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Un dessin qui en dit long

       

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Croquis de Jacques Choucroun

À Jacques Choucroun

Être opéré quelle aventure!
Au réveil bien souvent l'esprit
Reste confus, tout engourdi,
Quand la souffrance ne perdure.


Pour épater ta vieille tante
Tu as pris un plaisir certain,
De l'hôpital ce matin,
À faire cesser son attente.

De toi un dessin fort joli
Sur mon écran fut une grâce.
De ta souffrance nulle trace.
Je crus rêver, l'âme ravie.

Sur ton lit regardant ton pied
Aussitôt tu eus souvenance
De vers d'un poète de France
Sur objet non identifié.

L'humour à tes talents uni
Est un atout incomparable.
Conserve-le, il rend aimable.
Ta culture aussi m'attendrit.

26 septembre 1015

 

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administrateur théâtres

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12273129701?profile=originalVoici du  panache et  de la  flamboyance  pour ouvrir la  saison à ORW  à Liège.  Jean-Louis Grinda*est de retour avec une somptueuse mise en scène de l'Ernani de Verdi en collaboration avec l’Opéra de Monte-Carlo.   

Pour souligner l’opulence musicale  de l’œuvre, Jean-Louis Grinda choisit d’utiliser une toile de plastique tendue,  faisant miroir, inclinée en fond de scène qui dédouble les clairs-obscurs et les saisissants jeux de lumière de Laurent Castaingt de manière très  onirique. Ceux-ci jouent avec la transparence des écrans et  font surgir  la vision extraordinaire d’une reine de lumière en robe blanche  autour de laquelle surgissent  des   personnages  vêtus de brocart, figés et  muets, comme dans un cauchemar. Nous sommes dans les toutes premières mesures de l’ouverture.

Plus de 300 costumes resplendissants, d’inspiration Renaissance, signés  Teresa Acone et une  réplique stylisée  de combats équestres de Paulo Ucello contribuent à créer  l’atmosphère grisante de légende épique. L’importante distribution  glisse  sur  l’échiquier du drame romantique, fait de porphyre er de marbre noir. Les décors sont signés Isabelle Partiot-Pieri. Le mouvement entre ceux-ci simule  la main du destin, le moteur invisible de l’ouvrage. La très belle direction des choristes  evient à Pierre Iodice. Le décor au  troisième acte suggère le tombeau de Charlemagne surmonté de l’aigle impérial,  auprès duquel se fera le couronnement. Le dernier acte  s’ouvre sur  une couche nuptiale surmontée d’un  immense dais de soie blanche   parsemée  d'écussons dorés,  auquel seront  assorties les tenues de bal de la cour  pour les  épousailles princières.

Les personnages. Une femme Elvira (Elaine Alvarez), flanquée de  sa nourrice Giovanna (Alexise Yerna), face au monde guerrier des hommes : un oncle, un grand d’Espagne,  De Silva (la basse Orlin Anastassov), vieillard qu’elle déteste et qu’elle doit épouser.  Don Carlo (Lionel Lhote), le roi d’Espagne qui lui a aussi demandé sa main et  lui a même offert la couronne. Son cœur appartient à  Ernani (le ténor argentin Gustavo Porta), prince proscrit, cuirassé dans une voix forte, stable  et assurée,  poursuivi par une fatalité meurtrière, devenu bandit avide de vengeance : son père a été tué par le père de Don Carlo. Traqué par les émissaires du roi, iI s’est réfugié dans les montagnes d’Aragon.

Tout pour l’amour. Il rêve d’enlever Elvira. Le malheureux couple  se voue  en effet un amour sincère et juste, seule harmonie dans cette fresque guerrière  mue par la poudre et le glaive. Encore deux hommes de plus  au tableau : Riccardo, l’écuyer du Roi et Jago, celui de De Silva. L’amour est la valeur absolue d’Elvira et sa seule arme. Elle est prête à perdre la vie et irait jusqu’à tuer  si elle ne peut pas vivre aux côtés de son amant.  « Ernani involami » est d’une poignante beauté, brodé de belles demi-teintes fort délicates. 

 Tout pour l’honneur. La machine à broyer les hommes dans le sang - Jalousie et Vengeance - se réveille. De Silva a offert à son insu l’hospitalité à Ernani en fuite. Ernani, croyant Elvira  mariée,  lui offre sa tête en cadeau de noces, quand, enflammés par l’idée de vengeances communes, Ernani et De Silva  décident de se liguer contre le roi. Il revient à Ernani de l’abattre, pour venger la mort de son père.  Inconscient ou la proie d’une malédiction,  Ernani conclut avec De Silva un pacte fou où  il  offre à son ennemi de se supprimer par le glaive lorsque De Silva fera retentir trois fois un cor fatidique!  L’honneur est la valeur absolue d’Ernani,  et rien ne tiendra devant  ce pacte  insensé !  Aucun usage de la raison ou les supplications d’Elvira  n’arrêteront  son passage à l’acte. Pauvre folie des hommes.  Etranglé par l’orgueil de ses principes et la  spirale des vengeances en série, il s’immole aux pieds de celle qu’il peut enfin épouser sous l’œil impassible de De Silva. Quelle absurdité ! Elvira avait  fini par obtenir  la clémence du nouvel empereur du Saint Empire  grâce à  la sincérité et la pureté de ses sentiments. Victoire éphémère de l’amour.  En effet, au  troisième acte, le roi Don Carlo,  accédant au trône impérial sous le nom de Carolus Quintus,  avait su contourner la haine, trouver le chemin de la paix et  de la clémence. On est frappé par la noblesse de ton de Don Carlo, qui s’oppose à la dérisoire vendetta et l’orgueilleuse dette d’honneur!  Le goût du sang, la folie de vengeance et de  jalousie de De Silva  viennent tout ruiner. Le trio final est un hymne rutilant fait de désespoir et de malédiction.

12273129069?profile=originalTout pour la musique. L’orchestre dirigé par Paolo Arrivabeni enchaîne les airs, les chœurs chatoyants et les dialogues  avec une énergie dévorante. La constance  des différentes haines se dégage de chaque scène avec  obstination dans une atmosphère de fatalité. It’s a man’s world. Et à l’opposé, parée de tout le  mystère de féminité, des couleurs  tendres  aux plus crépusculaires, l’interprétation  vocale impérieuse d’Elaine Alvarez est royale et sereine malgré  l’intensité de sa souffrance. Elle suscitera vivats et applaudissements enthousiastes très mérités lors des nombreux rappels en scène. Tout aussi royale est l’interprétation et  la voix ronde et souple de Don Carlo. Lionel Lhote le sublime baryton qui nous a enchantés dans Les pêcheurs de perles tout dernièrement sur la même scène, et il  se surpasse encore. « O de’verd’anni miei » médite-t-il devant la tombe de Carolus Magnus, symbole de sagesse. Avec sa très belle présence scénique, c’est probablement, notre voix préférée dans ce magnifique spectacle qui ne cesse de nous rappeler de façon étonnamment vivante,  les  tableaux  de Velasquez.

ernani-c-opera-royal-de-wallonie-lorraine-wauters-27.jpg?itok=IhBFmvyR&width=452                          http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/ernani

ernani-c-opera-royal-de-wallonie-lorraine-wauters-14.jpg?itok=yAQQppjf&width=452

* Jean-Louis Grinda a dirigé l'Opéra Royal de Wallonie pendant des années, avant l'actuel directeur général et directeur artistique Stefano Mazzonis Di Pralfera  

Saison : 2015-2016

Durée : 2:40 /Langue : Italien /Direction musicale : Paolo Arrivabeni / Mise en scène : Jean-Louis Grinda/ Chef des Chœurs : Pierre Iodice/ Artistes : Gustavo Porta, Elaine Alvarez, Orlin Anastassov, Lionel Lhote, Alexise Yerna/ Nombre de représentations : 6 /

Dates : Du jeudi, 24/09/2015 au mardi, 06/10/2015   

 crédit photos: (© Opéra Royal de Wallonie - Lorraine Wauters).

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Ecriture prompte

"Combien de frimousses

Ai-je vu sur la mousse ?

Beaucoup de peau surannée

Avec au beau milieu des plis ailés

Que n'ai-je comme sensation ?

Lorsqu'elles se déroulent d'émotion

Tant à vouloir saisir les formes

Avec une emprise de couleur d'orme

Chair de poule

Au centre des cuisses roulées

A faire surgir au bout oblongue

Une volonté d'embrasser

Plus que des boucles blondes

D'un seul geste de doigt

Surgit le drôle en moi

Pour les plaisirs des seuls yeux

Trés loin de l'émoi et de l'adieu

Tout mon être derrière l'image

Souffre de ne pouvoir caresser l'hommage

Digne d'un Homme

Au sourire pâle individuel et gommé".

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11/11/2013

Écriture prompte

Eric DELACROIX.

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Enfance,

 

La flagrance de l'enfance ;

le lait dans la casserole qui monte

dans une maison fleurie.

Puis celle de l'ondée claire,

la première du matin,

tombant sur la mer assoupie.

La flagrance de l'enfance ;

une future mère,

 vêtue d'une robe blanche,

rêveuse, toute étendue

sur le sable d'Atlantique,

 avec au dessus d'elle, virevoltant et libre

un joli ballon bleu.

La flagrance de l'enfance ;

un coquelicot sanguinolent et seul,

dansant dans un champs de colza,

où le soleil semble

y avoir élu domicile,

dans un profond silence.

Puis ça et là, au loin, le vent vert, caressant,

amène le premier cri d'un nouveau né,

installé sur le sable blanc,

par le geste infini et magique,

d'une nouvelle mère, à deux pas de la mer.

NINA

 

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Parle nous, enfant.

"Parle nous ,enfant, du temps qui sera,
Du bleu, du vert,
D'une ballade dans les bois,
Des matins qu'on espère...

Pas des réussites, des ventres lourds,
Parle nous de couleurs,
Du bonheur d'un jour,
D'une belle fleur...

Pas de ta voiture ni de ta maison,
Mais du rose d'un soir,
Même d'un papillon.
Parle nous d'espoir...

Parle nous d'amour s'il t'en reste,
D'un ciel sans nuages,
Que l'ombre ne se manifeste,
Au cours du voyage...

Dis nous que demain sera beau,
Qu'il est permis de rêver,
Parle, enfant, de ton berceau,
Au monde entier !

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12273125701?profile=originalLe théâtre d'Eschyle a tant de grandeur qu'il fascine et intimide. La profondeur des problèmes qu'il a su lire dans les vieux mythes grecs, l'acuité avec laquelle se traduit chez lui la crainte constante des dieux, la richesse de son lyrisme, aux formes âpres et mystérieuses, tout cela peut y contribuer. Mais ces mérites correspondent aussi à la place qu'occupe Eschyle dans l'histoire littéraire : Eschyle, en tout, marque un début.

Il est, d'abord, le premier tragique - le premier au sens absolu du terme, le premier de tous les temps. Il n'est pas, sans doute, l'inventeur de la tragédie ; on connaît les noms de certains auteurs qui l'ont précédé. Mais il n'y en avait pas eu beaucoup : au moment où naissait Eschyle, le genre tragique venait tout juste d'être officiellement reconnu à Athènes. Et, des diverses tragédies antérieures à Eschyle, pas une n'a été conservée.

Tout se passe donc comme s'il avait été le premier à faire de ce genre encore gauche et récent le moyen d'expression humaine qu'il devait continuer à être pendant tant de siècles : s'il n'en est pas l'inventeur, Eschyle est donc, par là, le créateur de la tragédie.

Il ouvre un genre. Il ouvre aussi une époque. Son oeuvre se place au début de ce Ve siècle avant J.-C. qui fut l'âge du rayonnement athénien. Il combattit à Marathon, à Salamine, luttant dans cette guerre médique qui devait sauver sa patrie, puis valoir à celle-ci l'hégémonie, la gloire, bientôt l'empire. Il est de l'âge qui fonde et qui instaure, et son oeuvre respire cette ardeur intérieure.

En revanche, il n'a pas participé au grand renouveau intellectuel que devait connaître le Ve siècle. Il est, avant les autres, un Ancien. Il a trente ans de plus que Périclès, et si Périclès fut, dit-on, le jeune chorège qui se chargea de faire représenter Les Perses  d'Eschyle, en 472, il venait tout juste de prendre le pouvoir quand Eschyle mourut en Sicile : Eschyle n'a rien connu de la grandeur de Périclès. De même, il a trente ans de plus que Sophocle, quarante-cinq ans de plus qu'Euripide, cinquante-cinq ans de plus que Socrate. C'est bien pourquoi il diffère tant de ces derniers, pourquoi son oeuvre rend un son autre. Il a connu la lutte héroïque contre le barbare : ils ont, eux, au contraire, connu les difficultés de la souveraineté sur les Grecs. Il a été formé à la pensée pieuse et morale des sages : ils ont, eux, au contraire, été élèves des sophistes, ils ont connu leurs hardiesses, leurs habiletés, leur intellectualisme. Rien d'étonnant, donc, à ce que, dès la fin du Ve siècle, les Grecs d'alors aient vu en Eschyle le grand poète du passé, sublime, mais déjà archaïque, héroïque, mais déjà loin d'eux.

Entre Eschyle et les autres, on dirait qu'il y a une sorte d'affaissement, que le niveau n'est plus le même. Non pas qu'Eschyle soit nécessairement supérieur aux autres (est-on supérieur à Sophocle ?), mais il vit dans un monde plus élevé, il vit en présence des dieux. Tout, chez lui, revêt une valeur symbolique et sacrée. Et ce grandissement intérieur, joint à la concentration altière qui caractérise l'archaïsme, confère à tous les thèmes qu'il aborde une force exceptionnelle. C'est ce dont portent témoignage les sept tragédies qui nous restent de lui - héritage bien mince, si l'on pense qu'il avait fait représenter quelque quatre-vingt-dix pièces (tragédies ou drames satyriques), mais héritage suffisant pour qu'à chaque vers se reconnaissent une manière et une inspiration ne ressemblant à aucune autre.

1. Les cités et les hommes

Le théâtre d'Eschyle traite, en général, des événements humains les plus graves : dans les familles, le meurtre ; dans les cités, la guerre. Un des premiers traits originaux de ce théâtre est, en effet, de ne point se situer au niveau des individus. Et tout commence avec la guerre et le destin de la cité.

En vérité, la grande expérience de la vie d'Eschyle avait bien été la guerre deux fois victorieuse contre l'envahisseur venu d'Asie. Et le fait est qu'elle gronde un peu partout dans son théâtre. On la trouve, à peine transposée, dans cette tragédie des Perses , qui est la plus ancienne que nous ayons et qui évoque la victoire, alors récente, des Athéniens à Salamine. On la trouve aussi dans Les Sept contre Thèbes , où est décrite l'atmosphère de Thèbes, assiégée par un des deux fils d'Oedipe. On la trouve encore dans Agamemnon , où l'on assiste au retour du roi, qui vient enfin de prendre Troie et va maintenant payer le prix de sa victoire.

Ces guerres impliquent toutes la mort et la souffrance, même la guerre récente évoquée dans Les Perses , car, là où l'on attendrait un facile chant de victoire, on a une longue plainte sur la misère des vaincus, sur le deuil perse.

Un peu partout dans son théâtre, la brutalité de la guerre est évoquée en formules saisissantes. Eschyle a décrit, dans Les Perses , le carnage anonyme des batailles et ces Grecs qui, à Salamine, « comme s'il s'agissait de thons, de poissons vidés du filet, frappent, assomment, avec des débris de rames, des fragments d'épaves ». Il a décrit ailleurs, dans Les Sept contre Thèbes , l'épouvante qui règne dans les villes mises à sac, avec les femmes « traînées, veuves de défenseurs, hélas ! jeunes et vieilles à la fois - par les cheveux, ainsi que des cavales ». Et, allant plus loin, il a su faire sentir, dans Agamemnon , le scandale de la mort, frappant au loin de jeunes guerriers dont seules reviendront les cendres : « Arès, changeur de mort, dans la mêlée guerrière a dressé ses balances, et d'Ilion, il renvoie aux parents, au sortir de la flamme, une poussière lourde de pleurs cruels - en guise d'hommes, de la cendre que dans des vases il entasse aisément. »

De telles évocations donnent à ses tragédies un arrière-plan que l'on oublie difficilement. Mais il faut ajouter que l'élan intérieur des pièces apporte une contrepartie. La guerre qu'avait connue Eschyle n'était point une guerre fratricide ni dépourvue de sens, comme celle que devaient connaître, cinquante ans plus tard, les contemporains d'Euripide. Aussi ses tragédies reflètent-elles un idéal de vaillance. Elles ont encore la confiance des époques fières. Elles parlent de souffrance, mais aussi de liberté et d'ordre.

Dans Les Perses , la longue plainte sur les vaincus a pour contrepartie l'image, évoquée en quelques mots, d'une Grèce qui lutte pour sa liberté. Et les Athéniens, nous dit-on, « ne sont esclaves ni sujets de personne ». La même fierté résonne dans les mots d'Étéocle, quand il demande aux dieux d'épargner Thèbes, cette ville « qui parle le vrai parler de la Grèce ». Et lui-même se dresse, au milieu du désarroi des femmes, comme un chef digne de ce nom : impérieux, patriote, pieux, il incarne l'esprit guerrier au service de la cité.

Car il y a, dans le théâtre d'Eschyle, une vivante ardeur civique. Plus encore que dans Étéocle, elle rayonne chez Pélasgos, le roi qui assume, dans Les Suppliantes , la protection des jeunes filles poursuivies par leurs ravisseurs. Il a le respect des dieux et souhaite remplir son devoir envers les suppliantes ; mais il a aussi le souci de sa cité. Il ne veut pas la mettre en péril et, malgré les objurgations dont il est l'objet, il exige de la consulter. Aussi représente-t-il la sagesse et le courage, dans un monde régi par la peur.

Plus encore que chez Pélasgos, cet idéal de civisme rayonne dans la fin des Euménides  où il est solennellement exprimé par la bouche même d'Athéna.

Là encore, Eschyle aurait pu écrire une pièce de circonstance, puisqu'il s'agit, à propos du jugement d'Oreste, d'évoquer la création du tribunal de l'Aréopage ; or la pièce fut représentée en 458 et, à cette date, la jeune démocratie athénienne venait tout juste de réformer ce tribunal pour en amoindrir les pouvoirs. Eschyle y pense, sans aucun doute. Mais son appel est avant tout un grand appel moral à la sagesse et à la justice. Athéna s'en fait l'interprète : « Incorruptible, vénérable, inflexible, tel est le Conseil qu'ici j'institue, pour garder, toujours en éveil, la cité endormie. » Loin des guerres civiles et du désordre, et ne connaissant, comme dit Athéna, « ni anarchie ni despotisme », Athènes doit devenir, grâce à l'Aréopage, la cité même de la justice.

Aux violences de la guerre s'oppose ainsi un idéal de fermeté altière : on pense un peu à ces frontons du temple de Zeus, à Olympie, que l'on sculptait à la même époque ; et l'on ne peut guère se défendre d'évoquer la majesté de la figure centrale, ou encore la façon dont la violence des centaures s'oppose à la douce supériorité d'Apollon.

Aussi bien n'est-il pas indifférent non plus que l'ultime leçon des Euménides  se trouve promulguée par une bouche divine. Car tout ce que l'on peut dire de la pensée d'Eschyle ou de son art devient faux et caduc si l'on veut en parler sans tenir compte des dieux. En fin de compte, ce sont eux qui imposent les souffrances, punissent les crimes, brisent les hommes ou les maintiennent, et donnent un sens au devenir. Chez Eschyle, les drames humains se jouent sous le regard des dieux et se tranchent selon leur désir.

2. Les dieux

Même si l'on considère la tragédie des Perses , qui est sans doute la plus proche de la réalité vécue, cette présence divine est essentielle. Le véritable auteur de la défaite perse est en effet un dieu : chacun le sait, chacun le dit. Et ce dieu ne peut que punir quelque faute passée. C'est bien pourquoi le choeur, dès le début, s'inquiète. Il revit en pensée l'orgueil de son jeune roi, qui a pu irriter les dieux : « Voilà pourquoi mon âme en deuil est déchirée par l'angoisse. » Et toute la pièce ne fait que confirmer cette crainte, qu'expliquer cette faute.

Dans le monde d'Eschyle, en effet, tout est toujours commandé par l'idée que les dieux sont des arbitres souverains. On voit intervenir dans tout ce théâtre de multiples divinités : Athéna, Apollon, les Érinyes ; quant à la tragédie de Prométhée, elle se joue tout entière entre dieux et Titans. On y voit aussi des morts qui reviennent au jour - comme Darius ou Clytemnestre - et une visionnaire en plein délire prophétique - la Cassandre d'Agamemnon . Ceux-là mêmes qui ne sont point prophètes sont parfois hantés de pressentiments. On prie sur des tombeaux. On prie lorsque l'on a peur. On récite de longues suites de noms divins, en un appel réitéré. Ou bien l'on se concentre sur les plus majestueux de tous, en un acte de foi brûlant de ferveur : « Seigneur des seigneurs, Bienheureux entre les Bienheureux, Puissance souveraine entre les Puissances, du haut de ta félicité, Zeus, entends-nous ! »

C'est que la toute-puissance divine ne connaît pas de limite. A chaque instant, elle peut intervenir, en bien ou en mal. Et, indéfiniment, Eschyle s'efforce de comprendre et d'interpréter cette toute-puissance en termes de faute et de châtiment.

Il est pourtant une tragédie dans laquelle la toute-puissance de Zeus n'a rien à voir avec la justice, et où elle semble tyrannique : cette tragédie (dont on a discuté l'authenticité) est le Prométhée enchaîné.  L'on dirait même à certains égards un réquisitoire d'Eschyle contre la divinité. Le héros de la pièce est le Titan qui, selon la tradition, avait dupé Zeus et dérobé le feu pour le donner aux hommes : Eschyle en fait le héros qui a apporté aux hommes non seulement le feu, mais tous les arts et toutes les sciences. En châtiment de cette générosité, le jeune maître de l'Olympe, Zeus, le fait clouer sur un rocher, loin de tous. Ce Prométhée est une victime. Et la pitié des Océanides qui constituent le choeur ne laisse à cet égard aucun doute. Qui plus est, Eschyle n'a pas hésité à introduire à côté de Prométhée une autre victime, Io, la jeune fille changée en génisse et poursuivie, de continent en continent, par une colère qu'elle n'a rien fait pour mériter. Entre ces deux victimes, il n'est aucune place pour la justice divine. Et l'on comprend que la pièce ait pu servir de source aux poètes plus modernes qui ont voulu chanter la révolte de l'homme maltraité par les dieux.

Et pourtant, même là, Eschyle ne s'en tient pas à une telle révolte. D'abord, il n'a point fait de son Prométhée un héros martyr : Prométhée est orgueilleux, violent, sans modération ; il lutte contre Zeus de puissance à puissance, de fierté à fierté. Et, d'autre part, Zeus lui-même, ce Zeus si cruel, deviendra un jour moins cruel. Car tout n'est pas fini. L'on sait en effet qu'à la première pièce sur Prométhée - la seule que l'on connaisse - en succédaient deux autres, Prométhée délivré  et Prométhée porteur de feu , et que tout s'achevait par un pacte de réconciliation. Même dans le Prométhée , par conséquent (à condition que l'on considère l'ensemble auquel la pièce appartenait), on voit poindre l'idée qu'avec le temps - ce temps qu'Eschyle compte par centaines d'années - la justice, peu à peu, se fait.

Or telle est bien l'idée qui domine toutes les pièces consacrées aux hommes : dans les maux de ces derniers, Eschyle, obstinément, cherche à reconnaître une justice divine.

3. La justice

Eschyle croit à la justice divine. Et en particulier lorsqu'il s'agit de fautes mettant en cause soit le respect des dieux soit la vie des humains. Ses vers résonnent un peu partout du nom des Érinyes, les déesses vengeresses attachées à poursuivre le crime. Et à chaque instant il répète que toute faute est un jour châtiée. « Nul rempart ne sauvera celui qui, enivré de sa richesse, a renversé l'auguste autel de la Justice ; il périra. » C'est la vieille croyance grecque à la némésis , mais revue et rendue plus morale ; car, pour Eschyle, les dieux ne punissent plus simplement ceux qui s'élèvent trop haut : ils punissent une faute, ils incarnent la justice.

Cela ne veut pas dire que tout soit aisé à comprendre. Eschyle, qui n'a cessé de s'interroger sur les voies de cette justice, le sait mieux que personne : « Le désir de Zeus n'est point aisé à saisir. Mais, quoi qu'il arrive, il flamboie soudain, parfois en pleines ténèbres, escorté d'un noir châtiment, aux yeux des hommes éphémères... Les voies de la pensée divine vont à leur but par des fourrés et des ombres épaisses, que nul regard ne saurait pénétrer... »

De fait, Eschyle évoque une justice qui ne va pas sans cruauté, et dont le principe, pour nous modernes, est parfois assez déroutant.

Car les dieux prévoient de loin. S'il est un mortel qu'ils veuillent perdre, ils lui dressent des pièges, contribuent à son égarement, et l'orientent alors aisément vers la faute qui le perdra. C'est ainsi que les dieux eux-mêmes ont suggéré à Agamemnon de verser le sang de sa fille Iphigénie. Ils ont fait comme Clytemnestre, invitant ce même Agamemnon à pénétrer dans sa demeure en marchant sur la pourpre.

On a donc raison d'avoir peur, de guetter le sens des actes. Et l'on doit d'autant plus trembler que ces mêmes dieux d'Eschyle, une fois la faute commise, ne limitent pas leur colère à l'auteur de cette faute. Par un nouveau trait de cruauté, qui nous gêne beaucoup plus qu'il ne gênait Eschyle, la culpabilité d'un individu s'étend à tous ceux de son sang et se poursuit sur plusieurs générations après lui. Si bien qu'à chaque nouveau malheur les hommes se tournent, inquiets, vers ce passé dont ils ont hérité et qu'ils n'ont jamais fini de payer.

C'est là un aspect caractéristique dans Les Sept contre Thèbes . La pièce était la dernière d'une trilogie : elle était précédée d'une première tragédie, intitulée Laios , puis d'une deuxième, intitulée Oedipe . La tragédie des Sept contre Thèbes  relate la guerre qui opposa entre eux Étéocle et Polynice, les deux fils d'Oedipe, maudits par leur père. Or tous les drames de la vie d'Oedipe venaient de ce qu'il avait tué son père Laios. Et le responsable des maux de toute cette race était précisément Laios, qui avait engendré un fils malgré l'ordre formel des dieux. On a donc, à la suite, trois générations. Et toutes trois expient la même faute initiale. Quand commence la pièce, on sait qu'Oedipe a maudit ses fils, et qu'ils doivent se tuer l'un l'autre, entraînant Thèbes à la ruine. Est-ce possible ? Étéocle est pourtant si pieux, si ferme, si fort, si décidé à sauver la ville !... Une longue description des sept chefs assiégeants, avec leurs emblèmes, tout frémissants d'orgueil, et la description parallèle des héros plus sages que leur oppose Étéocle ne fait que reculer et préparer ce moment décisif où, en face du septième assiégeant, qui est Polynice, se range enfin, cédant à la malédiction, le propre frère de Polynice, cet Étéocle qui, désormais, est entraîné vers le désastre. A l'issue de cette scène, voici que le sort en est jeté : Étéocle combattra son frère. Et il n'ignore pas pourquoi ; il reconnaît l'effet des crimes anciens : « Ah ! race furieuse, si durement haïe des dieux ! Ah ! race d'Oedipe - ma race ! - digne de toutes les larmes ! Hélas ! voici accomplies aujourd'hui les malédictions d'un père ! » C'est la race, en effet, qui paie ; et elle paie ce que le choeur appelle, presque aussitôt après, « la faute ancienne, la faute de Laios ».

Cette continuité dans le châtiment est d'autant plus terrifiante qu'elle suppose, à son tour, comme une cascade de fautes. Car le châtiment est bien d'origine divine ; mais il ne se réalise que par l'intermédiaire de quelque action humaine, elle-même criminelle. Alors, où s'arrêter ? comment finir ? comment échapper à cette suite de meurtres et de souffrances ? Ce grand problème est celui qui domine la seule trilogie conservée dans son ensemble, L'Orestie .

Comme la trilogie relative à la famille d'Oedipe, L'Orestie  s'étend sur plusieurs générations. Elle remonte à des crimes accomplis par le père d'Agamemnon et se compose de trois pièces, où sont évoqués deux nouveaux meurtres commis au sein de cette famille maudite. Dans la première pièce, Agamemnon , le vainqueur de Troie, est assassiné à son retour par sa femme Clytemnestre. Elle a de multiples raisons de le tuer : il a sacrifié leur fille Iphigénie, et elle-même l'a trahi en prenant pour amant Égisthe. Pourtant, la pièce n'insiste pas sur ces mobiles psychologiques ; et les chants du choeur ne s'y attardent pas : ils évoquent plutôt le conquérant coupable, les fautes d'Agamemnon, qui font de cet acte criminel un acte de justice. Seulement, comme l'acte vengeur n'en est pas moins criminel, il appelle à son tour une autre vengeance, si bien que la deuxième pièce, Les Choéphores , s'attache à montrer comment, dans le palais en deuil où règne l'usurpateur, Oreste, le fils, surgit enfin pour venger son père. Après un long appel au roi assassiné, il obéit aux dieux en frappant sa propre mère. Le voilà donc coupable malgré lui ; et, vers la fin de la pièce, les Érinyes, chargées de punir le crime, lui apparaissent et le mettent en fuite. N'y aura-t-il point de fin ? Ce coupable malgré lui devra-t-il payer, lui aussi, pour un meurtre auquel ne présidait aucun mobile bas ou sacrilège ? C'est le problème que pose la trilogie et auquel la dernière pièce, Les Euménides , vient apporter une réponse. Oreste y apparaît pourchassé par les Érinyes. Horribles à voir, elles incarnent la loi du talion. Mais Oreste a des protecteurs en la personne des dieux olympiens : Apollon, qui avait ordonné le meurtre, promet son secours et Athéna, soeur d'Apollon, organise à Athènes un jugement en forme ; Oreste est acquitté. Les vieilles divinités, convaincues par Athéna, acceptent de se faire les protectrices d'Athènes, où elles feront désormais régner l'ordre par le seul effet de la crainte. A l'orée de tant de crimes, on voit naître une justice humaine.

Tous ces drames relatifs à diverses familles mythiques, dès l'origine vouées au désastre, sont donc autant de méditations sur les voies complexes de la colère divine. Et toutes reflètent une même angoisse, une même foi.

Comment n'aurait-on pas d'angoisse, quand on ne sait jamais quand un dieu va frapper ? Et pourtant comment n'aurait-on pas la certitude d'une justice divine, quand on voit tant de coups s'abattre sur les coupables ? Et non seulement ces coups s'abattent avec justice : ils s'abattent, en fait, pour le bien même des hommes. Ils sont une leçon de sagesse. C'est ce que le choeur d'Agamemnon  appelle une « violence bienfaisante », et Zeus donne pour loi aux mortels une règle cruelle et bonne : « Souffrir pour comprendre. »

4. L'art d'Eschyle

Le mode d'expression adopté par Eschyle correspond admirablement aux tendances de sa pensée. Cette expression a une grandeur qui est à la mesure des sujets qu'il entend traiter ; elle concilie, elle aussi, en une tension intérieure pleine de force, l'angoisse et l'ordre.

La structure même des pièces impose cette idée d'ordre. Car elle est ample et simple.

La tragédie, à l'origine, n'utilisait qu'un personnage, qui dialoguait avec le choeur. Il n'y avait pour ainsi dire pas d'action. Puis, le progrès aidant, il y eut deux acteurs, et bientôt trois. Par contrecoup, l'action devenant plus complexe, la part du choeur diminua, les parties lyriques perdirent de leur ampleur. A la limite, chez Euripide, tandis que se développe un véritable théâtre d'intrigue, ces chants deviennent comme des hors-d'oeuvre, presque indépendants de l'action.

Chez Eschyle, l'action est encore simple, presque statique. Un seul événement remplit une tragédie. On le voit monter, approcher, éclater, puis se prolonger en de longs commentaires endeuillés. Certaines scènes ne comportent aucun contenu dramatique : ainsi la longue évocation des boucliers des sept chefs, dans Les Sept contre Thèbes , qui occupe quelque trois cents vers. Et il arrive que ce caractère statique s'étende à un pièce entière : dans le Prométhée enchaîné , le héros est, d'un bout à l'autre, cloué sur son rocher et condamné à l'impuissance.

Mais, si chaque tragédie est ainsi consacrée à un événement unique, la pensée d'Eschyle est trop ample pour s'enfermer facilement en un tel cadre : aussi a-t-il, en règle générale, groupé les trois tragédies que l'on présentait au concours annuel en des trilogies. Là, le poids du passé et le sens de l'ensemble s'inscrivent en toute clarté.

Cette signification ainsi inscrite dans la structure même de l'oeuvre est, d'ailleurs, mise en relief par les commentaires du choeur qui garde, chez Eschyle, une place prépondérante. Incapable d'agir lui-même, il reflète l'action en une méditation angoissée. Et l'ampleur des parties lyriques qui lui sont attribuées, avec leur savante architecture, contribue à la majesté de l'ensemble.

C'est, en effet, un trait dont on juge mal quand on ne connaît Eschyle que par les traductions, mais qui est profondément caractéristique de son art : ses ensembles lyriques se déploient en vastes constructions d'une rigueur majestueuse. L'ouverture de l'Agamemnon , où le choeur explique son angoisse, occupe ainsi plus de deux cents vers, dont cent cinquante étaient des vers chantés, accompagnés d'évolutions, groupés en strophes et antistrophes, elles-mêmes arrangées en groupes divers, parallèles ou symétriques, alternés, correspondants. De même, la scène d'invocation à Agamemnon, dans Les Choéphores , qui est un appel à un mort, vibrant de ferveur archaïque, comporte près de deux cents vers ; ceux-ci se répartissent entre Électre, Oreste et le choeur, en vertu d'une disposition ordonnée : ils forment une série de couplets, dans lesquels le ton, la longueur et le rythme étaient rigoureusement définis par l'ordonnance de l'ensemble.

Cela ne veut pas dire, assurément, que ces chants soient paisibles ni sereins. La majesté, chez Eschyle, est conquise sur l'épouvante. Et, si la structure de ses pièces ou de ses chants implique un sens puissant de l'ordre, son style est, en revanche, gonflé d'une vie violente et d'évocations saisissantes. Riche en mots rares, crépitant d'images multiples, difficile, plein de raccourcis et d'allusions, n'hésitant ni à se donner parfois le ton prophétique, ni à se parer au passage de riches noms étrangers, ni à se resserrer soudain en contrastes brutaux, le style d'Eschyle est à la fois majestueux, étrange et éclatant. Et pourtant, malgré tous ces traits, son caractère direct est unique, et la force des mots semble conférer aux sentiments comme une intensité accrue.

Ainsi retrouve-t-on, dans la forme extérieure de l'oeuvre, les deux traits qui dominent l'inspiration d'Eschyle et qui semblent chez lui se renforcer mutuellement, à savoir l'ordre et la passion.

Au cours du Ve siècle avant J.-C., la tragédie s'humanisa. L'action se développa aux dépens du lyrisme. Le style se fit plus familier. La présence des dieux recula. De là sortit un théâtre où les hommes comptaient plus. La tragédie s'attacha à traiter les problèmes moraux qui se posaient à eux - et ce fut Sophocle ; ou bien elle entreprit de décrire les rebondissements divers où les entraînaient leurs passions - et ce fut Euripide.

Par là, Sophocle et Euripide étaient plus modernes, plus facilement assimilables. Ce sont eux qui ont inspiré tout notre théâtre classique. Eschyle paraissait alors trop étrange, trop difficile. Mais il semble qu'au XXe siècle la préférence se soit inversée ; et peut-être ce qui nuisait naguère au rayonnement d'Eschyle est-il, en fait, ce qui peut nous toucher le plus. Dans des époques où tout est remis en question, où des guerres se déchaînent, où le monde se renouvelle, on redevient plus sensible aux grandes questions humaines soulevées par Eschyle, à la guerre, au mal, au mystère. En même temps, on cesse d'être choqué par les libertés et les bizarreries : au contraire, on les aime ; on recherche le dépaysement. Et, sentant que quelque chose craque dans l'univers ordonné d'hier, on aspire à un renouveau intérieur plus ou moins complet : Eschyle est peut-être de tous les tragiques grecs celui qui touche le plus un public moderne, pour la raison même qu'il est le plus ancien.

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Un manque d'ensoleillement

                                                                             Soliloque

En l'instant je me sens privée
De la stimulante présence
Que m'envoyait la providence
Pour me permettre de rêver.

Mon vague à l'âme est somnolence.
Or je veux rester éveillée.
Rien ne viendra m'émerveiller
Et persistera le silence.

J'avais cessé d'être en attente.
Ce jour justice m'est rendue,
Une nouvelle inattendue
Me laissant dans l'indifférence.

Aussi un message joyeux
M'apporte un souffle de tendresse.
Je le reçois sans allégresse.
Au ciel il n'y a pas de feu.

28 septembre 2015

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ADMINISTRATEUR GENERAL

L’Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter du 30/09 au 18/10/2015 l’exposition  événement des artistes suivant : Yves Abilene (Be) Art numérique, Leila Chalabi (Fr) peintures, Christian Kubala (Fr) peintures, Aurélie Kraft (Fr) peintures, Marie-Noëlle Jarousseau (Fr) peintures et Joël Jabbour (Be) photographies fresques.

 

Le VERNISSAGE a lieu le 30/09 de 18h 30 à 21h 30 et l’exposition du mardi au samedi inclus de 11h 30 à 18h 30. Et sur rendez-vous le dimanche.

 

Le FINISSAGE a lieu le 17/10 de 11h 30 à 18h 30.

 

 

Yves ABILENE (Be) Art numérique

« Voyages »

 

Leila CHALABI (Fr) peintures

« Couleurs et formes »

 

Christian KUBALA (Fr) peintures

« Invitation à la rêverie »

 

Aurélie KRAFT (Fr) peintures

« À la conquête de nouveaux Univers »

 

Marie-Noëlle JAROUSSEAU (Fr) peintures

« Horizons et séduction  »

 

Joël JABBOUR (Be) photographies

« Les fresques »

 

 

A voir également « La grande table en bois » réalisée par l’artiste

Louis de VERDAL (Fr) sculptures

 

Exposition du 30 septembre au 18 octobre 2015.

 

INVITATION AU VERNISSAGE

 

Le Mercredi 30 septembre de 18 h 30 à 21h 30.

Drink de bienvenue et petits sandwichs fourrés.

 

Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles. Ouvert du mardi au samedi de 11h 30 à 18h 30. Et le dimanche sur rendez-vous. GSM : 00 32 497 577 120

 

INFOS ARTISTES ET VISUELS SUR :

 

Site de la galerie : http://www.espaceartgallery.eu

Le site de l’Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur

Le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

Voir: https://artsrtlettres.ning.com/ (Inscription gratuite)

Diaporama des plus belles expositions de l'Espace Art Gallery:  

Voir: http://ning.it/KHOXUa

Les critiques de François Speranza sur Arts et Lettres :

Voir : http://ning.it/VpFh6C

 

Et à titre d’information voici les prochaines expositions:

 

-Titre : « Meltin’Art spot »

Artistes : collectif d’artistes internationaux peintres et sculpteurs   

Vernissage le 21/10 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 21/10 au 08/10/2015.

Finissage le 07/10/2015.

 

-Titre : « Symphonie des sphères »

Artiste : Cécile Parent (Be) peintures

Vernissage le 12/11 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 12/11 au 29/11/2015.

Finissage le 28/11/2015 de 11h 30 à 18h 30.

&

-Titre : « Mot à mot »

Artiste : Christian Voglet (Be) technique mixte

Vernissage le 12/11 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 12/11 au 29/11/2015.

Finissage le 28/11/2015 de 11h 30 à 18h 30.

&

-Titre : « Explosion de couleur et de lumière »

Artiste : Catherine Karrer (Ch) peintures

Vernissage le 12/11 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 12/11 au 29/11/2015.

Finissage le 28/11/2015 de 11h 30 à 18h 30.

 

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                        Jerry Delfosse

                                                        Espace Art Gallery

                                                        GSM: 00.32.497. 577.120

                                                        Voir:         http://espaceartgallery.eu

 

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

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Pleine lune.

Dans le ciel bleu mer,

veille la pleine lune toute brune,

autour d'elle, se dessinent

 des ombres chinoises polymorphes ;

son rond ventre bronzé

sur la terre les projette !

Dans le ciel bleu mer,

règne la pleine lune toute brune,       ,

à proximité d'elle,

 s'extasie le soleil insomniaque car épris ;

son corps léger, de lui tout constellé,

sur la terre se donne.

Voilà pourquoi, les nuits de pleine lune,

ne sont point blanches,

mais intensément blondes.

NINA

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EGYPTE 1942 Création du Service de Restauration

12273124061?profile=originalEGYPTE 1942

Création du Service de Restauration

Entrez dans une tombe de la Vallée des Rois ou de la Vallée des Reines sur la rive ouest du Nil près de Louqsor (l'ancienne Thèbes). Entrez dans une tombe de Gourna, de l'Assassif ou de Deir el-Médineh. Vous admirez encore aujourd'hui les magnifiques décors qui couvrent les parois. Chaque hypogée est unique. Il en est de même tout le long du Nil de nécropole en nécropole.

En 1942 la situation est préoccupante. Depuis plusieurs années, sous l'effet de l'humidité et du salpêtre en certains endroits la couche picturale se soulève et tombe peu à peu. Des scènes disparaissent. Non seulement elles nous émerveillent aujourd'hui mais elles témoignent de la vie quotidienne des anciens Egyptiens, de leurs rites funéraires, de leur croyance en une seconde vie post-mortem,  de leur panthéon ou de leur histoire...

Etienne DRIOTON était alors Directeur Général du Service des antiquités d'Egypte, au Caire. Après de nombreuses démarches il obtient enfin l'autorisation et le budget nécessaire à la création d'un Service de Restauration. A cette époque il n'y a pas en Egypte de restaurateur suffisamment qualifié pour réaliser ce travail. Il fait venir de France Alexandre Stoppelaere, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts à Paris. En un premier temps celui-ci interviendra lui-même dans certaines tombes puis il formera des équipes de spécialistes égyptiens qui oeuvreront du Delta à la Haute Egypte.

Sans la création de ce Service de restauration, une part importante de ce patrimoine aurait aujourd'hui disparu..

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I:  Les lumières en marche                        Balise: Lumières

II;  L'humanisme en marche                       Balise: humanisme 

II:: Voix et chemins antiques de la Grèce   Balise:  Voix et chemins antiques de la Grèce

Il vous suffira de cliquer sur une de ces balises pour voir l'état d'avancement des ces chantiers.

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"Pense par toi-même"

"Réponse à une question: qu'est-ce que "Les Lumières"? est une oeuvre philosophico-sociale d'Emmanuel Kant (1724-1804) publiée en 1784, la même année que l' "Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolite" et après l'étude sur "La morale valable pour tous les hommes, sans exception de religion". Les "lumières" sont la libération de l'homme d'un état volontaire d'infériorité intellectuelle ou d'incapacité de se servir de l'entendement sans le guide d'un autre; et ce, par manque de décision ou de courage. C'est la paresse et la lâcheté qui mettent des hommes, intellectuellement majeurs, sous la direction de tuteurs qui se sont eux-mêmes institués tels. C'est si commode d'être mineur! Un livre possède l'intelligence à ma place: un directeur spirituel, un médecin ont une conscience, des connaissances que je n'ai pas; ainsi, pourvu que je paie, je n'aurai plus aucun effort à accomplir. Et les tuteurs en question veillent à ce que la plus grande partie de l'humanité considère sa libération, non seulement comme incommode, mais aussi comme dangereuse, en lui signalant les périls qui la guettent au cas où elle se hasarderait à vouloir marcher seule. Les règles et les formules, instruments mécaniques nés de l'abus des dons naturels de l'homme, sont des chaînes qui maintiennent les hommes en tutelle; rares sont ceux qui, grâce à une éducation de leur esprit par eux-mêmes, sont parvenus à s'en affranchir et à acquérir une démarche assurée. Il est plus facile à une collectivité de se libérer lentement, lorsque quelques-uns parmi les hommes qui lui sont préposés en qualité de tuteurs, secouent le joug et cherchent à répandre autour d'eux l'idée d'une appréciation rationnelle de la valeur et de la vocation de chaque homme. C'est pourquoi, si une révolution peut suffire à mettre fin rapidement à l'oppression personnelle d'un despote, une multitude ne peut être éclairée que lentement; car du moment qu'elle n'aura pas été éduquée à penser par elle-même, elle sera le jouet de nouveaux préjugés. Qu'exige-t-on pour qu'elle le soit? La plus innocente des libertés: celle de raisonner avec sa propre tête sur n'importe quel sujet; "sapere aude". Kant distingue cependant entre l'usage public de la raison, apanage de l'homme d'étude, qui doit toujours être libre, de son usage privé, qui peut au contraire être limité. Dans les affaires d'intérêt public une certaine discipline s'impose, pour que toutes les actions convergent vers des fins d'intérêt public, ou du moins n'annulent pas les efforts des autres. Ici, il ne s'agit plus de raisonner, mais d'obéir. Cependant, dans la mesure où un membre de l'ordre étatique appartient à l'humanité, il a le droit de raisonner et le devoir de formuler publiquement des observations et des critiques; contribuable, il pourra, après s'être acquitté de ses impôts, dire ce qu'il pense au sujet de la justice de certaines formes d'imposition; prêtre, il lui sera loisible, une fois qu'il aura exposé les doctrines de l'Eglise qu'il sert, d'exprimer son opinion sur les lacunes de tel ou tel symbole, ou de telle ou telle forme d'organisation ecclésiastique ou religieuse. Mais le premier, en tant qu'homme d'étude qui par sa voix et par ses écrits parle au grand public, le second en tenat que ministre du culte dans l'usage public de sa raison, ont une liberté pleine et entière de se servir de leur raison et de parler en leur propre nom. Il serait absurde en effet que les tuteurs des peuples soient, eux aussi, tenus en tutelle; cela ne servirait qu'à perpétuer les erreurs et les maux. Le premier devoir de l'Etat étant d'éduquer les citoyens à la liberté, le respect de la critique et de l'indépendance intellectuelle doit figurer parmi ses principes. La liberté de l'individu ne doit pas être restreinte plus qu'il n'est nécessaire pour constituer une action et une volonté extérieures communes, conditions de la communion intérieure qui naîtra de la loi morale.

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12273120490?profile=originalJE VOUS RETROUVERAI SAMEDI 26 ET DIMANCHE 27 SEPTEMBRE 2015 - CHATEAU COUSIN RUE BEL AIR - SALLE 31

Au moment des fêtes de Wallonie et de la Communauté Française, (le quatrième week-end de septembre), Ecaussinnes La Romantique se métamorphose en Cité d’Arts ,

Les châteaux, les écoles, la Maison communale, la Maison des Associations, des habitations privées accueillent des peintres, des sculpteurs, des photographes, des artisans locaux, régionaux ou de renommée nationale comme André Buzin, Benoît Dufour, Fredy Taminiaux.... Le temps d’un week-end (samedi et dimanche), Ecaussinnes devient une immense galerie d’art avec une trentaine de salles réparties sur toute l’entité et plus de cent "décrocheurs de rêves .

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administrateur théâtres

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 La séduction du Verbe!

Alors là, ils sont tous irrésistibles et brillants !  « La seconde surprise de l’amour », comédie en trois actes et en prose de Marivaux est à savourer encore quelques jours au théâtre Le Public, sans modération! Et pourtant il s’agit d’un double deuil. Celui d’une Marquise inconsolable  et celle  d’un Chevalier trahi. L’une vient d’enterrer son mari, l’autre ne se remet pas de la réclusion dans un couvent de son ex bon-amie. Lisette (Anna Pieri, une merveilleuse impertinente) et Lubin (un craquant Paolo Dos Santos) sont les valets fidèles respectifs qui complotent malicieusement pour faire cesser les noires pleurnicheries. L’amour, l’amitié, »...le syllogisme...« et autres figures de style se poursuivront au gré de la carte du Tendre, abandonnant la préciosité et les bavardages galants pour rechercher, avec conviction, l’élégance des grands sentiments. Et qu’il est difficile de communiquer. Et que cela fait rire!  Un mal du siècle, certainement ! Lequel siècle? On se le demande !  Deux personnages drôlissimes complètent le tableau : Diafoirus (Pierre Banderet), un comte riche et jaloux et Hortensius, le professeur de philosophie saisissant d’ennui (José Lillo), un concentré de pédanterie moralisante… en vertu des grands principes!  

Valentin Rossier, à la fois Le Chevalier, le directeur du théâtre de l’Orangerie à Genève  et le metteur en scène est immuable dans son chagrin et sa déprime gondolante. Car il se gondole littéralement et physiquement, à chaque pas, à chaque mot. Il joue les valses hésitations avec une persévérance et une sensibilité inouïe.  

 L’orgueilleuse marquise (Marie Druc) en lunettes de Wonderwoman, passée maître en art de la dissimulation,  ne peut se résoudre à avouer  son  intense besoin d’aimer et d’être aimée  et sa préoccupation principale est de ne pas perdre « sa dignité »  lors de  son embarquement pour Cythère. Comment supporter que le Chevalier puisse lui refuser sa main, alors que l’idée de se marier ne lui a même pas traversé l’esprit? Paradoxe ! Autre figure de style !

Tout se joue très élégamment,  sur terre battue, façon terrain de tennis sans filet, entre des grands panneaux de verre dépoli, façon intérieur japonais, pour mieux distiller les sentiments. Ils sont en livrée de ville, fluide et papillonnante à souhait comme si  l’été allait débarquer.   Des livres 18ième dorés sur tranche sont aussi de  la partie, un tabouret, deux chaises pliantes…et c’est tout ! Tout est dans la rapidité et l’intensité des échanges verbaux et sensuels, aussi vifs et passionnants que dans un match réel.  Et vous rirez d’un bout à l’autre de la pièce, devant tant de raffinement, de complexité et de retournements de sentiments.  Heureux qui communique! Et Adieu la morosité!  

Contrairement à la première Surprise, les personnages et les artifices de la comédie italienne en sont absents. Le seul masque est celui du verbe, du bel esprit qui séduit et qui protège, et celui de l’orgueil qui empêche d’avouer un intense besoin d’aimer et d’être aimé. La Marquise, son entourage, sa domesticité ainsi que le chevalier, tous au fond cherchent l’amour. On se délecte de leurs soupirs, de leur art de la dissimulation, de leur amour-propre et de leurs efforts pour sauver les apparences. Marivaux est décidément un moderne !

"La seconde surprise de l'amour" de Marivaux
Mise en scène de Valentin Rossier - du 1/09 au 2/10/2015
 Crédit photos:  Marc Vanappelghem

Texte: Marivaux
Mise en scène: Valentin Rossier
Distribution: Marie Druc, Anna Pieri, Pierre Banderet, Paulo dos Santos, José Lilo, Valentin Rossier
Décors: Jean-Marc Humm
Lumières: Jonas Buhler
Costumes: Nathalie Matriciani
Administrateur: Didier Nkebereza

Coproduction: Helvetic Shakespeare Company / Théâtre de l’Orangerie (2014)

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Vapeurs d'encres

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Ma plume libère les molécules d'aniline et l'alchimie
de l'espace à la saveur de sel s'étire en lame marine.
De sa pointe, elle avine les courbes cambrées des mots
dont elle est l'instrument et lie dans les fibres
du papier l'acmé du langage et du verbe.
Ô vectrice de mes trésors, sous la flamme d'or
d'une bougie, tes pigments tinctoriaux se répandent
sur ma page comme le sable sur une plage
et parfume le relief des intervalles de vapeurs de Chine.
Jusqu'à la dernière page, tu rythmes mon corps d'écriture
de pulsion induline, où entre pointillés et signes infinis,
fusionne par tous les pores la dimension pulsionnelle
de l'essence transpirée par les porteurs des sens,
révélant à la lecture syllabique de l'œuvre
des couleurs safranine.

Nom d'auteur Sonia Gallet

recueil © 2016

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Les collections de Royaumont (Royaumont, 4/4)

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Vierge de douleur en chêne polychrome du XVIe siècle (détail).

 

Royaumont n’est pas un musée. Bien au contraire, c’est avant tout un lieu dédié aux arts vivants.

Se tiennent aussi ici des conférences, séminaires, concerts…

Plus de moines ni d’abbé, pourtant le silence prévaut.

Cependant quelques pièces réunies dans la sacristie ou dans la cuisine des moines sont dignes de Cluny et méritent notre attention.

Commençons par l’exposition permanente présentée dans l’ancienne sacristie, dont je ne présente bien sûr qu'une stricte sélection :

 

12273121275?profile=originalVierge de douleur (Picardie, XVIe siècle)

et Saint Jean du calvaire tenant un livre (XVIe s.).

 

12273121300?profile=original Christ en bois du début du XIVe siècle.

 

12273121680?profile=original Sainte couronnée (Picardie, XVIe s.).

 

 

Terminons enfin notre visite par la cuisine des moines :

12273121089?profile=originalTapisserie des Flandres : « La Vierge Reine du Ciel »

(détail des trois Vertus : Espérance, Foi et Charité, début du XVIe s.).

 

« La fleur de lis pinte par trois fuelliers comme se ils deissent à tout le monde : Foy, Sapience et Chevalerie sont, par la provision et par la grâce de Dieu, plus abondamment en nostre royaume qu’en nuls autres »,

Guillaume de Nangis,

 moine bénédictin de l’abbaye de Saint-Denis et chroniqueur (XIIIe siècle).

12273122080?profile=originalEspérance.

 

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Vierge allaitante dite Notre-Dame de Royaumont (fin du XIVe s.).

 

Avec :

Le rayonnement de Royaumont

vous découvrirez sa fondation et sa gloire.

La tentation de Royaumont

ses égarements en des temps troublés

La rédemption de Royaumont

 

sa modernisation et son nouveau prestige...

... mes trois précédents articles, revus et enrichis (de nouvelles photos notamment), que je vous invite à redécouvrir. Il vous suffit pour cela de cliquer sur les liens ci-dessus.

Et avec ces collections, nous aurons parcouru, cet été et en ce début d’automne propice aux sorties culturelles, le livre des riches heures de Royaumont.

Le chapitre est clos. Nous espérons que vous en fîtes plaisante lecture.

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Michel Lansardière (texte et photos).

                                   

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C'est la loi !

Nous n'inventons plus rien, nous récitons.
Comme le courant emmène sur l'eau le fétu
Que nous regardons l'oeil tendre et ému,
Nous rêvons avec candeur et le suivons.

C'est la maternité que nous aimons plus que tout.
Il y fait chaud, blotti contre le doux sein maternel,
Téter ce lait facile à nos lèvres a tant de bon goût
Que ce breuvage divin nous l'aimerions éternel !

Mais arraché à cette tendre chair il faut s'asseoir.
Nous jetons la cuillère en travers de la table,
Fâchés, que soudainement il nous faille savoir
Comment porter le lait à nos lèvres charitables.

A chaque loi, à chaque écrit qui nous lie
A nouveau notre front penché nous le baissons.
A double tour avec cent clefs fermons la maison
De ce qu'est devenu l'ennui de notre vie.

Pourquoi ne pas repousser la cuillère,
Comme au temps des fastidieux devoirs ?
La loi dit aussi que cette vaine prière
Conduit à la prison et qu'il faut le savoir !

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administrateur théâtres

75646963e673284057aab947a7e90856.jpg?width=136"Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir." a dit un certain Ferdinand Foch.

Voici de la mémoire vive. Ils arrivent en se fendant la pêche, mine de rien en souhaitant la bienvenue au public. Mine de rien, ils vont  exhumer de négligeables fantômes, des dégâts collatéraux anonymes qui ne sont pas inscrits au tableau d’honneur de la commémoration du centenaire de la guerre 1914. Mine de rien, ils ont tous trois commis une écriture plurielle percutante, à propos de l’exode de près d’un million et demi de Belges,  de la déportation de 120.000 travailleurs forcés belges dans les camps de travail allemands qui devront rendre des comptes au retour, de l’enrôlement volontaire de 32 Congolais dans l’armée belge, de la violence faite aux civils. De quoi interroger les phénomènes contemporains de l’exil. Mine de rien.

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Philippe Beheydt, Stéphanie Mangez et Emmanuel De Candido  sont donc auteurs, comédiens, et metteurs en scène d’une pièce forte et  poignante créée en novembre dernier aux Riches-Claires, Thibault Wathelet remplaçant temporairement Stéphanie  dans le programme donné à la Comédie Claude Volter.  Ce sont les mêmes Philippe Beheydt et Stéphanie Mangez qui ont co-écrit  la saison dernière un autre spectacle bouleversant : « Mémoire de Papillon » à propos de l’exécution de Patrice Lumumba et joué à la Comédie Claude Volter.

 

12273120477?profile=originalIci, trois récits se croisent. Le racisme est omniprésent.  Les trois comédiens s’emparent tour à tour des personnages, en changeant d’identité  - le propre  des migrants - dans un rythme haletant, dans une mise en scène fouillée, avec très peu d’accessoires (une mer de formulaires jetés au sol, une casquette, un chapeau haut-de-forme, une cape, et un boa rouge, des chemises blanches qui reçoivent en plein cœur le défilement de tragiques images d’époque, et une valise (ou deux?), symbole de l’abandon, de la transhumance forcée, de l’humilité et du désespoir du migrant. Ah oui ! Aussi un service à thé, un drapeau belge et  un bureau rescapé d’une cave. La théâtralisation  est économe et intense, digne des très  beaux jours de l’ancien  théâtre du Méridien. La frontière entre la narration est imperceptible et l’action démarre toujours à votre insu. A quoi servent donc les frontières ? Fleurissent aussi dans l’espace scénique de nouveaux  personnages liés au paysage de chaque histoire, ils naissent et s’évanouissent  laissant place à notre  propre métamorphose.

« Dedans se mumure l’histoire du monde… » Il y a Victor Vay, déporté de force pour travailler dans une usine de métallurgie près de Hambourg alors qu’il était cuistot.  Il y a August et Fien partis en exode en Angleterre, laissant leur magasin aux mains peu scrupuleuses  de leur frère Henri de 120 kilos, d’abord accueillis comme des « poor little Belgians » puis comme des « parasite little Belgians » dans cette « bloody war »!  Il y a Angolo,  jeune pièce rapportée des colonies par ses maîtres et  largué à l’arrivée. Mais il sait lire et écrire et se sent presque belge, il accumule les petits  boulots. Alors, bien qu’amoureux de Marianne la bruxelloise, il s’engagera pour le pire à venir! Les textes nous renseignent : « Contrairement aux Anglais et Français qui feront largement appels au renfort des troupes coloniales sur le théâtre européen, le racisme particulièrement exacerbé des autorités belges leur fait craindre le sentiment d’égalité qui n’aurait pas manqué de naître entre soldats blancs et noirs combattant dans les mêmes tranchées, versant le même sang. Seuls les 32 Congolais présents en métropole, s’étant portés volontaires, s’engageront avec bravoure sur le sol belge. »

Pour lui c’est l’espoir insensé d’être enfin considéré comme un citoyen à part entière.

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Ils ont hissé la grand-voile sur la musique d’Emmanuel De Candido, Pierre Solot & Glü. Du sépia au noir et blanc, aux couleurs actuelles, les naufrages se ressemblent étrangement.  1914 - Lampedusa 2014, quel sinistre recommencement!

Une production de la Compagnie MAPS

  https://compagniemaps.wordpress.com/

du 23 septembre au 4 octobre

Du mardi au samedi à 20h15 et le dimanche à 16h

http://www.comedievolter.be/

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