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L'actualité d'Adolphe Nysenholc

Silvia CERULLI, diplômée de la Scuola superiore di Lingue moderne per Interpreti e traduttori (Università degli studi di Trieste), vient de présenter dans le cadre des « Tesi di Laurea in Traduzione » la traduction en italien du roman d' Adolphe Nysenholc "Bubelè l’enfant à l’ombre" (L'Harmattan, 2007). On peut franchement se réjouir que cette oeuvre si poignante ait trouvé là une nouvelle résonance qui multiplie son audience méritée. Adolphe Nysenholc, spécialiste mondialement reconnu de Charlie Chaplin, de André Delvaux, avait signé avec ce roman un récit autobiographique et emblématique sur sa propre histoire d'enfant caché en 1942. Extraits "J'étais là, dans le tram, avec ma mère. Je l'avais pour moi tout seul. Elle me souriait pour ne pas laisser paraître sa détresse. J'avais trois ans, l'âge le plus « adorable», selon elle. Je ne savais pas où on allait. Elle avait pris pour moi un aller simple. Je sursautai au cri de « Terminus ! » Nous étions arrivés. C'était la campagne. On était en août 42. Un bel été. L'été de la traque, où l'on avait cherché pour moi une cache." ... "Après un tournant, mon ombre n'était plus à côté de moi, je la vis derrière. Elle m'avait pris en traître. Je ne parvenais pas à la décoller de mes talons. Elle ne m'empêchait pas de lever le pied. Mais si légère, elle ne s'envolait pas. Je poussai un cri : ma mère était poursuivie par une même noirceur." ... "Délaissé, j'ai regardé longtemps par la fenêtre. J'étais tenu de taire qui j'étais et d'où je venais. Enfant caché, je cachais quelqu'un en moi. Je ne pouvais pas me vivre moi-même, car je ne pouvais pas vivre tout court. Être moi était mortel."
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De la Faute à Mai 68 - Il était Belge!

Papa s’appelait Jef, diminutif de Jozef en flamand. Lui non plus ne voulait pas être Témoin deJéhovah ni de quoi ou qui que ce fût et, surtout pas d’un accident car il estimait également ne pas avoir letemps, comme maman. C’est tout ce qu’ils avaient en commun !Devant le lit de mort de son père, il avait juré sur la tête de sa mère qu’il n’avait jamais connue, qu’il neprononcerait jamais un seul mot de français. Et il ne pouvait trahir sa parole. En effet, il avait échangé sonlit avec celui du père décédé et craignait que l’âme du défunt ne lui fît passer de mauvaises nuits en cas detrahison de la parole donnée. Certaines personnes affirment en effet que l’âme des morts intègre l’objetqu’ils préféraient lors de leur séjour sur terre. Et gare à l’esprit de vengeance ! Le lit ayant été l’objetpréféré de son père…Lorsqu’il avait encore l’impression d’être riche, jeune et beau, le papa de Jef, mon grand-père, futcambriolé par des malfrats qu’il supposa appartenir à la gente francophone. En effet, lors du procès, cesgens s’exprimèrent dans une langue qui n’était pas le néerlandais. Dans sa logique, cette langue ne pouvaitdonc être que le français !Dès lors, il s’affilia au VMO (Vlaamse Militanten Orde), un club néerlandophone en mal d’activitésculturelles qui avait choisi de combattre la francisation de la Flandre pour instaurer un nouvelordre flamand dans leur région. Comprenne qui pourra ! Les femmes et les enfants d’abord !Jef croyait que le combat du père était le bon, mais n’aurait pu en donner la raison. Certainement parcequ’il avait une confiance aveugle en lui, c’était naturellement un sentiment familial. Il ne comprenaitrien à cette histoire compliquée mais supposait que la cause était juste du fait qu’elle avait été adoptée par denombreux flamands de son âge, même ceux dont les parents n’avaient jamais été cambriolés par desfrancophones !
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Ailleurs

La série de tableaux interprétant la mort de notre monde en le transformant en désert devait rejoindre la renaissance représentée sous forme d’œufs.J’avais en effet mis la charrue avant les bœufs en créant la renaissance avant la mort qui devait nécessairement la précéder ! La mort et le renouveau, rythme de la vie qui mène la danse de l’éternel recommencement ! Envol et réincarnation via l’œuf !Je terminais l’étang qui avait résisté à la sécheresse quasi générale de ce monde. L’eau, symbole de la vie. Elle précédait l’œuf, dans mon esprit. A quoi servirait donc la naissance d’une vie physique en l’absence d’eau ?J’avais clôturé symboliquement encore cet endroit sacré, le séparant du néant apparent de la mort.Quelques heures auparavant, j’avais nettoyé la palette sur laquelle avaient séché les mélanges de couleur abandonnés lâchement. J’avais gratté sa surface à l’aide de la petite truelle et terminai mon nettoyage avec un coton imbibé de térébenthine.Après un séchage rapide, j’avais pressé les tubes de peinture nécessaire à la réalisation de mon interprétation. J’y ai mis une once de bleu outremer, une petite pointe de noir ivoire, un peu de terre de Sienne et énormément de blanc de zinc.Avant de m’installer devant le chevalet, je pris la décision qui m’était habituelle de placer un disque dans l’appareil de lecture. J’avais choisi d’écouter « Excalibur » de Vangelis.Je puisais une partie de mon inspiration dans la musique. Je choisissais un morceau qui correspondait à la nécessité de l’instant sans qu’un effort de réflexion ne me fût indispensable. Le choix d’écouter une interprétation musicale se faisait automatiquement. Le morceau correspondait à la nécessité du moment sans que je dusse faire une corrélation. Mon effort ne consistait qu’à laisser tomber ma main sur le disque qui serait l’élu pour assurer la bonne marche de l’évènement qui allait prendre cours.J’avais pris l’habitude d’écouter des musiciens tels Mike Oldfield, Pink Floyd et Vangelis pour stimuler mes séances de peinture.Il m’est difficile, voire impossible, de peindre ou d’écrire dans une atmosphère de calme domestique. Cela n’est pas valable en ce qui concerne le calme extérieur de la nature qui est un calme serein, élément indispensable pour l’épanouissement. Le silence, les bruits du silence d’une maison, sont déprimants par leur monotonie et leur effort inutile d’illustration de notre existence qui, sans les piaillements de la nature, est morne et obstacle à toute forme d’expression créative.La musique que j’écoute lors de mes réalisations expressives me caresse l’oreille et masse mon cœur en faussant l’atmosphère pour favoriser l’interprétation picturale de ce que m’apportent mes yeux et mon âme.D’emblée, les percussions déchirèrent cruellement l’ambiance détestable qu’avait créée l’atmosphère domestique.de la pièce que j’occupais, entraînant derrière elles les charmes puissants des chants d’Excalibur.La séance était ouverte. L’expression avait le champ libre.Faisais-je de l’art ? Il m’est difficile, voire impossible, de qualifier mon travail comme tel. D’aucuns ont clôturé l’art dans des définitions bien arrêtées, dans une enceinte, un clos, entouré d’un haut mur épais en dehors duquel aucune autre forme de travail que l’académique n’y trouve sa place. Il ne peut y être inclus les formes d’expression populaire que la plupart dégage avec un désintérêt financier que n’ont pas la plupart des « académiciens » vils et vaniteux après une reconnaissance qui déracine et tue leur véracité.Il ne m’appartient pas de juger l’appartenance d’une activité au domaine du travail artistique, d’autant plus que ce domaine doit comporter des critères définis par l’élite autoproclamée qui l’étend quotidiennement selon ses souhaits ou selon les connaissances de ce qu’elle croit être le goût de la plupart desdits non initiés.Je n’aurais d’ailleurs pas la prétention de pouvoir baliser ces travaux sensuels en excluant les autres. Je crois que, dans le hit parade de l'absurdité, cette pratique est celle qui ferait le sujet qui tiendrait la première place le plus longtemps !En conclusion, s’il en était besoin, mon ignorance m’obligerait de classer mes activités dans les travaux d’expression personnelle et dans ce que je qualifierais d’interprétation de sentiments, sans préjuger de son niveau. En outre, entre nous, ce qui est considéré comme artistique par une civilisation peut très bien ne pas l’être par une autre !Après cette réflexion de mise au point pour me motiver, je pouvais commencer.Je pris ma truelle et préparai le premier petit mélange à base de bleu outremer destiné à couvrir la surface de l’étang qui, depuis bien trop longtemps, était restée béante, dans l’attente d’une surface réfléchissante dans laquelle on lirait la tristesse de la lune.En mixant ma pâte, je pensais à la chance qui m’était donnée de me trouver là, debout devant mon chevalet et d’avoir la possibilité de m’exprimer librement sur une toile. Geste politique car libérateur !Aucune contrainte ne me dévie de mon but ni ne barre mon chemin. Privilège de l’existence. Je savoure la liberté, ma liberté, comme on savoure un fruit, en sachant que l’on en arrivera au bout, mais sans m’en préoccuper le moins du monde.Se poser sur une toile, imprimer, immortaliser ses pensées, ses rêves, ses visions. Figer un sentiment, un moment de son existence, marquer l’histoire d’une empreinte, si petite soit-elle et pouvoir se dire que l’on a existé, que l’on n’a pas toujours été absent de la marche physique d’un univers qui semble ignorer notre présence la plupart du temps/Je peins, j’écris, je crée. Donc je pense exister ! J’existe, au moins pour moi !
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À la prochaine rentrée académique, l’ULB accueillera, pour leurs cours théoriques, les quatre cents étudiants en première année de sa future faculté d’architecture sur le site du Solbosch. Cette nouvelle faculté, la première du genre en Belgique, résultera du rapprochement des deux instituts d’architecture La Cambre et Horta et du processus d’intégration de l’enseignement de l’architecture au sein des universités de la Communauté française. Ce regroupement va permettre d’offrir un encadrement exceptionnel par rapport à celui des plus grandes écoles d’architecture européennes. À terme, la faculté rassemblera un millier d’étudiants. détails sur: http://www.ulb.ac.be/facs/architecture/index.html
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Le Bureau du Collège Belgique lance un 2e appel à propositions de cours-conférences, en vue de poursuivre l'offre faite à toutes et tous de participer à cette nouvelle communication du savoir, qui met l'accent sur tous les domaines de la connaissance et de la création artistique. Concrètement, chaque cours-conférence du Collège Belgique s'étendra sur une durée comprise entre 2 et 6 heures, partagée en 1 à 3 leçons données à Bruxelles et à Namur. Chaque cours-conférence devra être présidé par un responsable académique, membre de l'une des trois académies participantes et le titulaire du cours pourra s'adjoindre des collaborateurs belges ou étrangers. En pratique: Les candidatures devront être envoyées à collegebelgique@cfwb.be pour le 20 septembre à minuit au plus tard. Infos et formulaires à télécharger sur http://www.academieroyale.be
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James Ensor (1860-1949) fut une figure majeure de l’avant-garde belge de la fin du XIXe siècle et précurseur du mouvement expressionniste, James Ensor fut un artiste engagé et auto-critique. Au Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers, les tableaux La mangeuse d'huîtres, les intérieurs bourgeois, marines et études de la période réaliste des débuts d'Ensor, Adam et Ève, Les Anges rebelles, L'étonnement du masque Wouse, Squelettes se disputant, L'homme de douleurs et la plus belle composition de masques d'Ensor, L'intrigue, sont exposés dans deux salles. Nulle part au monde ne sont exposées en permanence autant d'oeuvres d'Ensor. Pourtant, ceci est loin de constituer la totalité de la collection Ensor du musée. Seize autres tableaux et plus de cinq cents dessins ne sont montrés qu'au cours de présentations temporaires, dans le musée et dans les institutions-soeurs de Belgique et de l'étranger. Cet ouvrage se veut un panorama de l'entière collection de tableaux, enrichi d'un choix représentatif de la collection de dessins, afin que le lecteur puisse prendre connaissance de la plénitude du trajet artistique qu'Ensor a accompli en plus de cinquante ans. Editeur : BAI - ISBN-EAN13 : 9789085864691 Une déclaration de James Ensor est à écouter sur le page principale du Réseau
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Parution du Guide du Musée Magritte

Bonne parution belge Aux Editions Hazan Cet ouvrage, rassemble chronologiquement l’ensemble des œuvres exposées dans les trois niveaux du musée : la conquête du surréalisme (1898-1929), l’échappée belle (1930-1950), mystère à l’ouvrage (1951-1967). Chaque niveau aborde thématiquement l’œuvre de Magritte dans toutes ses composantes, peintures, œuvres sur papier, photographies, sculptures. Tout au long de l’ouvrage, ces œuvres exposées seront associées à des éléments biographiques ou contextuels qui par leur articulation et leurs commentaires, forment au total une monographie vivante en même temps qu’une introduction essentielle à l’art de Magritte et du surréalisme belge. ISBN-EAN13 : 9782754103541
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ADMINISTRATEUR GENERAL
Vernissage le mercredi 15/072009 « Artistes du 4ème », est un groupe né en 1995 à l'initiative de plasticiens installés dans le 4° arrondissement de Paris : le Marais. Ce quartier culturel qui abrite les célèbres musées Carnavalet ou Picasso, est le lieu privilégié de nombreuses galeries et d'ateliers d'artistes. Peintres, sculpteurs, photographes, graveurs, de tendances et de techniques d'expressions variées, la plupart des artistes ont déjà un solide parcours professionnel et sont reconnus nationalement et à l'étranger. Dans le but de mettre l'art au cœur des cités, ils multiplient les expositions, en France et en Europe, réalisant régulièrement des échanges avec d’autres groupes d’artistes, confrontant ainsi leurs pratiques et la diversité de leurs talents. Artistes participants : Véronique ANDRE (peintures), Pascale BLAIZOT (dessins), Hélène DELANOE (peintures), Laurence DUBAUT (sculptures), Dominique FILLIERES (gravures), Mark GOODMAN (peintures), Koala GRANDJEAN (peintures calligraphiques), Danielle LE BRICQUIR (peinture), NADEE (peintures), Eric PERRIN (peintures), SOLOMON (peintures), Nina URLICHS (œuvres sur voile textile), Jean-Charles YAÏCH (peintures et collages) .
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L'actualité des Musées bruxellois: nocturnes

Les Nocturnes des Musées bruxellois : du 24/09/2009 au 17/12/2009 Tenez vos agendas à l’œil car c’est bientôt le retour des « Nocturnes des Musées bruxellois » ! Chaque jeudi soir de l’automne, jeunes et moins jeunes pourront découvrir ou redécouvrir les musées bruxellois dans une ambiance détendue. Vous croyez avoir déjà tout vu ? Alors, apprenez à manier l’arbalète après le boulot au Site archéologique du Coudenberg ; faites-vous tirer le portrait en famille dans le studio photo historique du Musée BELvue ou encore, explorez le splendide Jardin botanique de Meise au clair de lune... Après ça, qui oserait encore prétendre que les musées sont ennuyeux ? En pratique : Quoi ? Des musées qui proposent des activités originales et variées chaque jeudi soir (visites guidées, ateliers, découverte des coulisses…). Quand ? Du 24/09/09 au 17/12/09, chaque jeudi soir entre 17 et 22h. Où ? Dans 53 musées bruxellois. Chaque semaine, dans au moins 6 musées différents (à l’exception des nocturnes d’ouverture et de clôture). Prix ? 2,50 € (1 € jusqu’à 25 ans). Certains musées sont accessibles gratuitement. Qui ? Une initiative du Conseil bruxellois des Musées. Le jeudi 24/09/09, la 9e édition des « Nocturnes des Musées bruxellois » s’ouvrira en beauté par un grand vernissage festif aux Musées royaux d’Art et d’Histoire (Parc du Cinquantenaire). Le public y pourra participer gratuitement aux nombreuses activités. Dès le mois de septembre, le programme des Nocturnes sera disponible dans les bureaux de tourisme, sur le site portail www.museesdebruxelles.be ou auprès du Conseil bruxellois des Musées (02/512.77.80 ou info@brusselsmuseums.be).
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Rêve phantasmagorique

La foule était là, devant ma porte fermée. Elle murmurait entre deux cris d'appel. Elle voulait m'emmener ou, peut-être simplement me voir.J'avais pu me réfugier de justesse dans la maison que je croyais sûre, protectionniste et confortable. Je n'avais jamais supporté la popularité, qu'elle me fut ou pas positive. Je n'avais jamais apprécié que la tranquillité de ma vie que je voulais intime, avec mes proches et, pourquoi pas, avec les rencontres fortuites qui ne faisaient qu'effleurer son existence.Mon succès avait été fortuit. Je ne pouvais toutefois pas m'y adapter. Jusqu'hier, j'avais pu jouir d'un anonymat que je n'avais pas apprécié à sa juste valeur. L'intégrité de ma personne était sur le point de fondre dans une prise en charge par la société standardisée que je m'étais toujours refusé d'accepter, de reconnaître. De toute manière, j'avais toujours refusé d'être pris en charge par qui que ce fut. J'avais conscience de n'appartenir qu'à moi-même, sans artifice d'aliénation, sans volonté de paraître. Je voulais simplement être et non avoir.Jusqu'il y a peu, je n'avais d'ailleurs été que moi, dans toute ma splendeur.Cette splendeur, je ne l'avais voulue que pour moi, intime comme toute splendeur égoïste!M'eut-il été possible, si j'avais pu prévoir les désagréments du regard des gens, de certaines gens, d'éviter de m'exprimer ? Simplement et sincèrement. Sans penser allumer le désir des assoiffés de culture, du moins ceux dont l'expression est plate pour la plupart, qui ne peuvent qu'apporter une vue critique sur l'émanation de leurs contemporains, la jugeant bonne ou mauvaise ou, dans le pire des cas, nulle. Ne m'eut-il pas été possible d'éviter le regard de ces frustrés qui font la pluie et le bon temps dans un monde qu'ils disent culturel mais qui croise et côtoie le chemin de l'argent de l'esclavage spirituel des nantis de la pensée.J'étais effrayé par le manque de perspective et de liberté que m'offrait cette situation que je n'avais jamais pensé vivre ou, du moins que je n'avais jamais imaginé en être la victime.Le murmure de la foule se faisait de plus en plus intriguant, oppressant. Je subissais la tempête du succès qui passait par tous les interstices possibles et imaginables. Là, sous la porte, ici, par la fenêtre peut-être, partout sans doute?La poussée de la foule en mal de gourou intellectuel m'effrayait. Elle m'empêchait depuis longtemps déjà de retrouver l'équilibre dont j'avais besoin pour poursuivre l'oeuvre que je ne considérais cependant pas comme telle.Depuis longtemps, j'assemblais des mots, pour créer des symphonies littéraires, des hymnes à la joie qui me sortaient de mon quotidien, des quotidiens, dussé-je dire, qui auraient du se succéder jusqu'à mon expiration finale que je n'attendais pas encore avec impatience! Jamais je n'avais pensé que ces assemblages littéraires eussent accroché à ce point, jamais non plus je n'avais craint qu'ils eussent pu briser ma solitude qui me seyait si bien! La faute de ce désagrément majeur était à imputer à ma soeur.Quelle erreur de lui avoir autorisé la lecture des «Trois Tomes de l'Infini»!
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Extrait de "De la Faute à Mai 68"

Ma mère m’a gracieusement mis au monde unmercredi matin pluvieux et venteux de février 1969,dans un petit, très petit appartement situé dans unpetit quartier sympathique de la banlieue deBruxelles, capitale de mon petit pays et de l’Europe.La lune finissait de se cacher dans le ciel à peineéclairé par les premières lueurs du jour qui pointaientà l’horizon. Le vent soufflait et sifflait dans les trousdes vitres, mal rebouchés avec le papier du journal dujour et de la veille de ces petites réparations ainsi quedu papier hygiénique non encore utilisé.Josette, c’est comme cela que s’appelle maman,était une femme frêle et timide. Je ne crois pasqu’elle était moche. Ses cheveux noirs étaient coiffésvers l’arrière alors que ses dents allaient de l’avant,ce qui équilibrait l’architecture de sa têteaérodynamique.Elle ne fumait pas de cigarettes qu’elle aurait purouler avec ses doigts et dont le papier aurait pu êtrefermé grâce à sa salive étalée d’un coup de languehabile et ferme. Non, elle préférait garder une bonnesanté pour pouvoir monter, sans être essoufflée, lesescaliers qui menaient à l’appartement, sans devoircracher des glaires jaunes ou verts dus à la fumée dutabac.
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Extrait de "Les 4 Chemins"

Il fut toutefois rassuré de lire qu’un humain, quelfût-il, ne pouvait être victime d’un coup de foudreaigu qu’une seule fois dans sa vie, si longue pût-elleêtre ! Il lut également que les objets qui avaient causéle coup de foudre devaient être éloignés de la victimeavant son réveil.Hugo se leva, le manuel du randonneur matinal àla main. Il observa les objets qui auraient pu être lacause de l’incident. Cela ne pouvait être, pensa-t-il,autre chose que son panier de champignons. C’était,en effet, le dernier objet qu’elle vît avant sa chute !Il prit le panier d’Inès dont il vida le contenu dansle sien. Il le déposa vide dans l’herbe. Après unecourte hésitation, il le piétina supposant qu’il étaitl’objet déclencheur du problème. Il ne demeura plusdu panier qu’un tas de brindilles d’osier gisant surl’espace d’herbe piétinée.Restait une tâche plus ardue : se coucher sur lecorps de la victime et lui chuchoter à l’oreille unepetite déclaration d’amour persuasive et sincère ! Eny réfléchissant, Hugo relativisa le second exercice. Lavictime était inconsciente, elle n’entendrait donc pas !Mais l’embrasser avidement sur la bouche ! Ça, çac’était dangereux ! Il était conscient des possiblesconséquences d’un tel acte.Dans le village, tous les couples qui se sontembrassés au moins une fois ont eu des enfants !Pouvait-il prendre ce risque ?Hugo ne tenait pas à avoir des enfants. C’estbruyant, les enfants et puis ça ne facilite pas la vietranquille d’un artiste qui trouve son inspiration dansla méditation. Il préférait de loin demeurer seul dansson havre de paix. La présence d’une femme au foyerne l’aurait pas trop dérangé pour autant qu’elle ne fûtni trop fragile ni trop encombrante !
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Extrait de "Morts Conjointes"

Chacun des exécutés avait droit à un espace juste égal à la surface de son corps qui allait y être enterré sans cercueil, à même la terre, sous un petit monticule de son volume et à une petite croix, symbole de l'exécution de celui qui était censé les attendre derrière la barrière de la vie.Une plaquette y fut clouée. Le nom de l'exécuté y figurait avec la date de naissance et celle de son violent trépas. Pas de photo ni autre renseignement qui eut pu raviver un souvenir plaisant. Grégoire Truc gisait comme il avait vécu.J'étais passé de l'autre côté du mur sans quasi m'en rendre compte! Ce n'était que cela? N'était-ce pas plus facile et moins douloureux que de vivre une vie de souffrance permanente?J'étais toutefois rongé par le regret de ne pas avoir pu assumer la vie qui m'avait été donné de vivre dans la peau de Grégoire Truc et de devoir abandonner sa chaire dans ce lopin de terre anonyme.Ma présence dans le lieu magique situé au bout du tunnel ne me satisfaisait que par complaisance avec la force qui m'y avait emmené. Je suivais le courant, contre ma volonté. J'avais gardé mon sentiment de frustration à l'égard d'un jugement humain qui avait été aussi inutile qu'injuste et de cet homme qu'il l'avait provoqué.Tout s'était précipité. Mon exécution, mon envolée vers cet endroit lumineux et magique, l'enterrement de mon corps dans cette parcelle sans âme... Je supportais difficilement ma nouvelle situation bien que ma vie terrestre n'eût pas été extraordinaire. Eût-il fallu qu'elle l'eût été? N'eût-il pas fallu que je me complusse dans mon existence, eût-elle été morne et maussade?
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Maman

Cette dernière lettre comme la première d’une nouvelle vie. Quelques mots pour t’encourager à devenir sage et philosophe. Pour t’ouvrir une porte vers l’abstraction des lieux. Un endroit où me retrouver quand tu le souhaites et aussi souvent que tu le désires. Un espace qui n’appartient ni au temps ni à
la réalité. J’ai imaginé cet endroit pour que puisse vivre notre amour pour l’éternité, car la force de mon imagination est sans frontière, sans barrière et sans limite spatio-temporelle. Il faut que je t’indique le chemin qui te mène jusqu’à moi. C’est un peu labyrinthique, mais tu y arriveras. Quand tu auras
traversé le jardin de mon coeur, tu verras apparaître une fontaine d’eau
claire. Et tout deviendra clair dans ton esprit, tu te pencheras au-dessus de l’eau et tu verras dans ton reflet, mon visage apparaître. Je suis toi et tant que tu vivras, je vivrai en toi. Je suis la joie et l’espoir et quand tu te regarderas,tu deviendras moi. Et l’endroit où nous ne ferons plus qu’une est au centre du jardin de ton coeur. Traverse ton esprit et visualise ce lieu pour me rejoindre. Asseyons-nous au bord de la fontaine pour bavarder quelques instants. Les plus belles histoires que nous pourrons vivre seront les plus belles histoires que nous pourrons nous inventer. Et je suis si heureuse quand on se raconte de belles histoires. Je serai comme une gorgée d’eau et quand tu auras
soif de moi, tu pourras me boire à la fontaine, tu n’auras qu’à traverser le jardin de ton coeur et te rendre au centre de ton imagination. Je serai comme l’eau qui s’écoule dans ta gorge et tu pourras aussi te baigner dans la fraîcheur de mes idées. Des idées lumineuses comme un éclat de soleil qui brille dans l’eau de la fontaine. À chaque bain et à chaque gorgée d’eau, je serai celle qui te donne la vie et qui te lave de toutes tes tristesses. Quand tu voudras que je t‘embrasse,tu te passeras le visage sous l’eau parfumée d’un bain chaud et apaisant. Quand tu voudras me respirer tu déposeras quelques goûtes d’huiles essentielles et tu inhaleras la vapeur de mon odeur essentielle. Celle du calme et de la sérénité. Respire profondément, inspire, souffle. Je suis le vent. Et quand tu auras décidé de laisser la fenêtre de ton coeur ouverte, je rentrerai dans ta maison pour caresser tes cheveux et pour sécher les larmes de tes yeux. Pour roser tes joues et te chatouiller le nez. Comme une tempête qui te soulève le coeur, quand tu voudras que je te soulève, fais-toi légère comme un voile de pensées légères. Fais toi couleur, fais-toi lumière, fais toi chaleur. Alors je serai comme un vent chaud de vacances et tu me sentiras comme un souffle qui te pousse dans le dos
lorsque tu marcheras le long de la mer, les pieds dans le sable. Je serai là aux quatre saisons et quand il fera froid tu entendras ma respiration chaleureuse qui soupire à tes oreilles. Je suis le vent, je suis l’eau, je suis la terre de ton jardin et je pousse dans chacune des fleurs que tu y planteras, tu feras des bouquets de moi et tu en garniras ta maison. Je serai couleur et bonne
humeur. Je serai ce que tu feras de moi dans ton imagination. Je serai partout quand tu auras imaginé le jardin de ton coeur, tu l’arroseras de moi et j’y passerai en coup de vent pour te saluer. Nous bavarderons quelques instants, assises au bord de la fontaine et nous serons libres comme le vent, l’eau et la terre. Tu te coucheras dans l’herbe et tu regarderas le ciel, tu regarderas les
avions passer et tu me souhaiteras bon voyage. Je suis une grande voyageuse. Je pars au centre de mon imaginaire, c’est un endroit que j’ai appelé «abstraction des lieux », maintenant, tu sais comme y aller. Il ne tient qu’à toi de m’y rejoindre.

Rejoins-moi quand tu le souhaites et aussi souvent que tu le désires.

Je t’aime.

©charlinelancel

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A la terre au ciel et à l'eau douce


J’ai ouvert les yeux ce matin sur une journée triste et douloureuse.
Je me suis sentie vide et anéantie. J’ai le cœur qui palpite, j’ai du mal à respirer, j’ai les jambes qui peinent à me porter. Je me sens nauséeuse et il m’est impossible d’avaler quelques nourritures. Hier, j’ai versé une petite larme dans le fauteuil au coin du feu, mais il m’était impossible de pleurer ma peine. Aujourd’hui, j’ai enchaîné mon cœur et j’ai lancé la clé au fond du lac. Je me suis arrêtée sur le chemin du retour et j’ai marché quelques pas dans la forêt de Soignes. Je me suis assise sur le sol humide comme le coin de mes yeux. J’ai regardé mes mains et j’ai vu mes ongles noirs de terre à cause d’avoir creusé la tombe où va reposer mon cœur.
J’ai également déposé au fond du trou un petit papier sur lequel j’ai écrit mes adieux au bonheur pour nous deux. Puis je suis rentrée chez moi et j’ai regardé mon lit vide. Je me suis assise et j’ai penché le miroir pour me faire face à moi-même. Je me suis vue livide. Si seulement j'arrivais à pleurer pour évacuer ma douleur.
Pleurer pour faire le deuil d’une petite mort. Un chagrin d’amour est comme une petite mort et je suis déjà morte deux fois pour toi. Il y a tant de sentiments amoureux qui soufflent et tournoient au-dessus de nos têtes et nous sommes incapables de les attraper et des les renvoyer comme des boomerangs. Alors, j’ai accroché mon cœur à un cerf-volant et j’ai lâché la corde au vent.

Pour te dire de ne pas t’inquiéter car j’ai confié mon amour à la
terre, au ciel et à l’eau douce dans l’espoir que la nature en prenne
soin.



Ch.
©charlinelancel
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Amigos

Où êtes-vous ?
Où sont les conversations qui nous animent ?

Où sont les rêves qui nous font parler toute une soirée ?
Où sont les rires et les regards rieurs ?

Où sont les rois et les reines ?
Où sont les pensées qui flirtent avec la vague et le soleil ?

Où sont les messieurs ?
Où sont les plats de fruits ?

Où sont les jeux de cartes ?
Où sont les bras qui se tendent vers la joie ?

Où se cache l’amour fraternel ?
Dans quelle rue, à quelle heure, dans quel troquet ?


Ch.

©charlinelancel
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Vaille que vaille

Bonjour du haut de ma tour,

S’il nous est donné d’être heureuxsous la grisaille et cela vaille que vaille, alors sachez que la bruine et la brume n’ont pas fini de combler mon bonheur.
S’il nous est donné la faculté de circuler entre les gouttes, alors
sachez que mon esprit devient maître en stratégie intergouttelaire.


Bonsoir dans les couloirs, à la vitesse de l’éclair. Juste pour vous dire deux trois choses, sans en avoir l’air.
©charlinelancel
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