- Je ne vous regarde pas, je ne peux pas.
- Pourquoi ?
- Vous m’entendez trop lorsque mes yeux sur les vôtres se posent !
- Qu’entends-je ?
- Les mots dans ma tête indisciplinés, qui résistent, s’obstinent à ne point mourir en attendant les vôtres qui tardent, s’éternisent dans l’absence.
- Mais je vous regarde, rien de plus, rien de moins !
- C’est terrible alors ; savez-vous que les mots s’entendent même lorsqu’ils se taisent ; le regard est une frontière fort insuffisante, l’alliée des sentiments voilés !
- Oh mais que me reprochez-vous ?
- Simplement votre silence faisant un boucan d’enfer dans mon obscurité où mes mots s’éclaircissent au contact de l’encre bleue ; de noirs ils deviennent « marine », audacieux malgré eux, en équilibre, moins fragiles !
- Vos paroles m’étonnent, mais que puis-je répondre ?
- Oh ne dites rien, mais continuez à me lire, me toucher de cette manière là ; l’écriture étant d’une certaine façon un regard adressé à vous, à l’autre : Une géographie intime que je vous laisse découvrir ; Ma plus grande part de féminité.
- Je vous lirais toujours !
- Oh c’est un Monde de ne pouvoir dire les choses plus simplement, avec ses lèvres, avec ses yeux, d’écrire continuellement.
- C’est le vôtre, n’est-ce-pas là l’essentiel ?
- Peut-être, je vous l’accorde.
Commentaires
Quelle finesse, quelle subtilité !! Superbe lignes !!
Cela tient de la "praline littéraire " ! Euh, oui... je pratique volontiers l'échelle de valeurs ( saveurs... ? ) chocolat ... Et là... je me délecte ...
Merci à vous de ce partage sur Arts et Lettres !
Belle fin de journée !
Cordialement , Nicole V.Duvivier