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comédie (193)

administrateur théâtres

12272834452?profile=originalCe nouveau spectacle des Baladins du miroir est un divertissement théâtral doublé de satire, ourlé de bribes poétiques, bourré de truculence  et combiné avec des numéros d’acrobatie faisant partie du drame, au sens propre. C’est une façon très appropriée de donner vie à la galerie de personnages du  chef d’œuvre  de Vladimir Minac, auteur slovaque: «  Le producteur de bonheur» (1964). Une façon de débusquer le désir de bonheur qui se cache dans les interstices de la réalité.

Il y a cette séquence inoubliable de l’homme virevoltant dans son cerceau géant, hésitant comme une pièce de monnaie qui roule sur une table. Pile ou face ? Deux côtés de la réalité. La créativité et la liberté s’invitent de toutes parts : depuis l’excellente  dramaturgie et  mise en scène de Nele Paxinou jusqu’à l’extraordinaire « conception et mise en espace des rêves » de Marco Taillebuis. Oui, vous avez bien lu. Dans cette histoire imaginaire et cocasse il y a un double fond : trois terrifiantes incursions  dans le rêve ou dans le cauchemar kafkaïen.  La création musicale trouve également sa place puisqu’une « musical band » de personnages tous habillés de noir à la Charlie Chaplin s’empresse d’effectuer les changements de décors, sous forme de jongleries, tout en  jouant trompettes, violons et accordéon. Un peu intempestifs parfois.12272834484?profile=original  Les décors dynamiques dont l’imaginatif concepteur est Lionel Lesire convoquent le surréalisme et  la dimension onirique. Eclairage et costumes  de saltimbanques donnent une touche finale d’illusion  bienvenue sous un chapiteau qui ouvre sur d’autres réalités.

12272834864?profile=originalEn attendant Tobago ou la promesse d’une île.  L’histoire est celle d’un escroc bouffon et de son valet, tous deux paumés.  Frantichek Oïbaba a le verbe haut  et le gosier en pente. Il promet une île à son valet et il en fera le roi! Avide du rêve de bâtir des entreprises florissantes, cet original fait miroiter à ses  proies le rêve, le voyage, la liberté, la fantaisie dont l’auteur, écrasé par le régime communiste, semble avoir rêvé lui-même. L’escroc de troisième classe choisit l’oisiveté pour lui, l’exploitation pour ses « associé(e)s ».  Oïbaba, sorte de Don Quichotte de l’Est, part à l'assaut de la dictature, de la bureaucratie et de la pensée unique. Il se dit être un homme libre qui a le courage d’être différent et de s’extraire de la fourmilière.  « Saisir son couteau à rêves et ciseler l’avenir.» « Tenter sa chance ! Ça veut dire sortir du rang. Rêver à un destin unique. Tout qui marche dans un régiment, veut en sortir. » On est bien d’accord et c’est la phrase qui fait tomber toutes les défenses de ses collaborateurs forcés.12272834686?profile=original

Et ce gueux abusif,  porte-parole du droit à la liberté sera gagné par la chaleur de la fraternité. Il se définira à la fin comme escroc honnête, le fils prodigue d’un autre temps. Le propos est chaleureux, parfois grave,  la mise en vie des personnages burlesques est bouillonnante et baroque, à mi-chemin entre le théâtre et le cirque.

 

Le texte a été traduit par Maja Polackova et Paul Emond.

Sur scène: Robert Guilmard (Ojbaba), Alexandre Dewez (Lapidus), Jimena Saez (la
veuve), Sophie Lajoie (Kataerina), Diego Lopez Saez, Geneviève Knoops (l’épouse
du peintre), David Matarasso, Simon Hommé, Aime Morales Zuvia et aux instruments
Grégory Houben ou Johan Dupont, Aurélie Goudaer,  Wout De Ridder)…

http://www.lesbaladins.be/b_fr.html

 

Du 20 septembre au 6 octobre 2012
Sous chapiteau non numéroté – Parking Baudouin Ier  http://www.ateliertheatrejeanvilar.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=482

 

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administrateur théâtres

Du 7 au 28 Juillet 2012 en Avignon

L’Ivresse du boudoir

Textes : Alfred de Musset, Ovide, Marquis de Sade

et Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt

Production : Théâtre d’Une Pièce

Théâtre de la Clarencière - Théâtre du Verbe Fou, 95, rue des Infirmières, 84000 Avignon

Réservations : 04 90 85 29 90

Et en ligne sur www.leverbefou.fr

 

Le Verbe Fou est un petit lieu de caractère dont la profession de foi est le texte de répertoire classique, contemporain, philosophique quelle que soit sa forme.

Ce théâtre littéraire attaché au Verbe dans tous ses états vit grâce à la passion qui anime son équipe dynamique.

Le Verbe Fou, frère cadet de la Clarencière à Bruxelles, a pour vocation tout ce qui touche au Verbe. Son équipe travaille en permanence à la présentation d’oeuvres fortes ou de sujets de société, poétiques et esthétiques. Il apporte dans ses choix présentés au public, un  soin particulier au fond et à la forme et poursuit son chemin avec un souci constant de qualité et de convivialité. Sa fondatrice, Fabienne Govaerts et son équipe sont heureux de vous inviter au voyage pour ce nouveau Festival que nous souhaitons riche d’émotions et de découvertes.

 

L’Ivresse du boudoir

** Création 2012 **

A l’orée de textes d’auteurs de facture classique en prose ou en poésie, le metteur en scène s’est permis la fantaisie d’intégrer divers écrits ou chansons polissonnes.

La qualité littéraire toujours présente tisse au long du spectacle un fil rouge fait de croustillance, de moments mutins mais également de tendresse et d’humour.

Au cœur d’un univers coquin les comédiens enthousiastes virevoltent dans leurs atours d’époque en confrontant l’univers poétique de Musset à l’univers décadent du marquis de Sade.

Il fallait oser cette promenade littéraire et amoureuse !

Tisser, coudre, broder. De Pénélope à la reine Mathilde, épouse de Guillaume le Conquérant, voici la stratégie féminine à l’œuvre. Combien de  mains féminines  n’ont-elles pas  cousu l’amour et les cœurs dans des ouvrages délicats et exprimé ainsi  leurs attentes et leurs révoltes. Des bonnes fées aux sorcières les plus déterminées le transfert d’émotions passe par l’aiguille. Le rappel d’émotions tendres et des vœux d’amour éternel : voici une femme qui coud sa passion dans une bourse grenat  pour son galant homme de mari, oublieux de sa jeune et jolie épouse, étourdi par une coquette. « Allons, vive l’amour que l’ivresse accompagne ! » Ivresse de l’aiguille créatrice, ivresse de l’aiguillon de l’amour.

Bernard Lefrancq, amoureux du Verbe Fou  se met à l’ouvrage et nous livre de la haute  couture poétique en tricotant  avec délicatesse des textes de la plume érotique du marquis de Sade,  le  libertinage de Musset, Ovide et le Catéchisme libertin  d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt. Par passion du verbe, par passion de l’amour. Le verbe fou dans toute son ardeur et ses vérités sur la nature de l’homme, de la femme, des idéaux humains.

Le résultat est Ivresse de Boudoir, ce spectacle délicieux présenté à la Clarencière où trois personnages voguent entre le 18e et le 19e siècle, entre  badinage, fantasmes, et tourments de la  jalousie. Mathilde est revenue. Frémissements de belles robes, connivences féminines, éclairages aux bougies, baisers volés, soufflets, billets doux et mari épinglé, virevoltent  avec humour et tendresse. Le Boudoir est certes désuet, mais l’ivresse théâtrale est bien présente quoique trop vite enlevée.  Un   rendez-vous de l’esprit et du cœur,  celui de la musicalité de la langue et des voix de comédiens, jeunes et passionnés. Heureux qui communique, de l’aiguille au verbe libéré. C’est le lieu  du commentaire intérieur du spectateur en recherche lui aussi d’absolu qui reste à vibrer longtemps sous la peau. Déjeuner sur l’herbe, diablement court! On en redemande !

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Avec: Iris CHRISTIDIS, Olivier GARDENAL, Elodie VANDENPLAS

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administrateur théâtres

« Paix Nationale » de Geneviève Damas   Comédie satirique   12272732654?profile=original                          

Mise en scène : Pietro Pizzuti, Avec : Geneviève Damas, Alexandre Von Sivers  Scénographie, costumes : Delphine Coërs

Texte querelleur dit par deux personnages largués après un cataclysme linguistique. Les gens  de Là-bas se sont disputés  avec ceux d’Ici pour un lieu qui était au Centre. N’allez surtout pas croire qu’il s’agit de la Belgique ! Toute ressemblance…Y’avait une ville et y’a plus rien. Que se passe-t-il? Je n'y comprends rien. Y'avait une ville. Et y'a plus rien. Sous un joyeux soleil de mai. C'était plein de couleurs… Après la grande fracture et le Détachement final, Geneviève Damas scrute la situation d’un œil désabusé et fabrique un texte finalement porteur d’espoir. Sous-titres en flamand de chaque côté de la scène. A bons entendeurs, Salut !  Il y a sûrement moyen de s’entendre sur quelque chose ou sur quelqu’un. Ce sera le début de la sortie du tunnel. On apprendra la langue d'Ici, de Là-bas, d'Autre part ou de Partout...  L’amitié est un chemin, la haine est un mur.

 L’atmosphère est beckettienne avec ces deux paumés, l’un, de Là-bas,  rustre, bougon et autoritaire, mais désormais  privé de sa langue car il a été puni pour être trop d’Ici,  l’autre délicieuse aristocrate un peu fofolle  qui regrette son bien le plus précieux : sa fermette - blanche sans doute - ses géraniums, ses rideaux de Vichy bleu et ses sourires. Elle a mis des jours à s’extraire de la grande fissure qui a emporté son rêve pour remonter au bord du gouffre. Elle se retrouve avec Bril, un de Là-bas, abandonné par ses confrères, à cause de ses  racines d’Ici. Il est  lui aussi assigné à travailler dans la zone d’acclimatation sous l’œil goguenard et les micros du  grand régisseur de la PAIX NATIONALE. Mission : « être heureux ». Elle est pour l’art et l’art de vivre. Lui, scrute. « Là-bas est là-bas, Ici est ici, à perte de vue. » Attente et désolation.  Punition ? Ils doivent trier (ensemble ?) l’intriable.  

Elle porte une jupe droite, un chemisier de mousseline de soie à grandes fleurs et des chaussures à hauts talons. Lui des combat boots dénouées, et un accoutrement d’ouvrier qui laisse voir un maillot de corps très défraîchi. Physique de déménageur. Le décor évoque une marine de l’antique Knokke-le-Zoute ensablée dans le charbon des terrils. La langue qu’ils parlent est surréaliste  mais ils communiquent car ils se disputent comme des chiffonniers, chacun fidèle à son style! Matuvu ou bordélique, ou les deux. Nombreuses réminiscences de l’humour de Raymond Devos ou de l’esprit de Jacques Brel.  Et les spectateurs rient de bon cœur tant le burlesque dépasse tout ce qui est imaginable. Tant le rire qui s’applique à l’action des comédiens s’applique aussi à nos faiblesses et à nos préjugés. Autodérision réussie donc, objectif atteint par Geneviève Damas, alias Mimi, puisque c’est elle qui joue son propre texte. Elle est exquise. Et Alexandre von Sivers, jubilatoire. Il n’y a plus qu’à tirer chacun les conclusions de la parabole du « survivre ensemble ».

 Jusqu’au 30 juin 2012.     

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=294&type=2

Geneviève Damas

http://www.genevievedamas.be/biographie/biographie.html

Elle a reçu le prix Rossel pour son premier roman: "Si tu passes la rivière"

http://www.lesoir.be/culture/livres/2011-12-07/le-prix-rossel-consacre-genevieve-damas-882209.php

                                                                                              

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administrateur théâtres

Au théâtre Le Public : DU COQ à LASNE

 

De et avec  LAURENCE VIELLE ( avec JEAN-MICHEL AGIUS), Vincent Granger (clarinettes)  Helena Ruegg(bandonéon) pour la musique

Regard extérieur à l'écriture et à la mise en scène : Pietro Pizzuti

DU 12/04/12 AU 26/05/12               Petite Salle - Création mondiale - relâche les dimanches et lundis. Durée 1h30 / Supplémentaire le lundi 7 mai 2012 à 20h30

12272805292?profile=original« Pendant la deuxième guerre mondiale, il y avait dans ma famille flamande un résistant, membre du réseau Comète, et un collaborateur, fondateur du pèlerinage de la tour de l'Yser. Le premier est mort à Flossenburg en mars 1945, à l'âge de 34 ans, tandis que le second, après la guerre, était encore vivant. Cette histoire est un secret de famille. Personne n'en parle. On se tient bien... »

 

 Traversée de Flandre-Bruxelles-Wallonie. Cochon, coq ou âne, qu'importe? Voyage à pied dans l’espace et le temps.  « C’est le cheminement qui importe. » Lors de son voyage entre De Haan (du coq) et Lasne (à l’âne) Laurence fait une trouvaille insolite au bord d’un rang d’arbres de la forêt de Soignes : deux petites chaises pour enfant, porteuses  de deux âmes vieilles de plus de cent ans, comme dans l’Oiseau Bleu.

Bon début,  la peinture bleue est à peine écaillée. Laurence Vielle va s’empresser d’écouter avec passion le bruissement de la voix de son  arrière grand-mère en conversation avec son frère. La jeune femme, encore sous l’emprise de  la magie de l’enfance saisit les moindres frémissements des choses et des gens. "Van de hak tot op de tak."  De long en large, elle cherche inlassablement, classe, range et refait surgir l’image déteinte de sa famille. Elle fait reverdir tout un arbre de vie commune. Les uns et les autres se partagent les mêmes racines et s'expliquent. Tandis que la voix de  sa mère n’a de cesse que de la  conjurer de ne plus remuer le passé, Laurence travaille comme une archéologue. Explorer, étiqueter, replacer, trouver la bonne distance, restaurer les voix contradictoires : résistants contre collabos, francophones contre flamands, occupés contre occupants, les face-à-face sont prodigieux. « L’humain face à l’humain. »  

 

Laurence veut, à travers sa patiente et minutieuse reconstitution,  comprendre de quoi elle est faite, essayer de retrouver le fil rouge qui file l’histoire de mères en filles. Braver la honte et lever  une à une les pierres qui scellent des secrets terribles. C’est toute l’histoire de la Belgique qui y passe, depuis les tranchées de l’Yser. Un tableau  poignant qui nous aide à comprendre la superbe des uns la frustration des autres et ce clivage géologique fait du schiste le plus dur  qui pourfend la Belgique depuis sa création.

 

 Les moyens poétiques mis en œuvre par l’archéologue familiale sont d’une rare inventivité. Elle ne tient pas en place et passionne le public.  A vous de découvrir tous les secrets de l’art de la conteuse qui batifole avec tout ce qui lui tombe sous la main et organise un véritable jeu de piste surréaliste. Les voix sont touchantes, la volonté de nager en eau libre enfin transparente est  tenace. Ces questions d’identité sont  une question de vie ou de mort. Le spectacle est si émouvant et attendrissant que l’on doit souvent  retenir ses larmes. Il y a des paroles terribles :  « A défaut de savoir qui on est, on stigmatise qui on n’est pas.»  C’est rare de s’abreuver à une telle source d’humanité et de parole juste. Dans sa quête, elle cite Primo Levi et Aragon. Laurence fait plus que du théâtre, elle devient chaque jour un peu plus « Elle » en mille facettes: une métaphore vivante de la Belgique, telle qu’on la rêve, tous les soirs sur le plateau.

 

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=293&type=2#

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administrateur théâtres

Le meilleur du théâtre   parisien à Bruxelles, au centre culturel d’Auderghem : "A deux lits du   délit" de  Derek Benfield12272804456?profile=original

              
   
  

 Délicieux délits Du lundi 23 au samedi 28 avril 2012 à 20h30 et dimanche 29 avril à 15h30

Avec Jean-Luc Moreau mise-en-scène
  Arthur Jugnot, Cyril Garnier, Guillaume Santou,  Juliette Meynac, Laurence Porteil

Cinq personnages se fuient et se cherchent dans une énergie d’enfer.  À deux lits du délit  est brillant, palpite de fulgurances et d’espoirs de bonheur volé, avec son lot de quiproquos  invraisemblables, de situations de plus en plus intenables, sauf à s’échapper par une fenêtre, à moitié culotté, poser le pied sur une saillie, s’accrocher à une gouttière et se retrouver à la case départ dans la chambre bleue ou dans la chambre verte avec l'épouse ou la maîtresse.  L’auteur s’amuse à jouer sur les mots, embrouiller  personnages et coïncidences  à une vitesse vertigineuse. Ce double vaudeville monté avec adresse de jongleur par Luc Moreau se déroule dans un hôtel désuet et  isolé près de Paris où bien sûr deux couples mariés, mais sur le point d’être infidèles, finissent par se retrouver. Contre monnaie sonnante et trébuchante, le réceptionniste, adepte de la discrétion  bien intentionnée fabrique d’innombrables mensonges pour contenter tout  ce beau monde, et surtout sa bourse. Un valet astucieux comme Sganarelle. Les mensonges s’empilent aussi bien que dans une bulle boursière. Une farce qui aurait plu à Molière.

 C’est vif, crépitant, ahurissant, pétillant comme toute une caisse de champagne. C’est totalement  délirant car les infidèles sont lâchés. Les acrobaties rivalisent avec le défi verbal. On s’abasourdit devant la volubilité, l’exubérance de personnages qui ont juré de faire la fête et de braver les interdits  conjugaux dans un ballet désopilant. Les portes claquent, cadencées par des jeux de lumières, de musiques et de verbe  orageux. 

 Le duo de comiques : Cyril Garnier et Guillaume Sentou est un cocktail fracassant de maris cavaleurs. Arthur Jugnot, dans le rôle du réceptionniste, est extraordinaire d’hypocrisie et d’avidité. Juliette Meynac, dans son rôle très réussi de blonde naïve et Mathilde Penin dans son rôle d’infirmière fouetteuse mâtinée de panthère fatale ne sont pas en reste. La gaité d’enfer de la pièce tient le spectateur en otage jusqu’au dernier mot, pardon, la dernière bombe volante.  Du jamais vu sur les planches.

La saison prochaine au centre culturel d’Auderghem promet d’être encore plus belle ! Abonnez-vous !

http://www.cc-auderghem.be/index.php/nos-spectacles/paris-theatre-1112/details/107-a-deux-lits-du-delit.html

 

Ils sont en tournée:

jeu. 3 maiA deux lits du délit - Palais des Beaux-Arts de Charleroi
mar. 8 maiA deux lits du délit - Théâtre Royal de Namur
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administrateur théâtres

 

Histoires d'un idiot de guerre   de Ascanio Celestini                 mise-en-scène Michael Delaunoy

http://www.pietropizzuti.be/-Accueil-.html

 

12272803869?profile=originalOn se souvient de la superbe  mise-en-scène par Pietro Pezzuti en novembre dernier de la  fable initiatique  d’Henry Bauchau, "Diotime et les Lions" au Centre Culturel des Riches-Claires aux côtés  de l’exquise  Stéphanie van Vyve. On se souvient aussi de sa magnifique pièce "L'hiver de la cigale" présentée au Public.

"Histoires d’Un Idiot de Guerre" "Storie di uno scemo di guerra" est une reprise du théâtre  le Rideau de Bruxelles au 

WOLUBILIS

...hélas pour deux soirs seulement.

 Pietro Pizzutti adore l’auteur  italien Ascanio Celestini dont il va se faire l'interprète avec Angelo Bison. Celestini  aussi se fait conteu de fables et porteur de tradition orale  à la façon des histoires contées par les grands-parents. «  Il y a cette culture italienne de l’histoire racontée. Il y a des couleurs qui me parlent, des personnages qui me rappellent des histoires de mon enfance et de ma culture et j’ai l’envie des les transposer et de les faire entendre en français, parce que c’est la langue dans laquelle je travaille, et c’est cet objectif-là qui me conduit, par véritable amour de ce que je lis en italien. »

 C’était une touchante  histoire de guerre à propos du  propre père de Celestini, Nino, et de son  grand-père,  qui en des temps famine, dut absolument braver  Rome sous les bombardements pour aller chercher un cochon. Le motif semble anodin. Le vécu et l’imaginaire,  tour à tour, diffusent des vérités profondes. La réalité, faite d'indicibles terreurs, débouche sur un surréalisme omniprésent.

On se laisse prendre car Pietro Pezzuti et Angelo Bison, les deux comédiens, nous bercent dans le charme de la langue. Rien qu’en faisant tinter les prénoms des différents personnages, on en vient à s’illusionner croire que l’histoire se passe en italien dont on  semble tout-à-coup comprendre la magie verbale. « Mon père était le deuxième de quatre garçons. Le premier s’appelait Ernesto, après lui est né Gaetano, mais Gaetano est mort-né. Comme ça, quand mon père est né, ils l’ont appelé Gaetano en hommage à son frère mort. Seulement en famille on avait du mal à l’appeler avec le nom du mort, c’est pourquoi on a toujours appelé mon père : Nino. » Est-il donc mort ou vivant, ou mort-vivant ce Nino légendaire?  Cela donne le ton, on sera emportés par la double parole des comédiens, la poésie. Les personnages traversent la vie, la mort et ressuscitent par la magie du verbe. 

L’émotion toute vivante, est prise au piège des fils vivants du conte.  Fil à fil  ou  de fils en fils ? A 8 ans le père de Celestini a risqué sa vie pour un oignon lorsqu’il accompagnait le grand-père cherchant à récolter les 1000 lires  pour acheter un cochon, volé par ailleurs aux Allemands.

Sur deux chaises et quelques lampions, firmament de théâtre,  reviennent avec volubilité intense, mille personnages qui peuplent la mémoire des compères.  Tout un peuple migrateur installé à Rome : Nino qui a osé pisser dans le casque de l’allemand avec la tache au visage ; le grand-père Giulio qui doit dénicher les 1000 lires, l’homme terré derrière les barreaux de la fenêtre qui collectionne les oignons, la mère Irma qui compte les éléments du repas au spaghetti près, le gamin qui est devenu vieux en deux heures, la petite sœur volatilisée,  le coiffeur en costume mortuaire ( italien bien sûr), le chien du coiffeur, des polonaises enveloppée de puanteur. «  La puanteur de l’humanité, tenace en temps de guerre. La puanteur que l’humanité traîne depuis des siècles et des siècles, une puanteur aussi ancienne et originelle que le péché. »

 

Au cours de la  Traversée de Rome occupée, tous les uniformes sont déguisements qui se ressemblent. En face : une ribambelle petites gens espiègles, de cascades et de mises en abîme surveillées par les yeux d’une mouche pacifique aux mille facettes. Le rire et la fantaisie sauvent. L’humanité résiste. L'animal est presque plus digne que l'humain.  C’est l’histoire abîmée et ressuscitée  d’une jeunesse tendre, abîmée par la marche de l’Histoire, tragique "comédie"  qu’il ne faut pas oublier.  - Ainsi parlait ...le coiffeur ! -

 

A défaut du spectacle, vous pouvez apprécier le texte : http://www.pietropizzuti.be/IMG/pdf/Histoires_d_un_idiot_de_guerre_Storie_di_uno_scemo_di_guerra_traduction_traduzione_translation_Pietro_Pizzuti.pdf

 

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administrateur théâtres

Le metteur en scène Georges Lini, créateur du « Zut »  ne pensait pas un jour mettre en scène au Théâtre du Parc. Je le cite :  « Est-ce qu’on va continuer à galérer, est-ce qu’on va jeter l’éponge, ou est-ce qu’on frappe un grand coup et on crée le ZUT ? Et justement, pour que de jeunes compagnies puissent avoir un lieu d’ancrage, nous avons créé le ZUT ! »

 Voilà que Georges Lini  - vous vous souvenez de « Trainspotting » au Poche ? -  fait partie du vent nouveau que Thierry Debroux (auteur de la pièce) et  le nouveau directeur du théâtre du Parc  après Yves Larec, tente d’insuffler à la deuxième décade de l’an 2000 du plus beau théâtre de Bruxelles.

La pièce « Les cabots magnifiques »  a été écrite en hommage à Yves Larec, l’élégant et légendaire directeur du théâtre Royal du Parc qui, des bureaux administratifs  se retrouve projeté (une ultime fois ?) sur les planches de son propre théâtre. L’émotion doit être grande quand il s’agit de mettre en scène l’art jubilatoire de jouer la comédie, la passion du métier d’artiste et d’oser poser la question de ce que comédiens deviennent  quand ils quittent la scène. Mais la scène ne les quitte jamais. Yves Larec comme les autres. Jean-Claude Frison (Le diable rouge)  ou Michel De Warzée. Rien de plus magnifique qu’un trio de  cabots.  Avec  Petits Sabots de Noël ou non, les cabots n’en finissent pas de jouer, car « Le monde entier est un théâtre, – Et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. – Chacun y joue successivement les différents rôles – D’un drame en sept âges.».

Touché qu’un jeune directeur pour sa première saison, sans doute la plus délicate, prenne le risque de lui confier l’un de ses spectacles Georges Lini nous confie : « Le temps qui passe est un thème qui nous concerne tous. Le côté éphémère de tout, aussi. » La question se pose comme pour François Villon dans la ballade du temps jadis : «  Mais  où sont les souffleuses d’antan ? »

 Georges Lini : « Notre regard sur nous-mêmes aussi évolue. Il est, quand il est honnête, la plupart du temps sans pitié. Et puis il y a les non dits. Et les faux semblants. Où ce que l’on est n’est pas ce que l’on dit. Ce qui fait pour moi qu’une pièce est une bonne pièce parce qu’elle fait place à l’humain tel que nous sommes. »

 Georges Lini avoue avoir eu un plaisir énorme à mettre en forme la rencontre de plusieurs grands noms du théâtre. Le ton de la pièce reste léger.  La pièce est donc  touchante, élégante, surréaliste et nostalgique. Mais combien humaine. Intelligemment construite, pleine d’inattendus, de mises en abîme. Don Juan à jamais  passionnera l’acteur masculin (infidèle, séducteur, libertin, blasphémateur, être de l'inconstance et du mouvement) et Elvire se posera à jamais des questions sur l’amour et les amants inhumains et hypocrites.  Mais rien de plus désolant aussi,  pour un ancien acteur ou une ancienne actrice, que de perdre la parole… ou la mémoire et de ne plus pouvoir réinventer la fête. Ceci n'est pas une souffleuse.

Extrait :              Françoise : Cette nuit, j’ai vingt ans. Je suis légère ! Je n’ai pas encore croisé le regard de l’homme qui me fera souffrir. Cette nuit, j’arpente les couloirs du conservatoire et j’attends mon tour. Cette nuit je suis une mouette… Je suis Marianne, je suis Juliette… je suis toutes les jeunes premières… Cette nuit j’ai le trac de ma vie… Dans quelques minutes, un huissier va prononcer mon nom et mon cœur partira au galop… Une porte s’ouvre… quelques professeurs sont assis derrière une table et me regardent ! Je voudrais n’avoir jamais eu cette idée folle de devenir actrice… Fais demi-tour pauvre gourde ou tu es perdue ! Je suis perdue ! (Soudain elle aperçoit la souffleuse)  Qui êtes-vous ?                                                                                                                                                

La Lasouffleuse : La souffleuse !

Françoise : La souffleuse ? C’est impossible ! La souffleuse : Pourquoi ?

Françoise : Une souffleuse, ça n’existe qu’au théâtre. Pas dans la vie!…  

Pas sûr, selon les cabots magnifiques !  

 

Distribution

- Michel De Warzée

- Jean-Claude Frison

- Marie-Paule Kumps

- Yves Larec

- Françoise Oriane

http://www.theatreduparc.be/

du 19 avril au 19 mai

http://selv6.lesoir.be/culture/scenes/2011-04-22/la-revolution-de-velours-de-thierry-debroux-836013.php

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administrateur théâtres

Vingt-quatre heures de la vie d'une Femme

Hommage à Stefan ZWEIG

 

avec Anne-Marie CAPPELIEZ


 

Et au fond de l’abîme, était l’Envoûtement.

Premier cercle : Dans un hôtel de la Côte d’Azur, une femme « comme il faut »  quitte mari et enfants pour soudain suivre un jeune amant, sans jeter un regard en arrière  et sans espoir de retour. Scandale. . .  Deuxième cercle : Une autre femme, une dame anglaise très distinguée, séjournant dans le même hôtel a aussi été envoûtée par le passé. Sa confession imminente suffira-t-elle à lui faire retrouver la sérénité  et faire craquer après 24 ans  l'envoûtement de souffrances toujours recommencées ? Troisième cercle : Apparition magique de ladite femme, encore jeune et  si envoûtée par son mari, qu’à la mort de celui-ci,  elle se trouve  incapable de continuer à vivre chez elle et se lance dans une fuite en avant pour échapper au vide vertigineux de l’âme. « Aucun flot vital ne résidait plus en elle. » Quatrième cercle : Était-ce une nuit de la Saint-Jean ? Sur le tapis vert du casino de Monte-Carlo, elle rencontre des mains, puis un visage exalté, ensuite flétri: un homme au bord du désespoir. Cinquième cercle : L'inconnu est envoûté par la passion du jeu et agonise. Sixième cercle : La femme se découvre une âme salvatrice qui l’envoûte totalement. Elle est prête à commettre les actions les plus folles pour l’arracher à la destruction.  Sentiment exaltant et neuf de l’utilité de son existence ! Septième cercle : Les 24 heures fatidiques. La voilà  au septième ciel, elle est tombée amoureuse. « Cette nuit me parut mille ans ». Passion foudroyante.  Nouvel envoûtement. Huitième cercle : Toujours envoûté par le jeu, le jeune homme  rompt sa promesse et  ne la reconnaît pas. Après avoir reperdu toute sa fortune, il ne résistera pas à l’attrait du suicide, envoûtement maléfique.

 Neuvième et dixième cercles : c’est le spectateur et la spectatrice qui sont à leur tour envoûtés par le texte de Stefan Zweig, par le talent très puissant de la conteuse. Un élixir, une herbe magique ?  Les murs du théâtre disparaissent, le décor de même, jusqu’au moindre petit pot de Saint-Paulia aux fleurs violettes  qui décoraient le lobby de l’hôtel  où est sensée se dérouler l’histoire. A la fin de l’histoire on découvre avec stupeur, la  petite tasse à thé en porcelaine  de la dame anglaise, posée délicatement sur une table basse juste devant les spectateurs. Elle semble ne jamais avoir été là avant, tant l’imagination du spectateur a fait du chemin.

Allez voir cette pièce qui fait partie d’une trilogie envoûtante de Stefan Zweig, donnée au théâtre du Grand Midi sous la direction artistique de Bernard Damien.

 

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https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/le-theatre-du-grand-midi-rend-hommage-a-stefan-zweig

du 28 février au 17 mars à 20h30

 

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administrateur théâtres

                                                                                                 mocratie

        De : Michael Frayn

      du 13 au 18 Mars

Mise en scène, scénographie et lumières : Jean-Claude Idée

Dramaturgie : Armand Delcampe

Avec Jean-Pierre Bouvier, Xavier Campion, Emmanuel Dechartre, Alain Eloy, Jean-François Guilliet, Frédéric Lepers, Frédéric Nyssen, François Sikivie, Jacques Viala, Alexandre von Sivers

 

21 octobre 1969 : « La guerre contre les peuples et contre son peuple est enfin perdue. Créons une Allemagne d’Amour et de Justice!» C’est le vœu de Willy Brandt, personnage charismatique fascinant. Les visages  émaciés des gens de l’Est sont tournés vers lui. Il a le geste pacificateur, l’heure viendra! De l’autre côté du mur, les Libéraux ne veulent pas de traité avec L’Allemagne de l’Est et préfèrent les accords avec les Démocrates Chrétiens. Dans la solitude du pouvoir,  Willy Brandt tient bon : «ça va ça vient les coalitions, ça n’a pas de racines ». Willy Brandt est soutenu par le compagnonnage qui s’est établi avec son assistant personnel Günter Guillaume,   un espion de l’Est qui a su gagner sa confiance.  Dixit Günter Guillaume : Willy Brandt représente le rêve d’une démocratie parlementaire, « une fête qui ne finit pas ». Günter ou Guillaume selon l’interlocuteur,  celui de l’Est ou de l’Ouest. 

 

 Arno K., le commanditaire à qui Günter confie les avancées de sa mission  est partout. Il joue un personnage machiavélique  qui  symbolise à merveille la RDA et la surveillance constante du régime communiste. Big Brother invisible pour les comédiens, il se glisse au milieu de toutes les conversations. Jacques Viala l’incarne diaboliquement bien.

 

Huis clos sur l’immense plateau de l’Aula Magna. Les personnages sortent régulièrement de l’ombre pour jouer leur partition sous un spot de lumière. Cela  nous donne à voir toutes  les coulisses du pouvoir… qui tue. On revivra l’histoire éternelle de la roche tarpéienne. Les services secrets de la République Démocratique ont décidé, en accord avec l’Ouest, de saborder (Günter) Guillaume pour faire sauter le chancelier et son Ostpolitik… Dans l’ombre, veille le Mazarin : « oncle Herbert », Herbert Wehner,  chef du SPD qui attend jalousement de présenter son favori, Helmut Schmidt aux élections. « La démocratie, c’est comme la spontanéité, elle a besoin d’être contrôlée. »

 

 Et au détour de la guerre du Kippur, de la crise pétrolière, le 7 mai 1974, le chancelier qui ne chancelle pas,  Prix Nobel de la Paix, démissionnera, toute honte bue. Guillaume, son assistant personnel a été démasqué  quinze jours plus tôt comme  espion de la Stasi, les services secrets de la RDA.

 

 Tout le monde s’observe, épie, conspire  et s’approprie des lambeaux de la démocratie, cet  humble animal qui s’offre en pâture aux plus gourmands. A travers les personnages, ce sont les rouages de la politique, les contradictions, les enjeux, les désespoirs qui exposent leur vérité crue. ‎La phrase de Walt Whitman « Me contredis-je ? Très bien alors, je me contredis. Je suis vaste, je contiens des multitudes. » est un sésame dans la bouche de Willy Brandt. Et Guillaume d’éprouver paradoxalement  une admiration sans bornes pour son maître et ami. L’heure sera grave quand les silences de Willy « ne diront plus rien ». Il aura été abandonné.   Dans  l’aurore norvégienne, pendant ses  dernières vacances  familiales avec Willy, Guillaume se demande « Est-ce lui que je vois dans la lumière norvégienne ou moi-même ? » Une question intime qu’aucun  vrai espion ne se pose. La fête est finie.

 

Cette représentation théâtrale  est soigneusement orchestrée. Le mur du  décor est  un  personnage muet qui nous fixe  du haut de son mirador. Les  comédiens triés parmi les meilleurs  (Alexandre Von Sivers,  Xavier Campion… ) s’emparent du  texte dense  et  rendent les scènes historiques très évocatrices comme la tombée à genoux de Willy Brandt à Varsovie. Le spectateur ressort de la salle heureux d’avoir parcouru une page complexe de l’histoire rendue palpable par la dynamique théâtrale. Heureux que les murs finissent toujours par tomber.

 

Les prestations de Jean-Pierre Bouvier (Willy Brandt) et d’Alain Éloy, l’espion au cœur qui balance,  sont brillantes et passionnées.  L’AULA MAGNA à Louvain-la-Neuve se souviendra  longtemps de la chute de ce  mur tant décrié par Willy Brandt!

http://www.atjv.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=475

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administrateur théâtres

CHATROOM en reprise au Théâtre de Poche!

DE ENDA WALSH
MISE EN SCÈNE SYLVIE DE BRAEKELEER

CHATROOM fait désormais partie des blockbusters du Théâtre de Poche. Le Festival d’Avignon 2009, au Théâtre des Doms, fut un véritable tremplin pour une première tournée magistrale du spectacle, la saison passée, en France et Outre-Mer. Depuis octobre 2011, après plus de 170 représentations et plus de 40.000 spectateurs, CHATROOM est reparti pour une deuxième tournée de 70 dates à travers la France, la Belgique, l’Italie et la Suisse !

Entre la Haute-Normandie et le Midi-Pyrénées, CHATROOM fera une halte au Poche, du 28 février au 9 mars 2012, pour une série de 9 représentations qui affichent quasi SOLD OUT. Pour tenir ce rythme effréné, la production a réuni une deuxième équipe de comédiens.
Lors de cette reprise au Poche, vous pourrez voir sur scène les 2 équipes ; la nouvelle équipe du 28 février au 6 mars, et l'équipe initiale du 7 au 9 mars.12272794279?profile=original

Chatroom 15/05/2010

T’es toi quand tu parles.  Quand on ne se parle pas, on chatte sous le couvert de l’anonymat, et les lions sont lâchés. Lâchement l’un, l’une prennent le pouvoir et diffusent machiavéliquement  leur puissance virtuelle sur de vrais pauvres paumés. Le meurtre est le pouvoir absolu : les voilà qui exultent.  Danse macabre. Et sur cette île lugubre du chatroom,  pas de ‘deus ex machina’ pour remettre ces enfants de jungle sur la piste du  respect, du bonheur, de la rationalité comme dans The Lord of the Flies….12272794475?profile=original

Enfin une jeune paumée qui a vaincu la mort crie soudain sa vérité et réveille la vie enfouie malgré tout dans  le pauvre Jim, devenu à son insu, et en vrai, la victime expiatoire de tous ces ados désœuvrés, malaimés, sans but, sans valeurs, largués…. assommés de musique sauvage, prisonniers de gestes d’automates en folie.

Et les lucioles de tecktonik abruties par leurs contradictions et celles du monde, de s’agiter désespérément. Personne n’entend rien. Surgit une image de bonheur dans le regard vide de Jim. Et si on se parlait vraiment : … Laura et Jim, dernière scène.

Malgré le sujet, aussi accablant qu’affligeant,  la vitalité et le talent  des acteurs nous réconcilient avec cette jeunesse en manque permanent….de permanence et de certitudes.


Reprise du 28 février au 9 mars 2012
(relâche les dimanches et lundis)


AVEC EN ATERNANCE
:
Du 28 février au 6 mars :
BRUNO BORSU, ALICE DE MARCHI, FANNY DONCKELS, MARTIN GOOSSENS, JORDAN MARTY, ELSA POISOT

Du 7 au 9 mars :
ELSA POISOT, DEBORAH ROUACH, ADRIANA DA FONSECA, JULIEN VARGAS, OLIVIER LENEL ET CÉDRIC LOMBARD

COMPLET sauf le 1er mars à 14h30 !

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administrateur théâtres

Au théâtre Royal du Parc : Mademoiselle Julie de August Strindberg/ Mise en scène : Jasmina Douieb

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Julie: une enfant gâtée qui séduit le cocher ? Pas vraiment. Une  princesse tout de même, qui va s’enflammer au contact d’un jardinier de la Saint-Jean. Belle histoire comme celle de l’amant de Lady Chatterley ? Pas vraiment. La belle vit une histoire qui la pousse au désespoir. Malgré la victoire de l’amour sur les conventions sociales, du corps sur l’esprit, du primitif sur la pensée trop réfléchie, l’explosion des conventions et  la  quête d’amour se font ...à coups de foudre qui tue.

Le huis clos est représenté par une énorme boîte qui s’ouvre lentement. On pense à un coffret de papier à lettres fleuri et  romantique, mais là  on est dans la cuisine du château avec une Julie en tenue  de cavalière, séductrice, revendicatrice. Elle ne sait rien sur le sexe auquel elle appartient. Sa mère vengeresse, l’a empêché de devenir « femme », au nom de l’égalité entre les sexes, au nom d’une guerre implacable contre son mari,  menée à coups d’incendies. Les joutes cruelles entre les futurs amants  se déroulent dans la cuisine sous les yeux effarés de Christine la gardienne du château,  la fiancée du compère soudain  piqué d’amour pour la dame des lieux. « Je te hais autant que je t’aime. »

Fabrice Rodriguez (Jean), poignant  dans  l'Hamelin deJuan Mayorga (mise en scène Christophe Sermet) au théâtre du Rideau l’année dernière, joue avec raffinement et élégance le domestique madré. Il fustige les nantis : « Quand les maîtres se mélangent avec le commun, ils deviennent communs ». Julie : « Ce soir, laissons tomber le rang ! » Jean : « Ne descendez pas mademoiselle, tout le monde pensera que vous tombez ! » Julie : « Comme vous êtes fier !» Jean : « Parfois oui, parfois non !»   Julie : « Avez-vous jamais aimé ? « Cela doit être un malheur infini que d’être pauvre !» Il lui raconte comment tout jeune domestique, il était tombé amoureux d’une princesse de onze ans qui s’appelait Julie. Il se rendait à l’église, juste pour l'entrevoir. « C’était pour moi le signe de l’impossibilité  de  sortir du cercle où j’étais. » Après les aveux, Julie s’offre au serviteur qui rêve de s'élever et  devenir comte à son tour. L'argent peut tout acheter.

Mais le poids des conventions rattrape  bientôt la pauvrette, écrasée par la terrifiante image   de son  père qui va revenir de voyage. Elle ne peut non plus  se résoudre à suivre Jean ( Julien Sorel ?) en Italie pour recommencer une vie nouvelle et ouvrir un hôtel. « Je veux partir et je veux rester ». Le serin dans sa cage de voyage est mort au point du jour.  Je ne vous dirai pas comment. « Le soleil se lève et le troll crève ! » constate Jean.

Une atmosphère grinçante, étouffante. Anouchka Vingtier (Julie) , la mal-aimée,  tape du pied,  vitupère, s’emporte, crie. Une authetique enfant gâtée, dans tous les sens du terme. Les scènes avec la délicieuse Christine (Catherine Grosjean), la cuisinière font du bien. Il y a ce bord de scène inoubliable où elle s’adresse à sa chatte, une chatte  imaginaire  qui a encore fauté, elle est prête à mettre bas sans doute.  Après tout, c'est la Saint-Jean pour hommes et bêtes. Il est bon parfois d’être pieds sur terre.

La mise en scène est très belle.

 

 

http://www.theatreduparc.be/

Du 1er au 31 mars 2012

Avec : Anouchka Vingtier, Fabrice Rodriguez, Catherine Grosjean

 et à l’accordéon : Liborio Amico, musique de Pascal Charpentier

 

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administrateur théâtres

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LES 39 MARCHES

de JOHN BUCHAN et ALFRED HITCHCOCK /Adaptation de Patrick Barlow. Adaptation française de Gérald Sibleyras

Ladies and gentleman, Mesdames et Messieurs ! « The 39 Steps », roman d’espionnage  écrit en 1915 par John Buchan, futur vice-roi de Canada,  lu en anglais simplifié par les élèves de secondaire belge depuis 1980 ( … how boring !),  revu et corrigé par Sir Alfred Hitchcock himself en 1935 (... how gripping!) a déferlé sur les planches de la salle des voûtes du théâtre le Public.

12272788469?profile=originalSur scène une course-poursuite échevelée,  en chair en en os, en chapeaux et gabardines,  en locomotive, taxi, avion,  parachute, affrontant les torrents, les marais, les précipices,  les moutons,  le Loch Ness lui-même. Les quatre acteurs intrépides mènent un train d’enfer. Illusionniste et prestidigitateur, le quatuor fait surgir  des planches et autres coffres de voyage, pas moins de 200 personnages aussi rocambolesques  qu'abracadabrants.

12272788690?profile=original Sans transitions, ils  racontent sur un rythme haletant  la poursuite du  meurtrier supposé d’une jeune femme, impliquée dans une  trouble  affaire d’espionnage au tournant de l’année la plus noire du début du 20e siècle : 1914. Les secrets militaires de la splendide Albion seront-ils préservés?  

Joséphine de Renesse vue dans « Adultères » de Woody Allen en octobre dernier  au théâtre Varia est craquante  de charme quels que soient les personnages qu’elle endosse : de la fille de ferme à la séduisante inconnue blonde  rencontrée dans le train! Gaëtan Lejeune un excellent  comédien de «  Hamelin » et de « Soudain l’été dernier », caracole avec son alter ego (Marc Weiss) dans les rôles hilarants  de brutes plus ou moins épaisses (police et espions de tout poil)  tandis que l’imperturbable gentleman Sud –Africain à la fine moustache, Richard  Hannay,(Michelangelo Marchese ), pris dans un engrenage,  sillonne les routes et les dangers de la verte Angleterre à  bord d’une aventure en forme de cœur.

12272789068?profile=originalPour se tirer d’affaire, iI déclamera même une harangue politique en bonne et due forme! Une improvisation de discours humaniste!  Why not? La guerre fait rage en Europe ! Une pluie de situations comiques, d' "understatements" bien British,  de rebondissements et de citations cinématographiques s’abat sur le spectateur ébahi : décors … imaginaires, portes qui s’enfilent, paysages qui défilent sous le regard béat des moutons que le complot laisse indifférents. En êtes-vous chers spectateurs, bouche bée devant tant d’imagination scénique, tant  d’énergie théâtrale qui parcourt la scène dans tous les sens ? L’intrigue est simple et efficace. James Bond avant la lettre! Damned, he's never trapped! Du théâtre d’action ?  Sans nul doute, mais le plaisir - si c’est un crime - est avoué.

 

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=290&type=1

DU 26/01/12 AU 31/03/12

 

Scénographie : Paola Castreul

Costumes : Jackye Fauconnier

Lumière : Nathalie Borlée

Concept original de Simon Corble et Nobby Dimon

Régisseur : Louis-Philippe Duquesne


Avec :  Joséphine de Renesse, Gaëtan Lejeune, Michelangelo Marchese  et Marc Weiss.

Mise en scène: Olivier Massart

 

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administrateur théâtres

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LE SABOTAGE AMOUREUX
Amélie Nothomb - Cie Biloxi 48
Au Théâtre de la place des Martyrs - Grande salle.
Du 12/01 au 18/02/2012 - Dimanches : 29/01 et 12/02

 Saviez-vous qu'un pays communiste, c'est un pays où il y a des ventilateurs ? Que de 1972 à 1975, une guerre mondiale a fait rage dans la cité-ghetto de San Li Tun, à Pékin? Qu'un vélo est en réalité un cheval ? Que passé la puberté, tout le reste n'est qu'un épilogue ? Vous l'apprendrez et bien d'autres choses encore de ce roman inclassable, épique et drôle, fantastique et tragique, qui nous conte aussi une histoire d'amour authentique, absolu, celui qui peut naître dans un cœur de sept ans. Un sabotage amoureux : sabotage, comme les sabots d'un cheval qui est un vélo… 

 

 « Dès le premier jour, j'avais compris l'axiome : dans la Cité des Ventilateurs, tout ce qui n'était pas splendide était hideux. Ce qui revient à dire que presque tout était hideux. Corollaire immédiat : la beauté du monde, c'était moi. » Ce n’est pas à une guerre des boutons, mais à une guerre mondiale  féroce que se livrent  avec entrain les enfants de diplomates dans le ghetto de San Li Tun à Pékin en 1972.  Amélie, 7 ans, est éclaireur. Elle ne peut concevoir plus beau, plus grand, plus digne d'elle-même, elle qui aime une seule chose, être regardée et se sentir le centre du monde. « J'avais tout. J'étais une interminable épopée.  Je ne me sentais de parenté qu'avec la Grande Muraille : seule construction humaine à être visible depuis la Lune, elle au moins respectait mon échelle. » 

 

Déclarations, affrontements, humiliations, sabotage, contre-attaques, trahisons, trêves… La guerre et l’amour partagent le même vocabulaire. Elle va le découvrir. Car le monde bascule pour Amélie quand  la sublime et très cruelle Elena devient le nouveau centre du monde car elle est la perfection. Amélie ose lui déclarer: «  Il faut que tu m'aimes parce que je t'aime. Tu comprends? » Pour Elena, jouer à la guerre, « le plus noble des jeux », est totalement  inintéressant.

 « Elle fut ma belle Hélène, ma guerre de Troie, mon sabotage amoureux. » dit Amélie qui joue au chevalier à la rose, acceptant les défis les plus surhumains  y compris une course folle qui l’emmène jusqu’à l’évanouissement. Chaque pas piétine son corps et son ego si sensible, dans l’indifférence absolue de la belle. « Sois méchante avec Elena et elle t’aimera. » dira sa mère en cherchant à la consoler. Un plan de vie ?   

Cependant que la guerre internationale contre les allemands fait rage, libres de surveillance, les enfants-maîtres es cruauté se délectent d’empilage verbal acide et tranchant, de  persécutions, de harcèlements,  de divertissements sadiques  et  de supplices frôlant la mort, jusqu’à  l’intervention  salutaire des parents. «  Oubliés des autorités chinoises et des autorités parentales, les enfants de San Li Tun étaient les seuls individus de toute la Chine populaire. Ils en avaient l'ivresse, l'héroïsme et la méchanceté sacrée. »

 

Le texte est éblouissant et provocateur. «  La guerre commença en 1972. C'est cette année-là que j'ai compris une vérité immense : sur terre, personne n'est indispensable, sauf l'ennemi. Sans ennemi, l'être humain est une pauvre chose. Sa vie est une épreuve, un accablement de néant et d'ennui. L'ennemi, c'est le Messie. Sa simple existence suffit à dynamiser l'être humain. »

 

             « J’appelle cheval …ce qui me hisse ! »  L’apologie du cheval-vélo, synonyme de dépassement, vitesse, envol est un bijou de romantisme échevelé. Ajoutons quelques perles musicales très évocatrices : de la marche des chevaliers de Prokofiev aux Beatles. Saluons l’encadrement d’éclairages  fort ludiques. Les costumes, dignes du Boulevard de la laideur habitable habillent des comédiens parfaits dans leurs rôles d’enfants débordants  d’énergie et de cynisme.  Dans un échange constant de personnages,  Christine  Delmotte a distribué la parole d’Amélie à 7  jeunes comédiens pétulants et explosifs,  dont des hommes bien sûr,   qui retrouvent avec jubilation et exaltation leurs propres souvenirs de cavalcades sur terrains vagues  et cours de récréation. Une habile façon  d’émietter toutes les facettes d’Amélie sans jamais la trahir. Difficile de rester indifférent. La mise en scène est tellement délirante que le spectateur est embarqué dans l’expérience héroïque presque sans son consentement.  Et le cheminement amoureux dévastateur d’Amélie laisse pantois.

 

Avec:  Maroine Amimi, Stéphanie Blanchoud, Catherine Decrolier, Christophe Destexhe, Jessica Gazon,

Ingrid Heiderscheidt, Quentin Minon

 Mise en scène et scénographie : Christine Delmotte, Eclairage : Nathalie Borlée, Assistanat général : Anna Giolo

Crédit Photos :Lara Bongaerts & Nathalie Borlée

 

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/grande-salle/piece4.html

 

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administrateur théâtres

Un ACCUEIL au théâtre Varia :  INVASION!

 

                          12272785257?profile=original De Jonas Hassen Khemiri. Mise en scène de Michel Didym.

 

Du 31 janvier au 4 février 2012 à 20h30 sauf les mercredis à 19h30 - relâche les lundis et dimanches. Grande salle.

Variation sur l’identité et les cultures

 

 

Jonas Hassen Khemiri, auteur et dramaturge suédois exporte une pièce de théâtre, Invasion!, bourrée d’humour mais aussi dérangeante, qui traite de l’identité, de la langue et de la couleur de ceux qu’on persécute.

 

Dans un flot d’énergie théâtrale on assiste, médusé, à la manifestation éclatante du pouvoir de la langue, sous forme de tableaux burlesques et ludiques  qui défilent comme des esquisses sur une ardoise magique, avec une extrême volubilité, langue oblige.

What’s in a name ? Un terme peut vouloir dit tout et son contraire, peut plonger ses racines dans une culture donnée ou être pure invention ou supercherie. Rien en effet à la rubrique Aboulkassem dans Wikipedia, alors que c’est le seul fil conducteur de la pièce. Et qui conduit une énergie détonante. « Aboulkassem », Abracadabra  abracadabrant, tout l’art est dans l’intonation - vive l'oralité! - et l’émotion qui sous-tend le vocable. Cette émotion qui est en fin de compte une des dernières différences qui nous distingue de la machine.  On peut voguer du plus atroce au plus fantasmé. Démonstration faite sur scène avec brio qui fait mousser le rire. Mais le vocable finit par faire  exister la chose. Il y a dans la langue un potentiel politique, subversif fascinant. C’est bien le  même propos qui est  défendu par A…lexis Jenni dans  « L’Art français de la guerre ». La chose peut être à la fois le rêve et le cauchemar. Démonstration aussi sur scène lorsque le spectateur  qui se tenait les côtes tout à coup transforme son rire en cri muet de Munch. C’est tout dire.

 

Spectacle saisissant, qui réveille, sème la  graine fertile du respect humain, bloque la voie aux stéréotypes de tout poil, fustige le repli sur soi et la peur de l’altérité.

Dans un magnifique dialogue de sourds où une éminente traductrice suédoise aux cheveux noir corbeau traduit une confession dite en perse, on assiste au retournement total de la vérité, un peu comme dans le 1984 d’Orwell, il y a combien d’années déjà ? Le spectateur voudrait se boucher les oreilles en entendant tant d’insanités au fur et à mesure que  la communication en suédois  s’éloigne du texte original et s’habille de haine. Cette représentation des émigrés nous met véritablement au supplice.

 Si Khemiri, né de père tunisien et de mère suédoise  utilisait dans le texte de sa pièce des tournures rappelant le suédois parlé par beaucoup d’immigrés en Suède, avec syntaxe et grammaire éclatées, la traduction ici ne lui fait pas faux bond car nous sommes arrosés d’un parler des banlieues, jeune, branché pour certains, obscur parfois mais très drôle qui se répand sur le plateau en gloussements et postures à mourir de rire. Les  quatre comédiens virevoltent entre les  changements de costumes éclairs, proches de la prestidigitation pour interpréter chacun six personnages,  sillonnent un immense escalier où se trouve bétonnée l’ascension sociale. Entre des réclames qui louent le système suédois  - le meilleur d’Europe -  des enquêteurs apparaissent régulièrement dans un immense écran vivant - de la télévision en trois D - pour nous « informer » à propos de la chasse à l’homme. La terre elle-même, immense boule-kasem rouge, jaillit de l’écran invisible et ne s'arrête pas de tourner. Nos yeux ébahis suivent le trajet ahurissant de l’homme traqué, démasqué, insaisissable…  qui est partout à la fois, et peut-être aussi  dans la salle. « Nous sommes tous des immigrés, il n'y a que le lieu de naissance qui change» (A…nonyme)

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Deux musiciens diffusent par-dessus l’escalier et entre les lignes un élan vital fait d’écoute et d’émotion en  jouant discrètement de la  guitare et du synthé. La légèreté est de mise, il ne s’agit pas de scander un quelconque manifeste.   L’instrumental est en total équilibre avec les comédiens tout au long de la pièce pour souligner les humeurs et la couleur des sentiments. Le cueilleur de pommes ne dit-il pas que dans sa vie il n’y a que la musique qui le fasse vivre, un élixir d’amour?  

 

Avec : Quentin Baillot, Zakariya Gouram, Luc-Antoine Diquéro, Julie Pilod. - Musiciens : Flavien Gaudon, Philippe Thibault - Scénographie : Sarah de Battice.- Lumière : Joël Hourbeigt. - Costumes : Anne-Sophie Lecourt.- Mise en scène : Michel Didym. Réserver

 

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Le texte est publié aux Ed. Théâtrales. Texte français de Susanne Burstein avec la collaboration d’Aziz Chouaki. http://www.varia.be/fr/les-spectacles/invasion4/

 

Un spectacle de la Compagnie Boomerang Lorraine en coproduction avec le Théâtre Nanterre-Amandiers, la Maison de la Culture de Bourges et le Théâtre de la Manufacture de Nancy. Remerciements à La Comédie-Française et à Renato Bianchi.

 

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administrateur théâtres

12272782055?profile=originalLE REPAS DES FAUVES Centre Culturel d'Auderghem, Bld du Souverain 183 – 1160, Accueil parisien du 16/01/2012 au 22/01/2012

1942, quelque part, en France occupée, un appartement bourgeois. Circonstances « atténuantes »,  le SS  Kaubach qui connait Victor Pélisier comme libraire de la ville,  fait « une faveur » à Sophie, sa femme,  qui  fête ce soir-là son anniversaire. Ils pourront  d’ici deux heures, parmi les sept convives, désigner les  deux otages par appartement  qui payeront de leur vie  l’attentat de deux officiers allemands abattus ce soir-là, au pied de l’immeuble.

L’angoisse est à son comble, personne ne songe à tirer au sort. Chacun trouvera que « l’autre » est de manière évidente,  bien plus apte à être envoyé au sacrifice. Que le salut viendra  sûrement d’appels à l’aide parmi leurs sympathies allemandes. « … Comme de bien entendu ! »  Le sujet est  glaçant, le jeu de l’autorité en place  est sadique et cynique. «  Prenez votre temps, dit l’officier,  maintenant vous avez un sujet de conversation ! » Pendant deux heures rien d’autre ne circule que la peur panique d’hommes et de femmes soudainement dressés les uns contre les autres devant le danger. De Jean-Paul, le  docteur, figure respectée, au salaud collabo et pragmatique, André, en passant par Pierre, rendu aveugle lors de ses combats  au front et Françoise aux sympathies marquées pour la Résistance, tous s’entredéchirent, avec une férocité grandissante, pendant que le SS parcourt d’un regard amusé les beaux livres de la bibliothèque.

12272782256?profile=originalCe  spectacle a obtenu 3 Molières en 2011.  

Dans toute cette gravité du huis clos infernal,  les adeptes d’humour noir jubileront. Le personnage d’André, pourtant fort opportuniste est peut-être le moins hypocrite d’entre eux, le seul qui ose poser les bonnes questions. Il ose asséner : «Je préfère avoir un cadavre sur la conscience qu’être le cadavre sur la conscience de quelqu’un d’autre ». Le personnage de Victor le mari est un condensé d’égoïsme et de pleutrerie qui méprise sa femme. « Tout est pardonnable quand il s’agit de sauver sa vie!» Françoise, lucide déclare « Nous sommes tous responsables… » Mais ses grands états d’âme ne vont pas plus loin que les mots.  Les huit acteurs sont finement  décalqués sur la bassesse, la médiocrité, la lâcheté qui les animent tous, sans exception.  L’appartement cossu  et net  qui respire le monde de nos grands parents forme  un contrepoint esthétique  saisissant. Sur la large baie vitrée, des projections d’actualités, mêlées de  funestes personnages  de grossiers dessins animés  nous plongent dans une évocation glaçante de l’horreur de l’époque.  Bombardements, défilés, discours nazis. Destruction consciencieuse  de la dignité humaine. Mais ce qui se passe et se dit  sur scène est presque plus effrayant. Le dénouement, point d’orgue inoubliable,  est un cadeau d’anniversaire  terriblement héroïque.

«  Tu peux sourire, charmante Elvire, les loups sont entrés dans Paris…» Les comédiens sont entrés dans leurs personnes-otages avec une vérité déconcertante.   Mais comme  cela fait du bien de retrouver leur traits détendus, leur réalité d’êtres humains, leurs joyeuses œillades d’artistes au moment des applaudissements à tout rompre.

 

mise en scène de Julien Sibre Avec Cyril AUBIN, Pierre-Jean PAGÈS, Alexis VICTOR, Caroline VICTORIA, Olivier BOUANA, Julien SIBRE, Pascal CASANOVA, Stéphanie HÉDIN, Jérémy PRÉVOST.

http://www.cc-auderghem.be/index.php/nos-spectacles/paris-theatre-1112/details/104-le-repas-des-fauves.html

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administrateur théâtres

LE CAS JEKYLL - C. Montalbetti (Théâtre des Martyrs)

12272772684?profile=originalNous voici donc devant  un nouveau Docteur Jekyll et Mr. Hyde, inspiré de la célèbre nouvelle de Stevenson. Une heure 10 de palpitations magnifiquement interprétées par Emmanuel Dekoninck,  multiple Manu, qui, de son corps agile et de sa voix nous guide dans la  descente vertigineuse des complexités du Moi. Il  nous souhaite  au passage de ressortir de ce spectacle un peu différent. Il est vrai qu’ après avoir bu la potion magique de son art dramatique éblouissant  et goûté au poison de l’expérience scientifique qui se déroule devant nos yeux ébahis par la mise en scène et le décor , on ne peut plus qu’accepter avec humilité les zones d’ombre que tout un chacun porte en soi.

 

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Christine Montalbetti met en scène la brume de l’hiver londonien, les ombres lugubres d’une rue déserte la nuit, la lune traîtresse et cette chose visqueuse qu’est le secret. C’est cette  dernière confession bouleversante  du Dr. Jekyll, envahi inexorablement par les difformités physiques et morales de  Mr. Hyde, qui va empoigner le spectateur jusqu’à ce que conscience s’en suive. Le visage lisse du jeune étudiant sans problème de la  cuvée 2011-2012 se froisse et apparaissent les failles qui  le feront aimer désespérément. Quel que soit le siècle, il se pose la question maléfique  du désir et de l’ennui.  Il révèle peu à peu sa perception des pulsions perfides, des zones d’ombre, des souffrances.  Alternent l’angoisse de Jekyll, mais aussi l’humour de Hyde, sa séduction subversive et souveraine, sa soumission entière au désir.

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Contraste lumineux : le Dr. Jekyll, épris de progrès scientifique, offre tout simplement sa personne à la science et explique l’expérience devant un tableau d’auditoire imaginaire. Noble passion et générosité de l’homme chercheur et enseignant. Jekyll analyse minutieusement  l’être humain dans sa complexité. Pour lui, jusque dans la bonté il y a des pulsions bâillonnées, des chemins tortueux. « Je suis l’incarnation de l’hétérogène et je fais mon autopsie. Vous repartirez différents suite à l’agitation de vos molécules.» promet-il. 

  Paradoxalement, le Dr. Jekyll va donc  s’appliquer à métamorphoser… le spectateur. L’effroyable Mr. Hyde est un monstre qui grâce aux effets de la potion  est devenu un être purifié dans l’alambic de la science, sans mélanges. Il ne connait pas la versatilité, ignore l’autre, est soumis à la machinerie infernale de sa pulsion première et personnifie l’abomination de la pureté.

D’aucuns verront aussi  dans ce conte cruel l’image des combats fratricides qui peuplent toutes nos mythologies depuis l'aube de l'humanité. Une œuvre forte  intensément interprétée par Manu. Suavité diabolique de la question de Hyde : « Si je ne te servais pas de repoussoir, comment pourrais-tu te glorifier dans ta vie quotidienne ?  Est-ce que je ne t’ai pas sauvé de l’ennui en te laissant le beau rôle ?»   

Seule la mort est sans faille. Deux mortels, Ange et Démon se disent  donc adieu, ainsi qu’à la vie dans un luxe langagier qui ne déplairait pas à Baudelaire. Jekyll ne peut plus faire qu’une chose : parler, parce que la parole est tout ce qui lui reste. Une parole qui devient spectacle saisissant.

 

Du 11.01 au 18.02.2012

Di : 22.01 & 05.02

 

http://www.theatredesmartyrs.be/saison.html

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administrateur théâtres

L’ANGE BLEU (Henrich Mann) au théâtre Royal du Parc

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Du 24 novembre au 23 décembre 2011 et le 31 décembre 2011, à 20h15, sauf le dimanche à 15h, au Théâtre Royal du Parc. Relâche le lundi.

Première adapatation au théatre de L'ange bleu et découverte pour le public d'une atmosphère envoûtante d'un cabaret des années 30 en compagnie du professeur Raat, un vieux célibataire endurci qui va tomber follement amoureux de la célèbre chanteuse Lola-Lola et qui va renoncer à tout pour vivre sa passion. Un spectacle où se mêlent danses, chansons, cirque et théâtre.

Adaptation de Philippe Beheydt, d’après le roman d'Heinrich Mann. Avec Laura Van Maaren, Alexandre von Sivers... Mise en scène de Michel Kacenelenbogen.

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   L’ANGE BLEU, le roman d’Heinrich MANN (1871-1950), frère de Thomas MANN (1875- 1955), est noir. Le film de 1929 de Josef von Sternberg, éperdument amoureux de son actrice  Marlene Dietrich, est noir. L’adaptation faite au théâtre du Parc en 2011 joue des couleurs.

 

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                                             La cruauté y perd et pourtant notre monde actuel a de  cruelles ressemblances  avec l’époque du Black Friday. 

                                             On attendait un hommage vibrant à Marlène Dietrich, la sensuelle, la mystérieuse, l’envoûtante  femme fatale. « Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt ».  On assiste à un spectacle plutôt édulcoré,  dirigé par un maître-dompteur-magicien-directeur de spectacle, fort racoleur (Patrick BRÜLL), magnifique il est vrai, dans son rôle aux contours cyniques mais qui donne vite  un tour pathétique à l’ensemble. Le public est pris à témoin pour l'annonce de la  mort certaine du professeur angélique.

Plus que celui d’un cabaret glauque des années 1925, le décor est  celui d’un cirque. Cela a le mérite de faire vouloir revoir le film, pour son atmosphère, si différente et si troublante. Par contre, la très belle musique égrenée par une délicieuse pianiste (Sophie DEWULF) est un répertoire décalé,  tour à tour, charmant, mélancolique, poétique de  Pascal Charpentier. C'est le beau côté de cette comédie musicale.   On retient son souffle devant les jeux d’équilibriste des deux jeunes artistes de cabaret. Mais  celui que l’on préfère est à coup sûr l’ineffable Alexandre von SIVERS qui a l’air tout perdu dans ce monde de froufrous  factices et vulgaires. Dans les rôles féminins on craque pour la rutilante Madame Loyal (Pascale VYVERE) pleine de bonhommie, de capacité de rebondir et  surtout celle de nous  faire oublier la morosité ambiante.

Devenu clown grotesque pour les beaux yeux de sa belle   -  le professeur Dr. Immanuel Rath, transformé en  « Unrat »  (ordure)  par  les quolibets irrespectueux de ses élèves incultes -, a de quoi faire frémir. Prêt à toutes les déchéances pour l’amour, il est pathétique dans son dernier solo.

 D’autres sont prêts à tout pour l’argent. « They shoot horses don’t they ? ». Même époque sans pitié.  

 

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http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2011_2012_002

 

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administrateur théâtres

"La fin du monde" de Sacha Guitry (Comédie Claude Volter)

La fin du monde  de Sacha Guitry Comédie Claude Volter

 

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                                             Après nous…

Un toast à l’argent,

Le suprême agent,

Dit le Titan de la banque,

La richesse est tout,

Retournons l’atout,

Ce n’est pas l’enjeu qui manque.

Pressons si fort

Qu’en moelle d’or

Tout fonde,

Crédit, journaux,

Chemins et canaux,

Terre, onde.

Saignons sur bilan,

L’avenir à blanc.

Après nous la fin du monde ! 

                        (Paris, 1871.)

 

Sautez dans votre calèche ou votre fiacre, et demandez le château de Troarn. Chambres d’hôte de charme aux noms prestigieux : Charles IX (bof), Voltaire (piquant), Charlotte Corday (sans la baignoire) ….  Mais c’est surtout l’esprit et  la conversation avec le maître des lieux qui vaudra la promenade.  Une langue magnifique, des intonations princières,  dans un décor en décrépitude il est vrai, mais ô combien chargé d’histoire. On inviterait bien le capitaine Fracasse ! Le duc désargenté est un partenaire de choix pour se gausser de l’administration, du fisc, des huissiers et autres notaires dévoreurs de votre bel argent. Toute sa personne trônant sur un escalier horriblement kitsch nous offre des moments théâtraux  délectables qui dépeignent la fin d’un monde. « On ne saisit pas le Duc de Troarn ! » « Je vais être assiégé par la troisième république ! »

 

  Un seigneur sans le sou et que l’on va bientôt mettre à la porte du château de ses ancêtres, à moins que suivant l’idée géniale d’un sien cousin et prince d’église, il ne fasse chambres d’hôtes! Il en profitera pour retrouver le goût de la farce et pimenter l’affaire.  Dans cette pièce de Sacha Guitry,  on ne retrouvera pas les   mille et un traits acérés du misogyne qui s’offrit … cinq épouses car il écrivit cette pièce en  réponse spirituelle aux instances qui le pourchassaient de leur courroux pour des questions de cassette plus que de conquêtes féminines.  

 

 Bonheur désuet : les personnages sont une palette d’individus tous mieux campés les uns que les autres. L’huissier, Maître Charognard, ex-maître d’hôtel de la princesse de Monaco, ne manque pas d’allure. C’est un ahurissant Gérald Wauthia. Sa gestuelle est assurément croquée sur les  meilleurs sketchs de l’illustre  Honoré Daumier.

 

Monseigneur Le Landier, à l’embonpoint révélateur,  fort sensible aux histoires de soubrettes,  n’est pas en reste : sa robe violette et ses manières onctueuses ont de quoi faire rire à larges rasades. Il est passé maître en mensonges pieux, bien sûr ! Le Duc de Troarn, autrement dit Gibelin de père en fils, est une statue de bonne humeur qui pourfend morosité et hypocrisies de tout poil. Il résiste à tout : aux femmes surtout. Sa cousine, la marquise d’Aumont de Chambley,  sa fidèle vieille bonne revêche et amoureuse, Amélie, jouée à l’époque par Pauline Carton, et, of course, Adèle Pégrilleux, la riche héritière qui l’aime à la folie. Vierge rébarbative, diplômée et musicienne, elle lui résoudrait  tous ses problèmes d’argent s’il consentait à l’épouser sur les conseils de son avisée cousine.  La Marquise : « Comment vivez-vous ? Le Duc : Je vis le mieux du monde ! Avez-vous vu mon potager ? Et mes poules, les avez-vous comptées ? J'en ai deux cents…» Il ajoute froidement : « D’un parc j’ai fait un bois, d’un monsieur j’ai fait un homme ! » Vous appelez cela un discours réactionnaire? Il est libre, Gibelin,  et ne boude pas son plaisir! L’argent le fait …rire! 

 

Par contre, Mademoiselle  Mimosa qui  joue la femme sublime a de quoi réveiller le gentleman qui s’était retiré du monde finissant. Le Duc : «  Une femme - mais c'est toujours quelque chose. Et si vous n'êtes pas autre chose qu'une femme, tant mieux. C'est encore plus beau …Vous dites « pas grand'chose » quand vous avez tous les pouvoirs ! Vous pouvez faire faire un chef d'œuvre à un peintre - une bêtise à un brave homme - une folie à un banquier - vous pouvez faire commettre un crime - empêcher d'en commettre un autre - vous pouvez faire le bonheur d'un homme - le malheur de cinq ou six femmes !...Regardez donc ce que vous avez fait de moi en quelques heures !...Vous m'avez rajeuni d'un siècle ou deux. Pas grand'chose, une femme ? » Elle ressemble à s’y méprendre à celle  qui le 21 février 1935 épouse Sacha Guitry, homme de   50 ans,  de 22 ans son aîné. Il annonça leur mariage en déclarant : « J'ai le double de son âge, il est donc juste qu'elle soit ma moitié »  Tiens… une réplique de la pièce…

 

Une pièce donc, pleine de charme, d’esprit et de bonne humeur. Le choix des acteurs pour ces huit personnages hauts en couleur est particulièrement heureux. On ressort donc du spectacle, les yeux rieurs et l’esprit rassasié de bonheur verbal car dans l’affaire on a eu même droit au richissime américain, un Adamson  admirablement campé par Marcel  Delval et qui ne parle pas un mot de français bien sûr mais peut s’entretenir en latin ad libitum avec le monseigneur goguenard.  

 

Mise en scène : Danielle Fire  /Décor : Christian Guilmin / Avec : Michel de Warzée, Stéphanie Moriau, Nathalie Hons, Gérard Duquet, Jacqueline Nicolas, Gérald Wautia, Marcel Delval, Xavier Percy.

                                                
 Comédie Claude Volter
Avenue des Frères Legrain 98 - 1150 Bruxelles

du 07/12/2011 au 31/12/2011

http://www.comedievolter.be/

 

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administrateur théâtres

12272772659?profile=original  En ce moment, au Théâtre de la Place des Martyrs Un Cyrano qui va droit à l’âme. (d'Edmond Rostand)

 

Depuis sa création, il y a bientôt 20 ans, Théâtre en Liberté aime les spectacles qui allient panache et poésie ; des réalisations imagées, mouvementées, où l’esprit de troupe s’épanouit dans un plaisir du beau texte, de la musique, de l’escrime… Bref du théâtre total. Plus que jamais, entre des productions théâtrales assises dans le confort et des productions où la forme esthétique l’emporte sur le fond, où les gadgets scéniques remplacent les vraies valeurs du théâtre, il y a une place pour un théâtre « populaire ». Non un théâtre « démagogique » voulant plaire à tout prix et par n’importe quel moyen, mais un théâtre où l’équipe réunie dans une même foi apporte au public un spectacle où le divertissement va de pair avec la réflexion et l’esprit de révolte qui est celui de notre héros.

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Une troupe au service d'une pièce magique.

 

Avec Cyrano, nous voulons réunir dans une troupe partageant le même enthousiasme, des créateurs, des comédiens, des techniciens susceptibles d’apporter au public, la qualité de rêves et d’émotions qu’il est en droit d’attendre d’un théâtre vivant. Tous, ensemble, nous voulons faire un Cyrano non pas confiné dans un respect sclérosant mais où le souci de la tradition s’enrichit des précieux apports de la modernité théâtrale et donnant toujours au théâtre cette place privilégiée qui est la sienne : ouvrir les portes de l’imaginaire, de la poésie, du rêve…

 

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Une version dépouillée, concentrée sur un homme blessé qui combat la bêtise et les préjugés.

 

Notre Cyrano sera « débarrassé de ses paillettes, de ses plumes, de ses mots excessifs ». Pas pour une opération d’appauvrissement, mais au contraire pour « en retrouver la poésie, les sentiments, comme lorsqu’on dégage la toile d’un peintre de son cadre, pour mieux profiter du tableau »

 

Cyrano est avant tout un révolté contre la stupidité, la banalité, contre les comportements obligés, dictés par la société, contre l’utilisation que les gens en place font de leur pouvoir.

 

Les tirades de Cyrano ont une modernité formidable, très vite, on se rend compte que les travers que Cyrano combat, sont les mêmes que ceux qui gangrènent nos sociétés : l’opportunisme, l’arrivisme, le népotisme, la compromission. Tous ces abus qui se retrouvent aujourd’hui dans le monde des affaires, la politique, le monde des idées. Et certains, comme Cyrano, continuent à les combattre, non pas à la pointe de l’épée, mais avec d’autres armes, avec peu de résultats quelquefois, parce que les défauts de la société sont puissants comme ceux qui les entretiennent.

 

 

Assumer sa différence

 

 

Cyrano est, en fait, un antihéros qui est l’image même de l’échec. Antihéros qui a apparemment tout raté dans la vie et jusque dans la mort, Cyrano n’est pas un « gagneur » comme les héros de Sulitzer, il n’est pas davantage le « tombeur » qui séduit les femmes dans les feuilletons télévisés, il a seulement du cœur et de la fierté.

Et si c’était cela, pour une large part, qui faisait le succès de Cyrano ?

Il y a dans l’existence d’autres valeurs humanistes que l’argent, le pouvoir ou la beauté, que « réussir dans la vie » à la manière des Ducs du XVIIe et des « cadres dynamiques » d’aujourd’hui.

 

« Voyez-vous, lorsqu’on a trop réussi sa vie, on  sent – n’ayant rien fait mon Dieu, de vraiment mal ! Milles petits dégoûts de soi, dont le total ne fait pas un remord, mais une gène obscure ».

 

L’interprétation est fabuleuse. Dont acte. Cela commence en musique par des baladins en costumes dans le style de la plus pure commedia dell'arte - racines obligent  -  qui circulent dans le public et entraînent le regard vers une scène dont on ne lèvera pas le rideau avant les trois coups traditionnels. Une mise en oreille à l’ancienne, qui met  le public tout à l’écoute.

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 Et puis c’est le verbe magnifique qui déferle avec des intonations riches, justes, travaillées avec grande intelligence. Les trois personnages principaux n’ont rien de théâtral, ils ont tout des voix intérieures que l’on imagine à la lecture du texte. Et c’est une chose rare de sentir une telle adéquation entre la lecture et l’interprétation.

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 Roxane est bien une précieuse, mais pas ridicule du tout car elle a perdu beaucoup de sa vanité. Elle  arbore jeunesse, passion  et charme tendre avec une fougueuse intensité. Elle aime. Cyrano est l’humanité même, il aime.  Christian, que d’aucun pourraient moquer pour ses manques de verbe est tout aussi humain … même si son destin n’est que d’être beau comme le  Pâris de la guerre de Troie. Il aime. Les scènes de fleuret, de pâtisseries,  d’amour perché sur une échelle, ou de lune qu’un poète attrape au bout de sa verve, sont pétillantes d’esprit et de mouvement. Le public aime.  Les décors, tout le contraire des costumes éblouissants sont sommaires, vont à l’essentiel. Un arbre cache la forêt. C’est le flux théâtral qui prime... et la mise en scène qui fait voltiger les tableaux de maître, construits, équilibrés, graphiques, impressionnants. Et voici le  fleuve d’applaudissements qui coule et déborde de toutes parts!

 

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CYRANO DE BERGERAC - E. Rostand

Théâtre en Liberté

Du 27 octobre au 10 décembre 2011

Dim : 27 novembre et 04 décembre

 

 





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administrateur théâtres

Une séparation (au théâtre du Méridien à Boitsfort)

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Une séparation du 15/11/2011 au 10/12/2011 à 20h30

                                 au théâtre du Méridien

Face à vous un couple silencieux, assis sur deux chaises de bois quelconque. Noir complet.

Tout a changé. Elle est debout, en pleine lumière et a décidé de se séparer. Pronom réfléchi. Pas réciproque. Il y a partout des cloisons suspendues, serties dans des cadres sobres.  Ces panneaux  de papier froissé  sont marqués de profondes fissures.  Une mise en éternité ? Des lettres non écrites et chiffonnées, des vagues d’amour séchées, des  jupons superposés, les  murailles abandonnées  d'une terre  désertifiée, les manuscrits de l’amour mort ? Tout dépend de l’éclairage.Les gymnopédies de Satie s'arrêtent.

«Je me suis arrêtée comme un train qui s’arrête en rase campagne, seule, les mains vides, j’ai continué à pied ». « J’ai décidé de te quitter pendant l’heure disparue, au changement de l’heure d’été ». Il a reçu cette déclaration de désamour dans sa boîte aux lettres, un matin  où  il descendait joyeux pour relever le courrier. Et il ne s’est pas relevé. « Je t’ai quitté car nous étions devenus deux silhouettes ». Elle ne supporte pas la grisaille, l’ennui. « Peut-on être amoureux et s’ennuyer ? ». La raison pour laquelle elle l’a aimé est la même que celle pour laquelle elle l‘a quitté. Avec lui, elle marche sur un fil, juchée sur ses hauts talons, , et  tout d’un coup elle a envie de quelqu’un de protecteur, qui n’est pas lui.

« C’est vers moi que tu aurais dû courir, pas au hasard,  pour dissiper ta colère », plaide-t-il, alors qu’elle a pris sa décision sans lui en courant dans un parc. Le cœur de Paul est réfractaire au désamour. « Toutes tes justifications pour expliquer ton désamour sont malhonnêtes.» 

Mais, incapables de couper franchement, Paul et Marie  ne peuvent se retenir d’aller l’un vers l’autre.  Surtout Paul qui refuse la séparation avec énergie. Ils  s’échangeront à contrecœur, mais cœur à cœur,  lettres, cartes postales, post-its, billets, perles du souvenir, parfums du passé avec une impatience de bon augure. On oscille entre les élans, la tendresse, les reproches, les espoirs, la solitude, les déceptions  - qui sont toujours une trahison - les pleurs.  Vont-ils trouver la juste distance ? Celle qui fait durer le sentiment ? Va-t-elle se faire dévorer par son bovarysme féminin ?  Il lui a donné toutes ses billes. Elle les ramassera et les mettra dans un grand bocal à conserves. Est-ce assez ? Au moment fatidique, après des échanges profondément vrais et émouvants, elle n’entendra pas la pluie  symbolique qui tombe sur la mer, ... à cause des doubles vitrages de son hôtel.

 

Cécile Vangrieken (Marie), typiquement femme de tête et l’attachant Laurent Bonnet (Paul) échangent des  mots brûlants, bouleversants, dits avec honnêteté, tendresse, respect de l’autre… Deux comédiens avec qui l’ennui n’existe plus. Le spectateur est captivé et entend battre son cœur car l’attente du renouveau ne cesse de faire des pirouettes audacieuses sur le fil de l’amour. Une soirée qui fut un régal. 12272772053?profile=original

 

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du 15/11/2011 au 10/12/2011 à 20h30

de: Véronique Olmi
m.e.s.: Philippe Beheydt

avec:
Laurent Bonnet
Cécile Vangrieken

 

© pour les photos: Benoît Mussche

 

Visionnez la critique de l'émission 50 degrés Nord ici (de 35'03 à 39'40)

 

Théâtre du Méridien 200/202 chaussée de la Hulpe 1170 Bruxelles

 

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