Lire la suite...

https://artsrtlettres.ning.com/photo/photo/listForContributor?screenName=2pzg008qvb0xb

FRAICHEUR

Féérie rendue de la florale beauté.

Fraicheur printanière

dans une rose brassée.

Symphonie dans un baiser.

JONQUILLES

Ressenti précis et beau

Magie du pinceau :

on peut sentir le vent frivolant

et la  lumière d'or dans les champs.

LES PIVOINES

Merveille d'un pinceau agile, fuselé.

Délicatesse de fée !

Nuances riantes de lumière

pour nous enchanter.

Paradis sur terre.

LES IRIS

Belle présence

Si vivantes !

Je me réjouis de revoir toutes ces merveilles

qui vont revenir s'offrir sur nos parterres,

par mes bons soins plantées

pour la joie des enfants,

émerveillés

et sur lesquelles avec amour je veille.

Déjà les crocus et narcisses pointent leur nez

hors de leur nourricière mère terre

que nous avons si bien soignée.

Tu peux venir, Printemps,

nous sommes prêts !

ROSES

Un pinceau magique et ailé

qui défie la loi de la pesanteur

et rend leur céleste beauté

aux fleurs !!!

La reine Rose est ici un peu l' églantine

de ses origines

gardant toute sa grâce mutine.

COMPOSITION MATHÉ

Merci de réjouir notre cœur,

notre esprit, et nos yeux

et de nous faire sentir que les étoiles des cieux

président à la création des si délicates fleurs !

BOUQUET DÉLICAT

Merveille de la transcendance

du matériau et de la main.

Ces fleurs vibrent et chantent

De toute leur délicate innocence

dans la fraicheur du premier matin.

Elles viennent de naître et pomponnent !

Oh remercie les dons du ciel, Homme !

 

 

Lire la suite...

https://artsrtlettres.ning.com/video/quelques-splendeurs-de-la-renaissance

Voir et revoir ces purs joyaux

du bien aimé Quatro Cento

dans les séraphiques chœurs

des anges tendres,

En notre  ciel intérieur

Nous élève au plus haut

à l'infini, nous fait étendre,

dans la sérénité, nourris,

sous le doux regard de Marie.

Éclatantes couleurs

qui parlent au cœur :

Ors célestes et glorieux,

au matériau précieux,

et bleus majestueux

célèbrent le règne des cieux.

Rouge, sang purifié

le cœur uni et sauvé

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272794488?profile=originalHymne au cinéma et au  compositeur de musique de film Georges Delerue, par l'Orchestre National de Lille, le mercredi 7 mars, 20h15 au Flagey Studio 4

Georges Delerue, compositeur français  né le 12 mars 1925, mort à Los Angeles le 20 mars 1992 a récolté un Oscar, trois Césars, fut le  musicien de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Oliver Stone et bien d’autres et contribua par sa musique à  donner au cinéma ses lettres de noblesse. Un hommage lui est rendu  par  l’Orchestre National de Lille sous la direction  de l’extraordinaire Dirk Brossé. “Every day, music gives the strength to move that one stone in the river one millimetre forward.” La femme de Georges Delerue, Colette, est ce soir dans la salle.

 «  Né à Roubaix, musicien amateur, jeune apprenti dans une usine de limes, rien ne le prédestine à un avenir hors du commun… rien sauf une véritable « vocation » qui lui permettra finalement de collectionner les récompenses au Conservatoire de sa ville, au Conservatoire de Paris et même au Concours de Rome. Très vite repéré, Georges Delerue se fait un nom au théâtre, à la télévision puis dans le cinéma par le biais de court-métrages. À partir de là, il s’impose rapidement comme l’un des plus grands compositeurs de musiques de films, signant de véritables chefs d’œuvre pour François Truffaut, Philippe de Broca, Jean-Luc Godard, Alain Resnais, Jean Becker, Gérard Oury, Alain Corneau, John Huston, Oliver Stone ou Bernardo Bertolucci, entre autres. Il décroche trois Césars pour « Préparez vos mouchoirs», de Bertrand Blier et « L’Amour en fuite» puis « Le Dernier Métro» de François Truffaut ainsi qu’un Oscar pour « A Little Romance» de George Roy Hill.

 

Le programme :  

Le «Mouvement concertant pour orchestre » (1990) est son ultime composition. Une pièce ramassée qui dure 14 minutes. Au centre de la pièce, la clarinette, le hautbois le basson et la flûte semblent improviser des lignes mélodiques sur un « tapis de cordes ». Puis c’est le retour aux  cadences rapides et fortes. La puissance dramatique s’exprime dans les cuivres de la finale. On est tout yeux pour Dirk Brossé dont le langage corporel est on ne peut plus intense. Dans sa tunique noire, ses gestes gracieux semblent être une chorégraphie silencieuse qui donne naissance à la  musique. On hésite entre le maître-orfèvre du geste silencieux ou le danseur étoile qui, évoluant sur le petit mètre carré de son podium, fait s’enflammer cordes, bois, percussions et cuivres.  

Dirk Brossé, entre autre directeur musical du prestigieux festival international du film à Gand est aussi « master of ceremonies » lorsqu’il expose la trame du programme. Les Variations Libres pour un libre penseur musical (1975) est un hommage aux lettres contenues dans le nom de  Ludwig van Beethoven. On ne sait si c’est la musique ou le chef d’orchestre qui est imprégné de grâce de fermeté et de souplesse. Les sonorités sont très belles.  

Le Concerto de l’Adieu (Diên Biên Phu) pour violon nous entraîne dans des accords dramatiques qui précèdent le solo de violon très expressif. On écoute avec recueillement  HRACHYA AVANESYAN, musicien arménien vivant à Bruxelles qui depuis 2006 se perfectionne à la Chapelle musicale Reine Elisabeth avec Augustin Dumay. Dès les premières notes il arrache des larmes. Il est à la pointe de l’émotion, de la nostalgie, de la souffrance.

 Une Suite Epique d’après le ballet Les Trois Mousquetaires très descriptive présente dela musique brillante, des rythmes amples pour la pavane de la reine, la fierté et puissance dans la danse de d’Artagnan etu panache dans la finale. Hommages dans un hommage et mise en abîme musical, voici l’Hommage à François Truffaut, suite que George Delarue dirigeait de son piano. Puis son hommage à Oliver Stone ave Salvador - Siège à Santa Ana. La suite de Broca est  un hommage au cinéaste disparu, une création mondiale imaginée par Colette Delerue et Stéphane Lerouge en collaboration avec l’ONL.
De très grands compositeurs actuels ont aussi tenu à rendre hommage à George Delerue au moyen de courtes pièces originales, toujours orchestrées par le fascinant Dirk Brossé qui achève de nous émouvoir avec « la Nuit américaine » de Georges Delerue, Grand Choral. Grand Evening.

Lire la suite...


Extrait de mon Livre pour enfant - tous droits réservés

Chant
Refrain  - Mère Terre, Mère Terre où sont donc toutes tes fleurs ?
Dorment, dorment dans mère terre, elles attendent le printemps
Beau soleil, beau soleil,
Viens bien vite et les réveille
La la la ……………………

-        Où sont toutes tes fourmis, …

-        Tes scarabées
Tes papillons

-        Tes marmottes

-         Tes petits nains (Ils travaillent dans Mère Terre affairés jusqu’au printemps…)

Le grand Roi Hiver
a étendu son grand manteau blanc
sur toute la terre
très longtemps.

Tous les animaux et tous les enfants de Mère Terre :
- les enfants graines, les enfants fleurs
dorment, dorment profondément en son cœur.
Tandis que les enfants des racines,
les nains, les gnomes toujours en éveil,
dans la longue nuit de l’hiver
veillent
attentivement sur elles
de tout leur zèle.

Au-dehors, la neige tombe, tombe sur les toits
Le Roi Hiver est encore là.
Mais bientôt le Roi Soleil s’est mis à briller plus fort
de ses beaux rayons d’or.

Il dit au Roi Hiver :
Fais place à la lumière
Car le printemps est bientôt là !

Roi Hiver s’en va                     (Des sauts et gestes bras)
Printemps revoilà
Roi Hiver s’en va
L’an prochain reviendra !

Les rayons du soleil
descendent du ciel
Et pénètrent tout au fond, en son sein
notre bonne Mère Terre.
Ils la réchauffent bien.

 

Le Roi Soleil dit à notre mère la Terre
et à tous ses petits serviteurs,
plein d’ardeur,
Les enfants des racines, les gnomes qui veillent
sur les graines
toujours en éveil,
à tous les petits nains vaillants à l’ouvrage
pleins de courage :

« Allez réveiller les enfants de la terre,
les enfants graines, les enfants fleurs
pour qu’ils revêtent leurs couleurs. »

Mère Terre et les enfants des racines,
les nains appellent :

« Réveillez-vous ! Réveillez-vous
petits enfants de la terre.
Vous qui dormez, dormez tout  l’hiver
car le Printemps est de retour,
le doux temps et les beaux jours. »

Les enfants des racines redoublent d’ardeur
pour soigner chaque enfant graine, chaque enfant fleur.
Ils aèrent leurs racines
pour qu’elles prennent  bonne mine,
soignent leur maison d’oignons
d’où bientôt, elles sortiront.
Les nourrissent du suc des pierre  précieuses
pour qu’elles soient bien vigoureuses.
Les encouragent, les fortifient.

Puis ils invitent Dame la Pluie
pour les réveiller aussi,
les rafraichir,
les faire grandir.

Chant des gouttes d’argent,,,,,,,

http://www.loiseaulyre.ch/garderie.php?pageN=_pZ&dsplImage=_a/garderie/dataCO/saisons/mer-et-terre/mt-05-nains-fleurs-z.jpg&mostLik=saisons-et-fetes/appel-du-printemps

http://www.loiseaulyre.ch/garderie.php?pageN=saisons-et-fetes/appel-du-printemps

 

 

 

 

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Au théâtre Royal du Parc : Mademoiselle Julie de August Strindberg/ Mise en scène : Jasmina Douieb

12272794266?profile=original

Julie: une enfant gâtée qui séduit le cocher ? Pas vraiment. Une  princesse tout de même, qui va s’enflammer au contact d’un jardinier de la Saint-Jean. Belle histoire comme celle de l’amant de Lady Chatterley ? Pas vraiment. La belle vit une histoire qui la pousse au désespoir. Malgré la victoire de l’amour sur les conventions sociales, du corps sur l’esprit, du primitif sur la pensée trop réfléchie, l’explosion des conventions et  la  quête d’amour se font ...à coups de foudre qui tue.

Le huis clos est représenté par une énorme boîte qui s’ouvre lentement. On pense à un coffret de papier à lettres fleuri et  romantique, mais là  on est dans la cuisine du château avec une Julie en tenue  de cavalière, séductrice, revendicatrice. Elle ne sait rien sur le sexe auquel elle appartient. Sa mère vengeresse, l’a empêché de devenir « femme », au nom de l’égalité entre les sexes, au nom d’une guerre implacable contre son mari,  menée à coups d’incendies. Les joutes cruelles entre les futurs amants  se déroulent dans la cuisine sous les yeux effarés de Christine la gardienne du château,  la fiancée du compère soudain  piqué d’amour pour la dame des lieux. « Je te hais autant que je t’aime. »

Fabrice Rodriguez (Jean), poignant  dans  l'Hamelin deJuan Mayorga (mise en scène Christophe Sermet) au théâtre du Rideau l’année dernière, joue avec raffinement et élégance le domestique madré. Il fustige les nantis : « Quand les maîtres se mélangent avec le commun, ils deviennent communs ». Julie : « Ce soir, laissons tomber le rang ! » Jean : « Ne descendez pas mademoiselle, tout le monde pensera que vous tombez ! » Julie : « Comme vous êtes fier !» Jean : « Parfois oui, parfois non !»   Julie : « Avez-vous jamais aimé ? « Cela doit être un malheur infini que d’être pauvre !» Il lui raconte comment tout jeune domestique, il était tombé amoureux d’une princesse de onze ans qui s’appelait Julie. Il se rendait à l’église, juste pour l'entrevoir. « C’était pour moi le signe de l’impossibilité  de  sortir du cercle où j’étais. » Après les aveux, Julie s’offre au serviteur qui rêve de s'élever et  devenir comte à son tour. L'argent peut tout acheter.

Mais le poids des conventions rattrape  bientôt la pauvrette, écrasée par la terrifiante image   de son  père qui va revenir de voyage. Elle ne peut non plus  se résoudre à suivre Jean ( Julien Sorel ?) en Italie pour recommencer une vie nouvelle et ouvrir un hôtel. « Je veux partir et je veux rester ». Le serin dans sa cage de voyage est mort au point du jour.  Je ne vous dirai pas comment. « Le soleil se lève et le troll crève ! » constate Jean.

Une atmosphère grinçante, étouffante. Anouchka Vingtier (Julie) , la mal-aimée,  tape du pied,  vitupère, s’emporte, crie. Une authetique enfant gâtée, dans tous les sens du terme. Les scènes avec la délicieuse Christine (Catherine Grosjean), la cuisinière font du bien. Il y a ce bord de scène inoubliable où elle s’adresse à sa chatte, une chatte  imaginaire  qui a encore fauté, elle est prête à mettre bas sans doute.  Après tout, c'est la Saint-Jean pour hommes et bêtes. Il est bon parfois d’être pieds sur terre.

La mise en scène est très belle.

 

 

http://www.theatreduparc.be/

Du 1er au 31 mars 2012

Avec : Anouchka Vingtier, Fabrice Rodriguez, Catherine Grosjean

 et à l’accordéon : Liborio Amico, musique de Pascal Charpentier

 

Lire la suite...

Une splendide étoile d'or,

trop beau décors !

Distinction magnifique !

Quelle incroyable grande surprise

vous me donnez !

J’en suis restée toute médusée.

Cet inattendu signe honorifique 

un bien joli vertige provoque

et me voit toute époustouflée

et ravie sous le choc.

Votre étoile d'or m'offre

 un éblouissement de plaisir.

Elle illumine de clarté

 le ciel de mon avenir.

Elle soutient avec force et fidélité

ma petite édition toute jeune née.

Si grandement vous m'honorez,

soyez en profondément remercié !

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

 If Mozart and Monk were brothers, histoire de musiques

 

Le  récital de piano organisé par le Rotary  Club Bruxelles –Vésale a été un triomphe. L’histoire d’amour de la musique déclinée par deux virtuoses (28 et 35 ans) très complémentaires, Liebrecht Vanbeckevoort et Jef Neve nous a été contée en huit perles hier soir au Conservatoire de Bruxelles. 12272793497?profile=original

M&M (Mozart  & Monk), Sonny and Cher, Body and Soul, Sense and Sensibility, Majeur-Mineur, Classique-Moderne, tout y était. Ils se font face, chacun derrière son  « grand » piano.  L’histoire de la musique se déroule sous leurs doigts dans un dialogue fourmillant de sourires de connivences et de bonheur de mimer l’improvisation. Le fil rouge du programme est en effet la fantaisie, l’impromptu, le tombé du ciel. Car Jef Neve,  en créateur d’atmosphère après la belle fantaisie en do mineur KV 475 de Mozart jouée avec retenue et minutie par Liebrecht Vanbeckevoort - Call me Liebrecht - fourrage dans les entrailles de son instrument, le confondant avec une harpe de l’univers et joue ensuite un tapis de vibrations:  « Lush Life» de Stryhorn, les yeux vissés au ciel. Il donne l’impression d’avoir réveillé  un millier d’instruments mystérieux qui tremblent et murmurent. Le public est charmé et saisi.

Imperceptiblement le duo des artistes s’engage en plein Schubert, dans l’Impromptu Nr. 90.  « Musicale loopjes » et arpèges tissent une musique dans le droit fil. La trame, c’est le plaisir. Et voici le fameux  « Body and Soul » de Monk, pour deux pianos. Jef Neve joue en se soulevant de son tabouret et nous livre une chevauchée débordante de ressenti. C’est au tour de Liebrecht de faire exploser sa spontanéité dans la Tarentelle de Franz Liszt, extrait de Venise et Naples, Nr. 3, Années de pèlerinage, 2ème année, Italie.  Très belle sonorité de l’instrument, frappe de passion et précision, nuances délectables, douceur et tendresse des registres, carillons de notes, jaillissement joyeux d’orchestre de verre et fulgurance de notes graves. Liebrecht dit de Litszt  (L & L) qu’il est le plus grand pianiste de l’histoire, qui a tout fait pour aller au-delà des limites du possible. L & L partagent le plaisir de jouer et de célébrer la créativité. Et le public d’applaudir, frénétiquement.12272793889?profile=original

La sixième perle du jour est une composition Da Capo « depuis le début », abrégé en D.C.  de Jef Neve. Rappelons au passage que c’est lui qui est à l’origine de la bande son du film « The Artist » dix fois oscarisé. « Endless DC » évoque le thème lancinant d’une vis sans fin qui aboutit en crescendo dans un champ paisible fait de lumière, puis le rythme reprend subrepticement dans une sorte d’envoûtement. Sonnailles lugubres en fortissimo, un battement de cœur après la course et un inexorable coup de ciseau pour finir.

 La septième perle se joue en duo et en échos qui déroutent nos yeux. Quatre notes descendantes  et répétitives jouent le suspense avant l’assaut du rythme de la   «Rhapsodie espagnole» de Maurice Ravel. Suite de rythmes en forme de point d’interrogation, sabayons croisés, festival de notes pointées, turbulences de tissus ornés de volants : un menu de fête. L’accord des deux musiciens ressemble à un vol de colibris qui se partagent une fleur avec passion. Ces quatre mouvements de la rhapsodie témoignent  d’une maîtrise et d’une vivacité extraordinaires. La « Rhapsodie in Blue » de George Gerswin qui plane sans fin au dessus de l’Atlantique, réunissant deux continents séparés,  sera ponctué de rires de mouette rieuse (Jef Neve) et de gloussements de plaisir dans le public, menant tout droit à l’ovation générale. Standing ovation.

 12272794070?profile=original

On a oublié de dire que Liebrecht était le 6e lauréat du concours Reine Elisabeth 2007. On se souvient de son éblouissante interprétation en finale du Concerto pour piano n°3 en ut majeur, op.26 de Serge PROKOFIEV.

 

 

 

 

12272793662?profile=original

 

Lire la suite...


Dans son « Journal d’un inconnu », recueil d'essais publiés en 1953 par Cocteau, c’est au problème de l' invisibilité et, plus génréralement, à l' Invisible, que l’auteur se consacre. Seul donc, Cocteau, avec son bagage de pionnier, va s'engager dans une nouvelle "zone" interdite par l' habitude et la limite de nos sens. La jeune science ouvre à l'esprit du poète des "espaces infinis", qui, loin de l'effrayer, le rassurent car le malaise de vivre sur terre y cesse enfin.

Depuis longtemps, Cocteau a pressenti que le temps, les distances, le loin et le près, sont des inventions de l'homme, commodités au départ devenues par la suite tyrannies ou épouvantails. Le chapitre "Des distances" que Cocteau considère comme le pivot même de son livre, est le plus vertigineux, le plus neuf, le plus riche d' avenir. Certes, on en a déjà trouvé certains éléments, dès le premier "Potomak". Mais le discours sur l' éternel présent et la simultanéité n'avait jamais jusqu'alors atteint cette rigueur.

Le détail de cette recherche, menée avec une étonnante souplesse, est passionnant, convaincant, sans jamais appeler à son secours la référence pédante. Et l' optimisme foncier du poète s'y acharne à combattre le pessimisme qui nous accable à tort, puisque les données de notre désespoir sont fausses. "Même si la prison est à perpétuité, mieux vaut pour un prisonnier comprendre qu'il est en prison. Cela engendre l' espoir et cet espoir n'est autre que la foi". "Le journal d'un inconnu" attaque tous les conformismes de pensée et les fausses vérités établies à la manière de certains livres de combat, comme "Humain trop humain", "Par-delà le bien et le mal", où Nietzsche emploie la technique des moralistes français. Mais la nature apollinienne de Cocteau, son élégance et sa beauté, ont évité à son ouvrage tout caractère agressif. Quelle agressivité ressentirait-il d'ailleurs dans le haut domaine où il veut nous entraîner? L'essentiel n'est pas de combattre, mais de projeter la lumière sur ce qui importe. "Et ce qui importe ne peut être qu'inconnaissable, puisque sans aucune ressemblance avec quelque chose de déjà connu". Le livre se termine par une étude de "L' amitié", reprise des thèmes développés dans "Opium" et "La difficulté d'être". L' amitié est justement un sentiment méconnu, sinon méconnaissable. Jean Cocteau affirme qu'il s'y acharne, car "il préférait être condamné pour une préférence de coeur que pour une doctrine de son esprit". Notre monde empoisonné par le virus politique ne compte plus que des partisans ou des ennemis. Une fois encore, Cocteau est seul à défendre un territoire de l'âme menacé par les passions lourdes, ou, ce qui est pis, par l' indifférence. L' amitié réclame le désintéressement, un contrôle continu, la clairvoyance. C'est qu'elle n'est pas un instinct, comme l' amour aveugle, mais un art. Définir l' amitié, c'est encore définir la poésie. A ces trois textes importants, Cocteau a joint quelques petits essais: "De la naissance d'un poète" tente de saisir la genèse de "L'ange Heurtebise"; "D'un morceau de bravoure" raconte la querelle avec François Mauriac au sujet de "Bacchus"; "D'une justification de l' injustice" démèle les rapports du poète avec Maurice Sachs, André Gide et Claude Mauriac. "Le journal d'un inconnu" s'achève par des notes sur "Oedipe-Rex" et la description des mimes qui rehaussaient l'oeuvre en 1952, ainsi que des notes sur le "Voyage en Grèce" (12-17 juin 1952).

Lire la suite...

Pierre Nora au Cercle littéraire de la Bibliothèque nationale de France le 19 décembre 2011 

Chaque mois, des écrivains récemment publiés dialoguent avec Laure Adler et Bruno Racine, tantôt dans les salons du XVIIIe siècle de la Bibliothèque de l’Arsenal, tantôt sur le site François-Mitterrand. Pour cette quinzième édition du Cercle littéraire de la BnF, est invité Pierre Nora pour 2 ouvrages, tous deux édités chez Gallimard : Présent, nation, mémoire et Historien public.
En fin d'émission, Laurent Nunez, directeur du Magazine Littéraire, nous présente son coup de cœur du mois : l’Autodictionnaire de Proust (Omnibus) de Pierre Assouline.

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Et voici la lauréate du prix première 2012:

Elle vient d'obtenir pour son  premier roman "Léna" le prix Première de la RTBF décerné ce premier mars à la foire du livre de Bruxelles.

12272787486?profile=original

 Virginie Deloffre  est médecin à Paris... à mi temps, car elle écrit depuis un long moment et voici son premier roman.  Fascinée depuis l’enfance par la Russie, elle signe  un livre magnifique à l'écriture sensitive. La toile de fond est  toute l’épopée soviétique depuis les années 20 jusqu’à  l’effondrement de l’URSS à la fin des années 80.  Une débâcle spectaculaire qui ressemble à celle du fleuve Léna lorsqu’il sort de sa rêverie hivernale et cause des conséquences catastrophiques quand craquent tous les barrages de glace.

La Léna dont la romancière retrace le parcours est une enfant rêveuse, traumatisée par la mort de ses parents disparus dans un trou de glace en Sibérie, recueillie par un vieux couple sans enfant, Dimitri, un scientifique exilé en Sibérie et Varvara une bonne vieille paysanne pragmatique au franc parler, fière de son communisme. Hélas sa chaleur humaine peine fort à dégeler l'enfant mystérieuse et secrète.

Léna les quitte pour épouser Vassili, un ardent pilote de chasse de l’Armée rouge, et se retrouve seule dans un nouvel environnement urbain. A quel malheur doit-elle se préparer ?  Sa vie intérieure est marquée par  la rêverie et l’attente perpétuelle des retours de mission de Vassia. Son immobilité lui suffit pour capter la permanence.   Elle se complait dans l’inaction comme si bouger dans sa chrysalide allait tout faire basculer. A chaque départ et chaque retour de son mari elle écrit  de longues missives nostalgiques à son oncle et sa tante restés dans le Grand Nord et se souvient : "La terre et la mer se confondent, uniformément blanches et plates l'une et l'autre, sans ligne de fracture visible. L’œil porte si loin dans cette blancheur, qu'on croit percevoir la courbure de la terre à l'horizon. A ce point d'immensité l'espace devenait une stature, imprégnant chacun des êtres qui l'habitent, une irréductible liberté intérieure qui fait les hommes bien nés, les Hommes Véritables, ainsi que ces peuples, les Nénètses,  se désignent eux-mêmes."  Elle se sent comme les paysages de sa tribu d’origine: sans limites, à la fois changeants et immuables, aussi désertiques.

 La langue poétique dévoile peu à peu tous les replis de son âme vagabonde. Elle a aussi la distance pour décrire avec humour son nouvel environnement : "C'est la fameuse Laideur Soviétique, inimitable, minutieusement programmée par le plan, torchonnée cahin-caha dans l'ivrognerie générale, d'une tristesse inusable. Un mélange d'indifférence obstinée, de carrelages mal lavés, de façades monotones aux couleurs uniques -gris-bleu, gris-vert, gris-jaune-, témoins d'un probable oukase secret ordonnant le grisaillement égalitaire de toutes les résines destinées à la construction du socialisme avancé. Un genre de laideur qu'on ne trouve que chez nous, que l'Ouest n'égalera jamais, malgré les efforts qu'il déploie à la périphérie de ses villes. "  
 

Soudain, rien ne sera plus jamais le même. « Elle est tombée sur moi, la menace que je sentais rôder. »  Lorsque Vassia  est sélectionné pour faire partie de mission de la station Mir, Lena, fille de l’immuable perd ses repères: la routine de son attente des retours-surprise du mari qui faisait  tout son bonheur  tranquille et solitaire explose et fait  place aux incertitudes et au questionnement. Son monde solitaire est fracassé.
Elle est forcée au commerce avec autrui, confrontée par la réalité. Et de se demander ce que  vont donc chercher les hommes dans l'espace. Quelle est cette force qui les lance vers l'inaccessible?  Qu’ont-ils contemplé ces cosmonautes,  face à face avec l'univers? Pourquoi ceux qui en reviennent ont-ils tous le même vide au fond des yeux ?  « Je ne sais pas pourquoi les hommes veulent aller plus loin. Mais ils l'ont toujours fait, ils ont toujours marché droit devant eux. Ils se sont heurtés à des déserts, puis à des montagnes, et ils les ont franchis. Ils sont arrivés à la mer et cet obstacle leur a pris des siècles. Mais ils ont appris à construire des bateaux et ils sont partis sur la mer au milieu des tempêtes, droit devant vers l'inconnu. Vers l'inconnu terrifiant toujours. Chaque étape de leur progression était jonchée de cadavres et pourtant ils ont continué jusqu'à couvrir la surface de la terre, et maintenant la terre ne leur suffit plus. Ils sont ensorcelés par les lointains. C'est une force en eux, sans doute semblable à celle qui habite les oies sauvages au printemps. L'étendue les attire, elle les appelle. Et ils se mettent en marche. »

Le roman est construit avec  le soin d’une lente distillation de l’art de dire,  sans en dire trop, par petites touches successives, pour fabriquer des images inoubliables. Le plaisir de la lecture est total tant la langue soutient l’imaginaire, fait éclore l’émotion, et ouvre nos yeux sur la sensibilité de l’âme  russe. Elle insiste sur  le désir permanent  de conquête  de l’homme. Elle capte les différences ahurissantes entre l’homme et la femme dans les deux couples… qui malgré tout s’entendent.   Le personnage de Léna est tout émotion: fine, pudique et délectable. Tous les  personnages sont riches, la narration de l’histoire soviétique prend des allures de conte. Le lecteur de l’OUEST se sent transporté dans un monde inconnu et surprenant.  L’écriture fluide  et rythmée colle au roman, comme un vêtement mouillé car Léna au fur et à mesure fait fondre la glace qui l’étreint. Tout au long de l’histoire on assiste à une accélération dynamique de l’énergie  et à une authentique mise à flots du vaisseau de la vie. Celle de Léna.

12272788855?profile=original

Le ravissement de l'éclosion.

 

Lire la suite...

Femme objet, objet suave.

 

Profanation d’hymen la femme est le jouet,

De  pulsions  et  désirs  d’un étalon du vice,

Aux propos égrillards conduisant du fouet,

Ou  d’autres  armes  la  grâce  au  supplice.

 

Femme objet, objet suave,

Des désirs brutaux,

Femme objet, objet suave,

Des plaisirs bestiaux.

 

Âme  millénaire  cédée  aux  délices,

L’Eve romantique se métamorphose,

Brisée de subir de nombreux sévices,

Guerre lasse d’antan, La Vénus nymphose*.

 

Femme pilule, pilule liberté,

Des désirs brutaux,

Femme pilule, pilule liberté,

Des plaisirs bestiaux.

 

L’évasion est coûteuse et ruine le respect,

De  la  bienséante convention  courtoise,

En ferme les portes, conduit à l’irrespect,

Et l’étiquette au tact  fait mine narquoise.

 

Femme fatale, fatale issue,

Des désirs brutaux,

Femme fatale, fatale issue,

Des plaisirs bestiaux.

 

Les chairs se dénudent, les couches se défont,

Les mœurs se violent autant que les vierges,

Qui  se  font déflorer, novices  des  basfonds,

Grâce aux drogues du viol que le bar héberge.

 

Femme enfant, enfant souillée,

Des désirs brutaux,

Femme enfant, enfant souillée,

Des plaisirs bestiaux.

 

La  débauche  s’exhibe  au  soleil  de  la loi,

Sodome et Gomorrhe paradent au grand jour,

Débauchés, libertines ne sont plus hors-la-loi,

Les masques sont tombés pour les belles-de-jour.

 

Filles, garçons, objets de luxure,

Des désirs brutaux,

Hommes, femmes, objets de luxure,

Des plaisirs  bestiaux.

 

Trop de liberté tant nuit que trop de tutelle,

La  sexualité  et  le  plaisir  d’amour,

Sortent de la chambre, vont à la bagatelle,

Du monde en dérive qui trousse en désamour.

 

Société objet, objet suave,

Des désirs brutaux,

Société objet, objet suave,

Des plaisirs bestiaux.

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

 

Nymphose : métamorphose.

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Les trois sœurs au théâtre Varia


D’Anton Tchekhov.
Adaptation et mise en scène de Michel Dezoteux.
Avec: Rosario Amedeo, Karim Barras, Erwin Grünspan, Blaise Ludik, Sophie Maillard, Fanny Marcq, Emilie Maquest, AntojO,Dominique Pattuelli, Julien Pillot, Achille Ridolfi, Alexandre Trocki.

www.varia.be

Un spectacle bouillonnant de vie, d’humanité et d'émois... et pourtant il n'y a pas vraiment d’intrigue! De la magie théâtrale pure et simple, mais ô combien fignolée! Le spectateur est happé du plus profond de ses affects, et hissé au-delà de son ennui. C’est que l’émotion circule dans tous les sens, le théâtre est une rotonde, les spectateurs tous invités sur scène vibrent à l’unisson avec les comédiens, cœurs déchaînés. Tous dans le même creuset. Le thème de l’ennui provincial se fond avec celui de la recherche éperdue du sens de la vie. « Quel est le sens de tout ça ? Tiens il neige, où est le sens ?» Macha : « Il me semble que l'homme doit avoir une foi, du moins en chercher une, sinon sa vie est complètement vide... Vivre et ignorer pourquoi les cigognes volent, pourquoi les enfants naissent, pourquoi il y a des étoiles dans le ciel... Il faut savoir pourquoi l'on vit, ou alors tout n'est que balivernes et foutaises. » En filigrane le pessimisme foncier de Gogol fuyant vers l’Europe en berline ressort: « On s'ennuie à se pendre, dans ce monde, Messieurs ! » Tour à tour le rêve, l’imagination s’emparent de chaque protagoniste … et l’inaction sert chacun à la gorge. Le public ne fait rien que regarder. Les comédiens à travers rires et pleurs comme aux giboulées de Mars, ne font pas avancer l’histoire. Rien ne change, malgré le temps qui passe, d’année en année, et c’est juste la vieillesse qui creuse son désespoir, tarit l’enthousiasme, tue, comme l’alcool, à petit feu.

Il ne reste plus rien du médecin militaire. Il a tout oublié, il n’existe plus, d’un geste évocateur il fait mine d’ouvrir sa boîte crânienne, c’est le vide, tout est parti, envolé, et il s’en fout : seul remède contre le désespoir ! « Nous ne vivons pas, il n'y a rien en ce monde, nous n'existons pas, nous le croyons seulement... Et n'est-ce pas bien égal ?... » Ses solos d’ébriété déchainent les rires, l’humour est triste.

Irina, la plus fantasque, celle qui poursuit son rêve avec le plus d’acharnement, qui vit le plus d’imaginaire sera la plus grande victime. « Mais mon cœur est comme un piano précieux fermé à double tour, dont on aurait perdu la clé. » Elle n’arrive pas à dire les mots que le baron, qu’elle est sur le point d’épouser, voudrait entendre avant d’ouvrir la porte sur la dernière affaire à régler de sa vie. « Un baron de plus ou de moins… » ironisera encore le médecin, impassible devant l’absurdité.

Le frère adoré, Andreioucha, à l’avenir tellement prometteur est devenu fonctionnaire administratif au lieu de sa brillante carrière de professeur. Il a été berné par une femme fatale prédatrice et dure, qui fabrique des enfants avec l’égoïsme d’une féline sans cœur. Ce n’est pas tant la mort du père un an avant qui « a libéré son corps et son âme » comme il le prétend, c’est la privation d’action, imposée par la Natalia toute puissante qui le fait grossir à vue d’œil ! Humour triste et affectueux. Et si approprié ! Quand la mante religieuse va-t-elle le dévorer ? Il est à point, couvert de dettes de jeu, il a hypothéqué la maison familiale sans l’avis de ses sœurs.

Et pourtant, à la fin le souffle mêlé des trois sœurs fait renaître l’espoir insensé dans la vie, crié à tue tête. Malgré la neige glacée éparpillée sur le sol, la maison perdue… Le mari de Macha accueille sa femme comme s’il ne s’était jamais rien passé avec le Verchinine, sagesse de cœur, confiance radieuse en l’inaction. Les défaillances du réel sont si négligeables ! Voilà pour l’homme. « La vie est immuable, Monsieur, elle a ses propres lois que nous ne comprenons pas Mais l’homme est éphémère : « On nous oubliera » répètent inlassablement les personnages tour à tour : « Pour nous le travail, rien que le travail pour que les générations de l’avenir aient un avenir élargi ...heureux ! » Cette pièce a ressuscité Tchékhov, l’auteur, et nos espoirs.

L’interprétation, les mouvements, l’élocution, la vivacité des répliques sont pour le spectateur, une ronde de délices que l’on savoure minute par minute. Quel plaisir !

vu le 2 octobre 2010

repris en février-mars 2012

Lire la suite...
administrateur théâtres

Ivan Karizna - Eliane Reyes en concert (Bozar Sundays)

Ivan Karizna - Eliane Reyes12272794892?profile=original

BOZARSUNDAYS

Dimanche 26.02.2012 11:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

 Les BOZARSUNDAYS sont « LE » rendez-vous des familles amateurs de l’art dans toutes ses expressions. Après le petit-déjeuner en famille, les générations se séparent. Les adultes ont le choix soit de visiter une exposition en compagnie d’un guide, soit d’assister à un concert pendant que les enfants à partir de 3 ans participent à un atelier bilingue et explorent la fibre artistique qu’ils portent en eux. Quelques dimanches par an, un film est programmé pour toute la famille. Ce dimanche 26 février a accueilli un concert chatoyant de sonorités dans la salle Henry Le Bœuf.

Joli programme :

Robert Schumann, Fantasiestücke pour violoncelle et piano, op. 73
Ludwig van Beethoven, Sonate pour violoncelle et piano n° 4, op. 102/1
Sergey Prokofiev, Sonate pour violoncelle et piano, op. 119

 Ivan Karizna violoncelle - Eliane Reyes piano

12272795655?profile=original

Deux jeunes interprètes débordants d’amour de la musique saluent un parterre presque complet.  Nous étions allés au concert pour Eliane Reyes (née en 1977) , nous découvrons Ivan Karizna  (né en 1992) un jeune musicien magnétique qui fait, rire, rêver, pleurer et méditer grâce à son jeu vibrant et subtil. Son  lien intime avec son instrument émerveille, il joue souvent les yeux fermés, distillant son énergie intérieure, faisant éclater la passion et poursuivant les moindres  frémissements de l’âme de cordes, en glissades vertigineuses. Not Love Alone, Spirit. And Power. Une trilogie de perfection.  Parfois  il parcourt  l’instrument dans tous les sens comme  s’il partait à l’assaut de terres inviolées. Des touches tour à tour vives,  tendres, sombres virevoltent sous nos yeux, mystérieux papillons  flamboyants  qui égrènent l’émotion.  On connait Elyane Reyes  et ses doigts de fée lorsqu’elle  se penche sur son instrument comme sur un berceau  et fait jaillir tantôt la romance et la  lumière tantôt l’esprit de conquête et la fougue.  Ensemble, ils distillent une très belle interprétation de l’opus 73 de Schumann.

La Sonate pour violoncelle et piano n° 4 de Beethoven  est magnifiquement maîtrisée. Les très belles ornementions pianistiques, les attaques vaillantes, les accords frappés avec passion alternent avec des envolées bucoliques ; pause. Les notes graves que l’on aime au violoncelle répondent au piano, énonciateur de  mystère pour se transformer en chant nostalgique. Les festons de trilles gracieux s’interposent avant la reprise des accords francs et de la fougue du 2e mouvement. Le 4e débute dans le suspense pour terminer dans une vivacité de printemps qui éclate.

Et voici le chef-d’œuvre : le morceau de Prokoviev, bouillant, scandé plein de surprises pincées aux cordes, de battements de cœur échappés du  piano, déployant des poupées russes toujours renouvelées et de plus en plus ciselées. Turbulences et  le violoncelle se prend pour Paganini, des notes ondulent en écho. Des pizzicati jazzy font imaginer un groupe de trompettes fantomatiques.   Une allégorie de la beauté expose toutes ses courbes. Tongue in cheek , le thème dansant jazzy reprend. Surbrillance, défoulement, les cheveux d’ Ivan Karizna  volent, son visage épanoui aspire la musique à grandes goulées. On est dans une fête villageoise, il y a des accords burlesques  et un violon sur le toit. Le toucher frissonnant de pizzicati précède des regards par-dessus l’épaule à la pianiste, avant d’entonner un duo de romance. On perçoit le rire intérieur du violoncelliste qui fait babiller les cordes, l’archet s’effiloche sous tant de vigueur, le piano ne cède rien sur le terrain passionnel qui cherche l’apothéose, la construit et la trouve.

Les deux virtuoses sont applaudis, comme on applaudit lors d’une soirée grandiose. Ensemble ils nous feront un dernier cadeau - slave bien sûr -  en forme de bis éblouissant : le "Quadrille" de l’Opéra "Not Love Alone" de Rodion Schedrin.

http://www.bozar.be/activity.php?id=11297

Lire la suite...

Bonjour,

Voici l'article que j'ai publié au sujet du récent livre concernant Louis de Potter, instigateur de la Révolution belge :

Louis de Potter

Lire la suite...
administrateur théâtres

CHATROOM en reprise au Théâtre de Poche!

DE ENDA WALSH
MISE EN SCÈNE SYLVIE DE BRAEKELEER

CHATROOM fait désormais partie des blockbusters du Théâtre de Poche. Le Festival d’Avignon 2009, au Théâtre des Doms, fut un véritable tremplin pour une première tournée magistrale du spectacle, la saison passée, en France et Outre-Mer. Depuis octobre 2011, après plus de 170 représentations et plus de 40.000 spectateurs, CHATROOM est reparti pour une deuxième tournée de 70 dates à travers la France, la Belgique, l’Italie et la Suisse !

Entre la Haute-Normandie et le Midi-Pyrénées, CHATROOM fera une halte au Poche, du 28 février au 9 mars 2012, pour une série de 9 représentations qui affichent quasi SOLD OUT. Pour tenir ce rythme effréné, la production a réuni une deuxième équipe de comédiens.
Lors de cette reprise au Poche, vous pourrez voir sur scène les 2 équipes ; la nouvelle équipe du 28 février au 6 mars, et l'équipe initiale du 7 au 9 mars.12272794279?profile=original

Chatroom 15/05/2010

T’es toi quand tu parles.  Quand on ne se parle pas, on chatte sous le couvert de l’anonymat, et les lions sont lâchés. Lâchement l’un, l’une prennent le pouvoir et diffusent machiavéliquement  leur puissance virtuelle sur de vrais pauvres paumés. Le meurtre est le pouvoir absolu : les voilà qui exultent.  Danse macabre. Et sur cette île lugubre du chatroom,  pas de ‘deus ex machina’ pour remettre ces enfants de jungle sur la piste du  respect, du bonheur, de la rationalité comme dans The Lord of the Flies….12272794475?profile=original

Enfin une jeune paumée qui a vaincu la mort crie soudain sa vérité et réveille la vie enfouie malgré tout dans  le pauvre Jim, devenu à son insu, et en vrai, la victime expiatoire de tous ces ados désœuvrés, malaimés, sans but, sans valeurs, largués…. assommés de musique sauvage, prisonniers de gestes d’automates en folie.

Et les lucioles de tecktonik abruties par leurs contradictions et celles du monde, de s’agiter désespérément. Personne n’entend rien. Surgit une image de bonheur dans le regard vide de Jim. Et si on se parlait vraiment : … Laura et Jim, dernière scène.

Malgré le sujet, aussi accablant qu’affligeant,  la vitalité et le talent  des acteurs nous réconcilient avec cette jeunesse en manque permanent….de permanence et de certitudes.


Reprise du 28 février au 9 mars 2012
(relâche les dimanches et lundis)


AVEC EN ATERNANCE
:
Du 28 février au 6 mars :
BRUNO BORSU, ALICE DE MARCHI, FANNY DONCKELS, MARTIN GOOSSENS, JORDAN MARTY, ELSA POISOT

Du 7 au 9 mars :
ELSA POISOT, DEBORAH ROUACH, ADRIANA DA FONSECA, JULIEN VARGAS, OLIVIER LENEL ET CÉDRIC LOMBARD

COMPLET sauf le 1er mars à 14h30 !

Lire la suite...

Perce-neige pour ma soeur

Perce-neige pour ma sœur

          Antonia Iliescu

L’hiver fut rude

J’ai lutté avec ma blancheur

Contre l’ange noir de la mort,

Et j’ai perdu.

Les anges ont laissé

Leurs plumes enneigées

Sur une tombe…

Il neige, ils pleurent,

Ils neigent, je pleure

Et mes larmes chaudes

Qui percent la neige

Enfantent des perce-neige.

 

18. 02. 2012

Lire la suite...

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles