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journal de bord, mardi 28 juin 2011

Nismes ... en Thiérache. Nismes ... en Belgique. A ne pas confondre avec Nîmes, dans le Sud de la France.

 

Ah ! Le rognon préparé avec du porto, hier, il était bon.

Dans le même resto, on y cuisine des moules venues tout droit de Normandie.

 

Bref : le début de la suite de "mon" pélerinage, sur les ch'mins de Saint-Jacques, s'annonçait bien ... pour les trois premiers jours de la semaine, que j'ai bloqués en connaissance de cause.

 

C'était dur, quand même, les dix kilomètres entre Nismes et Olloy, pour (re)démarrer le périple. Ca se passait pratiqu'ment toujours dans le bois. Et ... ça montait, ça montait tout l'temps. Et le soleil ... tapait, tapait, tapait. C'était ... saoûlant. C'était ... apocalyptique. Pas de paysage ouvert. Des sentiers qui semblaient se répéter. Des arbres. Des parterres de boue (avec mes sandalettes, fallait bien viser). J'avais, une fois de plus, la guitare et le ukulélé (plus : des fringues et le matériel de toilette à l'intérieur de la guitare) sur le dos.

 

J'ai reconnu Olloy, au bout du compte. La grand'route, sur la gauche, quand les arbres ont commencé à céder la place au champs de blé.

Arrivé dans l'village, je me suis arrêté au premier bistro qui se présentait. Je me suis enfilé trois Cocas frais. J'avais peur, en pénétrant dans l'bistro, en regardant toutes les têtes (locales) qui me regardaient entrer, j'avais peur de leurs réflexions (éventuelles) sur mes tifs dans tous les sens, sur ma guitare, j'avais peur de leur silence ... aussi. Le serveur (un jeune) tirait une drôle de tête.

Après, dans le village d'Olloy, quand j'ai repris mon pas ...

Un automobiliste a failli m'y écrabouiller (mais ... je n'avais pas traversé au bon endroit).

Ensuite, je me suis mis en route jusque Oignies. En stop. La dame qui m'a chargé avait l'accent du terroir.

Mes épaules rendaient l'âme.

 

Faut dire : à l'office du tourisme de Nismes, on m'avait laissé une adresse d'hébergement à Oignies. J'avais eu la responsable du lieu (une néerlandophone) par GSM, j'avais promis d'être là vers vingt heures.

 

"Tu ne te mets pas toujours à la place des autres !"

Tiens, cette parole (lapidaire) d'une amie (à mon égard), m'a suivi durant tout le parcours

Et ... durant la marche, des chansons de mon homonyme 'Hugues Aufray" m'ont aussi traversé la caboche.

 

Aujourd'hui, encore, le soleil ne répondra pas aux abonnés absents. On annonce de l'orage pour ce soir.

 

A Nismes, hier, les drapeaux flottaient toujours sur le pont.

A Nismes, à l'office du tourisme, la dame, à l'accueil, aim'rait transformer le lieu en centre prévu ... pour les pélerins de Compostelle.

A Nismes, à l'office du tourisme, je suis tombé sur un auteur de livres, qui édite dans la même maison que moi et qui a sorti un roman, dont l'action se passe (dans un château) à Dourbes (c'est pas loin de Nismes).

 

"Tu ne te mets pas toujours à la place des autres !"

Oui, j'ai bien identifié le leitmotiv.

"A peine t'es-tu excusé que tu me refais une demande ... mais la personne à qui tu demandes quelque chose après t'être excusé a peut-être besoin de prendre un certain temps, le temps que l'excuse fasse son effet ... et je crois que c'est général ..."

A poursuivi l'amie, au bout du GSM, vendredi dernier.

Ca m'a poursuivi durant la marche. Dois-je couper les ponts avec l'amie ? Dois-je laisser le temps au temps (comme je l'ai toujours fait avec elle, depuis ... vingt ans que je la connais) ?

 

Tiens, à Olloy, l'église semblait rétrécie ... par rapport à la dernière fois où j'étais passé dans le village. Lui avait-on scalpé les deux ailes sur le côté ?

 

Tiens, à Oignies, après avoir contourné le village, rompu, fourbu (sous le soleil, toujours), je suis tombé (enfin) sur le lieu où je pouvais dormir. J'aurais pas deviné, en passant. Rien n'annonçait un gîte, ni une chambre d'hôte (pas de sigle à l'entrée de la bâtisse). Ca se trouvait ... rue du Fir (à l'office du tourisme de Nismes, la réceptionniste me l'avait noté sur un papier). J'avais pris mes renseignements à l'épic'rie du village, OK : monter la première rue à droite, puis tourner encore à droite. Ca se trouvait à proximité du village de vacances de OIgnies. OK, OK. Mais : en tournant à droite, après avoir tourné une première fois à droite, je ne me trouvais pas rue du Fir. Bien, bien. je suis revenu sur mes pas, pris une autre route ... où les maisons se faisaient rares. Au bout du compte, je tombe sur une inscription qui m'indique bien ... rue du Fir.

 

Grâce au GSM, je suis retombé sur la personne qui tenait le lieu où je comptais m'arrêter, l'espace d'une nuit, donc.

J'ai fini par trouver.

C'était (et c'est toujours) une belle grande maison, super bien arrangée. Tenue par une hollandaise (grande, blonde, avec une natte).

 

Ah, elle entret'nait son grand jardin avec soin, cette dame ... qui doit avoir à peu près mon âge.

Ah, elle m'a offert un superbe jus de pomme dans un plateau en bois.

Ah, y avait un lustre sout'nu par des bougies et des espèces de feuilles beiges, à proximité des fauteuils.

Ah, y avait une horloge murale, dans la grande pièce, qui sonnait comme au temps de nos grands-mères.

Ah, y avait un vase avec des feuilles rouges, à proximité de l'horloge murale.

Ah, y avait, dehors, une mare avec des espèces de nénuphars

 

Ah, elle avait trois chats, la dame ...

Le premier venait tout droit de Hollande.

Le deuxième, elle l'a trouvé dans la forêt.

Le troisième, elle l'a déniché au d'ssus d'un arbre.

 

Nous avons discuté, elle et moi, dans le jardin, jusqu'onze heures du soir. Elle m'a dit qu'elle aimait la région, sa nature. Elle m'a dit qu'en Hollande, les gens ne connaissaient pas le sens de l'apéro, le matin, comme ... en Belgique. Elle m'a parlé d'une famille de musiciens, une rue plus loin.

 

Il a fait chaud durant la nuit. J'ai eu du mal à trouver le sommeil, mais je ne l'ai pas mal vécu. Je savais d'où ça venait. Excès de chaleur. J'ai attendu que ça se passe. J'étais surtout si heureux de m'être mis en route. J'étais surtout si heureux de me trouver là où je me trouvais.

 

Neuf heures et d'mie ... du matin.

 

Aujourd'hui ...

 

Je compte, en quittant Oignies, atteindre le point suivant : Moulin-Manteau. Neuf kilomètres et d'mie. Environ deux heures (et un peu plus) de marche. Monter par la rue de Rocroi. Franchir, sur la route, un ruisseau. Bifurquer à un refuge. Poursuivre entre des résineux. Longer une lisière.

C'est faisable. Même en ne se pressant pas trop.

 

La "dame hollandaise de l'endroit où j'ai logé" m'a raconté que certains pélerins de Saint-Jacques, qui atterrissaient chez elle, souhaitaient être réveillés à sept heures du matin, pour être sûrs d'accomplir, sur la journée, leurs ... trente-cinq kilomètres.

 

Quant à moi ...

 

Je s'rai fier de moi si j'atteins déjà Moulin-Manteau, au bout de ... neuf kilomètres.

J'avance à mon pas. J'avance à mon rythme.

Après Moulin-Manteau, le point suivant : Hiraumont.

Je suis les notes du p'tit bouquin que j'emporte. Toutes les deux pages, y a des extraits de cartes avec la logique du parcours. Ca m'aide aussi.

Entre Moulin-Manteau et Hiraumont, juste 5 kilomètres. Et une heure vingt-cinq de marche.

Pour dormir, il me suffira (ensuite) de filer sur Rocroi (ça me prendra juste une demi-heure), de prendre une route à droite, de franchir une rocade autoroutière, d'entrer dans la ville par une "porte de Bourgogne". Comme c'est une petite ville, les possibilités d'hébergement ne manqu'ront pas.

 

On verra bien.

 

 

 

 

 

 

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