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La couronne aux peupliers

La couronne aux peupliers

                    Antonia Iliescu


Les sillons profonds
taillés sur le front

Enfantent des épines

Comme des impairs peupliers

Ton Christ crucifié ferme les yeux

Qu’il ne voit pas en toi

Ses vieilles blessures cendrées.

17 février 2010

 (traduction, "Nãscãtorul de perle" - Antonia Iliescu, Ed. Pegasus Press, Bucuresti 2010)

 

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Les dessous chic de Flo

Voici le dernier état de Flo au fond gris jaune.

C'est vraiment une histoire de fous que ces fonds. La peinture devrait se passer de fond . L'aquarelle joue sur le blanc du papier qui est le plus léger des fonds.

flo  sur fond gris jaune

100x80 acry et marouflages sur toile gegout©

flo fond gris jaune

Je pense qui mon travail ira vers ce blanc de la toile et basta..!

en bas

3 états différents de Flo fond gris

flo au fond drapéflo béanteflo en été

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journal de bord, mardi 28 juin 2011

Nismes ... en Thiérache. Nismes ... en Belgique. A ne pas confondre avec Nîmes, dans le Sud de la France.

 

Ah ! Le rognon préparé avec du porto, hier, il était bon.

Dans le même resto, on y cuisine des moules venues tout droit de Normandie.

 

Bref : le début de la suite de "mon" pélerinage, sur les ch'mins de Saint-Jacques, s'annonçait bien ... pour les trois premiers jours de la semaine, que j'ai bloqués en connaissance de cause.

 

C'était dur, quand même, les dix kilomètres entre Nismes et Olloy, pour (re)démarrer le périple. Ca se passait pratiqu'ment toujours dans le bois. Et ... ça montait, ça montait tout l'temps. Et le soleil ... tapait, tapait, tapait. C'était ... saoûlant. C'était ... apocalyptique. Pas de paysage ouvert. Des sentiers qui semblaient se répéter. Des arbres. Des parterres de boue (avec mes sandalettes, fallait bien viser). J'avais, une fois de plus, la guitare et le ukulélé (plus : des fringues et le matériel de toilette à l'intérieur de la guitare) sur le dos.

 

J'ai reconnu Olloy, au bout du compte. La grand'route, sur la gauche, quand les arbres ont commencé à céder la place au champs de blé.

Arrivé dans l'village, je me suis arrêté au premier bistro qui se présentait. Je me suis enfilé trois Cocas frais. J'avais peur, en pénétrant dans l'bistro, en regardant toutes les têtes (locales) qui me regardaient entrer, j'avais peur de leurs réflexions (éventuelles) sur mes tifs dans tous les sens, sur ma guitare, j'avais peur de leur silence ... aussi. Le serveur (un jeune) tirait une drôle de tête.

Après, dans le village d'Olloy, quand j'ai repris mon pas ...

Un automobiliste a failli m'y écrabouiller (mais ... je n'avais pas traversé au bon endroit).

Ensuite, je me suis mis en route jusque Oignies. En stop. La dame qui m'a chargé avait l'accent du terroir.

Mes épaules rendaient l'âme.

 

Faut dire : à l'office du tourisme de Nismes, on m'avait laissé une adresse d'hébergement à Oignies. J'avais eu la responsable du lieu (une néerlandophone) par GSM, j'avais promis d'être là vers vingt heures.

 

"Tu ne te mets pas toujours à la place des autres !"

Tiens, cette parole (lapidaire) d'une amie (à mon égard), m'a suivi durant tout le parcours

Et ... durant la marche, des chansons de mon homonyme 'Hugues Aufray" m'ont aussi traversé la caboche.

 

Aujourd'hui, encore, le soleil ne répondra pas aux abonnés absents. On annonce de l'orage pour ce soir.

 

A Nismes, hier, les drapeaux flottaient toujours sur le pont.

A Nismes, à l'office du tourisme, la dame, à l'accueil, aim'rait transformer le lieu en centre prévu ... pour les pélerins de Compostelle.

A Nismes, à l'office du tourisme, je suis tombé sur un auteur de livres, qui édite dans la même maison que moi et qui a sorti un roman, dont l'action se passe (dans un château) à Dourbes (c'est pas loin de Nismes).

 

"Tu ne te mets pas toujours à la place des autres !"

Oui, j'ai bien identifié le leitmotiv.

"A peine t'es-tu excusé que tu me refais une demande ... mais la personne à qui tu demandes quelque chose après t'être excusé a peut-être besoin de prendre un certain temps, le temps que l'excuse fasse son effet ... et je crois que c'est général ..."

A poursuivi l'amie, au bout du GSM, vendredi dernier.

Ca m'a poursuivi durant la marche. Dois-je couper les ponts avec l'amie ? Dois-je laisser le temps au temps (comme je l'ai toujours fait avec elle, depuis ... vingt ans que je la connais) ?

 

Tiens, à Olloy, l'église semblait rétrécie ... par rapport à la dernière fois où j'étais passé dans le village. Lui avait-on scalpé les deux ailes sur le côté ?

 

Tiens, à Oignies, après avoir contourné le village, rompu, fourbu (sous le soleil, toujours), je suis tombé (enfin) sur le lieu où je pouvais dormir. J'aurais pas deviné, en passant. Rien n'annonçait un gîte, ni une chambre d'hôte (pas de sigle à l'entrée de la bâtisse). Ca se trouvait ... rue du Fir (à l'office du tourisme de Nismes, la réceptionniste me l'avait noté sur un papier). J'avais pris mes renseignements à l'épic'rie du village, OK : monter la première rue à droite, puis tourner encore à droite. Ca se trouvait à proximité du village de vacances de OIgnies. OK, OK. Mais : en tournant à droite, après avoir tourné une première fois à droite, je ne me trouvais pas rue du Fir. Bien, bien. je suis revenu sur mes pas, pris une autre route ... où les maisons se faisaient rares. Au bout du compte, je tombe sur une inscription qui m'indique bien ... rue du Fir.

 

Grâce au GSM, je suis retombé sur la personne qui tenait le lieu où je comptais m'arrêter, l'espace d'une nuit, donc.

J'ai fini par trouver.

C'était (et c'est toujours) une belle grande maison, super bien arrangée. Tenue par une hollandaise (grande, blonde, avec une natte).

 

Ah, elle entret'nait son grand jardin avec soin, cette dame ... qui doit avoir à peu près mon âge.

Ah, elle m'a offert un superbe jus de pomme dans un plateau en bois.

Ah, y avait un lustre sout'nu par des bougies et des espèces de feuilles beiges, à proximité des fauteuils.

Ah, y avait une horloge murale, dans la grande pièce, qui sonnait comme au temps de nos grands-mères.

Ah, y avait un vase avec des feuilles rouges, à proximité de l'horloge murale.

Ah, y avait, dehors, une mare avec des espèces de nénuphars

 

Ah, elle avait trois chats, la dame ...

Le premier venait tout droit de Hollande.

Le deuxième, elle l'a trouvé dans la forêt.

Le troisième, elle l'a déniché au d'ssus d'un arbre.

 

Nous avons discuté, elle et moi, dans le jardin, jusqu'onze heures du soir. Elle m'a dit qu'elle aimait la région, sa nature. Elle m'a dit qu'en Hollande, les gens ne connaissaient pas le sens de l'apéro, le matin, comme ... en Belgique. Elle m'a parlé d'une famille de musiciens, une rue plus loin.

 

Il a fait chaud durant la nuit. J'ai eu du mal à trouver le sommeil, mais je ne l'ai pas mal vécu. Je savais d'où ça venait. Excès de chaleur. J'ai attendu que ça se passe. J'étais surtout si heureux de m'être mis en route. J'étais surtout si heureux de me trouver là où je me trouvais.

 

Neuf heures et d'mie ... du matin.

 

Aujourd'hui ...

 

Je compte, en quittant Oignies, atteindre le point suivant : Moulin-Manteau. Neuf kilomètres et d'mie. Environ deux heures (et un peu plus) de marche. Monter par la rue de Rocroi. Franchir, sur la route, un ruisseau. Bifurquer à un refuge. Poursuivre entre des résineux. Longer une lisière.

C'est faisable. Même en ne se pressant pas trop.

 

La "dame hollandaise de l'endroit où j'ai logé" m'a raconté que certains pélerins de Saint-Jacques, qui atterrissaient chez elle, souhaitaient être réveillés à sept heures du matin, pour être sûrs d'accomplir, sur la journée, leurs ... trente-cinq kilomètres.

 

Quant à moi ...

 

Je s'rai fier de moi si j'atteins déjà Moulin-Manteau, au bout de ... neuf kilomètres.

J'avance à mon pas. J'avance à mon rythme.

Après Moulin-Manteau, le point suivant : Hiraumont.

Je suis les notes du p'tit bouquin que j'emporte. Toutes les deux pages, y a des extraits de cartes avec la logique du parcours. Ca m'aide aussi.

Entre Moulin-Manteau et Hiraumont, juste 5 kilomètres. Et une heure vingt-cinq de marche.

Pour dormir, il me suffira (ensuite) de filer sur Rocroi (ça me prendra juste une demi-heure), de prendre une route à droite, de franchir une rocade autoroutière, d'entrer dans la ville par une "porte de Bourgogne". Comme c'est une petite ville, les possibilités d'hébergement ne manqu'ront pas.

 

On verra bien.

 

 

 

 

 

 

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Je signale que les personnes ressources suivantes fournissent de manière régulière du contenu éditorial pertinent et de qualité sur le réseau.

 

Ainsi :

 

Claudine Boignet a-t-elle reçu la fonction d’administratrice du groupe « Le regard pastel ». Son action sur le réseau a conduit à la formation d’une « Société des pastellistes de Belgique » dont elle assure la Présidence.

 

 

Ainsi :

 

Deashelle, par ses participations actives et régulières de critique musicale, théâtrale, cinématographique et artistique, a-t-elle reçu au sein de ce Réseau Arts et Lettres, la fonction d’administratrice des groupes « Théâtre » et  « Dis-moi ce que tu lis » (critique littéraire).  Le groupe « Cinéma » lui sera aussi confié en tant qu’administratrice de groupe dans un tout proche avenir en attendant l’examen en cours de la demande de candidatures de deux autres membres du Réseau pour accompagner Deashelle dans sa tâche au sein du groupe "Cinéma.

 

Pour souligner tout particulièrement ses billets culturels de qualité, une icône de lien vers ses billets de blogue a été particulièrement mise en évidence sur le réseau:

 

 

12272743101?profile=originalB lo g u e de D e a s h e l l e

Cette icône bénéficie actuellement d’une moyenne d’affichage de 3500 impressions journalières

 

Robert Paul, créateur et administrateur général du Réseau Arts et Lettres


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Le vieil homme du tableau

Le vieil homme du tableau 

Antonia Iliescu 

(fragment du volume « Dora-Dor ou le chemin entre deux portes », Kogaïon Editions, 2006)

 

            Je venais de terminer le croquis de la tête d’un vieillard aux yeux tristes, partis déjà vers d’autres mondes. C’était mon dernier croquis en matière de portraits. Je l’ai encadré et je l’ai posé à côté d’autres dessins.

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           J’ai regardé ma montre. Il était déjà tard et le supermarché devait fermer au bout d’une heure. Je me suis vite habillée et je suis partie faire les courses. Après un tour complet dans le magasin, je me suis dirigée vers la caisse, où il y avait déjà une file d’environ dix personnes.

            J’attendais patiemment mon tour à la caisse, quand les yeux repérèrent avec grande surprise, le vieil homme dont je venais d’accrocher au mur le portrait. C’était bien lui. Cette fois, il était assis sur un banc, juste à la porte d’entrée-sortie du magasin. J’ai cru  rêver ; comment est-ce possible qu’il apparaisse clairement, l’homme même refait de mémoire, avec quelques traits de pinceau ? Je fais rarement des portraits d’après modèle, car j’avoue que je n’ai pas un talent extraordinaire. Pour moi, le dessin est un jeu, tout comme les autres formes d’art. C’est un caprice de mon âme, qui capte dans ces instants-là – juste le temps nécessaire à la consommation de l’acte ludique de la création – certaines ondes venues de la cinquième, la sixième ou la vingt-sixième dimension. Une fois le travail terminé, je retombe dans mon univers à quatre dimensions, pour finir ce que le quotidien m’ordonne de faire pour survivre.

            Il n’avait presque pas de cheveux, il avait le visage émacié et jaunâtre. C’est exactement comme ça que j’avais dessiné une heure auparavant, sur un bout de papier de cahier ligné, mon ancien professeur de chimie, mort depuis voici deux décennies presque, à l’âge de 48 ans. Nous avons vécu comme seule aventure terrestre une poignée de main, venue en courant, pour ne pas manquer l’adieu éternel d’avant la mort ; ce n’était pas une poignée de main ordinaire. Tous les deux nous y avions mis inconsciemment tout le désespoir des vécus imaginaires, reportés toujours pour plus tard et finalement perdus à jamais. C’était la dernière. C’est parce que nous savions tous les deux cette chose terrible que nous avions bâti hâtivement un pont. Mais pas n’importe lequel; c’était une passerelle de larmes qui s’était dressée, juste en quelques secondes, de l’œil vers l’œil, de l’âme vers l’âme, au bord d’un lit d’hôpital en métal.

Et voici maintenant ce pont de larmes et d’amour qui nous aide à retrouver après des dizaines d’années – dans la réalité même, pas seulement dans les rêves ou dans les fantasmes – ces gens que nous avons tant aimés en silence et qui nous ont aidés dans les moments difficiles de la vie.

S’il avait survécu, il aurait eu probablement l’âge du vieillard aux yeux bleus, encore vivants et désireux de regarder. Il s’était assis fatigué sur le seul banc de l’enceinte du magasin et regardait attentivement autour de lui, en cherchant évidemment un miroir pour son regard blessé par les années de solitude. Il avait mis une chemise à carreaux, fraîchement repassée, et une veste du dimanche. La couleur de ses joues décharnées disait clairement que l’homme ne sortait pas souvent de chez lui. Il sortait uniquement les samedis matin, quand il y avait beaucoup de monde dans les magasins. Il s’était penché faiblement en avant, son visage entre les deux mains, en changeant toujours l’angle du regard. Il suivait chaque fois une certaine personne qui lui paraissait intéressante. Il la conduisait d’un regard résigné, vers la sortie, en se rendant compte qu’il n’avait réussi, cette fois non plus, à lui accrocher le regard. Les yeux passaient ensuite vers une autre personne, qui se présentait à la caisse pour l’acquittement des courses. Une nouvelle petite étincelle d’espoir illuminait pour une seconde les yeux bleus extrêmement beaux et fatigués du vieil homme. Le scénario se répétait de la même façon, d’un homme à l’autre, sans que personne ne se rende compte qu’un homme mendiait sur un banc. Il ne voulait pas d’argent, mais juste un regard ; pourtant les gens avares ne lui donnaient rien, en croyant peut-être qu’il voulait l’aumône.

Enfin, sur le tard  il m’aperçut – m’avait-il repérée avant que je ne le voie ? ... Je ne le saurai jamais et après tout, c’est une chose sans importance. Ce fut une seconde, juste le temps nécessaire pour qu’il puisse comprendre que j’avais capté son regard et que j’avais entendu son cri. Je lui ai répondu d’un sourire plein de chaleur, venu d’un moi lointain, traversant un monde fade, pressé et traqué ; le sourire, poussé par une vigueur enfantine, arrivait en courant sur un pont de larmes et d’amour que le temps avait métamorphosé en un pont en pierre, éternel juste le temps d’une éternité quantifiée dans le flash d’une seconde.

J’ai aimé cet homme, ce samedi matin, cette seconde. Je l’ai aimé, car il avait compris tout ce que j’aurais voulu dire à l’autre, celui que s’était glissé dans le monde de mes pensées, en venant du non monde. 

 

 

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Ramener tout à soi

 

Lors d’un questionnement, n’est-ce pas un réflexe

D’affirmer aussitôt et sans aucun complexe

Ce que l’on aurait fait, en ramenant à soi,

Une attitude étrange qui causa un émoi?

 

On estime les gestes et les comportements,

Selon une morale, un conditionnement,

Qui étonnent parfois ceux auxquels on s’adresse.

On se donne en modèle, on manque de finesse.

 

J’oublie certainement, avant d’évaluer,

De bien considérer qu’ont certes évolué

Les valeurs et les droits reconnus du grand nombre.

Certaines vérités se dissolvent dans l’ombre.

 

Pour juger, je ramène, encore tout à moi.

Non pas par pur orgueil, mais par besoin, je crois.

Or qui ne le fait pas, sans employer le je?

On essaie de comprendre, on admet comme on peut.

 

Quand on vit esseulé, suivant ses aptitudes,

On s’intéresse à soi, une heureuse attitude.

Or, si l’on réussit à vivre intensément,

On finit son parcours, souvent, sereinement.

 

28 juin 2011

 

 

 

 

 

 

 

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PHOTO OO2 SUR MON ALBUM;

Bonjour,

Comme je n'arrive pas à mettre un texte sur une photo, je me permets de vous donner une petite, indication : il s'agit de "La Femme des Terrils", gravure numérotée 27/50 de Marius Carion, peintre montois des années 50.12272746268?profile=original

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administrateur théâtres

Question forte: (cinéma Aremberg)

12272745876?profile=original>>>>>>>>>>>>>>>>>>> ALERTE TOTALE! 

LE CINEMA ARENBERG FERMERA-T-IL SES PORTES LE 31 DECEMBRE 2011 >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

 

  La question est forte: le Cinéma Arenberg est mis au pied du mur et voit son existence même mise en péril.

 

 

La situation.

- le bail du Cinéma Arenberg se termine le 31 décembre 2011.

- le Cinéma Arenberg a des dettes de loyer.

- le propriétaire, les Galeries Royales Saint Hubert, refuse de renouveler le bail et se propose de céder le lieu à un autre projet.

Dans un premier temps la Ville de Bruxelles, par la voix de l’Echevin Philippe Close et du Chef de Cabinet du Bourgmestre, Gilles Delforge, a tenté de négocier une reprise du bail par la Ville. Cette solution ne semble pas rencontrer les préoccupations actuelles du propriétaire. La situation est en voie de blocage. Est-il «en droit»? Oui, le droit est de son côté! Est-ce moralement et politiquement acceptable? Non!

Car le Cinéma Arenberg ce n'est pas seulement deux écrans et un lieu, c'est un «centre culturel cinématographique», un projet basé sur des valeurs portées par une action culturelle.

Les pouvoirs publics ont investi pendant plus de 25 ans dans ces valeurs, ce projet. Peut-on imaginer qu'ils ont investi «sans return», en pure perte ?

Car aujourd'hui c'est bien la stricte règle du marché qui fait trembler sur ses bases le projet.

Le Cinéma Arenberg considère que cela revient à «privatiser et confisquer un projet culturel» et à accélérer la marchandisation de la Culture.

Parlant d’un projet et de ses valeurs, que sera, en cas d’échec, le coût social d’un tel naufrage?

Le Cinéma Arenberg lance un appel aux Pouvoirs Publics pour qu’ils entament des négociations avec le propriétaire. Le Cinéma Arenberg fait partie du patrimoine culturel bruxellois, il faut le sanctuariser dans les galeries de la Reine en attendant d’autres développements.

 

L’Arenberg a un passé mais a aussi des projets d’avenir.

L’Arenberg vient de terminer, avec le soutien de BELIRIS, (service public fédéral pour Bruxelles) une étude de faisabilité architecturale pour une implantation sur le site des Anciennes Brasseries Wielemans Ceuppens d’un «centre de cinémas» comprenant: 5 salles de cinéma, des salles à usages multiples dédiées à la formation et à l’éducation, une brasserie, des locaux administratifs et un parking.

Il est urgent aujourd’hui que, dans la négociation, le Cinéma Arenberg puisse trouver avec ses différents partenaires, des solutions pérennes pour assurer un futur à un projet culturel historique et emblématique en Région Bruxelloise, par ailleurs Capitale de l’Europe.

 

 

LE CINEMA ARENBERG, UN PROJET D’ACTION CULTURELLE

La première expérience «d’exploitant de cinémas» de l’Arenberg commence au Cinéma Monty à Ixelles dans le courant des années 80, se poursuit au Studios Arenberg (actuel Nova) pour enfin creuser son sillon dans les galeries de la Reine dès 1987.

Issu d’une génération à forte conscience politique, sa «défense et illustration du cinéma comme art vivant» a toujours été menée de front avec une forte implication sociétale.

D’emblée, il est apparu au Cinéma Arenberg que pour mener à bon port son «action culturelle», une classique salle de cinéma ne pouvait répondre à son projet. Il fallait plus: un lieu. Lieu d’exposition de films, lieu de rencontres et d’échanges.

Bien que l’Arenberg parlait déjà «d’un devenir théâtre» des salles d’art et d’essai, sa vision d’une salle de cinéma restait largement emprunte de la pratique communément admise dans ce qui par la force des choses est devenu son «métier».

Il y a maintenant une quinzaine d’années, le Cinéma Arenberg a entamé une réflexion de fond sur le futur de ces lieux auxquels il est attaché, non par nostalgie d’ancien combattant, mais parce que celui-ci est convaincu que ce sont de rares lieux qui créent encore du «lien social» et qui peuvent participer à un projet culturel d’émancipation.

Le cinéma est une industrie, culturelle certes, mais régie par des règles liées à celles du marché. Pourtant, il est des films qui semblent indéniablement mériter le statut d’oeuvre d’art. C’est cette frange de la cinématographie, créative et réflexive, qui est l’objet de son travail.

Comment assurer la pérennité de cette démarche alors que la sociologie des publics a changé, que l’évolution économique et technique a modifié les modes de «consommation» du cinéma?

Le Cinéma Arenberg est convaincu que l’avenir d’une diffusion culturelle en matière

cinématographique doit passer par la mise en place de «centres culturels cinématographiques», lieux d’action culturelle, d’éducation permanente et d’initiation à l’art cinématographique.

 

Ainsi seulement, le cinéma gardera sa vocation à créer du lien social en partageant un fond culturel commun loin des lieux de simple consommation.

  

 

CATALOGUE INCOMPLET DES ACTIVITES DU CINEMA ARENBERG

 

LA PROGRAMMATION

Coeur de son activité. En dehors du festival Ecran Total et des scolaires, ce ne sont pas moins de 50 films d’auteurs par an qui sont ainsi proposés au public, offrant ainsi un large panorama d’une création contemporaine largement diversifiée.

 

FESTIVAL ECRAN TOTAL

Vingt deux ans que le Cinéma Arenberg organise le festival Ecran Total, un des événements

culturels incontournables de l’été à Bruxelles. L’édition 2010 d’Ecran Total s’est déroulée sur 11 semaines, avec 74 films très différents: grands classiques de toute nationalité, cycle autour de la folie au cinéma, carte blanche à Jonathan Nossiter, cycle de films documentaires, films inédits et reprises, rencontres, …

Pour l'édition 2011, 78 films programmés, 13 rencontres organisées dont une carte blanche à Marjane Satrapi, des partenariats avec Les amis du monde diplomatique / Aden / la revue Politique et une première décentralisation du festival au Plaz'art à Mons pendant 6 semaines....

 

ECRAN LARGE SUR TABLEAU NOIR

Depuis 1992, le Cinéma Arenberg organise à Bruxelles «Ecran Large sur Tableau Noir» (en

coproduction avec l’Asbl Les Grignoux). Il s’agit d’un programme de films destinés spécialement aux élèves, de la maternelle jusqu’au secondaire. Les films sont accompagnés de dossiers pédagogiques afin de fournir aux enseignants les outils nécessaires à une analyse pertinente et pédagogique des films vus.

Le bilan de cette activité est plus que positif: en 2010, ce sont plus de 34.500 élèves qui ont

participé aux projections qui sont également délocalisées à Flagey.

L’Arenberg propose également pour certains films des animations en classe. Des spécialistes se rendent alors dans les écoles afin d’approfondir avec les élèves les questions soulevées par le film. L’Arenberg travaille avec 600 établissements scolaires et est en contact avec 2.500 professeurs. Le projet bénéficie d’une reconnaissance importante et réelle dans le monde enseignant.

 

ON SE FAIT NOTRE CINEMA !

«On se fait notre cinéma !» est un projet d’initiation au cinéma. Partant de la salle, ce qui permet d’immédiatement plonger l’enfant dans une dimension de plaisir et de partage (on ne regarde pas un film de la même manière chez soi, sur un dvd ou en salle), le premier objectif est de provoquer la surprise en le confrontant à un type de film rarement vu, un moyen ou long métrage muet en noir et blanc. Malgré l’étonnement, les enfants réagissent toujours positivement à cette démarche.

Ensuite, tout au long de l’année, divers ateliers ont lieu en classe ; axés autour d’un thème

(l’apparition du son, les plans, la couleur), ils comportent un volet théorique et un autre pratique (ce n’est en effet qu’en l’expérimentant que la théorie s’intègre vraiment).

En ce qui concerne la partie pratique, les enfants réalisent deux courts métrages. Ils passent donc par les diverses étapes de la réalisation: écriture du scénario, réalisation du story-board, confection d’un éventuel décor, choix des accessoires, éclairage, utilisation de la caméra et de l’appareil photo, initiation au montage…

Plusieurs écoles de pédagogies et de quartiers différents participent au projet et sont très tôt

amenées à se rencontrer. La première rencontre se déroule dans la salle du Cinéma Arenberg.

D’autres rencontres suivront régulièrement, chaque classe rendant visite aux autres. La classe invitant les autres fait ainsi découvrir son école et les particularités de son quartier. Les participants sont ainsi amenés à casser leurs préjugés et à aller à la rencontre de l’autre.

 

LES P’TITS SAMEDIS DE L’ARENBERG

Le principe est simple: tous les premiers samedis du mois (sauf jours fériés), les enfants de 4 à 11 ans sont pris en charge par une équipe d’animation de 10h à 13h. La matinée est consacrée à la projection de courts métrages (à destination des enfants de 4 à 7 ans dans une salle, et à celle des enfants de 8 à 11 ans dans une autre) et suivie, après une petite pause collation, d’une activité en rapport avec les thèmes abordés dans les films et organisée par une animatrice professionnelle.

Durant toute cette période, les enfants sont encadrés par un effectif qualifié et expérimenté. L’accès est limité à 40 enfants de façon à conserver l’objectif éducatif de l’activité, il ne s’agit pas d’une simple garderie. Une activité menée en collaboration avec Indications et Kineteca.

 

PROJET FIPI

Depuis 9 ans, le Cinéma Arenberg développe également une collaboration ponctuelle avec le FIPI (Centre pour l’égalité des chances), celle-ci consiste en un travail d’animation dans les écoles en discrimination positive suite à la projection des films d’Ecran Large sur Tableau Noir.

 

FORMATION AU LANGAGE CINEMATOGRAPHIQUE

Depuis 2003, le Cinéma Arenberg propose une formation ouverte à tous à travers 8 modules répartis mensuellement sur l’année le samedi de 11h à 13h.

Ces modules de 2 heures chacun sont donnés par Thierry Odeyn, professeur à l’INSAS. Il propose, dans le même exposé, théorie et extraits de films en alternance, une véritable réflexion sur le langage cinématographique et ses différentes facettes (montage, usage du son, de l’image,...).

En 2010, plus de 300 personnes ont suivi cette activité avec régularité.

 

«LIRE ET ECRIRE»

A l’initiative de l’asbl «Lire et Ecrire», un cinéclub est organisé à l’attention des groupes d’alphabétisation (pour adultes) à raison d’une matinée par mois. La programmation est conçue autour de films francophones.

 

LES ENFANTS D’ABORD

La programmation des «Enfants d’abord» propose des films de qualité pour les enfants de 3 à 10 ans (nouveautés, reprises et classiques) le mercredi, samedi et dimanche après-midi ainsi que les après-midi de jours fériés.

 

ZINEGLÜB

Le ZinéGlüb est un espace de rencontres et d’échanges au cœur du cinéma d’art et essai.

Constitué par une équipe de jeunes d’horizons divers, le ZinéGlüb s’adresse principalement à la génération «multimédias», mais aussi à tous ceux qui se sentent attirés par une séance mensuelle de qualité, toujours accompagnée d'une soirée spéciale. Géré de façon semi-autonome et épaulé par l’équipe du Cinéma Arenberg, le ZinéGlüb est un collectif composé d’une dizaine de jeunes, pour la plupart étudiants en école de cinéma, d’art ou de communication. Une collaboration avec Indications.

 

RENCONTRES DOCUMENTAIRES

Il s’agit d’une collaboration avec Le P’tit Ciné. De manière bimensuelle, des rencontres sont

organisées autour d’une question, d’une thématique, afin de dépasser le concept de la «séance» (film et débat), et de créer un espace convivial d'échange où les films et la parole s'aménagent plus librement, plus intuitivement.

 

LE CINEMA D’ATTAC

Cinéclub mensuel organisé par la cellule Attac-Bruxelles: projection et débats autour d’un film «militant».

 

GENRES D’A COTE

Séance mensuelle organisée avec l’asbl «Genres d’à côté» consacrée aux auteurs gay et lesbien.

 

ECRAN D’ART

Cette activité a été initiée en octobre 2001 afin de rencontrer la demande forte autour de la diffusion de films sur l’Art ou d’artistes. Cette séance est organisée conjointement avec La Cambre et ARGOS, et, depuis 2009, le Beursschouwburg.

 

COURTS DU JOUR / COURTS DU SOIR

Créée fin 2008, cette nouvelle activité se consacre aux court-métrages. Deux séances mensuelles (12h – 18h30) comportant pour un prix réduit (6,60 euros), la projection d’une série de courtmétrages (durée approximative du programme: 60 minutes), un déjeuner à midi et un apéro le soir.

 

Et encore…

Le Cinéma Arenberg organise un nombre important d’AVANT-PREMIERES, toujours en présence de l’auteur ainsi que des débats thématiques en présence d’auteurs et d’acteurs clefs des sujets abordés.

 

De plus…

Depuis trois années déjà, l’Arenberg accueille la QUINZAINE DES REALISATEURS en décentralisation de Cannes.

Le Cinéma Arenberg accueille également le cinéclub du dimanche matin, «Ciné femme».

  Autant de raisons évidentes pour  aller  signer la pétition sur leur site :

http://www.arenberg.be/fr/118/Pétition---Sauvez-l'Arenberg!

Join the club! 

 S A U V E Z   l’ A R E M B E R G  !!!                                                          Deashelle               

 

 

 

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- 07/07/2011 - 25/08/2011

Chaque jeudi soir pendant l'été. Cinéma en plein air - en association avec CINEMATEK

Visite du musée et de cinéma en plein air

 

Tous les jeudis en Juillet et Août, Musée BELvue ouvre ses portes pour des soirées de divertissement passionnants.Avec la visite du musée, les gens peuvent assister aux vernissages de cinéma en plein air sur la terrasse à côté des jardins du Palais Royal. 
histoires belges de toutes sortes seront indiquées par une série composée de fictions, dessins animés, documentaires, courts métrages et même la publicité. De Manneken Pis à Tintin, la famille royale pour l'Expo '58 à la banlieue de Gand connu comme «Moscou» - les téléspectateurs auront une autre perspective sur la Belgique. Le cinéma muet sera accompagné en direct avec un piano, tout comme dans les temps anciens! salles consacrées à l'histoire de la Belgique sera ouvert de 20 heures. C'est une occasion de mettre les films dans leur contexte historique tout en marchant à travers le musée avant le film, vous pouvez vous plonger dans l'ère dans laquelle le film a été réalisé.

Détendez-vous sous le soleil couchant sur l'agréable terrasse de Belvue en attendant que le film commence.Rafraîchissements et collations seront servis pour votre plaisir.


Programme

07/07 : Manneken Pis L'Enfant Qui pleut (le "Manneken Pis, l'enfant qui pleut") - Anne Lévy-Morelle (BE 2008 / 90 '/ français sous-titré flamand) montrant spécial sur le site archéologique du Coudenberg au 14/07 : Tintin et le lac aux requins - Raymond Leblanc (BE-FR 1972-1973 "/ français avec sous-titres flamande) 21/07 : Nos Têtes couronnées(«Notre Royals») (Court métrage documentaire et le courant des affaires des segments) 28/07 : Ketjes de Bruxelles(«Bruxelles de l'ketjes) (Sélection de la publicité, courts métrages et des mini-documentaires) 08/04 : Moscow, Belgium - Christophe Van Rompaey (BE 2007 / 102 '/ flamand avec sous-titres français) 08.11 : Pub ! ('! Annonces ») (Compilation de la publicité belge de 1930 à aujourd'hui) 18/08 : Expo '58 (Films des années 1960, des mini-documentaires et films expérimentaux) 25/08 : Toto le Héros - Jaco Van Dormael ( BE-FR-DE / 1991 / 91 '/ français sous-titré flamand)

Informations pratiques

Tous les jeudis en Juillet et Août. 
Le prix est de 5 € qui comprend la visite du musée et aussi le visionnement de cinéma. Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans. 
Musée ouvre ses portes à 20 heures. Le film sera montré au coucher du soleil. Longueur:. 50-110 minutes 
En cas de pluie, le film sera présenté dans l'atrium du musée. Bilingue. Pas de réservations.

Contactez

Personne à contacter: 

 - 070-22 04 92

 

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12272745487?profile=originalProfitant de sa dimension esthétique et de sa réalité historique, le domaine de Seneffe, est assurément le décor idéal pour la présentation d’une nouvelle édition de « La Nuit Musicale ».
Perle de notre patrimoine architectural, situé non loin de la périphérie bruxelloise, facile d’accès et synonyme de beauté, il réunit toutes les conditions nécessaires à l’organisation d’une manifestation de cette ampleur.
Construit entre 1763 et 1768 par l’architecte Laurent-Benoît Dewez pour Julien Depestre, homme d’affaires enrichi devenu comte de Seneffe et de Turnhout en 1767, ce bâtiment est un joyau qui abrite aujourd’hui le Musée de l’Orfèvrerie de la Communauté française de Belgique. La façade du logis, de style néo-classique, a été édifiée en pierre bleue de Feluy et d’Ecaussinnes. Elle est flanquée de deux longues galeries palladiennes à colonnes ioniques, qui abritent des statues et des vases sculptés à l’antique par Laurent Tamine, et conduisent respectivement à une chapelle et une conciergerie. La cour d’honneur est fermée par une grille en fer forgé qui s’appuie contre deux socles supportant des lions sculptés par Dubois. Le petit théâtre, parfait exemple de l’architecture néo-palladienne de la seconde moitié du XVIIIème siècle, accueille des concerts, des pièces de théâtre et des expositions. L’orangerie, autrefois destinée à abriter les orangers qui ornaient la cour d’honneur et les abords du château durant la belle saison, sert aujourd’hui de salle de concert, de séminaire, de conférence ou de réception. Le « jardin des trois terrasses » s’étend de la galerie droite à l’enceinte de la propriété. Le parc, aménagé en partie à la française et en partie à l’anglaise, s’étend sur 22 hectares; il comprend un grand bassin central et un étang orné d ‘une île romantique que l’on atteint en passant par une passerelle arquée en fer forgé.
Par l’intermédiaire du spectacle, l’occasion est belle de rendre hommage à la beauté de ce lieu et par conséquent aussi, d’attirer l’attention sur l’ensemble des efforts de rénovation et de conservation consentis au quotidien par les pouvoirs publics pour rendre à cet ensemble architectural son plus bel éclat.

 

Samedi 6 août 2011 de 18h à minuit

Rendez-vous au domaine du Château de Seneffe

La célèbre Nuit Musicale quitte Beloeil et fête ses 10 ans au somptueux domaine du Château de Seneffe. Le samedi 6 août, entrez dans la magie de cette soirée musicale unique. Imaginez votre balade entre les plus beaux trésors de  Beethoven, Tchaikowski,  Mozart, Brahms, Bach, Vivaldi, … au total, plus de 300 artistes vous attendent pour une centaine de concerts ! Ajoutez des centaines de figurants en costumes d’époque, des milliers de flambeaux, des découvertes gastronomiques … et en apothéose, un feu d’artifice magistral, vous êtes déjà dans l’univers féerique de la Nuit Musicale !

Au total, c’est plus de 300 artistes, répartis sur 10 scènes différentes, qui se mobilisent cette année encore pour assurer cette balade musicale prestigieuse à travers les plus grands airs de la musique classique. Etoiles du chant, de l’opéra, de la flûte, de la guitare, du piano, du violon… toutes s’harmonisent au firmament et vous proposent, l’espace d’une soirée d’enchantement, une balade musicale à la (re)découverte des grands espaces et des multiples coins et recoins des célèbres jardins du domaine. Durant toute une soirée, chaque lieu s’illumine au rythme des bougies et des notes de musique.

 

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L'Univers du chapeau en dentelle

 

L’univers du chapeau en dentelle 

                                                  Antonia Iliescu                                                                                                                                                

            Aujourd’hui je regarde pour la première fois la mer, cette année, sur une plage à Djerba. Je me trouve juste en face de l’hôtel, où la voix de Roah couvre le bruit des vagues :

- Venez mesdames et messieurs! Allez, bougez! Nior - notre danseur - vous invite à faire avec lui quelques mouvements d’aérobic.
              La mer, très froide et agitée, ne m’inspire aucun désir de baignade. Juste un petit baptême. Un, deux, trois et c’est fini. Je sorts de l’eau pour rejoindre ma chaise longue.         

Dans quelques minutes le soleil devient insupportable. Je cherche dans mon sac à main le petit chapeau en dentelle de ma grand-mère, tricoté par elle-même. Il est fait en macramé, avec des bords larges, tombant sur le front et sur les joues. Mamie n’est plus de ce monde mais le travail sorti de ses mains a duré et je m’en sers maintenant, après plus de 35 ans. Nous étions toutes les deux à Copacel, en vacances. Elle était assise sur une petite chaise, au soleil, qu’elle avait posée stratégiquement, devant la porte, là l’on pouvait apercevoir les sommets des montagnes Fagarasi. Elle crochetait, absente. De temps en temps elle levait ses yeux vers la montagne, pour ensuite les baisser sur la dentelle d’où elle tirait des histoires sur Jésus, sur la Vierge Marie, sur Lui, « celui vu par personne mais craint par tout le monde », sur les fleurs et les papillons et les oiseaux qui portaient dans leurs ailes le ciel et la terre. Elle crochetait. Le chapeau s’arrondissait sous ses mots, comme un vase d’argile sous la main du potier, en recevant de la profondeur et autre chose, beaucoup plus important, dont je ne savais rien à l’époque. Mamie y entrelaçait des mystères passés et futurs, qui tombaient au creux du chapeau. Au fur et à mesure qu’il prenait forme, il prenait aussi du contenu. C’était un chapeau magique, qui  m’a toujours accompagnée dans mes voyages à travers le monde, à travers la vie, comme un témoin silencieux et fidèle. Mais en ce temps-là, je ne savais pas que chaque mot de mamie allait se prendre à jamais dans les mailles de la dentelle.

            Je pose le chapeau sur le visage et je regarde à travers lui le soleil filtré. Des milliers de soleils minuscules comme la pointe d’une épingle, se glissent par les pores du chapeau et me percent les yeux. Au contact avec le tissu enchanté par la main de mamie, le soleil vole en éclats. Chaque grain de lumière a le scintillement aussi spectaculaire que la grappe d’un soleil entier. Je regarde le jeu enivrant de la broderie qui, aussi épaisse qu’elle soit, ne peut pas arrêter l’élan de la lumière solaire. Par la maille du tricot fin je prends en possession l’espace géométrique dessiné par deux disques transparents qui se superposent partiellement. Chaque disque est formé d’une infinité de cercles concentriques et segments de cercle, de couleurs différentes, couvrant la palette des sept couleurs de l’arc-en-ciel, enveloppées dans leur infinie traîne de nuances. Je regarde attentivement les deux disques transparents, dessinés d’une manière fantasque avec autant de maîtrise. Ils semblent identiques, pourtant ils ne le sont pas. Le disque d’en haut, faiblement déplacé vers la droite, ouvre une perspective inattendue. On dirait qu’il est une tranche fine, de taille nanométrique, taillée du tronc d’un arbre vieux comme le monde, qui s’ouvre en profondeur, comme un gigantesque entonnoir.

            Tout à coup, des scènes venant d’autres mondes commencent à défiler devant mes yeux grands ouverts. Non, il ne s’agissait pas d’hallucinations ! Ces visages étaient vivants et absolument convaincants ; c’était comme si je regardais le paradis par le trou de la serrure. Pendant que je les scrutais, j’attendais la voix de Roah, l’animateur de ce matin-là. Il nous invitait de sa voix un peu rauque :

- Venez, mesdames et messieurs! Venez jouer aux fléchettes!

Tout était réel et inexplicable. Il semblait que mon temps à moi et le temps éternel s’étaient donnés la main dans une maille du chapeau et l’espace de ma propre existence communiquait par un étrange principe de la physique, non encore découvert, avec le Grand Univers.

« C’est la brise », j’ai pensé, « c’est la brise qui se repose dans un pore du chapeau ».
            J’ai rapproché les cils les uns des autres et j’ai regardé à l’intérieur. Au centre de cet « espace » capté par hasard sur cette pellicule humide, le vrai monde s’est dévoilé d’une manière étonnamment normale. Ce monde commençait avec Jésus. Je ne lui ai aperçu que le visage : un homme jeune, barbu, aux cheveux bruns. Il regardait du côté droit, quelque part, sans une cible précise (où c’était moi qui ne voyais tout ce qu’Il voyait). Il était complètement séparé de notre monde. J’ai eu immédiatement la sensation gênante de L’avoir « surpris » en pleine méditation, par l’indiscrétion d’un phénomène physique espiègle. A-t-Il voulu se montrer à moi quelques secondes ? Pourquoi ? Le mystère reste entier, je ne peux pas le casser d’aucune façon. J’avais l’impression d’avoir commis une impiété, d’avoir pénétré, non invitée et par erreur, dans le Paradis, là où un brin d’éternité s’était dévoilé à mes yeux mal préparés pour une telle expérience extatique. Mon cœur battait fort. Non, ce n’était pas à cause du soleil que mon cœur tambourinait ainsi. J’étais pourtant à l’abri sous le chapeau de mamie. Mon cœur battait de stupeur, d’extase, de remord pour être entrée dans un monde trop saint, où je ne savais pas comment bouger, moi, la pécheresse. J’avais peur de respirer, car le mouvement d’aller-retour de la poitrine changeait sans cesse les images. D’autres  images se formaient par après, en dessinant d’autres visages qui ne duraient que le prix d’une apnée.

J’ai perdu Jésus beaucoup trop vite, mais voilà, un autre visage lui prend la place. Une femme avec voile – je rectifie : une femme triste avec voile – regardait dans la même direction. Elle avait le teint olivâtre et le voile brun rougeâtre, était tissé d’une toile molle, qui se moulait sur sa tête, en descendant sur les épaules et encore plus bas, vers un corps invisible. C’était La Vierge Marie, assombrie, préoccupée. Elle regardait toujours vers la droite, mais son regard descendait en bas. Nous regardait-elle ?

            Il est arrivé ensuite, dans cet espace, un vieil homme, portant de longs vêtements. Il regardait tout droit. Il marchait silencieux et seul par le désert. On voyait très clairement ses pas sur le sable et ses pas se perdaient dans des trous de plus en plus petits, dans les dunes lointaines.

Finalement, en perdant le contact avec le monde des saints et en m’enfonçant l’œil de plus en plus profond dans le cou de l’entonnoir, le premier homme m’est apparu. Il s’est montré entier, tout comme le vieillard du désert. Le premier homme était robuste, avec le corps blanc couvert seulement d’une feuille. Adam était le seul à être resté un peu plus dans l’entonnoir du temps. Il regardait tout droit, vers moi on dirait, moi qui étais de l’autre côté de l’espace découpé par le pore du chapeau. Mais je ne crois pas qu’il m’avait vu. Il était embarrassé, épeuré et seul. Désorienté, il a commencé à bouger sa tête vers la droite et vers la gauche, en ne sachant pas quelle direction emprunter. Il n’était pas décidé comment entamer sa vie terrestre. Il cherchait évidemment un semblable, quelqu’un pour communiquer.  Mais il était seul et avait l’air de se demander : « Comment suis-je arrivé jusqu’ici ? » Adam posa ses yeux sur moi. Il m’avait donc vue finalement ? Il a fait quelques pas en avant, avec une vague intention de pénétrer dans l’entonnoir du temps, pour s’y rapprocher. Etait-ce peut-être une impression ou un désir à moi. Se sentait-il tellement seul qu’il avait perçu le mouvement de notre monde, derrière lequel je l’examinais attentive?

            La belle voix de Roah me remet sur terre : «  - Carolina, la gagnante de ce jeu de fléchettes, reçoit un chameau magique. Mesdames et messieurs, applaudissements pour Carolina ! ». Carolina criait de joie pour avoir reçu le chameau magique où se mélangeaient huile et vinaigre de salade.

Le torrent d’applaudissements et les sifflements de Carolina m’ont fait tressaillir. Le chapeau de mamie a glissé, en tirant avec lui vers le sable blanc tout l’univers que j’avais eu sous mes yeux quelques secondes auparavant. Tout s’est passé avec une telle précipitation que je n’eus plus le moindre temps de murmurer à Adam-le-seul : - Ne te presse pas ! Ne pleure pas ta solitude. Que pourrais-tu faire dans notre monde ? Danser ta vie, les soirées, sur une scène d’un hôtel tunisien quelconque, où des vieilles femmes obèses viennent acheter, pour une nuit, des corps jeunes d’indigènes affamés ? Que ferrais-tu avec ton innocence d’enfant orphelin ? Trotterais-tu avec du génie suivant les rythmes diaboliques de la danse irlandaise ou de la danse berbère, jusqu’à ce que les gouttelettes de sueur mélangées à la poussière sortie du plancher dégoulineraient comme les larmes de boue sur ton visage, comme elles coulaient hier soir sur le visage de Roah ? Te débarrasserais-tu, soulagé, de ton sourire accroché à tes lèvres, te libérant ainsi de ce rictus fatigant, étant persuadé que le monde regarde uniquement tes pieds, comme Roah a fait hier soir ? Par leur langage qui leur est propre, tes pieds te trahiraient finalement en racontant avec art subtile ton drame, tout comme elles ont témoigné hier soir  du drame de Roah, celui au corps moitié adulte, moitié enfant. Tu vois Carolina ? Ce soir elle aura Roah dans son lit. Elle l’a déjà pris sur ses genoux (comme son petit neveu à la maison) et négocie un prix. Ici, dans notre monde, tout se négocie, surtout l’innocence. Reste comme ça, seul comme tu es. Ne regarde même pas ce que notre monde va devenir. Fuis tant qu’il est encore temps ! Et surtout ne te languis pas après Eve ou Caroline, ou… Roah n’a pas eu de chance. Il s’est peut-être aventuré lui aussi, voici quelque temps, à travers le pore d’un chapeau de soleil qui n’est pas tombé à temps du visage d’un touriste allongé sur la plage au sable blanc. Et ce serait peut-être comme ça que Roah est entré dans le tourbillon de l’opulence du 21-e siècle, avec son corps noir et maigre, sculpté par la danse et la famine, en se demandant pendant ses moments de lucidité : « Comment suis-je arrivé jusqu’ici ? Qui m’a emmené ici et pourquoi ? »

J’ai débarrassé le chapeau des quelques grains de sable et je l’ai remis sur le visage, en espérant qu’il me porterait à nouveau, comme un tapis enchanté, vers d’autres mondes meilleurs. Je regrettais de ne pas m’être attardée un peu plus au Paradis. Je m’étais hâtée, gourmande de voir ce qui fut avant Jésus, avant  La Vierge Marie et avant Moïse.

J’ai essayé de pénétrer une fois de plus au delà du tissu magique du chapeau… Mais le chapeau de mamie se tut. Et son silence était un reproche. De tout ce qu’il m’avait envoyé ce merveilleux matin de mars, seule la tristesse m’avait touché le cœur. Rien d’autre. Et le soleil était entré dans un nuage noirâtre.

 

23 mars 2006

 

(traduction du titre original “Universul din pãlãria de dantelã”, du volume de pensées et essais: "Stropi de gând si muguri de constiinta" - Ed. Pegasus Press, Bucuresti - 2010) 

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Pour tous les amateurs de musique, voici le fameux festival Midis-Minimes qui nous offre une très belle sélection de concerts cet été à Bruxelles.
Rappelons le principe: pendant  les 2 mois de vacances scolaires, juillet et août, un concert est programmé chaque midi en semaine, un concert court, de 35 minutes, pour se plonger dans les sons en un bref moment.

Cela permet à ceux qui travaillent, qui visitent la ville, qui flânent, de s'offrir une halte musicale bien agréable en été. 

La programmation est variée, allant du moyen âge à aujourd'hui, en passant par les musiques du monde.

Diversité, rencontres et découvertes sont les maîtres mots de ce festival qui souhaite réunir des personnes à l'écoute de ces trésors, dans l'église baroque des Minimes, pas très loin du Sablon.

Et maintenant, depuis 25 ans déjà, nous pouvons nous régaler de concerts pour un prix dérisoire, à la portée de chacun. En effet, dès 1986, ce festival eût l'idée originale d'y présenter ces concerts, courts, mais de qualité.

Chaque été, je m'y rends à plusieurs reprises, butinant çà et là, l'un ou l'autre de mes compositeurs préférés et allant aussi à la découverte d'autres richesses, moins connues.

D'autre part, les Midis-Minimes s'associent cet été, pour la 4ème année, à la ville de Wavre et y présentent là aussi un beau choix de concerts dans le cadre du Festival Maca-Minimes. Ces concerts auront lieu à Wavre alors, chaque mardi et jeudi à 12h15 dans le cloître de l'Hôtel de ville essentiellement.

 

Un aperçu des concerts à Bruxelles. En semaine, vous pourrez y écouter, entre autres:

Camille Saint-Saëns, la poésie d'Ovide en musique, Stamitz, Haydn, Khatchatourian, Fauré, Philippe Boesmans, une messe du 14ème siècle, la musique classique de l'Inde du Nord, de Turquie, de Perse, des chants polyphoniques géorgiens etc...

 

Pour leurs 25 ans, un CD est édité et reprend les moments forts de ces années, dans une sélection répartie en un coffret de 5 CD, la plupart enregistrés par Musiq'3. On pourra se le procurer sur place.

 

Alors, cet été sera musical à Bruxelles! Parmi toutes vos découvertes, pourquoi pas y déguster une sonate, le temps d'une respiration?

 

http://www.midis-minimes.be/


Pascale Eyben
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À l'ère de l'espoir

 

Mon âme s’est réincarnée,

Lors, je me trouve face à face,

Une ou deux fois, chaque journée,

Avec une femme qui passe.

 

Je la croise dans ma maison,

Sa vue ne m’est pas agréable.

Je dois me faire une raison,

Mais j’en suis encore incapable.

 

Je regarde, en un bref instant,

L’intruse qui semble chez elle.

Son visage est déconcertant,

Dans ses yeux, aucune étincelle.

 

J'ai souvenir de ma liesse,

Apercevant, dans un miroir,

Ma rayonnante joliesse.

C’était à l’ère de l’espoir.

 

27 juin 2011

 

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Printemps

Printemps
           Antonia Iliescu

Le printemps est partout - en nous,
dans l’air, dans le ciel, mais surtout
dans l’hiver même, qui s’estompe doux
dans les jardins frappés d’automne
dans les cloches d’église qui résonnent
pour annoncer la grande nouvelle :
le printemps a ouvert ses ailes
de papillons, de fleurs, de trilles,
de couleurs vives, d’amours subtils
qui naissent dans la rosée de l’herbe
niant toute raison du verbe.


le printemps sait qu’un jour mourra
mais il meurt quand il fleurira.            

 

(du volume "Nãscãtorul de perle" - Ed. Pegasus Press, Bucuresti - 2010) 

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Le coeur qui tue

Le cœur qui tue

                        Antonia Iliescu

 

La bonne-femme-de-neige sourit

Sourit et meurt petit à petit
Dans une rue calme et sibylline…

Meurt sans savoir, sans qu’on le sache

Dans une tranquille banale ville

Anonyme.

 

L’enfant lui a bâti son corps d’amas de neige,

De carotte, rouge de piment et noir charbon

Il lui a mis dans la poitrine un chaud cœur bon

Ayant comme unique enseigne

L’amour…

L’amour qui la caresse et qui la baigne

Dans un océan blanc, infini ;

Cet amour qui donnant, donne la vie

Mystère, jeu, souffrance et sainte magie.

 

La bonne-femme-de-neige sourit…

Ses lèvres-piment rouge, figées

Sourient, sourient sans cesse émerveillées ;

Embrasse inconsciente le ciel ensoleillé,

Tendis qu’elle s’écoule, - masse rêveuse -,

Avec sa robe blanche comme la lune

Doucement, silencieuse,

Vers la terre brune.

 

Elle meurt et rit, et rit et meurt, toute tendre,

Avec ses lèvres de piment et de filandres…

 

Ce n’est pas de sa faute

La faute est à l’enfant insouciant

Qui lui mit, en jouant

Dans la poitrine-cage,

Un cœur fou et vivant,

Un cœur volage

Aux battements trop forts,

Qui, lui donnant la vie,

Lui donne la mort.

 

(traduction, du volume "Nãscãtorul de perle", Ed. Pegasus Press - Bucuresti 2010)                                       

 

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journal de bord, lundi 27 juin 2011

Energie, énergie, énergie. Pile électrique qui se maintient, ou se consume, à l'intérieur, à l'extérieur de soi-même, selon le temps qu'il fait, ce qu'on a incurgité dans la matinée ...

 

Je m'en réfère toujours à mes tournées de facteur et à leurs moments insolites, pas toujours de doux repos, mais si enrichissants.

 

Ainsi, donc ...

 

Je constate, là, comme ailleurs ...

 

Autant il y a des gens qui vous épuisent en ne vous écoutant pas ...

Autant il y a des gens qui vous épuisent en vous écoutant.

 

Je m'attarderai sur le dernier point cité. Oui, oui, oui, tout dépend de la manière dont la personne "qui vous écoute" ... vous écoute.

 

Une situation, anecdotique, vécue sur ma tournée, y a quatre ou cinq semaines, me revient.

 

C'était un vendredi, je crois. J'avais démarré ma journée de boulot en super forme. Le tri au bureau, OK. Le début de la tournée, chaussée d'Ixelles, rue de Vergnies, OK.  Soleil sur la route, aussi.

J'arrive, c'est inévitable, au p'tit bistro, rue de Vergnies, où la dame du lieu m'offre chaque jour une petite soupe ou un café.

Pour ne rien gâcher, des tables, dehors, sont déjà installées devant la fenêtre principale du bistro. Je m'y assieds (dix minutes, pas plus), le temps de savourer la ... p'tite soupe. Des gens passent, me sourient. Je suis populaire dans l'coin, faut dire. Tout, tout, tout s'annonce bien.

 

Une connaissance (sympa), qui habite dans une rue pas loin, qui passe par la rue de Vergnies, s'arrête devant moi. Nous bredouillons quelques mots.

Et finit (de sa part) par me retomber (en souriant) l'affirmation classique : "On ne retrouve plus nos lettres au bon endroit" ou "C'est pas évident pour vous, les facteurs ..."

De manière générale, je ne m'attarde plus (trop) sur ces phrases. Je réponds en vitesse ... par une formule toute faite ou un sourire qui approuve. 

 

Ici, allez savoir pourquoi je me mets à répondre dans le détail à cette "connaissance sympa" qui s'est arrêtée (tout y passe, dans ma réponse) : 

Les contrats qui ne sont pas renouvelés ... les facteurs remplaçants qui n'ont que trois jours pour être initiés au métier, après quoi ils doivent se démerder sur le terrain ... les facteurs remplaçants qui sont soumis à des horaires stricts et serrés ... les facteurs remplaçants qui auront leur contrat renouvelé si on peut certifier qu'ils terminent le boulot dans les temps requis ... le temps qu'on passe avec les clients ou les services qu'on rend aux clients, ça n'est pas repris dans le futur plan de travail ...

Et j'en passe, et j'en passe ...

 

Oui, allez savoir pourquoi je réponds dans le détail, sans ret'nue, à cette "connaissance sympa" qui s'est arrêtée ...

Ca vient, ça sort même tout seul.

Je vais bien aujourd'hui, donc tout coule facil'ment.

Je vais bien aujourd'hui, donc je réponds facil'ment, donc je communique facil'ment.

Je vais bien aujourd'hui, donc je récupère toutes les heures, tous les instants où je n'ai pas pu communiquer facil'ment et où je m'en suis senti ... frustré.

Je suis assis sur une chaise de terrasse, donc je suis détendu, ça m'aide à répondre, à communiquer.

Et la "connaissance sympa", qui ne bouge pas, qui marque un regard souriant, disponible, attentif, curieux, à l'écoute ...

C'est si important de se rendre disponible, de partager.

Et je m'entends raconter, raconter. Mon souffle (asthmatique, au départ) est aujourd'hui en parfait accord avec mes phrases, mes mots.

Et la "connaissance sympa" qui continue à écouter, à sourire, à apposer ...

Et la "connaissance sympa" qui adresse parallèl'ment des sourires (polis) aux gens qui passent (ça me déstabilise un peu, mais bon ...)

 

Soudain, je me sens essoufflé. Je marquerais bien une pause. Je reprendrais bien ma soupe. Je reprendrais bien ma respiration. Je fermerais bien les yeux. Je me tairais bien. Mais ... je n'y arrive pas. Mais ... la "connaissance sympa", en face de moi, ne bouge pas, continue à sourire, à sout'nir mon regard, comme si ... j'avais encore quelque chose à dire (ou comme si ... je devais encore dire quelque chose). Je me sens désarmé. Incapable de marquer un arrêt (peur de vexer, peur d'être désagréable ?). Et ... je continue sur ma lancée : je donne encore des indications sur le boulot. La "connaissance sympa" continue à rester devant moi, à sourire, à garder son attitude d'écoute.

 

Voilà que ...

 

Le patron du bistro sort. D'un geste brusque, impulsif, il écarte mon caddy de la table où je suis assis (oui, mon engin lui bouche le passage). Il file vers le garage d'en face (où sa voiture se trouve), et revient, cinq minutes plus tard, avec une caisse d'un certain volume. Il a besoin, le gaillard, d'un minimum de place (et d'espace) pour rev'nir sur ses pas et réintégrer son bistro.

 

Je le connais, ce gars-là. Il est pas méchant pour un sou, mais y a pas un jour où il ne râle pas, où il ne peste pas (à cause d'une facture ou d'une taxe à payer, pour une pension qui lui arrive trop tard).

Je le sais.

N'empêche que, même en connaissance de cause ...

Les vibrations, à côté de vous, d'un gars qui ronchonne, on le sent dans la poitrine. Et on en est particulièr'ment affecté, perturbé quand ça vous interrompt brutal'ment au moment où vous parlez à quelqu'un. On en est tell'ment perturbé qu'on n'arrive plus à réagir, même. On en est tell'ment perturbé qu'on en d'vient sans voix.

 

Et pendant ce temps, la "connaissance sympa" reste devant moi, me sourit, soutient toujours mon regard.

Et pendant ce temps, la "connaissance sympa" sourit toujours parallèl'ment aux gens qui passent dans la rue au même moment.

Et pendant ce temps, la "connaissance sympa" sourit (sans plus) en direction du patron du bistro qui ronchonne devant mon caddy à la mauvaise place.

Jonglerait-elle sur tous les tableaux ?

Je veux garder mon cap. Ne pas me laisser écrouler.

Après trois ou quatre secondes de silence (ou de perturbation), je reprends mes explications sur les difficultés des facteurs.

 

Quinze secondes se passent.

 

Voilà que ...

 

Une dame sans âge, complèt'ment saoûle, sort du bistro. S'est-elle fait mettre dehors ? Plus que probable.

Pendant que je (re)cause à la "connaissance sympa" ...

La dame saoûle me met la main autour du cou. En sentant la bière, j'imagine.

La dame saoûle m'adresse des propos (de bistro) total'ment incompréhensibles.

Je suis à nouveau perturbé dans mon élan.

Bien sûr, le patron du bistro intervient (avec sa rouspétance habituelle) pour ... l'éloigner de moi.

En attendant ...

J'ai supporté, encaissé la mauvaise humeur du patron du bistro.

J'encaisse maint'nant une saoûlarde.

Je dois encore m'interrompre. Physiqu'ment, j'y arrive pas.

 

Et la "connaissance sympa" continue à me sourire, à sout'nir mon regard, à sout'nir les indications que je lui fournis ... sans me manifester extérieur'ment une réponse (qui me montre qu'elle suit mon explication).

Et la "connaissance sympa" continue à sourire devant les gens qui passent.

Et la "connaissance sympa" sourit aussi (d'une manière très très ... polie, très très ... sociale) devant la saoûlarde et son manège.

 

Jusqu'où va donc le degré d'écoute de la "connaissance sympa" ? En profondeur ? En attitude ? Visiblement, elle capte tout.

 

Toujours est-il que ...

Lorsque je termine ma "p'tite soupe" ...

Lorsque la "connaissance sympa" s'en va, quand même ...

Lorsqu'il est temps, pour moi, de me remettre en route et de poursuivre ma tournée ...

Je me sens claqué. Ebranlé. Court-circuité. Toute mon énergie a fichu l'camp.

 

Je réalise que ...

En temps normal, j'aurais fait face au patron de bistro qui ronchonnait.

En temps normal, j'aurais fait face à la saoûlarde.

Quand à la "connaissance sympa", j'ai un peu plus de réserves, de nuance.

 

Ce jour-là ...

Tout le reste de ma tournée, mon souffle trinquait.

Tout le reste de ma tournée, ça sifflait dans ma poitrine (l'asthme, ça ne vous épargne pas).

 

Bien entendu, j'ai survécu.

 

 

 

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journal de bord, dimanche 26 juin 2011

Des fleurs, des fleurs, des fleurs de toutes les couleurs. J'en vois ... des oranges.

 

Des espèces de grands morceaux de bois, plantés sur un carré de terre, prévus pour l'éclosion des haricots, qui font penser aux tentes de camping chez les scouts.

 

Ca chante aussi, dans l'jardin.

 

Le chat noir (du voisin) a grossi et attrapé un regard ... mauvais.

Sa collègue blanche est toujours aussi championne dans l'art de lécher les assiettes.

 

Paraît que c'est la saison des amours.

 

Tiens, nous sommes le 26 juin (bientôt le 27). Les jours déclinent-ils donc déjà ?

 

Les restes des cailloux (ser'vant pour faire du béton) forment un merveilleux tapis devant une des portes ... donnant accès au jardin.

 

Les flics peuvent jouer les douaniers un peu partout, on s'en fout.

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