Patrice Breno et la revue « Traversées » vont se voir remettre le prix de la Presse Poétique Parisienne..
La (31)
Lu dans « Le Soir » du Jeudi 15 décembre 2011
« Traversées », la passion de la lecture
Vendredi 16 décembre 2011
Virton
La revue littéraire fête douze de ses auteurs ce vendredi 16 décembre 2011
Entretien avec Patrice Breno - photos Jacques Cornerotte
Responsable des formations à la Province de Luxembourg pour les pouvoirs locaux et provinciaux, le Virtonais Patrice Breno, qui se sent un vrai « Cassidge » (originaire d’Ethe), est aussi un féru de lettres. Une passion qui lui prend tout son temps de loisirs. Pour lire, mais aussi coordonner la revue Traversées qu’il a lancée en 1993. Ce trimestriel en est à son 63e numéro. Une revue littéraire qui fêtera douze de ses auteurs, ce vendredi à Virton.
Cette revue, c’était un rêve de gosse ?
Pas depuis tout gosse pour la revue mais j’ai toujours aimé lire. Le moindre argent de poche passait dans les livres. Pour la revue, il y avait un vide depuis la fin de la Dryade. Sincère Poésie vivotait aussi. Cela me trottait dans la tête et j’en ai parlé à un ami, Alain China. Nous avons démarré ainsi. Au départ, je faisais la mise en page, les photocopies. Il y avait 24 pages. Le principe était de permettre à des auteurs peu connus d’être publiés. J’avais lancé un appel à textes. Cela a démarré avec des Gaumais et des voisins français. Traversées n’est pas dédiée qu’à la poésie. Il y a des nouvelles, des études (critiques, analyses, recensions). On tire à 600 exemplaires, avec l’aide de Virton et de la Province.
J’imagine qu’avec le temps et surtout internet, le cercle des auteurs s’est drôlement étoffé. La revue fait d’ailleurs près de 100 pages désormais !
Oui, il y a eu une évolution continue et évidemment radicale avec internet. Notre revue n’est plus gaumaise. Elle est devenue internationale. Depuis quelques années, nous avons d’ailleurs un site qui est géré par un ami coordinateur, qui a carte blanche. Une bonne partie des textes non publiés dans la revue se retrouvent là.
Parce qu’internet vous inonde…
Il est clair que nous recevons désormais des textes du monde entier, de gens connus et moins connus : d’Afrique, du Canada, d’Asie. J’ai déjà reçu un coup de fil de Thaïlande à 6 h du matin… Parfois, on reçoit des manuscrits entiers ! Mais ce n’est pas le rôle d’une revue comme la nôtre. Certains comprennent, d’autres, moins… Heureusement que je suis aidé par Jean-Luc Geoffroy (Service du Livre Luxembourgeois) et par un comité de lecture lui aussi international, avec des lecteurs basés à Marseille, Troyes, Paris. On se voit donc peu. Par contre, internet m’a facilité la vie. Avant, je devais redactylographier tous les textes retenus. Plus maintenant !
Et ce vendredi, pourquoi cette fête littéraire ?
Je voulais remercier les auteurs fidèles. J’ai fait un choix de proximité géographique pour cette première rencontre. Ils sont 12 (Franz Bartelt, Serge Basso de March, Jacques Cornerotte, Véronique Daine, Alain Dantinne, André Doms, Marc Dugardin, Jean-Luc Geoffroy, Armel Job, Paul Mathieu, Claude Miseur, André Schmitz), mais nous avons 500 auteurs publiés. J’espère que ce ne sera pas un one-shot !
Ce vendredi 16 à 18 h, dans les caves de l’hôtel de ville de Virton, Traversées fête ses auteurs : lecture de textes, intermèdes musicaux, dédicaces.
Propos recueillis par JEAN-LUC BODEUX
Doux leurre… !
Qu’est-ce que la douleur ?
Je ne sais pas. Est-ce une émotion ?
Une réaction ?
Est-ce que douleur rime avec peur ?
Est-ce que ces deux mots entremêlés amènent leurs maux signifiés ?
Sont-ce ces deux maux entremêlés qui éloignent la raison ?
Comment douleur vient-elle en moi se générer ?
Pourquoi moi ? Pourquoi toi ?
Pourquoi nous ? Pourquoi vous ?
Elle est là, je la sens, volcan bouillonnant au fond de moi.
Elle est là, pourquoi ?
Elle me ronge, elle attend,
c’est un fauve aux aguets,
elle m’épie sans arrêt.
Je ne sais pas pourquoi ni comment,
tout au fond de moi, elle se tapit.
Un geste un mot, elle bondit
dans mon corps, dans ma tête,
elle me brûle, elle me lance, me déchire et me saigne… La Bête…
Elle s’acharne des heures sans relâche…
Enfin repue et lasse, doucement elle me quitte et se cache.
Elle s’est endormie, mais elle reste là, elle attend.
Je la sens au fond de moi. Quand est-ce que cela finira ?
J’ai peur !
Pourtant je sais qu’elle partira, quand je ne serai plus…
J’aimerai tellement l’apprendre, la comprendre, pour l’attendre et …
Qu’elle ne soit plus !
04/06/2006
Lunessences
MORT ET VIE
Il pleut sur l'herbe sèche
et mon coeur se souvient
des soleils bleus
de la jeunesse.
A présent tu dors,
les yeux dans la poussière,
enclavé dans le silence
symphonique du Cosmos.
Ton Esprit errant
se souvient-il encore
des soleils bleus
de la Jeunesse ?
Tu recevras, bientôt,
la visite promise :
Les portes de l'oubli
s'ouvriront sous tes pas.
Prépare le Réveil
La rencontre aura lieu
aux Septentrions de la VIE .....
....SUR L'EQUATION DU TEMPS.
E.L. Quivron-Delmeira O6.O8.1983
(Paru dans la Revue du Grenier Jane Tony)
Quand le regard s'arrête sur un effet de lumière, juste dans cette flottante frontière entre soleil et brume tenace.
Le 1er Janvier 2011 en montant vers les crêtes du Jura à 1200m d'altitude
Vite fait , avant que les pluies fortes qui arrosent Marseille actuellement fassent le travail de nettoyeur.. une image du chaos maîtrisé..!
C'était aujourd'hui dans une rue proche du vieux port.
Oeuvre d'art avant compression à la César..?
Clin d'oeil aux accumulations d' Arman..
Bon, il est ou ce putain d'IRM que j'attends depuis 3 jours. Je vais pas passer le reste de cette semaine comme ça..Je fais un dessin et après je me suicide. Bon le dessin est fait et je suis encore vivant. J'ai pas de couilles pour aller me jeter sous un pont,sous un train.. d'ailleurs y'a pont de pont, pas de train, seulement ceux que je peins..
.
Film à voir le soir entre 2 verres de vin d'Anjou.
Film qui voue un culte à l'univers de Georges de la Tour et à ses clairs-obscurs.
Images magnifiques, musique qui vous entraîne au plus profond des spleen. Ah..! mélancolie quand tu nous rend plus beau, plus humain enfin.
La réalisation d' Alain Corneau est un hommage à la sobriété, la viole de Gambe s'attarde sans longueur.. avec langueur..
Flo et la corde rouge 80x60 acry sur toile avec marouflage
Film diaphane tel un visage masqué de brume.
Madeleine au matin, le dernier matin.. et ses pieds qui se balancent doucement dans le vide
Qui coule et souffle à petits vents,
Temps que j'ai vécu, à profondes saveurs,
Cherchant, un peu d'amour sous ardeurs.
J'aurais bu, à gouleyantes gorgées
Vins, vinasses et élixirs de la vie.
J'aurais goûté à grosses gobées,
Moult plaisirs, volés aux filles.
Consommant le temps,
Goûtant les instants.
J'ai avalé la vie, comme liqueur bachique.
Un jus de treille, aristocratique
Qui a prit peine, le temps vécut,
De celer jouissances au fut,
Pour donner les dives bouteilles
Contenants, aux contenus vermeilles
Que l'on ouvre...
Que l'on ouvre,
Pour faire les amants,
Pour en mieux rire et puis chanter
Oublier, que fuit le temps,
Ne pas voir, la rose se faner.
Réaliser, enfin, l'âme calme et repue
Que la fin de son temps, est venue
Je n'ai même pas réalisé, je n'ai pas imaginé de ce qu'il advint de ce corps: mutilé et avant de l'être, affublé d'une fleur brunâtre qui s'épanouit là juste au niveau du sein gauche. Fleur du mal, fleur toujours innocente, fleur fière de l'être.
Et c'est après que j'ai regardé avec un œil neuf cette peinture que je l'ai vu ..
L'ablation d'un sein..
On sait que les peintures finissent, quand tout va à peu près bien, par se faire toutes seules.. Comme si on était spectateur de ce que nous peignons.
Pris par la peinture, par l'acte de peindre et oubliant le sujet..
Je ne voulais pas peindre une femme au buste marqué par une ablation d'un sein.
Emile Verhaeren passait chaque été dans sa maison de Roisin, au Caillou-qui-bique,
de 1899 à 1914, en compagnie de son épouse Marthe, peintre liégeoise.
Il y invitait ses amis, écrivait le matin, se promenait dans cette campagne
verdoyante qu'il affectionnait. Il y a notamment composé le recueil
"Les heures d'après-midi", poèmes d'amour et évoquant la nature.
C'était un homme au talent immense, poète, critique d'art, compositeur de théâtre,
admiré par de nombreux fervents de son oeuvre,tant artistes peintres qu'écrivains,
qui tous, voulaient le rencontrer ou correspondre avec lui: Signac, Rodin, Seurat,
Degas, Rilke.
André Gide et Mallarmé en faisaient leur guide, ainsi que Stefan Zweig.
Par son audace, son talent, son ardeur et sa grande culture, cet homme d'avant
garde a ouvert la voie d'une poésie nouvelle, tant symboliste que sociale,
aux accents lyriques et mystiques.
https://artsrtlettres.ning.com/events/nouvel-espace-emile-verhaeren
Verhaeren, peint par Théo Van Rysselberghe.
Extrait du poème "La multiple splendeur" Emile Verhaeren.
"La terre est un éclat de diamant tombé,
on ne sait quand, jadis, des couronnes du ciel.
Le froid torpide et lent, l' air humide et plombé
ont apaisé son feu brusque et torrentiel;
les eaux des océans ont blêmi sa surface;
les monts ont soulevé leur échine de glaces;
les bois ont tressailli, du sol jusques au faîte,
d' un rut ou d' un combat rouge et noueux de bêtes;
les désastres croulant des levants aux ponants
ont tour à tour fait ou défait les continents;
là-bas où le cyclone en ses colères bout,
les caps se sont dressés sur le flot âpre et fou;
l' effort universel des heurts, des chocs, des
chutes,
en sa folie énorme a peu à peu décru
et lentement, après mille ans d' ombre et de lutte,
l' homme, dans le miroir de l' univers, s' est
apparu.
Il fut le maître
qui, tout à coup,
avec son torse droit, avec son front debout,
s' affirmait tel-et s' isolait de ses ancêtres.
Et la terre, avec ses jours, avec ses nuits,
immensément, à l' infini,
de l' est à l' ouest s' étendit devant lui;
et les premiers envols des premières pensées
du fond d' une cervelle humaine
et souveraine
eut lieu sous le soleil.
Les pensées!"