Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Publications en exclusivité (3136)

Trier par

A l'Opéra royal de Liège Wallonie:

La Vera Costanza

DURÉE :
2h45
LANGUE :
Italien
DIRECTION MUSICALE :
Jesús López-Cobos
MISE EN SCÈNE :
Elio De Capitani
ARTISTES :
Federica Carnevale, Sandra Ferrández, Andrea Puja, Arianna Donadelli
DATES :
Du vendredi, 27/01/2012 au samedi, 04/02/2012

Première fois à l'Opéra Royal de Wallonie

L'Histoire

Lorsqu'une baronne est rejetée sur un rivage inconnu suite à un naufrage, elle ne peut que faire confiance aux pêcheurs voisins pour trouver du secours, pour elle, mais aussi pour sa suite de prétendants. Mariage secret, enfant caché et jeu des sentiments viennent alors enrichir un récit aux faux-semblants terriblement puissants.


Dramma Giocoso. Opéra en trois actes. Musique de Franz Joseph Haydn.
Livret de Francesco Puttini. Éditions G. Henle Verlag.
Création à Eszterháza, le 25 avril 1779.

 

Répétition de La Vera Costanza (Haydn) qui se joue au Palais Opéra du 27 janvier au 4 février 2012 avec P. Garcia Lopez, A. Puja, E. Muñoz, G. Margheri, A. Donadelli, F. Carnevale, A. Zorzi Giustiniani, S. Ferrández and Y. Gorodetski.

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Gidon Kremer & Martha Argerich (Palais des Beaux-Arts )

Gidon Kremer & Martha Argerich   Mercredi 25.01.2012 20:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

Gidon Kremer direction, violon - Martha Argerich piano - Sergei Nakariakov  trompette - Kremerata Baltica

-Johann Sebastian Bach, Extraits de "L'Art de l'Instrumentation" (oeuvres pour clavier de Bach arrangées pour violon et cordes par Silvestrov, Raskatov, Desyatnikov, Tickmayer, Kissine)
-Giya Kancheli, Chiaroscuro
-Dmitry Shostakovich, Concerto pour piano, trompette et cordes n° 1, op. 35
-Leonid Desyatnikov, Target, extraits

 

                                      Créée en 1997 par Gidon Kremer, la Kremerata Baltica jouit d’une belle renommée internationale. "Kremer and his new string orchestra, made up of extraordinary young players from the Baltic States, are special. They animate everything their bows touch."-- Los Angeles Times. La crème de la Baltique donc.  La moyenne d’âge des musiciens, qui témoignent tous d’une haute qualité artistique, tourne autour de 27 ans.  Les sonorités d’une grande finesse que l’orchestre produit sont d’une grande beauté, tout cela sans qu’il soit besoin de baguette musicale.12272782661?profile=original

                              Gidon Kremer, à la fois directeur artistique et violon solo nous a offert  un programme original, autour de transcriptions contemporaines d’œuvres de Bach et un hommage particulier à Glenn Gould. Le premier extrait part d’un solo au violon, qui s’élève dans le silence des respirations, est une  méditation soudainement  interrompue par un xylophone des plus éthérés, et une invasion ailée de pizzicati des cordes  Des accents de brandebourg alternent avec des miaulements modernes brefs et surprenants. Quelques rythmes vifs et syncopés orneront les différents extraits jusqu’à l’hommage à Glenn Gould, ponctué de soupirs et de nostalgie. Le public est conquis.

                             Le plateau s’étoffe de nouveaux  jeunes musiciens venus des rives nordiques (pianiste et percussions) et le morceau « Chiaroscuro » de Giya Kancheli sera une vraie révélation de romantisme bourdonnant. Il y a une guitare basse électrique, des accords XXe siècle brefs et surprenants, la délicatesse des pizzicati. Les cordes dorées créent une atmosphère recueillie et méditative, au point que le mystère se glisse entre des notes fines comme des cheveux d’ange, presque inaudibles. Il y a cette alternance subtile du violon et de la cloche, la lenteur réfléchie des archets, le contraste entre le violon solo et la masse musicale, une opposition poète / paysan, clair/ obscur, des pas de cristal  et une lourdeur de glaise. Le violon se perd dans une frénésie de virtuosité à en briser son archet et l’âme se déploie en une danse éthérée qui met en évidence une sorte de désert blanc. De la glace ainsi que la solitude gelée sont brisées par le puissant orchestre, le piano articule quelques accents de printemps, le violon est au bord de la note la plus haute, qu’il caresse inlassablement comme un vent aigu pour lâcher enfin un dernier souffle. Apportez le miroir ou la plume !

Stupeur et ovation pour l’orchestre, Gidon Kremer et le compositeur qui monte sur scène, au comble du bonheur.

 

                               Martha Argerich les rejoint après la pause.  On l’entendra dans le pétillant et « jazzy » Premier Concerto de Chostakovitch à l’humour vif et provocateur. Au deuxième mouvement Martha écoute et regarde le public devant de poser respectueusement le sortilège de ses doigts sur le clavier. Elle produit des élans d’une puissance inimaginable, des passages tremblants d’énervement, de l’émotion comme si on pleurait au bord d’une tombe. Martha  dirige du regard, de la tête et des épaules même le violon qui est derrière elle. Cavalcades humoristiques,  ruptures, cascades, que cela sonne ! Airs de victoire, elle griffe sauvagement en retour le piano. Le solo sec et moqueur de la trompette, le caquètement bavard des cordes y répondent. Théâtrale, elle reprend le rythme qui défie toute vélocité. Le délire du public répondra à sa série d’accords magistraux frappés comme si elle était un toréador.  Encouragée par l’ambiance d’adoration,  son sourire de Joconde passera et repassera au bras du jeune trompettiste, Sergei Nakariakov pour recevoir les applaudissements.

 Des jeux interdits aux fracas wagnériens, la pianiste argentine, au propre et au figuré, a des doigts de vif argent. Son interprétation de Leonid Desyatnikov est flamboyante. Sa nature généreuse se déploie, elle met en scène la « souveraineté de l’élan vital » avec une maîtrise d’exception. Il y a quelque chose de malicieux dans ce regard qui orchestre les phrasés, de la délicatesse et de la fougue réunies. Le jeu chatoyant des mains qui volètent sur le clavier est hypnotique et passionné. On passe des notes chaudes et dorées qui fondent sur le clavier, façon Ravel, aux arpèges échevelés de Diabelli. Rien moins que les Shadows  grondent dans la main gauche. Kremer fait surgir tout le Danube bleu de son instrument et plaque de solides accords, question de ponctuation. Notes naïves (Schumann?) de la main gauche tandis qu’elle tapote de la main droite un piano jouet haut comme trois pommes. Xylophone, sifflet, sabots de cheval… quel cirque! At the races! Ah! C‘était un des morceaux!  

 

Lire la suite...

banner banner_festival-philo.jpg

Programme

Désirer... Festival Philo ESCALES

DATES : 22-27 mars 2012

_____________________________________________________________________________________________

JEUDI 22.03.12 - Matinées philo secondaire (9:30 et 13:00) & Paroles (14:00)

Programme
De 16 à 18 ans
Durée du spectacle : 20 minutes
Texte de Franck Pavloff
Mis en scène par Francis D’Ostuni
Avec Rudy Goddin
Régie : Toni Salvaggio, Edouard Szczesny
Théâtre de la Renaissance
http://www.theatredelarenaissance.be















MATIN BRUN de Frank Pavloff, par le Théâtre de la Renaissance
Pièce de théâtre, outil pour lutter contre l'extrême-droite
http://www.likoma.fr/cc/franck-pavloff-matin-brun/2543.html

Charlie et son copain vivent une époque trouble, celle de la montée d’un régime politique extrême : l’Etat Brun. Dans la vie, ils vont d’une façon bien ordinaire : entre bière et belote. Ni des héros ni des purs salauds. Simplement, pour éviter les ennuis, ils détournent les yeux. Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d’entre nous ?
Sournoisement, insidieusement, certains tentent à nouveau de limiter nos droits les plus fondamentaux. Nous pensions être à l’abri. Et nous sommes persuadés que la bête immonde était définitivement vaincue. Pourtant, nous prenons le risque de minimiser les signaux inquiétants qui émergent partout en Europe et dans notre propre pays.

Description de l'activité :
- accueil
- pièce de théâtre
- pause
- ateliers de réflexion avec des philosophes
Public : étudiants de 16 à 18 ans (5ème et 6ème secondaire)
Thème : sensibilisation à la philosophie et à l’art
Conférenciers : Jacques SOJCHER et Lambros COULOUBARITSIS, professeurs émérites à l'ULB ; Brice DROUMART, Mélanie OLIVIER et Aline MIGNON, philosophes.
Une organisation du Pôle Philo

Wavre – Maison de la Laïcité
Public : étudiants de 16 à 18 ans
PAF : 3 € | Public scolaire uniquement

PAROLES est un espace de rencontres et d'échanges. Chacun est libre d'exprimer ses opinions dans le respect d’autrui et la convivialité. Le café philo du CALBW prend les couleurs du festival. Le thème : a-t-on besoin de nos désirs ?
Une organisation du Pôle Philo

Wavre – Maison de la Laïcité
Tout public
Gratuit

VENDREDI 23.03.12 - Matinées philo secondaire (13:30)

BLANCHE, suivie des interventions de la chorégraphe Isadora Sanchez et de la philosophe Isabelle Meurens (directrice de Contre-Danse).

Spectacle de danse contemporaine accessible
Tout public et scolaire (adolescents à partir de 14 ans)
Durée : 55 minutes

« Blanche » est un jeu de rôle dansant, dans lequel cinq personnages viennent expérimenter la démesure et les limites de leurs désirs sur scène. Chacun des joueurs donne à voir son rapport à la sexualité, à la sensualité dans un contexte tantôt grave, tantôt léger, avec ce que cela comporte de frustrations et de fantaisies. A la recherche de l’amour partagé, ils mettent en mouvement leur désir fondamental : celui du rapport à l’autre, sous l’œil acéré des autres.

Avec « Blanche », le Collectif Physalis travaille autour du thème du désir, comme force positive et primordiale qui nous pousse à agir et à vivre. Ce fil conducteur amène les personnages à traverser d'autres notions comme la naissance de la sexualité, l'éveil des sens, le rapport dominant-dominé dans le couple. Blanche est un spectacle de danse contemporaine accessible.
Une chorégraphie à la fois drôle et douce-amère, à ne pas manquer !

Distribution
Chorégraphie : Isadora Sanchez
Danseurs : Etelle Bibbo, Joachim Loneux, Melody Willame, Olivia Cassereau, Ornella Venica
Conseillères artistiques à la chorégraphie : Claire Lesbros et Déborah Pairetti
Conseiller artistique dramaturgie et graphisme : Jérémie Labsolu
Scénographie : Marc-Antoine Colin et le Collectif Physalis
Costumes : Etelle Bibbo, Ornella Venica et Catherine Burton
Création lumière : Perceval Sanchez avec l'aide du Centre Culturel des Chiroux (Jean-Marc Gourguet et Christophe Fourré)
Vidéo : La Film Fabrique Asbl
Bande-sonore : Vincent Crépin
Musiques : Vincent Crépin, Mathieu Ha, Alexei Aigui, High Tone, John Zorn, Mich Gerber, Stephan Micus, Badawi, Tortoise, Matmos, Les Blérots de Ravel, Yann Tiersen, Ada Miléa, Bach.

Réalisé avec l’aide du Ministère de la Communauté française Wallonie-Bruxelles-Service de la Danse.
Coproducteurs :
Centre Culturel des Chiroux
Centre Culturel d’Ottignie-Louvain-la-Neuve
Centre Culturel du Brabant Wallon
Le Zététique Théâtre Asbl
Avec le soutien du : Centre Culturel de Theux, Centre Culturel de Chênée.
L’aide du : Centre Culturel de Braine-l’alleud, Centre Culturel de Rixensart, Article 23 asbl, La Film Fabrique asbl, La Virevolte asbl.

Une organisation du Pôle Philo

Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Public : étudiants à partir de 14 ans
PAF : 3€ | Public scolaire uniquement

VENDREDI 23.03.12 - Conférence d’ouverture ANDRE COMTE-SPONVILLE sur le désir (20:00)

Le désir est "l'unique force motrice" (Aristote) : c'est la force en nous qui nous meut et nous émeut, autrement dit "l'essence même de l'homme" (Spinoza). Reste à savoir comment le penser et le vivre : comme manque ou comme puissance? Comme espoir ou comme amour? Ce sera l'objet de cette conférence.

André COMTE-SPONVILLE est né à Paris, en 1952. Ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm et agrégé de philosophie, il a longtemps été maître de conférences à l’Université Paris I (Panthéon-Sorbonne), dont il démissionna pour pouvoir consacrer davantage de temps à l’écriture et aux conférences qu’il donne en dehors de l’Université. Il est membre du Comité Consultatif National d’Éthique. Il a publié une vingtaine d’ouvrages, dont : Petit traité des grandes vertus (PUF, 1995, rééd. Points-Seuil) ; Dictionnaire philosophique (PUF, 2001) ; Le capitalisme est-il moral ? (Albin Michel, 2004, rééd. Le Livre de Poche) ; L’esprit de l’athéisme, Introduction à une spiritualité sans Dieu (Albin Michel, 2006, rééd. Le livre de Poche).
Son dernier livre : Le goût de vivre et cent autres propos, Albin Michel, 2010.
Une conférence coorganisée par le CALBW et le Festival Philosophia de Saint-Emilion


Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Tout public
Gratuit

SAMEDI 24.03.12 - Rencontres philo (9:30)

Les Rencontres Philo sont des journées thématiques de formation.

La philosophie avec les enfants, contribue à former l’esprit critique par le développement d’une pensée autonome. Elle permet ainsi de rechercher l’objectivité par le raisonnement, l’expérience et l’information vérifiée ; de repenser et remettre en cause ce qui est donné pour évident en exerçant son esprit critique et en confrontant les faits et les idées de manière à pouvoir opérer ses propres choix ; de développer la capacité à verbaliser et à communiquer pour exprimer sa pensée ; de renforcer la vie sociale, le sens de la coopération et la solidarité ; d’apprendre la nécessité d’un engagement au service des autres, de se situer dans la perspective du bien commun, dimension éthique essentielle du bonheur individuel. Toutes ces valeurs sont constitutives de la notion de citoyenneté et fondent la démocratie. Les Rencontres philo ont pour objectif de montrer comment, au travers de différentes pratiques, les mêmes objectifs fondamentaux peuvent être rencontrés.

Thème 2012 : PHILO PRATIQUE – PRATIQUES DE PHILO

Description de l'activité

  • 9:30-12:30 : table ronde animée par Ali SERGHINI, Philosophe et Président d’Entre-vues
Michel PUECH (France), Philosophe, Maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne: La philo en accès libre
Edwige CHIROUTER (France), Philosophe, Maître de conférences à l’Université de Nantes, Expert auprès de l’UNESCO, Animatrice des « Goûters de philosophie et de littérature » à l’Université Populaire du Goût de Michel Onfray : Pratiquer l’étonnement : la philosophie, la littérature et l’enfance
Richard ANTHONE, Mercenaire et pèlerin philosophique, Chargé de cours au Karel de Grotehogeschool (Haute Ecole Charlemagne, département sciences sociales et orthopédagogique à Anvers) : Comment créer un lien dynamique entre un processus de dialogue philosophique et un processus de création artistique ?

  • 12:30-14:00 : pause-déjeuner

  • 14:00-16:30 : ateliers philo
Oscar BRENIFIER, Docteur en philosophie, Formateur, Fondateur de l’Institut de Pratiques Philosophiques : Philosopher, ce n'est pas s'exprimer
Aline MIGNON, Philosophe, Animatrice d’ateliers philo avec les enfants et Collaboratrice à la revue Philéas & Autobule : La philosophie en jeux
Richard ANTHONE : Comment créer un lien dynamique entre un processus de dialogue philosophique et un processus de création artistique ?
Edwige CHIROUTER : Pratiquer l’étonnement : la philosophie, la littérature et l’enfance

Une coorganisation du Pôle Philo, d’Entre-vues et de Philéas & Autobule

Formation en partenariat avec l’IFC
Gratuité pour les membres du personnel de l’enseignement fondamental et secondaire


Wavre – Maison de la Laïcité
Tout public
PAF : 5 € - gratuité pour les membres du personnel de l'enseignement fondamental et secondaire

SAMEDI 24.03.12 - Philo et Psychanalyse, sur le désir (16:00) + Vin Philo (19:00)

Pour une édition d’Escales se penchant sur la notion de désir, il nous semblait inconcevable de traiter ce sujet sans passer par la psychanalyse. C’est pourquoi nous invitons un célèbre psychanalyste à venir discuter des perspectives psychanalytiques et philosophiques de cette notion, en compagnie d' Ali SERGHINI, philosophe, écrivain.

En collaboration avec Entre-Vues.

Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Tout public
Gratuit

Vin Philo, dégustation de vins et d’idées

La dégustation de vin et l’attitude philosophique ont de nombreux points communs. Ces deux disciplines demandent de la patience, de la curiosité, une dose d’étonnement et surtout du goût pour le plaisir. Chacun peut déguster à sa manière et le vin et les idées. Réunir un philosophe et un sommelier est une gageure qui peut réserver bien des surprises. C’est ce que nous vous invitons à venir (re)découvrir.

Invité: Baudouin HAVAUX (Mégavino) et Jean-Michel COUNET(UCL)

Jean-Michel Counet est professeur de philosophie et de théologie médiévale à l’Université Catholique de Louvain depuis 1994. Actuellement professeur ordinaire.
Il est directeur du Centre de Wulf-Mansion, centre de recherche en philosophie antique et médiévale (latine et arabe) et du Centre FITE (Philosophie et Textualités).
Il s’intéresse plus particulièrement au néoplatonisme médiéval, c’est-à-dire à des auteurs tels que Jean Scott Erigène, Anselme de Canterbury, Thomas d’Aquin, maître Eckhart, Nicolas de Cues auquel il a consacré de nombreuses études.
Ses autres centres d’intérêt en philosophie sont : la notion de dialectique à travers les âges, la philosophie de l’événement (Whitehead, Hartshorne, Deleuze), la psychologie de Carl Gustave Jung et les penseurs du cercle Eranos, la pensée de Thucydide,…

Actualité éditoriale : Nicolas de Cues, Les Conjectures. De Coniecturis. Texte traduit avec introduction et notes par Jean-Michel Counet. Avec la collaboration de Michel Lambert (Classiques de l’humanisme), 2011, Paris, Les Belles-Lettres.
En 2010 : JM Counet (éd.) Figures de la dialectique. Histoire et perspectives contemporaines (Bibliothèque Philosophique de Louvain), Leuven-Louvain-la-Neuve, Peeters.

Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Public adulte (consommation d’alcool)
PAF : 5 €

SAMEDI 24.03.12 - Rock’n’philo (18:00)

Une conférence-concert orchestrée par Francis METIVIER

À l’instar de la philosophie, le rock se développe dans toute son ambivalence : individualiste et transculturel, agent critique et force de propositions, doux rêveur et initiateur d’actions, instrument de subversion et de cohésion à la fois. L’art a toujours porté cette ambiguïté et il faut reconnaître aux grands morceaux du rock leur statut artistique. Rock'n philo se penche sur ces morceaux, afin d’en dégager toute la substantifique philosophie…

Par exemple, la première Méditation de Descartes et le Where is my mind des Pixies posent les mêmes problématiques : le réel est-il ce que je vois ? Suis-je parce que je pense ? Le message des Pensées de Pascal et celui de Smells like teen spirit de Nirvana sont semblables : « Le moi est haïssable ». Machiavel et L’homme pressé de Noir Désir expriment le même… machiavélisme. Le Come together des Beatles n’est pas sans rappeler d’idée du rassemblement comme prémices du « contrat social » selon Rousseau. Comment interpréter, à l’aide du déconstructivisme de Derrida, le si mystérieux Hotel California des Eagles, jusqu’en son mythique solo de guitares ? Le Stairway to heaven de Led Zeppelin est empreint d’un scepticisme qui n’est pas sans rappeler l’antique Pyrrhon.

Francis METIVIER a eu deux révélations à 13 ans : le grec ancien et Led Zeppelin, ce qui l'a amené ensuite à se confronter aux textes philosophiques et à apprendre la guitare. Rock'n philo est le résultat de la maturation inconsciente de ces deux modes d'expression.

Il habite Chinon ("petite ville, grand renom" comme disait Rabelais) et est professeur de philosophie au lycée Duplessis-Mornay de Saumur. Il a été enseignant et chercheur à l'Université de Tours (facultés de médecine et de philosophie) et pense que le vrai travail de fond en philosophie se fait au lycée.

Docteur en philosophie avec une thèse sur Le Concept d'amour chez Kierkegaard, Paris-IV Sorbonne, spécialiste de questions d'esthétique et d'éthique, il a publié sur Kierkegaard, Rabelais, le vin, l'éthique médicale et professionnelle, ainsi que des tribunes sur Haïti et la démocratie en France, dans Métro et Le Monde.

Par ailleurs, il fait du rock avec ses élèves, présentant tous les ans un concert et des compositions originales sur un thème philosophique (le temps, l'inconscient, les mythes de Platon, Oedipe, les 7 péchés capitaux,...).

Louvain-la-Neuve – Salle Salmigondis
Tout public
Gratuit

SAMEDI 24.03.12 - Méli-Mélo : la finale (20:30)

Citoyens en herbe, avenir de la société, des jeunes mettent en musique leurs valeurs, partagent leurs engagements. La finale du concours musical Méli-Mélo rassemble les 4 meilleurs groupes pour un concert public. Les 2 vainqueurs seront récompensés par l’enregistrement studio et la gravure d’un CD reprenant leurs chansons.

Le concours Méli-Mélo est organisé avec la collaboration des Maisons de jeunes de Rixensart, Vitamin’Z à Wavre, Antistatic à Tubize et Centre nerveux à Mousty.

Louvain-la-Neuve – Salle Salmigondis
Tout public
Gratuit

DIMANCHE 25.03.12 - Philo dell'Arte (10:30) + Brunch philo et équitable (11:00) + Consultations philosophiques (de 13:00 à 19:00)

L’exposition Philo dell’Arte reprend les réalisations artistiques des élèves des écoles communales des Coquerées et de Lauzelle créées au cours des animations Philo dell’Arte.
Ces animations sont des journées d’éveil philosophique et artistique à l’attention des enfants. Sur un thème choisi et grâce à des œuvres artistiques, ils sont amenés à (se) poser des questions, à écouter, à s’exprimer, à échanger et à réfléchir aux événements qui leur arrivent et au monde dans lequel ils vivent. Ils apprennent à structurer leur pensée et à se forger leur propre raisonnement par le développement de l’esprit critique. Dans une ambiance ludique, les petits « philonautes » font ainsi de la philosophie. La réalisation d’une création artistique permet ensuite de symboliser le résultat des réflexions communes. Leurs pensées se transforment ainsi en œuvre d’art.

Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Tout public
Gratuit

Brunch philo et équitable, un repas éthique qui sera également l’occasion de souligner et saluer le travail de jeunes enfants et d’adolescents participant aux animations Philo dell’Arte à l'Espace Créativité de la Fabrique de Soi présentent en avant-première "Besoin d'air et bien plus encore".
Dans le cadre de leur année créative, Ordre et Désordre, le monde sur un fil…, les adolescents de Tubize réinterrogent artistiquement quelques valeurs fondamentales. Leurs dessins, sculptures, écrits et bas-reliefs expriment ce besoin d’air…, besoin de respirer, besoin de respirer à pleins poumons… autant de besoins essentiels que sont en définitive nos besoins de liberté.
Une coorganisation de Philéas et Autobule, de la Fabrique de Soi et du Pôle Philo

Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Tout public
PAF : 5 €

Consultations philosophiques. Proposées par le praticien philosophe Oscar BRENIFIER.

Tout public
Gratuit

DIMANCHE 25.03.12 - Balade contée (13:00) + Spectacle familial : "Elisa et Jean-René" (16:00)

Balade contée
Une balade familiale autour de l’étang de Louvain-la-Neuve, agrémentée de contes présentés par un conteur professionnel.
Ph. Casterman a été berger-itinérant de 1981 à 2005, durant plus de 20 ans il a ainsi parcouru les champs et les chemins
du Hainaut et du Brabant wallon. En quête de pâturages pour ses brebis certes, mais aussi à la recherche de notre liberté perdue: celle des anciens nomades aujourd'hui sédentarisés que nous sommes. Il vous parlera de sa lente mutation, des rencontres faites lors du gardiennage du troupeau et ... de ses chiens.
Dans le cadre des nuits d’encre, avec la Maison du Conte et de la Littérature du Brabant wallon

Départ de la Ferme du Biéreau à 13:00. Boissons et collations offertes au retour
Promenade familiale
Gratuit


Spectacle familial : "Elisa et Jean-René"
Elisa a un pif tout tordu comme une corne de gatte. Avec sa dioptrie 14, elle porte des lunettes loupes, qui lui font les yeux comme des « quiquines de poupousse ». Avec ses deux p’tites couettes et sa tenue vestimentaire, Elisa, c’est tout un roman ! Elle habite Chicago, pas en Amérique, non, en Wallonie, dans la région du centre. Jean-René habite dans un appartement à Québec, au Canada. Il a 48 ans et vit avec son canari, Albert XIII. Malgré leurs différences et la distance qui les sépare, une belle amitié naîtra entre une étrange petite fille et un monsieur pas comme les autres.

Création collective
Ecriture : Yolanda Cortesia
Adaptation et mise en scène : Benoît de Leu de Cecil
Comédienne : Christine Godart
Scénographie : Aurélie Borremans
Décor sonore : Marc Keyaert
Recherche pédagogique : Martine Nolis
Animations et photos : Nicolas Badot
Remerciements à Marie-Odile Dupuis

Librement inspiré du film d’animation « Mary and Max » d’Adam Elliot, ce spectacle de petite forme, raconte la vie d’une fillette de 8 ans et d’un quinquagénaire.

Tous deux mènent une existence difficile mais le hasard les amènera, par le biais d’une correspondance insolite, à vivre une amitié authentique et intense qui leur donnera la force de cicatriser leurs blessures.
Outre le message d’espérance en l’homme, le spectacle se veut aussi un vecteur de tolérance. Il suscite également une prise de conscience du droit à la différence.

La Compagnie des Mutants, essentiellement orientée vers le jeune public, est implantée à La Louvière depuis près de 30 ans. Dans les écoles de la région, « le cas Elisa » est monnaie courante.

Une organisation de Philéas & Autobule

Louvain-la-Neuve, Ferme du Biéreau
Spectacle familial
PAF : 5 €

elisa123.jpg elisa123.jpg  (23.36 Ko)


DIMANCHE 25.03.12 - Studio philo (18:00) + Concert de CALI !!!!COMPLET!!!! (20:30)

STUDIO PHILO
Le saviez-vous? "Fight Club", "Collateral" ou "Matrix" permettent de comprendre Platon, Descartes ou Kant ! Telle est en tout cas la conviction d’Ollivier Pourriol, qui nous offre une introduction originale et passionnante à la philosophie.
Ollivier POURRIOL, normalien et agrégé de philosophie, a enseigné la philosophie avant de se consacrer à l’écriture et à l’animation de séances de Ciné philo, au MK2 Bibliothèque à Paris.

Il est l’auteur de trois romans parus chez Grasset, Méphisto Valse (2001), Le Peintre au couteau (2005) et Polaroïd (en collaboration avec James Douglas, 2006) dont il prépare l’adaptation cinématographique, et de plusieurs essais, dont : Alain, le grand voleur (Livre de Poche biblio essais, 2006) et Eloge du mauvais geste (Nil, 2010). Le livre Ciné Philo : Les plus belles questions de la philosophie sur grand écran, est sorti le 9 avril 2008 chez Hachette Littératures.

Louvain-la-Neuve, Ferme du Biéreau
Tout public
Gratuit

CONCERT de CALI - COMPLET
Le grand CALI en concert en formule intimiste et acoustique

b[Cali b continue sa tournée avec son album “La vie est une truite arc-en-ciel“. Dans le cœur de Cali nage une truite, animal sauvage et ambigu symbolisant ce que l’on ne domestique pas, ce que l’on ne soumet pas, sinon au bout d’une lutte acharnée pour la vie à tout prix. Le ton est donné, Cali est de retour. Une truite certes, mais une truite arc-en-ciel, aux couleurs multiples de l’Amour, de la peine, de la rage, de la joie, malgré le marasme étouffant et l’égoïsme moderne. Aujourd’hui, la production de Cali sonne définitivement rock. On y entend l’héroïsme de U2, ou encore de Nick Cave ou de Joy Division. On y retrouve Léo Ferré, à qui plusieurs titres du disque rendent un hommage vibrant. On plonge dans cet album, puis on nage entre deux, trois, treize courants ; on touche le fond, on remonte et on respire à nouveau. On ressort, enfin, remué, couvert d’écume... heureux.

Une coorganisation du CALBW, de la Ferme du Biéreau et du CCBW

Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Tout public
PAF : 25 €
Réservation auprès de la Ferme du Biéreau (070 22 15 00 /info@fermedubiereau.be)

LUNDI 26.03.12 - Matinées Philo primaires (10:30 & 13:30) COMPLET !!!

REMUE-MÉNAGE CHEZ MADAME K

Madame K passe son temps à se faire du souci. Elle s’inquiète de tout : un bouton mal cousu, le temps qu’il fait et qui pourrait changer – et si le soleil disparaissait ? Monsieur K, par contre, bricole, dessine, découpe, peint et sifflote.
Un jour, dans son potager, Madame K trouve un oisillon tombé du nid. Elle décide de l'élever...

A partir de 5 ans

Un spectacle de La Berlue d'après l'album de Wolf Erlbruch (Éditions Peter Hammer - Milan pour trad. française)
Adaptation : Violette Léonard et Luc Fonteyn
avec Violette Léonard et Benoit Lavalard
Mise en scène : Luc Fonteyn
Scénographie, images, marionnettes : Christine Flasschoen
Coaching marionnettes : Christine Flasschoen
Création lumières et régie : Benoit Lavalard
Construction structure-décor : Guy Carbonnelle
Musiques : Marie-Sophie Talbot
Montage sonore : Pascale Snoeck et Benoit Lavalard
Production et diffusion : Paul Decleire
Une production de La Berlue ASBL

Des ateliers de réflexion philosophique sur la pièce sont proposés la semaine suivante dans les classes.

En coproduction avec le Centre Culturel Jacques Franck, accueil en création au CDWEJ, en résidence à la Roseraie, réalisé avec l'aide du Ministère de la Communauté française, service du Théâtre. Merci au Théâtre du Papyrus, et à la Pépinière de L'Anneau.
Une organisation du Pôle Philo

ACTIVITE COMPLETE

Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Public : élèves du primaire à partir de 5 ans
PAF : 3€ | Public scolaire uniquement

LUNDI 26.03.12 - Rebelles subversifs (18:00) + Conférence de clôture : Alain BADIOU (20:30)

Nuits d'Encre

Pour la première fois, le CALBW s’associe aux Nuits d’encre pour une présentation par Anne MORELLI (ULB) de l’essai qu’elle a dirigé : Rebelles et subversifs de nos régions – Des Gaulois jusqu’à nos jours, publié en 2011 par Couleurs Livres.
Alors que règne dans notre pays un fatalisme généralisé face à des situations que la population n’appelle pas de ses vœux, il est bon d’apprendre que des actions collectives ont déjà, dans le passé, modifié le cours de l’Histoire.
De la « résistance » des Gaulois aux grèves qui ont engendré notre système de protection sociale, en passant par les révoltes paysannes, urbaines et la contestation religieuse, les exemples de rébellions contre le pouvoir du plus fort foisonnent.
Elles ne manqueront pas de servir d’inspiration à ceux qui refusent l’intolérable.

Une coorganisation des Nuits d’Encre et du CALBW

Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Tout public
Gratuit

Conférence de clôture : Alain BADIOU

Professeur émérite à l’Ecole Normale Supérieure, philosophe, dramaturge et romancier, Alain Badiou viendra réfléchir avec nous sur le désir de révolution. Une conférence présentée par Martin Legros, rédacteur en chef de Philosophie Magazine.
Dans la mesure où le mot « révolution » désigne classiquement le renversement d’un ordre établi, il se situe conceptuellement à la lisière de la Loi (nom générique de l’ordre) et du Désir (nom générique de ce qui entre négativement en relation avec la Loi). Cette lisière est presque indiscernable : déjà St Paul affirmait que, par les interdits qu’elle proclame, la Loi désigne en quelque sorte les objets du Désir. Lacan a même avancé la formule selon laquelle Désir et Loi sont « réciprocables ». Parler des « désirs de révolution » reste une formule obscure, et facile, si on ne pose pas la question : quelle peut bien être la Loi du désir de non-Loi ? De là que le problème crucial des révolutions est toujours celui de l’Etat. Ou, plus violemment : que les révolutions triomphantes n’ont jamais à ce jour pu éviter l’instauration d’un régime de terreur. Ce sont ces paradoxes qu’il importe d’éclaircir.
Alain Badiou, actuellement professeur émérite à l’Ecole Normale Supérieure où il a été nommé professeur en 1999, est né en 1937 à Rabat, d’un père mathématicien et d’une mère professeur de français. En 1956, il entre à l’Ecole Normale Supérieure qu’il quitte en 1961 après avoir été reçu premier à l’agrégation de philosophie.
De 1961 à 1969, service militaire, puis enseignement au lycée et au Collège universitaire de Reims. Dans cette période il publie deux romans, Almagestes (1964) et Portulans (1967), et un ouvrage de philosophie logique, Le Concept de Modèle (1969).
De 1969 à 1999, maître de conférences puis professeur de philosophie à l’Université de Paris VIII.
La politique a toujours été et demeure un repère important de ses intérêts et de son engagement. Les ouvrages traitant de politique jalonnent sa carrière ainsi, Théorie de la contradiction (1975), De l’idéologie (1976), Peut-on penser la politique ? (1985) et récemment la série des Circonstances 1 à 6 entre 2003 et 2011, dont un succès populaire et médiatique pour le numéro 4, De quoi Sarkozy est-il le nom ?
En 1982 paraît le premier de ses grands livres philosophiques, Théorie du sujet, qui sera suivi en 1988 par L’être et l’événement et en 2006 par Logiques des mondes. Un dialogue avec Nicolas Truong, philosophique et anthropologique, Eloge de l’amour, connait à son tour un grand succès en 2009.
Alain Badiou a écrit pour le théâtre : L’Echarpe rouge (mise en scène par A.Vitez en 1984). Entre 1994 et 1996, série des Ahmed (Ahmed le subtil, Ahmed se fâche, Ahmed philosophe, les Citrouilles), tous mis en scène par C.Schiaretti à la Comédie de Reims.
En 1997 paraît son troisième roman, Calme bloc ici-bas, transposition sophistiquée des Misérables de Victor Hugo.
Il faut signaler son intérêt constant pour la poésie et la musique, dont témoignent son Petit manuel d’inesthétique (1998) et, tout dernièrement (2010), les Cinq leçons sur le cas Wagner. Symétriquement, il pratique depuis toujours les mathématiques, qui jouent un très grand rôle dans sa philosophie et auxquelles il a consacré un livre entier, Le Nombre et les nombres (1990).
Le philosophe qu’Alain Badiou a toujours revendiqué comme son maître est Platon et il vient de faire paraître un livre, tiré (plus que traduit) de la République.
A partir des années quatre-vingt-dix, Alain Badiou est invité dans le monde entier pour des conférences, des enseignements, mais aussi des rassemblements politiques, comme les trois sessions internationales sur la signification contemporaine du mot « communisme » qu’il a organisées avec son ami Slavoj Zizek à Londres, Berlin et New York.
L’œuvre d’Alain Badiou est désormais mondialement connue. Elle est traduite dans une vingtaine de langues.

En collaboration avec l’Atelier-Théâtre Jean Vilar

Louvain-la-Neuve – Théâtre Jean Villar
Tout public
PAF : 10 €

MARDI 27.03.12 - Théâtre philo (19:30)

b[Une présentation philosophique du théâtre en général, et en particulier de la pièce de théâtre L’allée du Roi de Françoise CHANDERNAGOR, à l’atelier-théâtre Jean Vilar.]b

Frank PIEROBON est philosophe, dramaturge et passionné d’art. Professeur à l’IHECS, il dévie souvent sa plume pour écrire sur le théâtre, ou en écrire des pièces. Il participe régulièrement à des animations tournant autour du théâtre à Bruxelles.

Seul-en-scène royal

Un soir de 1719, dans la bibliothèque du couvent où elle s'est enfermée, Françoise d'Aubigné revoit et revit quatre-vingt-quatre années d'une existence riche en contrastes et en péripéties. Au crépuscule de sa vie, cette femme au destin exceptionnel, partie de rien pour arriver à tout, découvre que « tout n'est rien »...

Née en prison, elle se retrouve mariée à 17 ans au célèbre poète Scarron, infirme qui la laisse veuve et sans le sou à 25 ans. Grâce à son intelligence et sa sensibilité, elle deviendra la gouvernante des enfants illégitimes de Louis XIV, qui tombera amoureux d’elle jusqu’à lui offrir le domaine de Maintenon avant de l’épouser en secret.
De l’obscure pauvreté de son enfance antillaise à la magnificence de Versailles, la future Marquise de Maintenon a traversé tous les milieux sociaux et tous les courants d’idées de son siècle. Pour l’incarner, Jacqueline Bir réunit tous les prodiges de son art. Sur les plus beaux airs baroques du XVIIème, elle chante et joue.

Après une carrière politique, Françoise Chandernagor se consacre à la littérature. En 1981, elle publie son premier roman L'Allée du roi : une intrusion fracassante dans un milieu littéraire qu’elle ne connaît pas ! Vendu à plus d’un million d’exemplaires, adapté à la télévision et au théâtre, le roman est également traduit dans le monde entier. Depuis, elle a écrit huit autres romans et une pièce de théâtre. Françoise Chandernagor est aussi administratrice de la Société des Lecteurs du Monde, membre du Prix Jean Giono et de l'Académie Goncourt depuis 1995.

Cette femme incarne un cheminement possible entre la France d’en haut et la France d’en bas. C’est un vrai personnage populaire et consensuel avec juste ce qu’il faut de zones d’ombre pour lui ajouter le charme du mystère.
Son destin a inspiré à Françoise Chandernagor une biographie romancée éblouissante, qui allie l’érudition, l’émotion et l’esprit. Jean-Claude Idée

Aujourd'hui, c’est avec une sobriété majestueuse mais jamais ronflante que Jacqueline BIR joue la courtisane d’une classe imperturbable alors que souffle autour d’elle un tourbillon vertigineux de grandeur et de décadence. Sur les plus beaux airs baroques du XVIIème siècle, Jacqueline BIR chante et joue, réunissant ainsi tous les prodiges de son art. (Le Soir, mars 2008)

Une production du Théâtre Royal des Galeries.
En collaboration avec l'Atelier Théâtre Jean Vilar

Louvain-la-Neuve, Théâtre Jean Vilar
Tout public
PAF : 16 € (Conférence + pièce) / 20 € (Pièce uniquement)

Lieux

  • 1348 Louvain-la-Neuve
Ferme du Biéreau, avenue du Jardin Botanique
Théâtre Jean Vilar, rue du Sablon – Place Botanique
Salle Salmigondis, place des Sciences

  • 1300 Wavre
Maison de la Laïcité Irène Joliot-Curie, 33 rue Lambert Fortune

Infos et tickets : 010 22 31 91 – escales@laicite.net
Tickets concert Cali : 070 22 15 00 – info@fermedubiereau.be

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Le roi Lear théâtre Royal du Parc

12272775893?profile=originalAu théâtre Royal du Parc, du 19 janvier au 18 février 2012

Le roi Lear

de William SHAEKESPEARE

 

 Magnifique spectacle. La conception scénique de la pièce donne assurément  libre cours à toutes les interprétations. Ce décor unique, vide et mouvant,  fait d’immenses cordages d’un rouge dérangeant,  forme  une cage en entonnoir ouverte sur le public. Représente-t-il le terrible enfermement des liens familiaux, pareils aux barreaux d’une prison qui vous suivrait partout et  vous  étrangle, à force? Le plan incliné  est-il celui d’un  pont de navire, ou d’une tragédie familiale,  qui sombre  peu à peu, corps et biens ? N’évoque-t-il pas aussi la brutalité des conflits de filiation qui, comme la vie, ne tient souvent qu’à un fil …  Parlant de cordes, l’ensemble ne met-il pas en scène aussi  la  hantise du gibet omniprésent,  mode d’exécution sanguinaire  de l’époque, en donnant  couleur même aux costumes, faits de sable et  de sang caillé ? A moins que très prosaïquement, on soit sur un podium pour le combat sans merci que se livrent les filles aînées du roi, hystériques  et  déchaînées par leur cupidité et leur orgueil. Je pencherais personnellement pour l’horreur  du «  Pit and Pendulum » d’Edgar Poe.                                    

 

12272780277?profile=original

 

 Si le roi Lear me fait  décidément trop penser à l’élégant instrument de musique, plutôt qu’au roi celte Leir qui dans sa folie sénile et  tyrannique déshérita sa fille préférée  Cordélia,  voici, mises à nu, les cordes sensibles d’un roi Lyre sur lesquelles soufflent la hantise de l’odieuse vieillesse et la folie avérée. Malgré son bannissement ignominieux, Cordélia pense juste et parle droit : « Venez accorder les dissonances de mon père aimé ! » Ainsi le « King Lear » de  ce soir est un personnage menu, étonnant d’inconscience, de brutalité  au début, transformé ensuite  par les circonstances  en sorte de Diogène hagard dont l’humanité finit par émerger au travers de terribles souffrances.   

 

Si rien que la scénographie met  déjà le spectateur en phase avec l’imaginaire, que dire de la langue d’une richesse inouïe qui a su traduire à merveille le texte original anglo-saxon. Que dire de l’intrigue  aussi perfidement dangereuse qu’ un mortel labyrinthe. Que dire de ces personnages épiques,  admirablement défendus par 11 comédiens gonflés de maîtrise.  Alors le délicat clavecin à qui on demande d’accompagner la tempête fantastique et qui joue sans frémir,  de la musique de Scarlatti semble être un objet incongru, surréaliste même. 

 

12272781088?profile=original

 

« Par ruse, si pas par droit du sang, j’aurai des terres ! » prophétise Edmond : la double intrigue shakespearienne ne fait qu’augmenter l’horreur des crimes parricides et fratricides tandis que l’humour noir est omniprésent. Les scènes baroques et drolatiques abondent sur la langue du fou de miel et du fou de fiel tandis que surgissent çà et là des jugements bien pesés  sur le monde.   Ce spectacle très prolixe est donc une réalisation extra…ordinaire, comme les histoires d’Edgar Poe, qui tient le spectateur dans ses griffes jusqu’à la fin. Sur scène rampe à la fin, parmi les corps inanimés,  le  cauchemar épouvantablement  intemporel des tragédies familiales et de l’aventure humaine si dérisoire. Toujours nous rendrons «  responsables de nos désastres, le soleil, la lune et les astres ! »

 

12272780474?profile=original

 

 

Mise en scène : Lorent WANSON.

Assistanat : Anne FESTRAETS.

Décor : Daniel LESAGE.

Costumes : Patricia EGGERICKX.

Lumières : Xavier LAUWERS.

Musique : Domenico SCARLATTI, interprétée en direct au clavecin par Fabian FIORINI.

Avec:
Jean-Marie PÉTINIOT  (Lear )
Delphine BIBET  (Goneril )
Philippe JEUSETTE  (Kent)
Sylvie LANDUYT  (Regane )
Julien ROY  (Gloucester )
Benoît VAN DORSLAER  (Albany et le Fou)
Yvain JUILLARD  (Edgar )
Lindsay GINEPRI  (Cordelia)
Benoît RANDAXHE  (Edmond )
Guillaume KERBUSCH  (Oswald )
Loïg KERVAHUT  (Cornouailles)

Traduction de Françoise MORVAN, avec la collaboration d'André MARKOWICZ

http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2011_2012_00

Lire la suite...

Attila, Reine des Belges

 

ATTILA, REINE DES BELGES
12272780097?profile=original

 

Dans une maternité de Bruxelles, Jacqueline, enceinte de deux ans et demi refuse d’accoucher.

De ce point de départ loufoque, se tisse un récit hallucinant -mais vrai-, une épopée personnelle et familiale à travers le XXe siècle à feu et à sang, un conte sur la quête d’identité, l’abandon, l’exil. Ce solo autobiographique, écrit à plusieurs mains, nous entraîne dans un tourbillon de personnages bigarrés, brossés avec vigueur et férocité, et nous raconte, sans s’embarrasser de réalisme ni de gravité, l’histoire d’une adoption peu ordinaire. On voyage du présent au passé, du Ciel à la Terre… on rit  tellement qu’à la fin, on en pleure.



La presse enthousiaste :

«  Plus on avance dans la pièce, mieux on saisit la profonde humanité du propos sur la question de l’identité. Vers la fin, l’épopée burlesque devient un hymne bouleversant. Courez voir ce conte autobiographique lumineux. »
(L’Humanité).

« Un Seule en scène sportif, généreux et complètement dingue. Une sacrée performance ! »
(Le Soir, C. Makereel).

Un spectacle de la Compagnie de la Grande Echelle.

Pièce écrite et jouée par : Marie-Élisabeth CORNET
Coauteurs : Laurent DUBOST, Samuel LÉGITIMUS
Lumières : Christophe SCHAEFFER
Costume : Benjamin LEFEBVRE
 

 



 

Agenda des représentations

 

Me 25/01/12 à 20h00
CC Comines-Warneton
T 056/56 15 15

Je 26/01/12 à 20h00
Salle Baudouin IV
CC Braine-le-Comte
T 067/87 48 93

Ve 27/01/12 à 20h30
Ancienne Eglise de Berchem-Ste Agathe
CC Le Fourquet
T 02/469 26 75

Sa 28/01/12 à 20h00
Salle Culturelle de Thuillies
CC Thuin
T 071/59 60 35

Je 09/02/12 à 20h00
Centre Le Scailmont
Foyer Culturel de Manage
T 064/54 03 46

Je 08/03/12 à 20h00
CC Beauraing
T 082/71 30 22

Ve 09/03/12 à 20h30
Salle Mathieu de Geer à Barvaux-sur-Ourthe
CC Durbuy
T 086/21 98 71

Sa 10/03/12 à 20h00
Salle Jean Degouys à Quevaucamps
Foyer Culturel de Beloeil
T 069/57 63 87

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 













Crédit photos :

Bruno Manno

 

 

 

 

Communiqué par Asspropro - Association des Programmateurs Professionnels

www.asspropro.be | info@asspropro.be | T 081 73 59 46

Asspropro, une scène proche de vous !


Avec le soutien :

de WBI (Wallonie-Bruxelles International) - de la Région Wallonne - de la Province de Namur - de la Première - du journal Le Soir.
Retrouvez l'ensemble des tournées Asspropro sur Myspace : www.myspace.com/asspropro

Captation réalisée par le Service Audiovisuel de la Province de Namur

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272782055?profile=originalLE REPAS DES FAUVES Centre Culturel d'Auderghem, Bld du Souverain 183 – 1160, Accueil parisien du 16/01/2012 au 22/01/2012

1942, quelque part, en France occupée, un appartement bourgeois. Circonstances « atténuantes »,  le SS  Kaubach qui connait Victor Pélisier comme libraire de la ville,  fait « une faveur » à Sophie, sa femme,  qui  fête ce soir-là son anniversaire. Ils pourront  d’ici deux heures, parmi les sept convives, désigner les  deux otages par appartement  qui payeront de leur vie  l’attentat de deux officiers allemands abattus ce soir-là, au pied de l’immeuble.

L’angoisse est à son comble, personne ne songe à tirer au sort. Chacun trouvera que « l’autre » est de manière évidente,  bien plus apte à être envoyé au sacrifice. Que le salut viendra  sûrement d’appels à l’aide parmi leurs sympathies allemandes. « … Comme de bien entendu ! »  Le sujet est  glaçant, le jeu de l’autorité en place  est sadique et cynique. «  Prenez votre temps, dit l’officier,  maintenant vous avez un sujet de conversation ! » Pendant deux heures rien d’autre ne circule que la peur panique d’hommes et de femmes soudainement dressés les uns contre les autres devant le danger. De Jean-Paul, le  docteur, figure respectée, au salaud collabo et pragmatique, André, en passant par Pierre, rendu aveugle lors de ses combats  au front et Françoise aux sympathies marquées pour la Résistance, tous s’entredéchirent, avec une férocité grandissante, pendant que le SS parcourt d’un regard amusé les beaux livres de la bibliothèque.

12272782256?profile=originalCe  spectacle a obtenu 3 Molières en 2011.  

Dans toute cette gravité du huis clos infernal,  les adeptes d’humour noir jubileront. Le personnage d’André, pourtant fort opportuniste est peut-être le moins hypocrite d’entre eux, le seul qui ose poser les bonnes questions. Il ose asséner : «Je préfère avoir un cadavre sur la conscience qu’être le cadavre sur la conscience de quelqu’un d’autre ». Le personnage de Victor le mari est un condensé d’égoïsme et de pleutrerie qui méprise sa femme. « Tout est pardonnable quand il s’agit de sauver sa vie!» Françoise, lucide déclare « Nous sommes tous responsables… » Mais ses grands états d’âme ne vont pas plus loin que les mots.  Les huit acteurs sont finement  décalqués sur la bassesse, la médiocrité, la lâcheté qui les animent tous, sans exception.  L’appartement cossu  et net  qui respire le monde de nos grands parents forme  un contrepoint esthétique  saisissant. Sur la large baie vitrée, des projections d’actualités, mêlées de  funestes personnages  de grossiers dessins animés  nous plongent dans une évocation glaçante de l’horreur de l’époque.  Bombardements, défilés, discours nazis. Destruction consciencieuse  de la dignité humaine. Mais ce qui se passe et se dit  sur scène est presque plus effrayant. Le dénouement, point d’orgue inoubliable,  est un cadeau d’anniversaire  terriblement héroïque.

«  Tu peux sourire, charmante Elvire, les loups sont entrés dans Paris…» Les comédiens sont entrés dans leurs personnes-otages avec une vérité déconcertante.   Mais comme  cela fait du bien de retrouver leur traits détendus, leur réalité d’êtres humains, leurs joyeuses œillades d’artistes au moment des applaudissements à tout rompre.

 

mise en scène de Julien Sibre Avec Cyril AUBIN, Pierre-Jean PAGÈS, Alexis VICTOR, Caroline VICTORIA, Olivier BOUANA, Julien SIBRE, Pascal CASANOVA, Stéphanie HÉDIN, Jérémy PRÉVOST.

http://www.cc-auderghem.be/index.php/nos-spectacles/paris-theatre-1112/details/104-le-repas-des-fauves.html

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272782485?profile=originalBritannicus

de Jean Racine
Mise en scène : Tatiana Stepantchenko

 

 

« Ce spectacle plonge dans l’incandescence des âmes, dans l’antre de l’alchimiste Racine où se transmuent non seulement les âmes mais aussi le monde. » La Voix du Nord

 

Gouvernée avec sagesse par Néron, Rome est au sommet de sa puissance et de sa domination sur le monde. Un parfum de complot avait pourtant entouré l’accession au pouvoir du jeune fils d’Agrippine. Seconde épouse de l’empereur Claude et soupçonnée de l’empoisonnement de ce dernier, Agrippine avait habilement obtenu du Sénat qu’il installe Néron à la tête de l’Empire, le préférant ainsi à Britannicus descendant dynastique légitime. L’emprise d’une mère sur son fils, les manigances, tractations et autres secrets d’alcôves, lui permettaient depuis de gouverner l’Empire en sous-main. Quand Néron, depuis toujours piqué de jalousie envers Britannicus, décide soudain de faire enlever Junie la compagne de ce dernier, Agrippine redoute que la Pax Romana dont elle tire avantage n’explose simplement. Lorsqu’elle se présente au palais pour raisonner Néron, celui-ci refuse de la voir. La fébrilité et la panique gagnent Agrippine qui tente désespérément de reprendre le contrôle de la situation, tandis que Néron sombre inéluctablement dans une folie qui mettra bientôt Rome à feu et à sang…12272782660?profile=original

 Personne ne veut plus de l’aspect emprunté des alexandrins. Il n’est pas moins vrai que la langue de Racine peut, une troupe théâtrale d’exception aidant, ravir l’oreille et le cœur, absolument. C’est ce pari que Tatiana Stepantchenko, metteur en scène russe,  gagne haut la main lors de la représentation de Britannicus sur la scène de Jean Vilar à Louvain-la-Neuve. Un chef d’œuvre d’expressivité et de jeu théâtral. A part de savants jeux de clair-obscur, à part les subtils changements de teintes du voile de l’histoire, immense et brillant mais  aux trompeuses transparences,   le décor est le noir profond et insondable  de l’histoire et de la nature humaine. Y apparaissent, sculpturales, les empreintes de personnages de la Rome éternelle, lieu emblématique de pouvoir, d’orgueil démesuré,  de trahisons et machinations perverses,  où sont synonymes passion amoureuse et passion politique ou militaire.  Chaque stance est un tableau en soi. Il se compose de gestes et de poses très étudiées où les mains sont le prolongement des mouvements de l’âme et du subconscient, où le corps s’exprime comme un danseur pour être contemplé dans sa vérité, où la langue virevolte dans des profils audacieux. Dans sa note d’intention, Tatiana Stepantchenko  explique que le vers racinien dégage une formidable énergie,  ardente, vibrante, d’une fascinante sonorité. Au détour de chaque syllabe, de chaque son, qui produit de véritables arcs électriques entre les personnages, se produit une musique verbale. Mais la vraie musique racinienne plonge au-delà, vers ces vibrations harmoniques inaudibles, ces silences, ces bruissements, puis ces hoquets telluriques des âmes en perdition.

12272782299?profile=original

Un triangle magique s’est installé : celui de trois époques confondues en un point, le point  magique du théâtre, qui réunit l’antique, le classique et le contemporain avec une perfection admirable. La fresque des sentiments est bouillonnante : la jalousie, la trahison, la tentation incestueuse, le déséquilibre des équations triangulaires…La langue est sublime, les moindres nuances de  sentiments sont rendues à la perfection.  Et pour qui saura entendre, la critique politique de l’époque de Louis XIV est bien présente, « le sous-texte » comme l’appellera Anton Tchékhov, trois siècles plus tard.

 Le spectateur vit un moment inoubliable devant ce talent d’outre-siècles déployé par des comédiens envoûtés par le texte. Le spectateur en vient à se suspendre lui aussi à cette vague artistique qui déferle sur la scène  et à se laisser porter avec volupté verbale et chorégraphique sur la  crête de l’excellence théâtrale. On a envie de ne rien ajouter, ni de rien retirer. Equilibre parfait.  

 

Britannicus de Racine, mise en scène Tatiana Stepantchenko, scénographie et costumes Marina Filatova, lumières Laurent Deconte. Avec Claire Mirande, Jacques Allaire, Mathias Maréchal, Magaly Godenaire, Damien Remy, Laurent Letellier, Catherine Mongodin .

 

Une production Compagnie Or. Azur, aidée par la Ministère de la Culture (DRAC Nord/Pas-de-Calais)

et par la Région Nord/Pas-de-Calais / Coproduction Le Phénix-Scène Nationale de Valenciennes.

Coréalisation série parisienne : Théâtre de l’Atalante.

 

Dates : du 17 au 20 janvier 2012

Lieu : Théâtre Jean Vilar

Durée du spectacle : 2 h 15 sans entracte

http://www.atjv.be/

http://www.webthea.com/?Britannicus-de-Racine

Lire la suite...
administrateur théâtres

LE CAS JEKYLL - C. Montalbetti (Théâtre des Martyrs)

12272772684?profile=originalNous voici donc devant  un nouveau Docteur Jekyll et Mr. Hyde, inspiré de la célèbre nouvelle de Stevenson. Une heure 10 de palpitations magnifiquement interprétées par Emmanuel Dekoninck,  multiple Manu, qui, de son corps agile et de sa voix nous guide dans la  descente vertigineuse des complexités du Moi. Il  nous souhaite  au passage de ressortir de ce spectacle un peu différent. Il est vrai qu’ après avoir bu la potion magique de son art dramatique éblouissant  et goûté au poison de l’expérience scientifique qui se déroule devant nos yeux ébahis par la mise en scène et le décor , on ne peut plus qu’accepter avec humilité les zones d’ombre que tout un chacun porte en soi.

 

12272779466?profile=original

Christine Montalbetti met en scène la brume de l’hiver londonien, les ombres lugubres d’une rue déserte la nuit, la lune traîtresse et cette chose visqueuse qu’est le secret. C’est cette  dernière confession bouleversante  du Dr. Jekyll, envahi inexorablement par les difformités physiques et morales de  Mr. Hyde, qui va empoigner le spectateur jusqu’à ce que conscience s’en suive. Le visage lisse du jeune étudiant sans problème de la  cuvée 2011-2012 se froisse et apparaissent les failles qui  le feront aimer désespérément. Quel que soit le siècle, il se pose la question maléfique  du désir et de l’ennui.  Il révèle peu à peu sa perception des pulsions perfides, des zones d’ombre, des souffrances.  Alternent l’angoisse de Jekyll, mais aussi l’humour de Hyde, sa séduction subversive et souveraine, sa soumission entière au désir.

12272779100?profile=original

Contraste lumineux : le Dr. Jekyll, épris de progrès scientifique, offre tout simplement sa personne à la science et explique l’expérience devant un tableau d’auditoire imaginaire. Noble passion et générosité de l’homme chercheur et enseignant. Jekyll analyse minutieusement  l’être humain dans sa complexité. Pour lui, jusque dans la bonté il y a des pulsions bâillonnées, des chemins tortueux. « Je suis l’incarnation de l’hétérogène et je fais mon autopsie. Vous repartirez différents suite à l’agitation de vos molécules.» promet-il. 

  Paradoxalement, le Dr. Jekyll va donc  s’appliquer à métamorphoser… le spectateur. L’effroyable Mr. Hyde est un monstre qui grâce aux effets de la potion  est devenu un être purifié dans l’alambic de la science, sans mélanges. Il ne connait pas la versatilité, ignore l’autre, est soumis à la machinerie infernale de sa pulsion première et personnifie l’abomination de la pureté.

D’aucuns verront aussi  dans ce conte cruel l’image des combats fratricides qui peuplent toutes nos mythologies depuis l'aube de l'humanité. Une œuvre forte  intensément interprétée par Manu. Suavité diabolique de la question de Hyde : « Si je ne te servais pas de repoussoir, comment pourrais-tu te glorifier dans ta vie quotidienne ?  Est-ce que je ne t’ai pas sauvé de l’ennui en te laissant le beau rôle ?»   

Seule la mort est sans faille. Deux mortels, Ange et Démon se disent  donc adieu, ainsi qu’à la vie dans un luxe langagier qui ne déplairait pas à Baudelaire. Jekyll ne peut plus faire qu’une chose : parler, parce que la parole est tout ce qui lui reste. Une parole qui devient spectacle saisissant.

 

Du 11.01 au 18.02.2012

Di : 22.01 & 05.02

 

http://www.theatredesmartyrs.be/saison.html

Lire la suite...
administrateur théâtres

 12272787883?profile=original

LE SABOTAGE AMOUREUX
Amélie Nothomb - Cie Biloxi 48
Au Théâtre de la place des Martyrs - Grande salle.
Du 12/01 au 18/02/2012 - Dimanches : 29/01 et 12/02

 Saviez-vous qu'un pays communiste, c'est un pays où il y a des ventilateurs ? Que de 1972 à 1975, une guerre mondiale a fait rage dans la cité-ghetto de San Li Tun, à Pékin? Qu'un vélo est en réalité un cheval ? Que passé la puberté, tout le reste n'est qu'un épilogue ? Vous l'apprendrez et bien d'autres choses encore de ce roman inclassable, épique et drôle, fantastique et tragique, qui nous conte aussi une histoire d'amour authentique, absolu, celui qui peut naître dans un cœur de sept ans. Un sabotage amoureux : sabotage, comme les sabots d'un cheval qui est un vélo… 

 

 « Dès le premier jour, j'avais compris l'axiome : dans la Cité des Ventilateurs, tout ce qui n'était pas splendide était hideux. Ce qui revient à dire que presque tout était hideux. Corollaire immédiat : la beauté du monde, c'était moi. » Ce n’est pas à une guerre des boutons, mais à une guerre mondiale  féroce que se livrent  avec entrain les enfants de diplomates dans le ghetto de San Li Tun à Pékin en 1972.  Amélie, 7 ans, est éclaireur. Elle ne peut concevoir plus beau, plus grand, plus digne d'elle-même, elle qui aime une seule chose, être regardée et se sentir le centre du monde. « J'avais tout. J'étais une interminable épopée.  Je ne me sentais de parenté qu'avec la Grande Muraille : seule construction humaine à être visible depuis la Lune, elle au moins respectait mon échelle. » 

 

Déclarations, affrontements, humiliations, sabotage, contre-attaques, trahisons, trêves… La guerre et l’amour partagent le même vocabulaire. Elle va le découvrir. Car le monde bascule pour Amélie quand  la sublime et très cruelle Elena devient le nouveau centre du monde car elle est la perfection. Amélie ose lui déclarer: «  Il faut que tu m'aimes parce que je t'aime. Tu comprends? » Pour Elena, jouer à la guerre, « le plus noble des jeux », est totalement  inintéressant.

 « Elle fut ma belle Hélène, ma guerre de Troie, mon sabotage amoureux. » dit Amélie qui joue au chevalier à la rose, acceptant les défis les plus surhumains  y compris une course folle qui l’emmène jusqu’à l’évanouissement. Chaque pas piétine son corps et son ego si sensible, dans l’indifférence absolue de la belle. « Sois méchante avec Elena et elle t’aimera. » dira sa mère en cherchant à la consoler. Un plan de vie ?   

Cependant que la guerre internationale contre les allemands fait rage, libres de surveillance, les enfants-maîtres es cruauté se délectent d’empilage verbal acide et tranchant, de  persécutions, de harcèlements,  de divertissements sadiques  et  de supplices frôlant la mort, jusqu’à  l’intervention  salutaire des parents. «  Oubliés des autorités chinoises et des autorités parentales, les enfants de San Li Tun étaient les seuls individus de toute la Chine populaire. Ils en avaient l'ivresse, l'héroïsme et la méchanceté sacrée. »

 

Le texte est éblouissant et provocateur. «  La guerre commença en 1972. C'est cette année-là que j'ai compris une vérité immense : sur terre, personne n'est indispensable, sauf l'ennemi. Sans ennemi, l'être humain est une pauvre chose. Sa vie est une épreuve, un accablement de néant et d'ennui. L'ennemi, c'est le Messie. Sa simple existence suffit à dynamiser l'être humain. »

 

             « J’appelle cheval …ce qui me hisse ! »  L’apologie du cheval-vélo, synonyme de dépassement, vitesse, envol est un bijou de romantisme échevelé. Ajoutons quelques perles musicales très évocatrices : de la marche des chevaliers de Prokofiev aux Beatles. Saluons l’encadrement d’éclairages  fort ludiques. Les costumes, dignes du Boulevard de la laideur habitable habillent des comédiens parfaits dans leurs rôles d’enfants débordants  d’énergie et de cynisme.  Dans un échange constant de personnages,  Christine  Delmotte a distribué la parole d’Amélie à 7  jeunes comédiens pétulants et explosifs,  dont des hommes bien sûr,   qui retrouvent avec jubilation et exaltation leurs propres souvenirs de cavalcades sur terrains vagues  et cours de récréation. Une habile façon  d’émietter toutes les facettes d’Amélie sans jamais la trahir. Difficile de rester indifférent. La mise en scène est tellement délirante que le spectateur est embarqué dans l’expérience héroïque presque sans son consentement.  Et le cheminement amoureux dévastateur d’Amélie laisse pantois.

 

Avec:  Maroine Amimi, Stéphanie Blanchoud, Catherine Decrolier, Christophe Destexhe, Jessica Gazon,

Ingrid Heiderscheidt, Quentin Minon

 Mise en scène et scénographie : Christine Delmotte, Eclairage : Nathalie Borlée, Assistanat général : Anna Giolo

Crédit Photos :Lara Bongaerts & Nathalie Borlée

 

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/grande-salle/piece4.html

 

12272787301?profile=original

Lire la suite...

Art Populaire

Vous allez très vite deviner que j’ai un sérieux penchant pour l’Art Populaire. J’emploie plus volontiers le terme « penchant » car il désigne une orientation relativement permanente, plutôt que « préférence »  ... plus circonstanciée. Je suis assez convaincu que la préférence est un peu « l’arbre qui cache la forêt ».

Définir cet art n’est pas simple, et de nombreuses pièces estampillées « art populaire » ne le méritent pas. Ainsi, par exemple, des objets dits « forêt noire » ou des santons provençaux.

Ils le furent sans doute mais produits en nombre dans un but mercantile, ils ont cessé d’être des œuvres d’art pour devenir des productions artisanales, des bibelots touristiques. Un glissement que l’on rencontre également dans les arts premiers, où telle statuaire traditionnelle s’est muée au fil du temps en monnaie d’échange, perdant sa vocation première et aussi, malheureusement, l’essentiel de ses qualités esthétiques.

Les cannes m’ont littéralement plongé dans ce domaine. La qualité d’exécution des œuvres d’art populaire, leur finition, peut varier sensiblement. Dans certains cas, le travail est fruste, maladroit. L’inexpérience des auteurs ne les empêchera pas, cependant, d’atteindre régulièrement à la beauté, à la poésie. Dans d’autres cas, l’exécution témoigne d’un réel savoir-faire, voire d’une impressionnante maîtrise, le bagage technique d’un artiste ayant souvent pour origine le métier qu’il exerce ou a exercé à un moment de sa vie. Il n’est pas aberrant de croire que certaines parmi les plus belles cannes d’art populaire furent sculptées par des menuisiers ou des ébénistes, même si ce n’est certainement pas la règle.

L’une des caractéristiques essentielles de l’art populaire, partagée avec les arts premiers, est son ignorance des modes de représentation naturalistes. Méconnaissance de la perspective, rabattements dans le plan, mépris des proportions… On note aussi de nombreux exemples de « perspective morale », comme sur cette canne de berger ou un loup est représenté plus grand qu’un cheval, 

12272780063?profile=original

disproportion témoignant du sentiment éprouvé par l’auteur. Dans un célèbre relief égyptien, Ramsès II est un géant à côté de ses soldats. Le principe est le même : la taille du personnage est fonction de l’importance qu’on lui donne. Il est bon de rappeler ici que l’acquisition de la perspective linéaire, à la Renaissance, et des autres moyens visant à une représentation objective de la nature, est une conquête d’ordre scientifique. La valeur profonde d’un artiste n’a bien sûr rien à voir avec le fait qu’il maîtrise ou non ces moyens.

Il arrive que l’artiste populaire, s’inscrivant dans une tradition bien établie, doive respecter les canons esthétiques hérités des générations précédentes. C’est le cas des auteurs de marionnettes, de ceux qui façonnent les géants de carnaval... Mais il y a aussi de très nombreuses œuvres qui témoignent d’une création personnelle, indépendante de toute forme de contrainte.

La canne, objet individuel par excellence, est un domaine où la liberté d’expression, la fantaisie, ont pu s’exercer à plein. Les marins, les légionnaires, les bergers, les « poilus » de la Grande Guerre les ont sculptées dans les périodes d’oisiveté inhérentes à leur vie. Pendant des jours, des mois, parfois des années, un bâton va être sculpté minutieusement ; devenu un compagnon au quotidien, il est comme un carnet dans lequel l’auteur imprime ses états d’âme, sa solitude, ses angoisses et ses peurs, sa superstition et sa religion en un rébus souvent désordonné. En découvrant ces beaux objets, simples ou complexes, on imagine rarement la richesse des préludes à leur réalisation. Le choix d’un bois, d’une essence particulière, sa forme, son épaisseur prendront toute leur importance en fonction du projet. L’extraire du sol, parfois en gardant une partie des racines destinées au pommeau, le faire sécher lentement, l’écorcer soigneusement, tout ou partie.

Certains chefs-d’œuvre de l’art populaire, ont été façonnés ainsi, avec un simple couteau, dans un pâturage désolé ou le fond d’une tranchée.

Lire la suite...

Dans le cadre de la prochaine Tournée NAIZ de Peio Serbielle, nous recherchons des villes-étapes (Publics scolaires, Médiathèques, Festivals Courts-métrages, Festivals Nature, etc...) susceptibles d'accueillir le film "XAN NAIZ NI - Voyage en Terres Sauvages". Les projections sont suivies de rencontres avec 2 des auteurs de ce film, Marc Large et Peio Serbielle

12272731475?profile=original

 

Ce Court-métrage grand public est une superbe introduction sur le Pays Basque et le Sud de l'Occitanie (Béarn, Landes), un conte merveilleux et une très belle fresque onirique avec des paysages époustouflants à l'image de ces Terres basque et Occitane.

Regardez, écoutez et faites-nous part de vos impressions ...

Site du film XAN NAIZ NI

 

Lire la suite...

Hommage à Emile Kesteman

 
Survenu à la veille des fêtes, le décès d'Emile Kesteman m'a beaucoup peiné.
 
"Peiné", à vrai dire, me semble un mot bien faible car je considérais un peu ce personnage extra-ordinaire comme mon "parrain littéraire", celui qui, à l'issue d'une interview que je faisais de lui, m'avait suggéré, avec force persuasion, de tenter mon entrée au sein de l'A.E.B. Je venais imprudemment de lui parler de mon premier roman...
 
En guise d'hommage personnel, vous trouverez ci-après l'interview que j'avais faite d'Emile Kesteman en février 2000 et qui avait été publiée dans le Sgraffito n° 21 du 1er trimestre 2000. (Reproduit avec l'autorisation du GERPM-SC.)
 

 

 

Rencontré pour vous...

EMILE KESTEMAN

  

Sgraffito a rencontré pour vous, monsieur Emile KESTEMAN.

Il fut successivement enseignant, conseiller scientifique puis président du corps académique de l’Institut Marie Haps, chargé de cours au Ministère des Affaires Etrangères...

Aujourd’hui, il est le « gardien » du Musée Camille Lemonnier comme Prométhée le fut du feu.

Mais il est également Vice-Président de l’Association des Ecrivains belges de langue française et de la F.I.D.E.L.F. (Fédération internationale des Ecrivains de langue française), et Président de l’Association Grenier Jane Tony et du Cercle d’Histoire locale d’Ixelles.

 

- Monsieur Kesteman, pourriez-vous nous raconter tout d’abord ce qu’a été votre parcours professionnel?...

- J’ai été pendant 43 ans professeur, et notamment professeur dans l’enseignement secondaire où j’ai enseigné le français dans des Athénées flamands. Et j’ai eu la chance de voir percer quelques-uns de mes élèves: Annemie Neyts-Uyttebroeck, Willy Claes et Tony Vandeputte de la F.E.B. (Fédération des Entreprises de Belgique)  entre autres...

Ensuite, je suis passé à l’enseignement supérieur. Très exactement à l’Institut Marie Haps où j’ai enseigné indistinctement la traduction du français au néerlandais et du néerlandais au français pour les futurs licenciés traducteurs et interprètes.

Au bout d’un an, je suis devenu conseiller scientifique de ce même institut. J’avais alors la direction générale des mémoires de licence, ce qui m’a permis de me frotter à tous les départements de langue que nous possédions. N’allez cependant pas vous imaginer que je possédais pour autant toutes ces langues! Mais enfin, je me frottais régulièrement aux départements anglais, allemand, espagnol, italien, russe...

Ensuite, j’ai enseigné la littérature française qui était un cours général que les étudiants devaient suivre en seconde candidature. Ainsi que le cours de philosophie esthétique que les étudiants suivaient en première candidature et où, naturellement, j’ai eu beaucoup de satisfactions: c’était un cours où il y avait trois cents étudiants; je leur donnais un cours théorique mais je les obligeais à faire un tas de travaux pratiques, par exemple: suivre les activités d’une galerie d’art, visiter trois monuments religieux, visiter trois monuments civils, visiter l’atelier d’un peintre...

J’ai fait cela pendant 23 ans. Ensuite j’ai été, pendant 6 ans, président du corps académique de l’ensemble de l’institut. Parce que, à côté de la section de la licence de traducteurs-interprètes, il y a une section de logopédie - les « orthophonistes comme on dit en France! -, une section de psychomotricité, de biologie, de psychologie. C’est d’ailleurs d’une de ces sections que sort la princesse Mathilde...

Parallèlement à cette activité-là, j’étais chargé de cours au Ministère des Affaires Etrangères où pendant 23 ans, j’ai préparé les stagiaires de la diplomatie de langue flamande à présenter l’examen de français approfondi. Et là, j’ai eu des gens tels que Marc Van Craen qui est à la tête du service de l’A.G.C.D., Jan Willems qui est Grand Maréchal de la Cour, Ghislain d’Hoop, Attaché de cabinet adjoint auprès du Roi...

Enfin, - et cela me tient beaucoup à cœur! -, j’ai été l’initiateur, avec d’autres professeurs, de « Convergences »...

- Alors, je compte sur vous pour nous expliquer ce qu’était « Convergences »...

- Vers les années soixante, des professeurs de Louvain, de Gand et de Bruxelles se sont réunis régulièrement autour des thèmes chers à Teilhard de Chardin. Nous avons notamment lutté pour une société plus ouverte et plus libre où les passages d’un clan à l’autre étaient facilités.

Nous nous sommes intéressés, entre autres, à l’expansion universitaire. Ces principes sont aujourd’hui appliqués au niveau des licences à Anvers...

- Vous êtes Président de l’Association Grenier Jane Tony...

- Parallèlement à mes activités professionnelles, je me suis fort occupé du Grenier Jane Tony où, depuis 20 ans, chaque mois, j’essaie de créer un lieu et du temps pour que des poètes aient la possibilité de se dire en toute liberté.

Nous avons réussi à créer là un véritable groupe multiculturel puisque nous avons dans nos rangs un Italien, un Espagnol, un Croate, un Marocain... Tout le monde y est d’ailleurs le bienvenu du moment qu’on ait un certain talent et un certain niveau.

Mais entendons-nous bien! Ce qui m’intéresse, moi, ce n’est pas que les gens A, B ou C ne soient pas A, B ou c, mais bien A au carré, B au carré ou C au carré!... Et quelles que soient leurs tendances, qu’ils aient une conscience plus éclairée de leur message et de leurs opinions.

Mon exigence était aussi vraie du temps où j’enseignais. Car un professeur se doit d’être un « passeur ». Il n’est pas bon de décalquer sa personnalité et ses convictions à ses élèves...

- Votre association publie d’ailleurs une revue des cahiers poétiques: « Les Elytres du Hanneton »... (1)

- Au fond, je dis toujours et partout que la littérature française de Belgique développe un très grand dynamisme.

Malheureusement, elle se développe dans des sphères le plus souvent confidentielles. C’est vrai que la littérature de Belgique n’est pas un succès au point de vue commercial. Mais pour moi, le principal, c’est cette espèce de lien que j’ai avec la langue française, cette langue qui est mon outil pour m’exprimer, pour m’explorer, pour explorer mon moi, le moi qui n’est pas mon « individu » mais qui est lié à la société autour de moi. Et donc j’ai toujours attaché énormément d’importance à mes relations sociales, quand j’étais dans l’enseignement secondaire, avec mes élèves, quand j’étais dans l’enseignement supérieur, avec mes étudiants, et au Ministère des Affaires Etrangères, avec les futurs diplomates...

- Aujourd’hui, vous êtes le Vice-Président de l’Association des Ecrivains belges...

- L’Association des Ecrivains belges, c’était l’ancienne dénomination. Les dernières années, sous la pression de l’évolution politique du pays et de sa fédéralisation, nous avons préféré l’appellation « Association des Ecrivains belges de langue française » pour marquer notre rattachement à la Communauté française. On peut être de langue française et tout de même être un ennemi de la Communauté française, ce que naturellement je ne voudrais pas suggérer que les écrivains qui sont membres chez nous soient.

Cette association a été fondée en 1902 et un journaliste français, Souguenet, y était mêlé. Elle a été créée comme coopérative pour aider les écrivains belges à publier leurs livres. Ce qui signifie qu’à l’époque déjà, ils éprouvaient les pires difficultés qu’ont les Belges francophones à éditer des livres... Et c’est vrai, les conditions ne sont guère favorables pour les écrivains belges de langue française.

Il y a quelques années, on enseignait la littérature française de Belgique uniquement, comme cours obligatoire,... dans une université flamande, la Vrije Universiteit Brussel. Ailleurs, ce cours-là n’était nullement obligatoire... Conséquence: en Belgique, on pouvait devenir professeur de français sans rien connaître de la littérature de notre propre pays!...

Ensuite, les manuels que l’on utilisait, eh bien, étaient conçus et édités à Paris! Evidemment, la littérature belge de langue française était réduite à sa portion congrue. On parlait d’Emile Verhaeren, de Maurice Maeterlinck. C’était à peu près tout!... Oh, on parlait peut-être aussi de Michaux... mais en omettant de dire qu’il était Belge!

Naturellement, il faut reconnaître aussi que lutter contre une littérature telle que la littérature française qui présente une telle continuité, c’est difficile...

Nos voisins du nord ont plus de facilités à s’opposer à la littérature néerlandaise venant des Pays-Bas. Et dans la partie nord du pays, les anthologies sont conçues et éditées en Flandre. Et par conséquent, il y a un juste équilibre entre la littérature flamande et la littérature hollandaise.

Mais ils ont aussi leurs problèmes. Par exemple, pas mal de maisons d’éditions émigrent aux Pays-Bas...

C’est, hélas, tout aussi vrai de ce côté: Dupuis, Casterman et même Actes Sud...

Le grand reproche que j’adresse à l’organisation de l’édition en Belgique, c’est que ces maisons éditent, impriment mais ne possèdent pas de diffuseurs... Ce qui nous embarrasse très fort quand nous devons défendre la position du livre dans des congrès internationaux...

Dernièrement, je devais parler des droits d’auteurs; j’ai fait quelques rapides calculs et j’ai découvert qu’en Belgique d’expression française, il n’y avait guère que quelques écrivains capables de vivre de leur plume. Julos Beaucarne par exemple, mais qui est un monument du folklore wallon... Ou Amélie Nothomb qui n’attend pas ses droits d’auteur pour pouvoir vivre...

L’Association des Ecrivains belges de langue française, d’abord, n’avait pas de local fixe. Cela ne date que depuis 1946 lorsque le bourgmestre Eugène Flagey a mis cette maison à notre disposition.

Et depuis, notre association organise et anime, chaque mois, une soirée des lettres. A cette occasion, trois livres sont chaque fois présentés, avant le vin de l’amitié offert par la Présidente, France Bastia.

L’organisation édite une revue « Nos lettres » où nous publions des comptes-rendus consacrés aux livres de nos presque quatre cents membres, les activités des écrivains belges au jour le jour, la liste des prix littéraires qui sont assez nombreux.

 

Chacun peut d’ailleurs devenir membre des « Amis de la littérature » en versant sa cotisation  annuelle de 1000 F au compte de l’Association des Ecrivains belges de langue française n° 000-0092202-52.

 

- Mais cette maison des Ecrivains est également un fabuleux musée...

- Lorsque les Ecrivains belges se sont installés dans cette maison construite par le baron Jolly dans les années 1889, Marie Lemonnier qui cherchait un endroit pour rassembler les souvenirs de son père, a donné le cabinet de travail, toutes les collections artistiques et les livres et manuscrits de son père, à la Commune d’Ixelles, avec la prière que l’Association des Ecrivains belges s’occupe de la conservation de ces documents.

Chacun a bien rempli sa tâche, je crois, et a conservé ces objets avec beaucoup de fidélité.

Ce que j’ai fait depuis 6 ans, c’est accentuer le rôle social du Musée. J’ai pris contact avec les facultés de Philosophie et Lettres où existent des sections de Philologie Romane, avec les sections de journalisme. Mais également avec une multitude d’écoles primaires...

 Et depuis, pas mal d’étudiants qui, en général, sont ici reçus comme on reçoit quelqu’un dans une bibliothèque, viennent travailler dans cette maison. Il m’est arrivé d’avoir ici jusqu’à trois étudiants en permanence qui préparaient des mémoires, l’un  sur la stratégie d’édition de Camille Lemonnier, un autre sur les monuments érigés à la mémoire de Lemonnier, et le troisième, déjà licencié en Philologie Romane et maître pour une université portugaise, qui prépare chez nous un doctorat...

Nous avons ici également une étudiante de l’Université de Madrid qui profite des initiatives du plan Erasmus qui, tout en suivant des cours à l’Université Libre de Bruxelles, vient faire un stage dans cette maison...

Depuis que je pratique cette politique d’ouverture, nous avons participé à quinze expositions. Nous venons de participer à l’exposition James Ensor et allons prochainement prendre part à celle du Musée Van Gogh à Amsterdam, consacrée à Xavier Mellery.

Et puis je constate l’intérêt croissant pour l’œuvre de Lemonnier. Des professeurs de l’Université de Toulouse prennent contact avec moi pour que la RTBF veuille bien prêter le film sur Lemonnier de Guy Lejeune. On m’écrit de New-York...

Grâce à ces relations développées depuis 6 ans, l’intérêt des éditeurs va croissant. Les éditions Séguier ont republié le livre « L’hystérique » par exemple. Les Eperonniers vont publier « L’histoire des gros et des maigres ». Et Labor s’intéresse également à quelques romans de Camille Lemonnier...

 

- Selon vous, quel est le chef-d’œuvre à lire absolument de Camille Lemonnier?

- Sans le moindre doute possible, « Un mâle »!...

 Pour évoquer la riche personnalité du grand écrivain Camille Lemonnier (1844-1913), le musée présente son cabinet de travail reconstitué avec une grande fidélité (sur le témoignage de peintures), et, rassemblées dans une salle d’exposition, les œuvres d’art lui ayant appartenu. Ses portraits par Emile Claus, Constantin Meunier, Guillaume Van Strydonck, des tableaux dus à Théo Van Rysselberghe, Isidore Verheyden, Juliette et Rodolphe Wytsman, Eugène Verdyen... présentent un échantillon de l’art du XIXe siècle. Une série de documents, de correspondances et d’autographes de Victor Hugo, Alphonse Daudet, Maurice Barrès, Emile Zola..., et d’éditions rares, donnent un aperçu de la vie littéraire belge et française de 1850 à 1913. (2).

 

- Vous êtes également le Président  du Cercle d’Histoire locale d’Ixelles...

- Je me suis toujours intéressé à l’Histoire de la ville. J’ai notamment donné des conférences dans les cercles de 3e âge et dans tous les quartiers de Bruxelles. Je me suis intéressé aux églises historiques de Bruxelles, telles que celle du Sablon, la cathédrale des Saints Michel et Gudule, Saint-Nicolas-Bourse, Notre-Dame du Bonsecours, Notre-Dame de la Chapelle... J’ai très souvent initié les futurs diplomates flamands en faisant un commentaire en français de quartiers hauts en couleurs telles que les Marolles par exemple...

Et à ce propos, un Flamand bon teint m’avait dit, à un certain moment:

« - Ecoutez, monsieur, je commence maintenant à comprendre qu’on puisse aimer Bruxelles!... ».

Ma famille est originaire d’Ixelles. Ma mère y est née. C’est donc que mes grands-parents maternels y habitaient aussi! A noter que ma grand-mère était une Saligo et mon grand-père un Wagner!...

J’avais également un oncle paternel qui habitait Ixelles. Il avait installé un laboratoire pharmaceutique et était le créateur d’un médicament fameux, la Kestomatine, appellation dérivée bien sûr du nom Kesteman!... C’était un remède à l’origine inventé pour faciliter la digestion des nourrissons, mais que l’on a très vite utilisé pour la digestion des personnes âgées. L’allongement de la vie refait de nous des nourrissons!... Cet oncle était aidé par un autre de mes oncles, un certain Raphaël...En hébreu, Raphaël signifie « porteur de remède »!...

Mais au fond, si je suis mêlé au Cercle d’Histoire locale d’Ixelles, c’est parce que, au Comte d’Egmont, un café bien connu du Sablon qu’on appelait autrefois « Chez Tantine », je rencontrais régulièrement Michel Hainaut. Cet homme qui a été Chef de Cabinet des Affaires Culturelles d’Ixelles, connaissait mes accointances avec la commune d’Ixelles, très anciennes avec l’histoire de mes parents.

Avec Michel Hainaut et d’autres amis, et surtout sous la haute direction du professeur Jean Steingers, un historien de l’U.L.B., nous avons fondé ce cercle d’Histoire locale. Nous avions élu comme Président un ancien journaliste de la RTBF, Gustave Fischer qui, malheureusement, vient de démissionner. Et c’est ainsi que je lui ai succédé.

Ce cercle s’est intéressé naturellement à ce qui relevait de la culture à Ixelles... Le programme qu’il élabore est varié: cela va des visites de quartiers à des, manifestations plus ponctuelles...

Exemples de parcours, le quartier de la place Brugmann, l’église de l’Annonciation, la rue Camille Lemonnier, le quartier du Luxembourg avec sa gare, véritable modèle d’urbanisme du 19e siècle, les squares de Meeûs et de l’Industrie et certains bâtiments comme l’ancienne demeure du Premier Ministre Auguste Bernaerts (actuel Institut Supérieur Marie Haps) ou encore l’appartement de l’écrivain flamand Joris-Albert Gauris (Marnix Gijsen), ancien ministre plénipotentiaire de Belgique à Washington. Sans oublier bien entendu ni le quartier Saint-Boniface, ni la visite des bords des étangs d’Ixelles, visite qui se termine à l’abbaye de la Cambre...

Les manifestations plus ponctuelles, se déroulent pour le moment au Centre Mundeleer. C’est là que le Cercle d’Histoire locale organise des vernissages d’expositions de peintures ou sculptures. Il y a des conférences également.

Pour cet aspect-là , nous avons fait appel à Marc Danval, un spécialiste du Jazz, collaborateur de la RTBF.

Il m’est arrivé aussi d’inviter une éditrice et de l’interroger sur sa conception de l’édition. Il s’agissait de Luce Wilquin qui s’est d’abord établie en Suisse avant de se fixer dans la région d’Hannut...

Parfois aussi, nos visites nous entraînent à l’extérieur de la commune. Nous nous sommes déplacés pour l’exposition des premières cartes-vues à la bibliothèque Victor Wittokiana de Woluwe-Saint-Lambert...

Nous éditons également une revue, « Mémoire d’Ixelles » où des articles sont consacrés à des aspects culturels et historiques, ou bien des études d’Emile Delaby consacrées aux monuments funéraires du cimetière d’Ixelles.

Il arrive souvent que des habitants d’Ixelles nous demandent des éclaircissements sur tel ou tel point de l’Histoire ou à propos de telle ou telle personnalité. Nous effectuons alors des recherches. Michel Hainaut a rassemblé une documentation extrêmement variée concernant Ixelles et nous pouvons en disposer à notre guise.

- Quels sont les rapports que le Cercle entretient avec les autorités communales?

- Les relations privilégiées que nous entretenons avec l’administration communale nous ouvrent un chemin facile au travers des archives et nous permettent de dévoiler des détails souvent inconnus du grand public. Le fait que Philippe Bovy, notre secrétaire, et Eric Machtelinckx, notre trésorier, soient fonctionnaires à la Commune d’Ixelles nous aide évidemment  beaucoup.

Au cabinet de l’Echevine de la Culture, Marinette de Cloedt, on a créé une cellule « Cercle d’Histoire locale d’Ixelles » qui nous permet de collaborer de concert avec l’Echevinat à certaines manifestations culturelles ou artistiques.

Tenez, il y a eu dernièrement une manifestation pour la paix, intitulée « Les tambours de la Paix ». J’y représentais à la fois la Maison des Ecrivains et le Cercle d’Histoire locale d’Ixelles. Ça m’a permis d’adresser quelques mots aux enfants des écoles. Et je ne résiste pas au plaisir de vous les redire ici.

« Avant nous, des générations d’Ixellois ont construit, aménagé, créé. Mais il ne faut pas leur attribuer toutes les vertus que, grâce à des rencontres nouvelles, grâce à la Communauté Européenne, nous venons de découvrir.

Les enfants d’aujourd’hui sont plus réalistes, plus informés, comprennent mieux que la paix dépend de l’acceptation de nos différences.

Sans renoncer à être nous-mêmes, on peut affirmer que nos richesses d’êtres humains, de femmes et d’hommes, d’élèves de nos écoles, résident dans notre diversité. Notre univers, c’est le monde entier et ceux que nous rencontrons dans ce quartier si caractéristique de cette ville où nous vivons, jouons et rions...

C’est la joie qui est porteuse de paix.

 

Propos recueillis par

Jacques LAMBERT


 

(1) Association Grenier Jane Tony, « Le Zavel », 7, place du Grand Sablon, 1000 Bruxelles.

Siège social: La Fleur en Papier Doré, 55, rue des Alexiens, 1000 Bruxelles.

Editions  « Les Elytres du Hanneton ».

 

(2) Le Musée Camille Lemonnier situé, 150, chaussée de Wavre 1050 Bruxelles est ouvert les lundi, mercredi et vendredi de 10 à 12 h., et les mercredi et vendredi de 14 à 16 h..

Les autres jours, visite sur demande. Tél.: 02 512 29 68.

 

(3) Cercle d’Histoire locale d’Ixelles: M. Philippe Bovy (secrétaire), 13, rue Mercélis, 1050 Bruxelles.

Tél: 02.515.64.11

Edite « Mémoire d’Ixelles ».

Tél. du Président: 02.512.29.68

 

(4) Centre Mundeleer, 13, rue Mercelis, 1050 Bruxelles.

 

 


 

Lire la suite...

Hommage à Emile Kesteman Partie I

Emile Kesteman est décédé le 21 décembre 2011.

Il était mon ami, ami sûr et attentionné envers tous les écrivants. C'est une grande perte pour tous les écrivains en Belgique dont il fut le mentor éclairé. 

Je tiens ici à évoquer tant que peu se faire son oeuvre écrite. Je me servirai pour cela de la partie lui consacrée dans un de mes 74 CD-ROM dédiés aux écrivains que j'ai eu la chance de côtoyer. 

Je retrouve ici, non sans émotion ces photos et textes contenus dans mon "Testament des Poètes"

12272779062?profile=original

Penchons-nous d'abrod sur sa bibliographie

12272779296?profile=original

Son premier livre: "Et les sarments bourgeonneront" parut en 1958 aux Editions Ceuterick.

12272779871?profile=original

En voici quelques extraits:

Habillées.

Formaient

Un cercle

Très,

Très petit

Et se trouvaient

Sans se toucher

Fort près,

Le plus près possible,

L'une de l'autre

Pour dire

Et redire

A mi-voix

Un secret.


Je voulais échapper à la ville, à son air confiné et à ses façades poussiéreuses. Je me dirigeais vers le bois pour y trouver la solitude et le silence; pour y retrouver la nature, qui reste pour moi une source d'équilibre, une garantie de santé morale, intellectuelle et physique.

En descendant la dernière rue, avant de pénétrer sous les arbres d'une longue allée, je rencontrai Jacques. C'était un jeune homme mince et blond, aux cheveux légèrement  bouclés. Il m'aborda et venait d'acheter des bonbons.

Voilà bien longtemps que je ne l'avais plus rencontré et même je l'avais complètement  oublié. En réalité, je ne l'avais jamais connu de très près. Je savais qu'il avait été enragé de sports, qu'il avait habilement lié des relations avec un maître de conférences à l'époque de ses études universitaires et que ses relations l'avaient servi pour l'obtention de ses
diplômes, dans ses connaissances de la langue anglaise et dans sa nomination comme professeur. Il ne s'ouvrait pas facilement et cherchait ses divertissements en dehors de la famille. Il y avait chez lui une indifférence assez forte à l'égard de ce qui était dévouement gratuit. Voilà au moins, l'image que je m'en faisais et je fondais mon opinion sur mon
expérience et sur les bribes de conversation que j'avais avec mon frère.

Car, mon frère était un ami de Jacques.

Il avait été fiancé; s'était mêlé à la vie des célibataires dans le grand Anvers. Mais tout cela était fini depuis longtemps. Et maintenant il promenait son âme désabusée, mais résignée, à travers les pays de l'Europe, entre un athénée d'une très petite ville de province, une maison à la périphérie de la cité et un stade de football. Il ne savait pas très bien où aller: au match, au bois, ou... je l'aurais mené où je voulais. La route nous guida et nous attira loin dans la campagne. Je n'apercevais pas les champs, ni les arbres -je parlais de l'école, des collègues et de la littérature contemporaine. Puis nous sommes repassés par un ancien  relais où on nous servit un filtre. La conversation alla bon train jusqu'au moment où nous nous quittâmes. Il me laissa l'impression d'un être sérieux qui n'a pas trouvé de but capable de l'engager à fond dans une action. Il y avait en lui un vide qu'il n'essayait pas de combler, un isolement dont il était sorti parce qu'il me connaissait depuis longtemps. Les voyages ne l'avaient pas formé, mais détérioré, abîmé parce qu'on ne l'avait pas habitué à être attentif à la vie de l'âme; parce qu'il lui manquait cette générosité qui rend la sympathie possible; parce que son existence ne s'inscrivait pas dans une longue tradition qui rend l'équilibre au sommet plus facile.


Litanie des Boutons

Délivrez-nous

Du froid, Boutons des pardessus;

De la pluie et de la neige,

Boutons des imperméables;

De l'air rustique et paysan,

Boutons des vestes et des gilets.

Cachez

A l'oeil du profane

Les culottes

Du curé

Et son chandail troué,

Couvrez

L'épaule

De la midinette

Et préservez

La vertu

Du vieux monsieur

A l'oeil

Toujours en éveil.

Boutons

Du soutien,

Gardez au corps féminin

Sa netteté

Et son attrait.

Et enfin,
Boutons

De je ne sais quoi,

Boutons

Des brayettes,

Préservez le vieillard impotent

Des derniers outrages

Ainsi que le professeur

Distrait

Après la récréation.

Boutons de costumes

Et des pardessus;

Boutons des robes

Et des manteaux;

Boutons des parures

Et des sous-vêtements,

Que serait notre vie

Sans la vôtre?

Vous y mettez

De la distinction,

De la vie

Et de la dignité;

Vous êtes

Ce que le point

Est

A la lettre i.


Discours de Tyl

Sous l'arbre

Noir

De l'hiver finissant,

Par un soleil

Radieux

Et sous un ciel

Bleu,

un oiseau pépiait.

Nele

Auprès de moi

Ecoutait

Les douces paroles

Que je lui disais.

Et je sentais

Que la nature,

Comme Dieu,

Nous voulait unis.

Nele

Ecoutait

Et se taisait,

Mais son regard

Bleu

Me parlait

Du soleil

Et de la mer,

Des horizons

Que je ne connaissais pas.

Et son silence

M'était encore

L'écho

Le plus éloquent;

Car

Ce qu'elle sentait

Et ce qu'elle voulait

Me dire

Etait ineffable.

Nele,

Ma douce Nele,

Ne meurs pas;

Mais vis

A mes côtés

Pour que je reste

Fidèle

A la mère Flandre,

A ma langue,

Et à ma religion.

La Chanson de Nele

Tyl est venu me voir,

Tyl m'a parlé,

Et il m'a regardée,

Sous les arbres

Dans le bois

Solitaire

Et vallonné.

Tyl est venu me voir,

Tyl m'a parlé,

Tyl m'a regardée.

Et je lui ai souri;

Et je l'ai oublié

Le vaste monde

Parce que

J'aime par-dessus tout

L'intimité

De deux coeurs.

J'ai souri,

Mes yeux ont souri

Et les pommettes rosées

De mon visage;

Et tout mon corps

Lui a souri.

Tyl est venu me voir,

Tyl m'a parlé,

Tyl m'a regardée.

Et j'ai vu

Au fond de ses yeux

Briller

La flamme

De son amour tout pur

Et impérissable.

Tyl est venu me voir,

Tyl m'a parlé,

Tyl m'a regardée.

Et je suis heureuse,

Je suis heureuse,

Heureuse,

Je vous le dirais

Sans cesse.

Laissez-moi, Seigneur, exprimer ce que je vois et ce que je sens,

La beauté du monde, mais aussi son néant

Afin que ces corps, sur le seuil du charnier,

S'élève jusqu'à vous, la fleur

Pure, rouge et vivace

De notre amour immense.

Un jour viendra où cet amour,

Epuré par la souffrance,

Montera comme une flamme vers Vous.

Et cette flamme viendra se joindre

Aux innombrables semences de feu

Que vous aviez confiées aux hommes,

Et qui maintenant, fécondées et germées,

Brûlent en votre Coeur infini.


Naissance

Et voilà

Qu'en votre foyer

Geneviève

Vient rejoindre

Anne et Françoise,

Pour multiplier

Les rires et les cris

Et donner

A votre amour

Ce que lui confère

Une vie nouvelle,

L'équilibre serein

Et le mystérieux approfondissement.

Son deuxième ouvrage: NamestelK Lemel publié encore aux Editions Ceuterick à Louvain en 1970:

12272780272?profile=original

En voici quelques extraits:

Tantôt sur le quai, il avait songé à tous ces gens qu'il rencontre chaque jour dans le train. Des parlementaires, les uns distingués en train de rédiger des discours; d'autres plus rustres, mais plus près du peuple, encore sensibles à son bien-être. Des gens arrivés à forces de courbettes, les uns craignant de montrer leur vide intérieur, d'autres n'en étant pas du tout conscients. Des copains, des collègues, des ronds-de-cuir, des insipides, des velléitaires... A certains moments le compartiment est un endroit où l'on cause agréablement, mais il se transforme parfois en fourgon ou en voiture à bestiaux. "Velut pecus...", disait déjà Salluste. Et Namestek Lemel n'avait jamais oublié ces premières phrases que l'auteur romain consacre à la conjuration de Catilina. A l'université d'ailleurs, il avait eu la chance de rencontrer un professeur de latin doublé d'un poète. Ainsi avait-il accompagné Virgile dans les Enfers où les amants séjournent près des rivages myrteux, mais il avait aussi pénétré avec Juvénal dans la réalité quotidienne et sordide de la vie à Rome. Il aimait ces scènes, sans fard ni masque, croquées sur le vif; cette poésie qui éclate dans les endroits où l'on ne s'attend pas à les voir fleurir. Dans les haras des riches Romains, dans les locaux mal éclairés où des esclaves savants s'éreintaient la santé, les yeux et les bras à endoctriner les enfants pour des rémunérations trop réduites.


(...) Ses dîners bruxellois, il aimait les prendre chez les Toyp, des amis, professeurs comme lui. Le mari était un peintre surréaliste -si un artiste de sa classe peut être caractérisé par une étiquette comme celle-ci. Car ce mot ne disait pas la profonde originalité de cet homme, qui dans le silence de son atelier et ses soirs de méditation poursuivait une oeuvre personnelle, loin des succès de foule; ce qu'il ne recherchait pas le moins du monde. Mais il essayait d'exprimer - plus dans ses dessins encore que dans ses peintures- le monde tel qu'il le voyait: triste, dramatique, livré à l'hypocrisie, à l'horreur et à la naïveté, vidé de ce que toute âme bien née appelle la vie. La colombe de la paix disparaissait dans un nuage de fumée et, de nos mains d'adolescents flétris, le sang coulait.


Mais cette conception de la vie, où la notion de paternité n'entrait nullement, ne le conduisait pas au suicide. Il y avait l'art et cette soif dont sont tourmentés pour leur bonheur et leur enrichissement les vrais artistes, la soif de communiquer leur vision personnelle, unique, irréductible à aucune autre. Il y avait sa femme, devenue quasi son seul modèle, à qui il communiquait son feu sacré et qu'il avait tirée de l'ornière bourgeoise avant qu'elle n'y meure. Il y avait son gosse et son chez soi où tout était, comme pour Baudelaire près de sa soeur bien-aimée, harmonie, douceur et émerveillement. L'art 
éclatait dans les dessins qui pendaient aux murs, dans les tissus des tentures et dans les cailloux, innombrables, auxquels son talent donné des visages de femmes aux regards les plus variés. L'oeil jouait dans son oeuvre un rôle important. C'est lui qui scrutait les démarches du subconscient; c'est lui qui observait vos moindres réactions, vos moindres gestes en ce qu'ils révélaient de votre vie intérieure. Il disait ce que l'on ressentait confusément; il vous confiait ce que vos lèvres n'osaient dire et vous apportait ainsi une nouvelle libération dont nos vies, si encombrées de complexes, ont un brûlant besoin.


Namestek Lemel avait beaucoup réfléchi à ce monde qui vivait autour de lui. Et il ne cessait d'y trouver, pour son esprit curieux, avide et inquiet, une nourriture qui profitait à sa santé morale et intellectuelle. Il aimait de penser en d'autres catégories que celles admises dans le monde de ses éducateurs. Je ne dis pas le monde de son enfance; car Namestek descendait d'une famille où, en dehors des traditions de foi, on avait toujours été ouvert aux conceptions de vie les plus différentes. Et même à l'égard de l'Eglise on avait adopté une attitude de déférente indépendance. On ne confondait d'ailleurs jamais ce qui constituait l'essence de sa mission et les vues trop particulières, souvent mesquines, dans lesquelles certains de ses représentants l'avaient fait entrer au cours des siècles. Quant à sa mère, elle descendait d'une famille éprise d'art et de culture, passionnée pour l'histoire de France Elle avait toujours vécu dans un monde où la Foi jouait un rôle. Mais le climat seul en était imbibé, et cette Foi ne se traduisait plus par une pratique entièrement soumise aux directives de l'Eglise.

Namestek était arrivé à la conviction que la fréquentation du monde où il vivait lui était devenue indispensable; car il est difficile de sortir de soi, de ses façons de penser si les autres ne vous y obligent pas. L'homme tombe si facilement dans cette immobilité paralysante qui caractérise le dogmatisme outré de tant de gens.


Et pourtant quelle nécessité de dépasser les formules des dogmes pour en saisir l'essence; pénétrer dans la complexité du réel, du vivant et ne pas s'arrêter aux signes dont nous nous servons pour l'exprimer. D'ailleurs, il est absurde de prétendre avoir trouvé toute la vérité, la vérité intégrale dans tous les domaines. Même si par grâce ou par hasard, nous l'avions saisie à un moment, il faudrait sans cesse se transformer pour continuer à la saisir. Dans le
réel tout évolue et tout fuit. Il faut infatigablement faire un effort de concentration; essayer de fixer ce qui déjà est passé et n'offrira jamais que des analogies avec des phénomènes de l'avenir. Je me vois face au réel comme l'enfant chassant des papillons ou même, si vous me permettez la comparaison, comme Dindenault, incapable de garder dans sa barque les moutons attirés dans l'eau par la ruse de Panurge.

Quelle que soit notre intelligence, quel que soit le zèle dont nous faisons preuve, quels que soient les moyens dont nous disposons, nous finirons toujours par être vaincu. L'objet de notre recherche est trop vaste, trop varié et trop mouvant. Et sans doute en est-il bien ainsi pour nous introduire dans un domaine plus caché et plus mystérieux du réel, où nous ne
pénétrerions pas sans l'acceptation de nos limites, clef de notre bonheur.

Les Toyp, Ela, les voyageurs du train ne constituent pas à eux seuls un monde; mais ce sont des êtres qui pour Namestek Lemel, placé dans une situation, prenaient d'un point de vue particulier, une très grande importance. Ils se détachaient dans une certaine mesure des êtres innombrables qu'il connaissait ou côtoyait chaque jour. Ils étaient pour lui des antennes d'autres mondes tous aussi réels où il ne pénétrait pas. Car l'homme est limité dans le temps et l'espace. Lui, à son tour, vivait dans des groupes possédant une véritable unité organique. Et il était sans aucun doute pour les Toyp et Ela une voix et un oeil, venant d'ailleurs, mais cette voix était sans arrogance et cet oeil discret dans son regard pénétrant. Il ne concevait plus l'univers sans une compénétration; sans une certaine osmose entre des groupes organiques qui se constituaient au hasard des vicissitudes de la vie. Et il vivait dès lors avec enthousiasme dans le temps présent où le passé se rencontrait et l'avenir se préparait.


"Nul ne peut communier avec le Père s'il ne garde sa Parole... celui qui croit être sans péché n'est pas dans la vérité... Mais si tu reconnais tes fautes, tu entres de nouveau dans la Vie du Père." Namestek se souvenait souvent des paroles de St Jean qu'il avait lues et méditées. Et bien que dans son adolescence, il se fût plus adressé à Luc pour nourrir sa vie spirituelle, pour l'instant il revenait sans cesse aux textes du disciple bien-aimé où la charité éclatait telles les eaux d'un fleuve qui, portant un limon fertile, viennent le déposer sur un sol aride et desséché. Cela lui permettait de se sentir si près d'un pasteur, son ami, et il était fort conscient des valeurs qu'ils avaient en commun. Elles étaient d'un trop haut
prix pour ne pas se laisser guider par cette unité qui existait malgré la diversité des religions.

Namestek ne se privait d'aucun moyen en son pouvoir pour investiguer la vie et enrichir la sienne; cela correspondait à une irrésistible vocation qui prenait un caractère sacré; à quoi beaucoup de ses coreligionnaires n'étaient pas du tout sensibles.

Mais pendant des périodes plus ou moins longues, ses occupations, son état physique lui permettaient de s'adonner régulièrement à des méditations; elles n'étaient pas un exercice imposé du dehors; aucune autorité même ne l'y invitait. C'étaient plutôt des actes positifs d'amour pour celui par qui tout s'explique et qui fait descendre la paix dans nos coeurs.
Cette paix qui ne peut se confondre avec l'immobilisme, mais qui est en éveil continuel, inquiétude en veilleuse. Cette paix qui ne peut se satisfaire d'une impression, mais qui chaque jour, à chaque instant, doit être conquise par l'incarnation parfois douloureuse d'un idéal.

En des soirs de recueillement, devant la lampe du sanctuaire dont la flamme rouge scintillait dans une nef obscure, Namestek prenait conscience de ces exigences. Et il n'était pas dupe de ses sentiments, ni de son imagination, puissante pourtant. Non! ce qui l'intéressait, c'était la vérité ontologique de tout cela.

Alors il connut des moments où il se sentait prêt à tout sacrifier; je m'expliquerais mieux si je disais qu'il jugeait tout à sa juste valeur; il entrait dans la vérité des ordres; il ne confondait pas l'absolu, ni le contingent; l'accident, ni la substance.

Et ainsi, quand un jour un de ses amis religieux lui dit: "Il ne faudrait pas tourner le dos au monde pour entrer en contact avec l'autre. c'est le fait des "ascétistes". Mais offrir au Père le monde, auquel on s'est attaché en mesurant sa vraie valeur; et en ne confondant pas l'en-soi et le contingent." Namestek était pleinement préparé à comprendre ces paroles et à se sentir une fois de plus libéré par cette amitié plus ancrée et plus intensément vécue.

Janvier 1959.

A suivre

Lire la suite...

12272778689?profile=original12272778878?profile=original

Décès d’Emile Kesteman

 

 

Je voudrais pour cercueil

 

Un coffre de piano

 

De piano à queue

 

Pour être couché à l'aise

 

Sur la table d'harmonie.

 

Emile Kesteman

 

 

Mardi 27 décembre à 11 heures, l'Association des Écrivains belges de langue française, la Commune d'Ixelles ainsi que des représentants du monde littéraire disaient adieu à Emile Kesteman.

 

Né à Saint-Josse-ten-Noode, le 6 juillet 1922. Vice-président de l’Association des écrivains belges de langue française. Conservateur du Musée Camille Lemonnier. Ancien président du Grenier Jane Tony et initiateur de la revue « Les Elytres du Hanneton ».

 

L’Association belge des professeurs de français, en la personne de sa présidente, a tenu à s’associer au très bel hommage qui lui a été rendu. Longtemps, en effet, le Conseil d’administration de l’ABPF a siégé à la Maison des Écrivains, chaussée de Wavre et pouvait parfois saluer l’infatigable travailleur, occupé peut-être à composer ces vers sous le regard de Camille Lemonnier :

 

           Je veux rompre

           Avec la vie sédentaire

           Devenir un nomade

           Sous le soleil

           Du point d’interrogation

           Et fuir l’anonymat

           Auquel je me heurte

           Dans l’habitude

           La routine

           Le rôle que l’on joue

           Les briques d’une ville

           Les limites d’un amour

           Trop intégré

           Dans la société des hommes   E. K.

Ce billet de blog pour rappeler à tous ceux qui l'ont croisé ,

la mémoire d'un poète généreux et désintéressé.

Lire la suite...


EMILE KESTEMAN... BRUXELLOIS NON PEUT-ETRE :

UN HOMME DE LETTRES A MATONGE

 

Lundi 1er décembre 1997

Un homme de lettres à Matonge

Chaque matin, sur le coup de 8 h 30, il prend son café dans la loge de la concierge avec son grand ami Michel Hainaut, écrivain discret du cercle d'histoire locale d'Ixelles. C'est sa façon d'aborder, dans la chaleur complice de la «jatte» offerte par la gardienne, la journée bien remplie qui l'attend à l'ombre des souvenirs de Camille Lemonnier. A 76 ans, Emile Kesteman a cessé de faire partie des «actifs» depuis une dizaine d'années. L'ironie involontaire de la formule administrative saute aux yeux quand on connaît l'énergie et l'enthousiasme qu'il déploie à faire vivre l'association des écrivains belges de langue française dont il est vice-président ! Sa présence bénévole, chaque matin, dans le bel édifice de la Maison des Ecrivains, perle néo-classique au coeur de Matonge, en témoigne. Dans cette maison que Camille Lemonnier n'a jamais occupée (il vécut chaussée d'Ixelles, chaussée de Vleurgat et rue du Lac), parmi tous les souvenirs légués par sa fille aux bons soins de l'Association des écrivains belges de langue française qui occupent les lieux depuis l'après-guerre, Emile Kesteman oeuvre inlassablement à la promotion des lettres belges.

- Je hante ce quartier depuis ma prime jeunesse, confie Emile Kesteman. Trois de mes oncles ont tenu des pharmacies rue de la Paix et chaussée d'Ixelles pendant des décennies, c'était ma deuxième famille. Je connais la moindre rue, le moindre bâtiment de ce coin de Bruxelles. Pendant les journées du patrimoine, je guide souvent des groupes, entre la maison communale ixelloise, place Fernand Cocq, qui était le pavillon de la Malibran, la place de la Tulipe et son ancien marché couvert, la rue de la Paix que nos bourgeois ont voulu copier de Paris, la place Saint-Boniface et son buste de Charles Woeste, détracteur acharné du prêtre Daens, les dix façades de Blérot au carrefour des rues Saint-Boniface et Solvay, la maison de Françoise Mallet-Joris et bien sûr notre musée Camille Lemonnier au numéro 150 de la chaussée de Wavre.

LA MÉMOIRE DES QUARTIERS

Intarissable sur l'histoire des quartiers de Bruxelles, Emile Kesteman évoque avec tendresse ses origines familiales, sa grand-mère maternelle Virginie Saligo, apparentée au folkloriste Albert Marinus, qui tenait un magasin de rouleaux de papier à tapisser dans les Marolles tandis que son mari donnait des cours de violon à l'académie de Bruxelles, toute cette lignée maternelle riche en musiciens, en professeurs de solfège, et qui donna également aux lettres belges l'écrivain Prosper Henri Devos.

- C'était un journaliste du Touring-Club et un fonctionnaire anderlechtois. Il possède encore sa statue, un peu défraîchie, au parc Astrid. Son oeuvre évoque déjà les rencontres entre peintres et écrivains dans les vieux cabarets de la ville. Il est mort sur le champ de bataille en 1914-1918.

Né d'un père ostendais éduqué en français, comme c'était alors la coutume dans la bourgeoisie flandrienne, Emile Kesteman manie sans problème la langue de Vondel, apprise à Alost et à Tirlemont, au gré des affectations paternelles.

- Mes parents se sont mariés à Sainte-Gudule et mon père, employé à la compagnie du gaz, a été nommé à gauche et à droite avant de revenir à Bruxelles. J'ai étudié la philologie romane à Louvain, pendant la guerre, car l'université de Bruxelles était fermée. Par la suite, comme les postes de professeur de français étaient plutôt confiés à des classiques, qui pouvaient aussi enseigner le latin, je me suis spécialisé à Paris, dans une école rattachée à la Sorbonne, dans l'enseignement du français aux étrangers.

Commence alors pour cet amoureux de la langue et de la culture française, une longue carrière de prof de français pour néerlandophones. Il comptera parmi ses élèves Willy Claes, Annemie Neyts, Herman et Eric Van Rompuyt et Tony Vandeputte. Dispensant également son enseignement aux futurs diplomates belges de langue néerlandaise, il visite rituellement avec eux le Sablon et les Marolles.

- Le Sablon représente un chapitre important de ma vie. Je l'ai beaucoup fréquenté pendant ma carrière d'enseignant, certains de mes élèves y sont devenus antiquaires et m'ont introduit dans ce microcosme. J'y ai organisé de nombreuses manifestations littéraires pendant les marchés des antiquaires. Une fois retraité de l'enseignement, j'ai commenté pendant plusieurs années des visites guidées de l'église du Sablon. Aujourd'hui encore, Le Grenier de Jane Tony se réunit régulièrement dans un établissement de la place.

Depuis le début des années 50, Emile Kesteman est en effet en contact avec les cercles et les associations littéraires de la capitale. Introduit par son cousin Paul Kervan, collaborateur de Fantômas, il hante le théâtre de Toone, alors abrité au Lievekenshoek, place de la Chapelle, où officie le poète André Léger.

UNE MODE INÉDITE

Il fréquente assidûment le Grenier aux Chansons de Jane Tony, qui accueille au Marché aux Peaux des après-midis littéraires où les plus grands poètes belges confrontent leurs oeuvres. Il organise des expositions de reliure au cabaret de l'Image Nostre-Dame, impasse des Cadeaux, et hante en habitué la Fleur en Papier Doré, rue des Alexiens.

- La Fleur en Papier Doré avait été fondée par Gérard Van Bruaene, un grand original, poète, comédien, antiquaire, philosophe et j'en passe ! Il était également le patron du In den Hoeve, à Uccle. Comme marchand d'art, il avait vendu les premières toiles de Magritte, qui par la suite est souvent venu à la Fleur en Papier Doré avec ses amis surréalistes, Scutenaire, Marien et quelques autres. Moi, j'étais un assidu des permanences poétiques, à l'étage. Nous y avons implanté la mode du café-théâtre, alors inédite à Bruxelles.

Bien entendu, un pareil amour des lettres ne pouvait rester stérile et Emile Kesteman n'a cessé, depuis quarante ans, de publier des recueils de poèmes.

- Je ne pouvais tout de même pas exiger de mes potaches qu'ils écrivent bien sans me prêter moi-même à l'exercice !

PASCALE CARRIER

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272774482?profile=original« J‘voudrais pas crever avant …d’avoir goûté la saveur de la mort ! »

 

Jérôme Savary nous a présenté hier soir à l’Aula Magna de Louvain-la-Neuve un spectacle de cabaret grand format, réussi, chaleureux, drôle, incisif,  divertissant et enlevé. Aussi un rendez-vous avec l’histoire récente.  Le master of ceremonies fait revivre le Club Saint-Germain-des-prés de la fin des années ’40 et rallume les étoiles comme le conseille si vivement Guillaume  Apollinaire. C’est le personnage touchant de BORIS VIAN qui brillera toute la soirée. Jeune pour l’éternité, il est mort à 39 ans en 1959, des suites d’une fragilité cardiaque bien connue depuis sa plus tendre enfance.

 

Boris, alias Bison Ravi,  est poète, ingénieur, chanteur, trompettiste, et archétype des années 50 et du Paris de la Rive gauche. Il nous offre un univers de jazz, de poésie, de provocations,  d’insolence irrévérencieuse. Avec son complice, Henri Salvador, il fait découvrir le rock’roll aux français… une musique pourtant vieille de 50 ans en Louisiane ! Boris Vian, c’est aussi un engagement politique contre la guerre. « L’uniforme est un avant-projet de cercueil » LA CHANSON DU DÉSERTEUR, chantée par une femme, nous a inondés d’émotion. LE TANGO DES BOUCHERS DE LA VILLETTE nous farcit de répulsion. LA JAVA DES BOMBES ATOMIQUES nous arrache des rires.

 

 

12272775096?profile=original

 

 
 Jérôme Savary, ne fait pas seulement revivre le poète tendre et provocateur mais aussi le Che (passage le moins réussi), Elvis Presley (puisque lui aussi est mort dans la fleur de l’âge), Les Frères Jacques (ils s’appelaient tous Jacques) Jean-Paul Partre (comme dans l’Ecume des jours ) et l’auguste Simone de Beauvoir ( Il vaut mieux boire que Beauvoir) , Roland Topor. On se retrouve  33 rue Dauphine, au Tabou avec Magali, chanteuse sensuelle à la cuisse galbée qui nous chante avec brio  «  MOZART AVEC NOUS ». On a rendez-vous avec le coquelicot fané de Mouloudji et « SURABAYA JOHNNY … et moi qui t’aime tant » mené par Nina Savary la fille de Savary ! Bref, il fait revivre tout un monde de noctambules se déchaînant sur des airs de be-bop et un monde  d’empêcheurs de penser en rond.

 

Quand on est tout blasé,
Quand on a tout usé
Le vin, l'amour, les cartes
Quand on a perdu l'vice
Des bisques d'écrevisse
Des rillettes de la Sarthe
Quand la vue d'un strip-tease
Vous fait dire: "Qué Bêtise !
Vont-y trouver aut' chose"
Il reste encore un truc
Qui n'est jamais caduque
Pour voir la vie en rose

Une bonne paire de claques dans la gueule
Un bon coup d'savate dans les fesses
Un marron sur les mandibules
ça vous r'f'ra une deuxième jeunesse
Une bonne paire de claques dans la gueule
Un direct au creux d'l'estomac
Les orteils coincés sous une meules
Un coup d'pompe en plein tagada

 

 Nostalgie du sieur Jérôme, héros d’une époque révolue?  Il y a sur scène aussi, on l’oublie un peu trop,  ce merveilleux orchestre au charme cuivré qui fabrique une magie musicale délicate et envoûtante et ce clown attendrissant : Antonin Morel…12272775865?profile=original

                                                         

 

 

Boris Vian, une trompinette au paradis

De : Jérôme Savary

Avec Nina Savary, Jérôme Savary, Antonin Maurel, Marco Oranje, Sabine Leroc, Les Franciscains Hot Stompers
Direction musicale et piano : Philippe Rosengoltz
Deux soirées de réveillon dans une ambiance de folie créatrice ! 18h30 – 21h

Un spectacle présenté par Atelier Théâtre Actuel en accord avec La Compagnie Jérôme Savary.

Lieu : Aula Magna
Dates : du 28 au 31 décembre 2011
Durée : 1h40
boutonresa1.gif

http://www.atjv.be/

 

 

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

 

12272774680?profile=originalMy name is Billie Holiday  de et avec Viktor Lazlo

 

« La tristesse est là, désormais inséparable de la chanteuse ; on entend à chaque pause de la voix, dans les plis de la mélodie, un à quoi bon ? lancinant, le pourquoi pas ? d’une inquiétude sourde ; on devine ses yeux fermés sur un pleur intérieur, sa tête un peu penchée de côté, comme tendue vers une autre voix mystérieuse, ses mains enserrant le micro, tremblant imperceptiblement. On entre dans sa mélancolie comme y entrent ses partenaires, respectueux de ce qu’ils sentent en elle de vulnérabilité et de douleur profonde, et lui faisant écho sobrement. Ce n’est pas encore la détresse ; une lassitude plutôt, la volupté du laisser-faire, une sorte de nostalgie envahissante contre laquelle on sait qu’on ne peut rien - que pleurer. Elle chante, car elle a ce don bouleversant, cette capacité à transformer les larmes en notes de musique et à égrener ses sanglots en arpèges. »

Les Chants de l’aube de Lady Day

Danièle Robert

 

Au Public en cette fin d’année 2011, un spectacle de fête et d’émotion, pour les yeux et les oreilles, célèbre une voix légendaire, celle de la  chanteuse américaine Billie Holiday. Malgré une vie traumatisante dès la prime enfance, l’absence du père (Clarence Holiday, 17 ans), la débrouille forcée de la mère (Sadie Fagan, 13ans), des violences répétées tout au long de sa vie et la déchéance dans laquelle elle sombre à cause de l’alcool et les drogues, elle sera une diva fascinante et une figure unique dans l’histoire du jazz. « Ma mère m’a aimée dès qu’elle senti un coup de pied dans son ventre alors qu’elle frottait par terre. » « Ma mère était mon grand amour, c’était mon mac ». A propos de Clarence : « Some day he will come along. I’ll do my best to make him stay ». Question universelle :  Pourquoi les enfants maltraités aiment-ils toujours leurs tortionnaires ? 1936, Billie  a 21 ans : «You go to my head   and you linger like a haunting refrain, And I find you spinning 'round in my brain Like the bubbles in a glass of champagne. » «Though I'm certain that this heart of mine Hasn't a ghost of a chance In this crazy romance You go to my head, you go to my head»

 

  Entourée par quatre musiciens de jazz très attachants et complices, Viktor Laszlo nous offre sa voix troublante, sa démarche de reine, ses postures sensuelles, son mystère pour conter, chanter et incarner la résilience de l’exceptionnelle chanteuse. « Comment est-ce possible d’arriver si loin et de se détruire autant ? ».  Viktor Laszlo use de tout son charme pour adapter les chansons de la diva noire et dialogue  même de temps en temps avec elle grâce à la fée vidéo. Parfois on peut les imaginer en duo, à moins que Viktor Laszlo, perchée sur un tabouret ne refasse en solo la bande son d’un document du siècle dernier. Comme Billie Holiday, sa voix est déchirée et déchirante, le rythme est fait de ce swing si particulier alternant avec une mélancolie profonde et très intime.

Le pianiste égrène des notes perlées, ce sont des perles de sang pour la chanson la plus poignante :  Strange Fruit en hommage aux noirs punis par pendaison. Difficile de retenir ses larmes.  You’ve changed, Don’t explain, Fine and mellow…. Love for sale, Summertime, Georgia … , ces chansons  nous plongent dans l’émotion et le vécu tragique  de l’artiste. Toutes les chansons sont aimablement  traduites en français dans le programme mais tout  le charme est dans la version originale qui remue le cœur et le corps tout entier. On est sous le charme de deux femmes qui se sont rejointes par la poésie et la musique pour traduire la colère, le désespoir et la folie de l’amour. Il n’y a pas de plus beau cadeau pour fêter la fin de 2011 et faire un retour inoubliable sur une des richesses du 20e siècle.

 

 

Southern trees bear a strange fruit
Blood on the leaves and blood at the root
Black body swinging in the Southern breeze
Strange fruit hanging from the poplar trees

Les arbres du Sud portent un étrange fruit,
Du sang sur les feuilles et du sang aux racines,
Un corps noir qui se balance dans la brise du Sud,
Étrange fruit suspendu aux peupliers.

Pastoral scene of the gallant South,
The bulging eyes and the twisted mouth,
Scent of magnolia sweet and fresh,
Then the sudden smell of burning flesh!

Scène pastorale du valeureux Sud,
Les yeux exorbités et la bouche tordue,
Parfum de magnolia doux et frais,
Puis l'odeur soudaine de chair brûlée !

Here is fruit for the crows to pluck,
For the rain to gather, for the wind to suck,
For the sun to rot, for the trees to drop,
Here is a strange and bitter crop.

C'est un fruit que les corbeaux cueillent, 
rassemblé par la pluie, aspiré par le vent,
Pourri par le soleil, laché par les arbres,
C'est là une étrange et amère récolte.
 
 
 
 

Spectacle musical

MY NAME IS BILLIE HOLIDAY

de et avec VIKTOR LAZLO
avec Viktor Lazlo (chant et narration), Michel Bisceglia (piano et direction musicale), Werner Lauscher (contrebasse), Marc Lehan (drums), Nicolas Kummert (saxophones)

DU 13/12/11 AU 07/01/12

Réveillon de Nouvel An au théâtre


Réveillon de Nouvel An au théâtre 

31 décembre 2011,

une soirée chaleureuse pour

les amoureux de théâtre !

 

Commencez votre soirée dans des bulles de champagne,

assistez ensuite, à 21h00, à une représentation de votre choix…

 

Georges Dandin in Afrika d’après Molière

Quand j’avais 5 ans je m’ai tué d’Howard Buten

My name is Billie Holiday  de et avec Viktor Lazlo

 

La place de spectacle et la coupe de champagne au Public pour 35€

Lire la suite...
administrateur théâtres

Bernard Foccroulle

Mardi 20.12.2011 20:00

Cathédrale St-Michel

Bernard Foccroulle, orgue

Georg Böhm Praeludium in d, Vater unser im Himmelreich, Partite diverse sopra "Wer nur den lieben Gott läst walten", Christ lag in Todesbanden
Johann Sebastian Bach Praeludium & Fuge, BWV 549a, Partite diverse sopra "O Gott, du frommer Gott", BWV 767, Fantasia sopra "Christ lag in Todesbanden", BWV 718, Passacaglia & Fuge, BWV 582

 

 

12272778081?profile=originalotre compatriote Bernard Foccroulle, organiste prestigieux qui a dirigé le théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles entre 1992 et 2007 dirige maintenant le festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence, qui a réuni plus de 60.000 spectateurs en 2010. En cadeau de Noël il nous a offert ce 20 décembre un programme exceptionnel consacré à Georg Böhm et à Jean-Sébastien  Bach dans la cathédrale Saint-Michel à  Bruxelles.

Jean-Sébastien Bach vécut dans sa jeunesse à Ohrdruf  où Georg Böhm, de 24 ans son aîné, fit de brillantes études.  On raconte qu’en 1700 Bach, alors âgé de 15 ans, parcourut près de 300 kilomètres à pied pour rejoindre Georg Böhm à Lunebourg. Bach y passa avec lui trois années déterminantes d’apprentissage musical. Nous avons eu l’occasion de découvrir l’étendue du talent de  Böhm, fait d’intériorité, d’austérité, de clarté  et de profondeur.  Le recueillement de l’assemblée est total. Entre chaque pilier de la cathédrale on aperçoit les lumières scintillantes des crèches du monde. C’est un mode d’espérance que souligne « le prélude en ré mineur ». Après la dévotion humble  du  « Vater unser in Himmelreich » on est happé par le rythme joyeux et festif de «Wer nur den lieben Gott lässt walten ». « Christ lag in Todesbanden », par contre, nous plonge  dans une atmosphère méditative et lourde qui s’ouvre finalement sur la sérénité car la musique de Böhm donne l’impression d’un ruissellement divin d’une grande fraîcheur  jusqu’à  la pure exultation des dernières notes.

Mais voici Bach. Avec la perception nette de croisements de plusieurs voix comme dans un chœur. Le  « prélude et fugue en ré mineur » donne l’impression d’une immense profondeur de champ. On se trouve au milieu d’une forêt de sonorités en mille et unes tranches. Exubérance, richesse, on est emporté par la fugue joyeuse pour s’arrêter sur des accords pleins de majesté en finale. « O Gott, du frommer Gott » BWV 767 commence avec les légers souffles de l’orgue conversant avec les trompettes. Des salves d’échos se perdent dans l’immensité de la cathédrale ou peut-être de l’univers. Il y a une grande justesse des sons, une fluidité émouvante, qui s’évanouit soudain  sur une dernière longue vibration.  Voici le même titre que celui de Böhm,  « Christ lag in Todesbanden » BWV 718, qui commence comme uns longue marche lente  respirant la  dignité. La musique nous entraînerait bien à muser mentalement  cette œuvre  que l’on découvre, mais sans beaucoup se tromper tant le dialogue entre ce que l’on croit être la main gauche et la trompette est du plus pur naturel. Une musique qui coule de source ! La limpidité des deux mélodies qui se répondent se termine sur une grande note tenue. Et de se laisser entraîner dans le courant.  Elles laissent maintenant  la place à un monologue un peu sombre repris par la libération joyeuse de flûtes. Le thème est répété avec bonheur par une foule d’instruments et en divers modes. Altos, sopranos, notes profondes de violoncelles…  A  la fin on croit entendre un hautbois dont il sortirait une lumière tamisée et douce. La conclusion est un bouquet victorieux  façon grandes orgues nuptiales.

Quant au dernier morceau, la passacaille BWV582, il nous envole dans la fantaisie et la jubilation. Un moment bouillonnant d’énergie et de virtuosité. La musique explore le mystère. Et si la musique était une pierre, ce serait un diamant étincelant. On se laisse prendre par cette dernière suite  ascensionnelle et resplendissante, car on ne suit plus. Homme tu es si petit!

http://www.bozar.be/activity.php?id=11072&selectiondate=2011-12-20

 

 

document:

Dans la fantaisie sur le choral de Pâques

Christ lag in Todesbanden BWV 718, la dialectique mort/résurrection est clairement traduite par l’opposition entre la première et la deuxième partie. Pour évoquer la mort du Christ (et plus précisément pour fi gurer la mise au tombeau ?), Bach commence par faire entendre un motif descendant, lent et douloureux, qui accompagne la mélodie du choral qui est ornée de manière très expressive. Puis sur les mots « Des wir sollen fröhlich sein » (c’est pourquoi nous nous réjouirons), le tempo devient rapide, l’écriture mélodique ascendante. Le verset « Nous louerons Dieu et lui serons reconnaissants » est traité à la manière d’une gigue ; « Et nous chanterons Alleluia » donne lieu à un dialogue animé et joyeux entre les deux claviers, un dialogue en écho qui rappelle la fantaisie sur le même choral composée par Tunder. La coda fait entendre trois fois le thème du choral correspondant au mot « Alleluia », dans une atmosphère jubilatoire.

 

La Passacaille en ut mineur BWV 582 est un autre monument insurpassé. On sait que le jeune

Bach copia la Passacaille et les deux Chaconnes de Buxtehude. Chacune de ces trois pièces a

laissé des traces très nettes dans cette grande Passacaille où Bach, sans jamais s’écarter de la

tonalité d’ut mineur, fait preuve d’une science accomplie dans la progression de la forme, le

travail des motifs, le modelé de la texture polyphonique. Bach rejoint ici la tradition médiévale

de l’oeuvre musicale conçue comme refl et de la perfection de la Création. La musique est

discours, certes, mais ici elle se rapproche davantage de l’architecture : chaque détail nourrit

la forme globale, chaque variation est un microcosme qui contient en puissance la matière de

l’ensemble, de la même manière que l’oeuvre elle-même renvoie à un macrocosme qui nous

dépasse infiniment.

Bernard FOCCROULLE

Lire la suite...
administrateur théâtres

A Ceux d'Arbre et Lettres

                                                                                           Toi,

     mon

     ami Qu'en

      dis-tu si, pour

       Noël, je fais

      un bel arbre dans

        mon cœur ?

         Au lieu des cadeaux, j’accro-

     -cherai le nom de tous

     mes amis. Les amis loin-

      -tains et proches, les vieux et

   les nouveaux,

     Ceux que je vois chaque jour

      Et ceux que je vois rarement.

    Ceux qui parfois sont oubliés,
       les constants et
 les  intermittents,
Ceux des heures difficiles et ceux des heures gaies,
Ceux qui sans le vouloir m'ont fait de la peine
Ceux que je connais profondément,
Ceux dont je ne connais que les apparences,
Ceux que j’ai pu aider et ceux auxquels je dois beaucoup,

 Ceux d'arts et florilèges. Ceux d'Arbre et Lettres. Ceux dont je me souviens encore,

 les noms de tous ceux qui sont déjà passés dans ma vie. Un arbre avec des racines très    très profondes
Pour que leurs noms ne sortent jamais de mon cœur,   . . . Un  arbre  aux  branches    très,

très grandes

Pour que les nouveaux noms venus du monde entier

                                                    se joignent à ceux qui existent déjà.


       Un arbre avec

       une ombre

très douce  et agréable afin que notre amitié
Soit un éclat de joie à travers les épines de la vie.

Joyeuses fêtes à toi, je te lance ces paillettes qui se collent toujours partout. 

Lire la suite...

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles