Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

musique (288)

Parcours d'artistes à Jette

"Un rayon de soleil ...Un “je ne sais quoi” de pétillant plane dans l’air, 

des gens à vélo ou à pied arrivent à l’Atelier Curcuma, le sourire aux lèvres 

avides de conversations sur l’art et les artistes, autour d’un verre de l’amitié !..."


Bien le bonjour à tous et toutes,

Revoilà le parcours de Jette avec une ribambelle de quelques 300 artistes ... !!

TOUT UN PROGRAMME ET QUE DU BONHEUR ;O)

Voici déjà ce que je vous propose à l'atelier Curcuma :

Des artistes plasticiens :

Xavier Carion (Peinture, fusain et collage), Françoise Guissard (Modiste),

Thérèse Guyaux & Marc Wavreil (Photo), Pascale Hennaux & Béa Vanistendael (Sculpture),

NesS, Michel Ormancey & Peter Permeke (Peinture), Bert Sarah (Bic sur papier aquarelle),

TinouKuma (Peinture, aquarelle sur soie et sculpture)

Des conteurs :

Dominique Brynaert (samedi 21 avril à 15h) & Thérèse Guyaux(dimanche 22 avril à 15h)  

De la musique baroque :

Pascal Ormancey & Thomas Van Wetteren (samedi 21 avril à 14h30)

De la musique du monde :

VéVé AND THE JAM PACK(dimanche 22 avril à 14h)

•••

Présent aussi un petit stand artisanal d’objets et bijoux “Brésil-Belgique-solidaire

•••

Une autre surprise : 10% des revenus de la vente de plusieurs artistes 

seront donnés pour des projets de l’école Dickey Orphanage au Tibet


Pour TOUT voir ... CLIC

Je n'ai donc plus qu'une chose à vous dire ... Welcome, bienvenue ... Tinou ;O)

12272799282?profile=original

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272799258?profile=originalSolistes de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth

BOZARSUNDAYS

Dimanche 18.03.2012 11:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

 Chaque année, dans un idéal d’excellence, et le rêve d’une carrière assurée,  des étudiants de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth participent au Concours musical international Reine-Élisabeth-de-Belgique. La Chapelle est soutenue par de nombreux mécènes culturels. Elle participe au perfectionnement de jeunes talents du monde entier dans plusieurs disciplines musicales. Dans chacune des quatre disciplines, les étudiants de la Chapelle sont suivis personnellement par un Maître en résidence: Violon (Augustin Dumay), Piano (Abdel Rahman El Bacha), Violoncelle (Gary Hoffman)(nouvelle classe), Chant (José Van Dam), Musique de chambre (Quatuor Artemis)

Ce dimanche matin, la salle Henry Le Bœuf du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles  accueillait trois jeunes talents qui nous ont offert un programme de choix:

Christia Hudziy piano - Noëlle Weidmann violoncelle

Edvard Grieg, Sonate pour violoncelle et piano, op. 36, 1er mouvement
Leos Janacek, Pohadka

Harriet Langley violon - Dana Protopopescu piano

César Franck, Sonate en la majeur

L’une d’entre elles, qui a travaillé à la Chapelle depuis six ans, est une jeune fille de 19 ans. Elle s’appelle Harriet Langley, elle  est australienne, de mère coréenne. Elle a déjà parcouru le monde entier et  va présenter le concours Reine Elisabeth de violon ce printemps 2012. Non seulement elle a l’occasion grâce à cette formation de développer sa personnalité musicale aux côtés d’un très grand maître prêt à lui transmettre tout son savoir faire, mais elle est très reconnaissante, ainsi que ses collègues artistes  que la Chapelle - cas unique dans la formation musicale en Europe -  leur permette de se produire sur de nombreuses scènes prestigieuses y compris à l’étranger. Après le concert nous les avons rencontrées, toutes trois  aussi charmantes, et amoureuses de la musique.  

Christia Hudziy au  piano et Noëlle Weidmann (dont c’est la première année à la Chapelle)   au violoncelle nous ont joué la Sonate pour violoncelle et piano, op. 36, 1er mouvement d’Edvard Grieg.  Ce n’est pas une mince affaire que de convoquer l’intérêt musical un dimanche matin à 11 heures quand dehors sonnent les cloches d’une superbe matinée de printemps. Ce duo féminin très accompli  a réussi à capter toute notre concentration. Sensibilité et vigueur étaient au rendez-vous tandis que dans le second morceau, Pohadka de Leos Janacek, l’inventivité  et les surprises fusaient des cordes du violoncelle. Le début commence comme un véritable conte de fées. Une voix semble nous souffler «  Il était une fois… Pohadka, a fairy tale ». Et c’est le cas,  vérification faite, Pohadka veut dire en tchèque « conte polulaire… » C’est dire si l’interprétation était suggestive !   On se demande comment Christia et Noëlle, qui jouent en se tournant le dos ont tant de connivence musicale et de bonheur complice. Le double chant qu’elles tressent dans le dernier mouvement  est enchanteur.

 

César Franck, Sonate en la majeur. Le duo avec Dana Protopopescu au piano était sublime. Harriet, la violoniste boit des yeux les mains de la pianiste et lui renvoie une  sculpture musicale  complexe et passionnée. La fougue croisée des deux instruments se complaît dans les notes graves, la violoniste souligne les accents marqués en fin de phrase par un geste d’accompagnement ferme et gracieux. L’archet semble se libérer et grimper vers des notes de plaisir estival. Puis des ondes de retour vers l’intériorité retombent en cascades.

 Il y a au cœur de l’œuvre un récitatif joué les yeux fermés, un chef d’œuvre pour

qui veut se recueillir. Il semble que toute la misère du monde soit envoyée vers le ciel, avec l’espoir enfermé  comme  dans une bouteille à la mer. Et ce message, on est sûr que Dieu l’aura entendu. Les lignes mélodiques sont pures, escortées avec délicatesse par les  arpèges au  velouté très mélodique de la pianiste.  La tendresse et le romantisme du début se mutent en  volonté de faire exploser la joie de vivre.  

C’est au tour du public d’exploser de bonheur, quand dehors, en plein midi, sonnent les cloches d’une superbe matinée de printemps.

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

L’orchestre National de Lille se produit à Gand

12272797499?profile=originalJean Sibelius Pelléas et Mélisande
Robert Schumann Concerto pour violoncelle et orchestre
Piotr Ilyitch Tchaïkovski Roméo et Juliette

Kirill Karabits direction  / Anne Gastinel violoncelle /  de Bijloke, le 17 mars 2012

 Nous ne sommes pas allés jusque Shanghai  ni au bout de la Russie mais jusqu’à Gand, dans la très belle salle  historique « de Bijloke »  que nous  avons découverte avec joie, pour aller écouter l’Orchestre National de Lille sous la direction de Kirill Karabits.  Les concerts se donnent dans la grande salle magnifiquement restaurée de l’ancien hôpital du 13e siècle, sous une voûte d’époque  impressionnante, en chêne massif amené par bateaux, via l’ancien  port du Zwin et de Damme.

 Il n’y a pas si longtemps,  l’ONL était à  au studio 4 de Flagey, une salle à la très belle acoustique également.  Ce sont des gens du voyage !  Avec eux, dans le cœur historique de la ville de  Gand, nous avons voyagé à travers la  musique entre Sibélius,  Finlande ; Schumann, Allemagne ; Tchaïkovski,  Russie ; Kirill Karabits, Ukraine  et Anne Gastinel, France.

12272798066?profile=originalEn ouverture de concert nous avons écouté une interprétation très expressive de  Pelléas et Mélisande de Sibélius, qui, après en avoir écrit une musique de scène, a su traduire l’intensité de l’œuvre de Maurice Maeterlinck (… Belgique) en une suite de neuf pièces courtes et suggestives. Pas plus de 30 minutes de bonheur musical, mais neuf tableaux très pittoresques  et fort bien orchestrés par le jeune Kirill Karabits (°1976). Cela va de la majestueuse rondeur des tours du  château, aux scènes agrestes, aux déchirements  dramatiques qui se terminent dans le néant. Les cordes introduisent le thème, répété par un solo de basson. C’est l’envol de pizzicati comme une nuée d’oiseaux. L’avertissement lugubre ne se fait pas attendre :  un long roulement de percussions. La voix pure de Mélisande nous parvient à travers un cor anglais, comme une cantilène.  On est sur la plage « At the sea shore » avec le bourdonnement continu des altos. Entre instruments à vent et violons qui amplifient les thèmes, les sonorités sont denses, harmonieuses. Un plaisir de musiciens  que les membres de l’orchestre partagent avec un public  attentif et ému.  Les percussions et les contrebasses se font  ambassadrices des coups du destin. « Mélisande at the spinning wheel » présente une image dramatique de  belle au bois dormant qui s’achemine vers le désastre.  Les percussions  introduisent avec force les instruments du  malheur, et les contrebasses égrènent avec grâce – le geste des contrebassistes est pure élégance –  l’implacable fuite du temps… et de l’amour.  Trois notes répétitives, presque des soupirs, sont  soutenues par l’harmonie majestueuse des violons  et marquent les derniers instants de Mélisande, dans une  complainte, douce, lente et intense. Le chef d’orchestre  a dû contenir de la main  les envolées romantiques des musiciens car il semble privilégier la douceur et une certaine retenue, avant toute chose.

 

La violoncelliste française Anne Gastinel interprétera avec tragique le concerto pour violoncelle de Schumann. L’orchestre expose des sonorités éclatantes et vibrantes lorsque le violoncelle se tait.  Il faut dire que ce concerto fut composé pour l’anniversaire de Klara et que le morceau ne peut pas se complaire dans les méandres d’une âme torturée. C’est avec joie retrouvée que l’on écoute l'ouverture de Roméo et Juliette de Tchaïkovski. Rien ne manque : une musicalité parfaite, un chef d’orchestre de plus en plus passionné, une construction minutieuse de l’émotion et des antagonismes meurtriers. La harpe se prend pour une guitare, les couleurs chatoyantes de l’orchestre  sont captives,  suspendues  dans la voûte  séculaire de la salle de concert. De  brefs silences prédisent des élans joyeux, des ricochets de cordes, un rythme  parfois presque guerrier et syncopé dans le thème de la haine et de la discorde. Et aussi la sérénité de l’amour indestructible qui défie l’éternité, qu'il soit passion ou tendresse. Kirill Karabits tressaute, se démène  et  emmène dans son sillage  les musiciens avec vigueur,  il est le chef de la tempête. Mais  toujours, l’horloge régulière du destin bat la mesure: les éternelles contrebasses.  Les cuivres reprendront le thème une dernière fois,  de façon plaintive. La harpe s’éteint sous la puissance de formidables écrasements de timbales, cymbales et grosse caisse  qui n’en finissent pas de gronder. Une musique magnifiquement taillée, comme un diamant,  par le jeune chef d’orchestre ukrainien.

12272798660?profile=original

 12272798080?profile=original

http://www.onlille.com/

Lire la suite...
administrateur théâtres

Grigory Sokolov

Vendredi 16.03.2012 20:00

12272797868?profile=originalPalais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

Grigory Sokolov piano

           

            Jean-Philippe Rameau, Suite en ré


            Wolfgang Amadeus Mozart, Sonate pour piano N° 8 en la mineur,     KV    310
          

Variations et Fugue en si bémol majeur  sur un thème de G.F. Haendel, op. 24, de Johannes Brahms

            3   Intermezzi de Johannes Brahms, op. 117

 

Géant russe matamore du piano ou Petit Poucet rêveur qui égrenait dans sa course, des notes ?  Il n’y en a  pourtant que 7… il en crée mille. Elles ont un feutré, un tissé (mains), un palpé, un flûté, un galbé, un ornementé, incomparables.   Sokolov, le succulent pianiste né au creux du 20 éme  siècle, nous offre des gouttes de rosée, des ombres fantastiques, des doux froufrous, du vin de vigueur. Il est la bohême du piano, l’anticonformiste, le créateur.

 

L’auberge est au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles dans la salle prestigieuse Henry Le Bœuf. Rameau ouvre le concert. Les tendres Plaintes, Les niais de Sologne, Les soupirs  et toute la suite en ré fusent du clavier, convoqués par un alchimiste intemporel.  Dans la pénombre, Grigory Sokolov installe l’intimité, penché sur son clavier comme sur un grimoire. Un champion des deux roues penché  sur son guidon, une dentelière à sa dentelle. On est dans le mystère de la  belle au bois dormant, le monde s’est éteint et en renaît un autre. Jeux de poignets, trilles invisibles, notes piquées, marche joyeuse, belles nuances et accents émouvants. Le piano, plus que le clavecin, doit sûrement rire avec cette salve de chatouilles. Une fête de nuances, le clavecin est pantois.  Détrompez-vous, il s’agit d’un chat agile,  (pas le Chat Botté, quoique… ), qui poursuit dans le clavier une souris invisible. Frissons spectaculaires. Le toucher badin cède à la poursuite effrénée; les mains bataillent pour occuper tout l’espace du clavier. C’est le jaillissement de sève vitale qui en est la cause.  Music is dynamics.  Incroyable maîtrise : cela se termine par un pas de deux, gracieux, d’un couple de danseurs étoiles sur les touches. Quelque part, il y a un maître de marionettes,  invisible, oublié tant les mains sont fascinantes.

 

La technique parfaite et brillante de Grigory Sokolov nous  offre une fête jubilatoire dans la sonate de Mozart. Il y a des accents raffinés, une liberté de ton et une multiplicité de saveurs généreuses. Le nectar musical oscille entre des notes aigrelettes et une ample  robe amarante. Andante cantabile con espresssione : rien n’est plus juste.  Le tempo est plus lent, les notes plus graves. Les aiguës sont assourdies grâce à des pianissimos inconcevables. On est dans un nid de duvet et pourtant chaque note bien détachée semble être appuyée à fond dans le clavier. Mystère de la fabrication. Un oiseau soigneux, de préférence une alouette, lisse son plumage, quand soudain forgées à grands feux, des notes graves explosent. Le nez sur son clavier, Grigory Sokolov écoute la respiration intime de l’instrument puis transforme ses mains dans le Presto en véritable corps de ballet.

 

L’éventail des nuances des Variations de Johannes Brahms nous  laisse stupéfaits. Un  déchaînement titanesque façon Vulcain fait suite aux  « Hands dancing on thin ice  » de l’introduction. Sokolov butine ensuite des notes sucrées avec gourmandise. Une cavalcade endiablée précède la salve d’accords plaqués avec détermination suivie de près par  l’ébullition de lave en fusion. …Et le déplissage accéléré de jeunes feuilles tendres se déploie sous une course de nuages. Comme le dit Wagner "Wandel und Wechsel liebt wer lebt: das Spiel drum kann ich nicht sparen."  "Qui vit aime le changement et la variété: ce jeu je ne peux m'en passer." Richard Wagner (Rheingold). L’élasticité extrême du toucher ne finira jamais d’étonner. On imagine un artiste peintre en pleine créativité, débordant d’inspiration balayant sa toile en rafales dynamiques et en touches pointées. Après de splendides variations chromatiques pleine de douceur, ce sont 20 mains qui chantent, grondent et menacent. Rappellent avec vigueur le thème d’Haendel.  Provoquent un ruissellement d’orage estival et enfantent une musique surhumaine.

 

 12272797675?profile=originalCoupant court aux applaudissements Grégory Sokolov se jettera  avec ivresse dans les Intermezzi où l’on retrouve une berceuse aux notes rondes comme des perles et des bulles éclatant avec douceur. Voici  une longe ondulation, la roue du temps ?  Elle tourne, dévale, hésite,  remonte une pente imaginaire avant de se coucher sur le flanc. Vaincue ? Ensuite la supplique appuyée mais humble, d’une sorte de Kyrie Eleison. L’ensemble  finit sur une langoureuse caresse qui ne veut pas s’évanouir. Au moins six rappels et autant de « bis » éblouissants, passionnés et tendres. Et bien sûr, la note bleue.  Grigory Sokolov, un bateau ivre.

 

 

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Ivan Karizna - Eliane Reyes en concert (Bozar Sundays)

Ivan Karizna - Eliane Reyes12272794892?profile=original

BOZARSUNDAYS

Dimanche 26.02.2012 11:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

 Les BOZARSUNDAYS sont « LE » rendez-vous des familles amateurs de l’art dans toutes ses expressions. Après le petit-déjeuner en famille, les générations se séparent. Les adultes ont le choix soit de visiter une exposition en compagnie d’un guide, soit d’assister à un concert pendant que les enfants à partir de 3 ans participent à un atelier bilingue et explorent la fibre artistique qu’ils portent en eux. Quelques dimanches par an, un film est programmé pour toute la famille. Ce dimanche 26 février a accueilli un concert chatoyant de sonorités dans la salle Henry Le Bœuf.

Joli programme :

Robert Schumann, Fantasiestücke pour violoncelle et piano, op. 73
Ludwig van Beethoven, Sonate pour violoncelle et piano n° 4, op. 102/1
Sergey Prokofiev, Sonate pour violoncelle et piano, op. 119

 Ivan Karizna violoncelle - Eliane Reyes piano

12272795655?profile=original

Deux jeunes interprètes débordants d’amour de la musique saluent un parterre presque complet.  Nous étions allés au concert pour Eliane Reyes (née en 1977) , nous découvrons Ivan Karizna  (né en 1992) un jeune musicien magnétique qui fait, rire, rêver, pleurer et méditer grâce à son jeu vibrant et subtil. Son  lien intime avec son instrument émerveille, il joue souvent les yeux fermés, distillant son énergie intérieure, faisant éclater la passion et poursuivant les moindres  frémissements de l’âme de cordes, en glissades vertigineuses. Not Love Alone, Spirit. And Power. Une trilogie de perfection.  Parfois  il parcourt  l’instrument dans tous les sens comme  s’il partait à l’assaut de terres inviolées. Des touches tour à tour vives,  tendres, sombres virevoltent sous nos yeux, mystérieux papillons  flamboyants  qui égrènent l’émotion.  On connait Elyane Reyes  et ses doigts de fée lorsqu’elle  se penche sur son instrument comme sur un berceau  et fait jaillir tantôt la romance et la  lumière tantôt l’esprit de conquête et la fougue.  Ensemble, ils distillent une très belle interprétation de l’opus 73 de Schumann.

La Sonate pour violoncelle et piano n° 4 de Beethoven  est magnifiquement maîtrisée. Les très belles ornementions pianistiques, les attaques vaillantes, les accords frappés avec passion alternent avec des envolées bucoliques ; pause. Les notes graves que l’on aime au violoncelle répondent au piano, énonciateur de  mystère pour se transformer en chant nostalgique. Les festons de trilles gracieux s’interposent avant la reprise des accords francs et de la fougue du 2e mouvement. Le 4e débute dans le suspense pour terminer dans une vivacité de printemps qui éclate.

Et voici le chef-d’œuvre : le morceau de Prokoviev, bouillant, scandé plein de surprises pincées aux cordes, de battements de cœur échappés du  piano, déployant des poupées russes toujours renouvelées et de plus en plus ciselées. Turbulences et  le violoncelle se prend pour Paganini, des notes ondulent en écho. Des pizzicati jazzy font imaginer un groupe de trompettes fantomatiques.   Une allégorie de la beauté expose toutes ses courbes. Tongue in cheek , le thème dansant jazzy reprend. Surbrillance, défoulement, les cheveux d’ Ivan Karizna  volent, son visage épanoui aspire la musique à grandes goulées. On est dans une fête villageoise, il y a des accords burlesques  et un violon sur le toit. Le toucher frissonnant de pizzicati précède des regards par-dessus l’épaule à la pianiste, avant d’entonner un duo de romance. On perçoit le rire intérieur du violoncelliste qui fait babiller les cordes, l’archet s’effiloche sous tant de vigueur, le piano ne cède rien sur le terrain passionnel qui cherche l’apothéose, la construit et la trouve.

Les deux virtuoses sont applaudis, comme on applaudit lors d’une soirée grandiose. Ensemble ils nous feront un dernier cadeau - slave bien sûr -  en forme de bis éblouissant : le "Quadrille" de l’Opéra "Not Love Alone" de Rodion Schedrin.

http://www.bozar.be/activity.php?id=11297

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272794497?profile=original

Johann Sebastian Bach, Partita n° 3, BWV 827
Ludwig van Beethoven, Sonate pour piano n° 7, op. 10/3
Frédéric Chopin,
- Ballade n° 1, op. 23
- 2 Polonaises, op. 26
Karol Szymanowski, Sonate pour piano n° 1, op. 8

 

 

Explosion printanière, hier soir, aux Beaux-Arts de Bruxelles. C’est Rafał Blechacz qui est au clavier devant une salle médusée par sa virtuosité et sa frappe inspirée. Le programme parcourt plusieurs siècles : Bach, Beethoven, Chopin et Szymanowski, une découverte pour nombre d’entre nous. Le jeune pianiste polonais, lauréat du prestigieux Concours Chopin de Varsovie d’octobre 2005 où il remportait le premier prix, ainsi que quatre autres  prix spéciaux, a l’étoffe d’un virtuose  de très  grande envergure.  Le Concours Chopin - qui se tient tous les cinq ans à Varsovie - l’un des plus anciens et des plus illustres concours internationaux de piano, a accueilli d’éminents lauréats : Martha Argerich, Maurizio Pollini, Krystian Zimerman... Dans la corbeille de prix,  Rafał Blechacz  y fut distingué pour  la meilleure interprétation d'une sonate de Chopin.  C’est tout dire.   

D’emblée, dès le début du concert, on est saisi par sa personnalité juvénile, accomplie,  sensible et surtout,  discrète. Dans la succession des morceaux qu’il interprète il s’efface presque lors des applaudissements. Aurait-t-il peur du tonnerre ? Génération Y ?

Dans la Partita n° 3, BWV 827 on apprécie aussitôt un flot de vie étourdissante. L’effervescence est telle qu’on se demande quand le musicien respire. Douceur, en chapelets de pianos sans aucune emphase, et retenue sont très présentes dans l’Allemande. La Sarabande est plutôt une promenade bucolique pleine de fraîcheur, où l’on s’arrête pour humer les parfums de l’air. Note de cœur et note de tête s’entremêlent harmonieusement. C’est donc le printemps soudain,  avec la lourde fragrance d’un seringa ou d’un lilas dans les paisibles heures de l’après midi. La Burlesca nous donne d’agréables sautillements de ruisseau limpide sur des pierres brillantes. Le jeune homme est encore pressé dans la gigue. Les doigts batifolent sur le clavier à une vitesse extravagante.

Le contraste est saisissant dans la sonate pour piano N°7 de Beethoven. Le fourmillement des doigts y est toujours mais avec des appuis spectaculaires  entraînant de larges ruissellements. Sa maîtrise est  parfaite. Avec une  connaissance précise de la partition qu’il connait par cœur, il  parcourt avec aisance  toutes les couleurs sonores possibles du thème. Les 5 notes ralenties de la main gauche se propagent en multiples échos vibrants. L’accompagnement change de camp, il est à droite. Une promenade très émouvante  scelle la tendresse de deux âmes, …ou de deux âges. Cela s’achève dans le quatrième mouvement par des roulades, des roucoulements. De riches bourdonnements  exprimés par une masse de trilles,  un rythme syncopé, un tapis d’herbes folles en accompagnement  sont finalement  aspirés par une  dernière gamme vertigineuse.

Le public est totalement conquis. Le reste du concert sera tout aussi brillant. Avec la Ballade n° 1, op. 23 de  Chopin il y a la douceur et la puissance de vagues musicales qui se répandent sur le clavier. Des lambeaux de rêves effilochés  contrastent avec des grondements telluriques, parsemés de poussière d’étoiles. Intériorité et passion débridées se disputent le clavier. Au calme profond succède une finale étincelante. Les deux polonaises soulignent encore plus la personnalité ardente du jeune-homme dont on sent la tendresse profonde pour Chopin. Georges Sand serait-elle dans la salle ? Célébration d’harmonie de sensualité et de passion. Les sonorités de cristal dialoguent avec des frôlements de harpe. Le moindre motif - très simple - est aussitôt habillé d’atours prestigieux et  resplendissants qui se propagent avec force du haut en bas du clavier. L’expressivité sera à son comble dans la sonate pour piano N° 1 de Karol Szymanowski, qui rassemble avec fougue  une tempête de sentiments et de soudaines accalmies. Les accords rebondissent, et font place à des confidences  et murmures  puis à de lourdes perles vibrantes,  le tout dans un crescendo de vent qui se lève. Sourire discret de l’interprète qui nous réserve deux bis en forme de révérence. Ah les natifs de Pologne !

 

http://www.bozar.be/activity.php?id=10922&selectiondate=2012-3-14

Rafal Blechacz Mercredi 14.03.2012 20:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

 

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272794488?profile=originalHymne au cinéma et au  compositeur de musique de film Georges Delerue, par l'Orchestre National de Lille, le mercredi 7 mars, 20h15 au Flagey Studio 4

Georges Delerue, compositeur français  né le 12 mars 1925, mort à Los Angeles le 20 mars 1992 a récolté un Oscar, trois Césars, fut le  musicien de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Oliver Stone et bien d’autres et contribua par sa musique à  donner au cinéma ses lettres de noblesse. Un hommage lui est rendu  par  l’Orchestre National de Lille sous la direction  de l’extraordinaire Dirk Brossé. “Every day, music gives the strength to move that one stone in the river one millimetre forward.” La femme de Georges Delerue, Colette, est ce soir dans la salle.

 «  Né à Roubaix, musicien amateur, jeune apprenti dans une usine de limes, rien ne le prédestine à un avenir hors du commun… rien sauf une véritable « vocation » qui lui permettra finalement de collectionner les récompenses au Conservatoire de sa ville, au Conservatoire de Paris et même au Concours de Rome. Très vite repéré, Georges Delerue se fait un nom au théâtre, à la télévision puis dans le cinéma par le biais de court-métrages. À partir de là, il s’impose rapidement comme l’un des plus grands compositeurs de musiques de films, signant de véritables chefs d’œuvre pour François Truffaut, Philippe de Broca, Jean-Luc Godard, Alain Resnais, Jean Becker, Gérard Oury, Alain Corneau, John Huston, Oliver Stone ou Bernardo Bertolucci, entre autres. Il décroche trois Césars pour « Préparez vos mouchoirs», de Bertrand Blier et « L’Amour en fuite» puis « Le Dernier Métro» de François Truffaut ainsi qu’un Oscar pour « A Little Romance» de George Roy Hill.

 

Le programme :  

Le «Mouvement concertant pour orchestre » (1990) est son ultime composition. Une pièce ramassée qui dure 14 minutes. Au centre de la pièce, la clarinette, le hautbois le basson et la flûte semblent improviser des lignes mélodiques sur un « tapis de cordes ». Puis c’est le retour aux  cadences rapides et fortes. La puissance dramatique s’exprime dans les cuivres de la finale. On est tout yeux pour Dirk Brossé dont le langage corporel est on ne peut plus intense. Dans sa tunique noire, ses gestes gracieux semblent être une chorégraphie silencieuse qui donne naissance à la  musique. On hésite entre le maître-orfèvre du geste silencieux ou le danseur étoile qui, évoluant sur le petit mètre carré de son podium, fait s’enflammer cordes, bois, percussions et cuivres.  

Dirk Brossé, entre autre directeur musical du prestigieux festival international du film à Gand est aussi « master of ceremonies » lorsqu’il expose la trame du programme. Les Variations Libres pour un libre penseur musical (1975) est un hommage aux lettres contenues dans le nom de  Ludwig van Beethoven. On ne sait si c’est la musique ou le chef d’orchestre qui est imprégné de grâce de fermeté et de souplesse. Les sonorités sont très belles.  

Le Concerto de l’Adieu (Diên Biên Phu) pour violon nous entraîne dans des accords dramatiques qui précèdent le solo de violon très expressif. On écoute avec recueillement  HRACHYA AVANESYAN, musicien arménien vivant à Bruxelles qui depuis 2006 se perfectionne à la Chapelle musicale Reine Elisabeth avec Augustin Dumay. Dès les premières notes il arrache des larmes. Il est à la pointe de l’émotion, de la nostalgie, de la souffrance.

 Une Suite Epique d’après le ballet Les Trois Mousquetaires très descriptive présente dela musique brillante, des rythmes amples pour la pavane de la reine, la fierté et puissance dans la danse de d’Artagnan etu panache dans la finale. Hommages dans un hommage et mise en abîme musical, voici l’Hommage à François Truffaut, suite que George Delarue dirigeait de son piano. Puis son hommage à Oliver Stone ave Salvador - Siège à Santa Ana. La suite de Broca est  un hommage au cinéaste disparu, une création mondiale imaginée par Colette Delerue et Stéphane Lerouge en collaboration avec l’ONL.
De très grands compositeurs actuels ont aussi tenu à rendre hommage à George Delerue au moyen de courtes pièces originales, toujours orchestrées par le fascinant Dirk Brossé qui achève de nous émouvoir avec « la Nuit américaine » de Georges Delerue, Grand Choral. Grand Evening.

Lire la suite...
administrateur théâtres

 If Mozart and Monk were brothers, histoire de musiques

 

Le  récital de piano organisé par le Rotary  Club Bruxelles –Vésale a été un triomphe. L’histoire d’amour de la musique déclinée par deux virtuoses (28 et 35 ans) très complémentaires, Liebrecht Vanbeckevoort et Jef Neve nous a été contée en huit perles hier soir au Conservatoire de Bruxelles. 12272793497?profile=original

M&M (Mozart  & Monk), Sonny and Cher, Body and Soul, Sense and Sensibility, Majeur-Mineur, Classique-Moderne, tout y était. Ils se font face, chacun derrière son  « grand » piano.  L’histoire de la musique se déroule sous leurs doigts dans un dialogue fourmillant de sourires de connivences et de bonheur de mimer l’improvisation. Le fil rouge du programme est en effet la fantaisie, l’impromptu, le tombé du ciel. Car Jef Neve,  en créateur d’atmosphère après la belle fantaisie en do mineur KV 475 de Mozart jouée avec retenue et minutie par Liebrecht Vanbeckevoort - Call me Liebrecht - fourrage dans les entrailles de son instrument, le confondant avec une harpe de l’univers et joue ensuite un tapis de vibrations:  « Lush Life» de Stryhorn, les yeux vissés au ciel. Il donne l’impression d’avoir réveillé  un millier d’instruments mystérieux qui tremblent et murmurent. Le public est charmé et saisi.

Imperceptiblement le duo des artistes s’engage en plein Schubert, dans l’Impromptu Nr. 90.  « Musicale loopjes » et arpèges tissent une musique dans le droit fil. La trame, c’est le plaisir. Et voici le fameux  « Body and Soul » de Monk, pour deux pianos. Jef Neve joue en se soulevant de son tabouret et nous livre une chevauchée débordante de ressenti. C’est au tour de Liebrecht de faire exploser sa spontanéité dans la Tarentelle de Franz Liszt, extrait de Venise et Naples, Nr. 3, Années de pèlerinage, 2ème année, Italie.  Très belle sonorité de l’instrument, frappe de passion et précision, nuances délectables, douceur et tendresse des registres, carillons de notes, jaillissement joyeux d’orchestre de verre et fulgurance de notes graves. Liebrecht dit de Litszt  (L & L) qu’il est le plus grand pianiste de l’histoire, qui a tout fait pour aller au-delà des limites du possible. L & L partagent le plaisir de jouer et de célébrer la créativité. Et le public d’applaudir, frénétiquement.12272793889?profile=original

La sixième perle du jour est une composition Da Capo « depuis le début », abrégé en D.C.  de Jef Neve. Rappelons au passage que c’est lui qui est à l’origine de la bande son du film « The Artist » dix fois oscarisé. « Endless DC » évoque le thème lancinant d’une vis sans fin qui aboutit en crescendo dans un champ paisible fait de lumière, puis le rythme reprend subrepticement dans une sorte d’envoûtement. Sonnailles lugubres en fortissimo, un battement de cœur après la course et un inexorable coup de ciseau pour finir.

 La septième perle se joue en duo et en échos qui déroutent nos yeux. Quatre notes descendantes  et répétitives jouent le suspense avant l’assaut du rythme de la   «Rhapsodie espagnole» de Maurice Ravel. Suite de rythmes en forme de point d’interrogation, sabayons croisés, festival de notes pointées, turbulences de tissus ornés de volants : un menu de fête. L’accord des deux musiciens ressemble à un vol de colibris qui se partagent une fleur avec passion. Ces quatre mouvements de la rhapsodie témoignent  d’une maîtrise et d’une vivacité extraordinaires. La « Rhapsodie in Blue » de George Gerswin qui plane sans fin au dessus de l’Atlantique, réunissant deux continents séparés,  sera ponctué de rires de mouette rieuse (Jef Neve) et de gloussements de plaisir dans le public, menant tout droit à l’ovation générale. Standing ovation.

 12272794070?profile=original

On a oublié de dire que Liebrecht était le 6e lauréat du concours Reine Elisabeth 2007. On se souvient de son éblouissante interprétation en finale du Concerto pour piano n°3 en ut majeur, op.26 de Serge PROKOFIEV.

 

 

 

 

12272793662?profile=original

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

 I Solisti del Vento, Vanden Eynden

Vendredi 27.01.2012 20:00

Conservatoire Royal de Bruxelles

 

Jean-Claude Vanden Eynden piano - I Solisti del Vento

Bohuslav Martinu, Sextuor pour vents et piano, H 174 (flûte, hautbois, clarinette, deux bassons et piano)
Ludwig van Beethoven
Sonate pour piano n° 8, op. 13, "Pathétique"


Alexandre Tansman 6 intermezzi, 4 Impressions (2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes et 2 bassons)

Sonate pour piano n° 8, op. 13, Pathétique (arr. Druzecky, pour vents et contrebasse)

  

Vents d’est, vent d’ouest : une rencontre. Sous le titre d’ « Impressions pathétiques », I Solisti del Vento et Jean-Claude Vanden Eynden ont présenté  un programme très original devant un public d’habitués des salles de concert. Difficile sans doute de réunir une plus grande affluence, ce concert étant placé le surlendemain  de celui de Martha Argerich, à deux pas du dimanche de Brendel et du concert du célèbre pianiste hongrois András Schiff, à la tête de sa Cappella Andrea Barca le 31 janvier au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.

Ce concert nous a donné l’occasion de découvrir le grand compositeur tchèque Bohuslav Martinu et son Sextuor pour vents et piano, H 174 et des œuvres d’Alexandre Tansman ainsi que la récriture très convaincante de la Sonate « pathétique » par un contemporain de Beethoven : Jiry Druzecky.

En ouverture on reconnait vite une ambiance jazzy dans cette composition écrite à Paris en 1929 par Bohuslav Martinu. Il fut en effet une figure importante de L’Ecole de Paris (Poulenc, Honegger, Milhaud), fréquentant  le groupe des six, comme le nommait Jean Cocteau.  Quatre mouvements. Après les joyeuses sonorités fruitées du prélude, l’adagio met en lumière la souplesse de la flûte et les notes basses du clavier. Suit un bavardage jazzy de la flûte et du piano seul, le ton est badin et la note finale un joli clin d’œil. Rythme de claquettes …dans  un blues du genre divertissement. La fin au rythme marqué s’amuse en exploitant le canon. 

 

12272785483?profile=original

C’est une interprétation nuancée, à grande précision de frappe et variété des phrasés que nous offre J.C. Vanden  Eynden dans « la pathétique » de Beethoven. Plainte et supplication sont enchâssées dans le grave initial qui réapparaît à plusieurs moments. J.C. Vanden  Eynden tend l’oreille comme pour écouter les modulations délicates de l’andante cantabile qui fait  appel à la tendresse personnifiée. Cela contraste avec l’allegro impétueux et pétillant du dernier mouvement.  Le public hélas trop peu nombreux,  rend hommage à son impérial pianiste, maître de la dynamique fine et  nuancée.

  

Passons à la découverte des 6 intermezzi et 4 impressions d’Alexandre Tansman, compositeur né en Pologne, qui se lia d’amitié  avec Stravinski et Ravel lorsqu’il s’installa à Paris. Comme Martinu il fit partie de l’Ecole de Paris. A la seconde guerre mondiale, il gagna les Etats-Unis, où il dédicaça un concerto à Charlie Chaplin et où il écrivit des musiques de film. Dans ces petites pièces bien ciselées on retrouve tour à tour de l’invention agreste, des élans fougueux, des plages de bonheur simple, quitte à s’engouffrer subitement dans une ruée vers l’or. L’invitation à la rêverie fait place au désordre amoureux et dans les quatre impressions s’égrènent prélude, invention, nocturne et burlesque.

 

  I Solisti del Vento, ensemble belge créé en 1991, nous a ravis par ses sonorités riches, miroitantes, humoristiques sous la direction du basson Francis Pollet. Debout, ils forment une ronde inventive qui convoque tous les vents avec fluidité et sensibilité pour incarner autrement, mais de façon très intéressante, la belle sonate de Beethoven. Difficile de ne pas succomber à leur charme.

 

12272786462?profile=original

Lire la suite...
administrateur théâtres

Gidon Kremer & Martha Argerich (Palais des Beaux-Arts )

Gidon Kremer & Martha Argerich   Mercredi 25.01.2012 20:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

Gidon Kremer direction, violon - Martha Argerich piano - Sergei Nakariakov  trompette - Kremerata Baltica

-Johann Sebastian Bach, Extraits de "L'Art de l'Instrumentation" (oeuvres pour clavier de Bach arrangées pour violon et cordes par Silvestrov, Raskatov, Desyatnikov, Tickmayer, Kissine)
-Giya Kancheli, Chiaroscuro
-Dmitry Shostakovich, Concerto pour piano, trompette et cordes n° 1, op. 35
-Leonid Desyatnikov, Target, extraits

 

                                      Créée en 1997 par Gidon Kremer, la Kremerata Baltica jouit d’une belle renommée internationale. "Kremer and his new string orchestra, made up of extraordinary young players from the Baltic States, are special. They animate everything their bows touch."-- Los Angeles Times. La crème de la Baltique donc.  La moyenne d’âge des musiciens, qui témoignent tous d’une haute qualité artistique, tourne autour de 27 ans.  Les sonorités d’une grande finesse que l’orchestre produit sont d’une grande beauté, tout cela sans qu’il soit besoin de baguette musicale.12272782661?profile=original

                              Gidon Kremer, à la fois directeur artistique et violon solo nous a offert  un programme original, autour de transcriptions contemporaines d’œuvres de Bach et un hommage particulier à Glenn Gould. Le premier extrait part d’un solo au violon, qui s’élève dans le silence des respirations, est une  méditation soudainement  interrompue par un xylophone des plus éthérés, et une invasion ailée de pizzicati des cordes  Des accents de brandebourg alternent avec des miaulements modernes brefs et surprenants. Quelques rythmes vifs et syncopés orneront les différents extraits jusqu’à l’hommage à Glenn Gould, ponctué de soupirs et de nostalgie. Le public est conquis.

                             Le plateau s’étoffe de nouveaux  jeunes musiciens venus des rives nordiques (pianiste et percussions) et le morceau « Chiaroscuro » de Giya Kancheli sera une vraie révélation de romantisme bourdonnant. Il y a une guitare basse électrique, des accords XXe siècle brefs et surprenants, la délicatesse des pizzicati. Les cordes dorées créent une atmosphère recueillie et méditative, au point que le mystère se glisse entre des notes fines comme des cheveux d’ange, presque inaudibles. Il y a cette alternance subtile du violon et de la cloche, la lenteur réfléchie des archets, le contraste entre le violon solo et la masse musicale, une opposition poète / paysan, clair/ obscur, des pas de cristal  et une lourdeur de glaise. Le violon se perd dans une frénésie de virtuosité à en briser son archet et l’âme se déploie en une danse éthérée qui met en évidence une sorte de désert blanc. De la glace ainsi que la solitude gelée sont brisées par le puissant orchestre, le piano articule quelques accents de printemps, le violon est au bord de la note la plus haute, qu’il caresse inlassablement comme un vent aigu pour lâcher enfin un dernier souffle. Apportez le miroir ou la plume !

Stupeur et ovation pour l’orchestre, Gidon Kremer et le compositeur qui monte sur scène, au comble du bonheur.

 

                               Martha Argerich les rejoint après la pause.  On l’entendra dans le pétillant et « jazzy » Premier Concerto de Chostakovitch à l’humour vif et provocateur. Au deuxième mouvement Martha écoute et regarde le public devant de poser respectueusement le sortilège de ses doigts sur le clavier. Elle produit des élans d’une puissance inimaginable, des passages tremblants d’énervement, de l’émotion comme si on pleurait au bord d’une tombe. Martha  dirige du regard, de la tête et des épaules même le violon qui est derrière elle. Cavalcades humoristiques,  ruptures, cascades, que cela sonne ! Airs de victoire, elle griffe sauvagement en retour le piano. Le solo sec et moqueur de la trompette, le caquètement bavard des cordes y répondent. Théâtrale, elle reprend le rythme qui défie toute vélocité. Le délire du public répondra à sa série d’accords magistraux frappés comme si elle était un toréador.  Encouragée par l’ambiance d’adoration,  son sourire de Joconde passera et repassera au bras du jeune trompettiste, Sergei Nakariakov pour recevoir les applaudissements.

 Des jeux interdits aux fracas wagnériens, la pianiste argentine, au propre et au figuré, a des doigts de vif argent. Son interprétation de Leonid Desyatnikov est flamboyante. Sa nature généreuse se déploie, elle met en scène la « souveraineté de l’élan vital » avec une maîtrise d’exception. Il y a quelque chose de malicieux dans ce regard qui orchestre les phrasés, de la délicatesse et de la fougue réunies. Le jeu chatoyant des mains qui volètent sur le clavier est hypnotique et passionné. On passe des notes chaudes et dorées qui fondent sur le clavier, façon Ravel, aux arpèges échevelés de Diabelli. Rien moins que les Shadows  grondent dans la main gauche. Kremer fait surgir tout le Danube bleu de son instrument et plaque de solides accords, question de ponctuation. Notes naïves (Schumann?) de la main gauche tandis qu’elle tapote de la main droite un piano jouet haut comme trois pommes. Xylophone, sifflet, sabots de cheval… quel cirque! At the races! Ah! C‘était un des morceaux!  

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Concert d'András Schiff et la Cappella Andrea Barca

Mardi 31 janvier à 20h00, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles

Le très célèbre pianiste hongrois András Schiff, à la tête de sa Cappella Andrea Barca (traduction italienne de son patronyme), propose le Concerto n° 9 d’un Mozart encore jeune qui écrivit l’un de ses plus beaux opus et le Concerto n° 5 de Beethoven, l’une des œuvres les plus marquantes de l’histoire du concerto pour piano. En prime, la Cappella Andrea Barca interprète la Deuxième Symphonie de Schubert, une œuvre de jeunesse dont l’écriture demeure encore influencée par celle de Haydn et de Mozart. 

Programme exquis. Interprétation formelle parfaite.  Le public fut démesurément heureux de tant de talent, de nuance dans la nuance, de ciselage parfait, de sculpture musicale presque miraculeuse. Andras Schiff bondit sur son piano pour jouer, à le voir on le croirait transfiguré. A la limite de l’emphase. Les musiciens dociles  l’accompagnent dans son rêve harmonique. Le pianiste égrène le cristal et les météorites. Les notes semblent jaillir de ses doigts alors qu’il effleure à peine les touches. Ange et démon tout à la fois, les reliefs musicaux sont de qualité exceptionnelle. Une leçon d’architecture musicale. Qu’il s’agisse d’un pont du diable ou d’une cathédrale, tout se tient comme par merveille. Pas une fausse note ne se cache derrière le moindre pilier. Lorsqu’il n’est pas sollicité par son piano, Andras Schiff se relève et se dresse comme chef d’orchestre belliqueux face à l’orchestre mais exposant régulièrement  son profil  de figure musicale légendaire au public. Jusqu’au couac. Pas celui d’un musicien. Ni celui d’un homme du monde. Un Mr. Hyde s’est soudainement révélé.  A la fin du morceau, énervé peut-être par les bruits de la salle, il s’offense grossièrement, du poing et du coude, de la toux du public d’hiver, pour ensuite - du jamais vu -  insulter devant tout le monde la deuxième violon japonaise avec les mêmes gestes déplacés, pour une raison connue de lui seul. C’est inadmissible. Tant de malséance étonne dans si beau programme. Faut-il rappeler ses propres paroles ?  `J'avais toujours rêvé de fonder un orchestre avec mes meilleurs amis. Pour faire de la musique, le premier critère est la qualité musicale, mais la sympathie est à peu près aussi importante: il faut avoir du plaisir à être ensemble.’ Cette immense fausse note, (révélatrice du personnage?) nous a donné un frisson persistant et glacé qui sut gâcher la promesse d’une si belle soirée.  

 

Andras Schiff piano, direction - Cappella Andrea Barca

Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour piano et orchestre n° 9, KV 271, "Jeunehomme"
Franz Schubert, Symphonie n° 2, D 125
Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano et orchestre n° 5, op. 73, "L'Empereur"

 

 

 

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Bernard Foccroulle

Mardi 20.12.2011 20:00

Cathédrale St-Michel

Bernard Foccroulle, orgue

Georg Böhm Praeludium in d, Vater unser im Himmelreich, Partite diverse sopra "Wer nur den lieben Gott läst walten", Christ lag in Todesbanden
Johann Sebastian Bach Praeludium & Fuge, BWV 549a, Partite diverse sopra "O Gott, du frommer Gott", BWV 767, Fantasia sopra "Christ lag in Todesbanden", BWV 718, Passacaglia & Fuge, BWV 582

 

 

12272778081?profile=originalotre compatriote Bernard Foccroulle, organiste prestigieux qui a dirigé le théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles entre 1992 et 2007 dirige maintenant le festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence, qui a réuni plus de 60.000 spectateurs en 2010. En cadeau de Noël il nous a offert ce 20 décembre un programme exceptionnel consacré à Georg Böhm et à Jean-Sébastien  Bach dans la cathédrale Saint-Michel à  Bruxelles.

Jean-Sébastien Bach vécut dans sa jeunesse à Ohrdruf  où Georg Böhm, de 24 ans son aîné, fit de brillantes études.  On raconte qu’en 1700 Bach, alors âgé de 15 ans, parcourut près de 300 kilomètres à pied pour rejoindre Georg Böhm à Lunebourg. Bach y passa avec lui trois années déterminantes d’apprentissage musical. Nous avons eu l’occasion de découvrir l’étendue du talent de  Böhm, fait d’intériorité, d’austérité, de clarté  et de profondeur.  Le recueillement de l’assemblée est total. Entre chaque pilier de la cathédrale on aperçoit les lumières scintillantes des crèches du monde. C’est un mode d’espérance que souligne « le prélude en ré mineur ». Après la dévotion humble  du  « Vater unser in Himmelreich » on est happé par le rythme joyeux et festif de «Wer nur den lieben Gott lässt walten ». « Christ lag in Todesbanden », par contre, nous plonge  dans une atmosphère méditative et lourde qui s’ouvre finalement sur la sérénité car la musique de Böhm donne l’impression d’un ruissellement divin d’une grande fraîcheur  jusqu’à  la pure exultation des dernières notes.

Mais voici Bach. Avec la perception nette de croisements de plusieurs voix comme dans un chœur. Le  « prélude et fugue en ré mineur » donne l’impression d’une immense profondeur de champ. On se trouve au milieu d’une forêt de sonorités en mille et unes tranches. Exubérance, richesse, on est emporté par la fugue joyeuse pour s’arrêter sur des accords pleins de majesté en finale. « O Gott, du frommer Gott » BWV 767 commence avec les légers souffles de l’orgue conversant avec les trompettes. Des salves d’échos se perdent dans l’immensité de la cathédrale ou peut-être de l’univers. Il y a une grande justesse des sons, une fluidité émouvante, qui s’évanouit soudain  sur une dernière longue vibration.  Voici le même titre que celui de Böhm,  « Christ lag in Todesbanden » BWV 718, qui commence comme uns longue marche lente  respirant la  dignité. La musique nous entraînerait bien à muser mentalement  cette œuvre  que l’on découvre, mais sans beaucoup se tromper tant le dialogue entre ce que l’on croit être la main gauche et la trompette est du plus pur naturel. Une musique qui coule de source ! La limpidité des deux mélodies qui se répondent se termine sur une grande note tenue. Et de se laisser entraîner dans le courant.  Elles laissent maintenant  la place à un monologue un peu sombre repris par la libération joyeuse de flûtes. Le thème est répété avec bonheur par une foule d’instruments et en divers modes. Altos, sopranos, notes profondes de violoncelles…  A  la fin on croit entendre un hautbois dont il sortirait une lumière tamisée et douce. La conclusion est un bouquet victorieux  façon grandes orgues nuptiales.

Quant au dernier morceau, la passacaille BWV582, il nous envole dans la fantaisie et la jubilation. Un moment bouillonnant d’énergie et de virtuosité. La musique explore le mystère. Et si la musique était une pierre, ce serait un diamant étincelant. On se laisse prendre par cette dernière suite  ascensionnelle et resplendissante, car on ne suit plus. Homme tu es si petit!

http://www.bozar.be/activity.php?id=11072&selectiondate=2011-12-20

 

 

document:

Dans la fantaisie sur le choral de Pâques

Christ lag in Todesbanden BWV 718, la dialectique mort/résurrection est clairement traduite par l’opposition entre la première et la deuxième partie. Pour évoquer la mort du Christ (et plus précisément pour fi gurer la mise au tombeau ?), Bach commence par faire entendre un motif descendant, lent et douloureux, qui accompagne la mélodie du choral qui est ornée de manière très expressive. Puis sur les mots « Des wir sollen fröhlich sein » (c’est pourquoi nous nous réjouirons), le tempo devient rapide, l’écriture mélodique ascendante. Le verset « Nous louerons Dieu et lui serons reconnaissants » est traité à la manière d’une gigue ; « Et nous chanterons Alleluia » donne lieu à un dialogue animé et joyeux entre les deux claviers, un dialogue en écho qui rappelle la fantaisie sur le même choral composée par Tunder. La coda fait entendre trois fois le thème du choral correspondant au mot « Alleluia », dans une atmosphère jubilatoire.

 

La Passacaille en ut mineur BWV 582 est un autre monument insurpassé. On sait que le jeune

Bach copia la Passacaille et les deux Chaconnes de Buxtehude. Chacune de ces trois pièces a

laissé des traces très nettes dans cette grande Passacaille où Bach, sans jamais s’écarter de la

tonalité d’ut mineur, fait preuve d’une science accomplie dans la progression de la forme, le

travail des motifs, le modelé de la texture polyphonique. Bach rejoint ici la tradition médiévale

de l’oeuvre musicale conçue comme refl et de la perfection de la Création. La musique est

discours, certes, mais ici elle se rapproche davantage de l’architecture : chaque détail nourrit

la forme globale, chaque variation est un microcosme qui contient en puissance la matière de

l’ensemble, de la même manière que l’oeuvre elle-même renvoie à un macrocosme qui nous

dépasse infiniment.

Bernard FOCCROULLE

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272775258?profile=originalTo the ones I love

Sept notes? Noires, blanches?  Voilà tout ce qu’il faut pour fabriquer l’harmonie la plus pure, la plus austère et la plus éblouissante , cette musique  de Jean-Sébastien Bach, maître du recueillement. Premier cadeau de la soirée, on écoutera les yeux grands ouverts, un merveilleux florilège de ses plus beaux morceaux.

Les yeux grands ouverts, car voici une constellation de neuf notes noires en torse nus et pantalon gris perle qui voltigeront sur portées blanches, ces caissons aux arêtes vives dont la blancheur glisse sans aucun  bruit, sur un plateau éblouissant. Une page blanche, illimitée.

Au début, un premier danseur déploie un premier solo sur caisson. Surprise des figures félines effectuées dans une lenteur coulée et harmonieuse. A travers le décor sonore, Bach paraît, éteignant les bruits du monde.  La proposition est belle comme une cantate jouée dans la jungle. Salutations au soleil, esquisses guerrières, rêves de chasseurs, révoltes d’esclaves ?  Les autres danseurs réarrangent les longues banquettes et s’asseyent un à un dans une invitation à la sérénité, leurs dos magnifiques tournés vers le public, eux faisant  face à l’immensité bleue de l’écran. Cela a la beauté d’une prière. Le métissage des carnations est un appel d’émotion.   Rien que ce premier tableau est saisissant.

Magiques, trois T-Shirts rouges apparaissent sur les dos musclés, brillants d’humanité,  sculptés par des heures de danse et d’hymne à la beauté. Cependant que les autres danseurs, catapultés des quatre coins du monde,  semblent se reposer nonchalamment sur les bancs improvisés, en quête d’inspiration, de rebondissement. C’est ainsi que s’enchaînent toutes ces propositions chorégraphiques : avec spontanéité apparente et vérité profonde. Chaque danseur semble suivre une trajectoire propre et nous offrir ses rencontres éphémères et éblouissantes. Bruits du monde dans les interstices musicaux. Miroitements de couleurs de peau et de couleurs d’arc-en-ciel.

Loin de s’essayer à l’assaut du ciel,  - on a Jean-Sébastien Bach pour cela - on assiste à une communion joyeuse avec le socle de la  terre, le monde qui les entoure. Ils enlacent tour à tour la nature et leur être profond. Tout cela dans une fluidité aérienne ou liquide, un dynamisme et une précision extrêmes. Les regards intérieurs sont étincelants.  Pour le spectateur-auditeur c’est se laisser entraîner dans une authentique aventure. C’est  labourer le sol, remuer la glaise de la création, vibrer dans le plaisir du jeu des collisions souples, des  esquives, des passes esthétiques et du sourire généreux. Beauté des trios.

On se souviendra de  cette longue chaîne de bras incrustés les uns aux autres, qui évoque la solidarité. Miracle, voilà les danseurs subitement vêtus de jaune d’or, déclinés en nuances toutes différentes. Les hommes sont-ils de nouveaux insectes aux élytres d’or crépitant à la vie ? Frottements, glissements, rassemblements, la lumière blanche décroît et deux danseurs s’élancent dans une nouvelle proposition. Ces improvisations de passion, de tendresse et de charme sont méticuleusement préparées et ordonnées comme autant de fugues glissant autour des  socles de blancheur.

Et voilà les mêmes hommes soudain en T-SHIRT verts, out of the Blue, de l’olive profond au sapin,  tilleul ou menthe. L’écran lui-même devient vert. Le dernier danseur a rangé les lignes de sucre en digue continue. A perfect catwalk.  La pesanteur se fait légèreté extrême. Icare a perdu son  orgueil démesuré.  Le danseur virtuose labourera cet espace de son corps parfait comme s’il voletait à la surface de l’eau. Nul ne sait d’où vient l’esprit, si présent. La finale est un mouvement d’ensemble  parfait des neuf danseurs, un avènement, une harmonie nouvelle qui occupe tout le plateau.

Des noces terrestres ou célestes ? Nul ne sait. Les noces de la beauté musicale et de l’esthétique du corps humain en mouvement.  Hommes et femmes spectateurs sont emportés par la beauté et la vitalité du spectacle « To the ones I love ».

 

extraits:

http://www.thor.be/fr/parcours/to-the-ones-i-love-dp1

 

 Jusqu'au 22/12, 20h30 (sauf me. 19h30). Théâtre Varia, rue du Sceptre 78, 1040 Bruxelles. www.varia.be

Lire la suite...
administrateur théâtres

 

12272774680?profile=originalMy name is Billie Holiday  de et avec Viktor Lazlo

 

« La tristesse est là, désormais inséparable de la chanteuse ; on entend à chaque pause de la voix, dans les plis de la mélodie, un à quoi bon ? lancinant, le pourquoi pas ? d’une inquiétude sourde ; on devine ses yeux fermés sur un pleur intérieur, sa tête un peu penchée de côté, comme tendue vers une autre voix mystérieuse, ses mains enserrant le micro, tremblant imperceptiblement. On entre dans sa mélancolie comme y entrent ses partenaires, respectueux de ce qu’ils sentent en elle de vulnérabilité et de douleur profonde, et lui faisant écho sobrement. Ce n’est pas encore la détresse ; une lassitude plutôt, la volupté du laisser-faire, une sorte de nostalgie envahissante contre laquelle on sait qu’on ne peut rien - que pleurer. Elle chante, car elle a ce don bouleversant, cette capacité à transformer les larmes en notes de musique et à égrener ses sanglots en arpèges. »

Les Chants de l’aube de Lady Day

Danièle Robert

 

Au Public en cette fin d’année 2011, un spectacle de fête et d’émotion, pour les yeux et les oreilles, célèbre une voix légendaire, celle de la  chanteuse américaine Billie Holiday. Malgré une vie traumatisante dès la prime enfance, l’absence du père (Clarence Holiday, 17 ans), la débrouille forcée de la mère (Sadie Fagan, 13ans), des violences répétées tout au long de sa vie et la déchéance dans laquelle elle sombre à cause de l’alcool et les drogues, elle sera une diva fascinante et une figure unique dans l’histoire du jazz. « Ma mère m’a aimée dès qu’elle senti un coup de pied dans son ventre alors qu’elle frottait par terre. » « Ma mère était mon grand amour, c’était mon mac ». A propos de Clarence : « Some day he will come along. I’ll do my best to make him stay ». Question universelle :  Pourquoi les enfants maltraités aiment-ils toujours leurs tortionnaires ? 1936, Billie  a 21 ans : «You go to my head   and you linger like a haunting refrain, And I find you spinning 'round in my brain Like the bubbles in a glass of champagne. » «Though I'm certain that this heart of mine Hasn't a ghost of a chance In this crazy romance You go to my head, you go to my head»

 

  Entourée par quatre musiciens de jazz très attachants et complices, Viktor Laszlo nous offre sa voix troublante, sa démarche de reine, ses postures sensuelles, son mystère pour conter, chanter et incarner la résilience de l’exceptionnelle chanteuse. « Comment est-ce possible d’arriver si loin et de se détruire autant ? ».  Viktor Laszlo use de tout son charme pour adapter les chansons de la diva noire et dialogue  même de temps en temps avec elle grâce à la fée vidéo. Parfois on peut les imaginer en duo, à moins que Viktor Laszlo, perchée sur un tabouret ne refasse en solo la bande son d’un document du siècle dernier. Comme Billie Holiday, sa voix est déchirée et déchirante, le rythme est fait de ce swing si particulier alternant avec une mélancolie profonde et très intime.

Le pianiste égrène des notes perlées, ce sont des perles de sang pour la chanson la plus poignante :  Strange Fruit en hommage aux noirs punis par pendaison. Difficile de retenir ses larmes.  You’ve changed, Don’t explain, Fine and mellow…. Love for sale, Summertime, Georgia … , ces chansons  nous plongent dans l’émotion et le vécu tragique  de l’artiste. Toutes les chansons sont aimablement  traduites en français dans le programme mais tout  le charme est dans la version originale qui remue le cœur et le corps tout entier. On est sous le charme de deux femmes qui se sont rejointes par la poésie et la musique pour traduire la colère, le désespoir et la folie de l’amour. Il n’y a pas de plus beau cadeau pour fêter la fin de 2011 et faire un retour inoubliable sur une des richesses du 20e siècle.

 

 

Southern trees bear a strange fruit
Blood on the leaves and blood at the root
Black body swinging in the Southern breeze
Strange fruit hanging from the poplar trees

Les arbres du Sud portent un étrange fruit,
Du sang sur les feuilles et du sang aux racines,
Un corps noir qui se balance dans la brise du Sud,
Étrange fruit suspendu aux peupliers.

Pastoral scene of the gallant South,
The bulging eyes and the twisted mouth,
Scent of magnolia sweet and fresh,
Then the sudden smell of burning flesh!

Scène pastorale du valeureux Sud,
Les yeux exorbités et la bouche tordue,
Parfum de magnolia doux et frais,
Puis l'odeur soudaine de chair brûlée !

Here is fruit for the crows to pluck,
For the rain to gather, for the wind to suck,
For the sun to rot, for the trees to drop,
Here is a strange and bitter crop.

C'est un fruit que les corbeaux cueillent, 
rassemblé par la pluie, aspiré par le vent,
Pourri par le soleil, laché par les arbres,
C'est là une étrange et amère récolte.
 
 
 
 

Spectacle musical

MY NAME IS BILLIE HOLIDAY

de et avec VIKTOR LAZLO
avec Viktor Lazlo (chant et narration), Michel Bisceglia (piano et direction musicale), Werner Lauscher (contrebasse), Marc Lehan (drums), Nicolas Kummert (saxophones)

DU 13/12/11 AU 07/01/12

Réveillon de Nouvel An au théâtre


Réveillon de Nouvel An au théâtre 

31 décembre 2011,

une soirée chaleureuse pour

les amoureux de théâtre !

 

Commencez votre soirée dans des bulles de champagne,

assistez ensuite, à 21h00, à une représentation de votre choix…

 

Georges Dandin in Afrika d’après Molière

Quand j’avais 5 ans je m’ai tué d’Howard Buten

My name is Billie Holiday  de et avec Viktor Lazlo

 

La place de spectacle et la coupe de champagne au Public pour 35€

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272773692?profile=originalL'Opéra du Pauvre

 

de Léo Ferré, par l'Ensemble Musiques Nouvelles, sous la Direction de Jean Paul Dessy

Mercredi 14.12.11  

Léo Ferré, Jean-Paul Dessy & Musiques Nouvelles

20:00  au  Cirque Royal

Organisation: 

Botanique + Le Manège.Mons

 

L'Opéra du Pauvre de Léo Ferré, ce que beaucoup considèrent comme son dernier chef-d'œuvre, est un pamphlet en faveur des forces de la Nuit, de l’imaginaire et de la subversion. 

 

 «La Nuit, soupçonnée d’avoir supprimé la Dame Ombre, est amenée devant le juge d’instruction, aux fins d’inculpation de meurtre. Elle ne peut répondre qu’en présence de son avocat, le hibou, bien sûr…

Il y a plusieurs témoins à charge qui affirment avoir vu la Dame Nuit supprimer la Dame Ombre, juste comme le soleil se couchait, entre chien et loup. L’ennui pour l’instruction est qu’on ne trouve pas la disparue – morte ou vive – et qu’on ne peut faire supporter à la Nuit que des présomptions, lourdes certes, mais insuffisantes.

Les témoins à décharge viennent, nombreux, dire tout le bien que leur fait la Dame Nuit et ce sont eux qui finalement l’emporteront au petit jour, dès que le soleil pointera et que l’ombre réapparaîtra… s’enfuyant avec eux… empaillés comme des hiboux… sur les derniers mots du Corbeau, juge et président, « cette nuit m’a fatigué, je vais me coucher».

Il baille, le greffier s’en va. Il n’a même pas la force de se lever. Et c’est la Nuit qui rentre, tirer les rideaux, en lui lançant un baiser.

L’Opéra du Pauvre, Introduction, Léo Ferré, 1983 »

 

C'est la Nuit que l'on pétrit le pain. La Nuit, sensuelle, érotique, invite à l’invention et à l’ivresse. Elle arme les assassins, fournit des alibis d’adultère, désarme les juges, emballe la vertu. Elle est la raison d’espérer de l’anarchiste et du poète; elle est un enfant qui n’a jamais connu de loi. Derrière ce conte, se dissimule une critique acerbe du pouvoir en général, de la justice et de l'état en particulier. Chaque personnage prend alors une autre dimension et on comprend beaucoup mieux pourquoi il faut défendre la nuit. L'imagerie poétique en éclairage du monde. Et comme si ca ne suffisait pas, Léo Ferré se fend de pièces aux violons, d'envolées jazz et autres petits délires musicaux.

À l’œuvre «totale» de Léo Ferré, répond ici un spectacle «total» qui convoque autant le théâtre, le cirque, la musique que la vidéo. Sept chanteurs-acteurs, un acrobate et douze musiciens de l’Ensemble Musiques Nouvelles nous livrent le procès intenté à la Nuit, soupçonnée d'avoir supprimé Dame Ombre. Une partition qui réalise l’alliage de la musique la plus popisante de son époque, d’un jazz plus en recherche, et de la grande musique classique du début du XXe siècle. 
Un moment théâtral et musical riche et onirique, un spectacle qui souhaite prendre la relève de l’engagement scénique du grand Ferré, formidable musicien, poète précurseur, libertaire. 

Par l'Ensemble Musiques Nouvelles, sous la Direction musicale : Jean Paul Dessy*. Mise en scène : Thierry Poquet.  Arrangements : Stéphane Collin. Avec Michel Hermon - Delphine Gardin - Christian Crahay  et Nathalie Cornet, Muriel Legrand, Michel Hermon, Lotfi Yahya, Thomas Dechaufour, Patrick Sourdeval.

 

 

Jean-Paul Dessy

Compositeur, violoncelliste, chef d’orchestre, directeur artistique de l’ensemble Musiques Nouvelles, Jean-Paul Dessy se concentre dans la diversité, profondément et avec jubilation. Ce qu’il nomme « l’agir du musicien » relie sans les confondre le profane et le sacré dans un voyage intime en quête d’une écoute commune et partagée. À ce jour, il a dirigé plus de 100 créations mondiales et près de 200 œuvres de musique contemporaine d’horizons multiples et diversifiés, qu’il soit à la tête de l’Orchestre de Chambre de Wallonie, à celle de l’ensemble Musiques Nouvelles, ou à sa déclinaison cross over, le Mons Orchestra qui collabore avec des artistes de la chanson, du rock et de la pop.

De Giacinto Scelsi à Horatiu Radulescu, de Pierre Bartholomée à Victor Kissine ou de Witold Lutowslaki à Astor Piazzolla, s’ouvrent encore des chemins de traverse, inattendus, investis, tout aussi vivants : Murcof, Vénus, An Pierlé, Pierre Rapsat, David Linx, DJ Olive, Scanner… Un univers en expansion, en mutation où, selon ses propres mots, la musique s’affirme « intemporaine » plus que contemporaine, car elle « se reconnaît des fraternités multiples par-delà les époques et les genres » et « peut trouver la juste sublimation du mineur par le savant »

... pourvu qu’elle « recherche l’intimité du moi, son irréductible

visage, et tente de le dire.»

 12272774259?profile=original

Lire la suite...
administrateur théâtres

Les Concerts Brodsky (au théâtre du Grand Varia)

Les Concerts Brodsky, texte de Joseph Brodsky, composition piano de Kris Deffoort, dramaturgie et jeu Dirk Roofthooft.

12272774055?profile=original

  Le plateau du Grand Varia est désert à part un piano à queue quelque peu usé, surveillé par la modernité  d’un keyboard blanc immaculé et son monitoring informatique, hautement fidèle. Kris Deffoort, jazzman hautement timide échange une bise de connivence et nombre de verres d’eau avec le lecteur-comédien qui va nous transmettre son interprétation des poèmes de Brodsky.

 

L’eau, source de vie, source d’amour ? Souvenir d’enfant ? Alors qu’un officier accompagnant le retour de guerre de son père avisait  dans leur appartement de 16 Mètres carrés, une  carafe  remplie d’eau avec un clin d’œil interrogateur ou complice. L’enfant ne répondit pas, trop occupé par l’instant présent, l’instant inoubliable de l’avènement de la paix et du retour du père  avec ses trois énormes malles chinoises. Un instantané balayé par 45 ans de vie.

 

« If you were drowning, I’d come to the rescue...” Et voilà, qu’ici ce soir, avec son jazzman s’installe soudain l’accomplissement des gestes de la  connivence. Le voilà  enfin qui répond au clin d’œil  « de l’homme de pique », si longtemps après. Où est le sens ? Est-on toujours décalé ? Pas ce soir, le canevas musical  qui se greffe sur le souffle du comédien a tout de l’improvisation réussie: dans le bon rythme, dans la complicité totale, avec l’intensité de l’émotion voulue. C’est dire que dans les moments de colère et d’épouvante, le timide pianiste qui joue en fermant les yeux, se déchaînera : debout, battant le piano de ses poings fermés, du coude, comme s’il terrassait une bête féroce. Mais au moins la rencontre y est.  

 

Poète russe jusqu'au fond des os et de nationalité américaine suite à son douloureux exil en 1972, Joseph Brodsky est un enfant du renouveau dû au dégel des années après la mort de Staline. Si on se passait ses poèmes sous le manteau en URSS, il n'était pas vraiment connu en Occident. Après la publication de ses poèmes dans les années 1960, il est arrêté et condamné en 1964 à cinq ans de travaux forcés  pour « parasitisme social » et connut les hôpitaux psychiatriques. Emigré aux Etats-Unis, accueilli par W.H.Auden, Brodsky, (prix Nobel en 1987), il avait  l’habitude de déclamer ses poèmes en public. Transparaissait alors toute la nostalgie de la Russie et la tristesse de la séparation avec sa famille qu’il ne revit jamais.


 

Le  désir du comédien Dirk Roofthoot est d’incarner tour à tour le désespoir de l’exil, la puissance de la révolte, la puissance de la mort  qui attend  l’homme inéluctablement, la suprématie du temps qui nous réduit en poussière. «  La poussière est la chair du temps : la chair et le sang… » «  Choses et gens, hurle-t-il, nous entourent et nous déchirent l’œil. Mieux vaut vivre dans le noir. » Il décrit l’automne gluant, la boue, l’hiver, la décomposition, la nature morte. « Il y a des trous dans ma poitrine et le gel s’infiltre… » Contrairement au gens,  «  les choses ne recèlent ni bien ni mal ».

 

 Et l’amour trouve si difficilement l’harmonie et la conjoncture favorable.  « Ensemble nous vivrons sur le rivage derrière une haute digue...écoutant la mer déchaînée». «Notre enfant silencieux, Anna ou Andrei, pour garder l'alphabet russe, regardera sans rien comprendre un  papillon se débattant contre la lampe quand viendra pour lui le temps de repasser la digue dans l'autre sens ». «Etre éphémère, ta vie soyeuse pèse moins que le temps, tu miroites, poudre parmi les fleurs».  

 

Des mots anglais de la  très belle ballade du début,  composée par l’immigrant russe  nous apporte l’apaisement après la  longue colère orgasmique du poète. «Des mots qui ne peuvent être prononcés que par ta voix comme avant… celle de l’amie qui ne ment pas. » La mère ? L’amante ? L’épouse?

«If you were drowning, I’d come to the rescue,
wrap you in my blanket and pour hot tea.
If I were a sheriff, I’d arrest you
and keep you in the cell under lock and key.

If you were a bird, I‘d cut a record
and listen all night long to your high-pitched trill.
If I were a sergeant, you’d be my recruit,
and boy I can assure you you’d love the drill.

If you were Chinese, I’d learn the languages,
burn a lot of incense, wear funny clothes.
If you were a mirror, I’d storm the Ladies,
give you my red lipstick and puff your nose.

If you loved volcanoes, I’d be lava
relentlessly erupting from my hidden source.
And if you were my wife, I’d be your lover
because the church is firmly against divorce. »

LOVE SONG – Joseph Brodsky

 

 

http://www.varia.be/fr/les-spectacles/les-concerts-brodsky0/

Les 7, 8 et 9 décembre 2011 à 20h30

Un spectacle de LOD en coproduction avec le Grand Théâtre de Luxembourg, deSingel (Anvers) et le centre de recherches et de formation musicales de Wallonie (Liège).

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272770466?profile=originalAu nom du chef d’orchestre René Jacobs, toutes les oreilles se dressent.

 

Sa présentation de «  ACI, GALATEA E POLIFEMO » de George Friedrich Haendel    avait  été applaudie debout, avec l’orchestre  « Akademia für alte Musik Berlin » au mois de septembre dernier lors du Klara festival aux Beaux-Arts.

 

Cette fois nous l’avons rejoint avec une pièce rarement jouée : Les Créatures de Prométhée (1801) de Beethoven, suivie de Seconde Romance pour violon (1802) et la Cent-quatrième Symphonie « Londres » (1795) de Haydn , interprétés dans la même  salle Henry Le Boeuf, aux Beaux-Arts de Bruxelles, ce 12 novembre dernier.

 

Le bonheur c’est tout d’abord de voir les musiciens communiquer entre eux  leur enthousiasme pour la musique, à coups d’œillades entendues, de sourires et d’humeurs joyeuses. « Die Geschöpfe des Prometheus » constitue l’unique ballet jamais composé par Beethoven. La légende grecque de Prométhée devient une espèce de poème sonore qui n’insiste pas tant sur la rébellion de ce fils de Titan dévoué à la cause humaine, qui déroba pour les humains la flamme de l’intelligence, de la science et des arts, mais plutôt sur la beauté et la sérénité qui éclosent de  la poésie de la musique et des arts, toutes muses confondues. Une lumière spirituelle encore plus éblouissante que la chaleur physique du feu. 

  En témoigne un livret que René Jacobs s’est ingénié à reconstituer et que l’on peut retrouver dans le programme. On rêverait de voir surgir les danseurs! Ce livret  correspond très bien aux idées des Lumières que Beethoven propose avec verve et légèreté. Le rêve, c'est l'intelligence et l'élévation. 

12272770899?profile=original

  La musicalité et la joie sont au rendez-vous. Les accords sont précis et vigoureux, les motifs chantants. Au fond du plateau trônent trois contrebasses, comme trois égéries, de véritables sources d’énergie et de sérénité. La musique est vive et  joyeuse,  ciselée avec amour. Les percussions ont des timbres métalliques pleins d’allant qui pourfendent parfois les grondements divins des cordes. On aperçoit des traînées de lumière musicale, quelqu’un marcherait-il à pas farceurs sur des braises brûlantes ? Mais il y a soudain le velouté musical et vibrant  de la harpe cachée jusqu’ici par la stature du chef d’orchestre. Surprise et enchantements. Des accents lourds de majesté fusent, hubris où es-tu ? ...Jamais loin de ce qui est humain. Détrompez-vous, c’est l’aspect dansant des bonheurs divins  qui prime. Le bonheur des sonorités sur des instruments anciens, leur rythme sûr et infaillible.  Les baguettes des percussions s’emballent à nouveau pour former une marche presque guerrière et les violons se dépensent, inépuisables. Une première partie de concert très appréciée.

 

12272770491?profile=original

L’intensité dramatique décuplera dans la Cent-quatrième Symphonie « Londres » (1795) de Haydn  où musiciens et chef d’orchestre organisent une profondeur d’envoûtement qui subjugue la salle. Encore une fois c’est la belle sonorité qui séduit, les envolées des bois, les cuivres qui crépitent avec fougue, la structure de la partition qui se déploie avec sérénité, aisance et définition. Tout un marché joyeux d’étoffes musicales, de textures et de couleurs chatoyantes ponctuées d’airs de farandoles s'offre à nous.  A la fin, avec légèreté et assurance, se chevauchent humour et gravité, les bercements alternant avec l’assaut du ciel. Le plaisir des musiciens est palpable jusqu’au bout.  

 

Et René Jacobs salue, mettant en avant l'immense  violoniste Bernard Forck qui nous a joué aussi la gracieuse Seconde Romance pour violon (1802). Une musique rayonnante qui bombarde nuages tristes et humeurs chagrines. Une musique faite de délicatesse, de dévotion et de félicité profonde.

12272771667?profile=original

 

12272771289?profile=original

Akademie für Alte Musik Berlin

Samedi 12.11.2011 20:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

René Jacobs direction - Bernhard Forck violon - Akademie für Alte Musik Berlin
Ludwig van Beethoven Die Geschöpfe des Prometheus, op. 43, Romance pour violon et orchestre n° 2, op. 50
Joseph Haydn, Symphonie, Hob. I:104, "London"

 

12272772253?profile=original

Lire la suite...
administrateur théâtres

 

« How dark, ô Lord, are thy decrees… Seigneur, qu’ils sont obscurs tes commandements… »

------------------------------------------------------------------------------------------------------

                                                 Georg Friedrich Händel

JEPHTHA
(1752)

An Oratorio; or Sacred Drama

Words by Thomas Morell

DRAMATIS PERSONAE

Jephtha (tenor)

Iphis, his Dauhghter (soprano)

Storgè , his Wife (mezzo-soprano)

Zebul, his Brother (bass)

Hamor, in love with Iphis (alto)

Angel (soprano)

                                                                                             Nous avons reçu le meilleur de William Christie et les Arts Florissants dans une œuvre sublime de G F Haendel, merveilleusement habitée,  hier soir aux Beaux-Arts de Bruxelles.

Le modelé, les couleurs et le souffle de l’orchestre qui joue sur des instruments anciens était un ravissement pour l’oreille. Le choix de solistes d’exception avait tout pour plaire. Pas étonnant alors que cette exécution magistrale  ait donné lieu à une ovation debout par un public enthousiaste et comblé.  Il s’agissait du dernier oratorio du prince de la musique anglaise: Jephta. Le thème principal est la soumission de l’homme à sa destinée.  « Whatever is, is right. »  

 

L’histoire est émouvante. C’est le sacrifice d’Abraham en version féminine. L’histoire figure dans l’Ancien Testament, Livre des Juges chapitre 11. Thomas Morel, le librettiste invente de nouveaux personnages, ajoute une histoire d’amour et adoucit le sanglant dénouement en consacrant la vierge prête au sacrifice, à Jehovah pour qu’elle le serve dans la pureté et la félicité et qu’ainsi sa vie soit épargnée. L’histoire repose donc sur le vœu imprudent de Jephta, qui, en échange de la victoire contre les Ammonites impies, sacrifierait la première personne croisant son regard au retour de la guerre. Hélas cette personne n’est rien moins que sa fille, Iphis (Iphigénie ?),  la fiancée d’ Hamor, son vaillant fiancé qui a accompagné Jephta à la guerre. L’ouverture à la française aux rythmes pointés et enjoués puis au caractère solennel nous emporte dans l’univers biblique avec majesté. Jephta chante : « God shall make me great ! » et les instruments d’acquiescer. Il a de la stature et du phrasé, ce demi-frère bâtard de Zebul, grand Juge des Israélites de Galaad soumis aux idolâtries des Ammonites.  Storgé, cette mère attendrissante et emplie de sagesse visionnaire,  est inquiète : la paix est délaissée. Elle dialogue tout en nuances, avec finesse et émotion avec la flûte traversière… un personnage en soi, tout au long du concert. Elle module avec gravité : « Scenes of horror, scenes of woe, Rising from the shades below, Add new terror to the night » Impuissante, elle attend « le retour à la liberté et à l’amour ».

 

 Mais le véritable sens dramatique du compositeur éclate dans les parties chorales. Surtout dans les phrases méditatives du chœur qui aborde des tonalités, des rythmes et des musicalités très différentes, véritables vecteurs de sentiments.  Chaque intervention fait avancer l’intrigue, permet de palper mieux l’ampleur des enjeux. Ce qui distingue, dit-on, l’opéra de l’oratorio, c’est  la présence du chœur rendant l’action scénique difficile, mais le charisme qu’il dégage se suffit à en faire un personnage à part entière dont on attend chaque fois  l’intervention avec émotion.  On a eu l’impression hier soir  que le chœur était composé d’autant de solistes tant la voix de chacun fabriquait une masse chorale puissante, ciselée et multiple. Ils n’étaient que 25.  De magnifiques morceaux très évocateurs nous restent fichés dans  l’esprit et dans le cœur.

Acte 1 , scène 4 :

O God, behold our sore distress,
Omnipotent to plague or bless!.

 Acte 2, scène 2 :

 In glory high, in might serene,
He sees, moves all, unmov'd, unseen.
His mighty arm, with sudden blow
Dispers'd and quell'd the haughty foe. 

 Acte 2 scène 4 :

How dark, O Lord, are Thy decrees,
All hid from mortal sight,
All our joys to sorrow turning,
And our triumphs into mourning,
As the night succeeds the day.
No certain bliss,
No solid peace,
We mortals know
On earth below,
Yet on this maxim still obey:
"Whatever is, is right."  

 

Le public est bouleversé. Mais revenons au  moment fatal, au moment terrible où Jephta, bien que, paralysé par la douleur de perdre sa fille prend sa décision inébranlable en phrases lapidaires, muettes de souffrance.

Acte 2 scène 3: 

Zebul
Oh, spare your daughter,

Storgè
Spare my child,

Hamor
My love!

Jephtha
Recorded stands my vow in Heav'n above.

Storgè
Recall the impious vow, ere 'tis too late.

Jephtha
I'll hear no more, her doom is fix'd as fate!

 

L’aria du père éprouvé sera déchirant lorsque s’ouvre le troisième acte  sur ses regrets éperdus :

 «Hide thou thy hated beams, O sun, in clouds
And darkness, deep as is a father's woe;
A father, off'ring up his only child
In vow'd return for victory and peace».

Iphis est toute sensibilité, pureté de voix et harmonie. L’adieu à la vie de la jeune vierge sacrifiée qui obéit au ciel nous arrache des larmes: «Farewell, ye limpid springs and floods,Ye flow'ry meads and leafy woods …» Shakespeare ou Haendel?  De la musique dans les deux cas. Elle sera sauvée par un ange à la voix radieuse, détachée l’espace d’un instant, de ce chœur fabuleux, après une petite symphonie instrumentale en ré majeur. Celle-ci, annonciatrice de bonheur, vibre de vivacité et de délicatesse. Ce sera  du Haendel exaltant quand à la fin, se seront ajoutées les trompettes de l’allégresse pour célébrer  une véritable ode à la joie: “Rejoice!”. Même le pauvre fiancé est d’accord : « Duteous to almighty pow'r, Still my Iphis I'll adore. » Et le choeur  de conclure: “So are they blessed who fear the Lord. Amen. Hallelujah. »

Les Arts Florissants

Dimanche 20.11.2011 20:00   Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

William Christie direction - Katherine Watson Iphis (soprano) - Rachel Redmond L'Ange (soprano) - Kristina Hammarström Storgè (contralto) - David DQ Lee Hamor (contre-ténor) - Kurt Streit Jephtha (ténor) - Neal Davies Zebul (baryton-basse) - Les Arts Florissants

Georg Friedrich Händel, Jephtha, HWV 70

 

http://www.bozar.be/activity.php?id=11020&selectiondate=2011-11-20

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272766897?profile=originalLa Missa Solemnis de Beethoven, mardi 15 novembre à 20h aux Beaux-Arts de Bruxelles  12272767492?profile=original

 

 

20:00, HLB : Orchestre des Champs-Élysées

Philippe Herreweghe direction - Hanna-Elisabeth Müller soprano - Gerhild Romberger alto - Benjamin Hulett ténor - David Wilson-Johnson basse - Orchestre des Champs-Élysées , Collegium Vocale Gent , Accademia Chigiana Siena

Ludwig van Beethoven, Missa Solemnis, op. 123

 

A la tête de l’Orchestre des Champs-Elysées et du Collegium Vocale de Gand, Philippe Herreweghe dirigea la Missa Solemnis de Beethoven, mardi 15 novembre à 20h aux Beaux-Arts de Bruxelles. Sur scène on retrouve un merveilleux quatuor de solistes : la soprano Hanna-Elisabeth Müller , l’alto Gerhild Romberger, le ténor Benjamin Hulett et la basse David Wilson-Johnson.

 La Missa Solemnis opus 123 est une  composition liturgique de Ludwig van Beethoven, d’une durée de plus de quatre-vingts minutes, son œuvre la plus longue. Considérée par le compositeur comme « sa meilleure œuvre, son plus grand ouvrage ». L’effectif orchestral impressionnant est entouré  d’un chœur à quatre voix et d’un quatuor de solistes qui font de cette œuvre un monument, une  véritable arche musicale. L’humble Philippe Herreweghe est  un Noé capable de parler à tous, dans la discrétion, presque dans l’intimité. A mains nues.  On se demande quelle église, quelle cathédrale pouvait abriter un tel ensemble de musiciens et de chanteurs. La belle salle Henry Le Bœuf était certes un écrin approprié pour ce monument musical si sculpté et si raffiné. L’écoute du public est  d’emblée, respectueuse.

A commencer par « le Kyrie » dont le « K » éclate  d’abord comme un fruit mûr, puis  il nous livre nombres de vagues et d’ondes de supplications, comme fusant de  la barque biblique. Fort de la grâce acquise par le repentir, le Gloria fracasse la voûte céleste. Il y a ce déchirant « Glorificamus te ! ». Une pause instrumentale prépare l’entrée triomphale des Solistes qui entonnent le « Gratias agimus tibi ». Ils produisent  des croisements de volutes vocales d’une perfection extraordinaire et d’une puissance étonnante. Le « Miserere » se gonfle d’humilité tandis que le « Quoniam passus est » brûle de violence. Le finale exultera. Des mains humaines pétrissent le pain céleste. Celles de Philippe Herreweghe. Les solistes démarrent « un Amen » vibrant qui rappelle le fracas du début. Et  totalement déployés ils reprennent les nœuds  inouïs du « Gloria », pour tisser une voile au vent divin.  

 

Le « Credo » inaugure des sonorités puissantes, ardentes, en crescendo, soutenues par les bois. « Descendit »  énoncent 4 ténors du chœur. Et le relief de « Incarnatus est »  est longuement poli et modelé par  le ténor soliste. Dieu fait chair.  Fusent les regrets amers et la souffrance du « Crucifixus » . Chaque mot de cette œuvre est une prière en soi. « Passus et sepultus est » est chanté par et pour la multitude qui s’aperçoit de l’ampleur du sacrifice. Glorieux, grandiose et brillant, voilà le « Resurrexit » ! Les sopranes cueillent la musique et les instruments rétablissent un calme propice au quatuor vocal. Violons et flûtes se glissent jusqu’au ciel. Joie.  Trois accords nets  annoncent une dernière louange qui se fond dans les instruments. Du tout grand art ! Comme si tous les sentiments tournés en musique se dissolvaient dans une ascension éperdue  de l’esprit.

De sombres notes débutent « le Sanctus ». Les cuivres sont emplis de déférence pieuse. « Le deus Sabbaoth » est presque murmuré avant l’élan des sopranos. Mais elles sont déjà si haut ! Violons, violoncelles semblent caresser de leurs mains  le Dieu fait homme. Violons et flûtes redoublent de soins et de tendresse. Est-ce que la Vierge elle-même est à l’archet ?  Dans « le Benedictus », l’homme s’efface devant l’indicible majesté du divin. Tout le plateau se lève, les percussions tonnent ; le violon, les yeux fermés, n’a pas lâché sa louange et entame un solo exalté. La voix pure de la soprano se mêle à celle de l’alto, l’humanité se berce au creux de la main de Dieu. « Qui tollis peccata mundi » évoque cette folie divine qui nous arrache à la mort. Le violon qui s’était évanoui revient avec tendresse sur la  dernière note et la promesse, toutes deux  tenues.

« L’Agnus Dei » est un mystère d’imbrication. Par-dessus les instruments, vibre la basse ; puis le duo des alto et ténor transfigurés se répond. La soprane magnifique joint sa voix, humble et noble à la fois… et le chœur chante déjà, miroir de l’invisible.

Les voix supplient que ce soit la paix qui l’emporte. Des quatre coins du monde, la demande pressante est universelle.  Les instruments  semble faire diversion et jouer la débandade mais la clameur reprend, harmonieuse. La  musique fourmille de rebondissements à l’infini. Chacun y va de sa note plus légère que l’air, murmurée sur les ailes de l’espoir. C’est un spectacle d’une vitalité  radieuse. Tous les spectateurs en sont épris. Tous ont vécu l’expérience extraordinaire d’une musique complexe en renaissance perpétuelle.   La salle entière exulte.

L’Orchestre des Champs-Elysées, qui joue sur instruments d’époque, fêtait à Bruxelles sous la direction prestigieuse de Philippe Herreweghe, ses 20 ans de résidence.

 

12272768453?profile=original

 

http://www.bozar.be/activity.php?id=11019&selectiondate=2011-11-15

 

12272768291?profile=original

 

12272769083?profile=original

 

 12272769275?profile=original

 

 

12272768059?profile=original

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272768877?profile=original

Flagey Chamber Music : L'Abbé Liszt, mardi 22 novembre 2011

le  vlaams radio koor, sous la direction de nicolas andré

jan michiels, piano

bart naessens, orgue

 

Programme 

Franz Liszt
Missa Choralis; (a capella)
Agnus Dei Della Messa Da Requiem Di Giuseppe Verdi, S437 (piano solo)
12 Lieder von Schubert, S558/R243‚ Ave Maria (piano solo)
Confutatis maledictis en Lacrymosa du Requiem, K626, S550/R229 (piano solo)
À la Chapelle Sixtine ‘Miserere D’Allegri  et Ave Verum Corpus de Mozart’, S461 (piano solo)

Gregorio Allegri
Miserere

 

 

 C’était une soirée de voix de cristal hier soir à l’église Sainte-Croix. Le concert célébrait le centenaire de la naissance de  l’abbé Liszt.

 Le Vlaams Radio Koor a interprété avec grande sensibilité une merveilleuse partition de Liszt, faite de prières sans ornements, allant à l’essence du texte et rendant la foi lumineuse. La direction était assurée par un jeune chef d’orchestre au curriculum  déjà très fourni, Nicolas André, né en Normandie. Elle  a conféré à l’œuvre choisie : «  La missa choralis » une épaisseur, des contours et une émotion mystique très perceptibles. La structure musicale de la partition très complexe apparaît comme sous une loupe: tout est défini, net, précis et fondu à la fois. Les sonorités aigues  sont d’une pureté exquise, soulignées par des basses impressionnantes.  De l’excellence, surtout avec un tempo  si souvent vif et enlevé.  Quel talent ! Chaque visage des choristes reflète le sourire intérieur et  une communion évidente dans la musique, qui redonne chaleur au cœur des auditeurs transis.Car c’est une église, et c’est un soir de novembre  humide et frisquet. Cette messe laissera les auditeurs dans une émotion profonde après le magnifique « Agnus Dei ».

 

 Chaque prière de la missa choralis était enchâssée entre des réécritures  de Liszt, pratique courante à l’époque,  où Liszt  réécrit pour le piano des œuvres célèbres qui lui tiennent à cœur. Ainsi , joué au piano avec passion et  piété profonde, nous avons eu en  premier  interlude (entre le Kyrie et le Gloria de la Missa Choralis) « l’ Agnus Dei Della Messa Da Requiem » Di Giuseppe Verdi. Une pièce intime, méditative et pleine de sobriété. Ensuite,  « L’Ave Maria » de Schubert, retranscrit et paraphrasé par Liszt, nous a plongé dans le bonheur. Et ainsi en a -t-il été pour tous les autres interludes entre les prières de la Missa Choralis. Une église n’est peut-être pas le cadre acoustique idéal pour un  instrument comme le piano, mais la musique était véritablement sentie et jouée des mains d’un virtuose. En particulier la transcription de « l’Ave Verum Corpus » de Mozart.

 

Pour conclure il y a eu cet incroyable morceau de piété et de bravoure musicale aux accents de chant grégorien alternant avec des voix célestes. Quatre solistes détachés du chœur se sont    installés comme par enchantement au jubé. Le dialogue établi entre le choeur et ces quatre chanteurs sublimes était une pure merveille. Une musique que l’on reconnait après  à la première note pour l’avoir écoutée une seule fois tellement elle est s’insinue dans le subconscient.  Il s’agissait du «  Miserere » de Gregorio Allegri, une composition du psaume 51 qui  était exécuté uniquement pendant l’Office des ténèbres de la semaine de Pâques. A cette époque, l’œuvre était  un bien exclusif du chœur papal et ne pouvait être publiée. C’est Mozart qui à 14 ans, l’ayant écouté dans la chapelle Sixtine  avec son père, réécrit de mémoire cette œuvre de 9 voix. Ce qui permit à l’œuvre d’atteindre enfin le public. Et nous, d’être touchés en plein cœur par tant de beauté. Inutile de dire que les applaudissements se sont faits Debout.

 

http://www.flagey.be/fr/programme/7737/flagey-chamber-music-l-abbe-liszt/vlaams-radio-koor-nicolas-andre

 

 

 

Lire la suite...

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles