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La naissance d'une chanson

Songerie

Un poème devient chanson
Quand l'énergie de la musique
Crée un espace mélodique
Où s'amplifient ses faibles sons.

S'y métamorphosent les mots
Qui reçoivent de la brillance,
Un effet de la transcendance,
Les notes ruisselant à flots.

De Kosma la douce musique,
Qui anima les feuilles mortes,
À la tristesse ouvrit la porte,
Rendant de simples mots lyriques.

Lors certains poètes regrettent
De ne pas être musiciens.
L'étaient ceux des siècles anciens.
De compositeurs sont en quête.

18 décembre 2016

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              CHRISTINE BRY : CAVALCADES AU CŒUR DE L’ACTE CREATEUR 

Du 08 au 30-12-16, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles), termine l’année 2016 en vous présentant CAVALCADE, une exposition basée sur l’œuvre de Madame CHRISTINE BRY, une artiste peintre française dont le travail ne manquera pas de vous interpeller.  

Qu’est-ce qui incite certains artistes d’aujourd’hui à se tourner vers l’art pariétal préhistorique ? Est-ce le besoin de s’immerger dans la technique primitive de l’art ? Est-ce pour créer une œuvre personnelle à partir d’une technique primitive à son origine ? Les artistes du Paléolithique se sont exprimés en extériorisant leur puissance d’Etre face au mystère de l’existence. C’est au tour, à présent, aux artistes du 21ème siècle de reprendre, pour ainsi dire, le flambeau pour recréer un imaginaire immergé dans la couleur des origines. Enfin, direz-vous, la Préhistoire est à l’honneur, après que le surréalisme et l’art métaphysique aient trempé leur pinceau, notamment, dans la Renaissance et le classicisme antique, pour exprimer une autre vision du Sacré, à partir de l’acte quotidien sublimé. Enfin, la Préhistoire sort définitivement de la sphère essentiellement scientifique pour atteindre le discours artistique dans sa continuité contemporaine!   

Il y a dans l’œuvre de CHRISTINE BRY une recherche manifeste (pour ne pas dire une science) de la distribution des couleurs sur la toile. Et, à ce stade, force est de constater qu’ici la toile disparaît, pour faire face à la matérialité recréée par la paroi des origines. On le constate par la disposition de la forme « ondulant », en quelque sorte, sur la toile, laquelle épouse les contorsions de la pierre originelle. A partir du chromatisme standard appartenant à la technologie primitive (rouge-ocre, brun clair et noir), l’artiste se plonge dans un univers magico-religieux, à l’intérieur duquel le bestiaire est, à la fois, émanation de la nature, dans l’apparition de créatures fantastiques issues du monde des esprits ainsi que de l’expression d’un produit économique assurant la survie du groupe dans la représentation d’un bestiaire destiné à la domestication et à la consommation. Le traitement des animaux (principalement des équidés et des cervidés) respecte parfaitement la morphologie animale esquissée par la précision du trait : corps très larges se déployant sur les côtés – museaux relativement petits et ramassés – modelés des animaux repris dans le rythme du galop, réintroduisant par le biais de la patte intérieure sortante, une volonté de produire la deuxième dimension. Ce qui lui permet d’insister sur le fait que les artistes du Paléolithique étaient également d’habiles techniciens car le trait procède avant tout de la technique.    

Mais à côté de cette vérité respectée, l’artiste s’expose en appliquant sur la toile des ersatz de chromatisme tels que le bleu et le rouge, encore inexistants il y a quelque vingt-mille ans : CAVALCADE 3 (83 x 104 cm-huile sur toile)

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GRANDE MIGRATION (93 x 134 cm-huile sur toile).

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Le rythme entre l’animal et la paroi fictive se ressent dans cette cavalcade tout en descente que nous offre CAVALCADE 3Le volume des animaux est assuré par un trait reprenant, en une fois, l’ensemble du corps. Comme dans l’art pariétal du Paléolithique, la crinière des chevaux est rendue par une fine toison en brosse, posée sur le haut du crâne des équidés. Un discret mais solide travail au couteau suggère la matière constituant la paroi pour qu’émane de celle-ci la preuve matérielle du temps. Le titre de cette exposition - CAVALCADES - porte en lui-même la philosophie de la démarche de l’artiste. Ces « cavalcades » assurent le passage vers les MIGRATIONS, c'est-à-dire, vers une écriture essentiellement personnelle et vitale, par laquelle elle se concède des libertés par l’apport d’un chromatisme inexistant au cours du Paléolithique, comme le rouge, l’orange, le blanc et le bleu (en dégradés) ainsi qu’une conception picturale du bestiaire, également personnelle, montrant, notamment, des cervidés privés du chromatisme propre et se fondant dans les couleurs de la nature, à l’arrière-plan. Il y a dans le rapport entre la toile lisse et la paroi accidentée originelle, la volonté de traduire l’existence d’un espace lui permettant d’engendrer la forme, par le fond, considéré comme la matrice.  

Cette écriture l’amène vers une autre conception de la représentation spatiale, à savoir celle du cercle à l’intérieur duquel évolue le bestiaire, faisant partie intégrante avec la nature : les bois d’un cervidé dont on ne distingue pas le corps surgissent de la partie gauche de la toile, à partir d’une nature sauvage et farouche, mise en relief par des explosions de lumière, issues des différentes touches de blanc associées aux couleurs ocre, rouge et bleu. Avec CAVALCADE 2 (77 x 104 cm-huile sur toile)

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et  CAVALCADE 3 (83 x 104 cm- huile sur toile), l’apport personnel est encore timide, malgré les points bleus qui s’étalent sur la surface. Ce n’est qu’à partir de GRANDE MIGRATION (93 x 134 cm-huile sur toile) 

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grande migration (détail)

que l’artiste se libère des conventions stylistiques paléolithiques, pour se projeter définitivement dans la communion unissant l’imaginaire magico-religieux préhistorique avec la sensibilité du sien. La symbolique de cette œuvre s’accroit dans la conjonction entre le cercle à l’intérieur du carré. Le cercle ou pour mieux dire, la sphère, est à la fois, une image de la Terre ainsi que celle du ventre de la Femme en gestation. Par conséquent, il s’agit d’une image de la vie, à l’intérieur de laquelle la nature se déploie.  

Tandis que le carré est une image de la rationalité. Est-ce là le produit de l’inconscient de l’artiste ? Peut-être. Néanmoins, ne perdons jamais de vue que l’image de la « rationalité » ne naît pas avec les « grecques » de l’art classique mais bien avec la disposition de la forme épousant le contour naturel de la paroi, permettant à l’image de se greffer dans l’espace en le colonisant de façon proportionnelle.    

Les petits formats (mentionnés plus haut) sont tout aussi intéressants car ils témoignent d’une liberté intérieure, dépassant parfois dans leur intensité, les compositions de grand format. ORIGINE 5 (29 x 29 cm-huile sur toile)

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et ORIGINE 6 (29 x 29 cm-huile sur toile),

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sont une invitation vers une possibilité d’abstraction, au-delà de la sphère magico-religieuse. Ils témoignent, chez l’artiste, de la volonté d’accorder la possibilité d’une passerelle entre le langage primitif et l’univers pulsionnel, tous deux unis dans l’acte créateur.   

L’œuvre de CHRISTINE BRY est-elle une actualisation de l’art pariétal préhistorique ? Certainement, dans la mesure où, comme nous le précisions plus haut, il était grand temps que l’art contemporain s’intéressât à cette vision de la nature avec en filigrane, une vision de la société, à la fois préhistorique et contemporaine. Mais à ce stade, soulignons un détail qui a son importance, à savoir une relecture anthropologique de la définition même de la « Préhistoire ». Depuis des années, le monde scientifique conteste cette notion selon laquelle, cette définition se détermine sur l’invention de l’écriture comme ligne de démarcation entre la « Pré » et l’« Histoire ». La démarche  artistique peut servir de déclencheur en vue d’une disparition définitive de cette dichotomie absurde. En ce sens que l’art pariétal mis en valeur par l’écriture picturale contemporaine, peut définir le trait sur la paroi comme le « signe » animé d’une écriture à venir. Une « proto-écriture » universelle à la base de l’identité de l’Homme et de son devenir, indissocié du Monde. C'est-à-dire un produit agissant de l’Histoire.  

Par l’espace abstrait retrouvé, elle pose une interrogation à l’homme contemporain par le biais d’une vision du monde afin de retrouver l’Homme conceptuel élémentaire.  

Il y a approximativement vingt ans, l’artiste fut saisie par une émotion irrépressible à la vue des peintures pariétales de Lascaux. Elle éprouva le sentiment de se trouver dans un lieu saint qu’elle compara au sentiment d’être confronté aux fresques de la Sixtine. Est-ce une coïncidence, néanmoins, bien des historiens de l’Art ont comparé par le passé les œuvres de Lascaux à celles de la Sixtine. Il s’agit, avant tout d’un sentiment d’envahissement.  

D’une sensation, à la limite physique, d’être à la place d’un néophyte du Paléolithique sur le point d’entrer en contact avec l’indicible pour l’exprimer avec ses moyens humains. Ce qui émut l’artiste au plus haut point, fut cette harmonie d’ensemble, consubstantielle à la structure naturelle de la grotte, interprétée comme une architecture 

Sa formation, elle la suivit alors qu’elle était encore aux études. Elle prit des cours de dessin tout en terminant son Mémoire de Philosophie à Lyon. Peignant essentiellement à l’huile, elle se considère comme une autodidacte. 

En 2008, elle participa à une exposition dont le thème était celui de LascauxC’est ainsi que toute l’émotion passée resurgit à la surface, jusqu’à lui faire sentir que, dorénavant elle allait fonder son œuvre sur cette esthétique.  

CAVALCADES traduit l’esprit d’une dynamique essentielle. Néanmoins, une question nous taraude, à savoir y aura-t-il dans cette démarche artistique la volonté d’associer, outre le bestiaire en mouvement, la présence de la figure humaine libérée de sa raideur squelettique (en l’occurrence celle que l’on retrouve dans les silhouettes de Lascaux), pour atteindre la plasticité mobile que seuls possèdent les chevaux et les cervidés ? En d’autres termes, l’artiste, si tant est qu’elle relèverait ce défi, accepterait-elle de façonner l’homme autrement que dans une raideur dictée par le contraste avec réception du Sacré, le rapprochant ainsi de la nature dans l’expression ressentie de sa matérialité, à la fois physique et historique ? Ou bien alors, le cantonnerait-il dans la sphère d’une abstraction fondée sur le seul chromatisme fauve d’une nature inquiétante et sauvage ?  

A l’analyse des œuvresl’on se rend compte que l’artiste est une personne très cultivée, en ce sens  qu’elle connaît parfaitement son objet de recherche dans ses moindres détails, tout en le transcendant, par le besoin de le redimensionner à la mesure, jamais atteinte, de la condition humaine.     

CHRISTINE BRY s’accapare du thème (pour ainsi dire du mythe) fondateur de la Préhistoire, tout en l’actualisant pour l’introduire dans l’intemporalité absolue du geste créateur. 

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

A voir:

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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François Speranza et Christine Bry: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles

(7 décembre 2016 photo Robert Paul)

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                                                                           Signature de Christine Bry

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Exposition Christine Bry, à l'Espace Art Gallery en décembre 2016 - Photo Espace Art Gallery

EXPOSITIONS PERSONNELLES

 EXPOSITIONS DE GROUPE

2016

Espace Art Gallery, Bruxelles (7 - 30 décembre)

La Vitrine, Saint-Etienne (22 novembre - 16 décembre)

Maison de Pays de Mornant (près de Lyon) (7-22 mai)

2015

Hôtel Pellissier, Visan ,Vaucluse (20 mars - 27 avril)

2014

Ville de Biarritz (novembre-décembre)

2011

Ferme des Arts de Vaison-La-Romaine,

Ville de Voreppe, Espace Louis Christolhomme
(novembre-décembre)

Exposition « Regards de femmes »

Galerie Art Course, Strasbourg (octobre-novembre)

2009

Musée Ancien de Grenoble

2013

Galerie La Maison de la Tour
Valaurie, Drôme (24 mai - 30 juin)

(Association « Osons l’art sans frontières »)

Galerie Arcurial, Lyon 8ème (31 janvier - 21 février)

2008

Formats atypiques- Galerie Philippe Boidet- Chambéry

2012

Galerie l'oeil du huit, Paris 9ème
(17 septembre - 7 octobre)

Grands Formats/ Valence

Galerie La Rotonde - Yvon Birster,
Paris 8ème (17 mars - 4 mai)

2007

Firminy / Musée des Bruneaux / CNPAF-Unesco

2011

Galerie La Rotonde, Paris 18ème (21 mai- 24 juin)

2006

Pôle Minatec / Grenoble

Galerie Saint Firmin, Lyon 8ème ( 17 mars- 29 avril)

( Associations « osons l’art sans frontières »)

2010

Ville de Voreppe, Espace Louis Christolhomme

Salon de Noël / Bollène

Maison de pays de Mornant, Rhône

2005

Galerie Amana Aix-en-Provence

2009

Musée d’Apt

Privas (FOL de l’Ardèche)

2007

Galerie Lee ,Paris 6ème

2004

ADAI CHU de Grenoble

2006

Ville de Thonon-les-Bains/ Chapelle de la Visitation

2003

ADAI Cloître de Lavilledieu

Grignan / Espace F.A. Ducros

Château d’Alba-la-Romaine

2004

Fondation Taylor, Paris 9ème

 2002

ADAI Cloître de Lavilledieu

Galerie Dinart / Nimègue / Pays-Bas

Château d'Alba-la-Romaine

Espace Saint-Laurent / Verneuil-sur-Avre

2000

Salon de l'ARICOM Paris

2003

Galerie Agbe Paris 4ème

1998

Galerie Cupillard Grenoble

Musée Auclair Cruas

1992

L'Entrée des artistes Barbizon

Hôtel Simiane Valréas

1991

Salon d'automne Paris

2001

Galerie Estève Paris 6ème

France-Oklahoma Oklahoma City (USA)

Festival du film / Saint Paul trois Châteaux

1990

Salon d'automne Paris

Fol de l’Ardèche, Privas

1989

Galerie Romanet Paris

2000

Ville d'Arcueil : Festival de l'Outre-mer

1988

Galerie des Arcenaulx Marseille

1999

Galerie de Buci, Paris 6ème

Château de la Tour d'Aigues

Ministère de l'Outre-mer Paris

1986

Bibliothèque française de Boston (USA)

Ville de Boulogne-sur-mer

1982

Galerie Cannes'art Boston (USA)

1998

Galerie Mercure Béziers

1997-98

Musée d’Apt

1996

Festival International / Université d’Aberystwyth (Pays de Galles)

RADIO-TELE
 

Galerie Jean Estève Paris 6ème

France 2 / Journal de 20 H (David Pujadas/

1991

Hammersmith Center (centre culturel) Londres

Geneviève Moll / 13 nov. 02

Maison des Arts Vergèze

1988

Musée d'Apt

1986

Centre Hospitalier de Valence

Galerie d'Art d'Orly



 

1983-84

Musée de Grignan

1981

Galerie Sainte-Césaire Nyons

 

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administrateur théâtres

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Au Centre Culturel d’Auderghem on applaudissait de tout cœur l’an dernier « L'Affrontement »   mettant en scène  Davy Sardou et Francis Huster, spectacle  récompensé en 2014 par un Molière . On recommence cette année, avec la même ardeur, sinon plus, pour applaudir  « Les vœux du cœur », une autre pièce magnifiquement traduite de l'Américain Bill C. Davis. Certains soirs, l’amour aidant, on ira même jusqu’à applaudir frénétiquement - en plein spectacle - car il y a un moment où on a vraiment du mal à s’en empêcher.

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Bénissons ces quatre comédiens très futés qui restent à l'écart des clichés,  dirigés par Anne Bourgois  et qui  forment un quartet éblouissant de vie, d’énergie et de justesse de ton.  C’est beau comme un vitrail par où passe la lumière. Le découpage  en tableaux brefs et bien rythmés  forme une mosaïque colorée efficace, drôle et sans aucune pesanteur malgré l’argumentation  théologique parfois très  intense. Le décor minimaliste fait  à la fois office de sacristie, d’église, de confessionnal, de presbytère, d’appart de gay people, de refuge de filles-mères, de cabinet de vétérinaire et même d’hôpital! Quelques chaises, deux prie-Dieu et un grand pouf canapé lit font l’affaire.  Les  balayages du vidéaste,  les éclairages et les musiques  très soigneusement choisies   bordent chaque impromptu  et rendent l’ouvrage très percutant, tout en lui donnant une allure de joyeuse modernité.

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Catholicisme à la carte : on retrouve Davy Sardou dans le rôle de Tom, ce trentenaire déchiré entre foi et sexualité, entre amour et respect de Dieu et respect des hommes.  Brian, son partenaire grisant de gentillesse, de sincérité et de générosité, c’est un adorable  Julien Alluguette qui voudrait vivre leur amour au sein de l'église.  Il a une sœur, Irène (Julie Debazac), tout aussi vive et  attachante. Incidemment, elle porte aussi un enfant de père marié à une autre.  Elle prépare sa tournée artistique de piano mais  elle lâcherait tout  pour que son frère soit heureux et puisse conclure l’union dont il rêve avec Tom. Y compris, parler plus que franchement  à ce prêtre rayonnant (Bruno Madinier) en chasuble verte, elle qui n’a plus mis le pied dans une église depuis 17 ans. Réussira-telle à faire plier le très charismatique père Raymond,  dont les sermons témoignent de tant d’intelligence ? Il a beau être progressif, il se range aux diktats de l’Eglise. Pour  lui, « Plus profond que le désir, il y a l’obéissance ». « Donner aux gens ce qu’ils demandent n’est pas une preuve d’amour ! » «  Etre heureux, c’est pas là la question ! » «  On ne peut pas déplacer les vœux, c’est comme déplacer le littoral ! ». Mais tout cela, c’est sans compter sur la surprise des enchaînements et le chatoiement des mystérieuses racines du cœur…

Ainsi, Aimer, Honorer, Chérir, voilà les vœux. Jusqu’à ce que la mort nous, vous, les sépare…   

 

Note d'intention d'Anne Bourgois: http://www.atelier-theatre-actuel.com/fiche.php?fiche=531&article=1656&menu=131#haut

Dates: 

Jusqu’à ce dimanche 18 décembre, Davy Sardou et Bruno Madinier jouent dans "Les vœux du cœur", de Bill C. Davis, au Centre Culturel d'Auderghem - CCA. L'histoire de trois hommes et une femme. Un couple catholique homosexuel, la sœur de l'un des concubins et un prêtre réunis dans un le huis-clos d'un presbytère. Réservations : 02/660.03.03.

Pour son rôle dans Les Voeux du Coeur, Davy Sardou a été récompensé du Triomphe AuBalcon du meilleur acteur (2016).

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Une chance providentielle

Soliloque

Devraient jubiler les Français
Qui attendent sans confiance
Que soit équitables les chances
Leur sort les rend insatisfaits.

Ceux devant servir de modèles,
Par leurs concitoyens choisis
Pour mener à bien leur pays,
Souvent minables se révèlent.

Dans leur monde de privilèges,
Tout à peu prés leur est permis.
Semblent normaux leurs compromis.
L'indifférence les protège.

Quand un désir vif les motive
Certains d'eux quittent sans retour
Les enfants nés d'un bel amour.
Leurs valeurs les y autorisent.

Un homme certes vertueux
Rayonne de vive allégresse.
Il a le savoir, la sagesse
Veut rendre les Français heureux.

Sont-ils prêts à l'auto-critique
Confrontés à leur bienveillance
Face à la morale en souffrance
Au narcissisme pathétique?

17 décembre 2016

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Recours à la beauté existentielle

Face à la neige sans brillance,
De chaudes couleurs me ravissent.
En pot, quatre plantes fleurissent,
Figées dans leur magnificence.

Leur vue éveille ma tendresse.
Me semble velours le silence.
En cet instant de grâce intense,
Contemplative, je paresse.

Parfois, en ressentant l'absence,
Dans le chagrin lentement glisse.
Vite, il faut que je réagisse.
C'est à la beauté que je pense.

Je pose des gestes propices,
M'offre de plantes la présence.
Ces joyaux de la providence
Sont une source de délices.

17 décembre 2016

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administrateur théâtres

Songe ou mensonge ? Complicité de deux géants russes…Pouchkine et Rimsky Korsakov.  Que nous réserve l’aube nouvelle ?

Quelque part dans un empire
Plus lointain qu'on ne peut dire,
Vivait le grand roi Dadon,
Qui dès l'enfance eut le don
D'infliger par son courage
À ses voisins force outrages.
Or ce roi, quand il vieillit,
Voulant loin des chamaillis
Connaître des jours paisibles,
A son tour devint la cible
De ses voisins qui dès lors

Lui causaient beaucoup de tort… 

Ainsi commence le conte russe écrit par Pouchkine (1799-1837) en 1834. Jugé irrévérencieux, par ses remarques caustiques sur le Tsar Nicolas I,  celui-ci fut déjà censuré.

 La satire  gagne encore en puissance avec le librettiste, Vladimir Belsky et la musique de  Rimsky Korsakov (1844-1908). Il fut à son l’époque plus difficile de  faire sautiller Le Coq d’or de sur la scène russe que de faire passer un chameau par le  trou d’une aiguille…raconte à l'époque, le critique musical, Joel Yuliy Engel (1868-1927).  Quoi de plus subversif d’ailleurs qu’un conte, pour critiquer  ce régime tsariste pourri  qui ne recule pas devant le crime et ne tient pas  ses promesses? En 1905, le compositeur   fut destitué, puis réintégré dans ses fonctions au Conservatoire pour avoir apporté son soutien public à des étudiants rebelles. La création du dernier opéra de Rimski-Korsakov eut finalement lieu le 24 octobre 1909 à Moscou dans un théâtre privé, après sa mort.

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  "Il a le rang et les vêtements du Tsar. Mais son corps et son âme sont ceux d'un esclave. À quoi ressemble-t-il? Les courbes impaires de son personnage rappellent celle d'un chameau, Et ses grimaces et caprices sont celles d'un singe ..." La musique transparente de cet opéra alerte et malicieux, composé près de  10 ans  avant la révolution de 1917, regorge d’allusions parodiques au pouvoir en place, critiquant ouvertement ce roi malhabile, son régime autoritaire et arbitraire et l’asservissement de son peuple, pourtant libéré officiellement du servage en 1861.

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Cet extraordinaire Coq d’or hélas rarement joué, est un  vrai  cadeau de décembre avec la très  intelligente  mise en scène du français Laurent Pelly et surtout sous la baguette d’Alain Altinoglu qui  dirige, avec quelle force théâtrale,  son premier opéra depuis sa prise de fonction  comme chef attitré de La Monnaie! Alain Altinoglu préside à son orchestre comme un chef d’atelier de tapisserie musicale, assemblant les 1001 mélodies orientales de la composition en une immense fresque débordante de vie, qui met en scène une myriade de sonorités instrumentales bien adaptées à la voix des solistes.

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En prime, cadeau dans un cadeau, entre le 2e  et le 3e acte, Alain Altinoglu dépose la baguette, quitte l’orchestre, ouvre un piano et joue en interlude musicale les suites tirées de l'opéra avec la violoniste Saténik Khourdoïan … qui  plane avec son archet, les yeux fermés. Pur bonheur, moment de grâce,  d’extase peut-être, un saisissant contraste après la ridicule scène entre la sublime  et séduisante reine Chemakhane (Venera Gimadieva/ Nina Miasyan) et le balourd roi Dido (Pavlo Hunka/ Alexey Tikhomirov), qui se comporte, à peu de choses près, aussi stupidement et vulgairement que  certains touristes sexuels des contrées lointaines.

 

 Cette nouvelle production de La Monnaie tend un miroir à la bêtise humaine et à tous les tyrans du monde.  Le travail de la mise en scène où le peuple et le tas de charbon se confondent  capte à contre-jour le jeu de foules versatiles. Souvenirs de tableaux expressionnistes ? Les magnifiques costumes de fourrure de renard argenté de la cour impériale  se chargent  au fur et à mesure la poussière noir charbon. Celle-ci finit par  devenir de plus en plus  envahissante,  jusqu’à atteindre même le  splendide costume de la reine Chemakhane, une truite d’argent enchanteresse si suggestive dans son torride solo érotique,  devant un roi  béat d’admiration! Le décor de ce deuxième acte n'est pas une immense corne d'abondance mais une immense nasse illuminée de désir dont le piège se refermera sur le roi incompétent. Les lumières (Joël Adam), elles aussi, comme les tonalités musicales, ne font que s’assombrir, et  annoncer l’inéluctable déclin et la mort du monarque absolu. Le somptueux lit d’argent  où paresse le roi est une pièce d’orfèvrerie qui une fois montée sur un tank dévastateur, dit tout de l’horreur de la guerre. Les figures déshumanisées  qui accompagnent la Circé orientale font frémir.

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Mais l’émerveillement est  entier à chaque apparition du Coq d’or, un être mythique dont les postures sont plus vraies que nature. Le poitrail doré se gonfle de chants mystérieux chantés par la voix de Sheva Tehoval, tandis que la danseuse, Sarah Demarthe, accomplit le miracle mimétique sue scène par une danse d’une incomparable  grâce animale. Les tressaillements de l’immense queue faite de plumes de paradisier, ou du moins on l’imagine, les sabots d’or qui chaussent les pattes délicates qui cherchent à éviter de se salir, et le refuge sur un radiateur pendant le sommeil injuste du tsar sont autant de secondes de beauté: tout chez cette figure fabuleuse,  est matière d'espoir, matière  à rire et à plaisir, comme échappée des Contes du Chat Perché!         

 

 La féerie subversive est  bourré d’humour : « Tout conte est mensonge mais n’en contient pas moins quelque allusion. Puisse-t-il servir de leçon à maints braves jeunes gens. » dit Pouchkine et le facécieux Astrologue (Alexander Kravets)  de conclure : «  Seule la tsarine et moi-même y étions bien vivants ! Les autres, chimères, élucubrations, fantômes blafards, vacuité… » Notre société semble être accablée des même maux de décadence et de désarroi… Quel coq d’or risque subrepticement de s’animer et de pourfendre  son crâne ?  

© LA MONNAIE/BAUS

http://www.lamonnaie.be/fr/program/10-le-coq-d-or

liens utiles:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Pouchkine

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Coq_d'or_(op%C3%A9ra)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_II_(empereur_de_Russie)

 « Le Coq d'or » a séduit la presse ! – 


– Opéra magazine 14.12.2016
Le Coq d'or, (...) est admirablement servi par la Monnaie de Bruxelles depuis hier soir. Lecture orchestrale enivrante d’Alain Altinoglu, (...) et mise en scène de Laurent Pelly réussissant le juste dosage entre onirisme, fantasmagorie et satire dans une œuvre hésitant entre différents genres. 
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–  La Libre Belgique, 14.12.2016
Un Coq d’or noir, étincelant et poétique. Après un « Capriccio » de grande classe, voici un « Coq d'or » qui pourrait marquer les mémoires.
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– Le Soir, 15.12.2016
Une féerie somptueusement maligne.
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– L'Echo, 15.12.2016
Une mise en scène savoureuse de Laurent Pelly : un régal d’insolence douce, absurde et taquine (…) 
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– FAZ.NET, 15.12.2016
«Der goldene Hahn» is eine Prachtpartitur.

 

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En 2017, le prix littéraire du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sera consacré à la poésie. Les candidatures sont attendues pour le 1er février 2017. L’auteur lauréat se verra remettre un prix de 5.000 €.

Depuis 1975, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles attribue chaque année son Prix littéraire, qui salue le travail d’un auteur d’expression française illustrant la sensibilité de la Fédération Wallonie-Bruxelles ou consacré à son patrimoine culturel. Ce prix met à l’honneur successivement différents genres littéraire : la fiction en prose, la poésie, le théâtre et les essais.

À qui s’adresse ce prix ?

Peuvent prétendre aux prix, les auteurs d’expression française, belges ou résidant en Belgique. Les auteurs non belges fourniront la preuve qu’ils résident en Belgique depuis cinq ans minimum, avant l’expiration du délai pour le dépôt des œuvres.

Il est possible de soumettre des ouvrages déjà édités ou des manuscrits.

Comment participer ?

Pour s’inscrire au Prix littéraire, il suffit de remplir les conditions suivantes :

  • Faire parvenir au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles un manuscrit ou une publication en cinq exemplaires pour le 1er février 2017 au plus tard, cachet de La Poste faisant foi, à l’adresse : Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles – 6, rue de la Loi -1000 Bruxelles.
  • Les manuscrits doivent être clairement dactylographiés, paginés et solidement reliés.
  • Les ouvrages ne peuvent avoir été édités avant 2013, ni avoir été couronnés par un autre prix important.
  • Chaque auteur ne peut présenter qu’un seul ouvrage. Les ouvrages écrits en collaboration sont toutefois acceptés.
  • Les auteurs ayant déjà participé au prix littéraire les années précédentes peuvent participer de nouveau.
  • Une brève notice biographique doit accompagner l’envoi.

L’inscription est totalement gratuite. Un accusé de réception sera envoyé à chaque candidat.

 Comment se passe la sélection ?

Le lauréat est désigné par un jury composé de professionnels du monde littéraire, présidé par M. Philippe Knaepen, député du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et président de la commission de la Culture et de l’Enfance de notre assemblée.

Le prix, d’une valeur de 5.000 €, sera remis par M. Philippe Courard, Président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et M. Philippe Knaepen, Président du jury dans le courant du mois d’octobre 2017.

Plus d’infos ?

Pour tout renseignement complémentaire, le secrétariat du prix est à la disposition des auteurs candidats par téléphone au 02/506 39 38 ou 02/506 38 45 ou par courriel à l’adresse : prixlittéraire@pfwb.be

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Dame Mélancolie


J'avais certes oublié Dame Mélancolie.
Elle me susurrait de douces mélodies
Et m'apportait un baume aux instants de souffrance.
Comment suis-je arrivée à tant d'indifférence?

Elle me susurrait de douces mélodies.
Mon âme s'apaisait surprise et attendrie.
Comment suis-je arrivée à tant d'indifférence?
Dame Mélancolie avait ma préférence.

Mon âme s'apaisait surprise et attendrie.
Comme elle m'entourait de soies, de broderies,
Dame mélancolie avait ma préférence.
Je l'accueillais émue même les jours de chance.

Comme elle m'entourait de soies, de broderies,
En ramenant à moi de douces rêveries,
Je l'accueillais émue même les jours de chance.
Je la retrouverais ravie, dans le silence.

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12273200479?profile=originalFresques de l’ancienne église patriarcale de Veliko Tarnovo (détail, 1981)

      S’il est des mystères que l’on ne saurait percer, continuons néanmoins à livrer quelques clefs.
Bien qu’animé par le sens de la narration historique, Sokerov n’est pas un peintre d’Histoire à proprement parler. Mais nécessité de la commande fut ici sa loi, sa profession de foi.
Mais ici, la Matière, œuvre du Démon, aurait-elle transgressée l’Esprit, l’œuvre de Dieu ?
L’iconostase, qui sépare la Terre du Ciel, le fervent de l’officiant, doit-elle pour autant nous priver de l’extase ?!

12273200857?profile=originalDamnation éternelle, le Ciel n’est jamais loin de l’Enfer
Prédelle (et de Toi mon Dieu) de la fresque « Célébration de la Ste Vierge Marie »
Entrée centrale de l’église principale du monastère de Rila.

Et faut-il pour cela brûler Sokerov ? le soumettre à l’ordalie ?


       Afin d’illustrer mon propos, je me contenterai de vous en conter un épisode oublié et spécifiquement bulgare. C’est l’histoire édifiante, triste et sanglante de l’hérésie bogomile…

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      En 864, l’Etat bulgare, fondé en 681, fut converti au christianisme orthodoxe sous le règne de Boris 1er, khan puis tsar de 852 à 889, qui la déclara religion officielle*1.

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Le pays prospère et connait son « siècle d’or » avec Siméon 1er le Grand, qui régna de 893 à 927, abandonne la capitale païenne de Pliska, prenant pour capitale chrétienne Veliki Presla.

12273201098?profile=originalSiméon 1er (864-927)
« Beach’art » au bord de la Mer Noire
(digue de Primorsko ; artiste non identifié)

Mais en 1018 la Bulgarie est conquise dans le sang par Byzance. Et connait des conflits internes autour d’une nouvelle hérésie, le bogomilisme…
       Les Bogomiles doivent leur nom au pope Bogomil, l’ami de Dieu, aux idées si bien arrêtées que, forcément, il ne pouvait rester en odeur de sainteté. Pour lui et ses disciples, pas de nuances, il y a le Bien (Dieu) et le Mal (Satan), point final, et le monde matériel tout entier est l’œuvre de Satan, point de salut. Plus dualiste tu meurs.
Ils prescrivaient l’ascèse totale et rejetaient la hiérarchie ecclésiastique officielle et son rituel. Ils connurent un certain écho. Voilà même que ces idées se répandirent comme oint béni sur un bas clergé prêchant contre l’autorité, les riches et les puissants. Et c’est là que le bât blessait. Mauvais Bougres (du bas latin Bulgarus, Bulgares !) pour l’autorité civile, sectaires et hérétiques pour l’autorité religieuse. Tant et si bien qu’en 1118, le prédicateur Vasili finit sur le bûcher, les traités du culte détruits, les derniers adeptes expulsés après le concile de Tarnovo en 1211.

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Ils essaimèrent. On les retrouva en Bosnie, où ils adoptèrent la religion musulmane, en Italie, avec les Patarins, dans le sud de la France, chez les Albigeois, autour de Bugarach, sur le sentier cathare… Ils s’y fondirent, subirent de nouvelles persécutions, mis au ban, puis disparurent.
Et on les oublia.

Trêve de vaine casuistique, de querelles byzantines !
Le souffle de l’Histoire ne s’accorde pas toujours bien avec le rigorisme religieux. Si des mystères demeurent, point de sacrements*2.

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      L’œuvre de Sokerov n’est pas un brûlot (et j’en connais de ces « brûlots », brandis par certains clowns, qui ne sont pas même des escarbilles), la controverse purement théologique, et ne requière pas la restauration d’un tribunal de la Sainte Inquisition. Elle est profondément ancrée dans l’histoire tourmentée de son pays, éclairante et tournée vers son avenir européen.

Une Europe que l’on souhaite libre, fraternelle et pacifiée. L’art, quel qu’il soit, devant y contribuer et animer la réflexion historique, ouvrant la voie du progrès. Et ces fresques sont un peu pour Sokerov et la Bulgarie ce que fut La liberté guidant le peuple pour Delacroix et la patrie, une allégorie.

" L’homme porte dans son âme des sentiments innés qui ne seront jamais satisfaits par les objets réels, et c’est à de tels sentiments que l’imagination du poète et du peintre donnera forme et vie."
                                                                                 Eugène Delacroix (1798-1863)

Une égérie dépoitraillée que l’on jugea de mauvais goût, pire, subversive, devenue une icône, un manifeste, un drapeau national sur les tours de Notre-Dame.
Osons, et poussons le parallèle un peu plus loin.
      Pour sa Liberté, avec « Cette tête sans caractère, ce corps à demi nu, ce sein déformé, dont les carnations sont flétries, ]qui[ ne répondent certainement ni à la pensée du peintre ni à l’idée que nous avons de la liberté noble et généreuse qui a triomphée le 28 juillet » selon le Moniteur universel après son accrochage au salon de 1830, Delacroix s’est inspiré du modèle grec. La Grèce libérée de l’occupant turc la même année. Il faut dire que l’émotion suscitée en Europe fut forte après le massacre de Chios de 1822 (cf. un autre tableau célèbre, Les massacres de Scio de 1824, du peintre). Et grande la soif d’indépendance. Ainsi la Bulgarie sera délivrée du joug ottoman en 1878.

« Au sein de l’Europe renaissait un peuple fameux. »
                                                                                        Guerrier de Dumast, 1822

Il suffit parfois d’artistes de cette détrempe-là ! Des artistes capables d’une vision, pas de produire de simples vues ou de fumeuses installations et autres performances, de fulminer une bulle !

« La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements.
C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi. »
                                                                                       Pablo Picasso (1881-1973)

Porteuse de lumière, gardienne de la démocratie.
      Toutefois, à la fin des années soixante-dix, la République populaire de Bulgarie est toujours tenue d’une main de fer par le vieux président Todor Živkov. Mais sa fille Ludmila, indépendante, ouverte, mystique et peu appréciée du grand frère soviétique, lève un vent de libéralisation dans le monde culturel dont elle devint la grande prêtresse. Elle meurt, assez mystérieusement, à trente-neuf ans. Le parapluie s’est refermé.


« L’étymologie même de la notion de culture est un hommage à la lumière, ]…[ qui fait avancer la nature et l’homme vers les marches de l’évolution. »,
                                                                                   Ludmila Živkova (1942-1981)


      Dans ce contexte, on remarquera dans la peinture de Sokerov, cette ambiguïté et ce savant mélange, réalisme socialiste, douceur et tradition des icônes, modulations plastiques, traitement en grisaille et larges aplats pour les épisodes dramatiques… Son chromatisme s’accorde aux méandres de l’Histoire. Il adopte tous les styles pour mieux les interpréter, tout en gardant sa personnalité, son modernisme. Sa palette semble embrasser tous les styles et toutes les époques pour mieux les traverser, les transcender.

12273203487?profile=originalSortir du cadre, voir au-delà…
(Sculpture érigée en hommage à Tsanko Lavrenov, peintre bulgare, Plovdiv)

Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l’horizon
Et le futur est son royaume.
                                                                                            Jean Ferrat (1930-2010)

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      Quant à Sokerov, sans angélisme ni iconoclastie, sans même un repentir, il poursuit, en quête d’équilibre, rythme et beauté.

« Un ordre est harmonieux qui ne laisse rien au hasard »
                                                                                   Thomas d’Aquin (1225-1274)

Mais si on pense le mettre à l’Index, on se fourre le doigt dans l’œil.
      D’un coup, j’y songe… Peut-être eût-il fallu, pour trancher ce nœud gordien qui nous préoccupe depuis le début, un nouveau Daniele Ricciarelli da Volterra …?

En l’an 1564, quelques vingt ans après sa réalisation et à la veille du décès du divin Buonarroti, cet ancien collaborateur de Michel-Ange - et quand on sait qu’il fut l’élève de Sodoma - jeta, à la demande de la congrégation du concile de Trente, un voile pudique sur les parties honteuses du Jugement dernier de la Chapelle Sixtine. Pour sa peine et ses repeints il y gagna le sobriquet d’Il Braghettone, « le Culottier » ! Convenez que pour sa renommée, les trompettes sont depuis bien mal embouchées.

Alors, profane, Teofan n’en a cure.


« Oh sort inique, si le temps doit corrompre et détruire aussi ceci ! »
                                     Le Titien (ca 1490-1576), à propos du Jugement dernier.

      Pourtant, je vous le dis, Le chemin assuré de paradis passe par la renonciation de la volonté à regarder les femmes, comme l’écrivait en 1627 le capucin Alexis de Salo avec l’approbation de son supérieur Vincent de Caravage. Car, précise-t-il dans son chapitre, « L’appétit du plaisir qui est en la chair (dit le grand Saint Basile) sort comme d’une source, se dilate par tous les sens et touche les yeux comme avec certaines mains incorporelles tout ce qui est à son gré ; et ce qu’il ne peut des mains, il l’embrasse des yeux. »
Concomitamment, Jean Polman, chanoine théologal de Cambrai, on est plus à une bêtise près, surenchérit dans Le chancre ou le couvre-sein féminin, dont j’extraie ce dantesque et haletant morceau d’anthologie :
« Les mondains, les charnels, les enfants de Babylone dardent des regards lascifs vers le blanc de cette poitrine ouverte ; ils lancent des pensées charnelles entre ces deux mottes de chair ; ils logent des désirs vilains dans le creux de ce sein nu ; ils attachent leur convoitise à ces tertres bessons ; ils font reposer leur concupiscence dans ce lit et repaire des mamelles et y commettent des paillardises intérieures. »


Quelle peinture de mœurs ! Frères, serait-on dans le vestibule de l’enfer ?
Par Sainte Agathe*3, dire que je n’invente rien !

Pauvres prêcheurs… Charité, vertu théologale d’amour, figurée dans l’art par toutes les Maria Lactans et autres Galaktotrophousa*4, ne passera pas par ces prélats-là.

D’ailleurs, afin de mieux expier, je laisse le mot de la fin à l’inénarrable abbé Jacques Boileau (1635-1716) qui nous purge en égrenant son chapelet :
« Les femmes ]…[ par la nudité honteuse de leur gorge, de leurs bras, de leurs épaules ]…[ font ainsi triompher le démon dans les lieux mêmes destinés au triomphe de Jésus-Christ. », De l’abus des nudités de gorge.
Ironie de l’histoire, la Vierge pourrait bien corriger ces trois faux témoins de moralité à confesse. Un épilogue qui ferait bien rire Breton, Eluard et Ernst*5.

Bon, la peinture de Sokerov leur a pas plu, n’en parlons plus.
Enfin, moi, sous la torture, pour ne pas être cloué au pilori, ne pas être déclaré laps et relaps, j’avouerai que cette œuvre c’est quand même païen.


Quant à vous, vous pouvez retrouver mes deux premiers billets dédiés à cet artiste avant de vous prononcer :


Un monstre de la peinture moderne :

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/teofan-sokerov-un-monstre-de-la-peinture-moderne-1-3

Une histoire contemporaine :

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/sokerov-une-histoire-contemporaine-un-monstre-de-la-peinture

Michel Lansardière (texte et photos)

*1 Ce qui posa quand même un problème, auquel se dévouèrent les frères apôtres du verbe bulgare Cyrille et Méthode. En effet, la messe est alors dite en grec. Or, le peuple ne parle pas cette langue. Nos deux moines savants mirent donc au point un système de transcription en slavon, l’alphabet glagolitique, qui, simplifié, donna l’alphabet cyrillique, leur valant la vénération des fidèles et qui connaîtra une large diffusion puisqu’il fut adopté jusqu’en Mongolie, en 1941. « Progrès faciles grâce à la méthode à Cyrille. »
*2 Mystères et sacrements ont la même origine, les chrétiens ayant d’abord employé le mot « mystère », mysterium, puis le mot sacrement, sacramentum, « serment ». Même rapprochement pour bougres et Bulgares, qui ont la même étymologie, comme nous l’avons déjà vu. Si les sacrements sont administrés par l’église chrétienne, apostolique et romaine, pour les plus orthodoxes les mystères demeurent. Quant à boule de gomme

*3 Agathe de Catane, vierge et martyre, se vit sur le chevalet arracher les seins pour s’être refusée au puissant proconsul Quintien. Depuis les femmes outragées s’en recommandent. Elle est abondamment représentée en peinture, notamment par Zurbarán, Bellegambe, della Francesca, del Piombo, Tiepolo… et vénérée aussi bien par les Eglises orthodoxe que romaine.

*4 Vierge allaitante que l’on trouve aussi bien dans l’iconographie chrétienne d’Occident (Van Eyck, Van der Weyden, Rembrandt, Campin, Mabuse, Michel-Ange, Crivelli, Fouquet, Baldung, Le Greco…) que d’Orient (icônes grecques, turques, russes, chypriotes…). Charité que l’on retrouve dans l’Allégorie du bon gouvernement, telle une figure de proue torse au vent dominant l’effigie centrale, cette fresque de Lorenzetti du Palazzo Publico de Sienne. Tandis que dans les Effets du mauvais gouvernement règnent vices et Division. Sienne, Commune Saenorum Civitatis Virginis, ville de la Vierge.

« Ô glorieuse Dame

Assise plus haut que les étoiles

Tu donnas à ton Créateur

Le lait de ta sainte mamelle. »,

Venance Fortunat (530-607).

Subséquemment, ces directeurs de conscience, comme le caporal casse-pompon, cagots et militaires, aussi bien que punaises de sacristie, peuvent aller se faire lanlaire !

*5 Ce dernier réussit à être excommunié par l’Eglise catholique pour sa toile de 1926 La Vierge corrigeant l’enfant Jésus devant trois témoins, cités à comparaître, et exclu du groupe surréaliste en 1954 par le pape Breton ! Messieurs les censeurs, il est libre Max !


Nota : la documentation sur Teofan Sokerov étant quasi-inexistante, son interview par Zheni Vesilinova pour Europost en 2013 m’a servi de fil rouge. Mais, prêt à en découdre, je l’ai souvent perdu ! Alors, quoique méthodique, j’ai brodé (au point de croix).

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Attendre sans espérer


- Du nouveau? - Non! mais une attente
Qui ne trouble pas mon repos.
Certes mon confort me contente;
Il m'offre plus qu'il ne me faut.

Mais je conserve l'habitude
De solliciter le hasard,
Ayant parfois la certitude
Qu'à un projet il prendrait part.

La complicité du hasard!
Il faut trouver comment le prendre
Et l'interpeller sans retard.
Il a pu souvent me surprendre.

N'ai pas le désir, désormais,
De démarches extravagantes.
Or mon énergie à jamais
Est une force énergisante.

Récemment une envie latente
Me fit accepter un pari.
Je demeure calme, en attente;
Du dépit me sens à l'abri.

15 décembre 2016

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Il était une fois la terre des hommes

Entre noir et blanc

Ciel gris étain

D’un doux crachin

Tombe l’eau sur mon visage

Entre noir et blanc

Ce ciel bas gris argenté

Tombe la pluie sur mes épaules

Perles de brume

graines de tendresse

Entre noir et blanc

Mon cœur peiné

Devant la réalité macabre

De cette guerre absurde

Du peuple syrien meurtri

Bientôt six ans de haine exaltée

De corps mutilés

De vies brisées

Millions d’enfants terrifiés

Millions de visages blessés

Entre noir et blanc

La terre des hommes

Grise anthracite

Ces hommes bons parleurs

Ces avocats du diable

Cette insoutenable souffrance

C’est cette Incroyable inertie

Entre blanc et noir

Mille nuances de vérité

15/12/2016

Nada AL-ATTAR

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Ma voisine.

Silhouette masculine,

vêtue de blanc, féline,

chevelure blonde et courte,

des yeux petits et sombres,

le regard fermé, ombré,

des fleurs à profusion souvent

dans ses bras frêles,

ensoleillés grâce à elles ;

tristesse donc atténuée.

Silhouette masculine,

nageant dans un costume trop large,

chevelure style Marylin,

le regard un peu vert,

un jardin dans sa tête souvent,

les yeux devenus grands;

grâce à lui, s'adoucit sa folie,

s'estompent ses peurs,

repalpite son cœur !

Son monde à elle, est celui de toutes les fleurs,

qu'en ville elle montre, agrandit !

La folie dans sa tête,

est devenue depuis un petit cagibi.

NINA

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administrateur théâtres

12273202671?profile=originalC’est sous la conduite impeccable de David Navarro Turres que le Brussels Philarmonic Orchestra accompagnait  les chœurs de La Brussels Choral Society ce samedi  10 décembre 2016 dans la salle Henri-Le Bœuf,  au palais des Beaux-Arts de Bruxelles.   Après une entrée en scène bien réglée, les choristes  constituent une masse visuelle compacte d’envergure  imposante, qui surplombe sur quatre rangs le plateau où fusent les instrumentistes. Au premier rang, sur l’avant-scène, en livrées princières de grandes fêtes, siègent les solistes. L’ensemble convoque une atmosphère de solennité, impression renforcée par les austères tenues noires des chanteurs munis de leurs livrets couleur bordeaux.  Un défi à relever: col hors catégories, ce  Dixit Dominus, le chef-d’œuvre  que le  jeune Haendel  composa en Italie à l’âge de 24 ans. Fiat Musica !  La symbiose  existera à chaque instant entre les solistes, les chœurs et l’orchestre.  La tension est immense.  Le feu divin est là, crépitant, la réserve de puissance est inépuisable, on est guidé du début jusqu’à la fin, de l’alpha  à l’oméga  à travers le  plus beau morceau de musique chorale débordant d’énergie et de force que puisse interpréter un chœur.  La conduite harmonique est absolument  sans faille avec des legatos puisés dans le sens du divin. La déclamation dramatique ouvre de nombreux espaces pour les splendides lignes dramatiques confiées aux solistes : Iris Hendricks, Julie Prayez sopranos, la  mezzo-soprano Pauline Claes, Joris Bosman, tenor, et Matthew Zadow, Basse.  Impériaux et déchirants.  Tout y est : grandeur, intensité expressive, la pureté des élans chez les sopranos, la ferveur et la solidité du ténor et basse. Le flux  musical peut couler à profusion, le public s’en abreuve en s’empêchant de respirer. « De torrente in via bibet, propterea exaltabit caput » Si Dieu fit l’homme à son image…quelle leçon de courage!  

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Une luxueuse lecture de la 94e symphonie de Haydn prend place sous la même baguette  preste et ardente de David Navarro Turres, après le départ du chœur symphonique. Les cuivres sont  fermes et sûrs, les bois sont agiles et les cordes  se parent de chatoyantes sonorités. L’entrée délicate mais vive du  deuxième mouvement  évoque une marche gracieuse et chantante. Les variations ludiques en notes pointées s’accumulent entre sautillements d’elfes et pas de géants. Est-ce la grâce d’un sylphe au travers de l’élégance de la flûte ? L’impression de danse rustique, presque une valse aux chevilles et jupons ensorcelés, se termine par  l’allégresse, des cors lumineux, des contrebasses aux pizzicati pulsés, le tout très inspiré et dans une belle élasticité de rythme brillant.

Quand le chœur réapparaît en deuxième partie du programme, c’est pour se lover dans la douceur du Kyrie de la messe n° 5 en La majeur de Franz Schubert, que le chef dirige avec une vision très nuancée. La soprane et l’alto ajoutent des vagues de vivante mélancolie. Le Gloria sera passionné et nerveux,  dont l’Agnus Dei est magnifiquement souligné par les voix masculines. Une vague de fond des choristes « Tu solus altissimus » balaie la salle comblée et émue. Les différents pupitres des instrumentalistes allègent par leur transparence musicale la scansion presque guerrière du chant. L’Amen final est foisonnant, et retombe sur la salle comme  une pluie d’étoiles qui donnent le frisson. Ce sont les cuivres qui donnent le ton pour un début du Credo in unum deum, chanté a capella. L’ensemble, solistes, instruments, et choristes  fait preuve d’un sens aigu du drame et très haute complicité. L’ « incarnatus est » est majestueux et le poignant  « immolatus » touche à l’infini de la douleur. Les  silences sont palpitants d’émotion comme pour reculer  l’annonce du martyre dans toute son ampleur suivie  de la  spirale infinie la glorieuse rédemption. Le Sanctus fuse de tous les instruments comme une alerte insistante faite de deux notes répétitives. Les « Hosanas » sont piqués comme  des fleurs sur l’ample robe du Benedictus, sorte de berceuse cosmique aux arpèges haletants. On retient  l’Agnus Dei avec ses déflagrations de miserere où le mot « p a c e m »  fait œuvre de relique sacrée et confirme que la prière sera exaucée. Il  sera offert  humblement en bis par le chef d’orchestre ravi et plein de gratitude pour  la qualité de son radieux ensemble et l’accueil chaleureux du public.  La détermination musclée et vaillante du chœur et son lyrisme  n’auront pas faibli tout au long de cette soirée et leur dernier souffle se sera confondu avec l’immense  sourire de la salle entière.

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Brussels Choral Society
Brussels Philharmonic Orchestra

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Iris Hendrickx – soprano
Julie Prayez – soprano
Pauline Claes – alto
Joris Bosman – ténor 
Matthew Zadow – basse

Chef d’orchestre : David Navarro Turres

https://www.mixcloud.com/discover/brussels-choral-society/

 

Coming next: 

Ludwig van Beethoven
Missa Solemnis (Op. 123)

Brussels Choral Society
Guildford Choral Society
Ensemble Orchestral de Bruxelles

Conductor: Eric Delson

 

Saturday 29 April, 2017

Palais des Beaux-Arts
Brussels

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La pie et la muse

Pantoum

Souvent une pie près de moi,
Importune, rompt le silence.
Est-ce pour défier l'absence?
Et patati et patata...

Importune, rompt le silence,
Espace où naissent les émois.
Et patati et patata...
Ô l'indésirable insistance!

Espace où naissent les émois,
Me captive le ciel immense.
Ô l'indésirable insistance
De cette radoteuse voix!

Me captive le ciel immense,
Lieu de féerie bien des fois.
De cette radoteuse voix,
Me libère la transcendance.

Lieu de féerie bien des fois,
D'où descend ma muse qui danse.
Me libère la transcendance,
La connaissance de ses lois.

12 décembre 2016

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PROCHE, LOINTAIN par Martine Rouhart

Notes de lecture sur le roman  PROCHE, LOINTAIN  
publié récemment par Martine Rouhart



                                             °  °  °  °  °


L’amitié ! Quel beau défi pour la plume alerte de Martine Rouhart,  ange de la conscience et princesse des mécanismes de l’âme humaines.


Elle fait rêver, cette amitié entre deux hommes, née du hasard et pourtant profonde, qui les habite totalement, et féconde en ce qu’elle a ouvert de vastes champs nouveaux de vie aux deux amis.


Mais l’habile narratrice, un peu comme le Créateur, fait surgir des ombres dans ce ciel si limpide, de petits nuages bien innocents qui, sans crier gare, annoncent un orage sec, brutal, dangereux.


Il ne se passe pas grand-chose dans ce roman, et nous sommes pourtant tenus jusqu’au bout en haleine, jusqu’au un dénouement qui éclaire et donne tout son sens à ce beau texte, savamment composé et joliment écrit.


Roman d’espoir, même si c’est à travers un acte posthume que le lecteur est rassuré : cette belle amitié, telle un bijou précieux, saura perdurer dans le monde des vivants.

                                             Claude Carretta

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Le temps est une histoire qui ne peut cicatriser

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Gorgée de silences qui bouillonnent,
Ma plume de sable se cabre et vomit
En vague torrentueuse, les blessures
Narcissique qui soumissionnent.

Dans ces nuits inédites, l'encre noire
Cristallise dans les nervures de sa faconde,
Le mécanisme destructeur
De l'image négative qui conditionne.

Elle hèle au paysage de l'existence le ravage
Des actes déguisés, les non-dits qui asphyxient,
Corrodant derrière la pâleur des cernes,
La force de vie d'un corps qui s'emprisonne.

Alors que dans la cage des perceptions
S'enchevêtrent des mots d'amertume et d'abattement,
S'absorbe et coagule dans les plaies d'un Être,
La coulée de l'indomptable venin qui empoisonne.

Avant que les sarcasmes qui étranglent
Pulvérise ce qui reste de soi,
La porteuse d'encre saignant de sa présence
Le cortège de douleurs,
Devient la mémoire cellulaire du temple de l'âme
Qu'un double visage bâillonne.

Nom d'auteur Sonia Gallet

recueil © 2016

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administrateur théâtres

12273198096?profile=originalSouvenirs, souvenirs d’un rituel télévisuel ! Ces soirs-là, on oubliait tout, passé la sonnerie insistante pour les retardataires, si caractéristique, et les trois coups traditionnels, tombés  aujourd'hui dans l’oubli. On se souvient encore de la  bande son, si caractéristique, avec la caméra qui caressaitles lustres  les dorures du théâtre Marigny en attendant que s’installe un public parisien privilégié.  Les belles pièces de Françoise Dorin, de Marcel Achard, de  Sacha Guitry, d’André Roussin,  on les regardait à Bruxelles sur "Au théâtre ce soir", une émission culte de télévision sous l'égide de Pierre Sabbagh, diffusée  sur les chaînes de l'ORTF… 

Nina,  une pièce oubliée d’André Roussin,  est une très belle composition écrite par amour, pour une reine du boulevard dans les années 60/70 : Elvire Popesco.

Enrhumé à perpétuité, le mari  travaille  fidèlement au ministère pour gagner la vie du couple,  pendant que  Madame s’envoie en l’air avec Gérard, un  séducteur élégant et agile,  plus parisien que cela, tu meurs : Laurent Renard.   La malicieuse Nina  a un alibi parfait : les visites culturelles au Louvre, dont elle  devrait, à la longue finir par connaître toutes les œuvres! Le mari trompé  (Michel de Warzee), d’abord en costume de Maigret quand il déboule dans la bonbonnière,  endosse  contraint-forcé une livrée de malade imaginaire: un  pyjama écossais coup de cœur,  ce qui ajoute encore au ridicule de sa situation de cocu. Mais un cocu, est-il encore, de nos jours, ridicule?  En lieu et place de câlins attitrés, il est comblé  par sa maîtresse-femme et non par sa femme-maîtresse, d’une multitude de  remèdes homéopathiques, tout au long de la séance, ce qui a l'avantage de  nous poser en plein 21e siècle, bon teint !

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Nina, c’est un rôle de prestige féminin par excellence,  où Stéphanie Moriau – en avait-elle besoin ? – s’affirme, s’affranchit, dévoile sa puissance de femme. Telle une pasionaria, elle est vindicative, exaltée, sûre d’elle et tout cela, rappelons-le,  à l’aube des années 50 !  L'idée est renversante!

Dans Nina, tout est à l’envers.

C’est le mari qui se cache derrière un paravent après une intrusion chez l'amant. C’est l’amant qui est las de de ses  5 à 7 torrides et de sa vie de bohème, dans sa somptueuse et ravissante garçonnière bleu turquoise.  Le beau Gérard n’a même pas peur lorsqu’il se retrouve visé par le canon d’un revolver! Il est désabusé et sa vie manque de sens. Il veut bien mourir!  Qu'on l'achève!  « Ma vie est idiote, Cécile, Gisèle, Armande… ! »  Drôle de constatation pour un collectionneur-butineur! C'est le mari qui se sent soudain pris de compassion!  Et surtout,  c’est la femme objet, qui devient femme sujet à plein temps, torrentielle, avec le caractère intrépide d’une reine des neiges! Ce sont les deux hommes qui deviennent  étrangement complices, per amore o per forza! Mais qui des trois sera finalement supprimé ? Par balle ? Par empoisonnement ? Par inadvertance ?  Par voyage au Mexique ? Par amour ? Parabole moderne?  

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Distribution

Avec : Michel de WARZEE, Stéphanie MORIAU, Laurent RENARD, Bernard d’OULTREMONT & Julien BESURE 

Mise en scène : Danielle FIRE

Décors : Francesco DELEO

Création lumière & Régie : Sébastien COUCHARD

Le 31 décembre prix unique à 42€/pers

Dates: Du 4 au 31 décembre 2016

Comédie Claude Volter 
98 avenue des frères Legrain
1150 Woluwé St Pierre
02/762 09 63

http://www.comedievolter.be/nina/

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