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Les Nouveaux Cahiers André Baillon n. 7-8 (2009)Actes du colloque "Actualité d'André Baillon" (Bruxelles, 25-26 octobre 2007)Sommaire- Avant-propos, Maria Chiara Gnocchi et Geneviève Hauzeur- Un cœur si simple. Baillon et l’ironie d’En sabots, Pierre Schoentjes- Stylistique de l’anaphore : il y a dans Par fil spécial, Michel Otten- L’expérience au Thyrse : Baillon avant Baillon, Valérie Nahon- Baillon héritier de Renard et de Philippe ? Le temps des relectures, Maria Chiara Gnocchi- Position d'André Baillon dans l'histoire de la relation littérature-folie, Daniel Laroche- « Un livre ? pourquoi faire ? j’aurais pu l’écrire… » Baillon dans l’histoire littéraire : héritage et proximités, Geneviève Hauzeur- Une institution nommée Baillon, Laurent Demoulin- La traduction néerlandaise des romans « flamands » d’André Baillon ou Comment peut-on traduire un auteur dans sa propre langue maternelle ?, Frans Denissen- Table ronde animée par Laurent Demoulin. Avec Anne-Marie La Fère, Caroline Lamarche, Otto Ganz, Alain Berenboom et Jack Keguenne- Baillon in 2008-2009, Frans Denissen- Honderd jaar geleden : Baillon in 1909, Frans Denissen- Tous les chemins mènent à Baillon, Herman Lampaert et Maria Chiara Gnocchi- Bibliographie exhaustive des textes d’André Baillon (1930), Maria Chiara Gnocchi, Frans Denissen et Eric Loobuyck
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PRESENCE D'ANDRE BAILLON asbl

L'association, née en 2003 et devenue asbl en 2005, a pour objet de faire mieux connaître l'écrivain belge André Baillon.Présence d'André Baillon asbl édite, une fois par an, Les Nouveaux Cahiers André Baillon (Les Cahiers André Baillon, lancés en 1935 par Carle Maria von Israël, Charles Vildrac, Jean-Richard Bloch, etc., ont connu un seul numéro). Le périodique accueille des inédits de l'auteur, des textes devenus introuvables ou redécouverts par la recherche, mais aussi des essais critiques, des informations relatives aux récentes acquisitions du "Fonds André Baillon" aux Archives et Musée de la Littérature", etc.Le comité de rédaction des Nouveaux Cahiers André Baillon est composé par Frans Denissen, Francine Ghysen (n. 1 et 2), Maria Chiara Gnocchi, Geneviève Hauzeur et Laurent Demoulin (dès le n. 3)La sortie des numéros est prévue pour le mois de novembre de chaque année.Six numéros plus un numéro hors série ont paru jusqu'à ce jour.www.andrebaillon.net
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Pour me présenter...

Bonjour à tous,Je suis très heureuse de rejoindre aujourd'hui le réseau des Arts et des Lettres.Française d'origine, je travaille pour les peintres, sculpteurs et photographe du monde entier, d'où mon intérêt pour ce réseau.J'espère échanger avec vous et trouver sur ce site des informations pertinentes et intéressantes qui pourraient me servir dans mon métier.Armelle VAN LERBERGHEwww.artrinet.fr
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Traité du bienheureux Jean van Ruysbroeck dit Ruysbroeck l' Admirable (1293-1381), composé vers 1350 et publié en traduction latine: la première édition flamande ne date que de 1624. Il se présente comme le commentaire de la parole de l' évangile: "Voici l' époux qui vient, allez au-devant de lui" (Matt. 25, 6). Dans le prologue, Ruysbroeck, frappé par le mystère de la création, de la chute et de la rédemption, explique comment par cette dernière, le Verbe incarné s'est fait l'époux de la nature humaine qui, de ce fait, est elle-même son épouse. Afin de préparer la rencontre des deux époux dans la vie éternelle, l'auteur en vient à traiter des trois formes de la vie spirituelle: la vie active ou extérieure, la vie affective ou intérieure, la vie contemplative ou superessentielle, chacune faisant l'objet d'un livre entier qui constitue une explication approfondie de la parole évangélique. Entre le second et le troisième livre, s'insère une mise en garde contre les faux mystiques et leur fausse paix: la véritable paix est celle du Christ et de ses saints. L'auteur s'attache principalement à démontrer comment l' âme parfaite, par la contemplation, s'identifie à la nature divine. Pour parvenir à cette identification, l' âme doit aimer le Christ d'un amour ardent. Le ton fervent de cet ouvrage fait de l'auteur, qui écrit en dialecte brabançon, un des principaux prosateurs flamands du moyen âge.
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Chez Entrez Lire: Atelier d'écriture: le fantastique ou l'écriture de l'impossible avec Claudine Tondreau les 6 et 20/01, 3 et 24/02, 10 et 24/03, 21/04, 5 et 19/05 et 02/10/2010 de 19h à 21h30. Le récit fantastique, cette écriture de l'impossible connaît de multiples définitions. Bien qu'elle soit par essence paradoxale et en continuelle transformation, elle postule que la pensée rationnelle est insuffisante à rendre compte de la réalité. Nous expérimenterons, par nos textes, notre vision singulière de l'étrangeté du monde, sur les traces cependant de" grands belges " tels que Jean Ray, Thomas Owen, Frans Hellens, Marcel Thiry, ou encore Anne Richter, laquelle définit le fantastique féminin comme un art sauvage. Il n'est pas indispensable de connaître les auteurs cités: nous les découvrirons ensemble. Informations supplémentaires sur le contenu de l'atelier: claudine_tondreau@yahoo.fr ou au 0497/43 14 47. Inscriptions: info@entrezlire.be ou 02/513 46 74. Groupe limité à 8 personnes
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La revue POLITIQUE (revue de débats) a une raison d’existence : être un lieu de réflexion critique et de confrontation collective pour tous ceux qui ne s’accommodent pas du désordre établi par la règle absolue du profit.

Sommaire (n° 62): Le Point Capitalisme vert par Henri Goldman Passer l’arme à gauche ? par Edgar Szoc Prisons : quel est le problème ? par Fabienne Brion Le dictionnaire du prêt-à-penser Modernisation de l’université par Mateo Alaluf Le Thème PS : un parti populaire en Wallonie - le déclin ou la reconquête ? La crise électorale de la social-démocratie européenne par Gerassimos Moschonas Le Parti socialiste est-il populaire ? par Jean Faniel La quête sans fin des socialistes flamands par Carl Devos et Steven Lannoo Charleroi, après la tempête par Dominique Cabiaux Le clair-obscur des socialistes liégeois par Pierre Verjans L’éclectisme du Montois Di Rupo par Pierre Gillis Ethique de la proximité par Marc Sinnaeve Le PS, ce cauchemar par Luc Delval FGTB : soutien sans allégeance propos recueillis par Anne Demelenne "Le PS est resté authentique" - entretien avec Elio Di Rupo Corps et âmes Mama Kim par Jean-François Bastin Fiction Justice sociale par Jean CavÉ Uit Vlaanderen Anvers : révolte populaire contre un viaduc par Manu Claeys Europe Accès au Net : symptôme de la crise politique européenne par Félix Treguer, Jérémie Zimmermann Traité de Lisbonne : être ou ne pas être par Inès Trépant Analyse Rationaliser la microfinance ? par Jean-Louis Metzger Café Carabosse Le moral des ménages par Irène Kaufer Médias L’Europe des médias face à la crise par José-Manuel Nobre-Correia Idées Pour des jeunes acteurs de la démocratie par Emmanuel Massart Gare à la mystification des beaux principes par Abraham Franssen Un petit bout d’universel par Emmanuel Massart Démocratie La menace insidieuse par Jérôme Jamin Un livre La vie et le travail sans qualités par Pierre Ansay Rimages Controverses et contrechamp par Hugues Le Paige
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Auteur dramatique belge, Michel de Ghelderode (pseudonyme puis patronyme d'Adhemar Adolphe Louis Martens) ne jouit pas d'une gloire aussi grande que celle de son compatriote Crommelynck. Pourtant son oeuvre est sans doute au moins aussi importante. Ghelderode a écrit sa première pièce à vingt ans : La Mort regarde à la fenêtre (1918). Il a beaucoup écrit dans les années vingt, et ses pièces, traduites en flamand pour la circonstance, ont longtemps figuré au répertoire du Théâtre populaire flamand de Johan de Meester. Ce n'est que bien plus tard qu'il fut connu dans sa langue originale et en France même, grâce à des metteurs en scène parisiens tels que André Reybaz qui le «découvrirent » tardivement, à partir de la fin des années 1940.
Bouffonneries grimaçantes et mystères à résonances modernes, les pièces de Ghelderode acclimatent pour notre scène un XVIe siècle de convention. Certaines de ces oeuvres ont même été écrites pour un spectacle de marionnettes. Truculent, sombre, tragique, Ghelderode emploie une écriture bousculée, un rythme heurté et déconcertant. Burlesque parfois jusqu'à l'outrance, il retrempe aux sources populaires ses thèmes inspirés d'une culture classique. Parmi ses oeuvres significatives citons encore Barrabas (1928), Mademoiselle Jaïre (1949), La Mort du docteur Faust (1928), Sire Halewyn (1934), La Ballade du Grand Macabre (1934), Hop Signor ; (1936) et Sortie de l'acteur , sa dernière pièce, qui fut jouée en 1963, un an après sa mort. L'essentiel de l'oeuvre de Ghelderode a été rassemblé dans son Théâtre en cinq volumes (1950-1957). Ghelderode s'est rarement aventuré hors du genre théâtral. Il a pourtant publié un recueil de contes, Sortilèges (1941), et il a raconté ses débuts difficiles dans les Entretiens d'Ostende au cours d'un dialogue radiophonique qui a été publié en 1956.
On a parfois considéré Michel de Ghelderode comme un précurseur de Ionesco et de Beckett. C'est que son théâtre tragique et outré, trivial jusqu'à la caricature, situé au carrefour du théâtre élizabéthain et de l'expressionnisme, s'inscrit dans la même perspective et ouvre la voie au théâtre moderne.

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Cher(e)s ami(e)s,Mesdames, Messieurs,Je vous invite à découvrir notre nouvelle page d' information Myspace Emile Verhearen à Roisin.La Renaissance du Musée est annoncée, il semble que cette FOI encore la voix du peuple a été entendue.Je vous souhaite une belle visite sur ce dossier ouvert et réalisé par l'oeil attentif de Manu Paz pour la réalisation infographie, montage vidéo; René Legrand qui est présent et actif sans compter et qui depuis 2004 se bat pour que l'âme d'Emile Verheraen puisse dormir en Paix à Roisin.Merci à vous tous qui soutenez le projet, sans vous, ceci ne serait pas possible.La victoire sera la NOTRE!Un merci particulier également à Nicolas Lemmers, l'arrière petit neveu du Poète et concepteur du projet "L' Hommage Musical", pour son regard attentif de tous les instants.Bien à vous tous,Pour le groupe,Muriel Vigneronhttp://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=510868063
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Il est des hommes et des femmes qui, par leurs convictions et leurs réalisations, demeurent les socles et les fondements de nos histoires. La Maison de la Laïcité François Bovesse est l’héritière de la mémoire de tous ceux qui ont défendu avec vigueur les idéaux humanistes de tolérance, de démocratie, de justice sociale et de progrès, qui sont au cœur de sa propre existence. Elle avait ainsi réalisé, il y a quelques années, une première brochure consacrée à François Bovesse, ancien gouverneur de Namur assassiné par les rexistes à la fin de la dernière guerre. Pouvait-elle s’ arrêter simplement à l’homme dont elle avait emprunté le nom ? Les Laïques et humanistes du pays mosan ont été nombreux, comme en attestent déjà les brochures dédiées à Léopold De Hulster ou à Willy Peers ! René Close, un autre gouverneur, fait également partie de ceux dont l’amour absolu de la liberté, de l’égalité et de la fraternité a été le moteur de son action et de ses choix. Il a été résistant face au joug ennemi et à l’inhumanité. Avocat, il a assumé des défenses risquées à une époque de rigidité morale peu respectueuse des détresses humaines. Il a forcé le destin économique d’une province endormie sous de pesantes et frileuses traditions. Il s’est toujours préoccupé d’améliorer les conditions de vie de tous, surtout des plus malchanceux ou mal lotis. Il avait foi dans l’avenir et le progrès. René Close l’a toujours affirmé : la libre pensée, cette certitude inébranlable en la capacité de chacun d’entre nous de distinguer lui-même, pour ce qui le concerne, de la justesse de ses actes, l’a guidé dans chacun de ses engagements. Les documents et témoignages rassemblés dans cette brochure, en perpétuant la mémoire de l’un des plus illustres laïques namurois, contribuent tout à la fois à nous souvenir de ses actions et à éclaircir le sens de nos propres engagements. Une initiative de la Maison de la Laïcité François Bovesse en collaboration avec l’association Les Amis et Disciples de François Bovesse et la Province de Namur, ainsi qu’avec l’aide de la Ville de Namur, de Caudalie communication et de l’imprimerie Nuance 4.
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« Passage de Mémoire » est un concours de nouvelles en langue française organisé par l’asbl Territoires de la Mémoire en 2009-2010. Il s’agit ici de prendre les mots « passage de mémoire » comme la transmission ou la réception d’un événement tragique de l’Histoire (Shoah, génocide des Tutsis, crimes contre l’humanité, guerres, colonisation, etc). Le mot « nouvelle » comme une « oeuvre littéraire, proche du roman, qui s’en distingue généralement par la brièveté, le petit nombre de personnages, la concentration et l’intensité de l’action, le caractère insolite des événements contés ». Et le mot « fiction » signifiant le « produit de l’imagination qui n’a pas de modèle complet dans la réalité ». Il est ouvert à tous, quels que soient l'âge, la nationalité ou le lieu (pays) de résidence des participants. Les permanents et les membres de l’Assemblée générale de l’asbl Territoires de la Mémoire ainsi que leurs familles et les membres du jury ne peuvent pas participer au concours. Un livre reprenant les des deux textes primés et une sélection de nouvelles reçues sera édité dans la collection « Libres Ecrits » des Territoires de la Mémoire. Date limite de remise des textes : 8 mai 2010
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Maeterlinck entame sa carrière littéraire par la poésie avec Serres chaudes; suivront le recueil Douze Chansons (qui deviendront Quinze Chansons en 1900), puis le silence: Maeterlinck abandonne alors définitivement cette forme
d'écriture.
Ce recueil mûrit dans les serres d'Oostakker où son père, longtemps avant lui, s'interrogeait sur l'intelligence des fleurs. Dans Bulles bleues, en 1948, Maeterlinck dira de Serres chaudes qu'elles n'eurent "d'autre retentissement
qu'un coup d'épée dans l'eau". Verhaeren fit pourtant dans le Mercure de France un compte rendu élogieux du recueil, où il saluait l'auteur de "n'avoir pas eu peur de son inspiration adolescente".

La solitude, la captivité et la douleur de l'âme dominent l'ensemble du recueil: "O serres au milieu des forêts / Et vos portes à jamais closes!" Mais à travers la prison transparente de la serre, le poète perçoit parfois l'activité du monde; il lui vient alors des regrets: "O mon âme vraiment trop à l'abri", et des désirs de sentir la vie pénétrer son univers clos: "Mon Dieu, mon Dieu, quand aurons-nous la pluie, / Et la neige et le vent dans la serre." Son renoncement au monde, imparfait, ne lui apporte pas la sérénité escomptée et la serre lui est un lieu aussi inconfortable que le monde des hommes: "Seigneur, les rêves de la terre / Mourront-ils enfin dans mon coeur? / Laissez votre gloire seigneur / Éclairer la mauvaise serre."

A côté des poèmes réguliers, composés d'octosyllabes à rimes le plus souvent croisées, Serres chaudes contient également des proses poétiques et des vers libres, où des images hétéroclites renvoient une vision chaotique du monde extérieur: "On dirait une folle devant les juges, / Un navire de guerre à pleines voiles sur un canal..." Ces vers qui témoignent d'une extrême sensibilité, disent aussi la peur d'autrui, de l'homme en général: "Oh! j'ai connu d'étranges attouchements! Et voici qu'ils m'entourent à jamais." Et plus loin: "Il y avait des figures de cire dans une forêt d'été... / Oh! ces regards pauvres et las!"

De tous les recueils du symbolisme, Serres chaudes est sans doute le plus fidèle à cette école. Seule l'âme du poète habite ces pages; aucune passion forte, malgré l'expression d'une souffrance et d'une pitié pour le genre
humain, aucun homme tangible ne peuplent ces vers. Le "je" qui se plaint dans ces poèmes monotones est une âme solitaire, gagnée par la mélancolie.
Maeterlinck a la tête dans les étoiles; il est épris de comètes, de nébuleuses, de nuages, mais il s'enferme aussi dans des lieux clos dont les serres sont sans doute les plus étouffants qu'il ait jamais imaginés. Elles
symbolisent ici la captivité de l'âme, la prison transparente; elles évoquent les touffeurs et les langueurs de l'ennui. Déjà toute la mythologie du théâtre de Maeterlinck est en place: princesses évanescentes, vierges pleurant au fond
des grottes humides, petites filles solitaires dans un univers hostile.

A travers ces poèmes de l'introspection décadente, traversés d'images fulgurantes qui jouent d'une savante et délicate musicalité, Maeterlinck veut par le surnaturel appréhender la nature même de la condition humaine. Le
symbolisme chez lui est une réponse à la vie et non un simple décor.

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Un livre de Marc Barbay - Namur, sa citadelle, ses bistrots et ses institutions, ses artistes et ses habitants... - Exposition des photographies à la galerie du Beffroi du 22 septembre au 6 octobre 2009 À propos de l’ouvrage: Dans un monde trop abstrait où les gens surfent sur internet pour se faire des amis mais ne connaissent plus le visage de ceux qui les entourent, ce livre est une présentation de cette ville de Namur, petite dans toute sa grandeur, immense par la beauté des gens qui l'habitent. Tous les genres y sont les bienvenus, simples habitants, artistes, ministres de la Région, gouverneur de province, patron de bistrot, bourgmestre et membres de confréries diverses... Marc Barbay découvre avec joie l'âme de cette ville coincée dans sa superbe, entre fleuve et rivière, par le tracé d'une enceinte médiévale qui l'empêche de grandir, mais en a-t-elle besoin... Marc Barbay est peintre et photographe. Il a réalisé une série de reportages de par le monde afin d'illustrer de nombreux livres historiques et touristiques. Il a participé à bon nombre d'expositions de photographies et de peintures et fut primé à plusieurs reprises. On retiendra par exemple le premier prix Librart 2005 pour une photographie polaquarel nommée Le regard. Aux éditions Racine
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Artemisia

ARTEMISIA(Née à Uccle en 1954)Formation1973 Diplôme en Dessin d'Architecture d'Intérieur à Bruxelles.2003 Certificat de Recherches Graphiques et Picturales (Peinture).Académie des Beaux Arts de Sambreville2004 Peinture. Académie des Beaux Arts de NamurProfesseurs : MM. Pêtre, Tavemier, Sinte, Zhu, Gonthier.Prix1971 Premier Prix de Peinture décerné par la Commune d'Uccle.1999 Prix de l'Espoir décerné par la Commune de Sambreville. (Aquarelle)Expositions2009 Exposition à l'Espace Ockeghem (Tour de Saint Ghislain).« Au Fil des Sens... ». (Huiles).2008 Exposition à la Maison du Patrimoine du Nord-Est Avesnois deCousolre (France). «Traces de Soi...» . (Huiles).2008 Exposition en la Galerie Espac'Art Gallery à Mons. «Traces de soi... ».(Huiles).2008 Exposition en la Galerie Dominium à Beersel.«Juste un Moment... ». (Huiles).2007 Participation à « Art Exhibition » en Espace Culturel de Loisirs Artistiquesà Spy, asbl ECLAS. (Huiles).2006 Exposition au « Caf'Concert » à Namur. « Juste un Moment... ». (Huiles).2006 Exposition à la Maison Magritte à Chatelet. « Juste un Moment... »(Aquarelles, huiles).2005 Exposition en la Galerie d'Art de la Maison de la Culture de Fosses laVille.TechniquesAquarelleHuile sur papier et sur toileDémarcheDès son plus jeune âge, Artemisia fut attirée par le dessin et la couleur.Quoique rompue à bien des disciplines, elle affectionne les graphismes abstraits, auxquels elle sait toujours donner une émotion très personnelle.Pour elle rien sur terre n’existe avant d’avoir été pensé ou rêvé.Sa peinture est un oubli de soi qui rend présent les paysages de son monde intérieur, aux rythmes variés de couleurs et de lumière.Chaque toile reste un moment d’émotion fait de silences afin d’échapper au tapage du monde, mais au cœur de ses silences rien n’est vide. Elle arpente ainsi le chemin du visible par l’invisible, du réel et de l’irréel et mets sa part de féminité ainsi que la relation particulière qu’elle entretien avec son esprit.L’univers des peintres comme J.W. Turner, Claude Monet, Pol Cézanne ou Zao Wou Ki a probablement guidé son esprit et ses yeux.Ses transparences laissent passer la lumière et révèlent la matière.Le monde d’Artémisia est fait d’une sérénité et d’une générosité, qui n’affectent en rien sa joie de vivre.Ses toiles méritent que l’on s’y arrête un moment afin qu’elles nous dévoilent toute leur richesse.Elles étonnent par leur profondeur, leur harmonie et leur diversité.Evelyne Lemaire

EVELYNE LEMAIRE(Née à Bouffioulx en 1956)FormationAcadémie des Beaux-Arts de Mons (sculpture et peinture)Académies de Châtelet et Charleroi (Poterie, céramique, et sculpture)Professeurs : e.a. Baron Gustave CamusPrix1986 Prix du Hainaut1991 Prix Alphonse MullerExpositionsNombreuses expositions collectives2008 Exposition en la Galerie Espac’Art Gallery à Mons (Bronzes et céramiques)TechniquesCéramiqueBronzeDémarcheIl est, en principe, bien compréhensible qu’Evelyne Lemaire, originaire de Bouffioulx, nous offre de remarquables réalisations dans le domaine de la céramique, et, particulièrement du grès. Diverses formations auprès de maîtres réputés, lui ont cependant permis de diversifier son œuvre, puisqu’elle tire souvent de ses modelages, de très jolis bronzes qui restent des pièces uniques, et qu’elle met aussi à profit sa maîtrise du tournassage de la terre, pour se créer des ébauches qu’elles travaille ensuite avec une grande originalité : elle n’hésite pas à en extraire de véritables compositions où elle atteint une abstraction inattendue.Si ses personnages, qu’ils soient de terre cuite ou de métal coulé, toujours foncièrement longilignes, parfois androgynes, sont souvent sculptés dans des postures inhabituelles, ils gardent toujours un équilibre parfait.Sylviane Ledocq

SYLVIANE LEDOCQ(Née à Charleroi en 1967)FormationEtudes secondaires artistiquesAutodidacteTroisième génération de photographes amateursExpositions2009 Exposition à la Maison du Patrimoine du Nord-Est Avesnois deCousolre (France). (photos 40x60).2008 : Exposition à l’Espac’art Gallery (Mons). Idem.2008 Exposition en la Galerie Dominium à Beersel.(photos 40x60).2007 Participation au « Sentier des Arts et des Lettres » à Chatelineau2007 Participation à « Festiv'Arterre » à Bouffioulx. (photos 50x70).2006 Participation à « Festiv'Arterre » à Bouffioulx. (pastels).TechniquesPastelsPhotographie argentiquePhotographie numériqueDémarcheJ´ai abordé la photographie en même temps que le graphisme, lors d´études artistiques. J’ai longtemps utilisé un boiter reflex équipé d´un zoom 50-300 macro, qui me permettais de laisser libre cours à ma créativité. Jusqu´il y a peu inconditionnelle de la prise de vue argentique, je ne suis passée que très récemment au numérique. J´utilise exclusivement la couleur et recherche des sujets très diversifiés pour lesquels j´ai le plus souvent recours à une focale longue, tandis que la macro me permet de saisir les moindre détails de sujets qui m´attire particulièrement. Quoique influencée par la rigueur de mon grand-père et le penchant descriptif de mon père, je crois avoir un tempérament éclectique qui me permet de dégager l´originalité de ma propre personnalité.Jean Ledocq

Jean LEDOCQ(Né à Charleroi en 1939)FormationAutodidacteInitié par son père photographe amateur.Expositions2008 : Exposition à la galerie Dominium (Beersel). Tirages 40x60 cadrés.2008 : Participation à l’exposition collective « Passion Photos » à Moustier sur Sambre (idem)2008 : Exposition à l’Espac’art Gallery (Mons). Idem.2009 : Exposition à la Maison du Patrimoine du Nord Est Avesnois (Cousolre France). Idem.2009 : Exposition collective au Bâteau Ivre (Vresse sur Semois). Idem.TechniquesPhotographie argentiquePhotographie numériqueDémarcheFidèle adepte de la photographie argentique, j’ai gardé de mon père, la volonté de ne fixer sur la pellicule que des sujets d’une esthétique soignée, refusant à tout prix la recherche de l’attention par le sensationnel de la violence et de la misère, voire, comme on le voit trop souvent, du sordide.Faisant preuve d’un éclectisme sans doute atavique, je ne me débarrasse jamais d’une certaine volonté de reportage, ce, quelle que soit l’émotion suscitée par le sujet capté ; mes passions pour la nature, la mer, les rivières et les bateaux, qui transparaissent dans toute mon œuvre picturale, ne m’empêchent pas de m’adonner occasionnellement au portrait, toujours instantané.Jusqu’il y a peu, je n’avais recours au traitement numérique que pour réaliser librement, sur imprimante à jet d’encre, des cadrages impossibles à la prise de vue ou pour traiter fidèlement, en noir et blanc, les sujets qui s’accommodent de cette discipline exigeante.J’utilise depuis quelque temps un appareil numérique, mais j’ai conservé les habitudes et les impératifs propres à l’argentique et, surtout, à la diapositive, que j’ai longtemps pratiquée ; je cadre le plus souvent à la prise de vue et je me refuse strictement à utiliser les moyens numériques à des fins « créatives ».
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Dans le Règne du silence (1891), Rodenbach évoquait déjà les secrètes
relations de Bruges et de son âme: " ville, toi ma soeur à qui je suis pareil
[...] Moi dont la vie aussi n'est qu'un grand canal mort." Un an plus tard il
revient sur le sujet, faisant de la Ville le "personnage essentiel" d'un roman
qui lui emprunte son titre: Bruges, ville-décor mais surtout, par-delà les
descriptions, ville-état d'âme "orientant une action".

Après avoir perdu sa jeune épouse, Hugues Viane est venu se fixer à Bruges
dont l'atmosphère de ville morte et mélancolique correspondait à son humeur
chagrine. Depuis cinq années, il vit seul avec Barbe, une vieille servante
dévote, vouant un culte quasi mystique aux souvenirs de la défunte - en
particulier à sa blonde chevelure qu'il a mise sous verre. Un soir, au sortir
de l'église Notre-Dame où il a médité sur l'union des âmes, un visage
l'arrête, qu'il suit, croyant y reconnaître les traits de la morte. Une
semaine plus tard, hypnotisé par le retour de l'apparition, il entre
mécaniquement dans un théâtre à sa suite, l'y perd, la cherche en vain dans la
salle et la retrouve sur la scène. Elle est danseuse et s'appelle Jane Scott.
Peu à peu les analogies se précisent: le visage, les cheveux, les yeux, la
voix, tout lui rappelle sa femme. Hugues installe Jane à l'orée de la ville,
se rend chez elle tous les soirs, vit avec elle ce qu'il considère comme la
poursuite de son amour marital. Mais à trop forcer les analogies, les
dissemblances apparaissent bien vite: Jane le choque par sa vulgarité, se
moque de lui, le trompe, menace de le quitter. Hugues cherche à s'éloigner de
sa maîtresse pour ne pas hypothéquer ses retrouvailles chrétiennes avec la
morte dans l'au-delà. Mais il est envoûté et Jane en profite pour tenter de
capter son héritage. Profitant de la procession du Saint-Sang, elle se fait
inviter pour la première fois chez Viane - provoquant la démission de Barbe,
que servir "une pareille femme" eût mise en état de péché mortel. Après une
anodine dispute, tandis que Viane s'abîme dans une prière, Jane profane les
souvenirs de la morte, joue avec la tresse de cheveux que Viane, fou de rage,
lui serre autour du cou comme une corde. Et Jane, morte, devient "le fantôme
de la morte ancienne".

Certes la quête d'un double de la femme aimée n'est pas nouvelle - Nerval
n'a-t-il pas construit "Sylvie" (voir les Filles du Feu) autour de
l'hypothétique "aimer une religieuse sous la forme d'une actrice... et si
c'était la même!"? - non plus que le récit d'une passion-culte d'outre-tombe -
Villiers l'a conté dans "Véra" (voir Contes cruels). Mais Rodenbach, en
superposant les deux thèmes, conduit Hugues Viane là même où le héros
nervalien s'était arrêté, c'est-à-dire à la "conclusion" d'un "drame" que la
comédienne Aurélie lui refusait: alors que le promeneur du Valois "reprenait
pied sur le réel" pour échapper à la folie, l'amoureux de Bruges "perd la
tête" (chap. 15) et s'abandonne au meurtre. Bruges-la-Morte est donc bien le
récit d'un fait divers criminel, ainsi qu'une tradition critique se plaît à le
souligner. Mais, outre qu'un tel jugement pourrait s'appliquer à nombre de
textes, depuis le Rouge et le Noir jusqu'à Madame Bovary, il ne rend pas
compte de l'extraordinaire agencement de cette "étude passionnelle"

Car le bref roman de Rodenbach procède par tout un jeu de répétitions et
d'échos qui, peu à peu, enferment le héros dans un labyrinthe qu'il a lui-même
construit à force de traquer ressemblances et analogies. "+ l'épouse morte
devait correspondre une ville morte" (chap. 2): ainsi Bruges est-elle devenue
le premier double de la défunte, épouse de pierre et d'eau qui prolonge par
son atmosphère mystique ("la Ville a surtout un visage de croyante", souligne
le narrateur au chap. 11) le deuil empreint de religiosité du veuf
(significativement, la chronologie du récit est rythmée par les fêtes
religieuses). Puis la rencontre avec Jane est venue troubler cette harmonie
métaphysique: avec elle le physique passe au premier plan, introduisant le
péché dans l'existence de Viane (et à Jane est associé un champ sémantique
hautement symbolique: elle joue dans Robert le Diable, sa voix est qualifiée
de "diabolique", etc.). Dès lors, la Ville, abandonnée et délaissée comme une
épouse trompée, n'aura de cesse de se venger: après les on-dit réprobateurs
puis moqueurs (chap. 5) et les mises en garde du béguinage (chap. 8), ce sont
les tours "qui prennent en dérision son misérable amour" (chap. 10), puis les
cloches qui "le violent et le violentent pour [le] lui ôter" (chap. 11). Veuf
de sa femme et de sa ville, Hugues connaît alors la souffrance. Mais celle-ci
procède moins d'un sentiment de culpabilité (évacuée au nom de l'analogie: "il
croirait reposséder l'autre [sa femme] en possédant celle-ci [Jane]") que d'un
effondrement de son propre mode de pensée: ce qui s'écroule, c'est le mythe de
l'identique sur lequel toute sa vie était construite. Dès lors, l'écart entre
la morte angélisée et la vivante progressivement satanisée ne cessera de
croître, minant Viane de l'intérieur en transformant sa certitude "d'une
ressemblance qui allait jusqu'à l'identité" (chap. 2) en "une figure de sexe
et de mensonge" (chap. 11). Parcours où le réel s'impose tragiquement au
rebours d'un touchant mensonge entretenu comme une vérité: d'où la place du
fantastique dans le texte, décalé dans son objet (ce qui suscite l'hésitation
de Viane, ce n'est pas la réalité du phénomène qu'il vit mais celle de son
amour pour Jane) et dans le temps (il croît jusqu'à la crise finale au lieu de
se résorber au fil des chapitres). Oui, comme le disait Mallarmé à Rodenbach
en sa prose particulière, Bruges-la-Morte est bien une "histoire humaine si
savante"!

 

Une traduction en tchèque, c'est ici

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Belge, Georges Rodenbach est l'un des membres les plus originaux d'un
mouvement symboliste qui a su garder son autonomie par rapport à l'école
française. Venu à Paris en 1876, il reste cependant le poète de Bruges où il
est né. Dans les recueils de vers Jeunesse blanche (1886), Le Règne du
silence (1891), Les Voies encloses (1896) apparaît la nostalgie de sa
province. Absente, elle devient le reflet du monde : les béguinages et les
canaux de la Venise du Nord vont servir de relais entre un symbolisme étayé
sur des sensations visuelles et une rêverie qui reste au contact de la
réalité. On découvre là le secret d'une poétique des correspondances que
Rodenbach a poussée plus loin que la plupart des symbolistes : à partir d'un
objet, d'un paysage (ici Bruges), le poète peut évoquer ses impressions
sensibles, en général impressions visuelles et auditives mêlées, et ainsi se
pose l'existence d'un sujet, le je du poète. Dans ce système d'oscillations,
dans ce jeu des correspondances, le monde intérieur et la réalité vont se
fondre en une sorte de rêverie mystique où l'on ne saura plus distinguer
l'émoi du poète et celui de l'objet. Alors qu'en général ce procédé restait
discret, sa mise en évidence et son exploitation systématique, ainsi que la
rigueur de la prosodie de Rodenbach, contribuent parfois à rendre ses vers un
peu affectés. Cependant, l'évocation de la Flandre mystérieuse, des petits
bourgs endormis du Nord reste encore très séduisante aujourd'hui. Le
fantastique qui se dégage de toute la poésie de Rodenbach serait peut-être
plus original, si précisément le recours incessant à des procédés de technique
poétique ne le rattachait pas toujours à la vie intérieure du poète. Mais il
s'agit là de la question de la sincérité que pose toute la poésie symboliste.
Rodenbach écrivit encore quelques romans, Bruges la Morte (1892), Le
Carillonneur (1895), sur les mêmes thèmes, en demi-teintes, du silence et de
l'obscurité.
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C'est une oeuvre abondante (70 volumes environ) qu'a laissée ce romancier, un des écrivains belges de langue française les plus importants de son époque. Très mal reçu par un milieu littéraire bruxellois voué au conformisme et qui s'était déjà méfié de De Coster, Lemonnier, qui dut même à plusieurs reprises se défendre devant les tribunaux des audaces naturalistes qu'on lui reprochait, jouit cependant de la reconnaissance de ses cadets, les écrivains de La Jeune Belgique qui, en 1883, au moment où lui fut refusé le prix quinquennal de littérature, organisèrent un banquet en son honneur et lui décernèrent le titre de «maréchal des lettres belges». Dès 1871, il avait été remarqué à Paris par l'impressionnante description qu'il avait donnée dans Sedan (réédité en 1881 sous le titre Les Charniers ) des morts et des décombres après la bataille. Mais c'est surtout avec Un mâle (1881) que Lemonnier s'est fait connaître. Racontant l'amour d'un braconnier, Cachaprès, pour Germaine, la femme d'une famille paysanne huppée et respectable, Un mâle oppose la violence de la passion aux conventions sociales qui régissent le monde agricole. Le réalisme du récit alterne avec de fréquentes évocations lyriques de la nature, et surtout de la forêt, dont Lemonnier fait une sorte d'espace idyllique, pur de toute contamination de la société, où l'homme peut trouver à se revivifier. Cette rêverie sur la forêt et sur le refuge maternel qu'elle constitue reviendra, amplifiée, dans des oeuvres ultérieures où la fiction romanesque cèdera le pas à une prose plus poétique, comme L'Ile vierge (1897), Adam et Eve (1899) ou Au coeur frais de la forêt (1900). Après le monde paysan, décrit également dans Le Mort (1882), Lemonnier analyse diverses facettes du monde bourgeois. L'Hystérique (1885) raconte l'histoire d'une femme plongée par la névrose dans la soumission à un prêtre, tandis que Madame Lupar (1886) et La Fin des bourgeois (1892) insistent sur le rôle de l'argent et du pouvoir dans la société. Quant à la classe ouvrière, c'est surtout avec Happe-Chair (1886) que le romancier l'aborde, y brossant une fresque de l'univers des laminoirs, à la même époque à peu près où Zola, avec Germinal , évoque les mineurs des charbonnages. Au centre du récit se déchire un jeune couple dont l'homme est un ouvrier modèle mais dont la femme est présentée comme assoiffée de luxure. C'est moins la condition ouvrière qu'un puissant déterminisme psychologique qui est donné ici comme cause de la misère. Avec L'Hallali (1906), Lemonnier reviendra encore au monde des campagnes en décrivant la décadence d'une famille noble et propriétaire de terres. Il avait auparavant publié plusieurs romans dans la veine du roman psychologique dont, à partir de 1890, Bourget s'était fait le champion ; ainsi Claudine Lamour (1883), qui évoque le monde des cafés-concerts. Citons également, dans l'importante production romanesque de l'auteur d'Un mâle , Le Petit Homme de Dieu (1903), qui se passe dans la petite ville de Furnes et où tous les rôles bibliques de la procession annuelle des Pénitents sont tenus par les habitants, ce qui amène l'auteur à imaginer de curieuses superpositions entre la vie réelle des personnages et celle des figures symboliques qu'ils représentent. Comme chez de nombreux romanciers de son époque, la peinture constitue chez Lemonnier une référence capitale et son style descriptif et évocateur lui doit beaucoup. L'écrivain fut d'ailleurs également un critique d'art de qualité : Gustave Courbet et son oeuvre (1878), Les Peintres de la vie (1888), Henri de Braekeleer, peintre de la lumière (1895), Alfred Stevens et son oeuvre (1906).
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Emile Verhaeren le grand barbare doux

La Belgique ne tarda pas à reconnaître en Verhaeren son plus grand poète lyrique, suivie de l'Europe, par le canal du Mercure de France. On a dit de lui qu'il était un « grand Barbare doux », et le mot est aussi joli que juste.
On l'a appelé aussi « le Victor Hugo du Nord », et c'est déjà beaucoup moins acceptable. Le rattacher à un autre poète ou même à une école (il a traversé le symbolisme comme un bateau traverse un chenal) serait injuste et absurde.
En 1907 déjà, Bazalgette, qui fut le premier à écrire sur lui, disait : «Verhaeren ne procède de personne. » Et c'est vrai, il est seul, comme le vent, comme la mer, comme l'arbre, comme ces forces de la nature auxquelles il a pour toujours donné une voix. Il a une vue juste et profondément fraternelle des êtres et des choses, et en même temps comme agrandie, infiniment, par les effets harmoniques de ses adverbes sauvages.

Le poète fermé au monde

Émile Verhaeren est né à Saint-Amand, sur les bords de l'Escaut. C'est là que, jusqu'à l'âge de douze ans, « il joue avec le vent, cause avec le nuage », entre un père retiré des affaires (il était drapier à Bruxelles), une mère douce et attentive, et le frère de celle-ci, dont l'huilerie voisine crachait ses fumées sur l'Escaut. Après deux ans passés à l'institut Saint-Louis de Bruxelles, il entre, à quatorze ans, au collège Sainte-Barbe de Gand, cette pépinière de poètes flamands d'expression française. Ses études achevées, il vint partager pendant un an le bureau de l'oncle. Puis il partit pour l'université de Louvain et, en 1881, pour Bruxelles, où il s'inscrivit comme avocat stagiaire. Edmond Picard eut tôt fait de lui indiquer la voie de la poésie dans laquelle déjà Verhaeren ne demandait qu'à s'engager. De 1883, date de parution du premier recueil Les Flamandes , jusqu'à sa mort brutale, en gare de Rouen, Verhaeren publia une trentaine de recueils parmi lesquels, alternant l'épopée et le lyrisme, ouvrant le chemin du monde moderne aux hommes les plus déshérités, mais sachant aussi dire à voix basse l'humble amour du foyer (il avait épousé Marthe Massin en 1891), se retrouve, intact, généreux et naïf, un romantisme socialiste plus pur et plus profond qu'on ne l'a dit. Sa patrie l'appréciait et, académicien, il donna des conférences en Allemagne, en Suisse, même en Russie.

Tout avait commencé dans le malentendu. L'apparition des Flamandes , en 1883, fit scandale. Devant la levée de boucliers des bonnes âmes plus éprises de confort moral que de poésie, il ne se trouva que trois défenseurs : Edmond Picard, Albert Giraud, d'une manière plus réservée, et Camille Lemonnier, qui
venait de publier Un mâle , pour plaider la défense du jeune poète. Déjà, le naturalisme se disposait à fêter un nouveau disciple. Mais, dès 1886, Verhaeren publie Les Moines . A la sensibilité lourde succède le mysticisme le plus évident. Pour comprendre cette démarche, sans doute faut-il conjuguer la
connaissance des caractères les plus secrets de la poésie et de la Flandre.
D'ailleurs, tout s'explique mieux si l'on sait que Verhaeren enfant se rendait souvent au cloître des Bernardins de Bornhem, aux portes de Saint-Amand, et qu'au moment d'écrire ses Moines il se retira pendant trois semaines au monastère de Forges, près de Chimay. Que se passa-t-il ensuite ? Le poète se ferme au monde et publie coup sur coup ses trois livres les plus noirs : Les Soirs (1887), Les Débâcles (1888) et Les Flambeaux noirs (1890). La mort rôde au long de ces recueils, et il semble que la folie, née d'un désespoir aussi vaste que vrai, veuille trouver en Verhaeren un chantre lucide. Les dates aussi jouent un rôle. L'époque moins spectaculairement révolutionnaire que la fin du XVIIIe siècle est d'une importance historique énorme. Une certaine idée de l'homme change véritablement de sens au profit d'une certaine idée de masse. Ce n'est certes pas un hasard si des hommes aussi différents que Louis II, le premier Wittelsbach régnant, et Nietzsche, et Van Gogh furent, pour ainsi dire ensemble, touchés de l'aile de la folie, et tous trois si tragiquement. Poète plus sensible que d'autres aux souffles du dehors, Verhaeren fut alors soumis à ce grand vent fou de l'époque. S'il fut préservé, c'est sans doute parce que, n'étant pas encore allé au fond de lui-même, il ne pouvait céder à ce vertige sans se trahir.

Le poète ouvert au monde

Verhaeren s'ouvre alors au monde. Il assume les changements, voit mourir les campagnes et naître non plus la cité mais la Ville. Il fait alors ce que les poètes ont fait de tout temps : il va aimer ce monde qui se forge devant lui, et il va l'aimer assez pour en extraire une beauté, redoutable sans doute mais réelle, qu'il exaltera. C'est la longue suite des grandes oeuvres : Les Apparus dans mes chemins (1891), Les Campagnes hallucinées (1893), Les Villages illusoires (1894), Les Villes tentaculaires (1895).
Il parvient même un peu plus tard à traduire ce monde nouveau devant lequel il a d'abord tremblé avec un accent de plénitude qu'il ne connaissait pas encore : Les Visages de la vie (1899), Les Forces tumultueuses (1902), Toute la Flandre (1904), La Multiple Splendeur (1906). Entre-temps, comme un repos entre deux tâches gigantesques, il a su donner à l'amour intime quelques-uns de ses plus beaux chants : Les Heures claires (1896) et Les Heures d'après-midi (1905). Il poursuit dans la voie ainsi tracée, et Les Rythmes souverains (1910) seront séparés des Blés mouvants (1912) par l'admirable musique de chambre des Heures du soir (1911). C'est curieusement dans le théâtre, un théâtre très poétique, qu'il lui arrive de traquer encore ses démons personnels : Le Cloître en 1900, Philippe II en 1904 et Hélène de Sparte en 1908. On y retrouve le climat et comme l'écho des peurs d'autrefois. Partout ailleurs, le poète, en s'ouvrant au monde, a dominé son angoisse, dit son amour et peint, en Flamand qu'il était, cet univers mouvant, changeant et volontaire.

Verhaeren, certes, fut souvent loué, parfois même compris, et quelquefois injustement méprisé. Du « grand Barbare doux » certains n'ont voulu retenir que le « Barbare ». Il n'appartient à aucune école. Enfin, ce romantisme socialiste auquel généreusement il rêvait a fait place à des réalités plus rudes. Verhaeren est l'un des rares grands poètes d'expression française à ne survivre que dans les anthologies. Les oeuvres elles-mêmes, aujourd'hui dispersées dans les bibliothèques et les greniers, ne sont plus accessibles.
De sorte que l'on assiste à l'évolution d'un monde que le poète vit naître et dont il traduisit la naissance avec une fougue et un talent comparables à ceux d'un Walt Whitman sans pouvoir s'y référer.

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