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Publications en exclusivité (3136)

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ça et là, les  poutres pleuraient leurs  cires  et  leurs  poussières,

L’automne dehors dispersait ses sanglots crachins de brouillards.

Auprès  de  l’âtre  froid  noirci  on  priait  dans  les  chaumières,

Unis  dans  l’hideuse  douleur, le  fléau  des  pauvres  vieillards.

Divagants  l’infortune  mort  du  domaine  des  bruyères,

Idéal  perdu  à  jamais  enlevé  par  les  corbillards,

Nourris du corps de leurs enfants lors de luttes meurtrières,

Engloutis dans le sépulcre, demain, seront ces fiers gaillards.

 

Qu’entrevoir pour un domaine, prometteur d’avenir cossu,

Univers  de  jeunes  efforts  pour  la  culture  de  l ’ argent,

Et  de  la  laine  râpeuse  pour  l’industrie  du  tissu,

Ruineuse  et  à  remanier,  il  était  devenu  urgent.

Tabler sur  la  survivance du  savoir-faire  du bossu,

Indispensable  tâcheron  au  service  du  détergent,

Nabot solide et  rebelle d’un  genre travesti bissu*,   

Maniant comme personne dans un intérêt convergent,

Outil et  vieille rancune sous  les  injonctions  du pansu,

Notable et  digne  successeur,  de  la  fratrie  émergent,

Traité avec respect par tous sauf par un indomptable ossu.

 

Nouvelle ère du tout va mal, des sabots jetés dans l’outil,

Embryon  d’une  révolte  née  de  la  voracité,

Encanaillée  par  un  meneur,  expire  la  machine-outil.

 

Déclin funeste des faibles, l’appétit de la survie,

Est  la  mort  inattendue  de  l’usine  villageoise.

 

Guerre des nantis de guères, contre les prospères de peu,

Envenimée  par  la  faim  et  le  rude  froid  hivernal,

Rabote les gains du futur qui s’effilent de pas à peu,

Machination,  le désespoir escorte  les fils  au canal.   

Alors s’abat le sort cruel et traître se sauve-qui-peut,

Ici  et  là  gisent  les corps,  de l’homicide  bacchanal,

Noyés dans l’eau de la haine, du pain absent et du trop peu, 

Echauffent  les cœurs  et les sens dans un engagement final.

 

Et  tourne  le  temps  de  la  mort  et  pirouette  la vie,

Tableau de la faim de la fin, les murs en colère flambent.

 

Détruisant  toute  espérance   de  leur  assurance-vie,

Etouffée  par  la  ruine  que  les  émeutes  enjambent.

 

Facture  des  maux  à   payer,  c’est  sitôt  la  fermeture,

Les remords rongent les pères de voir leurs enfants affamés,

Obstinés dans leurs suppliques, ne reste que leur biture,

Regrets et morts à engloutir dans leurs inconscients malfamés,

Emportés  par  leurs délires  ont  cru en  la  dictature,

Noyés les deux gestionnaires, dirigeants se  sont  proclamés,

Tout  est  fini  pour le hameau, reste la magistrature.

 

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

Bissu : ni homme ni femme. Parfois hermaphrodites, parfois simplement travesti.

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                                   Un immense MERCI, Robert Paul,

                                    pour cette épatante SURPRISE !

Je découvre combien la COLONNE de DROITE de votre réseau est magique,

en ce sens qu'elle apparaît sur TOUTES les pages du réseau qui s'affichent.

                                 mais ce qui est le plus beau
                                 et tout nouveau :

 Elle laisse entrevoir Le violon enchanté puis par des clics ... des liens à l’édition

                                                       Voici de vous

                                 encore un merveilleux joli secret - cadeau

                                 qui ... vas se percer s’ébruiter  aussitôt .....

                                 puis courir sa vie par monts et par vaux !

Merci aussi pour la même publication dans les Groupes Enfance et Édition !!

 

 

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administrateur théâtres

L'ALLEE  DU ROI

De : Françoise Chandernagor, Jean-Claude Idée
Mise en scène : Jean-Claude Idée
Avec Jacqueline Bir
 
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Photo : ©Fabrice Gardin
Seul-en-scène royal
Ultimes représentations !

"Je brûle mais ne me consume"

 

A quatre siècles d’intervalle, deux génies, deux destins  s’entrecroisent. Celui de Françoise d’Aubigné, devenue  marquise  de Maintenon et celui de Jacqueline Bir, actrice. Toutes deux douées d’une rare intelligence, elles  sont de  fines psychologues qui ne  pouvaient que se rencontrer et ravir notre imaginaire.  Et nous faire tâter ce qu’est la résilience.  Jacqueline Bir manie la langue avec esprit et sensibilité   et nous conte avec connivence  le destin hors du commun  de cette  jeune fille roturière, née en prison d’un père assassin et d’une geôlière. Malgré le désamour, après un parcours étourdissant et courageux,  elle épouse  le  poète burlesque Scarron infirme et barbon dont elle est veuve à 24 ans. Elle  devint par la suite l'épouse du roi  Louis XIV après avoir été la fidèle gouvernante de ses nombreux enfants, nés de  la frivole Athénaïs, Louise de Montespan.

Jacqueline Bir  est comme l’héroïne : habile,  enjouée, solide. « Votre Solidité  »  avait coutume de dire Louis XIV à sa future épouse par analogie  avec les habituels « Votre Majesté »  ou « Votre Sainteté », marques suprêmes de respect. C’est ce que l’on ressent quand on voit  Jacqueline Bir se mouvoir  devant nous, changer de costume, parler, chanter, danser le menuet, camper une multitude de personnages, y compris le roi. Le  public  est conquis. Le  fabuleux  décor de Serge Daems et  la mise en scène  intelligente de Jean-Claude  Idée achèvent de séduire les spectateurs les plus exigeants.  

 Jacqueline Bir  fait surgir de l’histoire  et semble vivre elle-même une personnalité lumineuse, forgée dans l’adversité, une  ascension sociale extraordinaire et  une  vérité humaine profonde, au soir de sa vie: celle que « Tout n’est rien ». Mais  elle n'a jamais raté une marche. Mieux : chaque fois qu'elle montait d'un degré, elle voyait assez bien la marche d'après... Sous nos yeux et sous les yeux attendris de la statue équestre du Roi Soleil, elle se met à fabriquer un  escalier que Gide nommera plus tard « suis ta pente du moment qu’elle monte ». Mais  malgré son accession à l’amour,  au pouvoir, à la richesse, elle vivra aussi le renoncement. Elle contemple impuissante et résignée  la longue descente du règne aux abîmes avant de faire un dernier « à Dieu » au roi qui s’éteint.  

Elle n’a plus que les arbres, les livres et les enfants lorsqu’elle se retire à Saint-Cyr.  « A force de voyager entre le roi et Dieu, je suis  restée en chemin » nous confie-t-elle humblement. Elle regrette que jamais personne ne lui ait demandé si elle était heureuse, elle qui n’a eu ni père, ni mère et qui ne rêve que d'un peu de chaleur humaine.   Après Le Roi bien sûr,  il n’y avait plus que Dieu… Mais au moment ultime de sa mort elle a peur « de cette glace qui pénètre mon cœur et mon esprit. »  Une vie belle comme un chef-d’œuvre. « L'eau qui tombe goutte à goutte perce le plus dur rocher».   Une pièce jouée comme un chef-d’œuvre d’esprit et de cœur. 

 

C’est avec une sobriété majestueuse mais jamais ronflante que Jacqueline Bir joue la courtisane d’une classe imperturbable alors que souffle autour d’elle un tourbillon vertigineux de grandeur et de décadence.(Le Soir, mars 2008)

Une production du Théâtre Royal des Galeries.

Le 27 mars à 19h : conférence du philosophe Franck PIerobon (entrée libre sans réservation)


Lieu : Théâtre Jean Vilar
Dates : du 22 au 30 mars 2012
Durée : 2h20 avec entracte
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C'est avec un immense plaisir que nous accueillerons le chanteur basque Peio Serbielle (membre d'Arts et Lettres, d'ailleurs!) au cours du Festival "Les Voies de la Liberté 2012", à Louvain-la-Neuve (Belgique), le dimanche 22 avril. Nous l'avions invité à nous rejoindre depuis 2008... mais une incroyable mésaventure judiciaire l'empêchait d'être des nôtres. Le voilà enfin libre d'exercer pleinement son métier, sa passion pour la musique.


Le concert est prévu le dimanche 22 avril, à 11h, à la Ferme du Biéreau, à Louvain-la-Neuve.


Réservations: 

- via les Fnac et sur www.fnac.be ou 0900 / 00 600 (0,50 € / min)

- via www.ticketnet.be ou 070 / 660 601 (0,30 € / min).

- à la Médiathèque de Louvain-la-Neuve.


Plus d'infos sur le site des Voies de la Liberté


12272782695?profile=originalC'est le chanteur breton Gilles Servat qui nous avait parlé de Peio Serbielle à la fin du premier concert des Voies de la Liberté, en 2006. Rappelez-vous: c'était ce concert de mobilisation pour Ingrid Betancourt et Aung San Suu Kyi auquel participaient entre autres Renaud, Calogero, Hugues Aufray et bien d'autres...

À Louvain-la-Neuve, il y a six ans, Gilles Servat avait expliqué au public qu'il n'y avait pas que la Colombie et la Birmanie, mais aussi la France, où la liberté des personnes était en question. Et d'évoquer le chanteur basque Peio Serbielle pour lequel il se mobilisait avec d'autres (Mgr Gaillot, Jack Lang, Renaud, I Muvrini, etc.)

Peio Serbielle avait été arrêté en octobre 2004 pour complicité présumée avec des militants autonomistes de l'ETA: il avait hébergé des personnes de passage dans la montagne... sans leur demander qui ils étaient. Seize mois de détention préventive dans les prisons de Moulins, Nantes, Angoulèmes...  
Quand il est sorti finalement, Peio Serbielle a été placé sous contrôle judiciaire. Il ne pouvait quitter le territoire de la France métropolitaine et devait se présenter toutes les semaines à la gendarmerie de Mauléon, dans sa région natale.

Une incroyable entrave à sa liberté de créer, à sa liberté de s'exprimer en tant qu'artiste désireux de voyager et de rencontrer les hommes.

Nous avions invité Peio à se produire lors de l'édition 2008 du Festival des Voies de la Liberté,  puis lors de celle de 2010...

Mais ce contrôle judiciaire restait comme un obstacle qui n'aurait pu être franchi que par des autorisations très compliquées à obtenir de la justice. Peio est donc resté en France comme il s'y était engagé, chantant dans certaines régions de France, sortant le premier CD d'une trilogie et collaborant à un très beau documentaire sur la nature dans les Pyrénées et le Pays basque

12272783678?profile=originalCe n'est que fin décembre 2011, voici quelques semaines, que ce contrôle a finalement été levé: le chanteur peut voyager et ne doit plus se présenter pour "pointer" à la gendarmerie. Le procès, qu'il souhaite pour s'expliquer, n'est prévu qu'en 2013. Un délai de 9 ans après les faits, un délai déraisonnable qui pousse son avocat à se tourner vers la cour européenne des droits de l'homme.

Libre totalement de se déplacer depuis ce 23 décembre 2011, Peio Serbielle a décidé que son premier concert à l'étranger serait pour la Belgique: il participera au Festival "Les Voies de la Liberté 2012", comme il l'explique dans cette séquence diffusée sur France 3.


"Gaztetasunak", une chanson de Peio Serbielle mise en images par Ghislaine et Marc, un couple belge...




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TESTAMENT DE VIEIRA DA SILVA

La toile a été au cours de sa vie le lieu de sa pensée.

 

 Les réflexions de Vieira da Silva  , aprés  la mort d'Arpad, son conjoint, et la préparation à son propre grand départ, se déroule dans sa peinture.

Le symbole du labyrinthe connaît une nouvelle métamorphose dans son oeuvre. L'enjeu de lumiére intense transperce les dernières toiles de sa clarté lumineuse...

C'est dans la clarté aveuglante qu'a lieu "La lutte avec l'ange" (1992) qui garde l'entrée de la mort.

Vieira da Silva meurt en 1992 et nous légue un magnifique testament....

 

 

"Dans ma peinture on voit cette incertitude, ce labyrinthe terrible. C'est mon ciel, ce labyrinthe, mais peut-être au milieu de ce labyrinthe on trouvera une petite certitude" Vieira da Silva

 

                                                                  "  Testament

 

                                                          "  Je légue à mes amis"

 

                                                "Un bleu céruleum, pour voler haut

                                                 Un bleu de cobalt pour le bonheur

                                                 Un  bleu outremer pour stimuler l'esprit

                                                 Un vermillon pour faire circuler le sang allègrement

                                                 Un vert mousse pour apaiser les nerfs

                                                 Un jaune d'or :  la richesse

                                                 Un violet de cobalt pour la rêverie

                                                 Une garance qui fait entendre le violoncelle

                                                 Un jaune baryte : science- fiction, brillance, éclat

                                                 Un ocre jaune pour accepter la terre

                                                 Un vert Veronèse pour la mémoire du printemps

                                                 Un indigo pour pouvoir accorder l'esprit à l'orage

                                                 Un orange pour exercer la vue d'un citronnier , au loin

                                                 Un jaune citron pour la grâce

                                                 Un blanc pur:  pureté

                                                 Une terre de  Sienne naturelle:  la transmutation de l'or

                                                 Un noir somptueux pour voir Titien

                                                 Une terre d'ombre naturelle pour mieux accepter la mélancolie noirée

                                                 Une terre de Sienne brulée pour le sentiment de la durée"

                                                                                 Vieira da Silva

 

 

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Ce dimanche à 20h00 sur ACTU-mag:

http://www:bandbsa.be/contes.htm l'émisson
"Nos amis et les amis de nos amis" Le programme détaillé,
 pour le lien précis  me concernant
ICI:

     

au n° 3.22 


Vous pouvez aussi retrouver le Focus de mon édition www.lalyredalize.orgfait par Robert Paul
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administrateur théâtres

L’orchestre National de Lille se produit à Gand

12272797499?profile=originalJean Sibelius Pelléas et Mélisande
Robert Schumann Concerto pour violoncelle et orchestre
Piotr Ilyitch Tchaïkovski Roméo et Juliette

Kirill Karabits direction  / Anne Gastinel violoncelle /  de Bijloke, le 17 mars 2012

 Nous ne sommes pas allés jusque Shanghai  ni au bout de la Russie mais jusqu’à Gand, dans la très belle salle  historique « de Bijloke »  que nous  avons découverte avec joie, pour aller écouter l’Orchestre National de Lille sous la direction de Kirill Karabits.  Les concerts se donnent dans la grande salle magnifiquement restaurée de l’ancien hôpital du 13e siècle, sous une voûte d’époque  impressionnante, en chêne massif amené par bateaux, via l’ancien  port du Zwin et de Damme.

 Il n’y a pas si longtemps,  l’ONL était à  au studio 4 de Flagey, une salle à la très belle acoustique également.  Ce sont des gens du voyage !  Avec eux, dans le cœur historique de la ville de  Gand, nous avons voyagé à travers la  musique entre Sibélius,  Finlande ; Schumann, Allemagne ; Tchaïkovski,  Russie ; Kirill Karabits, Ukraine  et Anne Gastinel, France.

12272798066?profile=originalEn ouverture de concert nous avons écouté une interprétation très expressive de  Pelléas et Mélisande de Sibélius, qui, après en avoir écrit une musique de scène, a su traduire l’intensité de l’œuvre de Maurice Maeterlinck (… Belgique) en une suite de neuf pièces courtes et suggestives. Pas plus de 30 minutes de bonheur musical, mais neuf tableaux très pittoresques  et fort bien orchestrés par le jeune Kirill Karabits (°1976). Cela va de la majestueuse rondeur des tours du  château, aux scènes agrestes, aux déchirements  dramatiques qui se terminent dans le néant. Les cordes introduisent le thème, répété par un solo de basson. C’est l’envol de pizzicati comme une nuée d’oiseaux. L’avertissement lugubre ne se fait pas attendre :  un long roulement de percussions. La voix pure de Mélisande nous parvient à travers un cor anglais, comme une cantilène.  On est sur la plage « At the sea shore » avec le bourdonnement continu des altos. Entre instruments à vent et violons qui amplifient les thèmes, les sonorités sont denses, harmonieuses. Un plaisir de musiciens  que les membres de l’orchestre partagent avec un public  attentif et ému.  Les percussions et les contrebasses se font  ambassadrices des coups du destin. « Mélisande at the spinning wheel » présente une image dramatique de  belle au bois dormant qui s’achemine vers le désastre.  Les percussions  introduisent avec force les instruments du  malheur, et les contrebasses égrènent avec grâce – le geste des contrebassistes est pure élégance –  l’implacable fuite du temps… et de l’amour.  Trois notes répétitives, presque des soupirs, sont  soutenues par l’harmonie majestueuse des violons  et marquent les derniers instants de Mélisande, dans une  complainte, douce, lente et intense. Le chef d’orchestre  a dû contenir de la main  les envolées romantiques des musiciens car il semble privilégier la douceur et une certaine retenue, avant toute chose.

 

La violoncelliste française Anne Gastinel interprétera avec tragique le concerto pour violoncelle de Schumann. L’orchestre expose des sonorités éclatantes et vibrantes lorsque le violoncelle se tait.  Il faut dire que ce concerto fut composé pour l’anniversaire de Klara et que le morceau ne peut pas se complaire dans les méandres d’une âme torturée. C’est avec joie retrouvée que l’on écoute l'ouverture de Roméo et Juliette de Tchaïkovski. Rien ne manque : une musicalité parfaite, un chef d’orchestre de plus en plus passionné, une construction minutieuse de l’émotion et des antagonismes meurtriers. La harpe se prend pour une guitare, les couleurs chatoyantes de l’orchestre  sont captives,  suspendues  dans la voûte  séculaire de la salle de concert. De  brefs silences prédisent des élans joyeux, des ricochets de cordes, un rythme  parfois presque guerrier et syncopé dans le thème de la haine et de la discorde. Et aussi la sérénité de l’amour indestructible qui défie l’éternité, qu'il soit passion ou tendresse. Kirill Karabits tressaute, se démène  et  emmène dans son sillage  les musiciens avec vigueur,  il est le chef de la tempête. Mais  toujours, l’horloge régulière du destin bat la mesure: les éternelles contrebasses.  Les cuivres reprendront le thème une dernière fois,  de façon plaintive. La harpe s’éteint sous la puissance de formidables écrasements de timbales, cymbales et grosse caisse  qui n’en finissent pas de gronder. Une musique magnifiquement taillée, comme un diamant,  par le jeune chef d’orchestre ukrainien.

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http://www.onlille.com/

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Chère Rolande retrouvée,

Avec vous, nous aurons le cœur en fête !

Accompagnant de loin votre célébration de 60 ans de mariage

Ce n'est pas rien, la plus belle des conquêtes :

toute une vie réussie dans la fidélité d'amour et le partage.

Vous vouliez être danseuse aux petits pieds légers ?

Et ce sont vos vers, qui pour conter la misère, dansent

Et tourbillonnent, mots inspirés, avec aisance...

Votre cœur et votre esprit quoique bien accrochés,

de joie se parent et  voltigent avec prestance,

même si votre corps est martyrisé,

et vit dans d'intenses souffrances.

Une âme qui appartient au Ciel est transportée

par delà son douloureux calvaire.

Elle n'est pas faite pour dans la douleur succomber

mais s'élever au dessus de toutes ses misères

au plus haut de son ange, dans la pleine lumière.

C'est votre témoignage manifesté.

 

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administrateur théâtres

Grigory Sokolov

Vendredi 16.03.2012 20:00

12272797868?profile=originalPalais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

Grigory Sokolov piano

           

            Jean-Philippe Rameau, Suite en ré


            Wolfgang Amadeus Mozart, Sonate pour piano N° 8 en la mineur,     KV    310
          

Variations et Fugue en si bémol majeur  sur un thème de G.F. Haendel, op. 24, de Johannes Brahms

            3   Intermezzi de Johannes Brahms, op. 117

 

Géant russe matamore du piano ou Petit Poucet rêveur qui égrenait dans sa course, des notes ?  Il n’y en a  pourtant que 7… il en crée mille. Elles ont un feutré, un tissé (mains), un palpé, un flûté, un galbé, un ornementé, incomparables.   Sokolov, le succulent pianiste né au creux du 20 éme  siècle, nous offre des gouttes de rosée, des ombres fantastiques, des doux froufrous, du vin de vigueur. Il est la bohême du piano, l’anticonformiste, le créateur.

 

L’auberge est au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles dans la salle prestigieuse Henry Le Bœuf. Rameau ouvre le concert. Les tendres Plaintes, Les niais de Sologne, Les soupirs  et toute la suite en ré fusent du clavier, convoqués par un alchimiste intemporel.  Dans la pénombre, Grigory Sokolov installe l’intimité, penché sur son clavier comme sur un grimoire. Un champion des deux roues penché  sur son guidon, une dentelière à sa dentelle. On est dans le mystère de la  belle au bois dormant, le monde s’est éteint et en renaît un autre. Jeux de poignets, trilles invisibles, notes piquées, marche joyeuse, belles nuances et accents émouvants. Le piano, plus que le clavecin, doit sûrement rire avec cette salve de chatouilles. Une fête de nuances, le clavecin est pantois.  Détrompez-vous, il s’agit d’un chat agile,  (pas le Chat Botté, quoique… ), qui poursuit dans le clavier une souris invisible. Frissons spectaculaires. Le toucher badin cède à la poursuite effrénée; les mains bataillent pour occuper tout l’espace du clavier. C’est le jaillissement de sève vitale qui en est la cause.  Music is dynamics.  Incroyable maîtrise : cela se termine par un pas de deux, gracieux, d’un couple de danseurs étoiles sur les touches. Quelque part, il y a un maître de marionettes,  invisible, oublié tant les mains sont fascinantes.

 

La technique parfaite et brillante de Grigory Sokolov nous  offre une fête jubilatoire dans la sonate de Mozart. Il y a des accents raffinés, une liberté de ton et une multiplicité de saveurs généreuses. Le nectar musical oscille entre des notes aigrelettes et une ample  robe amarante. Andante cantabile con espresssione : rien n’est plus juste.  Le tempo est plus lent, les notes plus graves. Les aiguës sont assourdies grâce à des pianissimos inconcevables. On est dans un nid de duvet et pourtant chaque note bien détachée semble être appuyée à fond dans le clavier. Mystère de la fabrication. Un oiseau soigneux, de préférence une alouette, lisse son plumage, quand soudain forgées à grands feux, des notes graves explosent. Le nez sur son clavier, Grigory Sokolov écoute la respiration intime de l’instrument puis transforme ses mains dans le Presto en véritable corps de ballet.

 

L’éventail des nuances des Variations de Johannes Brahms nous  laisse stupéfaits. Un  déchaînement titanesque façon Vulcain fait suite aux  « Hands dancing on thin ice  » de l’introduction. Sokolov butine ensuite des notes sucrées avec gourmandise. Une cavalcade endiablée précède la salve d’accords plaqués avec détermination suivie de près par  l’ébullition de lave en fusion. …Et le déplissage accéléré de jeunes feuilles tendres se déploie sous une course de nuages. Comme le dit Wagner "Wandel und Wechsel liebt wer lebt: das Spiel drum kann ich nicht sparen."  "Qui vit aime le changement et la variété: ce jeu je ne peux m'en passer." Richard Wagner (Rheingold). L’élasticité extrême du toucher ne finira jamais d’étonner. On imagine un artiste peintre en pleine créativité, débordant d’inspiration balayant sa toile en rafales dynamiques et en touches pointées. Après de splendides variations chromatiques pleine de douceur, ce sont 20 mains qui chantent, grondent et menacent. Rappellent avec vigueur le thème d’Haendel.  Provoquent un ruissellement d’orage estival et enfantent une musique surhumaine.

 

 12272797675?profile=originalCoupant court aux applaudissements Grégory Sokolov se jettera  avec ivresse dans les Intermezzi où l’on retrouve une berceuse aux notes rondes comme des perles et des bulles éclatant avec douceur. Voici  une longe ondulation, la roue du temps ?  Elle tourne, dévale, hésite,  remonte une pente imaginaire avant de se coucher sur le flanc. Vaincue ? Ensuite la supplique appuyée mais humble, d’une sorte de Kyrie Eleison. L’ensemble  finit sur une langoureuse caresse qui ne veut pas s’évanouir. Au moins six rappels et autant de « bis » éblouissants, passionnés et tendres. Et bien sûr, la note bleue.  Grigory Sokolov, un bateau ivre.

 

 

 

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administrateur théâtres

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Johann Sebastian Bach, Partita n° 3, BWV 827
Ludwig van Beethoven, Sonate pour piano n° 7, op. 10/3
Frédéric Chopin,
- Ballade n° 1, op. 23
- 2 Polonaises, op. 26
Karol Szymanowski, Sonate pour piano n° 1, op. 8

 

 

Explosion printanière, hier soir, aux Beaux-Arts de Bruxelles. C’est Rafał Blechacz qui est au clavier devant une salle médusée par sa virtuosité et sa frappe inspirée. Le programme parcourt plusieurs siècles : Bach, Beethoven, Chopin et Szymanowski, une découverte pour nombre d’entre nous. Le jeune pianiste polonais, lauréat du prestigieux Concours Chopin de Varsovie d’octobre 2005 où il remportait le premier prix, ainsi que quatre autres  prix spéciaux, a l’étoffe d’un virtuose  de très  grande envergure.  Le Concours Chopin - qui se tient tous les cinq ans à Varsovie - l’un des plus anciens et des plus illustres concours internationaux de piano, a accueilli d’éminents lauréats : Martha Argerich, Maurizio Pollini, Krystian Zimerman... Dans la corbeille de prix,  Rafał Blechacz  y fut distingué pour  la meilleure interprétation d'une sonate de Chopin.  C’est tout dire.   

D’emblée, dès le début du concert, on est saisi par sa personnalité juvénile, accomplie,  sensible et surtout,  discrète. Dans la succession des morceaux qu’il interprète il s’efface presque lors des applaudissements. Aurait-t-il peur du tonnerre ? Génération Y ?

Dans la Partita n° 3, BWV 827 on apprécie aussitôt un flot de vie étourdissante. L’effervescence est telle qu’on se demande quand le musicien respire. Douceur, en chapelets de pianos sans aucune emphase, et retenue sont très présentes dans l’Allemande. La Sarabande est plutôt une promenade bucolique pleine de fraîcheur, où l’on s’arrête pour humer les parfums de l’air. Note de cœur et note de tête s’entremêlent harmonieusement. C’est donc le printemps soudain,  avec la lourde fragrance d’un seringa ou d’un lilas dans les paisibles heures de l’après midi. La Burlesca nous donne d’agréables sautillements de ruisseau limpide sur des pierres brillantes. Le jeune homme est encore pressé dans la gigue. Les doigts batifolent sur le clavier à une vitesse extravagante.

Le contraste est saisissant dans la sonate pour piano N°7 de Beethoven. Le fourmillement des doigts y est toujours mais avec des appuis spectaculaires  entraînant de larges ruissellements. Sa maîtrise est  parfaite. Avec une  connaissance précise de la partition qu’il connait par cœur, il  parcourt avec aisance  toutes les couleurs sonores possibles du thème. Les 5 notes ralenties de la main gauche se propagent en multiples échos vibrants. L’accompagnement change de camp, il est à droite. Une promenade très émouvante  scelle la tendresse de deux âmes, …ou de deux âges. Cela s’achève dans le quatrième mouvement par des roulades, des roucoulements. De riches bourdonnements  exprimés par une masse de trilles,  un rythme syncopé, un tapis d’herbes folles en accompagnement  sont finalement  aspirés par une  dernière gamme vertigineuse.

Le public est totalement conquis. Le reste du concert sera tout aussi brillant. Avec la Ballade n° 1, op. 23 de  Chopin il y a la douceur et la puissance de vagues musicales qui se répandent sur le clavier. Des lambeaux de rêves effilochés  contrastent avec des grondements telluriques, parsemés de poussière d’étoiles. Intériorité et passion débridées se disputent le clavier. Au calme profond succède une finale étincelante. Les deux polonaises soulignent encore plus la personnalité ardente du jeune-homme dont on sent la tendresse profonde pour Chopin. Georges Sand serait-elle dans la salle ? Célébration d’harmonie de sensualité et de passion. Les sonorités de cristal dialoguent avec des frôlements de harpe. Le moindre motif - très simple - est aussitôt habillé d’atours prestigieux et  resplendissants qui se propagent avec force du haut en bas du clavier. L’expressivité sera à son comble dans la sonate pour piano N° 1 de Karol Szymanowski, qui rassemble avec fougue  une tempête de sentiments et de soudaines accalmies. Les accords rebondissent, et font place à des confidences  et murmures  puis à de lourdes perles vibrantes,  le tout dans un crescendo de vent qui se lève. Sourire discret de l’interprète qui nous réserve deux bis en forme de révérence. Ah les natifs de Pologne !

 

http://www.bozar.be/activity.php?id=10922&selectiondate=2012-3-14

Rafal Blechacz Mercredi 14.03.2012 20:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

 

 

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administrateur théâtres

                                                                                                 mocratie

        De : Michael Frayn

      du 13 au 18 Mars

Mise en scène, scénographie et lumières : Jean-Claude Idée

Dramaturgie : Armand Delcampe

Avec Jean-Pierre Bouvier, Xavier Campion, Emmanuel Dechartre, Alain Eloy, Jean-François Guilliet, Frédéric Lepers, Frédéric Nyssen, François Sikivie, Jacques Viala, Alexandre von Sivers

 

21 octobre 1969 : « La guerre contre les peuples et contre son peuple est enfin perdue. Créons une Allemagne d’Amour et de Justice!» C’est le vœu de Willy Brandt, personnage charismatique fascinant. Les visages  émaciés des gens de l’Est sont tournés vers lui. Il a le geste pacificateur, l’heure viendra! De l’autre côté du mur, les Libéraux ne veulent pas de traité avec L’Allemagne de l’Est et préfèrent les accords avec les Démocrates Chrétiens. Dans la solitude du pouvoir,  Willy Brandt tient bon : «ça va ça vient les coalitions, ça n’a pas de racines ». Willy Brandt est soutenu par le compagnonnage qui s’est établi avec son assistant personnel Günter Guillaume,   un espion de l’Est qui a su gagner sa confiance.  Dixit Günter Guillaume : Willy Brandt représente le rêve d’une démocratie parlementaire, « une fête qui ne finit pas ». Günter ou Guillaume selon l’interlocuteur,  celui de l’Est ou de l’Ouest. 

 

 Arno K., le commanditaire à qui Günter confie les avancées de sa mission  est partout. Il joue un personnage machiavélique  qui  symbolise à merveille la RDA et la surveillance constante du régime communiste. Big Brother invisible pour les comédiens, il se glisse au milieu de toutes les conversations. Jacques Viala l’incarne diaboliquement bien.

 

Huis clos sur l’immense plateau de l’Aula Magna. Les personnages sortent régulièrement de l’ombre pour jouer leur partition sous un spot de lumière. Cela  nous donne à voir toutes  les coulisses du pouvoir… qui tue. On revivra l’histoire éternelle de la roche tarpéienne. Les services secrets de la République Démocratique ont décidé, en accord avec l’Ouest, de saborder (Günter) Guillaume pour faire sauter le chancelier et son Ostpolitik… Dans l’ombre, veille le Mazarin : « oncle Herbert », Herbert Wehner,  chef du SPD qui attend jalousement de présenter son favori, Helmut Schmidt aux élections. « La démocratie, c’est comme la spontanéité, elle a besoin d’être contrôlée. »

 

 Et au détour de la guerre du Kippur, de la crise pétrolière, le 7 mai 1974, le chancelier qui ne chancelle pas,  Prix Nobel de la Paix, démissionnera, toute honte bue. Guillaume, son assistant personnel a été démasqué  quinze jours plus tôt comme  espion de la Stasi, les services secrets de la RDA.

 

 Tout le monde s’observe, épie, conspire  et s’approprie des lambeaux de la démocratie, cet  humble animal qui s’offre en pâture aux plus gourmands. A travers les personnages, ce sont les rouages de la politique, les contradictions, les enjeux, les désespoirs qui exposent leur vérité crue. ‎La phrase de Walt Whitman « Me contredis-je ? Très bien alors, je me contredis. Je suis vaste, je contiens des multitudes. » est un sésame dans la bouche de Willy Brandt. Et Guillaume d’éprouver paradoxalement  une admiration sans bornes pour son maître et ami. L’heure sera grave quand les silences de Willy « ne diront plus rien ». Il aura été abandonné.   Dans  l’aurore norvégienne, pendant ses  dernières vacances  familiales avec Willy, Guillaume se demande « Est-ce lui que je vois dans la lumière norvégienne ou moi-même ? » Une question intime qu’aucun  vrai espion ne se pose. La fête est finie.

 

Cette représentation théâtrale  est soigneusement orchestrée. Le mur du  décor est  un  personnage muet qui nous fixe  du haut de son mirador. Les  comédiens triés parmi les meilleurs  (Alexandre Von Sivers,  Xavier Campion… ) s’emparent du  texte dense  et  rendent les scènes historiques très évocatrices comme la tombée à genoux de Willy Brandt à Varsovie. Le spectateur ressort de la salle heureux d’avoir parcouru une page complexe de l’histoire rendue palpable par la dynamique théâtrale. Heureux que les murs finissent toujours par tomber.

 

Les prestations de Jean-Pierre Bouvier (Willy Brandt) et d’Alain Éloy, l’espion au cœur qui balance,  sont brillantes et passionnées.  L’AULA MAGNA à Louvain-la-Neuve se souviendra  longtemps de la chute de ce  mur tant décrié par Willy Brandt!

http://www.atjv.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=475

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Chers Amis,

J'ai le plaisir de vous faire parvenir en annexe l'affiche de ma première pièce "Quatre roseaux en automne".

Cette comédie douce-amère parle de l'amitié entre quatre quinquagénaires: Pierre, François, Guillaume et Antoine.
Ils passent une soirée chez Pierre...une soirée entre amis.
Bien vite, les non-dits, les aveux, les reproches et les confidences vont donner le ton et les vérités vont se dévoiler avec humour, fatalisme ou éclat.
L'amitié n'est-elle qu'une vieille habitude? Résistera-t-elle aux rancœurs et à l'assaut des mots ?

Le spectacle est mis en scène par Jean-Louis Timperman et interprété par la compagnie Roger Claude.

Les représentations auront lieu du 20 au 28 avril 2012 (sauf le lundi 23 et le mardi 24) à 20 heures 30' à la salle MEDIATEK de l'institut Saint Joseph, situé au 14, rue Félix Hap à 1040 Etterbeek. Bon! Ce n'est pas encore le théâtre du Parc ou des Champs Elysées mais ce n'est qu'un début...

Si vous souhaitez assister à ce spectacle, sachez que les réservations se font UNIQUEMENT soit par téléphone au 0477/483546 ou par mail: petit-louis@skynet.be

N'hésitez pas à y convier vos amis !

Votre présence amicale constitue le meilleur des encouragements.

Bien amicalement

Albert Lonhienne

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administrateur théâtres

Vingt-quatre heures de la vie d'une Femme

Hommage à Stefan ZWEIG

 

avec Anne-Marie CAPPELIEZ


 

Et au fond de l’abîme, était l’Envoûtement.

Premier cercle : Dans un hôtel de la Côte d’Azur, une femme « comme il faut »  quitte mari et enfants pour soudain suivre un jeune amant, sans jeter un regard en arrière  et sans espoir de retour. Scandale. . .  Deuxième cercle : Une autre femme, une dame anglaise très distinguée, séjournant dans le même hôtel a aussi été envoûtée par le passé. Sa confession imminente suffira-t-elle à lui faire retrouver la sérénité  et faire craquer après 24 ans  l'envoûtement de souffrances toujours recommencées ? Troisième cercle : Apparition magique de ladite femme, encore jeune et  si envoûtée par son mari, qu’à la mort de celui-ci,  elle se trouve  incapable de continuer à vivre chez elle et se lance dans une fuite en avant pour échapper au vide vertigineux de l’âme. « Aucun flot vital ne résidait plus en elle. » Quatrième cercle : Était-ce une nuit de la Saint-Jean ? Sur le tapis vert du casino de Monte-Carlo, elle rencontre des mains, puis un visage exalté, ensuite flétri: un homme au bord du désespoir. Cinquième cercle : L'inconnu est envoûté par la passion du jeu et agonise. Sixième cercle : La femme se découvre une âme salvatrice qui l’envoûte totalement. Elle est prête à commettre les actions les plus folles pour l’arracher à la destruction.  Sentiment exaltant et neuf de l’utilité de son existence ! Septième cercle : Les 24 heures fatidiques. La voilà  au septième ciel, elle est tombée amoureuse. « Cette nuit me parut mille ans ». Passion foudroyante.  Nouvel envoûtement. Huitième cercle : Toujours envoûté par le jeu, le jeune homme  rompt sa promesse et  ne la reconnaît pas. Après avoir reperdu toute sa fortune, il ne résistera pas à l’attrait du suicide, envoûtement maléfique.

 Neuvième et dixième cercles : c’est le spectateur et la spectatrice qui sont à leur tour envoûtés par le texte de Stefan Zweig, par le talent très puissant de la conteuse. Un élixir, une herbe magique ?  Les murs du théâtre disparaissent, le décor de même, jusqu’au moindre petit pot de Saint-Paulia aux fleurs violettes  qui décoraient le lobby de l’hôtel  où est sensée se dérouler l’histoire. A la fin de l’histoire on découvre avec stupeur, la  petite tasse à thé en porcelaine  de la dame anglaise, posée délicatement sur une table basse juste devant les spectateurs. Elle semble ne jamais avoir été là avant, tant l’imagination du spectateur a fait du chemin.

Allez voir cette pièce qui fait partie d’une trilogie envoûtante de Stefan Zweig, donnée au théâtre du Grand Midi sous la direction artistique de Bernard Damien.

 

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https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/le-theatre-du-grand-midi-rend-hommage-a-stefan-zweig

du 28 février au 17 mars à 20h30

 

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Richard Guino : Le nom effacé

Il s’appelait Ricard Guino, et des images de femmes bondissaient de ses mains, pétries ou arrachées à la matière. Des femmes belles et pulsantes de vie, de sensualité, d’érotisme aussi. Des femmes sur les courbes desquelles se lovait le soleil. Des femmes pour le regard et le toucher de l’homme, pour le confort de leurs enfants, pour leur propre triomphe. Il était un tel magicien que le grand Maillol, alors déjà un maître de la sculpture qui n’avait plus à faire ses preuves, l’a voulu pour assistant.

 

Et c’est ainsi que Ricard a quitté sa Catalogne natale, son quartier, le goût fabuleux de son quotidien sous le soleil pour Montparnasse. Il a posé sa valise et son coeur, et amené ses espoirs rue Daguerre, cette rue Daguerre qui encore aujourd’hui a gardé des relents de peuple, avec l’odeur du bon café, les gens qui se hèlent, rient, ou s’engueulent, les moineaux intrépides pépiant sur le trottoir malmené, les artistes des ateliers avec leurs routines et leur itinéraire immuable. Il devint Richard Guino. Et il se mit au travail avec la passion fourmillant au bout des doigts, une chanson de chez lui bien au chaud dans les souvenirs, et un avenir où se bousculaient les promesses. Sculptures et croquis magnifiques sortaient de son atelier comme un cantique céleste, splendides et puissants.

 

Ailleurs, bien ailleurs, il y avait un génie de la toile vieillissant, ses mains s’éteignant sous l’emprise de l’arthrite rhumatoïde. Recroquevillées comme des serres, enveloppées de bandages pour qu’elles ne lui lacèrent pas les paumes, objet de chagrin et d’impuissance. Car Auguste Renoir avait encore des choses à dire, mais ses mains le faisaient taire. Il avait réalisé autrefois une sculpture, un médaillon représentant son fils Coco (Claude) à six ans. Pourquoi ne pas sculpter, maintenant, avait-il songé. Et il chercha des mains, comme un aveugle cherche un guide. Maillol et lui avaient le même marchand d’Art, Ambroise Vollard, et c’est par lui que le miracle Renoir et Guino eut lieu.


J’ai trouvé vos mains, annonça-t-il à Renoir. Je ferai votre fortune, promit-il au jeune Guino.

 

Une communion étrange fondit les deux hommes en une seule vibration de l’esprit, un même sens des formes, de la femme, du passage de la vie dans la matière. Ils se comprenaient d’un mot, d’un regard, et Guino ne fut pas que les mains, il fut la force, l’inspiration, la passion créative de Renoir. Il plongea entièrement dans l’âme du vieillard passionné. De 1913 à 1918 ils firent ensemble 37 sculptures dans la propriété de Renoir, Les Collettes à Cagnes-sur-mer. Dans le bel atelier vitré du fond du jardin habité par des oliviers centenaires, au chant des cigales ou dans le silence de la saison froide, le jeune Catalan habité par la vision artistique de ce vieil homme que très vite il ressentit comme un ami, faisait, seul, les croquis et les sculptures. Au premier étage de la grande maison le peintre qui désormais marchait à peine continuait de peindre comme il le pouvait, les pinceaux attachés aux mains, et regardait par la fenêtre ses vieux arbres tordus et forts, et la belle ferme ancienne de la propriété. Rassuré. Là en bas, ce jeune homme dont les doigts parlaient d’amour et de vie ne trahirait pas son idée. Lorsqu’une sculpture était terminée, il le savait : il y découperait un morceau d’argile pour le lui apporter, et lui y  inscrirait alors son nom. Que Richard retournerait insérer sur la sculpture. Leur osmose était totale, miraculeuse, au point que Renoir pleura en voyant « Maternité », représentant sa femme Aline morte depuis peu.

 

Vollard pourtant, loin de lui apporter la fortune, veilla à la sienne : sachant que Renoir se vendrait mieux si on pensait que Guino n’était qu’un assistant parmi d’autres, c’est la rumeur qu’il laissa errer. Il ne parla même pas de ce mystérieux épisode dans sa biographie.

 

Renoir mourut en 1919 et Guino, très amer, chercha la reconnaissance avec son nom seul. Ivoires, céramiques, majoliques, verres, bronzes, terres cuites, dessins et peintures disent encore aujourd’hui quel artiste exceptionnel il fut. Et les sculptures qu’il a faites pour Renoir se trouvent dans les plus grands musées : Le Tate, l’institut Courtauld, le musée d’Orsay, le Louvre. Ces mêmes sculptures qui, dans les années ’60, permettaient aux enfants et petits-enfants d’Auguste Renoir de contrôler de nouvelles éditions de bronze et d’en recevoir les profits des ventes. Poussé par son fils Michel – sculpteur de renommée lui aussi -, il attaqua en 1969 la famille Renoir pour être reconnu comme co-auteur. Rien d’agressif, juste une mise au point. Il était personnellement ami avec l’acteur Pierre Renoir et son frère Jean, le cinéaste, qui lui dit alors : « Faites comme vous voulez, je le sais que vous avez travaillé avec mon père, et je vous souhaite bonne chance ». Il voulait simplement que son nom et son travail soient reconnus, le travail de ses vingt ans, quatre ans de sa vie passés à donner le soleil de ses mains aux formes que le vieil artiste voulait encore donner à l’Art.

 

En 1971 sa qualité de co-auteur fut reconnue  après une longue enquête : témoignages, lecture de lettres, analyses de documents etc… et ce n’est que 9 mois après sa mort, en 1973, qu’elle a été définitivement établie par la cour de Cassation.

 

C’est peu après que j’ai eu le bonheur de rencontrer Michel et sa famille dans l’atelier de Richard, et d’être enveloppée de toute la simplicité et la générosité qui survivait là. Des artistes par amour, et pas par glamour. Des artistes parce que c’est ce qu’ils font : de l’Art, de la vie, et ses drames et joies. Merci cher Michel pour avoir dit au monde que ce beau garçon de Catalogne a donné à Monsieur Renoir ses dernières mains, et toute sa confiance, pour lui permettre de sortir cette ode ultime à la femme.

 

Oui vraiment, merci Michel Guino. C'est un honneur de te connaître et d'avoir mangé à votre table !


Photos ici

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