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« How dark, ô Lord, are thy decrees… Seigneur, qu’ils sont obscurs tes commandements… »

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                                                 Georg Friedrich Händel

JEPHTHA
(1752)

An Oratorio; or Sacred Drama

Words by Thomas Morell

DRAMATIS PERSONAE

Jephtha (tenor)

Iphis, his Dauhghter (soprano)

Storgè , his Wife (mezzo-soprano)

Zebul, his Brother (bass)

Hamor, in love with Iphis (alto)

Angel (soprano)

                                                                                             Nous avons reçu le meilleur de William Christie et les Arts Florissants dans une œuvre sublime de G F Haendel, merveilleusement habitée,  hier soir aux Beaux-Arts de Bruxelles.

Le modelé, les couleurs et le souffle de l’orchestre qui joue sur des instruments anciens était un ravissement pour l’oreille. Le choix de solistes d’exception avait tout pour plaire. Pas étonnant alors que cette exécution magistrale  ait donné lieu à une ovation debout par un public enthousiaste et comblé.  Il s’agissait du dernier oratorio du prince de la musique anglaise: Jephta. Le thème principal est la soumission de l’homme à sa destinée.  « Whatever is, is right. »  

 

L’histoire est émouvante. C’est le sacrifice d’Abraham en version féminine. L’histoire figure dans l’Ancien Testament, Livre des Juges chapitre 11. Thomas Morel, le librettiste invente de nouveaux personnages, ajoute une histoire d’amour et adoucit le sanglant dénouement en consacrant la vierge prête au sacrifice, à Jehovah pour qu’elle le serve dans la pureté et la félicité et qu’ainsi sa vie soit épargnée. L’histoire repose donc sur le vœu imprudent de Jephta, qui, en échange de la victoire contre les Ammonites impies, sacrifierait la première personne croisant son regard au retour de la guerre. Hélas cette personne n’est rien moins que sa fille, Iphis (Iphigénie ?),  la fiancée d’ Hamor, son vaillant fiancé qui a accompagné Jephta à la guerre. L’ouverture à la française aux rythmes pointés et enjoués puis au caractère solennel nous emporte dans l’univers biblique avec majesté. Jephta chante : « God shall make me great ! » et les instruments d’acquiescer. Il a de la stature et du phrasé, ce demi-frère bâtard de Zebul, grand Juge des Israélites de Galaad soumis aux idolâtries des Ammonites.  Storgé, cette mère attendrissante et emplie de sagesse visionnaire,  est inquiète : la paix est délaissée. Elle dialogue tout en nuances, avec finesse et émotion avec la flûte traversière… un personnage en soi, tout au long du concert. Elle module avec gravité : « Scenes of horror, scenes of woe, Rising from the shades below, Add new terror to the night » Impuissante, elle attend « le retour à la liberté et à l’amour ».

 

 Mais le véritable sens dramatique du compositeur éclate dans les parties chorales. Surtout dans les phrases méditatives du chœur qui aborde des tonalités, des rythmes et des musicalités très différentes, véritables vecteurs de sentiments.  Chaque intervention fait avancer l’intrigue, permet de palper mieux l’ampleur des enjeux. Ce qui distingue, dit-on, l’opéra de l’oratorio, c’est  la présence du chœur rendant l’action scénique difficile, mais le charisme qu’il dégage se suffit à en faire un personnage à part entière dont on attend chaque fois  l’intervention avec émotion.  On a eu l’impression hier soir  que le chœur était composé d’autant de solistes tant la voix de chacun fabriquait une masse chorale puissante, ciselée et multiple. Ils n’étaient que 25.  De magnifiques morceaux très évocateurs nous restent fichés dans  l’esprit et dans le cœur.

Acte 1 , scène 4 :

O God, behold our sore distress,
Omnipotent to plague or bless!.

 Acte 2, scène 2 :

 In glory high, in might serene,
He sees, moves all, unmov'd, unseen.
His mighty arm, with sudden blow
Dispers'd and quell'd the haughty foe. 

 Acte 2 scène 4 :

How dark, O Lord, are Thy decrees,
All hid from mortal sight,
All our joys to sorrow turning,
And our triumphs into mourning,
As the night succeeds the day.
No certain bliss,
No solid peace,
We mortals know
On earth below,
Yet on this maxim still obey:
"Whatever is, is right."  

 

Le public est bouleversé. Mais revenons au  moment fatal, au moment terrible où Jephta, bien que, paralysé par la douleur de perdre sa fille prend sa décision inébranlable en phrases lapidaires, muettes de souffrance.

Acte 2 scène 3: 

Zebul
Oh, spare your daughter,

Storgè
Spare my child,

Hamor
My love!

Jephtha
Recorded stands my vow in Heav'n above.

Storgè
Recall the impious vow, ere 'tis too late.

Jephtha
I'll hear no more, her doom is fix'd as fate!

 

L’aria du père éprouvé sera déchirant lorsque s’ouvre le troisième acte  sur ses regrets éperdus :

 «Hide thou thy hated beams, O sun, in clouds
And darkness, deep as is a father's woe;
A father, off'ring up his only child
In vow'd return for victory and peace».

Iphis est toute sensibilité, pureté de voix et harmonie. L’adieu à la vie de la jeune vierge sacrifiée qui obéit au ciel nous arrache des larmes: «Farewell, ye limpid springs and floods,Ye flow'ry meads and leafy woods …» Shakespeare ou Haendel?  De la musique dans les deux cas. Elle sera sauvée par un ange à la voix radieuse, détachée l’espace d’un instant, de ce chœur fabuleux, après une petite symphonie instrumentale en ré majeur. Celle-ci, annonciatrice de bonheur, vibre de vivacité et de délicatesse. Ce sera  du Haendel exaltant quand à la fin, se seront ajoutées les trompettes de l’allégresse pour célébrer  une véritable ode à la joie: “Rejoice!”. Même le pauvre fiancé est d’accord : « Duteous to almighty pow'r, Still my Iphis I'll adore. » Et le choeur  de conclure: “So are they blessed who fear the Lord. Amen. Hallelujah. »

Les Arts Florissants

Dimanche 20.11.2011 20:00   Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

William Christie direction - Katherine Watson Iphis (soprano) - Rachel Redmond L'Ange (soprano) - Kristina Hammarström Storgè (contralto) - David DQ Lee Hamor (contre-ténor) - Kurt Streit Jephtha (ténor) - Neal Davies Zebul (baryton-basse) - Les Arts Florissants

Georg Friedrich Händel, Jephtha, HWV 70

 

http://www.bozar.be/activity.php?id=11020&selectiondate=2011-11-20

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Petit texte philosophique

C’est toujours par un sommeil que
les grandes choses

Commencent.

C’est toujours par le plus petit
côté que les grandes choses

Arrivent.

L’évènement est la vie qui survient
dans la vie.

Il survient sans prévenir, sans
éclat.

L évènement à la forme d’un berceau.
Il en a la faiblesse et la banalité.

L’évènement est le berceau de la
vie.

On n’assiste jamais à sa venue.

On n’est jamais contemporain de
l’invisible.

Ce n’est qu’après coup, ce n’est que
longtemps après

Qu’on devine qu’il a dû se passer
quelque chose.

La vérité n’est rien d’extérieur à
nous.

La vérité n’est pas dans la
connaissance qu’on en prend,

mais dans la jouissance qu’elle nous donne.

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Lettre à… notre Mère à tous, Marie

Lettre à… notre Mère à tous, Marie


« Je te salue Marie, pleine de grâces… » lui a dit l’Archange Gabriel.
 
Je crois que Gabriel savait de quoi il parlait, lui que l’on appelle dans la Bible « le Messager de Dieu », vous ne croyez pas ?

Que vous croyiez ou pas, d’ailleurs, c’est votre affaire, c’est vrai, mais c’est aussi celle de Marie-la-Grande, ou Marie de Nazareth, ou Myriam pour certains, peut importe…

Mais je reviens à Toi, Marie, Notre Mère.

Tu es d’abord la Mère du Seigneur Jésus, que tu enfantas à Bethléem de Judée, au temps d’Hérode-le-Grand.
Tu es aussi Notre Mère, car Tu nous enfantas au pied de la Croix de Jésus, en la personne de Jean, le disciple bien-aimé, dépositaire de tes jours à partir de cet instant.
Ainsi, par ton acceptation à l’Ange Gabriel, envoyé du Père, et celle de Jean au pied de la Croix, tu es devenue la Mère de tous les humains : Notre Mère…

Dès lors, nous pouvons, plus intimement, t’appeler « maman », non ?
Car ma mère terrestre, c’est ainsi que je l’appelais…
Elle est maintenant près de Toi, alors, je n’ai plus que Toi qui m’entende et que j’invoque souvent : dans la prière du « Je vous salue Marie », d’abord, mais aussi plus librement, avec les mots qui se forment en mon cœur.

Ainsi, j’ai parfois tendance à vous confondre, ma maman d’ici-bas et ma maman du Ciel… mais je suis sûr que tu me pardonnes ce doux glissement de l’une à l’autre, car dans mon cœur je vous mélange parfois.

Dans mon enfance, te souviens-tu, je t’avais construit une petite grotte où la petite statue métallique que j’avais soigneusement repeinte avait trouvé sa place ?
près de 40 ans après, en retournant le jardin, comme l’avaient fait l’un ou l’autre locataire avant lui, celui du moment, creusant plus profond sans doute, a exhumé cette statuette tout à fait intacte, et l’a remise à maman, ignorant son histoire…

Maman, qui la connaissait, m’a remis cette statuette que j’ai considérée depuis comme « miraculeuse », car quelle autre statuette serait restée ainsi intacte après tant de temps ?
Depuis, je l’ai gardée bien sûr, comme venant de ma mère mais aussi de Toi…

C’est drôle, car cela me fait penser aux corps « incorruptibles » de certaines des voyantes à qui tu as fait l’honneur d’apparaître, comme la petite Jacinta Marto à Fatima, morte à 10 ans, ou Sœur Catherine Labouré (médaille miraculeuse), que l’on peut toujours voir à la rue du Bac à Paris, ou encore la célèbre Bernadette Soubirous, la voyante de Lourdes !

Bien sur, ce n’est pas comparable… mais pour moi, c’était comme un « clin d’œil » de ta part. J’en ai été assez retourné sur le moment. Et tellement enchanté de cette faveur ! Depuis, ta statuette trône à nouveau au jardin, pour le protéger, ainsi que la maison.

Comme tu nous aimes, Maman Marie, pour apparaître comme tu le fais depuis longtemps dans divers endroits du monde…

Les plus connus sont sans doute Lourdes et Fatima, mais nous savons qu’il y en eut bien d’autres, comme La Sallette, Pontmain, Beauraing et Banneux en Belgique, Garabandal et Medjugorge où tu apparais encore paraît-il ?

Et tant d’autres…
Bien des lieux où tu as chaque fois essayé de nous faire comprendre, à nous tes enfants, combien il t’était difficile de nous défendre du courroux de ton Fils et de Son Père devant la conduite des hommes.

Comme n’importe quelle Mère, tu défends tes petits, malgré leur indignité et leur indifférence.

Pardon, Maman, pour tout cela, et pardon de ma part d’y participer, car je ne suis qu’un faible pécheur, moi aussi. Donnes-nous des grâces pour résister aux tentations, et obtiens le pardon de ton Fils… puisqu’Il est notre Frère, après tout, non ?

Même si je ne voudrais pas abuser de ta bonté, je t’en prie, ne nous abandonnes jamais, quoi que nous fassions, nous les hommes, capables de tant de vilenies…

Apprends-nous l’Amour en changeant nos cœurs de pierre en cœurs de chair, de sang et d’Amour comme celui de Ton Fils Jésus.

Je t’aime, Maman, même si c’est très mal dans les actes : tu sais que j’essaie…

Assiste-nous à l’heure de la mort, s’il te plait, car si nous avons l’espoir de te retrouver de « l’autre côté », avec nos proches partis avant nous, cette heure-là nous fait tous un peu peur !

A-Dieu donc, Mère chérie.

 

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administrateur théâtres

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Amen  (Le vicaire )  la pièce écrite en  1963  par Rolf Hochhuth ,  au théâtre des Galeries

 « Rigoureuse, enlevée, érudite, la mise en scène de Jean-Claude Idée nous captive d'un bout à l'autre, avec des comédiens alternant à merveille entre SS et clergé italien. Une pièce trois étoiles, captivante et formidablement jouée. » Le Soir, 03/11/2011

 


La pièce de Rolf Hochhuth date de 1963 mais son histoire d'un prêtre en révolte contre le Vatican face à son silence assourdissant devant l'horreur de l'Holocauste, trouve encore une belle résonance aujourd'hui.
Un officier SS et un jeune prêtre refusent de dire ‘amen’ à la barbarie…
La pièce de Rolf Hochhuth dénonce l'attentisme du Vatican dans l'holocauste perpétré par le régime nazi. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Kurt Gerstein, un officier SS allemand, épaulé par un jeune jésuite, Ricardo Fontana, tente d'informer le Pape Pie XII et les Alliés du génocide des Juifs organisé par les nazis dans les camps de concentration. Cette pièce montre qu'une histoire écrite avec le sang de millions d'innocents ne peut être frappée de prescription, elle attribue aux coupables leur part de culpabilité, elle rappelle à tous les intéressés qu'ils eurent la faculté de se décider et qu'en effet ils se sont décidés même en ne se décidant pas.

 

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Le décor est soufflant de vérité. Les costumes des prisonniers et des torsionnaires  donnent le frisson. Toute l’horreur des bruits de bottes revient à la surface. Les histoires de grands-parents qui ont vécu deux guerres élèvent leurs voix disparues. Et le cœur s’éprend aussitôt de Ricardo et de Kurt Gerstein deux héros qui disent non à l’horreur vécue par des millions de personnes à qui on avait arraché la dignité.

 

 La fresque est totale quand sous nos yeux se découvre l’envers du décor, le silence de l’église, les alliances douteuses, la peur du communisme. Du tout grand art de scène pour faire ouevre de mémoire, rappeler l’indicible. Œuvre utile et indispensable à une époque oublieuse. Les bruits sourds, les grincements évocateurs alternent avec un violon nostalgique qui égrène ses notes comme une vraie prière.  C’est la seule femme dans cette pièce uniquement peuplée d’hommes.

 

 Hélas le spectacle est terminé. On espère de tout cœur qu’ils le remettront à l’affiche. La salle était comble et les regards reconnaissants de rappeler ce qu’on ne peut ni oublier ni pardonner, ni recommencer où que ce soit. Le souvenir lancinant ne nous lâchera pas : au  fur et à mesure les décors deviennent de plus en plus bancals, les scènes deviennent, on l’espérerait, surréalistes. Un pape s'assied sur un autel.  Mais non, la fougue des comédiens nous montre bien la réalité de  ce moment insoutenable de l’histoire humaine.

 

« Le mal consiste à dénoncer le sens de la vie », parole dont s’enorgueillit un des personnages nazi. Terrible : « ce sont les traîtres qui sauvent l’honneur de l’Allemagne. » «  Ce meurtre, nous en sommes tous coupables» « Servir la paix ? Dieu punisse les pacifistes ! » « Ne rien faire est aussi grave que participer au crime. » On sort de ce spectacle bouleversés, incapables de formuler un seul commentaire.

 

Avec Steve Driesen,

 

 Nicolas d'Oultremont, Emmanuel Dekoninck, David Leclercq, Bernard Sens, Pascal Racan, Michel Poncelet, Damien De Dobbeleer, Marc De Roy, Gérald Marti, Frederik Haugness, Xavier Dumont, Frédéric Clou et Jean-Claude Frison.
Accompagnement musical : Anouk Ganzevoort.
Mise en scène : Jean-Claude Idée / Décors : Francesco Deleo / Costumes : Béatrice Guilleaume
Adaptation : Fabrice Gardin

 

http://www.trg.be/Public/Page.php?ID=3300&ancestor1=3192&saison=3180

 

 

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L'âme des choses et des lieux

 Vieille barque de pêcheurs

 dans un jardin retraitée

 dont le bois gémit et pleure

 sa jeunesse envolée

 

 Chapeau de paille déformé

 couvrant les vilaines pensées

 d'un jardinier guilleret

 et de sa voisine esseulée

 

 Tache d'encre irrévérencieuse

 dans un cahier d'écolier

 témoin de la fuite silencieuse

 de l'élève prisonnier

 

 Jardin fou, lieu enchanté

 havre de paix, de poésie

 d'où mon esprit sort rassasié

 des milles saveurs de la vie.

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VIVANCE

 

Revoici le brouillard de novembre

Avec son long cortège de douleurs

Mais, je ne veux plus être membre

Du club des défaitistes amateurs

 

Ils sont là-bas, ceux des cimetières

Et moi, ici, debout et enfin vivante

Gardez pour eux toutes vos prières

Et votre compassion dégoulinante

 

Bienvenue à vous dans mon monde

Acceptez que je ne sois plus l’autre

Et mon excentricité et ma faconde

Mes rêves très éloignés des vôtres        

 

Voici ma main : nous pouvons faire

Ensemble un petit bout du chemin

Je ne veux pourtant  vous déplaire

 Aussi j’arrête ici cet éternel refrain

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Les guignes de Cerise.

Cerise belle enfant les soirs de décrues, 

Louait les jours bénis de ses congés passés,

Aux fossés noirs pleins d’eau s’écoulant des rues,

Ultimes passages pour nuages pressés.

D’un élan guilleret elle sautait grues,

Imposants ferry-boats et pédalos graissés, 

Nageait dans l’océan auprès des morues,

Egrenait ses rêves et ses plaisirs blessés.  

 

Que faire de son temps d’enfant mal-voyante ? 

Une clameur des jeux libère le tabou,

Emporte la fiction loin de son aidante,

Rabat-joie altruiste traquant tel un hibou,

Tous les sports audacieux pour donzelle errante,

Inédits complotés avec son caribou.  

Noël et carnaval, gambade bruyante,

Musique rock n’roll, gigote alors boubou,

Ocelot de sa nuit d’ombre souriante.

Noirceur s’éparpillant au son pur du bambou,

Tout est plaisir dansé sur valse riante.

 

D’alors éperdument le bruit noya ses peurs.

 

Ans et jours répandus, fuis en ribambelle, 

Néant de longues nuits, de fols espoirs trompés,    

Déçue maintes fois, plis de sa glabelle 1,

Entre ses noirs sourcils, les succès détrompés.

Révoltes sévères, lionceau rebelle,

Les délais disparus, les émois estompés,

Une bonne vision, savante Anabelle,

Exploit admirable, nuits jours entre-trompés,   

Sa guigne 2 voit l’azur, son étoile est belle. 

 

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1) glabelle : espace entre les sourcils.

2) guigne : cerise rouge très sucrée, ou malchance persistante.

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Une autre lettre de ma fille ....

Je conserve tous les mots de ma fille ...

Elle a dix ans , et elle va partir deux semaines en ' classe des neiges ' .

Une semaine sur deux , elle est chez son papa ...garde partagée .

 

Voici : Maman ,

N'oublie pas de m'acheter une salopette de ski ,plus le manteau qui va avec , de couleur foncée S.T.P, des lunettes solaires, du beurre de cacao, de la crème NIVEA pour la peau, une écharpe , un bonnet,, une paire de gants qui ne transperce pas, une grosse valise , une couette et un oreiller, des après-ski mais pas des gros comme ça ' ( un dessin d'une énorme botte) mais des comme ça ( un dessin de bottes beaucoup plus fin ) ...un pic-nique pour le voyage pour lorsque l'on fera un arrêt , des bouteilles d'eau , et des bonbons ...pour les bonbons prend des paquets de dinosaures, des délichoc , des gommes, des boules rouges sûres, etc ... et ce n'est pas tout , une paire de pantoufles, un peignoir, un pyjama bien chaud, et si tu vois autre chose qu'il me faudrait , achète .

Tu dis que le voyage ne coûte pas cher , mais vois  tout ce que tu devras acheter  oui.

Tu viens jeudi midi à l'école , tu sais où est ma classe ?

Sur la place , il y a un escalier , tu montes , mais attention si ce n'est pas gelé ...Il y a une porte , tu rentres , c'est le couloir ...il y a une porte à droite , tu toques et tu attends que l'on dise  entrez ...et tu dis à mon prof que tu es ma maman et que tu dois me reprendre ...mais ne dis pas pourquoi , de toute façon papa a fait un mot ...

Ps: N'oublie pas  d'acheter un gros bloc de feuilles et des  timbres ...tu auras ainsi de mes nouvelles.

 

Gros bisous maman et à  jeudi .

 

 

 

 

 

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Le cueilleur des mémoires

 

Un roman de Charles Bottin publié chez Memory Press, août 2011

 

« Le rêveur est le gardien des mémoires. »

Voici un roman étrange et par là attachant car il sort des sentiers battus. Un roman qui fait vibrer les cordes intimes de l'être humain. Un roman qui entraîne le lecteur dans le foisonnement de l'Histoire tout en lui permettant d'explorer le rêve, l'imaginaire, la mémoire, l'essence que d'aucuns nomment âme.

L'histoire commence en 116 avant Jésus-Christ, en Gaule celtique dans une tribu éburonne avec la naissance de Bronde (« la Source »). Suite à l'assassinat de ses parents par une bande de pillards, Bronde et sa sœur Micha seront recueillis par le clan des Chantoires, terre de druides réputés qui cultivent la méditation par la voie des rêves. Bronde unira sa destinée à celle de Souffle (« l'Air »), une Chantoire. Le chemin initiatique pour devenir un druide célèbre ou une médecin, sage-femme reconnue, sera éprouvant et parsemé de nombreux rebondissements. La vie s'écoulera au gré des naissances, des deuils, des trahisons, des séparations volontaires ou contraintes, de longs voyages (après une visite chez les Esséniens, Bronde rencontrera César chez son ami Poseidonios à Rhodes), des retrouvailles flamboyantes à travers les convulsions de l'Histoire... avant que l'unité ne s’effondre sous les dissensions, les coups de buttoir des Germains et la colonisation sauvage de César.

Ce roman dense et très documenté nous fait découvrir l'histoire d'une civilisation méconnue, celle des peuples premiers, des mythes fondateurs.                                                               Sous une trame historique, l'auteur[1] touche à l'essentiel, « choisissant » (comme il l'écrit dans sa note en fin d'ouvrage) « le point de vue de ceux qui croient plus en l'être d'esprit que dans le faire tranchant. »                                                                                                                     A travers un questionnement humain l'auteur scrute le sens de l'Histoire et atteint par là l'universel. En nous invitant à mettre nos pas dans ceux de Bronde, le romancier nous fait découvrir le monde mystérieux et envoûtant des druides et des devins, détenteurs d'un savoir empreint d'une grande sagesse, explorateur de rêves parfois prémonitoires. Ces maîtres        ès-méditation, « cueilleur de mémoires », nous interrogent sur la connaissance intérieure et nous entraînent dans une spiritualité qui transcende le temps, les civilisations et les religions tout en vivant ancrés dans le fonctionnement de la société celte. Le passage par l'univers imaginé n'est-il la meilleure façon de faire émerger le réel ?

Véhicule de l'âme, la parole occupe aussi une place importante dans ce roman. Tantôt prophétique, tantôt récit des temps premiers, elle se veut rassurante et tendre. Parfois violente et provocatrice, elle suscite la haine, la trahison, la dissension et la guerre. Souvent conciliante, elle permet de structurer et de ritualiser la société avec ses nombreuses assemblées tribales. Experte, elle exerce sa diplomatie parmi des clans qui s’entre-déchirent. Dans tous les cas elle se fait libératrice des pulsions internes qu 'elles soient salvatrices ou destructrices. On ne peut s'empêcher d'établir un parallélisme entre ce roman et Œdipe sur la route d'Henri Bauchau où le roi aveugle et maudit au prix d'une longue errance faite d'épreuves initiatiques, de rêves porteurs de signes et de dépassement de soi parviendra à se libérer de son passé meurtrier pour atteindre la clair-voyance. L'une et l'autre œuvre explorent le champ de l'âme qu'elles sondent et scrutent avec acuité.

Roman du passage de l'enfance à l'âge adulte lorsque Souffle vit une expérience solitaire et fondatrice en pleine nature – une nature omniprésente décrite avec des accents poétiques –   Le cueilleur des mémoires pose aussi le problème de l'apprentissage avec ses tourments amoureux, ses doutes, ses découragements, ses questions lancinantes sur la formation reçue et son utilité voire encore sur le rôle du destin dévolu à chaque être humain.

D'ailleurs celui-ci immergé dans les vicissitudes de l'Histoire nous plonge dans une vaste réflexion sur son sens. Les peuples celtes après avoir vécu en paix et en bonne entente vont se disputer et se faire la guerre (préfiguration de la (dés)union européenne actuelle ?), attaqués d'un côté par les Germains, de l'autre par les Helvètes, envahis par la force brutale de César qui excelle à appliquer le principe de diviser pour régner. Le lecteur lira avec intérêt la description très vivante des batailles de César, un César bien différent de la vision propagandiste et scolaire de la Guerre des Gaules. L'auteur nous donne ici le point de vue des vaincus, ceux qui sont exclus de l'histoire officielle... Les « grandes » civilisations ne peuvent-elles se construire qu'à travers la violence, la destruction, le massacre, l'exclusion et la radicalisation ?

« Lire[2], c'est presque toujours se confronter à un personnage ou à une situation dont on éprouve intimement les vibrations. Rencontre, découverte, complicité, refus voire hostilité : quelque chose fait écho à sa propre subjectivité. »                                                      Longtemps encore après avoir refermé ce roman, les personnages de Bronde et de Souffle continuent à hanter la mémoire du lecteur et à féconder son âme.                                            La littérature, c'est de la force que l'on vous dit et de la force que l'on vous donne !

WILLD[3]



[1] Charles Bottin après une formation de céramiste, travaille pendant 7 ans parmi les Twas, un peuple premier d'Afrique centrale. Revenu en Belgique en 1987, il entame des études d'infirmier. Aujourd'hui ses activités autour de l'argile se partagent avec l'accompagnement de la fin de vie et l'écriture. Il est aussi l’époux de Ruhina et le papa (entre autres) de Jehan.

 

[2]Monique Verdussen, critique littéraire.

 

[3]Dominique Willem est professeur de français, latin et grec au collège Saint-François Xavier I de Verviers.

 

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Petit dialogue "le regard".

 

-          Je ne vous regarde pas, je ne peux pas.

 

-          Pourquoi ?

 

-          Vous m’entendez trop lorsque mes yeux sur les vôtres se posent !

 

-          Qu’entends-je ?

 

-          Les mots dans ma tête indisciplinés, qui résistent, s’obstinent à ne point mourir en attendant les vôtres qui       tardent, s’éternisent dans l’absence.

 

-          Mais je vous regarde, rien de plus, rien de moins !

 

-          C’est terrible alors ; savez-vous que les mots s’entendent même lorsqu’ils se taisent ; le regard est une frontière fort insuffisante, l’alliée des sentiments voilés !

 

-          Oh mais que me reprochez-vous ?

 

-          Simplement votre silence faisant un boucan d’enfer dans mon obscurité où mes mots s’éclaircissent au contact de l’encre bleue ; de noirs ils deviennent « marine », audacieux malgré eux, en équilibre, moins fragiles !

 

-          Vos paroles m’étonnent, mais que puis-je répondre ?

 

-          Oh ne dites rien, mais continuez à me lire, me toucher de cette manière là ; l’écriture étant d’une certaine façon un regard adressé à vous, à l’autre : Une géographie intime que je vous laisse découvrir  ; Ma plus grande part de féminité.

 

-          Je vous lirais toujours !

 

-          Oh c’est un Monde de ne pouvoir dire les choses plus simplement, avec ses lèvres, avec ses yeux, d’écrire continuellement.

 

-          C’est le vôtre, n’est-ce-pas là l’essentiel ?

 

-          Peut-être, je vous l’accorde. 

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Monsieur Robert Paul.

Il marche sous la pluie de Novembre, le parapluie inclné en direction de la bourrasque, c'est signe de détermination poétique, courber son parapluie. Les autres passants, plus terre à terre sans doute, ne marchent plus et se sont abrités sous les porches, dans les abris que leurs offrent les quelques arbres qui restent encore debout dans cette avenue large, si large qu'elle fait penser à l'Escaut du temps jadis, de ce temps ou les peintre y plantaient leurs chevalets et ou les poêtes s'y pendaient sous les ponts, mettant fin à leurs jours.

Il y avait aussi, quelques dessinateurs venus du haut de la ville pour immortaliser le vent, les gouttes d'eau, le vide de la nuit.

Monsieur Paul, défiant les automobiles et les fiacres, les vélomoteurs et les cylindres des géantes cylindrées, n'avait de cesse de saluer ceux que le maire de la ville appellait ses enfants. Pour nous, artisans qui rêvions de devenir artistes, la gloire n'était rien à moins d'être bénie et paraphée par le sourire ou l'apostrophe de Monsieur Robert Paul. 

L'art d'aimer l'art, une fameuse cuisine qui demande mieux que de bonnes épices. Le voici qui nous construit une maison sur la gauche de l'aube, une auberge à l'orée d'un escalier interdit ou encore, un boudoir rigolo pour nos soirs de misère. Vous l'avez déja vu sourire, amusé de nos cabrioles colorées ? Avez-vous déja saisi une émotion inconnue dans ses yeux de maître d'oeuvre ?

Glissez-vous sous son parapluie, sous ce royaume secret se cache le reflet de la ville, de nos pas, de l'infinie attention de l'homme pour ses petits cabotins. Mais il sait si bien pardonner lorsque le vert déborde et que les voyelles s'emballent. Il est l'heure. On se boit un café, à l'abri, chez lui, chez vous, chez nous. Have a good evening dear Mister Paul. 

 

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Il s'agit d'un ouvrage de Maurice Barrès (1862-1923, publié en 1921. Barrès explique lui-même, dans la préface, qu'il a pris le titre de ce livre sur la facade "rococo" de l'église "Santa Maria della Passione" à Milan. Il ne faut pas y voir seulement l'effet du hasard. "Amori et Dolori Sacrum" devait servir de prétexte à l'écrivain lorrain pour exprimer l'idée essentielle de sa propre philosophie esthétique: l'union de l' art et de la vie. "Toutes les réalités où s'appuient nos regrets, nos désirs, nos espérances, nos volontés, se transforment à notre insu en matière poétique". N'y a-t-il pas dans l'art rococo, si facilement décrié par tous ceux qui ne le connaissent point, un sens, voire un besoin du drame? Là où l'on ne voit que prétextes à décorations inutiles, n'y a-t-il pas, au contraire, tout le drame de l'homme, c'est-à-dire sa faiblesse devant le cosmos et sa précarité en face de son destin? Le drame de l'homme -Barrès nous l'apprend dès les premières pages de son livre -est qu'il n'y a pas de volupté profonde sans brisement de coeur. Amour, douleur et mort sont les trois dimensions du monde dans lequel l'homme joue, pleure, évolue. Ce drame de l' "impermanence" de l'homme dont les besoins sont par ailleurs "infinis", est évidemment romantique; mais il est aussi, pour nous qui le voyons avec le recul nécessaire, le drame du "rococo" où la recherche de l'espace et l'ordonnance quasi symboliste des décorations, des fleurs et des panaches cachent presque toujours une infinie tristesse.

"Amori et Dolori sacrum", qui est de la même veine que "Du sang, de la volupté et de la mort", comprend six chapitres: "La mort de Venise"; "Stanislas de Guaita"; "Une impératrice de la solitude"; "Souvenir de Pau en Béarn"; "Leconte de Lisle"; "Le 2 novembre en Lorraine". Les trois premiers chapitres sont les plus importants, car, indépendamment de l'abondance, au demeurant bien venue, de leur texte, ils montrent les qualités exceptionnelles de caractère et de passion de personnages que, sans Barrès, nous n'eussions peut-être pas connus et qu'en tous cas nous eussions moins aimés. -Venise, qui meurt lentement sur la lagune où croissent les fièvres paludéennes, apporte certaine mélancolie pernicieuse à ceux mêmes qui la choisissent pour y chager le cours de leur destin ou pour y mourir. Tour à tour, Maurice Barrès évoque le souvenir de Goethe, de Chateaubriand, de Byron, de Musset et de George Sand. Il parle de la mort du peintre lorrain Léopold Robert, "qui se sentait malade du mal de ceux qui désirent trop". Il nous dit que Richard Wagner, après être venu à Venise en 1857 pour y écrire le deuxième acte de "Tristant et Iseult" y meurt un quart de siècle après. Entre la Venise des doges, disparue depuis longtemps et celle des toutistes et des marchands, l'on préfère, à qui sait comprendre la beauté intérieure des choses, la Venise agonisante et pauvre où persistent, en dehors des sacrilèges des reconstitutions, tant de prestiges et de charmes. La Venise du Carnaval, joyeuse et brillante, celle des courtisanes, des loups et des intrigues, n'est pas nécessairement la plus authentique, et barrès de nous donner à cette occasion l'une des meilleures définitions du drame "rococo", de ce drame qui tout entier se trouve, dans la musique de Cimarosa et de Mozart et qui nous force à penser, malgré nous, au destin de Don Juan: "C'est quand Venise met son masque de satin noir qu'elle multiplie ses puissances de tristesse".

"Stanislas de Guaita", occultiste, psychologue, philosophe, et pour tout dire poète, "s'enfermait dans la catégorie de l' idéal". Guaita, poussé par un sens religieux fort rare, devint historien des sciences occultes. Sa vie, avenue Trudaine à Paris et dans son château d' Alteville en Lorraine, montre les étapes parcourues par une âme qui voulait, avec la certitude confiante des obstinés et des idéalistes, une société régénérée, une beauté morale sans cesse plus pure, - "Elisabeth de Bavière": ces pages furent, dans leur forme primitive, destinées à préfacer un ouvrage du docteur Constantin Christomanos, un des familiers de l'impératrice. Cette femme belle, forte, sensible à l'excès, et qui devait mourir si bêtement poignardé par un imbécile, Luccheni, resta toute sa vie animée d'un "invincible dégoût de toutes choses", en communion perpétuelle avec l'idéal et la mort. -"Pau", comme Hyères et Menton, apprendrait-elle à ceux qui y viennent goûter la douceur de son climat, qu'il faut parfois mourir dans la quiétude et la paix d'un beau paysage? "Quel amour de la vie, quelle tristesse sans voix de se savoir périssable!" Ce pèlerinage de l'artiste aux cimetières, cette nécessité sentimentale de trouver des disciplines spirituelles là où la mort a vaincu l'homme tout chargé qu'il est du poids de son amour et de sa poésie, Maurice Barrès nous l'explique dans une simplicité tragique: "Je pense qu'il faut aller aussi dans les endroits où l'on meurt, pour apprendre à se résigner".

Ce livre est celui d'un voyageur et d'un amant. Il mêle, à la connaissance des choses, le "Moi" barrésien de l'artiste délicat et sensible jusqu'à l'émotivité et c'est pourquoi, malgré son romantisme apparent, il reste de tous les temps.

 

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J'ai tellement soif (Mi-e asa sete)

 

J'ai tellement soif

Mi-e%20asa%20sete.mp3

 (musique, paroles, voix, guitare: Antonia Iliescu)

J’ai tellement soif

Je voudrais boire la nuit

Avec tout son fleuve noir

Qui la porte sur les bras

Je voudrais mordre

Le croissant de feu de la lune

Je voudrais siroter les étoiles

De ce verre d’obscurité embrasée

Mais la nuit me dévore, me dévore, me dévore…

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La nuit me dévore

Dans les cris des lointains horizons

Et  des stridents parfums d’été

Le sommeil m’est ravi

Le sommeil m’est endormi

Par cette merveille noire : la nuit.

Je voudrais siroter les étoiles

De ce verre d’obscurité embrasée

Mais la nuit me dévore, me dévore, me dévore…

 

 

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À la pensée de l'impuissance

 

Deux grandes croix pour annuler

Les strophes que je viens d’écrire.

Ne suis surprise ni troublée,

Ce jour n’a rien pour me séduire.

 

Le ciel, distributeur de joie,

Par sa beauté époustouflante,

Est figé au-dessus des toits,

En une pâleur attristante.

 

Mais je demeure sans bouger

Dans un silence confortable,

Oublieuse de mes projets.

L’indifférence m’est aimable.

 

Lors, soumise à l’accoutumance,

Privée de grâces à savourer,

À la pensée de l’impuissance,

Je transcris pour me rassurer.

 

20 novembre 2011

 

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IMPOSSIBLE AMOUR

extrait de IMPOSSIBLE AMOUR
LA DAME EN MAUVE

Extrait a colon

À toi

Ce mars 1998

Au soleil couchant, je métire dans un rayon en son déclin

La voix de Renata Scotto sélève pure, claire et je demeure, à lécoute, le geste suspendu ému de tant de beauté et me sens nu de tout passé. Il me plaît demmener ma Dame en Mauve comme Don Quichotte sa Dulcinée Au pays de lau-delà. Tout est possible puisque le temps lui-même est un leurre. Ma pensée sélance de Renata à Ma Dame en Mauve. S’élance de ma Raison à mon Imaginaire.

Ma Dulcinée. Je ne puis vous occire moins encore castrer ma propre imagination Kierkegaard na-t-il pas dit « La vérité se vit et s’éprouve » Je vous ai tellement éprouvée !

Le timbre du téléphone grelote, une voix, un message, je ne bronche pas.

Ce message dénoyaute mon rêve me laissant une pensée dynamitée, éclatée. Téléphone ! Mine anti personnelle ! Il sonne, sonne, sonne, impératif. Renata chante fortissimo, le téléphone sonne sonne, sonne

Tu mécris : « À défaut d’avoir l' amour que tu désires, contente-toi d’un amour plus calme, plus rassurant »

Je me tords de rire en songeant à cette phrase. Tu parles d’une joie de vivre ! D’un élan ! D’un don, d’une amplitude de sentiments. Les gens sont parcimonieux de leurs propres sentiments et conçoivent très bien

LA PASSION SELON SAINTE COUETTE

Il ne sert à rien de vouloir communiquer. Communiquer avec qui ? Un trou ? Le vide ? Pourquoi me faut-il quitter mes rêves ? Pour entendre et voir les gens greloter de peur, la crainte est à ce point chevillée, inhérente à. l'être que même aimer l’action, le faire, « aimer » doit se réaliser avec le bon dosage, en toute sécurité. Certes, la découverte de la vérité ne peut s’éprouver quà travers le stable, le durable, le quantifiable mais, l’amour EST mouvance, élancement, imagination libre. On ne peut mathématiser les élans du coeur, moins encore, en faire son deuil. Je préfère aimer jusquà la lie que de périr d’ennui. Jai un penchant certain pour les amours maudits, impossibles. Les amours « casse-gueule » Profonds comme des gorges torrentielles ; Tortueuses comme des noueds de vipère. Des amours, tour à tour, affilés ou veloutés mais passionnants Je coupe net à cet amour popote que tu me proposes ; Sans doute, suis-je plus déséquilibré qu’il ny parait ; J’en accepte laugure

DIMANCHE

Au son de l’accordéon, que dis-je ? Des accordéons éclatent les pasodobles, tanguent les javas. Au son de l’accordéon je joue avec mon Game- boy (un jeu de rôle) que “jai entamé il y a une bonne année. Au son dun tango, je revois furtivement ma Dame en Mauve. Un songe, un rêve, une illusion me pince le coeur mais, « le mauve » me sied.

Je feuillette, toujours au son de l’accordéon, les Pensées de Pascal (Ce qui est aussi irrévérencieux qu'un juron à la Grand-messe.) Je lis, également, les comptes rendus des années quarante 45 pour répondre à un nouveau au club ; un avocat qui ma énervé en chantant les louanges de Degrelle Je t’oublie dans ‘lactivité vois, je t”oublie, oublie, oublie ; Vois, comme je suis raisonnable je moccupe !

Lundi

Dans le plus grand silence, je dirais presque monacal, jai monté l’habitat de « VAILLANTE » La petite fourmi Je moccupe.

Hier, j’ai réparé une sonnette palière pour ma voisine. J’ai branché un timbre plus aigu. Jai cru qu'elle n”allait pas s’arrêter de me remercier Je m’occupe Je bricole à tourne vis que veux-tu Cet après midi je vais monter une voiture de sport miniature avec moteur et tutti quanti Vois je m’amuse.

.

Mozart fils, emplit mon coeur Ce fond sonore convient très bien pour les aventures de Nivard de Chasse-pierres maitre verrier. Je suis occupée de livre le livre de Bernard Tirtiaux. Le Passeur de Lumière. Je fais une orgie de lecture de musique d’oubli ; Je me noie Au secours ! À toi !

Bientôt Pâques, ma Dame en Mauve s’en va, là-bas, très loin près du village de Laleux. Pour combien de temps ?

Peu importe. Quand revient-elle ? Sans importance ; j’ai lhabitude, je me laisse aller, laisse couler le temps et me berce de souvenirs.

À tout hasard, bonnes fêtes de Pâques

PB

Lisez Quartier Nord Centre millénaire
écrit par une sénior pour les séniors
http://aristide3.aceblog.fr


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NON MERCI...

 

Je n’en veux pas de votre automne

Ne compte-t-on l’âge en printemps ?

Je refuse d’être gentille bobonne

De vivre enfin il est plus que temps

 

Et puisque je suis née en automne

J’exigerai mon premier printemps

Et ses émois même si je grisonne

J’ai jusqu’ici assez perdu de temps

 

Et si je ne connais plus d’autre été

J’aurai vécu une belle vie à l’envers

Conjuguée au présent sans le rêver

Ni avoir peur du trop lointain hiver

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Phoenix se traîne… Elle est au jardin, lieu propice à la réflexion.

Elle n’arrête pas de penser à celui pour lequel son cœur bat…

Elle n’a plus reçu ni bisous ni nouvelles de lui depuis belle lurette.

L’a-t-il oubliée ? A-t-il trouvé mieux à Brocéliande ? Préfère-t-il garder ses distances ? N’était-elle pour lui qu’une passade ?

Elle sait qu’elle n’est pas de celles qui attirent immédiatement l’attention… Merlin, lui, n’a que l’embarras du choix… Elles ne demandent toutes qu’à lui tomber dans les bras…

Un enchanteur enchante, n’est-ce pas ???

Et puis, il a un de ses sourires à vous faire fondre immédiatement… Un sens de l’humour qui est du meilleur ton, attentionné, galant… Comment ne pas tomber amoureuse de lui ?

Mais cette Mélodia ne lui dit rien qui vaille… Un homme, tout magique qu’il soit, n’en reste pas moins un homme… Et elle a tous les atouts pour faire tomber le plus fidèle d’entre eux…

La nuit est tombée depuis longtemps… Mais il fait si bon… Et puis toutes ces étoiles… Elle songe aux poupées magiques et à tout le travail qu’elles ont… Rallumer toutes les étoiles de ceux qui n’ont plus d’espoir… En cette période morose, elles ne doivent pas chômer…

Soudain, à ses pieds, se pose doucement une petite étoile toute frêle… Mais si lumineuse que  la nuit  paraît être jour… Pas de ceux illuminés par le soleil… Non, d’une autre clarté, plus colorée, plus enchantée… Magique !!!

Elle n’ose la toucher, de peur de l’éteindre… Elle ne veut perdre aucun instant de ce tableau qu’elle ne reverra pas de sitôt…

Lentement, elle se sent envahie d’une douceur et d’une chaleur bienfaisante… L’étoile irradie au fond de ses tripes… Après un long moment, le petit astre s’adresse à elle… Pas de vive voix, non, cela se passe à l’intérieur d’elle…

« Bonjour ! Je suis une de tes bonnes étoiles… Envoyée par les poupées magiques… Très inquiètes… Tu sais que rien ne leur échappe… Elles savent que, pour toi, ce n’est pas la grande forme. »

« En effet, je ne cesse de me débattre. Merlin me manque tant. Avec lui, je me sentais forte, vivante et libre… Dans ce monde, je n’ai personne… Je vis en recluse et mes jours se sont transformés en nuit profonde »

 « La nuit noire et profonde n’existe pas…

Il y a toujours dans le ciel, même s’ils sont cachés par les nuages, une étoile, une comète, un astre lumineux auxquels s’accrocher…

C’est une superbe idée qui permet de rester debout et de continuer d’avancer quand on a tout perdu…

N’empêche que ça ne reste que la nuit… Un jour, il faut se réveiller et vivre en pleine lumière…

Le soleil a cela de plus beau que la lune, qu’il réchauffe, fait grandir et évoluer… »

« En effet, tu as raison… Je ne pense vraiment qu’à moi et je me complais dans la mélancolie… Il est temps pour moi de voir le jour…

Belle leçon de la nature quand j’ouvre la porte… Ce n’est plus la nuit et pas encore le jour…

Les oiseaux de la nuit laissent tout doucement la place à ceux du jour… Bien plus colorés, au chant plus mélodieux… Une mélodie pour moi seule qui respire à pleins poumons cet air que les « vivants » dormant encore n’auront pas l’occasion de respirer…

Cette odeur de nuit qui s’endort… Mêlée à celle de l’herbe couverte de rosée à laquelle la lumière du jour donne une brillance sublime… Il n’y a qu’à ces moments-là que j’ai l’impression de tenir tous les trésors du monde entre mes mains, que j’ai cette sensation que rien ne pourra m’arriver…

Ce n’est pas possible, devant tant de beauté… Je suis vivante !!!

C’est à mon tour maintenant… Nul ne sait ce que sera le jour mais je suis ici et maintenant dans cet instant bien précis…

C’est un peu comme, après les fêtes, quand on remet en place la décoration, une nouvelle année débute… Il est temps de décrocher les étoiles… Une nouvelle vie commence…

Arrêtons de nous chercher des excuses ou des causes de… Ben oui, on ne nous a pas appris à être humains… On aurait voulu que nous soyons des dieux… Ou des statues de pierre…

Oser le bonheur… En adulte… Se réjouir de chaque instant qui n’a pas été mal…  D’un sourire… D’un moment de complicité… Tout ça est au fond de nous… Le plus con est qu’on le sait… On dit « oui, oui », et pourtant…

Tant pis si je n’entre dans aucun moule, si parfois je sombre, si je déteste le vert, si j’ai peur du noir, si je suis fragile… Personne ne me demande d’être autrement après tout… Sinon moi-même…

Et à quoi cela servirait-il ???

Bon ben, la lumière m’attend… »

Ce faisant, elle esquisse un pas de danse tout en agitant la main pour saluer la petite étoile qui regagne lentement le ciel.

Phoenix se sent ravigotée… Merlin ne voulait plus d’elle… Soit, elle n’en ferait pas une maladie… Un jour peut-être, il lui reviendrait… Peut-être pas, on ne peut forcer le destin… Mais il lui avait donné la force de se battre et d’avancer quoi qu’il lui en coûte.

C’était maintenant que tout commençait pour elle.

Même le ciel était attentif à sa petite personne… Les poupées magiques et Nymphea continuaient de veiller sur elle… Rien ne pouvait lui arriver…

 

 

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Le feu de bois

Le feu de bois

 

Ce petit crépitement qui chante et craquette en consumant la bûche…

 

Il y avait si longtemps que je n’avais plus allumé de feu de bois à la nuit tombante.

 

Le froid a envahi soudainement le petit salon qui donne vue sur le jardin. Alors, frissonnant, j’ai retrouvé cette vieille habitude : faire une boule avec un vieux journal, le recouvrir d’écorces, de pommes de pin ou de petits bois secs, déposer une bûche par-dessus le tout et craquer une allumette, bien sûr.

 

Bonheur de retrouver cette douce lueur de la flamme qui danse en pourléchant les rondeurs du bois sec.

 

La sournoise fumée plonge la pièce froide dans un épais brouillard. Mais c’est la chaleur du feu naissant qui compte. Le petit cric-crac du bois qui pète avec ferveur, semble n’avoir jamais cessé. Je deviens ma propre flamme, aux yeux lumineux, aux reflets chatoyants dans les cheveux.

 

Ce n’est pas le feu qui se propage à mon corps. Non, le rougissement de la bûche de hêtre coupée deux ans plus tôt dans la forêt voisine donne la douce sensation d’apaisement et de bien-être à mes petits petons engourdis par le froid.

 

Dehors, le vent glacial entraîne les gros flocons aux éclats d’argent sous le clair de lune dans une danse frénétique.

 

Remontent alors les souvenirs d’antan, les chemins parcourus chaussée de grosses bottines, un sac sur le dos, avec la sensation du bout du nez glacé, des lèvres sèches et des deux joues gercées. Des soirs d’hiver où je me calfeutrais, des matinées en partance pour le lac gelé, avec derrière moi maman qui s’affaire aux fourneaux, le bouillon de légumes qui mijote, et papa qui s’inquiète.

 

Le lac gelé ouvre toujours la porte aux hardies pirouettes effectuées du haut de mes patins à glace, sous un soleil timide qui tente de chasser la brume matinale, le pas tout à fait sûr. C’est prévu pour glisser tout doux, tout sage, attentive aux craquements de la glace trop fragile.

 

Dans la douce chaleur de la bûche qui crépite, je savoure l’instant à la cadence des flammes qui évoquent, l’air de rien, mes souvenirs les plus chers.

 

Deneyer Viviane 19/11/2011

 

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administrateur théâtres

12272766897?profile=originalLa Missa Solemnis de Beethoven, mardi 15 novembre à 20h aux Beaux-Arts de Bruxelles  12272767492?profile=original

 

 

20:00, HLB : Orchestre des Champs-Élysées

Philippe Herreweghe direction - Hanna-Elisabeth Müller soprano - Gerhild Romberger alto - Benjamin Hulett ténor - David Wilson-Johnson basse - Orchestre des Champs-Élysées , Collegium Vocale Gent , Accademia Chigiana Siena

Ludwig van Beethoven, Missa Solemnis, op. 123

 

A la tête de l’Orchestre des Champs-Elysées et du Collegium Vocale de Gand, Philippe Herreweghe dirigea la Missa Solemnis de Beethoven, mardi 15 novembre à 20h aux Beaux-Arts de Bruxelles. Sur scène on retrouve un merveilleux quatuor de solistes : la soprano Hanna-Elisabeth Müller , l’alto Gerhild Romberger, le ténor Benjamin Hulett et la basse David Wilson-Johnson.

 La Missa Solemnis opus 123 est une  composition liturgique de Ludwig van Beethoven, d’une durée de plus de quatre-vingts minutes, son œuvre la plus longue. Considérée par le compositeur comme « sa meilleure œuvre, son plus grand ouvrage ». L’effectif orchestral impressionnant est entouré  d’un chœur à quatre voix et d’un quatuor de solistes qui font de cette œuvre un monument, une  véritable arche musicale. L’humble Philippe Herreweghe est  un Noé capable de parler à tous, dans la discrétion, presque dans l’intimité. A mains nues.  On se demande quelle église, quelle cathédrale pouvait abriter un tel ensemble de musiciens et de chanteurs. La belle salle Henry Le Bœuf était certes un écrin approprié pour ce monument musical si sculpté et si raffiné. L’écoute du public est  d’emblée, respectueuse.

A commencer par « le Kyrie » dont le « K » éclate  d’abord comme un fruit mûr, puis  il nous livre nombres de vagues et d’ondes de supplications, comme fusant de  la barque biblique. Fort de la grâce acquise par le repentir, le Gloria fracasse la voûte céleste. Il y a ce déchirant « Glorificamus te ! ». Une pause instrumentale prépare l’entrée triomphale des Solistes qui entonnent le « Gratias agimus tibi ». Ils produisent  des croisements de volutes vocales d’une perfection extraordinaire et d’une puissance étonnante. Le « Miserere » se gonfle d’humilité tandis que le « Quoniam passus est » brûle de violence. Le finale exultera. Des mains humaines pétrissent le pain céleste. Celles de Philippe Herreweghe. Les solistes démarrent « un Amen » vibrant qui rappelle le fracas du début. Et  totalement déployés ils reprennent les nœuds  inouïs du « Gloria », pour tisser une voile au vent divin.  

 

Le « Credo » inaugure des sonorités puissantes, ardentes, en crescendo, soutenues par les bois. « Descendit »  énoncent 4 ténors du chœur. Et le relief de « Incarnatus est »  est longuement poli et modelé par  le ténor soliste. Dieu fait chair.  Fusent les regrets amers et la souffrance du « Crucifixus » . Chaque mot de cette œuvre est une prière en soi. « Passus et sepultus est » est chanté par et pour la multitude qui s’aperçoit de l’ampleur du sacrifice. Glorieux, grandiose et brillant, voilà le « Resurrexit » ! Les sopranes cueillent la musique et les instruments rétablissent un calme propice au quatuor vocal. Violons et flûtes se glissent jusqu’au ciel. Joie.  Trois accords nets  annoncent une dernière louange qui se fond dans les instruments. Du tout grand art ! Comme si tous les sentiments tournés en musique se dissolvaient dans une ascension éperdue  de l’esprit.

De sombres notes débutent « le Sanctus ». Les cuivres sont emplis de déférence pieuse. « Le deus Sabbaoth » est presque murmuré avant l’élan des sopranos. Mais elles sont déjà si haut ! Violons, violoncelles semblent caresser de leurs mains  le Dieu fait homme. Violons et flûtes redoublent de soins et de tendresse. Est-ce que la Vierge elle-même est à l’archet ?  Dans « le Benedictus », l’homme s’efface devant l’indicible majesté du divin. Tout le plateau se lève, les percussions tonnent ; le violon, les yeux fermés, n’a pas lâché sa louange et entame un solo exalté. La voix pure de la soprano se mêle à celle de l’alto, l’humanité se berce au creux de la main de Dieu. « Qui tollis peccata mundi » évoque cette folie divine qui nous arrache à la mort. Le violon qui s’était évanoui revient avec tendresse sur la  dernière note et la promesse, toutes deux  tenues.

« L’Agnus Dei » est un mystère d’imbrication. Par-dessus les instruments, vibre la basse ; puis le duo des alto et ténor transfigurés se répond. La soprane magnifique joint sa voix, humble et noble à la fois… et le chœur chante déjà, miroir de l’invisible.

Les voix supplient que ce soit la paix qui l’emporte. Des quatre coins du monde, la demande pressante est universelle.  Les instruments  semble faire diversion et jouer la débandade mais la clameur reprend, harmonieuse. La  musique fourmille de rebondissements à l’infini. Chacun y va de sa note plus légère que l’air, murmurée sur les ailes de l’espoir. C’est un spectacle d’une vitalité  radieuse. Tous les spectateurs en sont épris. Tous ont vécu l’expérience extraordinaire d’une musique complexe en renaissance perpétuelle.   La salle entière exulte.

L’Orchestre des Champs-Elysées, qui joue sur instruments d’époque, fêtait à Bruxelles sous la direction prestigieuse de Philippe Herreweghe, ses 20 ans de résidence.

 

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http://www.bozar.be/activity.php?id=11019&selectiondate=2011-11-15

 

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