Il n'y a qu'un seul vrai jour et c'est le dernier.
En ne comptant pas toujours le nombre de pieds,
L'histoire suit son cours le long des poèmes,
Rimant les amours, pluies et soleil même.
Ce jour-là n'a plus d'avenir ni de passé,
Ni veille pareille ni pareil lendemain,
L'étrange figure au visage usé
Parle aux ombres et à des brouillards mâtins.
Le dernier jour annoncé est venu frapper.
Tant attendu comme aussi tant redouté,
Il nous prend la main, ce seul ami fidèle,
Et las écrit serein l'âme immortelle.
Alors les fleurs par la fenêtre au jardin
Clament la vérité ce labeur quotidien ;
Sourient vers nous et sous la brise du vent
Ferment nos yeux fatigués vers des cieux chantants.
Il n'y a qu'un seul vrai jour et c'est le dernier.
Toutes les publications (90)
Au cours de ses métamorphoses,
Chacun ressent divers besoins,
Auxquels il apporte ses soins
Grâce aux moyens dont il dispose.
Et accueille aussi des envies,
Rêve d'exaltations nouvelles,
Différentes de toutes celles
Déjà savourées dans sa vie.
Un désir suggère un plaisir
Aisé ou non à satisfaire.
Or en éveil à ne rien faire
On peut souvent se divertir.
Pour passer le temps qui s'écoule,
En ma sereine compagnie,
Alors que ne crois ni ne nie,
Dans la brillance je me roule.
La reposante indifférence
Me permet la facilité
De rester dans l'oisiveté.
Or mon esprit fait que je pense.
Suite à une ancienne habitude
J'attends la phrase musicale
Dite d'une voix amicale
Servant mon désir d'écriture.
21 février 2017
De moi, la voix est cet entrebâillement, en
direction de vous ; ce geste immatériel, cette
caresse secrète au milieux de la foule,
sûrement l'aurore d'un baiser !
NINA
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Que reste-t-il des Vivants? (Laurent Plumhans ... DROITDANSLEMUR)
14-25-Février-2017 @Théâtre de la Vie (1210 BRUssels)
Les 4 comédiens entrent en scène ensemble, dépareillés, quand la musique donne d’entrée de jeu le tempo, le musicien-compositeur Camille-Alban Spreng est presqu’à lui seul le métronome cette mise en scène.
Scènes défilant au rythme de séquences, on embarque immédiatement, ou pas... Pas le temps de penser à demain. Demain de toute façon c’est déjà hier, nos existences de con_sommateurs interprétées avec brio et tout le cynisme qui caractérise le propos aux termes techniques bancaires.
Ere de ’la financiarisation de nos existences’, sur le fil de l’endettement, de l’entêtement à vouloir posséder à tout prix, n’importe quel prix, l’humain pas dans la norme est un animal, l’animal en devient un humain. Main dans la main, comédiens au rôle solidaire et l’ambiance anxiogène tantôt aux néons aveuglants, tantôt dans l’obscurité d’un texte d’une écriture intelligente, nous entraînent vers presqu’une ’Chute Libre’ du banquier à la batte de baseball.
Allez les voir... certains y verront le miroir, les écouter... vous vous entendrez, les observer... vous vous reconnaîtrez, et puis ... les applaudir, ils (inclus Laurent Plumhans, tous.tes Droitdanslemur) ne l’auront pas volé, contrairement à certains banquiers... ils n’apportent pas de solution car nous sommes la solution, action !
On aime Christophe Menier ou pas, il prend notre regard, notre attention comme certains prennent la lumière en photographie, son timbre de voix de quoi en devenir fou.folle.
>>> Infos: jusqu'au 25-Février 2017
http://www.theatredelavie.be/saison.asp
J'ai renoué
Avec ce qui semblait passé
J'ai renoué
Alors que rien n'était effacé
J'ai renoué
Tous les liens créés
J'ai renoué
Ce que rien ne semblait avoir altéré
J'ai renoué
Pour encore plus les resserrer
J'ai renoué
Cessé de lutter
J'ai renoué
Afin de ne plus y penser
J'ai renoué
Et, tous les noeuds déliés
J'ai renoué
Pour ne jamais plus oublier...
Marianne Leitao©
Ecrit le 8 février 2017
Tempête dans un café. Cela se joue dans l’arrière-salle d’un café parisien, dans un décor et des costumes de Lionel Lesire. Imaginez un jukebox et des sofas et table basses faits avec des palettes de récupération. Un grand mur de briques blanches et une fenêtre pour le temps qu’il fait. Elles sont belles, les comédiennes d’ "Un temps de chien", une comédie contemporaine de Brigitte Buc ! Naissance de vies de jeunes femmes ? Joyeux et délirant comme un enterrement de vies de jeunes filles.
Avec Sophie Delacollette, Cécile Florin and Christel Pedrinelli et Fred Nyssen
La mise en scène de ce texte bien rythmé est signée Fabrice Gardin. Dehors : la pluie, la neige, les giboulées. Dedans : le chaos de vies sous pression qui explose sous le regard narquois du garçon de café misogyne mais compatissant (Frédéric Nyssen) qui a eu de nombreux déboires avec les femmes et n’est pas de bonne humeur, aujourd’hui. Big Bang bénéfique, car au fur et à mesure des partages gourmands de ces commensales fortuites et bavardes, le monde se redessine autrement, grâce à l’humour !
Hélène (Christel Pedrinelli) est la wonderwoman débordée par son boulot haut de gamme et sa famille égocentrique. Un optimisme forcené l’aide à gérer, ou presque. Loulou (Sophie Delacollette) est la jolie bringue, mère célibataire, craquante de charme, travaillant dans un magasin de lingerie. Elle n’aime que son fils, et lui donne tout ce qu’elle-même n’a jamais reçu, étant une enfant de la Ddass, brinqueballée de famille d’accueil en famille d’accueil. Après des tas d’aventures ratées, Gabrielle (Cécile Florin) est seule, méfiante et paumée. Au cours du huis-clos les regards se mesurent, se comprennent ; les cœurs fondent, les rancœurs crépitent et les langues se délient. De chiens de faïence, elles se changent en saint-Bernard et vont se solidariser à vue d’œil, à coups de bonne chère et d’Armagnac. Crises de nerfs, burnout, tout y passe avec des uppercuts bien assénés sur les maux du siècle. Quelle meute ! On fête un non anniversaire délirant, décidément, le meilleur de leur vie. Elles sont hors du temps : elles dansent, elles fument, elles s’éclatent sans la moindre honte ! Elles prennent le bon temps à bras le corps. Le peps et le champagne coulent à flots, le garçon de café est atterré et finit par fuir les lieux, non sans les avoir enfermées par erreur ! Et la fin… justifie les moyens, à vous de juger !
http://www.trg.be/saison-2016-2017/un-temps-de-chien/en-quelques-lignes__7004
Reines de pique ou de cœur ? Croisement de sensibilités assuré. Une nouvelle guerre des roses se prépare-t-elle ? Voici les retrouvailles piquantes, sur un plateau piqué de 900 roses rouges, de deux roses particulièrement fabuleuses de notre scène belge : Jacqueline Bir et Janine Godinas. La méditation sur leur vie respective de riche …et de servante va les réunir comme d’inséparables yin et yang.
La mise en scène économe et intelligente de Philippe Sireuil fait ruisseler le texte serré et exaltant de Jean-Marie Piemme spécialement écrit pour le duo de divas. A part les roses, le reste du décor est une tour de Babel, faite de valises de l’ancien temps, falaise imaginaire de Douvres-Dover, de l’autre côté de la mer. Le texte embrasse l’art théâtral à l’ancienne, dans une étreinte royale. Le roi Lear est ce fantôme omniprésent qui n’a pas raté son rendez-vous avec l’éternité ni avec les deux femmes qui ont consacré leur vie entière au théâtre. A écouter les dialogues des deux voyageuses du temps, on ne peut s’empêcher de penser aux joutes verbales de Jacques le fataliste et son valet, de Sganarelle et Dom Juan, deVladimir et d'Estragon… et à tout le non-dit du théâtre qui ne cesse d’éclairer nos propres choix par effet miroir. La quête de la vérité – sur soi et sur le monde – passe par le verbe, l’expérience théâtrale, la mise à distance, la sublimation des souvenirs que l’on ranime, revit, répare et range pour la jouvence éternelle.
Un jour, Madame a décidé que l’argent ne la dominerait plus. Madame n’a plus d’argent, c’est la fin du voyage. Faisant preuve de virtuosité dépensière elle a dilapidé tout l’héritage de son défunt mari. Majestueuse, Alpenstock à la main, Madame frappe à la porte de sa servante à trois heures du matin pour lui enjoindre de la suivre séance tenante jusqu’à Douvres, retrouver le roi Lear et « battre le fer des vielles formes sur l’enclume de l’éternité ! » Au fil des années, l'orgueilleuse Elisabeth a été hantée par le dernier souvenir de son père avec qui elle a vu la pièce étant gamine.
Flambeuse : pour elle « Le vertige ultime est perdre et sourire en partant ! » Elle expectore toutes ses hallucinations au cours de ce pèlerinage improvisé ou imaginaire. Dans une ultime jouissance, elle va accomplir une sorte de sabbat de la vengeance maritale avec la férocité d’une mégalomane. Mais Marie, sa servante restée fidèle, a percé ses multiples secrets. Sous ses dehors de maîtresse inaccessible, elle est transparente et tellement vulnérable. Devant sa camériste, Elisabeth se montre à nu, inquiète de tout, se posant les questions existentielles « qui suis-je, où est ma place ? » La force de Marie est de lui confier « Mon théâtre, à moi, c’est vous ! » Pour rester vivante et rêver de nouvelles aventures.
Les deux pôles opposés ne cessent de s’attirer avec un même choc d’arrimage. Le scorpion et la cigale partagent la lucidité ,et quelle entente cordiale sauf la distance sociale ! « Nous serons deux exploratrices passionnées, nous serons nouvelles dans un temps nouveau. N’est-ce pas bien de rêver ensemble ? Tu étais le maître et j’étais l’esclave ! Elles ont quinze ans d’âge ! « Restons ce que nous sommes » Elles ont choisi le défi éternel, le coup de foudre, trouvé l’accord et les étincelles du frottement mutuel.
Une coproduction du Théâtre Le Public et du théâtre de Namur.
(Photo : ZvonocK) http://bit.ly/2l49NVM
Du 14 février au 18 mars 2017
au Théâtre Le Public
rue Braemt, 64-70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
http://www.theatrelepublic.be
info@theatrelepublic.be
0800-944.44
Les prochains spectacles:
Moi Pirandello : https://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=461&type=1
Legs maternels : https://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=463&type=1
Reines de Pique : https://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=462&type=1
Désenlacement de mon cœur,
bien plus grand que mon corps,
par le vôtre en secret.
Depuis, ma voix devenue blanche, hivernale ,
se tait à l'ombre de vous même ;
dans l'encre elle murmure ce deuil,
ce désamour de vous, mais de moi pour vous,
son inconditionnel attachement ,
ce chant mélancolique.
En amour je suis entrée !
NINA
Oh voix tantôt sombre, tantôt claire,
tu t'éternises, t'approfondis, lorsque
dans un livre, un cahier, tu te glisses,
échancrée, voire nue,
pour à l'instar d'un soleil vulnérable,
saoul de pluie, y résonner complice et libre.
D'elle naissent des silhouettes, des
visages, tout un monde, des senteurs vertes,
des enlacements.
En l'absence de voix, défunts seraient les livres ;
des nuits fermées.
Lire est une démarche libératrice, un acte créatif ;
c'est l'élargissement d'un chemin, une rencontre ou pas ;
certains livres nous tombent des mains,
alourdissent nos paupières,
ne nous donnent ni chaud ni froid,
en nous ne rentrent pas,
alors que d'autres leurs voix nous donnent,
enchantent nos silences, nous accompagnent,
font parfois même écrire à force de les aimer !
Ne déchirez, ni ne brulez jamais un livre car sait-on jamais !
C'est une vie qui bouleversera peut-être la nôtre.
NINA
Par Henry Guillemin (1981)
Soliloque
Le monde est empli de splendeurs
Qui exaltent ou qui émeuvent.
Or en créent d'autres ceux qui peuvent
Marier formes et couleurs.
Leur nombre est certes époustouflant
Car ce grand art est difficile.
Comment y devenir habile?
Il requiert plus que du talent.
Méditant, je crois que pourrait,
Envoyé par la providence,
Invisible dans la brillance,
Un esprit me dire un secret.
Me parlerait de l'énergie
Que reçoivent tous les artistes.
Ils défient ce qui les attriste
En captant de la poésie.
20 février 2017
UN THEATRE DE COULEURS ET DE FORMES : L’UNIVERS D’EDOUARD BUCHANIEC
Du 08 – 02 au 19 – 02 -17, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a consacré une exposition dédiée à l’œuvre de Monsieur EDOUARD BUCHANIEC, un peintre français qui vous dévoilera l’univers décapant de sa fantaisie.
Ce qui fait la signature de cet excellent artiste, c’est avant tout, la conception physique qu’il confère à ses personnages, à savoir un corps volumineux surmonté d’un visage qui rappelle la conception du masque. Le tout présenté comme une sorte de terrain délimité par une suite de zones chromatiques parfaitement indépendantes les une des autres. Un jeu de mains extrêmement évocateur anime l’entièreté de son œuvre exposée. Ceci est présent à un point où les mains sont si vivantes qu’elles pourraient, par la matérialité de leur gestuelle, remplacer la parole pour former un langage.
Il y a manifestement un dialogue entre la couleur et la forme. Celle-ci se définissant dans une hypertrophie du volume opposée à un vocabulaire chromatique composé de couleurs tendres, se signalant par une unité dans chaque zone considérée. Couleurs et forme s’interpellent, s’enserrent l’une dans l’autre comme des poupées russes : LA LISEUSE AUX POISSONS (100 x 81 cm – huile sur toile),
le fauteuil dans lequel est assise la femme, sert en quelque sorte, de « soutien », encadrant le personnage dans son volume, le faisant ainsi ressortir. Dans ce tableau, quatre plans se superposent l’un sur l’autre :
1) la table (zone brune)
2) le personnage féminin (dominé par le bleu, en dégradés, et le blanc)
3) le fauteuil (note verte)
4) l’arrière-plan (dominé par le bleu, en dégradés clairs et foncés, pour signaler les poissons)
Masculins ou féminins, le traitement des visages présente une constante, à savoir qu’ils sont bouffis et plongés dans une même attitude procédant de la même technique : COUPLE A LA CRAVATE ROUGE (97 x 130 cm – huile sur toile),
le balayage au pinceau délimite parfaitement les zones chromatiques. Le burinage laissé sur le visage par le pinceau lui confère une luminosité reprise dans la totalité de l’ensemble pictural, composé de vert, de bleu, de blanc, « dilués » dans un balayage savant, faisant ressortir la lumière d’une âme tout intérieure.
La conception du visage concernant le personnage de gauche – la femme – témoigne d’une influence (même indirecte) avec Francis Bacon. La bouche « en cœur », le nez proéminent, les yeux alignés sur le même plan et le menton se terminant presque en « colimaçon », terminent ce visage empreint d’un expressionnisme interrogatif, lequel nous renforce dans l’idée qu’il y a effectivement une signature « Buchaniec », témoignant de l’identité de l’artiste. Il y a dans son art une dimension « brut » en révolte contre tout académisme.
PORTRAIT DE GROUPE (114 x 145 cm – huile sur toile),
nous propose, à titre d’exemple, le personnage de droite dont le visage est totalement désaxé par rapport au tronc : les trois boutons (de couleur blanche) fermant son manteau (de couleur verte), axés verticalement, accentuent ce déphasage.
NU AU FAUTEUIL (100 x 81 cm – huile sur toile)
est une apologie du volume et de la couleur à l’origine de la forme. Par sa translucidité, le corps nu de la femme anime la toile. Le trait circonscrit le volume en englobant la cuisse gauche du personnage jusqu’au pied, conférant au corps une dimension « naissante » du moment, lequel ne devient « présent » que par l’arrêt du visiteur sur l’image. Comme pour LA LISEUSE DE POISSONS (mentionné plus haut), l’œuvre se structure sur quatre plans :
1) le sol sur lequel repose les pieds de la femme (« encadrés » par les deux pattes avant du fauteuil)
2) le corps blanc de la femme irradiant l’ensemble de la composition
3) le fauteuil « enveloppant » la femme de son chromatisme noir
4) l’arrière-plan - vert foncé - se distinguant du vert plus clair de l’avant-plan
Le visage, penché sur sa droite, fixe le visiteur du regard aux orbites oculaires rapprochées. Est-ce la blancheur de son corps qui irradie sa féminité ? Est-ce cette même blancheur qui irradie le regard du visiteur ? Les deux questions s’entrecroisent car il s’agit ici d’une « féminité » au-delà des canons esthétiques conventionnels.
L’artiste s’efforce de retrouver la perception originelle de la « féminité » par une luminosité mystique ainsi que par l’hypertrophie d’un volume mettant en exergue l’identité iconique de la Femme issue de la pensée « primitive ».
Il y a rencontre entre le diaphane du chromatisme corporel et le regard du visiteur à l’intérieur d’une étreinte épiphanique.
Les mains reposent chacune sur les deux côtés du fauteuil (la zone noire « enveloppante »), attestant d’une possession totale de l’espace qui propulse l’image vers le regard.
Les deux pieds, tournés vers la droite, « déstabilisent » le corps (tronc de face, cuisses de profil) pour rencontrer le visage, tourné dans la même direction. Une légère excroissance du ventre se perçoit du côté gauche de sa personne ainsi qu’un court avancement de son bras droit par rapport au gauche, créant une torsion presque imperceptible des épaules, à l’origine d’une esquisse du mouvement dans son amorce, sa suspension ou son accomplissement.
Pour l’artiste, la couleur détermine la forme et vice versa. De même qu’une couleur peut en déterminer d’autres quitte à les retravailler pour rétablir un équilibre avec la forme. Forme et couleurs se répondent mutuellement. Un détail n’échappera point au visiteur, à savoir le rapprochement stylistique dans la conception à la fois sculptée et peinte du corps chez l’artiste. En effet, ce dernier pratique également la sculpture et cela se ressent à la vue d’une telle masse volumineuse pour affirmer le physique notamment dans la conception des mains. Depuis le début du 20ème siècle, bien des artistes pratiquant la peinture en même temps que la sculpture ont associé les deux techniques pour concevoir le traitement du corps dans la volonté d’un dépassement représentatif. Poursuivant ce procédé, l’artiste « peigne en sculptant » ses sujets pour mieux en dégager les voluptés. Comme tous les créateurs, il ne se pose pas forcément certaines questions. A titre d’exemple, nous avons fait allusion plus haut, à une symbiose entre les visages qu’il peint et le traitement apporté aux masques. Il n’y voit pas de lien direct, bien qu’il adore les arts de l’Afrique Noire, surtout lorsqu’il constate la capacité des artistes africains à animer une pièce en bois avec peu d’éléments. L’artiste est principalement autodidacte et parmi les influences qu’il a pu absorber, il convient de signaler, notamment, Matisse ainsi que les Impressionnistes pour la couleur et Picasso pour la forme.
Nous avons fait allusion, plus haut à Bacon, et c’est flagrant surtout dans la conception des visages. Néanmoins, Bacon n’est là que comme simple objet d’une influence – au demeurant, parfaitement honorable – mais ça s’arrête là, puisque la création de ses visages se signale par l’épanouissement des traits et non par la déconstruction et le pourrissement des chairs, comme souvent chez Bacon. Il y a, néanmoins, une filiation directe entre son écriture et l’art « brut » dont nous avons fait mention plus haut. Le fait que l’artiste soit un autodidacte apporte un complément explicatif à son attachement vital à la couleur et à la forme dans leur conception « primitive », dans le sens de leur idéalisation conçue, il y a des millénaires par l’esprit humain. De plus, chose insolite, il refuse que sa signature soit visible sur la toile, estimant qu’elle encombre la composition. Un jeu d’épreuve fascinant à jouer, consiste à dénicher sa signature, cachée dans les méandres de l’espace pictural. A peine visible entre deux couches de couleur. Par ce geste, l’artiste ne s’ « efface » pas face à sa création. Il met son ego de côté et laisse la place à la peinture.
L’artiste travaille à l’huile sur toile. Il pose une couche en épaisseur et la laisse sécher ensuite pour y rajouter une autre couche plus fine dans le but de faire transparaître celle qui est au fond et assurer à l’ensemble la luminosité qui fait son cachet.
EDOUARD BUCHANIEC est un peintre pour qui forme et couleur sont les portes absolues de son univers joyeux. Il nous l’offre pour que nous nous y plongions et nous laisse le théâtre de ses formes et de ses couleurs en guise de méditation.
Lettres
N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.
Robert Paul, éditeur responsable
A voir:
Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza
François Speranza et Edouard Buchaniec: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles
(8 février 2016 photo Robert Paul)
Signature de Edouard Buchaniec
Exposition Edouard Buchaniec, à l'Espace Art Gallery en février 2016 - Photo Espace Art Gallery
Propos sur l'amitié.
Durant l’enfance et l’adolescence, on se trouve entouré, quasi quotidiennement, par des individus de notre âge, garçons et filles qui partagent nos activités et nos jeux. Ce sont nos camarades.
Certains sont plus aimables et plus aimés que d’autres. Il arrive souvent qu’une attirance réciproque nous rapproche de l’un ou de l’une d’elles d’une façon particulière. C’est le début d’une amitié.
On s’isole du groupe quand on en a l’occasion, on se retrouve dans d’autres lieux aux moments de congé. Ce sentiment peut se consolider et perdurer ou s’affaiblir au cours des jours, des mois ou des années.
Quand on est jeune et enthousiaste, une amitié n’en exclut pas une autre. Il n’est pas rare que se forment des groupes de trois ou quatre amis ayant les mêmes intérêts ou des talents qui se complètent.
L’amitié commence souvent pas une certaine admiration. Elle est entretenue par un comportement qui valorise et engendre de la joie. Elle stimule, rend créatif.
Erik Orsenna a dit: « Il ne faut pas confondre amitié et besoin de confidences ».
L'amitié permet des confidences parfois douloureuses car son rôle est aussi de comprendre et de consoler.
On ne se livre pas à un camarade de la même façon et l’on n’attend pas de lui le support dont on a besoin. Seul un ami, qui en a la ressource, est en mesure de nous l’offrir.
Il est étonnant que le mot amitié soit devenu synonyme de camaraderie. Ce sont là deux états d’âme de natures différentes. L’amitié crée un rapport privilégié entre deux êtres.
Je trouve que le mot «ami» est galvaudé quand il désigne des personnes qui ne sont pas et ne deviendront sans doute jamais unis de la façon que l’exige ce terme pour leur être applicable.
Les citations célèbres sur l’amitié abondent. Ceux qui ont éprouvé ce sentiment en connaissent la véritable nature.
Boileau a écrit: faites-vous des amis prompts à vous critiquer. Il est certain que c'est une chance d'être aidé à s'améliorer. Le comportement d'un ami peut conditionner notre vie.
L’amitié se mérite et requiert des soins attentifs. Elle a pour caractéristiques la complicité, le désintéressement, la disponibilité, le dévouement. Or, malgré tout, hélas! elle reste fragile.
La perte d'un ami est source de souffrance.
TT
Demandez-moi
Et je vous raconterais...
Je vous raconterais une histoire
Celle qui donne de l'espoir
Une histoire qui vous emporte
et vous transporte
Qui n'est pas écrite dans la vie
Mais que celle-ci vous a promis...
Demandez-moi
Et je vous raconterais...
Que le passé n'est que présent
Pour vivre ces moments
Qu'il y a des monts et merveilles
Qui n'attendent que votre appel
Que mille couleurs embaument ces endroits
Que vous ne voyez pas...
Demandez-moi
Et je vous raconterais...
Qu'il y a tant de beauté
Que la mémoire a oubliée
Que la joie est toujours présente
Même si elle semble absente
Que tout n'est pas que la cohorte
Que le monde supporte...
Demandez-moi
Et je vous raconterais...
Que l'Amour est le seul moteur
Qui fait vibrer le Cœur
Que le bonheur est là
Qu'il n'attend pas
Même si tout semble s'achever dans la vie
C'est là que tout revit...
Demandez-moi
Et je vous raconterais...
Que personne ne vous a tout à fait quitté
Car les battements d'un Coeur ne cessent jamais
Quand l'Amour est parti
Celui-ci ne fait que contrer la vie
Que tout chemin n'est pas sans peine
Mais qu'il vaut la peine...
Demandez-moi
Et je vous raconterais...
Que les étoiles brillent au firmament
Pour vous apporter leur lumière éternelle
Que rien ne s'achève définitivement
Mais commence "ici et maintenant"
Que tout est Amour
Depuis le premier jour...
Marianne Leitao
Ecrit le 9 février 2017
...
Hans Memling: Jeune homme en prière 1487
La Devotio moderna est un mouvement spirituel qui prit naissance aux Pays-Bas vers la fin du XIVe siècle et atteignit son plus grand développement au cours du XVe siècle, période durant laquelle son influence se fit sentir jusqu'en Allemagne et en France; la première moitié du XVIe siècle vit son déclin. Dès les origines, les membres du mouvement donnent à leur spiritualité le nom de Dévotion moderne, montrant bien par là qu'ils ont conscience de la relative nouveauté de leur apport. Ils cherchent avant tout à favoriser la prière et la piété personnelles, grâce à une ascèse psychologique et intérieure. Le joyau de la Devotio moderna est l' Imitation de Jésus-Christ, le livre le plus lu dans le monde chrétien après la Bible.
L'essor du mouvement
L'initiateur en fut incontestablement Gérard Groote (1340-1384), fils d'une famille bourgeoise de Deventer, tôt pourvu de bénéfices ecclésiastiques, mais qui ne fut jamais prêtre, et qui, après une carrière assez mondaine, se convertit vers 1374. Il résigna alors ses bénéfices, vécut dans la retraite et la pauvreté, et créa deux groupes religieux, les Frères et les Soeurs de la vie commune, sociétés pieuses de personnes vivant en petits groupes sans avoir prononcé aucun voeu. Groote mourut, jeune encore, avant d'avoir pu pleinement réaliser son oeuvre, qui fut continuée et renforcée par son disciple Florent Radewijns. Celui-ci donna un statut ferme aux Frères et Soeurs de la vie commune, développa l'oeuvre et défendit ses membres contre les attaques des congrégations de réguliers. Il estima, en outre, nécessaire de fonder lui-même la congrégation des chanoines réguliers de Windesheim. D'autres monastères vinrent s'y agréger, et l'ensemble connut une rapide extension: il comptait treize maisons en 1430. Chacune de ces communautés devint à la fois un centre de réforme monastique et un foyer de rayonnement spirituel, et leur influence devait se prolonger longtemps. Ni les chanoines, ni les frères ne s'adonnaient ordinairement à l'apostolat extérieur, et leur vie était principalement contemplative. Cependant, ils se préoccupaient beaucoup de propager les livres de piété et constituèrent d'excellents ateliers de copistes. Parmi les ouvrages qu'ils diffusèrent, beaucoup sont des anthologies de textes scripturaires ou spirituels, connus sous le nom de Rapiaria ou Collectaria: ils créèrent ainsi une mode qui se maintint jusqu'au XVIIe siècle. Mais, en outre, la Devotio moderna produisit de nombreux auteurs originaux dont peu, malheureusement, sont de premier plan. Pourtant, c'est de ce mouvement qu'est sorti le livre de spiritualité le plus lu sans doute dans la chrétienté: l'Imitation de Jésus-Christ. D'autre part, les Frères furent amenés à ouvrir de nombreuses écoles, en général d'excellente qualité: on sait que Érasme fut leur élève à Bois-le-Duc.
À un moment où les signes d'une décadence du milieu ecclésiastique n'étaient que trop évidents, les intentions réformistes du milieu de la Devotio moderna se manifestèrent ouvertement. Frères et chanoines réagirent avec vigueur contre le luxe et la richesse des monastères, prêchèrent la pauvreté de la vie et la simplicité dans la construction des bâtiments, ce qui explique que leur influence sur l'architecture et l'art religieux ait été pratiquement nulle. Tout un milieu de pieux laïcs et de prêtres séculiers gravita autour de chacune de leurs maisons, étendant leur influence. Dans ce milieu, on trouve beaucoup de gens de condition modeste et de culture assez restreinte, d'où la nécessité pour le groupe de la Devotio moderna de s'adapter à ce public relativement simple et peu intellectuel, ce qui nuancera sa spiritualité d'une manière assez particulière.
Une spiritualité originale
La Devotio moderna a pris naissance aux Pays-Bas, dans un milieu fortement imprégné de spiritualité mysticisante assez proche de celle de Maître Eckhart et de ses disciples rhénans, et que résume bien le grand nom de Van Ruysbroek (1294-1381). Elle n'en recevra cependant qu'une influence diffuse et assez lointaine, qu'il ne faudrait pas exagérer. Si Groote vint passer quelque temps auprès de Ruysbroek en 1377, ce fut surtout pour s'initier à sa conception de la vie monastique; son opinion sur les oeuvres du grand mystique demeura toujours assez hésitante et ses propres productions sont étrangères aux spéculations de Ruysbroek. La Devotio moderna rejoint surtout les Rhéno-Flamands par l'accent qu'elle met sur la vie intérieure personnelle.
C'est là, en effet, un trait qui marque fortement le groupe. Pour eux, l'intimité personnelle entre l'âme et Dieu se situe au premier plan et l'emporte sur la liturgie aussi bien que sur les oeuvres extérieures de dévotion. D'où la tendance à restreindre aussi bien la longueur excessive et la multiplication des offices choraux que le luxe extérieur des cérémonies, la réticence à l'égard des pèlerinages, des processions, jugés peu favorables au vrai recueillement. Chez certains représentants du mouvement, tel Wessel Gansfort, la critique des pèlerinages, des dévotions, des indulgences, s'exprimera en des termes si incisifs que plusieurs historiens protestants ont vu en lui un prédécesseur de Luther. Il n'en est rien, car cette critique se situe en fait sur le plan spirituel et non sur le terrain théologique.
L'objectif principal de la Devotio moderna étant de former à la prière et à la piété personnelles un public relativement simple, ses représentants s'efforceront de découvrir des procédés pratiques et efficaces qui seront adaptés à ce but. C'est d'abord la recherche d'une ascèse avant tout psychologique et intérieure, où l'analyse et l'introspection tiennent une place de plus en plus grande, et qui ouvre déjà les voies au psychologisme spirituel du XVIe siècle. C'est ensuite le développement d'une affectivité expansive, destinée à supplanter les sèches spéculations de la raison, les constructions théologiques jugées inutiles et même dangereuses. C'est enfin la mise au point d'une technique de la prière personnelle, qui va conduire rapidement à l'édification des premières méthodes d'oraison mentale; on sait le développement qu'elles prendront par la suite. Mais les oeuvres issues de la Devotio moderna contiennent déjà sur ce point toute une technique que les générations suivantes ne feront que développer et organiser.
En revanche, cette nécessité d'adaptation très générale amène les gens de la Devotio moderna à mettre fortement l'accent sur les états ordinaires de la vie intérieure et à manifester une certaine défiance à l'égard de l'expérience mystique. Ce n'est point là sans doute un trait universel, et il y a dans le groupe des nuances et des exceptions individuelles, mais l'orientation générale est assez nette et montre bien à quel point il se sépare du mysticisme des Rhéno-Flamands.
Les personnalités marquantes
Le fondateur de la Devotio moderna, Gérard Groote, en dépit de la brièveté de sa carrière, a produit une oeuvre abondante, mais où les considérations ascétiques et réformistes tiennent une place envahissante, et dont l'intérêt est relativement réduit. Le célèbre Thomas a Kempis (1380-1471) est le représentant le plus complet de l'école: il faut voir en lui l'auteur de l'Imitation de Jésus-Christ, oeuvre composite, mais où sa personnalité s'est admirablement exprimée, surtout dans les livres II et III; nombre de ses autres opuscules ne sont point indignes d'un tel voisinage. Il faut nommer enfin l'un des derniers représentants de la tendance, Jean Mombaer, dit Mauburnus (1460 env.-1501), abbé de Livry, dont le Rosetum exercitiorum spiritualium constitue un remarquable manuel de méditations, qui ouvre la voie aux Exercices de saint Ignace.
Mais qui sont tous ces gens-là ?
Au fil de l’écriture d’un roman et des vies inventées, je m’étonne parfois : mais qui sont tous ces gens-là ?
Venus d’on ne sait où, avec un destin tracé d’avance dont ils dérivent souvent, il arrive qu'ils m’échappent complètement.
Mes êtres de papier s’approprient mes bonheurs et chagrins, mes emballements et indignations, me lancent à la figure mes élans et mes démons, mes espoirs et mes regrets, posent les questions que je me pose et aussi celles que je ne me posais pas, et en n’y répondant pas toujours ils me font réfléchir. Presque tous contiennent une grande part de moi-même. Duplicité étrange… Comme si j’étais à la fois surexposée et camouflée. Certains ressemblent aussi, de loin, à des personnes proches ou qui ont croisé ma route, et moi, je les fais vivre, aimer ou souffrir, cela dépend…En écrivant je règle des comptes, oui, mais seulement avec moi-même, et grâce à « ces gens-là ».
(Martine Rouhart)
À Rébecca
Sensible réalité
Évidente priorité
Contraignante nécessité
Interdite passivité.
Émerveillement de l'été
Découverte de la beauté
Aperçu de la liberté
Croyance en l'immortalité.
Vive sensation d'exister
Ivresse de l'immensité
Envie de créativité
Tendresse et musicalité.
Entraves et difficultés
Déconcertante absurdité
Inacceptable iniquité
Chagrin de l'infidélité.
Souvenance d'avoir été
Ramant dans la réalité
Épargnée de la cruauté
Par la joie de vivre habitée.
17 février 2017
Un très beau travail d' interprétation pour ce quintet théâtral dédié à l' hyperréalisme: Luc Brumagne, Nicolas Buysse, Kim Leleux, Cécile Van Snick et Camille Voglaire sont partis pour interpréter un opus sur la difficulté du dire.
Si la critique anglo-saxonne est unanimement dithyrambique, parlons du projet tel qu’il nous est apparu, avec nos failles et nos propres filtres. Des acteurs amateurs suivent un cours de théâtre: peut-être bien que oui, peut-être bien que non! Vu du côté spectateurs, cela a tout l’air d’un groupe de parole thérapeutique pour des individus venant d'un monde malade dont on observe les séances, en temps réel. Un temps qui semble souvent grossi à la loupe tellement les bâillements vous guettent. La coach est sévère, condescendante, omnisciente, et même hypocrite, jusqu’à ce qu’elle craque ? Elle aussi. Ce qui rend compte de la fragilité humaine, mais celle-ci est-elle encore à démontrer? Ou est-ce faire œuvre indispensable, charitable et urgente en outre-Atlantique? Coup de griffe au passage pour tous les coach vivant de recettes charlatanes et de la crédulité publique. Pour certaines féministes?
La technique intéressante est que tous les participants, dont une seule d’ailleurs semble clairement avoir des ambitions de future comédienne, et la plus vulnérable de la bande, ont pour consigne de prendre la vie de l’autre en main et raconter dans le cercle, ce qu’ils ont retenu de la bio parlée de l’autre. Technique épuisante pour le spectateur qui se trouve physiquement hors-jeu, confiné dans son rôle de spectateur, pris en otage dans un chapelet de redites. Lassé par une langue populaire traduite maladroitement parfois, versant souvent dans la platitude avérée. Toute parole ne fait pas œuvre de théâtre même si la recherche de la vérité se love dans les craquelures de l'image. On vous conseille la patience si l'empathie vous manque!
L’intrigue de la pièce est quasi invisible. Qu’est-ce qui émeut, qu’est-ce qui touche, qu’est-ce qui est racontable? Dans le rôle-playing, chacun y va de son effet miroir. Chacun se livre docilement aux exercices de grammaire des groupes de théâtres, dont l’un revient régulièrement comme un motif - lancinant pour le spectateur - expérience humaine bouleversante pour l’acteur pour ceux Qui en ont déjà fait l’expérience. Ils sont tous couchés sur le tapis de jeu absorbant les affects et doivent à tour de rôle sans pouvoir voir les participants dire un chiffre de la série de 1 à 10 sans voler la parole à l’autre. Expérience très difficile si on n’est pas entièrement à l’écoute de l’autre et capable de respecter le moment où il va dire le chiffre qu’il se sent prêt à dire! Exercice fort insipide pour celui qui regarde. Difficile de taire une certaine déception…
Les histoires racontées ? Rien que des banalités car le secret de chacun mettra une éternité à se dire. Les scènes se succèdent, minutées et coupées au moment où quelque chose d’important allait se dire. Très frustrant. Les pauses-récréation-déglutition (chips, pomme verte, nouilles asiatiques…) entre les séances en disent un peu plus sur les rêves et la vie charnelle de chaque participant. La solitude, les ruptures, les cassures, la communication ratée ont brisé chacun, vont-ils savoir se reconstruire grâce à la mise en commun?
info utile:
De Annie Baker
Traduction : Patricia Morejón et Nick Millett
Mise en scène : Nick Millett
Avec Luc Brumagne, Nicolas Buysse, Kim Leleux, Cécile Van Snick et Camille Voglaire
Un spectacle coproduit par l’Atelier Théâtre Jean Vilar, le Théâtre de Liège et le Théâtre Le Public en partenariat avec la Compagnie Elapse. Avec la participation du Centre des Arts scéniques.
"Les participants d'un atelier de théâtre révèlent leurs rêves, leurs faiblesses et se transforment au fil des séances. Cinq comédiens pour un moment bouleversant de théâtre vérité qui tutoie le rire et les larmes. Une pièce déjà primée et jouée à maintes reprises, créée pour la première fois en Belgique !"
http://www.atjv.be/Cercle-miroir-transformation
Rés. au 0800/25 325.
Du 8 au 17 février et 7 au 11 mars 2017 - Théâtre Jean Vilar
Vendredi 10/3 : mise en bouche à 19h45 au bar (brève introduction au spectacle).
Dans la tête bourdonnent des éclats de toi...
Était-ce si loin ou peut-être hier?
Ils transgressent le temps, flashent au fond de moi!
M'y retrouve fragile, mais toujours entière...
Bonheur en attente, regrets écartés
Violence des choix, vertiges et sueur...
Tu seras toujours dans temps oubliés
Le corps se souvient autant que le cœur!
Un beau soir d'été, une place en or...
Sous un ciel foncé les étoiles brillent.
Avec légèreté un baiser si fort...
Et tout oublier et les sens en vrille!
J.G.