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Nature (11)

administrateur théâtres

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Certes la spécificité du  Bodegón espagnol naît de la diversité : sans l’influence d’artistes de nos régions, comme Joachim Beuckelaer (ca. 1535–1575) et Jan Brueghel, et d’artistes italiens tels que Margherita Caffi ou Giuseppe Recco, la nature morte espagnole n’aurait tout simplement pas existé. On situe la  naissance du genre en Espagne vers 1590–1600 dans le contexte tolédan, au moment où des artistes comme Caravage ou Bruegel l’Ancien faisaient des essais comparables en Italie et aux Pays-Bas. Voici la vie secrète des natures mortes …et leurs Métamorphoses silencieuses à travers 400 ans d’art en en Espagne. 

L’exposition « Spanish Still Life » au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles s’est ouverte  le 23 février 2018  et refermera ses portes le 27 mai 2018 avant de voyager ensuite vers Les Musei Reali à Turin.  L’idée d’une exposition consacrée au genre de la nature morte en Espagne est née après le succès de l’exposition Zurbarán, maître de l’âge d’or espagnol, organisée par la Palais des Beaux-Arts (BOZAR) et la Fondazione Ferrara Arte en 2014. Cette exposition a pu voir le jour grâce à une intense collaboration avec d’autres musées européens, tels que le Museo Nacional del Prado à Madrid, le Centre Pompidou à Paris, le Museo Nacional de Arte Antiga à Lisbonne ou le Staatliche Museen à Berlin.

 En ce qui concerne le titre choisi, il est intéressant d’apprécier la différence de vocables utilisés dans nos langues européennes pour caractériser cet art  considéré par beaucoup comme « mineur » même s’il fut très apprécié par les amateurs d’art.  Si on parle de  "nature morte" en Français et en Italien,  Still life en Anglais, Stillleben en Allemand, stilleven en Néerlandais... mettent l'accent sur la vie! Et l'espagnol se distingue en parlant de " los bodegones" un pluriel de "victuailles"… donc de vie. 

 Mais dès la première salle on est confronté avec  l’intransigeante pureté du mysticisme ascétique espagnol qui remonte aux temps de  sainte Thérèse d'Ávila,  réformatrice de l'ordre du Carmel (1562 ) et de son compagnon spirituel Jean de la Croix,  l'un des plus grands poètes du Siècle d'or espagnol.  On pourrait même  oser  un parallélisme entre le mysticisme séculaire espagnol et la pensée du bouddhisme : où l'espoir d'une aurore lumineuse ne peut naître qu'après le dépouillement absolu, l’aventure dans le Rien (Nada).

Les objets ne sont plus partie d’un décor, ils sont devenus les protagonistes de la toile.  Ainsi cette fenêtre noire sur laquelle se détachent quelques humbles légumes baignés de lumière  dans le premier tableau de l’exposition, signé Juan Sánchez Cotán, artiste de Tolède (1560-1627).  L’art du silence ? Ce tableau n’est pas sans évoquer  La Nuit obscure qui est le lieu privilégié où l’âme peut faire son chemin vers Dieu. En 1603 il devient frère convers à la Chartreuse,  menant  une vie contemplative à l'écart du monde, dédiée à la prière d'intercession, d'adoration et de louange. Dieu a laissé la beauté aux objets de ce monde, comme les légumes avec lesquels on fait la soupe. La Beauté est faite pour être contemplée,  comme la frugalité et l’intensité de cette toile… (Coing, chou, melon et concombre -vers 1602- Musée d'art de San Diego). 

On se retrouve à Séville, dans l’ombre de  Pacheco qui fut chargé par le saint Tribunal de l'Inquisition de « surveiller et visiter les peintures sacrées qui se trouvent dans les boutiques et lieux publics, et de les porter si besoin devant le tribunal de l'Inquisition » Nous voici devant une œuvre de Velasquez « Le Christ dans la maison de Marthe et Marie » qui décrit l’oppositions des nourritures spirituelles et terrestres. Quatre poissons rutilants, des éclats d’ail en train d’être épluchés… et le choix qui nous est offert!  

Et pourtant, l’empreinte des cruautés  de L’Inquisition depuis Torquemada, triste confesseur de la reine Isabelle de Castille et du roi Ferdinand II d’Aragon…  et d’autres violences successives  ne cessent  de transparaître. Le sang et la mort.  Cela se voit particulièrement dans  la section du 18e siècle,  alors que  l’Europe  des lumières explosait de toutes parts   mais que l’Espagne subissait de lourdes guerres de succession et des conflits civils  meurtriers. En 1814, L’Espagne est exsangue.  Deux toiles de Goya, précurseur des avant-gardes picturales du xxe siècle, décrivent  avec la modernité du geste expressionniste un dindon raide mort et ensanglanté et un plat de poissons pourrissants, des dorades bien mortes,   pour symboliser toute l'horreur de la guerre et de la violence. On y  retrouve la souffrance séculaire de l'Espagne : depuis son invasion par les Maures, depuis  la tragédie de la  liquidation de la communauté juive,  et le salut illusoire qu'elle a cherché dans la religion en s'engouffrant dans l'Inquisition. Les guerres civiles quasi-permanentes, et les guerres de succession ont semé la souffrance.  L'amour-haine avec les Portugais.  Et sous silence: la mort portée outre-mer, et les richesses coloniales rapportées qui  ont bâti sa splendeur.

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 Le parcours est donc chronologique à travers quatre siècles d’art en métamorphose.  Certains tableaux comme les deux Zurbaran symbolisent la passion du Christ. Le Lys, la Rose, l’Oeillet … la grenade, le raisin ne sont pas choisis par hasard, ils ont valeur symbolique!

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Juan Van de Hamen y Leon " Nature morte avec fruits et objets de verre" 1629

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 Francisco de Zurbaran "La vierge enfant endormie " 1655

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 Francisco de Zurbaran "Nature morte avec panier en osier et pommes"

Une grande section est consacrée aux « Vanités ». Du latin vanitas (« vide, futilité, frivolité, fausseté, jactance »), terme issu du Hébreux « Hevel » qui signifie littéralement « souffle léger, vapeur éphémère ». « הֲבֵל הֲבָלִים הַכֹּל הָֽבֶל »  « Vanité des vanités, tout est vanité » Les désillusions du monde, l’inanité, la futilité de l’amour profane, de l’argent des bijoux, du pouvoir avec les couronnes et les sceptres, du plaisir, du jeu, des armes… face au triomphe de la mort ! L’occasion de méditer sur le passage éphémère de la vie et sa nature « vaine ». Ainsi ce prince à la peau si blanche, couvert d’un habit de dentelles «  Il vient et il s’en va si vite »… est-il écrit, parmi les tiares, mitres, couronnes,  les instruments de science,  la beauté des fleurs et les  gloires de la guerre!

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Antonio de Pereda "Le songe du gentilhomme" vers 1640

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Dans l'Allégorie de la Vanité,  de Juan de Valdes Leal,  les illusions de la vie temporelle et même du savoir,  sont confrontées à la vérité de la vie éternelle - salut ou damnation -, un ange tourné vers le spectateur soulevant une tenture pour dévoiler un tableau représentant le Jugement dernier.

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Pablo Picasso; "La casserole émaillée "1945

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Joan Miro "Nature morte avec vielle chaussure" 1937

Ce cortège de chefs-d’œuvre, réunit les plus grands noms de l’histoire de la peinture universelle, de Velázquez à Picasso, en passant par Dalí. La nature morte au XXe siècle explose. Elle est multiforme, elle passe par l’art abstrait, la photographie, l’expressionnisme. Et toujours avec Miro, les douleurs de la guerre.  Le dernier tableau de l'expo présente  des agapes …surréalistes et presque palpables,  que l’on vous laisse découvrir.

https://www.bozar.be/fr/activities/126682-spanish-still-life

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administrateur théâtres

« Métamorphoses » d’après Ovide 

Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !
Ô Soleil ! toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont.

Edmond Rostand, Chantecler Acte I, scène 2

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                                                       Le rideau rigide et noir se lève sur un paysage désolé d’arbres en postfabriqué,  ou en contre-plaqué, qui ressemblent  à de tristes poteaux télégraphiques… Mais…surprise!  Les voilà qui  communiquent encore! La preuve : cette séance d’extase  osmotique où  les neuf comédiens se sentiront tout à coup, partie de la vie secrète de l’arbre et de son flux vital. L’arbre est à jamais principe vital d’énergie et rêve collectif.  Pourtant,  les hommes ont détruit leur milieu naturel et des rescapés émergent d’un méchant abri, une bicoque bien top étroite pour tant de monde. Un  personnage se met à déchiffrer des pages d’un livre tombé du ciel.  Ce sont les premières  pages des « Métamorphoses » d’Ovide, livre fondateur. Elles sont lues avec chaleur respectueuse par  Laurent Tisseyre.  Le précieux  papier n’est-il pas métamorphose industrielle d’un arbre vivant et bruissant d’oiseaux désormais disparus?   Il n'y a plus que le verbe et les étreintes furtives pour relier puissamment les vivants. Il fera éclore des textes associés,  plantés comme des fleurs sur les lèvres des comédiens.

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                                                               La pièce  se fait foisonnement d’échos proches ou lointains, qui remue les cendres de mondes disparus pour en  recueillir les dernières germinations. De précieuses boutures dans des pots de fleurs  portent chacune  les prénoms des comédiens (Maxime (Anselin), François (Badoud), Dolorès (Delahaut), Stéphanie (Goemaere), Thierry (Lefèvre), Sylvie (Perederejew)Camille (Raséra), Hélène (Theunissen), Laurent (Tisseyre). Elles semblent  la seule richesse  qui a réussi à conserver la saveur du vivant. Elles reçoivent de tendres caresses et  des soins jaloux.   C’est au tour de Sylvie Perederejew d’entonner le chant du monde: « Tout change, rien ne périt ; le souffle vital circule, il va de-ci de-là et il prend possession à son gré des créatures les plus différentes ; des corps des bêtes il passe dans celui des hommes, du nôtre dans celui des bêtes ; mais il ne meurt jamais. »

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                                                         C’est ensuite au tour du petit cahier de Kinji Imanishi de prendre son envol. Verba volant… scripta manent ! Années 30,  la  jeune écologue japonaise, craint de voir ses recherches interrompues par l'entrée en guerre du Japon. Elle a consigné dans un cahier d'école les principes et les intuitions qui ont guidé son travail sur le vivant. Tout n’est pas que concurrence et la sélection naturelle, elle propose une  sagesse et une vision nouvelle du tableau de la nature. Tous les organismes sont en relation.  Et ainsi de suite, la mosaïque de sagesses diverses se compose et s’enchaîne sous la direction de Pascal Crochet,  transformé en prophète. Sachez-le : selon Ovide, Pythagore, le premier,  fit grief aux hommes de servir sur les tables la chair des animaux mais  ne fut pas écouté… « Que votre bouche ne touche qu'à des aliments obtenus sans violence ! »  On  frissonne en écoutant la belle histoire d’amour de  Philemon et Baucis, ce vieux couple pieux fidèle et si hospitalier transformé en chêne et en tilleul à un seul tronc par les dieux Zeus et Hermes. 

                                                        Le spectacle bourgeonne sur plusieurs plans: non seulement à travers le florilège mais aussi à travers les chorégraphies, les jeux de lumières,  et le jeu théâtral et sur  différents niveaux, comme à l’opéra. Il y a notamment un  lieu d’ablutions lumineuses, où semblent  se jouer de multiples métamorphoses. Le rêve ?

                                                        Certains spectateurs ressortiront affectés, pour qui découvre l’urgence des soins que l’on doit apporter au chevet d’une nature moribonde, d’autres, déjà très sensibilisés  par la problématique ressortirons encore plus angoissés que nature, tant le message est pétri d’urgence. On constate que les comédiens ont  dû longuement travailler ensemble pour mettre au point ce  plaidoyer vibrant pour la survie du vivant. Comment ne pas adhérer à leur discours solidaire et généreux, artistique et poétique, où le plaidoyer pour l’arbre est intimement lié à celui de l’homme, comme le prouve le discours de Francis Hallé, une autre pépite générée par le brassage des Métamorphoses. C’est  véritablement  l’amplification théâtrale et les racines adventives du propos qui  importent.  Et le tout semble s’écouler,  comme  l’inéluctable fleuve du « panta rhei » du cher Héraclite.

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                                                        Enfin, une pensée finira par ne plus pouvoir nous quitter: « Il m’apparaît de plus en plus clairement que nous sommes en train de créer les conditions de notre propre perdition… que nous nous autorisons toutes les bonnes choses dont nous jouissons aujourd’hui au détriment du futur. Nous n’avons pas le droit d’hypothéquer l’existence des générations futures à cause de notre simple laisser-aller. Nous devons nous poser la question, et c’est un commandement moral : qu’avons-nous le droit de faire ou de ne pas faire ? On ne devrait plus s’interroger sur ce que l’homme peut découvrir et développer, mais plutôt se demander ce que la nature est encore capable de supporter. Notre appétit de consommation ne doit pas constamment croître comme ce fût le cas jusqu’à présent. Nous sommes dans une situation clinique, au chevet d’un malade. Et nous sommes ici simultanément les patients et les médecins. Si nous ne sommes pas prêts au sacrifice, il n’y a guère d’espoir. »  

                                                       La salle, remplie de jeunes des écoles médusés,  écoute le message polysémique. Les uns avec consternation,  d’autres, bouleversés jusqu’aux larmes devant la neige noire qui tombe sur la cabane, alors que des voix étranges aux messages incompréhensibles  investissent les « arbres ». Cependant que  les comédiens,  tels les  bourgeois de Calais marchant au supplice, regardent le corps nu d’une femme se fondre et s’unir à la terre… Voilà donc une épopée philosophique grand format assez effrayante,  mais qui remet la sacralité de la vie et la renaissance au premier plan!

http://theatre-martyrs.be/saison/metamorphoses/1D4EF2AE-01CE-0DBF-02AB-BE93A00D9A03/

 

JEU Maxime AnselinFrançois BadoudDolorès DelahautStéphanie Goemaere, Thierry Lefèvre, Sylvie PerederejewCamille RaséraHélène TheunissenLaurent Tisseyre
SCÉNOGRAPHIE & COSTUMES Satu Peltoniemi
TRAVAIL DU MOUVEMENT Anne-Rose Goyet
COSTUMES Anne Compère
CRÉATION SONORE Raymond Delepierre & Pascal Crochet
CRÉATION LUMIÈRES Florence Richard
RÉGIE Nicola Pavoni & Justine Hautenauve
DIRECTION TECHNIQUE / CONSTRUCTION DU DÉCOR Stéphane Ledune, Frédéric Nicaise & Simon Detienne
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Boriana Todorova
CONCEPTION & MISE EN SCÈNE Pascal Crochet

PRODUCTION Théâtre en Liberté
COPRODUCTION La Coop asbl
Avec l’aide de Distinguo et le soutien du Centre Des Arts Scéniques.
Avec le soutien de Shelterprod, Taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge.

Photos : Isabelle De Beir

 

On en parle dans la presse :

 http://www.lalibre.be/culture/scenes/metamorphoses-sculpturales-aux-martyrs-5a57c982cd7083db8b82f592

http://www.lesuricate.org/metamorphoses-dovide-theatre-martyrs/

http://focus.levif.be/culture/scenes/critique-theatre-ovide-au-camping/article-normal-785519.html

Dossier pédagogique: http://theatre-martyrs.be/wp-content/uploads/2017/12/TMADOSPED-M%C3%A9tamorphoses.pdf

 

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Sur la nature

12272992652?profile=original"Sur la nature" est un poème philosophique d'Empédocle, d'Agrigente, (483-423 av. JC.) qui nous est parvenu en fragments recueillis par Sextus Empiricus, Clément d' Alexandrie, Plutarque, Simplicius et d'autres écrivains.
Après la dédicace à son ami Pausanias, et une préface très obscure où l'auteur supplie la Muse de ne pas révéler aux mortels les vérités qui, selon une loi éternelle, doivent rester cachées, l'auteur expose son interprétation des phénomènes naturels perceptibles par les mortels, parce que fondés sur ce même univers des sensations d'où sont issues toutes leurs opinions: "Regarde de toutes tes forces les choses du côté où elles sont visibles, et ne prête plus de foi à ta vue qu'à ton ouïe, ni à l'ouïe sonore qu'au témoignage du goût; ne refuse de prêter foi à aucun de tes organes parce que chacun d'eux est une voie de la connaissance; mais essaie de penser à chaque chose selon la façon qu'elle a de se manifester".
Le monde est constitué par un mélange variable de quatre éléments -l'au, la terre, l'air, le feu, -poussés par les forces antagonistes de l' Amour et de la Haine. L' Amour mélange l'ensemble des éléments dans un Tout ou Sphère, la Haine force chaque parcelle à se séparer du Tout et à s'unir aux autres parcelles appartenant à son propre élément. Par conséquent la naissance et la mort ne sont qu'apparence. Il en est ainsi pour tous les mondes: ils naissent du Chaos sous l'action de la Haine, ils subsistent grâce à l'équilibre temporaire de deux forces antagonistes. Ils naissent et ils meurent dans un mouvement perpétuel.
Lorsqu'on a épuisé tous les mondes possibles, ces mêmes mondes réapparaissent dans le même ordre où ils se sont présentés la première fois. Empédocle présente également une théorie de la connaissance assez primitive. En nous, existent également les quatre éléments et les deux forces déjà décrites; nous connaissons le semblable grâce à son semblable: "Par la terre nous connaissons la terre, l'eau par l'eau, l'air par l'air divin, le feu par le feu destructeur, et l' Amour grâce à l' amour; la Haine nous fait connaître la Discorde".
Cette grandiose vision, écrite dans un style large et puissant, que les anciens comparaient au style épique d' Homère, constitue la première tentative de construire un système complet du devenir naturel, en suivant des principes naturalistes. La personnalité et la pensée d'Empédocle, avec celle de Démocrite, ont inspiré les grands naturalistes de la Renaissance, à l'aube de la nouvelle science.

 

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Une grande première en Occident…12272949691?profile=original

Trois jours au rythme de la vie des temples taoïstes chinois…

 

C’est en effet la première fois  qu’une délégation aussi importante, par la taille et le prestige des personnalités qui la composent, quitte la Chine pour se rendre en Occident. 88  moines et dignitaires du taoïsme  ont quitté la terre de l’empire du Milieu pour se rendre chez nous, au cœur de l’Europe et animer le festival du Taoïsme à Bruxelles. En effet un séminaire présentant plusieurs pratiques taoïstes (art martial, calligraphie, initiation aux instruments de musique traditionnels, offices, cérémonies et rituels …) s’est déroulé au palais des Beaux-Arts de Bruxelles.

 

Un spectacle de musique traditionnelle taoïste et d’art martial taoïste clôturait cet événement présenté pour la première fois en Europe.

 

Même en Chine, peu de temples assurent ces offices de cette façon, c’est-à-dire dans le cadre d’une cérémonie avec une dizaine de moines qui officient. Seuls les grands temples, pourvus d’une grande communauté ayant reçu les enseignements propres aux lectures, musiques et chants des textes sacrés peuvent les présenter. A Bruxelles, dans le cadre du festival, ces cérémonies seront assurées par des moines de Changchun Guan, le temple taoïste de Chine qui réalise le plus d’offices et de rituels.

 

Ces rituels  ont  souvent pour objectif de  transmettre une requête aux immortels ayant trait à la  protection de la famille, la réussite dans les affaires ou dans les études, l’apaisement des âmes des ancêtres,  la fécondité, le mariage, … Le taoïsme est un art de vie basé sur une sagesse chinoise ancestrale. Il nous permet d’être en chemin et d’aller à la rencontre de notre vraie nature, d’être nous-mêmes.
Art de vie aux multiples facettes, le taoïsme peut être appréhendé par différents côtés de la montagne. Selon la voie empruntée, le chemin sur lequel nous marchons et les paysages qui s’offrent à nos sens sont différents. « Se connaître soi-même est la vraie sagesse », chapitre 33 du Dao De Jing.

Les trois maîtres de cérémonie de Chang Chun Guan  étaient  présents, ce qui est en soi un fait exceptionnel car ils ne se déplacent généralement pas tous ensemble.

 

Le spectacle s’ouvre sur une procession d’une vingtaine de moines coiffés d’une toque particulière. Ils portent un long manteau  rouge bordé de noir et une étole précieuse. Est-on insidieusement  frappé de berlue ? Le jeu de lumières sur les grands orgues ? On jurerait que nous sommes arrivés dans un grand temple taoïste. Au centre il y a ce grand tambour rouge, à gauche, le gong de bois et à droite, le bol sonore, deux éléments qui en plus des cymbales, de la cloche et des chants portent les prières vers le grand immortel.12272950882?profile=original

Le salut des arts martiaux et les voilà remplacés par une procession de femmes vêtues de costumes bleutés entourant les trois sages en manteaux brodés d’ors jaune, rouge et vert. Des bruits de nature, le ruissellement de l’eau et les chants d’oiseaux mêlés de luth et de flûte enlacent la danse de quatre danseuses qui opèrent avec lenteur et harmonie. La danseuse principale se dégage et fait claquer un éventail rouge sorti de sa manche à chacune de ses postures énergiques. . Au son d’un tambour, ce sont maintenant deux hommes qui s’affrontent ; le dernier développe un solo héroïque et flamboyant. Un orchestre en manteaux bleu suie est arrivé avec ses instruments à cordes,  ce qui ressemble à un orgue et des  flûtes. On contemplera aussi une procession de femmes vêtues de manteaux saumon bordé de noir. Elles portent deux étendards. Le symbole du Ying et du Yang est partout. L’officiant semble disperser des gouttes d’eau d’une feuille trempée dans un vase. Quel voyage au cœur de la culture chinoise !12272951687?profile=original

 Voici maintenant  la menue nonne chinoise qui va faire quelque chose d’extraordinaire : du jamais vécu dans la salle Henri Le Bœuf. D’une voix en anglais de là-bas,  frêle et forte à la fois, elle va promettre la sérénité, la paix d’esprit  et le bien-être à tous les spectateurs. Ils obéissent à sa voix et se concentrent tous sur l’exécution d’une respiration coutumière au yoga, assis les yeux fermés … 1500 disciples en un coup de filet magique ? Du jamais vu : les 1500 spectateurs se lèveront, à la commande de la jeune prêtresse pour faire une  posture de torsion à gauche et à droite, les brais noués vers le ciel… Un sourire est monté aux lèvres de tous.12272951857?profile=original

 Après l’entracte, l’ambassadeur de Chine présente le grand maître … qui dans un dialecte haut en tonalités répand sur l’assemblée ses bénédictions de paix avec les autres et avec soi-même. Sans oublier la prospérité et la longévité… La deuxième partie du spectacle se fait beaucoup plus dynamique avec des danseurs qui manipulent des flambeaux de crins de yak, des épées ondulantes. La récitante dont le costume pantalon et chemise longue blanche et orné d’une chasuble en voile couleur parme se diluera dans un solo de danse fluide et méditative. Le tout s’achève par un  triple concert de moines musiciens en bleu et or présente une musique trépidante, au bord de la transe avec les trompettes tibétaines qui s’insinuent dans l’immense variété de gongs, de tambours et d’instruments à vent et à cordes aux timbres rares.  Voilà bien une expérience esthétique inoubliable, une rythmique mystérieuse et des vibrations qui sont faites pour nettoyer l’esprit de tout ce qui encombre.   12272952463?profile=original12272952861?profile=original12272953294?profile=original

 

 

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Du Bonheur au Lison, la magie des sources.


J’attendais ce début de semaine, pour vous offrir, par épisodes se situant dans le suivi des articles précédents, un premier petit bout du « merveilleux » que je vous avais promis lors de notre séance d’aquarelle au Taj Mahal…
Aujourd’hui, du Bonheur au Lison, nous découvrons un point commun : le parcours souterrain d'une rivière à travers le karst, se terminant par une abondante source qui jaillit au grand jour.
Je vous emmène donc découvrir la très belle source du Lison, dans l'esprit de nos rencontres picturales avec des lieux forts, générateurs de mystère et de beauté, porteurs de rêve et d'émerveillement.
Vous verrez dans les prochains épisodes, ce dont à quoi cette nouvelle découverte va nous amener, d'aussi fantastique qu'inattendu...


Source Loue

Avant la source du Lison, nous nous étions arrêtés avec mes amis (es) stagiaires du mois de juillet dernier, à la source de la Loue et dans son cadre grandiose (malheureusement bien défiguré par les aménagements «touristiques», …ah, mon Dieu comme c’était romantique et beau avant l’installation de la passerelle, l’abattage des arbres et l’impossibilité d'accéder aux ruines parsemant le lit de la rivière !), pour un exercice de croquis aquarellé rapide (pas plus de 10 mn si possible), si important dans la maîtrise des esquisses de carnets.
En attendant, aviez-vous sans doute remarqué ma fascination pour le monde souterrain porteur des mythes les plus anciens de l’humanité ?
Pour moi, rien d’effrayant dans les «mystères d’outre - roche», créés, modelés, formés par le passage de l’eau, mais au contraire tout d’étonnant, captivant, fascinant, extraordinairement beau, et je peux même l’écrire car je le pense réellement : incomparable, magique, merveilleux !
En plus, il existe toujours une relation intime, profonde et mystérieuse entre les univers hypogés et le monde extérieur auquel ils sont liés, qui a le pouvoir de nous enchanter à la rencontre des deux.


Source Lison

Le motif de ma vidéo tel que je l’ai si souvent dessiné au cours de tant d’années où je suis venu trouver l’inspiration auprès de la source du Lison…
Ce qui fait la force et la beauté d’un terroir, c’est justement ce qui en constitue le socle et l’assise invisible, en charpente la perception spatiale, en caractérise le paysage, en influence la nature et les écosystèmes, en détermine les comportements humains les plus ancestraux : son essence minérale, ses particularités géologiques, la sève de ses racines cachées les plus insoupçonnées !
- Ne pensez-vous pas qu’une bonne fée a dû se pencher à sa naissance sur la source dont l’image est là notre sujet ?
- Ne ressentez-vous pas en la regardant (plus encore en la dessinant), que cette eau jaillissant de la roche, nous apporte des visions de cascades paradisiaques venues du fond des âges, aux pouvoirs étranges peut-être miraculeux, comme si notre imaginaire ne pouvait se détacher des symboles de vie, de purification et de régénérescence portés par l’abondance et la puissance de l’eau jaillissant de la roche ?
Alors que la rivière naissante se mêle à la lumière du jour, emportant sa fraîcheur vers les vallées brûlantes sous les feux de l’été, et avant que nous nous retrouvions pour une nouvelle aventure faite de merveilleux (unique et extraordinaire, vous verrez à quel point), au coeur de ces terroirs où l’eau se perd dans la roche et sourd sur les galets, nous fêterons dans le prochain article un anniversaire qui n’est pas anodin, car ici, en fait, …tout est lié !
Enfin, pour terminer, voici ma vidéo :

 

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12272898101?profile=originalCe poème de Lucrèce (Titus Lucretius Carus, 98-55 av. JC., dates indirectement confirmées par Suétone, écrit ans l'intention d'exposer les fondements de la physique et de la morale d' Epicure, est le chef-d'oeuvre de la poésie scientifique. Ne serait-ce que par son titre, il s'insère dans la tradition de la poésie philosophique grecque, de Parménide à Empédocle. L'oeuvre parut après la mort de l'auteur et, selon une tradition remontant à saint Jérôme, Cicéron en aurait assuré la publication. On a même longtemps prétendu que le célèbre orateur aurait "émondé" l'oeuvre avant de la livrer au public: c'est là une affirmation nullement prouvée. En fait, il semble bien que les six chants composants le poème soient demeurés dans l'ordre et dans la forme où l'auteur les a laissés.

Loin de vouloir faire une oeuvre à proprement parler didactique, Lucrèce entendit donner une interprétation poétique de l' Univers, compte tenu du fait que l'individu en est une des parties essentielles, certes destinée à périr, mais non cependant à disparaître dans tous ses éléments. Tel est le caractère dominant de la poésie de Lucrèce, toute imprégnée qu'elle est d'une émotion fervente devant la profondeur des mystères que le savoir d' Epicure, la maître vénéré entre tous, dévoile aux yeux stupéfaits des mortels: les murailles de ténèbres qui entouraient le monde s'écroulent et le regard du poète atteint ces lieux paisibles où règnent les dieux, car l'espace s'est entrouvert devant celui qui a surmonté les mystères également redoutables de la vie et de la mort, et désormais le voici baignant dans une atmosphère sans nuage et sans ombre, faite de larges espaces et de lumière diffuse.

La matière du poème se répartit comme suit: après une invocation à Vénus, principe de toute vie et de toute fécondité, Lucrèce consacre les deux premiers livres de son oeuvre à exposer les grandes lois concernant l' univers: rien ne se crée, rien ne se perd; à l' origine de toutes choses existent certains éléments indivisibles et indestructibles: les atomes, dont l'agencement a formé le monde. Et ces atomes se meuvent éternellement dans le vide (I, 430). Le tableau que Lucrèce nous donne ici du cosmos, va aussi bien à l'encontre des théories des philosophes ioniens (Héraclite, Anaxagore) que de celle d' Empédocle sur les quatre éléments. Le livre II commence par décrire quel est le processus de formation et de dissolution des corps: grâce à la pesanteur et à une certaine "inclinaison" (clinamen) de la verticale, les atomes sont amenés à se grouper; leurs combinaisons sont nombreuses et les similitudes infinies. Voici les atomes lisses, qui sont comme une caresse pour les sens; les atomes rugueux, qui leur sont comme une offense et qui composent les matières dures (II, 422). Tout ce qui est nécessaire pour conserver la diversité des choses et des apparences telles que nous les connaissons, dépend d'eux seuls et plus précisément de leur agencement. La variété de leurs formes introduit de nouvelles différenciations et Lucrèce de nous montrer la naissance des êtres animés à partir des êtres inanimés. A cette fin, le poète apporte un faisceau de preuves dont il n'y a pas si longtemps encore on faisait argument dans la difficile querelle de la "génération spontanée": apparitions de vers, lorsqu'un corps animé quelconque se putréfie; transmutation de certaines matières, et. Ce chant, qui se termine par une allusion à la pluralité infinie des mondes et à leur perpétuelle formation, fait alterner les spéculations métaphysiques et les plus charmants tableaux de la nature. Les livres III et IV traitent de l'homme, corps et âme, cependant que sa place dans le monde et ses rapports avec l'univers feront l'objet des livres V et VI. Puisque tout est matière, l'homme lui-même n'est donc qu'un agrégat d'atomes; et son esprit ("animus") comme son âme ("anima") ne sont que le fruit d'une combinaison plus subtile d'atomes. Mais ce qui est matière est périssable, et toute combinaison d'atomes finit par se résoudre en ses éléments. L' âme est donc mortelle et point n'est besoin de craindre la mort, qui n'est que le retour au néant. Le livre IV se rapporte à l'homme physique: sensations, réflexions, sentiments et désirs y sont analysés dans leur essence et leur mécanisme. L'auteur y traite des phénomènes de la vue et de l'Ouïe, du goût et de l' odorat, des songes et du sommeil, de la vie sexuelle enfin, consacrant aux illusions de l'amour, ainsi qu'aux joies et aux tourments qu'il engendre, quelques-uns des plus beaux vers qu'il ait jamais écrits (IV, 1145-1162). Ce chant, le plus célèbre de tous, fit l'admiration de Voltaire, qui se proposa à plusieurs reprises de le traduire. Le livre V décrit les premiers âges de la terre, l'enfantement des arbres et des fleurs, l'apparition des animaux; puis l'auteur nous donne un tableau grandiose de la civilisation humaine et des différentes étapes que l'homme doit parcourir, depuis la création d'un langage commun et la naissance de l'industrie, jusqu'à ce moment où, accédant à la vie morale, il se propose la sagesse comme but suprême de son existence. Les dieux ne sont donc point à l'origine du monde, telle est la conclusion que l'on peut tirer de ce livre. Le dernier chant est une étude des phénomènes naturels: pluie, vents, arc-en-ciel, volcans et tremblements de terre. Aucun de ces phénomènes qui épouvantent le plus souvent les hommes, qui n'ait une cause naturelle. L'oeuvre se termine brusquement, sur la description de la peste d' Athènes (VI, 1088-1284). Chaque livre comporte un poème, louant Epicure, le maître incomparable et vénéré de cette admirable philosophie dont le poète nous a transmis les préceptes d'or.

Si Lucrèce avoue lui-même sans détours qu'en écrivant son poème, il a visé à acquérir la gloire, il l'a composé, avant tout, pour rendre service à l'humanité. Il entend l'affranchie des vaines superstitions et croyances qui l'effrayent. La crainte du surnaturel attente à la simple beauté de la vie et corrompt les âtres: la doctrine d' Epicure, qui fournit des choses une explication exclusivement naturelle, en délivrera les hommes et rétablira le calme dans leur âme. Su Lucrèce ne prétend qu'à un exposé poétique de la doctrine de son maître, son oeuvre est cependant fort originale. En fait, il renouvelle la pensés d'Epicure et lui donne un pouvoir d'évocation qu'elle n'avait pas. De plus, il transforme l'esprit même de ses théories; alors qu'Epicure visait à la parfaite sérénité du sage, Lucrèce, plus sensible au caractère d'inébranlable fixité des lois de la nature, éprouve pour l'homme en général une profonde et douloureuse pitié. C'est elle, et le souci d'éclairer son semblable, qui le conduit à un prosélytisme assez éloigné de l'esprit même de la secte pythagoricienne.

Mais surtout Lucrèce est un très grand artiste. Doué d'un sens poétique incomparable et d'un enthousiasme profond, il sait animer les passages les plus abstraits de son oeuvre, leur conférant une grandeur dont on reste encore aujourd'hui confondu. Peu goûtée de ses contemporains, très lue et très imitée dès le siècle d' Auguste et jusqu'au IVe siècle de notre ère, l'oeuvre de Lucrèce subit une longue éclipse. La Renaissance, qui l'apprécia, ne put cependant lui conquérir une vaste audience; ce n'est qu'au début du XVIIe siècle, avec Gassendi qui se proclame son disciple, Molière qui traduit son poème (voir "Le misanthrope") et La Fontaine qui le loue comme le maître de la poésie philosophique, que Lucrèce connut un regain de popularité. Le XVIIIe siècle applaudit à son matérialisme et André Chénier tenta de rivaliser avec lui dans son "Hermès". On est unanime, de nos jours, à rendre justice à son puissant génie scientifique et à sa poésie majestueuse et passionnée.

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HYMNE


Ferme les yeux et détends-toi
Ferme-les bien pour mieux me voir
Je suis en toi, le jour ; et dans le noir
Tu me verras au fond de toi
Et sous les toits
Et dans les bois
Sur les lisières 
Et au bord des fraiches rivières
Etends-toi à l’ombre des arbres
Aux bras tendus
Pour t’embrasser
Laisse-toi porter
Par la vague d’encens
Qui se dégage des feuilles et des troncs
Et voyage
Vogue
Vole à tout vent
Les chemins de la découverte
Quoique sinueux et longs
Sont pour l’homme des portes ouvertes
Sur l’oasis bleue du paradis
Sur l’océan vert des vallées
Sur la plénitude des belles plaines 
Beaux tapis de velours semés
Puis ouvre les yeux 
Pour embrasser de ton regard
Les blanches cimes
Tu verras qu’au loin les montagnes
Te font signe
Ecoute leur appel résonner
Hymne par l’écho emporté
Fais ta prière
Dieu est bien là pour l’exaucer !

KHADIJA, Agadir, le mardi 09/11/10, à 16h30

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L’Escaille : une  histoire…

 

Une (- ; aquaril ;-) (1)  de Jean-Marie Cambier

Quelques explications si la vidéo vous laisse perplexe …

 

Une réflexion sur l’évolution de l’environnement de la sucrerie de Gembloux, le quartier où il a vécu dans son enfance.

 

On peut se demander s’il est nécessaire de compléter une peinture par l’écriture alors qu’elle doit se révéler par elle-même et laisser le champ libre à la pensée du spectateur. L’histoire de l’art a connu des partisans et des adversaires de cette complémentarité.

 

Comme dans un sumi-e dont nous ne comprenons pas le texte calligraphié mais dont nous apprécions la beauté formelle et le rapport dynamique à l’image, Jean-Marie Cambier vous propose le même rôle de l’écriture mais si vous souhaitez satisfaire votre curiosité, voici le texte : 

 

 1ère  face : 15 octobre 1958, j’ai 7 ans, j’habite à Gembloux,Chaussée de Tirlemont au n° 13, en face de la sucrerie ; je ne me lasse pas de regarder ce qui se passe dans la cour … Il faut fermer la fenêtre à cause de la poussière…l’Orneau est gravement pollué(e ?) (Monsieur Grévisse, pardonnez-moi !) malgré les décanteurs de l’Escaille.

A cette époque, le quartier de la gare était très industrialisé avec les usines Cassart (c’était à hauteur du supermarché Champion), Mélotte ( et si on en faisait un musée d’art contemporain ?!)

L’architecture de la sucrerie aurait-elle mérité d’être préservée ? C’était finalement presqu’aussi beau que les moulins de Beez !... Toute la rue a été démolie depuis le café des trois clefs - je salue Marc en passant - jusque chez les Darcheville.

Il y a des tracteurs jusqu’à La Croisée qui attendent patiemment leur tour (il n’y a pas à dire, c’est patient les tracteurs, surtout lorsqu’ils viennent nombreux manifester à Namur devant les ministères!) Les fermiers vont parfois boire un verre  au café du coin, (chez Horgnies  -  Madeleine et Charles, je crois - je leur fais un cartouche comme pour les pharaons !) Ils arrivent enfin dans la cour de la sucrerie.

Ils passent d’abord sur la bascule où l’on prélève des betteraves pour déterminer la teneur en sucre. Puis les betteraves sont mises en tas à l’aide d’un élévateur à tapis roulant…(J’adore les écritures chinoise, japonaise, arabe et je ne connais que la mienne!) ...Si mes souvenirs sont bons, on arrachait les betteraves à la main avec ces deux outils. (dessins)

Des saisonniers flamands acceptaient de venir aider les wallons pour de petits salaires… « Les flaminds, c’est né des djins … disaient-ils ! » On comprend mieux pourquoi on a toujours pas de gouvernement ce jeudi 14 avril 2011 !

Toute cette écriture cela fait un peu Ben (…écrit dans une benne !)

2ème face : A côté de la sucrerie, il y avait « la villa romaine »…  (…du 19 ème siècle ?!), demeure du fabricant de sucre le Docte. Je me souviens qu’elle ne manquait pas d’allure au milieu de son parc mystérieux.

Y avait-il un étang dans ce parc ?... avec des martins-pêcheurs ? On n’y avait pas accès ! Comme la sucrerie, elle a été démolie. Maintenant, il y a un superbe lotissement avec des maisons basse énergie, un JBC, un Colruyt aux vastes parkings garnis de buissons bien alignés.

Il y avait certainement de bonnes raisons pour abattre ce château, enfin c’est toujours l’art du possible, d’un certain possible …

J’imagine un autre possible : le parc est devenu un lieu de promenade pour les nouveaux habitants du quartier de la sucrerie ; la villa romaine, un musée de l’agriculture et de l’industrie du sucre de l’époque romaine … aux charrues Mélotte !

Les décanteurs sont devenus réserve naturelle, la villa romaine et son parc n’ont pas été conservés ; Pourquoi ?

 3ème face  La prédation est la règle de vie sur notre planète… mais le profit est la règle des Hommes. Oui, on a essayé et cela n’a pas fonctionné…curieuses règles pour un monde créé par Dieu ;-)

4ème face  Le 12 décembre 2010, je découvre avec surprise et intérêt la réserve naturelle de l’Escaille. La nature a repris ses droits. Elle va vite ! La dernière fois que j’ai vu ce lieu, c’était un champ de boue ! Une réserve proche du cœur de la ville, c’est une belle opportunité dans l’évolution de ce quartier.

Mais quel est finalement le bilan pour l’environnement ?

Une sucrerie, son château au milieu de son parc, ses décanteurs remplacés par de nombreux immeubles et supermarchés…

… les oiseaux d’eau indifférents à l’esthétique du lieu fréquentaient déjà les décanteurs…

Entre écologie et économie, trouverons-nous un juste milieu… ou sommes-nous voués à disparaître ?

Des millions d’années pour aboutir à cela !... Vu de Sirius…bof !

(1)       ; Aquaril ;-) : des idées exprimées avec l’aquarelle comme médium.  

 

3ème face...  La prédation est la règle de vie sur notre planète...

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Nature- morte encore vivante

Sorti de mes archives cette nature morte "still life" . Peinture daté de 1994 : collection Mme-Reymond. 

Vase tournoyant sur une table ronde..

le guéridon et vase 94x82 approximatif  1994  acry et matières diverses. Collection privée

collection reymond 

 Faire tourner les verres, lever les tables.. Le supra-naturel me fait tourner la tête... Je suis encore sceptique pour le moins.. J'arrive à presque 60 ans et je n'ai pas encore eu l'occasion de constater ce phénomène..

Never too late..!

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rage en campagne

Réaction à chaud après la découverte d'une disparition sur le sentier d'artfin-de-meetic.jpg
Installation de courrier du coeur art en campagne 2010

Je suis très en colère, une 1ère alerte déjà avec trois de mes arbres enrubannés qui se retrouvaient désenrubannés .. sans la moindre trace de
vandalisme.. travail bien fait et rubans enlevés proprement.. Fond de défense des troncs morts ou autre commando forestier .. je me pose des questions
.. et hier j'apprends que les belles pièces demi-sphèriques et féeriques de Marianne sont volées.. Je veux juste dire ma colère et la démotivation qui
suit. A quoi bon travailler sur le terrain avec cette menace omniprésente d'un acte de vandalisme sitôt le dos tourné..
Néenmoins , nous continuerons la mise en place des derniers détails ce matin en placant les fiches de chaque artiste devant chaque œuvre présente
abîmée ou disparue..
Les dernières pièces seront mise en place aujourd'hui, je pense à Hérésidore qui vient de la région Parisienne, Je pense à Eva Gladys qui arrivait par le
bus droit venue de Zurich, 2 énormes valises remplies de.. valises . Nous avions rendez vous à Collex Bossy à 17h , je ne savais rien d'elle pas la moindre
photo ..le seul indice .. elle devait porter des valises .. je la revois encore demandant sa direction cherchant la mairie.. et c'est comme ça que nous avons
fait connaissance. Magie des rencontres .. Que cette expo se fasse encore, malgré les doutes et les colères pour la magie des rencontres entre artistes
Merci à vous
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